1. Les Sept Merveilles du monde
les 7 merveilles du monde, dont la
genèse de la liste est méconnue, est
l’ensemble des sept œuvres
architecturales et artistiques les plus
extraordinaires du monde antique.
Elles correspondent toutes à des
réalisations qui excèdent largement
les proportions communes. Ces
œuvres montrent qu’avec des
moyens, pour nous rudimentaires,
architectes et bâtisseurs de l'époque
étaient capables, à force de labeur et
d’ingéniosité, d’ouvrages prodigieux
(en grec : « thaumasia »). La
popularité des monuments a suivi
l’influence politique et économique
des cités, et la construction d’un
élément architectural imposant venait
consacrer cette prédominance :
Memphis, Éphèse, Halicarnasse,
2. Rhodes, Babylone, Olympie et
Alexandrie. De sorte que si le
monument était l’emblème de la cité,
leurs destins à tout deux, on l’a
constLa liste des sept Merveilles du
monde La inévitablementliés, .
La liste des sept Merveilles du
monde antique
On constate que trois Merveilles
seulement échappent au monde
hellénique, celles d'Égypte et de
Babylone, et qu’une seule se situe
au cœur de la Grèce, celle
d’Olympie. Elles sont toutes
comprises dans les territoires
conquis par Alexandre le Grand et
les plus orientales sont à distance
raisonnable d’Alexandrie1. En notant
aussi que la plupart de ces ouvrages
étaient visibles près de la mer, on
peut avancer que la liste soit le
3. résultat de récits de grands
voyageurs, souvent des érudits,
revenus d’un long périple pleins
d’admiration de ce qu’ils avaient vu.
Contrairement à la tendance
actuelle, les Merveilles sont toutes
des ouvrages distincts et non des
villes ou des sites naturels. En
comparaison avec les réalisations
grecques de taille plus modeste mais
très sophistiquées, le gigantisme qui
laisse toujours chez le visiteur une
forte impression obtient dans cette
sélection la première place. Ainsi,
aucun auteur qui nous soit parvenu
n'a mentionné le Parthénon comme
un bâtiment digne d'admiration2,
alors qu'il représente aux yeux des
spécialistes ce qui s'est fait de mieux
dans l'art ornemental3.
Hérodote, historien grec, a été le
4. premier à décrire des réalisations qui
lui parurent extraordinaires et l’une
au moins s’est trouvée, par la suite,
immortalisée la grande Pyramide, et
dans une certaine mesure le rempart
de Babylone4. Mais cet auteur
sérieux du ve siècle av. J.-C. ne les
mentionne pas comme associées à
d’autres « merveilles ». On peut donc
affirmer sans grand risque de se
tromper que, de son temps, aucune
liste sélective n’était constituée5.
La liste canonique:
Ces œuvres se situent autour du
bassin méditerranéen :
la pyramide de Khéops de Memphis
(Gizeh ou Gizâ), en Égypte (seule
merveille encore debout aujourd'hui)
les jardins suspendus de Babylone,
en Mésopotamie (Irak actuel)
la statue chryséléphantine de Zeus
5. en majesté dans son temple
d’Olympie, en Élide (Grèce actuelle)
le temple d'Artémis à Éphèse, appelé
aussi l’Artémision, en Ionie, Asie
Mineure (Turquie actuelle)
le tombeau de Mausole, dit le
Mausolée, à Halicarnasse, en Carie,
Asie Mineure (Turquie actuelle)
la statue de bronze d’Hélios, dite le
Colosse de Rhodes en Grèce
la tour-fanal de Pharos, dite le Phare
d'Alexandrie en Égypte
Leurs dates de construction,
approximatives pour la plupart,
s'étendent sur plusieurs siècles,
entre environ 2650 av. J.-C. pour la
pyramide égyptienne et le début du
iiie siècle av. J.-C. pour le phare
d’Alexandrie, considéré comme le
plus récent. De nos jours, la
merveille de Memphis reste visible
6. quand toutes les autres ont disparu,
après avoir souffert des incendies,
des intempéries, des séismes, et
aussi de la main de l’homme.
L'existence de toutes ces merveilles
a été plus ou moins prouvée par des
témoins archéologiques, excepté
pour les « Jardins suspendus » de
Babylone dont il ne reste aucune
trace probante et dont la réalité
historique est toujours en question.
La liste de Philon
La liste primitive des sept Merveilles
est celle qui a gardé le fonds
commun le plus ancien, et qu’a
retenue un certain Philon de
Byzance. Mais elle ne s’est pas
imposée tout de suite puisqu’elle a
subi au cours des années de
multiples variantes chez divers
auteurs. Jean-Pierre Adam en
7. dénombre pas moins de dix-neuf
entre le iie siècle av. J.-C. et le xive
siècle6. Ce dont on est le mieux
assuré est que la liste qui nous
intéresse ne put être définitivement
établie avant l’élévation du Colosse
de Rhodes, Merveille régulièrement
citée, et on ne saurait donc situer
l’ancienneté de la liste avant les
années 290 avant J.-C., soit le début
du iiie siècle av. J.-C.7. D’un autre
côté, Antipater de Sidon, poète grec
qu’on pense être disparu tout à la fin
du iie siècle av. J.-C., écrivit une
épigramme qui contient la mention la
plus ancienne d’une liste complète ;
d’où on en déduit que la limite
postérieure de la composition de la
liste est donc antérieure au premier
siècle avant notre ère.
La liste d’Antipater8 est l’une des
8. trois qui sont équivalentes à celle de
Philon de Byzance:
Sept merveilles du monde, selon une
gravure du xviiie siècle
« J'ai contemplé
le rempart de la superbe Babylone
où peuvent courir les chars,
le Zeus des bords de l’Alphée,
les Jardins suspendus,
le colosse d’Hélios,
l'énorme travail des hautes
pyramides,
l’opulent tombeau de Mausole ;
mais quand je vis la maison
d’Artémis qui s’élance jusqu'aux
nues, tout le reste fut éclipsé, et je
dis : « hormis le sublime Olympe,
l’œil d’Hélios vit-il jamais une chose
semblable ! »
9. : La pyramide de Khéops
La pyramide de Khéops est la première
merveilles du monde car la plus ancienne.
Elle a été construite -2600 av JC pour Khéops le
fils de Snefrou et le père de Khephren. A côté de
cette pyramide, deux autres ont été construite,
la pyramide de Khephren et celle de Mykérinos (
le petit fils de Khéops). Celles-ci avaient bien sur
pour but de servir de tombeau aux pharaons
d'Egypte mais certains archéologues pensent
également qu'elles avaient une utilité pour
l'astronomie.
Elles se situent aux portes de la ville du Caire à
Gizeh (Egypte) et constituent l'Unique merveille
du monde que l'on peut encore voir aujourd'hui.
Caractéristiques et propriétés de l’œuvre
Mesurant à l'origine 146,60 mètres de haut
et 233 mètres de côté, elle ne mesure
aujourd'hui plus que 138m de haut et 230m de
côté. La pointe de la pyramide a disparu à cause
des pilleurs, le sommet représente même en
surface 100 m².
10. C'est la pyramide la plus haute du monde.
Son volume est de 2 600 000 m3, angle parfait
de 52°, et elle est
constituée de 2,5 millions de blocs de pierre en
calcaire qui représente un poids total de 6
millions de tonnes. La pièce funéraire est en
granite ainsi que le tombeau.
Khéphren (hauteur 136,5 m.) - Mykérinos
(hauteur 66 m.).
Histoire de l'œuvre
Pour construire ce monument, il a fallut extraire
et transporter des milliers de blocs de calcaire
sur traîneaux et en partie sur bateaux, puis les
hisser par des vastes rampes et les mettre en
oeuvre en apportant un soin extrême à
l'appareillage des faces de parement.
Cette pyramide était appelée Akouit («!la
lumineuse!» ou «!la brillante!») par les Anciens,
elle était célèbre pour la pureté de ses
proportions géométriques.
Les jardins suspendus
de Sémiramis à Babylone
Les jardins suspendus de Sémiramis à
Babylone est la deuxième merveille du monde.
11. Les Jardins suspendus de Babylone étaient
situés à Babylone en Irak.
Construits vraisemblablement vers 600 av J.-C.
sous le règne de Nabuchodonosor II (604-562
av. J.-C.). C'est le roi Nabuchodonsor qui aurait
fait aménager ces jardins pour qu'ils rappellent
à son épouse Amytis la végétation des
montagnes de son pays d'origine.
D'autres pensent qu'ils étaient en l'honneur de
Sémiramis, une reine assyrienne.
Hauts de 23 à 92 m., ils se présentent sous la
forme de terrasses consécutives.
Aucun historien grec n'a vu les jardins
suspendus, il s'agit en fait de récits ou
d'histoires racontées par les soldats.
La date de leur destruction est inconnue.
Caractéristiques et propriétés de l’œuvre
Pins et peupliers poussaient à l'ombre des
palmiers, étagés sur des salles voûtées entre le
palais et la porte d'Ishtar. Le terme suspendus
vient en fait de la surélévation des jardins.
Grâce a un ingénieux système d'irrigation la
végétation y était luxuriante et
cela contrastait énormément avec les étendues
sableuse du désert qui l'entouraient. L'eau qui
permettait l'irrigation était prélevée directement
12. dans le fleuve l'Euphrate.
Cette merveille était proche de la Tour de Babel
et des Palais des Rois où habitait
Nabuchodonosor.
Histoire de l'œuvre
Cette oeuvre a été construite en vue de
satisfaire l'épouse de Nabuchodonosor II qui
avait la nostalgie de sa région natale, la Médie
contrée montagneuse et boisée. L'abandon
progressif du système d'irrigation provoqua la
disparition des jardins suspendus et la cité de
Babylone déclina peu à peu jusqu'à s'éteindre à
l'époque Romaine.
Avant, la muraille et les jardins constituaient
deux des sept merveilles du monde mais après
la construction du Phare d'Alexandrie, la
muraille perdit sa place.
A la fin du 19ème siècle et durant la 1ère guerre
mondiale les archéologues allemands ont
récupéré quelques briques de la muraille qui
entouraient les jardins. Ils reconstruisirent
ensuite une portion de la
muraille à Berlin et aujourd'hui celle-ci se trouve
dans un musée à ce même endroit. On peut voir
notamment la porte d'Ishtar superbement
décorée avec des dragons et des taureaux
mythiques qui avaient pour rôle de protéger la
13. ville. Les jardins suspendus
de Sémiramis à Babylone
Les jardins suspendus de Sémiramis à
Babylone est la deuxième merveille du monde.
Les Jardins suspendus de Babylone étaient
situés à Babylone en Irak.
Construits vraisemblablement vers 600 av J.-C.
sous le règne de Nabuchodonosor II (604-562
av. J.-C.). C'est le roi Nabuchodonsor qui aurait
fait aménager ces jardins pour qu'ils rappellent
à son épouse Amytis la végétation des
montagnes de son pays d'origine.
D'autres pensent qu'ils étaient en l'honneur de
Sémiramis, une reine assyrienne.
Hauts de 23 à 92 m., ils se présentent sous la
forme de terrasses consécutives.
Aucun historien grec n'a vu les jardins
suspendus, il s'agit en fait de récits ou
d'histoires racontées par les soldats.
La date de leur destruction est inconnue.
Caractéristiques et propriétés de l’œuvre
Pins et peupliers poussaient à l'ombre des
palmiers, étagés sur des salles voûtées entre le
palais et la porte d'Ishtar. Le terme suspendus
vient en fait de la surélévation des jardins.
Grâce a un ingénieux système d'irrigation la
14. végétation y était luxuriante et
cela contrastait énormément avec les étendues
sableuse du désert qui l'entouraient. L'eau qui
permettait l'irrigation était prélevée directement
dans le fleuve l'Euphrate.
Cette merveille était proche de la Tour de Babel
et des Palais des Rois où habitait
Nabuchodonosor.
Histoire de l'œuvre
Cette oeuvre a été construite en vue de
satisfaire l'épouse de Nabuchodonosor II qui
avait la nostalgie de sa région natale, la Médie
contrée montagneuse et boisée. L'abandon
progressif du système d'irrigation provoqua la
disparition des jardins suspendus et la cité de
Babylone déclina peu à peu jusqu'à s'éteindre à
l'époque Romaine.
Avant, la muraille et les jardins constituaient
deux des sept merveilles du monde mais après
la construction du Phare d'Alexandrie, la
muraille perdit sa place.
A la fin du 19ème siècle et durant la 1ère guerre
mondiale les archéologues allemands ont
récupéré quelques briques de la muraille qui
entouraient les jardins. Ils reconstruisirent
ensuite une portion de la
muraille à Berlin et aujourd'hui celle-ci se trouve
15. dans un musée à ce même endroit. On peut voir
notamment la porte d'Ishtar superbement
décorée avec des dragons et des taureaux
mythiques qui avaient pour rôle de protéger la
ville.
Aujourd'hui, il ne reste aucune trace de ces
vestiges sur le site d'origine.
La statue de
Zeus olympien
La statue de Zeus olympien est la troisième
merveille du monde.
Datant du Vème s. av. J.C. (entre 456 et 447 av.
J.C.), la statue réalisée par Phidias, sculpteur
grec
chargé par l'homme d'Etat Periclès de la
décoration du temple Parthénon à Athènes,
ornait le site des premiers jeux olympiques.
Caractéristiques et propriétés de l’œuvre
Haute de 18 m. (dont 6 m. de socle) et
composée d'or et d'ivoire, sur une charpente de
bois, elle représentait Zeus (de l'Olympe,
montagne où résidaient les divinités) sur son
16. trône décoré d'un foisonnement de statuettes et
de reliefs : victoires, sphinx,
grâces, saisons. Le dieu lui-même, en ivoire
colorié, était revêtu d'un somptueux himation
ciselé dans l'or ; il tenait de la main droite une
victoire, elle même chryséléphantine, et de la
gauche son spectre en or. Au-dessus, un aigle.
Tous les thèmes du décor et l'attitude de la
figure mettent en valeur l'idée de la puissance
souveraine de Zeus.
Histoire de l'œuvre
Cette statue est adressée à Zeus, dieu suprême
des Grecs, honoré par l'ensemble des peuples
helléniques. Zeus est essentiellement le dieu de
la lumière ; il est aussi le dieu de la nature
physique et des grands phénomènes célestes
où se manifeste la vie cosmique :
personnification du ciel et de son éclat, symbole
de la pluie, du vent, des orages, du cycle des
saisons, de la succession du jour et de la nuit...,
dieu de la foudre, honoré sur des sommets
élevés.
Elle fut détruite en 475 ap. J.C., à
Constantinople, dans un incendie.
Aujourd'hui, il n’en reste sur place que le
soubassement et les tambours des colonnes
écroulées . Mais malgré tout, on peut voir, au
17. musée construit auprès des ruines, d’importants
fragments des sculptures, malheureusement
anonymes, qui en proviennent.
Callimaque de Cyrène:
Callimaque, poète et polygraphe grec de la fin
du iiie siècle av. J.-C., fut célèbre en son temps
et s’était fixé à Alexandrie où il tint un rôle
important à la Bibliothèque. De son œuvre
comportant, selon la Souda, près de huit cents
ouvrages – dont un catalogue de la Bibliothèque
constitué de 120 livres, les Tableaux (Pinakes) -
il ne nous est parvenu entiers que 6 hymnes et
63 épigrammes. Nous ne disposons pour le
reste que de rares fragments de poésies
diverses – principalement des iambes - et de
quelques citations par des auteurs anciens. La
Bibliothèque alexandrine et le Musée étaient
alors un centre culturel en effervescence. Des
érudits y passaient au crible les manuscrits dont
ils assuraient la conservation, les commentaires,
la diffusion et surtout la correction des copies et,
en « véritables fondateurs de la science
philologique moderne », ils ont entretenu et
développé le savoir de leur époque. Nous
connaissons ainsi leur goût des codex, des
bibliographies, des catalogues, des listes, des
scholies... Aussi, l’archéologie moderne
n’interdit-elle pas de croire que la fameuse liste
18. ait pris naissance dans la ville créée par
Alexandre le Grand, lequel et son entourage
avaient en leur temps donné à cette cité un élan
vital.
Callimaque était donc un auteur des plus aptes
à nous renseigner sur les Merveilles.
Malheureusement, le reliquat de sa production
est trop mince. Une épigramme fragmentaire
trouvée sur un papyrus d’Oxyrhynchos nous
apprend que le poète aurait bien parlé du Zeus
de Phidias mais on n’en a guère pu déchiffrer
que la hauteur du trône. En revanche, une
heureuse coïncidence nous apprend que
Strabon connaissait ce poème puisqu’il y fait
allusion : « Certains auteurs donnent les
dimensions de la statue et Callimaque même les
cite dans un poème en vers iambiques ». Et
quand le même auteur écrit plus loin : « l’œuvre
de Charès de Lindos, le colosse de Rhodes,
duquel l’auteur des vers iambiques dit que sa
hauteur est de sept fois dix pieds » on ne peut
s’empêcher de penser que la périphrase vise le
même poète, admiré de Strabon.
Callimaque avait, d’autre part, entrepris un vaste
recueil : « Collection des merveilles sur toute la
terre, classées par lieu », où l’on a voulu croire
qu’était consignée, entre autres, la liste des
Merveilles. Cependant, outre que nous n’en
19. avons que le titre, le contenu, en l’état de nos
connaissances, est toujours hypothétique : sans
doute, un mélange de curiosités de la nature,
d'inventaires de monuments, de listes de lieux
géographiques... C’est par de tels ouvrages
offrant du « merveilleux » que Callimaque est
considéré aujourd’hui comme l’initiateur de la «
paradoxographie », qui « se définit autant par
son contenu que par sa technique d’écriture,
combinant la brièveté, la parataxe et le ton du
constat objectif.[…] Le texte paradoxographique
générait auprès de ses lecteurs un plaisir
spécifique, où se mêlent le littéraire et
l’esthétique, la curiosité para-scientifique [...] et
les motivations passionnelles et fantasmatiques
».
Nous ne pouvons facilement écarter l'idée que,
s’il nous est pas possible de prouver qu’il en fut
le créateur - selon Jean-Pierre Adam, « divers
indices font même penser que les principes qui
la régissent ont été conçus dans une autre
partie du monde » Callimaque connaissait une
liste des Merveilles et l’a chantée dans une
poésie qui s’est perdue.
Philon de Byzanc:
Quelle que soit la qualité de son information, sa
renommée posthume est méritée car il est le
seul auteur ancien qui ait écrit un texte
20. entièrement consacré aux Sept Merveilles et en
les décrivant toutes. Si on ne trouve pas chez lui
la description du Phare, c'est que ce dernier
n’avait pas encore supplanté le rempart
babylonien qui, en contrepartie, est inclus. Il est
pour nous à l’origine de la popularité de
monuments qui n’ont cessé, de nos jours
comme autrefois, de hanter l’imagination des
hommes mais qui, dispersés parmi de brèves
évocations d’auteurs anciens, généralement
ignorés du grand public, seraient certainement
passés inaperçus, d’autant plus qu’à l’exception
d’un seul, ils ont depuis longtemps disparu.
Comme le conclut Jean-Pierre Adam, si la liste
des Merveilles fut célèbre, le fait que ce
document nous est parvenu n'est pas même un
indice de la célébrité de son auteur, car « c'est
souvent le hasard qui a présidé à la survivance
de tel ou tel texte ».
L’histoire du document:
C’est un document dont nous n’avons qu’une
copie unique, laquelle date « à coup sûr » du xe
siècle, selon l’examen du manuscrit et de la
calligraphie, mais pas plus loin que la première
moitié de ce siècle. Sa présence a été attestée
dans un monastère du Mont Athos et il devait s’y
trouver encore entre le xive siècle et le xve
siècle, à peu près l’époque où on suppose qu’il
21. est entré à l’université de Heidelberg, peut-être
par l’intermédiaire de l’abbaye de Sponheim,
fournisseur habituel de ses manuscrits.
En 1623, lors de la guerre du Palatinat, la ville
d’Heidelberg, foyer protestant, fut prise par
Maximilien de Bavière, chef de la Ligue
catholique. Le pape, amateur éclairé, en profita
pour se faire transporter à grands frais la
bibliothèque palatine à Rome. Leo Allatius - les
érudits avaient l’habitude depuis la Renaissance
de latiniser leur nom - qui veilla au convoi, eut,
en qualité de bibliothécaire de la Vaticane, la
tâche de procéder à un catalogue détaillé. Il était
donc bien placé pour être le premier à découvrir
l’intérêt du document de Philon, texte inscrit
sous l’intitulé : « Palatinus 398 ».
En 1640, philologue de formation, Allatius, pour
avoir l’honneur de l’« editio princeps », le fait
publier dans la hâte avec sa propre traduction
latine – le latin était encore la langue d’usage
pour les lettrés - une édition que finalement les
spécialistes jugeront médiocre. Un Français
Boessius, helléniste averti, qui, au cours d'une
mission diplomatique auprès du Saint-Siège,
avait repéré le texte vingt-huit ans plus tôt et y
avait travaillé pour son loisir, pense alors que sa
traduction est bien meilleure et la fait éditer en
1661 parmi un recueil de miscellanées. Mais
22. son texte est trahi par un nombre déplorable de
fautes d’impression qui le rendent inintelligible.
En 1797, la France révolutionnaire défait l’armée
pontificale et emporte en butin cinq cents
manuscrits. Par le plus curieux des hasards, le
Palatinus 398 arrive ainsi à Paris. Un érudit
nommé F.J. Bast qui parcourt le codex tombe lui
aussi sur le fameux texte de Philon et publiera
en 1805, sans le texte de fond, des notes
critiques intéressantes.
En 1816, après l’exil de Napoléon, au moment
des comptes entre vainqueurs et vaincus, le
Saint-Siège réclame ses œuvres d’art et la
partie de sa bibliothèque. De son côté,
l'université de Heidelberg n’a pas oublié non
plus et demande la restitution des volumes qui
lui furent jadis prélevés par le Vatican.
Finalement, le Palatinus 398 fit son retour à
l’université allemande où il est encore
aujourd’hui.
les images