1. Organisation internationale
de la Francophonie
19-21, avenue Bosquet
75007 Paris, France
Tel +33 (0)1 44 37 33 00
www.francophonie.org
Rapport 2013
La Francophonie
et les Objectifs du millénaire
pour le développement
Rapport2013|LaFrancophonieetlesObjectifsdumillénairepourledéveloppement
7. 5
darité et d’accompagnement des pays membres en
développement (PED), d’autre part. Ceux-ci sont, en
effet, les premiers concernés par les enjeux et problé-
matiques des OMD.
La Francophonie contribue ainsi à faire « coopérer les
coopérations » en ce qu’elle réunit, grâce au dialogue
qu’elle suscite, différents cercles d’appartenance cultu-
relle (hispanophonie, arabophonie, lusophonie) mais
aussi politique avec des pays membres de l’Union
européenne, de l’Union africaine, du Commonwealth,
de l’Accord de libre-échange nord-américan (Aléna), de
l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) et
de la Communauté caribéenne.
En tant que facilitateur et médiateur du dialogue inter-
national, la Francophonie s’efforce ainsi d’assurer
un rôle de vigie pour que la solidarité internationale
s’exerce pleinement.
Dès 2008, au lendemain de la crise financière et
économique mondiale, la Francophonie a appelé au
redoublement des efforts. Hélas, les effets de celle-ci,
avec ses prolongements sur le plan social, écologique
et alimentaire, ont touché encore plus sévèrement les
pays les moins avancés et les populations les plus
vulnérables.
L’élaboration d’un nouvel agenda du développement
pour l’après-2015 sur la base d’un partenariat mon-
dial plus fécond et solidaire, constitue, à cet égard,
un nouveau défi majeur à relever avec l’impérieuse
nécessité d’une action renouvelée et renforcée.
La communauté internationale devra laisser une large
priorité à la jeunesse dont les revendications, de plus en
plus pressantes, exprimées ici et là, nous invitent à lui
accorder davantage d’attention et d’écoute, d’autant
plus que les dynamiques démographiques démontrent
que sa voix pèsera de plus en plus pour l’avenir de la
planète.
La feuille de route de l’après-2015 devra prendre en
compte les bouleversements apparus depuis le début
du nouveau millénaire, tout en anticipant les prochains
défis que ces bouleversements génèrent. Se pose
ainsi la question de l’élargissement des OMD, par
exemple, aux thématiques des droits de l’Homme, de
la culture, de la transition énergétique face aux chan-
gements climatiques, le tout avec une approche de
durabilité.
Je me réjouis que les travaux du panel de haut niveau
pour l’agenda pour le développement après 2015,
mis en place par le Secrétaire général des Nations
unies, et ceux du groupe de travail ouvert sur les
Objectifs du développement durable (ODD) incitent à
la convergence des deux démarches. Je forme le vœu
que l’ensemble des parties prenantes mette tout en
œuvre pour qu’une telle convergence puisse aboutir
pleinement et être effective dès que possible.
Pour cela, la Francophonie ne manquera pas de pour-
suivre son engagement en apportant sa contribution
autour de quelques priorités que représentent les
modes de consommation et de production durables,
l’éducation de la jeunesse et l’accès à l’emploi, l’éner-
gie durable pour tous et la prise en compte de la
dimension culturelle dans le développement durable.
La Francophonie prendra toute sa part de responsa-
bilité dans ce moment crucial où s’élabore le cadre
de référence pour l’action future de l’ensemble de la
communauté internationale.
Abdou Diouf,
Secrétaire général de la Francophonie
8. Le Cadre stratégique décennal que les États et gouvernements membres de
la Francophonie avaient adopté en 2004, à Ouagadougou, donnait une défini-
tion du développement durable fondée sur « la gestion maîtrisée et saine des
ressources naturelles, un progrès économique inclusif et continu, un dévelop-
pement social équitable faisant appel à la tolérance et s’appuyant sur l’éduca-
tion et la formation, des garanties de démocratie et d’État de droit à tous les
citoyens et une large ouverture à la diversité culturelle et linguistique ».
C’est avec une telle vision et une approche conciliant les dimensions écono-
mique, sociale, environnementale et culturelle que la Francophonie a structuré
son action en faveur de l’atteinte des OMD.
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) n’étant pas un bailleur
de fonds, cette action se décline en deux missions essentielles, autour d’un
plaidoyer politique sur les OMD et la coopération internationale, d’une part, et
d’une action d’accompagnement pour le renforcement des capacités humaines
et institutionnelles des pays membres, d’autre part.
En fonction de ses moyens et de la nature de ses missions, la Francophonie
apporte ainsi une contribution à l’atteinte des OMD qui concernent la pauvreté,
l’éducation primaire, l’égalité entre les hommes et les femmes, l’environnement
durable et le partenariat mondial.
S’agissant des objectifs relatifs à la mortalité infantile, la santé maternelle et
la lutte contre le sida, le paludisme et d’autres maladies, la Francophonie, qui
n’intervient pas dans le domaine de la santé, ne peut agir que de manière indi-
recte étant donné que d’autres organismes spécialisés sont davantage outillés
dans ces domaines.
L’ensemble de ces actions tant de plaidoyer que de coopération s’appuient sur
une approche partenariale nouée avec d’autres organisations internationales
et régionales ainsi que des réseaux institutionnels et professionnels. Une telle
approche se traduit notamment par la mobilisation de l’expertise francophone
et la diffusion de l’information pertinente.
Le présent document, préparé à l’occasion du Sommet des Nations unies qui
se tiendra en septembre 2013, à deux ans de l’échéance de 2015, a pour objet
de présenter une synthèse de l’état d’avancement des OMD au sein de l’espace
francophone et de rappeler l’essentiel de la contribution de la Francophonie à
cette réalisation, tout en tirant les enseignements de l’expérience acquise et en
traçant quelques perspectives.
La Francophonie,
quelles modalités d’action ?
6
10. 8 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Malgré la récession internationale, les taux de pau-
vreté n’ont jamais été aussi bas au niveau mon-
dial. Selon la Banque mondiale, le taux d’extrême
pauvreté fixé à 1,25 dollar US par jour a été réduit
de plus de la moitié depuis 1990. La proportion
de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar
par jour a diminué dans l’ensemble des régions en
développement, passant de 43 à 22 % entre 1990
et 2008(1)
. En chiffres absolus, le nombre de per-
sonnes vivant sous le seuil d’extrême pauvreté est
ainsi passé de 1,9 milliard à 1,3 milliard durant cette
même période. Il n’en demeure pas moins que, au
rythme actuel de progression, plus d’un milliard de
personnes dans le monde vivront encore en des-
sous du seuil de pauvreté extrême en 2015.
Cette tendance générale masque, néanmoins,
d’importantes disparités régionales. Au sein de l’es-
pace francophone, l’Afrique subsaharienne peine
encore à éradiquer ce fléau malgré d’importantes
avancées. Les données les plus récentes montrent
que la proportion de la population disposant de
moins de 1,25 dollar par jour dans les pays fran-
cophones est de 44 %(2)
en Afrique subsaharienne,
bien que certains pays enregistrent des chiffres
encourageants, tels que le Cameroun, le Cap-Vert,
état des lieux
CIBLE | Réduire de moitié, entre 1990 et 2015,
la proportion de la population dont le revenu est
inférieur à 1,25 dollar US par jour
O B J E C T I F 1 : é limi n er l’ e x t r ê me pauvre t é e t la faim
(1) Source : Banque mondiale.
(2) Cette moyenne est calculée sur la base des données les plus récentes des pays concernés.
0
20
40
60
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
0
20
40
60
Afrique
subsaharienne
Afrique du
Nord et
Moyen-Orient
Asie du
Sud-Est
Caraïbes
et Océanie
44%
2%
23%
38%
(%) (%)
37%
53%
49%
Proportion de la population vivant avec moins de 1,25 dollar US par jour
parité du pouvoir d’achat
Données les plus récentes de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
0
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Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
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Afrique
subsaharienne
Afrique du
Nord et
Moyen-Orient
Asie du
Sud-Est
Caraïbes
et Océanie
44%
2%
23%
38%
(%) (%)
37%
53%
49%
Par région Afrique subsaharienne
11. 9
la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, le Ghana et la
Mauritanie. Il convient toutefois de signaler que
cette moyenne s’élevait approximativement à 60 %
au début des années 1990. L’Afrique du Nord et
l’Asie du Sud-Est connaissent une meilleure situa-
tion avec, respectivement, 2 % et 23 % de la popu-
lation vivant dans la pauvreté extrême.
Malgré une reprise de l’emploi en 2010, le chômage
dans le monde connaît cette année encore une
nouvelle poussée et touche 200 millions d’individus
– soit une augmentation de 27 millions depuis le
début de la crise(1)
. À l’échelle mondiale, les femmes
et les jeunes demeurent les plus vulnérables, car
fortement exposés au chômage ou cantonnés dans
des emplois définis comme vulnérables(2)
.
Les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont particulière-
ment touchés par la crise. En 2011, on dénombrait
74,8 millions de jeunes au chômage dans le monde,
soit 4 millions de plus depuis 2007.
Les femmes ont, quant à elles, plus de risques que
les hommes d’être confinées dans des emplois vul-
nérables, principalement en Afrique subsaharienne,
en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. La pro-
gression de l’emploi vulnérable s’observe au niveau
mondial et porte à 58 %(3)
la part globale des tra-
vailleurs en situation d’emploi vulnérable dans les
régions en développement. Leur nombre est estimé
dans le monde à 1,52 milliard d’individus, soit une
augmentation de 136 millions depuis 2000 et de
près de 23 millions depuis 2009(4)
.
L’Afrique subsaharienne francophone continue de
présenter des ratios emploi/population(5)
élevés(6)
et en légère hausse depuis le début de la crise,
passant de 66,4 à 66,8 % entre 2007 et 2011. Ce
niveau élevé est intimement lié au fort taux de pau-
vreté qui subsiste dans la région, astreignant sou-
vent les populations pauvres à accepter un travail
quelle que soit sa qualité.
CIBLE | Assurer le plein-emploi et la possibilité
pour chacun, y compris les femmes et les jeunes,
de trouver un travail décent et productif
Indicateurs clés de la base de données sur le marché
du travail, Organisation internationale du travail.
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
0 10
2011
20 30 40 50 60 70 80
(%)
2007
63,5%
64,1%
70,4%
70,7%
64,1%
64,5%
Afrique subsaharienne
Ratio emploi/population
personnes âgées de 15 ans et plus
Baisse de 60à 44 %
Proportion de personnes vivant avec moins
de 1,25 dollar US par jour en Afrique subsaharienne
francophone depuis 1990
(1) Source : Tendances mondiales de l’emploi 2012. Prévenir une aggravation de la crise de l’emploi, Organisation internationale du travail.
(2) L’emploi vulnérable est défini comme la somme des pourcentages de travailleurs familiaux non rémunérés et de travailleurs à leur propre
compte dans l’emploi total.
(3) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millénaire pour le développement, Nations unies.
(4) Source : Tendances mondiales de l’emploi 2012. Prévenir une aggravation de la crise de l’emploi, Organisation internationale du travail.
(5) Le ratio emploi/population indique ici la capacité de l’Afrique subsaharienne à générer de l’emploi.
(6) Au plan mondial, le ratio emploi/population est passé, selon les estimations de l’Organisation internationale du travail, de 61,2 à 60,3 %
entre 2007 et 2011.
13. 11
(1) Liste des PMA à l’adresse : http://www.unohrlls.org/en/ldc/25/
(2) Déclaration de Bamako : adoptée lors du Symposium international sur le bilan des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans
l’espace francophone, tenu à Bamako du 1er
au 3 novembre 2000.
http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_Bamako_2000_modif_02122011.pdf
(3) Déclaration de Saint-Boniface : adoptée par la Conférence ministérielle de la Francophonie sur la prévention des conflits et la sécurité
humaine, le 14 mai 2006. http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_Saint-Boniface.pdf
(4) Déclaration de Paris : adoptée par la IVe
Conférence des ministres francophones de la Justice, le 14 février 2008.
http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Declaration_4e_conf_justice_Paris_2008.pdf
(5) Déclaration de Kinshasa : adoptée par le XIVe
Sommet des chefs d’état et de gouvernement des pays ayant le français en partage,
tenu à Kinshasa les 13 et 14 octobre 2012. http://www.francophonie.org/IMG/pdf/SOMMET_XIV_Decl_Kinshasa_2012.pdf
La Francophonie est un espace contrasté en termes
de niveau de développement, avec, à chaque
extrémité, deux pays du G20 et 23 des 49 PMA(1)
.
Engagée par un devoir de solidarité entre ses pays
membres, l’OIF fait de la lutte contre la pauvreté une
priorité absolue.
C’est dans cet esprit qu’elle accompagne les pays,
en travaillant de concert avec l’ensemble de la
communauté internationale, pour mettre en œuvre
les Objectifs du millénaire pour le développement et
promouvoir un développement durable et solidaire.
À travers des initiatives inédites et reconnues, la
Francophonie s’efforce ainsi de mettre en œuvre
et de diversifier davantage son action au service
des populations les plus fragiles.
Cette priorité se trouve pleinement inscrite dans
son Cadre stratégique décennal de la Francopho-
nie (2005-2014) qui se décline en actions fondées
sur le renforcement des capacités institutionnelles
et humaines, l’accès à l’information et la mutuali-
sation des expériences.
La Francophonie considère qu’il ne peut y avoir de
développement durable et de lutte conséquente
contre la pauvreté sans gouvernance démocra-
tique assumée et sans respect effectif des droits de
l’Homme, qu’il s’agisse des droits politiques et civils
ou des droits économiques, sociaux et culturels.
Dans cet esprit, la Francophonie contribue à
l’ancrage de la démocratie, mais également à la
consolidation de l’État de droit, ainsi qu’à la pro-
motion et à la protection des droits de l’Homme
au sein de l’espace francophone. Les Déclarations
de Bamako sur la démocratie, les droits et liber-
tés (2000)(2)
et de Saint-Boniface sur la prévention
des conflits et la sécurité humaine (2006)(3)
sont les
instruments de référence de la Francophonie au
service de ces valeurs. Les Déclarations de Paris
(2008)(4)
et de Kinshasa (2012)(5)
ont, à leur tour,
consacré et consolidé l’engagement constant de
la Francophonie dans ces domaines.
L’ACTION DE LA FRANCOPHONIE
| Le respect et la promotion de la paix, de la démocratie
et des droits de l’homme :
un prérequis pour la lutte contre la pauvreté
« La démocratie et le développement
sont indissociables : ce sont là
les facteurs d’une paix durable. »
Déclaration de Bamako
14. 12 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Inscrivant son action en vue de la réalisation de
l’objectif de réduction de la pauvreté, l’OIF favorise
l’implication à tous les niveaux des acteurs en ren-
forçant les politiques sectorielles par des approches
de proximité. C’est pourquoi elle agit en faveur du
développement local et solidaire en apportant un
appui et une expertise aux acteurs locaux et en
les accompagnant dans la réalisation de projets
de proximité générateurs de revenus. L’objectif est
d’accroître les initiatives des communautés de base
en renforçant leurs capacités d’ingénierie sociale,
d’élaboration, de gestion et de maintenance de
projets communautaires. Il s’agit de favoriser le
développement d’une démarche de gestion de l’ac-
tion locale et de son insertion dans les programmes
nationaux de lutte contre la pauvreté.
Au cours de la dernière décennie, l’OIF a apporté
un soutien technique et financier à la mise en œuvre
de plus de 350 projets locaux. Elle a également
contribué à l’élaboration et à la mise en œuvre de
plans de développement local dans 14 localités de
5 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale,
qui ont touché près de 25 000 bénéficiaires dont
75 % de femmes.
Forte de cette expérience, l’OIF a initié, en 2009,
un nouveau programme de lutte contre la pauvreté
au profit des pays en développement de la Franco-
phonie. Cette refondation de l’offre francophone en
matière de développement a mené au lancement
du nouveau Programme francophone d’appui au
développement local (Profadel) en 2011. Suivant
une méthode participative, ce programme soli-
daire en faveur des communautés de base vise à
doter les collectivités des zones rurales et périur-
baines bénéficiaires de plans locaux de dévelop-
pement. Actuellement, Profadel est entré dans la
phase d’appropriation par les collectivités locales
et les communautés de base bénéficiaires, afin
d’ancrer les résultats acquis dans leurs propres
plans locaux de développement.
Outre les actions de formation et de renforcement
de capacité, 12 plans locaux de développement
ont été élaborés à ce jour. Depuis 2012, six projets
prioritaires, issus des plans locaux de développe-
ment au Sénégal, au togo et au Rwanda, ont fait
l’objet d’une subvention de l’OIF, touchant près de
30 000 bénéficiaires dont près de 17 000 femmes.
| Une action de proximité
pour un développement local inclusif
55000
bénéficiaires
appui au développement local en afrique
francophone depuis 2000
O B J E C t I F 1 : é L I M I n E R L’ E x t R ê M E PA U V R E t é E t L A FA I M
payS ET lOCalITéS
BéNéFICIaIRES DU pROFaDEl
Suite à un appel à manifestation d’intérêt lancé
dans les pays du Sud membres de l’OIF, quatre
pays en développement ont ainsi été sélectionnés
pour amorcer ce nouveau projet : la République
centrafricaine, le Rwanda, le Sénégal et le
togo. Dans chacun de ces pays, trois localités
d’intervention ont été retenues.
République centrafricaine
• Commune de la Mbi dans la sous- préfecture de
Bossembele (préfecture d’Ombella Mpoko)
• Communes de la Lesse et de nola dans la sous-
préfecture de Mbaïki (préfecture de la Lobaye)
• Commune de ngoumbele, dans la sous-préfecture
de Sibut (préfecture de la Kemo)
Rwanda
• ngororero, dans la Province de l’Ouest (secteurs
de Muhanda et Kavumu)
• nyanza dans la Province du Sud (secteurs de
Kigoma et Busasamana)
• Rutsiro dans la Province de l’Ouest (secteurs de
Murunda et de Musasa)
Sénégal
• taïba ndiaye (région de thiès)
• ndiognick (région de Kaffrine)
• nguer Malal (région de Louga)
Togo
• Agbétiko (préfecture d’Agou)
• Kovié (préfecture de Zio)
• Katanga (préfecture du Golfe)
15. 13
Par ailleurs, consciente des enjeux du développe-
ment de la microfinance dans les pays du Sud,
l’OIF apporte un soutien dans ce domaine dans
le cadre de partenariats avec des institutions
de microfinance. Ces partenariats ont permis la
mise en place de projets destinés à développer
les compétences humaines en termes de ges-
tion stratégique d’une institution de microfinance.
Depuis 2008, cet accompagnement a touché plus
de 600 cadres, dirigeants et techniciens, prove-
nant principalement d’Afrique de l’Ouest.
Près de quinze ans après les premières Assises
francophones de la formation professionnelle et
technique (FPt) à Bamako en mai 1998, la Franco-
phonie a pu dresser un état des lieux de son action
dans ce domaine lors des Assises de Ouagadou-
gou en septembre 2012 (lire encadré page sui-
vante). Parmi les conclusions, il est ressorti que la
mobilisation et le développement d’une expertise
reconnue en matière de FPt ont pu contribuer à
favoriser l’insertion des jeunes – filles et garçons –,
à l’économie et l’emploi.
L’OIF accompagne en effet de nombreux pays
francophones en développement, notamment en
Afrique subsaharienne, dans la refondation ou la
consolidation de leurs systèmes de formation pro-
fessionnelle et technique. Des formations sont
régulièrement organisées au bénéfice des déci-
deurs politiques, des gestionnaires des centres de
formation professionnelle et technique ainsi que
des partenaires techniques et financiers, pour la
mise en œuvre de leur politique et l’élaboration des
programmes de formation avec les entreprises.
Depuis 2007, l’OIF a mobilisé une centaine d’ex-
perts issus de tout l’espace francophone. À titre
d’exemple, seize pays(1)
en ont bénéficié en 2011.
En complément, l’OIF élabore et diffuse des guides
méthodologiques permettant d’adapter l’offre de
formation aux besoins du marché du travail. Ces
outils, devenus des références dans la plupart des
pays francophones, sont partagés sur un portail
internet : www.fpt-francophonie.org
| Promouvoir l’insertion
professionnelle
Depuis 2008, le projet Transfert et accompagnement national pour
le développement d’une expertise en microfinance (Tandem),
initié avec Développement international Desjardins (DID*), a per-
mis la formation de plus de 210 cadres et dirigeants, provenant de
138 institutions de microfinance de l’Union économique et moné-
taire ouest-africaine (UEMOA). Dans le même esprit, il convient
de noter que la Confédération des institutions financières (CIF),
qui représente aujourd’hui 70 % du marché de la microfinance en
Afrique de l’Ouest, avec 2,4 millions de membres, avait été mise en
place, dès 2000, avec le soutien de l’OIF.
* développement international desjardins est pionnier dans le déploiement
et le développement de la microfinance à travers le monde.
eXeMPLeSderÉuSSIte
(1) Albanie, Bulgarie, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Comores, Ex-République yougoslave de Macédoine, Laos, Lituanie, Mali,
Maurice, Moldavie, Roumanie, Rwanda, Seychelles, Vietnam.
QUaTRE aXES maJEURS
pOUR l’INSERTION
SOCIO-pROFESSIONNEllE
DES JEUNES
Le programme de la FPT de l’OIF est structuré
autour de quatre thématiques :
• L’élaboration d’une politique sectorielle efficiente
recourant à l’approche programme.
Les besoins du marché du travail viennent définir
les orientations des formations tout en tenant
compte des moyens des états ;
• La rédaction des programmes de formation
selon l’approche par les compétences (APC).
La révision et la rédaction des référentiels
de formation se réalisent, dans chaque corps
de métier, en fonction des compétences
dont ont besoin les entreprises ;
• L’insertion dans les cursus de formation
professionnelle de modules liés aux connaissances
dont un jeune peut avoir besoin pour fonder
son entreprise ;
• Un soutien à l’hôtellerie-tourisme dans les pays
où ce secteur économique particulier représente
un pourcentage non négligeable dans leur produit
intérieur brut (PIB).
16. 14 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
En optant pour une approche transversale de la
question de la jeunesse, l’OIF agit en s’appuyant sur
un double principe: l’inclusion et le renforcement
des capacités des jeunes. La jeunesse demeure
une cible prioritaire dans l’ensemble des actions
de l’OIF contribuant à la lutte contre la pauvreté.
Convaincue qu’une inclusion des jeunes est néces-
saire dans la recherche de solutions appropriées et
durables, l’OIF s’est attelée à accroître leurs capa-
cités d’action en soutenant les organisations et les
initiatives des jeunes francophones.
Depuis 2008, les Écoles d’été de la Francophonie
servent de cadre de formation destiné à renforcer les
compétences de jeunes, issus de la société civile,
dans l’optique d’améliorer leur employabilité. Elles
offrent annuellement l’occasion à une centaine de
jeunes de s’informer pleinement sur la Francophonie
et ses actions, de se rencontrer, d’échanger et de
suivre des ateliers de formation et de réflexion pour
renforcer leurs capacités d’action dans les domaines
d’intervention prioritaires de la Francophonie. Les
quatre premières éditions se sont tenues à Casa-
blanca (Maroc) en 2008 sur le thème de l’économie
de l’environnement, à Ouagadougou (Burkina Faso)
en 2009 sur le thème de l’entreprenariat social des
jeunes, à tunis (tunisie) en 2010 sur la diversité au
service de la paix, et à nouakchott (Mauritanie) en
2011 sur les migrations internationales et le dévelop-
pement dans l’espace francophone.
Ces écoles d’été ont permis de structurer quatre
réseaux jeunesse autour des thématiques sui-
vantes : « Droits de l’Homme, démocratie et paix »,
« Culture numérique », « Développement durable »,
« Langue française, diversité culturelle et linguis-
tique ». Les travaux de ces réseaux ont lieu lors
d’ateliers régionaux ainsi que sur le portail jeu-
nesse de la Francophonie, plate-forme numérique
de débats et d’échanges(1)
.
Outre les mobilisations propres à la Francophonie,
l’OIF a soutenu, depuis 2005, la participation de
plus de 450 jeunes francophones à une trentaine
de grandes réunions internationales, organisées par
l’OnU, l’Union africaine et la société civile notamment.
(1) En 2012, le portail jeunesse de la Francophonie a reçu 700 000 visiteurs et compte aujourd’hui près de 16 000 membres de son réseau social.
| Pour l’engagement des jeunes
eXeMPLeS de rencontreS
InternAtIonALeS
Évaluation du Programme d’action mondial pour la jeunesse
(Le Caire, 2005) ; Forum urbain mondial (Vancouver,
2006) ; Forum mondial des droits de l’Homme (Nantes,
2006) ; 5e
Forum pour le développement de l’Afrique
(Addis-Abeba, 2006) ; Forum mondial sur la jeunesse
et les TIC au service du développement (Genève, 2007) ;
1er
Forum africain des jeunes (Ouagadougou, 2007) ; confé-
rences sur les changements climatiques, trois rencontres
internationales organisées respectivement par l’Union afri-
caine (Zimbabwe, 2010) et l’ONU (Mexique, 2010, et New
York, 2011) ; etc.
O B J E C t I F 1 : é L I M I n E R L’ E x t R ê M E PA U V R E t é E t L A FA I M
aSSISES SUR l’ENSEIgNEmENT
ET la FORmaTION TEChNIQUES ET pROFESSIONNElS
La Conférence des ministres de
l’éducation des pays ayant le fran-
çais en partage (Confémen) et l’OIF
ont organisé, en collaboration avec
le gouvernement du Burkina Faso,
les 2es
Assises sur l’enseignement
et la formation techniques et pro-
fessionnels (EFtP), du 4 au 7 sep-
tembre 2012 à Ouagadougou.
trois cents participants étaient
invités à débattre autour du thème :
« quelles compétences profession-
nelles et techniques pour une meil-
leure insertion socio-économique
des jeunes ? ».
Ces assises ont servi de cadre
pour faire l’état des lieux de l’EFtP
depuis les Assises de Bamako en
1998 et identifier les contraintes
majeures qui entravent le dévelop-
pement de l’EFtP dans les pays
francophones. Les participants ont
également formulé des recomman-
dations en vue de renforcer la coo-
pération de l’OIF et de la Confémen
dans ce domaine.
18. 16 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Dès ses origines, en tant qu’organisation fondée sur
le partage d’une langue commune, l’OIF s’attache à
promouvoir le rôle de la culture en tant que dimen-
sion incontournable pour le développement écono-
mique et social. Le poète-président Léopold Sédar
Senghor, l’un des pères fondateurs de la Franco-
phonie, avait ainsi coutume de dire que «la culture
est au début et à la fin de tout développement».
Depuis le premier Sommet de la terre, en 1992, en
passant par celui de Johannesburg en 2002 et plus
récemment celui de Rio +20, la Francophonie a tou-
jours affirmé cette position.
Parce que la richesse et la diversité de leurs
cultures constituent un atout majeur de dévelop-
pement pour les pays de l’espace francophone,
l’OIF, après avoir largement soutenu le processus
menant à l’adoption de la Convention de l’Unesco
sur la protection et la promotion de la diversité des
expressions culturelles (2005), participe, depuis, à
sa mise en œuvre, en accompagnant les indus-
tries culturelles et la structuration des filières de la
culture dans les pays en développement.
Le programme d’appui au développement des
politiques et industries culturelles permet ainsi
d’accompagner ces pays dans la création d’un
environnement favorable à la culture sur le plan
pROFIlS CUlTURElS
DES payS DU SUD
L’OIF a lancé depuis 2007 un vaste
chantier de cartographie des filières
des industries culturelles dans
les pays du Sud.
Cette opération a permis de réaliser
le profil culturel de dix pays et la
publication en 2012 de trois ouvrages
régionaux : Asie du Sud-Est et Pacifique
(Cambodge, Laos, Vietnam, Vanuatu),
Caraïbes (Haïti, Dominique,
Sainte-Lucie) et Afrique de l’Ouest
(Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal).
Le projet a été étendu en 2011 à trois
pays d’Afrique centrale : Cameroun,
Congo, Gabon.
| Renforcer la contribution de la culture
au développement
O B J E C t I F 1 : é L I M I n E R L’ E x t R ê M E PA U V R E t é E t L A FA I M
OBJECTIFS DU pROgRammE
D’appUI aU DéVElOppEmENT
DES pOlITIQUES ET INDUSTRIES
CUlTUREllES
• Accompagner les états membres dans
la production et la diffusion de leurs expressions
culturelles ainsi que dans le renforcement
de leurs politiques culturelles publiques :
organisation de séminaires, mise à disposition
d’expertise, soutien financier, etc. ;
• Contribuer à l’établissement d’un système
d’information économique sur la culture (mise
à jour des données sur l’économie de la culture,
sur l’état de structuration des filières culturelles
et sur la contribution de ces filières à l’économie
nationale): mise à disposition d’un guide
d’élaboration et de mise en œuvre des politiques
culturelles, cartographie des industries culturelles
dans les pays du Sud et publication de profils
culturels (lire encadré ci-contre);
• Faciliter l’accès des opérateurs culturels aux
financements, notamment auprès des banques
et des institutions financières, dans les pays
francophones du Sud : mise en place de trois
fonds de garantie des industries culturelles
(FGIC)*, financés à raison de 1,43 million d’euros,
qui permettent de cautionner à hauteur
de 70 à 80 % les prêts des institutions bancaires
consentis aux entrepreneurs culturels.
Ces fonds sont gérés en partenariat avec
des établissements bancaires locaux ;
• Professionnaliser et structurer les filières et
les métiers de la culture à travers l’organisation
d’activités de formation : une vingtaine de soutiens
financiers ont été apportés à l’organisation de
formations techniques (animation et administration
culturelles, régie générale, régie son et lumière,
management d’artistes, etc.).
* Pays bénéficiaires : deux pays francophones
du Maghreb (Maroc et Tunisie) ainsi que les 15 pays
de la Communauté économique
des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
19. 17
politique, législatif et juridique afin de favori-
ser l’émergence d’une véritable économie de la
culture. Depuis 2005, ce sont 850 entrepreneurs
culturels qui ont bénéficié de formations. Plus
récemment, quatre pays (Burkina Faso, Gabon,
Niger et Sénégal) ont été retenus, en 2011, sur
manifestation d’intérêt international pour bénéfi-
cier d’un accompagnement structurant sur quatre
ans qui touche aussi bien à leur politique nationale
culturelle, à l’élaboration d’outils d’aide à la déci-
sion qu’à la formation de cadres institutionnels et
d’opérateurs de la culture.
Parallèlement, l’OIF apporte un soutien aux filières de
la culture par ses Fonds d’aide dédiés à la circula-
tion des artistes et aux arts visuels. Depuis 2002,
l’OIF permet chaque année la participation de près
de 45 artistes, issus d’une cinquantaine de pays
francophones, à des manifestations culturelles.
Elle accompagne également les professionnels de
l’audiovisuel des pays francophones du Sud dans
la production et la valorisation de leurs œuvres
à travers, d’une part, son Fonds de production
audiovisuelle du Sud et, d’autre part, divers par-
tenariats avec des festivals qui valorisent les ciné-
mas du Sud, parmi lesquels le Festival pan-afri-
cain de cinéma et de télévision de Ouagadougou
(Fespaco), les Journées cinématographiques de
Carthage et le pavillon des cinémas du monde du
Festival de Cannes. En 2012, près de 1,2 million
d’euros d’aides ont été alloués par le Fonds fran-
cophone de production audiovisuelle du Sud, qui
appuie chaque année entre 50 et 70 projets (longs
et courts métrages, séries télévisées, etc.).
Le film Sur la planche
de Leïla Kilani (Maroc),
soutenu par le
Fonds francophone
de production
audiovisuelle du Sud,
a été sélectionné
à la Quinzaine des
réalisateurs au Festival
international du film
de Cannes en 2011.
1,2million d’euros
alloués en 2012 par le Fonds francophone
de production audiovisuelle du Sud
20. 18 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
22. 20 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
La scolarisation dans l’enseignement primaire pro-
gresse dans la plupart des régions en développe-
ment, passant de 84 à 91 % entre 1999 et 2010.
On enregistre les augmentations les plus notables
en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, mais sur-
tout en Afrique subsaharienne. En effet, nombre
de pays francophones d’Afrique subsaharienne
affichent des progrès particulièrement impres-
sionnants, comme le Bénin, le Burundi, le Burkina
Faso, la Guinée, Madagascar, le Mali et le Niger,
où les taux nets de scolarisation dans le primaire
ont augmenté de plus de 25 points de pourcen-
tage entre 1999 et 2009. Le Burundi, le Rwanda,
São Tomé-et-Príncipe et le Togo ont, quant à eux,
d’ores et déjà atteint l’objectif de l’éducation pri-
maire pour tous ou sont sur le point de l’atteindre.
Quelques avancées ont également été enregis-
trées dans l’intégration des filles dans l’enseigne-
ment primaire(1)
dans le monde. Dans les régions
en développement, la part des filles non scolari-
sées a légèrement chuté, passant de 58 à 53 %
sur la période 1999-2010.
Si les abandons en cours de scolarité restent
encore trop importants dans de nombreux pays,
état des lieux
CIBLE | D’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons
et filles, partout dans le monde, les moyens de terminer
un cycle complet d’études primaires
O B J E C T I F 2 : A ssurer l’ é ducat io n primaire pour t ous
(1) Taux net ajusté de scolarisation dans le cycle primaire.
Caraïbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%)
90%
96%
95%
72%
(%)
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Afrique
de l’Ouest
69%
Afrique
centrale
66%
Afrique orientale
et australe
89%
Données les plus récentes de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Caraïbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%)
90%
96%
95%
72%
(%)
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Afrique
de l’Ouest
69%
Afrique
centrale
66%
Afrique orientale
et australe
89%
Par région
Taux d’achèvement de l’école primaire
total du groupe d’âge pertinent
Afrique subsaharienne
23. 21
le taux mondial d’achèvement de l’éducation pri-
maire atteint les 90 % en 2010. Au sein de l’espace
francophone, si le taux s’élève à 72 %(1)
en Afrique
subsaharienne, il tourne autour de 90 % en Asie du
Sud-Est, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient
ainsi que dans les Caraïbes et l’Océanie selon les
dernières estimations.
En dépit de ces évolutions, des disparités régio-
nales entre les sexes dans l’enseignement pri-
maire demeurent, amoindrissant ainsi les progrès
d’ores et déjà obtenus. Les disparités entre zones
urbaines et rurales persistent, la probabilité de ne
pas être scolarisé étant deux fois plus forte pour
les enfants des zones rurales.
Au cœur de la réalisation des Objectifs du millé-
naire pour le développement, l’éducation demeure
la pierre angulaire des stratégies de développe-
ment et de lutte contre la pauvreté. La Franco-
phonie s’est résolument engagée sur la voie de
l’éducation universelle de qualité comme le men-
tionne son Cadre stratégique décennal appelant à
« contribuer à l’effort international pour permettre
aux États et gouvernements d’assurer un cycle
complet d’études primaires en éliminant les dis-
parités entre les sexes ».
La Francophonie s’attache à favoriser le par-
tage d’expériences et de pratiques afin d’agir de
concert avec l’ensemble des acteurs et partenaires
internationaux concernés. Depuis le Sommet de la
Francophonie de Bucarest (2006), et en se fon-
dant sur l’expérience acquise des années anté-
rieures, l’OIF a mis en œuvre des initiatives inno-
vantes exemplaires pour s’adapter aux besoins
des populations de l’espace francophone.
Face au constat du manque d’enseignants du
primaire dans le monde, que l’Unesco évalue à
18 millions en 2015, la Francophonie a fait le choix
de concentrer ses efforts autour de la formation
des maîtres du primaire.
À la suite du XIe
Sommet de la Francophonie en
2006, l’OIF et l’Agence universitaire de la Fran-
cophonie (AUF) ont ainsi développé l’Initiative
francophone pour la formation à distance des
maîtres (Ifadem). Il s’agit d’une approche parti-
culièrement innovante destinée à améliorer les
compétences professionnelles des instituteurs en
poste, prioritairement dans des zones rurales, car
ces zones souvent défavorisées demandent un
investissement particulier. Il s’agit d’un disposi-
tif de formation de 200 à 300 heures, dispensé
principalement à distance, en autoformation, per-
mettant aux instituteurs de suivre leur formation
en parallèle à leurs activités de classe. Fortement
L’ACTION DE LA FRANCOPHONIE
| Initiative francophone pour la formation
à distance des maîtres
(1) Cette moyenne est calculée sur la base des données les plus récentes des pays concernés. L’année de référence pour chaque
pays est indiquée en annexe.
90 %
Taux d’achèvement des études primaires
en Afrique du Nord et au Moyen-Orient francophones
25. 23
L’offre d’accompagnement de l’OIF se concentre
autour des politiques et institutions nationales et
des compétences humaines.
Dans l’objectif d’appuyer les gouvernements dans
l’élaboration ou le renforcement de politiques natio-
nales garantes de l’équité et de la qualité de l’ensei-
gnement, l’OIF mène, depuis 2009, un projet nova-
teur visant à renforcer le rôle de l’État en tant que
régulateur de la qualité et de l’équité des ser-
vices éducatifs. Le projet concerne d’ores et déjà
huit pays francophones (Burkina Faso, Haïti, Maroc,
Maurice, République démocratique du Congo,
Roumanie, Rwanda et Vietnam). En outre, depuis
2012, cinq pays ont organisé un séminaire national
de sensibilisation et de diagnostic sur la régulation
par l’état de la qualité et de l’équité de l’éducation
(Burkina Faso, Maroc, République démocratique
du Congo, Roumanie et Vietnam). Ces séminaires
ont pour objectif de réunir un échantillon significa-
tif d’acteurs du système éducatif aussi bien public
que privé, afin de relever les forces et les faiblesses
des stratégies existantes et d’identifier les mesures
prioritaires à mettre en place.
Parce que les dispositifs nationaux d’évaluation
(dNE) sont des outils incontournables pour informer
efficacement les décideurs et les acteurs locaux sur
le niveau des acquis scolaires, les conditions d’en-
seignement et l’environnement des écoles, l’OIF
soutient, depuis 2010, trois pays francophones
(Burkina Faso, Liban et Sénégal) pour la mise en
place d’un dispositif national d’évaluation. Depuis
2013, chacun de ces pays dispose d’un point focal
lui permettant de coordonner le travail d’évalua-
tion, ainsi que de bureaux mis à la disposition des
membres du DnE par les ministères de l’éducation
nationale. Dans ce cadre, afin de soutenir le travail
des membres du DnE et d’assurer la pérennité et
l’autonomie de ces dispositifs, l’OIF a équipé les
bureaux de matériel informatique et mis à disposi-
tion des experts internationaux en évaluation.
Parallèlement, en partenariat avec la Confémen
et l’Organisation islamique pour l’éducation, les
sciences et la culture (Isesco), l’OIF mène, depuis
2006, un projet visant le renforcement des capa-
cités des personnels de gestion du système édu-
catif dans sept pays francophones (Bénin, Burkina
Faso, Cameroun, Mauritanie, République centra-
fricaine, Congo et tchad). Elle intervient principa-
lement en fournissant un appui technique et finan-
cier à ces pays, par le biais notamment de mise à
disposition d’expertise, pour l’élaboration d’outils
de formation destinés aux gestionnaires de leur
système éducatif. Elle accompagne ces stratégies
de formation des gestionnaires en mettant à dis-
position de ces pays des outils méthodologiques.
Depuis 2005, l’OIF a appuyé 20 pays d’Afrique et
de l’océan Indien dans la formulation de politiques
nationales de formation et d’encadrement des
maîtres. Au total, 600 hauts cadres ont bénéficié
de ces formations. Par ailleurs, l’OIF a élaboré plu-
sieurs outils méthodologiques, tels que des réfé-
rentiels de compétence ou de formation ainsi que
des guides pédagogiques.
| Gestion et régularisation des systèmes éducatifs
SémINaIRE NaTIONal
DE DIagNOSTIC SUR
la RégUlaTION paR l’éTaT
DE la QUalITé ET DE l’éQUITé
DE l’éDUCaTION
Du 14 au 16 mars 2013, 90 représentants de la
communauté éducative du Maroc ont participé
à un séminaire national de diagnostic sur la
régulation par l’état de la qualité et de l’équité de
l’éducation, organisé par l’OIF en partenariat avec
le ministère de l’éducation nationale marocain.
L’objectif était d’établir, de manière participative
entre les divers acteurs de la communauté
éducative (gouvernement, administration,
partenaires sociaux, enseignants, chefs
d’établissements publics et privés…),
un consensus sur les points prioritaires sur
lesquels des décisions de régulation devront être
prises en matière d’équité et de qualité
de l’éducation au Maroc.
26. 24 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Pour la Francophonie, il est toujours apparu pri-
mordial que l’appui nécessaire à l’enseignement
du français prenne en compte les contextes cultu-
rels et linguistiques très différents dans lesquels
s’inscrit cet enseignement.
L’OIF contribue ainsi, depuis 2007, à la promo-
tion et à la valorisation des langues nationales, en
facilitant la formation à l’approche de la didactique
convergente français/langues nationales de près
de 600 enseignants. Il s’agit de produire et de
mettre à la disposition des 15 pays concernés(1)
des outils pédagogiques diversifiés, parmi les-
quels des guides didactiques, des bi-grammaires
et des dictionnaires bilingues et trilingues.
Cette action se trouve amplifiée par le lancement en
2012 de l’initiative École et langues nationales en
Afrique (ÉLAN-Afrique) menée en partenariat avec
l’AUF, le ministère des Affaires étrangères français
et l’Agence française de développement (AFD) au
bénéfice de huit pays francophones d’Afrique sub-
saharienne (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Came-
roun, Mali, Niger, République démocratique du
Congo, Sénégal) retenus sur appel à propositions.
élan-Afrique est fondée sur les résultats d’études
menées antérieurement tel le projet de Langues
de scolarisation dans l’enseignement fonda-
mental en Afrique subsaharienne francophone
(Lascolaf). Ce projet a pour objectif de promou-
voir l’usage conjoint des langues africaines et de
la langue française dans l’enseignement primaire,
ce qui, à terme, touchera plus de 627 000 ensei-
gnants et 15 millions d’élèves.
Cet accompagnement vise d’une part à créer, au
sein de l’espace francophone, un dispositif inter-
national de capitalisation et de renforcement des
capacités (échange d’expériences, expertise et
formation) au service de l’enseignement bilingue
dans les pays africains, et d’autre part à renfor-
cer les huit ministères de l’Éducation nationale
concernés pour conduire les réformes nécessaires
à l’usage croissant des langues africaines avec le
français dans l’enseignement primaire.
Par ailleurs, des sessions de formation et des
outils pédagogiques destinés au renforcement des
compétences des professeurs de français ont été
déployés, depuis 2009, en direction d’une quaran-
taine de pays où le français n’est pas la seule ou
la principale langue au sein du système éducatif. À
cet effet, pas moins de 250 formations bénéficient,
depuis 2010, à près de 27 000 formateurs, ensei-
gnants et experts nationaux pour un renforcement
de leurs capacités pédagogiques.
Enfin, dans le cadre de la promotion et de la dif-
fusion des langues partenaires, le Prix Kadima,
créé par l’OIF en 1989, a pour but de valoriser et
de promouvoir les langues africaines et créoles
en encourageant les recherches appliquées ainsi
que les efforts de création littéraire et de traduc-
tion dans ces langues. Il est décerné tous les deux
ans à un auteur d’œuvre inédite rédigée dans l’une
de ces langues – ou en français s’il s’agit d’une
traduction.
| éducation et multilinguisme
O B J E C T I F 2 : A ssurer l’ é ducat io n primaire pour t ous
Promotion et valorisation
des langues nationales au sein
de l’espace francophone
(1) Afrique subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Mali, Niger, République démocratique du Congo et Sénégal),
Zone arabophone (Liban, Maroc et Tunisie), zone créolophone (Dominique, Haïti, Sainte-Lucie et Seychelles).
28. 26 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
La Francophonie soutient tout particulièrement
les jeunes à travers les technologies de l’infor-
mation et de la communication pour encourager
l’éducation par les pairs et les activités d’éduca-
tion non formelle et informelle. Les jeunes franco-
phones ont ainsi partagé leurs expériences dans
ce domaine à l’occasion de grands rassemble-
ments internationaux, tels que le Forum mondial
de la jeunesse « TIC et développement » (Genève,
2007) et le Forum mondial « TIC et innovation pour
l’éducation » (Monterrey, 2009). Plus précisément,
l’OIF, en synergie avec d’autres acteurs de pre-
mier plan tels que l’Unesco, le Commonwealth of
Learning et l’Union africaine, a soutenu plusieurs
initiatives visant à promouvoir et développer l’ac-
cès aux ressources éducatives libres(2)
dans
l’espace francophone.
Dans ce cadre, l’Organisation s’est mobilisée pour
favoriser la présence francophone aux principaux
rassemblements autour des ressources éduca-
tives libres, depuis 2002, lors du Forum mondial
sur les ressources éducatives libres organisé par
l’Unesco, jusqu’à récemment, lors du Congrès
mondial sur les ressources éducatives libres (Paris,
juin 2012).
O B J E C T I F 2 : A ssurer l’ é ducat io n primaire pour t ous
| éducation et technologies de l’information
et de la communication
(1) Il peut être téléchargé gratuitement à partir du lien Internet suivant :
http://lewebpedagogique.com/oif/files/2009/10/version_numerique_alphabetisation_education_nonformelle_afrique.pdf/
(2) Matériaux d’enseignement, d’apprentissage ou de recherche, appartenant au domaine public ou publiés avec une licence de propriété
intellectuelle, permettant leur utilisation, adaptation et distribution à titre gratuit.
De manière générale, l’OIF mène régulièrement
des actions d’éducation non formelle dans des
domaines importants pour la Francophonie :
éducation au développement durable, éducation
citoyenne, éducation aux droits de l’Homme, édu-
cation à l’égalité des genres, etc.
Par ailleurs, au cours des dernières années, l’OIF
a apporté à divers ONG et organismes locaux son
appui technique et financier dans la mise en œuvre
de programmes d’alphabétisation dans une ving-
taine de pays d’Afrique francophone.
Cet appui a permis notamment l’organisation de
sessions de formation de formateurs, d’agents
d’alphabétisation et d’enfants déscolarisés, ainsi
que des dotations en manuels, livres, kits de
formation ou produits parascolaires. L’OIF met
également à disposition des États et gouverne-
ments membres des outils méthodologiques en
matière d’éducation non formelle, tels que le guide
L’Alphabétisation et l’éducation non formelle en
Afrique : exemples de bonnes pratiques en Franco-
phonie(1)
, publié en 2009.
30. 28 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Des progrès sont enregistrés dans de nombreux
pays en développement ayant atteint la parité
filles-garçons dans l’enseignement primaire. En
2010, on comptait 97 filles inscrites pour 100 gar-
çons dans le cycle primaire et 96 filles pour 100
garçons dans le cycle secondaire. En 1999, les
ratios étaient respectivement de 91 pour 100 et
de 88 pour 100.
En dépit de ces évolutions encourageantes, l’ac-
cès à l’éducation reste encore inégal dans de nom-
breuses régions en développement. La parité entre
les sexes reste particulièrement difficile à atteindre
dans l’enseignement secondaire et supérieur, bien
plus onéreux que l’enseignement primaire.
Au sein de l’espace francophone, l’Afrique sub-
saharienne compte, selon les dernières statis-
tiques, 87 filles inscrites pour 100 garçons(1)
dans
l’enseignement primaire et secondaire. Elles sont
au nombre de 96 pour 100 garçons en Asie du
Sud-Est, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
état des lieux
CIBLE | Éliminer les disparités entre les sexes
dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2005
si possible, et à tous les niveaux de l’enseignement
en 2015, au plus tard
O B J E C T I F 3 : P romouvoir l’ é gali t é des se x es
e t l’ au t o n omisat io n des femmes
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
Afrique
subsaharienne
Afrique du
Nord et
Moyen-Orient
Asie du
Sud-Est
Caraïbes
et Océanie
87%
96% 96% 99%
(%)
0
20
40
60
80
100
85% 87%
94%
(%)
0
20
40
60
80
100
Données les plus récentes de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique
orientale et
australe
Afrique
subsaharienne
Afrique du
Nord et
Moyen-Orient
Asie du
Sud-Est
Caraïbes
et Océanie
87%
96% 96% 99%
(%)
0
20
40
60
80
100
85% 87%
94%
(%)
0
20
40
60
80
100
Par région
Ratio de filles et garçons
dans l’enseignement primaire et secondaire
Afrique subsaharienne
L’ÉGALITÉ DANS L’ÉDUCATION
31. 29
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à
détenir un emploi salarié non agricole mais la pro-
gression demeure extrêmement lente. La part des
femmes dans les emplois salariés non agricoles est
passée de 35 % en 1990 à seulement 40 % en 2010.
Au sein de l’espace francophone, la participation
des femmes au marché du travail a légèrement
progressé en Asie du Sud-Est et dans les Caraïbes
et l’Océanie, où la part des femmes travaillant dans
le secteur non agricole est respectivement de 39 %
et 44 %(1)
. Quelques améliorations sont également
constatées en Afrique subsaharienne, où leur part
dans l’emploi total s’élève à 31 %. L’écart entre les
sexes est, toutefois, particulièrement marqué en
Afrique du Nord et au Moyen-Orient, où seulement
22 % de la main-d’œuvre non agricole est compo-
sée de femmes.
À cause des obstacles à l’emploi dans l’écono-
mie formelle, les femmes sont plus susceptibles
de se retrouver dans l’économie informelle que
les hommes, privées de protection sociale et de
prestations d’emploi, telles que les congés mala-
die. La participation des femmes au marché du
travail demeure particulièrement problématique
en Afrique subsaharienne où ces dernières restent
encore beaucoup cantonnées dans les filières
informelles ou agricoles. À titre d’exemple, au Mali
et à Madagascar, plus de 80 % des femmes déte-
nant un emploi non agricole occupent un emploi
informel.
Afrique
de l’Ouest
Caraïbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
44%
39%
22%
31% 28%
Afrique
centrale
36%
Afrique orientale
et australe
34%
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40
Données de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de l’Ouest
Caraïbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
44%
39%
22%
31% 28%
Afrique
centrale
36%
Afrique orientale
et australe
34%
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40
Par région
Part de femmes travaillant dans le secteur
non agricole
Afrique subsaharienne
L’ÉGALITÉ DANS l’emploi
(1) et (2) Ces moyennes sont calculées sur la base des données les plus récentes des pays concernés. L’année de référence pour chaque pays
est indiquée en annexe.
32. 30 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
L’objectif minimal de 30 % de femmes à des posi-
tions de pouvoir est loin d’être atteint, la progres-
sion demeurant extrêmement lente à l’échelle
mondiale. En 2011, les femmes représentaient seu-
lement 19,7 %(1)
des parlementaires dans le monde.
On note toutefois quelques progrès notables, grâce
à l’existence de quotas et de mesures d’incitation
introduits dans les systèmes électoraux de certains
pays, telle la Constitution du Rwanda, adoptée en
2003. Au sein de l’espace francophone, l’Asie du
Sud-Est et l’Afrique subsaharienne enregistrent les
résultats les plus encourageants, avec respecti-
vement 23 % et 18 % de femmes parlementaires.
Quatre pays d’Afrique subsaharienne ont ainsi
d’ores et déjà dépassé l’objectif (Burundi, Rwanda,
Sénégal et Seychelles). Le niveau le plus élevé se
trouve au Rwanda, où 56 % des parlementaires sont
des femmes, alors qu’elles n’étaient que 17 %(2)
en
1999. À l’inverse, le taux de représentation reste
faible en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ainsi
que dans les Caraïbes et l’Océanie, où respective-
ment 12 % et 11 % des sièges sont détenus par des
femmes.
O B J E C T I F 3 : P romouvoir l’ é gali t é des se x es
e t l’ au t o n omisat io n des femmes
L’ÉGALITÉ DANS LA PRISE
DE DÉCISIONS POLITIQUES
Afrique
de l’Ouest
Caraïbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
11%
23%
12%
18% 16%
Afrique
centrale
19%
Afrique orientale
et australe
20%
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Données 2011 de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de l’Ouest
Caraïbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
11%
23%
12%
18% 16%
Afrique
centrale
19%
Afrique orientale
et australe
20%
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Par région
Proportion de sièges occupés par des femmes
dans les parlements nationaux
Afrique subsaharienne
19,7 %
Taux de femmes parlementaires dans le monde
en 2011
(1) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millénaire pour le développement, Nations unies.
(2) Données de la Banque mondiale.
33. 31
Considérant que l’égalité entre les femmes et les
hommes est un droit humain fondamental, et qu’il
ne peut y avoir de développement ni de gouver-
nance durables sans une implication effective des
femmes, l’OIF poursuit son engagement en faveur
de l’égalité et l’autonomisation des femmes dans
l’espace francophone.
La Francophonie s’est mobilisée dès la Confé-
rence mondiale sur les femmes organisée par les
nations unies à Pékin en 1995. Les recommanda-
tions issues de la Conférence des femmes de la
Francophonie (Luxembourg, 2000), et réitérées en
2005 à l’occasion de Pékin + 10, ont permis à la
Francophonie d’adopter une stratégie dont l’ob-
jectif fondamental est de renforcer le statut des
femmes et l’intégration transversale de la dimen-
sion du genre, tant dans les politiques nationales
des pays membres qu’au sein même des pro-
grammes de l’Organisation.
Cet engagement a été réitéré et consigné dans le
Cadre stratégique décennal pour l’ensemble des
quatre grandes missions de l’OIF, dans l’objectif
d’accroître la participation effective et active des
femmes à tous les niveaux au même titre que
les hommes. Aussi, le Cadre stratégique décen-
nal oblige à tenir compte de la place des femmes
comme acteurs clés dans la mise en œuvre des
objectifs de la Francophonie.
Aujourd’hui, l’intégration de la dimension de genre
dans les politiques nationales des pays et sa prise
en compte dans leurs budgets demeurent incon-
tournables pour la concrétisation des Objectifs du
millénaire pour le développement. À cet égard,
consciente des enjeux que cette problématique
représente, l’OIF met en œuvre une stratégie
d’intervention alliant des activités spécifiques en
faveur du renforcement des capacités d’action
des femmes, et une prise en compte des enjeux
de genre dans ses grandes missions.
Dans ce cadre, l’OIF agit auprès des gouverne-
ments francophones pour favoriser l’intégration du
genre dans leurs politiques de développement, y
compris au niveau de leurs budgets. Un certain
nombre de pays ont ainsi bénéficié d’une assis-
tance technique, notamment via des formations
théoriques et pratiques, assurées en langues
nationales, destinée à soutenir la mise en œuvre
de projets tenant compte de l’approche genre.
L’aCtiON de La FRaNCOPHONie
| Consolider le statut des femmes
et l’égalité entre les sexes
appUI À la BUDgéTISaTION
SENSIBlE aU gENRE
L’OIF et le Conseil de l’Europe se sont associés,
depuis 2009, dans le cadre d’un projet
de budgétisation sensible au genre.
Il s’agit d’accompagner les pays ciblés dans
leurs efforts en matière d’intégration du genre
dans les budgets nationaux, en informant
les agents nationaux concernés par le biais
d’activités de sensibilisation et la mise à
disposition de documents en langues nationales,
puis en les formant sur le contenu théorique
et les méthodes pratiques de travail.
Les budgets sensibles au genre représentent
un pas décisif pour traduire en actes concrets
les engagements internationaux en faveur
de l’égalité des sexes et de l’autonomisation
des femmes. Ils constituent des outils efficaces
pour assurer une plus grande transparence en
matière d’information concernant la parité
homme-femme, mais également pour tenir
les gouvernements responsables au regard
des engagements pris.
40. 38 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
À l’échelle mondiale, des progrès considérables
ont été obtenus dans la réduction du taux de mor-
talité des enfants de moins de 5 ans. Dans les
régions en développement, ce taux a décliné de
97 décès pour 1 000 naissances vivantes en 1990
à 63 pour 1 000 naissances vivantes en 2010(1)
.
Le taux de mortalité des moins de 5 ans est globa-
lement plus satisfaisant au sein de l’espace fran-
cophone, où l’on compte en moyenne, en 2011,
28 décès pour 1 000 naissances vivantes dans les
Caraïbes et l’Océanie et 35 décès pour 1 000 nais-
sances vivantes en Asie du Sud-Est. Les progrès
les plus notables sont enregistrés en Afrique du
Nord où la cible 4 des OMD a, d’ores et déjà, été
atteinte. Le taux de mortalité infantile y a été réduit
de 67 % entre 1990 et 2010. En 2011, on y a enre-
gistré 20 décès pour 1 000 naissances vivantes.
L’Afrique subsaharienne demeure, quant à elle,
la région ayant le taux de mortalité des moins de
5 ans le plus élevé, avec en moyenne 101 décès
pour 1 000 naissances vivantes en 2011. Il convient
néanmoins de souligner que ce taux s’élevait, en
2007, à 120 décès pour 1 000 naissances vivantes.
CIBLE | Réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015,
le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans
Afrique
de l’Ouest
Afrique orientale
et australe
Caraïbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(‰) (‰)
28‰
35‰
20‰
52‰
112‰101‰
Afrique
centrale
114‰
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100 120
Données 2010 de la Banque mondiale ou rapports pays transmis. Statistiques complémentaires en annexe.
Afrique
de l’Ouest
Afrique orientale
et australe
Caraïbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(‰) (‰)
28‰
35‰
20‰
52‰
112‰101‰
Afrique
centrale
114‰
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100 120
Par région
Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans
pour 1 000 naissances vivantes
Afrique subsaharienne
O B J E C T I F 4 : R é duire la mor tali t é i n fa n t ile
(1) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millénaire pour le développement, Nations unies.
41. 39
La mortalité maternelle a été divisée par deux en
l’espace de vingt ans dans le monde. Selon les
dernières estimations, le nombre de décès mater-
nels a chuté de 543 000 en 1990 à 287 000 en
2010, soit une diminution de près de 47 %(1)
. Cette
diminution est imputable à l’amélioration des soins
de santé destinés aux femmes. En effet, la pro-
portion d’accouchements assistés par un per-
sonnel de santé qualifié (médecin, infirmière ou
sage-femme) a sensiblement augmenté dans les
régions en développement, passant de 55 à 65 %
au cours de cette période(2)
.
Dans les régions francophones en développe-
ment, le taux de mortalité maternelle a chuté,
en moyenne, de 538 à 372 décès pour 100 000
naissances vivantes entre 2005 et 2010. La situa-
tion demeure particulièrement préoccupante en
Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest, avec
des taux moyens s’élevant respectivement à 599
et 444 décès maternels pour 100 000 naissances
en 2010. L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, où
l’on recense en moyenne 65 décès maternels pour
100 000 naissances, enregistrent, quant à eux, le
plus faible taux de mortalité maternelle parmi les
régions francophones en développement.
CIBLE | Réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015,
le taux de mortalité maternelle
O B J E C T I F 5 : A m é liorer la sa n t é mat er n elle
Afrique
de l’Ouest
Afrique orientale
et australe
Caraïbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
165
260
65
19
460
Afrique
centrale
0 100 200 300 400 500 600 0 100 200
Afrique
de l’Ouest
Afrique orientale
et australe
Caraïbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
165
260
65
195
444460
Afrique
centrale 599
0 100 200 300 400 500 600 0 100 200 300 400 500 600
Par région
Afrique subsaharienne
Taux de mortalité maternelle
pour 100 000 naissances vivantes
- 47 %
Diminution de la mortalité maternelle
dans le monde entre 1990 et 2010
(1) Source : Statistiques sanitaires mondiales 2012, Organisation mondiale de la santé.
(2) Source : Rapport 2012 sur les Objectifs du millénaire pour le développement, Nations unies.
42. 40 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Au plan mondial, le nombre de nouvelles infec-
tions au VIH/sida ne cesse de diminuer. En 2011,
2,5 millions de personnes (adultes et enfants
confondus) ont contracté le virus, soit 20 % de
moins qu’en 2001(1)
.
Selon les estimations, 34 millions de personnes
dans le monde vivaient avec le VIH en 2011.
L’Afrique subsaharienne demeure la région la plus
gravement touchée avec près d’1 adulte sur 20
infecté par le virus. C’est, néanmoins, l’une des
régions où l’on observe la baisse la plus importante
du nombre de nouvelles infections au VIH/sida
depuis 2001. À l’inverse, la situation demeure pré-
occupante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord,
où le nombre de nouvelles infections a augmenté
de 35
% depuis 2001.
Au sein de l’espace francophone, la prévalence du
VIH/sida dans la population des 15-49 ans est, en
moyenne, de 1,7
% dans les régions en dévelop-
pement selon les dernières estimations. L’Afrique
subsaharienne détient le taux de prévalence du
VIH/sida le plus élevé avec 2,1
%. À l’autre bout
du spectre, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient
enregistrent la plus faible prévalence avec 0,1
%.
CIBLE | D’ici à 2015, avoir stoppé la propagation du VIH/sida
et commencé à inverser la tendance
(1) Source : Rapport sur l’épidémie mondiale de sida 2012, Onusida.
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique orientale
et australe
Caraïbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
1,2%
0,5%
0,1%
0,7%
3,7%
1,5%2,1%
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Données 2011 de la Banque mondiale ou rapports pays transmis.
Afrique
de l’Ouest
Afrique
centrale
Afrique orientale
et australe
Caraïbes
et Océanie
Asie
du Sud-Est
Afrique du Nord
et Moyen-Orient
Afrique
subsaharienne
(%) (%)
1,2%
0,5%
0,1%
0,7%
3,7%
1,5%2,1%
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Par région
Prévalence du VIH/sida
dans la population des 15-49 ans
Afrique subsaharienne
O B J E C T I F 6 : C ombat t re le V I H / sida , le paludisme
e t d ’ au t res maladies
44. 42 | La Francophonie et les Objectifs du millénaire pour le développement
Parce que d’autres organismes de coopération
spécialisés sont mieux outillés pour agir dans les
domaines relatifs aux Objectifs du millénaire pour
le développement 4, 5 et 6 relatifs à la réduction
de la mortalité infantile, à l’amélioration de la santé
maternelle ainsi qu’à la lutte contre le VIH/sida(1)
,
le paludisme et les autres maladies, la Franco-
phonie a fait le choix de ne pas intervenir directe-
ment dans ces domaines et de se concentrer là où
elle bénéficie d’une valeur ajoutée certaine.
L’OIF concourt, néanmoins, de manière indirecte à
la concrétisation de ces trois objectifs, notamment
grâce aux effets induits de son action globale en
faveur des OMD sur les comportements sanitaires
et environnementaux des populations de l’espace
(1) Parmi lesquels l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme commun des nations unies sur le VIH/sida (Onusida)
et le Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef).
O B J E C t I F S 4 , 5 E t 6
L’eNGaGeMeNt iNdiReCt
de La FRaNCOPHONie POuR L’atteiNte
deS OBJeCtiFS 4, 5 et 6
paRTENaRIaT aVEC l’ONUSIDa
L’OIF et le Programme commun des
nations unies sur le VIH/sida (Onu-
sida) ont signé un accord-cadre
de coopération en décembre 2009,
pour agir conjointement contre
l’épidémie de VIH/sida qui affecte
le monde francophone.
Les axes de coopération de cet
accord-cadre s’articulent autour
des thèmes suivants :
• la démocratie et les droits de
l’Homme, incluant les aspects
législatifs concernant le VIH/sida ;
• l’éducation et la recherche,
avec l’AUF et l’Université Senghor
d’Alexandrie ;
• l’action au niveau des centres
urbains et des collectivités territo-
riales, avec l’Association interna-
tionale des maires francophones
(AIMF);
• l’information et la sensibilisation,
avec tV5 MOnDE.
Dans le cadre du partenariat avec
l’Onusida, l’opérateur spécialisé de
la Francophonie qu’est l’Université
Senghor d’Alexandrie organise un
atelier de formation continue inti-
tulé: «Migrations, mobilités et vulné-
rabilités au VIH». L’AIMF développe,
quant à elle, un projet de centres de
santé dans 13 pays francophones.
Ce projet s’intègre dans son pro-
gramme de lutte contre le sida. Enfin,
le Réseau parlementaire de lutte
contre le VIH de l’Assemblée parle-
mentaire de la Francophonie (APF)
a tenu, en octobre 2012, sa dixième
réunion à Libreville, au Gabon.