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  Le journal de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine




                                                volume 03
                                                numéro 01
journée scientifique du                         juillet 2012
centre de recherche
Le plaisir de la découverte 
                           !

L’intégration sociale
au cœur de la pleine citoyenneté
Citoyens… avant tout 
                                                                                  !

                                                              I l y a près de 140 ans, l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, alors désigné
                                                                Saint-Jean-de-Dieu, accueillait ses premiers patients. Les Sœurs de la
                                                              Providence s’engageaient auprès du gouvernement du Québec « à recevoir,
                                                              loger, vêtir et nourrir les personnes idiotes ou qui causent scandale ». Être
                                                              admis à l’asile correspondait alors à un verdict à vie : on y entrait, mais
                                                              on y avait bien peu de chances d’en sortir !

                                                                     Puis, au fil des ans, avec l’évolution de la psychiatrie, on a commencé
                                                              à obtenir un certain succès dans la lutte à la maladie, notamment avec
                                                              l’introduction d’une médication efficace. S’amorçait également la réadap-
                                                              tation et, dans cette foulée, le développement de ressources externes de
                                                              réadaptation et de « plateaux de travail ». Mais pouvait-on véritablement
03	 Instituts québécois de santé mentale                      parler de réinsertion sociale alors que les personnes étaient suivies par
      L’Hôpital Louis-H.                                      l’établissement psychiatrique et qu’elles vivaient de nombreuses ruptures
                                                              (milieu, famille, travail, école, etc.) ? Parce qu’au-delà des bonnes inten-
      Lafontaine hôte de la                                   tions, il s’agissait de services ségrégés qu’on offrait ainsi aux patients.

      1re journée d’étude                                           Voilà pourquoi on évoque aujourd’hui l’approche de pleine
                                                              citoyenneté, notamment abordée dans les articles de Linda Fortier et
                                                              Jean-François Pelletier. Ce que l’on vise aujourd’hui, c’est le recours aux
04   	L’intégration sociale au cœur
                                                              mêmes ressources que tous les citoyens, qu’il soit question d’accès aux
      de la pleine citoyenneté                                services, aux études, aux loisirs, etc. Parce qu’au-delà de la maladie, les
                                                              personnes doivent demeurer des citoyens à part entière.
06	Le    modèle des unités
      de transition orientation                                      Bien sûr, nous devons faire le constat que ces personnes font
                                                              face à un obstacle de taille dans leur démarche d’intégration sociale :
                                                              les préjugés. Voilà le grand défi qu’il nous faudra surmonter. Il y a à peine
08	Journée           annuelle de la recherche
                                                              trente ans, les personnes handicapées étaient aussi confrontées à
                                                              l’exclusion et aux préjugés. Mais elles ont mené des luttes pour la recon-
09   	 Les hauts et les bas du                                naissance de leurs droits. Des personnes comme Rick Hansen, André Viger
       trouble bipolaire                                      et Chantal Petitclerc ont démontré à leurs concitoyens qu’une limitation
                                                              ne constitue en rien un frein au dépassement. Des personnalités bien
10   	De choses et d’autres                                   connues, dont Michel Mpambara, Stefie Shock et Clara Hugues mènent
                                                              actuellement le même combat à l’égard de la maladie mentale, à l’occasion
                                                              de la Journée Bell Cause pour la cause. Souhaitons-nous collectivement
16   	Soirée-bénéfice de la Fondation                         une évolution rapide des mentalités, parce qu’au-delà des différences,
                                                              nous sommes tous citoyens !




      Photo de couverture : « Le plaisir de la découverte »
      avec Magali Purcell Lalonde, Valérie Perreault et
      Marie-Ève St-Pierre-Delorme, étudiantes au Centre
      d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs
      et les tics du Centre de recherche Fernand-Seguin de
                                                                                                             Jean Lepage
      l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.
                                                                                                             Adjoint au directeur général – communications



                                                              Courriel : communications.hlhl@ssss.gouv.qc.ca
                                                              Coordination : Service des communications
                                                              Direction artistique : Marcel Bélisle * 514 251-4000, poste 2275
                                                              Conception de la grille graphique : Quatuor Communication * quatuor.ca
                                                              Impression : Presse Papiers

                                                              Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec * ISSN 1920-1656
                                                              Mots d’esprit est publié quatre fois l’an par le Service des communications de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.
                          55%
                                                              Les opinions exprimées dans ce journal n’engagent que leurs auteurs.
                                                              © Hôpital Louis-H. Lafontaine
Instituts québécois de santé mentale
                                  L’Hôpital Louis-H. Lafontaine,
                                  hôte de la première journée d’étude



                                  L e 21 novembre dernier, l’Hôpital a été l’hôte de la 1re journée d’étude des instituts québécois de santé
                                     mentale. Nous avons organisé cette journée en collaboration avec Mme Anne Crocker chercheure et directrice
                                  adjointe des Politiques et échanges de connaissances, de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas.
Denise Fortin
Directrice générale intérimaire   L’objectif principal de la journée était de faire un état de     Encore aujourd’hui, le stigma associé aux problèmes
                                  situation sur les grands enjeux et de réfléchir sur le rôle      de santé mentale est lourd de conséquences. À cause
                                  des Instituts et de leurs partenaires dans le devenir de la      de celui-ci, un trop grand nombre de personnes aux
                                  santé mentale au Québec.                                         prises avec des symptômes retardent une demande de
                                                                                                   consultation aux services spécialisés, perdent leur travail,
                                  Pour nourrir nos réflexions, Dr André Delorme a                  leur logement, en renonçant souvent à faire valoir leurs
                                  présenté la suite du plan d’action en santé mentale et la        droits, se retrouvent dans des situations de précarité et
                                  vision du ministère à l’égard des instituts de santé men-        d’isolement qui conduisent souvent à l’exclusion.
                                  tale. Drs Howard Chodos et Marie-Josée Fleury ont par la         Ce phénomène touche les personnes aux prises avec
                                  suite présenté successivement les grands enjeux selon la         un problème de santé mentale, mais tout autant leurs
                                  Commission de la santé mentale du Canada et ceux qui             proches qui eux aussi, sont souvent victimes de
                                  seront présentés dans le Rapport du Commissaire qué-             discrimination et d’isolement.
                                  bécois à la santé et au bien-être, publié dans la prochaine
                                  année. Évidemment, il importait de contextualiser ces            L’organisation et la prestation des services dans le
                                  enjeux dans un environnement plus global et prendre              domaine de la santé mentale doit s’assurer de ne pas
                                  en compte ceux de l’Organisation mondiale de la santé,           entretenir cette chaîne de ruptures sociales. Tous ont
                                  présenté par Dr Marc Laporta, responsable du centre              reconnu l’importance d’intervenir le plus près possible du
                                  collaborateur de l’OMS, section Montréal.                        milieu de vie de la personne et la nécessité de mobiliser
                                                                                                   son entourage, pour éviter justement la désinsertion
                                  Les conférenciers et les partenaires des instituts présents      sociale. Ce mouvement est bien amorcé, mais il peut se
                                  à cette journée, soit une cinquantaine de personnes,             développer davantage. Des efforts doivent se poursuivre
                                  provenaient de différents horizons. Ils témoignaient, par        pour que les différentes structures de services tissent un
                                  leur diversité, non seulement la richesse des expertises,        maillage serré et que la personne ait une libre circulation
                                  mais de l’importance de chacun des acteurs sociaux pour          à travers les différents niveaux de services, selon ses
                                  contribuer à un projet qui favorise le respect des droits et     besoins et ce, en toute fluidité. Le champ politique doit
                                  libertés des personnes qui font appel aux services offerts       être encore plus interpellé pour favoriser le respect des
                                  dans le domaine de la santé mentale et fait la promotion         droits des individus, lutter contre la stigmatisation et
                                  d’une meilleure intégration sociale. Plusieurs enjeux ont        garantir des mesures compensatoires nécessaires pour
                                  été nommés au cours de cette journée. Soulignons entre           offrir une égalité des chances.
                                  autres, l’importance du travail en partenariat et spéci-
                                  fiquement avec les services de proximité, qui inclut une         Cette rencontre aura permis de rappeler l’importance de
                                  disponibilité et un soutien aux omnipraticiens ; le déve-        la mise en commun des forces vives de différents acteurs
                                  loppement de programmes d’intervention plus intégrés             québécois, non seulement dans le domaine de la santé
                                  à l’égard des problématiques complexes et comorbides             mentale mais de tous les espaces de la vie démocratique.
                                  et l’accès à des programmes de déjudiciarisation des             Ensemble, les instituts et leurs partenaires ont la capacité
                                  personnes avec problèmes de santé mentale dans les               d’enrichir mutuellement la compréhension des différents
                                  systèmes juridiques. L’intervention précoce auprès des           enjeux dans l’organisation et la prestation des services
                                  jeunes et des groupes à risques, tel que les aînés, est aussi    en santé mentale, en vue de maintenir la citoyenneté des
                                  un enjeu majeur. Il interpelle les acteurs intersectoriels,      personnes. De cette rencontre a émergé l’identification
                                  en prenant en compte les différents déterminants de la           de projets communs novateurs, qui mobiliseront les
                                  santé, la disponibilité des services et l’équité dans l’accès,   compétences de chacun et permettront de contribuer
                                  les facteurs de pauvreté et d’isolement social, les aspects      à l’amélioration de la santé mentale de la population et
                                  de la santé physique, et autres. Finalement, la question         l’organisation des services.
                                  du respect des droits et libertés et de la citoyenneté est
                                  identifiée comme un enjeu central et doit mobiliser tous         Cette journée fut un franc succès et d’autres journées
                                  les acteurs dans la lutte à la stigmatisation.                   similaires se tiendront au cours des prochains mois.



                                                        Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01            03
2e Forum citoyen

                              L’intégration sociale au
                              cœur de la pleine citoyenneté



Linda Fortier
Adjointe à la direction des
services cliniques
                              J acques se remet d’un épisode psychotique, il voudrait bien se trouver un travail et continuer à vivre dans
                                le quartier de son enfance. Louise est atteinte de schizophrénie, elle a de la difficulté à payer son loyer et
                              aimerait retourner aux études. Voilà deux parcours différents mais qui révèlent un même contexte d’exclusion
                              sociale. Comment pouvons-nous éviter que nos collègues, amis ou proches atteints d’une maladie mentale ne
                              connaissent pareilles ruptures ?



                              Plus de 150 personnes étaient réunis le 16 novembre                    à adapter des services offerts à l’ensemble des
                              dernier pour répondre à cette question fondamentale                    citoyens et non plus, développer des services
                              dans le cadre du 2e Forum citoyen en santé mentale.                    parallèles qui les isolent du reste de la communauté »
                              Cet événement a permis de mobiliser plusieurs parte-                   conclut madame Fortin.
                              naires de l’Est de Montréal pour partager une vision
                              commune d’une psychiatrie sans rupture favorisant                      Cette année, le forum citoyen en santé mentale
                              la pleine citoyenneté.                                                 a abordé les thèmes qui se rattachent directement
                                                                                                     à la question de l’intégration sociale : le logement,
                              « Fiers et motivés par le succès du premier forum                      le travail / étude et le sport / loisir / culture. Ce sont
                              citoyen en 2010, nous avons invité des partenaires                     les ancrages sociaux auxquels aspirent tous les
                              à faire partie de l’aventure pour l’organisation de ce                 membres d’une communauté, quelque soit leur état
                              2e Forum » explique Denise Fortin, directrice générale                 ou leur statut. Ces trois grands enjeux sont incontour-
                              intérimaire de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et hôte de                nables dans la reconnaissance d’une pleine citoyen-
                              ce colloque. « Les personnes aux prises avec un pro-                   neté et ont été débattus en lien avec l’accessibilité
                              blème de santé mentale doivent pouvoir prendre leur                    et l’inclusion sociale par différents acteurs clés
                              place comme citoyens au sein de la communauté. Pour                    provenant du réseau de la santé, des ressources
                              cesser de les exclure, il faut participer à la lutte contre            communautaires, du monde municipal et des instances
                              la stigmatisation et supporter l’exercice de leurs droits              gouvernementales.
                              et libertés. Il faut continuer d’offrir des services spécia-
                              lisés certes mais, surtout travailler en partenariat avec
                              tous les acteurs de la communauté. Il faut aider




                                                       Les hôtes de la journée : Dr André Luyet, chef du Départe-
                                                       ment de psychiatrie et codirecteur des services cliniques et
                                                       Denise Fortin, directrice générale intérimaire et codirectrice
                                                       des services cliniques de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.



                                                                   Les panels de discussion en pleine action.




                                         04         Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
L’Hôpital Louis-H. Lafontaine membre fondateur du
Mouvement international citoyenneté et santé mentale
par Jean-François Pelletier et Linda Fortier




                             L   e 20 octobre dernier, lors d’une rencontre à
                                  Lyon, en France, des représentants de l’Hôpital
                              ont pris part, avec des représentants d’une dizaine
                                                                                                   Les Instituts de recherche
                                                                                                        en santé du Canada –
                                                                                                          IRSC accordent leur
                              de pays, à la fondation du Mouvement international                             appui aux travaux
                              citoyenneté et santé mentale. Les membres fonda-                      de Jean-François Pelletier
                              teurs, outre le Québec, sont notamment représentés
                              par la France, la Belgique, la Suisse, les États-Unis,                   Les IRSC ont récemment accordé une
                              le Bénin et l’Australie. Ce sont des représentants de                 bourse de recherche en application des
                              l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, avec l’appui financier                  connaissances à Jean-François Pelletier
                                                                                                  pour les cinq prochaines années. En tout,
                              de la Direction des affaires intergouvernementales                 près de 400 000 $ seront octroyés, en plus
                              et de la coopération internationale du ministère de                du financement du Fonds de recherche du
                              la Santé et des Services sociaux, qui a convoqué et                Québec – Santé. Cette bourse permettra la
                              préparé cette rencontre en profitant de la tenue du                poursuite des travaux visant à transformer
                              Congrès des Cinq continents – Effets psychosociaux                    les pratiques à partir des connaissances
                                                                                                 expérientielles des utilisateurs de services,
                              de la mondialisation sur la santé mentale : pour une                et ce, en vue d’une Stratégie de recherche
                              écologie du lien social.                                                                     axée sur le patient.

                                                 Une demande d’enregistrement, si-             Ces travaux, qui situent notre établissement
                                                 gnée sur place par les neuf membres            à l’avant-garde à l’égard du développement
                                                 du conseil d’administration provi-                d’une vision collaborative utilisateurs de
                                                                                                   services / professionnels de la santé dans
                                                 soire, à été déposée au Registraire                 une perspective de pleine citoyenneté,
                                                 des entreprises du Québec, qui a                     se réalisent en continuité avec ceux du
                                                 depuis émis les lettres patentes de la              Bureau facultaire de l’expertise patient
           Jean-François                         nouvelle organisation qui sera basée               partenaire de la Faculté de médecine de
                Pelletier                        à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.                                   l’Université de Montréal.


                              Le Mouvement international citoyenneté et santé
                              mentale vise à repérer, évaluer, fédérer et inspirer        international de psychiatrie citoyenne se tiendrait
                              des actions, expériences et structures permettant le        au Québec, nos collaborateurs français ayant accepté
                              rétablissement et la pleine citoyenneté des personnes       de changer le nom de l’événement (de colloque à
                              aux prises avec des problèmes de santé mentale, tout        forum citoyen). Il faut se souvenir que ce voyage
                              en favorisant les rencontres internationales. Cette         d’étude en délégation avait été annoncé à l’Hôpital
                              plateforme offrira aussi un lieu d’échanges autour          Louis-H. Lafontaine lors du tout premier forum citoyen
                              des concepts de la psychiatrie citoyenne, du rétablis-      du 11 novembre 2010. Ainsi, à Québec en novembre
                              sement et de la pleine citoyenneté. L’Hôpital Louis-H.      2012, auront lieu à la fois le 2e Forum citoyen interna-
                              Lafontaine s’inscrit d’ailleurs dans ce mouvement           tional de psychiatrie citoyenne et la première assem-
                              par la promotion d’une vision clinique centrée sur          blée générale du Mouvement international citoyenneté
                              la pleine citoyenneté.                                      et santé mentale. Il est à noter que le tout s’inscrit
                                                                                          également dans le cadre du 16e colloque de l’Associa-
                              L’idée de la mise en place d’un mouvement                   tion québécoise pour la réadaptation psychosociale
                              international fut, à l’origine, évoquée lors du 1er col-    (AQRP). Pour la première fois, ce colloque comportera
                              loque international de psychiatrie citoyenne, qui s’est     un volet international officiel. Mentionnons d’ailleurs
                                      tenu à Besançon en octobre 2010. Une délé-          que la directrice générale de l’AQRP, Mme Diane Harvey,
                                      gation de l’Hôpital, réunissant des utilisateurs    est associée à cette démarche depuis ses débuts.
                                      de services, des représentants des familles,
                                      des cliniciens, chercheurs et gestionnaires,        Le site web du mouvement est déjà accessible,
                                      composaient la délégation d’une quinzaine de        bien qu’en construction: www.pleinecitoyennete.com
                                      personnes. C’est au cours de ce colloque            N’hésitez pas à nous acheminer vos commentaires en
                                      qu’il a été décidé que le 2e Forum citoyen          nous contactant : info@pleinecitoyennete.com



                                                   Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01       05
Entrevue

                         Sur la voie du rétablissement:
                         le modèle encourageant des unités transition orientation



Julie Couture
Agente d’information    L   a planification stratégique 2009-2012 et le dépôt du Plan d’action en santé mentale ont amené
                             l’Hôpital Louis-H. Lafontaine à enclencher une importante démarche analytique dans l’optique de réévaluer
                         l’offre de services actuelle et de définir un plan d’action visant l’actualisation de sa mission de 2e et de 3e lignes.
                         Bilan de cette démarche et plus particulièrement de la mise sur pied des unités transition orientation avec
                         Denise Fortin, directrice générale intérimaire et codirectrice des services cliniques et Diane Dupont, coordon-
                         natrice de projet à la Direction des services cliniques.


                         Julie Couture – Quel a été le point de départ de cette       J.C. – Mais pourquoi ces personnes étaient-elles
                         réflexion sur l’offre de soins et de services ?              encore hospitalisées si elles n’avaient plus besoin de
                                                                                      cette intensité de soins ?
                         Denise Fortin – Trois éléments ont jeté les bases
                         de cette démarche organisationnelle : le Plan d’action       D.D. – On a toujours pensé que cette clientèle n’était
                         en santé mentale, la redéfinition de la mission de l’éta-    pas admissible à une place en centre d’hébergement
                         blissement et la planification stratégique 2009-2012.        et de soins de longue durée (CHSLD), qu’on ne pouvait
                         Dans les trois cas, les conclusions étaient les mêmes :      l’inscrire au mécanisme d’accès de l’Agence. Après
                         il fallait se concentrer sur les soins et services           discussion avec nos partenaires des CSSS, ils nous
                         spécialisés et surspécialisés.                               ont encouragés à présenter des demandes d’accès,
                                                                                      convaincus qu’une grande partie des personnes ciblées
                         J.C. – Une fois l’objectif connu, vous vous y êtes           pourrait bénéficier de places en CHSLD.
                         pris comment ?
                                                                                      D.F. – Sachant cela, on a réexaminé notre clientèle.
                              Diane Dupont – On s’est d’abord interrogé sur           Deux cohortes se sont dessinées : les personnes qui
                              notre clientèle actuelle. Quelle était la clientèle     pourraient être hébergées en CHSLD, une centaine de
Tout le monde
                              hospitalisée, quelles étaient ses caractéristiques,     personnes, et celles dont les besoins ne correspon-
devrait avoir le              ses besoins de soins et l’environnement souhaité.       daient pas à l’offre de soins d’un CHLSD. Ces personnes
droit de vivre et finir ses   Bref, nous souhaitions dresser les profils de la        présentent une symptomatologie de santé mentale
jours dignement dans un       clientèle.                                              importante, bien que stabilisée, sans toutefois vivre
« chez soi » chaleureux,                                                              une perte d’autonomie importante. Elles ne nécessitent
sécuritaire et sécurisant.    D.F. – L’évaluation de notre clientèle nous a per-      donc pas, pour autant, une offre de soins active comme
                              mis de poser un nouveau regard sur ce qu’on fait,       celle d’un hôpital. Cette cinquantaine de personnes
                              sur notre clientèle et leurs besoins et, surtout, de    pourraient, grâce à des discussions avec l’Agence,
                              le faire de façon objective.                            profiter de places dans un nouveau créneau d’héberge-
                                                                                      ment : l’hébergement de santé mentale longue durée.
                         J.C. – Quelles ont été les conclusions de cet exercice ?

                         D.F. – La définition des profils des besoins de notre
                                                                                         Quatre unités ont été créées à l’Hôpital Louis-H.
                         clientèle hospitalisée a permis d’identifier une centaine
                                                                                         Lafontaine à l’été 2011, regroupant une centaine
                         personnes dont les caractéristiques, en termes de
                                                                                         de personnes avec une condition psychiatrique
                         santé mentale et de santé physique, ne correspon-
                                                                                         stabilisée, afin de les préparer à une transition
                         daient pas à la celles de la clientèle d’un établissement
                                                                                         progressive vers des ressources de longue durée,
                         de santé mentale spécialisé et surspécialisé. Leurs
                                                                                         comme tout autre citoyen en perte d’autonomie
                         besoins s’apparentaient davantage à ceux comblés par
                                                                                         qui a accès à un CHSLD. L’approche « milieu de vie »
                         un établissement d’hébergement de longue durée. Ils
                                                                                         guide les services prodigués à ces patients devenus
                         avaient davantage besoin d’un milieu de vie sécuritaire
                                                                                         des « résidents », un véritable défi d’adaptation
                         et sécurisant que d’un milieu hospitalier, avec l’inten-
                                                                                         pour les équipes.
                         sité de soins qui y est associée.




                                    06        Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
D.D. – Je crois que l’intensité d’une unité de soins dans
                                                                                                      un hôpital, à long terme, ce n’est pas l’idéal. Une fois
                                                                                                      stabilisés, les gens n’ont plus simplement besoin d’un
                                                                                                      lit et de soins, ils ont besoin d’un chez soi paisible,
                                                                                                      réconfortant et sécurisant. Un milieu de vie paisible et
                                                                                                      respectueux de leur état de santé et de leurs besoins.

                                                                                                      D.F. – Effectivement ! Vieillir et mourir dans une
                                                                                                      chambre partagée avec deux ou même trois autres pa-
                                                                                                      tients, ça ne devrait pas exister. Tout le monde devrait
Diane Dupont, coordonnatrice de projet à la Direction des services cliniques et Denise Fortin,
                                                                                                      avoir le droit de vivre et finir ses jours dignement dans
directrice générale intérimaire et codirectrice des services cliniques.
                                                                                                      un « chez soi » chaleureux, sécuritaire et sécurisant.

                                                                                                      J.C. – Pour les équipes qui travaillent sur ces unités,
                                        J.C. – Une fois les besoins de cette clientèle identifiés,    c’est tout un changement.
                                        leur regroupement en deux cohortes, l’étape suivante
                                        c’est l’attente des places et le transfert ?                  D.D. – C’est une grosse transition ! On a revu les plans
                                                                                                      d’effectifs, l’organisation du travail, l’approche d’inter-
                                        D.F. – Non. Pour ces personnes, l’hospitalisation             vention, la gouverne médicale. L’équipe est mainte-
                                        dure depuis des années. Ils sont habitués au lieu, aux        nant responsable de préparer la clientèle à son futur
                                        équipes, aux façons de faire. Les unités, c’est, avant        milieu de vie en lui offrant un milieu inspiré de ce qu’ils
                                        tout, un environnement propice à leur adaptation,             vivront en CHSLD ou en hébergement santé mentale.
                                        pour leur faire découvrir ce à quoi va ressembler leur        Ça touche beaucoup les équipes traitantes des UTO,
                                        nouveau milieu et les y préparer. La clientèle a été          mais ça touche aussi tous les services qui gravitent
                                        regroupée sur quatre unités en fonction de leurs pro-         autour des unités : les loisirs, activités de soins spiri-
                                        fils. L’idée, c’est vraiment de permettre à ces personnes     tuels, la présence de bénévoles, etc.
                                        et à leur famille de s’adapter à un milieu de soins qui se
                                        rapproche le plus possible de leur futur milieu de vie.       D.F. – Il ne faut pas perdre de vue que si les per-
                                                                                                      sonnes hospitalisées dans ces unités y sont depuis
                                        J.C. – C’est ce que vous appelez les unités transition        des années et s’y sont habituées, c’est la même chose
                                        orientation (UTO) ?                                           pour les équipes. Elles y travaillent depuis longtemps
                                                                                                      et sont, elles aussi, habituées à une façon de faire. Il
                                        D.D. – Oui. Transition orientation justement en               s’agit d’une transition significative pour elles et voilà
                                        raison de cette mission que poursuivent ces unités et         pourquoi il est primordial de les soutenir afin qu’elles
                                        les équipes qui y travaillent, c’est-à-dire préparer les      soient le mieux outillées possible afin d’assumer leurs
                                        personnes et leur famille à cette étape importante            nouvelles responsabilités.
                                        que sera, dans les mois, années à venir, leur transfert
                                        vers un nouveau milieu de vie plus adapté à leurs             J.C. – Une fois cette clientèle transférée dans un
                                        besoins et réalités.                                          CHSLD ou en hébergement santé mentale, qu’advien-
                                                                                                      dra-t-il des UTO ?
                                        J.C. – Vous parlez beaucoup de milieu de vie,
                                        en quoi ça consiste ?                                         D.F. – Suivant les transferts de clientèle, ces quatre
                                                                                                      unités seront graduellement fermées. Cela permettra
                                        D.F. – Les personnes qui sont hospitalisées pour une          de redéployer les intervenants, de rehausser les unités
                                        courte période ont besoin de soins, d’une prise en            de traitement et de réadaptation intensive et de déve-
                                        charge active de l’équipe traitante. C’est ce qui est         lopper de nouveaux services inspirés des meilleures
                                        offert par un hôpital. Tout est pensé en conséquence :        pratiques. La mise sur pied et, ultimement la fermeture
                                        l’environnement, les équipes, la présence médicale,           de ces unités, c’est un passage stratégique nécessaire
                                        l’offre de services, l’aménagement des unités, etc.           pour la poursuite de notre mission. D’un côté, c’est
                                        Or, pour les personnes qui sont hospitalisées pour            la fin de l’hébergement à l’Hôpital mais c’est aussi le
                                        une longue période, voire qui le seront jusqu’à la fin        début d’un nouveau mandat pour l’établissement; celui
                                        de leurs jours, l’hôpital devient malheureusement             de répondre aux besoins d’une clientèle de plus en
                                        une sorte de « chez soi ». Leur chambre devient leur          plus complexe grâce à des services de pointe en santé
                                        maison ; leur unité, leur quartier, et les autres per-        mentale, des traitements novateurs.
                                        sonnes hospitalisées sur la même unité et leur équipe
                                        traitante, leur communauté.                                   J.C. – Mesdames, merci !




                                                                   Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01    07
Le plaisir de la découverte
                         Journée annuelle de la recherche
                         du Centre de recherche Fernand-Seguin



Catherine Dion
Agente d’information –
                         C’    est sous ce thème rassembleur que se sont réunis, le 10 mai, les chercheurs et étudiants du centre de
                               recherche. Élément souvent déclencheur d’une carrière en recherche, le plaisir de la découverte demeure
                         aujourd’hui encore au cœur du quotidien des chercheurs, leur motivation profonde. Les nombreux thèmes qui
relations médias         ont été abordés témoignent d’ailleurs du dynamisme qui les animent. En effet, malgré les nombreux impératifs
                         qui caractérisent leur quotidien, obtention de financement, publication d’articles scientifiques, diffusion des
                         résultats et gestion d’équipe, leurs compétences et leur productivité sont toujours dignes de mention. Cet évé-
                         nement a permis aux chercheurs et étudiants réunis de souligner l’originalité des découvertes et la diversité
                         des recherches effectuées au centre de recherche.

                         Récipiendaires                                                Younes Zerouali – Prix Coup de cœur pour une présen-
                         Julie St-Laurent – 1 prix de la meilleure présentation
                                             er
                                                                                       tation orale ou par affiche offert par l’Association des
                         orale ou par affiche offert par les Fonds de la recherche     étudiants et étudiantes en recherche en santé mentale
                         en santé du Québec. Shireen Sindi – 2e prix de la meil-
                         leure présentation orale ou par affiche offert                Bourses Fernand-Seguin
                         par le Centre de recherche Fernand-Seguin.                    À l’occasion de cette journée, le Centre de recherche
                         Marie-France Marin – 3e prix de la meilleure présen-          a dévoilé les noms des récipiendaires des bourses de
                         tation orale ou par affiche offert par la Fondation de        mérite 2012. Ainsi, neuf étudiants exceptionnels de
                         l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. Valérie Perreault –            l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, de l’Hôpital Rivière-des-
                         Prix de la meilleure présentation orale ou par affiche        Prairies et de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal ont
                         réalisée par un étudiant dont le thème de recherche           été récompensés pour la qualité de leurs travaux et
                         porte sur les maladies mentales offert par l’Univer-          leur engagement à l’égard de la recherche. La remise
                         sité de Montréal. Myra Gravel-Crevier – Prix de la            de ces bourses d’études est rendue possible grâce au
                         meilleure présentation orale ou par affiche réalisée par      soutien des Fondations de l’Hôpital Louis-H. Lafon-
                         un étudiant dont le thème de recherche porte sur les          taine, de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal et Les
                         maladies mentales offert par la Fondation des maladies        petits trésors de l’Hôpital Rivière-des-Prairies.
                         mentales. Sébastien Brouillette-Alarie – Prix de la
                         meilleure présentation orale ou par affiche réalisée          Notons que des bourses ont été remises, pour
                         par un étudiant dont le thème de recherche porte sur          la maîtrise, à : Josiane Bourque, Karine Charbonneau,
                         la psychiatrie légale offert par la Fondation de l’Institut   Isabelle Simard et Marie-Pier Lord.
                         Philippe-Pinel de Montréal. Valérie Courchesne –
                         Prix de la meilleure présentation orale ou par affiche        Pour le doctorat à : Marie-France Marin, Myra Gravel-
                         réalisée par un étudiant dont le thème de recherche           Crevier, Valérie Perreault et Younes Zerouali.
                         porte sur la pédopsychiatrie et les troubles neuro-
                         développementaux offert par la Fondation de                   Enfin, la Bourse Robert-Élie a été décernée à
                         l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Marie-Hélène Goulet et        Robert-Paul Juster. Cette bourse vise à récompenser
                         Nathalie Baba – Prix de la meilleure présentation orale       le dévouement d’un étudiant qui réussit très bien sur
                         ou par affiche réalisée par un étudiant dont le thème         le plan académique, s’implique dans la vie étudiante
                         de recherche porte sur les psychoses offert par la            et scientifique du centre et travaille au partage de
                         Société québécoise de la schizophrénie.                       connaissances avec le grand public.



                                        Le plaisir de la découverte…

                                        Découvrez la passion qui anime les chercheurs et les étudiants du Centre de recherche
                                        Fernand-Seguin en visionnant les capsules vidéos « Moi j’ai découvert que… » disponibles
                                        au www.hlhl.qc.ca/recherche/moijaidecouvertque.html

                                        Ce projet inspirant a été réalisé par Koma Films, en collaboration avec la chercheure
                                        Aline Drapeau et Catherine Dion du Service des communications.



                                    08            Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
Un colloque et une conférence publique
                         Les hauts et les bas
                         du trouble bipolaire



Catherine Dion
                         L a journée scientifique « Sensations fortes : les hauts et les bas du trouble bipolaire », qui s’est tenue le
                            16 février dernier à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, a réuni plus de 170 chercheurs, étudiants et cliniciens.
                         Ce fut l’occasion pour les participants de réfléchir et d’échanger à propos de la gestion du trouble bipolaire
Agente d’information –   aux niveaux physiologique, psychosocial et pharmacologique et de s’inspirer des projets novateurs présentés
relations médias         par des experts.



                         Dans le cas des troubles bipolaires, la sensibilisation,        a mis en lumière le lien de complicité entre l’usager,
                         la prévention et l’intervention précoce revêtent une            les professionnels et la famille élargie.
                         importance capitale. « Prendre un moment pour
                         échanger sur les meilleures pratiques d’interventions           Au programme également, un concours d’affiches
                         multidisciplinaires pour traiter le trouble bipolaire           scientifiques est venu ponctuer cette journée
                         est primordial » a expliqué en introduction                     décidément très rythmée.
                         Dre Valérie Tourjman, psychiatre au Programme des
                         troubles anxieux et de l’humeur de l’Hôpital Louis-H.
                         Lafontaine et membre du comité organisateur.
                         « Ce problème de santé mentale peut avoir d’impor-
                         tantes conséquences pour les personnes qui en sont
                         atteintes et leurs proches. Il peut mener à l’isolement,
                         à des faillites, à l’hospitalisation, à la judiciarisation et
                         même au suicide. »

                         Des conférenciers de renom étaient invités, parmi
                                                                                         Dans l’ordre habituel : Dr Serge Beaulieu de l’Institut universitaire
                         lesquels Dr Serge Beaulieu, de l’Institut universitaire         en santé mentale Douglas, Dr Pierre Blier de l’Université d’Ottawa,
                         en santé mentale Douglas, Dr Lakshmi N. Yatham, de              Dre Valérie Tourjman et Dr Lakshmi N. Yatham de l’Université de la
                         l’Université de la Colombie-Britannique, Dr Pierre Blier,       Colombie-Britannique.

                         de l’Université d’Ottawa, Mark Ellenbogen, de
                         l’Université Concordia et Dre Marie-Josée Poulin de
                         l’Institut universitaire en santé mentale de Québec.

                         Enjeux du trouble bipolaire, importance de l’interven-
                         tion précoce, aspects pharmacologiques, impact de
                         l’environnement familial, dépistage et diagnostic,
                         santé globale… plusieurs perspectives et avancées
                         associant la recherche et la pratique ont été présen-
                         tées et ont suscité de fructueux échanges. De plus, le          Frère Joseph-M. Dubé, curé de la paroisse Saint-Donat, Dre Marie-
                                                                                         Josée Poulin de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec,
                         témoignage d’Alain Métivier, pair aidant, accompagné            Dre Valérie Tourjman, Mark Ellenbogen de l’Université Concordia
                         de Frère Joseph-M. Dubé de la Paroisse Saint-Donat,             et Alain Métivier, pair aidant.




                         Conférence grand public de Michel Mpambara

                         Le colloque a été clôturé en soirée par une conférence publique de l’artiste Michel Mpambara. Illustrant son
                         propos de nombreuses anecdotes, l’humoriste, qui souffre de ce trouble, a généreusement partagé son vécu
                         de la maladie et prodigué de nombreux conseils à l’assistance. Comme à chaque fois qu’une vedette parle
                         publiquement de son expérience de la maladie mentale, ce témoignage émouvant et drôle a pleinement
                         joué son rôle pour vaincre les préjugés.

                         Plus de 160 personnes ont assisté à cette conférence.



                                                Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01            09
Stress post-traumatique :
réparer l’irréparable ?

L e 8 mai dernier, dans le cadre de la Semaine de la santé mentale, Line Perreault,
   psychiatre des Forces canadiennes, Salima Mamodhoussen, psychologue des Forces cana-
diennes et Pierre Trépanier, ex-militaire et bénévole du Programme soutien social – blessures
de stress opérationnel, ont donné une conférence sur le thème « réparer l’irréparable ».

Cette conférence aura notamment permis aux 120 participants présents d’aborder les
thèmes des blessures morales, de la résilience, de l’adaptation au stress et de réparation, en           La douleur, c’est dans la tête. Suffit d’arrêter
plus de connaître les facteurs de risque et de protection et de se familiariser aux conditions        d’y penser et le mal passera de lui-même. » Vous
auxquelles font face les militaires durant les missions.                                              avez certainement déjà entendu ça quelque part.
                                                                                                      C’est assez répandu de penser que la douleur est
En plus des présentations de Line Perreault et Salima Mamodhoussen, les participants ont              psychologique, ou « entre les deux oreilles », et non
fort apprécié le témoignage de Pierre Trépanier et le récit de ses expériences de missions.           pas physique. Réalité, légende ou idée reçue, faut-il
                                                                                                      rompre avec cette perception ?
• Line Perreault a complété sa psychiatrie à l’Université de Montréal. Elle œuvre parti-
culièrement auprès des militaires atteints de stress post-traumatique et d’autres probléma-           Ce sont les questions auxquelles ont répondu
tiques liées à leur déploiement.                                                                      les conférenciers invités à la journée scientifique
                                                                                                      « La douleur de la tête au pied » organisée le
• Salima Mamodhoussen est graduée en psychologie de l’Université McGill, a complété                   vendredi 23 mars par le Centre de recherche
son doctorat en psychologie clinique à l’Université de Montréal et son post-doctorat en               Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.
collaboration avec l’Université Laval et l’Université de Montréal. Elle travaille présentement        Cet événement a été l’occasion, pour les 120 clini-
comme psychologue à la clinique médicale de la base militaire de Longue-Pointe.                       ciens, chercheurs et étudiants réunis, de discuter
                                                                                                      des bases neurophysiologiques de la douleur et des
• Pierre Trépanier s’est enrôlé en 1980 à titre d’homme d’équipage blindé. Il a tout                  facteurs psychologiques qui l’influencent.
d’abord été affecté au 12e Régiment blindé du Canada de Valcartier. Il a participé à des mis-         De plus, les participants ont pu en apprendre plus
sions à Chypre, en Allemagne, à Oka (lors de la crise) et en Yougoslavie. En 2004, il devient         sur la façon dont la douleur se vit chez certaines
bénévole pour le programme OSISS (Soutien social - blessures de stress opérationnel) et               populations psychiatriques et sur les traitements
est, depuis 2006, coordonnateur de soutien pour les pairs. Depuis 2006, il a participé à sept         pharmacologiques et non-pharmacologiques qui y
décompressions à Chypre, dans le cadre du retour des troupes d’Afghanistan.                           sont associés.

                                                                                                      Chacun a pu retirer un enseignement profitable
                                                                                                      des excellentes présentations des conférenciers.
                                                                                                      Dre Aline Boulanger pour sa part, a démontré que
Chambre noire,                                                                                        la douleur a des causes réelles et que ce n’est pas une
lumière sur la santé mentale                                                                          fiction de l’esprit, les causes physiologiques existent.
                                                                                                      Parmi les causes physiologiques, Édouard Kouasssi

D    ans le cadre de la Semaine de la santé mentale 2012, l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
     a organisé un concours photos sur le thème « Chambre noire, lumière sur la santé
mentale ». Ce concours, ouvert à tous les photographes amateurs ou professionnels, s’est
                                                                                                      a présenté plus particulièrement des phénomènes
                                                                                                      inflammatoires. Pierre Rainville a pris le contrepied, dé-
                                                                                                      montrant que les causes psychologiques peuvent avoir
révélé un franc succès, plus de 70 personnes ayant soumis une photo. Les photos sélection-            une profonde influence sur la perception de la douleur.
nées ont fait l’objet d’un vote populaire lors de deux expositions : l’une virtuelle, via notre       Un bon exemple d’interaction complexe entre les
site web, et l’autre grand public, au Centre d’enseignement Dr Frédéric-Grunberg.                     facteurs physiologiques et psychologiques a été illustré
                                                                                                      par Serge Marchand avec le syndrome de la fibromyal-
Le jury, formé du Dr J. André Luyet, chef du département de psychiatrie et codirecteur                gie. La composante psychologique a un fort impact sur
des services cliniques, de Mme Lorraine Palardy, directrice des Impatients, de M. Bernard             la qualité de vie et les capacités fonctionnelles entre
Saulnier, utilisateur de services, blogueur et écrivain, et de Biz, de Loco Locass, a également       autres celle de retourner au travail, c’est ce que Marc
primé l’une des photos soumises. Voilà donc une activité qui sera fort probablement reprise           Corbière a démontré. Finalement, Stéphane Potvin
au cours des prochaines années.                                                                       a exposé comment l’interaction entre les facteurs
                                                                                                      psychologiques et physiologiques pouvaient causer
                                                                                                      une réaction de nonchalance ou d’indifférence face à la
                                                                                                      douleur, dans des cas comme celui de la schizophrénie.

                                                                                                      Et comme a conclu Dre Valérie Tourjman, directrice
                                                                                                      de l’Unité biopharmaceutique du Centre de recherche
                                                                                                      Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine,
                                                                                                      de cette journée instructive, on retiendra que pour
                                                                                                      les interventions en santé mentale, il est essentiel
                                                                                                      d’intégrer les volets physiologique et psychologique
                                                                                                      à nos pratiques.
    Photo de Catherine E. Roy        Photo de Ricardo Lassala         Photo de Guylaine Bellerose
      prix du vote internet            prix du vote du public                  prix du jury


                                                10
                                               010          Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
5 ans, ça se fête 
                                                     !
       Le 7 juin dernier, le Centre d’étude sur le trauma du Centre de recherche Fernand-Seguin de                 Un nouvel outil pour
       l’Hôpital Louis-H. Lafontaine fêtait ses cinq ans d’existence. Plus de 50 personnes ont répondu             observer et agir avant
       à l’invitation de Stéphane Guay et André Marchand, tout deux fondateurs et respectivement
       directeur et codirecteur du Centre. Ensemble, ils ont pu célébrer les réussites et les décou-
                                                                                                                   la psychose
       vertes de cette équipe dynamique.

       À cette occasion, le tout nouveau site web plusqu1souvenir.ca a été dévoilé. Avec un design
                                                                                                                   L  a Société québécoise de la
                                                                                                                       schizophrénie a récemment
                                                                                                                   développé un site web bilingue afin
       dynamique et chaleureux, ce site fournit des réponses aux questions que peuvent se poser les                d’aider au dépistage précoce des signes
       personnes souffrant d’un état de stress post-traumatique ainsi que leurs proches.                           avant-coureurs de la psychose et ainsi de
                                                                                                                   contribuer à réduire ses effets néfastes.
                                                                                                                   Sous forme de questionnaire, il permet
       Trois de nos chercheurs dans le top 10                                                                      à ceux et celles qui s’inquiètent pour la
                                                                                                                   santé mentale d’un proche de valider

      D   ans la liste des 10 chercheurs de l’Université de Montréal les plus cités dans
          les médias, les nôtres font excellentes figures ! En effet, Marie-France Marin,
       Laurent Mottron et Marc Lavoie se démarquent avec un total de 669 mentions dans les
                                                                                                                   leurs observations. Le questionnaire
                                                                                                                   s’accompagne de bulles d’information,
                                                                                                                   de références de soutien, et d’une
       médias pour l’année 2011 :                                                                                  recommandation de suivi quant à
                                                                                                                   la nécessité de poursuivre des
       Marie-France Marin (1), doctorante au Département de physiologie et chercheuse au                           démarches auprès d’intervenants ou
 1     Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, Centre d’études sur le                 de professionnels de la santé.
       stress humain : atténuation des souvenirs stressants par la diminution du taux de cortisol (354             www.refer-o-scope.com
       mentions).

       Laurent Mottron (2), du Département de psychiatrie et du Centre d’excellence en troubles
       envahissants du développement : contribution intellectuelle des autistes à l’avancement des
       connaissances sur cette maladie, Hôpital Rivière-des Prairies (246 mentions).

 2     Marc Lavoie (3), du Département de psychiatrie et du Centre de recherche Fernand-Seguin                     Les hommes sont
       de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine : thérapie cognitivo-comportementale pour traiter les tics                 plus susceptibles d’avoir
       dans le syndrome de Gilles de la Tourette (69 mentions).                                                    un souvenir précis
       À cette liste, il convient d’ajouter Sonia Lupien, du Département de psychiatrie et du Centre
                                                                                                                   des expériences
       de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, qui a dirigé les travaux de                   désagréables
       Robert-Paul Juster (Université McGill) sur la diminution du taux de cortisol comme symp-
 3
       tôme annonciateur de l’épuisement professionnel (100 mentions).
                                                                                                                   S  elon une recherche, entreprise au
                                                                                                                      Centre de recherche Fernand-Seguin
                                                                                                                   de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et publiée
       Bravo à tous !
                                                                                                                   dans l’International Journal of Psycho-
                                                                                                                   physiology, le souvenir qu’une femme
                                                                                                                   conserve d’une expérience déplaisante
                                                                                                                   et émotionnellement intense est moins
                                                                                                                   susceptible d’être précis que celui
                                                                                                                   d’un homme.
Les scientifiques doivent cesser de centrer leurs travaux
sur les déficits des autistes                                                                                      « Il existe très peu d’études ayant examiné


S
                                                                                                                   comment le caractère affectif et l’intensi-
   elon un article provocateur publié en novembre dernier à l’invitation du journal Nature par le
                                                                                                                   té émotionnelle influencent les souvenirs
   professeur Laurent Mottron, du Centre d’excellence en troubles envahissants du développement de
                                                                                                                   de manière indépendante l’une de l’autre,
l’Université de Montréal, nous devons cesser d’assimiler la structure cérébrale différente des personnes
                                                                                                                   c’est-à-dire le degré d’attirance ou de
atteintes d’autisme à une déficience. Nombre de personnes autistes – pas uniquement les « savants »
                                                                                                                   répulsion que nous éprouvons envers une
– possèdent en effet des qualités et des habiletés qui pourraient surpasser celles de personnes non
                                                                                                                   expérience et l’intensité émotive qu’elle
autistes. « Des données récentes et ma propre expérience indiquent qu’il est temps de commencer à
                                                                                                                   suscite », déclare Marc Lavoie, auteur
considérer l’autisme comme un avantage dans certaines sphères », a déclaré le professeur Mottron, qui
                                                                                                                   principal de cette étude et professeur au
est aussi chercheur au Centre de recherche Fernand-Seguin, site Hôpital Rivière-des-Prairies.
                                                                                                                   Département de psychiatrie de l’Univer-
                                                                                                                   sité de Montréal. « Notre test consistait
L’équipe de recherche du professeur Mottron, tout comme d’autres chercheurs, a fermement établi
                                                                                                                   à présenter des photographies aux par-
et répliqué les habiletés et, parfois, les supériorités des personnes autistes dans de multiples activités
                                                                                                                   ticipants. Nous avons d’abord découvert
cognitives, notamment la perception et le raisonnement. Son groupe comprend plusieurs personnes
                                                                                                                   que les photographies émotionnellement
autistes, et l’intégration de l’une d’entre elles, Michelle Dawson, représente une réussite particulière.
                                                                                                                   intenses interféraient avec la capacité des
Madame Dawson apporte des contributions importantes à notre compréhension de sa condition
                                                                                                                   femmes à déterminer si elles les avaient
autistique par son travail et son jugement. « Michelle a mis au défi ma compréhension scientifique
                                                                                                                   vues dans le passé. Ensuite, nous avons
de l’autisme », a expliqué Laurent Mottron. Par exemple, Michelle interprète les forces des autistes
                                                                                                                   observé que les femmes possédaient des
comme la manifestation d’une authentique intelligence plutôt que d’une sorte de ruse cérébrale qui
                                                                                                                   souvenirs plus précis des expériences
leur permettrait d’effectuer des tâches intelligentes sans les comprendre véritablement. « Je suis surpris
                                                                                                                   agréables que les hommes. Par contre,
que, pendant des décennies, les scientifiques aient évalué l’amplitude du retard mental en se fondant
                                                                                                                   l’intensité des émotions, qu’elles soient
sur des tests inappropriés et sur une mauvaise interprétation des forces des personnes autistes »,
                                                                                                                   agréables ou désagréables, a pour effet
a-t-il ajouté.
                                                                                                                   d’améliorer la mémoire des hommes. »
Plus de détails au www.nouvelles.umontreal.ca
                                                                                                                   Suite au www.hlhl.qc.ca/recherche



                                                           Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01           011
                                                                                                              11
Le processus de transfert en
première ligne retenu parmi les
meilleures pratiques d’affaires au
Salon annuel du mouvement
québécois de la qualité

E   n novembre 2011 avait lieu le salon des meilleures pra-
    tiques d’affaire du mouvement québécois de la qualité
qui se tient à chaque année pour reconnaitre les initiatives
d’amélioration de la qualité au Québec. L’Hôpital Louis-H.
Lafontaine a été retenu pour exposer cette année le projet
d’élaboration du processus de transfert de la clientèle de la
2e ligne à la 1re ligne. L’équipe projet pilotée par Mme Sylvie
Carrière, chef clinico-administratif du programme EIB,
regroupait des professionnels, des gestionnaires de
l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, des représentants des CSSS
partenaires ainsi que des utilisateurs de services.
                                                                           De gauche à droite : France Gélinas, Élise Badey, Sylvie Carrière, Monique Chicoine, Robert Sargent,
                                                                           Najia Hachimi-Idrissi et Sébastien Laroche.




Prevenirautrement.ca :                                     Violence au travail
un nouveau site pour un                                    Ça brasse? Faut que
nouveau centre d’études                                    ça arrête!

L  e Centre de recherche Fernand-Seguin est
    fier d’accueillir le Centre d’études sur les
mesures de contrôle en santé mentale (CEMCSM).
                                                           L’  équipe de chercheurs du Centre d’étude sur le
                                                               trauma de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine mène
                                                           présentement un projet de recherche portant sur
Ce centre d’études, unique en son genre, est dirigé        la prise en charge des victimes d’actes de violence
par la chercheure Caroline Larue et le psychiatre          grave en milieu de travail et des différences entres
Alexandre Dumais. Le centre a débuté ses travaux           les hommes et les femmes à cet égard.
sur l’état de la situation de l’isolement et de la
contention, principalement à l’Hôpital Louis-H.            Bien que ce phénomène concerne de nombreux
Lafontaine. Le centre a comme mission de déve-             travailleurs, très peu de données sont dispo-
lopper des outils de détection du risque d’agressi-        nibles sur les conséquences des actes de violence
vité ainsi que d’élaborer, d’évaluer et d’implanter        grave et l’efficacité des mesures de prévention et
                                                                                                                            Créer des liens pour
des interventions ou programmes visant à réduire           d’intervention, ainsi que sur la manière dont elles              briser des chaînes

                                                                                                                            À
l’utilisation des mesures de contrôle. Il vise aussi       touchent les femmes et les hommes. Ce projet,
                                                                                                                                  Cotounou, au Bénin, la Saint-Camille
à promouvoir la qualité des interventions et la            subventionné par les Instituts de recherche en
                                                                                                                                  réadapte et soigne des gens qui, autre-
sécurité des patients et des intervenants dans le          santé du Canada, se poursuivra cet automne.
                                                                                                                            ment, seraient condamnés à la stigmatisation
domaine des mesures de contrôle en s’appuyant
                                                                                                                            et, littéralement, à l’enchaînement. Mais
sur des données probantes et à faire connaître             Renseignements : Juliette Jarvis, coordonnatrice
                                                                                                                            grâce à la vision et au dévouement d’un être
des mesures alternatives aux mesures de contrôle.          de recherche. jjarvis.cfrs@ssss.gouv.qc.ca
                                                                                                                            exceptionnel, Grégoire Ahongbonon, l’espoir
Renseignements : prevenirautrement.ca
                                                                                                                            renaît…

                                                                                                                            Magnifiquement illustré, ce livre-choc
                                                                                                                            vous fera partager une expérience humaine
                                                                                                                            troublante : celle de Luc Legris et Sylvain Ratel.
                   Félicitations à Philippe Vincent, pharmacien 
                                                               !                                                            En 2009, lors d’un séjour de trois semaines en
                                                                                                                            Afrique auprès des gens de la Saint-Camille,

                   E  n décembre dernier, le Département de pharmacie de l’Hôpital Louis-H.
                      Lafontaine soulignait, avec fierté, que monsieur Philippe Vincent, pharmacien
                   au sein de l’organisation depuis sept ans, avait obtenu la certification de « Board
                                                                                                                            ces deux intervenants de l’Hôpital Louis-H.
                                                                                                                            Lafontaine ont été confrontés à des pratiques
                                                                                                                            ancestrales consistant, entre autres,
                   certified psychiatric pharmacist ».                                                                      à enchaîner les gens affligés de problèmes
                                                                                                                            de santé mentale. Animés par l’espoir de créer
La certification de « Board certified psychiatric pharmacist » est une reconnaissance prestigieuse                          des liens pour briser des chaînes, ils nous
accordée, sur la base de la réussite d’un examen fastidieux, aux pharmaciens qui se spécialisent en                         livrent ici un vibrant témoignage.
psychiatrie. Cet accomplissement professionnel, digne de mention, traduit le niveau d’excellence
élevé dans la pratique de la pharmacie de ces récipiendaires.                                                                                       ***

La préparation à cet examen, qui évalue les connaissances des domaines de soins pharmaceutiques                             Pour se procurer le livre :
en neurologie et en psychiatrie, les soins cliniques, la gestion, l’assurance de la qualité, l’enseigne-                    •	Via le site Web de la librairie Renaud-Bray
ment et la recherche, demande un investissement important des pharmaciens qui s’y soumettent.                               •	Centre de documentation de l’Hôpital
Monsieur Vincent, qui est aussi professeur de clinique à la Faculté de pharmacie de l’Université de                           Louis-H. Lafontaine
Montréal, a obtenu la certification après sept ans de pratique et une année d’études intensives.                            •	Par téléphone, communiquez
                                                                                                                              avec Ginette Morin : 514 251-4000,
Félicitations !                                                                                                               poste 3011



                                                 12
                                                012          Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
Stress post-traumatique :
                                                    les policiers québécois moins
                                                    à risque qu’on pense

                                                    B    ien qu’ils représentent une population à haut
                                                         risque de vivre des événements traumatiques (ET)
                                                    dans le cadre de leur travail, les policiers ne sont pas
                                                    plus susceptibles que la population générale de souf-
                                                    frir d’un état de stress post-traumatique (ÉSPT). C’est
                                                    ce que nous apprend le deuxième volet d’une étude
                                                    originale et inédite publiée par l’Institut de recherche
                                                    Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) sur les facteurs de risque et de protection
                                                    des policiers québécois qui vivent des réactions de stress post-traumatique.

                                                    Cette étude confirme également que les symptômes associés au développement de l’ÉSPT chez
                                                    les policiers peuvent être atténués ou prévenus grâce à des interventions spécifiques et adaptées.
                                                    Ces symptômes sont notamment la dissociation, les réactions émotionnelles et physiques, l’état
                                                    de stress aigu, les symptômes dépressifs et les stratégies émotionnelles de gestion du stress. « En
                                                    intervenant rapidement auprès d’un policier peu après l’ÉT ainsi que dans les semaines qui suivent,
                                                    les chances d’éviter le développement d’un ÉSPT sont meilleures » estime André Marchand, auteur
                                                    principal de l’étude, chercheur au Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafon-
Nouveau livre                                       taine et professeur associé à l’Université de Montréal. « Les facteurs qui sont associés à l’adaptation
                                                    à la suite d’un trauma, comme la personnalité résistante au stress et le soutien social, peuvent, quant
pour améliorer le                                   à eux, être améliorés grâce au développement de stratégies dites préventives à l’intérieur de pro-
traitement des troubles                             grammes de formation du personnel policier », explique monsieur Marchand qui est aussi professeur
obsessionnels-compulsifs                            titulaire au Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal.


L e premier guide clinique pratique sur la
   thérapie basée sur les meilleurs pratiques
pour traiter les personnes souffrant de tous
                                                    En savoir plus : www.hlhl.qc.ca/recherche


types de trouble obsessionnel-compulsif
(TOC) vient d’être publié par des chercheurs
du Centre de recherche Fernand-Seguin.

Intitulé Clinician’s Handbook for Obsessive
Compulsive Disorder, cet ouvrage unique
a été rédigé par les psychologues Kieron
O’Connor et Frédérick Aardema, qui œuvrent
au Centre d’études sur les TOC et les tics
(CETOCT) de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.

Les récentes découvertes sur les troubles
du spectre obsessionnel-compulsif (TOC)
ont démontré que ces troubles étaient
tout d’abord associés à un problème de
raisonnement où la personne déduit de
façon erronée, qu’il y a une raison de douter
d’elle-même malgré ses perceptions et son
sens commun. Selon le modèle basé sur               De gauche à droite : Lise Denis, directrice générale de l’AQESS et, de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine,
la recherche, le doute obsessionnel est la          Catherine Dion, agente d’information – relations médias, Jean Lepage, adjoint au directeur général –
source du trouble, donc le point de départ          communications et Jacques A. Bouchard, agent d’information – édimestre.
de la thérapie. La thérapie basée sur les
inférences est un modèle accessible et              L’Hôpital Louis-H. Lafontaine gagne le
efficace pour tous les types de TOC et elle est     Prix de la communication 2012 de l’AQESS
conçue afin d’aider la personne à reprendre
confiance en ses sens et à se sortir du
doute imaginaire.                                   L  e 24 avril dernier, l’équipe des communications s’est vue décerner, pour une deuxième année
                                                        consécutive, un Prix de la communication de l’AQESS (Association québécoise d’établissements de
                                                    santé et de services sociaux) pour son projet de série télé Maisons de fous (produite par Pixcom et
À travers des illustrations et des cas              diffusée sur TV5) et sa websérie Foliewood.
cliniques inspirés de différents types de TOC,
cet ouvrage unique est conçu comme un               Les membres du jury ont considéré que ces projets avaient fait œuvre utile à l’égard de la lutte aux
manuel et s’adresse autant aux cliniciens,          préjugés en santé mentale et qu’ils avaient généré d’importantes retombées à cet égard. Notons
aux praticiens qu’aux étudiants. Ce livre           d’ailleurs qu’une moyenne de 43 000 auditeurs par émission ont suivi la série télévisée sur TV5 et
associe la théorie à la pratique et porte           que 45 000 visionnements des capsules web ont été dénombrés.
une attention particulière au processus
thérapeutique en détaillant chaque étape            Les Prix de la communication de l’AQESSS visent à reconnaître les meilleurs projets réalisés par les
des rencontres avec le client, en expliquant        équipes de communication des établissements du Québec. Les dossiers de candidature sont évalués
l’approche du début jusqu’à la fin de la thé-       par un jury composé d’experts en communication. Deux prix sont remis au colloque Malades de
rapie et comment prévenir la rechute.               com ; l’un en communication interne et l’autre en communication externe. L’année dernière, la
                                                    candidature de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine avait été primée pour la campagne interne de lavage des
Vous pouvez vous procurer le livre                  mains « Dis-moi comment tu te laves les mains, je te dirai qui tu es ».
via Amazon ou au Centre de documentation
de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine au coût            Dernière heure : Nous apprenions récemment que la série télé « Maisons de fous » est finaliste dans deux catégories
de 40 $.                                            des prix Gémeaux (Meilleure série documentaire et Meilleure réalisation : affaires publiques, série documentaire).




                                                  Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01                013
                                                                                                          13
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  • 1. hlhl.qc.ca Le journal de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine volume 03 numéro 01 journée scientifique du juillet 2012 centre de recherche Le plaisir de la découverte  ! L’intégration sociale au cœur de la pleine citoyenneté
  • 2. Citoyens… avant tout  ! I l y a près de 140 ans, l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, alors désigné Saint-Jean-de-Dieu, accueillait ses premiers patients. Les Sœurs de la Providence s’engageaient auprès du gouvernement du Québec « à recevoir, loger, vêtir et nourrir les personnes idiotes ou qui causent scandale ». Être admis à l’asile correspondait alors à un verdict à vie : on y entrait, mais on y avait bien peu de chances d’en sortir ! Puis, au fil des ans, avec l’évolution de la psychiatrie, on a commencé à obtenir un certain succès dans la lutte à la maladie, notamment avec l’introduction d’une médication efficace. S’amorçait également la réadap- tation et, dans cette foulée, le développement de ressources externes de réadaptation et de « plateaux de travail ». Mais pouvait-on véritablement 03 Instituts québécois de santé mentale parler de réinsertion sociale alors que les personnes étaient suivies par L’Hôpital Louis-H. l’établissement psychiatrique et qu’elles vivaient de nombreuses ruptures (milieu, famille, travail, école, etc.) ? Parce qu’au-delà des bonnes inten- Lafontaine hôte de la tions, il s’agissait de services ségrégés qu’on offrait ainsi aux patients. 1re journée d’étude Voilà pourquoi on évoque aujourd’hui l’approche de pleine citoyenneté, notamment abordée dans les articles de Linda Fortier et Jean-François Pelletier. Ce que l’on vise aujourd’hui, c’est le recours aux 04 L’intégration sociale au cœur mêmes ressources que tous les citoyens, qu’il soit question d’accès aux de la pleine citoyenneté services, aux études, aux loisirs, etc. Parce qu’au-delà de la maladie, les personnes doivent demeurer des citoyens à part entière. 06 Le modèle des unités de transition orientation Bien sûr, nous devons faire le constat que ces personnes font face à un obstacle de taille dans leur démarche d’intégration sociale : les préjugés. Voilà le grand défi qu’il nous faudra surmonter. Il y a à peine 08 Journée annuelle de la recherche trente ans, les personnes handicapées étaient aussi confrontées à l’exclusion et aux préjugés. Mais elles ont mené des luttes pour la recon- 09 Les hauts et les bas du naissance de leurs droits. Des personnes comme Rick Hansen, André Viger trouble bipolaire et Chantal Petitclerc ont démontré à leurs concitoyens qu’une limitation ne constitue en rien un frein au dépassement. Des personnalités bien 10 De choses et d’autres connues, dont Michel Mpambara, Stefie Shock et Clara Hugues mènent actuellement le même combat à l’égard de la maladie mentale, à l’occasion de la Journée Bell Cause pour la cause. Souhaitons-nous collectivement 16 Soirée-bénéfice de la Fondation une évolution rapide des mentalités, parce qu’au-delà des différences, nous sommes tous citoyens ! Photo de couverture : « Le plaisir de la découverte » avec Magali Purcell Lalonde, Valérie Perreault et Marie-Ève St-Pierre-Delorme, étudiantes au Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics du Centre de recherche Fernand-Seguin de Jean Lepage l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. Adjoint au directeur général – communications Courriel : communications.hlhl@ssss.gouv.qc.ca Coordination : Service des communications Direction artistique : Marcel Bélisle * 514 251-4000, poste 2275 Conception de la grille graphique : Quatuor Communication * quatuor.ca Impression : Presse Papiers Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec * ISSN 1920-1656 Mots d’esprit est publié quatre fois l’an par le Service des communications de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. 55% Les opinions exprimées dans ce journal n’engagent que leurs auteurs. © Hôpital Louis-H. Lafontaine
  • 3. Instituts québécois de santé mentale L’Hôpital Louis-H. Lafontaine, hôte de la première journée d’étude L e 21 novembre dernier, l’Hôpital a été l’hôte de la 1re journée d’étude des instituts québécois de santé mentale. Nous avons organisé cette journée en collaboration avec Mme Anne Crocker chercheure et directrice adjointe des Politiques et échanges de connaissances, de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas. Denise Fortin Directrice générale intérimaire L’objectif principal de la journée était de faire un état de Encore aujourd’hui, le stigma associé aux problèmes situation sur les grands enjeux et de réfléchir sur le rôle de santé mentale est lourd de conséquences. À cause des Instituts et de leurs partenaires dans le devenir de la de celui-ci, un trop grand nombre de personnes aux santé mentale au Québec. prises avec des symptômes retardent une demande de consultation aux services spécialisés, perdent leur travail, Pour nourrir nos réflexions, Dr André Delorme a leur logement, en renonçant souvent à faire valoir leurs présenté la suite du plan d’action en santé mentale et la droits, se retrouvent dans des situations de précarité et vision du ministère à l’égard des instituts de santé men- d’isolement qui conduisent souvent à l’exclusion. tale. Drs Howard Chodos et Marie-Josée Fleury ont par la Ce phénomène touche les personnes aux prises avec suite présenté successivement les grands enjeux selon la un problème de santé mentale, mais tout autant leurs Commission de la santé mentale du Canada et ceux qui proches qui eux aussi, sont souvent victimes de seront présentés dans le Rapport du Commissaire qué- discrimination et d’isolement. bécois à la santé et au bien-être, publié dans la prochaine année. Évidemment, il importait de contextualiser ces L’organisation et la prestation des services dans le enjeux dans un environnement plus global et prendre domaine de la santé mentale doit s’assurer de ne pas en compte ceux de l’Organisation mondiale de la santé, entretenir cette chaîne de ruptures sociales. Tous ont présenté par Dr Marc Laporta, responsable du centre reconnu l’importance d’intervenir le plus près possible du collaborateur de l’OMS, section Montréal. milieu de vie de la personne et la nécessité de mobiliser son entourage, pour éviter justement la désinsertion Les conférenciers et les partenaires des instituts présents sociale. Ce mouvement est bien amorcé, mais il peut se à cette journée, soit une cinquantaine de personnes, développer davantage. Des efforts doivent se poursuivre provenaient de différents horizons. Ils témoignaient, par pour que les différentes structures de services tissent un leur diversité, non seulement la richesse des expertises, maillage serré et que la personne ait une libre circulation mais de l’importance de chacun des acteurs sociaux pour à travers les différents niveaux de services, selon ses contribuer à un projet qui favorise le respect des droits et besoins et ce, en toute fluidité. Le champ politique doit libertés des personnes qui font appel aux services offerts être encore plus interpellé pour favoriser le respect des dans le domaine de la santé mentale et fait la promotion droits des individus, lutter contre la stigmatisation et d’une meilleure intégration sociale. Plusieurs enjeux ont garantir des mesures compensatoires nécessaires pour été nommés au cours de cette journée. Soulignons entre offrir une égalité des chances. autres, l’importance du travail en partenariat et spéci- fiquement avec les services de proximité, qui inclut une Cette rencontre aura permis de rappeler l’importance de disponibilité et un soutien aux omnipraticiens ; le déve- la mise en commun des forces vives de différents acteurs loppement de programmes d’intervention plus intégrés québécois, non seulement dans le domaine de la santé à l’égard des problématiques complexes et comorbides mentale mais de tous les espaces de la vie démocratique. et l’accès à des programmes de déjudiciarisation des Ensemble, les instituts et leurs partenaires ont la capacité personnes avec problèmes de santé mentale dans les d’enrichir mutuellement la compréhension des différents systèmes juridiques. L’intervention précoce auprès des enjeux dans l’organisation et la prestation des services jeunes et des groupes à risques, tel que les aînés, est aussi en santé mentale, en vue de maintenir la citoyenneté des un enjeu majeur. Il interpelle les acteurs intersectoriels, personnes. De cette rencontre a émergé l’identification en prenant en compte les différents déterminants de la de projets communs novateurs, qui mobiliseront les santé, la disponibilité des services et l’équité dans l’accès, compétences de chacun et permettront de contribuer les facteurs de pauvreté et d’isolement social, les aspects à l’amélioration de la santé mentale de la population et de la santé physique, et autres. Finalement, la question l’organisation des services. du respect des droits et libertés et de la citoyenneté est identifiée comme un enjeu central et doit mobiliser tous Cette journée fut un franc succès et d’autres journées les acteurs dans la lutte à la stigmatisation. similaires se tiendront au cours des prochains mois. Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 03
  • 4. 2e Forum citoyen L’intégration sociale au cœur de la pleine citoyenneté Linda Fortier Adjointe à la direction des services cliniques J acques se remet d’un épisode psychotique, il voudrait bien se trouver un travail et continuer à vivre dans le quartier de son enfance. Louise est atteinte de schizophrénie, elle a de la difficulté à payer son loyer et aimerait retourner aux études. Voilà deux parcours différents mais qui révèlent un même contexte d’exclusion sociale. Comment pouvons-nous éviter que nos collègues, amis ou proches atteints d’une maladie mentale ne connaissent pareilles ruptures ? Plus de 150 personnes étaient réunis le 16 novembre à adapter des services offerts à l’ensemble des dernier pour répondre à cette question fondamentale citoyens et non plus, développer des services dans le cadre du 2e Forum citoyen en santé mentale. parallèles qui les isolent du reste de la communauté » Cet événement a permis de mobiliser plusieurs parte- conclut madame Fortin. naires de l’Est de Montréal pour partager une vision commune d’une psychiatrie sans rupture favorisant Cette année, le forum citoyen en santé mentale la pleine citoyenneté. a abordé les thèmes qui se rattachent directement à la question de l’intégration sociale : le logement, « Fiers et motivés par le succès du premier forum le travail / étude et le sport / loisir / culture. Ce sont citoyen en 2010, nous avons invité des partenaires les ancrages sociaux auxquels aspirent tous les à faire partie de l’aventure pour l’organisation de ce membres d’une communauté, quelque soit leur état 2e Forum » explique Denise Fortin, directrice générale ou leur statut. Ces trois grands enjeux sont incontour- intérimaire de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et hôte de nables dans la reconnaissance d’une pleine citoyen- ce colloque. « Les personnes aux prises avec un pro- neté et ont été débattus en lien avec l’accessibilité blème de santé mentale doivent pouvoir prendre leur et l’inclusion sociale par différents acteurs clés place comme citoyens au sein de la communauté. Pour provenant du réseau de la santé, des ressources cesser de les exclure, il faut participer à la lutte contre communautaires, du monde municipal et des instances la stigmatisation et supporter l’exercice de leurs droits gouvernementales. et libertés. Il faut continuer d’offrir des services spécia- lisés certes mais, surtout travailler en partenariat avec tous les acteurs de la communauté. Il faut aider Les hôtes de la journée : Dr André Luyet, chef du Départe- ment de psychiatrie et codirecteur des services cliniques et Denise Fortin, directrice générale intérimaire et codirectrice des services cliniques de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. Les panels de discussion en pleine action. 04 Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
  • 5. L’Hôpital Louis-H. Lafontaine membre fondateur du Mouvement international citoyenneté et santé mentale par Jean-François Pelletier et Linda Fortier L e 20 octobre dernier, lors d’une rencontre à Lyon, en France, des représentants de l’Hôpital ont pris part, avec des représentants d’une dizaine Les Instituts de recherche en santé du Canada – IRSC accordent leur de pays, à la fondation du Mouvement international appui aux travaux citoyenneté et santé mentale. Les membres fonda- de Jean-François Pelletier teurs, outre le Québec, sont notamment représentés par la France, la Belgique, la Suisse, les États-Unis, Les IRSC ont récemment accordé une le Bénin et l’Australie. Ce sont des représentants de bourse de recherche en application des l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, avec l’appui financier connaissances à Jean-François Pelletier pour les cinq prochaines années. En tout, de la Direction des affaires intergouvernementales près de 400 000 $ seront octroyés, en plus et de la coopération internationale du ministère de du financement du Fonds de recherche du la Santé et des Services sociaux, qui a convoqué et Québec – Santé. Cette bourse permettra la préparé cette rencontre en profitant de la tenue du poursuite des travaux visant à transformer Congrès des Cinq continents – Effets psychosociaux les pratiques à partir des connaissances expérientielles des utilisateurs de services, de la mondialisation sur la santé mentale : pour une et ce, en vue d’une Stratégie de recherche écologie du lien social. axée sur le patient. Une demande d’enregistrement, si- Ces travaux, qui situent notre établissement gnée sur place par les neuf membres à l’avant-garde à l’égard du développement du conseil d’administration provi- d’une vision collaborative utilisateurs de services / professionnels de la santé dans soire, à été déposée au Registraire une perspective de pleine citoyenneté, des entreprises du Québec, qui a se réalisent en continuité avec ceux du depuis émis les lettres patentes de la Bureau facultaire de l’expertise patient Jean-François nouvelle organisation qui sera basée partenaire de la Faculté de médecine de Pelletier à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. l’Université de Montréal. Le Mouvement international citoyenneté et santé mentale vise à repérer, évaluer, fédérer et inspirer international de psychiatrie citoyenne se tiendrait des actions, expériences et structures permettant le au Québec, nos collaborateurs français ayant accepté rétablissement et la pleine citoyenneté des personnes de changer le nom de l’événement (de colloque à aux prises avec des problèmes de santé mentale, tout forum citoyen). Il faut se souvenir que ce voyage en favorisant les rencontres internationales. Cette d’étude en délégation avait été annoncé à l’Hôpital plateforme offrira aussi un lieu d’échanges autour Louis-H. Lafontaine lors du tout premier forum citoyen des concepts de la psychiatrie citoyenne, du rétablis- du 11 novembre 2010. Ainsi, à Québec en novembre sement et de la pleine citoyenneté. L’Hôpital Louis-H. 2012, auront lieu à la fois le 2e Forum citoyen interna- Lafontaine s’inscrit d’ailleurs dans ce mouvement tional de psychiatrie citoyenne et la première assem- par la promotion d’une vision clinique centrée sur blée générale du Mouvement international citoyenneté la pleine citoyenneté. et santé mentale. Il est à noter que le tout s’inscrit également dans le cadre du 16e colloque de l’Associa- L’idée de la mise en place d’un mouvement tion québécoise pour la réadaptation psychosociale international fut, à l’origine, évoquée lors du 1er col- (AQRP). Pour la première fois, ce colloque comportera loque international de psychiatrie citoyenne, qui s’est un volet international officiel. Mentionnons d’ailleurs tenu à Besançon en octobre 2010. Une délé- que la directrice générale de l’AQRP, Mme Diane Harvey, gation de l’Hôpital, réunissant des utilisateurs est associée à cette démarche depuis ses débuts. de services, des représentants des familles, des cliniciens, chercheurs et gestionnaires, Le site web du mouvement est déjà accessible, composaient la délégation d’une quinzaine de bien qu’en construction: www.pleinecitoyennete.com personnes. C’est au cours de ce colloque N’hésitez pas à nous acheminer vos commentaires en qu’il a été décidé que le 2e Forum citoyen nous contactant : info@pleinecitoyennete.com Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 05
  • 6. Entrevue Sur la voie du rétablissement: le modèle encourageant des unités transition orientation Julie Couture Agente d’information L a planification stratégique 2009-2012 et le dépôt du Plan d’action en santé mentale ont amené l’Hôpital Louis-H. Lafontaine à enclencher une importante démarche analytique dans l’optique de réévaluer l’offre de services actuelle et de définir un plan d’action visant l’actualisation de sa mission de 2e et de 3e lignes. Bilan de cette démarche et plus particulièrement de la mise sur pied des unités transition orientation avec Denise Fortin, directrice générale intérimaire et codirectrice des services cliniques et Diane Dupont, coordon- natrice de projet à la Direction des services cliniques. Julie Couture – Quel a été le point de départ de cette J.C. – Mais pourquoi ces personnes étaient-elles réflexion sur l’offre de soins et de services ? encore hospitalisées si elles n’avaient plus besoin de cette intensité de soins ? Denise Fortin – Trois éléments ont jeté les bases de cette démarche organisationnelle : le Plan d’action D.D. – On a toujours pensé que cette clientèle n’était en santé mentale, la redéfinition de la mission de l’éta- pas admissible à une place en centre d’hébergement blissement et la planification stratégique 2009-2012. et de soins de longue durée (CHSLD), qu’on ne pouvait Dans les trois cas, les conclusions étaient les mêmes : l’inscrire au mécanisme d’accès de l’Agence. Après il fallait se concentrer sur les soins et services discussion avec nos partenaires des CSSS, ils nous spécialisés et surspécialisés. ont encouragés à présenter des demandes d’accès, convaincus qu’une grande partie des personnes ciblées J.C. – Une fois l’objectif connu, vous vous y êtes pourrait bénéficier de places en CHSLD. pris comment ? D.F. – Sachant cela, on a réexaminé notre clientèle. Diane Dupont – On s’est d’abord interrogé sur Deux cohortes se sont dessinées : les personnes qui notre clientèle actuelle. Quelle était la clientèle pourraient être hébergées en CHSLD, une centaine de Tout le monde hospitalisée, quelles étaient ses caractéristiques, personnes, et celles dont les besoins ne correspon- devrait avoir le ses besoins de soins et l’environnement souhaité. daient pas à l’offre de soins d’un CHLSD. Ces personnes droit de vivre et finir ses Bref, nous souhaitions dresser les profils de la présentent une symptomatologie de santé mentale jours dignement dans un clientèle. importante, bien que stabilisée, sans toutefois vivre « chez soi » chaleureux, une perte d’autonomie importante. Elles ne nécessitent sécuritaire et sécurisant. D.F. – L’évaluation de notre clientèle nous a per- donc pas, pour autant, une offre de soins active comme mis de poser un nouveau regard sur ce qu’on fait, celle d’un hôpital. Cette cinquantaine de personnes sur notre clientèle et leurs besoins et, surtout, de pourraient, grâce à des discussions avec l’Agence, le faire de façon objective. profiter de places dans un nouveau créneau d’héberge- ment : l’hébergement de santé mentale longue durée. J.C. – Quelles ont été les conclusions de cet exercice ? D.F. – La définition des profils des besoins de notre Quatre unités ont été créées à l’Hôpital Louis-H. clientèle hospitalisée a permis d’identifier une centaine Lafontaine à l’été 2011, regroupant une centaine personnes dont les caractéristiques, en termes de de personnes avec une condition psychiatrique santé mentale et de santé physique, ne correspon- stabilisée, afin de les préparer à une transition daient pas à la celles de la clientèle d’un établissement progressive vers des ressources de longue durée, de santé mentale spécialisé et surspécialisé. Leurs comme tout autre citoyen en perte d’autonomie besoins s’apparentaient davantage à ceux comblés par qui a accès à un CHSLD. L’approche « milieu de vie » un établissement d’hébergement de longue durée. Ils guide les services prodigués à ces patients devenus avaient davantage besoin d’un milieu de vie sécuritaire des « résidents », un véritable défi d’adaptation et sécurisant que d’un milieu hospitalier, avec l’inten- pour les équipes. sité de soins qui y est associée. 06 Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
  • 7. D.D. – Je crois que l’intensité d’une unité de soins dans un hôpital, à long terme, ce n’est pas l’idéal. Une fois stabilisés, les gens n’ont plus simplement besoin d’un lit et de soins, ils ont besoin d’un chez soi paisible, réconfortant et sécurisant. Un milieu de vie paisible et respectueux de leur état de santé et de leurs besoins. D.F. – Effectivement ! Vieillir et mourir dans une chambre partagée avec deux ou même trois autres pa- tients, ça ne devrait pas exister. Tout le monde devrait Diane Dupont, coordonnatrice de projet à la Direction des services cliniques et Denise Fortin, avoir le droit de vivre et finir ses jours dignement dans directrice générale intérimaire et codirectrice des services cliniques. un « chez soi » chaleureux, sécuritaire et sécurisant. J.C. – Pour les équipes qui travaillent sur ces unités, J.C. – Une fois les besoins de cette clientèle identifiés, c’est tout un changement. leur regroupement en deux cohortes, l’étape suivante c’est l’attente des places et le transfert ? D.D. – C’est une grosse transition ! On a revu les plans d’effectifs, l’organisation du travail, l’approche d’inter- D.F. – Non. Pour ces personnes, l’hospitalisation vention, la gouverne médicale. L’équipe est mainte- dure depuis des années. Ils sont habitués au lieu, aux nant responsable de préparer la clientèle à son futur équipes, aux façons de faire. Les unités, c’est, avant milieu de vie en lui offrant un milieu inspiré de ce qu’ils tout, un environnement propice à leur adaptation, vivront en CHSLD ou en hébergement santé mentale. pour leur faire découvrir ce à quoi va ressembler leur Ça touche beaucoup les équipes traitantes des UTO, nouveau milieu et les y préparer. La clientèle a été mais ça touche aussi tous les services qui gravitent regroupée sur quatre unités en fonction de leurs pro- autour des unités : les loisirs, activités de soins spiri- fils. L’idée, c’est vraiment de permettre à ces personnes tuels, la présence de bénévoles, etc. et à leur famille de s’adapter à un milieu de soins qui se rapproche le plus possible de leur futur milieu de vie. D.F. – Il ne faut pas perdre de vue que si les per- sonnes hospitalisées dans ces unités y sont depuis J.C. – C’est ce que vous appelez les unités transition des années et s’y sont habituées, c’est la même chose orientation (UTO) ? pour les équipes. Elles y travaillent depuis longtemps et sont, elles aussi, habituées à une façon de faire. Il D.D. – Oui. Transition orientation justement en s’agit d’une transition significative pour elles et voilà raison de cette mission que poursuivent ces unités et pourquoi il est primordial de les soutenir afin qu’elles les équipes qui y travaillent, c’est-à-dire préparer les soient le mieux outillées possible afin d’assumer leurs personnes et leur famille à cette étape importante nouvelles responsabilités. que sera, dans les mois, années à venir, leur transfert vers un nouveau milieu de vie plus adapté à leurs J.C. – Une fois cette clientèle transférée dans un besoins et réalités. CHSLD ou en hébergement santé mentale, qu’advien- dra-t-il des UTO ? J.C. – Vous parlez beaucoup de milieu de vie, en quoi ça consiste ? D.F. – Suivant les transferts de clientèle, ces quatre unités seront graduellement fermées. Cela permettra D.F. – Les personnes qui sont hospitalisées pour une de redéployer les intervenants, de rehausser les unités courte période ont besoin de soins, d’une prise en de traitement et de réadaptation intensive et de déve- charge active de l’équipe traitante. C’est ce qui est lopper de nouveaux services inspirés des meilleures offert par un hôpital. Tout est pensé en conséquence : pratiques. La mise sur pied et, ultimement la fermeture l’environnement, les équipes, la présence médicale, de ces unités, c’est un passage stratégique nécessaire l’offre de services, l’aménagement des unités, etc. pour la poursuite de notre mission. D’un côté, c’est Or, pour les personnes qui sont hospitalisées pour la fin de l’hébergement à l’Hôpital mais c’est aussi le une longue période, voire qui le seront jusqu’à la fin début d’un nouveau mandat pour l’établissement; celui de leurs jours, l’hôpital devient malheureusement de répondre aux besoins d’une clientèle de plus en une sorte de « chez soi ». Leur chambre devient leur plus complexe grâce à des services de pointe en santé maison ; leur unité, leur quartier, et les autres per- mentale, des traitements novateurs. sonnes hospitalisées sur la même unité et leur équipe traitante, leur communauté. J.C. – Mesdames, merci ! Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 07
  • 8. Le plaisir de la découverte Journée annuelle de la recherche du Centre de recherche Fernand-Seguin Catherine Dion Agente d’information – C’ est sous ce thème rassembleur que se sont réunis, le 10 mai, les chercheurs et étudiants du centre de recherche. Élément souvent déclencheur d’une carrière en recherche, le plaisir de la découverte demeure aujourd’hui encore au cœur du quotidien des chercheurs, leur motivation profonde. Les nombreux thèmes qui relations médias ont été abordés témoignent d’ailleurs du dynamisme qui les animent. En effet, malgré les nombreux impératifs qui caractérisent leur quotidien, obtention de financement, publication d’articles scientifiques, diffusion des résultats et gestion d’équipe, leurs compétences et leur productivité sont toujours dignes de mention. Cet évé- nement a permis aux chercheurs et étudiants réunis de souligner l’originalité des découvertes et la diversité des recherches effectuées au centre de recherche. Récipiendaires Younes Zerouali – Prix Coup de cœur pour une présen- Julie St-Laurent – 1 prix de la meilleure présentation er tation orale ou par affiche offert par l’Association des orale ou par affiche offert par les Fonds de la recherche étudiants et étudiantes en recherche en santé mentale en santé du Québec. Shireen Sindi – 2e prix de la meil- leure présentation orale ou par affiche offert Bourses Fernand-Seguin par le Centre de recherche Fernand-Seguin. À l’occasion de cette journée, le Centre de recherche Marie-France Marin – 3e prix de la meilleure présen- a dévoilé les noms des récipiendaires des bourses de tation orale ou par affiche offert par la Fondation de mérite 2012. Ainsi, neuf étudiants exceptionnels de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. Valérie Perreault – l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, de l’Hôpital Rivière-des- Prix de la meilleure présentation orale ou par affiche Prairies et de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal ont réalisée par un étudiant dont le thème de recherche été récompensés pour la qualité de leurs travaux et porte sur les maladies mentales offert par l’Univer- leur engagement à l’égard de la recherche. La remise sité de Montréal. Myra Gravel-Crevier – Prix de la de ces bourses d’études est rendue possible grâce au meilleure présentation orale ou par affiche réalisée par soutien des Fondations de l’Hôpital Louis-H. Lafon- un étudiant dont le thème de recherche porte sur les taine, de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal et Les maladies mentales offert par la Fondation des maladies petits trésors de l’Hôpital Rivière-des-Prairies. mentales. Sébastien Brouillette-Alarie – Prix de la meilleure présentation orale ou par affiche réalisée Notons que des bourses ont été remises, pour par un étudiant dont le thème de recherche porte sur la maîtrise, à : Josiane Bourque, Karine Charbonneau, la psychiatrie légale offert par la Fondation de l’Institut Isabelle Simard et Marie-Pier Lord. Philippe-Pinel de Montréal. Valérie Courchesne – Prix de la meilleure présentation orale ou par affiche Pour le doctorat à : Marie-France Marin, Myra Gravel- réalisée par un étudiant dont le thème de recherche Crevier, Valérie Perreault et Younes Zerouali. porte sur la pédopsychiatrie et les troubles neuro- développementaux offert par la Fondation de Enfin, la Bourse Robert-Élie a été décernée à l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Marie-Hélène Goulet et Robert-Paul Juster. Cette bourse vise à récompenser Nathalie Baba – Prix de la meilleure présentation orale le dévouement d’un étudiant qui réussit très bien sur ou par affiche réalisée par un étudiant dont le thème le plan académique, s’implique dans la vie étudiante de recherche porte sur les psychoses offert par la et scientifique du centre et travaille au partage de Société québécoise de la schizophrénie. connaissances avec le grand public. Le plaisir de la découverte… Découvrez la passion qui anime les chercheurs et les étudiants du Centre de recherche Fernand-Seguin en visionnant les capsules vidéos « Moi j’ai découvert que… » disponibles au www.hlhl.qc.ca/recherche/moijaidecouvertque.html Ce projet inspirant a été réalisé par Koma Films, en collaboration avec la chercheure Aline Drapeau et Catherine Dion du Service des communications. 08 Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
  • 9. Un colloque et une conférence publique Les hauts et les bas du trouble bipolaire Catherine Dion L a journée scientifique « Sensations fortes : les hauts et les bas du trouble bipolaire », qui s’est tenue le 16 février dernier à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, a réuni plus de 170 chercheurs, étudiants et cliniciens. Ce fut l’occasion pour les participants de réfléchir et d’échanger à propos de la gestion du trouble bipolaire Agente d’information – aux niveaux physiologique, psychosocial et pharmacologique et de s’inspirer des projets novateurs présentés relations médias par des experts. Dans le cas des troubles bipolaires, la sensibilisation, a mis en lumière le lien de complicité entre l’usager, la prévention et l’intervention précoce revêtent une les professionnels et la famille élargie. importance capitale. « Prendre un moment pour échanger sur les meilleures pratiques d’interventions Au programme également, un concours d’affiches multidisciplinaires pour traiter le trouble bipolaire scientifiques est venu ponctuer cette journée est primordial » a expliqué en introduction décidément très rythmée. Dre Valérie Tourjman, psychiatre au Programme des troubles anxieux et de l’humeur de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et membre du comité organisateur. « Ce problème de santé mentale peut avoir d’impor- tantes conséquences pour les personnes qui en sont atteintes et leurs proches. Il peut mener à l’isolement, à des faillites, à l’hospitalisation, à la judiciarisation et même au suicide. » Des conférenciers de renom étaient invités, parmi Dans l’ordre habituel : Dr Serge Beaulieu de l’Institut universitaire lesquels Dr Serge Beaulieu, de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, Dr Pierre Blier de l’Université d’Ottawa, en santé mentale Douglas, Dr Lakshmi N. Yatham, de Dre Valérie Tourjman et Dr Lakshmi N. Yatham de l’Université de la l’Université de la Colombie-Britannique, Dr Pierre Blier, Colombie-Britannique. de l’Université d’Ottawa, Mark Ellenbogen, de l’Université Concordia et Dre Marie-Josée Poulin de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. Enjeux du trouble bipolaire, importance de l’interven- tion précoce, aspects pharmacologiques, impact de l’environnement familial, dépistage et diagnostic, santé globale… plusieurs perspectives et avancées associant la recherche et la pratique ont été présen- tées et ont suscité de fructueux échanges. De plus, le Frère Joseph-M. Dubé, curé de la paroisse Saint-Donat, Dre Marie- Josée Poulin de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, témoignage d’Alain Métivier, pair aidant, accompagné Dre Valérie Tourjman, Mark Ellenbogen de l’Université Concordia de Frère Joseph-M. Dubé de la Paroisse Saint-Donat, et Alain Métivier, pair aidant. Conférence grand public de Michel Mpambara Le colloque a été clôturé en soirée par une conférence publique de l’artiste Michel Mpambara. Illustrant son propos de nombreuses anecdotes, l’humoriste, qui souffre de ce trouble, a généreusement partagé son vécu de la maladie et prodigué de nombreux conseils à l’assistance. Comme à chaque fois qu’une vedette parle publiquement de son expérience de la maladie mentale, ce témoignage émouvant et drôle a pleinement joué son rôle pour vaincre les préjugés. Plus de 160 personnes ont assisté à cette conférence. Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 09
  • 10. Stress post-traumatique : réparer l’irréparable ? L e 8 mai dernier, dans le cadre de la Semaine de la santé mentale, Line Perreault, psychiatre des Forces canadiennes, Salima Mamodhoussen, psychologue des Forces cana- diennes et Pierre Trépanier, ex-militaire et bénévole du Programme soutien social – blessures de stress opérationnel, ont donné une conférence sur le thème « réparer l’irréparable ». Cette conférence aura notamment permis aux 120 participants présents d’aborder les thèmes des blessures morales, de la résilience, de l’adaptation au stress et de réparation, en La douleur, c’est dans la tête. Suffit d’arrêter plus de connaître les facteurs de risque et de protection et de se familiariser aux conditions d’y penser et le mal passera de lui-même. » Vous auxquelles font face les militaires durant les missions. avez certainement déjà entendu ça quelque part. C’est assez répandu de penser que la douleur est En plus des présentations de Line Perreault et Salima Mamodhoussen, les participants ont psychologique, ou « entre les deux oreilles », et non fort apprécié le témoignage de Pierre Trépanier et le récit de ses expériences de missions. pas physique. Réalité, légende ou idée reçue, faut-il rompre avec cette perception ? • Line Perreault a complété sa psychiatrie à l’Université de Montréal. Elle œuvre parti- culièrement auprès des militaires atteints de stress post-traumatique et d’autres probléma- Ce sont les questions auxquelles ont répondu tiques liées à leur déploiement. les conférenciers invités à la journée scientifique « La douleur de la tête au pied » organisée le • Salima Mamodhoussen est graduée en psychologie de l’Université McGill, a complété vendredi 23 mars par le Centre de recherche son doctorat en psychologie clinique à l’Université de Montréal et son post-doctorat en Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. collaboration avec l’Université Laval et l’Université de Montréal. Elle travaille présentement Cet événement a été l’occasion, pour les 120 clini- comme psychologue à la clinique médicale de la base militaire de Longue-Pointe. ciens, chercheurs et étudiants réunis, de discuter des bases neurophysiologiques de la douleur et des • Pierre Trépanier s’est enrôlé en 1980 à titre d’homme d’équipage blindé. Il a tout facteurs psychologiques qui l’influencent. d’abord été affecté au 12e Régiment blindé du Canada de Valcartier. Il a participé à des mis- De plus, les participants ont pu en apprendre plus sions à Chypre, en Allemagne, à Oka (lors de la crise) et en Yougoslavie. En 2004, il devient sur la façon dont la douleur se vit chez certaines bénévole pour le programme OSISS (Soutien social - blessures de stress opérationnel) et populations psychiatriques et sur les traitements est, depuis 2006, coordonnateur de soutien pour les pairs. Depuis 2006, il a participé à sept pharmacologiques et non-pharmacologiques qui y décompressions à Chypre, dans le cadre du retour des troupes d’Afghanistan. sont associés. Chacun a pu retirer un enseignement profitable des excellentes présentations des conférenciers. Dre Aline Boulanger pour sa part, a démontré que Chambre noire, la douleur a des causes réelles et que ce n’est pas une lumière sur la santé mentale fiction de l’esprit, les causes physiologiques existent. Parmi les causes physiologiques, Édouard Kouasssi D ans le cadre de la Semaine de la santé mentale 2012, l’Hôpital Louis-H. Lafontaine a organisé un concours photos sur le thème « Chambre noire, lumière sur la santé mentale ». Ce concours, ouvert à tous les photographes amateurs ou professionnels, s’est a présenté plus particulièrement des phénomènes inflammatoires. Pierre Rainville a pris le contrepied, dé- montrant que les causes psychologiques peuvent avoir révélé un franc succès, plus de 70 personnes ayant soumis une photo. Les photos sélection- une profonde influence sur la perception de la douleur. nées ont fait l’objet d’un vote populaire lors de deux expositions : l’une virtuelle, via notre Un bon exemple d’interaction complexe entre les site web, et l’autre grand public, au Centre d’enseignement Dr Frédéric-Grunberg. facteurs physiologiques et psychologiques a été illustré par Serge Marchand avec le syndrome de la fibromyal- Le jury, formé du Dr J. André Luyet, chef du département de psychiatrie et codirecteur gie. La composante psychologique a un fort impact sur des services cliniques, de Mme Lorraine Palardy, directrice des Impatients, de M. Bernard la qualité de vie et les capacités fonctionnelles entre Saulnier, utilisateur de services, blogueur et écrivain, et de Biz, de Loco Locass, a également autres celle de retourner au travail, c’est ce que Marc primé l’une des photos soumises. Voilà donc une activité qui sera fort probablement reprise Corbière a démontré. Finalement, Stéphane Potvin au cours des prochaines années. a exposé comment l’interaction entre les facteurs psychologiques et physiologiques pouvaient causer une réaction de nonchalance ou d’indifférence face à la douleur, dans des cas comme celui de la schizophrénie. Et comme a conclu Dre Valérie Tourjman, directrice de l’Unité biopharmaceutique du Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, de cette journée instructive, on retiendra que pour les interventions en santé mentale, il est essentiel d’intégrer les volets physiologique et psychologique à nos pratiques. Photo de Catherine E. Roy Photo de Ricardo Lassala Photo de Guylaine Bellerose prix du vote internet prix du vote du public prix du jury 10 010 Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
  • 11. 5 ans, ça se fête  ! Le 7 juin dernier, le Centre d’étude sur le trauma du Centre de recherche Fernand-Seguin de Un nouvel outil pour l’Hôpital Louis-H. Lafontaine fêtait ses cinq ans d’existence. Plus de 50 personnes ont répondu observer et agir avant à l’invitation de Stéphane Guay et André Marchand, tout deux fondateurs et respectivement directeur et codirecteur du Centre. Ensemble, ils ont pu célébrer les réussites et les décou- la psychose vertes de cette équipe dynamique. À cette occasion, le tout nouveau site web plusqu1souvenir.ca a été dévoilé. Avec un design L a Société québécoise de la schizophrénie a récemment développé un site web bilingue afin dynamique et chaleureux, ce site fournit des réponses aux questions que peuvent se poser les d’aider au dépistage précoce des signes personnes souffrant d’un état de stress post-traumatique ainsi que leurs proches. avant-coureurs de la psychose et ainsi de contribuer à réduire ses effets néfastes. Sous forme de questionnaire, il permet Trois de nos chercheurs dans le top 10 à ceux et celles qui s’inquiètent pour la santé mentale d’un proche de valider D ans la liste des 10 chercheurs de l’Université de Montréal les plus cités dans les médias, les nôtres font excellentes figures ! En effet, Marie-France Marin, Laurent Mottron et Marc Lavoie se démarquent avec un total de 669 mentions dans les leurs observations. Le questionnaire s’accompagne de bulles d’information, de références de soutien, et d’une médias pour l’année 2011 : recommandation de suivi quant à la nécessité de poursuivre des Marie-France Marin (1), doctorante au Département de physiologie et chercheuse au démarches auprès d’intervenants ou 1 Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, Centre d’études sur le de professionnels de la santé. stress humain : atténuation des souvenirs stressants par la diminution du taux de cortisol (354 www.refer-o-scope.com mentions). Laurent Mottron (2), du Département de psychiatrie et du Centre d’excellence en troubles envahissants du développement : contribution intellectuelle des autistes à l’avancement des connaissances sur cette maladie, Hôpital Rivière-des Prairies (246 mentions). 2 Marc Lavoie (3), du Département de psychiatrie et du Centre de recherche Fernand-Seguin Les hommes sont de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine : thérapie cognitivo-comportementale pour traiter les tics plus susceptibles d’avoir dans le syndrome de Gilles de la Tourette (69 mentions). un souvenir précis À cette liste, il convient d’ajouter Sonia Lupien, du Département de psychiatrie et du Centre des expériences de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, qui a dirigé les travaux de désagréables Robert-Paul Juster (Université McGill) sur la diminution du taux de cortisol comme symp- 3 tôme annonciateur de l’épuisement professionnel (100 mentions). S elon une recherche, entreprise au Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et publiée Bravo à tous ! dans l’International Journal of Psycho- physiology, le souvenir qu’une femme conserve d’une expérience déplaisante et émotionnellement intense est moins susceptible d’être précis que celui d’un homme. Les scientifiques doivent cesser de centrer leurs travaux sur les déficits des autistes « Il existe très peu d’études ayant examiné S comment le caractère affectif et l’intensi- elon un article provocateur publié en novembre dernier à l’invitation du journal Nature par le té émotionnelle influencent les souvenirs professeur Laurent Mottron, du Centre d’excellence en troubles envahissants du développement de de manière indépendante l’une de l’autre, l’Université de Montréal, nous devons cesser d’assimiler la structure cérébrale différente des personnes c’est-à-dire le degré d’attirance ou de atteintes d’autisme à une déficience. Nombre de personnes autistes – pas uniquement les « savants » répulsion que nous éprouvons envers une – possèdent en effet des qualités et des habiletés qui pourraient surpasser celles de personnes non expérience et l’intensité émotive qu’elle autistes. « Des données récentes et ma propre expérience indiquent qu’il est temps de commencer à suscite », déclare Marc Lavoie, auteur considérer l’autisme comme un avantage dans certaines sphères », a déclaré le professeur Mottron, qui principal de cette étude et professeur au est aussi chercheur au Centre de recherche Fernand-Seguin, site Hôpital Rivière-des-Prairies. Département de psychiatrie de l’Univer- sité de Montréal. « Notre test consistait L’équipe de recherche du professeur Mottron, tout comme d’autres chercheurs, a fermement établi à présenter des photographies aux par- et répliqué les habiletés et, parfois, les supériorités des personnes autistes dans de multiples activités ticipants. Nous avons d’abord découvert cognitives, notamment la perception et le raisonnement. Son groupe comprend plusieurs personnes que les photographies émotionnellement autistes, et l’intégration de l’une d’entre elles, Michelle Dawson, représente une réussite particulière. intenses interféraient avec la capacité des Madame Dawson apporte des contributions importantes à notre compréhension de sa condition femmes à déterminer si elles les avaient autistique par son travail et son jugement. « Michelle a mis au défi ma compréhension scientifique vues dans le passé. Ensuite, nous avons de l’autisme », a expliqué Laurent Mottron. Par exemple, Michelle interprète les forces des autistes observé que les femmes possédaient des comme la manifestation d’une authentique intelligence plutôt que d’une sorte de ruse cérébrale qui souvenirs plus précis des expériences leur permettrait d’effectuer des tâches intelligentes sans les comprendre véritablement. « Je suis surpris agréables que les hommes. Par contre, que, pendant des décennies, les scientifiques aient évalué l’amplitude du retard mental en se fondant l’intensité des émotions, qu’elles soient sur des tests inappropriés et sur une mauvaise interprétation des forces des personnes autistes », agréables ou désagréables, a pour effet a-t-il ajouté. d’améliorer la mémoire des hommes. » Plus de détails au www.nouvelles.umontreal.ca Suite au www.hlhl.qc.ca/recherche Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 011 11
  • 12. Le processus de transfert en première ligne retenu parmi les meilleures pratiques d’affaires au Salon annuel du mouvement québécois de la qualité E n novembre 2011 avait lieu le salon des meilleures pra- tiques d’affaire du mouvement québécois de la qualité qui se tient à chaque année pour reconnaitre les initiatives d’amélioration de la qualité au Québec. L’Hôpital Louis-H. Lafontaine a été retenu pour exposer cette année le projet d’élaboration du processus de transfert de la clientèle de la 2e ligne à la 1re ligne. L’équipe projet pilotée par Mme Sylvie Carrière, chef clinico-administratif du programme EIB, regroupait des professionnels, des gestionnaires de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, des représentants des CSSS partenaires ainsi que des utilisateurs de services. De gauche à droite : France Gélinas, Élise Badey, Sylvie Carrière, Monique Chicoine, Robert Sargent, Najia Hachimi-Idrissi et Sébastien Laroche. Prevenirautrement.ca : Violence au travail un nouveau site pour un Ça brasse? Faut que nouveau centre d’études ça arrête! L e Centre de recherche Fernand-Seguin est fier d’accueillir le Centre d’études sur les mesures de contrôle en santé mentale (CEMCSM). L’ équipe de chercheurs du Centre d’étude sur le trauma de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine mène présentement un projet de recherche portant sur Ce centre d’études, unique en son genre, est dirigé la prise en charge des victimes d’actes de violence par la chercheure Caroline Larue et le psychiatre grave en milieu de travail et des différences entres Alexandre Dumais. Le centre a débuté ses travaux les hommes et les femmes à cet égard. sur l’état de la situation de l’isolement et de la contention, principalement à l’Hôpital Louis-H. Bien que ce phénomène concerne de nombreux Lafontaine. Le centre a comme mission de déve- travailleurs, très peu de données sont dispo- lopper des outils de détection du risque d’agressi- nibles sur les conséquences des actes de violence vité ainsi que d’élaborer, d’évaluer et d’implanter grave et l’efficacité des mesures de prévention et Créer des liens pour des interventions ou programmes visant à réduire d’intervention, ainsi que sur la manière dont elles briser des chaînes À l’utilisation des mesures de contrôle. Il vise aussi touchent les femmes et les hommes. Ce projet, Cotounou, au Bénin, la Saint-Camille à promouvoir la qualité des interventions et la subventionné par les Instituts de recherche en réadapte et soigne des gens qui, autre- sécurité des patients et des intervenants dans le santé du Canada, se poursuivra cet automne. ment, seraient condamnés à la stigmatisation domaine des mesures de contrôle en s’appuyant et, littéralement, à l’enchaînement. Mais sur des données probantes et à faire connaître Renseignements : Juliette Jarvis, coordonnatrice grâce à la vision et au dévouement d’un être des mesures alternatives aux mesures de contrôle. de recherche. jjarvis.cfrs@ssss.gouv.qc.ca exceptionnel, Grégoire Ahongbonon, l’espoir Renseignements : prevenirautrement.ca renaît… Magnifiquement illustré, ce livre-choc vous fera partager une expérience humaine troublante : celle de Luc Legris et Sylvain Ratel. Félicitations à Philippe Vincent, pharmacien  ! En 2009, lors d’un séjour de trois semaines en Afrique auprès des gens de la Saint-Camille, E n décembre dernier, le Département de pharmacie de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine soulignait, avec fierté, que monsieur Philippe Vincent, pharmacien au sein de l’organisation depuis sept ans, avait obtenu la certification de « Board ces deux intervenants de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine ont été confrontés à des pratiques ancestrales consistant, entre autres, certified psychiatric pharmacist ». à enchaîner les gens affligés de problèmes de santé mentale. Animés par l’espoir de créer La certification de « Board certified psychiatric pharmacist » est une reconnaissance prestigieuse des liens pour briser des chaînes, ils nous accordée, sur la base de la réussite d’un examen fastidieux, aux pharmaciens qui se spécialisent en livrent ici un vibrant témoignage. psychiatrie. Cet accomplissement professionnel, digne de mention, traduit le niveau d’excellence élevé dans la pratique de la pharmacie de ces récipiendaires. *** La préparation à cet examen, qui évalue les connaissances des domaines de soins pharmaceutiques Pour se procurer le livre : en neurologie et en psychiatrie, les soins cliniques, la gestion, l’assurance de la qualité, l’enseigne- • Via le site Web de la librairie Renaud-Bray ment et la recherche, demande un investissement important des pharmaciens qui s’y soumettent. • Centre de documentation de l’Hôpital Monsieur Vincent, qui est aussi professeur de clinique à la Faculté de pharmacie de l’Université de Louis-H. Lafontaine Montréal, a obtenu la certification après sept ans de pratique et une année d’études intensives. • Par téléphone, communiquez avec Ginette Morin : 514 251-4000, Félicitations ! poste 3011 12 012 Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
  • 13. Stress post-traumatique : les policiers québécois moins à risque qu’on pense B ien qu’ils représentent une population à haut risque de vivre des événements traumatiques (ET) dans le cadre de leur travail, les policiers ne sont pas plus susceptibles que la population générale de souf- frir d’un état de stress post-traumatique (ÉSPT). C’est ce que nous apprend le deuxième volet d’une étude originale et inédite publiée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) sur les facteurs de risque et de protection des policiers québécois qui vivent des réactions de stress post-traumatique. Cette étude confirme également que les symptômes associés au développement de l’ÉSPT chez les policiers peuvent être atténués ou prévenus grâce à des interventions spécifiques et adaptées. Ces symptômes sont notamment la dissociation, les réactions émotionnelles et physiques, l’état de stress aigu, les symptômes dépressifs et les stratégies émotionnelles de gestion du stress. « En intervenant rapidement auprès d’un policier peu après l’ÉT ainsi que dans les semaines qui suivent, les chances d’éviter le développement d’un ÉSPT sont meilleures » estime André Marchand, auteur principal de l’étude, chercheur au Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafon- Nouveau livre taine et professeur associé à l’Université de Montréal. « Les facteurs qui sont associés à l’adaptation à la suite d’un trauma, comme la personnalité résistante au stress et le soutien social, peuvent, quant pour améliorer le à eux, être améliorés grâce au développement de stratégies dites préventives à l’intérieur de pro- traitement des troubles grammes de formation du personnel policier », explique monsieur Marchand qui est aussi professeur obsessionnels-compulsifs titulaire au Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal. L e premier guide clinique pratique sur la thérapie basée sur les meilleurs pratiques pour traiter les personnes souffrant de tous En savoir plus : www.hlhl.qc.ca/recherche types de trouble obsessionnel-compulsif (TOC) vient d’être publié par des chercheurs du Centre de recherche Fernand-Seguin. Intitulé Clinician’s Handbook for Obsessive Compulsive Disorder, cet ouvrage unique a été rédigé par les psychologues Kieron O’Connor et Frédérick Aardema, qui œuvrent au Centre d’études sur les TOC et les tics (CETOCT) de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. Les récentes découvertes sur les troubles du spectre obsessionnel-compulsif (TOC) ont démontré que ces troubles étaient tout d’abord associés à un problème de raisonnement où la personne déduit de façon erronée, qu’il y a une raison de douter d’elle-même malgré ses perceptions et son sens commun. Selon le modèle basé sur De gauche à droite : Lise Denis, directrice générale de l’AQESS et, de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, la recherche, le doute obsessionnel est la Catherine Dion, agente d’information – relations médias, Jean Lepage, adjoint au directeur général – source du trouble, donc le point de départ communications et Jacques A. Bouchard, agent d’information – édimestre. de la thérapie. La thérapie basée sur les inférences est un modèle accessible et L’Hôpital Louis-H. Lafontaine gagne le efficace pour tous les types de TOC et elle est Prix de la communication 2012 de l’AQESS conçue afin d’aider la personne à reprendre confiance en ses sens et à se sortir du doute imaginaire. L e 24 avril dernier, l’équipe des communications s’est vue décerner, pour une deuxième année consécutive, un Prix de la communication de l’AQESS (Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux) pour son projet de série télé Maisons de fous (produite par Pixcom et À travers des illustrations et des cas diffusée sur TV5) et sa websérie Foliewood. cliniques inspirés de différents types de TOC, cet ouvrage unique est conçu comme un Les membres du jury ont considéré que ces projets avaient fait œuvre utile à l’égard de la lutte aux manuel et s’adresse autant aux cliniciens, préjugés en santé mentale et qu’ils avaient généré d’importantes retombées à cet égard. Notons aux praticiens qu’aux étudiants. Ce livre d’ailleurs qu’une moyenne de 43 000 auditeurs par émission ont suivi la série télévisée sur TV5 et associe la théorie à la pratique et porte que 45 000 visionnements des capsules web ont été dénombrés. une attention particulière au processus thérapeutique en détaillant chaque étape Les Prix de la communication de l’AQESSS visent à reconnaître les meilleurs projets réalisés par les des rencontres avec le client, en expliquant équipes de communication des établissements du Québec. Les dossiers de candidature sont évalués l’approche du début jusqu’à la fin de la thé- par un jury composé d’experts en communication. Deux prix sont remis au colloque Malades de rapie et comment prévenir la rechute. com ; l’un en communication interne et l’autre en communication externe. L’année dernière, la candidature de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine avait été primée pour la campagne interne de lavage des Vous pouvez vous procurer le livre mains « Dis-moi comment tu te laves les mains, je te dirai qui tu es ». via Amazon ou au Centre de documentation de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine au coût Dernière heure : Nous apprenions récemment que la série télé « Maisons de fous » est finaliste dans deux catégories de 40 $. des prix Gémeaux (Meilleure série documentaire et Meilleure réalisation : affaires publiques, série documentaire). Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 013 13