En octobre 2013, je suis retourné sur les bancs de l'école pour réaliser un Master en Management Global des Entreprises à l'Université de Paris Dauphine.
Au cour de mon parcours de recherche de formation, de financement, d’informations sur le niveau d’engagement, j’ai constaté qu’il existait peu d’informations en ligne sur ce sujet.
Dans un premier temps, cela m’a donné l’envie de partager mon expérience au quotidien dans un journal de bord disponible sur http://monmasteradauphine.wordpress.com
Dans un second temps, après une première année de passée à Dauphine, et des échanges riches avec mes collègues de promotion, j’ai décidé de partager mon expérience plus largement.
Sébastien Bourguignon
2. L’objectif de cette présentation
• Au cour de mon parcours de recherche de
formation, de financement, d’informations sur
le niveau d’engagement, j’ai constaté qu’il
existait peu d’informations en ligne sur ce sujet.
• Dans un premier temps, cela m’a donné l’envie
de partager mon expérience au quotidien dans
un journal de bord disponible sur
http://monmasteradauphine.wordpress.com
• Dans un second temps, après une première
année de passée à Dauphine, et des échanges
riches avec mes collègues de promotion, j’ai
décidé de partager mon expérience plus
largement.
4. Mon expérience personnelle
• Depuis Octobre 2013, j’ai décidé de retourner sur les bancs de l’université en entamant
un Master en Management Global des Entreprises à l’Université de Paris Dauphine.
• Partant d’une base de 13 ans d’expérience professionnelle en progression constante et
d’un DUT Informatique de l’Université de Bourgogne, j’avais un handicap certain pour la
suite de ma carrière.
• Je me suis longtemps voilé la face sur ce dernier point, mais j’ai pu constater en me
testant sur le marché qu’il s’agissait d’un vrai problème pour les entreprises.
• Même si, comme j’ai pu l’entendre de la part de certains collègues, j’ai déjà le job
correspondant au type de diplôme.
• Le syndrome français reste vrai même en 2014, la compétition existe et le constat est
qu’à expérience égale, le discriminant se jouera généralement au niveau du diplôme.
5. Les objectifs les plus fréquents
• Il y a en premier lieu, le cas de la reconversion professionnelle avec le souhait de sortir complètement du
secteur d’activité initial et du type de métier. Le diplôme dans ce cas est souvent assez spécialisé.
• Autre situation, la nécessité d’obtenir un diplôme de niveau supérieur. Celui-ci venant compléter un déficit
initial de formation ou formaliser une reconnaissance académique d’une expérience professionnelle.
• Il existe aussi le cas de certains professionnels aguerris, disposant déjà d’un diplôme d’ingénieur ou d’une
grande école, mais qui dans certains grands groupes atteignent un plafond de verre. L’obtention d’un
nouveau diplôme leur permet de repousser ce plafond.
• Vous avez par ailleurs, le cas de personnes déjà diplômées à bac +5, et qui souhaitent entamer un 3ème
cycle au travers d’une thèse pour obtenir le titre de docteur ou PhD. Ce type de diplôme assoit une certaine
expertise et enrichit certainement le CV.
• Enfin, on trouvera aussi les diplômés de longue date qui souhaitent asseoir une expérience professionnelle
avec l’obtention d’un MBA. Ce diplôme leur ouvrira, la possibilité de s’expatrier plus facilement et en
fonction de l’école (souvent prestigieuse), leur donnera une entrée sur le CV tout aussi prestigieuse, non
négligeable sur un marché de l’emploi français où les recruteurs sont regardants sur ces points.
6. L’engagement nécessaire
• Il faut bien mesurer le niveau d’engagement vers lequel vous
allez devoir aller.
• La reprise d’une formation diplômante ou certifiante, est une
décision lourde de conséquences pour les mois qui suivront. Que
cela soit pour le chemin de croix que représente l’accord de
l’école, l’obtention du financement aussi bien que le niveau
d’indisponibilité personnel que représentera la formation.
• La statistique de mon Master est d’environ 4 divorces par
promotion (30 personnes environ). Cela se sera vérifié encore
une fois au sein de ma promotion.
• Une fois la formation démarrée, en dehors des cours et de leurs
jours d’absence et l’impact professionnel, vous avez un impact
personnel fort. Notamment, du boulot à la maison, des révisions
pour les examens, des devoirs notés à faire seul ou en groupe,
un mémoire à préparer pour soutenir en fin de formation. Bref,
vous ne vous engagez dans une sinécure.
7. Quels apports pouvez-vous espérer ?
• Dans un premier temps, il faut envisager l’apport d’un savoir académique
supplémentaire. En effet, tout au long du cycle de cours auquel vous participerez,
vous aurez des professeurs qui vous transmettrons une vision académique (au
sens normative et standardisée) des disciplines. Il se peut que certaines fassent
écho à des pratiques de votre profession ou de votre secteur d’activité, tant
mieux, c’est un bénéfice majeur.
• La plupart du temps lorsque vous vous lancez dans l’aventure d’une nouvelle
formation, ce sera pour une des raisons citées précédemment. Vous serez donc le
plus souvent en acquisition de nouvelles compétences, de nouveaux savoirs, de
nouveaux outils. Vous acquerrez de nouvelles clés de lecture dans votre activité
actuelle, vous donnant un avantage sur vos collègues.
• Enfin, le dernier apport qu’il ne faut pas négliger (parce qu’en France cela
fonctionne encore ainsi), c’est le diplôme ou la certification en lui même. Vous
aurez soit un diplôme ou une certification supplémentaire à ajouter à votre CV,
soit comme dans mon cas, vous aurez atteint le graal du bac +5 tant recherché
par les recruteurs.
8. La valorisation du diplôme ou de la
certification
• Tout d’abord, il s’agit de valoriser les nouveaux savoir acquis au cours de votre formation
plutôt que de valoriser le papier final. L’idée est donc, très rapidement lorsque vous
sortez de cours, de mettre à profit le contenu dans votre vie professionnelle. Vous pourrez
faire bénéficier votre entreprise de nouvelles approches, de nouveaux outils ou de
nouvelles méthodologies. Dans cette hypothèse, vous n’êtes pas à l’abri que ce
changement d’approche et de comportement vous amène de nouvelles opportunités
internes.
• Il ne faut pas se leurrer, la plupart du temps, votre employeur actuel ne fera pas de gros
efforts pour vous aider à valoriser votre formation. Le retour sur investissement en temps
et en argent se fera le plus souvent en changeant de société. Toutefois, je vous invite à
faire rencontrer votre RH et votre manager, bien avant la fin de la formation. L’objectif
est de faire valoir le fait que cette formation doit vous aider à progresser
professionnellement (horizontalement ou verticalement) et qu’il serait préférable que
cela se fasse au sein de votre entreprise actuelle.
10. Le type de formation
• La première question à se poser est le type de formation (diplômante ou
certifiante) que vous souhaitez reprendre :
• Une formation en cours du soir, ce que propose le CNAM par exemple. Il faut savoir
dans ce cas que vous partez pour plusieurs années de cours pour obtenir un seul
diplôme.
• Une validation des acquis d’expérience (VAE) qui nécessite entre 18 mois et 2 ans de
travail pour constituer un mémoire, récolter des témoignages, décrire l’historique de
vos expériences, pour justifier de l’obtention de tout ou partie d’un diplôme. Le
problème vient forcément du cas où vous n’aurez validé qu’une partie du diplôme
visé puisque vous devrez obtenir le reste par les cours du soir.
• Une formation en full-time qui peut durer entre 6 et 12 mois, comme son nom
l’indique à plein temps, nécessitant donc de vous absenter de votre emploi pendant
toute la période.
• Un formation en part-time, qui dure assez souvent de 12 à 18 mois et se déroule soit
sur un modèle d’une semaine par mois de formation, soit dans mon cas un vendredi
et un samedi tous les 15 jours. L’absence professionnelle est donc plus acceptable
pour l’employeur.
11. Les barrières à l’entrée
• Lorsque vous allez vous lancer dans la
recherche d’une formation, vous allez être
confronté à un certain nombre de barrières
du côté des écoles :
• Le coût est sûrement la première barrière (à
limiter par les options de financement)
• Le lieux de la formation, si vous habitez en
province, et que la formation est en région
parisienne, cela s’ajoute au coût de la
formation
• Le niveau de formation initiale requis
(contournable par VAE ou VAP)
• Le niveau de poste actuel (par exemple
certaines formations d’HEC ne sont ouvertes
qu’à des cadres dirigeants)
• Des tests d’entrée (psychotechniques, culture
générale, entretien…)
12. Quel coût pour reprendre ses études ?
• Ce point n’est pas négligeable, la plupart des
formations dites continues, à l’opposé des
formations dites initiales, coûtent très cher.
• La fourchette est assez large de quelques
milliers d’euros à plusieurs dizaine. Le
montant dépend de l’université, du prestige
de l’école et des diplômes qu’elle délivre.
Voici quelques exemples (les montants ne
sont pas précis volontairement) :
• Master Management SI à la Sorbonne 6 000€
• Master Management Global des Entreprises à
Dauphine 17 000€
• MBA à HEC 60 000€ selon la formule
13. Hors temps de travail ou sur le temps de
travail ?
• La formation Hors Temps de Travail est
entièrement gérée par le salarié par le biais
de ses congés payés, RTT, congé sans
solde. Ce modèle permet à l’employeur de
limiter l’impact de l’absence du salarié sur
son plan de charges.
• La formation Sur le Temps de Travail,
comme son nom l’indique, implique que
l’employeur accepte que le salarié
s’absente de l’entreprise sur les heures où il
est censé travailler. Pour le salarié, cela
n’impact donc pas ses congés payés, RTT.
Baromètre de la formation professionnelle Cegos 2014
14. Quel mode de financement ?
• Il existe une multitude de sources de financement qui ne sont pas exclusives et
peuvent vous permettre de payer tout ou partie de votre formation :
• Premier mode de financement le plus connu, un Congé Individuel de Formation (CIF).
Celui-ci est dépendant de votre organisme collecteur de la contribution des entreprise
au financement des dispositifs de formation pour votre branche professionnelle. Le
plus connu est le Fongécif. Renseignez-vous auprès de votre RH.
• ATTENTION, ces organismes ont des plannings strictes sur la date de dépôt de votre dossier en
fonction de la date de début de votre formation. C’est souvent un point de blocage pour
démarrer rapidement votre formation.
• Vos heures de Droit Individuel à la Formation (DIF), devient à partir du 1er janvier
2015 Compte Personnel de Formation (CPF), qui peuvent être liquidées pour financer
une partie de votre formation.
• CIF ou DIF, vous devrez faire appel à votre RH, surtout si vous voulez prendre la
formation sur le temps de travail. À ce niveau tout est négociable, soyez inventif et
challengez votre RH pour trouver des options qui vous facilitent le financement.
• Dernière option, la plus douloureuse, sur vos deniers personnels, il s’agit d’un
investissement quoi qu’il arrive. Vous pouvez envisager de contracter un crédit auprès
d’une banque. À savoir, vous pouvez déclarer vos impôts aux frais réels et faire
rentrer le coût de la formation dedans.
15. La clause de dédit formation
• Comme vu plus haut, un moyen de
valoriser votre formation consiste à
changer d’employeur.
• Pour parer à ce type de situation, lorsque
l’employeur a financé intégralement votre
formation, il peut vous faire signer une
clause de dédit formation :
• http://vosdroits.service-public.fr : « La
clause de dédit-formation a pour objet
d'exiger, de la part d'un salarié ayant
bénéficié d'une formation entièrement
financée par l'entreprise, de restituer les
frais de formation engagés en cas de
départ anticipé de l'entreprise. »
16. Ne vous découragez pas, le plus dur est de
commencer !
• La première fois que j’ai voulu reprendre mes études,
c’était en 2009. À l’époque, j’ai lancé une démarche
pour une VAE et des cours du soir au CNAM. Et
comme souvent, mon dossier et le financement
n’était pas raccord m’empêchant de démarrer à la
rentrée. Cela m’a finalement stoppé net alors que
j’avais mis plusieurs mois à maturer le projet.
• Puis, j’ai rencontré ma femme, j’ai eu des jumeaux,
plus de responsabilités et finalement j’ai ressenti à
nouveau l’envie de reprendre les cours. Cette fois j’ai
trouvé une formule plus adaptée à mon besoin mais
j’ai dû financer 75% de ma formation moi même.
• Le constat est que le plus dur n’est pas de faire la
formation, le plus dur est de faire les démarches pour
la réaliser. Une fois sur les rails de la formation, les
mois passent et un jour VOUS ÊTES DIPLOMÉ !