Essai d'approche "lateral thinking" sur les business models du gratuit. Que peuvent nous apprendre les réflexions utopistes, notamment à propos de communautés, de cooperatif et de monnaie d'échange.
1. Le gratuit : une utopie ? Modèles économiques et facteurs clefs de succès Internet et la création dans l’après Hadopi Table ronde : Gratuité et licence globale - Paris, 3 octobre 2009
5. Les modèles de revenus du web 2.0 : vous avez dit gratuit ?
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7. Contact Amaury de Buchet – UlyssCo Conseil en management de l’innovation et recherche opérationnelle 64, rue Rambuteau I 75003 Paris I France Tel.: +33 1 40 27 8383 I Fax: + 33 1 40 27 8383 http://www.slideshare.net/adebuche/ http://uswim.wordpress.com et http://twitter.com/adebuche E-mail : [email_address]
Hinweis der Redaktion
Constat : à l’ère d’internet, le piratage n’est pas une solution, la propriété est plus que jamais une notion centrale mais on doit trouver un meilleur modèle de répartition de la valeur créée Beaucoup d’expérimentations ont été menées, la plupart succombant à des effets de mode (l’UGC, le participatif, la longue traine, …), mais au final très peu de succès, et une situation qui dans de nombreux secteurs empire, notamment celui des produits culturels. Pour innover il est souvent nécessaire de penser différemment, l’usage du « lateral thinking » et de la provocation (Edward de Bono, psychologue). Ayant des origines Franc-Comtoises, j’ai depuis longtemps été confronté à des réalisations issues de la pensée utopiste, et c’est pourquoi je vous propose de chercher au travers de ce prisme des pistes de solution.
La pensée utopiste n’a pas subitement apparu à ce moment-là, mais les XVIIIe et XIXe siècles ont donné lieu à de nombreuses réalisations concrètes issues de réflexions utopistes. Ce sont dans un premier temps souvent des réalisations architecturales comme les Salines de Chaux à Arc et Senans (Doubs) réalisées par CN Ledoux (dont on peut également admirer quelques barrières d’octroi du mur des fermiers généraux à Paris, comme à La Villette, Denfert Rochereau, parc Monceau, …), certaines n’ayant malheureusement jamais été réalisés comme beaucoup de projets d’Etienne-Louis Boullee (cénotaphe à Newton, Bibliothèque Royale, …). Puis vient l’ère philosophico-économico-politique, avec des projets portés par des industriels comme le Familistère de Guise en Normandie et New Lanark en Ecosse. Au-delà de réalisations architecturales, il s’agit également de modes d’organisation de la société comme les phalanstères (Charles Fourier, né à Besançon) et d’autres nées vers le milieu de la loi Le Chapelier (1791-1864), et qui continuent de se développer, comme les sociétés coopératives de production (très nombreuses en Franche-Comté comme les coopératives horlogères et les fruitières agricoles, une culture qui est allée jusqu’à l’autogestion dans le cas de l’affaire LiP), et notamment dans le domaine de la presse (DNA, Alternatives Economiques), et du logiciel libre. Quelques grands principes de la doctrine coopérative (cf Wikipedia), basés sur les 4 « principes de Rochdale » : * Contrôle démocratique et primauté de l’Homme sur le capital : 1 personne = 1 voix * Propriété collective * Impartageabilité des réserves * Solidarité * Liberté d'adhésion * Juste répartition du profit La pensée utopiste, fortement liée à l’économie sociale, « disparaît » en quelque sorte au début du XXe siècle avec les 2 grandes guerres et la crise, et réapparait dans la littérature (science-fiction) et dans des mouvements post 68 d’inspiration libertaire ou bouddhiste. On y retrouve cet idéal social de solidarité, d’égalité, cela donne lieu à la création de nombreuses ONG qui « industrialisent » un modèle économique basé sur le don. L’arrivée du web2.0 peut être interprétée comme le début d’une nouvelle phase : celle de l’intelligence collective. Elle est rendue possible par la dématérialisation des contenus, la baisse des coûts de production, ainsi que l’émergence de formes efficaces de coopération. C’est notamment le cas pour la production et le partage de connaissances, et des modèles de gestion de la propriété nouveaux apparaissent avec les licences GNU ou GPL dans le logiciel, puis plus récemment Creative Commons dans les œuvres intellectuelles.
Je voudrais faire un zoom sur 3 aspects généralement recherchés par les consommateurs, travailleurs ou citoyens et qui sont au cœur des réflexions utopistes : La communauté L’ordre La Monnaie Sur ces 3 aspects de nombreuses réflexions et expérimentations ont été faites : Le besoin de lien social au sein d’une communauté, pourvue d’un objectif, d’une vision, souvent incarnée par un gourou et initiée par un bénéfacteur. Internet rend la diffusion et le recrutement des « memes » (élément d'une culture pouvant être considéré comme transmis par des moyens non génétiques, en particulier par l’imitation) plus facile et plus rapide. Ceux du web2.0, de la longue traîne, du gratuit, sont en quelque sorte des phares qui attirent des communautés, mais ce ne sont souvent que des visions primaires, qui montrent la direction mais ne sont pas encore assez sophistiqués, et donc les solutions qu’ils prônent ne sont pas encore efficaces sur le plan économique, souvent parce qu’elles ne sont pas « scalables ». L’ordre : souvent une motivation essentielle dans les utopies, qui a pu aller jusqu’à l’hygiénisme, un système de caste et une stricte répartition des tâches, ou le panopticon, tendance qu’on voit souvent derrière cette logique de traçabilité totale, mais aussi dans le cloud computing ou le calcul distruibué