2. L’éthique grecque cherche à répondre aux questions : « Quel genre de vie mener?» « Quel est le Bien pour l’être humain?» « Comment bien agir ? » bref «En quoi consiste la vertu?»
5. Dans l’éthique traditionnelle
Chez Homère et Hésiode l’expression « areté » se rapporte à l’excellence en général, l’excellence du corps, de la terre, des animaux, etc.
Elle n’a pas de contenu moral
à proprement parler.
Quant à l’excellence des êtres humains,
la vertu est l’apanage de l’aristocratie.
Elle se rapporte à la bravoure militaire.
Elle ne peut être ni enseignée ni apprise.
Elle est un don de la divinité.
6. Chez Homère et Hésiode
il s’agit de faire
tout le bien possible aux amis
et tout le mal possible aux ennemis.
7. Les sophistes
changent le concept de vertu
et le démocratisent :
la vertu devient acquérissable.
Ils se consacrent à enseigner
la vertu aux citoyens
qui peuvent payer leur instruction.
8. Les sophistes définissent la vertu comme
l’art d’être un homme accompli,
de maîtriser l’art de parler en public
(la rhétorique)
et de savoir gérer les affaires
privées et publiques.
9. Chez les sophistes
la vertu n’est par rapportée à la justice,
ni à l’honnêteté ni à l’obéissance des lois.
La vertu est considérée comme relative.
La plupart des sophistes affichent même
leur mépris de la morale traditionnelle.
La vertu au sens traditionnel n’est à leurs yeux
qu’un ensemble de conventions contraires à la nature.
10. Chez Socrate
La notion d’areté subit une mutation :
elle commence à devenir une vertu proprement morale.
La vertu devient savoir,
« soin de l’âme »
et connaissance du bien,
l’aboutissement de la quête philosophique.
Le jugement moral s’affranchit de la cité.
Le mal vient de l’ignorance.
12. Platon défend la valeur de la vertu contre les attaques du vulgaire et des sophistes
La vertu est un bien
qu’on aime tant pour lui-même
que pour ses suites.
La justice
-vertu suprême-
est préférable à l’injustice.
13. Bonheur et vertu font un.
Le vulgaire trouve la vertu pénible,
mais elle se trompe :
L’injuste est le plus malheureux des hommes.
14. La vertu c’est l’empise de la raison
Platon plaide en faveur de
la maîtrise des passions.
La partie rationnelle de l’âme doit
s’imposer à la partie irascible
et à la concupiscible.
La raison doit gouverner l’âme
15. Si c’est l’âme irascible qui domine, l’homme devient colérique, belliqueux et violent. Il délaisse l’activité intellectuelle.
16. Si la partie concupiscible de l’âme s’empare de l’homme
il devient l’esclave
de ses désirs sensibles.
Or le désir est illimité.
Il change sans cesse d’objet
et ne se satisfait jamais.
L’âme concupiscible est comme le tonneau percé des Danaïdes.
17. Platon méprise les plaisirs physiques
et s’oppose à n’importe quelle éthique,
populaire ou sophistique,
qui considère le plaisir
comme la fin suprême
de l’existence humaine.
18. L’emprise de la raison
apporte la paix dans l’âme et l’harmonie.
Par contre, une guerre civile s’installe
dans l’âme de l’homme
emporté par les passions.
La vertu c’est l’harmonie dans l’âme
19. Ainsi, l’homme vertueux
est celui qui purifie son âme des passions,
la délie du corps,
pour s’élever vers le monde des idées.
La vertu c’est la purification
20. Les quatre vertus cardinales
Les parties de l’ÂME
LES VERTUS
l’âme rationnelle
la sagesse
l’âme irascible
le courage
l’âme concupiscente
la modération
la justice
+
21. Le point de mire de l’éthique platonicienne c’est l’Idée du Bien.
Il faut contempler le Bien
pour se conduire avec sagesse
dans la vie privée et dans la vie publique.
Nous devons conformer au Bien nos actions.
22. Le bonheur
Platon situe le bonheur
dans l’activité intellectuelle,
dans la jouissance de la vérité.
Le prisonnier affranchi de l’allégorie de la caverne ne goûte au bonheur que quand il sort de la caverne, quand il arrive à contempler le monde véritable.
23. Dans un de ses derniers dialogues, intitulé le Philèbe, Platon nuance sa conception du bonheur.
Ni le plaisir ni la pensée ne possèdent à eux seuls
les moyens de procurer à l’homme
le bonheur qu’il recherche par nature.
Seule une vie mixte, qui mélange plaisir et pensée,
peut alors prétendre fournir aux hommes
un bien-être suffisant.
24. LE BONHEUR ET LA POLITIQUE
Le bonheur de la cité et celui du citoyen ont partie liée.
La politique est nécessaire au bonheur, d’autant plus que
le but de la politique est le bonheur.
Le seul moyen d'assurer le bonheur
de la cité et du citoyen,
c’est d’unir la philosophie à la politique, selon Platon.
25. SUJETS DE DISSERTATION 1. Faut-il toujours maîtriser ses passions ? 2. Est-ce que l’homme injuste est forcément malheureux, comme le pense Platon ? 3. Est-ce que la vertu entraîne le bonheur ? 4. Aucune possession sensible ne saurait satisfaire le désir humain, dit Platon. Etes-vous d’accord ? Portez un jugement sur cette affirmation. 5. Est-il sage de faire de l’acquisition des richesses le but de la vie ? 6. Le plaisir est-il la fin suprême de l’existence humaine ? 7. Quelles sont les conditions du bonheur ? Peut-il être atteint ?