Melinda Gates, coprésidente de la fondation philanthropique Bill & Melinda Gates, détaillait ses constats sur les femmes dans le domaine des technologies de l’information (TI) lors d’entretiens accordés à BackChannel (Wired) et au Seattle Times. Après s’être jointe à Microsoft en 1987, la philanthrope relate, malgré un travail stimulant, avoir considéré quitter l’entreprise pour fuir une culture acerbe à dominance masculine.

1. 21 • Réseau ACTION TI-Infos • Mars 2017
CHRONIQUES
Melinda Gates, coprésidente de la fondation
philanthropique Bill & Melinda Gates,
détaillait ses constats sur les femmes dans le
domaine des technologies de l’information
(TI) lors d’entretiens accordés à BackChannel
(Wired) et au Seattle Times. Après s’être
jointe à Microsoft en 1987, la philanthrope
relate, malgré un travail stimulant, avoir
considéré quitter l’entreprise pour fuir une
culture acerbe à dominance masculine. Pour
rétablir un équilibre et améliorer la diversité
au sein des entreprises, quelques éléments
lui apparaissent comme des accélérateurs
aux changements déjà en cours. La suite de
cet article en présentera quelques-uns.
Accès au capital de risque
Melinda Gates indique que moins de 5 %
des entreprises en TI qui obtiennent un
investissement en capital de risque sont
dirigées par des femmes. Plusieurs sources,
dont Forbes, décrivent l’explosion de l’intérêt
des entrepreneurs et des investissements
dans des jeunes pousses en femtech. Pour
définir un regroupement de TI, les préfixes
précisent souvent le terme « tech », qu’on
pense au « fintech » pour les TI en finances
ou « Assurtech » pour les TI en assurance.
Les « femtech » regroupent les TI en santé
des femmes. Plusieurs entreprises en
« femtech » sont dirigées et gérées par
des femmes. Récemment, l’engouement
pour les « femtech » à créer une vague
d’investissement en capital de risque
contribuant à amoindrir les écarts, mais le
fossé reste réel pour les entreprises en TI
dirigées par des femmes.
Accès aux données
Selon Melinda Gates, les entreprises en TI
souhaitent faire une place plus significative
aux femmes, car ces environnements de
travail, souvent à dominance masculine,
amenuisent ou ignorent les iniquités
rencontrées par les femmes. Les données
nécessaires pour obtenir une vision claire
de ces enjeux sont peu nombreuses selon
Madame Gates. Une plus grande abondance
de données permettrait une appréciation de
la situation, une compréhension des défis
et une proposition de solutions. La Chaire
Femmes et organisations de l’Université
Laval s’est justement donné comme objectif
de jeter un regard neuf sur la place occupée
par les femmes et de contribuer à favoriser la
mise en place de solutions adaptées.
Accès à des modèles
Selon l’analyse faite par Melinda Gates, le
parcours académique américain entraîne
une fuite constante et un désintéressement
des femmes dans des carrières en TI. Le
collège Harvey Mudd est cité en exemple
Améliorer l’accès des femmes au secteur des TI
par Alain Fortier, conseiller principal chez CGI
CHRONIQUE
pour des actions concrètes comme l’accès
rapide à des activités de recherche ou des
conférences ayant pour but de promouvoir
le succès des femmes en TI. Ces diverses
actions ont contribué à faire passer de 10 %
à 40 % le nombre d’inscriptions de femmes
dans les concentrations en TI de ce collège.
Dans son diagnostic sectoriel de 2015,
TechnoCompétences soulève que, pour
huit hommes en TI au Québec, on retrouve
seulement deux femmes. Pour changer les
choses, Ma Carrière Techno invite les experts
du milieu des TI à rencontrer des étudiants
du niveau secondaire.
Madame Gates reconnaît que le chemin
à parcourir pour pallier le déséquilibre
était sous-estimé. Dans le contexte actuel,
les actions prises devraient accélérer
l’émergence d’un environnement plus
accueillant pour les femmes et résulter en
un rééquilibre.