1. "" EECCHHOOSS DDEESS
CCOOLLLLIINNEESS""
SSoommmmaaiirree
* Editorial
* Dossier sur l' enclavement
de Fongolimbi
* Bilan de la campagne
de coton culture 20112012
* L'AKAD soutient
les femmes de Sabodala
* Macky Sall attendu sur divers
chantiers à Kédougou
* Défilé du 4 avril 2012
* Don de vivres aux démunies
KEOH/Action Aid/Sénégal
* Canicule à Kédougou
* Album photos
"ECHOS DES COLLINES' Contacts: 77 431 77 42 / 77 435 85 48
journal du Cmc de Kédougou email: eecchhoossddeessccoolllliinneess11@@ggmmaaiill..ccoomm
Périodicité mensuelle
Numéro: 4
Directeur de Publication :Kalidou Cissokho Imprimerie Dental Elh Amadou K Ba
Le journal de Kédougou
Prix: 1000 fcfa Numéro: 04 Avril 2012
Rédaction
Amadou Diop
Adama Diaby
Mamadou Cissé
Khoudousse Diallo
Cheikhou Kéita
EEddiittoorriiaall ::
Lecteurs et lectrices
Fin mars –début avril 2012, beaucoup d’événements ont marqué
l’actualité dans la région de Kédougou. « Echos des Collines » se
résevera le droit de retracer quelques faits marquants , événements
qui ont retenu notre attention. Entre joie, tristesse et amertume,
nous partagerons avec vous une série de problèmes qui n’ont pas
encore trouvé de solutions durables (la faim, la canicule, la pauvre
té, l’enclavement de certaines zones …)Nous vous replongerons
dans les festivités de la célébration de la fête de l’indépendance en
mettant à votre disposition plein d’images pour non sans heurter
votre conscience de lecteurs. Vous prendrez connaissance des
problèmes quotidiens des populations de Kédougou et tenterez d’y
apporter des solutions durables. « Echos des Collines », le journal
du Cmc de Kédougou, remercie ses fidèles lecteurs. Comme prévu
« Echos des Collines » est désormais commercialisé au prix forfai
taire de 1000 fcfa juste, une contribution volontaire, pour faciliter
la publication du journal. Notre équipe tend petit à petit vers la
qualité. Dans les prochains jours nous penserons à la publication
de numéros spéciaux sur certaines problématiques spécifiques,une
large place vous sera réservée pour vos annonces et spots publici
taires.Contactez nous aux adresses indiquées.
AAddaammaa DDiiaabbyy,, rreessppoonnssaabbllee dduu PPooooll EEddiittiioonn .
2. Kédougou: A quand la fin du calvaire des popu
lations de Fongolimbi ?
De 1946 à nos jours aucune politique réelle
entreprise par l’Etat sénégalais pour mettre fin
à l’enclavement et au déficit en infrastructures
socio –économiques de l’arrondissement de fon
golimbi.Les habitants de cette zone ne savent
plus à quel saint se vouer.
Peuplé majoritairement de peulhs et de dialonkés,
Fongolimbi est une localité située à environ une
trentaine de kilomètres de Kédougou et à deux ki
lomètres de la frontière guinéenne.
Axe Kédougou –Fongolimbi, le tronçon de tous
les dangers
C’est avec beaucoup de consternation que la popula
tion de Kédougou a appris cette triste nouvelle. Le
jeudi 29 mars 2012,un des camions « tarmagal »en
provenance du marché hebdomadaire de Fongolim
bi s’est renversé avec ses passagers à bord.
Les dégâts sont importants, quatre personnes y ont
perdu la vie .Il s’agit d’un jeune homme, de deux
femmes et d’un enfant. Les blessés ont été évacués
vers le centre de santé de Kédougou.
Docteur Cheikh Saadibou Senghor, le médecin chef
du district sanitaire de Kédougou confirme « c’est
un camion qui s’est renversé sur la route de Fongo
limbi entrainant 4 morts et 27 cas de blessés dont
2 cas ont été évacués sur Tambacounda pour frac
tures au niveau du fémur .Les autres blessés ont re
çu gratuitement des soins offerts par le comité de
santé du centre de santé mais également du district
sanitaire de Kédougou ».
De bouche à oreille, la nouvelle s’est vite propagée
dans la ville. Aussitôt après ,une foule s’est amassée
devant le portail du centre de santé de Kédougou.
Les uns sont venus pour identifier des parents ou
amis susceptibles d’être victimes de cet accident.
Les autres étaient présents sur les lieux pour le
simple loisir d’avoir de quoi alimenter les débats
sur les grandsplaces.Il a fallu l’intervention des
forces de sécurité pour mettre un peu d’ordre.Les
premiers blessés évacués au centre de santé ont bé
néficié du secours et de l’assistance des sapeurs
pompiers et des volontaires de la croix rouge.
Fabacary Bodian, le gouverneur de Kédougou
s’est rendu au chevet des blessés : « nous sommes
venus manifester notre compassion pour les vic
times de cet accident, la situation a été déjà maitri
sée par le personnel du centre de santé, nous
sommes dans cette dynamique ».L’enclavement de
la zone par le mauvais état des routes à été une
cause déterminante dans cet accident.Cet enclave
ment se résume principalement en un tronçon
montagneux rocailleux et cahoteux de près de
deux kilomètres qui rend difficile voire impossible
l’accès à Fongolimbi.De l’avis de Mamadou Danfa
kha conseillé rural à Fongolimbi : « Autrefois les
chauffeurs préféraient aller en prison que d’em
prunter le tronçon KédougouFongolimbi ».
Rares étaient les véhicules de transport en com
mun qui se hasardaient à emprunter le tronçon Ké
dougou Fongolimbi.La rareté des véhicules
poussent les chauffeurs à profiter de la naïveté des
passagers jusqu’à prendre certains risques.
Selon la gendarmerie, une surcharge de bagages,
un surnombre de passagers et un défaut de mai
trise du véhicule par le chauffeur restent les princi
pales causes de ce triste coup du sort. Cet accident
allonge ainsi la liste des accidents qui se sont pro
duits dans des conditions quasisimilaires sur les
deux kilomètres de ce tronçon rocailleux et caho
teux KédougouFongolimbi.La plupart des vic
times de cet accident survenu le jeudi 29 mars
2012 sont des femmes qui revenaient du marché
hebdomadaire de Fongolimbi qui a lieu tous les
jeudis.
Enclavement de Fongolimbi, des autorités
encore impuissantes devant la question
Les deux kilomètres de ce tronçon rocailleux,
montagneux et cahoteux constituent un véritable
cassetête pour les habitants de Fongolimbi et vil
lages voisins. « Pourtant en 1987, l’ancien pré
sident de la République, M Abdou Diouf avait
emprunté cette route dans ces conditions en
constatant de vue l’état de cette voie de communi
cation » a soutenu Idrissa Diallo conseiller rural à
Dimboli.Mais aussi d’autres ministres de la Répu
blique du gouvernement du parti socialiste et ceux
du gouvernement de l’alternance ont emprunté
cette route. Depuis lors rien n’a été fait de durable
3. par la suite.
Enclavement de Fongolimbi, une grande perte
pour l’économie rurale
Fongolimbi dispose d’un poids économique non
négligeable dans les échanges commerciaux au ni
veau de la région de Kédougou.Chaque année
d’importantes productions y sont enregistrées
telles que des fruits (mangues, bananes), des cé
réales (fonio, mil, mais) et des produits de cueillette
(pain de singe, tamarin …). Tous les jeudis, se tient
le marché hebdomadaire de fongolimbi ; moment
privilégié au raffermissement des relations so
ciales (retrouvailles) et économiques (échanges de
marchandises de toutes sortes). La souffrance des
populations est d’autant plus grande que l’enclave
ment reste une vieille doléance encore d’actualité.
Younoussa Diallo conseiller rural à fongolimbi si
gnale par ailleurs que : « vu le mauvais état des
voies de communication, les producteurs n’ar
rivent plus à écouler convenablement leurs produc
tions, puisque la quasitotalité pourrit sur place…
»
s secteurs de l’Education et de la Santé en pâ
tissent.
Du point de vue accès aux soins de santé publique,
faute d’infrastructures et du personnel de qualité,
les femmes enceintes, et autres urgences étaient
évacuées vers Kédougou à moto ou à vélo. L’éduca
tion des enfants en pâtit à plusieurs niveaux.« La
prolifération des abris provisoires et la difficile mo
bilité des enseignants pour le retrait des salaires in
fluent beaucoup sur les performances scolaires »a
laissé entendre Sory Diallo exDirecteur de l’école
de Koboye.Les populations de cette partie du pays
se sentent de plus en plus laissées en rade. Le re
gard de l’Etat ne se tourne vers elles qu’à des
périodes précises de la vie politique nationale sur
tout à la veille des élections.
Fongolimbi, des populations engagées pour
mettre fin à cet enclavement
Ces populations ne peuvent plus supporter l’encla
vement de leur localité. La souffrance dans l’âme,
elles se mobilisent chaque année pour rafistoler
les endroits les plus dégradés des deux kilomètres
du tronçon montagneux qui leur rend la vie
pénible.Depuis 1946, c’est le même exercice. Au
moment des travaux, tous les habitants des vil
lages environnants (jeunes, femmes, enfants, vieux
se mobilisent. Cellou Diallo, un enseignant origi
naire de fongolimbi ne cache point son amertume
face à cette situation : « Il est vraiment horrible
d’observer des quinquagénaires soulever pénible
ment des marteaux de 10 à 20 kg et s’acharner sur
ces roches volumineuses de ce tronçon monta
gneux, partout au Sénégal cela n’existe qu’à Fon
golimbi».Les espoirs sont portés sur le
gouvernement de l’ère Macky Sall.Du gouverne
ment de Senghor, d’Abdou Diouf à celui de Wade,
aucune politique réelle et définitive de désenclave
ment de Fongolimbi n’a été envisagée. Sagnégné
Camara conseiller régional originaire de Fongo
limbi reconnait quand même quelques efforts du
gouvernement de Wade : « le gouvernement de
l’alternance a fait des pas mais cela n’a pas suffi
vous voyez juste après l’hivernage, la route est re
venue dans son état initial »Force est de constater
qu’en matière de désenclavement les efforts des
différents gouvernements qui se sont succédés ont
été de plus en plus concentrés dans certaines par
ties du pays au détriment des autres comme Fon
golimbi.Reste à croire si les autorités politiques
sénégalaises porteront à l’avenir des oreilles at
tentives aux vieilles doléances des populations de
Fongolimbi.Macky Sall, le tout nouveau Président
de la République est attendu pour la résolution dé
finitive de cette question de désenclavement de
l’arrondissement de Fongolimbi.La construction
d’une bonne route demeure une urgence nécessaire
qui permettra de booster le développement de l’ar
rondissement de fongolimbi.En attendant les habi
tants de cette zone devront prendre leur mal en
patience.
Adama Diaby
4. Kédougou : Bilan de la campagne cotonnière
20112012
La sodefitex de Kédougou a organisé les 28 et
29 mars derniers des foras à Saraya et à Salé
mata. Une délégation conduite par Pape Abdou
laye Mané, le régional de la sodefitex a effectué
le déplacement. Compte rendu Cheikhou Keita.
Ces foras marquent l'épilogue de l'ensemble des ac
tivités menées au cours de la campagne cotonnière
20112012, une campagne couronnée de
contraintes majeures. C’est autour de ces
contraintes que les différents acteurs de la filière co
tonnière se sont réunis.
La principale contrainte en vue est une baisse consi
dérable des emblavures depuis la campagne de
2006, liée à l'abandon progressif de la culture du
coton. Beaucoup de femmes et de jeunes ont ten
dance à arrêter l’agriculture pour aller à la re
cherche du métal précieux dans les sites
d'orpaillage de la région.
A cela s’ajoute le problème de la bonne application
de l'itinéraire technique .
Voila autant de facteurs qui entravent le dévelop
pement du secteur de l’agriculture. Face à cette si
tuation, les participants ont sollicité l'appui des
autorités étatiques pour palier à ces problèmes qui
constituent une menace réelle pour le secteur co
tonnier.C’est pourquoi, à Saraya, Gouda Soumaré,
le maire de la commune n’est pas allé par quatre
chemins pour attirer l’attention de la population
sur le danger qui guette les producteurs : « la co
ton culture, l’agriculture de manière générale doit
être une priorité pour le développement d'un pays,
on ne doit en aucun cas négliger cette activité au
profit de l’orpaillage qui est aléatoire et non du
rable… » .Ainsi, par rapport à toutes ces préoccu
pations les acteurs de la filière cotonnière
préconisent des solutions telles que la fermeture
en hivernage des sites d'orpaillage pendant six
mois comme cela se fait au Mali et le renforcement
du concours des autorités administratives locales à
la coton culture.Malgré les difficultés rencontrées,
certains producteurs se sont toujours fait distin
guer pour la qualité de leur production, les rende
ments obtenus et la technicité mis en œuvre.Il
s’agit de Demba Cissé de Bambadji (Saraya) et Do
minique Mathianine Bindia de Egathie (Salémata)
qui ont tous été récompensés par la Sodefitex.En
perspective, pour 2013, la sodefitex prévoit d’em
blaver une superficie de 1900 hectares pour Kédou
gou avec un rendement de1,35 tonnes par hectare
soit une production attendue de 2156,750t…
« Cependant cet objectif est une probabilité, et
nous comptons maintenir la superficie de 1900 ha
pour un objectif de 100% … » a précisé Pape Ab
Kédougou : Lutte contre la pauvreté et autono
misation des femmes en zone minière
Deux groupements de promotion féminine de
Sabodala ont reçu ce mardi 3 avril une ving
taine de chèvres destinées à l’embouche. La cé
rémonie de réception s’est déroulée en présence
des groupements bénéficiaires, du chef de vil
lage de Sabodala et des notables. Cette action
humanitaire de l’Association Kédougou Action
Développement a été vivement saluée par les bé
néficiaires. Le journal Echos des Collines(EC)
s’entretient avec Abdou Karim Keita(AKK) le
président de l’Association Kédougou Action Dé
veloppement.
EC : Quels sont les objectifs de cette mission à
Sabodala ?
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5. à
AKK« Nous avions mené une enquête et avions
constaté que les femmes ne pouvaient pas travailler
dans les sociétés minières et ne bénéficiaient pas de
beaucoup de soutiens dans leurs activités .Nous
nous sommes concertés avec nos partenaires qui
ont bien voulu financer ce programme .Il comprend
des projets d’élevage et des projets de maraichage
pour les jeunes et les femmes. C’est pour cette rai
son que nous sommes là, nous avons dans un pre
mier temps remis une vingtaine de chèvres aux
deux groupements de femmes de Sabodala et cela
va continuer dans les prochains jours avec les
jeunes et les femmes des autres villages ciblés par le
programme».
EC : Ce projet concernera til uniquement les
femmes de Sabodala ?
AKK« Le projet ne se limitera pas seulement aux
deux groupements de Sabodala, nous avons choisi
six villages pilotes Faloumbou, Makhana Sabodala,
Dambankhoto, Mamakono, Bransan. Dans ces loca
lités, nous allons appuyer les femmes et les jeunes
dans des projets de maraichage et d’élevage »
EC : Estce une manière de détourner les popu
lations de leurs différentes revendications vis
àvis des sociétés minières ?
AKK : Non ! Pas du tout ! Les femmes, et les jeunes
de ces zones sont fatigués, ils ont beau revendiquer
pour l’amélioration de leurs conditions de vie, des
efforts sont en train d’être faits mais cela ne suffit
pas, il faut les soutenir davantage à travers des pro
jets concrets et viables ».
EC : Comment allez vous procéder à la
répartition des chèvres afin que chaque femme
puisse en bénéficier ?
AKK: « Le système est simple, dans un premier
temps, nous allons remettre une chèvre à chaque
femme, lorsque ces chèvres mettront bas elles don
neront les petits à leur tour à d’autres femmes et
garderont les mères et ainsi de suite toutes les
femmes auront chacune une chèvre à élever.. »
E C : Comment allez vous assurer le suivi médi
cal de ces chèvres ?
AKK : «Comme vous avez pu le constater, le vétéri
naire de Sabodala a déjà vacciné toutes contre les
maladies les plus fréquentes dans la zone, il va aus
si renforcer leur alimentation en vitamines, nous
essayerons d’accoupler les chèvres là avec les boucs
du nord pour obtenir une race métissée.
EC : Quelle sera la finalité de ce projet ?
AKK : Tout compte fait après le suivi zoosanitaire
des chèvres, nous souhaiterons, au bout de deux
ans, que chaque femme arrive à obtenir des vaches à
partir de ces chèvres. Cela pourra réduire considé
rablement la pauvreté dans cette zone.
EC : Merci de nous avoir accordé cet entretien
AKK : c’est moi qui vous remercie
6. DDoossssiieerr ::MMaacckkyy SSaallll,, nnoouuvveell hhoommmmee ffoorrtt
dduu SSéénnééggaall.
QQuu’’aatttteennddeenntt lleess ppooppuullaattiioonnss ddee llaa rréé
ggiioonn ddee KKééddoouuggoouu ddee ll’’ééqquuiippee ddee MMaacckkyy
SSaallll,, llee qquuaattrriièèmmee pprrééssiiddeenntt ddee llaa RRééppuu
bblliiqquuee dduu SSéénnééggaall ??
L’élection de Macky Sall à la magistrature su
prême a été bien accueillie à Kédougou .Dès l’an
nonce de la nouvelle les militants victorieux ont
jubilé à travers les artères de la commune.
Cependant Macky Sall doit apporter des réponses
claires à plusieurs interrogations des populations
de Kédougou.
La santé des populations de Kédougou, une priorité
pour la capitale régionale.« c’est vraiment inadmis
sible, un seul chirurgien pour toute la commune de
kédougou,la nouvelle équipe gouvernementale doit
faire quelque chose, nous fondons tout notre espoir
sur le président Macky Sall…» Témoigne Bakary
Danfakha. A cela s’ajoute la lancinante question du
respect du droit foncier.Du fait de l’exploitation mi
nière, les terres des paysans sont arrachées sans
compensation conséquente par les sociétés minières.
« On a toujours défendu cela, il faut légiférer sur
ce plan là et reformer complètement le droit fon
cier sénégalais et protéger le paysan ,à l’ état ac
tuel de la législation, pour une petite chose ,il peut
perdre ses terres et avec l’ exploitation minière on
constate que les populations perdent beaucoup de
terres. » a précisé Chérif Sow, coordonnateur de
l’Association Kédougou Action Développement
(AKAD).Par ailleurs, toute une nébuleuse entoure
la gestion du fonds social minier tel est le senti
ment partagé par beaucoup de jeunes de Kédou
gou. « Fonds social minier, fonds social minier,
c’est vous qui le dites, nous entendons parler de
fonds social minier, fonds social minier à la radio
mais, nous ne savons pas comment ça se passe,…
nous attendons beaucoup du président Macky Sall
pour qu’il y ait de la lumière dans la gestion du
fonds social minier » prétend un jeune de Kédou
gou sous le couvert de l’anonymat.
C’est pourquoi, à Kédougou, les problèmes sont
récurrents dans le secteur des mines .La délocalisa
tion du fonds social minier vers les collectivités lo
cales serait une voie de salut.
« Ce sera une volonté politique qu’il peut réussir
il y aura plus d’impact si une bonne partie du fonds
social minier est logé à Kédougou, ça va permettre
de faire beaucoup d’investissements sur le plan so
cial mais également sur le plan de l’éducation mais
aussi dans le domaine de la formation et éventuel
lement aider les populations qui font plus dans
l’orpaillage à retourner dans l’ agriculture .
Il faut surtout moderniser l’agriculture car c’est
ce qui va assurer le développement durable dans la
zone » prévient Chérif Sow, le coordonnateur de
l’AKAD.La population fonde pourtant beaucoup
d’espoirs sur les compétences géologiques du pré
sident Macky Sall. Ses compétences en tant que
géologue de formation constituent une lueur
d’espoir pour la région minière de Kédougou.
« Macky Sall est géologue, il est venu au pouvoir
cela doit donc être un avantage pour les jeunes et
plus particulièrement pour ceux de Kédougou et
de Sabodala, nous espérons que la situation va
changer… » a laissé entendre un jeune de Sabo
dala qui s’est refusé de décliner son identité. A Ké
dougou, pendant la campagne électorale Macky
Sall avait fait beaucoup de promesses dans le sec
teur des mines.
« Je peux vous garantir que je m’ engage à ren
7. forcer l’investissement ,je m’ engage à développer
un centre de formation professionnelle dans les mé
tiers des mines ici à Kédougou, je suis pour le déve
loppement minier, je suis géologue moimême ,je
sais que les mines sont faites pour être exploitées
mais l’exploitation doit aussi et surtout bénéficier
aux populations autochtones. Il ne s’agit pas simple
ment de slogan et d’inscription au code minier,
mais il s’agit d’une réalité que les populations de
Kédougou doivent vivre ensemble » a laissé en
tendre le candidat de la coalition Macky 2012.
Reste à savoir si toutes les préoccupations des
populations de Kédougou seront prises en compte
par le tout nouveau gouvernement sous l’ère Mac
ky Sall.En tout cas pour l’instant les populations
de Kédougou vivent dans l’impasse.
Adama Diaby
OOuussssoouubbyy DDaannggnnookkhhoo ddee FFaalloouummbboouu ::
«« LLeess aavvaannttaaggeess ddee ll’’eexxppllooiittaattiioonn mmiinniièèrree
ssoonntt ddeevveennuuss ddee vvéérriittaabblleess mmiirraaggeess ppoouurr
nnoouuss ,,nnooss eessppooiirrss ttoouurrnneenntt vveerrss llee
ddéésseessppooiirr…… »»..
« Lorsque les sociétés minières ont pris nos pre
miers champs, elles avaient promis de nous dédom
mager. Leurs tracteurs ont désherbé les lieux et les
responsables de la société ont demandé à ce qu’on
transporte des bouses de vaches sur nos têtes pour
aller fertiliser les sols. Chaque année, ils disent qu’ils
vont prendre nos terres. Nous vivons avec une me
nace permanente. C’est pourquoi chaque jour nous
tenons des réunions car cela ne peut plus continuer.
Ici à Faloumbou ,les populations n’ont plus de lieux
où chercher du bois mort .Les responsables des so
ciétés minières nous considèrent comme des ani
maux. Nous ne pouvons pas travailler dans les
societes minières puisque nous sommes âgés et anal
phabètes, nous ne pouvons pas non plus cultiver
puisque tous nos champs nous ont été arrachés.
Nous sommes des pères de familles. Personnelle
ment j’avais deux champs et les sociétés ont tout
pris. Je ne sais même plus où cultiver. Toujours on
nous trompe pour arracher nos champs .Et on nous
avait promis que les sociétés allaient bien nous aider.
L’ancien régime à vendu toutes nos terres et nous
n’y avons tiré aucun intérêt. Nous pensons bien que
Macky Sall, le président géologue va régler une
bonne partie de nos problèmes ».
8. KKééddoouuggoouu :: LLaa ffêêttee dduu 44 AAvvrriill ccéélléébbrrééee ssoouuss llee
ssiiggnnee ""ffoorrcceess ddee ssééccuurriittéé ddééffeennssee eett ccooooppéérraa
ttiioonn iinntteerrnnaattiioonnaallee..
CC’’eesstt ppoouurr llaa cciinnqquuaannttee ddeeuuxxiièèmmee ffooiiss qquuee llee SSéé
nnééggaall ccééllèèbbrree ssoonn aacccceessssiioonn àà llaa ssoouuvveerraaiinneettéé
iinntteerrnnaattiioonnaallee.. AA KKééddoouuggoouu llaa ffêêttee ddee ll’’iinnddééppeenn
ddaannccee aa ééttéé ffêêttééee ssoobbrreemmeenntt mmaaiiss eeffffiiccaacceemmeenntt
aavveecc uunnee pprreemmiièèrree ppaarrttiicciippaattiioonn ddeess ppéénniitteenn
cciieerrss eett ddeess aaggeennttss ddeess eeaauuxx eett ffoorrêêttss..
A Kédougou, un comité régional de Développe
ment (CRD) Spécial et plusieurs autres réunions de
coordination entre les différents acteurs ont occupé
une place de choix dans les préparatifs de cette
fête. Dans la nuit du 3 avril la population de Kédou
gou s’est jointe aux corps militaires et paramili
taires pour les besoins de la traditionnelle retraite
aux flambeaux.
Ainsi ontils sillonné les principales artères de la
commune histoire de savourer davantage l’air de
l’indépendance. Cette retraite aux flambeaux a débu
té au camp militaire Fodé Ba pour prendre fin à la
gouvernance. Sur place, le gouverneur, le comman
dant de la place d’armes de Kédougou entre autres
ont eu droit à de belles démonstrations de danses.
Audelà de cet avant gout, Fabacary Bodian, le gou
verneur de région a adressé quelques mots de re
merciements aux participants : « je suis satisfait,
…on n’avait pas beaucoup de temps pour organiser
cette retraite aux flambeaux, mais nous avions tenu
à organiser cela pour vous donner un cadre utile
pour manifester tout le plaisir que vous avez à fêter
la fête de l’indépendance, je vous donne rendez
pour le défilé, je vous remercie… ».
Le lendemain 4 avril jour d’indépendance, très tôt
le matin, enfants, jeunes, femmes et vieux se sont
mobilisés pour assister au défilé. Forces de sécurité,
défense et coopération internationale c’est autour
de ce thème que le cinquante deuxième anniver
saire de l’accession du Sénégal à la succession
internationale a été célébrée. Le caractère sobre de
cette fête n’a entaché en rien à sa célébration.
Toutes les étapes (la revue des troupes, la montée
des couleurs, le dispositif préparatoire au défilé…)
de cette fête inscrite dans la tradition militaire ont
été respectées .
A la suite du défilé, les différentes troupes ont riva
lisé d’ardeur dans une cacophonie indescriptible.
La première participation des agents des eaux et
forets et des pénitenciers n’a pas laissé indifférents
les spectateurs. Le capitaine Ousseynou Cissé s’est
réjoui de la réussite de cette organisation « Je suis
très satisfait de l’organisation de ce défilé malgré
les délais, il y a eu l’engagement des autorités ci
viles, des autorités militaires et paramilitaires, de
tous les acteurs. C’est ce qui nous a permis de vous
présenter ce beau défilé. Sur l’intérêt du thème
choisi pour la célébration de ce cinquante deuxième
anniversaire de l’indépendance du Sénégal, le capi
taine Cissé n’ira pas par quatre chemins.
« La lecture personnelle que je fais de ce thème
c’est qu’au Sénégal il y’a des écoles multinationales,
l’ENSOA, l’ENOA, l’EAI … qui reçoivent des sta
giaires de différentes nationalités de la sous région
.Et concrètement sur le terrain souvent il y ‘a des
rencontres entre la Mauritanie, le Sénégal, et le
9. KKééddoouuggoouu :: LLuuttttee ccoonnttrree llaa ffaaiimm,, rreessppeecctt dduu ddrrooiitt àà
ll’’aalliimmeennttaattiioonn ddeess ppooppuullaattiioonnss,, AAccttiioonn AAiidd //SSéénnééggaall
eett KKEEOOHH ssee mmoobbiilliisseenntt ccoonnttrree llaa ffaaiimm. 665522 mméénnaaggeess
ddee llaa ccoommmmuunnee ddee KKééddoouuggoouu eett ddeess ccoommmmuunnaauuttééss rruu
rraalleess ddee TToommbboorroonnkkoottoo,, DDiimmbboollii,, BBaannddaaffaassssii vviieennnneenntt
ddee bbéénnééffiicciieerr ddee 1166,, 330000 ttoonnnneess ddee rriizz,, 1166,, 330000 ttoonnnneess
ddee mmiill,, 33,,226600 ttoonnnneess ddee ssuuccrree eett 66002200 lliittrreess dd’’hhuuiillee……
Kédougou est une région pluvieuse considérée
comme le grenier du Sénégal. Cette partie du pays re
gorge d’importantes ressources naturelles .Hélas,
plus de la moitié de la population n’arrive pas à assu
rer les trois repas quotidiens .La disette sévit bien
dans la région de Kédougou. « Des études de cas et
des interviews que nous avions faites nous ont permis
de constater que certains ne prenaient qu’un repas
dans la journée et ça c’est pour les plus nantis,.. » a ré
vélé Moustapha Sylla le manager général de l’associa
tion KEOH (Kédougou Education Orientation aux
Droits Humains).Le visage s’assombrissant de plus
en plus et les mots sortant à peine de sa bouche gran
dement ouverte et gêné par cette souffrance de cer
taines populations de kédougou,le manager général
du KEOH ajoutera : « Des familles en sont venues à
mendier, des familles en sont venues à confier leurs
enfants ou à les amener à mendier à manger le soir…
ailleurs dans le monde rural, nous avons remarqué
que des familles allaient prendre des tubercules pour
les vendre pour avoir de quoi manger ,des parents ont
sorti leurs enfants de l’ école puisqu’ils ne pouvaient
plus nourrir et en même temps satisfaire les frais de
scolarité des enfants… ». Cette situation est due en
grande partie aux mauvais résultats enregistrés lors
de la campagne agricole de 2011 qui a été vraiment
désastreuse pour certains paysans.Raison suffisante
pour que son partenaire, l’ong internationale Action
Aid /Sénégal vole au secours des populations dé
munies de Kédougou. Cet appui s’est traduit par un
don en vivres de soudure aux populations de Ngary,
Togoro, Sinthiouroudji ,Dar Salam ,Dandé
mayo,Afia Dandémayo, Bakho,Malème Lydiane … «
La quantité totale de vivres distribués est estimée à
16, 300 tonnes de riz, 16, 300 tonnes de mil, 652
grosses de sucre de 5kg et 1204 bouteilles de 5litres ,
…chaque bénéficiaire a reçu 25 kg de riz, 25 kg de
mil,20 litres d’huile et 5 kg de sucre » a précisé Kha
dim Diop ,le coordonnateur du programme Action
Aid/Sénégal.
Dés l’annonce du démarrage de la distribution, les
populations ciblées, les plus démunies des zones
concernées se sont mobilisées pour recevoir cette aide
qui arrive au moment opportun.Tout souriant d’avoir
bénéficié de cet appui Bala Danfakha cache mal ses
sentiments : « Nous sommes très contents de l’aide
de l’ong Action Aid, à Togoro, nous sommes très fati
gués, avec les inondations de l’année dernière, nos
maisons se sont écroulées, la mairie avait promis de
nous aider en octroyant des parcelles aux sinistrés
mais rien de tout cela n’a été fait…bravo Action
Aid… ».Il faut dire que du fait de leur vulnérabilité
(statut de divorcées, ou de veuves…), les femmes
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Mali pour renforcer la sécurité et raffermir les
liens sur le plan militaire et économique tout en sa
chant que la menace est commune et n’a pas de
frontière… ».Les populations, les corps militaires
et para militaires ont savouré les derniers instants
de la célébration du 4avril dans la symbiose.
Comme à l’accoutumée, ils se sont donnés rendez
vous à la popote de Kédougou pour déguster
quelques plats délicieux offerts par les organisa
teurs. Profitant de ces retrouvailles les sapeurs
pompiers et les commandos du CAT4 de Patassy
ont gratifié les invités de quelques aspects de leur
savoirfaire dans leur mission de sécurisation des
biens et des personnes mais aussi de protection de
l’intégrité territoriale. Un match de football qui a
opposé les membres de l’administration à ceux
des collectivités locales et une soirée dansante ont
mis fin aux festivités. Rendez vous est pris pour
2013. AAddaammaa DDiiaabbyy
10. constituent une frange importante des bénéficiaires
de ce don. « Je ne savais pas que j’allais bénéficier de
cet appui, c’est une très grande surprise pour moi, je
suis très contente de ce geste de l’ong ActionAid, je
prie pour qu’elle puisse atteindre tous ses objectifs…
ma famille pourra enfin s’alimenter normalement pen
dant quelques jours, il faut qu’Action Aid continue de
nous soutenir… » a laissé entendre la dame Awa Ka.
Force est de reconnaitre que ce soutien de l’ong Ac
tion Aid Sénégal est à sa première phase, la seconde
consistera à un don de matériels agricoles d’intrants
et de semences aux populations démunies des zones ci
blées. « il ne sert à rien à donner chaque jour à man
ger à quelqu’un mieux vaut lui apprendre à
produire… » a laissé entendre Khadim Diop, le coor
donnateur du programme ActionAid/Sénégal. Il est
évident que la disette sévit à Kédougou. Cependant la
lutte contre le gaspillage des ressources, le retour vers
nos valeurs tradionnelles de solidarité et de partage
pourrait pourtant amoindrir la souffrance des plus dé
munies. Proposant des solutions de sortie de cette si
tuation de crise alimentaire Moustapha Sylla dira : «
Le gouvernement du Sénégal confirme même qu’il y ‘
a un déficit alimentaire… Donc par la collaboration
avec les médias, les ong sans compétition de marke
ting de leur identité doivent s’asseoir et se dire ce
qu’elles peuvent faire pour ces communautés et que
les collectivités locales en fassent de même et le prob
lème sera réglé pour de bon… »Tout ensemble pour
le respect du droit à l’alimentation des populations et
pour une société plus égalitaire. Adama Diaby
Kédougou en période de canicule,une cité loin
d'etre un enfer…
La canicule a fini de s’installer dans la région de
kédougou, les beaux temps sont passés. Bon
nombre d’habitants ont commencé à modifier
leurs habitudes pour mieux pouvoir s’adapter à la
chaleur . Les abords du fleuve Gambie sont deve
nus les derniers lieux de prédilection pour les
jeunes kédevins.
Ces derniers temps, Kédougou a enregistré des
températures assez élevées. Cette chaleur suffocante
et insupportable installe souvent le malaise chez bon
nombre de gens. Depuis quelques temps, les nuits se
passent à la belle étoile dans la cour des domi
ciles.L’air dégagé par les ventilateurs semble être très
dégoutant. Les marchands d’éventails se satisfont de
cette situation car leur chiffre d’affaire journalier va
crescendo. En ville, aux heures creuses de la journée
les rondes dans les domiciles à la recherche de glace
ou de jus de fruit glacé se poursuivent jusque tard
dans la nuit."il fait excessivement chaud à Kédougou,
impossible de dormir dans les chambres. Nous ne dor
mons même plus assez. Les températures varient
entre 38 et 39°c,mais le problème véritable c’est qu’il
est impossible de trouver de la glace à Kédougou. Les
vendeurs préfèrent acheminer leur glace dans les
sites d’orpaillage comme Sambaranbougou ou à Diya
bougou.Dans nos classes avec les effectifs plétho
riques en cette période de chaleur le travail devient
un fardeau pour nous.Nous nous efforçons de
conseiller aux enfants de se laver matin et soir et de
boire assez souvent beaucoup d’eau." a précisé Mme
Mboup née Ami Niang, enseignante. Pour tromper la
chaleur bon nombre d’habitants assiègent l’ombrage
des arbres qui meublent la cour ou la devanture des
domiciles. Dans bon nombre de bureaux, et d’établis
sements scolaires la modification des emplois du
temps est de mise avec l’instauration de la journée
continue. Eventail en mains et légèrement vêtue, ma
demoiselle Ramatoulaye Ba ,une collégienne toute
ruisselante de sueur confirme : « la journée continue
est une solution merveilleuse pour lutter contre la
canicule, cependant il faut encore s’armer contre la
faim… ».
Les rives du fleuves gambie de plus en plus
fréquentées
Les samedis et dimanches, les jeunes venus de presque
tous les coins de la ville viennent se refugier en
masse aux abords du fleuve Gambie. Ces lieux offrent
une fraicheur naturelle mêlée à d’odorants parfums
sauvages dégagés par les différentes espèces qui
ornent les rives du fleuve Gambie. Selon Abdou Syl
la alias Dj plex,un jeune rappeur rencontré sur les
lieux : « nous sommes là pour nous divertir mais aus
si pour donner un peu plus de place à la méditation ; il
fait excessivement chaud dans le centre ville ce qui ne
nous facilite pas l’inspiration sur les problèmes que vit
la société, ici on se sent beaucoup plus à l’ aise pour
réflèchir sur ces maux … » .Il faut dire par ailleurs
que l’adaptation à cette canicule passe presque in
aperçue. Tout de même, les populations finissent par
s’y habituer malgré qu’elle soit quelques fois le sujet
qui alimente les débats sur les places publiques. Du
reste Kédougou est loin d’être un enfer…
Adama Diaby