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2. CALCUL DES POUSSÉES 
SUR UN MUR DE SOUTÈNEMENT 
Le présent paragraphe concerne uniquement le principe de calcul des poussées, en partant de 
caractéristiques du terrain données qui peuvent, selon le type de vérification à produire [voir titres 3 et 4], 
être des valeurs probables, des valeurs maximales, ou des valeurs minimales. 
2.1 RAPPELS THÉORIQUES 
2.1,1. forces agissantes 
Les différentes forces qui agissent sur un mur de soutènement en dehors de la présence d’eau sont: 
- le poids propre G0 du mur 
- le poids G1 des terres surmontant la fondation à l’amont (remblai amont) 
- le poids G2 des terres surmontant la fondation à l’aval (remblai aval) 
- la charge d’exploitation Q sur le terre-plein à l’aplomb de la fondation 
- la résultante PG de la poussée des terres soutenues 
- la résultante PQ de la poussée due à la charge d’exploitation sur le terre-plein 
- la résultante Pb de la butée du terrain devant le mur 
- la réaction R du sol sous la base du mur. 
Fig. 5.14 
G2 
G1 
Par sécurité, il est d’usage de négliger l’action de la butée (Pb) à l’avant d’un mur de soutènement. En 
effet, les déplacements nécessaires à la mobilisation de la butée sont importants et incompatibles avec 
l’esthétique et la destination future de l’ouvrage. De plus, la butée peut toujours être supprimée par des 
travaux de terrassement ultérieurs (pose de canalisations par exemple) comme déjà mentionné en 1.2,1, 
fig. 5.3. Il serait donc dangereux de la prendre en compte dans les calculs.
245 
2.1,2. hypothèses de calcul 
Dans la suite de ce chapitre, les méthodes d’évaluation de la poussée concernent des massifs de sols 
pulvérulents. 
En effet, toutes les théories ont été établies pour ce type de sol. Pour un sol cohérent (de cohésion C et 
d’angle de frottement interne ), le théorème des états correspondants permet de ramener l’étude de ce 
type de sol à celui d’un milieu pulvérulent soumis sur son contour à une pression hydrostatique : 
C x cotg  formule [5.1] 
Mais l’expérience montre que le rôle de la cohésion, qui varie dans le temps, est mal connu et 
difficilement mesurable. 
Le fait de négliger la cohésion allant dans le sens de la sécurité, tous les calculs relatifs aux ouvrages de 
soutènement seront menés en considérant un sol sans cohésion. 
2. 1,3. principe des calculs 
a) La poussée unitaire (dimensions d’une pression) qui s’exerce sur un écran de poussée (cet écran peut 
être fictif ou réel, voir paragraphe 2.2.1) en un point M situé à une distance z de l’arête supérieure de 
l’écran est de la forme : 
P(M) = ka ´ g ´ z formule [5.2] 
où g est le poids volumique des terres en arrière de l’écran. 
ka est le coefficient de pression active (coefficient de poussée). 
Ce coefficient dépend (figure 5.15) : 
· de l’angleb que fait le talus avec l’horizontale. 
· de l’angle l d’inclinaison de l’écran sur la verticale. 
· de l’angle de frottement interne j du terrain situé en arrière de l’écran. 
· de l’angle d d’inclinaison de la poussée unitaire sur la normale à l’écran.
Cet angle d dépend de l’état de rugosité du parement, lui-même fonction du type de coffrage utilisé pour 
la réalisation de l’écran. Par exemple, pour un écran vertical ( l = 00 ) on prend en général : 
· d = 2/3 j si le parement est parfaitement lisse (coffrage métallique ou en contreplaqué) ou dans le 
246 
cas où le tassement général du mur peut être supérieur à celui du remblai. 
· d = j pour un parement rugueux (coffrage en planches ) 
· d =  pour un écran fictif vertical (voir § 2.2.1). 
La poussée unitaire peut se décomposer en : 
- une composante unitaire horizontale 
pH(M) = p(M) ´ cos ( l + d ) = kaH. g .  avec kaH = ka cos (l+d) 
formule [5.3] 
- une composante unitaire verticale 
pV(M) = p(M) ´ sin ( l +d) = kaV. g . avec kaV = ka sin (l+d) 
On peut représenter la variation de pH et de pV en fonction de la cote de profondeur  du point M par 
deux diagrammes. Si d est constant sur la longueur de l’écran, ces deux diagrammes se déduisent l’un 
de l’autre par affinité. 
b) La résultante PG des poussées unitaires, sur la hauteur « L » de l’écran, s’applique au tiers inférieur 
du parement avec l’inclinaison d et l’intensité : 
PG = ka ´ g ´ 
L2 
2 
formule [5.4] 
2.2 DIAGRAMES DE POUSSÉE 
2.2,1. mur en T avec talus incliné infini (1) 
Considérons un mur en T en béton armé défini 
par le schéma ci – contre (figure 5.16) retenant 
un sol d’angle de frottement interne  limité par 
un talus infini, incliné de  sur l’horizontale. 
Un déplacement dans le sens de l’expansion 
du remblai fait apparaître deux surfaces de 
glissement passant par l’arête du talon. 
Pour simplifier, on peut admettre que ces 
surfaces de glissement sont des plans dont les 
traces sur le plan de la figure sont les deux 
droites D et ' . 
(1)Dans ce qui suit, par simplification de langage, on appelle « mur en T » un mur en « T renversé »
247 
La théorie du cercle de Mohr montre que la droite D est inclinée sur l’horizontale d’un angle  égal à : 
 = 
p 
+ 
4 
j 
+ ( 
2 
i - b 
2 
) avec sin i = 
b 
j 
sin 
sin 
formule [5.5] 
Deux cas sont possibles : 
a) La droite  coupe le talus au point C (figure 5.17 ). Dans ce cas, on considère que le massif 
AO’BC est solidaire du mur. 
. 
La méthode rigoureuse consiste à calculer la poussée sur l’écran fictif BC en prenant le coefficient de 
poussée donné par les tables de Caquot-Kérisel (voir titre 7). 
L’angle d’inclinaison d de la poussée par rapport à la normale à BC est égal à j : d = j . 
b) La droite  coupe la face interne du voile (figure 5.18). Dans ce cas, la méthode consiste à calculer, 
à partir des tables de Caquot-Kérisel, la poussée : 
- d’une part, sur le segment AC avec une inclinaison sur la normale au voile d = 2/3 j ou j selon l’état 
de rugosité du parement, 
- d’autre part, sur le segment CB avec un angle d’inclinaison sur la normale à ce plan égal à j .
Dans les deux cas mentionnés ci-dessus, le calcul par les méthodes exposées est fastidieux. Aussi, est-il 
d’usage de simplifier ces schémas en considérant l’écran fictif vertical passant par l’arête du talon (figure 
5.19). La masse de terre AO’BC comprise entre le parement du voile et ce plan agit uniquement par son 
poids. 
Il est d’usage également de prendre pour l’inclinaison de la poussée, 
248 
d = Min [  ; j ] 
avec  angle d’inclinaison du talus (prendre d = 0 va dans le sens de la sécurité ) 
Le coefficient de poussée s’obtient par les tables de Caquot-Kérisel, dont des extraits sont donnés au titre 
b 
7, en fonction de : 
, 
j 
d 
, j pour l = 0° et l = 10°. 
j 
Le diagramme de poussée est du type triangulaire. La poussée s’applique à partir du sommet de l’écran 
(point C figure 5.20).
Remarques importantes : 
1) La méthode qui vient d’être exposée et qui consiste à prendre en compte un écran fictif à partir des 
plans de glissement est utilisée pour la vérification de la stabilité externe (voir titre 3). 
En revanche, pour le calcul de l’état-limite de résistance interne d’un mur de soutènement (titre 4), il est 
d’usage de considérer que les poussées s’appliquent directement sur le parement du mur avec un angle 
d’inclinaison d sur la normale choisi en fonction de la rugosité de ce parement, ou du tassement relatif 
possible entre le mur et les terres en amont (voir titre 2.1,3). 
2) Les méthodes de détermination de la poussée, en fonction de la géométrie du talus et du terre-plein 
derrière le mur, qui sont exposées dans la suite de ce chapitre (titres 2.2,2 à 2.2,6) sont reprises du 
Dossier MUR 73 du SETRA (voir [5.2] ).Elles peuvent parfois sembler un peu théoriques et sujettes à 
discussion. 
Elles ont néanmoins l’avantage de proposer des solutions simples et réalistes tenant compte de la 
géométrie arrière des murs. C’est pourquoi nous recommandons leur emploi dans les cas qui sont 
exposés ci-après. 
249 
2.2,2. mur en T avec talus incliné fini 
Ce cas est très fréquemment rencontré. Le talus, d’inclinaison  sur l’horizontale, est limité par un terre-plein 
horizontal infini. 
La poussée réelle est définie par deux diagrammes de poussée : 
· La poussée due à un remblai horizontal infini passant par le point D’ : coefficient de poussée kao (=0). 
· La poussée due à un massif limité par un talus infini d’angle  sur l’horizontale : coefficient de poussée 
kao. 
Pour la détermination du diagramme des composantes unitaires (horizontale ou verticale) correspondant 
au cas du mur avec talus incliné fini , on considère que le diagramme de poussée réelle correspond au 
minimum des deux diagrammes représentés sur la figure 5.22. La cote du terre-plein est prise comme 
origine des cotes de profondeur.
250 
2.2,3. mur en T avec une charge uniforme 
infinie sur le terre-plein 
La théorie de Coulomb montre que l’effet d’une charge uniforme infinie q est le même que celui d’une 
épaisseur h” de sol supplémentaire. 
Si g est le poids volumique du remblai, on a : 
h” = 
q 
g 
formule [5.6] 
On admet que la charge se diffuse dans le terrain suivant des directions faisant l’angle j avec 
l’horizontale. Pour un mur avec talus fini on obtient ainsi la construction suivante (fig. 5.23) du diagramme 
de poussée.
On constate que le diagramme théorique obtenu présente un décrochement. 
En effet, l’influence de la poussée due à la charge q sur le terre-plein ne se fait «sentir» qu’à partir du 
point E’. 
La prise en compte de la charge q est donc fonction de la distance du bord de la charge à l’écran et de 
l’angle de frottement interne j du terrain. 
251 
2.2,4. mur en T avec une charge uniforme finie sur le terre-plein 
La construction est identique à celle du paragraphe 2.2,3 ci-dessus. L’effet de la charge d’exploitation est 
compris entre les deux droites d’influence inclinées sur l’horizontale de j et de 
p + j 
4 2
252 
2.2,5. charge uniforme locale 
Si la distance entre joints verticaux est suffisamment grande, la présence d’une charge uniforme locale 
n’est généralement pas déterminante pour la stabilité externe d’un mur de soutènement. En effet 
l’influence de la charge se répartit sur le parement, verticalement et horizontalement entre les joints. Le 
rectangle d’impact sur l’écran devenant important, la pression diminue rapidement. 
En revanche, le cas de murs préfabriqués constitués d’éléments de courtes largeurs sans solidarisation 
longitudinale requiert un examen attentif. 
a) Méthode de KREY 
La méthode de KREY permet de déterminer le supplément de poussée exercé sur le parement par une 
charge uniforme locale (d’intensité p et de rectangle d’impact b x d) dont le bord le plus proche du 
parement est à une distance a de celui-ci. 
La diffusion de la poussée (voir figures 5.25 et 5.26 ) se développe dans une zone délimitée par : 
· dans le sens vertical : deux plans passant par les bords parallèles au mur du rectangle « d’impact » 
(b x d ) et inclinés de j et de 
p + j 
4 2 
sur l’horizontale. 
· dans le sens horizontal : deux plans passant par les angles du rectangle d’impact (b x d) les plus 
proches du parement, et correspondant à une diffusion suivant un angle de 27° environ (pente ½); 
En considérant les deux épures, on trouve la surface de charge sur le parement : 
(d + a) ( 2 - 1),avec : 
 1 = a.tgj 
 2 = c.tg ( 
p + j 
4 2 
) où c = a + b 
et qmax = a v ec P = p.bd.tg ( 
p - j 
4 2 
) formule [5.7] 
4P 
(2d + a )(  2 - 1 )
Remarque : 
Cette méthode est théorique et très approximative. Elle peut être utilisée tant que la charge ne s’approche 
pas trop près de l’écran (b petit devant a). Dans le cas contraire, il est conseillé pour la diffusion 
horizontale de faire passer les plans verticaux à 27° par l’arrière de la surface de charge. Cela revient à 
remplacer a par c = a + b dans la formule donnant qmax. 
b) Cas particulier d’une charge « ponctuelle » : 
Ce cas est celui où la surface d’impact d’une charge (roue de véhicule par exemple) est très petite par 
rapport aux dimensions du mur. 
Par passage aux limites, la formule 5.7 devient : 
max formule [5.8] 
253
p - j 
	 
	 
j -
p + j 

 
 

 
= 
tg 
4 2 
a tg 
4 2 
4Q tg 
q 
2 
c) Conclusion 
Dans les deux cas a et b ci-dessus, l’écran peut être fictif ou réel. 
- Si l’on étudie la stabilité externe du mur, le plan de calcul à prendre en compte est l’écran fictif 
vertical passant par l’arrière du talon. 
- Si l’on fait le calcul du voile, le diagramme de poussée qui doit être considéré est celui où l’écran est 
le parement du mur, ce qui est moins sévère. 
· A côté de la méthode de KREY qui donne des diagrammes de poussée de formes géométriques 
simples, il existe la méthode de SPANGLER et GERBER, mais elle est d’un emploi plus complexe que 
celle de KREY (voir [5.3]).
254 
2.2,6. nappe aquifère 
Si le mur n’est pas drainé et maintient un niveau d’eau à l’amont, les calculs doivent tenir compte de la 
poussée de l’eau. 
Dans le cas d’une nappe aquifère de niveau constant, le diagramme des poussées unitaires à partir du 
niveau supérieur de la nappe est la somme de : 
· La poussée hydrostatique ph = gwhe (formule 5.9) avec g w poids volumique de l’eau. 
· La poussée unitaire du sol de poids volumique apparent égal au poids volumique déjaugé g’. 
Remarques : 
Si la nappe aquifère a un niveau variable, la représentation précédente doit être adaptée en fonction des 
coefficients de pondération des actions. 
Pour un mur non drainé, la poussée de l’eau est toujours perpendiculaire à l’écran. Lorsque celui-ci est 
vertical, elle n’intervient donc pas dans le diagramme des composantes verticales de la poussée. 
Si le mur est drainé, le calcul doit tenir compte du fait : 
- que la nappe n’est pas complètement rabattue au droit du mur 
- que le rabattement de la nappe provoque dans le massif une pression de courant inclinée qui 
s’ajoute à la poussée des terres. 
2.3. EXEMPLES DE CALCUL 
DE DÉTERMINATION DES POUSSÉES 
Considérons un mur de 5 m de hauteur totale avec les données suivantes : 
- cohésion nulle C = 0 
- poids volumique des terres g = 20 kN/m3 
- poids volumique déjaugé g ’ = 11 kN/ m3 
- angle de frottement interne j = 30 0 
- dispositif de drainage adéquat (voir 6.2) 
- prédimensionnement effectué 
d’après les indications du titre 5.
255 
2.3,1. Terre-plein horizontal infini non chargé 
En considérant un écran fictif vertical passant par l’arrière du talon, les tables de Caquot-Kérisel donnent 
(tableau 5.5) pour : 
b 
= 0, 
j 
d 
= 0, j = 30 0 , l = 0 0 ® k a = 
j 
1 
= 0,333 
3 
La poussée est perpendiculaire à l’écran de poussée. Elle est donc horizontale. 
k aH = ka cos ( d + l ) = 0,333 
k aV = 0 
Le diagramme des poussées unitaires a une forme triangulaire : 
2.3,2. terre-plein horizontal infini chargé 
Si une charge d’exploitation uniforme et infinie de 10 kN/m2 est appliquée sur le terre-plein, la poussée 
unitaire sera augmentée en tout point de l’écran de : p = k a x q = 0,33 x 10 = 3,3 kN/m2 
Cette poussée a la même orientation que la précédente. 
2.3,3. talus incliné fini 
0,52 
5,00 m 
5,00 m 
24° 
0,20 
1,70 m 
(3,80xtg24°) 
1,00 3,55 
B 
Fig. 5.32 
0,45
Le talus derrière le murs est incliné de 24° sur l’horizontale. Le terre-plein horizontal commence à 5 
mètres derrière le voile (DD’ = 5 m). 
Le plan vertical fictif coupe le talus au point C. 
La poussée des terres derrière l’écran BC est limitée par deux phénomènes : 
la poussée à partir de C’ due à un talus infini et incliné de 24° sur l’horizontale. 
On a : 
b = 24° = + 0,8 
256 
b 
j 
 = 0° 

 
d 
d = Min ( ; j ) = 24° = + 0,8 
j 
j = 30° 
Le tableau 5.5 du titre 7 donne d’après Caquot-Kérisel : 
- pour 
d 
= + 1, k a = 0,488 
j 
pour d / j = 0,8, par interpolation linéaire, on trouve donc : k a = 0,48 
- pour 
d 
= + 2/3, k a = 0,469 
j 
d’où kaH = ka cos 24° = 0,44 
® (voir 2.1,3b) kaV = ka sin 24° = 0,19 
· la poussée à partir de D’ due à un terre-plein horizontal infini. 
L’exemple précédent donne : kaoH = 0,33 
KaoV = 0 
Le diagramme de pression à prendre en compte est le diagramme-enveloppe correspondant aux valeurs 
minimales de la poussée.
Le diagramme de la composante horizontale de la poussée diffère peu du diagramme obtenu en 
considérant uniquement la poussée due au talus horizontal infini à partir de D’. Cela est normal si l’on 
considère la coupe transversale du mur et la position de l’écran BC par rapport à la tête du talus. 
Le diagramme de la composante verticale de la poussée obtenu suivant le même principe est nul sur la 
hauteur l’B’ et pratiquement négligeable entre C’ et l’ (kaV = 0,19). 
257 
2.3,4. charge uniforme infinie sur le terre-plein 
Le talus étant le même que précédemment, une charge uniforme infinie de 20 kN/m2est appliquée à partir 
de 3,50 m de la tête D du talus (au niveau du terre-plein horizontal ). Cette charge équivaut à une hauteur 
de terrain supplémentaire de : 
h” = 
q 
= 
g 
20 
20 
= 1,00 m 
Son influence ne se fait sentir sur l’écran de poussée qu’à partir du point E, intersection de l’écran et de la 
droite inclinée sur l’horizontale d’un angle 1 égal à l’angle de frottement interne du terrain, soit 30°

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  • 1. 244 2. CALCUL DES POUSSÉES SUR UN MUR DE SOUTÈNEMENT Le présent paragraphe concerne uniquement le principe de calcul des poussées, en partant de caractéristiques du terrain données qui peuvent, selon le type de vérification à produire [voir titres 3 et 4], être des valeurs probables, des valeurs maximales, ou des valeurs minimales. 2.1 RAPPELS THÉORIQUES 2.1,1. forces agissantes Les différentes forces qui agissent sur un mur de soutènement en dehors de la présence d’eau sont: - le poids propre G0 du mur - le poids G1 des terres surmontant la fondation à l’amont (remblai amont) - le poids G2 des terres surmontant la fondation à l’aval (remblai aval) - la charge d’exploitation Q sur le terre-plein à l’aplomb de la fondation - la résultante PG de la poussée des terres soutenues - la résultante PQ de la poussée due à la charge d’exploitation sur le terre-plein - la résultante Pb de la butée du terrain devant le mur - la réaction R du sol sous la base du mur. Fig. 5.14 G2 G1 Par sécurité, il est d’usage de négliger l’action de la butée (Pb) à l’avant d’un mur de soutènement. En effet, les déplacements nécessaires à la mobilisation de la butée sont importants et incompatibles avec l’esthétique et la destination future de l’ouvrage. De plus, la butée peut toujours être supprimée par des travaux de terrassement ultérieurs (pose de canalisations par exemple) comme déjà mentionné en 1.2,1, fig. 5.3. Il serait donc dangereux de la prendre en compte dans les calculs.
  • 2. 245 2.1,2. hypothèses de calcul Dans la suite de ce chapitre, les méthodes d’évaluation de la poussée concernent des massifs de sols pulvérulents. En effet, toutes les théories ont été établies pour ce type de sol. Pour un sol cohérent (de cohésion C et d’angle de frottement interne ), le théorème des états correspondants permet de ramener l’étude de ce type de sol à celui d’un milieu pulvérulent soumis sur son contour à une pression hydrostatique : C x cotg formule [5.1] Mais l’expérience montre que le rôle de la cohésion, qui varie dans le temps, est mal connu et difficilement mesurable. Le fait de négliger la cohésion allant dans le sens de la sécurité, tous les calculs relatifs aux ouvrages de soutènement seront menés en considérant un sol sans cohésion. 2. 1,3. principe des calculs a) La poussée unitaire (dimensions d’une pression) qui s’exerce sur un écran de poussée (cet écran peut être fictif ou réel, voir paragraphe 2.2.1) en un point M situé à une distance z de l’arête supérieure de l’écran est de la forme : P(M) = ka ´ g ´ z formule [5.2] où g est le poids volumique des terres en arrière de l’écran. ka est le coefficient de pression active (coefficient de poussée). Ce coefficient dépend (figure 5.15) : · de l’angleb que fait le talus avec l’horizontale. · de l’angle l d’inclinaison de l’écran sur la verticale. · de l’angle de frottement interne j du terrain situé en arrière de l’écran. · de l’angle d d’inclinaison de la poussée unitaire sur la normale à l’écran.
  • 3. Cet angle d dépend de l’état de rugosité du parement, lui-même fonction du type de coffrage utilisé pour la réalisation de l’écran. Par exemple, pour un écran vertical ( l = 00 ) on prend en général : · d = 2/3 j si le parement est parfaitement lisse (coffrage métallique ou en contreplaqué) ou dans le 246 cas où le tassement général du mur peut être supérieur à celui du remblai. · d = j pour un parement rugueux (coffrage en planches ) · d = pour un écran fictif vertical (voir § 2.2.1). La poussée unitaire peut se décomposer en : - une composante unitaire horizontale pH(M) = p(M) ´ cos ( l + d ) = kaH. g . avec kaH = ka cos (l+d) formule [5.3] - une composante unitaire verticale pV(M) = p(M) ´ sin ( l +d) = kaV. g . avec kaV = ka sin (l+d) On peut représenter la variation de pH et de pV en fonction de la cote de profondeur du point M par deux diagrammes. Si d est constant sur la longueur de l’écran, ces deux diagrammes se déduisent l’un de l’autre par affinité. b) La résultante PG des poussées unitaires, sur la hauteur « L » de l’écran, s’applique au tiers inférieur du parement avec l’inclinaison d et l’intensité : PG = ka ´ g ´ L2 2 formule [5.4] 2.2 DIAGRAMES DE POUSSÉE 2.2,1. mur en T avec talus incliné infini (1) Considérons un mur en T en béton armé défini par le schéma ci – contre (figure 5.16) retenant un sol d’angle de frottement interne limité par un talus infini, incliné de sur l’horizontale. Un déplacement dans le sens de l’expansion du remblai fait apparaître deux surfaces de glissement passant par l’arête du talon. Pour simplifier, on peut admettre que ces surfaces de glissement sont des plans dont les traces sur le plan de la figure sont les deux droites D et ' . (1)Dans ce qui suit, par simplification de langage, on appelle « mur en T » un mur en « T renversé »
  • 4. 247 La théorie du cercle de Mohr montre que la droite D est inclinée sur l’horizontale d’un angle égal à : = p + 4 j + ( 2 i - b 2 ) avec sin i = b j sin sin formule [5.5] Deux cas sont possibles : a) La droite coupe le talus au point C (figure 5.17 ). Dans ce cas, on considère que le massif AO’BC est solidaire du mur. . La méthode rigoureuse consiste à calculer la poussée sur l’écran fictif BC en prenant le coefficient de poussée donné par les tables de Caquot-Kérisel (voir titre 7). L’angle d’inclinaison d de la poussée par rapport à la normale à BC est égal à j : d = j . b) La droite coupe la face interne du voile (figure 5.18). Dans ce cas, la méthode consiste à calculer, à partir des tables de Caquot-Kérisel, la poussée : - d’une part, sur le segment AC avec une inclinaison sur la normale au voile d = 2/3 j ou j selon l’état de rugosité du parement, - d’autre part, sur le segment CB avec un angle d’inclinaison sur la normale à ce plan égal à j .
  • 5. Dans les deux cas mentionnés ci-dessus, le calcul par les méthodes exposées est fastidieux. Aussi, est-il d’usage de simplifier ces schémas en considérant l’écran fictif vertical passant par l’arête du talon (figure 5.19). La masse de terre AO’BC comprise entre le parement du voile et ce plan agit uniquement par son poids. Il est d’usage également de prendre pour l’inclinaison de la poussée, 248 d = Min [ ; j ] avec angle d’inclinaison du talus (prendre d = 0 va dans le sens de la sécurité ) Le coefficient de poussée s’obtient par les tables de Caquot-Kérisel, dont des extraits sont donnés au titre b 7, en fonction de : , j d , j pour l = 0° et l = 10°. j Le diagramme de poussée est du type triangulaire. La poussée s’applique à partir du sommet de l’écran (point C figure 5.20).
  • 6. Remarques importantes : 1) La méthode qui vient d’être exposée et qui consiste à prendre en compte un écran fictif à partir des plans de glissement est utilisée pour la vérification de la stabilité externe (voir titre 3). En revanche, pour le calcul de l’état-limite de résistance interne d’un mur de soutènement (titre 4), il est d’usage de considérer que les poussées s’appliquent directement sur le parement du mur avec un angle d’inclinaison d sur la normale choisi en fonction de la rugosité de ce parement, ou du tassement relatif possible entre le mur et les terres en amont (voir titre 2.1,3). 2) Les méthodes de détermination de la poussée, en fonction de la géométrie du talus et du terre-plein derrière le mur, qui sont exposées dans la suite de ce chapitre (titres 2.2,2 à 2.2,6) sont reprises du Dossier MUR 73 du SETRA (voir [5.2] ).Elles peuvent parfois sembler un peu théoriques et sujettes à discussion. Elles ont néanmoins l’avantage de proposer des solutions simples et réalistes tenant compte de la géométrie arrière des murs. C’est pourquoi nous recommandons leur emploi dans les cas qui sont exposés ci-après. 249 2.2,2. mur en T avec talus incliné fini Ce cas est très fréquemment rencontré. Le talus, d’inclinaison sur l’horizontale, est limité par un terre-plein horizontal infini. La poussée réelle est définie par deux diagrammes de poussée : · La poussée due à un remblai horizontal infini passant par le point D’ : coefficient de poussée kao (=0). · La poussée due à un massif limité par un talus infini d’angle sur l’horizontale : coefficient de poussée kao. Pour la détermination du diagramme des composantes unitaires (horizontale ou verticale) correspondant au cas du mur avec talus incliné fini , on considère que le diagramme de poussée réelle correspond au minimum des deux diagrammes représentés sur la figure 5.22. La cote du terre-plein est prise comme origine des cotes de profondeur.
  • 7. 250 2.2,3. mur en T avec une charge uniforme infinie sur le terre-plein La théorie de Coulomb montre que l’effet d’une charge uniforme infinie q est le même que celui d’une épaisseur h” de sol supplémentaire. Si g est le poids volumique du remblai, on a : h” = q g formule [5.6] On admet que la charge se diffuse dans le terrain suivant des directions faisant l’angle j avec l’horizontale. Pour un mur avec talus fini on obtient ainsi la construction suivante (fig. 5.23) du diagramme de poussée.
  • 8. On constate que le diagramme théorique obtenu présente un décrochement. En effet, l’influence de la poussée due à la charge q sur le terre-plein ne se fait «sentir» qu’à partir du point E’. La prise en compte de la charge q est donc fonction de la distance du bord de la charge à l’écran et de l’angle de frottement interne j du terrain. 251 2.2,4. mur en T avec une charge uniforme finie sur le terre-plein La construction est identique à celle du paragraphe 2.2,3 ci-dessus. L’effet de la charge d’exploitation est compris entre les deux droites d’influence inclinées sur l’horizontale de j et de p + j 4 2
  • 9. 252 2.2,5. charge uniforme locale Si la distance entre joints verticaux est suffisamment grande, la présence d’une charge uniforme locale n’est généralement pas déterminante pour la stabilité externe d’un mur de soutènement. En effet l’influence de la charge se répartit sur le parement, verticalement et horizontalement entre les joints. Le rectangle d’impact sur l’écran devenant important, la pression diminue rapidement. En revanche, le cas de murs préfabriqués constitués d’éléments de courtes largeurs sans solidarisation longitudinale requiert un examen attentif. a) Méthode de KREY La méthode de KREY permet de déterminer le supplément de poussée exercé sur le parement par une charge uniforme locale (d’intensité p et de rectangle d’impact b x d) dont le bord le plus proche du parement est à une distance a de celui-ci. La diffusion de la poussée (voir figures 5.25 et 5.26 ) se développe dans une zone délimitée par : · dans le sens vertical : deux plans passant par les bords parallèles au mur du rectangle « d’impact » (b x d ) et inclinés de j et de p + j 4 2 sur l’horizontale. · dans le sens horizontal : deux plans passant par les angles du rectangle d’impact (b x d) les plus proches du parement, et correspondant à une diffusion suivant un angle de 27° environ (pente ½); En considérant les deux épures, on trouve la surface de charge sur le parement : (d + a) ( 2 - 1),avec : 1 = a.tgj 2 = c.tg ( p + j 4 2 ) où c = a + b et qmax = a v ec P = p.bd.tg ( p - j 4 2 ) formule [5.7] 4P (2d + a )( 2 - 1 )
  • 10. Remarque : Cette méthode est théorique et très approximative. Elle peut être utilisée tant que la charge ne s’approche pas trop près de l’écran (b petit devant a). Dans le cas contraire, il est conseillé pour la diffusion horizontale de faire passer les plans verticaux à 27° par l’arrière de la surface de charge. Cela revient à remplacer a par c = a + b dans la formule donnant qmax. b) Cas particulier d’une charge « ponctuelle » : Ce cas est celui où la surface d’impact d’une charge (roue de véhicule par exemple) est très petite par rapport aux dimensions du mur. Par passage aux limites, la formule 5.7 devient : max formule [5.8] 253
  • 11. p - j j -
  • 12. p + j = tg 4 2 a tg 4 2 4Q tg q 2 c) Conclusion Dans les deux cas a et b ci-dessus, l’écran peut être fictif ou réel. - Si l’on étudie la stabilité externe du mur, le plan de calcul à prendre en compte est l’écran fictif vertical passant par l’arrière du talon. - Si l’on fait le calcul du voile, le diagramme de poussée qui doit être considéré est celui où l’écran est le parement du mur, ce qui est moins sévère. · A côté de la méthode de KREY qui donne des diagrammes de poussée de formes géométriques simples, il existe la méthode de SPANGLER et GERBER, mais elle est d’un emploi plus complexe que celle de KREY (voir [5.3]).
  • 13. 254 2.2,6. nappe aquifère Si le mur n’est pas drainé et maintient un niveau d’eau à l’amont, les calculs doivent tenir compte de la poussée de l’eau. Dans le cas d’une nappe aquifère de niveau constant, le diagramme des poussées unitaires à partir du niveau supérieur de la nappe est la somme de : · La poussée hydrostatique ph = gwhe (formule 5.9) avec g w poids volumique de l’eau. · La poussée unitaire du sol de poids volumique apparent égal au poids volumique déjaugé g’. Remarques : Si la nappe aquifère a un niveau variable, la représentation précédente doit être adaptée en fonction des coefficients de pondération des actions. Pour un mur non drainé, la poussée de l’eau est toujours perpendiculaire à l’écran. Lorsque celui-ci est vertical, elle n’intervient donc pas dans le diagramme des composantes verticales de la poussée. Si le mur est drainé, le calcul doit tenir compte du fait : - que la nappe n’est pas complètement rabattue au droit du mur - que le rabattement de la nappe provoque dans le massif une pression de courant inclinée qui s’ajoute à la poussée des terres. 2.3. EXEMPLES DE CALCUL DE DÉTERMINATION DES POUSSÉES Considérons un mur de 5 m de hauteur totale avec les données suivantes : - cohésion nulle C = 0 - poids volumique des terres g = 20 kN/m3 - poids volumique déjaugé g ’ = 11 kN/ m3 - angle de frottement interne j = 30 0 - dispositif de drainage adéquat (voir 6.2) - prédimensionnement effectué d’après les indications du titre 5.
  • 14. 255 2.3,1. Terre-plein horizontal infini non chargé En considérant un écran fictif vertical passant par l’arrière du talon, les tables de Caquot-Kérisel donnent (tableau 5.5) pour : b = 0, j d = 0, j = 30 0 , l = 0 0 ® k a = j 1 = 0,333 3 La poussée est perpendiculaire à l’écran de poussée. Elle est donc horizontale. k aH = ka cos ( d + l ) = 0,333 k aV = 0 Le diagramme des poussées unitaires a une forme triangulaire : 2.3,2. terre-plein horizontal infini chargé Si une charge d’exploitation uniforme et infinie de 10 kN/m2 est appliquée sur le terre-plein, la poussée unitaire sera augmentée en tout point de l’écran de : p = k a x q = 0,33 x 10 = 3,3 kN/m2 Cette poussée a la même orientation que la précédente. 2.3,3. talus incliné fini 0,52 5,00 m 5,00 m 24° 0,20 1,70 m (3,80xtg24°) 1,00 3,55 B Fig. 5.32 0,45
  • 15. Le talus derrière le murs est incliné de 24° sur l’horizontale. Le terre-plein horizontal commence à 5 mètres derrière le voile (DD’ = 5 m). Le plan vertical fictif coupe le talus au point C. La poussée des terres derrière l’écran BC est limitée par deux phénomènes : la poussée à partir de C’ due à un talus infini et incliné de 24° sur l’horizontale. On a : b = 24° = + 0,8 256 b j = 0° d d = Min ( ; j ) = 24° = + 0,8 j j = 30° Le tableau 5.5 du titre 7 donne d’après Caquot-Kérisel : - pour d = + 1, k a = 0,488 j pour d / j = 0,8, par interpolation linéaire, on trouve donc : k a = 0,48 - pour d = + 2/3, k a = 0,469 j d’où kaH = ka cos 24° = 0,44 ® (voir 2.1,3b) kaV = ka sin 24° = 0,19 · la poussée à partir de D’ due à un terre-plein horizontal infini. L’exemple précédent donne : kaoH = 0,33 KaoV = 0 Le diagramme de pression à prendre en compte est le diagramme-enveloppe correspondant aux valeurs minimales de la poussée.
  • 16. Le diagramme de la composante horizontale de la poussée diffère peu du diagramme obtenu en considérant uniquement la poussée due au talus horizontal infini à partir de D’. Cela est normal si l’on considère la coupe transversale du mur et la position de l’écran BC par rapport à la tête du talus. Le diagramme de la composante verticale de la poussée obtenu suivant le même principe est nul sur la hauteur l’B’ et pratiquement négligeable entre C’ et l’ (kaV = 0,19). 257 2.3,4. charge uniforme infinie sur le terre-plein Le talus étant le même que précédemment, une charge uniforme infinie de 20 kN/m2est appliquée à partir de 3,50 m de la tête D du talus (au niveau du terre-plein horizontal ). Cette charge équivaut à une hauteur de terrain supplémentaire de : h” = q = g 20 20 = 1,00 m Son influence ne se fait sentir sur l’écran de poussée qu’à partir du point E, intersection de l’écran et de la droite inclinée sur l’horizontale d’un angle 1 égal à l’angle de frottement interne du terrain, soit 30°
  • 17. 258
  • 18. 259 2.3,5. Nappe aquifère Considérons le mur étudié en 2.3, mais non drainé, avec en plus une nappe aquifère statique dont le niveau supérieur est à 2 mètres au–dessus du point B. La figure 5.37 donne la construction du diagramme des poussées unitaires. Sur les 2 m inférieurs, il faut tenir compte du poids volumique déjaugé et ajouter la poussée hydrostatique (cf. 2.2,).