Dans le cadre des mesures compensatoires, la Fédération d’Indre et Loire pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique 37 a diagnostiqué différents linéaires du Réveillon sur la commune de Maillé. Après validation des services de l’Etat, un projet de restauration de la continuité écologique ainsi que de la morphologie de ce cours d’eau a été retenu. Les travaux ont eu lieu en novembre 2016.
Cette pêche électrique réalisée le 28 septembre 2017 rentre donc dans le cadre du suivi des mesures compensatoires effectué pour le concessionnaire de la ligne LISEA et correspond à l’année N+1 après travaux.
Suivi IPR Réveillon - 2017 - Fédération de pêche 37
1. Compte rendu d’exécution
Inventaire piscicole réalisé sur le cours d’eau du
Réveillon - Suivi « 1 an après travaux »
Le 28 septembre 2017
Rédacteur FD 37 : Virginie SAUTER
Relecture FD 37: Grégoire RICOU
13/11/2017
2. 2
Préambule
Le Projet de ligne ferroviaire Sud Europe Atlantique porte sur la réalisation d’une ligne
ferroviaire à grande vitesse d'environ trois cents (300) kilomètres de ligne nouvelle à double
voie entre Saint-Avertin, au sud-est de Tours, et Ambarès-et-Lagrave, au nord de Bordeaux
ainsi que d’environ quarante (40) kilomètres de raccordements.
COSEA, compte tenu des compétences et des moyens humains et matériels dont il
dispose, a les missions relatives à la conception, la construction et l'intégration de la Ligne,
dans le cadre d’un contrat de conception-construction.
COSEA définit et met en œuvre différents types de mesures pour préserver la
biodiversité :
- Des mesures de suppression et de réduction destinées à éviter et à réduire les impacts
occasionnés sur les milieux par le passage de la ligne.
- Des mesures compensatoires, destinées à compenser les impacts résiduels causés par
l’infrastructure.
Dans le cadre des mesures compensatoires, la Fédération d’Indre et Loire pour la Pêche et
la Protection du Milieu Aquatique 37 a diagnostiqué différents linéaires du Réveillon sur la
commune de Maillé. Après validation des services de l’Etat, un projet de restauration de la
continuité écologique ainsi que de la morphologie de ce cours d’eau a été retenu. Les travaux
ont eu lieu en novembre 2016.
Cette pêche électrique réalisée le 28 septembre 2017 rentre donc dans le cadre du suivi des
mesures compensatoires effectué pour le concessionnaire de la ligne LISEA et correspond à
l’année N+1 après travaux.
3. 3
La station d’étude
1. Localisation et caractéristiques de la station d’étude
Station de suivi
Figure 1: Localisation de la station
4.
5. Le Réveillon, long de 17 kms (affluents compris), est un affluent de la Vienne rive droite.
Son bassin versant d’environ 40 km² est principalement situé sur les communes de Draché,
Maillé et Nouâtre (Indre-et-Loire).
La station de suivi est située dans l’emprise du chantier, sur la partie médiane.
Station de suivi : Etat avant travaux
Sur cette portion, le cours d’eau a été anciennement modifié et élargi par des travaux de
recalibrage. La largeur de plein bord moyenne était d’environ 5 mètres. Beaucoup de secteurs
étaient rectilignes avec des berges abruptes. Le fond était principalement constitué de
sables/limons. Les écoulements et les habitats étaient peu diversifiés. Les blocs et caches sous
berges étaient peu représentés.
Station de suivi : Etat après travaux
Les travaux de reméandrage sur le linéaire entre l’autoroute et la voie ferrée ont permis de
recréer des pentes douces faisant effet de banquettes à caractère humide, favorable aux
espèces cibles (agrion de mercure, etc.). Une recharge granulométrique en matériaux
alluvionnaire a été mise en place pour recréer une couche d’armure et pour favoriser les
habitats en faveur du chabot (espère repère). Des plantations d’arbres et arbustes sur ce
secteur permettront à terme d’avoir un ombrage suffisant sur le cours d’eau, tout en
maintenant des zones d’ouverture pour la compensation de l’espèce Agrion de Mercure.
Figure 2: Station en aval de l’A10 Figure 3: Station en amont de l’A10, zone restaurée
6. 6
2. La pêche électrique
La méthode de capture par pêche électrique consiste à générer un champ électrique dans
l’eau entre deux électrodes (une cathode et une anode). Les poissons se trouvant dans un
rayon d’environ 2 mètres autour de l’anode sont attirés vers celle-ci (« nage-forcée »). Ils
peuvent alors être capturés à l’aide d’épuisettes.
L’équipe de pêche, constituée de 5 personnes, a été définie comme suit :
- Un porteur d’anode (électrode)
- Un porteur d’épuisette
- Un porteur de bassine
- Deux personnes en berge
La pêche s’est déroulée dans des conditions hydrauliques favorables (faible débit, bonne
transparence des eaux, …).
Une fois capturés, les poissons ont été mesurés, pesés puis relâchés sur la station.
3. Résultats des inventaires piscicoles antérieurs
Ce cours d’eau a fait l’objet de plusieurs inventaires dans le cadre des travaux réalisés
pour la LGV-SEA :
- Pêche de sauvetage réalisée par Rive le 12/09/2012 sur le cours principal du Réveillon.
- Pêche de sauvetage réalisée par Rive le 03/12/2013 sur la dérivation provisoire du
Réveillon. Portion amont, au niveau du tracé LGV.
- IPR réalisé par Aquabio le 19/05/2014 sur le même tronçon que celui pêché en
septembre 2017. Note : 36.7
- IPR réalisé par Aquabio le 20/04/2015 sur le même tronçon que celui pêché en
septembre 2017. Note : 40.8
- Pêche de sauvetage réalisée par FD37 le 27/10/2016 sur portion aval et amont de l’A10.
Dans le but de pouvoir réaliser un suivi efficace avant/après travaux, il a été choisi de réaliser
l’inventaire piscicole sur le même tronçon que celui pêché en 2014 et 2015 par le bureau
d’étude Aquabio. Les principaux résultats sont présentés ci-dessous, le compte rendu détaillé
de ces pêches se trouvent en annexe 2.
7. 7
Le peuplement piscicole est dominé par 3 espèces : l’Epinochette, le Vairon et la Loche
Franche. Le peuplement piscicole est altéré et non conforme au peuplement piscicole
théorique de la station en situation de référence, et par conséquent obtient les deux années une
note IPR « très mauvaise ». Les espèces caractéristiques du niveau typologique théorique de
la station sont présentes en sous-densités et/ou absentes.
Tableau 1: A. Tableau récapitulatif de la liste faunistique – Pêche du 19 mai 2014.
B. Résultat de la pêche électrique. Source : Aquabio
Tableau 2: A. Tableau récapitulatif de la liste faunistique – Pêche du 20 avril 2015.
B. Résultat de la pêche électrique. Source : Aquabio
A
B
A
B
8. 8
2ème partie : Résultats piscicoles et
interprétation
1. Indice Poisson Rivière - IPR
1.1 Variables environnementales
Le tableau ci-dessous présente les valeurs des différentes variables environnementales
propres à la station étudiée. Ces variables sont nécessaires pour le calcul de la note IPR.
1.2 Résultats et interprétation de la note IPR
Le tableau suivant indique les probabilités théoriques de présence des espèces (seules sont
affichées les probabilités supérieures à 0,4) ainsi que les présences observées des espèces.
ANG CCO CHA CHE EPT GAR GOU LOF PER TRF VAI
Probabilité théorique de
présence des espèces
0,55 0,48 0,58 0,54 0,21 0,58 0,79 0,95 0,50 0,62 0,84
Présence observées (1-
oui / 0-non)
0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 1
Effectif capturé au 1er
passage (Nbre d'individus)
0 0 0 0 88 0 0 26 0 0 165
Le tableau suivant donne la valeur de la note IPR ainsi que la valeur des métriques nécessaires
à son interprétation. Ces valeurs ont été calculées à partir de l’outil informatisé de l’ONEMA.
Surface
échantillonnée
(m²)
Surface
du bassin
versant
drainé
(km²)
Distance à
la source
(km)
Largeur
moyenne
en eau
(m)
Pente de
la ligne
d’eau
(pm)
Profondeur
moyenne
(m)
Altitude
(m)
Température
moyenne de
juillet (c°)
Température
moyenne de
janvier (c°)
Unité
hydrologique
124,2 26,3 11,3 1,8 2.5 0,08 49 20.6 5,2 LOIR
9. 9
Métriques d'occurrence Métriques d'abondance
Nombre
total
d'espèces
(NTE)
Nombre
d'espèces
lithophiles
(NEL)
Nombre
d'espèces
rhéophiles
(NER)
Densité
d'individus
tolérants
(DIT)
Densité
d'individus
omnivores
(DIO)
Densité
d'individus
insectivores
(DII)
Densité
totale
d'individus
(DTI) Valeur de l'Indice Poisson
RivièreValeurs
théoriques
9,22 3,03 1,77 0,19 0,08 0,2 0,59
Valeurs
observées
3 1 0 0,21 0,71 0 2,25
Scores associés
aux métriques
5,97 5,51 6,91 1,5 5,1 13,1 3 ,47 41,57
classe de qualité:
Très mauvaise
La qualité IPR est jugée très mauvaise (score IPR : 41,57) sur cette station. L’absence de
plusieurs espèces telles que le goujon, la truite fario, l’anguille, le chabot, voire le gardon
déclasse cette note IPR.
L’ensemble des résultats en annexé au présent rapport (annexe 1).
2. L’analyse détaillée du peuplement piscicole
2.1 Structure du peuplement piscicole
a) Richesse spécifique et biomasse
Richesse spécifique Biomasse
Espèces Effectif
Densité -
Hectare
% de
l'effectif
Poids
Biomasse -
Kg/Hectare
% du
poids
Epinochette EPT 88 7085 32 56 5 11
Loche franche LOF 26 2093 9 103 8 19
Vairon VAI 165 13285 59 372 30 70
b) Classe de tailles par espèce
L’épinochette (EPT)
14
19
50
5
0
10
20
30
40
50
60
0-10
10-20
20-30
30-40
40-50
50-60
60-70
70-80
80-90
90-100
Effectif
Taille (mm)
Figure 4: Distribution des classes de taille pour les épinochettes
10. 10
La Loche Franche (LOF)
Le Vairon (VAI) :
2.2 Bilan piscicole
La pêche a mis en évidence 3 espèces différentes :
- Le Vairon : privilégie les zones riches en végétation, mais avec des courants modérés.
- L’épinochette : affectionne les systèmes lentiques et riches en végétation qui lui
assurent des zones d’abris, de croissance et de reproduction.
- La Loche franche : privilégie les substrats grossiers
Ces trois espèces représentent une biomasse totale de 43 kg/ha, ce qui est assez faible pour un
cours d’eau du centre ouest. L’espèce numéraire principale est le vairon, avec 165 espèces
capturées (59% des individus), L’épinochette (88 individus – 32%) représente un tiers du
peuplement présent sur la station.
La distribution de taille indique la présence de jeunes individus ainsi bien que d’individus
adultes chez ces trois espèces.
0 0 0
2
1
4
8
10
1
0
0
2
4
6
8
10
12
0-10
10-20
20-30
30-40
40-50
50-60
60-70
70-80
80-90
90-100
Effectif
Taille (mm)
0 1
6
27
58
48
21
4
0 0
0
10
20
30
40
50
60
70
0-10
10-20
20-30
30-40
40-50
50-60
60-70
70-80
80-90
90-100
Effectif
Taille (mm)
Figure 5: Distribution des classes de taille pour les loches franches
Figure 6: Distribution des classes de taille pour les vairons
11. 11
CONCLUSION
Les pêches IPR réalisées sur ce même tronçon du Réveillon en mai 2014 et avril 2015 par
Aquabio font état d’une note IPR de 36,4 en 2014 et 40,8 en 2015, indiquant une très
mauvaise qualité de l’eau selon cet indicateur. Le peuplement piscicole observé ces deux
années était représenté par 3 espèces : l’Epinochette (EPT), le Vairon (VAI) et la Loche
Franche (LOF). En 2014, la présence d’un individu d’anguille a également été notée.
En octobre 2016, une pêche de sauvetage a été réalisée sur l’ensemble du linéaire de travaux
de restauration du Réveillon. Aucun IPR n’a été calculé. Les trois espèces dominantes (EPT,
VAI, LOF) ont de nouveau été recensées, accompagnées par la présence très ponctuelle
d’individus de chevesnes, gardons et anguilles.
Après les travaux de restauration fin 2016, une recolonisation du milieu a été observée par les
espèces piscicoles. Les 3 espèces dominantes (EPT, VAI, LOF) observées en 2014, 2015 et
2016 sont à nouveau présentes en 2017.
Malgré la recolonisation du milieu par ces trois espèces, des espèces piscicoles telles que le
chabot ou encore le goujon, dont la probabilité théorique de présence est forte au vu des
caractéristiques du milieu, n’ont pas été observées. La note IPR calculée lors de la pêche
indique de nouveau une eau de très mauvaise qualité (41,57). Plusieurs explications peuvent
être amenées :
- Un an après travaux, le milieu continue à évoluer pour atteindre un état d’équilibre
suite aux travaux importants menés sur ce tronçon.
- Le manque de fosses sur le tronçon limite la diversité des faciès d’écoulement et
donc la diversité des espèces piscicoles
- La ripisylve plantée en bordure du cours d’eau est encore jeune et ne joue que
partiellement son rôle d’ombrage et d’apport de matières organiques. Le
développement de cette végétation dans les prochaines années contribuera à
améliorer la qualité hydromorphologique du cours d’eau, notamment du fait des
racinaires immergés.
On peut en conclure que le suivi N+1 est probablement un peu précoce par rapport à la
période de travaux. Toutefois, ces premiers résultats permettent d’analyser la recolonisation
du milieu par les espèces et d’avoir un état initial d’après travaux qui permettra de faire des
comparaisons intéressantes avec les prochains suivis. Ce prochain suivi sera à réaliser à N+3
pour évaluer l’amélioration apportée au milieu par les travaux de restauration.