3. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 3 Juin 2012
Préalable
L’agglomération et la ville de Besançon se sont engagées conjointement
dans une démarche de prospective à l’Horizon 2030.
Il s‘agit, pour les deux collectivités, de s’interroger sur le devenir de
leur territoire et de procéder à un exercice visant à dégager les lignes
de force sur lesquelles leur projet va pouvoir reposer.
La démarche réunie autour des élus du Grand Besançon et de la ville de
Besançon, leurs services techniques respectifs, l’Agence d’urbanisme de
Besançon (AudaB) et des prestataires extérieurs (Sofred...).
Le présent document a pour objet d’identifier les grandes tendances en
cours sur le territoire de l’agglomération bisontine. Il constitue un élément
technique de connaissance du territoire.
Il permettra à l’ensemble des acteurs de disposer des mêmes informations
et de pouvoir ainsi participer aux débats. Sciemment, il n’a pas vocation a
s’apparenter à un diagnostic territorial complet.
4. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 4 Juin 2012
Une dynamique démographique significative, mais de moindre intensité
Une croissance qui repose sur un solde naturel positif
Des étudiants moins nombreux
A l’horizon 2040, des projections démographiques peu favorables à la Franche Comté
Une organisation centrifuge de la croissance démographique
Une ville centre qui stabilise et une périphérie qui croît
L’accélération de la périurbanisation « éloignée » dans l’aire urbaine de Besançon
Un tissu économique solide
Une économie « tertiarisée »
Une croissance forte de la fonction métropolitaine « conception-recherche »
Un taux de chômage qui se maintient en deçà du niveau national
Face à la crise, une hausse des inégalités ?
Des jeunes en ville, des ménages en périphérie : le parcours résidentiel en question
Les plus âgés ne reviennent pas en ville
Des coûts pour se loger qui façonnent la répartition de la population
Des migrations domicile – travail attirées vers la ville centre
Mobilités et urbanisation : un enjeu grenelle relayé par le SCoT et le plan climat
Une accessibilité ferroviaire intéressante, un réseau en mutation à conforter
Lesgrandestendances
5. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 5 Juin 2012
Une dynamique démographique
significative,
mais de moindre intensité
L’agglomération de Besançon compte 176 764 habitants en 2008,
contre 170 696 habitants en 1999. En l’espace de neuf ans, le Grand
Besançon croît ainsi d’un peu plus de 6 000 habitants. Cette croissance
conforte Besançon dans son rôle de capitale régionale, l’agglomération
concentre en effet 15% de la population régionale, part constante depuis
plusieurs décennies.
Cette croissance de population, + 6 000 habitants en neuf ans, est
cependant de moindre intensité par rapport aux périodes inter
censitaires précédentes : à l’exception d’une période 1975-82 marquée
par une légère décroissance démographique (- 500 habitants sur la
période), l’agglomération de Besançon (calcul à périmètre constant
à 59 communes) a toujours connu une croissance supérieure à celle
constatée sur la période 1999-2008.
En effet, alors que les années 60-70 marquent l’exode rural dont a
profité Besançon (la population croît alors de près de 3 000 habitants
par an au sein de l’agglomération), les années 80 et 90 permettent au
Grand Besançon de gagner entre 900 et 1 000 habitants par an contre
moins de 700 / an actuellement.
Une croissance qui repose
sur un solde naturel positif
La croissance démographique du Grand Besançon est due au seul
solde naturel positif (nombre de naissances supérieur au nombre de
décès), cependant que le solde migratoire est déficitaire (plus de
départs que d’arrivées dans l’agglomération). Durant la période 1999-
2008, l’agglomération croît de près de 700 hab/an, le solde naturel de
l’agglomération + 1000 habitants/an étant diminué du solde migratoire
déficitaire -300 habitants/an.
Cette combinaison démographique est constante depuis les années
70, l’agglomération bisontine ne parvient pas à dégager un solde
migratoire positif. La situation récente diffère cependant quelque peu
de la période intercensitaire précédente qui enregistrait alors un solde
migratoire proche de 0.
Ainsi, la croissance démographique de l’agglomération est dépendante
de la capacité du territoire à maintenir son niveau de natalité. Or, à long
terme, la croissance de l’agglomération bisontine pourrait ne plus être
assurée en raison :
• d’une présence moindre sur son territoire de classes d’âges en âge de
procréer, donc des naissances en volume inférieur,
• d’une arrivée dans les âges élevés, de générations nombreuses issues
du baby-boom qui aura comme impact une augmentation locale
(comme nationale) de la mortalité.
6. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 6 Juin 2012
Des étudiants moins nombreux
A la rentrée 2009, 20 565 étudiants étaient inscrits à l’université ou
dans d’autres établissements d’enseignement supérieur bisontins. Ces
effectifs sont en diminution avec environ 2 000 étudiants de moins
qu’à la rentrée 2005. A l’échelle nationale, le nombre d’étudiants se
resserre aussi pour des raisons démographiques. Mais la diminution à
Besançon est plus prononcée.
Source : MESR - DGESIP / DGRI- SIES Atlas régional
Alors que la région perd chaque année près de 1 000 jeunes âgés de 20
à 29 ans, phénomène récurrent d’une décennie à une autre même si
les volumes concernés ne sont pas toujours identiques, l’agglomération
n’est que partiellement concernée par ce phénomène. Sa position
de ville universitaire l’aide à équilibrer son bilan migratoire pour la
classe d’âge 19-24 ans. Le maintien du profil de ville estudiantine de
Besançon revêt ainsi une importance particulière.
En revanche, à partir de 25 ans, la plupart des jeunes ont achevé
leurs études. L’attractivité des pôles économiques s’explique alors par
la bonne tenue du bilan migratoire sur la classe d’âge 25-29 ans. Si
Metz, Lyon ou encore Strasbourg restent attractives pour les jeunes
adultes, Angers, Poitiers, Besançon, Dijon ou Nancy perdent ici plus de
25-29 ans qu’elles n’en gagnent. Ainsi les jeunes actifs de Besançon
partent massivement et prioritairement vers Paris (13 % des départs),
cependant que le bassin économique de Lyon représente la seconde
destination (5 % des départs).
A noter également les 4 % d’entre eux qui restent en Franche-Comté
mais repartent dans leur ville ou village d’origine (lieu de résidence
avant venue à Besançon pour raison d’études).
7. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 7 Juin 2012
Au niveau national, l’aire urbaine de Besançon se classe en 7eme
position
parmi les aires urbaines les plus étudiantes, cependant que Dijon occupe
la 8eme
place. Dans l’aire urbaine de Besançon, la part des étudiants (de
18 à 24 ans) dans la population totale représente ainsi 6,8 % pour 6,7 %
dans celle de Dijon. Les deux aires urbaines locales ne sont devancées,
dans le classement, que par les aires urbaines de Poitiers, Montpellier,
Rennes, Nancy et Grenoble.
Le maintien d’un effectif important d’étudiants à Besançon revêt,
au-delà des considérations purement démographiques, également
une importance capitale pour l’économie locale. Actuellement, les
étudiants « rapportent » à l’économie locale à peu près 100 millions
d’euros par an dont la moitié est consacrée aux postes de consommation
courante (nourriture, sorties…) et un tiers au logement.
Quel avenir pour l’enseignement supérieur à Besançon ? La
diminution des effectifs s’accentuera-t-elle avec le rapprochement
entre les universités de Bourgogne et de Franche-Comté ?
Quels leviers de développement faut-il actionner pour que
l’agglomération attire et retienne les jeunes actifs ?
Questionnement
A l’horizon 2040, des projections
démographiques peu favorables
à la Franche-Comté
Si les tendances démographiques actuelles perdurent, la population
française devrait augmenter de 15 % d’ici 2040. Cette population
devrait continuer de se concentrer au sud et à l’ouest du territoire
métropolitain.
En raison d’une évolution de la structure par âge de la population peu
favorable (moins de jeunes, plus de vieux), le solde naturel aura un
impact plus faible qu’actuellement sur la croissance démographique de
la France et des régions et le taux de croissance de la population va
ralentir.
Dans ce contexte, la Franche-Comté pourrait ainsi croître de 0,18 %
par an contre 0,32 % actuellement, le solde naturel principal moteur
de la croissance régionale ne jouant alors plus qu’un rôle anecdotique
Au cœur d’une région en décélération démographique,
quel modèle économique l’agglomération bisontine doit-
elle développer pour capter l’essentiel de la croissance de
population régionale ?
Questionnement
8. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 8 Juin 2012
Ainsi, les relations qui s’établissent entre une ville et sa périphérie
ne sont pas immuables.
L’attrait de la ville ou de la « campagne » repose en effet sur des
mécanismes multiples et variables :
• souhaits résidentiels évolutifs des ménages,
• capacité de financement de ces ménages pour accéder au logement,
• phénomènes de mode et de société et disponibilité foncière,
• la maison et la voiture : synonymes de réussite,
• politiques d’urbanisme et d’aménagement du territoire qui
orientent le développement,
• politiques nationales qui favorisent l’accès à certaines formes de
propriété (à titre d’exemple, la politique du PTZ sans l’ancien a
fortement favorisé la périurbanisation)…
Demain, un modèle de déplacements basé sur l’utilisation des transports
en commun ?
période ville Co. périphériques agglomération
Années 60 ++ + +++
Années 70 + ++ +++
Années 80 - + -
Années 90 + + +
1999-2008 = + +
Une organisation centrifuge
de la croissance démographique
Actuellement, la croissance de population du Grand Besançon repose
sur la dynamique démographique des communes périphériques
(+12,5 % entre 1999 et 2008) cependant que la ville centre voit sa
population se stabiliser depuis 1999.
Ce schéma de développement est différent de celui constaté au cours
des décennies précédentes. D’une période intercensitaire à une autre,
la ville centre et la périphérie ne jouent cependant jamais le même rôle
dans la croissance globale du Grand Besançon.
• durant les années 60, la ville accueille l’essentiel de la croissance
démographique de l’agglomération.
• au cours des années 70, la périphérie porte l’essentiel de la
croissance démographique, mais la ville progresse également.
La France connaît alors sa première phase de périurbanisation à
laquelle le Grand Besançon n’échappe pas.
• au début des années 80, l’agglomération perd des habitants, du
fait de la ville qui décroît démographiquement. La dynamique en
périphérie ne suffit alors pas à compenser.
• enfin, les années 90 proposent un schéma de développement
équilibré : la population croît à part quasi équivalente entre la
ville centre et la périphérie.
9. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 9 Juin 2012
Une ville centre qui stabilise
et une périphérie qui croît
Ces relations différenciées entre ville et « campagne » ne sont pas
une spécificité locale. La croissance démographique de la France
métropolitaine et sa répartition sur le territoire national répondent
également à des schémas évolutifs dans le temps. Alors que les
périphéries de villes ont porté l’essentiel de la croissance démographique
durant les années 80 et 90, la période plus récente offre des évolutions
significatives. Ce développement sous forme d’ondes périphériques
est en mutation : des villes centres renaissent, certaines banlieues et
couronnes périphériques marquent le pas.
Globalement, à l’échelle nationale, la croissance de population des
villes centres reprend : + 0,3 % par an. Cette reprise est remarquée
principalement dans les plus grands centres urbains. Au-delà du cas
emblématique de Paris qui déclinait depuis la 1ere
guerre mondiale, le
retour au centre, présent dans les esprits des politiques et urbanistes,
émerge ainsi des réalités statistiques.
La croissance démographique des grandes villes centres repart ainsi à
la hausse après plusieurs décennies de stagnation et a parfois tendance
à croître plus vite que les banlieues (Lyon, Lille, Toulouse, Bordeaux,
Nantes, Strasbourg).
Ce revirement de situation dans les grandes villes trouve probablement
son fondement dans la combinaison de plusieurs facteurs :
• l’éloignement entre lieu de travail et de résidence, a atteint des
limites inacceptables pour les ménages,
• les politiques de renouvellement urbain des grandes villes offrent
des nouvelles possibilités de logement,
• celles-ci sont combinées avec une offre en transports publics
revisitée et de grande qualité,
• les prix du foncier en périphérie ainsi que l’augmentation des prix
des carburants représentent une charge trop importante dans le
budget des ménages…
L’accélération de la
périurbanisation «éloignée»
dans l’aire urbaine de Besançon
Pour les villes moyennes, la tendance décrite ci-avant ne semble pas
s’inverser. Les facteurs rédhibitoires décrits pour les grandes villes ne
sont pas encore atteints et la périurbanisation se poursuit en seconde et
troisième couronne, dépassant alors les frontières de l’agglomération.
Ainsi, les communes situées à 25 kilomètres de Besançon (soit en dehors
du périmètre de l’agglomération), sont celles qui connaissent la plus
forte croissance démographique entre 1999 et 2008.
10. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 10 Juin 2012
Pour la première fois depuis 1968, les communes de l’aire urbaine hors
Grand Besançon ont gagné plus d’habitants (1 100 habitants par an)
que celles incluses dans le périmètre intercommunal d’agglomération
(635 habitants).
Population 2008
Ville 117 000 hab.
Agglomération 177 000 hab.
Aire urbaine 245 000 hab.
Source : Insee - recensement de la population 2008
Source : Insee, Recensement de la population 1999-2009
Le recentrage de la croissance démographique (Besançon
et 1ere
couronne) nécessite une politique d’aménagement
du territoire active… quelle mise en œuvre effective de la
part des communes et de l’intercommunalité ?
Quels outils pour une urbanisation innovante ?
Questionnement
Source : Insee, Recensement de la population.
Distancier ODOMATRIX - INRA UMR1041 CESAER
11. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 11 Juin 2012
Un tissu économique solide
La capacité du Grand Besançon à attirer de nouveaux établissements
est déterminante pour la création d’emplois, son développement
économique et par conséquent son dynamisme démographique.
Avant 2009, année de mise en place du régime de l’auto-entrepreneur,
le taux de création de l’agglomération oscille entre 8,5 % et 11 %. Depuis
2009, il dépasse les 15 %.
Aires urbaines Taux de création
Amiens 14,4 %
Besançon 15,6 %
Limoges 14,3 %
Poitiers 16,3 %
Source : Insee, démographie des établissements,
champ marchand non agricole
Source : Insee, démographie des établissements,
champ marchand non agricole 2011
Les dispositifs d’aide à la création ont ainsi montré leur efficacité
ces dernières années (pépinières d’entreprises, incubateurs, hôtels
d’entreprises, zone franche urbaine…) sous l’impulsion de l’ensemble des
organismes de la région (boutique de gestion, ADIE, Doubs Initiative…).
Cependant, alors que 1 550 établissements ont été créés en 2011,
l’évolution des effectifs salariés ne suit pas, car les auto-entrepreneurs
créent prioritairement leur propre emploi (ce schéma de développement
de l’activité économique est récurrent durant les périodes de crises).
Les statistiques montrent que le taux de pérennité à 5 ans est de
80% pour les entreprises accompagnées et de 60 % pour celles qui ne
le sont pas. (Grand Besançon Magazine).
Au niveau régional, les entreprises affichent un bon taux de survie.
Sept entreprises sur 10 créées au 1er
semestre 2006 sont actives 3 ans
après. Celles-ci n’ont donc pas été pénalisées par la crise de 2008-2009.
Plus précisément, les entreprises industrielles franc-comtoises sont les
plus pérennes des régions (de métropole). Le facteur déterminant est
le montant du capital investi lors de la création. Une expérience dans
le domaine d’activité ou le niveau de diplôme du créateur contribue
également à la pérennité de l’activité créée.
12. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 12 Juin 2012
L’environnement économique, la culture industrielle du territoire
favorisent également la survie des entreprises locales. De même, la
taille modeste du territoire, « l’esprit de solidarité » propre à la région,
offrent un meilleur accompagnement des entrepreneurs.
L’offre de formation, adaptée à la spécificité industrielle est un autre
avantage. Les entreprises créées par des Franc-Comtois diplômés du
supérieur technique (DUT, BTS), et dans une moindre mesure par des
créateurs possédant un CAP ou un BEP, se distinguent par un taux de
survie supérieur à la moyenne nationale (calcul hors Ile de France). Les
formations techniques constituent de ce fait un plus pour la région.
(Insee Franche-Comté, l’essentiel n°135, novembre 2011)
Une économie «tertiarisée»
Le Grand Besançon compte 82 600 emplois salariés.
L’emploi salarié privé a augmenté de 12,3 % dans le Grand Besançon entre
1993 et 2010, soit 5 600 emplois supplémentaires. Cette dynamique a
été portée par le secteur tertiaire (+27 %) au détriment de l’industrie
(-25 %) ; le BTP affichant une croissance de 15 %.
A l’échelle des aires urbaines comparables, l’emploi salarié privé
augmente de 17 % et 16 % à Besançon et Limoges contre 24 % à Amiens
et 40 % à Poitiers.
Le tertiaire représente désormais 83 % de l’emploi salarié local pour
un effectif de plus de 68 000 salariés.
Son renforcement renvoie au processus d’externalisation des certaines
activités qui étaient auparavant gérées au sein de l’industrie. En effet,
parallèlement à la dynamique du secteur tertiaire, l’emploi industriel
diminue, surtout depuis 2002. (Entre 1993 et 2002, l’emploi industriel
est resté stable).
Outre l’externalisation des fonctions hors fabrication, d’autres facteurs
tels que l’amélioration de la productivité ou les délocalisations sont
intervenus dans cette dégradation. Malgré ce recul, l’emploi industriel
conserve un poids particulièrement important dans le Grand Besançon
en occupant 12 % des effectifs, soit un volume de 9 800 salariés.
La métallurgie est également ancrée dans l’agglomération, en particulier
l’activité de découpage-emboutissage (SA BOURGEOIS R, SAS DIEHLAUGE
DECOUPAGE) ; tout comme l’industrie agro-alimentaire (LU FRANCE).
Aires urbaines
Evolution 1993-2010
Part
dans l’emploi salarié
Industrie Tertiaire Industrie Tertiaire
Amiens -24 % 45 % 13 % 81 %
Besançon -20 % 33 % 14 % 81 %
Limoges -29 % 37 % 13 % 80 %
Poitiers -8 % 54 % 9 % 84 %
Sources :
Pôle Emploi, Unistatis 1993–2010 (provisoire), champ salarié privé
Insee, CLAP 2009, champ salarié privé et public
13. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 13 Juin 2012
Une croissance forte
de la fonction métropolitaine
«conception-recherche»
Le concept de cadres des fonctions métropolitaines (CFM) vise à offrir
une notion proche des emplois « stratégiques ». La présence d’emplois
stratégiques est utilisée dans l’approche du rayonnement ou de
l’attractivité d’un territoire.
Les cadres des fonctions métropolitaines occupent près de 7 % des
emplois du Grand Besançon (contre 4,5 % en 1982). Même si les écarts
sont faibles, il s’agit de la plus forte proportion des aires urbaines
comparables (entre 6 et 6,5 %). Ces CFM représentent 6 360 emplois
dans l’agglomération. Leur nombre a doublé en 26 ans.
La majorité des emplois est concentrée dans la gestion (professions de la
gestion d’entreprise, de la banque et de l’assurance). Mais la dynamique
de croissance est portée par la fonction de recherche-conception
(professions de la conception, de la recherche et de l’innovation). Dans
l’industrie, elles recouvrent les phases préliminaires à la fabrication.
Elle se distingue de la fonction prestations intellectuelles par la
dimension d’innovation incluse dans les travaux des métiers concernés.
Cette fonction constitue un soutien indéniable au développement des
filières d’excellence déjà présentes sur le territoire, telles que les
microtechniques, l’horlogerie ou l’instrumentation médicale.
En tant que capitale régionale, Besançon et son agglomération
concentrent les structures de santé, d’enseignement, de gouvernances…
riches en emploi public. Un tiers des salariés appartient ainsi au
domaine public (36 % soit 29 400 salariés). Par rapport aux aires urbaines
comparables, Besançon se place en troisième position derrière Poitiers
et Amiens.
Pour les années à venir, le développement économique est un objectif
majeur pour le territoire. La stratégie de développement économique du
Grand Besançon a identifié de multiples niches sectorielles à développer
telles que l’intégration de plus en plus importante des questions
environnementales (éco-activités), la haute horlogerie, les services à
la personne, l’économie culturelle, les services aux entreprises (centres
d’appel, externalisation), le tourisme, le luxe.
Source : Pôle emploi, Unistatis, champ salarié privé
14. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 14 Juin 2012
Source : Insee. recensement de la population 1982-2008,
taille de la bulle : nombre de CFM en 2008
Un taux de chômage
qui se maintient
en-deça du niveau national
En matière de chômage, la zone d’emploi de Besançon affiche un
niveau inférieur au niveau national. Il s’établit à 7,5 % au 2ème
trimestre
2011. Fin 2009, l’écart entre le taux de chômage local et national s’est
réduit à 0,7 point. La crise n’a cependant pas épargné l’emploi local.
Le taux de chômage de la zone d’emploi a ainsi fortement augmenté
entre début 2008 et fin 2009 (+2,6 points contre 2,3 au niveau national).
Malgré cette difficulté, Besançon marque la reprise avec la plus forte
baisse depuis fin 2009.
Source : Insee, taux de chômage localisé
en moyenne trimestrielle, données CV5
15. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 15 Juin 2012
Les jeunes ont davantage subi la dégradation de l’emploi en 2008 et
2009 que les autres catégories d’âge (+34 % de demandeurs d’emploi
de moins de 25 ans entre juin 2008 et juin 2009 dans le Grand Besançon).
Malgré une légère amélioration depuis cette période, ils sont encore
plus de 1 000 jeunes inscrits à Pôle Emploi (catégorie A) en juin 2011
(DIRECCTE Franche-Comté). Ce renforcement renvoie aux emplois
précaires non renouvelés ainsi qu’aux difficultés d’insertion des plus
inexpérimentés.
Le développement de la dynamique autour des filières
d’excellences peut-il représenter un enjeu majeur pour
impulser l’émergence de nouvelles activités ?
Quelle place pour une industrie à forte rentabilité ?
Questionnement
Face à la crise,
une hausse des inégalités
Entre 2001 et 2008, les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres
ne se creusent pas. En revanche, au cours de la période plus récente
(post 2008) marquée par la crise économique, les écarts de revenus
s’intensifient fortement sous les effets d’une crise qui touche les plus
fragiles. Cette tendance n’est pas propre à Besançon et concerne tout
autant le territoire national.
A l’échelle locale, une augmentation de la paupérisation est ainsi
bien présente et touche les moins de 40 ans. Cette précarité est
concentrée dans la ville de Besançon où sont situés les quartiers
d’habitat social.
Rapport interdécile 2001 2009
Besançon 7,7 9,2
Grand Besançon 7 7,4
En parallèle, en 2009 le nombre de personnes sous le seuil de bas
revenus, c’est-à-dire 956 € progresse pour s’élever à 26 210 dans le
Grand Besançon. Soit 15 % de la population totale de l’agglomération.
Nombre de personnes
sous le seuil de bas revenu
2001 2009
Besançon 15 921 21 629
Grand Besançon 17 928 26 210
Source : ABS 2012
Source : ABS 2012
16. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 16 Juin 2012
Quelles politiques économique et d’emploi adopter
pour limiter les effets de la crise?
Comment renforcer les politiques d’accompagnement
et de solidarité envers les plus fragiles?
Questionnement
Source : Insee, dispositif « revenus fiscaux localisés des ménages » (RFLM) 2008 et 2009
Des jeunes en ville, des ménages
en périphérie : le parcours
résidentiel en question
Besançon concentre une part importante des emplois locaux (68 % du
total des emplois proposés au sein de l’aire urbaine) et l’essentiel des
établissements de formation supérieure. Conséquence directe, la ville
centre accueille une grande majorité des nouveaux arrivants. Ceux-
ci plutôt jeunes présentent des comportements résidentiels de type
urbain et s’installent en ville. La répartition par âge fait ainsi apparaître
une surreprésentation des classes 15-29 ans au sein de la ville centre,
symptomatique des villes universitaires.
Au-delà de 30 ans, les logiques de parcours résidentiel des ménages,
liées au parcours fécond et à l’arrivée des enfants, restent immuables
et à contre-courant des interventions publiques concourant à limiter la
consommation d’espace, les déplacements et à assurer une diversité
de l’offre de logements. Si Besançon accueille les petits ménages ; la
périphérie attire davantage les couples avec ou sans enfants résidant
essentiellement dans des logements individuels.
Entre 2001 et 2009, le revenu médian des ménages a connu une
progression plus élevée à Besançon qu’à l’échelle nationale, mais il
demeure inférieur à la moyenne nationale.
Revenu médian par
ménage
2001 2009
Besançon 19 408 22 180
Grand Besançon 22 225 25 811
France 26 930 28 740
Source : ABS 2012
17. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 17 Juin 2012
L’engouement pour la maison au détriment du collectif ne se dément
pas, principalement lorsqu’il s’agit de devenir propriétaire et que la
famille s’agrandit avec l’arrivée des enfants. Pour le moment, l’offre en
nouveaux logements proposée à Besançon, principalement tournée vers
l’habitat collectif, ne permet pas de retenir les ménages avec enfants
au sein de la ville centre.
La localisation résidentielle des ménages en périphérie dépend alors
fortement de leurs revenus et des prix du foncier ou des maisons dans
l’ancien. Dans le Grand Besançon, les prix du foncier ont plus que doublé
entre 2002 et 2010 (multiplié par 2,3). Au pourtour de l’agglomération,
dans les communautés de communes du SCoT, les prix sont également à
la hausse (entre +15 % et +163 % selon les secteurs)
Moins rapide que pour les appartements, la hausse moyenne des prix des
maisons « anciennes » (de + de 5 ans) a également été très forte depuis
2003 dans le Grand Besançon. En 2010, les prix moyens s’établissent à
229 000 € à Besançon et 209 000 € dans le reste du Grand Besançon. Les
prix de ventes dans le reste de l’aire urbaine restent nettement moins
élevés et donc attractifs avec une moyenne de 173 000 €.
Depuis 2003, le prix des maisons a progressé de 28 à 30 % à Besançon
ou dans les communes de l’agglomération et de plus de 40 % dans le
reste de l’aire urbaine.
Les plus âgés
ne reviennent pas en ville
Les statistiques du recensement ne confirment pas un retour
significatif des populations plus âgées vers les territoires les plus
urbanisés : les 60 ans et plus ne représentent que 4,4 % des entrants
dans le Grand Besançon, soit une part équivalente à ceux qui ont dans
le même temps quitté l’agglomération (1 400 entrants pour 1 500
sortants).
La ville de Besançon présente également un bilan équilibré entrant /
sortant chez les 60 ans et + (1 385 entrants pour 1 420 sortants).
A l’avenir, l’hypothèse d’un retour « massif » à Besançon des populations
les plus âgées mérite une certaine prudence dans la mesure où :
• une étude récente réalisée dans le Grand Besançon dans le cadre de
l’élaboration du PLH (programme local de l’habitat) fait état d’une
volonté des personnes âgées de se maintenir le plus longtemps à
domicile. 98 % des interviewés ont exprimé cette volonté,
• l’attrait du sud et de l’ouest de la France ne se dément pas. Une
part significative des populations du nord et de l’est de la France ne
vieillira donc pas à proximité de son ancien lieu de résidence,
• un rapprochement vers des aidants familiaux est parfois recherché,
or, ceux-ci sont plus mobiles professionnellement et le bassin
d’emploi de Besançon moins attractif que d’autres (voir emploi et
migration).
Des coûts pour se loger
qui façonnent la répartition
de la population
18. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 18 Juin 2012
Rapportées en euros, ces évolutions sont d’un montant similaire à
Besançon, en périphérie ou dans la partie de l’aire urbaine hors Grand
Besançon : + 50 000 euros entre 2003 et 2010.
Quelle politique d’aménagement adopter pour organiser
les parcours résidentiels à l’intérieur de l’agglomération
et limiter ainsi la fuite des ménages en 2eme
et 3eme
couronnes ?
Quelle stratégie foncière mettre en œuvre pour intervenir
dans le marché local du logement ?
Quelles nouvelles formes d’habitat pour concilier attentes
des ménages et moindre consommation foncière ?
Questionnement
Des migrations domicile travail
attirées vers la ville centre
La ville de Besançon concentre 68 % des emplois offerts dans l’aire
urbaine, les communes de l’agglomération (hors ville centre) 18,4 % et
le reste de l’aire urbaine 13,6 %. Au total, l’aire urbaine de Besançon
compte ainsi 104 400 emplois.
Emplois/actifs
Ville centre 1,28
Agglo hors ville centre 0,72
Aire urbaine hors agglo 0,46
Conséquence directe de la dissociation des lieux d’emplois et de
résidence (voir tableau ci dessus), les migrations domicile travail
entre communes sont importantes dans l’aire urbaine et elles
convergent vers Besançon. Ces migrations progressent d’une période
intercensitaire à une autre (+15 %) et les déplacements s’effectuent le
plus souvent en voiture en raison d’un réseau de transports collectifs
qui ne peut être efficace sur ce territoire trop vaste et peu densément
peuplé.
Si le trafic automobile connaît une baisse générale à Besançon (-2,1%
entre 2004 et 2007) il croît sur le réseau routier structurant et sur les
voies de contournement à l’extérieur de la ville (+17 % entre 2000 et
2007).
Source : PERVAL
19. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 19 Juin 2012
En raison des moindres coûts pour se loger, la catégorie « ouvrier »
est la plus représentée dans les navetteurs en provenance de l’aire
urbaine et à destination de la ville centre.
La hausse des coûts pétroliers pourrait avoir des conséquences
rapides et entraîner ainsi des situations de surendettement ou de
précarité dans la seconde couronne de Besançon.
Source : Insee, Recensement de la population 2008
Mobilités locales et urbanisation :
un enjeu grenelle relayé
par le SCoT et le plan climat
Dans un contexte actuel dominé par une croissance importante de la
population en seconde voire en troisième couronne, les portes de la
ville sont soumises à de fortes charges de trafic, surtout aux heures de
pointe. Les flux de circulation sur les routes convergentes vers Besançon
ne cessent d’augmenter (hausse estimée entre 2 et 3 % par an).
Dans le même temps, les flux intramuros à Besançon sont à la baisse,
signe d’une offre de transports alternative à la voiture, de qualité, qui
progressera encore avec la mise en service du tramway en 2015. Le
nombre d’actifs occupés résidant à Besançon a régressé au profit des
retraités et des étudiants, qui ont une mobilité plus modeste.
20. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 20 Juin 2012
Commune de Besançon 2008 1999
Ensemble 82 564 82 387
Actifs en % 66,7 63,5
Dont :
Actifs ayant un emploi en % 57,4 54,0
Chômeurs en % 9,3 9,2
inactifs en % 33,3 36,5
Dont :
Elèves, étudiants et stagiaires
non rémunérés en %
19,7 23,9
Retraités ou préretraités en % 6,0 4,8
Autres inactifs en % 7,7 7,8
NB : En 1999, les militaires du contingent formaient une catégorie d’actifs à part.
L’armature urbaine du SCoT a été pensée pour structurer le territoire
autour d’une offre de transports collectifs et des déplacements en mode
doux.
Source : AudaB
Source : INSEE, Recensements de la population 1999-2008
RP 1999
Elle repose sur 4 principes :
• l’affirmation de la ville centre comme lieu de résidence, d’emplois,
de loisirs, d’enseignement…
• le développement de la 1ere
couronne pour renforcer la centralité
et « tirer » à terme le réseau de transports urbains au-delà du ban
communal bisontin,
• l’essor du développement des communes haltes ferroviaires pour
permettre en reconquête du fer sur la voiture,
• l’alternative à une convergence des flux de déplacements vers
Besançon représentée par les communes relais.
21. AudaB - Prospective 2030 - les grandes tendances - Page 21 Juin 2012
Une accessibilité ferroviaire
intéressante, un réseau en
mutation à conforter
Sans être « nœud » ferroviaire, les gares structurantes de l’agglomération
(Besançon Franche-Comté et Viotte) jouent leur rôle de desserte. La
grande vitesse ferroviaire a requalifié la nature des échanges entre
Besançon et les grandes villes françaises et européennes, réduisant
parfois de façon significative les temps de parcours (gain d’une heure
sur un Besançon-Marseille par exemple).
Un renforcement de l’offre (branches ouest et sud) permettra une
connexion encore plus aisée aux grandes villes nationales et européennes
(Lyon sera alors à 1 heure de Besançon contre 2h20 actuellement).
A l’échelle régionale, l’offre ferroviaire est importante en direction de
Dole ou Dijon, de moindre qualité vers Lons-le-Saunier ou vers Morteau
et la Chaux-de-fonds et inexistante vers Pontarlier ou Vesoul (le bus
prend alors le relais). Dans le cadre des coopérations consolidées entre
Besançon et ses territoires (développement de pôles métropolitains), le
renforcement des liaisons ferrées revêt une importance stratégique,
notamment celle vers la Chaux-de-Fonds qui connecterait Besançon à la
Suisse.
Comment structurer les espaces interstitiels entre
Besançon et sa 1ere
couronne pour favoriser les transports
collectifs ?
Le maillage ferré local possède un fort potentiel, comment
le développer pour en faire une force ?
Questionnement