La récession économique mondiale a entraîné une hausse importante du chômage dans le monde, particulièrement en Amérique du Nord et en Europe. Cependant, les indices suggèrent une dégradation de la situation en termes de pénuries de compétences.
Afin d’analyser cette problématique, nous avons conçu, en collaboration avec Oxford Economics, un Index qui dresse un état des lieux des marchés du travail qualifié de 27 pays présents sur les cinq continents.
1. INDEX MONDIAL DES COMPETENCES - HAYS 2012
En partenariat :
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2. Sommaire
Introduction PAR ALISTAIR COX 3
RESUME 4
CrEATION DE L’INDEX MONDIAL DES COMPETENCES PAR HAYS 5
L’INDEX HAYS PAR PAYS 6
NOTRE PLAN D’ACTION EN TROIS POINTS 7
LA SITUATION MONDIALE 8
Solidité et fragilité économiques 9
Système éducatif et marché du travail 9
Inadéquation entre les compétences et les postes 10
disponibles et pression sur les salaires
Pénuries dans les secteurs et les postes stratégiques 10
situation regionale 12
Europe 13
La zone euro 13
Europe de l’Ouest (hors zone euro) 14
Europe de l’Est et Russie 15
Amérique du Nord 15
Amérique latine 17
Asie 18
Australie et Nouvelle-Zélande 20
Sources 21
Contributeurs 22
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3. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 3
Introduction par Alistair Cox,
Directeur Général de Hays plc
C’est un plaisir pour moi de présenter l’Index mondial des compétences
2012 par Hays, notre premier rapport détaillé présentant les tendances
en termes de compétences professionnelles et d’emploi, rédigé en
collaboration avec Oxford Economics. La disponibilité et la mobilité
d’une main-d’œuvre qualifiée sont des critères déterminants pour les
employeurs, les salariés et les gouvernements du monde entier. La
pénurie de compétences entrave la croissance économique et
l’investissement, tandis que le chômage est non seulement un fardeau
économique mais aussi une source de désarroi et d’adversité pour la
société. Ces sujets ont déjà fait l’objet de nombreux commentaires.
Cependant, pour alimenter le débat, nous nous sommes efforcés de
faire toute la lumière sur la situation et d’expliquer ce qui se passe
vraiment sur les marchés du travail à travers le monde. Pour cela, nous
nous sommes servis d’un large éventail de données afin d’illustrer les
problématiques que rencontrent 27 pays de première importance.
Notre rapport démontre que les marchés du travail qualifié dans le
monde se caractérisent aujourd’hui par un paradoxe important. Nous
observons des taux de chômage élevés et chroniques dans de
nombreux secteurs d’activité, tandis que certaines industries et certains
pays éprouvent des difficultés pour trouver suffisamment de candidats
qualifiés en mesure d’occuper les postes vacants. Des pénuries se font
déjà sentir dans les secteurs de l’Ingénierie, de la Production d’énergie,
du Développement des infrastructures et de la Santé. Et il est peu
probable que ces pénuries se résorbent dans un avenir proche. Elles
pourraient même s’accentuer, car de nombreux pays ne mettent pas
l’accent sur l’éducation ou ne mettent pas tout en œuvre pour attirer
les candidats dont ils ont besoin pour soutenir leur croissance.
Au même moment, nous constatons des taux de chômage élevés dans
de nombreux pays, y compris parmi ceux en proie à la pénurie de
compétences dans certains secteurs ou pour certaines professions.
Cela est particulièrement inquiétant dans les pays où les chômeurs de
longue durée sont nombreux ou dans lesquels le chômage des moins
de 25 ans est élevé. Il est en effet difficile d’apporter une réponse à
ces deux problèmes. C’est là toute l’ironie de la situation : le monde
semble justement manquer des compétences qui permettraient de
stimuler la croissance économique et de créer de nouvelles opportunités
pour les chômeurs.
Ces déséquilibres ne sont pas causés par un seul et même facteur.
C’est davantage une combinaison d’éléments tels que la situation
économique, le système éducatif, la flexibilité du marché du travail et
l’action gouvernementale qui permet ou non l’adéquation entre les
compétences et les postes disponibles. Chez Hays, nous percevons les
effets de ces facteurs au quotidien, lorsque nous aidons des entreprises
à trouver les talents dont elles ont besoin, dans un monde où leurs
concurrents recherchent ces mêmes personnes – qui se font rares.
Certaines entreprises et certains pays adoptent des stratégies
différentes pour traiter ce problème, avec certaines idées très
novatrices. Néanmoins, tous ne s’attaquent pas au problème de
manière efficace : il y aura donc des gagnants et des perdants.
Le monde a dû faire face à de graves problèmes économiques et
sociaux au cours des cinq dernières années et semble encore bien
instable aujourd’hui. On comprend donc facilement qu’il puisse y avoir
des dysfonctionnements sur les marchés après de telles secousses.
Cependant, au moment où le monde commence à renouer avec une
croissance timide, il est essentiel de commencer à traiter les
déséquilibres déjà existants sur le marché du travail. Mais il est
malheureusement possible que les pays et les organisations ne
parviennent pas à se mettre en situation de croissance, même si cela
semble réalisable, alors que les investissements se tarissent, que
l’inflation salariale s’envole dans certains secteurs et que le chômage
reste élevé dans d’autres.
Ainsi, nous portons à l’attention des employeurs, des gouvernements et
des organismes internationaux les conclusions de notre travail, sous la
forme d’un plan d’action en trois points permettant de mieux
développer les compétences à l’échelle locale, ainsi que de faciliter la
mobilité des travailleurs des secteurs saturés vers les secteurs souffrant
de pénuries. Il ne s’agit pas de mesures à court terme conçues pour
régler le problème du jour au lendemain. Ces mesures sont des
principes fondamentaux dont nous sommes convaincus qu’ils
trouveront leur utilité dans chacun des pays mentionnés dans le rapport.
Aussi, les informations contenues dans celui-ci sont un aperçu du
monde à un moment donné. Les marchés sont en perpétuelle mutation,
nous nous attendons donc à voir changer les déséquilibres présentés,
au fur et à mesure de l’évolution des secteurs et de la manière dont ils
s’adaptent à leur contexte particulier. Nous prévoyons de mener cette
recherche tous les ans pour mettre en évidence ces changements.
Toutefois, certains principes fondamentaux resteront constants
pour permettre un meilleur développement des compétences et
l’accroissement de la mobilité de la main-d’œuvre qualifiée.
Trouver la bonne personne au bon poste peut transformer une
entreprise, mais peut également révolutionner la vie de cette personne.
C’est notre intime conviction, chez Hays. Nous attachons une grande
importance au rôle que nous jouons pour résoudre les déséquilibres de
compétences dans le monde actuel, déséquilibres dont nous sommes
témoins au quotidien. Cette mission commence par la publication
d’informations dressant un état des lieux des marchés du travail qualifié
qui nous entourent aujourd’hui. Nous espérons que ces informations
aideront les décideurs et les entreprises à mettre en place les mesures
requises, quelles qu’elles soient. La résolution de cette problématique
créera des emplois, stimulera la croissance économique et offrira des
opportunités pertinentes à des millions de travailleurs.
l’INDEX MONDIAL DES
COMPETENCES - HAYS 2012
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4. 4 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012
resume
La récession économique mondiale a entraîné une hausse importante du
chômage dans le monde, particulièrement en Amérique du Nord et en
Europe. Cependant, les indices suggèrent une dégradation de la situation
en termes de pénuries de compétences.
Afin d’analyser cette problématique, nous avons conçu, en collaboration
avec Oxford Economics, un Index qui dresse un état des lieux des marchés
du travail qualifié de 27 pays présents sur les cinq continents.
L’Index attribue à chaque pays une note comprise entre 0 et 10. Une note
de 5 indique un marché du travail stable et équilibré où les entreprises
n’ont aucune difficulté à recruter et garder leurs employés et où la
demande de main-d’œuvre n’est pas faible. Les notes dépassant 5 révèlent
une certaine pénurie de compétences pouvant avoir des conséquences
néfastes, telles que l’inflation salariale. Les notes inférieures à 5 indiquent
un marché du travail peu dynamique dans lequel les travailleurs qualifiés
ont des difficultés à trouver un emploi.
Chaque pays et chaque secteur industriel sont confrontés à des
problématiques qui leur sont propres. Il convient donc d’examiner ces
informations au cas par cas. Cependant, 16 des 27 pays ont une note
supérieure ou égale à 5,1 et possèdent ainsi un marché du travail sous
tension. On rencontre les difficultés les plus sévères aux Etats-Unis et en
Allemagne, qui ont tous deux une note de 6,4. Ils sont talonnés par la
Hongrie et la Suède (6,1). De nombreux pays ayant une note inférieure à 5,
c’est-à-dire caractérisés par un marché du travail peu dynamique, sont
situés en Europe. Cela n’est pas surprenant puisqu’ils sont en proie à la
crise qui perdure dans la zone euro.
Pour déterminer la note de chaque pays, nous avons pris en compte un
certain nombre de facteurs dont l’inflation salariale, l’inadéquation entre
les compétences et les postes disponibles et d’autres facteurs qui
contribuent à la pénurie de compétences. Les économies solides ont
tendance à générer de la pression sur les salaires et l’importance de la
demande accentue davantage les tensions sur le marché du travail local.
Toutefois, lorsque l’inadéquation entre les compétences et les postes
disponibles est une réalité, les entreprises éprouvent des difficultés pour
recruter les talents dont elles ont besoin et ce, malgré une importante
main-d’œuvre disponible. C’est actuellement un grave problème pour les
Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Irlande, quand bien même la pression sur
les salaires est faible dans ces pays. Cette situation est annonciatrice d’un
possible manque de compétences à plus long terme car la demande en
main-d’œuvre qualifiée sera encore plus forte lors de la reprise.
Concernant plus spécifiquement les industries hautement qualifiées,
la moitié des pays de l’étude subissent aujourd’hui différents niveaux
de pression sur les salaires, ce qui est symptomatique d’une pénurie
de compétences. Ces pays regroupent des nations émergentes,
majoritairement en Asie, et certaines économies développées, ce qui
indique que l’inflation salariale est généralement un problème propre
à un pays ou à un secteur particulier.
Les pénuries de compétences par profession et par niveau d’expérience
varient considérablement selon le pays. Les Etats-Unis présentent les
résultats les plus élevés parmi les pays étudiés, avec une note qui atteint
presque le niveau maximal de l’Index. Cela suggère une forte inadéquation
entre les besoins des employeurs et le nombre de jeunes actifs. On
observe aussi une inflation salariale pour les postes hautement qualifiés à
Singapour, mais le pays a déjà mis en place une politique migratoire à
même de répondre à cette pression. A l’opposé, les pays les plus durement
touchés par la crise de la zone euro ne subissent que très peu de pression
sur les salaires, notamment dans des marchés tels que l’Italie.
Basée sur les informations de l’Index et sur les retours des cadres de Hays,
notre analyse régionale montre que les pénuries de compétences sont un
problème sérieux pour les employeurs dans de nombreux pays et secteurs
d’activité, et que la situation est susceptible de se détériorer en l’absence
de décisions spécifiques prises par les gouvernements et les entreprises.
L’• Europe peut être divisée en trois zones. Les pays de la zone euro
subissent des tensions faibles en termes de main-d’œuvre qualifiée.
Toutefois, ce sont les forts taux de chômage qui y créent des
problèmes sociaux dans ces pays. Les pays hors zone euro
connaissant une croissance rapide, comme la Suisse et la Suède,
subissent actuellement une pression sur les salaires. D’autres pays tels
que le Royaume-Uni pâtissent d’une inadéquation prononcée entre les
compétences et les postes disponibles et sont simultanément en proie
à un chômage élevé. Parmi les pays européens émergents, la Russie
est confrontée à une double difficulté, à savoir le déclin
démographique et le vieillissement de sa population active, combinée
à un besoin croissant en personnel qualifié sur le plan international.
En• Amérique du Nord, les Etats-Unis ont la note la plus élevée de l’Index
Hays, ce qui est symptomatique de l’un des marchés du travail qualifié
les plus tendus. Les pénuries de compétences sont les plus évidentes
dans des secteurs tels que les Hydrocarbures, les Sciences de la vie et
les Technologies de l’information. Mais le pays souffre aussi
paradoxalement d’un taux de chômage qui reste élevé dans un contexte
de faible reprise économique. En effet, un trop grand nombre de
travailleurs non qualifiés ne correspondant pas aux postes créés
actuellement par les industries générant de la croissance économique.
Même constat au Canada.
Partout en• Amérique latine, on observe des pénuries de compétences
de grande envergure dans de nombreux secteurs dont les Ressources
naturelles, l’Ingénierie, les Sciences de la vie, la Vente au détail et la
Finance. Ces problèmes sont accentués par un manque de flexibilité
des marchés du travail et les exigences linguistiques qui limitent la
capacité de ces pays à attirer les talents nécessaires depuis l’étranger.
En• Asie, bien que la croissance économique alimente l’inflation salariale,
l’assouplissement du marché du travail et de la politique migratoire
devrait contribuer à réduire la pression salariale. Mais alors que la
qualité des systèmes éducatifs est variable en Asie, les écoles et les
universités de pays tels que la Chine, l’Inde et Singapour ont de la
marge pour améliorer leurs formations et le nombre de diplômés, afin
de satisfaire les organisations à la recherche de certaines compétences.
L’• Australie et la Nouvelle-Zélande connaissent toutes deux des
pénuries de compétences dans des secteurs spécifiques, mais pour
d’autres raisons. La demande en travailleurs hautement qualifiés reste
forte dans le secteur des Ressources naturelles en Australie et c’est la
première cause de tension sur le marché du travail du pays. En
Nouvelle-Zélande, la demande d’Ingénieurs en Génie civil qualifiés est
extrêmement importante, de même que la demande pour d’autres
professions du secteur du BTP.
D’une manière générale, très peu de pays jouissent d’un marché du travail
où les sept critères de la note sont équilibrés. A mesure que ces
économies se redresseront, la demande croissante viendra exacerber le
problème et conduira à davantage d’inflation salariale dans certains
secteurs. Certains pays sauront attirer les talents disponibles et faciliter la
mobilité de cette main-d’œuvre au profit de leurs propres industries.
D’autres pays maintiendront probablement une réglementation du travail
plus rigide et souffriront davantage d’un phénomène de postes non
pourvus, ce qui conduira peut-être au maintien du chômage des
travailleurs non qualifiés à un niveau élevé.
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5. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 5
creation de l’INDEX
MONDIAL DES
COMPETENCES PAR HAYS
L’Index Hays est un modèle standard qui permet d’évaluer les principaux facteurs contribuant
aux pénuries de compétences dans chaque pays. Parmi ces facteurs figurent la force et la
résistance aux chocs de l’économie, la santé du marché du travail, la qualité et la flexibilité du
système éducatif ainsi que l’offre et la demande de main-d’œuvre (notamment pour les postes
et les industries hautement qualifiés).
L’Index mondial des compétences par Hays
se compose de sept critères :
La flexibilité du système éducatif.• Ce critère mesure la capacité du
système éducatif à s’adapter pour satisfaire les besoins futurs des
organisations en termes de compétences, notamment en
mathématiques, science et alphabétisation. Une note élevée signifie que
le potentiel pour améliorer le système éducatif ou le nombre de
diplômés est limité. Une note faible indique qu’il y a une marge
significative pour augmenter le nombre de diplômés et la qualité du
système éducatif en question.
Le taux de participation au marché du travail.• Ce critère reflète le
niveau d’optimisation de la main-d’œuvre d’un pays. Une note élevée
signifie que la proportion de personnes en âge de travailler et qui
travaillent (ou qui sont immédiatement disponibles pour travailler) n’est
pas en hausse, ce qui est le signe de contraintes pesant sur les nouvelles
ressources en termes de disponibilité. Une note faible pour le taux de
participation reflète la disponibilité croissante des talents désireux
d’intégrer le marché du travail.
La flexibilité du marché du travail.• Ce critère évalue l’environnement
législatif et réglementaire auquel les entreprises sont confrontées. Une
note élevée témoigne d’une législation du marché du travail jugée
trop inflexible et de contraintes pesant sur la capacité des immigrants
à venir combler les pénuries de compétences. Une note faible indique
une législation du travail jugée flexible et rend compte d’un marché
du travail ouvert à l’immigration.
L’inadéquation entre les compétences et les postes disponibles.•
Ce critère représente l’inadéquation existant entre d’une part les besoins
des entreprises et d’autre part les compétences des actifs.
Une note élevée indique que le nombre de chômeurs de longue durée et
le nombre de postes vacants sont tous deux en hausse, ce qui suggère
que les travailleurs disponibles n’ont pas les compétences recherchées
par les employeurs. Une note faible montre que les employeurs ont plus
de facilité à trouver les talents dont ils ont besoin.
La pression sur les salaires tous secteurs confondus.• Ce critère indique
si les salaires suivent ou non l’inflation, ce qui est un indicateur des
tensions s’exerçant sur le marché du travail tous secteurs confondus.
Une note élevée signifie que les salaires réels sont en hausse rapide sur
le long terme. Une note faible signifie que les salaires ne sont pas en
hausse rapide, voire déclinent, sur le long terme.
La pression sur les salaires dans les secteurs hautement qualifiés.•
Ce critère rend compte du rythme auquel les salaires dans les secteurs
hautement qualifiées distancent les salaires des autres secteurs. Une
note élevée signifie que les salaires des secteurs hautement qualifiées
connaissent une hausse bien plus rapide que les salaires des secteurs
peu qualifiées. Une note faible signifie que les salaires des secteurs
hautement qualifiées ne connaissent pas une hausse plus rapide que les
salaires des secteurs peu qualifiées.
La pression sur les salaires des postes hautement qualifiés.•
Ce critère s’intéresse aux salaires versés pour les postes hautement
qualifiés, ce qui peut indiquer une pénurie de compétences clés. Une
note élevée signifie que les salaires pour les postes hautement qualifiés
connaissent une hausse plus rapide que les salaires pour les postes peu
qualifiés. Une note faible signifie que les salaires pour les postes
hautement qualifiés ne connaissent pas une hausse plus rapide que les
salaires pour les postes peu qualifiés.
Ces sept critères ont le même coefficient pour le calcul de la moyenne.
Etant donné que la pénurie de compétences résulte d’interactions
complexes entre tous ces facteurs, nous avons conçu, en collaboration
avec Oxford Economics (OE), l’Index mondial des compétences par
Hays dans le but d’aider les employeurs, les travailleurs et les décideurs
à comprendre les dynamiques qui prévalent sur leur marché du travail
local et de leur permettre de faire des comparaisons géographiques.
L’Index Hays repose sur le regroupement de milliers de données
distinctes fournies par Oxford Economics (cf. page 19), il permet de
dresser un état des lieux des points de friction sur le marché du travail
d’un pays. L’Index Hays de chaque pays est représenté par des cercles
de couleur entourés par les critères qui ont permis d’élaborer l’Index
(cf. descriptif ci-dessous).
L’analyse qui suit est complétée par des informations et des opinions de
cadres locaux de Hays qui travaillent sur le terrain dans les quatre zones
géographiques couvertes par Hays : Europe, Amérique du Nord et du
Sud, Asie et enfin Australie et Nouvelle-Zélande.
L’Index Hays rend spécifiquement compte des zones qui connaissent
actuellement des pénuries de compétences et met en valeur les
secteurs et les professions qui pourraient souffrir de restrictions dans les
années à venir. Cela nous a permis de déterminer les principaux enjeux
politiques, que nous portons à l’attention des gouvernements, des
entreprises et des organismes internationaux, sous forme d’un plan
d’action en trois points (cf. page 7), afin de les aider à concevoir leurs
stratégies à long terme
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6. 6 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012
L’Index Hays varie de 0 à 10, où une note de 5 indique un marché du
travail globalement équilibré. Cette note suggère que les entreprises sont
en mesure de recruter, de conserver ou de remplacer les talents dont
elles ont besoin aux niveaux de rémunération courants. Une note proche
de 0 est synonyme d’une compétition acharnée afin de pourvoir les
postes clés. Une note proche de 10 traduit de sérieuses difficultés à
trouver les compétences nécessaires pour les postes clés.
Plus de la moitié des pays (16) ont des notes supérieures ou égales à 5,
ce qui signifie qu’ils souffrent dans une certaine mesure d’un marché du
travail sous tension. L’Index Hays se base sur le regroupement des notes
spécifiques pour chacun des sept critères. L’Index de chaque pays inclut
le détail de ces sept notes, ce qui reflète les dynamiques spécifiques du
marché du travail local.
Les Etats-Unis et l’Allemagne rencontrent les difficultés les plus
importantes et ont tous deux une note de 6,4. Ils sont suivis de près par
la Hongrie et la Suède avec 6,1. Ces notes reflètent les difficultés
auxquelles font face de nombreuses entreprises dans ces pays afin de
pourvoir les postes qualifiés vacants.
La plupart des pays ayant une note inférieure à 5, c’est-à-dire
caractérisés par un marché du travail peu dynamique et une forte
compétition pour occuper les postes vacants, sont situés en Europe. Cela
reflète certainement l’impact de la crise de la dette souveraine toujours
non résolue dans la zone euro, ainsi que la forte adéquation entre les
compétences et les postes disponibles.
Bien que la note moyenne des 27 pays soit de 5,1 on observe une
importante variation des notes pour les sept critères de chaque pays de
l’Index. Cela montre que les principales économies mondiales sont
confrontées à des influences mixtes sur leur propre marché du travail,
parfois peu dynamique, parfois sous tension, ce qui a des impacts
variables sur les conditions à l’embauche dans chaque pays.
L’INDEX HAYS PAR pays
De nombreuses dynamiques influencent les conditions des marchés du travail qualifié des
27 principaux pays développés et émergents de l’Index Hays.
Les notes moyennes de l’Index mondial des compétences par Hays
Etats-Unis
Suède
Belgique
Italie
Hong Kong
Inde
Pays-Bas
Danemark
Irlande
France
République Tchèque
Nouvelle-Zélande
Royaume-Uni
Singapour
Russie
Pologne
Portugal
Japon
Suisse
Espagne
Chine
Canada
Brésil
Mexique
Australie
Hongrie
Allemagne
Moyenne
3.3
3.3
3.7
4.2
4.2
4.3
4.4
4.5
4.6
4.8
5.0
5.1
5.2
5.2
5.3
5.3
5.4
5.5
5.5
5.6
5.7
5.9
5.9
6.1
6.1
6.4
6.4
5.1
L’Index mondial des compétences - Hays est basé sur une analyse des
informations datant du troisième trimestre 2012. Les changements qui
se sont produits après cette date n’apparaissent pas dans l’Index.
faible pression forte pression
0 - 0.9 4 - 4.9 8 - 8.93 - 3.9 7 - 7.91 - 1.9 5 - 5.9 9 - 9.9 102 - 2.9 6 - 6.9
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7. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 7
Notre plan d’action en trois points
1. Les gouvernements doivent avoir une vision claire des
compétences demandées et attirer les talents en conséquence
Après avoir identifié les travailleurs ayant ces compétences, les
gouvernements se doivent de faciliter et de rendre plus rapides les
processus permettant leur recrutement.
L’une des principales causes du déséquilibre des compétences
sur les marchés dans le monde sont les obstacles en termes de
migration auxquels les employeurs et les employés font face.
Nous estimons que les gouvernements peuvent apporter leur aide
en simplifiant et en standardisant les démarches d’obtention du
permis de travail et, c’est fondamental, en accélérant les délais.
Nous suggérons plus précisément :
des accords internationaux sur l’attribution de permis de travail•
selon des compétences prioritaires, de manière à ce que les
travailleurs ayant des compétences jugées comme étant clés
puissent bénéficier d’un statut prioritaire
la mise en place d’un délai international standard fixé à 30 jours•
pour le traitement des demandes de permis de travail
des visas plus longs et plus faciles à renouveler pour les•
travailleurs qualifiés, de manière à leur faire bénéficier, à
eux-mêmes ainsi qu’à leurs employeurs, d’un statut de titulaire
plus durable et plus sûr.
2. Les employeurs devraient bénéficier d’avantages fiscaux
afin de renforcer la formation professionnelle
Tous les employeurs responsables doivent proposer une quantité
significative de formation professionnelle. Pour la plupart d’entre
eux, il s’agit d’un coût irrécupérable : ils pourvoient à une
formation coûteuse sans aucune garantie que l’employé restera
dans l’entreprise. En effet, s’ils financent la formation d’une
compétence en pénurie, ils prennent le risque de précipiter le
départ de leur employé pour un poste mieux payé dans une autre
entreprise. Nous pensons que les employeurs devraient bénéficier
d’avantages fiscaux pour pouvoir proposer des formations
conformes à des normes et suivant un programme concerté. Ces
avantages pourraient être plus importants pour une formation
professionnelle axée sur une compétence en pénurie dans des
domaines tels que l’Ingénierie ou dans une industrie à croissance
rapide comme les Energies vertes.
3. Les gouvernements devraient consulter les employeurs
pour définir ensemble des plans stratégiques destinés à
augmenter la formation pour les compétences en pénurie
Il ressort clairement de notre rapport qu’au moment même où de
nombreux diplômés sont au chômage, notamment en Europe, le
monde manque de certaines compétences de manière chronique.
Cela révèle un échec politique à grande échelle et suggère que le
monde de l’éducation supérieure, les employeurs et les étudiants
sont déconnectés et ne s’accordent pas sur les compétences et la
formation requises dans le monde du travail. Nous suggérons :
aux gouvernements de mettre en place des avantages fiscaux à•
destination des établissements d’éducation supérieure, de manière à
augmenter l’offre de formation pour les compétences en pénurie ;
de prendre des mesures pour garantir la pertinence et la qualité de
l’offre de formation
aux employeurs de tisser des liens plus étroits avec les•
établissements d’éducation supérieure, afin qu’ils puissent leur
communiquer leurs besoins spécifiques en termes de compétence
et y promouvoir les avantages liés à certains choix de carrière ; les
gouvernements doivent s’impliquer davantage et organiser ce
type de démarche pour en garantir le succès
que les établissements de formation professionnelle puissent, si•
nécessaire grâce à des subventions, faire bénéficier les étudiants
d’avantages financiers tels que des frais de scolarité réduits ou des
bourses, s’ils s’inscrivent dans des cursus particuliers.
Nous reconnaissons qu’il y a des gouvernements ou des entreprises
ou institutions qui mènent une combinaison de ces trois initiatives
dans une certaine mesure. Toutefois, la situation générale révèle que
ces mesures sont insuffisantes et que ces actions doivent être plus
étendues et mieux coordonnées.
Des exemples précis figurent dans ce rapport et montrent qu’il
existe des mesures gouvernementales qui aident dans certains
cas à résoudre ces problèmes, mais dans d’autres contribuent
à les aggraver.
notre plan d’action
en trois points
S’il est vrai que les 27 pays de l’Index mondial des compétences connaissent des pressions sur les
marchés du travail qui leur sont propres, l’analyse met en évidence deux problèmes importants qui
leur sont communs et qui ont besoin d’être traités par les gouvernements et les entreprises afin de
maximiser la croissance économique future.
Le monde souffre de déséquilibres importants et chroniques en•
termes de compétences clés. Ce déséquilibre est exacerbé par un
manque de flexibilité de la législation du travail et en matière
d’immigration dans de nombreuses juridictions. Des changements
politiques sont nécessaires pour accroître la mobilité de la main-
d’œuvre des secteurs saturés vers les secteurs où la demande est
la plus forte.
Certaines des compétences parmi les plus critiques et les plus•
importantes pour stimuler la croissance (les « compétences en
pénurie ») manquent à l’échelle mondiale, par exemple dans les
secteurs de l’Ingénierie, du Développement des infrastructures et
de la Santé. Il faut traiter ce problème de pénurie de manière à ce
que la main-d’œuvre de demain puisse être dirigée en priorité vers
les postes recherchés.
Afin de résoudre ces problèmes, Hays porte à l’attention des gouvernements, des entreprises et des organisations internationales un plan
d’action détaillé en trois points.
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8. 8 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012
la situation mondiale
Tandis que l’Index donne aux employeurs et aux décideurs une idée
immédiate des problèmes touchant le marché du travail d’un pays
particulier, les détails et les critères qui le composent révèlent une
appréciation plus nuancée et montrent où se situent les tensions
dans chaque économie. En analysant les données contenues dans
chaque sous-catégorie (l’état de l’économie, les caractéristiques
du marché du travail et du système éducatif, la pression sur les
talents et sur les salaires et enfin les pénuries par industrie et par
poste), on commence à comprendre où pourraient apparaître les
futurs points de friction.
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9. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 9
Solidité et fragilité économiques
Bien que les données économiques ne soient pas directement des
indicateurs des conditions du marché du travail et qu’elles ne fassent
pas partie de l’Index, elles contribuent de manière importante au
développement futur de la demande en main-d’œuvre. Il est donc
important de prendre en compte la conjoncture économique de manière
générale, de se préoccuper de la santé économique immédiate et de
considérer la vulnérabilité aux chocs futurs.
Notre étude confirme une vue répandue selon laquelle le monde est
actuellement divisé entre des pays riches relativement faibles sur le plan
économique, notamment dans la zone euro, et des économies
émergentes en meilleure santé. Les conditions économiques sont les
plus difficiles en Irlande, au Portugal, en Italie et en Espagne, pays qui
ont bénéficié de plans de sauvetage ou qui sont perçus comme étant
vulnérables à la crise européenne et aux côtés desquels figurent les
Etats-Unis et le Royaume-Uni. Ces mêmes pays affichent aussi des notes
inquiétantes concernant leur exposition aux chocs futurs.
Si aucun des pays de l’Index ne jouit d’une très forte croissance, ceux
ayant une note supérieure à 5 (c’est-à-dire au-dessus de la croissance
moyenne) sont situés dans les marchés émergents. Le Brésil, la Chine
et le Mexique occupent le haut du tableau. La situation est plus subtile
en termes de fragilité, l’Allemagne et la Suisse (les locomotives de
l’économie européenne) se situant en tête du classement aux côtés
de la Suède et du Mexique.
Les théories économiques suggèrent qu’une faible économie est plus
susceptible d’avoir un marché du travail peu dynamique, et qu’une
économie robuste est plus encline à avoir un marché du travail sous
tension, mais ce n’est pas toujours le cas. Les faibles économies souffrent
parfois de pénuries de compétences à cause du manque de flexibilité de
leur marché du travail, du manque d’efficacité de leur système éducatif et
de l’inadéquation entre les compétences et les postes disponibles, ce qui
fait pression sur les salaires et crée des pénuries.
Système éducatif et marché du travail
Les pays qui possèdent un système éducatif de qualité, un marché du
travail qui favorise le taux de participation et qui fait preuve de
flexibilité concernant l’offre et la demande de main-d’œuvre, sont plus
à même de faire face aux éventuelles pénuries de compétences. Il est
évident qu’un système éducatif dont sortent des diplômés ayant les
compétences clés qui font défaut aux employeurs contribuera à
réduire la pression sur ces derniers, puisqu’ils n’auront pas à offrir des
salaires plus élevés pour attirer un personnel qualifié. A cet égard,
l’Index mesure, entre autres, l’amélioration des résultats du
Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA),
une étude de l’OCDE qui évalue les compétences clés des adolescents
âgés de 15 ans en lecture, en mathématiques et en sciences. Comme le
montre le Graphique 1, l’acquisition de compétences via le système
éducatif est plus importante dans les marchés asiatiques à croissance
rapide, comme en Inde ou en Chine.
Graphique 1 : l’Asie donne une leçon à l’Occident sur l’éducation
La flexibilité du marché du travail revêt une importance toute
particulière pour pallier les pénuries de compétences. Une certaine
ouverture à l’immigration et une réglementation du travail peu
contraignante permettent en effet aux employeurs de réagir
rapidement aux signes de tension sur le marché du travail. Comme on
peut le voir sur le Graphique 2, les divergences existent surtout entre
les régions. Les petits pays asiatiques comme Singapour et Hong Kong
font preuve d’une flexibilité très importante, tandis que la Chine et
d’autres pays des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) manquent encore
grandement de flexibilité.
Graphique 2 : les marchés du travail des BRIC manquent
de flexibilité
Le taux de participation de la main-d’œuvre est lui aussi important. Une
note faible indique que, d’une manière générale, il y a suffisamment de
main-d’œuvre disponible pour travailler dans cette économie.
Les économies enregistrant les risques les plus faibles de pénurie de
compétences en raison du taux de participation sont l’Inde et la Chine,
fortement peuplées (2,5 et 3). L’Italie, avec une note de 2,3 fait ici figure
d’heureuse exception. Les pays affichant les notes les plus inquiétantes
forment un groupe hétérogène : les notes les plus élevées sont celles de
l’Espagne et de la Nouvelle-Zélande (6,5 et 6,3), mais le Brésil, qui a
obtenu 6, révèle que certaines économies émergentes sont
actuellement limitées par un taux de participation inapproprié.
En se basant sur la moyenne des trois indicateurs présentés dans cette
section, on remarque que les économies émergentes ayant bénéficié
d’une forte croissance ces dernières années sont les moins bien
équipées pour satisfaire la demande future qu’engendrera peut-être
cette même croissance. Le Brésil obtient la note la plus élevée, avec 7,1.
Cependant, la Russie et l’Allemagne se démarquent (6,4 et 6,1
respectivement), principalement en raison du manque de flexibilité de
leur réglementation du travail.
A cet égard, les pays les plus à même de faire face aux pénuries de
compétences sont les économies asiatiques de Singapour (2,4) et de
l’Inde (3,2). L’Inde a vu considérablement augmenter sa note PISA, à tel
point que l’Index considère aujourd’hui que le système éducatif indien a
atteint un niveau suffisamment satisfaisant pour ne pas être à lui seul la
raison des futures pénuries de compétences. Singapour a obtenu de très
bonnes notes pour son système éducatif et la flexibilité de son marché
du travail, mais le pays est tiré vers le bas par son taux de participation.
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Czech Rep
Russia
Sweden
Hungary
USA
Average
Japan
Hong Kong
China
Singapore
India
Hays Index score (higher number = limited potential to increase education performance)
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Brazil
China
France
Russia
Mexico
Average
Canada
Ireland
Denmark
Hong Kong
Singapore
Hays Index score (higher number = greater level of labour market inflexibility)
Inde
Singapour
Chine
Hong Kong
Japon
Moyenne
Etats-Unis
Hongrie
Suède
Russie
Rep. Tchèque
Singapour
Hong Kong
Danemark
Irlande
Canada
Moyenne
Mexique
Russie
France
Chine
Brésil
Note de l’Index Hays (score élevé = potentiel limité pour améliorer l’efficacité du système éducatif)
Note de l’Index Hays (score élevé = potentiel limité pour améliorer l’efficacité du système éducatif)
OER2 FR.indd 9 30/11/2012 15:44:33
10. 10 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012
Inadéquation compétences/postes
disponibles et pression salariale
Tandis que la santé économique, les résultats du système éducatif et la
flexibilité sont des éléments importants pour garantir la pérennité du
marché du travail sur le long terme, certains pays sont en proie à des
défis plus immédiats. En analysant les anomalies entre la main-d’œuvre
disponible et les différentes pressions sur les salaires, aussi bien tous
secteurs confondus que par industrie et par poste, l’Index révèle
l’ampleur des pénuries de compétences dans diverses économies.
L’un des premiers signaux de cette pénurie est l’inadéquation entre les
compétences et les postes disponibles : c’est-à-dire la situation où un
employeur est dans l’incapacité de trouver le travailleur dont il a besoin,
et ce malgré l’existence d’une main-d’œuvre disponible. Cette situation
se concrétise de manière bien visible par un nombre important de
chômeurs de longue durée. Cela peut indiquer un chômage structurel
résultant de l’inadéquation entre d’une part la demande qui existe sur le
marché du travail et d’autre part les compétences disponibles et l’aire
géographique d’appartenance des chômeurs.
L’Index révèle une inadéquation très variable entre les compétences et
les postes disponibles, comme le montre le Graphique 3 qui présente les
résultats les plus extrêmes. Ces résultats varient d’une note proche de
zéro pour la République Tchèque, où le chômage de longue durée et les
postes non pourvus sont en déclin, à la note maximale attribuée aux
Etats-Unis, où presque un tiers des chômeurs n’ont pas eu d’activité
pendant plus d’un an. Cependant, ce phénomène annonce une future
pénurie de compétences à long terme plutôt qu’à court terme car le
graphique montre qu’il n’existe pas de lien direct avec la pression sur les
salaires tous secteurs confondus, laquelle est un indicateur de tension à
plus court terme. A brève échéance, la pression sur les salaires et les
pénuries de compétences seront sans doute influencées par la santé
économique du pays d’une manière générale.
Graphique 3 : l’inadéquation compétences/postes
disponibles n’impacterait pas les salaires
Une économie florissante se traduit le plus souvent par une
consommation importante des ménages, des entreprises en forte
croissance et un besoin de main-d’œuvre accru, tandis qu’une économie
morose présentera les symptômes inverses. Comme le montre le
Graphique 4, l’Index de la pression sur les salaires est supérieur ou égal à
5 dans neuf pays, ce qui indique que les employeurs sont contraints
d’augmenter les salaires pour recruter et conserver leur personnel.
Graphique 4 : la pression sur les salaires tous secteurs confondus
Pénuries dans les secteurs et les
postes stratégiques
Pour les employeurs, le véritable défi se manifeste lorsque les pénuries de
compétences apparaissent dans certaines industries ou dans certains
postes hautement qualifiés. Afin d’identifier les facteurs de tension, nous
avons calculé le rythme auquel les salaires dans certaines industries ou
pour certains postes distancent les salaires de travailleurs moins qualifiés.
Les scores élevés obtenus dans le cadre de l’analyse sectorielle montrent
que les employeurs de certains secteurs éprouvent des difficultés à
embaucher et conserver un personnel qualifié, peut-être parce que ces
secteurs sont en pleine expansion. L’Index par poste cherche à mettre en
évidence les métiers pour lesquels les offres de salaire sont supérieures à
l’inflation moyenne des salaires dans le pays en question (par exemple
pour les cadres supérieurs). Cela peut refléter des inégalités salariales qui
se creusent au sein de la main-d’œuvre plutôt qu’une pression généralisée
s’exerçant sur tous les salaires.
Comme le montre le Graphique 5, les résultats de l’analyse pour les
secteurs hautement qualifiés révèlent que la moitié des pays de
l’enquête connaissent une certaine pression sur les salaires –
symptomatique d’une pénurie de compétences.
Parmi eux, la majorité font partie des économies émergentes
asiatiques à croissance rapide ou sont des pays européens ayant
échappé à la crise qui frappe le Vieux Continent et sont en forte
croissance. Il y a néanmoins des exceptions. Des pays tels que le
Portugal, l’Espagne et le Royaume-Uni, qui accusent une perspective
de croissance faible, font état de très fortes pressions sur les salaires
dans les secteurs qualifiées.
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Wage pressure
(higher number = real wages increasing quickly relative to the longer term)
Talent mismatch
(higher number = suggests the available labour pool lacks required skills)
Wage pressure
Talent mismatch
Czech Republic
Belgium
Italy
Netherlands
Poland
Spain
Hungary
United Kingdom
Ireland
United StatesEtats-Unis
Irlande
Royaume-Uni
Hongrie
Espagne
Pologne
Pays-Bas
Italie
Belgique
Rép. Tchèque
Suisse
Australie
Chine
Allemagne
Singapour
Inde
Russie
Canada
Mexique
Moyenne
Pression sur les salaires
(score élevé = potentiel limité pour améliorer l’efficacité du système éducatif)
Pression sur les salaires
(score élevé = les salaires réels augmentent rapidement par rapport à la tendance sur le long terme)
Santé de l’économie
(score élevé = faible économie)
Inadéquation compétences/postes disponibles
(score élevé = indique que la main-d’œuvre disponible manque des compétences nécessaires)
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Health of economy
(higher number = weaker economy)
Wage pressure
(higher number = real wages increasing quickly relative to the longer term)
Average of 27
Mexico
Canada
Russia
India
Singapore
Germany
China
Australia
Switzerland
Health of economy
Wage pressure
des 27
Pression sur les salaires
Santé économique
Inadéquation compétences/Postes disponibles
Pression sur les salaires
OER2 FR.indd 10 30/11/2012 15:44:35
11. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 11
L’écart important observé parmi les notes de l’Index dans le Graphique 6
montre que les pénuries par poste varient énormément. De tous les
pays, les Etats-Unis affichent la note la plus élevée et sont proches du
niveau maximal de l’Index. Cela reflète probablement les importants
bonus perçus par les cadres supérieurs et les traders de l’industrie
financière au cours des dernières années. La mesure se basant sur la
différence entre les postes les mieux rémunérés et les postes les moins
bien payés, ces chiffres nous rappellent aussi que les inégalités se
creusent de manière inquiétante pour les travailleurs américains.
Singapour, qui est une place financière majeure en Asie, subit aussi
des pressions sur les salaires pour les postes hautement qualifiés.
En bas de tableau, l’Italie et le Portugal, deux des pays touchés le plus
directement par la crise européenne de la dette, sont caractérisés par
une faible pression sur les salaires pour les postes hautement qualifiés.
D’un côté, cela peut être perçu comme une bonne nouvelle, dans la
mesure où cette note indique qu’une partie cruciale du marché du
travail ne subit pas une pression sur les salaires trop importante.
Malheureusement, cela montre d’un autre côté que le fort
ralentissement économique a fait baisser les salaires du personnel
hautement qualifié. Le danger qui guette le pays lors de la reprise
économique, c’est que les employeurs constatent que de nombreux
candidats à l’embauche ont trouvé du travail à l’étranger, ou qu’ils ne
se sont pas sentis encouragés pour acquérir certaines compétences
dont les employeurs ont besoin.
Graphique 6 : la pression sur les salaires pour les postes
hautement qualifiés
Il y a aussi une nette séparation entre les pays présentant des signes
de pression sur les salaires pour les industries hautement qualifiées et
les pays où cette pression semble avoir disparu. A l’exception de l’Inde,
les pays ayant obtenu une note inférieure à 4 dans l’Index de la
pression sur les salaires par secteur sont des membres de la zone euro
en difficulté, comme la Belgique, l’Irlande et l’Italie. Cela indique que
leurs sombres perspectives de croissance économique ont dissipé une
partie des tensions s’exerçant sur leur marché du travail qualifié au
niveau sectoriel.
Les pays ayant obtenu une note supérieure à la note moyenne de
tous les pays sont un assortiment d’économies émergentes et de
pays développés (dont certains pays de la zone euro), ce qui indique
que la pression sur les salaires est souvent un problème propre au
pays en question.
Graphique 5 : la pression sur les salaires dans les secteurs
hautement qualifiées
Cependant, même lorsque les signes indiquant une pression sur les
salaires et des pénuries de compétences dans les industries hautement
qualifiées sont peu nombreux, les pressions ponctuelles sur les postes
clés hautement qualifiés peuvent toujours être un problème de taille
pour les employeurs. En analysant les emplois hautement qualifiés dont
les salaires dépassent ceux des emplois moins qualifiés, on voit où la
demande en personnel qualifié crée des pénuries de compétences et
exerce une pression à la hausse sur les salaires.
La pression s’accentue dans
les pays BRIC et du G7
Depuis la crise financière, l’essentiel de la croissance économique
mondiale provient des pays BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) et
d’autres économies émergentes, tandis que les membres du Groupe
des sept (G7) souffrent d’une croissance anémique. Cependant,
l’assertion instinctive selon laquelle une croissance économique
importante conduirait à aggraver les pénuries de compétences pour
les pays BRIC est fausse. Avec une note moyenne de 5,3 les pays
BRIC connaissent des résultats presque identiques à ceux du Canada,
de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, du Royaume-Uni et
des Etats-Unis qui obtiennent une note moyenne de 5,2.
Ces deux groupes de pays souffrent de fragilités qui les laissent
susceptibles de subir des tensions sur leur marché du travail et de
connaître des pénuries de compétences à l’avenir. Tandis que les
pays BRIC sont caractérisés par un manque de flexibilité plus
important de leur marché du travail et une plus forte pression sur les
salaires tous secteurs confondus, les pays du G7 ont connu une
amélioration plus limitée de leur système éducatif et une plus forte
inadéquation entre les compétences et les postes disponibles. Quant
aux pressions sur les salaires dans les secteurs et pour les postes
hautement qualifiés, les deux groupes sont globalement
comparables. Ainsi, il n’est pas du tout évident que le niveau de
développement économique d’un pays soit un facteur déterminant
expliquant les pénuries de compétences.
Hongrie
Mexique
Nouvelle-Zélande
Suède
Portugal
Allemagne
Singapour
Australie
Pologne
Rép. Tchèque
Espagne
Canada
Pays-Bas
Hong Kong
Suisse
Chine
Royaume-Uni
Russie
France
Japon
Etats-Unis
Brésil
Inde
Danemark
Italie
Belgique
Irlande
Moyenne
Score de l’Index Hays
(score élevé = les salaires dans les secteurs hautement qualifiés augmentent
plus rapidement que dans les industries moins qualifiées)
Average
Ireland
Belgium
Italy
Denmark
India
Brazil
United States
Japan
France
Russia
United Kingdom
China
Switzerland
Hong Kong
Netherlands
Canada
Spain
Czech Republic
Poland
Australia
Singapore
Germany
Portugal
Sweden
New Zealand
Mexico
Hungary
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Hays Index score
(higher number = wages in high-skill industries rising faster than in low-skill)
Average
Portugal
Italy
Mexico
Hong Kong
New Zealand
France
Spain
Japan
Belgium
Netherlands
Brazil
Sweden
United Kingdom
Russia
Hungary
Canada
Switzerland
Poland
India
China
Denmark
Australia
Czech Republic
Ireland
Germany
Singapore
United States
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Hays Index score
(higher number = wages in high-skill occupations rising faster than in low-skill)
Etats-Unis
Singapour
Allemagne
Irlande
Rép. Tchèque
Australie
Danemark
Chine
Inde
Pologne
Suisse
Canada
Hongrie
Russie
Royaume-Uni
Suède
Brésil
Pays-Bas
Belgique
Japon
Espagne
France
Nouvelle-Zélande
Hong Kong
Mexique
Italie
Portugal
Moyenne
Score de l’Index Hays
(score élevé = les salaires des postes hautement qualifiés augmentent plus rapidement
que ceux des postes moins qualifiés)
OER2 FR.indd 11 30/11/2012 15:44:37
12. 12 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012
The regional picture
la situation regionale
Les conclusions de l’Index s’appuient sur l’expérience et sur les
connaissances acquises par les cadres de Hays dans les 27 pays du
rapport. Leurs avis, en combinaison avec l’analyse des données, révèlent
comment certaines pénuries sont apparues et apportent
des pistes aux entreprises et aux décideurs sur la manière de les prévenir
à court et à moyen termes.
OER2 FR.indd 12 30/11/2012 15:45:07
13. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 13
Europe
S’étirant des côtes ouest de la République d’Irlande aux bords de
mer de la Sibérie orientale, l’Europe est un espace géographique
immense dont les pays forment un ensemble économique et politique
extrêmement diversifié.
La zone euro
Etant donné l’ampleur et l’importance de la crise, vu son impact sur
la croissance économique et sur la confiance des ménages et des
entreprises, on pourrait s’attendre à une réduction des pénuries de
compétences parmi les pays de la zone euro les plus durement touchés.
Toutefois, l’Index, ainsi que d’autres indices moins scientifiques,
suggèrent que ce problème perdure dans des secteurs clés tels que
l’ingénierie, les technologies de l’information et même la vente au détail.
La France et l’Allemagne, les deux locomotives de l’Europe qui ont
échappé au pire scénario de la crise, souffrent de pénuries de
compétences très vives. L’Allemagne, la plus grande économie
européenne, affiche aussi la pire note parmi les pays de l’Index, avec
6,4. Cette note s’explique par les résultats de la pression sur les salaires
dans les industries hautement qualifiées, à 9,2, et ceux de la pression
sur les salaires pour les postes hautement qualifiés, à 6,6. Ces notes
comptent parmi les plus élevées de tous les pays.
On trouve les pénuries les plus sévères dans l’ingénierie, les
technologies de l’information, les services aux collectivités et la
construction, ce qui n’est pas surprenant vu l’importance du secteur
industriel en Allemagne. On estime que la pénurie s’élève à 76 400 pour
les Ingénieurs1
et à 38 000 pour le secteur des technologies de
l’information2
. Cette pénurie accentue la pression salariale, les
employeurs devant proposer des rémunérations plus élevées pour y
faire face. Cependant, on observe aussi une pénurie de personnel dans
le secteur des soins aux personnes âgées. Avec 1,38 enfant par femme,
l’Allemagne accuse le taux de natalité le plus faible d’Europe, et le
vieillissement de la population y est de plus en plus prononcé. La
stricte réglementation du travail n’améliore pas le problème dans la
mesure où il s’avère difficile de faire venir des travailleurs qualifiés de
l’étranger. L’Allemagne obtient une note de 7,1 pour le manque de
flexibilité de son marché du travail, soit l’une des plus élevées d’Europe.
Parmi les aspects positifs, le système éducatif semble approprié pour
former les futurs travailleurs.
Cependant, la situation est inquiétante et l’on pense que les pénuries de
compétences vont continuer de s’aggraver en Allemagne. Les défis
démographiques auxquels ce pays est confronté signifient que trop peu
de jeunes adultes intègrent la classe des travailleurs actifs et qu’un
nombre grandissant de personnes âgées vont avoir besoin de services
et de soins. Les employeurs souhaitent vivement que les lois en matière
d’immigration soient assouplies de sorte qu’ils puissent embaucher des
travailleurs qualifiés étrangers.
La France, deuxième économie de la zone euro, souffre elle aussi d’un
manque de flexibilité du marché du travail (7,9 dans l’Index Hays) qui
contribue à la pénurie de compétences. Comme l’Allemagne, le pays
manque cruellement d’Ingénieurs expérimentés dans le Génie civil, et
notamment dans les secteurs de la Mécanique, de l’Electricité, de
l’Aéronautique et de la Défense. Si la qualité du système éducatif est
élevée, trop peu de diplômés qualifiés sortent des écoles.
Le problème est accentué par l’inadéquation entre les compétences et
les postes disponibles. Les secteurs financier et commercial, où la
pénurie de compétences est faible, attirent beaucoup de candidats, au
détriment d’autres secteurs tels que l’Ingénierie. Les Pays-Bas, qui
enregistrent une note de 6,4 pour la pression sur les salaires dans les
secteurs hautement qualifiés, souffrent eux aussi de pénuries dans
l’Ingénierie, ce qui les contraint à rechercher des Ingénieurs à l’étranger.
Le point de vue local
« Dans certains secteurs, le nombre de postes disponibles
l’emporte largement sur le nombre de candidats appropriés.
En France, on ressent une nette pénurie de spécialistes
ayant les compétences requises par les employeurs dans
certaines niches. »
– Tina Ling, Directeur Général de Hays France & Luxembourg
L’Index inclut quatre membres du groupe PIIGS, le groupe des pays les
plus durement touchés par la crise européenne de la dette : le
Portugal, l’Irlande, l’Italie et l’Espagne (le cinquième étant la Grèce).
Dans ces pays, la pression sur les salaires tous secteurs confondus est
moins forte que dans les trois principaux pays d’Europe du Nord. La
note moyenne pour la pression sur les salaires dans les industries
hautement qualifiées est de 4,6 dans les pays d’Europe du Sud contre
6,9 pour leurs voisins d’Europe du Nord ; la note pour la pression sur
les salaires pour les postes hautement qualifiés est de seulement 3,3
au sud, contre 5,1 au nord.
Dans certains pays comme l’Espagne, les sociétés recrutent moins de
nouveaux employés, comme le montre le taux du chômage de 50 % pour
les Espagnols de 16 à 24 ans. Cette tendance se vérifie tout
particulièrement dans les secteurs du BTP et de l’Immobilier qui ont subi
la baisse des prix et l’annulation de grands projets publics. Cependant,
la main-d’œuvre qualifiée fait toujours cruellement défaut. Dans ces pays,
les sociétés devant remplacer le personnel compétent partant à la retraite
ou quittant son poste ont des difficultés à trouver de bons candidats.
Les Néerlandais se tournent
vers l’international pour résoudre
les pénuries de personnel
Une entreprise hollandaise, spécialisée dans les dispositifs de
localisation et dans la fabrication de puces électroniques pour les
téléphones offrant la fonctionnalité carte d’accès, avait besoin
d’Ingénieurs qualifiés dans le design analogique et non
numérique. Peu nombreux sont les étudiants locaux qui étudient
aujourd’hui le design analogique. Hays a donc recherché des
candidats à l’étranger où certaines universités proposent toujours
des cours de design analogique pertinents. Les candidats retenus
par ce client proviennent de l’étranger dans quatre cas sur dix,
principalement des Philippines, mais aussi de pays tels que la
Chine, le Canada et le Liban, ce qui révèle bien que le marché des
talents est véritablement mondial.
1. Germany faces a shortage of engineers. John Blau. IEEE Spectrum. Septembre 2011
2. Germany’s skilled worker shortage is growing. Sabine Kinkartz. Deutsche Welle
« Ces dernières années en France, plusieurs rapports rédigés par les plus éminents spécialistes du
pays préconisaient des réformes structurelles pour doper la compétitivité, la création d’emplois et la
croissance économique. Tous les ans, la Cour des comptes rédige d’excellentes études qui montrent du
doigt les inefficacités dans les dépenses publiques et leur impact sur la croissance. La plupart de ces
études finissent sur des étagères à prendre la poussière. »
The Economist, 3 novembre 2012
OER2 FR.indd 13 30/11/2012 15:45:07
14. 14 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012
Parallèlement, les candidats potentiels en poste dans des sociétés
concurrentes ne souhaitent pas quitter leur employeur actuel, de peur
de perdre la sécurité de leur emploi et l’ancienneté qu’ils ont acquise.
L’écart entre les besoins des sociétés en personnel hautement
qualifié et la pléthore de main-d’œuvre peu ou pas qualifiée est mis
en lumière par l’Index Hays, qui révèle un taux d’inadéquation entre
les compétences et les postes disponibles de 8,5 en Espagne, soit
l’un des plus élevés de l’étude.
Les statistiques montrent que de nombreux travailleurs qualifiés
quittent ces pays pour saisir les opportunités offertes par les marchés
émergents à plus forte croissance d’Asie et d’Amérique latine, ainsi que
par les économies possédant d’importantes ressources, telles que le
Canada et l’Australie, en demande d’Ingénieurs qualifiés. Le vrai danger
pour ces économies, c’est qu’elles cumulent des problèmes qui
rejailliront lorsqu’elles se redresseront et que la demande en personnel
compétent rebondira. L’exode des travailleurs compétents et le déclin
attendu du nombre de jeunes diplômés prêts à parfaire leur formation
amèneront les employeurs à lutter pour trouver des candidats, lorsque
l’économie se rétablira.
Le point de vue local
« Il peut s’avérer extrêmement difficile de pourvoir
certains postes. Pas nécessairement à cause du marché,
mais plus généralement parce que les candidats n’ont
pas assez confiance pour changer de travail. Il est dur
de trouver des candidats de qualité. »
– Mark Bowden, Directeur Général,
Hays Europe du Sud
Europe de l’Ouest (hors zone euro)
Les quatre pays d’Europe occidentale compris dans l’Index mais
n’appartenant pas à la zone euro (le Danemark, la Suède, la Suisse
et le Royaume-Uni) partagent bon nombre des problèmes de leurs
voisins, tout en faisant face à des défis propres. La Suède et la
Suisse ont bénéficié d’une croissance relativement solide, tandis que
le Royaume-Uni est entré en récession en 2012 et que l’économie
danoise est sous pression.
La Suède souffre de la plus forte pression sur les salaires dans les
secteurs hautement qualifiés parmi les économies de l’Index. Le
creusement des écarts de salaires traduit la difficulté à trouver des
talents clés, bien que la pression sur les salaires tous secteurs confondus
ne soit pas alarmante (4,4).
A l’inverse, le Danemark affiche une pression salariale relativement
faible. En Suisse, les résultats positifs en matière d’éducation (3,9) et de
flexibilité du marché de l’emploi (4,2) ont relativement limité la pression
sur les salaires dans les secteurs et professions hautement qualifiés, bien
qu’il y ait des signes d’augmentation générale des salaires (8,5).
Si l’économie britannique devrait pâtir d’une croissance atone dans
un avenir proche, les sociétés éprouvent des difficultés à recruter et à
conserver des professionnels qualifiés. Cela se voit clairement dans le
fort taux d’inadéquation des compétences de 9. A ce niveau, il est plus
compliqué de pourvoir un poste malgré le grand nombre de chômeurs.
Le point de vue local
« La situation actuelle est paradoxale. Des millions de
Britanniques sont au chômage, mais les employeurs luttent
pour trouver des candidats possédant les compétences,
l’expérience et les aptitudes requises. »
– Nigel Heap, Directeur Général, Hays R.-U. & Irlande
Au Royaume-Uni, la pénurie de compétences frappe le secteur de
l’Energie, tout particulièrement dans le domaine des Hydrocarbures,
ainsi que les Technologies de l’information. Malgré les problèmes
existant au sein des secteurs bancaire et financier, il reste des postes à
pourvoir et le personnel compétent fait défaut, notamment dans la
gestion des risques et de la conformité, du fait de la multiplication des
réglementations financières.
Cela n’induit pas toutefois de pression sur les salaires tous secteurs
confondus, laquelle reste très faible (1,3) et « modérée » dans les secteurs
hautement qualifiées (5,3). Les sociétés investissent plutôt dans la
formation de leurs employés, afin de leur faire atteindre le niveau requis, et
tirent parti d’une législation en matière d’immigration relativement
tolérante en attirant des ressources de l’étranger. Quoi qu’il en soit, bon
nombre des grands employeurs de diplômés ont considérablement réduit
leurs embauches ces deux ou trois dernières années, ce qui peut alimenter
une pénurie de compétences à long terme.
« Le Royaume-Uni s’est rendu compte que les futurs systèmes d’emploi et de compétences devront
investir autant dans le relèvement des ambitions des employeurs et dans la stimulation de la demande
que dans l’accroissement de la disponibilité des compétences. Plusieurs initiatives ont été lancées en
ce sens, notamment Investors in people, Employer Ownership of Skills, qui offre aux employeurs anglais
jusqu’à 250 millions de livres d’investissement public sur deux ans pour concevoir leurs propres solutions
de formation et les mettre en œuvre, le Growth and Innovation Fund, qui co-investira jusqu’à 34 millions
de livres pour élaborer des solutions durables en matière de compétences, et l’Employer Investment Fund,
qui promet quelque 66 millions de livres pour renforcer le perfectionnement dans des secteurs clés. »
United Kingdom Commission for Employment and Skills; Green (2012)
OECD 2012 Better Skills, Better Jobs, Better Lives: A Strategic Approach to Skills Policies
Retour vers le futur dans les
professions au Royaume-Uni
Au début des années 1990, lors du dernier repli très prolongé
qu’avait subi l’économie britannique, de nombreux employeurs
avaient suspendu les recrutements. Mais deux ou trois ans plus
tard, les cabinets d’avocats et de comptables et les sociétés de
services professionnels peinaient à embaucher du personnel de
direction local, aucune réserve de talents n’étant disponible à
cause du précédent gel des embauches de jeunes diplômés. Cette
situation a par la suite conduit à un pic des salaires d’entrée dans
ces professions qui a duré de nombreuses années.
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15. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 15
Europe de l’Est et Russie
Les pays de l’ex-Union soviétique dépendent fortement de la zone euro
et ont souffert de la crise financière et de la baisse des exportations
de produits manufacturés qui s’en est suivie. La Russie elle-même a été
moins touchée, grâce à ses importantes réserves de pétrole et de gaz et
à la récente flambée du prix des matières premières.
Des signes montrent que les sociétés russes étendent leurs activités dans
le monde entier et souhaitent recruter des employés dotés de
compétences internationales, afin d’être mieux à même de se poser en
concurrentes dans les marchés mondiaux et locaux. Cette pression est
exacerbée par les sociétés internationales de secteurs tels que la Vente au
détail et les Biens de consommation courante investissant en Russie et qui
cherchent à recruter du personnel local compétent.
Toutefois, l’Index ne montre pour l’heure aucune pression sur les salaires
qui restent relativement modérés pour les secteurs et postes hautement
qualifiés (5,1 et 4,8 respectivement). Mais les scores de 7,4 pour
l’éducation et 7,7 pour la flexibilité du marché de l’emploi prédisent
l’apparition d’une pénurie à moyenne échéance. Ce phénomène est
accentué par la tendance démographique, qui accuse un déclin de
population d’un million de personnes chaque année, ce qui accroîtra les
pressions du fait de l’expansion continue de l’économie.
Le point de vue local
« Le fait que les sociétés recherchent principalement
des candidats russes ou ayant une expérience locale et
une connaissance de la langue complique considérablement
la tâche pour les candidats étrangers. »
– Alexey Shteingardt, Directeur Général, Hays Russie
Parmi les plus petits pays d’Europe de l’Est, tels que la République
tchèque, la Hongrie et la Pologne, on note des signes de pénurie de
compétences, notamment dans les secteurs hautement qualifiés. La
Hongrie et la République tchèque ont fortement pâti de la crise de l’euro
et la pression sur les salaires tous secteurs confondus est presque
inexistante. Ces deux pays souffrent toutefois de fortes pressions
salariales dans les industries hautement qualifiées, la Hongrie affichant
même la plus haute note possible : 10. Les industries tchèques qui
connaissent une croissance rapide sont généralement les secteurs des
Technologies de l’information, de l’Ingénierie, ou sont souvent des
services publics tels que la Santé, les services sociaux et les fonctions de
back-office (notamment les services administratifs et support). En
Hongrie, de 2008 à début 2012, les augmentations salariales ont connu
un ralentissement, comparé à la période précédant la crise de 2008. Les
secteurs ayant connu des augmentations salariales supérieures à la
moyenne sont la Banque, la Finance, l’Industrie pharmaceutique ainsi
que les Technologies de l’information. La Pologne, de loin la plus
importante économie d’Europe de l’Est, affiche une pression salariale
dans les industries hautement qualifiées, notamment l’Energie qui est le
secteur ayant la progression la plus rapide ces dernières années.
Amérique du Nord
Constituant l’un des principaux blocs économiques du monde,
l’Amérique du Nord est le baromètre des tendances du marché de
l’emploi des pays développés, les deux pays qui le composent, les
Etats-Unis et le Canada, étant membres du G7. Les Etats-Unis atteignent
le score global le plus haut de l’Index, ce qui indique que son marché de
l’emploi est l’un des plus tendus en termes de pénurie de compétences.
Cela peut paraître surprenant au vu de l’ampleur de la récession qu’a
subie l’économie américaine suite à la crise financière et de la faiblesse
de la reprise.
Malgré tout, les Etats-Unis pâtissent d’un marché du travail à deux
vitesses, où la demande de travailleurs qualifiés est forte notamment
dans les secteurs pétrolier et gazier, des Sciences de la vie et des
Technologies de l’information, tandis qu’un très grand nombre de
personnes sont sans emploi ou sous-employées parce qu’elles ne
possèdent pas les compétences que les employeurs recherchent.
Le point de vue local
« Cette économie est en pleine dichotomie.
Nous observons un fort taux de chômage couplé
à des pénuries de compétences. »
– John Faraguna, Président, Hays Amérique du Nord
Dans de nombreux domaines et à de nombreux postes, les professionnels
expérimentés et compétents font défaut, tandis qu’il y a trop de candidats
pour les emplois de base et de personnes peu qualifiées d’une manière
générale. Si l’économie américaine compte parmi les moins bien
portantes de l’Index, elle affiche l’un des plus hauts scores de pression sur
les salaires pour les postes hautement qualifiés (9,8).
Dans certains métiers spécialisés, comme les Géologues et les
Géophysiciens dans le secteur des Ressources, la génération actuelle
des professionnels, qui compte jusqu’à 20 années d’expérience au
niveau le plus élevé, approche de l’âge de la retraite. Dans un contexte
de population vieillissante, cela exerce une pression sur les sociétés qui
leur cherchent des remplaçants. Une étude réalisée en octobre 2011 par
le cabinet de conseil Deloitte et l’organisme professionnel National
Association of Manufacturers (NAM) a conclu que les industriels
américains comptent 600 000 postes qualifiés non pourvus malgré
un taux de chômage élevé et le grand nombre de nouveaux
programmes de formation3
.
Le Canada se trouve dans une situation similaire, amplifiée par le fait
que l’économie s’est redressée plus rapidement que dans bon nombre
d’autres pays développés. Tous les secteurs et toutes les professions
affichent une pénurie de compétences, tout particulièrement ceux des
Ressources (hydrocarbures et exploitations minières), du BTP et de la
Technologie. Au niveau de compétences le plus élevé, le manque de
candidats disponibles est tel que les recrues potentielles peuvent
négocier les conditions les plus favorables. De fait, la reprise durable
de l’économie américaine devrait stimuler l’économie canadienne,
accentuant encore la pénurie de compétences.
3. Skills shortage threatens US manufacturers. Hal Weitzman, Financial Times. 18 octobre 2011
« Le risque de chômage chez les jeunes diplômés universitaires dépend de leur spécialisation. Le taux
de chômage est très élevé pour les jeunes diplômés en Architecture (13,9 %), du fait de l’effondrement
du secteur du Bâtiment et de la Construction de logements lié à la récession. Le taux de chômage
est généralement supérieur dans les spécialités non techniques telles que les Arts (11,1 %), les Lettres,
Sciences humaines et Arts libéraux (9,4 %), les Sciences sociales (8,9 %) ainsi que le Droit et les
Politiques publiques (8,1 %). »
Georgetown University Centre of Education and the Workforce 2012
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16. 16 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012
Le point de vue local
« Le Canada s’achemine vers une politique migratoire régie
par la demande. Par le passé, trop de migrants admissibles à
un permis de travail voyaient les qualifications et l’expérience
professionnelle acquises à l’étranger très mal reconnues sur
le marché de l’emploi local. »
– Rowan O’Grady, Directeur Général, Hays Canada
La question soulevée par l’Index est celle de l’inadéquation entre les
compétences et les postes disponibles versus les problèmes du système
éducatif, tant aux Etats-Unis qu’au Canada. Le score américain pour
l’inadéquation des compétences est le plus mauvais possible (10), ce qui
indique que les employeurs ne peuvent pas pourvoir les postes malgré
un excédent de main-d’œuvre disponible, tandis que le Canada affiche
un inquiétant 8 en la matière. Si les universités américaines sont
généralement classées comme les meilleures au monde, le score de 6,6
attribué aux Etats-Unis pour la contribution des niveaux d’éducation aux
futures pénuries de compétences révèle l’existence de problèmes dans
l’enseignement élémentaire et secondaire. Plus particulièrement, il est à
craindre que le système universitaire américain ne parvienne pas à
satisfaire la hausse de la demande de compétences sans nouveaux
investissements destinés à améliorer l’éducation.
Comme dans nombre d’autres pays développés, le défi consiste à assurer
un enseignement répondant aux besoins des employeurs. Malgré la
qualité incontestée de l’éducation dispensée en Amérique du Nord, deux
questions demeurent. La première consiste à déterminer si les diplômés
très qualifiés possèdent à leur sortie de l’université les diplômes et les
compétences que les employeurs demandent. La seconde porte sur le
grand nombre de jeunes diplômés fortement endettés et intégrant au
niveau de base un marché du travail qui compte un excédent de
candidats. Cela signifie que si les diplômés peuvent être dotés des
compétences nécessaires, il n’y a pas assez de postes débutants
disponibles, ce qui peut les contraindre à accepter un emploi moins
qualifié pour rembourser leurs dettes. Il est donc à craindre que des
talents clés se perdent au cours des prochaines années.
Les sociétés ont recours à toute une gamme d’outils pour pallier les
pénuries de compétences. Certaines parmi elles relèvent les salaires,
comme le montre le score élevé en matière de pression salariale pour les
activités hautement qualifiées. Les données indiquent que les salaires des
employés du secteur des Services publics, le secteur américain qui
rémunère le mieux, ont progressé de 20 % ces cinq dernières années. Au
Canada, les secteurs qui paient le mieux sont ceux de l’Exploitation minière
et de l’Extraction de pétrole et de gaz, où les salaires ont progressé de
36 % sur la même période. Le secteur des Services publics, qui prend la
deuxième place en matière de rémunération, a lui enregistré une hausse
de 21 % dans le même temps.
Certaines entreprises ont cherché à dissocier les tâches accomplies par
les professionnels hautement qualifiés, afin de déléguer celles pouvant
être accomplies par des personnes moins qualifiées ou des prestataires
externes, permettant ainsi aux premiers de se concentrer sur leur cœur
de métier. Cette tendance est particulièrement visible dans les services
de santé, où les Médecins se sont vu dégager plus de temps à consacrer
aux patients.
Les économies américaine et canadienne sont réputées pour leur
croissance à long terme, la flexibilité de leur marché du travail et leur
capacité à créer des emplois. Elles sont bien placées pour s’adapter aux
nouvelles pressions liées à la main-d’œuvre qualifiée. Certaines réformes
ciblées devraient contribuer à résoudre quelques-uns des problèmes
actuels et à venir.
Si les deux pays possèdent une bonne flexibilité du marché de l’emploi et
ont attiré chez eux des travailleurs qualifiés, il est important que le
système d’immigration s’adapte afin de mieux combler les pénuries de
compétences. L’adoption d’un système plus axé sur le mérite permettrait
aux entreprises de pallier les pénuries spécifiques. Les entreprises
canadiennes aimeraient que le gouvernement simplifie le processus
d’immigration, qui peut prendre jusqu’à trois mois de bout en bout.
Le point de vue local
« Nous devons nous affûter pour pouvoir attirer les
personnes très qualifiées qui feront progresser notre
économie. Des améliorations sont nécessaires. »
– John Faraguna, President, Hays Amérique du Nord
Les gouvernements et les responsables pédagogiques devront
s’interroger sur l’adéquation du système universitaire et secondaire
actuel avec les attentes des entreprises quant aux jeunes diplômés. Il
faut privilégier l’apprentissage et il est impératif que les employeurs
envoient un message fort quant aux solides perspectives de carrière et
de revenus proposées par les emplois semi-qualifiés, afin d’attirer plus
de personnes vers ces secteurs.
Le Canada étend ses recherches
outre-mer
En février 2012, la British Columbia Construction Association, qui
représente 2 000 entreprises, a envoyé une délégation assister à
plusieurs forums de recrutement en Irlande. Le secteur du BTP de
l’Ouest canadien cherchait à attirer les chômeurs du Tigre celtique
pour pourvoir près de 335 000 emplois devant être créés entre
2012 et 2014 en Colombie-Britannique4
.
4. Canadian construction industry wants thousands of Irish workers to make the move.
Patrick Counihan. Irish Central. 27 février 2012
« Au Canada, le nombre de visas vacances-travail accordés aux jeunes Irlandais devrait doubler
et la durée du séjour devrait passer de un à deux ans aux termes d’une nouvelle convention conclue
entre les gouvernements irlandais et canadien. Au total, 6 350 visas seront disponibles en 2013,
contre 5 350 cette année. Ce nombre passera à 10 700 en 2014. »
Irish Times, 6 octobre 2012
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17. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 17
Amérique latine et du Sud
Les principales économies d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale
ont bénéficié de l’explosion des prix des matières premières et de leur
proximité avec les Etats-Unis, première économie mondiale, qui ont de
plus en plus cherché à externaliser les fonctions manufacturières et de
support clés chez leurs voisins. Ces deux moteurs de la croissance,
combinés aux contraintes nationales des marchés de l’emploi et de
l’éducation, ont conduit à des pénuries de compétences qui menacent
le potentiel de croissance à long terme de ces pays.
Le Brésil et le Mexique, les deux pays de la région compris dans l’Index,
affichent des résultats très inquiétants dans cette étude. Le Brésil (avec
un score global de 5,7) présente un faible taux de chômage, mais les
principaux secteurs de l’Ingénierie, des Sciences de la vie, de la Finance,
du Commerce de détail et, plus récemment, du Pétrole et du Gaz
accusent d’importantes pénuries de compétences. Dans le secteur de
l’Extraction de minerais, les salaires ont enregistré de très fortes hausses
jusqu’à tout récemment. Le pays souffre cependant d’une législation du
travail rigide et d’un piètre niveau d’éducation, qui font redouter des
tensions à long terme sur le marché de l’emploi. Si le Brésil bénéficie de
plusieurs bonnes universités, elles ne produisent pas suffisamment de
diplômés ayant les compétences requises. Dans l’industrie des
Hydrocarbures notamment, les employeurs brésiliens et ceux de ses
voisins riches en ressources que sont le Chili, la Colombie et le
Venezuela sont dépendants de la main-d’œuvre étrangère, parce qu’ils
ne peuvent pas recruter suffisamment à l’échelle locale.
Le Mexique souffre lui aussi d’un déficit de spécialistes qualifiés.
Le pays affiche le score maximal en termes de pression sur les
salaires dans les secteurs hautement qualifiés (10). Les plus
rémunérateurs sont l’Immobilier et les services techniques et
scientifiques qui ont enregistré une progression salariale annuelle de
respectivement 11 % et 18 %, de mars 2011 à mars 2012, selon les données
officielles. Là encore, de nombreuses sociétés se tournent vers le
recrutement de travailleurs étrangers, même si cela n’est pas
nécessairement la panacée.
Si la région connaît actuellement un ralentissement économique
pouvant alléger la pression qui pèse à court terme sur les pénuries de
compétences, les taux de croissance que ces pays devraient atteindre
sur le long terme impliquent un accroissement des besoins en
professionnels qualifiés. La pénurie pourrait s’intensifier avec l’embellie
économique et des secteurs comme celui du Pétrole et du Gaz devront
élaborer des méthodes novatrices pour recruter le personnel adéquat.
Des pays divisés par une
langue commune
Plusieurs sociétés latino-américaines ont investi dans des
campagnes publicitaires et financé des déplacements à l’étranger
pour attirer les talents dont elles ont besoin. Mais leur réussite n’a
souvent été que partielle. Même dans les pays affichant un taux
de chômage élevé, les candidats qualifiés sont souvent réticents à
partir au bout du monde avec le risque que les choses se passent
mal et qu’ils se retrouvent dans une situation précaire. Le Brésil
tente de recruter des Ingénieurs portugais puisqu’ils partagent la
même langue, tandis que le Mexique a concentré ses efforts sur
l’Espagne. Toutefois, même avec une langue commune, les
différences culturelles sont importantes. La transition de Lisbonne
à Sao Paulo ou de Madrid à Mexico peut s’avérer difficile.
« Le code du travail mexicain a été révisé pour la dernière fois en 1970 et cela se voit. Le Mexique
est le seul pays d’Amérique latine où il est légal de renvoyer une femme au motif qu’elle est enceinte.
Les périodes d’essai ne sont pas reconnues. Ces règles rigides sont destinées à protéger les travailleurs,
mais elles sont si contraignantes que bon nombre de petites entreprises les ignorent, privant les
travailleurs de tout droit. »
The Economist, 1er
novembre 2012
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18. 18 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012
Asie
Ces dix dernières années, le pouvoir économique a déserté l’Occident
pour gagner l’Orient, tout particulièrement au profit de l’Asie. La
région présente toutefois des disparités. Elle compte les deux pays les
plus peuplés au monde mais aussi certaines des plus petites nations.
Ses structures politiques et commerciales sont également variées, de
l’Etat communiste à parti unique qu’est la Chine aux nations du
marché libre comme Singapour, en passant par le Japon, en pleine
dépression. Si l’Asie dans son ensemble montre des signes de pénurie
de compétences croissante, il convient de relever des tendances
variables au sein de la région.
Le Japon, qui émerge de deux décennies de performance faible,
possède une population vieillissant rapidement. Cela affecte
doublement l’économie, par la hausse de la demande de prestataires de
soins de santé auprès des plus âgés et par la baisse du nombre de
nouveaux entrants sur le marché du travail. La hausse du chômage
structurel et à long terme a créé une inadéquation entre la main-
d’œuvre disponible et les compétences plus novatrices que les
employeurs recherchent. Le taux d’inadéquation des compétences au
Japon est l’un des plus élevés de l’étude et s’élève à 8,1.
A l’autre extrémité du spectre économique, on trouve les pays à
croissance rapide tels que Singapour et Hong Kong, dont la population
est relativement jeune. Ces deux pays ont en commun de très bons
niveaux d’éducation et une flexibilité du marché de l’emploi qui permet
aux employeurs de recruter des candidats à l’étranger. L’usage commun
de l’anglais a également contribué à élargir la base des talents,
notamment dans le secteur des Services financiers. Malgré tout, la forte
croissance économique a alimenté la demande en personnel, ce qui a
conduit à des taux élevés de pénurie dans certains secteurs et emplois.
Si la jeune population devrait représenter un atout à long terme, elle a
pour corollaire le manque fréquent de candidats expérimentés de
qualité aux échelons supérieurs. La pression sur les salaires à Singapour
est très forte pour les secteurs et emplois hautement qualifiés.
En Chine, la décision de Pékin d’ouvrir la porte aux investisseurs
étrangers, ainsi que le désir des entreprises chinoises de s’implanter à
l’international, ont soutenu la demande d’une main-d’œuvre qualifiée
sur le marché mondial, les candidats locaux ne possédant pas les
compétences requises. Cette demande est forte pour les candidats
possédant une expérience internationale et pouvant gérer les
différences culturelles. Si le niveau d’éducation est très élevé en Chine
(1,5 d’après l’Index), la législation du travail rigide génère un score
important en matière de manque de flexibilité de la main-d’œuvre (8,7)
ce qui, à son tour, induit une inadéquation des compétences (7,5) ainsi
qu’une pression sur les salaires tous secteurs confondus (7,2).
Le point de vue local
« Au Japon, les étudiants sont plus nombreux à partir à
l’étranger pour acquérir les compétences recherchées par les
employeurs locaux. Malheureusement, cela intervient près de
cinq ans trop tard, les employeurs ayant besoin de gens
formés maintenant. »
– Christine Wright, Directrice des Opérations, Hays Asie
Directrice Générale, Hays Japon
Malgré leurs cultures économiques disparates, le Japon et la Chine
partagent un besoin commun de recruter sur le marché international du
personnel compétent opérationnel à l’échelle mondiale. Jusqu’à
récemment, le Japon pouvait recruter le personnel dont il avait besoin
en local et favoriser les personnes parlant japonais. La notion de l’emploi
occupé toute sa vie durant était solidement ancrée et le personnel
qualifié gravissait naturellement les échelons.
La situation a aujourd’hui changé et les employeurs doivent élargir leurs
horizons pour trouver les talents dont ils ont besoin, notamment dans
les secteurs ou les activités ayant une portée internationale.
En dépit de ses vastes réserves de main-d’œuvre, l’Inde souffre elle
aussi d’une pénurie de compétences. Si sa population en âge de
travailler représente près de 750 millions de personnes, 250 millions de
travailleurs supplémentaires devraient intégrer le marché du travail d’ici
2025. L’Inde vise également à accroître les compétences de 500 millions
de personnes d’ici 2022. Mais c’est la question de la qualité et non de la
quantité qui prédomine dans les pénuries de compétences spécifiques.
Il existe des points de tension dans les secteurs des Sciences de la vie
(tout comme au Japon et en Chine), des Biens de consommation
courante, de la Santé, de la Recherche et du Développement, du BTP
et de l’Immobilier. Il devrait manquer à l’industrie automobile indienne
300 000 travailleurs qualifiés d’ici 2020, tandis que dans le secteur
pétrolier et gazier la demande en Pétro-physiciens excédait l’offre de
près de 80 % en 2010.
« Singapour permet aux étudiants d’apprendre à différentes étapes de leur vie et reconnaît que le
parcours académique n’est pas le seul menant à une carrière professionnelle brillante. En subventionnant
tant les étudiants du supérieur que les personnes en formation professionnelle et générale, Singapour
ajuste sa base de compétences afin de la faire coïncider avec sa future croissance. »
Schleicher, A. (2011), Educating for the Future, The Straits Times, Review Forum, 9 décembre 2011
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19. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 19
Le point de vue local
“« Dans les secteurs tels que la Fabrication, l’Energie
et les Infrastructures, des postes sont à pourvoir et il est
impossible d’embaucher au rythme voulu. Cela entraînera
un ralentissement de la croissance. »
– Gaurav Seth, Directeur, Hays Inde
Si le système éducatif indien s’est considérablement amélioré (l’Inde
est le seul pays de l’étude à ne pas montrer une incidence de
l’éducation sur le déficit de compétences), les employeurs doivent
toujours trouver des idées novatrices pour pourvoir les postes clés. Si
bon nombre d’employeurs ont recours à des hausses de rémunération,
certains indexent les salaires par rapport au marché, appliquent des
primes variables basées sur la performance et des incitations à plus
long terme, telles que les options de souscription ou d’achat d’actions.
D’autres ont investi dans des formations en interne afin de repérer les
candidats pouvant atteindre le niveau de compétences requis.
Certaines grandes entreprises collaborent avec des universités pour
élargir le nombre des diplômés adaptés au marché de l’emploi. Le
recrutement à l’étranger est également important, tout
particulièrement depuis que l’Inde a remplacé son système de quota
de visas par une exigence de salaire annuel minimum afin de n’attirer
que les talents étrangers hautement qualifiés.
Par conséquent, les pays d’Asie affichent d’une manière générale
des résultats parmi les meilleurs en matière d’éducation et un accès
à l’emploi plus aisé que dans bon nombre d’économies occidentales.
Ils doivent néanmoins relever des défis propres, la pénurie de
compétences déjà épineuse menaçant en effet de s’aggraver si
employeurs et décideurs politiques n’agissent pas.
« L’économie américaine perd des milliers d’étudiants étrangers ayant étudié les Sciences, la
Technologie et l’Ingénierie dans les universités américaines et ne pouvant pas ensuite obtenir
de visa pour rester aux Etats-Unis et y occuper un emploi ou créer une société. »
Telegraph.co.uk, 18 octobre 2012
Les employeurs retournent sur
les bancs de l’université
Certaines grandes sociétés indiennes des Technologies de
l’information et du Traitement Back-office travaillent de plus en
plus étroitement avec les universités, afin de multiplier le nombre
des talents, souvent en participant à la conception de
programmes spécifiques avec les établissements. L’une de ces
sociétés, ayant délaissé les grandes agglomérations pour
implanter ses activités dans des villes plus petites, a noué des
liens avec les universités locales et les a aidées à créer des cours
spécialisés dans l’analyse des données, en mettant davantage
l’accent sur l’anglais écrit et parlé. Si le cursus reste standard, les
cours supplémentaires assurent aux diplômés l’acquisition des
compétences nécessaires pour s’adapter au marché de l’emploi.
Cette initiative est bénéfique pour toutes les parties prenantes :
l’université augmente sa cote, les diplômés sont presque assurés
de trouver un emploi, et l’employeur est le premier à choisir les
candidats à leur sortie de l’université.
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20. 20 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012
Australie et Nouvelle-Zélande
Les deux principales économies d’Océanie font face à une pénurie de
compétences, mais pour des raisons différentes. L’Australie obtient un
résultat de 8 en termes de pression sur les salaires dans l’économie
générale et les secteurs hautement qualifiés, tandis que la Nouvelle-
Zélande récolte un 10 pour la pression salariale dans les secteurs
hautement qualifiés, soit le score maximal.
La tension du marché de l’emploi australien résulte de la demande de
professionnels hautement qualifiés de la part des sociétés du secteur des
Ressources. Si les entreprises d’exploitation minière et d’hydrocarbures
représentent seulement 2 à 3 % de l’emploi total et moins d’un dixième
du PIB, elles concentrent les pénuries de compétences qui ont conduit à
une hausse des salaires, en dépit d’une reprise économique mitigée
(l’Australie affiche un score de 2,7 pour la santé économique). Le secteur
des Ressources est quant à lui le plus actif du pays, celui qui affiche la
croissance la plus rapide, et de nombreuses sociétés y sont connectées.
Les pénuries se retrouvent particulièrement dans les domaines
opérationnels et techniques liés à l’industrie extractive, mais également
dans les services comptables, financiers et autres services professionnels
fournis aux sociétés de ce secteur. Une enquête menée en 2012 par
Hays sur 1 500 employeurs australiens a révélé une hausse annuelle de
10 % du nombre de sociétés faisant état d’une pénurie de travailleurs
qualifiés dans les fonctions opérationnelles et techniques, de 9 % dans
l’Ingénierie et de 7 % dans le Marketing5
. Cela est confirmé par les
recherches menées par le gouvernement australien en 2011, qui ont
révélé des « pénuries nationales » (le plus mauvais résultat) dans 11
professions relatives à l’Ingénierie et dans trois échelons de direction en
rapport avec ce secteur6
. La tendance devrait s’accentuer avec, selon les
estimations, 500 milliards de dollars australiens de projets en cours ou en
voie d’élaboration à l’heure où nous écrivons.
Le point de vue local
« Nous subissons des pénuries de compétences dans
plusieurs professions, des Technologies de l’information et
de l’Acquisition de marché aux Ingénieurs techniques
hautement qualifiés, en passant par les Géologues. »
– Nick Deligiannis, Directeur Général, Hays Australie et Nouvelle-Zélande
En Nouvelle-Zélande, la demande d’Ingénieurs qualifiés et d’autres
professionnels du BTP est forte, puisqu’il faut rebâtir Christchurch après
le tremblement de terre qui a frappé la ville en février 2011. Les
principaux projets de reconstruction se concrétisant, les pénuries
actuelles vont s’accentuer dans le secteur. Cela accroîtra également
l’inadéquation des compétences entre l’Ile du Sud et l’Ile du Nord.
Du point de vue de l’emploi, la pénurie concerne surtout les Métreurs,
les Maîtres d’œuvre des projets résidentiels, les Gestionnaires de projets
commerciaux confirmés, les Opérateurs de machines et les
Gestionnaires de projet ayant une expérience dans le domaine du
Drainage. C’est la cause de la forte inflation des salaires apparaissant
dans l’Index, les Experts commerciaux demandant un salaire plus élevé,
ce qui se traduit par le score maximal de 10 quant à la pression sur les
salaires dans les secteurs hautement qualifiés.
L’aggravation ou l’allégement de la pénurie de compétences en
Australie et en Nouvelle-Zélande dépendra des perspectives pour les
marchés des matières premières et de l’énergie. Si le ralentissement
actuel de la croissance chinoise et d’autres économies affichant une
croissance rapide s’avère n’être que temporaire, si les Etats-Unis et
l’Europe se redressent, les tensions liées au recrutement et à la
fidélisation des experts dans ce secteur s’intensifieront.
Des sociétés australiennes ont commencé à prendre des mesures pour
compenser la pression. Les sociétés du secteur des Ressources ont
cherché à recruter du personnel local dans d’autres régions du pays,
notamment sur la côte Est, aux alentours de Sydney. Pour inciter les
talents à se délocaliser, les sociétés doivent faire preuve de plus
d’innovation sur la flexibilité des horaires de travail et la rémunération.
L’Australie affiche un bon résultat en matière de flexibilité du marché de
l’emploi dans l’Index, 3,8 contre une moyenne mondiale de 5,4, et ce
grâce à son ouverture à l’immigration et à la flexibilité de sa législation
du travail. Le système migratoire par points en vigueur dans le pays a
été refondu en juillet 2012, avec l’adoption de plafonds propres à
l’emploi, dans l’espoir que le pays puisse mieux répondre aux besoins
de son économie. Le score de 4,3 de l’Australie en matière d’éducation
(meilleur que la moyenne mondiale de 4,8) s’appuie sur le bon niveau
d’éducation de sa main-d’œuvre. La Nouvelle-Zélande affiche un score
de 4,5 pour la flexibilité du marché de l’emploi et de 3,7 en matière
d’éducation, ce qui indique que ces facteurs ne sont pas source de
tension sur le marché du travail.
« Le gouvernement fédéral australien accélérera le processus d’évaluation des travailleurs américains
qualifiés se rendant en Australie. Aux termes de la convention, les travailleurs américains pourront
passer une évaluation de leurs compétences avant de se rendre en Australie. »
ABC News, Australie, 2 avril 2012
5. http://www.hays.com.au/salary-guide/index.htm
6. Liste des pénuries de compétences en Australie 2011. Ministère de l’Éducation, du Travail et des Relations professionnelles.
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21. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 21
Sources
indicateur Source
1. Liberté du travail Heritage Foundation, Indice 2011-2012 de la liberté économique
2. Améliorations en matière
d’éducation Barro/Lee
Barro, Robert et Jong-Wha Lee, Avril 2010, A New Data Set of
Educational Attainment in the World, 1950-2010. NBER Working
Paper No. 15902
3. Evolution du taux de participation
à l’économie (global)
Organisation Internationale du Travail (OIT)
4. Evolution du taux de participation
à l’économie (chez les 15-24 ans)
Organisation Internationale du Travail (OIT)
5. Evolution du taux de participation
à l’économie (chez les 55-64 ans)
Organisation Internationale du Travail (OIT)
6. Rang en matière de taux de
participation à l’économie
Organisation Internationale du Travail (OIT)
7. Ecart de production, en % du PIB Fonds monétaire international (FMI)
8. Taux de chômage à long terme Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE)
9. Postes vacants (en milliers) Organisation de Coopération et de Développement Economiques
(OCDE), Servicio Público de Empleo Estatal, Banque nationale suisse,
Australian Bureau of Statistics, Office statistique des Communautés
européennes, Ministère des Ressources humaines et de la Sécurité
sociale de la République populaire de Chine
10. PIB (LC, réel, en milliard) Oxford Economics Global Macro Model
11. Croissance du PIB (réelle) Oxford Economics Global Macro Model
12. Population
(en millions d’habitants)
Oxford Economics Global Macro Model
13. Taux de chômage (2011) Oxford Economics Global Macro Model
14. PIB/habitant (LC, réel) Oxford Economics Global Macro Model
15. Solde des finances publiques Oxford Economics Global Macro Model
16. Compte courant Oxford Economics Global Macro Model
17. Taux de chômage à inflation
stationnaire (TCIS)
Oxford Economics Global Macro Model
18. Inflation de l’indice des prix
à la consommation
Oxford Economics Global Macro Model
19. Inflation de l’indice des prix
à la production
Oxford Economics Global Macro Model
20. Importations + exportations,
en % du PIB
Oxford Economics Global Macro Model
21. Scores PISA en lecture Résultats du Programme pour l’évaluation internationale des étudiants
(PISA) 2009 : Ce que les étudiants savent et peuvent faire (OCDE)
22. Scores PISA en mathématiques Résultats du Programme pour l’évaluation internationale des étudiants
(PISA) 2009 : Ce que les étudiants savent et peuvent faire (OCDE)
23. Scores PISA en sciences Résultats du Programme pour l’évaluation internationale des étudiants
(PISA) 2009 : Ce que les étudiants savent et peuvent faire (OCDE)
24. Classement PISA moyen Résultats du Programme pour l’évaluation internationale des étudiants
(PISA) 2009 : Ce que les étudiants savent et peuvent faire (OCDE)
25. Migration nette The World Factbook, Central Intelligence Agency (CIA)
26. Flux migratoire net The World Factbook, Central Intelligence Agency (CIA)
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