Le journal de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, le Mots d’esprit est publié quatre fois l’an par le Service des communications. Les opinions exprimées dans ce journal n’engagent que leurs auteur
1. hlhl.qc.ca
Le journal de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
volume 03
numéro 01
journée scientifique du juillet 2012
centre de recherche
Le plaisir de la découverte
!
L’intégration sociale
au cœur de la pleine citoyenneté
3. Instituts québécois de santé mentale
L’Hôpital Louis-H. Lafontaine,
hôte de la première journée d’étude
L e 21 novembre dernier, l’Hôpital a été l’hôte de la 1re journée d’étude des instituts québécois de santé
mentale. Nous avons organisé cette journée en collaboration avec Mme Anne Crocker chercheure et directrice
adjointe des Politiques et échanges de connaissances, de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas.
Denise Fortin
Directrice générale intérimaire L’objectif principal de la journée était de faire un état de Encore aujourd’hui, le stigma associé aux problèmes
situation sur les grands enjeux et de réfléchir sur le rôle de santé mentale est lourd de conséquences. À cause
des Instituts et de leurs partenaires dans le devenir de la de celui-ci, un trop grand nombre de personnes aux
santé mentale au Québec. prises avec des symptômes retardent une demande de
consultation aux services spécialisés, perdent leur travail,
Pour nourrir nos réflexions, Dr André Delorme a leur logement, en renonçant souvent à faire valoir leurs
présenté la suite du plan d’action en santé mentale et la droits, se retrouvent dans des situations de précarité et
vision du ministère à l’égard des instituts de santé men- d’isolement qui conduisent souvent à l’exclusion.
tale. Drs Howard Chodos et Marie-Josée Fleury ont par la Ce phénomène touche les personnes aux prises avec
suite présenté successivement les grands enjeux selon la un problème de santé mentale, mais tout autant leurs
Commission de la santé mentale du Canada et ceux qui proches qui eux aussi, sont souvent victimes de
seront présentés dans le Rapport du Commissaire qué- discrimination et d’isolement.
bécois à la santé et au bien-être, publié dans la prochaine
année. Évidemment, il importait de contextualiser ces L’organisation et la prestation des services dans le
enjeux dans un environnement plus global et prendre domaine de la santé mentale doit s’assurer de ne pas
en compte ceux de l’Organisation mondiale de la santé, entretenir cette chaîne de ruptures sociales. Tous ont
présenté par Dr Marc Laporta, responsable du centre reconnu l’importance d’intervenir le plus près possible du
collaborateur de l’OMS, section Montréal. milieu de vie de la personne et la nécessité de mobiliser
son entourage, pour éviter justement la désinsertion
Les conférenciers et les partenaires des instituts présents sociale. Ce mouvement est bien amorcé, mais il peut se
à cette journée, soit une cinquantaine de personnes, développer davantage. Des efforts doivent se poursuivre
provenaient de différents horizons. Ils témoignaient, par pour que les différentes structures de services tissent un
leur diversité, non seulement la richesse des expertises, maillage serré et que la personne ait une libre circulation
mais de l’importance de chacun des acteurs sociaux pour à travers les différents niveaux de services, selon ses
contribuer à un projet qui favorise le respect des droits et besoins et ce, en toute fluidité. Le champ politique doit
libertés des personnes qui font appel aux services offerts être encore plus interpellé pour favoriser le respect des
dans le domaine de la santé mentale et fait la promotion droits des individus, lutter contre la stigmatisation et
d’une meilleure intégration sociale. Plusieurs enjeux ont garantir des mesures compensatoires nécessaires pour
été nommés au cours de cette journée. Soulignons entre offrir une égalité des chances.
autres, l’importance du travail en partenariat et spéci-
fiquement avec les services de proximité, qui inclut une Cette rencontre aura permis de rappeler l’importance de
disponibilité et un soutien aux omnipraticiens ; le déve- la mise en commun des forces vives de différents acteurs
loppement de programmes d’intervention plus intégrés québécois, non seulement dans le domaine de la santé
à l’égard des problématiques complexes et comorbides mentale mais de tous les espaces de la vie démocratique.
et l’accès à des programmes de déjudiciarisation des Ensemble, les instituts et leurs partenaires ont la capacité
personnes avec problèmes de santé mentale dans les d’enrichir mutuellement la compréhension des différents
systèmes juridiques. L’intervention précoce auprès des enjeux dans l’organisation et la prestation des services
jeunes et des groupes à risques, tel que les aînés, est aussi en santé mentale, en vue de maintenir la citoyenneté des
un enjeu majeur. Il interpelle les acteurs intersectoriels, personnes. De cette rencontre a émergé l’identification
en prenant en compte les différents déterminants de la de projets communs novateurs, qui mobiliseront les
santé, la disponibilité des services et l’équité dans l’accès, compétences de chacun et permettront de contribuer
les facteurs de pauvreté et d’isolement social, les aspects à l’amélioration de la santé mentale de la population et
de la santé physique, et autres. Finalement, la question l’organisation des services.
du respect des droits et libertés et de la citoyenneté est
identifiée comme un enjeu central et doit mobiliser tous Cette journée fut un franc succès et d’autres journées
les acteurs dans la lutte à la stigmatisation. similaires se tiendront au cours des prochains mois.
Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 03
4. 2e Forum citoyen
L’intégration sociale au
cœur de la pleine citoyenneté
Linda Fortier
Adjointe à la direction des
services cliniques
J acques se remet d’un épisode psychotique, il voudrait bien se trouver un travail et continuer à vivre dans
le quartier de son enfance. Louise est atteinte de schizophrénie, elle a de la difficulté à payer son loyer et
aimerait retourner aux études. Voilà deux parcours différents mais qui révèlent un même contexte d’exclusion
sociale. Comment pouvons-nous éviter que nos collègues, amis ou proches atteints d’une maladie mentale ne
connaissent pareilles ruptures ?
Plus de 150 personnes étaient réunis le 16 novembre à adapter des services offerts à l’ensemble des
dernier pour répondre à cette question fondamentale citoyens et non plus, développer des services
dans le cadre du 2e Forum citoyen en santé mentale. parallèles qui les isolent du reste de la communauté »
Cet événement a permis de mobiliser plusieurs parte- conclut madame Fortin.
naires de l’Est de Montréal pour partager une vision
commune d’une psychiatrie sans rupture favorisant Cette année, le forum citoyen en santé mentale
la pleine citoyenneté. a abordé les thèmes qui se rattachent directement
à la question de l’intégration sociale : le logement,
« Fiers et motivés par le succès du premier forum le travail / étude et le sport / loisir / culture. Ce sont
citoyen en 2010, nous avons invité des partenaires les ancrages sociaux auxquels aspirent tous les
à faire partie de l’aventure pour l’organisation de ce membres d’une communauté, quelque soit leur état
2e Forum » explique Denise Fortin, directrice générale ou leur statut. Ces trois grands enjeux sont incontour-
intérimaire de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et hôte de nables dans la reconnaissance d’une pleine citoyen-
ce colloque. « Les personnes aux prises avec un pro- neté et ont été débattus en lien avec l’accessibilité
blème de santé mentale doivent pouvoir prendre leur et l’inclusion sociale par différents acteurs clés
place comme citoyens au sein de la communauté. Pour provenant du réseau de la santé, des ressources
cesser de les exclure, il faut participer à la lutte contre communautaires, du monde municipal et des instances
la stigmatisation et supporter l’exercice de leurs droits gouvernementales.
et libertés. Il faut continuer d’offrir des services spécia-
lisés certes mais, surtout travailler en partenariat avec
tous les acteurs de la communauté. Il faut aider
Les hôtes de la journée : Dr André Luyet, chef du Départe-
ment de psychiatrie et codirecteur des services cliniques et
Denise Fortin, directrice générale intérimaire et codirectrice
des services cliniques de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.
Les panels de discussion en pleine action.
04 Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
5. L’Hôpital Louis-H. Lafontaine membre fondateur du
Mouvement international citoyenneté et santé mentale
par Jean-François Pelletier et Linda Fortier
L e 20 octobre dernier, lors d’une rencontre à
Lyon, en France, des représentants de l’Hôpital
ont pris part, avec des représentants d’une dizaine
Les Instituts de recherche
en santé du Canada –
IRSC accordent leur
de pays, à la fondation du Mouvement international appui aux travaux
citoyenneté et santé mentale. Les membres fonda- de Jean-François Pelletier
teurs, outre le Québec, sont notamment représentés
par la France, la Belgique, la Suisse, les États-Unis, Les IRSC ont récemment accordé une
le Bénin et l’Australie. Ce sont des représentants de bourse de recherche en application des
l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, avec l’appui financier connaissances à Jean-François Pelletier
pour les cinq prochaines années. En tout,
de la Direction des affaires intergouvernementales près de 400 000 $ seront octroyés, en plus
et de la coopération internationale du ministère de du financement du Fonds de recherche du
la Santé et des Services sociaux, qui a convoqué et Québec – Santé. Cette bourse permettra la
préparé cette rencontre en profitant de la tenue du poursuite des travaux visant à transformer
Congrès des Cinq continents – Effets psychosociaux les pratiques à partir des connaissances
expérientielles des utilisateurs de services,
de la mondialisation sur la santé mentale : pour une et ce, en vue d’une Stratégie de recherche
écologie du lien social. axée sur le patient.
Une demande d’enregistrement, si- Ces travaux, qui situent notre établissement
gnée sur place par les neuf membres à l’avant-garde à l’égard du développement
du conseil d’administration provi- d’une vision collaborative utilisateurs de
services / professionnels de la santé dans
soire, à été déposée au Registraire une perspective de pleine citoyenneté,
des entreprises du Québec, qui a se réalisent en continuité avec ceux du
depuis émis les lettres patentes de la Bureau facultaire de l’expertise patient
Jean-François nouvelle organisation qui sera basée partenaire de la Faculté de médecine de
Pelletier à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. l’Université de Montréal.
Le Mouvement international citoyenneté et santé
mentale vise à repérer, évaluer, fédérer et inspirer international de psychiatrie citoyenne se tiendrait
des actions, expériences et structures permettant le au Québec, nos collaborateurs français ayant accepté
rétablissement et la pleine citoyenneté des personnes de changer le nom de l’événement (de colloque à
aux prises avec des problèmes de santé mentale, tout forum citoyen). Il faut se souvenir que ce voyage
en favorisant les rencontres internationales. Cette d’étude en délégation avait été annoncé à l’Hôpital
plateforme offrira aussi un lieu d’échanges autour Louis-H. Lafontaine lors du tout premier forum citoyen
des concepts de la psychiatrie citoyenne, du rétablis- du 11 novembre 2010. Ainsi, à Québec en novembre
sement et de la pleine citoyenneté. L’Hôpital Louis-H. 2012, auront lieu à la fois le 2e Forum citoyen interna-
Lafontaine s’inscrit d’ailleurs dans ce mouvement tional de psychiatrie citoyenne et la première assem-
par la promotion d’une vision clinique centrée sur blée générale du Mouvement international citoyenneté
la pleine citoyenneté. et santé mentale. Il est à noter que le tout s’inscrit
également dans le cadre du 16e colloque de l’Associa-
L’idée de la mise en place d’un mouvement tion québécoise pour la réadaptation psychosociale
international fut, à l’origine, évoquée lors du 1er col- (AQRP). Pour la première fois, ce colloque comportera
loque international de psychiatrie citoyenne, qui s’est un volet international officiel. Mentionnons d’ailleurs
tenu à Besançon en octobre 2010. Une délé- que la directrice générale de l’AQRP, Mme Diane Harvey,
gation de l’Hôpital, réunissant des utilisateurs est associée à cette démarche depuis ses débuts.
de services, des représentants des familles,
des cliniciens, chercheurs et gestionnaires, Le site web du mouvement est déjà accessible,
composaient la délégation d’une quinzaine de bien qu’en construction: www.pleinecitoyennete.com
personnes. C’est au cours de ce colloque N’hésitez pas à nous acheminer vos commentaires en
qu’il a été décidé que le 2e Forum citoyen nous contactant : info@pleinecitoyennete.com
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6. Entrevue
Sur la voie du rétablissement:
le modèle encourageant des unités transition orientation
Julie Couture
Agente d’information L a planification stratégique 2009-2012 et le dépôt du Plan d’action en santé mentale ont amené
l’Hôpital Louis-H. Lafontaine à enclencher une importante démarche analytique dans l’optique de réévaluer
l’offre de services actuelle et de définir un plan d’action visant l’actualisation de sa mission de 2e et de 3e lignes.
Bilan de cette démarche et plus particulièrement de la mise sur pied des unités transition orientation avec
Denise Fortin, directrice générale intérimaire et codirectrice des services cliniques et Diane Dupont, coordon-
natrice de projet à la Direction des services cliniques.
Julie Couture – Quel a été le point de départ de cette J.C. – Mais pourquoi ces personnes étaient-elles
réflexion sur l’offre de soins et de services ? encore hospitalisées si elles n’avaient plus besoin de
cette intensité de soins ?
Denise Fortin – Trois éléments ont jeté les bases
de cette démarche organisationnelle : le Plan d’action D.D. – On a toujours pensé que cette clientèle n’était
en santé mentale, la redéfinition de la mission de l’éta- pas admissible à une place en centre d’hébergement
blissement et la planification stratégique 2009-2012. et de soins de longue durée (CHSLD), qu’on ne pouvait
Dans les trois cas, les conclusions étaient les mêmes : l’inscrire au mécanisme d’accès de l’Agence. Après
il fallait se concentrer sur les soins et services discussion avec nos partenaires des CSSS, ils nous
spécialisés et surspécialisés. ont encouragés à présenter des demandes d’accès,
convaincus qu’une grande partie des personnes ciblées
J.C. – Une fois l’objectif connu, vous vous y êtes pourrait bénéficier de places en CHSLD.
pris comment ?
D.F. – Sachant cela, on a réexaminé notre clientèle.
Diane Dupont – On s’est d’abord interrogé sur Deux cohortes se sont dessinées : les personnes qui
notre clientèle actuelle. Quelle était la clientèle pourraient être hébergées en CHSLD, une centaine de
Tout le monde
hospitalisée, quelles étaient ses caractéristiques, personnes, et celles dont les besoins ne correspon-
devrait avoir le ses besoins de soins et l’environnement souhaité. daient pas à l’offre de soins d’un CHLSD. Ces personnes
droit de vivre et finir ses Bref, nous souhaitions dresser les profils de la présentent une symptomatologie de santé mentale
jours dignement dans un clientèle. importante, bien que stabilisée, sans toutefois vivre
« chez soi » chaleureux, une perte d’autonomie importante. Elles ne nécessitent
sécuritaire et sécurisant. D.F. – L’évaluation de notre clientèle nous a per- donc pas, pour autant, une offre de soins active comme
mis de poser un nouveau regard sur ce qu’on fait, celle d’un hôpital. Cette cinquantaine de personnes
sur notre clientèle et leurs besoins et, surtout, de pourraient, grâce à des discussions avec l’Agence,
le faire de façon objective. profiter de places dans un nouveau créneau d’héberge-
ment : l’hébergement de santé mentale longue durée.
J.C. – Quelles ont été les conclusions de cet exercice ?
D.F. – La définition des profils des besoins de notre
Quatre unités ont été créées à l’Hôpital Louis-H.
clientèle hospitalisée a permis d’identifier une centaine
Lafontaine à l’été 2011, regroupant une centaine
personnes dont les caractéristiques, en termes de
de personnes avec une condition psychiatrique
santé mentale et de santé physique, ne correspon-
stabilisée, afin de les préparer à une transition
daient pas à la celles de la clientèle d’un établissement
progressive vers des ressources de longue durée,
de santé mentale spécialisé et surspécialisé. Leurs
comme tout autre citoyen en perte d’autonomie
besoins s’apparentaient davantage à ceux comblés par
qui a accès à un CHSLD. L’approche « milieu de vie »
un établissement d’hébergement de longue durée. Ils
guide les services prodigués à ces patients devenus
avaient davantage besoin d’un milieu de vie sécuritaire
des « résidents », un véritable défi d’adaptation
et sécurisant que d’un milieu hospitalier, avec l’inten-
pour les équipes.
sité de soins qui y est associée.
06 Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
7. D.D. – Je crois que l’intensité d’une unité de soins dans
un hôpital, à long terme, ce n’est pas l’idéal. Une fois
stabilisés, les gens n’ont plus simplement besoin d’un
lit et de soins, ils ont besoin d’un chez soi paisible,
réconfortant et sécurisant. Un milieu de vie paisible et
respectueux de leur état de santé et de leurs besoins.
D.F. – Effectivement ! Vieillir et mourir dans une
chambre partagée avec deux ou même trois autres pa-
tients, ça ne devrait pas exister. Tout le monde devrait
Diane Dupont, coordonnatrice de projet à la Direction des services cliniques et Denise Fortin,
avoir le droit de vivre et finir ses jours dignement dans
directrice générale intérimaire et codirectrice des services cliniques.
un « chez soi » chaleureux, sécuritaire et sécurisant.
J.C. – Pour les équipes qui travaillent sur ces unités,
J.C. – Une fois les besoins de cette clientèle identifiés, c’est tout un changement.
leur regroupement en deux cohortes, l’étape suivante
c’est l’attente des places et le transfert ? D.D. – C’est une grosse transition ! On a revu les plans
d’effectifs, l’organisation du travail, l’approche d’inter-
D.F. – Non. Pour ces personnes, l’hospitalisation vention, la gouverne médicale. L’équipe est mainte-
dure depuis des années. Ils sont habitués au lieu, aux nant responsable de préparer la clientèle à son futur
équipes, aux façons de faire. Les unités, c’est, avant milieu de vie en lui offrant un milieu inspiré de ce qu’ils
tout, un environnement propice à leur adaptation, vivront en CHSLD ou en hébergement santé mentale.
pour leur faire découvrir ce à quoi va ressembler leur Ça touche beaucoup les équipes traitantes des UTO,
nouveau milieu et les y préparer. La clientèle a été mais ça touche aussi tous les services qui gravitent
regroupée sur quatre unités en fonction de leurs pro- autour des unités : les loisirs, activités de soins spiri-
fils. L’idée, c’est vraiment de permettre à ces personnes tuels, la présence de bénévoles, etc.
et à leur famille de s’adapter à un milieu de soins qui se
rapproche le plus possible de leur futur milieu de vie. D.F. – Il ne faut pas perdre de vue que si les per-
sonnes hospitalisées dans ces unités y sont depuis
J.C. – C’est ce que vous appelez les unités transition des années et s’y sont habituées, c’est la même chose
orientation (UTO) ? pour les équipes. Elles y travaillent depuis longtemps
et sont, elles aussi, habituées à une façon de faire. Il
D.D. – Oui. Transition orientation justement en s’agit d’une transition significative pour elles et voilà
raison de cette mission que poursuivent ces unités et pourquoi il est primordial de les soutenir afin qu’elles
les équipes qui y travaillent, c’est-à-dire préparer les soient le mieux outillées possible afin d’assumer leurs
personnes et leur famille à cette étape importante nouvelles responsabilités.
que sera, dans les mois, années à venir, leur transfert
vers un nouveau milieu de vie plus adapté à leurs J.C. – Une fois cette clientèle transférée dans un
besoins et réalités. CHSLD ou en hébergement santé mentale, qu’advien-
dra-t-il des UTO ?
J.C. – Vous parlez beaucoup de milieu de vie,
en quoi ça consiste ? D.F. – Suivant les transferts de clientèle, ces quatre
unités seront graduellement fermées. Cela permettra
D.F. – Les personnes qui sont hospitalisées pour une de redéployer les intervenants, de rehausser les unités
courte période ont besoin de soins, d’une prise en de traitement et de réadaptation intensive et de déve-
charge active de l’équipe traitante. C’est ce qui est lopper de nouveaux services inspirés des meilleures
offert par un hôpital. Tout est pensé en conséquence : pratiques. La mise sur pied et, ultimement la fermeture
l’environnement, les équipes, la présence médicale, de ces unités, c’est un passage stratégique nécessaire
l’offre de services, l’aménagement des unités, etc. pour la poursuite de notre mission. D’un côté, c’est
Or, pour les personnes qui sont hospitalisées pour la fin de l’hébergement à l’Hôpital mais c’est aussi le
une longue période, voire qui le seront jusqu’à la fin début d’un nouveau mandat pour l’établissement; celui
de leurs jours, l’hôpital devient malheureusement de répondre aux besoins d’une clientèle de plus en
une sorte de « chez soi ». Leur chambre devient leur plus complexe grâce à des services de pointe en santé
maison ; leur unité, leur quartier, et les autres per- mentale, des traitements novateurs.
sonnes hospitalisées sur la même unité et leur équipe
traitante, leur communauté. J.C. – Mesdames, merci !
Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 07
8. Le plaisir de la découverte
Journée annuelle de la recherche
du Centre de recherche Fernand-Seguin
Catherine Dion
Agente d’information –
C’ est sous ce thème rassembleur que se sont réunis, le 10 mai, les chercheurs et étudiants du centre de
recherche. Élément souvent déclencheur d’une carrière en recherche, le plaisir de la découverte demeure
aujourd’hui encore au cœur du quotidien des chercheurs, leur motivation profonde. Les nombreux thèmes qui
relations médias ont été abordés témoignent d’ailleurs du dynamisme qui les animent. En effet, malgré les nombreux impératifs
qui caractérisent leur quotidien, obtention de financement, publication d’articles scientifiques, diffusion des
résultats et gestion d’équipe, leurs compétences et leur productivité sont toujours dignes de mention. Cet évé-
nement a permis aux chercheurs et étudiants réunis de souligner l’originalité des découvertes et la diversité
des recherches effectuées au centre de recherche.
Récipiendaires Younes Zerouali – Prix Coup de cœur pour une présen-
Julie St-Laurent – 1 prix de la meilleure présentation
er
tation orale ou par affiche offert par l’Association des
orale ou par affiche offert par les Fonds de la recherche étudiants et étudiantes en recherche en santé mentale
en santé du Québec. Shireen Sindi – 2e prix de la meil-
leure présentation orale ou par affiche offert Bourses Fernand-Seguin
par le Centre de recherche Fernand-Seguin. À l’occasion de cette journée, le Centre de recherche
Marie-France Marin – 3e prix de la meilleure présen- a dévoilé les noms des récipiendaires des bourses de
tation orale ou par affiche offert par la Fondation de mérite 2012. Ainsi, neuf étudiants exceptionnels de
l’Hôpital Louis-H. Lafontaine. Valérie Perreault – l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, de l’Hôpital Rivière-des-
Prix de la meilleure présentation orale ou par affiche Prairies et de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal ont
réalisée par un étudiant dont le thème de recherche été récompensés pour la qualité de leurs travaux et
porte sur les maladies mentales offert par l’Univer- leur engagement à l’égard de la recherche. La remise
sité de Montréal. Myra Gravel-Crevier – Prix de la de ces bourses d’études est rendue possible grâce au
meilleure présentation orale ou par affiche réalisée par soutien des Fondations de l’Hôpital Louis-H. Lafon-
un étudiant dont le thème de recherche porte sur les taine, de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal et Les
maladies mentales offert par la Fondation des maladies petits trésors de l’Hôpital Rivière-des-Prairies.
mentales. Sébastien Brouillette-Alarie – Prix de la
meilleure présentation orale ou par affiche réalisée Notons que des bourses ont été remises, pour
par un étudiant dont le thème de recherche porte sur la maîtrise, à : Josiane Bourque, Karine Charbonneau,
la psychiatrie légale offert par la Fondation de l’Institut Isabelle Simard et Marie-Pier Lord.
Philippe-Pinel de Montréal. Valérie Courchesne –
Prix de la meilleure présentation orale ou par affiche Pour le doctorat à : Marie-France Marin, Myra Gravel-
réalisée par un étudiant dont le thème de recherche Crevier, Valérie Perreault et Younes Zerouali.
porte sur la pédopsychiatrie et les troubles neuro-
développementaux offert par la Fondation de Enfin, la Bourse Robert-Élie a été décernée à
l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Marie-Hélène Goulet et Robert-Paul Juster. Cette bourse vise à récompenser
Nathalie Baba – Prix de la meilleure présentation orale le dévouement d’un étudiant qui réussit très bien sur
ou par affiche réalisée par un étudiant dont le thème le plan académique, s’implique dans la vie étudiante
de recherche porte sur les psychoses offert par la et scientifique du centre et travaille au partage de
Société québécoise de la schizophrénie. connaissances avec le grand public.
Le plaisir de la découverte…
Découvrez la passion qui anime les chercheurs et les étudiants du Centre de recherche
Fernand-Seguin en visionnant les capsules vidéos « Moi j’ai découvert que… » disponibles
au www.hlhl.qc.ca/recherche/moijaidecouvertque.html
Ce projet inspirant a été réalisé par Koma Films, en collaboration avec la chercheure
Aline Drapeau et Catherine Dion du Service des communications.
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9. Un colloque et une conférence publique
Les hauts et les bas
du trouble bipolaire
Catherine Dion
L a journée scientifique « Sensations fortes : les hauts et les bas du trouble bipolaire », qui s’est tenue le
16 février dernier à l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, a réuni plus de 170 chercheurs, étudiants et cliniciens.
Ce fut l’occasion pour les participants de réfléchir et d’échanger à propos de la gestion du trouble bipolaire
Agente d’information – aux niveaux physiologique, psychosocial et pharmacologique et de s’inspirer des projets novateurs présentés
relations médias par des experts.
Dans le cas des troubles bipolaires, la sensibilisation, a mis en lumière le lien de complicité entre l’usager,
la prévention et l’intervention précoce revêtent une les professionnels et la famille élargie.
importance capitale. « Prendre un moment pour
échanger sur les meilleures pratiques d’interventions Au programme également, un concours d’affiches
multidisciplinaires pour traiter le trouble bipolaire scientifiques est venu ponctuer cette journée
est primordial » a expliqué en introduction décidément très rythmée.
Dre Valérie Tourjman, psychiatre au Programme des
troubles anxieux et de l’humeur de l’Hôpital Louis-H.
Lafontaine et membre du comité organisateur.
« Ce problème de santé mentale peut avoir d’impor-
tantes conséquences pour les personnes qui en sont
atteintes et leurs proches. Il peut mener à l’isolement,
à des faillites, à l’hospitalisation, à la judiciarisation et
même au suicide. »
Des conférenciers de renom étaient invités, parmi
Dans l’ordre habituel : Dr Serge Beaulieu de l’Institut universitaire
lesquels Dr Serge Beaulieu, de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, Dr Pierre Blier de l’Université d’Ottawa,
en santé mentale Douglas, Dr Lakshmi N. Yatham, de Dre Valérie Tourjman et Dr Lakshmi N. Yatham de l’Université de la
l’Université de la Colombie-Britannique, Dr Pierre Blier, Colombie-Britannique.
de l’Université d’Ottawa, Mark Ellenbogen, de
l’Université Concordia et Dre Marie-Josée Poulin de
l’Institut universitaire en santé mentale de Québec.
Enjeux du trouble bipolaire, importance de l’interven-
tion précoce, aspects pharmacologiques, impact de
l’environnement familial, dépistage et diagnostic,
santé globale… plusieurs perspectives et avancées
associant la recherche et la pratique ont été présen-
tées et ont suscité de fructueux échanges. De plus, le Frère Joseph-M. Dubé, curé de la paroisse Saint-Donat, Dre Marie-
Josée Poulin de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec,
témoignage d’Alain Métivier, pair aidant, accompagné Dre Valérie Tourjman, Mark Ellenbogen de l’Université Concordia
de Frère Joseph-M. Dubé de la Paroisse Saint-Donat, et Alain Métivier, pair aidant.
Conférence grand public de Michel Mpambara
Le colloque a été clôturé en soirée par une conférence publique de l’artiste Michel Mpambara. Illustrant son
propos de nombreuses anecdotes, l’humoriste, qui souffre de ce trouble, a généreusement partagé son vécu
de la maladie et prodigué de nombreux conseils à l’assistance. Comme à chaque fois qu’une vedette parle
publiquement de son expérience de la maladie mentale, ce témoignage émouvant et drôle a pleinement
joué son rôle pour vaincre les préjugés.
Plus de 160 personnes ont assisté à cette conférence.
Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 09
10. Stress post-traumatique :
réparer l’irréparable ?
L e 8 mai dernier, dans le cadre de la Semaine de la santé mentale, Line Perreault,
psychiatre des Forces canadiennes, Salima Mamodhoussen, psychologue des Forces cana-
diennes et Pierre Trépanier, ex-militaire et bénévole du Programme soutien social – blessures
de stress opérationnel, ont donné une conférence sur le thème « réparer l’irréparable ».
Cette conférence aura notamment permis aux 120 participants présents d’aborder les
thèmes des blessures morales, de la résilience, de l’adaptation au stress et de réparation, en La douleur, c’est dans la tête. Suffit d’arrêter
plus de connaître les facteurs de risque et de protection et de se familiariser aux conditions d’y penser et le mal passera de lui-même. » Vous
auxquelles font face les militaires durant les missions. avez certainement déjà entendu ça quelque part.
C’est assez répandu de penser que la douleur est
En plus des présentations de Line Perreault et Salima Mamodhoussen, les participants ont psychologique, ou « entre les deux oreilles », et non
fort apprécié le témoignage de Pierre Trépanier et le récit de ses expériences de missions. pas physique. Réalité, légende ou idée reçue, faut-il
rompre avec cette perception ?
• Line Perreault a complété sa psychiatrie à l’Université de Montréal. Elle œuvre parti-
culièrement auprès des militaires atteints de stress post-traumatique et d’autres probléma- Ce sont les questions auxquelles ont répondu
tiques liées à leur déploiement. les conférenciers invités à la journée scientifique
« La douleur de la tête au pied » organisée le
• Salima Mamodhoussen est graduée en psychologie de l’Université McGill, a complété vendredi 23 mars par le Centre de recherche
son doctorat en psychologie clinique à l’Université de Montréal et son post-doctorat en Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.
collaboration avec l’Université Laval et l’Université de Montréal. Elle travaille présentement Cet événement a été l’occasion, pour les 120 clini-
comme psychologue à la clinique médicale de la base militaire de Longue-Pointe. ciens, chercheurs et étudiants réunis, de discuter
des bases neurophysiologiques de la douleur et des
• Pierre Trépanier s’est enrôlé en 1980 à titre d’homme d’équipage blindé. Il a tout facteurs psychologiques qui l’influencent.
d’abord été affecté au 12e Régiment blindé du Canada de Valcartier. Il a participé à des mis- De plus, les participants ont pu en apprendre plus
sions à Chypre, en Allemagne, à Oka (lors de la crise) et en Yougoslavie. En 2004, il devient sur la façon dont la douleur se vit chez certaines
bénévole pour le programme OSISS (Soutien social - blessures de stress opérationnel) et populations psychiatriques et sur les traitements
est, depuis 2006, coordonnateur de soutien pour les pairs. Depuis 2006, il a participé à sept pharmacologiques et non-pharmacologiques qui y
décompressions à Chypre, dans le cadre du retour des troupes d’Afghanistan. sont associés.
Chacun a pu retirer un enseignement profitable
des excellentes présentations des conférenciers.
Dre Aline Boulanger pour sa part, a démontré que
Chambre noire, la douleur a des causes réelles et que ce n’est pas une
lumière sur la santé mentale fiction de l’esprit, les causes physiologiques existent.
Parmi les causes physiologiques, Édouard Kouasssi
D ans le cadre de la Semaine de la santé mentale 2012, l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
a organisé un concours photos sur le thème « Chambre noire, lumière sur la santé
mentale ». Ce concours, ouvert à tous les photographes amateurs ou professionnels, s’est
a présenté plus particulièrement des phénomènes
inflammatoires. Pierre Rainville a pris le contrepied, dé-
montrant que les causes psychologiques peuvent avoir
révélé un franc succès, plus de 70 personnes ayant soumis une photo. Les photos sélection- une profonde influence sur la perception de la douleur.
nées ont fait l’objet d’un vote populaire lors de deux expositions : l’une virtuelle, via notre Un bon exemple d’interaction complexe entre les
site web, et l’autre grand public, au Centre d’enseignement Dr Frédéric-Grunberg. facteurs physiologiques et psychologiques a été illustré
par Serge Marchand avec le syndrome de la fibromyal-
Le jury, formé du Dr J. André Luyet, chef du département de psychiatrie et codirecteur gie. La composante psychologique a un fort impact sur
des services cliniques, de Mme Lorraine Palardy, directrice des Impatients, de M. Bernard la qualité de vie et les capacités fonctionnelles entre
Saulnier, utilisateur de services, blogueur et écrivain, et de Biz, de Loco Locass, a également autres celle de retourner au travail, c’est ce que Marc
primé l’une des photos soumises. Voilà donc une activité qui sera fort probablement reprise Corbière a démontré. Finalement, Stéphane Potvin
au cours des prochaines années. a exposé comment l’interaction entre les facteurs
psychologiques et physiologiques pouvaient causer
une réaction de nonchalance ou d’indifférence face à la
douleur, dans des cas comme celui de la schizophrénie.
Et comme a conclu Dre Valérie Tourjman, directrice
de l’Unité biopharmaceutique du Centre de recherche
Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine,
de cette journée instructive, on retiendra que pour
les interventions en santé mentale, il est essentiel
d’intégrer les volets physiologique et psychologique
à nos pratiques.
Photo de Catherine E. Roy Photo de Ricardo Lassala Photo de Guylaine Bellerose
prix du vote internet prix du vote du public prix du jury
10
010 Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
11. 5 ans, ça se fête
!
Le 7 juin dernier, le Centre d’étude sur le trauma du Centre de recherche Fernand-Seguin de Un nouvel outil pour
l’Hôpital Louis-H. Lafontaine fêtait ses cinq ans d’existence. Plus de 50 personnes ont répondu observer et agir avant
à l’invitation de Stéphane Guay et André Marchand, tout deux fondateurs et respectivement
directeur et codirecteur du Centre. Ensemble, ils ont pu célébrer les réussites et les décou-
la psychose
vertes de cette équipe dynamique.
À cette occasion, le tout nouveau site web plusqu1souvenir.ca a été dévoilé. Avec un design
L a Société québécoise de la
schizophrénie a récemment
développé un site web bilingue afin
dynamique et chaleureux, ce site fournit des réponses aux questions que peuvent se poser les d’aider au dépistage précoce des signes
personnes souffrant d’un état de stress post-traumatique ainsi que leurs proches. avant-coureurs de la psychose et ainsi de
contribuer à réduire ses effets néfastes.
Sous forme de questionnaire, il permet
Trois de nos chercheurs dans le top 10 à ceux et celles qui s’inquiètent pour la
santé mentale d’un proche de valider
D ans la liste des 10 chercheurs de l’Université de Montréal les plus cités dans
les médias, les nôtres font excellentes figures ! En effet, Marie-France Marin,
Laurent Mottron et Marc Lavoie se démarquent avec un total de 669 mentions dans les
leurs observations. Le questionnaire
s’accompagne de bulles d’information,
de références de soutien, et d’une
médias pour l’année 2011 : recommandation de suivi quant à
la nécessité de poursuivre des
Marie-France Marin (1), doctorante au Département de physiologie et chercheuse au démarches auprès d’intervenants ou
1 Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, Centre d’études sur le de professionnels de la santé.
stress humain : atténuation des souvenirs stressants par la diminution du taux de cortisol (354 www.refer-o-scope.com
mentions).
Laurent Mottron (2), du Département de psychiatrie et du Centre d’excellence en troubles
envahissants du développement : contribution intellectuelle des autistes à l’avancement des
connaissances sur cette maladie, Hôpital Rivière-des Prairies (246 mentions).
2 Marc Lavoie (3), du Département de psychiatrie et du Centre de recherche Fernand-Seguin Les hommes sont
de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine : thérapie cognitivo-comportementale pour traiter les tics plus susceptibles d’avoir
dans le syndrome de Gilles de la Tourette (69 mentions). un souvenir précis
À cette liste, il convient d’ajouter Sonia Lupien, du Département de psychiatrie et du Centre
des expériences
de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, qui a dirigé les travaux de désagréables
Robert-Paul Juster (Université McGill) sur la diminution du taux de cortisol comme symp-
3
tôme annonciateur de l’épuisement professionnel (100 mentions).
S elon une recherche, entreprise au
Centre de recherche Fernand-Seguin
de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine et publiée
Bravo à tous !
dans l’International Journal of Psycho-
physiology, le souvenir qu’une femme
conserve d’une expérience déplaisante
et émotionnellement intense est moins
susceptible d’être précis que celui
d’un homme.
Les scientifiques doivent cesser de centrer leurs travaux
sur les déficits des autistes « Il existe très peu d’études ayant examiné
S
comment le caractère affectif et l’intensi-
elon un article provocateur publié en novembre dernier à l’invitation du journal Nature par le
té émotionnelle influencent les souvenirs
professeur Laurent Mottron, du Centre d’excellence en troubles envahissants du développement de
de manière indépendante l’une de l’autre,
l’Université de Montréal, nous devons cesser d’assimiler la structure cérébrale différente des personnes
c’est-à-dire le degré d’attirance ou de
atteintes d’autisme à une déficience. Nombre de personnes autistes – pas uniquement les « savants »
répulsion que nous éprouvons envers une
– possèdent en effet des qualités et des habiletés qui pourraient surpasser celles de personnes non
expérience et l’intensité émotive qu’elle
autistes. « Des données récentes et ma propre expérience indiquent qu’il est temps de commencer à
suscite », déclare Marc Lavoie, auteur
considérer l’autisme comme un avantage dans certaines sphères », a déclaré le professeur Mottron, qui
principal de cette étude et professeur au
est aussi chercheur au Centre de recherche Fernand-Seguin, site Hôpital Rivière-des-Prairies.
Département de psychiatrie de l’Univer-
sité de Montréal. « Notre test consistait
L’équipe de recherche du professeur Mottron, tout comme d’autres chercheurs, a fermement établi
à présenter des photographies aux par-
et répliqué les habiletés et, parfois, les supériorités des personnes autistes dans de multiples activités
ticipants. Nous avons d’abord découvert
cognitives, notamment la perception et le raisonnement. Son groupe comprend plusieurs personnes
que les photographies émotionnellement
autistes, et l’intégration de l’une d’entre elles, Michelle Dawson, représente une réussite particulière.
intenses interféraient avec la capacité des
Madame Dawson apporte des contributions importantes à notre compréhension de sa condition
femmes à déterminer si elles les avaient
autistique par son travail et son jugement. « Michelle a mis au défi ma compréhension scientifique
vues dans le passé. Ensuite, nous avons
de l’autisme », a expliqué Laurent Mottron. Par exemple, Michelle interprète les forces des autistes
observé que les femmes possédaient des
comme la manifestation d’une authentique intelligence plutôt que d’une sorte de ruse cérébrale qui
souvenirs plus précis des expériences
leur permettrait d’effectuer des tâches intelligentes sans les comprendre véritablement. « Je suis surpris
agréables que les hommes. Par contre,
que, pendant des décennies, les scientifiques aient évalué l’amplitude du retard mental en se fondant
l’intensité des émotions, qu’elles soient
sur des tests inappropriés et sur une mauvaise interprétation des forces des personnes autistes »,
agréables ou désagréables, a pour effet
a-t-il ajouté.
d’améliorer la mémoire des hommes. »
Plus de détails au www.nouvelles.umontreal.ca
Suite au www.hlhl.qc.ca/recherche
Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 011
11
12. Le processus de transfert en
première ligne retenu parmi les
meilleures pratiques d’affaires au
Salon annuel du mouvement
québécois de la qualité
E n novembre 2011 avait lieu le salon des meilleures pra-
tiques d’affaire du mouvement québécois de la qualité
qui se tient à chaque année pour reconnaitre les initiatives
d’amélioration de la qualité au Québec. L’Hôpital Louis-H.
Lafontaine a été retenu pour exposer cette année le projet
d’élaboration du processus de transfert de la clientèle de la
2e ligne à la 1re ligne. L’équipe projet pilotée par Mme Sylvie
Carrière, chef clinico-administratif du programme EIB,
regroupait des professionnels, des gestionnaires de
l’Hôpital Louis-H. Lafontaine, des représentants des CSSS
partenaires ainsi que des utilisateurs de services.
De gauche à droite : France Gélinas, Élise Badey, Sylvie Carrière, Monique Chicoine, Robert Sargent,
Najia Hachimi-Idrissi et Sébastien Laroche.
Prevenirautrement.ca : Violence au travail
un nouveau site pour un Ça brasse? Faut que
nouveau centre d’études ça arrête!
L e Centre de recherche Fernand-Seguin est
fier d’accueillir le Centre d’études sur les
mesures de contrôle en santé mentale (CEMCSM).
L’ équipe de chercheurs du Centre d’étude sur le
trauma de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine mène
présentement un projet de recherche portant sur
Ce centre d’études, unique en son genre, est dirigé la prise en charge des victimes d’actes de violence
par la chercheure Caroline Larue et le psychiatre grave en milieu de travail et des différences entres
Alexandre Dumais. Le centre a débuté ses travaux les hommes et les femmes à cet égard.
sur l’état de la situation de l’isolement et de la
contention, principalement à l’Hôpital Louis-H. Bien que ce phénomène concerne de nombreux
Lafontaine. Le centre a comme mission de déve- travailleurs, très peu de données sont dispo-
lopper des outils de détection du risque d’agressi- nibles sur les conséquences des actes de violence
vité ainsi que d’élaborer, d’évaluer et d’implanter grave et l’efficacité des mesures de prévention et
Créer des liens pour
des interventions ou programmes visant à réduire d’intervention, ainsi que sur la manière dont elles briser des chaînes
À
l’utilisation des mesures de contrôle. Il vise aussi touchent les femmes et les hommes. Ce projet,
Cotounou, au Bénin, la Saint-Camille
à promouvoir la qualité des interventions et la subventionné par les Instituts de recherche en
réadapte et soigne des gens qui, autre-
sécurité des patients et des intervenants dans le santé du Canada, se poursuivra cet automne.
ment, seraient condamnés à la stigmatisation
domaine des mesures de contrôle en s’appuyant
et, littéralement, à l’enchaînement. Mais
sur des données probantes et à faire connaître Renseignements : Juliette Jarvis, coordonnatrice
grâce à la vision et au dévouement d’un être
des mesures alternatives aux mesures de contrôle. de recherche. jjarvis.cfrs@ssss.gouv.qc.ca
exceptionnel, Grégoire Ahongbonon, l’espoir
Renseignements : prevenirautrement.ca
renaît…
Magnifiquement illustré, ce livre-choc
vous fera partager une expérience humaine
troublante : celle de Luc Legris et Sylvain Ratel.
Félicitations à Philippe Vincent, pharmacien
! En 2009, lors d’un séjour de trois semaines en
Afrique auprès des gens de la Saint-Camille,
E n décembre dernier, le Département de pharmacie de l’Hôpital Louis-H.
Lafontaine soulignait, avec fierté, que monsieur Philippe Vincent, pharmacien
au sein de l’organisation depuis sept ans, avait obtenu la certification de « Board
ces deux intervenants de l’Hôpital Louis-H.
Lafontaine ont été confrontés à des pratiques
ancestrales consistant, entre autres,
certified psychiatric pharmacist ». à enchaîner les gens affligés de problèmes
de santé mentale. Animés par l’espoir de créer
La certification de « Board certified psychiatric pharmacist » est une reconnaissance prestigieuse des liens pour briser des chaînes, ils nous
accordée, sur la base de la réussite d’un examen fastidieux, aux pharmaciens qui se spécialisent en livrent ici un vibrant témoignage.
psychiatrie. Cet accomplissement professionnel, digne de mention, traduit le niveau d’excellence
élevé dans la pratique de la pharmacie de ces récipiendaires. ***
La préparation à cet examen, qui évalue les connaissances des domaines de soins pharmaceutiques Pour se procurer le livre :
en neurologie et en psychiatrie, les soins cliniques, la gestion, l’assurance de la qualité, l’enseigne- • Via le site Web de la librairie Renaud-Bray
ment et la recherche, demande un investissement important des pharmaciens qui s’y soumettent. • Centre de documentation de l’Hôpital
Monsieur Vincent, qui est aussi professeur de clinique à la Faculté de pharmacie de l’Université de Louis-H. Lafontaine
Montréal, a obtenu la certification après sept ans de pratique et une année d’études intensives. • Par téléphone, communiquez
avec Ginette Morin : 514 251-4000,
Félicitations ! poste 3011
12
012 Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01
13. Stress post-traumatique :
les policiers québécois moins
à risque qu’on pense
B ien qu’ils représentent une population à haut
risque de vivre des événements traumatiques (ET)
dans le cadre de leur travail, les policiers ne sont pas
plus susceptibles que la population générale de souf-
frir d’un état de stress post-traumatique (ÉSPT). C’est
ce que nous apprend le deuxième volet d’une étude
originale et inédite publiée par l’Institut de recherche
Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) sur les facteurs de risque et de protection
des policiers québécois qui vivent des réactions de stress post-traumatique.
Cette étude confirme également que les symptômes associés au développement de l’ÉSPT chez
les policiers peuvent être atténués ou prévenus grâce à des interventions spécifiques et adaptées.
Ces symptômes sont notamment la dissociation, les réactions émotionnelles et physiques, l’état
de stress aigu, les symptômes dépressifs et les stratégies émotionnelles de gestion du stress. « En
intervenant rapidement auprès d’un policier peu après l’ÉT ainsi que dans les semaines qui suivent,
les chances d’éviter le développement d’un ÉSPT sont meilleures » estime André Marchand, auteur
principal de l’étude, chercheur au Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafon-
Nouveau livre taine et professeur associé à l’Université de Montréal. « Les facteurs qui sont associés à l’adaptation
à la suite d’un trauma, comme la personnalité résistante au stress et le soutien social, peuvent, quant
pour améliorer le à eux, être améliorés grâce au développement de stratégies dites préventives à l’intérieur de pro-
traitement des troubles grammes de formation du personnel policier », explique monsieur Marchand qui est aussi professeur
obsessionnels-compulsifs titulaire au Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal.
L e premier guide clinique pratique sur la
thérapie basée sur les meilleurs pratiques
pour traiter les personnes souffrant de tous
En savoir plus : www.hlhl.qc.ca/recherche
types de trouble obsessionnel-compulsif
(TOC) vient d’être publié par des chercheurs
du Centre de recherche Fernand-Seguin.
Intitulé Clinician’s Handbook for Obsessive
Compulsive Disorder, cet ouvrage unique
a été rédigé par les psychologues Kieron
O’Connor et Frédérick Aardema, qui œuvrent
au Centre d’études sur les TOC et les tics
(CETOCT) de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine.
Les récentes découvertes sur les troubles
du spectre obsessionnel-compulsif (TOC)
ont démontré que ces troubles étaient
tout d’abord associés à un problème de
raisonnement où la personne déduit de
façon erronée, qu’il y a une raison de douter
d’elle-même malgré ses perceptions et son
sens commun. Selon le modèle basé sur De gauche à droite : Lise Denis, directrice générale de l’AQESS et, de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine,
la recherche, le doute obsessionnel est la Catherine Dion, agente d’information – relations médias, Jean Lepage, adjoint au directeur général –
source du trouble, donc le point de départ communications et Jacques A. Bouchard, agent d’information – édimestre.
de la thérapie. La thérapie basée sur les
inférences est un modèle accessible et L’Hôpital Louis-H. Lafontaine gagne le
efficace pour tous les types de TOC et elle est Prix de la communication 2012 de l’AQESS
conçue afin d’aider la personne à reprendre
confiance en ses sens et à se sortir du
doute imaginaire. L e 24 avril dernier, l’équipe des communications s’est vue décerner, pour une deuxième année
consécutive, un Prix de la communication de l’AQESS (Association québécoise d’établissements de
santé et de services sociaux) pour son projet de série télé Maisons de fous (produite par Pixcom et
À travers des illustrations et des cas diffusée sur TV5) et sa websérie Foliewood.
cliniques inspirés de différents types de TOC,
cet ouvrage unique est conçu comme un Les membres du jury ont considéré que ces projets avaient fait œuvre utile à l’égard de la lutte aux
manuel et s’adresse autant aux cliniciens, préjugés en santé mentale et qu’ils avaient généré d’importantes retombées à cet égard. Notons
aux praticiens qu’aux étudiants. Ce livre d’ailleurs qu’une moyenne de 43 000 auditeurs par émission ont suivi la série télévisée sur TV5 et
associe la théorie à la pratique et porte que 45 000 visionnements des capsules web ont été dénombrés.
une attention particulière au processus
thérapeutique en détaillant chaque étape Les Prix de la communication de l’AQESSS visent à reconnaître les meilleurs projets réalisés par les
des rencontres avec le client, en expliquant équipes de communication des établissements du Québec. Les dossiers de candidature sont évalués
l’approche du début jusqu’à la fin de la thé- par un jury composé d’experts en communication. Deux prix sont remis au colloque Malades de
rapie et comment prévenir la rechute. com ; l’un en communication interne et l’autre en communication externe. L’année dernière, la
candidature de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine avait été primée pour la campagne interne de lavage des
Vous pouvez vous procurer le livre mains « Dis-moi comment tu te laves les mains, je te dirai qui tu es ».
via Amazon ou au Centre de documentation
de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine au coût Dernière heure : Nous apprenions récemment que la série télé « Maisons de fous » est finaliste dans deux catégories
de 40 $. des prix Gémeaux (Meilleure série documentaire et Meilleure réalisation : affaires publiques, série documentaire).
Mots d’esprit juillet 12 • vol.03 no.01 013
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