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INTERNATIONALISER ET EXPORTER
La logisitique, casse-tête pour les PME qui liwent à
lrinternational
CAMTLLEMORDELET I Le03/10à09:10
Le casse-tête des PME pour llvrer à l'international - shutterstock
Les PME françaises qui se lancent dans le commerce transfrontalier exportent en
moyenne vers trois pays. Les tSo.ooo PME d'e-commerçants pâtissent de frais de
port élevés par rapport aux grands groupes ayant davantage de volume
Faustin Falcon, PDG de pecheur.com, site de livraison de matériel de pêche, est formet, depuis I'an dernier, son entreprise
située à Gannat en Auvergne a arrêté de se développer à I'export « pour une questîon de rentabilité ». Et pourtant,
I'international a représenté 25 o/o de son chiffre d'affaires en 201,6, qui s'est étevé à 17 millions d'euros. « Notre croissance
de 1.0 o/o par an ne doit quasiment plus rien à l'export. Le coût logistique est extrêmement élevé. On ne fait pas payer
l'intégralité des frais d'expédition au client étrangen Sinon, il n'y aurait pas de commande du tout », se désole-t-il.
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2. Ba:rrière de la langue
La situation est complexe. Une étude, publiée en juin 2017, et réalisée par les cabinets de conseil PMP et Logicités pour
Bercy et [a DGE, estime que si [e principal frein à I'e-commerce transfrontalier reste la barrière de [a langue, [a
logistique arrive en seconde position. Jérôme Linbeskind, fondateur de Logicités, résume cette probtématique [ogistique
en rquatre points. D'abord un coût de transport trop élevé qui nécessiterait plus de concurrence. Ensuite un manque de
transparence engerrdré par de nombreuses annexes ittisibles dans tes contrats. Enfin, une gestion compliquée des
retrours de colis. Sans oublier [a problématique de [a gestion du « premier kilomètre », à savoir [a cottecte des cotis chez
les commerÇants pour les intégrer aux circuits de livraison, phénomène qui touche particutièrement les PME en milieu
rura[. D'après [e document, les 200.000 e-commerçants français ont généré en 2015 environ 65 mitliards d'euros de chiffre
d'affaires, dont 20 o/o à ['internationat.
Peu droffres
f étude estime que seuI deux types d'acteur peuvent répondre aux besoins des PME voulant exporter: La Poste et les «
manketplacg5 », telles qu'Ebay ou Amazon, qui développent des services [ogistiques intégrés à leur offre première. Avec
ses 17.000 bureaux à travers [a France et ses diverses entités (Cotissimo, Chronopost, DPD, etc.), La Poste représente deux
tier:; du marché du colis français. « Seulement une dizaine de transpotteurs sont capables de livrer en Europe. Quand
le marché du courrier s'est effondré, La Poste a renforcé sa position mais ils ne proposent pas de prix concurrentiels. Si ce
quasi-monopole faiblit, cela ne pourrait qu'être positif pour les PME ,, estime Marc Schillaci, patron de [a société de
conseils aux e-commerçants, Oxatis. ll rajoute que [es habitudes françaises encouragent ce monopole : La Poste est
pré:;ente sur I'ensemble du pays et s'ily a un prob[ème, le patron de PME ira se plaindre dans un bureau avant de tai[[er
une mauvaise e-réputation à ['organisme.
Gestion du premier kilomètre
Dans ce secteur en rnouvement, les nouveaux acteurs dématérialisés qui tentent leur chance, à ['image des grossistes-
comparateurs d'offres comme MesEnvois de Neopost, Upela (start-up rachetée par le groupe Flash Europe
(https://business.[esechos.fr/entrepreneurs/actu/startup-sum-up-15-l-actu-de-la-semaine-des-start-up-de-la-french-
techr-306667.php)), Packlink ou Boxta[(https://business.tesechos.frl'entrepreneurs/financer-sa-croissance/100288++-
, sont, selon Iui, plus fragites sur les
problèmes d'e-réputation. La start-up française Cubyn (https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/financer-sa-
croir;sance/030455463304-logistique-la-start-up-cubyn-vient-de-lever-6-millions-d-euros-311888.php), spécialiste de
[a gerstion du « premier kilomètre », â îoué un partenariat en mars 2017 avec la marketplace PriceMinister. Ses services
sont proposés aux 5.000 e-commerçants de ta plate-forme.
L'entreprise s'engage à collecter les produits chez le commerçant en moins de deux heures, à l'emba[[er et à te confier
pour la livraison à un transporteur partenaire. Une force de frappe réduite. Pour Marc Schitlaci, « les PME sont face à un
acteur hégémonique qui ne négocie pas avec elles >,. Pour compter, iI faut peser. Faustin Falcon, de pecheur.com,
reconnaît qu'il a pu bénéficier d'un bon développement à ['internationaI par rapport à d'autres PME grâce aux
négociations menées par [e groupe Decathlon auprès d'acteurs de ta livraison comme TNT et UP5. Une économie du
coût de [ivraison de I'ordre de20o/o. Bertrand Pineau, de la Fédération e-commerce etvente à distance (Fevad), pense à
une solution comp[émentaire : que ['Union européenne uniformise sa fiscalité, notamment ses taux de TVA, pour
"np3r,rêr
cette prob[ématique de la logistique fluctuante en fonction ders pays.
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