Cet article présente une conférence réalisée au profit de l’association des officiers de réserve du département des Hautes-Alpes qui compte plusieurs autorités : ancien ministre, généraux… L’intervention vise à positionner la gendarmerie comme acteur de la prévention dans le domaine de la lutte contre la radicalisation.
1. 4 |LUNDI 10 OCTOBRE 2016 | LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ
VOTRE RÉGION
Les messages appelant à
l’arrêt du tabac vont se
m u l t i p l i e r à p a r t i r
d’aujourd’hui.
Radios, télévision, jour
naux, affichages, et sites
web appelleront à délais
ser le tabac à partir du
1er novembre, jusqu’au
30 novembre et audelà si
possible. Jusqu’au 1er no
vembre, les fumeurs ont
un petit sursis. La derniè
re cigarette du condam
né ?
« Le tabac tue. C’est la
première cause de morta
lité qu’on peut éviter. Le
cancer du fumeur fait des
ravages. Nous lançons
donc cette campagne
“Moi(s) sans fumeur”
comme un défi collectif…
Cette campagne est inspi
rée de l’opération Anglai
se “Stop tober”. Quand on
a tenu un mois sans fumer,
les dispositifs récepteurs
de nicotine sont affaiblis
et on a cinq fois plus de
chance de réussite d’arrêt
définitif », explique Bri
gitte Saez, directrice du
Codes (comité départe
mental d’éducation pour
la santé).
De gros moyens
mobilisés
Sous le slogan “Je fume,
tu fumes, nous arrêtons”,
c’est une démarche col
lective qui est recherchée.
« La campagne prévoit un
fort accompagnement,
notamment en direction
des jeunes dans les collè
ges et lycées tout au long
de ce mois de novembre.
C’est aussi un gros défi
pour les entourages des
fumeurs », précise le doc
teur Laurence Sauvignet,
conseiller technique au
Codes.
Il s’agit de « faire entrer
dans l’événement le
maximum de personnes »,
pour Brigitte Saez.
Plusieurs événements
dans le département
Des flashs mobs et des
groupes de paroles seront
organisés par les CSAPA
de Briançon et de Gap
(Centres de soins de pré
vention et d’accompagne
ment en addictologie).
Une pièce de théâtre iti
nérante cheminera égale
ment dans le départe
ment. Plus largement
l’ensemble du réseau de
santé est informé par
courrier et mobilisé pour
apporter sa contribution à
l’événement.
« Les fumeurs pourront
s’inscrire au site “tabac
info service” ou faire le 39
89 et bénéficier de kits
gratuits d’aide à l’arrêt, de
brochures d’aide diététi
que à l’accompagne
ment… », poursuit Brigit
te Saez. Le feuilleton
“Plus belle la vie” s’y met
aussi. « Le scénario va in
clure l’arrêt du tabac », in
diquent les responsables
du Codes.
À partir d’aujourd’hui, le
tabac sera décidément
sous le feu médiatique.
Le tabac en chiffres
n On recense 14 millions
de fumeurs en France.
n Le tabac concerne
28 % de la population
n Le tabac représente la
première cause de morta
lité en France
n Le tabac est responsa
ble de 73 000 décès pré
maturés chaque année
n Le tabac est responsa
ble de 90 % des cancers
du poumon
n Chaque fumeur perd
en moyenne 10 à 15 ans
d’espérance de vie
Michel PEAN
Brigitte Saez, à gauche, et le docteur Laurence Sauvignet, directrice
et conseillère technique du Codes sont les chevilles ouvrières de la
campagne anti tabac qui s’ouvre aujourd’hui.
GAP | La campagne anti tabac continue
De nouveaux messages
à l’attention des fumeurs
D
evant l’association dépar
tementale des officiers de
réserve, lundi soir, la con
férence mensuelle s’inscrivait
pleinement dans une actuali
té au long cours : la lutte con
tre le terrorisme et ses limites.
Le général de gendarmerie
Guy Crouvizier a décrit la si
tuation tandis que le capitaine
Nicolas Colombani, comman
dant de brigade de Gap a
évoqué le dispositif de lutte tel
qu’il est décliné au plan dé
partemental. « La menace
terroriste demande qu’on arti
cule la sécurité et la défense,
le civil et le militaire, le natio
nal et l’international, la pré
vention et la réaction », expli
quait d’emblée le général
Crouvizier.
Le général a rappelé l’évolu
tion de l’arsenal législatif de
puis 2012. « Nous avons une
loi antiterroriste parmi les plus
sévères d’Europe. »
État d’urgence et principe
d’urgence absolue évoqués
Le conférencier a également
signalé l’importance de l’état
d’urgence.
Cette mesure minetelle
l’état de droit ? Pour Guy
Crouvizier, qui rappelle que
l’État a le monopole de la vio
lence légitime, la réponse est
non. « La lutte contre le terro
risme reste ancrée dans le res
pect des droits humains fon
damentaux. »
Le dispositif de lutte a été
rassemblé dans les mains du
ministre de l’intérieur, au sein
d’un Étatmajor opérationnel
de prévention rattaché au ca
binet du ministre. Quatre mis
sions principales sont assi
gnées aux forces de sécurité,
le renseignement, la protec
tion et la présence sur le ter
rain, l’intervention et la lutte
contre la radicalisation isla
miste.
Ce dernier point a été abor
dé par le capitaine Colombani
(voir cicontre). En ce qui con
cerne l’intervention contre les
terroristes, le principe d' “ur
gence absolue” a mis fin aux
rivalités entre le Raid et le GI
GN, c’est le premier qui est
prêt qui intervient.
Pour le général Crouvizier, il
s’agit là d’une guerre d’un ty
pe nouveau. « Elle sera lon
gue, sale et dure. Il faut des
moyens humains, financiers
et matériels. Nous rencon
trons sans aucun doute des
succès dans cette lutte contre
le terrorisme, pour autant les
attentats récents démontrent
à l’évidence que notre dispo
sitif est largement perfectible.
La recherche permanente de
l’unité nationale et notre force
morale sont les conditions
pour parvenir à la résilience. »
Michel PEAN
Les participants, sous-officiers de réserve, à cette conférence ont écouté avec attention les propos tenus par
le geénéral Crouzivier (photo de gauche) et le capitaine Colombani.
GAP | Conférence du général Crouvizier devant les officiers de réserve
« La lutte contre le terrorisme
est cohérente mais perfectible »
Capitaine Colombani : la prévention face à la radicalisation
«La radicalisation est
un processus pro
gressif. Elle concerne
souvent des convertis, en
doctrinés mais qui ont très
peu de culture religieuse.
Ils dérivent vers l’islam
politique. »
Nicolas Colombani dé
crit différentes phases :
« La déplurisation, c’est
àdire la séparation des
liens existants de l’indivi
du, sa dépersonnalisation
et sa déshumanisation. Le
sujet perçoit alors les
autres comme des enne
mis, comme l’incarnation
du mal. »
Repérer les signaux
Pour l’officier de gendar
merie il convient de repé
rer les signaux. « Le passé
judiciaire, l’usage des ré
seaux sociaux, le compor
tement en détention. Les
ruptures dans une vie fa
miliale dégradée, les
changements d’apparen
ce ou de comportement,
la pratique religieuse, le
prosélytisme sont des in
dices à exploiter. »
Mais aucun de ces si
gnes n’est déterminant.
« Seule la combinaison de
ces éléments montre
qu’un individu est en voie
de radicalisation. »
Une veille de proximité
qui a son importance
La lutte est opiniâtre.
« Un plan gouvernemen
tal avec un centre natio
nal assistance et de pré
vention est en place avec
un numéro vert de signa
lement. Une veille des si
tes radicalisés sur inter
net est mise en place. Au
plan départemental le
préfet suit les personnes
radicalisées au sein d’une
cellule spécialisée re
groupant forces de sécuri
té et acteurs sociaux, en
liaison avec le procureur
de la République. » C’est
en effet dans la collecte
de renseignements dans
la proximité, dans la lu
mière mais aussi dans
l’ombre, que se joue la
partie.
M.P.
Numéro vert
“Stop djihadisme” :
0 800 00 56 96, pour
signaler, alerter et protéger
en cas de doute.
Le capitaine Colombani incite
à repérer les signaux qui
peuvent indiquer une
radicalisation.
Mardi matin avait lieu la
signature des contrats de
recrutement pour huit jeu
nes, l’un d’entre eux ayant
signé la veille en tant que
sousofficier.
Parmi eux, Antoine, 20
ans, était déterminé.
« J’aime beaucoup le sport,
la course à pied, la muscula
tion, la natation, le VTT. Je
suis pompier volontaire et je
vais aller à Brignoles au sein
de l’unité d’instruction et
d’intervention de la Sécurité
civile. J’en suis très heu
reux », expliquait le jeune
homme.
Et puis il y avait une jeune
femme bien connue du
monde sportif. Alizée Baron,
qui a fini 3e des champion
nats du monde de Ski cross,
incorporée à l’école militaire
de haute montagne de Cha
monix. « Je vais faire partie
de l’équipe de France mili
taire, ce qui va me permettre
de préparer les jeux olympi
ques dans deux ans. Et puis
lorsque ma carrière sportive
sera terminée je trouverai
facilement une reconver
sion au sein de l’armée »,
expliquait la jeune femme.
Depuis le début une soixan
taine de jeunes ont été re
crutés par le Cirfa de Gap,
indiquait le responsable,
l’adjudantchef Fabien.
Les jeunes engagés
n Rémi : 18 ans, de ValMa
ravel (26), titulaire d’un
CAP, signe au 511e régiment
du train d’Auxonne, en tant
qu’agent de la circulation
routière, pour une durée de
deux ans.
n Jérôme : 21 ans, de Jar
jayes (05), titulaire d’un
CFG, signe au 4e régiment
de chasseurs de Gap, en
tant qu’équipage engin
blindé, pour une durée de
cinq ans.
n Thibault : 19 ans, de
Briançon (05), titulaire d’un
bac technologique, signe au
27e bataillon de chasseurs
alpins de CranGevrier, en
tant que combattant, pour
une durée de cinq ans.
n Mathias : 18 ans, de Gap
(05), titulaire du BEPC, si
gne au 4e régiment de chas
seurs de Gap, en tant
qu’équipage engin blindé,
pour une durée de deux ans.
n Alizée : 24 ans, d’Orciè
res (05), titulaire d’un bac,
signé à la compagnie sports
de haut niveau hiver de
Chamonix, en tant qu’athlè
te militaire, pour une durée
de deux ans.
n Antoine : 20 ans, d’An
not (04), titulaire d’un CAP,
signe à l’Unité n° 7 de Bri
gnoles, en tant qu’équipier,
pour une durée d’un an.
n Dylan : 21 ans, de Ro
chebrune (05), titulaire d’un
CFG, signe au 132e bataillon
cynophile de l’armée de ter
re de Suippes, en tant que
maître de chien, pour une
durée de cinq ans.
n Quentin : 19 ans, titulai
re d’un Bac technologique,
signe à l’école nationale de
sousofficiers d’active de
SaintMaixent, en tant que
combattant des blindés,
pour une durée de cinq ans.
Six des jeunes recrutés au moment de la signature des contrats. Au premier plan à droite Alizée Baron, et
Antoine cités dans notre article. Présents également l’adjudant-chef Fabien, chef du Cirfa de Gap et conseiller
en recrutement et le brigadier-chef Fanny, agent d’appui au recrutement.
GAP | Centre d’information et de recrutement des forces armées
Signature de huit contrats de recrutement
S’engager dans l’armée
Avec 15 000 emplois of
ferts chaque année, l’ar
mée de terre est un parte
naire majeur pour l’emploi
des jeunes.
L’armée recrute quelque
soit le niveau scolaire ou
universitaire, de sans quali
fication à bac + 5, de 17 ans
et demi à 30 ans au sein des
400 spécialités proposées.
Le recrutement est opéré
en qualité d’officier, de sous
officier ou de militaire du
rang, dans des spécialités
très variées comme chef de
section, chef de groupe,
combattant, pilote d’héli
coptère, spécialistes en
droit, comptabilitéfinances,
ressources humaines, infor
matique, cuisinier… “Cha
cun peut s’épanouir dans sa
fonction”, assure l’armée.
Pour une première infor
mation, les jeunes sont ap
pelés à rencontrer les con
seillers en recrutement de
Gap au Centre d’informa
tion et de recrutement des
forces armées (Cirfa), 4 rue
Bayard, quartier Reynier.
Tel : 04 92 67 54 33 ou sur
internet : sengager.fr760779600