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RENCONTRE 
SUR 
LE 
THEME 
DE 
LA 
CONTINUITE 
TERRITORIALE 
Mardi 
28 
octobre 
2014 
-­‐ 
Conseil 
Régional 
de 
la 
Réunion 
CONTRIBUTION 
DE 
M. 
Thierry 
ROBERT 
Député 
de 
La 
Réunion 
Monsieur 
le 
Président 
de 
la 
Région 
Réunion, 
Mesdames 
et 
Messieurs 
les 
Parlementaires, 
Madame 
La 
Présidente 
du 
Conseil 
général, 
Mesdames 
et 
Messieurs 
les 
conseillers 
régionaux, 
Mesdames 
et 
Messieurs 
les 
représentants 
de 
LADOM, 
Mesdames 
et 
Messieurs 
les 
représentants 
des 
compagnies 
aériennes, 
Mesdames 
et 
Messieurs, 
Retenu 
à 
l’Assemblée 
Nationale 
dans 
le 
cadre 
du 
vote 
de 
la 
première 
partie 
du 
projet 
de 
Loi 
de 
Finances 
de 
la 
Sécurité 
Sociale 
2015 
et 
des 
discussions 
sur 
le 
projet 
de 
Loi 
de 
Finances, 
dont 
la 
préparation 
a 
conduit 
le 
gouvernement 
à 
opérer 
un 
nouveau 
coup 
de 
« 
rabot 
» 
aux 
dépends 
des 
Réunionnais 
et 
de 
notre 
continuité 
territoriale 
déjà 
sous-­‐dotée, 
je 
ne 
suis 
pas 
en 
mesure 
de 
participer 
physiquement 
à 
ce 
débat 
sur 
la 
continuité 
territoriale. 
Mais 
tout 
en 
réservant 
au 
vote 
du 
projet 
de 
loi 
de 
finances 
le 
sort 
qu’il 
mérite, 
je 
tenais 
à 
participer 
à 
cette 
cause 
juste 
comme 
je 
m’y 
suis 
engagé 
! 
J’avais 
émis 
le 
souhait 
de 
pouvoir 
malgré 
tout 
participer 
au 
débat 
en 
visioconférence 
depuis 
Paris 
dès 
6H30 
heure 
locale 
mais 
je 
viens 
d’être 
informé 
que 
la 
Région 
Réunion 
n’avait 
pas 
les 
capacités 
techniques 
pour 
assurer 
cette 
continuité 
numérique. 
Dommage 
! 
Je 
remercie 
la 
Région 
Réunion 
d’avoir 
organisé 
ce 
débat 
sur 
la 
continuité 
territoriale 
que 
j’appelle 
de 
mes 
voeux 
depuis 
que 
le 
gouvernement 
a 
brutalement 
décidé 
de 
reculer 
dans 
ce 
dispositif 
de 
continuité 
territoriale, 
dispositif 
auquel 
sont 
attachés 
les 
Réunionnais, 
d’abord 
parce 
que 
nous 
sommes 
un 
des 
territoires 
les 
plus 
éloignés 
dans 
la 
République, 
mais 
sans 
doute 
aussi 
parce 
que 
notre 
attachement 
à 
La 
République, 
notre 
attachement 
à 
notre 
citoyenneté 
française 
et 
à 
notre 
patrie 
est 
forte. 
Ce 
qui 
rend 
insupportable 
de 
devoir 
soudainement 
en 
payer 
le 
prix 
alors 
qu’il 
relève 
pleinement 
de 
la 
Responsabilité 
de 
l’Etat 
d’assumer 
que 
l’hexagone 
reste 
accessible 
à 
tout 
moment 
à 
l’ensemble 
des 
Réunionnais. 
L’Etat 
peut 
décentraliser 
pour 
de 
nombreuses 
politiques 
publiques, 
c’est 
une 
nécessité, 
il 
en 
va 
de 
la 
responsabilité 
et 
de 
la 
liberté 
d’administration 
des 
collectivités 
locales, 
mais 
la 
citoyenneté, 
l’indivisibilité 
de 
La 
République 
et 
son 
unité 
sont 
une 
mission 
régalienne, 
un 
principe 
à 
valeur 
constitutionnelle 
dont 
la 
continuité 
territoriale, 
en 
matière 
de 
desserte 
aérienne 
notamment 
relève 
pleinement 
de 
son 
champ 
de 
compétence. 
Il 
n’est 
pas 
question, 
quelque 
soit 
les 
termes 
du 
débat 
de 
cautionner 
ou 
de 
concéder 
une 
once 
de 
« 
largage 
».
Elu 
que 
depuis 
2008, 
je 
me 
suis 
engagé 
très 
tôt 
pour 
défendre 
la 
continuité 
territoriale. 
A 
l’occasion 
d’une 
motion 
que 
j’ai 
présentée 
en 
2009 
au 
Conseil 
général, 
je 
proposais 
déjà 
la 
création 
d’un 
office 
du 
transport 
Réunionnais 
permettant 
une 
gestion 
plus 
égalitaire 
de 
la 
continuité 
territoriale 
au 
regard 
notamment 
de 
la 
dotation 
dont 
bénéfice 
la 
Corse 
alors 
même 
que 
l’éloignement 
de 
la 
Réunion 
pèse 
sans 
commune 
mesure 
sur 
notre 
développement 
et 
que 
le 
coût 
de 
la 
desserte 
aérienne 
reste 
un 
frein 
à 
ce 
développement 
! 
Plus 
récemment 
à 
l’Assemblée 
nationale, 
lors 
des 
questions 
au 
gouvernement, 
j’ai 
interpellé 
la 
Ministre 
de 
l’Outre-­‐mer 
pour 
lui 
demander 
le 
maintient 
de 
la 
participation 
de 
l’Etat 
dans 
le 
dispositif 
actuel 
le 
temps 
d’une 
concertation 
permettant 
d’aboutir 
à 
un 
dispositif 
plus 
équilibré, 
plus 
efficace 
et 
plus 
juste. 
Plus 
juste 
dans 
la 
répartition 
de 
son 
financement 
car 
je 
persiste 
à 
dire 
que 
ce 
n’est 
pas 
à 
La 
Région 
Réunion 
de 
faire 
payer 
aux 
Réunionnais 
l’indivisibilité 
de 
la 
République, 
plus 
juste 
dans 
la 
répartition 
de 
l’aide 
aux 
bénéficiaires, 
parce 
que 
tous 
les 
Réunionnais 
ont 
droit 
à 
la 
continuité 
territoriale 
mais 
certains 
plus 
encore 
que 
d’autres 
! 
J’ai 
souhaité, 
avec 
la 
controverse 
malheureuse 
causée 
par 
les 
conditions 
d’accueil 
et 
d’accès 
à 
la 
tribune, 
m’exprimer 
lors 
de 
la 
manifestation 
organisée 
par 
la 
Région 
Réunion 
(ou 
Objectif 
Réunion), 
pour 
faire 
part 
de 
la 
nécessité 
de 
nous 
retrouver 
au-­‐delà 
des 
clivages 
dans 
ce 
combat 
juste 
pour 
nos 
droits 
et 
contre 
l’injustice 
que 
le 
gouvernement 
impose 
aux 
Réunionnais. 
Pour 
aller 
à 
l’essentiel 
et 
être 
constructif, 
je 
souhaiterai, 
avant 
de 
vous 
faire 
part 
des 
pistes 
que 
je 
crois 
utile 
d’approfondir, 
tenter 
de 
clarifier 
les 
termes 
du 
débat 
sur 
la 
continuité 
territoriale 
afin 
que 
nous 
ne 
manquions 
pas 
l’enjeu, 
il 
est 
essentiel 
pour 
les 
Réunionnais, 
les 
Réunionnais 
d’ici, 
et 
les 
Réunionnais 
de 
là-­‐ 
bas 
! 
1°-­‐ 
La 
Continuité 
territoriale 
– 
comme 
son 
nom 
l’indique 
– 
est 
une 
affaire 
de 
« 
territoire 
». 
Tous 
les 
Réunionnais 
ont 
droit 
à 
cette 
continuité 
parce 
que 
nous 
sommes 
français, 
que 
la 
République 
est 
une 
et 
indivisible 
et 
que 
c’est 
dans 
l’ordre 
constitutionnel 
que 
la 
continuité 
territoriale 
exprime 
notre 
attachement 
et 
notre 
rattachement 
à 
La 
République 
! 
Vouloir 
priver 
certains 
réunionnais 
du 
dispositif, 
en 
prétextant 
vouloir 
le 
préserver 
pour 
d’autres, 
c’est 
tenter 
de 
monter 
les 
réunionnais 
les 
uns 
contre 
les 
autres 
à 
l’endroit 
même 
où 
il 
est 
question 
d’être 
unis 
dans 
La 
République 
! 
Et 
le 
gouvernement 
socialiste 
qui 
met 
à 
mal 
le 
dispositif 
aujourd’hui 
se 
contredit 
pour 
bon 
nombre 
de 
ses 
membres 
et 
pas 
n’importe 
lesquels 
lorsqu’ils 
défendaient 
dans 
un 
recours 
au 
conseil 
constitutionnel 
en 
2003 
que 
« 
(...) 
la 
continuité 
territoriale 
n'est 
que 
l'une 
des 
déclinaisons 
de 
l'indivisibilité 
de 
la 
République. 
Elle 
rend 
ce 
principe 
effectif. 
C'est 
en 
effet 
en 
affirmant 
la 
continuité 
territoriale 
que 
l'éloignement 
géographique 
des 
départements 
d'outre-­‐mer 
ne 
devient 
plus 
un 
obstacle 
à 
l'effectivité 
de 
leur 
appartenance 
au 
territoire 
de 
la 
République 
et 
que 
l'indivisibilité 
se 
concrétise. 
»
S’agissant 
en 
2003 
de 
la 
Loi 
Programme 
pour 
l’Outre-­‐mer, 
le 
Président 
Hollande, 
qui 
n’était 
que 
député, 
plusieurs 
membres 
du 
gouvernement 
dont 
le 
1er 
Ministre 
actuel, 
le 
président 
actuel 
de 
la 
Cour 
des 
Compte, 
entre 
autres 
parmi 
les 
130 
députés 
socialistes, 
ont 
co-­‐écrit 
et 
signé 
ce 
même 
recours 
dont 
les 
arguments 
entre 
autres 
disaient 
: 
« 
La 
première 
discrimination 
résulte 
de 
la 
différence 
des 
sommes 
que 
l'Etat 
octroie 
au 
titre 
de 
la 
continuité 
territoriale 
selon 
les 
collectivités 
locales. 
En 
effet, 
le 
principe 
de 
continuité 
territoriale 
est 
déjà 
reconnu 
et 
appliqué 
pour 
la 
collectivité 
de 
Corse, 
ainsi 
qu'il 
a 
été 
indiqué. 
Cependant, 
le 
montant 
de 
la 
dotation 
en 
faveur 
de 
cette 
seule 
collectivité 
est 
sans 
commune 
mesure 
avec 
ce 
qui 
est 
annoncé 
pour 
l'ensemble 
de 
l'outre-­‐mer. 
La 
loi 
de 
finances 
2003 
a 
en 
effet 
fixé 
le 
montant 
de 
cette 
dotation, 
pour 
la 
Corse, 
à 
165,2 
millions 
d'euros 
(chapitre 
41-­‐57, 
article 
20, 
du 
budget 
du 
ministère 
de 
l'Intérieur). 
Cependant, 
ainsi 
qu'il 
a 
été 
rappelé, 
le 
montant 
prévu 
pour 
la 
dotation 
de 
continuité 
territoriale 
pour 
toutes 
les 
collectivités 
d'outre-­‐mer 
est 
évalué 
à 
seulement 
30 
millions 
d'euros. 
Rapporté 
au 
nombre 
d'habitants 
de 
ces 
collectivités, 
on 
peut 
chiffrer 
l'application 
du 
principe 
de 
continuité 
territoriale 
à 
616 
euros 
par 
habitant 
pour 
la 
Corse 
et 
à 
11,5 
euros 
par 
habitant 
pour 
l'outre-­‐mer. 
» 
Cette 
discrimination 
demeure 
! 
Et 
ceux 
qui 
la 
dénonçaient 
hier 
l’aggravent 
aujourd’hui 
! 
2°-­‐ 
La 
continuité 
territoriale 
est 
aussi 
devenue 
une 
mesure 
sociale 
d’égalité, 
d’égalité 
entre 
citoyens 
insulaires 
et 
citoyens 
du 
continent, 
une 
mesure 
qui 
manque 
aujourd’hui 
d’équité 
sur 
notre 
propre 
territoire 
quant 
aux 
revenus 
pris 
en 
compte 
pour 
obtenir 
l’aide 
à 
la 
mobilité, 
un 
manque 
d’équité 
au 
regard 
des 
motifs 
des 
déplacements. 
Aussi, 
il 
ne 
s’agit 
pas 
de 
choisir 
entre 
une 
continuité 
territoriale 
et 
une 
mobilité 
« 
sociale 
» 
mais 
bien 
d’aménager 
le 
dispositif 
pour 
qu’il 
réponde 
clairement 
aux 
2 
objectifs 
: 
celui 
de 
l’égalité 
territoriale 
au 
nom 
de 
l’indivisibilité 
de 
la 
République, 
et 
celui 
de 
l’équité 
qui 
conduit 
à 
aider 
davantage 
les 
Réunionnais 
qui 
en 
ont 
le 
plus 
besoin 
! 
Et 
il 
est 
possible 
que 
ce 
dispositif 
dédié 
aux 
Réunionnais 
soit 
juste 
et 
équitable 
s’il 
bénéficie 
réellement 
aux 
Réunionnais 
et 
que 
les 
effets 
d’aubaine 
sont 
limités.
Afin 
d’offrir 
aux 
Réunionnais 
une 
vraie 
continuité 
territoriale 
juste 
et 
équitable, 
il 
convient 
de 
distinguer 
d’une 
part 
: 
1. La 
mise 
en 
oeuvre 
d’un 
dispositif 
de 
continuité 
territoriale 
fondé 
sur 
la 
libre 
circulation 
au 
juste 
prix 
pour 
les 
Réunionnais 
vers 
le 
territoire 
hexagonal 
d’une 
part, 
et 
pour 
ceux 
qui, 
au 
départ 
de 
l’hexagone, 
auraient 
des 
intérêts 
matériels 
et 
moraux 
dans 
l’île. 
Ce 
juste 
prix 
se 
situerait 
aujourd’hui, 
dotation 
de 
continuité 
déduite 
aux 
alentours 
de 
600€ 
maximum 
l’aller-­‐retour 
tout 
au 
long 
de 
l’année. 
La 
continuité 
est 
l’affaire 
de 
tous, 
et 
tout 
Réunionnais, 
ou 
toute 
personne 
qui 
a 
ses 
intérêts 
matériels 
et 
moraux 
réellement 
établis 
dans 
l’île 
doit 
pouvoir 
jouir 
de 
sa 
citoyenneté 
et 
circuler 
librement 
à 
tarif 
raisonnable 
entre 
la 
France 
d’ici 
et 
la 
France 
hexagonale. 
2. Un 
dispositif 
d’aide 
social 
à 
la 
mobilité 
(cumulatif) 
pour 
les 
personnes 
en 
difficultés 
et 
sur 
critères 
sociaux, 
sous 
forme 
de 
« 
chèque 
mobilité 
», 
au 
bénéfice 
d’un 
public 
cible 
dont 
le 
dispositif 
serait 
abondé 
par 
les 
collectivités 
locales 
(Région 
-­‐ 
Département 
-­‐ 
Communes 
via 
le 
CCAS). 
Ces 
2 
dispositifs 
doivent 
pouvoir 
être 
mis 
en 
oeuvre 
dans 
une 
agence 
locale 
sous 
forme 
« 
d’office 
du 
transport 
» 
afin 
de 
nous 
assurer 
un 
pilotage 
opérationnel 
transparent 
et 
efficace 
au 
service 
de 
notre 
territoire 
et 
des 
Réunionnais, 
de 
tous 
les 
Réunionnais 
qu’ils 
vivent 
à 
La 
Réunion 
ou 
en 
provenance 
de 
la 
métropole. 
Cet 
Office 
devrait 
faire 
l’objet 
d’une 
contribution 
équitable 
(réellement 
c’est 
à 
dire 
à 
part 
égale) 
de 
l’Etat, 
de 
la 
Région, 
du 
Département. 
C’est 
cet 
office 
qui, 
concentrant 
la 
commande 
publique 
annuelle 
de 
billets 
d’avions 
faisant 
l’objet 
d’une 
aide 
serait 
à 
même 
par 
la 
suite 
de 
procéder 
à 
des 
appels 
d’offres 
avec 
la 
possibilité 
de 
tarifs 
négociés 
pour 
des 
économies 
d’échelle, 
à 
l’échelle 
de 
notre 
territoire. 
Opportunité 
qui 
échappe 
aujourd’hui 
totalement 
à 
LADOM. 
Enfin, 
l’opérateur 
de 
transport 
disposerait 
de 
la 
faculté 
en 
période 
de 
pointe 
(période 
« 
rouge 
» 
aux 
tarifs 
très 
élevé 
et 
à 
la 
demande 
très 
forte) 
d’affréter 
des 
avions 
permettant 
d’assurer 
un 
service 
à 
coût 
accessible 
sur 
le 
modèle 
de 
la 
coopérative 
solidaire 
! 
Ces 
propositions 
n’exonèrent 
pas 
le 
gouvernement 
de 
prendre 
les 
dispositions 
nécessaires 
pour 
assurer 
sa 
fonction 
régalienne 
et 
faire 
la 
lumière 
sur 
les 
conditions 
de 
formation 
du 
prix 
du 
billet 
d’avion, 
l’observatoire 
des 
prix 
ayant 
pour 
mandat 
initial 
aussi 
de 
travailler 
sur 
la 
formation 
des 
prix, 
y 
compris 
des 
prix 
des 
billets 
d’avion, 
afin 
notamment 
de 
clarifier 
certaines 
questions 
sur 
la 
« 
taxe 
surcharge 
carburant 
» 
et 
son 
opacité. 
D’autant 
que 
la 
reconnaissance 
du 
statut 
de 
RUP 
permet 
la 
prise 
en 
charge 
au 
titre 
des 
handicaps 
structurels 
des 
surcoûts 
liés 
à 
l’éloignement 
et 
que 
des 
instruments 
aussi 
bien 
réglementaires 
que 
financiers 
permettraient 
de 
ne 
pas 
faire 
peser 
sur 
les 
Réunionnais 
les 
surcoûts 
des 
tarifs 
aériens 
que 
la 
continuité 
territoriale 
entretient 
!
Enfin, 
il 
appartient 
aux 
responsables 
politiques 
locaux 
que 
nous 
sommes 
de 
s’interroger 
sérieusement 
sur 
l’opportunité 
d’engager 
nos 
collectivités, 
y 
compris 
financièrement 
de 
façon 
conséquente, 
dans 
une 
compagnie 
régionale 
qui, 
en 
retour, 
pour 
les 
Réunionnais, 
n’apporte 
pas 
d’autres 
valeurs 
ajoutées 
que 
les 
emplois 
qu’elle 
a 
créés, 
une 
compagnie 
qui 
a 
construit 
son 
modèle 
et 
continue 
de 
vivre 
grâce 
à 
l’appui 
des 
collectivités 
locales 
sans 
véritablement 
offrir 
aux 
Réunionnais 
la 
contrepartie 
légitime 
qu’ils 
sont 
en 
droit 
d’attendre 
sur 
les 
tarifs 
aériens, 
alors 
même 
que 
cette 
compagnie 
reste 
leader 
du 
marché 
! 
Ces 
pistes 
ne 
sont 
pas 
exhaustives, 
des 
analyses 
complémentaires, 
relatives 
notamment 
à 
la 
formation 
du 
prix 
des 
billets 
d’avion, 
à 
une 
meilleure 
appréhension 
des 
conditions 
de 
desserte 
aérienne 
et 
d’exercice 
des 
Obligations 
de 
Service 
Public 
(OSP) 
permettront 
sans 
doute 
d’en 
ouvrir 
d’autres. 
Mais 
elles 
ont 
vocation 
à 
nourrir 
le 
débat 
et 
participer 
constructivement 
à 
la 
concertation 
pour 
offrir 
aux 
Réunionnais 
une 
vraie 
continuité 
territoriale 
juste 
et 
équitable 
! 
Merci.

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Ma contribution au débat sur la continuité territoriale

  • 1. RENCONTRE SUR LE THEME DE LA CONTINUITE TERRITORIALE Mardi 28 octobre 2014 -­‐ Conseil Régional de la Réunion CONTRIBUTION DE M. Thierry ROBERT Député de La Réunion Monsieur le Président de la Région Réunion, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Madame La Présidente du Conseil général, Mesdames et Messieurs les conseillers régionaux, Mesdames et Messieurs les représentants de LADOM, Mesdames et Messieurs les représentants des compagnies aériennes, Mesdames et Messieurs, Retenu à l’Assemblée Nationale dans le cadre du vote de la première partie du projet de Loi de Finances de la Sécurité Sociale 2015 et des discussions sur le projet de Loi de Finances, dont la préparation a conduit le gouvernement à opérer un nouveau coup de « rabot » aux dépends des Réunionnais et de notre continuité territoriale déjà sous-­‐dotée, je ne suis pas en mesure de participer physiquement à ce débat sur la continuité territoriale. Mais tout en réservant au vote du projet de loi de finances le sort qu’il mérite, je tenais à participer à cette cause juste comme je m’y suis engagé ! J’avais émis le souhait de pouvoir malgré tout participer au débat en visioconférence depuis Paris dès 6H30 heure locale mais je viens d’être informé que la Région Réunion n’avait pas les capacités techniques pour assurer cette continuité numérique. Dommage ! Je remercie la Région Réunion d’avoir organisé ce débat sur la continuité territoriale que j’appelle de mes voeux depuis que le gouvernement a brutalement décidé de reculer dans ce dispositif de continuité territoriale, dispositif auquel sont attachés les Réunionnais, d’abord parce que nous sommes un des territoires les plus éloignés dans la République, mais sans doute aussi parce que notre attachement à La République, notre attachement à notre citoyenneté française et à notre patrie est forte. Ce qui rend insupportable de devoir soudainement en payer le prix alors qu’il relève pleinement de la Responsabilité de l’Etat d’assumer que l’hexagone reste accessible à tout moment à l’ensemble des Réunionnais. L’Etat peut décentraliser pour de nombreuses politiques publiques, c’est une nécessité, il en va de la responsabilité et de la liberté d’administration des collectivités locales, mais la citoyenneté, l’indivisibilité de La République et son unité sont une mission régalienne, un principe à valeur constitutionnelle dont la continuité territoriale, en matière de desserte aérienne notamment relève pleinement de son champ de compétence. Il n’est pas question, quelque soit les termes du débat de cautionner ou de concéder une once de « largage ».
  • 2. Elu que depuis 2008, je me suis engagé très tôt pour défendre la continuité territoriale. A l’occasion d’une motion que j’ai présentée en 2009 au Conseil général, je proposais déjà la création d’un office du transport Réunionnais permettant une gestion plus égalitaire de la continuité territoriale au regard notamment de la dotation dont bénéfice la Corse alors même que l’éloignement de la Réunion pèse sans commune mesure sur notre développement et que le coût de la desserte aérienne reste un frein à ce développement ! Plus récemment à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement, j’ai interpellé la Ministre de l’Outre-­‐mer pour lui demander le maintient de la participation de l’Etat dans le dispositif actuel le temps d’une concertation permettant d’aboutir à un dispositif plus équilibré, plus efficace et plus juste. Plus juste dans la répartition de son financement car je persiste à dire que ce n’est pas à La Région Réunion de faire payer aux Réunionnais l’indivisibilité de la République, plus juste dans la répartition de l’aide aux bénéficiaires, parce que tous les Réunionnais ont droit à la continuité territoriale mais certains plus encore que d’autres ! J’ai souhaité, avec la controverse malheureuse causée par les conditions d’accueil et d’accès à la tribune, m’exprimer lors de la manifestation organisée par la Région Réunion (ou Objectif Réunion), pour faire part de la nécessité de nous retrouver au-­‐delà des clivages dans ce combat juste pour nos droits et contre l’injustice que le gouvernement impose aux Réunionnais. Pour aller à l’essentiel et être constructif, je souhaiterai, avant de vous faire part des pistes que je crois utile d’approfondir, tenter de clarifier les termes du débat sur la continuité territoriale afin que nous ne manquions pas l’enjeu, il est essentiel pour les Réunionnais, les Réunionnais d’ici, et les Réunionnais de là-­‐ bas ! 1°-­‐ La Continuité territoriale – comme son nom l’indique – est une affaire de « territoire ». Tous les Réunionnais ont droit à cette continuité parce que nous sommes français, que la République est une et indivisible et que c’est dans l’ordre constitutionnel que la continuité territoriale exprime notre attachement et notre rattachement à La République ! Vouloir priver certains réunionnais du dispositif, en prétextant vouloir le préserver pour d’autres, c’est tenter de monter les réunionnais les uns contre les autres à l’endroit même où il est question d’être unis dans La République ! Et le gouvernement socialiste qui met à mal le dispositif aujourd’hui se contredit pour bon nombre de ses membres et pas n’importe lesquels lorsqu’ils défendaient dans un recours au conseil constitutionnel en 2003 que « (...) la continuité territoriale n'est que l'une des déclinaisons de l'indivisibilité de la République. Elle rend ce principe effectif. C'est en effet en affirmant la continuité territoriale que l'éloignement géographique des départements d'outre-­‐mer ne devient plus un obstacle à l'effectivité de leur appartenance au territoire de la République et que l'indivisibilité se concrétise. »
  • 3. S’agissant en 2003 de la Loi Programme pour l’Outre-­‐mer, le Président Hollande, qui n’était que député, plusieurs membres du gouvernement dont le 1er Ministre actuel, le président actuel de la Cour des Compte, entre autres parmi les 130 députés socialistes, ont co-­‐écrit et signé ce même recours dont les arguments entre autres disaient : « La première discrimination résulte de la différence des sommes que l'Etat octroie au titre de la continuité territoriale selon les collectivités locales. En effet, le principe de continuité territoriale est déjà reconnu et appliqué pour la collectivité de Corse, ainsi qu'il a été indiqué. Cependant, le montant de la dotation en faveur de cette seule collectivité est sans commune mesure avec ce qui est annoncé pour l'ensemble de l'outre-­‐mer. La loi de finances 2003 a en effet fixé le montant de cette dotation, pour la Corse, à 165,2 millions d'euros (chapitre 41-­‐57, article 20, du budget du ministère de l'Intérieur). Cependant, ainsi qu'il a été rappelé, le montant prévu pour la dotation de continuité territoriale pour toutes les collectivités d'outre-­‐mer est évalué à seulement 30 millions d'euros. Rapporté au nombre d'habitants de ces collectivités, on peut chiffrer l'application du principe de continuité territoriale à 616 euros par habitant pour la Corse et à 11,5 euros par habitant pour l'outre-­‐mer. » Cette discrimination demeure ! Et ceux qui la dénonçaient hier l’aggravent aujourd’hui ! 2°-­‐ La continuité territoriale est aussi devenue une mesure sociale d’égalité, d’égalité entre citoyens insulaires et citoyens du continent, une mesure qui manque aujourd’hui d’équité sur notre propre territoire quant aux revenus pris en compte pour obtenir l’aide à la mobilité, un manque d’équité au regard des motifs des déplacements. Aussi, il ne s’agit pas de choisir entre une continuité territoriale et une mobilité « sociale » mais bien d’aménager le dispositif pour qu’il réponde clairement aux 2 objectifs : celui de l’égalité territoriale au nom de l’indivisibilité de la République, et celui de l’équité qui conduit à aider davantage les Réunionnais qui en ont le plus besoin ! Et il est possible que ce dispositif dédié aux Réunionnais soit juste et équitable s’il bénéficie réellement aux Réunionnais et que les effets d’aubaine sont limités.
  • 4. Afin d’offrir aux Réunionnais une vraie continuité territoriale juste et équitable, il convient de distinguer d’une part : 1. La mise en oeuvre d’un dispositif de continuité territoriale fondé sur la libre circulation au juste prix pour les Réunionnais vers le territoire hexagonal d’une part, et pour ceux qui, au départ de l’hexagone, auraient des intérêts matériels et moraux dans l’île. Ce juste prix se situerait aujourd’hui, dotation de continuité déduite aux alentours de 600€ maximum l’aller-­‐retour tout au long de l’année. La continuité est l’affaire de tous, et tout Réunionnais, ou toute personne qui a ses intérêts matériels et moraux réellement établis dans l’île doit pouvoir jouir de sa citoyenneté et circuler librement à tarif raisonnable entre la France d’ici et la France hexagonale. 2. Un dispositif d’aide social à la mobilité (cumulatif) pour les personnes en difficultés et sur critères sociaux, sous forme de « chèque mobilité », au bénéfice d’un public cible dont le dispositif serait abondé par les collectivités locales (Région -­‐ Département -­‐ Communes via le CCAS). Ces 2 dispositifs doivent pouvoir être mis en oeuvre dans une agence locale sous forme « d’office du transport » afin de nous assurer un pilotage opérationnel transparent et efficace au service de notre territoire et des Réunionnais, de tous les Réunionnais qu’ils vivent à La Réunion ou en provenance de la métropole. Cet Office devrait faire l’objet d’une contribution équitable (réellement c’est à dire à part égale) de l’Etat, de la Région, du Département. C’est cet office qui, concentrant la commande publique annuelle de billets d’avions faisant l’objet d’une aide serait à même par la suite de procéder à des appels d’offres avec la possibilité de tarifs négociés pour des économies d’échelle, à l’échelle de notre territoire. Opportunité qui échappe aujourd’hui totalement à LADOM. Enfin, l’opérateur de transport disposerait de la faculté en période de pointe (période « rouge » aux tarifs très élevé et à la demande très forte) d’affréter des avions permettant d’assurer un service à coût accessible sur le modèle de la coopérative solidaire ! Ces propositions n’exonèrent pas le gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour assurer sa fonction régalienne et faire la lumière sur les conditions de formation du prix du billet d’avion, l’observatoire des prix ayant pour mandat initial aussi de travailler sur la formation des prix, y compris des prix des billets d’avion, afin notamment de clarifier certaines questions sur la « taxe surcharge carburant » et son opacité. D’autant que la reconnaissance du statut de RUP permet la prise en charge au titre des handicaps structurels des surcoûts liés à l’éloignement et que des instruments aussi bien réglementaires que financiers permettraient de ne pas faire peser sur les Réunionnais les surcoûts des tarifs aériens que la continuité territoriale entretient !
  • 5. Enfin, il appartient aux responsables politiques locaux que nous sommes de s’interroger sérieusement sur l’opportunité d’engager nos collectivités, y compris financièrement de façon conséquente, dans une compagnie régionale qui, en retour, pour les Réunionnais, n’apporte pas d’autres valeurs ajoutées que les emplois qu’elle a créés, une compagnie qui a construit son modèle et continue de vivre grâce à l’appui des collectivités locales sans véritablement offrir aux Réunionnais la contrepartie légitime qu’ils sont en droit d’attendre sur les tarifs aériens, alors même que cette compagnie reste leader du marché ! Ces pistes ne sont pas exhaustives, des analyses complémentaires, relatives notamment à la formation du prix des billets d’avion, à une meilleure appréhension des conditions de desserte aérienne et d’exercice des Obligations de Service Public (OSP) permettront sans doute d’en ouvrir d’autres. Mais elles ont vocation à nourrir le débat et participer constructivement à la concertation pour offrir aux Réunionnais une vraie continuité territoriale juste et équitable ! Merci.