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                Des clés de lecture et une stratégie
                pour une identité coopérative forte

                Marie-Joëlle BRASSARD1 avec la collaboration
                de Marie-Paule ROBICHAUD2



                Des tensions porteuses d’opportunités3

                Dans les trente dernières années, on a vu se dessiner, de plus en plus clairement, des
                tensions entre deux grandes approches de développement. D’un côté, certains discours
                questionnent le modèle capitaliste, soutenant que la crise est structurelle. Certains
                allèguent alors que le système capitaliste, dans sa forme actuelle, a atteint ses limites. Il
                met en péril l’avenir de l’Humain, tant par l’usage illimité des ressources naturelles qu’il
                oblige, que par les inégalités qu’il génère. Les porteurs d’un changement de modèle
                militent en faveur d’une approche écologique, soucieuse de l’environnement et des
                ressources naturelles, visant à contrer les inégalités entre pays et entre couches sociales.
                D’un autre côté, d’autres prônent la poursuite de la croissance et allèguent que le
                système capitaliste contient, en son sein, les capacités d’adaptation et d’ajustements
                nécessaires à sa reconduction. Pour ces derniers, la préoccupation environnementale
                pourra être récupérée dans une perspective de croissance.
                En marge de l’économie dominante, depuis 150 ans, le modèle des entreprises
                coopératives s’est constitué avec, comme objectif premier, la réponse aux besoins, plutôt
                que celui de générer des profits. Ce modèle répond aux critiques envers le capitaliste
                sans toutefois affirmer sa position au plan environnemental. Il y aurait, dans le contexte
                de questionnement actuel, une opportunité de valorisation de leurs connaissances, de
                leurs savoir-faire et de leurs stratégies expérimentés depuis plus d’un centenaire.
                De notre analyse, quatre clés de lecture ressortent, qui correspondent au même nombre
                d’orientations des coopératives à s’inscrire dans la société. Nous posons l’hypothèse
                selon laquelle les coopératives, comme les réseaux de coopératives, devront connaître
                et reconnaitre la contribution de toutes les approches pour agir dans un mouvement
                cohésif. De là, nous proposerons une stratégie pour favoriser le renforcement de la
                solidarité, tant au sein de la coopérative, qu’entre ces dernières et leurs réseaux. Cet
                article établit la base des connaissances pour proposer ensuite l’amorce d’une stratégie
                visant le renforcement du mouvement coopératif. En conséquence, on y retrouve deux
                parties : Une première, qui examine les recherches réalisées au Canada, pour dégager les

                                                                     L’étonnant pouvoir des coopératives   ...555...
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                quatre principales orientations adoptées par les coopératives (tableau 1). Une seconde,
                qui s’appuie sur une expérience du Conseil québécois de la coopération et de la
                mutualité, Je Coop, pour proposer quatre grandes motivations pour les membres de
                s’engager dans les coopératives et plus largement, à s’engager dans le mouvement
                coopératif (graphique 1). Enfin, en conclusion, nous invitons les coopératives à adopter
                une stratégie pour l’engagement des membres, et des citoyens en général, qui
                reconnaîtrait les motivations variables des membres en conformité avec leurs orien-
                tations stratégiques. Ce faisant, les coopératives renforceraient à la fois leurs orientations
                et l’engagement des membres selon une sorte de cercle vertueux.

                Des identités coopératives découlant des orientations différentes
                Les clés de lectures que nous présentons résultent d’une démarche visant à répertorier
                les infrastructures de recherche au Québec et au Canada4 en lien au domaine d’expertise
                coopérative. Nous avons dressé l’inventaire des infrastructures de recherche, ainsi que
                des chercheurs, liés au domaine des coopératives. Nous avons ensuite parcouru
                l’ensemble de leurs ouvrages. Il en ressort quatre angles d’analyse qui caractérisent les
                coopératives en fonction du rôle qu’elles s’attribuent dans la société et des orientations
                qui les guident. La grande majorité des chercheurs réfère à une méthodologie de type
                participatif, de recherche-action et d’études de cas. Cela nous autorise à aborder les
                quatre clés de lecture conformes aux pratiques des acteurs sur le terrain.
                À la lumière des travaux réalisés par les chercheurs du Québec et du Canada, les
                coopératives se déclinent selon les quatre approches ou contributions qu’elles se
                donnent dans la société. Ce sont les suivantes :
                I les coopératives pour gérer de façon responsable ;

                I les coopératives pour soutenir l’insertion sociale ;

                I les coopératives pour changer de modèle dans la société ;

                I les coopératives pour vitaliser et dynamiser les territoires.

                Les clés de lecture doivent être abordées comme une tendance forte, et ne sont pas
                exclusives, la ligne tracée visant à faciliter la compréhension sur le plan de la théorie. Le
                tableau 1 : Clés de lecture des coopératives, présente un sommaire des approches
                présentées.
                Les coopératives pour gérer de façon responsable
                Cette clé de lecture porte sur la gestion d’entreprise comme facteur de différenciation
                et de contribution des coopératives dans la société. De façon générale, les thèmes de
                recherche couramment abordés par les chercheurs universitaires portent sur l’amé-
                lioration des compétences, les ressources humaines, sur le changement organisationnel,

                ...556... L’étonnant pouvoir des coopératives
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                la rémunération et la satisfaction au travail, sur la gouvernance et la participation des
                travailleurs. Des chercheurs se sont spécialisés sur la question éthique de la gestion des
                coopératives principalement dans les institutions financières (Séguin, 2010). Cette orientation
                s’inscrit aussi dans les recherches sur les Caisses populaires acadiennes (Leclerc, 2009).
                La gestion coopérative dans le secteur agricole a soulevé l’intérêt des chercheurs dans l’Ouest
                canadien. Dans un premier temps, lorsqu’un vent de démutualisation heurtait les
                coopératives, à partir de la fin des années 1990 (Côté, 2007a et 2007b ; Côté 2009 ; Hailu et
                Goddard, 2009 ; Fulton et Hueth, 2009). Soulignons que deux grandes coopératives agricoles,
                la Saskatchewan Wheat Poll et la Lilydale, entamaient alors un processus de démutualisation
                qui, à terme, a donné lieu à une perte de contrôle par les membres fermiers, au profit des
                investisseurs-actionnaires. L’économiste de l’Université de la Saskatchewan, M. Fulton,
                alléguait alors que le problème en était un de gestion plutôt que de capitalisation dans un
                contexte de crise, comme l’ont laissé entendre des tenants de la démutualisation. En second
                lieu, les recherches sur les grandes coopératives agricoles de l’Ouest canadien se sont
                concentrées sur le modèle de « deuxième génération ». Dans le contexte d’interna-
                tionalisation, des coopératives se sont créées pour assurer au producteur l’écoulement de sa
                production et pour s’inscrire dans un marché de la transformation de leur produit. Les parts
                sociales sont assorties de droits de livraisons qui engagent le membre à approvisionner la
                coopérative alors que cette dernière s’engage à accepter la livraison. Au Manitoba, des
                chercheurs associés au Agribusiness chair in co-operatives and marketing — dont Oleson,
                Doodley et Blelik — se sont intéressés à cette question.
                Toujours au Canada anglophone, c’est du côté de la St-Mary’s University, en partenariat avec
                la Nouvelle-Écosse, que s’est développée une expertise en lien à la comptabilité sociale
                (Webb, Smith et Robb, 2010) , au sein du Centre of Excellence in Accounting and Reporting
                for Co-operatives (CEARC). Du côté francophone, au Québec, le Centre d’étude Desjardins
                en gestion des coopératives de services financiers des HEC et la Chaire de coopération Guy-
                Bernier de l’Université du Québec à Montréal découlent d’une volonté du mouvement des
                caisses populaires Desjardins de soutenir les recherches sur la gestion coopérative. À cela
                s’est ajouté l’Institut de recherche et d’éducation sur les coopératives de l’Université de
                Sherbrooke.
                Des thèmes de recherche en lien aux courants de pensée actuels sur la gestion ont été
                approfondis par les spécialistes des coopératives. Soulignons les contributions sur les notions
                de responsabilité sociale (Martinez et Tremblay, 2006), et de développement durable
                appliquées au sein de l’entreprise en lien aux valeurs coopératives (Lafleur, 2008). Les valeurs
                et principes coopératifs d’équité et de gestion démocratique rejoignent le développement
                durable, notion reconnue à la suite du Rapport Brundtland (1984). Lafleur (2012) soutient
                que les coopératives ont déjà réalisé des avancées en ce sens, qu’elles détiennent des
                connaissances et des savoir-faire et qu’elles possèdent donc une longueur d’avance. Le

                                                                      L’étonnant pouvoir des coopératives   ...557...
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                chercheur préconise donc d’assurer au sein des coopératives, les connaissances et les
                pratiques liées aux préoccupations écologiques et environnementales. Il en est de même de
                la notion de « responsabilité sociale de l’entreprise », ou si l’on préfère « d’entreprise
                citoyenne », facteur désormais relié à la reconnaissance et la légitimité d’une entreprise dans
                la société. Cette dernière aurait des responsabilités éthiques et des devoirs envers les
                consommateurs et ses travailleurs. Le Centre interdisciplinaire de recherche et d’information
                sur les entreprises collectives (CIRIEC-Canada), dont le siège social est à l’Université de
                Sherbrooke. Les chercheurs alors engagés dans la recherche provenaient, tant de l’Université
                de Sherbrooke, que de l’Université du Québec à Montréal et de l’ÉNAP.
                Les coopératives pour gérer de façon responsable font face à trois enjeux. Le premier
                porte sur le maintien de l’identité coopérative au sein de l’entreprise. Le second est le
                besoin de s’inscrire dans le courant de responsabilité sociale et le dernier, qui est une
                piste de recherche pour l’avenir, est la croissance outre-frontière par l’acquisition
                d’entreprises. De grandes coopératives inscrites dans l’économie mondialisée
                poursuivent leur essor par-delà leur frontière nationale. Se faisant, elles font face au
                paradoxe d’acquérir des entreprises au sein d’autres pays, soustrayant ces mêmes pays
                du contrôle démocratique et des retombées locales qu’elles en tireraient. Elles
                reproduisent alors un modèle capitaliste. Pour maintenir leurs différences coopératives,
                elles devront renouveler leur adhésion aux valeurs et principes coopératifs et agir à
                l’échelle mondiale pour mettre en place les conditions permettant d’étendre le modèle
                coopératif. Pour contrer ces effets pervers, une approche orientée vers le regroupement
                des forces entre les grandes coopératives devra permettre d’harmoniser l’essaimage des
                coopératives à l’échelle du globe.

                Les coopératives pour changer de modèle de développement
                Une seconde clé de lecture réfère à une prise de position critique, alors que certains
                chercheurs, principalement du Québec, postulent, avec d’autres chercheurs à une échelle
                mondiale, que le capitaliste, dans sa forme néolibérale, a atteint ses limites. Un modèle
                de développement pluriel, permettant un espace élargie aux entreprises coopératives au
                sein de l’économie, ferait contrepoids et favoriserait une humanisation de l’économie
                aux échelles mondiale et locale.
                Pour ceux-là, il serait naïf de croire qu’il s’essoufflera de lui-même puisque des intérêts
                et des rapports de force sont en jeux. Cette position est principalement soutenue et
                approfondie ces dernières années, par Favreau et Molina (Favreau, 2008 ; Favreau et
                Molina, 2011 ; Favreau, Fréchette et Lachapelle, 2008). La solution passerait par une
                convergence des mouvements sociaux à l’échelle internationale pour changer le modèle
                de développement productiviste qui conduit à un accroissement des inégalités. Contrer
                les tentatives de privatisation par les pouvoirs qui sont aux mains d’intérêts privés exige

                ...558... L’étonnant pouvoir des coopératives
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                une action ferme et un consensus social. Petrella partage ce postulat selon lequel les
                crises – énergétique, alimentaire, climatique, économique et démographique, etc. –
                seraient les effets néfastes d’une marchandisation étendue à toutes les sphères de la vie.
                Les coopératives y sont présentées comme faisant partie de la solution. Le chercheur
                postule que les grands enjeux mondiaux actuels seraient liés à la marchandisation de la
                vie dans toutes ses facettes ; marchandisation de la santé, de l’eau, de la terre, etc. Ainsi,
                certaines sociétés gaspillent, alors que d’autres n’arrivent pas, ou à peine, à répondre à
                leurs besoins de base. Selon Petrella (Lopes, 2010), qui abonde en ce sens, les Américains
                jettent 35 % de tous les aliments qu'ils achètent. Il s’agit là d’un terrible gaspillage.
                Petrella prévient que la marchandisation de la vie en général a contribué et conduira à
                un accroissement continu des écarts dans les revenus.
                L’intérêt du modèle coopératif réside dans son objectif visant la réponse aux besoins,
                plutôt que de cibler la création de profits. Les coopératives seraient porteuses d’une
                réponse « avec d’autres » mouvements qui doivent se positionner pour faire valoir un
                rapport de force pour changer la société. Un projet de société exigera des convictions et
                des positions partagées par des réseaux porteurs de valeurs (Favreau, 2008 ; Favreau et
                Molina, 2011 ; Favreau, Fréchette et Lachapelle, 2008 ; Jeantet, 2008). Ainsi en est-il des
                mouvements coopératif, mutualiste, associatif, syndical, écologique et environne-
                mentaliste, communautaire, etc., appelés à prendre position et à s’unir pour faire
                contrepoids. Cette position est partagée et portée aux Rencontres du Mont-Blanc,
                organisation qui se veut un Forum international des dirigeants de l’Économie Sociale au
                Sommet de Rio ++, alors qu’une proposition construite avec des chercheurs à travers le
                monde proposait cinq pistes de sortie de crise. Le document d’orientation, adopté par
                les dirigeants de l’économie sociale lors des Rencontres du Mont-Blanc, tenues en 2011,
                identifie l’économie sociale comme un acteur incontournable pour humaniser et
                transformer la mondialisation. Le document propose de faire mouvement par une action
                politique fédérative en alliance avec d’autres organisations et institutions.
                Les coopératives qui s’inscrivent dans ce courant allient en leur sein des impératifs
                démocratiques et écologiques. Elles sont à l’œuvre dans les secteurs du développement
                durable, du tourisme durable, les médias responsables, les technologies vertes, les
                énergies, etc.

                Les coopératives pour soutenir l’insertion sociale et lutter contre la pauvreté
                Les coopératives s’inscrivent aussi comme une alternative pour favoriser l’insertion de
                certains groupes ou catégories de personnes aux prises avec des problématiques
                d’insertion sociale. En ce sens, le modèle coopératif possède les caractéristiques et
                renferme les conditions favorables pour répondre à des situations d’exclusion. Le but
                avoué est de résorber les inégalités dont sont victimes ceux et celles qui subissent les

                                                                     L’étonnant pouvoir des coopératives   ...559...
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                impacts négatifs, intrinsèques au capitalisme et générés par lui. Ce peut être pour
                améliorer l’employabilité, pour lutter contre la pauvreté ou la précarité, pour soutenir
                les personnes vivant des limitations (Findlay et al., 2009), pour améliorer les conditions
                de vie par le logement social et communautaire en lien à la pauvreté ou la santé mentale
                (Boucher, 2008 et 2010) ou pour travailler au renforcement des capacités des minorités
                culturelles, immigrantes ou autochtones (Peredo et Chrisman, 2006 ; Peredo et Moore,
                2008). L’insertion est l’objectif premier de sorte que le spectre des solutions fait montre
                d’une diversité et d’une originalité qui met à profit les contributions de toutes et de tous.
                Les chercheurs qui se penchent sur ces questions ne travaillent pas précisément sur les
                coopératives. Il y est nommément question d’économie sociale et solidaire, d’économie
                associative et coopérative, d’entrepreneuriat social et communautaire. Les chercheurs
                anglophones, pour leur part, abordent alors les coopératives comme une composante,
                parmi d’autres modèles, du Third sector, non-profit sector and co-operative, ou encore
                community development (Quarter, Mook et Armstrong, 2009 ; Mook, Quarter et
                Richmond, 2007). La mobilisation et le renforcement des groupes se font par la con-
                scientisation en relation aux conditions déjà présentes dans la société, et qui conduisent
                à l’exclusion. En ce sens, elle se différencie de l’approche territoriale qui trouve plutôt
                sa raison d’être en lien au territoire et au « vivre ensemble ».
                Cette approche n’est pas étrangère aux transformations du rôle de l’État, qui ne peut
                assurer seul la réponse aux nouveaux besoins découlant, à la fois ; du vieillissement de
                la population, des besoins accrus en santé et de la nécessité d’assurer une plus grande
                place à la conciliation travail-famille. Des coopératives et des associations marchandes,
                et non marchandes, sont alors appelées à participer, avec l’État, à la mise en place de
                nouveaux dispositifs publics (Bourque et Moisan-Trahan, 2010). L’État, les coopératives
                et les associations se croisent dans les secteurs d’activités favorisant l’insertion à l’emploi
                en même temps que la réponse aux besoins d’insertion sociale et de maintien des
                populations. Il en découle une offre de services par les associations marchandes et non
                marchandes, et par les coopératives dans les secteurs variés tels, notamment, l’aide
                domestique pour maintenir les personnes âgées dans leur milieu de vie (Jetté et
                Vaillancourt, 2010) ainsi que l’habitation pour aînés soutenue par les communautés et
                finalement, les Maisons familiales rurales qui contribuent à raccrocher les jeunes au
                milieu scolaire tout en les dotant d’une formation de base.

                Les coopératives pour vitaliser et développer les territoires
                Certains chercheurs des sciences régionales ont développé une expertise en lien au
                domaine de spécialisation des coopératives. Ces dernières y sont abordées comme un
                acteur, en interaction avec d’autres, dans la construction de la dynamique locale. Elles
                jouent un rôle d’influence sur la nature et la trajectoire du développement d’un territoire.


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                C’est en ce sens qu’au sein d’un partenariat de recherche portant sur le thème du
                Développement des territoires et de la coopération au Québec, l’ARUC DTC, des
                chercheurs se sont intéressés à l’étude des relations entre les territoires et les
                coopératives. Les règles coopératives, de fonctionnement coopératif fondées sur la
                démocratie favorisent une gouvernance de proximité, alors que la notion de redis-
                tribution tend à assurer des retombées locales, contribuant à maintenir la vitalité des
                communautés, etc. (Brassard, 2009).
                La recherche sur les coopératives en lien aux territoires ouvre sur deux dimensions. La
                première examine les initiatives locales dans leurs réponses à l’internationalisation,
                traduite dans les initiatives de proximité des services et des activités. La seconde couvre
                les réponses des grandes coopératives à la dynamique internationale. Ici, c’est l’ancrage
                local qui fait l’objet d’un réalignement. Les chercheurs s’attardent principalement sur les
                thèmes liés aux dimensions organisationnelles et les moyens mis en œuvre pour la mise
                en marché des produits par des grandes coopératives agricoles.
                Les initiatives locales de proximité sont abordées par les chercheurs sous l’angle du
                développement durable et du développement local. Les recherches mettent en scène
                des initiatives qui procèdent des communautés dans les domaines de l’agriculture en
                circuits courts, de l’alimentation saine, de l’écologie sociale, de la conservation de
                l’énergie et des politiques alimentaires. Les travaux du Center for sustainable community
                development, du Simon Fraser University, illustrent cette sphère de recherche,
                notamment ceux produits par Hicks, Barbolet, Connely et Wittman. La proximité des
                activités et des services prend aussi la forme de coopératives de services multiactivités
                (dépanneurs, poste d’essence, garderie, etc.), de cliniques coopératives de santé
                présentes au Québec (Brassard, LeBlanc et Étienne, 2009). Finalement, Chouinard et al.
                (2009) s’intéresse aux pratiques acadiennes d’aménagement du territoire dans une
                optique de gestion et d’appropriation des ressources naturelles.
                Les travaux de recherche en contexte urbain insistent sur la dimension sociopolitique
                que permettent les coopératives, dans le processus de planification et d’aménagement
                du territoire. Les chercheurs se penchent alors sur les processus de prise de décision par
                la participation citoyenne dans une démarche de planification d’aménagement du
                territoire. C’est ce que proposent Keough, Smirat et Benjamin (2010) de l’Université de
                Calgary en Alberta, qui s’est intéressé à l’engagement des citoyens dans la construction
                de leur cadre de vie, dont celui de l’habitat. À l’instar de Keough, Smirat et Benjamin
                (2010) et Sousa et Quarter (2005) ont contribué de façon intéressante, abordant la
                question de la prise de décision collective dans une démarche visant à transformer des
                complexes de logements publics en coopératives en Ontario. Il s’agissait de contrer la
                criminalité et de soutenir l’insertion des immigrants dans une perspective de justice


                                                                   L’étonnant pouvoir des coopératives   ...561...
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                sociale. Du côté du Québec, le technopôle Angus à Montréal, un parc urbain d’entre-
                prises, situe la contribution d’entreprises collectives dans une démarche d’appropriation
                par les populations résidentes (Lévesque et al., 1996). Les études sur le développement
                territorial en milieu urbain se posent également en matière de lutte aux inégalités, de
                lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale (Klein et Champagne, 2011).

                Vers une stratégie pour valoriser les motivations à coopérer : le Je Coop
                Notre objectif de départ, nous le rappelons, était de nommer les quatre approches qui
                correspondent à autant d’orientations des coopératives, et des réseaux, dans leurs
                contributions à la société. Nous avons posé l’hypothèse selon laquelle les coopératives,
                comme les réseaux de coopératives, devront connaître et reconnaitre la contribution de
                toutes les approches pour agir dans un mouvement cohésif. De là, nous avons annoncé
                une proposition de stratégie pour favoriser le renforcement de la solidarité, tant au sein
                de la coopérative, qu’entre ces dernières et leurs réseaux.
                Dans le cadre d’une table de concertation créée à Montréal par le Conseil québécois de
                la coopération et de la mutualité, une campagne de promotion était lancée en référence
                au thème Je Coop. Cette approche fait immédiatement apparaître la contribution et
                l’engagement personnel au sein de l’entreprise collective. En réalité, le Je Coop est un
                nom différent pour exprimer l’engagement du membre envers sa coopérative, traduit en
                partie par le lien d’usage à sa coopérative. Le titre de membre-usager, par l’achat d’une
                part de qualification est ce geste responsable qui traduit la volonté de solidarité du
                membre envers le collectif, et dont découle le pouvoir de participer aux décisions. Il
                dispose d’un droit de propriété et il exerce un pouvoir égalitaire : un membre un vote.
                Partant de cette base de réflexion, l’engagement et la contribution du membre dans son
                entreprise coopérative doivent durer puisque la pérennité repose sur la solidarité. Par le
                lien de solidarité, les membres constituent une seule entité économique pour faire face
                au marché. Dans un système capitaliste, la seule face visible et reconnue de la production
                est économique. Cette situation occulte la différence coopérative qui repose sur la
                solidarité vécue dans la vie associative, là où se jouent les pratiques démocratiques. Un
                défi se pose alors, comment assurer la cohésion de la coopérative ? Comment maintenir
                le lien d’usage et l’engagement qui sont le ciment de la solidarité ?

                La face cachée de l’identité coopérative, le Je Coop
                Nous alléguons que la force des coopératives, comme un mouvement, découlera de la
                reconnaissance légitime des contributions, d’abord, du membre au sein de sa
                coopérative, ensuite, entre les coopératives d’approches différenciées et finalement,
                entre les réseaux coopératifs qui les représentent.

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                En poursuivant sur cette lancée, nous faisons l’hypothèse que le membre, dont la
                contribution individuelle est valorisée et reconnue, manifestera d’autant plus d’enga-
                gement envers sa coopérative qu’il s’y sentira partie prenante solidairement. Bref, un
                coopérateur dont la contribution est reconnue renforcera la dimension solidaire de
                l’entreprise. De la même façon, reconnaître la contribution de chacune des coopératives
                à la construction d’un mouvement coopératif contribue à bâtir une identité coopérative
                forte.

                Le Je Coop à la jonction des identités collectives
                Le graphique 1 illustre la diversité des coopératives et des réseaux coopératifs selon leur
                contribution et engagement dans la société. Notre premier objectif était de nommer ou
                de connaître les contributions différenciées des coopératives et des réseaux de
                coopératives, en référence à de multiples appartenances. C’est ce qu’illustre le graphique.
                Sur le plan des contributions coopératives et de leurs réseaux, on obtient la déclinaison
                suivante :
                I Je Coop pour gérer de façon responsable.
                I Je Coop pour changer le modèle de développement.
                I Je Coop pour soutenir l’insertion sociale, lutter contre la pauvreté.
                I Je Coop pour vitaliser et développer les territoires.

                Un renforcement du mouvement coopératif résulterait donc d’une reconnaissance des
                rôles différenciés propre à chaque appartenance en commençant par chaque membre
                au sein de sa coopérative. En fin de piste, il va sans dire qu’une telle reconnaissance, si
                elle était aussi opérée entre les réseaux coopératifs en lien à différentes contributions,
                ferait en sorte de cibler des changements de politiques et programmes gouvernementaux
                dans un seul mouvement.
                Le Je Coop signifie reconnaître les contributions individuelles à la construction de
                l’identité coopérative et du succès coopératif comme mouvement. Dans une démarche
                de formation et d’éducation coopérative, le Je Coop peut être un outil de première main
                pour comprendre et valoriser les contributions et engagements singuliers des membres
                dans leur coopérative. De la même façon, la contribution des coopératives peut être
                reconnue par l’ensemble des coopératives qui constitue le mouvement coopératif. Il en
                est également ainsi de la reconnaissance des différents réseaux de coopératives dont les
                contributions diffèrent.




                                                                   L’étonnant pouvoir des coopératives   ...563...
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                Conclusion
                Notre intention était de deux ordres. En premier lieu, nous voulions dégager, à partir des
                productions de recherche réalisées par les chercheurs et au sein des infrastructures de
                recherche au Canada, quelles sont les contributions et orientations qui guident les
                coopératives dans la société. Une fois posé un éclairage sur quatre approches, illustrant
                les rôles différenciés des coopératives, nous nous sommes avancés vers une proposition
                de stratégie qui pourrait, selon notre hypothèse, renforcer les coopératives comme un
                mouvement. Nous attendons de cette stratégie identitaire qu’elle favorise et maintienne,
                à la fois, l’engagement des membres au sein de leur coopérative, et que les coopératives,
                et leurs réseaux apparaissent comme une force de proposition marquante dans la société
                et auprès des instances publiques. L’impact est réflexif, en ce sens que la reconnaissance
                de la contribution du membre à sa coopérative crée de la solidarité. De la même façon,
                la reconnaissance des rôles différenciés des coopératives dans la société, et de leurs
                réseaux respectifs, crée aussi une solidarité, pour finalement « faire mouvement ».
                Nous précisons qu’à l’instar des entreprises capitalistes qui misent sur des valeurs
                individualistes, une stratégie de reconnaissance des contributions coopératives devra
                reposer sur les distinctions et la cohésion autour d’une identité coopérative forte. De la
                même façon, contrairement aux tendances courantes, les coopératives et leurs réseaux,
                plutôt que d’insister uniquement sur leurs contributions économiques, devront valoriser
                leurs contributions au sein de la société, dans leur rôle et leur apport lié à la participation
                démocratique, d’équité et d’égalité.
                Il s’agissait là d’une contribution expérimentale et nous serions heureux qu’elle fasse
                l’objet de débats au sein des coopératives, comme entre les réseaux qui composent le
                mouvement coopératif. Ensuite seulement, d’autres étapes pourront être amorcées,
                notamment, le partage des connaissances, des savoir-faire pour, ensuite cibler les actions
                en matière de politique publique et de changements dans la société.




                ...564... L’étonnant pouvoir des coopératives
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                Tableau 1 : Clés de lecture des coopératives




                Graphique 1




                Je Coop vu à travers quatre clés de lecture


                                                               L’étonnant pouvoir des coopératives   ...565...
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                Notes
                1
                   Directrice de la recherche et du développement, Conseil québécois de la coopération et de la
                mutualité (CQCM).
                2
                   Agente de recherche et développement, Conseil québécois de la coopération et de la mutualité
                (CQCM).
                3
                   La réflexion présentée ici découle d’un mandat de recherche réalisé par le Conseil québécois de la
                coopération et de la mutualité pour la Fédération des Caisses populaires Desjardins.
                4
                   Nous avons répertorié 6 chaires de recherche, 11 centres de recherche, 4 instituts de recherche,
                12 réseaux de recherche dont 10 sont des alliances de recherche universités-communautés, soutenues
                financièrement par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), et 7 groupes,
                laboratoires ou observatoires de recherche



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                ...566... L’étonnant pouvoir des coopératives
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                      MRC rurales de l’Estrie. Phase II : Le projet d’économie sociale comme levier de développement des
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                                                                                   L’étonnant pouvoir des coopératives   ...567...
37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page568




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                SÉGUIN, M. (2010). Gérer la dimension éthique en entreprise, Montréal, CEC.
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                SOUTHCOTT, C. et V. WALKER (2009). « A Portrait of the Social Economy in Northern Canada », Northern Review,
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                TABOADA, L. (1990). Stratégies identitaires chercheur, CNRS, PUF.
                WEBB, T., J.H. SMITH et A.J. ROBB (2010). Cooperative capital: what it is and why our world needs It, Conférence
                     EURISE Conference Financial Co-Operative Approaches To local Development Through Sustainable
                     Innovation.




                Résumé
                Nous présentons quatre clés de lecture qui correspondent à autant d’orientations et de contributions
                caractérisant les coopératives dans la société. De là, nous proposons une hypothèse selon laquelle,
                pour construire un mouvement coopératif fort, tant pour chaque coopérative, que pour chaque réseau
                de coopératives, les membres devront reconnaître les orientations différentes des coopératives
                comme une plus-value de la société en général. De la même façon, les membres devront reconnaître
                les contributions au sein de leur coopérative. Nous présentons ensuite une stratégie pour nous diriger
                vers la connaissance et la reconnaissance des quatre approches, au sein des coopératives et de leurs
                réseaux.


                Summary
                We present four frames of reference that reflect the motivation and contributions characteristic of
                cooperatives in society. From this, we propose the hypothesis that three conditions are necessary to
                build a strong cooperative movement, for each individual cooperative as well as each network of
                cooperatives, and for added value to society in general. Finally, we present a strategy for achieving
                the first condition : knowledge and recognition of the four approaches within cooperatives and their
                networks.


                Resumen
                Nosotros presentamos cuatro claves de lectura que corresponden al mismo número de orientaciones
                y de contribuciones que caracterizan a las cooperativas como parte de la sociedad. A partir de esto,
                proponemos una hipótesis según la cual, para construir un movimiento cooperativo fuerte, tanto para
                cada cooperativa como para cada red de cooperativas, los socios tendrán que reconocer las
                orientaciones diferentes de las cooperativas como una plusvalía de la sociedad en general. De la
                misma manera, los socios tendrán que reconocer las contribuciones en el seno de su cooperativa.
                Enseguida, presentamos una estrategia para dirigirnos hacia el conocimiento y el reconocimiento de
                los cuatro enfoques en el seno de las cooperativas y de sus redes.


                ...568... L’étonnant pouvoir des coopératives

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Marie joëlle brassard avec la collaboration de marie-paule robichaud

  • 1. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page555 Des clés de lecture et une stratégie pour une identité coopérative forte Marie-Joëlle BRASSARD1 avec la collaboration de Marie-Paule ROBICHAUD2 Des tensions porteuses d’opportunités3 Dans les trente dernières années, on a vu se dessiner, de plus en plus clairement, des tensions entre deux grandes approches de développement. D’un côté, certains discours questionnent le modèle capitaliste, soutenant que la crise est structurelle. Certains allèguent alors que le système capitaliste, dans sa forme actuelle, a atteint ses limites. Il met en péril l’avenir de l’Humain, tant par l’usage illimité des ressources naturelles qu’il oblige, que par les inégalités qu’il génère. Les porteurs d’un changement de modèle militent en faveur d’une approche écologique, soucieuse de l’environnement et des ressources naturelles, visant à contrer les inégalités entre pays et entre couches sociales. D’un autre côté, d’autres prônent la poursuite de la croissance et allèguent que le système capitaliste contient, en son sein, les capacités d’adaptation et d’ajustements nécessaires à sa reconduction. Pour ces derniers, la préoccupation environnementale pourra être récupérée dans une perspective de croissance. En marge de l’économie dominante, depuis 150 ans, le modèle des entreprises coopératives s’est constitué avec, comme objectif premier, la réponse aux besoins, plutôt que celui de générer des profits. Ce modèle répond aux critiques envers le capitaliste sans toutefois affirmer sa position au plan environnemental. Il y aurait, dans le contexte de questionnement actuel, une opportunité de valorisation de leurs connaissances, de leurs savoir-faire et de leurs stratégies expérimentés depuis plus d’un centenaire. De notre analyse, quatre clés de lecture ressortent, qui correspondent au même nombre d’orientations des coopératives à s’inscrire dans la société. Nous posons l’hypothèse selon laquelle les coopératives, comme les réseaux de coopératives, devront connaître et reconnaitre la contribution de toutes les approches pour agir dans un mouvement cohésif. De là, nous proposerons une stratégie pour favoriser le renforcement de la solidarité, tant au sein de la coopérative, qu’entre ces dernières et leurs réseaux. Cet article établit la base des connaissances pour proposer ensuite l’amorce d’une stratégie visant le renforcement du mouvement coopératif. En conséquence, on y retrouve deux parties : Une première, qui examine les recherches réalisées au Canada, pour dégager les L’étonnant pouvoir des coopératives ...555...
  • 2. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page556 quatre principales orientations adoptées par les coopératives (tableau 1). Une seconde, qui s’appuie sur une expérience du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, Je Coop, pour proposer quatre grandes motivations pour les membres de s’engager dans les coopératives et plus largement, à s’engager dans le mouvement coopératif (graphique 1). Enfin, en conclusion, nous invitons les coopératives à adopter une stratégie pour l’engagement des membres, et des citoyens en général, qui reconnaîtrait les motivations variables des membres en conformité avec leurs orien- tations stratégiques. Ce faisant, les coopératives renforceraient à la fois leurs orientations et l’engagement des membres selon une sorte de cercle vertueux. Des identités coopératives découlant des orientations différentes Les clés de lectures que nous présentons résultent d’une démarche visant à répertorier les infrastructures de recherche au Québec et au Canada4 en lien au domaine d’expertise coopérative. Nous avons dressé l’inventaire des infrastructures de recherche, ainsi que des chercheurs, liés au domaine des coopératives. Nous avons ensuite parcouru l’ensemble de leurs ouvrages. Il en ressort quatre angles d’analyse qui caractérisent les coopératives en fonction du rôle qu’elles s’attribuent dans la société et des orientations qui les guident. La grande majorité des chercheurs réfère à une méthodologie de type participatif, de recherche-action et d’études de cas. Cela nous autorise à aborder les quatre clés de lecture conformes aux pratiques des acteurs sur le terrain. À la lumière des travaux réalisés par les chercheurs du Québec et du Canada, les coopératives se déclinent selon les quatre approches ou contributions qu’elles se donnent dans la société. Ce sont les suivantes : I les coopératives pour gérer de façon responsable ; I les coopératives pour soutenir l’insertion sociale ; I les coopératives pour changer de modèle dans la société ; I les coopératives pour vitaliser et dynamiser les territoires. Les clés de lecture doivent être abordées comme une tendance forte, et ne sont pas exclusives, la ligne tracée visant à faciliter la compréhension sur le plan de la théorie. Le tableau 1 : Clés de lecture des coopératives, présente un sommaire des approches présentées. Les coopératives pour gérer de façon responsable Cette clé de lecture porte sur la gestion d’entreprise comme facteur de différenciation et de contribution des coopératives dans la société. De façon générale, les thèmes de recherche couramment abordés par les chercheurs universitaires portent sur l’amé- lioration des compétences, les ressources humaines, sur le changement organisationnel, ...556... L’étonnant pouvoir des coopératives
  • 3. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page557 la rémunération et la satisfaction au travail, sur la gouvernance et la participation des travailleurs. Des chercheurs se sont spécialisés sur la question éthique de la gestion des coopératives principalement dans les institutions financières (Séguin, 2010). Cette orientation s’inscrit aussi dans les recherches sur les Caisses populaires acadiennes (Leclerc, 2009). La gestion coopérative dans le secteur agricole a soulevé l’intérêt des chercheurs dans l’Ouest canadien. Dans un premier temps, lorsqu’un vent de démutualisation heurtait les coopératives, à partir de la fin des années 1990 (Côté, 2007a et 2007b ; Côté 2009 ; Hailu et Goddard, 2009 ; Fulton et Hueth, 2009). Soulignons que deux grandes coopératives agricoles, la Saskatchewan Wheat Poll et la Lilydale, entamaient alors un processus de démutualisation qui, à terme, a donné lieu à une perte de contrôle par les membres fermiers, au profit des investisseurs-actionnaires. L’économiste de l’Université de la Saskatchewan, M. Fulton, alléguait alors que le problème en était un de gestion plutôt que de capitalisation dans un contexte de crise, comme l’ont laissé entendre des tenants de la démutualisation. En second lieu, les recherches sur les grandes coopératives agricoles de l’Ouest canadien se sont concentrées sur le modèle de « deuxième génération ». Dans le contexte d’interna- tionalisation, des coopératives se sont créées pour assurer au producteur l’écoulement de sa production et pour s’inscrire dans un marché de la transformation de leur produit. Les parts sociales sont assorties de droits de livraisons qui engagent le membre à approvisionner la coopérative alors que cette dernière s’engage à accepter la livraison. Au Manitoba, des chercheurs associés au Agribusiness chair in co-operatives and marketing — dont Oleson, Doodley et Blelik — se sont intéressés à cette question. Toujours au Canada anglophone, c’est du côté de la St-Mary’s University, en partenariat avec la Nouvelle-Écosse, que s’est développée une expertise en lien à la comptabilité sociale (Webb, Smith et Robb, 2010) , au sein du Centre of Excellence in Accounting and Reporting for Co-operatives (CEARC). Du côté francophone, au Québec, le Centre d’étude Desjardins en gestion des coopératives de services financiers des HEC et la Chaire de coopération Guy- Bernier de l’Université du Québec à Montréal découlent d’une volonté du mouvement des caisses populaires Desjardins de soutenir les recherches sur la gestion coopérative. À cela s’est ajouté l’Institut de recherche et d’éducation sur les coopératives de l’Université de Sherbrooke. Des thèmes de recherche en lien aux courants de pensée actuels sur la gestion ont été approfondis par les spécialistes des coopératives. Soulignons les contributions sur les notions de responsabilité sociale (Martinez et Tremblay, 2006), et de développement durable appliquées au sein de l’entreprise en lien aux valeurs coopératives (Lafleur, 2008). Les valeurs et principes coopératifs d’équité et de gestion démocratique rejoignent le développement durable, notion reconnue à la suite du Rapport Brundtland (1984). Lafleur (2012) soutient que les coopératives ont déjà réalisé des avancées en ce sens, qu’elles détiennent des connaissances et des savoir-faire et qu’elles possèdent donc une longueur d’avance. Le L’étonnant pouvoir des coopératives ...557...
  • 4. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page558 chercheur préconise donc d’assurer au sein des coopératives, les connaissances et les pratiques liées aux préoccupations écologiques et environnementales. Il en est de même de la notion de « responsabilité sociale de l’entreprise », ou si l’on préfère « d’entreprise citoyenne », facteur désormais relié à la reconnaissance et la légitimité d’une entreprise dans la société. Cette dernière aurait des responsabilités éthiques et des devoirs envers les consommateurs et ses travailleurs. Le Centre interdisciplinaire de recherche et d’information sur les entreprises collectives (CIRIEC-Canada), dont le siège social est à l’Université de Sherbrooke. Les chercheurs alors engagés dans la recherche provenaient, tant de l’Université de Sherbrooke, que de l’Université du Québec à Montréal et de l’ÉNAP. Les coopératives pour gérer de façon responsable font face à trois enjeux. Le premier porte sur le maintien de l’identité coopérative au sein de l’entreprise. Le second est le besoin de s’inscrire dans le courant de responsabilité sociale et le dernier, qui est une piste de recherche pour l’avenir, est la croissance outre-frontière par l’acquisition d’entreprises. De grandes coopératives inscrites dans l’économie mondialisée poursuivent leur essor par-delà leur frontière nationale. Se faisant, elles font face au paradoxe d’acquérir des entreprises au sein d’autres pays, soustrayant ces mêmes pays du contrôle démocratique et des retombées locales qu’elles en tireraient. Elles reproduisent alors un modèle capitaliste. Pour maintenir leurs différences coopératives, elles devront renouveler leur adhésion aux valeurs et principes coopératifs et agir à l’échelle mondiale pour mettre en place les conditions permettant d’étendre le modèle coopératif. Pour contrer ces effets pervers, une approche orientée vers le regroupement des forces entre les grandes coopératives devra permettre d’harmoniser l’essaimage des coopératives à l’échelle du globe. Les coopératives pour changer de modèle de développement Une seconde clé de lecture réfère à une prise de position critique, alors que certains chercheurs, principalement du Québec, postulent, avec d’autres chercheurs à une échelle mondiale, que le capitaliste, dans sa forme néolibérale, a atteint ses limites. Un modèle de développement pluriel, permettant un espace élargie aux entreprises coopératives au sein de l’économie, ferait contrepoids et favoriserait une humanisation de l’économie aux échelles mondiale et locale. Pour ceux-là, il serait naïf de croire qu’il s’essoufflera de lui-même puisque des intérêts et des rapports de force sont en jeux. Cette position est principalement soutenue et approfondie ces dernières années, par Favreau et Molina (Favreau, 2008 ; Favreau et Molina, 2011 ; Favreau, Fréchette et Lachapelle, 2008). La solution passerait par une convergence des mouvements sociaux à l’échelle internationale pour changer le modèle de développement productiviste qui conduit à un accroissement des inégalités. Contrer les tentatives de privatisation par les pouvoirs qui sont aux mains d’intérêts privés exige ...558... L’étonnant pouvoir des coopératives
  • 5. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page559 une action ferme et un consensus social. Petrella partage ce postulat selon lequel les crises – énergétique, alimentaire, climatique, économique et démographique, etc. – seraient les effets néfastes d’une marchandisation étendue à toutes les sphères de la vie. Les coopératives y sont présentées comme faisant partie de la solution. Le chercheur postule que les grands enjeux mondiaux actuels seraient liés à la marchandisation de la vie dans toutes ses facettes ; marchandisation de la santé, de l’eau, de la terre, etc. Ainsi, certaines sociétés gaspillent, alors que d’autres n’arrivent pas, ou à peine, à répondre à leurs besoins de base. Selon Petrella (Lopes, 2010), qui abonde en ce sens, les Américains jettent 35 % de tous les aliments qu'ils achètent. Il s’agit là d’un terrible gaspillage. Petrella prévient que la marchandisation de la vie en général a contribué et conduira à un accroissement continu des écarts dans les revenus. L’intérêt du modèle coopératif réside dans son objectif visant la réponse aux besoins, plutôt que de cibler la création de profits. Les coopératives seraient porteuses d’une réponse « avec d’autres » mouvements qui doivent se positionner pour faire valoir un rapport de force pour changer la société. Un projet de société exigera des convictions et des positions partagées par des réseaux porteurs de valeurs (Favreau, 2008 ; Favreau et Molina, 2011 ; Favreau, Fréchette et Lachapelle, 2008 ; Jeantet, 2008). Ainsi en est-il des mouvements coopératif, mutualiste, associatif, syndical, écologique et environne- mentaliste, communautaire, etc., appelés à prendre position et à s’unir pour faire contrepoids. Cette position est partagée et portée aux Rencontres du Mont-Blanc, organisation qui se veut un Forum international des dirigeants de l’Économie Sociale au Sommet de Rio ++, alors qu’une proposition construite avec des chercheurs à travers le monde proposait cinq pistes de sortie de crise. Le document d’orientation, adopté par les dirigeants de l’économie sociale lors des Rencontres du Mont-Blanc, tenues en 2011, identifie l’économie sociale comme un acteur incontournable pour humaniser et transformer la mondialisation. Le document propose de faire mouvement par une action politique fédérative en alliance avec d’autres organisations et institutions. Les coopératives qui s’inscrivent dans ce courant allient en leur sein des impératifs démocratiques et écologiques. Elles sont à l’œuvre dans les secteurs du développement durable, du tourisme durable, les médias responsables, les technologies vertes, les énergies, etc. Les coopératives pour soutenir l’insertion sociale et lutter contre la pauvreté Les coopératives s’inscrivent aussi comme une alternative pour favoriser l’insertion de certains groupes ou catégories de personnes aux prises avec des problématiques d’insertion sociale. En ce sens, le modèle coopératif possède les caractéristiques et renferme les conditions favorables pour répondre à des situations d’exclusion. Le but avoué est de résorber les inégalités dont sont victimes ceux et celles qui subissent les L’étonnant pouvoir des coopératives ...559...
  • 6. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page560 impacts négatifs, intrinsèques au capitalisme et générés par lui. Ce peut être pour améliorer l’employabilité, pour lutter contre la pauvreté ou la précarité, pour soutenir les personnes vivant des limitations (Findlay et al., 2009), pour améliorer les conditions de vie par le logement social et communautaire en lien à la pauvreté ou la santé mentale (Boucher, 2008 et 2010) ou pour travailler au renforcement des capacités des minorités culturelles, immigrantes ou autochtones (Peredo et Chrisman, 2006 ; Peredo et Moore, 2008). L’insertion est l’objectif premier de sorte que le spectre des solutions fait montre d’une diversité et d’une originalité qui met à profit les contributions de toutes et de tous. Les chercheurs qui se penchent sur ces questions ne travaillent pas précisément sur les coopératives. Il y est nommément question d’économie sociale et solidaire, d’économie associative et coopérative, d’entrepreneuriat social et communautaire. Les chercheurs anglophones, pour leur part, abordent alors les coopératives comme une composante, parmi d’autres modèles, du Third sector, non-profit sector and co-operative, ou encore community development (Quarter, Mook et Armstrong, 2009 ; Mook, Quarter et Richmond, 2007). La mobilisation et le renforcement des groupes se font par la con- scientisation en relation aux conditions déjà présentes dans la société, et qui conduisent à l’exclusion. En ce sens, elle se différencie de l’approche territoriale qui trouve plutôt sa raison d’être en lien au territoire et au « vivre ensemble ». Cette approche n’est pas étrangère aux transformations du rôle de l’État, qui ne peut assurer seul la réponse aux nouveaux besoins découlant, à la fois ; du vieillissement de la population, des besoins accrus en santé et de la nécessité d’assurer une plus grande place à la conciliation travail-famille. Des coopératives et des associations marchandes, et non marchandes, sont alors appelées à participer, avec l’État, à la mise en place de nouveaux dispositifs publics (Bourque et Moisan-Trahan, 2010). L’État, les coopératives et les associations se croisent dans les secteurs d’activités favorisant l’insertion à l’emploi en même temps que la réponse aux besoins d’insertion sociale et de maintien des populations. Il en découle une offre de services par les associations marchandes et non marchandes, et par les coopératives dans les secteurs variés tels, notamment, l’aide domestique pour maintenir les personnes âgées dans leur milieu de vie (Jetté et Vaillancourt, 2010) ainsi que l’habitation pour aînés soutenue par les communautés et finalement, les Maisons familiales rurales qui contribuent à raccrocher les jeunes au milieu scolaire tout en les dotant d’une formation de base. Les coopératives pour vitaliser et développer les territoires Certains chercheurs des sciences régionales ont développé une expertise en lien au domaine de spécialisation des coopératives. Ces dernières y sont abordées comme un acteur, en interaction avec d’autres, dans la construction de la dynamique locale. Elles jouent un rôle d’influence sur la nature et la trajectoire du développement d’un territoire. ...560... L’étonnant pouvoir des coopératives
  • 7. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page561 C’est en ce sens qu’au sein d’un partenariat de recherche portant sur le thème du Développement des territoires et de la coopération au Québec, l’ARUC DTC, des chercheurs se sont intéressés à l’étude des relations entre les territoires et les coopératives. Les règles coopératives, de fonctionnement coopératif fondées sur la démocratie favorisent une gouvernance de proximité, alors que la notion de redis- tribution tend à assurer des retombées locales, contribuant à maintenir la vitalité des communautés, etc. (Brassard, 2009). La recherche sur les coopératives en lien aux territoires ouvre sur deux dimensions. La première examine les initiatives locales dans leurs réponses à l’internationalisation, traduite dans les initiatives de proximité des services et des activités. La seconde couvre les réponses des grandes coopératives à la dynamique internationale. Ici, c’est l’ancrage local qui fait l’objet d’un réalignement. Les chercheurs s’attardent principalement sur les thèmes liés aux dimensions organisationnelles et les moyens mis en œuvre pour la mise en marché des produits par des grandes coopératives agricoles. Les initiatives locales de proximité sont abordées par les chercheurs sous l’angle du développement durable et du développement local. Les recherches mettent en scène des initiatives qui procèdent des communautés dans les domaines de l’agriculture en circuits courts, de l’alimentation saine, de l’écologie sociale, de la conservation de l’énergie et des politiques alimentaires. Les travaux du Center for sustainable community development, du Simon Fraser University, illustrent cette sphère de recherche, notamment ceux produits par Hicks, Barbolet, Connely et Wittman. La proximité des activités et des services prend aussi la forme de coopératives de services multiactivités (dépanneurs, poste d’essence, garderie, etc.), de cliniques coopératives de santé présentes au Québec (Brassard, LeBlanc et Étienne, 2009). Finalement, Chouinard et al. (2009) s’intéresse aux pratiques acadiennes d’aménagement du territoire dans une optique de gestion et d’appropriation des ressources naturelles. Les travaux de recherche en contexte urbain insistent sur la dimension sociopolitique que permettent les coopératives, dans le processus de planification et d’aménagement du territoire. Les chercheurs se penchent alors sur les processus de prise de décision par la participation citoyenne dans une démarche de planification d’aménagement du territoire. C’est ce que proposent Keough, Smirat et Benjamin (2010) de l’Université de Calgary en Alberta, qui s’est intéressé à l’engagement des citoyens dans la construction de leur cadre de vie, dont celui de l’habitat. À l’instar de Keough, Smirat et Benjamin (2010) et Sousa et Quarter (2005) ont contribué de façon intéressante, abordant la question de la prise de décision collective dans une démarche visant à transformer des complexes de logements publics en coopératives en Ontario. Il s’agissait de contrer la criminalité et de soutenir l’insertion des immigrants dans une perspective de justice L’étonnant pouvoir des coopératives ...561...
  • 8. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page562 sociale. Du côté du Québec, le technopôle Angus à Montréal, un parc urbain d’entre- prises, situe la contribution d’entreprises collectives dans une démarche d’appropriation par les populations résidentes (Lévesque et al., 1996). Les études sur le développement territorial en milieu urbain se posent également en matière de lutte aux inégalités, de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale (Klein et Champagne, 2011). Vers une stratégie pour valoriser les motivations à coopérer : le Je Coop Notre objectif de départ, nous le rappelons, était de nommer les quatre approches qui correspondent à autant d’orientations des coopératives, et des réseaux, dans leurs contributions à la société. Nous avons posé l’hypothèse selon laquelle les coopératives, comme les réseaux de coopératives, devront connaître et reconnaitre la contribution de toutes les approches pour agir dans un mouvement cohésif. De là, nous avons annoncé une proposition de stratégie pour favoriser le renforcement de la solidarité, tant au sein de la coopérative, qu’entre ces dernières et leurs réseaux. Dans le cadre d’une table de concertation créée à Montréal par le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, une campagne de promotion était lancée en référence au thème Je Coop. Cette approche fait immédiatement apparaître la contribution et l’engagement personnel au sein de l’entreprise collective. En réalité, le Je Coop est un nom différent pour exprimer l’engagement du membre envers sa coopérative, traduit en partie par le lien d’usage à sa coopérative. Le titre de membre-usager, par l’achat d’une part de qualification est ce geste responsable qui traduit la volonté de solidarité du membre envers le collectif, et dont découle le pouvoir de participer aux décisions. Il dispose d’un droit de propriété et il exerce un pouvoir égalitaire : un membre un vote. Partant de cette base de réflexion, l’engagement et la contribution du membre dans son entreprise coopérative doivent durer puisque la pérennité repose sur la solidarité. Par le lien de solidarité, les membres constituent une seule entité économique pour faire face au marché. Dans un système capitaliste, la seule face visible et reconnue de la production est économique. Cette situation occulte la différence coopérative qui repose sur la solidarité vécue dans la vie associative, là où se jouent les pratiques démocratiques. Un défi se pose alors, comment assurer la cohésion de la coopérative ? Comment maintenir le lien d’usage et l’engagement qui sont le ciment de la solidarité ? La face cachée de l’identité coopérative, le Je Coop Nous alléguons que la force des coopératives, comme un mouvement, découlera de la reconnaissance légitime des contributions, d’abord, du membre au sein de sa coopérative, ensuite, entre les coopératives d’approches différenciées et finalement, entre les réseaux coopératifs qui les représentent. ...562... L’étonnant pouvoir des coopératives
  • 9. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page563 En poursuivant sur cette lancée, nous faisons l’hypothèse que le membre, dont la contribution individuelle est valorisée et reconnue, manifestera d’autant plus d’enga- gement envers sa coopérative qu’il s’y sentira partie prenante solidairement. Bref, un coopérateur dont la contribution est reconnue renforcera la dimension solidaire de l’entreprise. De la même façon, reconnaître la contribution de chacune des coopératives à la construction d’un mouvement coopératif contribue à bâtir une identité coopérative forte. Le Je Coop à la jonction des identités collectives Le graphique 1 illustre la diversité des coopératives et des réseaux coopératifs selon leur contribution et engagement dans la société. Notre premier objectif était de nommer ou de connaître les contributions différenciées des coopératives et des réseaux de coopératives, en référence à de multiples appartenances. C’est ce qu’illustre le graphique. Sur le plan des contributions coopératives et de leurs réseaux, on obtient la déclinaison suivante : I Je Coop pour gérer de façon responsable. I Je Coop pour changer le modèle de développement. I Je Coop pour soutenir l’insertion sociale, lutter contre la pauvreté. I Je Coop pour vitaliser et développer les territoires. Un renforcement du mouvement coopératif résulterait donc d’une reconnaissance des rôles différenciés propre à chaque appartenance en commençant par chaque membre au sein de sa coopérative. En fin de piste, il va sans dire qu’une telle reconnaissance, si elle était aussi opérée entre les réseaux coopératifs en lien à différentes contributions, ferait en sorte de cibler des changements de politiques et programmes gouvernementaux dans un seul mouvement. Le Je Coop signifie reconnaître les contributions individuelles à la construction de l’identité coopérative et du succès coopératif comme mouvement. Dans une démarche de formation et d’éducation coopérative, le Je Coop peut être un outil de première main pour comprendre et valoriser les contributions et engagements singuliers des membres dans leur coopérative. De la même façon, la contribution des coopératives peut être reconnue par l’ensemble des coopératives qui constitue le mouvement coopératif. Il en est également ainsi de la reconnaissance des différents réseaux de coopératives dont les contributions diffèrent. L’étonnant pouvoir des coopératives ...563...
  • 10. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page564 Conclusion Notre intention était de deux ordres. En premier lieu, nous voulions dégager, à partir des productions de recherche réalisées par les chercheurs et au sein des infrastructures de recherche au Canada, quelles sont les contributions et orientations qui guident les coopératives dans la société. Une fois posé un éclairage sur quatre approches, illustrant les rôles différenciés des coopératives, nous nous sommes avancés vers une proposition de stratégie qui pourrait, selon notre hypothèse, renforcer les coopératives comme un mouvement. Nous attendons de cette stratégie identitaire qu’elle favorise et maintienne, à la fois, l’engagement des membres au sein de leur coopérative, et que les coopératives, et leurs réseaux apparaissent comme une force de proposition marquante dans la société et auprès des instances publiques. L’impact est réflexif, en ce sens que la reconnaissance de la contribution du membre à sa coopérative crée de la solidarité. De la même façon, la reconnaissance des rôles différenciés des coopératives dans la société, et de leurs réseaux respectifs, crée aussi une solidarité, pour finalement « faire mouvement ». Nous précisons qu’à l’instar des entreprises capitalistes qui misent sur des valeurs individualistes, une stratégie de reconnaissance des contributions coopératives devra reposer sur les distinctions et la cohésion autour d’une identité coopérative forte. De la même façon, contrairement aux tendances courantes, les coopératives et leurs réseaux, plutôt que d’insister uniquement sur leurs contributions économiques, devront valoriser leurs contributions au sein de la société, dans leur rôle et leur apport lié à la participation démocratique, d’équité et d’égalité. Il s’agissait là d’une contribution expérimentale et nous serions heureux qu’elle fasse l’objet de débats au sein des coopératives, comme entre les réseaux qui composent le mouvement coopératif. Ensuite seulement, d’autres étapes pourront être amorcées, notamment, le partage des connaissances, des savoir-faire pour, ensuite cibler les actions en matière de politique publique et de changements dans la société. ...564... L’étonnant pouvoir des coopératives
  • 11. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page565 Tableau 1 : Clés de lecture des coopératives Graphique 1 Je Coop vu à travers quatre clés de lecture L’étonnant pouvoir des coopératives ...565...
  • 12. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page566 Notes 1 Directrice de la recherche et du développement, Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM). 2 Agente de recherche et développement, Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM). 3 La réflexion présentée ici découle d’un mandat de recherche réalisé par le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité pour la Fédération des Caisses populaires Desjardins. 4 Nous avons répertorié 6 chaires de recherche, 11 centres de recherche, 4 instituts de recherche, 12 réseaux de recherche dont 10 sont des alliances de recherche universités-communautés, soutenues financièrement par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), et 7 groupes, laboratoires ou observatoires de recherche Bibliographie BELLEMARRE, G. et J.-L. KLEIN (sous la direction de) (2011). Innovation sociale et territoire. Convergences théoriques et pratiques, Québec, Presses de l'Université du Québec. BOUCHER, J. L. (2008). « Habitat et santé mentale : le particularisme outaouais », dans P. Morin et E. Baillergeau (sous la direction), L'habitation comme vecteur de lien social, Québec, Presses de l'Université du Québec, p. 95-119. BOUCHER, J. L. (2010). « Pauvreté, vulnérabilité et insertion sociale : la filière de l'habitat et de son lieu social », Problèmes sociaux, médiation communautaire, recherche et santé, Acfas, Montréal, p. 21-44. BOURQUE, D., avec la collaboration de J. MOISAN-TRAHAN (2006). Ententes de services et nouveaux partenariats public/communautaire : 4 études de cas, Centre d'étude et de recherche en intervention sociale, (CERIS- UQO) et Laboratoire de recherche sur les politiques et les pratiques sociales (LAREPPS) UQAM, Série Recherche, No 41. BRASSARD, M.-J., P. LEBLANC et O. ÉTIENNE (2009). Les Coopératives de santé au Québec : du consommateur à l'acteur !, Cahiers de l'ARUC - Développement territorial et coopération, Série « Recherches », No 5. BRASSARD, M.-J. (2009). Gouvernance territoriale et processus d'innovation sociale : l'exemple des coopératives, Cahiers de l'ARUC - Développement territorial et coopération, Série « Conférences », No 3. CHOUINARD, O., A. LECLERC, M. BEAUDIN, P. DONOVOU-VINAGBE et G. MARTIN (2009). Contribution de la coopération et de l’économie sociale dans le développement territorial des Îles Lamèque et Miscou en Acadie du Nouveau-Brunswick, Chaire des caisses populaires acadiennes en gestion des coopératives, Université de Moncton. CONNELLY, S. et M. ROSELAND (2010). « Black Holes or White Knights ? Cities and the Environment », in T. Bunting, P. Filion and R. Walker, Canadian Cities in Transition, Fourth Edition, Toronto, Oxford University Press, p. 247-261. CÔTÉ, D. (2007a). « Fondements d’un Nouveau Paradigme coopératif : Quelles incitations pour les acteurs clés ? », RECMA, No 305, p. 72-91. CÔTÉ, D. (2007b). « Gestion de l’équilibre coopératif : cadre théorique », Revue du CIRIEC Canada — Économie et Solidarités, Vol. 38, No 1, p. 112-126. CÔTÉ, D. (2009). « Comment implanter une orientation client ? Le cas d’une caisse Desjardins », Revue internationale de gestion, Vol. 33, No 4, p. 71-80. CÔTÉ, D. et A. BELHOUARI (2009). « Loyauté et performance : une analyse empirique dans un réseau coopératif bancaire », Annales de l’économie publique, sociale et coopérative/Annals of Public and Co-operative Economics, Vol. 80, No 2, p. 315-344. FAVREAU, L. (2008). Entreprises collectives. Les enjeux sociopolitiques et territoriaux de la coopération et de l’économie sociale, Sainte-Foy, Presses de l’Université du Québec. FAVREAU, L. et E. MOLINA (2011). Économie et société, pistes de sortie de crise, Québec, Presses de l'Université du Québec. ...566... L’étonnant pouvoir des coopératives
  • 13. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page567 FAVREAU, L., L. FRÉCHETTE et R. LACHAPELLE (2008). Coopération Nord-Sud et développement. Le défi de la réciprocité, Québec, Presses de l'Université du Québec. FINDLAY, I.M., J. BIDONDE, M. BASUALDO et A. MCMURTRY (2009). South Bay Park Rangers Employment Project for Persons Living with a Disability : A Case Study in Individual Empowerment and Community Interdependence, rapport préparé pour le Northern Ontario, Manitoba, et Saskatchewan Regional Node of the Social Economy Suite, Saskatoon. FULTON, M. et B. HUETH (editors) (2009). Cooperative Conversions, Failures and Restructurings: Case Studies and Lessons from US and Canadian Agriculture, Knowledge Impact in Society. GERTLER, M. (2006). Synergy and strategic advantage Co-operatives and sustainable development, Centre for the Studies of Co-operatives, Université de Saskatchewan. HAILU, G. et E. GODDARD (2009). « Sustainable Growth and Capital Constraints, The Demutualization of Lilydale Co-operative Limited », Journal of Co-operatives, Vol. 23, p. 116-129. JEANTET, T. (2008). L’économie sociale, une alternative au capitalisme, Paris, Économica. JETTÉ C. et Y. VAILLANCOURT (2010). Les entreprises d’économie sociale en aide domestique à Montréal : Portrait, contraintes et défis, Copublication RQRP-ÉS / ARUC-ÉS / LAREPP, École de travail social, Université du Québec à Montréal, No 10-08. KEOUGH, N., S. SMIRAT et S. BENJAMIN (2010). Lessons from a Participatory Approach to Household Greywater Re- Use in Jordan in McIlwaine, Ottawa, International Development Research Centre. KLEIN, J.-L. et C. CHAMPAGNE (sous la direction de) (2011). Initiatives locales et lutte contre la pauvreté et l’exclusion, Québec, Presses de l'Université du Québec. LAFLEUR, M. (2008). « Le paradigme du développement durable pour la gestion », dans Le développement durable. Théories et applications au management, Paris, Dunod, p. 43-55. LAFLEUR, M. (2012). Les coopératives au cœur du développement durable, Encyclopédie de l'Agora : pour un monde meilleur, en ligne : www.agora.qc.ca/Dossiers/Cooperative LECLERC, A. (2009) Démocratie coopérative et restructuration : analyse de l'exercice de réflexion du mouvement des caisses populaires acadiennes, Chaire des caisses populaires acadiennes en gestion des coopératives. LÉVESQUE, B., J.-L. KLEIN, J.M. FONTAN et D. BORDELEAU (1996). Systèmes locaux de production : réflexion-synthèse sur les nouvelles modalités de développement régional/local, Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES), Collection Études théoriques, numéro ET9601. LOPES, I. (2010). « Entretien avec Ricardo Petrella : cinq libérations pour mettre fin à la marchandisation de la vie », Revue Vie pédagogique, No 154, en ligne : www.mels.gouv.qc.ca/sections/viepedagogique/154/index.asp?page=entrevue MARCHAND, A., J. CAILLOUETTE, J. LEBLANC et P. MORIN (2012). Les innovations sociales territoriales (IST) dans les six MRC rurales de l’Estrie. Phase II : Le projet d’économie sociale comme levier de développement des capacités des communautés dévitalisées, Cahier de la Direction de la recherche du Centre affilié universitaire (CAU), Centre de santé et de services sociaux (CSSS), Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke (IUGS). MARTINEZ, I.B. et B. TREMBLAY (2006). « La responsabilité sociale des institutions financières canadiennes : un survol de la communication selon le contexte réglementaire », Management & Sciences Sociales, No 2, p. 53-75. MARTINEZ, I.B., M.J. LAPOINTE, J. ROY et B. TREMBLAY (2006). « La responsabilité sociale des banques commerciales et des coopératives de services financiers : de nouvelles réalités canadiennes », Gestion — revue internationale de gestion, Vol. 31, No 2, Été, p. 110-118. MOOK, L., J. QUARTER et B.J. RICHMOND (2007). What counts: Social accounting for non-profits and co-operatives (2nd Edition), London, Sigel Press. MOOK, L., J. QUARTER et S. RYAN (editors) (2010). Researching the social economy, Toronto, University of Toronto Press. PEREDO, A.M. et J.J. CHRISMAN (2006). « Toward a Theory of Community-Based Enterprise », Academy of Management Review, Vol. 31, No 2, p. 309-328. PEREDO, A.M. et R.W. MOORE (2008). « Reflections on Management Education in the Context of Poverty: Introduction to the Special Issue », Journal of Management Education, Vol. 32, No 6, p. 683-696. QUARTER J., I. CARMICHAEL et S. RYAN (editors) (2008). Pensions at Work: Socially Responsible Investment of Union- Based Pension Funds, Toronto, University of Toronto Press. L’étonnant pouvoir des coopératives ...567...
  • 14. 37-Brassard_Mise en page 1 12-09-05 15:26 Page568 QUARTER, J., L. MOOK et A. ARMSTRONG (2009). Understanding the Social Economy: A Canadian Perspective, Toronto, University of Toronto Press. SAUCIER, C. (2005). Les repères territoriaux de l’économie sociale et solidaire, Coédition ARUC-ÉS / CRISES, Cahier N° 06-2005. SÉGUIN, M. (2010). Gérer la dimension éthique en entreprise, Montréal, CEC. SÉGUIN, M. et S. GUERRERO (2010). Le tandem président–directeur général au sein des coopératives financières canadiennes : la compétence du leadership, Collection de woking paper du CIRIEC international, No 05. SOUSA, J. et J. QUARTER (2005). « Canada’s First Public Housing Conversion », Co-operative Housing, Cooperative Housing Bulletin, Vol. 21, No 5, p. 8-11. SOUTHCOTT, C. et V. WALKER (2009). « A Portrait of the Social Economy in Northern Canada », Northern Review, No 30, Spring, p. 13-36. TABOADA, L. (1990). Stratégies identitaires chercheur, CNRS, PUF. WEBB, T., J.H. SMITH et A.J. ROBB (2010). Cooperative capital: what it is and why our world needs It, Conférence EURISE Conference Financial Co-Operative Approaches To local Development Through Sustainable Innovation. Résumé Nous présentons quatre clés de lecture qui correspondent à autant d’orientations et de contributions caractérisant les coopératives dans la société. De là, nous proposons une hypothèse selon laquelle, pour construire un mouvement coopératif fort, tant pour chaque coopérative, que pour chaque réseau de coopératives, les membres devront reconnaître les orientations différentes des coopératives comme une plus-value de la société en général. De la même façon, les membres devront reconnaître les contributions au sein de leur coopérative. Nous présentons ensuite une stratégie pour nous diriger vers la connaissance et la reconnaissance des quatre approches, au sein des coopératives et de leurs réseaux. Summary We present four frames of reference that reflect the motivation and contributions characteristic of cooperatives in society. From this, we propose the hypothesis that three conditions are necessary to build a strong cooperative movement, for each individual cooperative as well as each network of cooperatives, and for added value to society in general. Finally, we present a strategy for achieving the first condition : knowledge and recognition of the four approaches within cooperatives and their networks. Resumen Nosotros presentamos cuatro claves de lectura que corresponden al mismo número de orientaciones y de contribuciones que caracterizan a las cooperativas como parte de la sociedad. A partir de esto, proponemos una hipótesis según la cual, para construir un movimiento cooperativo fuerte, tanto para cada cooperativa como para cada red de cooperativas, los socios tendrán que reconocer las orientaciones diferentes de las cooperativas como una plusvalía de la sociedad en general. De la misma manera, los socios tendrán que reconocer las contribuciones en el seno de su cooperativa. Enseguida, presentamos una estrategia para dirigirnos hacia el conocimiento y el reconocimiento de los cuatro enfoques en el seno de las cooperativas y de sus redes. ...568... L’étonnant pouvoir des coopératives