1. et
présentent
La physiopathologie de l’arthrose
2. Quelques définitions et rappels utiles
L’arthrose se définit par une destruction du cartilage associée à une inflammation du
tissu synovial et une ostéosclérose de l’os sous-chondral.
Les articulations les plus fréquemment touchées sont, en dehors
du rachis le genou,
les mains et la hanche
La dégénérescence cartilagineuse n’est pas un simple processus lié au vieillissement,
l’arthrose est une maladie à part entière avec une composante mécanique et une
composante inflammatoire
L’obésité augmente le risque d’arthrose des membres inférieurs et des mains
Site de la Société Française de rhumatologie :
2 http://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-maladies/08-dossier-arthose/AO_definition.asp
Sellam J, Berenbaum F. Arthrose et Obésité. Rev Prat 2012;62:621-629. COFER
Rhumatologie. 4e édition. Abrégés. Elsevier Masson
3. IRM de la main G, séquences pondérées T2 en coupes
coronales après saturation du signal de la graisse.
Rachis cervical. IRM en T2.
Arthrose coxo-fémorale. Arthrographie
Arthrose fémoro tibiale interne et externe. de hanche droite, de face.
3 Arthroscanner du genou.
4. Le cartilage et le chondrocyte
Le cartilage est un tissu conjonctif dense bien particulier.
Non vascularisé : il se nourrit par imbibition à partir du liquide synovial
sécrété par la membrane synoviale et par l’os sous-chondral.
Non innervé : il ne peut donc être tenu pour responsable direct des
douleurs de l'arthrose.
Cartilage d’un genou sain.
Le cartilage est constitué d’un seul type de cellules, les chondrocytes, qui sont présentes au
sein de la matrice qu’elles ont synthétisée.
En conditions normales, l’activité métabolique des chondrocytes est très faible, synthétisant et
dégradant divers éléments de la matrice (protéoglycanes et collagène). Ces chondrocytes
assurent le renouvellement du tissu cartilagineux.
Référence :
4 Site de la Société Française de rhumatologie :
http://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-maladies/0B-dossier-arthrose/A0_definition.asp
5. L’arthrose : une maladie à part entière
L’arthrose n’est pas une simple usure liée au vieillissement et à
l’hyperpression
L’arthrose résulte d’un ensemble de facteurs :
– Facteurs locaux, mécaniques
– Facteurs généraux (génétiques) et systémiques (adipokines)
– Le cas échéant, facteurs traumatiques
Elle touche l’ensemble des tissus de l’articulation : cartilage mais aussi os
sous-chondral (qui pourrait être encore plus important dans cette
physiopathologie), capsule articulaire et membrane synoviale.
Référence :
5 Sellam J, Berenbaum F. Arthrose et Obésité. Rev Prat 2012;62:621-629.
6. Le processus arthrosique (1)
Hyperpression au niveau du cartilage :
- Activation des chondrocytes via des
récepteurs membranaires sensibles à la
pression (mécanorécepteurs).
- Libération de médiateurs de l’inflammation.
- Destruction de la matrice cartilagineuse.
Références :
Site de la Société Française de rhumatologie :
6 http ://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-maladies/0B-dossier-arthrose/A0_definition.asp
Sellam J, Berenbaum F. Arthrose et Obésité. Rev Prat 2012;62:621-629.
7. Le processus arthrosique (2)
Les 3 phases du processus arthrosique sont :
Une dégradation de la matrice cartilagineuse
Une réaction inflammatoire de la membrane Gonarthrose œdème tibial
et inflammation synoviale.
synoviale, avec souvent un épanchement Coupes sagittales FSE T2.
articulaire
Réaction de l’os sous-chondral avec prolifération d’os
néo-formé : l’ostéophyte (formation
hypertrophique)
Omarthrose avec pincement
modéré omo-huméral et
ostéophyte exubérant du pôle
Références : inférieur de la tête humérale.
Site de la Société Française de rhumatologie :
7 http ://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-maladies/0B-dossier-arthrose/A0_definition.asp
Sellam J, Berenbaum F. Arthrose et Obésité. Rev Prat 2012;62:621-629.
8. Arthrose d’origine mécanique
Certaine arthroses ont une origine mécanique
(hyperpression excessive sur tout ou partie de
l’articulation).
Charge excessive : obésité ou port fréquent de
lourdes charges (à titre professionnel ou sportif
[haltérophilie])
Surmenage articulaire et microtraumatismes
itératifs
Pression inégalement répartie : dysplasie,
méniscectomie, défaut d’alignement (genu
varum ou genu valgum)
Genou instable : hyperlaxité ligamentaire, rupture
des ligaments croisés et notamment du LCA,
entorse mal prise en charge… (image 7) Géode sou²²s la zone d'insertion du ligament
croisé postérieur. Séquence FSE T2 coupe
sagittale.
Référence :
Site de la Société Française de rhumatologie :
8 http ://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-maladies/0B-dossier-arthrose/A0_definition.asp
9. Arthrose secondaires
Maladies touchant directement le cartilage : dépôts calcique
au sein des cartilages générant un stress cristallin, comme
au cours de la chondrocalcinose, l’hémochromatose
génétique, l’ochronose (exceptionnel), anomalies
génétiques qui fragilisent les composants (protéoglycanes
ou collagène) du cartilage.
Maladies touchant d'autres tissus de l'articulation avec
retentissement indirect sur le cartilage en particulier :
– les affections de l'os sous-chondral comme les
ostéonécroses aseptiques,
– maladies de la membrane synoviale, infection articulaire,
même guérie, ou maladies inflammatoires de la synoviale
comme la polyarthrite rhumatoïde. Ostéonécrose de la tête
fémorale sur une coxite
préexistante.
Référence :
Site de la Société Française de rhumatologie :
9 http ://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-maladies/0B-dossier-arthrose/A0_definition.asp
10. Arthrose et Obésité
L’obésité favorise la survenue d’une arthrose :
– par la contrainte mécanique liée au surpoids qui
provoque une activation des chondrocytes (voir
dias suivantes, 10 et 11),
– et sans doute aussi par la production de cytokines
(adipokines) par le tissu adipeux qui par voie
systémique vont agir sur les tissus articulaires. Cela
pourrait expliquer l’augmentation de fréquence de
l’arthrose digitale chez les patients obèses.
Le risque de gonarthrose est augmenté de 15% pour
chaque augmentation d’un point de l’IMC.
Gonarthrose fémoro-
rotulienne de face évoluée.
Référence :
10 Sellam J, Berenbaum F. Arthrose et Obésité. Rev Prat 2012;62:621-629.
11. Arthrose et tissu graisseux
Le tissu graisseux, notamment la graisse viscérale, participe à
l’inflammation systémique par la sécrétion de cytokines
spécifiques, les adipokines (adiponectine, leptine, résistine).
Des adipokines aux puissants effets immunomodulateurs sont
présentes dans le liquide synovial des malades atteints d'arthrose.
La production d’adipokines peut également exister au niveau du
paquet graisseux de Hoffa, situé juste en arrière du tendon rotulien.
Ces adipokines pourraient migrer directement dans le liquide
synovial.
Référence :
Sellam J, Berenbaum F. Arthrose et Obésité. Rev Prat 2012;62:621-629.
11
12. Un nouveau concept : « l’arthrose
métabolique »
Le concept d’arthrose métabolique résulte d’un
double constat :
• Il existe une association épidémiologique entre
arthrose et diabète de type 2, entre arthrose et
syndrome métabolique ou chacun de ses
composants (obésité abdominale,
hyperglycémie, dyslipidémie)
• Chez le patient obèse, la prévalence de la
gonarthrose est augmentée en présence d’un ou
plusieurs composants du syndrome métabolique
En conséquence, une arthrose chez un sujet jeune
doit faire rechercher une maladie
cardiométabolique (syndrome métabolique, Le concept d’arthrose
diabète de type 2). « métabolique » (d’après La Revue du
Praticien 2012, 62 : 621-629)
Référence :
12 Sellam J, Berenbaum F. Arthrose et Obésité. Rev Prat 2012;62:621-629.
13. Gonarthrose et traumatismes
Parmi les facteurs de risque de gonarthrose, outre
l’âge et le surpoids, les traumatismes sont
aussi à prendre en considération :
• Les lésions méniscales
• La rupture du ligament croisé antérieur,
induisant une laxité antérieure du genou,
favorisant une usure prématurée du
compartiment fémoro-tibial par augmentation
des contraintes mécaniques.
• Les fractures articulaires
Prévention :
• Traitement le plus conservateur possible des Gonarthrose fémoro-tibiale
bilatérale. Arthrographie.
lésions méniscales compte tenu d’un risque
accru d’arthrose du genou secondaire à la
méniscectomie, donc cas exceptionnel, pas de
méniscectomie après 40 ans.
• La réparation chirurgicale du LCA n’empêche
pas l’évolution vers l’arthrose.
Référence :
13 Flouzat-Lachaniette CH. Situations à risque d’arthrose du genou. Rev Prat 2012;62:630-634.
14. Arthrose et activités physiques
La sollicitation répétée du genou dans des situations extrêmes peut
favoriser une gonarthrose
Professions à risque accru de gonarthrose : principalement les
ouvriers du bâtiment, travaillant souvent accroupis ou à genoux
(hyperflexion du genou lésions méniscales arthrose, et
souffrance du compartiment fémoro-patellaire)
Sport et arthrose : une activité physique modérée n’accroit pas le
risque d’arthrose. Les activités sportives intenses peuvent
augmenter ce risque via les traumatismes (fractures articulaires,
lésions méniscales ou ligamentaires) et les microtraumatismes à
répétition.
Référence :
14 Flouzat-Lachaniette CH. Situations à risque d’arthrose du genou. Rev Prat 2012;62:630-634.
15. CONCLUSION
L’arthrose n’est pas une banale pathologie du vieillissement
liée à une usure des articulations portantes. Elle se
caractérise par une inflammation de bas-grade tissulaire
C’est une maladie dont la composante systémique est
démontrée dans certaines formes, pouvant faire intervenir
le tissu graisseux et les adipokines qu’il sécrète
Les principaux facteurs de risques sont : le vieillissement,
l’obésité et les traumatismes répétés
Gonarthrose fémoro-tibiale et
rotulienne. Arthrographie.
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