3. C’est un film coup de poing, hyper réaliste qui a fait l’ouverture du festival de Cannes. “La Tête
haute” de la Française Emmanuelle Bercot suit le parcours d’un jeune délinquant, incarné par
Rod Paradot, dont c’est le premier rôle. Catherine Deneuve interprète une juge pour enfants,
Benoît Magimel, un éducateur.
“La Tête haute” est un film dur mais plein d’espoir qui s’attache à montrer les efforts d’une juge
des enfants et d’un éducateur pour aider ce jeune garçon, dont la mère interprétée par Sara
Forestier est dépassée.
L’actrice française se félicite qu’un film sans paillettes ouvre le festival : “C’est une réponse à une
année assez difficile qu’on a connue en Europe et surtout en France. C’est un film utile, qui
raconte un destin très particulier et je trouve intéressant qu’un festival international comme
Cannes ouvre avec un film comme ça, qui est un film d’auteur plutôt qu’un film tout public.”_
Ce n’est pas un documentaire mais bien une fiction souligne la réalisatrice qui dit avoir voulu
parler de l’enfance perdue et rendre hommage aux héros que sont à ses yeux les juges des
enfants ou les éducateurs.
4. CANNES JOUR 2: LE CINÉMA
DES ANTIPODES
Délicatesse japonaise
Le premier film
présenté en
compétition pour la
Palme d’or fut le film
japonais de Kore-Eda,
Notre petite soeur (Our
Little Sister), un portrait
touchant de soeurs
abandonnés qui, à la
mort de leur père, vont
recueillir une demi-
soeur dont elles
ignoraient l’existence.
5. Folie baroque
L’autre film en compétition de la journée a
été réalisé par l’italien Matteo Garrone
(auteur de Gomorra), Tale of Tales, un
film étonnant et baroque avec Salma
Hayek en reine maléfique
et Vincent Cassel en monarque
débauché…
Enfin, c’est le plus européen des
réalisateurs américains, Woody
Allen, qui est venu présenté hors-
compétition sa dernière fantaisie, Un
homme irrationnel, An Irrationnal
Man, avec un des couples les plus
sexy que l’on ait vu depuis
longtemps à l‘écran, Emma Stone et
Joaquin Phoenix.
6. JOUR 3:Changement radical d’horizons
avec un film Hongrois et un film Grec en
compétition.
C’est un premier film venu de
Hongrie qui a bouleversé la
Croisette aujourd’hui. Le Fils
de Saul (The Son of Saul) de
Laszlo Nemes est en effet une
plongée en apné dans l’enfer
des camps de concentration
nazi, sur les pas d’un membre
desSonderkomman- do, ces
groupes de juifs obligés de
débarrasser les corps des
victimes des chambres à gaz.
Saul fait partie de ce
commando, obéissant, la peur
au ventre, mais lorsqu’il
retrouve le corps de son fils, il
fera tout pour lui donner une
sépulture décente. Un film
coup de poing qui, on l’espère,
apparaîtra haut au palmarès.
«The Lobster», une satire
dans un univers totalitaire. Il
a déjà gagné le titre du film
le plus loufoque et décalé
de la compétition du
Festival de Cannes. Le
réalisateur grec Yorgos
Lanthimos y raconte
l’histoire d’un monde où tout
célibataire est menacé
d’être transformé en animal
s’il ne trouve pas l’âme
sœur dans les 45 jours.
Une satire à la fois drôle et
effrayante.
7. JOUR 4
Festival de Cannes, quatrième jour. Où l'on peine à s'expliquer
comment Gus Van Sant a pu tomber si bas. Et l'on reste de marbre
devant le premier passage derrière la caméra de Natalie Portman.
Le cru 2015 du Festival de Cannes n’a que quatre jours qu’il en
paraît déjà avoir duré douze. Ce n’est pas que l’on trouve le temps
long, mais la rapidité avec laquelle les petits "événements" cannois
se succèdent donne toujours l’impression qu’une journée en dure
trois. Pas une heure ne se passe sans qu’une vedette n’alimente,
volontairement ou non, le bruit médiatique. Et vienne chambouler
notre perception de l’actualité, la moindre petite phrase lâchée en
interview semblant tout à coup revêtir la même importance que la
condamnation à mort d’un ancien chef de l’État égyptien.
Tout a commencé avec le presque coming-out de la
fantastique Cate Blanchett. À la faveur d’une interview au
magazine américaine "Variety", la star australienne a confessé avoir
entretenu, dans un passé lointain, plusieurs amourettes avec des
femmes. Des révélations qui tombent à point nommé, puisque
l’actrice australienne viendra défendre, dimanche sur la
Croisette, "Carol", le film de Todd Haynes dans lequel elle incarne
une riche New-Yorkaise s’amourachant d’une jeune employée d’un
grand magasin (Rooney Mara). C’est ce qu’on appelle un plan
média efficace.
9. JOUR 5 : L’HOMME IRRATIONNEL DE
WOODY ALLEN (HORS COMPÉTITION)
Chaque année, à Cannes ou ailleurs, Woody
Allen livre un film .Aujourd’hui Joaquin Phoenix,
toujours excellent et ce qui ne semble en rien
diminuer son sex appeal auprès de ses
étudiantes et de toutes les femmes des
environs. Woody Allen n’a certes pas besoin
d’être défendu mais ses derniers scénarios
s’apparentent davantage à des pièces de
théâtre ou des courts romans dialogués, sortes
de « contes moraux ».
L’antihéros de L’Homme irrationnel échafaude un
plan criminel par idéalisme : débarrasser le monde
d’un individu nuisible et malfaisant, un juge
corrompu dont il a découvert l’existence au hasard
d’une conversation dans un restaurant. A-t-on le
droit de supprimer un salaud ?
Mais le meurtre parfait n’existe pas et la seconde
partie du film va minutieusement démonter à la fois
le plan et les théories du philosophe assassin, qui
cite volontiers Kant, Beauvoir et Sartre. Nous
sommes en terrain connu et L’Homme
irrationnel est une nouvelle variation autour
de Crime et Châtiment de Dostoïevski.
Woody Allen, à l’instar de Guitry, peut broder à
l’infini des histoires sombres et drôles à la fois,
réactiver toutes les quatre saisons son petit théâtre
de la cruauté, des dérisoires passions humaines et
des dissertations désabusées sur le mal, enchanter
les uns et lasser les autres. On a plutôt envie de le
10. JOUR 6: La Loi du marché Les deux
amis
Stéphane BRIZÉ Louis GARREL
SYNOPSIS
Thierry Taugourdeau, la
cinquantaine, enchaîne les
formations sans avenir et les
rendez-vous à Pôle Emploi depuis
qu'il a perdu son travail. Entre les
traites de l'achat de la maison
familiale et les frais de scolarité
élevés de leur fils handicapé,
Thierry et son épouse ne s'en
sortent plus financièrement. Pris à
la gorge, Thierry accepte un poste
de vigile dans un supermarché. Il
est bientôt confronté à des
situations difficiles...
Le comédien Louis Garrel dirige son premier
long-métrage. Cette fois, le fils du
cinéaste Philippe Garrel se met en scène en
compagnie de son grand ami, le
fantaisiste Vincent Macaigne et de son ex
compagne, la talentueuse actrice franco-
iranienne, Golshifteh Farahani.
Les Deux amis raconte l'histoire de Clément et
Abel, deux potes inséparables qui tombent
amoureux de la même femme, Mona, modeste
vendeuse de sandwichs à la gare du Nord à
Paris. Dans une envolée passionnelle et
maladroite, les deux hommes se lancent à la
conquête du coeur de la jeune femme.
11. JOUR 7:
La septième journée des festivités
cannoises a été marquée par la
présentation en Compétition
du thriller Sicario, porté par Emily
Blunt et Benicio del Toro, et du
drame Marguerite et Julien de Valérie
Donzelli. Une journée durant laquelle les
filles du long métrage Mustang ont refait
rien que pour nous l'affiche de leur film,
où Isabelle Huppert s'est exprimée sur la
place des femmes dans le cinéma, et où
l'incorrigible Chewie a eu un peu de mal
à se remettre de la soirée Vice Versa.
12.
13. Le Palmarès 2015 :
Compétition
LONGS MÉTRAGES
Palme d'or
DHEEPAN Réalisé par Jacques AUDIARD
Grand Prix
SAUL FIA (LE FILS DE SAUL) Réalisé par László NEMES
Prix de la mise en scène
HOU Hsiao-Hsien pour NIE YINNIANG (THE ASSASSIN)
Prix du scénario
Michel FRANCO pour CHRONIC
Prix d'interprétation féminine Ex-aequo
Emmanuelle BERCOT dans MON ROI Réalisé par MAÏWENN
Rooney MARA dans CAROL Réalisé par Todd HAYNES
Prix d'interprétation masculine
Vincent Lindon dans LA LOI DU MARCHÉ Réalisé par Stéphane
BRIZÉ
Prix du Jury
THE LOBSTER Réalisé par Yorgos LANTHIMOS