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UNIVERSITE DE ROUEN
UFR STAPS
LABORATOIRE CETAPS EA 3832
MEMOIRE de RECHERCHE
Pour l’obtention du MASTER 2 STAPS
Spécialité : EVALUATION ET OPTIMISATION DE LA PERFORMANCE
Co-habilitation entre les universités de Caen et de Rouen
Rôle des semelles orthopédiques dans la diminution du valgus dynamique
pendant un changement de direction chez les joueuses de handball
Présenté par :
Frantisek HARTMANN
Sous la direction de Dr M. L’Hermette (M.C.F.)
Et la co-direction de Pr C. Tourny (P.U.)
Année : 2015/2016
2
Université de Rouen – UFR Staps
Rôle des semelles ôrthôpediques dans la
diminutiôn du valgus dynamique pendant un
changement de directiôn chez les jôueuses de
handball
Mémoire de recherche présenté par :
Frantisek HARTMANN
En vue de l’obtention du master en Évaluation et Optimisation de la Performance
Directeur :
Dr M. L’Hermette (M.C.F.)
Co-Directeur :
Pr C.Tourny (P.U.)
Tuteur de stage :
Mr E. Held, podologue à la clinique Mathilde
Année universitaire 2015/2016
3
Remerciements
Ce travail est un aboutissement de plusieurs mois de recherches et de casse-têtes
auxquels a contribué un très grand nombre de personnes. Les remercier toutes, une par une,
serait une tâche quasiment impossible. Je ne peux donc que de me contenter de remercier
celles qui m’ont apporté l’aide la plus précieuse.
Tout d’abord, sans doute la première personne à remercier est mon tuteur de stage Mr
Eric Held, sans lequel ce mémoire n’aurait jamais pu voir le jour. C’est lui qui m’a permis
travailler au sein de son centre Orthodynamica et qui, en plus, m’a apporté l’aide nécessaire
quand j’en avais besoin.
Dans le même esprit, je tiens à remercier Mr Maxime Lhermette et Mme Claire
Tourny qui ont orienté mes travaux dans la bonne direction.
J’exprime également toute ma reconnaissance à l’équipe des podologues de la clinique
Mathilde, et notamment à Mr Arthur Merlier, que je sollicitais le plus avec mes différentes
questions et qui était toujours présent, malgré son emploi du temps extrêmement chargé, pour
m’apporter les réponses nécessaires.
Toute ma gratitude est aussi adressée à mes collègues stapsiens qui travaillaient avec
moi à la clinique Mathilde, et plus particulièrement Mr Damien Dodelin avec lequel j’ai passé
pas mal de temps à essayer de résoudre des problèmes que nous avions en commun, malgré la
différence qu’il pouvait y avoir entre nos travaux.
Je remercie Hugo Duruel et Thomas Delaunay, mes deux amis les plus proches, sur
lesquels j’ai pu compter depuis le début jusqu’à la fin dès lors que j’avais un problème à
résoudre.
Pour finir, j’adresse une mention particulière à mes cinq sujets, que je ne puis
remercier directement afin de garantir leur anonymat. Elles ont accepté de venir m’aider et se
sont rendues disponible lorsque j’en avais besoin pour que je puisse effectuer ce travail.
Alors merci à toutes ces personnes, mais merci également à toutes celles que je n’ai
pas mentionné ci-dessus. Votre aide m’a été bien précieuse et c’est bien pour cela que je vous
en serai reconnaissant à jamais.
4
Contenu
Introduction générale.............................................................. 5
Présentation de la structure..................................................... 7
1 La revue de littérature ........................................................ 9
1.1 Rupture du ligament croisé antérieur (LCA)............................................................... 9
1.1.1 Différences hommes/femmes................................................................................... 9
1.1.2 Mécanismes lésionnels........................................................................................... 13
1.2 La podologie.............................................................................................................. 14
1.2.1 Concepts généraux................................................................................................. 14
1.2.2 Les semelles orthopédiques ................................................................................... 17
2 Objectifs et hypothèses .....................................................18
3 Matériels et méthodes .......................................................20
3.1 Protocole réalisé ........................................................................................................ 20
3.1.1 Les sujets................................................................................................................ 21
3.1.2 Le matériel ............................................................................................................. 22
3.1.3 Variables observées ............................................................................................... 23
3.1.4 Traitement statistique............................................................................................. 23
3.1.5 Le protocole prévu ................................................................................................. 24
4 Résultats............................................................................26
5 Discussion.........................................................................29
6 Conclusion ........................................................................37
Bibliographie .........................................................................38
5
Introduction générale
Les blessures, mais surtout la prévention de celles-ci, constituent aujourd’hui un enjeu
majeur dans le monde sportif, notamment à haut niveau. En effet, les blessures entraînent une
diminution de la performance du sportif, et dans la plupart des cas, même un éloignement de
l’activité pour une période plus ou moins longue. L’arrêt de l’activité est mauvais pour le
sportif lui-même, car il risque de voir son niveau de jeu régresser, mais également pour son
équipe (dans le cas d’un sport collectif), ainsi que pour son employeur. La prévention des
blessures est donc un élément important dans le domaine du sport, et cette importance
s’accroît avec le niveau de jeu. Plus celui-ci est élevé, plus les exigences des sportifs sont
importants, et plus le risque de blessures est élevé (Olsen, Myklebust, Engebretsen, & Bahr,
2004).
Pendant mon parcours sportif de handballeur, j’ai toujours eu la chance d’échapper à
des blessures graves, qui aurait nécessité une intervention chirurgicale. Cependant, dans mon
entourage, un nombre assez conséquent de personnes, que je connaissais, ont été victimes
d’une des blessures les plus redoutées dans le handball, qui est la rupture des ligaments
croisés. Les voir s’éloigner des terrains pendant neuf mois, rater ainsi des compétitions
importantes telles que les championnats de France universitaires, a été assez dur. En effet,
c’est difficile de manquer une compétition, pour laquelle nous avons travaillé toute l’année, à
cause d’une telle blessure.
En ce début d’année scolaire, j’ai assisté à un cours de Blessures et Traumatologie, où
nous avons abordé justement la rupture des ligaments croisés chez les handballeurs.
L’enseignant nous a présenté une thèse qui avait été réalisée à Brest, où l’objectif était de
s’intéresser à la quantité de rotation du genou, pendant un changement de direction, chez les
handballeurs et les handballeuses. En travaillant à la Clinique Mathilde, au sein d’une équipe
de podologues, je me suis dit que ce serait peut être intéressant de reprendre les idées de la
thèse qui nous avait été présentée, en les associant au port de semelle orthopédique. En effet,
dans cette étude, les chercheurs avaient analysé le changement de direction grâce au système
optoélectronique d’analyse du mouvement en 3D, (Vicon™) et avaient observé la rotation du
genou.
Avec les quelques connaissances que j’avais dans le domaine de la podologie, je
savais qu’il était possible de modeler les semelles de façon à ce qu’elles diminuent la rotation
du genou. Elles sont également utilisées dans le cadre de la correction des genoux valgum. De
plus, étant donné que de nombreux chercheurs considèrent le valgus du genou comme étant
6
l’un des facteurs principaux de la rupture des ligaments croisés antérieurs, l’idée m’est tout de
suite venue d’essayer d’exploiter ce potentiel des semelles orthopédiques afin de réduire le
risque de rupture des ligaments croisés chez les joueurs de handball.
7
Présentation de la structure
J’ai effectué mon stage à la clinique Mathilde 2. Contrairement à la clinique Mathilde 1,
ces nouveaux locaux ne sont que des locaux consacrés aux consultations. Une très grande
partie des spécialités médicales y sont représentées, dont notamment un pôle entièrement
consacré à l’analyse de la locomotion humaine. Ce pôle est constitué de deux sociétés
différentes mais qui sont pourtant très liées.
Il y a d’un côté la société CEPAS, représentée par cinq podologues. De l’autre côté, où
j’ai effectué mon stage, se trouve la société Orthodynamica. C’est une société dédiée à
l’appareil locomoteur. En effet, elle propose des prestations dans le domaine du paramédical,
telles que l’analyse du mouvement en 3D, l’orthopédie avec la commercialisation de semelles
et d’orthèses post chirurgicales, mais également d’attelles et d’autres petits appareillages. Elle
propose également des séances de chiropraxie, de coaching sportif individualisé, de
kinésithérapie ou bien encore de cryothérapie.
Ce pôle locomoteur de la clinique Mathilde est quelque chose d’innovant en France. En
effet, c’est le premier centre à regrouper des spécialistes issus de différents secteurs, qui
travaillent ensemble pour le bien-être de leurs patients. Ainsi, l’orientation de ce centre
pourrait être divisée en trois axes principaux :
- Le premier axe est celui de l’orthopédie, représenté par cinq podologues, un
posturologue et une orthésiste-prothésiste. Ils travaillent non seulement sur le
traitement des différentes pathologies liées à l’appareil locomoteur, mais également
sur l’optimisation des performances sportives.
- Le deuxième axe de travail est celui de la remise en forme et du bien-être de
l’individu. Les coaches sportifs ainsi que des kinésithérapeutes, une naturopathe et un
chiropracteur sont ici pour donner des prestations diverses et variées, principalement
orientés vers le renforcement musculaire des patients.
- Le dernier axe de travail est celui de l’analyse du mouvement. Ce centre est le
premier en France à utiliser un appareil optoélectronique pour perfectionner la
conception des semelles orthopédiques. En effet, ils s’en servent pour analyser la
marche et/ou la course afin de détecter d’éventuelles pathologies ou déficiences au
niveau des groupes musculaires posturaux. Cet appareil est également utilisé par les
étudiants de la faculté des sports de Mont Saint Aignan, avec laquelle le centre a
passé une convention, pour faire de la recherche.
8
Le centre est équipé de technologies assez récentes dans tous les domaines. Ainsi, il
permet de garantir une prise en charge rapide, mais surtout efficace.
Figure 1 : une partie des prestations proposées par le centre
9
1 La revue de littérature
1.1 Rupture du ligament croisé antérieur (LCA)
La rupture du LCA est une blessure grave qui concerne les athlètes de tous les sports et à
tous les niveaux. Cette blessure nécessite, dans la plupart des cas, une opération, suivie de
plusieurs mois de l’arrêt d’activité et de rééducation (Lustig, Servien, Parratte, Demey, &
Neyret, 2013).
Malgré le fait que tous les sportifs puissent être concernés, il y a tout de même des sports
où ce genre de blessure est plus fréquent. Il s‘agit des sports où les contraintes exercées sur
l’articulation du genou sont très importantes, tels que le football, le handball ou encore le
basket. Ce sont des sports de pivot, où le genou est constamment sollicité à cause des
nombreux changements de direction, des sauts ou bien encore des tacles (Olsen et al., 2004).
De plus, il semblerait que ce soit les femmes qui soient majoritairement atteintes par ce
genre de blessures. En effet, la rupture du LCA chez les femmes est de 2 à 6 plus fréquentes
que chez l’homme (Lefevre, Klouche, Herman, & Bohu, 2014). En effet, avec le nombre
croissant de femmes pratiquant un sport, certains chercheurs ont observé une augmentation
significative d’entorses du genou chez les sportifs. Depuis, de nombreuses études ont été
menées afin de confirmer ce constat. Toutes les études menées à ce sujet sont arrivées à la
même conclusion : les femmes sont plus vulnérables aux entorses du genou et donc également
à la rupture du LCA. La littérature s’est intéressée à ce risque plus élevé d’entorse chez la
femme et à montrer la provenance de ces différences. Cependant, toutes les recherches ne sont
pas d’accord sur l’origine de celles-ci. Il y a des éléments qui reviennent très fréquemment,
mais il y en a également d’autres qui ont été observés, mais pas confirmés par les autres.
1.1.1 Différences hommes/femmes
1.1.1.1 Rappels anatomiques
Notre membre inférieur est composé de 30 os différents. Il y en a 26 qui composent le
pied, le tibia, la fibula, le fémur et la rotule. Ces os forment 36 articulations différentes
(Maestro & Ferre, 2014). L’ensemble de ces os et des articulations permet à notre corps de
nous déplacer dans toutes les directions, ainsi que d’effectuer tous les mouvements possibles
et imaginables que notre jambe peut faire. L’articulation qui nous intéresse le plus est
l’articulation du genou, qui est composée du tibia, du fémur et de la patella.
10
Le genou est un complexe articulaire. En effet, on y retrouve deux articulations
différentes. Il y a l’articulation fémoro-patellaire et l’articulation fémoro-tibiale. Le genou est
une articulation non-congruente, sa stabilité est donc assurée par un système ligamentaire et
tendineux très complexe (Dufour, 2012). Le rôle de ce complexe est extrêmement important
car c’est l’articulation du genou qui transmet le poids du corps au pied. De ce fait, pendant la
marche, la course, ainsi que les différents changements de direction, les forces exercées sur
l’articulation du genou sont très importantes. Le complexe ligamentaire et tendineux du genou
doit donc être très solide pour faire face à ces contraintes.
L’articulation fémoro-patellaire est, comme son nom l’indique, l’articulation entre la
patella et le fémur. Cette articulation est située en avant du genou. Dans l’articulation du
genou, la patella a un rôle très important. En effet, sa position permet de faciliter les
mouvements d’extension du genou, car elle augmente le bras de levier, et diminue ainsi la
force nécessaire à la réalisation du mouvement d’extension du genou (Blackburn & Craig,
1980; Dufour, 2012)
L’articulation qui assure la stabilité du genou est l’articulation entre le fémur et le tibia,
l’articulation fémoro-tibiale. Il y a un pivot central, composé des deux ligaments croisés,
antérieur et postérieur, puis un complexe ligamentaire ayant un rôle frénateur de la rotation du
genou (Dufour, 2012). Ces deux structures contribuent à la stabilité passive du genou. Il y a
une autre forme de stabilité qui est la stabilité active. Il s’agit d’une coordination de
contraction musculaire des muscles qui participent à la stabilité du genou, que sont le
quadriceps et le muscle ischio-jambiers (Lustig et al., 2013).
Au niveau du tibia, les ligaments croisés sont attachés de part et d’autres des tubercules
intercondylaires. Le LCA est attaché sur la partie antérieure du tibia, alors que le ligament
croisé postérieur (LCP) est attaché sur la partie postérieure. La terminaison de ces deux
ligaments se fait dans l’espace intercondylaire du fémur. Ces deux ligaments sont croisés dans
les plans sagittal et frontal, ils limitent donc les mouvements antéro-postérieurs du tibia par
rapport au fémur et freinent également la rotation médiale du genou (Dufour, 2012). Le LCA
est l’un des ligaments le plus important dans la stabilité du genou, et paradoxalement c’est le
ligament qui est le plus souvent rompu (Fleming et al., 2001). Il se divise en deux faisceaux
distincts (Bressy et al., 2015). Il y a le faisceau antéromédial qui supporte le plus de
contraintes lorsque le genou est en flexion entre 60 et 90°. Celui-ci est plutôt impliqué dans la
translation du tibia par rapport. Le faisceau postérolatéral, qui est mis en tension le plus entre
0 et 45° de flexion du genou, est quant à lui plus impliqué dans la rotation.
11
Le quadriceps a un rôle très important dans l’extension du genou, puisque c’est ce dernier
qui la contrôle. Il a un rôle antagoniste du LCA (Bressy et al., 2015).
En plus du pivot central du genou formé par les ligaments croisés, il y a donc d’autres
éléments participants à la stabilité du genou. (Blackburn & Craig, 1980; Dufour, 2012, Bressy
et al., 2015). Il s’agit de la capsule articulaire, des ligaments collatéraux latéral et médial et de
différents tendons. Ces éléments ont avant tout un rôle frénateur de la rotation du genou. Lors
d’une rupture du ligament croisé antérieur sans contact, ces structures sont très rarement
atteintes. Il n’est donc pas nécessaire de les présenter davantage.
1.1.1.2 Les différences anatomiques
Il y a des différences anatomiques entre les hommes et les femmes qui, d’après certaines
études, seraient à l’origine de la rupture du LCA plus fréquente chez les femmes.
L’une des différences la plus citée dans les articles est la taille de l’échancrure
intercondylienne (Harmon & Ireland, 2000; Lefevre et al., 2011, 2014; Pairot de Fontenay et
al., 2009; Renstrom et al., 2008). En effet, ces études ont démontré que plus la taille de
l’échancrure intercondylienne est petite, plus le risque de rupture du ligament croisé antérieur
augmente. Cependant, cette affirmation est à prendre avec précaution, car il semblerait que la
taille de l’échancrure n’est pas directement en lien avec le sexe, mais plutôt avec la taille de
l’individu (Pairot de Fontenay et al., 2009). Etant donné que les femmes sont généralement
plus petites que les hommes, c’est un facteur qu’il faut prendre en compte. La taille de
l’échancrure intercondylienne influencerait directement sur la taille du ligament croisé
antérieur, puisqu’une échancrure petite ne peut abriter un grand ligament (Renstrom et al.,
2008).
Une différence au niveau de la laxité des ligaments a également été observée entre les
hommes et les femmes (Lefevre et al., 2011, 2014; Pairot de Fontenay et al., 2009; Renstrom
et al., 2008). En effet, une hyperlaxité, plus fréquente chez les femmes, aurait aussi un rôle
important dans la rupture des ligaments croisés.
1.1.1.3 Facteurs hormonaux
Certaines études montrent que la laxité des ligaments chez la femme est directement
influencée par les hormones sexuelles (Lefevre et al., 2011; Renstrom et al., 2008). En effet,
ces hormones, telles que la progestérone, l’œstrogène ou encore la testostérone, seraient à
l’origine de la modification des propriétés mécaniques du ligament. De plus, il a également
12
été démontré que le risque de rupture du LCA n’était pas constant durant le cycle ovulatoire.
(Lefevre et al., 2011; Pairot de Fontenay et al., 2009; Renstrom et al., 2008). En effet, les
femmes seraient plus vulnérables à ce genre de blessures pendant la phase pré-ovulatoire que
pendant la phase post-ovulatoire.
1.1.1.4 Facteurs neuromusculaires
Tandis que les facteurs précédents sont des éléments qui augmentent le risque de rupture
du ligament, ils ne causent pas à eux seuls la déchirure. Les facteurs neuromusculaires en
sont, quant à eux, directement responsables. En effet, une grande majorité de rupture du
ligament a lieu lors d’une contraction brusque et intense du quadriceps (Lefevre et al., 2011;
Pairot de Fontenay et al., 2009). Encore une fois, les facteurs neuromusculaires ne jouent pas
non plus en faveur des femmes. Celles-ci auraient un déséquilibre musculaire entre les
quadriceps et les ischiojambiers plus important que les hommes. Ainsi, lors d’une contraction
brusque, les quadriceps l’emportent largement par rapport aux ischiojambiers, ce qui dans les
cas extrêmes peut causer une rupture du ligament.
1.1.1.5 Facteurs cinématiques
Les facteurs cinématiques sont des facteurs qui nous intéressent fortement car c’est
justement sur ceux-ci que nous allons essayer de « jouer » pour diminuer le risque de rupture
du LCA. La différence entre les hommes et les femmes au niveau de la cinématique
proviendrait de la différence anatomique du bassin. En effet, un bassin plus large chez la
femme serait à l’origine d’un valgus du genou plus prononcé que chez l’homme. Celui-ci
serait d’environ 5° plus important chez la femme (15,8° contre 11,2°)(Horton & Hall, 1989).
Par conséquent, le valgus du genou est d’autant plus important, à la réception suite à un saut
ou un changement de direction, chez les femmes (Ford, Myer, & Hewett, 2003). De plus, le
terme de « valgus dynamique » est très fréquemment utilisé lorsqu’on parle des ligaments
croisés. Ce terme désigne une position de la jambe, pendant laquelle on peut observer une
flexion et une endorotation de la hanche, mais également une flexion, un valgus et une
rotation (interne ou externe) du genou ainsi qu’une éversion du pied (Pairot de Fontenay et al.,
2009).
13
1.1.2 Mécanismes lésionnels
Dans la littérature sont distingués deux principaux mécanismes lésionnels de la rupture
des ligaments croisés. Il existe des ruptures des ligaments directs, où la cause de celle-ci est
un choc direct sur le genou. C’est le cas par exemple d’une hyper-extension de ce dernier.
Celle-ci n’est naturellement pas possible. Lorsqu’il y a une force exercée sur le genou, qui
provoque tout de même son hyper-extension, les ligaments croisés du genou peuvent être
sectionnés par l’échancrure intercondylienne (Lustig et al., 2013). Le deuxième type de
rupture est la rupture indirect où le ligament rompt lorsque les contraintes exercées sur le
ligaments sont beaucoup plus importantes qu’il ne peut subir (Bressy et al., 2015). La rupture
du LCA arrive dans 70% des cas sans contact (Pairot de Fontenay et al., 2009; Renstrom et
al., 2008). Il y a plusieurs facteurs qui augmentent le risque de rupture, dont les deux
principaux sont: un déséquilibre musculaire et un valgus dynamique. Chacun de ces deux
facteurs peuvent être seuls à l’origine de la rupture, les deux réunis augmentent donc
considérablement le risque d’une blessure. Ainsi, à travers les différentes études faites à ce
sujet, nous pouvons décrire à quel moment le risque de rupture est-il le plus élevé. Un
déséquilibre musculaire entre le quadriceps et les ischio-jambiers peut avoir de graves
conséquences. Un tel déséquilibre, lors d’une décélération ou un arrêt brusque, engendre une
translation en avant du tibia par rapport au fémur trop importante qui, dans les cas les plus
extrêmes, peut conduire à la rupture du ligament car le quadriceps est antagoniste du LCA
(Lustig et al., 2013; Bressy et al., 2015). Ce gendre d’accident arrive lorsque les quadriceps
sont beaucoup plus puissants que les ischio-jambiers. Le LCA n’est pas suffisamment solide
et rompt sous la pression exercée par les quadriceps. C’est donc le premier facteur de rupture.
A celui-ci le deuxième facteur qui est le valgus dynamique peut s’ajouter. Il s’agit d’une
position assez particulière du genou pendant laquelle les forces exercées sur le LCA
augmentent de façon très importante (Ford et al., 2003; Lefevre et al., 2011, 2014; Pairot de
Fontenay et al., 2009). Pendant cette position, le genou est légèrement fléchi et nous
observons également une rotation tibiale, une adduction et une endorotation de la hanche ainsi
qu’un valgus important du genou. Ce dernier peut être encore plus grand lors qu’il y a une
pronation du pied importante (Mclean et al., 2004). L’ensemble de ces mouvements ont fait
donc naître la notion du valgus dynamique et c’est bien cet ensemble qui fait augmenter la
pression mise sur le LCA pendant l’atterrissage ou pendant un changement de direction
(Munro, Herrington, & Comfort, 2012). De plus, les contraintes subies par le ligament sont les
plus importantes lorsque le poids du corps vient d’être transmis d’une jambe à l’autre, donc
14
pendant que la jambe est sur le talon (Fleming et al., 2001; Shimokochi & Shultz, 2008). Dans
la plupart des cas, lors d’une rupture du LCA, il y a également une rotation trop importante du
genou. Celle-ci peut être latérale comme médiale (Lustig et al., 2013). Dans les deux cas,
celle-ci augmente davantage les pressions subies par le ligament. En effet, lors d’une rotation
tibiale médiale ou bien lors d’une rotation fémorale latérale, le LCA s’enroule autour du LCP.
Celle-ci étant plus solide, cela conduit à la rupture du LCA (Lustig et al., 2013). Au contraire,
lorsqu’il y a une rotation tibiale externe ou bien une rotation fémorale interne, associée à un
valgus trop important, le LCA peut se retrouver coincé entre l’épicondyle fémoral externe et
le plateau tibial. Cela peut avoir comme conséquence une section totale du ligament (Olsen et
al., 2004).
1.2 La podologie
1.2.1 Concepts généraux
1.2.1.1 Définition de la podologie
La podologie est une branche de la médecine qui s’intéresse uniquement aux membres
inférieurs du corps humain. Dans ses débuts, le principal champ d’action de celle-ci était
exclusivement les pieds, leurs pathologies et leurs traitements (Skipper Jr & Hughes, 1983).
Cependant, avec l’évolution de nos connaissances sur le corps, mais aussi dans le domaine de
la biomécanique, ce champ d’action s’est étendu peu à peu sur l’ensemble des membres
inférieurs. En effet, les médecins et les chercheurs se sont rendu compte que la marche
humaine et la posture ne dépendaient pas seulement des mécanismes du pied, mais que celle-
ci résultait également des genoux et du bassin.
1.2.1.2 Domaine d’intervention
Le domaine d’intervention de la podologie est un domaine qui est très vaste.
Néanmoins, les deux principales catégories de patients sont les enfants et les personnes âgées.
Les enfants sont souvent concernés par les visites d’un podologue, car ils évoluent dans
une période de croissance. Il arrive parfois qu’ils aient des troubles de la marche ou de la
posture qui commencent à apparaître, dont les causes peuvent être nombreuses. Ces troubles
peuvent être par exemple dus à une pratique de sport latéralisée trop importante. Dans ce cas-
là, l’organisme de l’enfant s’adapte pour faire face à ces contraintes subies seulement d’un
15
côté. Le travail d’un podologue est donc d’assurer la bonne croissance des enfants (Evans,
1998). Chez les personnes âgées, le problème est dans le sens inverse. En effet, dans ce cas-là,
le podologue doit faire face à la dégénérescence osseuse, plus connue sous le nom de
l’arthrose. Cette pathologie peut être très douloureuse car elle affaiblit les articulations et dans
les pires des cas elle peut rendre le mouvement totalement impossible (Libotte, 2007). Malgré
cela, les patients d’un podologue ne se limitent pas seulement à ces deux groupes. En général,
un podologue s’occupe de toutes les pathologies qui influencent de manière directe ou
indirecte la marche. Il existe certaines pathologies, comme par exemple l’hallux-valgus, qui
non traitée, peut entraîner des problèmes lors de la marche. De la même façon, un podologue
peut corriger la façon de se tenir debout de ses patients. En effet, il y a certaines postures,
comme l’hyper-extension des genoux (recurvatum), qui, lorsqu’elles ne sont pas corrigées,
peuvent causer des douleurs dorsales (Lewis & Sahrmann, 2014)
1.2.1.3 Les différents examens cliniques
Pour analyser, puis traiter une éventuelle pathologie d’un patient, le podologue doit suivre
un certain nombre d’étapes (Whittle, 1996). Tout d’abord, il doit dresser une anamnèse
complète liée aux troubles de marche ou de posture du patient. Cette étape consiste en une
série de questions afin de connaître les problèmes du patient, leurs origines, leur durée, etc. La
deuxième étape de cet examen clinique consiste en une série d’observations physiologiques.
Le podologue sera tout d’abord amené à observer les membres inférieurs du patient pour
identifier d’éventuelles pathologies, par exemple les pieds plats ou les pieds creux. Suite à
cela, il va regarder la marche du patient pour voir les répercussions de ces problèmes sur la
marche. Ces deux analyses font parties d’une approche qualitative de la marche (Dedieu &
Barthès, 2011). En effet, cette approche est le plus souvent utilisée car la plus facile et la
moins exigeante en termes de coût et de temps. Néanmoins, c’est une approche très
subjective, car elle se base seulement sur l’observation du patient et il n’y a donc aucune
valeur qui puisse confirmer ou réfuter une théorie. L’histoire du patient et l’observation
physiologique de ce dernier sont la base d’un examen clinique en podologie (Berry & Black,
1992). Cependant, lorsque la complexité de la pathologie l’exige, ou tout simplement lorsque
les deux premières étapes ne sont pas concluantes, un podologue peut se servir d’autres outils
pour effectuer des analyses beaucoup plus complètes. Le diagnostic se divise en trois groupes
d’analyse : l’analyse cinématique, l’analyse cinétique et l’analyse électromyographique
(Whittle, 1996).
16
L’analyse cinématique est basée sur l’observation de la marche elle-même. Celle-ci est
enregistrée par une ou plusieurs caméras. L’enregistrement peut s’effectuer de deux
manières :
- L’analyse la plus simple ne requiert qu’une caméra normale qui filme le mouvement.
Cette analyse est peu précise, car il n’y aucun calibrage préalable du sujet ni de
l’espace. Aucun calcul de longueur n’est donc possible. Cette méthode sert surtout à
calculer des angles articulaires, comme par exemple l’angle de la cheville dans le plan
frontal (Whittle, 1996).
- Il existe également un autre type de caméras, qui sont des caméras optoélectroniques.
Ces caméras fonctionnent dans le domaine de la lumière infrarouge. Elles enregistrent
la position dans le temps et dans l’espace des mires réfléchissantes. Ces mires sont
placées sur des repères anatomiques bien définis en fonction de ce que le podologue
souhaite analyser. Le champ de possibilités d’analyses est donc très large pour cette
méthode, allant d’un simple calcul de longueur d’un membre jusqu’aux calculs de
vitesses et d’accélérations de ce dernier. (Azulay, Assaiante, Vaugoyeau, Serratrice &
Amblard, 2005).
L’analyse cinétique s’intéresse aux pressions exercées par les membres inférieurs du sujet
pendant la marche. Ces mesures s’effectuent notamment grâce aux plateformes de force, qui
sont intégrées dans le sol pour qu’elle ne perturbe pas la marche du patient (Whittle, 1996).
Grâce à l’analyse cinétique nous pouvons donc voir les pressions exercées par les jambes,
mais également les forces exercées par les différents muscles autour d’une articulation ou bien
encore la répartition des pressions au niveau du pied (Libotte, 2007).
Le dernier moyen d’analyse est l’électromyographie. Cette méthode enregistre l’activité
musculaire des muscles. Elle donne des informations sur la durée de l’activité du muscle,
ainsi que sur la quantité de la contraction, c’est-à-dire si elle est faible, modérée ou forte.
Néanmoins, elle ne peut pas renseigner sur le type de celle-ci, il n’est donc pas possible de
déterminer s’il s’agit d’une contraction concentrique, excentrique ou isométrique, ni la valeur
de la force produite (Whittle, 1996).
Ces tests, lorsqu’ils sont effectués séparément, ont une utilité assez limitée. Il est donc
nécessaire de les réaliser simultanément, comme par exemple associer une plateforme de
force à un système optoélectronique, ou tout du moins relier ensemble les résultats obtenus
des différents tests.
17
1.2.2 Les semelles orthopédiques
Les semelles orthopédiques sont utilisées pour le traitement des troubles musculo-
squelettiques (Chevalier & Chockalingam, 2012). C’est le principal moyen de traitement
employé par les podologues pour soigner ces pathologies. Elles sont utilisées non seulement
pour soulager des douleurs, mais également pour les prévenir ou bien encore pour améliorer
les performances sportives (Landorf & Keenan, 1998). Elles ont également un rôle de confort
et d’assurance, grâce auquel les patients se sentent plus à l’aise. Ainsi, une grand partie de ces
derniers gardent les semelles orthopédiques dans leurs chaussures, même si les douleurs ont
disparu (Donatelli, Hurlbert, Conaway, & St. Pierre, 1988). La revue de littérature est limitée
sur la composition et le confectionnement des semelles orthopédiques. Il est possible de se
baser sur des cours enseignés à l’école en vue de l’obtention du diplôme de Podologie –
Pédicurie. Ainsi, les semelles le plus communément utilisées dans les différents cabinets de
podologie (Orthodynamica) sont des semelles thermoformées. Celles-ci sont le plus souvent
faites en éthylène vinyle acétate qui est un composé chimique très dense et donc très résistant.
Les semelles sont réalisées sur mesure. En effet, une fois les semelles préchauffées, elles sont
placées sur des coussins gonflables sur lesquels les patients imprègnent l’empreinte de leurs
pieds. Ensuite, les patients doivent se tenir immobiles sur les semelles pendant une certaine
période afin que la semelle adopte la forme de leurs pieds et que le matériau durcisse. Pour
finir, les semelles sont poncées par le podologue avec des variables comme l’épaisseur ou la
talonnette par exemple ; en fonction du cas clinique.
Lors de la marche, le pied est la seule partie de notre corps à être au contact direct avec le
sol. Le pied supporte l’intégralité du poids du corps, aussi dès lors que le pied est en mauvaise
position pour une raison quelconque, des douleurs peuvent survenir au niveau des genoux,
du bassin ou du dos (Chevalier & Chockalingam, 2012; Donatelli et al., 1988; van der Zwaard
et al., 2013). Avec les semelles, les podologues vont influencer les différentes articulations du
pied pour éviter tous les mouvements excessifs de chacune d’entre elles qui engendrerait une
mauvaise position de celui-ci. Les semelles peuvent être également utilisées pour apporter une
certaine stabilité. Cela peut être le cas par exemple pour les personnes âgées. En effet, les
semelles orthopédiques ont tendance à faire diminuer la zone de déplacement du centre de
pression de la personne (McPoil, Adrian, & Pidcoe, 1989). La personne est donc plus stable à
la marche.
18
2 Objectifs et hypothèses
Comme nous avons pu le voir à travers les différentes parties de la revue de littérature,
la rupture des LCA est une blessure extrêmement handicapante qui touche de plus en plus les
sportifs, indépendamment du niveau de pratique. Certaines ruptures se font suite à un choc
direct sur le genou, et dans ce cas la blessure est inévitable. Cependant, dans les sports à pivot,
tels que le handball notamment, jusqu’à 70% des ruptures se fait sans contact préalable. Cette
rupture est due à de nombreux facteurs différents, il y en a tout de même un qui apparaît dans
la plupart des cas : le valgus dynamique. En effet, de nombreuses recherches ont révélé que le
valgus du genou était l’une des principales causes de rupture des ligaments croisés. De plus,
des études récentes ont démontré qu’une rotation importante du genou pendant le pic du
valgus lors de changement de direction augmenterait les risques de la rupture des ligaments.
En podologie, le valgus est un problème bien connu. En effet, les podologues sont
confrontés à ce problème tous les jours, que ce soit avec des enfants, des sportifs, des
personnes âgées ou autres types de patient. Pour y remédier, ils fabriquent des semelles
orthopédiques qui ont pour but de redresser le pied de la personne afin de corriger cette
mauvaise posture. Cependant, celles-ci sont utilisées pour corriger le valgus exclusivement en
position statique, à la marche ou bien à la course. Pour l’instant, elles n’ont jamais été
utilisées pour diminuer le valgus du genou pendant les changements de direction. En effet, les
podologues modèlent les semelles uniquement en fonction de ce qu’ils observent à vue d’œil
et grâce aux analyses issues des plateformes de pressions. De ce fait, fabriquer une semelle
pour corriger le valgus pendant un changement de direction uniquement à l’aide de ces deux
méthodes est très difficile, voire même impossible.
A la Clinique Mathilde de Rouen, le pôle locomoteur est entièrement dédié l’analyse
de la locomotion humaine. Il propose différentes prestations en rapport avec cette thématique,
dont notamment l’analyse du mouvement à l’aide d’un appareil optoélectronique : le système
Vicon™. Cet outil permet d’enregistrer n’importe quel mouvement humain. Il est ensuite
possible de calculer un très grand nombre de variables biomécaniques diverses et variées.
Le but de cette expérience est d’observer l’influence des semelles orthopédiques sur la
cinématique d’un changement de direction pour voir si celles-ci peuvent aider à prévenir la
rupture du LCA.
L’objectif principal est donc d’exploiter le potentiel de cet appareil pour quantifier le
valgus du genou pendant un changement de direction et voir ainsi s’il est possible d’utiliser
les semelles orthopédiques pour le diminuer. L’objectif secondaire est de voir l’apport de
19
l’analyse cinématique par le Vicon pour la création des semelles orthopédiques pour les sujets
sportifs. Nous savons que celles-ci peuvent être modelées uniquement grâce à l’œil expert du
podologue, alors il serait intéressant de voir quelles informations supplémentaires peuvent
être extraites de l’analyse quantitative du mouvement pour améliorer la conception de ces
semelles.
Notre première hypothèse est que les semelles orthopédiques diminuent le valgus du
genou lors d’un arrêt sur place en double-appui.
La deuxième hypothèse est que les semelles orthopédiques diminuent le valgus du
genou pendant un changement de direction.
20
3 Matériels et méthodes
3.1 Protocole réalisé
La première étape est une prise de mesures sans semelle. Le sujet était en tenue de sport,
c’est-à-dire en short et t-shirt, avec ses chaussures de handball. Il est demandé au sportif de
courir à une allure confortable pendant dix minutes sur un tapis de course pour s’échauffer.
Une fois échauffé, nous lui avons placé des mires à des endroits définis (figure 2 et 3):
- Crêtes iliaques antéro-supérieures gauche et droite
- Fossettes sacrées gauche et droite
- Sur la cuisse gauche et droite, sur l’alignement entre l’épicondyle fémoral latéral et le
grand trochanter
- Epicondyles latéraux gauche et droit
- Epicondyles médiaux gauche et droit
- Sur le tibia gauche et droit, sur l’alignement entre l’épicondyle fémoral latéral et la
malléole latéral
- Malléoles latérales gauche et droite
- Malléoles médiales gauche et droite
- Tallon gauche et droit
- Tête du deuxième métatarse gauche et droite
Figures 2 & 3 : Placement des mires de face et dos du sujet
21
Ce placement des mires s’effectue selon un modèle prédéfini dans le logiciel du Vicon, qui est
le modèle PlugInGait Lower Body. Nous n’avons pas les calculs biomécaniques associés à ce
modèle. En effet, ceux-ci sont programmés pour calculer tout d’abord les angles dans le plan
sagittal, puis dans le plan frontal et, dans le plan transverse. Ainsi, pour le genou par exemple,
plus l’angle de l’extension s’éloigne de l’extension totale, moins les valeurs
d’abduction/adduction et de rotation sont précises. Malgré cela, ce modèle était utilisé car le
placement des mires permet de calculer les angles souhaités. De plus, il nous permet d’avoir
une représentation du squelette du sujet sur l’écran, il est donc plus facile d’observer le valgus
du genou.
L’étape suivante est l’analyse du changement de direction. Le sujet effectue dix
passages face à un défenseur fictif. Pour les cinq premiers passages, le sujet a pour consignes
de faire un changement de direction classique du côté de son bras tireur. Pour les cinq autres,
il doit s’arrêter en double appui juste devant le défenseur.
Une fois ces acquisitions faites, le sujet est reparti avec des semelles orthopédiques
ajustées à son pied. Il devait ensuite porter ces dernières pendant une période d’au moins deux
semaines à chaque entraînement, ainsi qu’à chaque match, pour que ses pieds s’y habituent.
Après cette période d’adaptation, le sujet est revenu. Pour la deuxième étape, la procédure
était semblable en y incluant les semelles.
3.1.1 Les sujets
Il s’agit de 5 femmes pratiquant chacune le handball au club Rouen 76 Université
Handball. Elles évoluent dans l’équipe première au niveau Régionale Excellence et
accèderont au niveau de la Nationale 3 à partir de la saison prochaine. Elles s’entraînent trois
fois par semaines et jouent un match le week-end. Elles ont été choisies en fonction des
disponibilités de chacune d’entre elles, et de l’approbation de Mr Held. Celui-ci les a toutes
observées en train de courir, puis a effectué un examen podologique pour l’inclusion. Ainsi,
Mr Held a confirmé qu’il serait pertinent de donner les semelles à ces 5 personnes car elles
couraient toutes avec une pronation du pied. Comme nous avons vu précédemment, la
pronation du pied entraîne un valgus du genou. Il est donc intéressant de voir comment les
semelles orthopédiques corrigent la pronation du pied et influencent ainsi sur le valgus du
genou pendant un changement de direction. Le tableau 1 présente les caractéristiques des
sujets.
22
Tableau 1 : Caractéristiques des sujets
Age Taille (cm) Poids (kg) Latéralité Poste
Sujet 1 23 170 65 Droitière Arrière droite
Sujet 2 20 155 57 Gauchère Ailière droite
Sujet 3 26 160 53 Droitière Ailière gauche
Sujet 4 23 169 63 Gauchère Arrière droite
Sujet 5 28 170 68 Droitière Demi-centre
Moyenne 24 ± 3,1 164,8 ± 3,9 61,2 ± 6,1
3.1.2 Le matériel
L’analyse du changement de direction s’effectue à l’aide d’un appareil optoélectronique
d’analyse du mouvement en 3D, le Vicon (figure 1). Celui-ci est installé à la clinique
Mathilde dans la salle d’analyse du mouvement du pôle locomoteur. Les dimensions
suffisamment grandes (près de 20 mètres de longueur et 5 mètres de largeur) garantissent des
conditions optimales pour effectuer un changement de direction sans aucune limite.
Figure 4 : Salle d’analyse du mouvement de la clinique Mathilde
23
La salle est équipée de 12 caméras infrarouges (Bonitas) qui traquent les mires
réfléchissantes et de 2 caméras DV qui enregistrent l’image réelle. Les caméras Bonitas sont
disposées de façon idéale pour pouvoir voir l’image dans la quasi-totalité de la pièce.
L’enregistrement des acquisitions a été fait avec le logiciel Nexus, qui permet de faire
fonctionner les caméras. Les acquisitions étaient ensuite exploitées avec un autre logiciel,
ProCalc. En effet, ce logiciel nous permet de définir une multitude de paramètres différents,
que ce soit des plans, des vecteurs, des points, ou autre, avec lesquels il est ensuite possible de
faire également un très grand nombre de calculs biomécaniques.
3.1.3 Variables observées
Nous allons observer le valgus du genou. Pour cela, nous allons regarder l’angle dans le
plan frontal qu’il y a entre deux axes différents :
- Le premier axe est celui de la cuisse, allant de la mire au niveau de la crête iliaque
antéro-supérieure jusqu’au centre du genou. Ce dernier est représenté par un point
imaginaire (centre articulaire) placé au centre des deux épicondyles fémoraux.
- Le deuxième axe est celui du tibia, allant du centre du genou jusqu’au centre de la
cheville. Ce dernier est représenté de la même manière que le genou, c’est-à-dire
également au centre de l’axe entre les deux malléoles.
Nous nous intéresserons plus particulièrement au pic de valgus de la jambe qui amène le
changement de direction.
3.1.4 Traitement statistique
Nous allons utiliser le pic du valgus pendant le changement de direction pour chaque
acquisition. Ainsi, nous allons avoir six types de valeurs :
- Le pic du valgus du genou gauche pendant le blocage sans semelles.
- Le pic du valgus du genou droit pendant le blocage sans semelles.
- Le pic du valgus de la jambe du premier appuie pendant le changement de direction
sans semelles.
- Les trois mêmes types mais avec semelles.
Pour savoir si les semelles orthopédiques engendrent des différences significatives, nous
allons utiliser une ANOVA à mesures répétées après avoir vérifié l’homogénéité (Shapiro-
Wilks) des variances et la normalité de la distribution (Levene). Les effets testés sont : effet
24
semelle et effet sujet. Le seuil de significativité est fixé à p<0.05. Le traitement statistique est
effectué à l’aide du logiciel SPSS Statistics.
Nous avons également réalisé une comparaison de moyenne sans et avec semelles en
n’utilisant pas de test statistique pour voir l’évolution du valgus en fonction de la présence ou
non des semelles. Ce regard clinique permet d’ajuster un diagnostic sur le joueur.
3.1.5 Le protocole prévu
Au début, nous voulions nous intéresser à deux variables différentes. Il y avait le valgus
du genou pendant le changement de direction, que l’on a gardé, mais il y avait également la
rotation du genou. Cette variable devait être calculée en mesurant l’angle entre deux axes dans
le plan transverse :
- Le premier axe étant celui passant entre la malléole interne et la malléole externe.
- Le deuxième étant celui passant entre l’épicondyle fémoral interne et l’épicondyle
fémoral externe.
La rotation du genou est également un facteur à prendre en compte dans la prévention de
rupture des ligaments croisés, car comme nous avons pu le voir dans la revue de littérature,
c’est un élément qui augmente les risques de rupture. Ainsi, nous voulions calculer le volant
rotatoire maximal du sujet. Pour cela, celui-ci devait se tenir en position de chevalier servant,
donc jambe fléchie à 90°, et devait effectuer une rotation interne/externe maximale du genou
en allant les chercher les deux extrémités avec le talon, les orteils posés au sol. Le sujet devait
garder le bassin immobile pour qu’on puisse observer uniquement la rotation du tibia par
rapport au fémur. Nous allions ensuite faire les acquisitions et voir quel pourcentage du volant
rotatoire maximal le sujet utilise pendant le changement de direction et faire une comparaison
sans et avec semelles pour voir s’il y a une évolution de celui-ci.
Pour conclure, nous avons donc choisi de mettre de côté cette variable et de ne nous
intéresser uniquement au valgus du genou, qui est tout de même le facteur fondamental de la
rupture des ligaments croisés.
Le deuxième changement effectué au sein du protocole expérimental concernait le
déroulement des acquisitions du changement de direction. Au début, nous voulions introduire
une certaine incertitude pour le sujet afin que celui-ci soit dans les conditions les plus proches
d’un vrai match de handball. Pour cela, le sujet se lançait face à un défenseur. Celui-ci devait
25
soit avancer le pied gauche, soit avancer le pied droit, ou rester immobile. Le sujet devait
s’adapter en fonction de ce que le défenseur lui proposait et partir ainsi soit à gauche, soit à
droite, soit s’arrêter devant le défenseur. Il avait 15 passages à effecteur, 5 par type de
passage.
Cependant, par la lecture des articles scientifiques sur les changements de direction,
nous avons décidé d’enlever ce facteur d’incertitude. En effet, dans la majorité d’entre eux,
les changements de direction étaient imposés dès le départ, le sujet savait donc exactement à
l’avance ce qu’il avait à faire.
26
4 Résultats
Le tableau 2 présente l’évolution du valgus dynamique en fonction de la présence des
semelles orthopédiques. Nous pouvons donc constater que, dans la plupart des cas, nous
observons une diminution de celui-ci. Il n’y a que pour le changement de direction pour deux
sujets différents que nous observons une augmentation.
Tableau 2 : Evolution du valgus avec l’utilisation des semelles orthopédiques
Avec mon directeur du mémoire, nous avons choisi d’utiliser la méthode
expérimentale. Cependant, la méthode clinique aurait également pu être appliquée.
Ainsi, pour le premier sujet, il y a eu une diminution du valgus du genou gauche
pendant le changement de direction de 0,7°. Le valgus diminue également pour ce même
genou à la réception et ce de 5,6°. Concernant le genou droit à la réception, il reste inchangé.
De plus, à propos du blocage, les valeurs maximales atteintes sont plus petites avec les
semelles orthopédiques. En effet, pour le genou gauche, la plus grande valeur du valgus sans
semelles a été de 23° alors qu’avec les semelles elle n’a été que de 18°. De même pour le
genou droit, sans les semelles elle était de 16° et avec les semelles elle était à 13,2°. Il est
également important de noter qu’avec les semelles, l’écart-type a également tendance à
baisser. En effet, pour le genou gauche, une diminution de 0,8° a été observée. Pour le genou
27
droit cette diminution a été de 1,3°. Au contraire, il y a eu l’inverse pour le genou gauche
pendant un changement de direction. En effet, il y a eu une augmentation de l’écart-type de
1,85 ainsi qu’une augmentation du valgus maximal de 2,2° et ce malgré une diminution
moyenne du valgus de 0,7°
Pour le deuxième sujet, une diminution du valgus des deux genoux suite à un blocage
a été observée. Pour le genou gauche, cette diminution a été de 2,4° avec les semelles. La
valeur maximale atteinte est également plus petite, car elle passe de 15,9° à 14,1°. Cependant,
l’écart-type augmente légèrement de 0,25. Concernant le genou droit, il y a eu également une
diminution du valgus qui, cette fois-ci, est de 1,9°. Pour ce genou, aucune diminution de la
valeur maximale n’a été observée. Au contraire, elle passe de 13,7° à 14,6°. L’écart-type,
quant à lui, augmente également de 1,5. Lors du changement de direction il y a eu une
augmentation du valgus. En effet, cette augmentation était en moyenne de 2,5°. La valeur
maximale a, quant à elle, augmenté de 2,3°. Il y a eu également une augmentation de l’écart-
type de 0,73.
Pour le troisième sujet, une baisse du valgus pendant un changement de direction a été
constatée. Cette baisse était en moyenne de 3,7°, tandis que la valeur maximale atteinte baisse
de 3,1° et passe de 23,9° à 20,8°. Toutefois, il y a eu une augmentation de l’écart-type de
3,23. Suite à un blocage, le valgus du genou gauche baisse en moyenne de 3,5°, de même que
sa valeur maximale atteinte qui diminue de 4,5° pour passer de 19,9 à 15,4. L’écart-type,
quant à lui, diminue légèrement de 0,16. Finalement, pour le genou droit il y a eu une
diminution moyenne du valgus de 3,1°, une augmentation de 2,9° de sa valeur maximale et
une augmentation de 3,44 de l’écart-type.
Le quatrième sujet présente des diminutions à tous les niveaux. En effet, pour le
blocage, le valgus du genou gauche diminue en moyenne de 3°, sa valeur maximale atteinte
de 5,4° et son écart-type de 2,22. Le valgus du genou droit diminue en moyenne de 7,1°, sa
valeur maximale atteinte de 13,2 et son écart-type de 3,5. Pour finir, pendant un changement
de direction, une diminution moyenne du valgus de 3,4°, de sa valeur maximale atteinte de
4,7° et de son écart-type de 1,86 ont été observées.
Finalement, le genou gauche du cinquième sujet présente une diminution en moyenne
de 22,7°. La valeur maximale atteinte baisse quant à elle de 36° alors que l’écart-type
augmente de 1,14. Pour le genou droit, le valgus diminue en moyenne de 3,7°, sa valeur
maximale atteinte de 6° et l’écart-type de 1,4. Pour finir, pendant un changement de direction,
il y a une augmentation du valgus en moyenne de 2,6°. Sa valeur maximale atteinte reste
inchangée et son écart-type diminue de 2,42.
28
L’ANOVA a montré des différences significatives apportées par les semelles (tableau
3)
Tableau 3 : Effet de la semelle sur les différentes variables et en fonction des sujets
Ainsi, les semelles orthopédiques diminuent de façon significative le valgus des deux
genoux suite à un blocage, cependant elles n’apportent pas de différences significatives pour
le valgus du genou pendant un changement de direction. De plus, pour le valgus du genou
gauche lors du blocage, il y a le facteur sujet qui joue un rôle très important.
29
5 Discussion
Rappelons tout d’abord l’objectif de cette étude. Nous voulions voir l’impact des
semelles orthopédiques sur le valgus dynamique du genou au moment d’un changement de
direction. De plus, nous nous intéressions également à ce que l’outil Vicon pourrait apporter
comme bénéfices à l’analyse empirique pour l’ajustement de ces semelles. Notre première
hypothèse supposait une diminution du valgus du genou lors d’une réception suite à un saut.
Cette hypothèse est donc affirmée. En effet, il y a eu des différences significatives dans la
diminution du valgus grâce aux semelles orthopédiques. La deuxième hypothèse supposait
également une diminution du valgus pendant un changement de direction. Celle-ci est réfutée
car il n’y a pas eu de différences significatives observées. De plus, pour trois des cinq sujets
l’angle du valgus s’est vu diminué alors que pour les deux restants il a augmenté.
En regardant les résultats, nous nous sommes aperçus que certains étaient plus ou
moins surprenants, notamment pour les sujets deux et cinq. Nous nous sommes donc
intéressés plus particulièrement à ces deux sujets pour essayer d’expliquer les effets des
semelles.
Pour le sujet numéro 2, il s’est avéré que cette joueuse a fait sa formation de handball
au pôle espoir du Havre. Suite aux nombreuses recherches faites sur la rupture des ligaments
croisés chez les femmes, les entraîneurs des pôles enseignent à leurs joueuses comment bien
se réceptionner après un saut afin de minimiser les risques de rupture du LCA. Ils leur
enseignent également comment se positionner pour garder toujours un alignement entre la
malléole, le genou et le bassin pour éviter justement le valgus dynamique (Pairot de Fontenay
et al., 2009). De plus, les conditions du blocage pendant l’acquisition des différents passages
n’étaient pas les conditions d’un vrai match ou d’un vrai entraînement. En effet, le sujet avait
pour seule consigne de prendre son élan et de s’arrêter brutalement en double appui.
Malheureusement, le sujet s’adaptait à cette situation car, au moment de l’arrêt, elle écartait
les jambes et se penchait vers l’arrière pour amortir la réception. Ces deux facteurs pourraient
donc être l’explication de ces résultats quelques peu étranges. Le sujet savait déjà au départ
comment il fallait se tenir pour diminuer les risques de rupture du LCA. Le fait de porter des
semelles dans le même objectif a donc très bien pu perturber sa gestuelle et augmenter ainsi le
valgus du genou pendant le changement de direction. Cette idée est confortée par le fait que,
sans les semelles, le sujet présente le valgus moyen le plus petit parmi tous les sujets (à part le
30
sujet numéro 5, qui est un cas assez particulier), alors qu’avec les semelles nous observons
une augmentation de celui-ci.
Pour le sujet numéro 5, les différences viennent très certainement de la différence de
protocole entre les deux phases. En effet, nous avons fait la première phase encore avec
l’ancien protocole, qui a été expliqué précédemment. Cela veut dire que le sujet a effectué
trois types de passages différents et ne savait pas quel type il allait devoir effectuer jusqu’au
dernier moment. Le protocole a par la suite changé, cependant cette joueuse préparait un
concours et ne pouvait donc pas se permettre de revenir une deuxième fois pour refaire le
nouveau protocole. Nous avons donc décidé de garder ces acquisitions et de supprimer celles
qui ne nous intéressaient pas. Malheureusement, pour sa deuxième phase, nous avons adopté
le nouveau protocole, pensant que nous allions obtenir des choses similaires. Il s’est avéré que
les différences, notamment au niveau de l’incertitude du type de passage, influencent
énormément sur les résultats. En effet, nous observons une très nette diminution du valgus
moyen pendant le blocage. Elle est de 4° à droite et de 22,7° à gauche. Le sujet a subi une
grave entorse du LCA au mois de septembre, il pourrait donc avoir tendance à plus protéger
son genou gauche. Et c’est justement ici que nous observons des différences significatives.
Lorsque les passages se faisaient sans semelles, mais avec de l’incertitude, le valgus moyen
de ce genou était le plus élevé parmi tous les sujets, avec un pic à 28,4° (également le plus
élevé). Au contraire, lorsque la joueuse savait ce qu’elle allait faire, son valgus moyen est
passé à -1,9°, donc à 1,9° en varus. Concernant le changement de direction, nous observons
une augmentation du valgus, malgré l’absence de l’incertitude évoquée précédemment. Même
si le sujet savait exactement ce qu’il allait faire, il ne le faisait pas tout à fait de la même façon
que lors de la première phase. En effet, pendant celle-ci, la joueuse courrait face au défenseur
qui, en avançant un des deux pieds, l’avait orienté vers un des deux côtés. La joueuse essayait
de rester le plus près du défenseur, ce qui engendrait des changements de direction à environ
45°. Or, pendant la deuxième phase, étant donné que le changement de direction ne se faisait
plus que du côté bras tireur des joueuses, nous leur avions demandé de bien marquer le
changement de direction, dont l’angle s’approchait cette fois-ci plus des 90°. Ce manque
d’incertitude pendant la deuxième phase du protocole pourrait très clairement expliquer les
différences observées entre les deux phases, toutefois nous ne pouvons pas l’affirmer pour de
bon. Nous avons vu que les semelles orthopédiques apportent des différences significatives.
Cependant, avant de discuter de ces différences, nous devons mener une réflexion assez
particulière. La question que nous devons nous poser est de savoir s’il est vraiment important
que les tests statistiques nous montrent qu’il y a des différences significatives pour pouvoir
31
dire qu’il y a une amélioration. En effet, certaines études, notamment sur le syndrome de la
bandelette iliotibiale chez les cyclistes (Delacroix, Hasdenteufel, Legrand, Chèze, & Lavigne,
2009a), ont démontré qu’une toute petite diminution de 1-2° de rotation interne du genou
pouvait faire disparaître les douleurs au genou.
Nous pouvons tout de même constater un rôle des semelles orthopédiques à faire
diminuer le valgus du genou, que ce soit pendant les changements de direction ou bien suite à
un blocage. En effet, sur l’ensemble des sujets, nous observons une diminution en moyenne
de 7,44° et 3,16° pour le genou gauche, respectivement le genou droit, lors d’un blocage, ainsi
qu’une diminution moyenne de 0,53° du valgus du genou lors d’un changement de direction.
Lors d’un blocage, les semelles orthopédiques font diminuer de façon significative le valgus
du genou. Par contre, pendant un changement de direction, la différence n’est pas
significative. Cependant, ce constat est à prendre avec précaution car dans le tableau
récapitulatif des sujets nous pouvons voir que les sujets 2 et 5, qui sont des sujets un peu
particuliers, présentent une augmentation du valgus, ce qui a pu fausser les résultats. De plus,
pour toutes les variables, nous retrouvons la valeur minimale atteinte plus petite avec les
semelles. La valeur maximale, quant à elle, diminue dans la majorité de cas, malgré quelques
légères augmentations occasionnelles. Pour ce qui est de l’écart-type, celui-ci diminue
également dans la plupart des cas. Nous pouvons donc en déduire que les semelles
orthopédiques, non seulement contribuent à la diminution du valgus du genou, mais ont
également tendance à le stabiliser.
L’originalité de cette étude réside en son côté innovateur. Bien que d’autres recherches
aient déjà utilisé les appareils optoélectroniques, tels que le Vicon, pour observer le valgus
dynamique pendant un changement de direction (Beaulieu et al., 2008), aucune, à notre
connaissance, ne s’est encore jamais intéressée à l’intérêt des semelles orthopédiques dans la
diminution ce dernier dans le cadre de la prévention de rupture du LCA. Nous pouvons tout
de même dire que les résultats observés pendant notre étude sont en concordance avec les
résultats retrouvés dans d’autres études (Beaulieu et al., 2008; Xie et al., 2013). En effet, ces
études montrent des valgus qui sont légèrement plus petits que ceux que nous avons observés,
cependant nous n’avons pas inclus dans nos calculs le valgus physiologique des sujets. Ainsi,
la valeur de 0° correspond à l’alignement parfait entre nos deux axes de mesure. Nous
n’avons pas mesuré le valgus physiologique de chaque sujet, néanmoins si nous prenons en
compte le valgus moyen chez une femme (Horton & Hall, 1989), nous retrouvons des valeurs
similaires aux valeurs retrouvées dans les différentes études.
32
De plus, cette étude s’intéresse à un nouveau moyen de prévention de rupture des
ligaments croisés. En effet, pour l’instant cette prévention se fait exclusivement à l’aide des
différents protocoles de prévention et de renforcement musculaire des muscles entourant
l’articulation du genou (Lefevre et al., 2011; Myklebust et al., 2003; Pairot de Fontenay et al.,
2009). Avec les semelles orthopédiques, il serait possible d’envisager une autre méthode de
prévention. Celle-ci serait moins coûteuse au niveau du temps pour les joueuses, ainsi que
moins fatigante. Grâce au Vicon, il serait même possible d’ajuster par exemple l’épaisseur de
la semelle en fonction de l’évolution du valgus. Pour le sujet numéro 4, nous n’observons
aucune évolution du valgus du genou droit entre sans et avec semelles. Cela pourrait donc
amener le podologue à renforcer davantage la semelle pour redresser encore plus le pied afin
de diminuer le valgus du genou.
L’autre avantage du Vicon dans ce genre d’études est que nous pouvons observer la
globalité du mouvement. Certaines études ont démontré les différences qu’il y avait entre les
hommes et les femmes au niveau de la cinématique et les ont décrites de manière très précise
(Mclean et al., 2004). Il est donc possible d’observer avec le Vicon ces différentes variables,
telles que la flexion de la hanche ou bien l’abduction de celle-ci, et voir comment les semelles
orthopédiques impactent sur la cinématique du changement de direction. Nous avons parlé du
problème du sujet 2 et nous avons émis l’hypothèse que les semelles orthopédiques
augmentent le valgus du genou car elles perturbent la gestuelle apprise au centre de formation.
Il aurait donc été intéressant de regarder s’il y a une modification au niveau de la hanche, du
bassin ou autre segment, qui pourrait être un facteur néfaste pour la performance sportive,
voire même amener à une blessure.
Les limites de cette étude sont nombreuses, le plus souvent liées à la précision des
résultats.
Tout d’abord, comme nous l’avons déjà évoqué, la précision de l’appareil est un
facteur à prendre en compte. En moyenne, nous constatons une diminution d’un peu plus de
3°. Etant donné la précision garantie par le constructeur, si les valeurs obtenues étaient
encore plus petites, il serait impossible d’en tirer une conclusion, car les valeurs se
rapprocheraient trop des limites de précision de l’appareil.
De plus, les appareils optoélectroniques fonctionnent sur le principe du tracking des
mires, c’est-à-dire qu’ils suivent leur déplacements tout au long des acquisitions.
Malheureusement, il y a un phénomène qui arrive très fréquemment, par exemple lorsque le
sujet s’approche beaucoup trop des caméras, et qui « fausse » d’une certaine manière les
33
résultats obtenus. Il s’agit des mires qui disparaissent sur l’acquisition pendant une durée plus
ou moins longue. Le logiciel Nexus, qui est le logiciel avec lequel nous faisons fonctionner le
Vicon et avec lequel nous faisons également le traitement des acquisitions, a la solution pour
remédier à ce problème. En effet, il est possible de combler les trous dans les trajectoires des
différentes mires à l’aide des quatre moyens différents. Cependant, il ne s’agit que de calculs
mathématiques qui retrouvent la trajectoire manquante, par exemple en fonction de la position
où la mire a disparu puis de celle où elle est réapparue, ou bien en fonction de la trajectoire
des trois autres mires du même segment. Dans tous les cas, c’est l’opérateur qui doit choisir la
meilleure trajectoire parmi celles qui sont présentées et, parfois, le décalage d’une seule image
peut changer totalement la trajectoire proposée. Bien que ces calculs des trajectoires
manquantes soient très précis, plus le trou est grand et plus il risque d’y avoir un écart entre la
trajectoire calculée et la trajectoire réelle. Nous avons observé des angles qui, pour certains,
étaient très petits. Si sur cet enregistrement nous avons du boucher un trou dans la trajectoire
d’une mire, qui était indispensable à notre mesure, et que nous avons mal choisi la bonne
trajectoire, peut être que cela nous a faussé nos résultats d’un ou plusieurs degrés.
Cela nous amène à la dernière limite rencontrée concernant la précision des résultats,
qui est le placement des mires sur le sujet. Il ne s’agit pas d’une étape extrêmement délicate,
puisque les mires doivent être posées sur des points anatomiques spécifiques, le plus souvent
des reliefs osseux. Cependant, il y a certains points qui peuvent être plus difficiles à trouver,
surtout lorsque le sujet a une masse graisseuse plus importante. C’est le cas notamment des
crêtes iliaques antéro-supérieures qui, chez certaines joueuses, n’étaient pas évidentes à
trouver. Ce problème est d’autant plus grave lorsqu’il s’agit, comme ici, de points dont nous
nous servons directement pour faire des calculs. Ce dernier point en particulier nous permet
de modéliser l’axe de la cuisse pour ainsi pour pouvoir calculer le valgus du genou. Or, nous
n’avons pas la certitude que, pour un même sujet, les mires ont été placées exactement au
même endroit pendant les différentes phases du protocole. Il se pourrait, par exemple, qu’il y
a eu un léger décalage de 1-2 millimètres de la mire au niveau de la crête iliaque ainsi
qu’également un léger décalage au niveau des mires du genou pour la deuxième phase. Cela
apporterait des changements au niveau des valeurs obtenues qui, de ce fait, ne serait pas grâce
aux semelles, mais uniquement à cause d’une erreur de manipulation.
Une autre limite de notre étude est l’absence de modèle biomécanique dans Nexus,
permettant de calculer les angles d’abduction/adduction et de rotation. Pour cette recherche,
au départ, nous voulions utiliser un modèle biomécanique déjà prédéfini dans Nexus, qui est
le modèle PlugInGait Lower Body. Ce dernier est très fréquemment utilisé dans les
34
laboratoires ou les hôpitaux pour faire de la recherche sur la marche et il est scientifiquement
approuvé pour le milieu clinique (Ishida, Yamanaka, Takeda, & Aoki, 2014; Nair, Gibbs,
Arnold, Abboud, & Wang, 2010; Pothrat, Authier, Viehweger, Berton, & Rao, 2015).
Néanmoins, lors de ces différentes recherches, les chercheurs ou les médecins s’intéressaient
dans la majorité des cas, uniquement aux mouvements de flexion/extension des membres
inférieurs. Lors des premières pré-manipulations effectuées avec ce modèle, nous avons
constaté que les résultats n’étaient pas cohérents. En effet, nous avons trouvé pour certains
enregistrements des valgus du genou supérieurs à 40°. L’ingénieur de la société qui est venu
nous installer le Vicon nous a expliqué les limites de ce modèle biomécanique (expliqué dans
la partie Protocole). Nous avons donc dû créer un autre modèle biomécanique qui nous
permettrait d’obtenir un valgus du genou précis. Après plusieurs semaines de réflexion et
d’essais, ainsi que plusieurs entretiens avec les podologues du centre, nous avons choisi de
nous inspirer des recommandations de la Société Internationale de la Biomécanique pour
placer les mires afin d’obtenir les résultats souhaités (Wu et al., 2002).
La création de nouveaux modèles biomécaniques est une étape très complexe par
laquelle il faut passer lorsque nous voulons étudier un mouvement autre que la marche ou la
course. Le placement des mires, qui se collent sur la surface de la peau, doit correspondre au
mouvement précis, non pas de la partie superficielle du membre, mais de la partie profonde de
ce dernier. C’est donc ici que réside toute la complexité de la tâche, car il faut réussir à
trouver un moyen pour décrire ce qu’il se passe à l’intérieur avec les informations que nous
avons sur l’extérieur. De plus, lorsque nous créons de nouveaux modèles biomécaniques, nous
devons également trouver les différents calculs, tels que des calculs permettant de faire un
changement de plan pour pouvoir faire des calculs dans le plan frontal, et pas dans le plan
sagittal. Encore une fois, nous avons trouvé la solution auprès du même ingénieur qui nous a
orientés vers le logiciel ProCalc. Celui-ci est capable de faire n’importe quel calcul, la seule
difficulté étant de bien définir les différents repères dans lesquels nous voulons le faire.
L’exemple parfait qu’engendre ce genre de limite est l’évolution de notre protocole de
recherche. Comme nous l’avons évoqué dans la partie « Matériel et méthodes », au début
nous avons pour projet de nous intéresser également à la rotation du genou pendant le
changement de direction. Nous étions obligés de la laisser de côté, car nous nous sommes
rendus compte que son observation ne serait que très difficile avec la méthode que nous avons
choisie d’utiliser. En effet, il était quasiment impossible de garantir une immobilité totale du
sujet pendant l’analyse du volant rotatoire maximal du genou. Les courbes de rotations étaient
de ce faite que très difficilement interprétables.
35
Néanmoins, selon certaines études, la rotation du genou pourrait avoir également une
incidence dans la rupture des ligaments croisés (Olsen et al., 2004). En effet, plus celle-ci se
rapproche de sa valeur maximale lors d’un changement de direction, plus les contraintes
subies par le ligament croisé sont importantes. Cette rotation peut être interne mais également
externe. C’est bien pour cela que nous voulions nous intéresser à la quantité de rotation du
genou. Nous voulions mesurer le volant rotatoire de chaque genou et voir par la suite si, grâce
aux semelles, il était possible d’éloigner la rotation de sa valeur maximale pendant un
changement de direction.
Comme nous avons pu voir à travers la discussion, les semelles orthopédiques
contribuent à la diminution du valgus du genou pendant les changements de direction.
Cependant, cette étude ne nous dit rien du tout sur leur action dans la prévention de rupture
des ligaments croisés. Pour démontrer leur éventuelle efficacité, il faudrait refaire une
recherche, mais cette fois-ci à long terme, avec deux populations différentes. Une population
aurait des semelles orthopédiques alors que l’autre ne les aurait pas. Nous pourrions ensuite
regarder le pourcentage d’entorses ou de ruptures des ligaments croisés au sein de chaque
population pour voir les réels effets des semelles orthopédiques dans le cadre de la prévention.
Une perspective professionnelle à venir, ayant une avancée dans la recherche, pourrait
être une nouvelle étude. Cette fois-ci, nous pourrions nous intéresser à la rotation du genou
pendant les changements de direction, chose que nous n’avions pas pu faire lors de cette
étude. La rotation est considérée par certains comme étant un facteur aggravant le risque de
rupture du LCA (Olsen et al., 2004), car, associée au valgus trop important, elle entraînerait
un frottement du ligament sur les épicondyles fémoraux. Dans les cas les plus graves, ce
frottement peut même se transformer en entorse, voire en rupture de ce dernier. Il y a des
études qui ont démontré que pour certaines pathologies comme le syndrome de la bandelette
iliotibiale, plus connu sous le nom du syndrome de l’essuie-glace, une réduction de la rotation
trop importante du genou serait la solution à ce problème (Delacroix, Hasdenteufel, Legrand,
Chèze, & Lavigne, 2009b; Ferber, Noehren, Hamill, & Davis, 2010). Cette réduction de la
rotation est apportée par les semelles orthopédiques. Théoriquement, grâce aux semelles
orthopédiques, nous devrions donc pouvoir contrôler la rotation du genou également pendant
un changement de direction. Nous pourrions donc impacter sur un deuxième facteur de
rupture des ligaments croisés et augmenter ainsi l’efficacité de ce type de prévention.
Pour finir, nous avons déjà évoqué le problème du sujet numéro 5. Nous avons voulu
analyser ses résultats alors que celui-ci a passé deux protocoles légèrement distincts. Tandis
36
que pendant la première phase, le sujet a réalisé les différents passages en ne sachant pas à
l’avance quel type de passage il allait effectuer, ce facteur aléatoire a été retiré lors de son
deuxième passage. Il est impossible de dire si les résultats obtenus sont plus fiables avec ou
sans l’incertitude, cependant d’un point de vue tout à fait personnel, nous pouvons dire que
nous aurions dû procéder avec l’incertitude pour tous les autres sujets également. En effet,
pendant les tout premiers passages avec le protocole d’origine, nous avions constaté que les
différents passages ressemblaient beaucoup plus à ce que nous pouvons voir pendant un vrai
match de handball. De plus, les sujets ne peuvent pas se concentrer sur la posture qu’ils ont à
adopter car ils ne savent pas laquelle ils vont devoir choisir. Nous pouvons ainsi observer des
résultats plus représentatifs de ce qu’il se passe en réalité pendant un match. Néanmoins, ceci
n’est qu’un avis purement personnel. Les deux types de changement de direction se font dans
la recherche (Beaulieu et al., 2008; Xie et al., 2013), alors il est difficile de faire le bon choix.
37
6 Conclusion
La prévention des différents types de blessures est, et restera, un enjeu majeur du
monde sportif ainsi que de la majorité des recherches scientifiques. Réduire le nombre de
blessures au sein des sportifs signifierait un gain d’argent non seulement pour les employeurs,
car ils ne seraient plus obligés de payer des sportifs blessés, mais également pour la sécurité
sociale et les sportifs eux-mêmes. De plus, des blessures longues, comme la rupture du
ligament croisé antérieur, sont des blessures très longues et extrêmement handicapantes.
Aujourd’hui, quasiment tous les moyens de prévention sont basés sur du renforcement
musculaire des muscles aux alentours des articulations concernées. C’est une méthode qui
n’apporte pas un résultat immédiat et en plus elle est fatigante pour le sportif. Nous nous
sommes donc intéressés aux différents facteurs de rupture du LCA à la recherche d’une
solution, non seulement moins coûteuse au niveau du prix, de l’énergie et du temps, mais qui
apporterait un effet très rapidement. Les semelles orthopédiques semblent répondre à ce genre
de critères.
Nous avons donc voulu vérifier si les semelles orthopédiques pouvaient faire diminuer
le valgus du genou, qui est le facteur le plus communément admis par la société scientifique
comme étant le principal facteur de rupture du LCA sans contact. Nous avons constaté que les
semelles orthopédiques diminuent de façon significative le valgus dynamique. Cependant, les
différentes limites rencontrées nous font nous interroger sur la fiabilité des résultats
observées.
La prochaine étape de cette étude sera donc de mener une recherche plus poussée pour
voir s’il est possible d’utiliser les semelles orthopédiques comme un moyen de prévention de
rupture des ligaments croisés chez les sportifs.
38
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http://doi.org/10.1016/j.knee.2012.07.003
Rôle des semelles orthopédiques dans la diminution du valgus dynamique
pendant un changement de direction chez les handballeuses
Résumé :
La rupture des ligaments croisés antérieurs est une blessure que tous les sportifs
redoutent. C’est une blessure très handicapante car elle éloigne des terrains le sportif blessé
pour une période de plusieurs mois. Pour diminuer les risques de cette blessure, il existe des
moyens de prévention qui sont des protocoles de renforcement musculaires de l’articulation
du genou et d’apprentissage d’une gestuelle permettant de diminuer les contraintes subies par
le ligament à la réception ou pendant un changement de direction. Cette gestuelle consiste en
un alignement de l’articulation de la hanche, du genou et de la cheville pour réduire le valgus
du genou, qui est l’un des facteurs principaux de la rupture.
Les semelles orthopédiques sont utilisées pour corriger la pronation du pied et réduire
ainsi le valgus du genou en position statique debout, à la marche ou bien encore à la course.
Le but de cette étude est donc de voir s’il est possible d’exploiter ce potentiel de semelles
orthopédiques pour réduire le valgus dynamique du genou également à la réception ou
pendant un changement de direction.
Mots clés : ligaments croisés, valgus dynamique, podologie, semelles orthopédiques,
prévention

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Mémoire STAPS Master 2 Frantisek Hartmann - Orthodynamica

  • 1. UNIVERSITE DE ROUEN UFR STAPS LABORATOIRE CETAPS EA 3832 MEMOIRE de RECHERCHE Pour l’obtention du MASTER 2 STAPS Spécialité : EVALUATION ET OPTIMISATION DE LA PERFORMANCE Co-habilitation entre les universités de Caen et de Rouen Rôle des semelles orthopédiques dans la diminution du valgus dynamique pendant un changement de direction chez les joueuses de handball Présenté par : Frantisek HARTMANN Sous la direction de Dr M. L’Hermette (M.C.F.) Et la co-direction de Pr C. Tourny (P.U.) Année : 2015/2016
  • 2. 2 Université de Rouen – UFR Staps Rôle des semelles ôrthôpediques dans la diminutiôn du valgus dynamique pendant un changement de directiôn chez les jôueuses de handball Mémoire de recherche présenté par : Frantisek HARTMANN En vue de l’obtention du master en Évaluation et Optimisation de la Performance Directeur : Dr M. L’Hermette (M.C.F.) Co-Directeur : Pr C.Tourny (P.U.) Tuteur de stage : Mr E. Held, podologue à la clinique Mathilde Année universitaire 2015/2016
  • 3. 3 Remerciements Ce travail est un aboutissement de plusieurs mois de recherches et de casse-têtes auxquels a contribué un très grand nombre de personnes. Les remercier toutes, une par une, serait une tâche quasiment impossible. Je ne peux donc que de me contenter de remercier celles qui m’ont apporté l’aide la plus précieuse. Tout d’abord, sans doute la première personne à remercier est mon tuteur de stage Mr Eric Held, sans lequel ce mémoire n’aurait jamais pu voir le jour. C’est lui qui m’a permis travailler au sein de son centre Orthodynamica et qui, en plus, m’a apporté l’aide nécessaire quand j’en avais besoin. Dans le même esprit, je tiens à remercier Mr Maxime Lhermette et Mme Claire Tourny qui ont orienté mes travaux dans la bonne direction. J’exprime également toute ma reconnaissance à l’équipe des podologues de la clinique Mathilde, et notamment à Mr Arthur Merlier, que je sollicitais le plus avec mes différentes questions et qui était toujours présent, malgré son emploi du temps extrêmement chargé, pour m’apporter les réponses nécessaires. Toute ma gratitude est aussi adressée à mes collègues stapsiens qui travaillaient avec moi à la clinique Mathilde, et plus particulièrement Mr Damien Dodelin avec lequel j’ai passé pas mal de temps à essayer de résoudre des problèmes que nous avions en commun, malgré la différence qu’il pouvait y avoir entre nos travaux. Je remercie Hugo Duruel et Thomas Delaunay, mes deux amis les plus proches, sur lesquels j’ai pu compter depuis le début jusqu’à la fin dès lors que j’avais un problème à résoudre. Pour finir, j’adresse une mention particulière à mes cinq sujets, que je ne puis remercier directement afin de garantir leur anonymat. Elles ont accepté de venir m’aider et se sont rendues disponible lorsque j’en avais besoin pour que je puisse effectuer ce travail. Alors merci à toutes ces personnes, mais merci également à toutes celles que je n’ai pas mentionné ci-dessus. Votre aide m’a été bien précieuse et c’est bien pour cela que je vous en serai reconnaissant à jamais.
  • 4. 4 Contenu Introduction générale.............................................................. 5 Présentation de la structure..................................................... 7 1 La revue de littérature ........................................................ 9 1.1 Rupture du ligament croisé antérieur (LCA)............................................................... 9 1.1.1 Différences hommes/femmes................................................................................... 9 1.1.2 Mécanismes lésionnels........................................................................................... 13 1.2 La podologie.............................................................................................................. 14 1.2.1 Concepts généraux................................................................................................. 14 1.2.2 Les semelles orthopédiques ................................................................................... 17 2 Objectifs et hypothèses .....................................................18 3 Matériels et méthodes .......................................................20 3.1 Protocole réalisé ........................................................................................................ 20 3.1.1 Les sujets................................................................................................................ 21 3.1.2 Le matériel ............................................................................................................. 22 3.1.3 Variables observées ............................................................................................... 23 3.1.4 Traitement statistique............................................................................................. 23 3.1.5 Le protocole prévu ................................................................................................. 24 4 Résultats............................................................................26 5 Discussion.........................................................................29 6 Conclusion ........................................................................37 Bibliographie .........................................................................38
  • 5. 5 Introduction générale Les blessures, mais surtout la prévention de celles-ci, constituent aujourd’hui un enjeu majeur dans le monde sportif, notamment à haut niveau. En effet, les blessures entraînent une diminution de la performance du sportif, et dans la plupart des cas, même un éloignement de l’activité pour une période plus ou moins longue. L’arrêt de l’activité est mauvais pour le sportif lui-même, car il risque de voir son niveau de jeu régresser, mais également pour son équipe (dans le cas d’un sport collectif), ainsi que pour son employeur. La prévention des blessures est donc un élément important dans le domaine du sport, et cette importance s’accroît avec le niveau de jeu. Plus celui-ci est élevé, plus les exigences des sportifs sont importants, et plus le risque de blessures est élevé (Olsen, Myklebust, Engebretsen, & Bahr, 2004). Pendant mon parcours sportif de handballeur, j’ai toujours eu la chance d’échapper à des blessures graves, qui aurait nécessité une intervention chirurgicale. Cependant, dans mon entourage, un nombre assez conséquent de personnes, que je connaissais, ont été victimes d’une des blessures les plus redoutées dans le handball, qui est la rupture des ligaments croisés. Les voir s’éloigner des terrains pendant neuf mois, rater ainsi des compétitions importantes telles que les championnats de France universitaires, a été assez dur. En effet, c’est difficile de manquer une compétition, pour laquelle nous avons travaillé toute l’année, à cause d’une telle blessure. En ce début d’année scolaire, j’ai assisté à un cours de Blessures et Traumatologie, où nous avons abordé justement la rupture des ligaments croisés chez les handballeurs. L’enseignant nous a présenté une thèse qui avait été réalisée à Brest, où l’objectif était de s’intéresser à la quantité de rotation du genou, pendant un changement de direction, chez les handballeurs et les handballeuses. En travaillant à la Clinique Mathilde, au sein d’une équipe de podologues, je me suis dit que ce serait peut être intéressant de reprendre les idées de la thèse qui nous avait été présentée, en les associant au port de semelle orthopédique. En effet, dans cette étude, les chercheurs avaient analysé le changement de direction grâce au système optoélectronique d’analyse du mouvement en 3D, (Vicon™) et avaient observé la rotation du genou. Avec les quelques connaissances que j’avais dans le domaine de la podologie, je savais qu’il était possible de modeler les semelles de façon à ce qu’elles diminuent la rotation du genou. Elles sont également utilisées dans le cadre de la correction des genoux valgum. De plus, étant donné que de nombreux chercheurs considèrent le valgus du genou comme étant
  • 6. 6 l’un des facteurs principaux de la rupture des ligaments croisés antérieurs, l’idée m’est tout de suite venue d’essayer d’exploiter ce potentiel des semelles orthopédiques afin de réduire le risque de rupture des ligaments croisés chez les joueurs de handball.
  • 7. 7 Présentation de la structure J’ai effectué mon stage à la clinique Mathilde 2. Contrairement à la clinique Mathilde 1, ces nouveaux locaux ne sont que des locaux consacrés aux consultations. Une très grande partie des spécialités médicales y sont représentées, dont notamment un pôle entièrement consacré à l’analyse de la locomotion humaine. Ce pôle est constitué de deux sociétés différentes mais qui sont pourtant très liées. Il y a d’un côté la société CEPAS, représentée par cinq podologues. De l’autre côté, où j’ai effectué mon stage, se trouve la société Orthodynamica. C’est une société dédiée à l’appareil locomoteur. En effet, elle propose des prestations dans le domaine du paramédical, telles que l’analyse du mouvement en 3D, l’orthopédie avec la commercialisation de semelles et d’orthèses post chirurgicales, mais également d’attelles et d’autres petits appareillages. Elle propose également des séances de chiropraxie, de coaching sportif individualisé, de kinésithérapie ou bien encore de cryothérapie. Ce pôle locomoteur de la clinique Mathilde est quelque chose d’innovant en France. En effet, c’est le premier centre à regrouper des spécialistes issus de différents secteurs, qui travaillent ensemble pour le bien-être de leurs patients. Ainsi, l’orientation de ce centre pourrait être divisée en trois axes principaux : - Le premier axe est celui de l’orthopédie, représenté par cinq podologues, un posturologue et une orthésiste-prothésiste. Ils travaillent non seulement sur le traitement des différentes pathologies liées à l’appareil locomoteur, mais également sur l’optimisation des performances sportives. - Le deuxième axe de travail est celui de la remise en forme et du bien-être de l’individu. Les coaches sportifs ainsi que des kinésithérapeutes, une naturopathe et un chiropracteur sont ici pour donner des prestations diverses et variées, principalement orientés vers le renforcement musculaire des patients. - Le dernier axe de travail est celui de l’analyse du mouvement. Ce centre est le premier en France à utiliser un appareil optoélectronique pour perfectionner la conception des semelles orthopédiques. En effet, ils s’en servent pour analyser la marche et/ou la course afin de détecter d’éventuelles pathologies ou déficiences au niveau des groupes musculaires posturaux. Cet appareil est également utilisé par les étudiants de la faculté des sports de Mont Saint Aignan, avec laquelle le centre a passé une convention, pour faire de la recherche.
  • 8. 8 Le centre est équipé de technologies assez récentes dans tous les domaines. Ainsi, il permet de garantir une prise en charge rapide, mais surtout efficace. Figure 1 : une partie des prestations proposées par le centre
  • 9. 9 1 La revue de littérature 1.1 Rupture du ligament croisé antérieur (LCA) La rupture du LCA est une blessure grave qui concerne les athlètes de tous les sports et à tous les niveaux. Cette blessure nécessite, dans la plupart des cas, une opération, suivie de plusieurs mois de l’arrêt d’activité et de rééducation (Lustig, Servien, Parratte, Demey, & Neyret, 2013). Malgré le fait que tous les sportifs puissent être concernés, il y a tout de même des sports où ce genre de blessure est plus fréquent. Il s‘agit des sports où les contraintes exercées sur l’articulation du genou sont très importantes, tels que le football, le handball ou encore le basket. Ce sont des sports de pivot, où le genou est constamment sollicité à cause des nombreux changements de direction, des sauts ou bien encore des tacles (Olsen et al., 2004). De plus, il semblerait que ce soit les femmes qui soient majoritairement atteintes par ce genre de blessures. En effet, la rupture du LCA chez les femmes est de 2 à 6 plus fréquentes que chez l’homme (Lefevre, Klouche, Herman, & Bohu, 2014). En effet, avec le nombre croissant de femmes pratiquant un sport, certains chercheurs ont observé une augmentation significative d’entorses du genou chez les sportifs. Depuis, de nombreuses études ont été menées afin de confirmer ce constat. Toutes les études menées à ce sujet sont arrivées à la même conclusion : les femmes sont plus vulnérables aux entorses du genou et donc également à la rupture du LCA. La littérature s’est intéressée à ce risque plus élevé d’entorse chez la femme et à montrer la provenance de ces différences. Cependant, toutes les recherches ne sont pas d’accord sur l’origine de celles-ci. Il y a des éléments qui reviennent très fréquemment, mais il y en a également d’autres qui ont été observés, mais pas confirmés par les autres. 1.1.1 Différences hommes/femmes 1.1.1.1 Rappels anatomiques Notre membre inférieur est composé de 30 os différents. Il y en a 26 qui composent le pied, le tibia, la fibula, le fémur et la rotule. Ces os forment 36 articulations différentes (Maestro & Ferre, 2014). L’ensemble de ces os et des articulations permet à notre corps de nous déplacer dans toutes les directions, ainsi que d’effectuer tous les mouvements possibles et imaginables que notre jambe peut faire. L’articulation qui nous intéresse le plus est l’articulation du genou, qui est composée du tibia, du fémur et de la patella.
  • 10. 10 Le genou est un complexe articulaire. En effet, on y retrouve deux articulations différentes. Il y a l’articulation fémoro-patellaire et l’articulation fémoro-tibiale. Le genou est une articulation non-congruente, sa stabilité est donc assurée par un système ligamentaire et tendineux très complexe (Dufour, 2012). Le rôle de ce complexe est extrêmement important car c’est l’articulation du genou qui transmet le poids du corps au pied. De ce fait, pendant la marche, la course, ainsi que les différents changements de direction, les forces exercées sur l’articulation du genou sont très importantes. Le complexe ligamentaire et tendineux du genou doit donc être très solide pour faire face à ces contraintes. L’articulation fémoro-patellaire est, comme son nom l’indique, l’articulation entre la patella et le fémur. Cette articulation est située en avant du genou. Dans l’articulation du genou, la patella a un rôle très important. En effet, sa position permet de faciliter les mouvements d’extension du genou, car elle augmente le bras de levier, et diminue ainsi la force nécessaire à la réalisation du mouvement d’extension du genou (Blackburn & Craig, 1980; Dufour, 2012) L’articulation qui assure la stabilité du genou est l’articulation entre le fémur et le tibia, l’articulation fémoro-tibiale. Il y a un pivot central, composé des deux ligaments croisés, antérieur et postérieur, puis un complexe ligamentaire ayant un rôle frénateur de la rotation du genou (Dufour, 2012). Ces deux structures contribuent à la stabilité passive du genou. Il y a une autre forme de stabilité qui est la stabilité active. Il s’agit d’une coordination de contraction musculaire des muscles qui participent à la stabilité du genou, que sont le quadriceps et le muscle ischio-jambiers (Lustig et al., 2013). Au niveau du tibia, les ligaments croisés sont attachés de part et d’autres des tubercules intercondylaires. Le LCA est attaché sur la partie antérieure du tibia, alors que le ligament croisé postérieur (LCP) est attaché sur la partie postérieure. La terminaison de ces deux ligaments se fait dans l’espace intercondylaire du fémur. Ces deux ligaments sont croisés dans les plans sagittal et frontal, ils limitent donc les mouvements antéro-postérieurs du tibia par rapport au fémur et freinent également la rotation médiale du genou (Dufour, 2012). Le LCA est l’un des ligaments le plus important dans la stabilité du genou, et paradoxalement c’est le ligament qui est le plus souvent rompu (Fleming et al., 2001). Il se divise en deux faisceaux distincts (Bressy et al., 2015). Il y a le faisceau antéromédial qui supporte le plus de contraintes lorsque le genou est en flexion entre 60 et 90°. Celui-ci est plutôt impliqué dans la translation du tibia par rapport. Le faisceau postérolatéral, qui est mis en tension le plus entre 0 et 45° de flexion du genou, est quant à lui plus impliqué dans la rotation.
  • 11. 11 Le quadriceps a un rôle très important dans l’extension du genou, puisque c’est ce dernier qui la contrôle. Il a un rôle antagoniste du LCA (Bressy et al., 2015). En plus du pivot central du genou formé par les ligaments croisés, il y a donc d’autres éléments participants à la stabilité du genou. (Blackburn & Craig, 1980; Dufour, 2012, Bressy et al., 2015). Il s’agit de la capsule articulaire, des ligaments collatéraux latéral et médial et de différents tendons. Ces éléments ont avant tout un rôle frénateur de la rotation du genou. Lors d’une rupture du ligament croisé antérieur sans contact, ces structures sont très rarement atteintes. Il n’est donc pas nécessaire de les présenter davantage. 1.1.1.2 Les différences anatomiques Il y a des différences anatomiques entre les hommes et les femmes qui, d’après certaines études, seraient à l’origine de la rupture du LCA plus fréquente chez les femmes. L’une des différences la plus citée dans les articles est la taille de l’échancrure intercondylienne (Harmon & Ireland, 2000; Lefevre et al., 2011, 2014; Pairot de Fontenay et al., 2009; Renstrom et al., 2008). En effet, ces études ont démontré que plus la taille de l’échancrure intercondylienne est petite, plus le risque de rupture du ligament croisé antérieur augmente. Cependant, cette affirmation est à prendre avec précaution, car il semblerait que la taille de l’échancrure n’est pas directement en lien avec le sexe, mais plutôt avec la taille de l’individu (Pairot de Fontenay et al., 2009). Etant donné que les femmes sont généralement plus petites que les hommes, c’est un facteur qu’il faut prendre en compte. La taille de l’échancrure intercondylienne influencerait directement sur la taille du ligament croisé antérieur, puisqu’une échancrure petite ne peut abriter un grand ligament (Renstrom et al., 2008). Une différence au niveau de la laxité des ligaments a également été observée entre les hommes et les femmes (Lefevre et al., 2011, 2014; Pairot de Fontenay et al., 2009; Renstrom et al., 2008). En effet, une hyperlaxité, plus fréquente chez les femmes, aurait aussi un rôle important dans la rupture des ligaments croisés. 1.1.1.3 Facteurs hormonaux Certaines études montrent que la laxité des ligaments chez la femme est directement influencée par les hormones sexuelles (Lefevre et al., 2011; Renstrom et al., 2008). En effet, ces hormones, telles que la progestérone, l’œstrogène ou encore la testostérone, seraient à l’origine de la modification des propriétés mécaniques du ligament. De plus, il a également
  • 12. 12 été démontré que le risque de rupture du LCA n’était pas constant durant le cycle ovulatoire. (Lefevre et al., 2011; Pairot de Fontenay et al., 2009; Renstrom et al., 2008). En effet, les femmes seraient plus vulnérables à ce genre de blessures pendant la phase pré-ovulatoire que pendant la phase post-ovulatoire. 1.1.1.4 Facteurs neuromusculaires Tandis que les facteurs précédents sont des éléments qui augmentent le risque de rupture du ligament, ils ne causent pas à eux seuls la déchirure. Les facteurs neuromusculaires en sont, quant à eux, directement responsables. En effet, une grande majorité de rupture du ligament a lieu lors d’une contraction brusque et intense du quadriceps (Lefevre et al., 2011; Pairot de Fontenay et al., 2009). Encore une fois, les facteurs neuromusculaires ne jouent pas non plus en faveur des femmes. Celles-ci auraient un déséquilibre musculaire entre les quadriceps et les ischiojambiers plus important que les hommes. Ainsi, lors d’une contraction brusque, les quadriceps l’emportent largement par rapport aux ischiojambiers, ce qui dans les cas extrêmes peut causer une rupture du ligament. 1.1.1.5 Facteurs cinématiques Les facteurs cinématiques sont des facteurs qui nous intéressent fortement car c’est justement sur ceux-ci que nous allons essayer de « jouer » pour diminuer le risque de rupture du LCA. La différence entre les hommes et les femmes au niveau de la cinématique proviendrait de la différence anatomique du bassin. En effet, un bassin plus large chez la femme serait à l’origine d’un valgus du genou plus prononcé que chez l’homme. Celui-ci serait d’environ 5° plus important chez la femme (15,8° contre 11,2°)(Horton & Hall, 1989). Par conséquent, le valgus du genou est d’autant plus important, à la réception suite à un saut ou un changement de direction, chez les femmes (Ford, Myer, & Hewett, 2003). De plus, le terme de « valgus dynamique » est très fréquemment utilisé lorsqu’on parle des ligaments croisés. Ce terme désigne une position de la jambe, pendant laquelle on peut observer une flexion et une endorotation de la hanche, mais également une flexion, un valgus et une rotation (interne ou externe) du genou ainsi qu’une éversion du pied (Pairot de Fontenay et al., 2009).
  • 13. 13 1.1.2 Mécanismes lésionnels Dans la littérature sont distingués deux principaux mécanismes lésionnels de la rupture des ligaments croisés. Il existe des ruptures des ligaments directs, où la cause de celle-ci est un choc direct sur le genou. C’est le cas par exemple d’une hyper-extension de ce dernier. Celle-ci n’est naturellement pas possible. Lorsqu’il y a une force exercée sur le genou, qui provoque tout de même son hyper-extension, les ligaments croisés du genou peuvent être sectionnés par l’échancrure intercondylienne (Lustig et al., 2013). Le deuxième type de rupture est la rupture indirect où le ligament rompt lorsque les contraintes exercées sur le ligaments sont beaucoup plus importantes qu’il ne peut subir (Bressy et al., 2015). La rupture du LCA arrive dans 70% des cas sans contact (Pairot de Fontenay et al., 2009; Renstrom et al., 2008). Il y a plusieurs facteurs qui augmentent le risque de rupture, dont les deux principaux sont: un déséquilibre musculaire et un valgus dynamique. Chacun de ces deux facteurs peuvent être seuls à l’origine de la rupture, les deux réunis augmentent donc considérablement le risque d’une blessure. Ainsi, à travers les différentes études faites à ce sujet, nous pouvons décrire à quel moment le risque de rupture est-il le plus élevé. Un déséquilibre musculaire entre le quadriceps et les ischio-jambiers peut avoir de graves conséquences. Un tel déséquilibre, lors d’une décélération ou un arrêt brusque, engendre une translation en avant du tibia par rapport au fémur trop importante qui, dans les cas les plus extrêmes, peut conduire à la rupture du ligament car le quadriceps est antagoniste du LCA (Lustig et al., 2013; Bressy et al., 2015). Ce gendre d’accident arrive lorsque les quadriceps sont beaucoup plus puissants que les ischio-jambiers. Le LCA n’est pas suffisamment solide et rompt sous la pression exercée par les quadriceps. C’est donc le premier facteur de rupture. A celui-ci le deuxième facteur qui est le valgus dynamique peut s’ajouter. Il s’agit d’une position assez particulière du genou pendant laquelle les forces exercées sur le LCA augmentent de façon très importante (Ford et al., 2003; Lefevre et al., 2011, 2014; Pairot de Fontenay et al., 2009). Pendant cette position, le genou est légèrement fléchi et nous observons également une rotation tibiale, une adduction et une endorotation de la hanche ainsi qu’un valgus important du genou. Ce dernier peut être encore plus grand lors qu’il y a une pronation du pied importante (Mclean et al., 2004). L’ensemble de ces mouvements ont fait donc naître la notion du valgus dynamique et c’est bien cet ensemble qui fait augmenter la pression mise sur le LCA pendant l’atterrissage ou pendant un changement de direction (Munro, Herrington, & Comfort, 2012). De plus, les contraintes subies par le ligament sont les plus importantes lorsque le poids du corps vient d’être transmis d’une jambe à l’autre, donc
  • 14. 14 pendant que la jambe est sur le talon (Fleming et al., 2001; Shimokochi & Shultz, 2008). Dans la plupart des cas, lors d’une rupture du LCA, il y a également une rotation trop importante du genou. Celle-ci peut être latérale comme médiale (Lustig et al., 2013). Dans les deux cas, celle-ci augmente davantage les pressions subies par le ligament. En effet, lors d’une rotation tibiale médiale ou bien lors d’une rotation fémorale latérale, le LCA s’enroule autour du LCP. Celle-ci étant plus solide, cela conduit à la rupture du LCA (Lustig et al., 2013). Au contraire, lorsqu’il y a une rotation tibiale externe ou bien une rotation fémorale interne, associée à un valgus trop important, le LCA peut se retrouver coincé entre l’épicondyle fémoral externe et le plateau tibial. Cela peut avoir comme conséquence une section totale du ligament (Olsen et al., 2004). 1.2 La podologie 1.2.1 Concepts généraux 1.2.1.1 Définition de la podologie La podologie est une branche de la médecine qui s’intéresse uniquement aux membres inférieurs du corps humain. Dans ses débuts, le principal champ d’action de celle-ci était exclusivement les pieds, leurs pathologies et leurs traitements (Skipper Jr & Hughes, 1983). Cependant, avec l’évolution de nos connaissances sur le corps, mais aussi dans le domaine de la biomécanique, ce champ d’action s’est étendu peu à peu sur l’ensemble des membres inférieurs. En effet, les médecins et les chercheurs se sont rendu compte que la marche humaine et la posture ne dépendaient pas seulement des mécanismes du pied, mais que celle- ci résultait également des genoux et du bassin. 1.2.1.2 Domaine d’intervention Le domaine d’intervention de la podologie est un domaine qui est très vaste. Néanmoins, les deux principales catégories de patients sont les enfants et les personnes âgées. Les enfants sont souvent concernés par les visites d’un podologue, car ils évoluent dans une période de croissance. Il arrive parfois qu’ils aient des troubles de la marche ou de la posture qui commencent à apparaître, dont les causes peuvent être nombreuses. Ces troubles peuvent être par exemple dus à une pratique de sport latéralisée trop importante. Dans ce cas- là, l’organisme de l’enfant s’adapte pour faire face à ces contraintes subies seulement d’un
  • 15. 15 côté. Le travail d’un podologue est donc d’assurer la bonne croissance des enfants (Evans, 1998). Chez les personnes âgées, le problème est dans le sens inverse. En effet, dans ce cas-là, le podologue doit faire face à la dégénérescence osseuse, plus connue sous le nom de l’arthrose. Cette pathologie peut être très douloureuse car elle affaiblit les articulations et dans les pires des cas elle peut rendre le mouvement totalement impossible (Libotte, 2007). Malgré cela, les patients d’un podologue ne se limitent pas seulement à ces deux groupes. En général, un podologue s’occupe de toutes les pathologies qui influencent de manière directe ou indirecte la marche. Il existe certaines pathologies, comme par exemple l’hallux-valgus, qui non traitée, peut entraîner des problèmes lors de la marche. De la même façon, un podologue peut corriger la façon de se tenir debout de ses patients. En effet, il y a certaines postures, comme l’hyper-extension des genoux (recurvatum), qui, lorsqu’elles ne sont pas corrigées, peuvent causer des douleurs dorsales (Lewis & Sahrmann, 2014) 1.2.1.3 Les différents examens cliniques Pour analyser, puis traiter une éventuelle pathologie d’un patient, le podologue doit suivre un certain nombre d’étapes (Whittle, 1996). Tout d’abord, il doit dresser une anamnèse complète liée aux troubles de marche ou de posture du patient. Cette étape consiste en une série de questions afin de connaître les problèmes du patient, leurs origines, leur durée, etc. La deuxième étape de cet examen clinique consiste en une série d’observations physiologiques. Le podologue sera tout d’abord amené à observer les membres inférieurs du patient pour identifier d’éventuelles pathologies, par exemple les pieds plats ou les pieds creux. Suite à cela, il va regarder la marche du patient pour voir les répercussions de ces problèmes sur la marche. Ces deux analyses font parties d’une approche qualitative de la marche (Dedieu & Barthès, 2011). En effet, cette approche est le plus souvent utilisée car la plus facile et la moins exigeante en termes de coût et de temps. Néanmoins, c’est une approche très subjective, car elle se base seulement sur l’observation du patient et il n’y a donc aucune valeur qui puisse confirmer ou réfuter une théorie. L’histoire du patient et l’observation physiologique de ce dernier sont la base d’un examen clinique en podologie (Berry & Black, 1992). Cependant, lorsque la complexité de la pathologie l’exige, ou tout simplement lorsque les deux premières étapes ne sont pas concluantes, un podologue peut se servir d’autres outils pour effectuer des analyses beaucoup plus complètes. Le diagnostic se divise en trois groupes d’analyse : l’analyse cinématique, l’analyse cinétique et l’analyse électromyographique (Whittle, 1996).
  • 16. 16 L’analyse cinématique est basée sur l’observation de la marche elle-même. Celle-ci est enregistrée par une ou plusieurs caméras. L’enregistrement peut s’effectuer de deux manières : - L’analyse la plus simple ne requiert qu’une caméra normale qui filme le mouvement. Cette analyse est peu précise, car il n’y aucun calibrage préalable du sujet ni de l’espace. Aucun calcul de longueur n’est donc possible. Cette méthode sert surtout à calculer des angles articulaires, comme par exemple l’angle de la cheville dans le plan frontal (Whittle, 1996). - Il existe également un autre type de caméras, qui sont des caméras optoélectroniques. Ces caméras fonctionnent dans le domaine de la lumière infrarouge. Elles enregistrent la position dans le temps et dans l’espace des mires réfléchissantes. Ces mires sont placées sur des repères anatomiques bien définis en fonction de ce que le podologue souhaite analyser. Le champ de possibilités d’analyses est donc très large pour cette méthode, allant d’un simple calcul de longueur d’un membre jusqu’aux calculs de vitesses et d’accélérations de ce dernier. (Azulay, Assaiante, Vaugoyeau, Serratrice & Amblard, 2005). L’analyse cinétique s’intéresse aux pressions exercées par les membres inférieurs du sujet pendant la marche. Ces mesures s’effectuent notamment grâce aux plateformes de force, qui sont intégrées dans le sol pour qu’elle ne perturbe pas la marche du patient (Whittle, 1996). Grâce à l’analyse cinétique nous pouvons donc voir les pressions exercées par les jambes, mais également les forces exercées par les différents muscles autour d’une articulation ou bien encore la répartition des pressions au niveau du pied (Libotte, 2007). Le dernier moyen d’analyse est l’électromyographie. Cette méthode enregistre l’activité musculaire des muscles. Elle donne des informations sur la durée de l’activité du muscle, ainsi que sur la quantité de la contraction, c’est-à-dire si elle est faible, modérée ou forte. Néanmoins, elle ne peut pas renseigner sur le type de celle-ci, il n’est donc pas possible de déterminer s’il s’agit d’une contraction concentrique, excentrique ou isométrique, ni la valeur de la force produite (Whittle, 1996). Ces tests, lorsqu’ils sont effectués séparément, ont une utilité assez limitée. Il est donc nécessaire de les réaliser simultanément, comme par exemple associer une plateforme de force à un système optoélectronique, ou tout du moins relier ensemble les résultats obtenus des différents tests.
  • 17. 17 1.2.2 Les semelles orthopédiques Les semelles orthopédiques sont utilisées pour le traitement des troubles musculo- squelettiques (Chevalier & Chockalingam, 2012). C’est le principal moyen de traitement employé par les podologues pour soigner ces pathologies. Elles sont utilisées non seulement pour soulager des douleurs, mais également pour les prévenir ou bien encore pour améliorer les performances sportives (Landorf & Keenan, 1998). Elles ont également un rôle de confort et d’assurance, grâce auquel les patients se sentent plus à l’aise. Ainsi, une grand partie de ces derniers gardent les semelles orthopédiques dans leurs chaussures, même si les douleurs ont disparu (Donatelli, Hurlbert, Conaway, & St. Pierre, 1988). La revue de littérature est limitée sur la composition et le confectionnement des semelles orthopédiques. Il est possible de se baser sur des cours enseignés à l’école en vue de l’obtention du diplôme de Podologie – Pédicurie. Ainsi, les semelles le plus communément utilisées dans les différents cabinets de podologie (Orthodynamica) sont des semelles thermoformées. Celles-ci sont le plus souvent faites en éthylène vinyle acétate qui est un composé chimique très dense et donc très résistant. Les semelles sont réalisées sur mesure. En effet, une fois les semelles préchauffées, elles sont placées sur des coussins gonflables sur lesquels les patients imprègnent l’empreinte de leurs pieds. Ensuite, les patients doivent se tenir immobiles sur les semelles pendant une certaine période afin que la semelle adopte la forme de leurs pieds et que le matériau durcisse. Pour finir, les semelles sont poncées par le podologue avec des variables comme l’épaisseur ou la talonnette par exemple ; en fonction du cas clinique. Lors de la marche, le pied est la seule partie de notre corps à être au contact direct avec le sol. Le pied supporte l’intégralité du poids du corps, aussi dès lors que le pied est en mauvaise position pour une raison quelconque, des douleurs peuvent survenir au niveau des genoux, du bassin ou du dos (Chevalier & Chockalingam, 2012; Donatelli et al., 1988; van der Zwaard et al., 2013). Avec les semelles, les podologues vont influencer les différentes articulations du pied pour éviter tous les mouvements excessifs de chacune d’entre elles qui engendrerait une mauvaise position de celui-ci. Les semelles peuvent être également utilisées pour apporter une certaine stabilité. Cela peut être le cas par exemple pour les personnes âgées. En effet, les semelles orthopédiques ont tendance à faire diminuer la zone de déplacement du centre de pression de la personne (McPoil, Adrian, & Pidcoe, 1989). La personne est donc plus stable à la marche.
  • 18. 18 2 Objectifs et hypothèses Comme nous avons pu le voir à travers les différentes parties de la revue de littérature, la rupture des LCA est une blessure extrêmement handicapante qui touche de plus en plus les sportifs, indépendamment du niveau de pratique. Certaines ruptures se font suite à un choc direct sur le genou, et dans ce cas la blessure est inévitable. Cependant, dans les sports à pivot, tels que le handball notamment, jusqu’à 70% des ruptures se fait sans contact préalable. Cette rupture est due à de nombreux facteurs différents, il y en a tout de même un qui apparaît dans la plupart des cas : le valgus dynamique. En effet, de nombreuses recherches ont révélé que le valgus du genou était l’une des principales causes de rupture des ligaments croisés. De plus, des études récentes ont démontré qu’une rotation importante du genou pendant le pic du valgus lors de changement de direction augmenterait les risques de la rupture des ligaments. En podologie, le valgus est un problème bien connu. En effet, les podologues sont confrontés à ce problème tous les jours, que ce soit avec des enfants, des sportifs, des personnes âgées ou autres types de patient. Pour y remédier, ils fabriquent des semelles orthopédiques qui ont pour but de redresser le pied de la personne afin de corriger cette mauvaise posture. Cependant, celles-ci sont utilisées pour corriger le valgus exclusivement en position statique, à la marche ou bien à la course. Pour l’instant, elles n’ont jamais été utilisées pour diminuer le valgus du genou pendant les changements de direction. En effet, les podologues modèlent les semelles uniquement en fonction de ce qu’ils observent à vue d’œil et grâce aux analyses issues des plateformes de pressions. De ce fait, fabriquer une semelle pour corriger le valgus pendant un changement de direction uniquement à l’aide de ces deux méthodes est très difficile, voire même impossible. A la Clinique Mathilde de Rouen, le pôle locomoteur est entièrement dédié l’analyse de la locomotion humaine. Il propose différentes prestations en rapport avec cette thématique, dont notamment l’analyse du mouvement à l’aide d’un appareil optoélectronique : le système Vicon™. Cet outil permet d’enregistrer n’importe quel mouvement humain. Il est ensuite possible de calculer un très grand nombre de variables biomécaniques diverses et variées. Le but de cette expérience est d’observer l’influence des semelles orthopédiques sur la cinématique d’un changement de direction pour voir si celles-ci peuvent aider à prévenir la rupture du LCA. L’objectif principal est donc d’exploiter le potentiel de cet appareil pour quantifier le valgus du genou pendant un changement de direction et voir ainsi s’il est possible d’utiliser les semelles orthopédiques pour le diminuer. L’objectif secondaire est de voir l’apport de
  • 19. 19 l’analyse cinématique par le Vicon pour la création des semelles orthopédiques pour les sujets sportifs. Nous savons que celles-ci peuvent être modelées uniquement grâce à l’œil expert du podologue, alors il serait intéressant de voir quelles informations supplémentaires peuvent être extraites de l’analyse quantitative du mouvement pour améliorer la conception de ces semelles. Notre première hypothèse est que les semelles orthopédiques diminuent le valgus du genou lors d’un arrêt sur place en double-appui. La deuxième hypothèse est que les semelles orthopédiques diminuent le valgus du genou pendant un changement de direction.
  • 20. 20 3 Matériels et méthodes 3.1 Protocole réalisé La première étape est une prise de mesures sans semelle. Le sujet était en tenue de sport, c’est-à-dire en short et t-shirt, avec ses chaussures de handball. Il est demandé au sportif de courir à une allure confortable pendant dix minutes sur un tapis de course pour s’échauffer. Une fois échauffé, nous lui avons placé des mires à des endroits définis (figure 2 et 3): - Crêtes iliaques antéro-supérieures gauche et droite - Fossettes sacrées gauche et droite - Sur la cuisse gauche et droite, sur l’alignement entre l’épicondyle fémoral latéral et le grand trochanter - Epicondyles latéraux gauche et droit - Epicondyles médiaux gauche et droit - Sur le tibia gauche et droit, sur l’alignement entre l’épicondyle fémoral latéral et la malléole latéral - Malléoles latérales gauche et droite - Malléoles médiales gauche et droite - Tallon gauche et droit - Tête du deuxième métatarse gauche et droite Figures 2 & 3 : Placement des mires de face et dos du sujet
  • 21. 21 Ce placement des mires s’effectue selon un modèle prédéfini dans le logiciel du Vicon, qui est le modèle PlugInGait Lower Body. Nous n’avons pas les calculs biomécaniques associés à ce modèle. En effet, ceux-ci sont programmés pour calculer tout d’abord les angles dans le plan sagittal, puis dans le plan frontal et, dans le plan transverse. Ainsi, pour le genou par exemple, plus l’angle de l’extension s’éloigne de l’extension totale, moins les valeurs d’abduction/adduction et de rotation sont précises. Malgré cela, ce modèle était utilisé car le placement des mires permet de calculer les angles souhaités. De plus, il nous permet d’avoir une représentation du squelette du sujet sur l’écran, il est donc plus facile d’observer le valgus du genou. L’étape suivante est l’analyse du changement de direction. Le sujet effectue dix passages face à un défenseur fictif. Pour les cinq premiers passages, le sujet a pour consignes de faire un changement de direction classique du côté de son bras tireur. Pour les cinq autres, il doit s’arrêter en double appui juste devant le défenseur. Une fois ces acquisitions faites, le sujet est reparti avec des semelles orthopédiques ajustées à son pied. Il devait ensuite porter ces dernières pendant une période d’au moins deux semaines à chaque entraînement, ainsi qu’à chaque match, pour que ses pieds s’y habituent. Après cette période d’adaptation, le sujet est revenu. Pour la deuxième étape, la procédure était semblable en y incluant les semelles. 3.1.1 Les sujets Il s’agit de 5 femmes pratiquant chacune le handball au club Rouen 76 Université Handball. Elles évoluent dans l’équipe première au niveau Régionale Excellence et accèderont au niveau de la Nationale 3 à partir de la saison prochaine. Elles s’entraînent trois fois par semaines et jouent un match le week-end. Elles ont été choisies en fonction des disponibilités de chacune d’entre elles, et de l’approbation de Mr Held. Celui-ci les a toutes observées en train de courir, puis a effectué un examen podologique pour l’inclusion. Ainsi, Mr Held a confirmé qu’il serait pertinent de donner les semelles à ces 5 personnes car elles couraient toutes avec une pronation du pied. Comme nous avons vu précédemment, la pronation du pied entraîne un valgus du genou. Il est donc intéressant de voir comment les semelles orthopédiques corrigent la pronation du pied et influencent ainsi sur le valgus du genou pendant un changement de direction. Le tableau 1 présente les caractéristiques des sujets.
  • 22. 22 Tableau 1 : Caractéristiques des sujets Age Taille (cm) Poids (kg) Latéralité Poste Sujet 1 23 170 65 Droitière Arrière droite Sujet 2 20 155 57 Gauchère Ailière droite Sujet 3 26 160 53 Droitière Ailière gauche Sujet 4 23 169 63 Gauchère Arrière droite Sujet 5 28 170 68 Droitière Demi-centre Moyenne 24 ± 3,1 164,8 ± 3,9 61,2 ± 6,1 3.1.2 Le matériel L’analyse du changement de direction s’effectue à l’aide d’un appareil optoélectronique d’analyse du mouvement en 3D, le Vicon (figure 1). Celui-ci est installé à la clinique Mathilde dans la salle d’analyse du mouvement du pôle locomoteur. Les dimensions suffisamment grandes (près de 20 mètres de longueur et 5 mètres de largeur) garantissent des conditions optimales pour effectuer un changement de direction sans aucune limite. Figure 4 : Salle d’analyse du mouvement de la clinique Mathilde
  • 23. 23 La salle est équipée de 12 caméras infrarouges (Bonitas) qui traquent les mires réfléchissantes et de 2 caméras DV qui enregistrent l’image réelle. Les caméras Bonitas sont disposées de façon idéale pour pouvoir voir l’image dans la quasi-totalité de la pièce. L’enregistrement des acquisitions a été fait avec le logiciel Nexus, qui permet de faire fonctionner les caméras. Les acquisitions étaient ensuite exploitées avec un autre logiciel, ProCalc. En effet, ce logiciel nous permet de définir une multitude de paramètres différents, que ce soit des plans, des vecteurs, des points, ou autre, avec lesquels il est ensuite possible de faire également un très grand nombre de calculs biomécaniques. 3.1.3 Variables observées Nous allons observer le valgus du genou. Pour cela, nous allons regarder l’angle dans le plan frontal qu’il y a entre deux axes différents : - Le premier axe est celui de la cuisse, allant de la mire au niveau de la crête iliaque antéro-supérieure jusqu’au centre du genou. Ce dernier est représenté par un point imaginaire (centre articulaire) placé au centre des deux épicondyles fémoraux. - Le deuxième axe est celui du tibia, allant du centre du genou jusqu’au centre de la cheville. Ce dernier est représenté de la même manière que le genou, c’est-à-dire également au centre de l’axe entre les deux malléoles. Nous nous intéresserons plus particulièrement au pic de valgus de la jambe qui amène le changement de direction. 3.1.4 Traitement statistique Nous allons utiliser le pic du valgus pendant le changement de direction pour chaque acquisition. Ainsi, nous allons avoir six types de valeurs : - Le pic du valgus du genou gauche pendant le blocage sans semelles. - Le pic du valgus du genou droit pendant le blocage sans semelles. - Le pic du valgus de la jambe du premier appuie pendant le changement de direction sans semelles. - Les trois mêmes types mais avec semelles. Pour savoir si les semelles orthopédiques engendrent des différences significatives, nous allons utiliser une ANOVA à mesures répétées après avoir vérifié l’homogénéité (Shapiro- Wilks) des variances et la normalité de la distribution (Levene). Les effets testés sont : effet
  • 24. 24 semelle et effet sujet. Le seuil de significativité est fixé à p<0.05. Le traitement statistique est effectué à l’aide du logiciel SPSS Statistics. Nous avons également réalisé une comparaison de moyenne sans et avec semelles en n’utilisant pas de test statistique pour voir l’évolution du valgus en fonction de la présence ou non des semelles. Ce regard clinique permet d’ajuster un diagnostic sur le joueur. 3.1.5 Le protocole prévu Au début, nous voulions nous intéresser à deux variables différentes. Il y avait le valgus du genou pendant le changement de direction, que l’on a gardé, mais il y avait également la rotation du genou. Cette variable devait être calculée en mesurant l’angle entre deux axes dans le plan transverse : - Le premier axe étant celui passant entre la malléole interne et la malléole externe. - Le deuxième étant celui passant entre l’épicondyle fémoral interne et l’épicondyle fémoral externe. La rotation du genou est également un facteur à prendre en compte dans la prévention de rupture des ligaments croisés, car comme nous avons pu le voir dans la revue de littérature, c’est un élément qui augmente les risques de rupture. Ainsi, nous voulions calculer le volant rotatoire maximal du sujet. Pour cela, celui-ci devait se tenir en position de chevalier servant, donc jambe fléchie à 90°, et devait effectuer une rotation interne/externe maximale du genou en allant les chercher les deux extrémités avec le talon, les orteils posés au sol. Le sujet devait garder le bassin immobile pour qu’on puisse observer uniquement la rotation du tibia par rapport au fémur. Nous allions ensuite faire les acquisitions et voir quel pourcentage du volant rotatoire maximal le sujet utilise pendant le changement de direction et faire une comparaison sans et avec semelles pour voir s’il y a une évolution de celui-ci. Pour conclure, nous avons donc choisi de mettre de côté cette variable et de ne nous intéresser uniquement au valgus du genou, qui est tout de même le facteur fondamental de la rupture des ligaments croisés. Le deuxième changement effectué au sein du protocole expérimental concernait le déroulement des acquisitions du changement de direction. Au début, nous voulions introduire une certaine incertitude pour le sujet afin que celui-ci soit dans les conditions les plus proches d’un vrai match de handball. Pour cela, le sujet se lançait face à un défenseur. Celui-ci devait
  • 25. 25 soit avancer le pied gauche, soit avancer le pied droit, ou rester immobile. Le sujet devait s’adapter en fonction de ce que le défenseur lui proposait et partir ainsi soit à gauche, soit à droite, soit s’arrêter devant le défenseur. Il avait 15 passages à effecteur, 5 par type de passage. Cependant, par la lecture des articles scientifiques sur les changements de direction, nous avons décidé d’enlever ce facteur d’incertitude. En effet, dans la majorité d’entre eux, les changements de direction étaient imposés dès le départ, le sujet savait donc exactement à l’avance ce qu’il avait à faire.
  • 26. 26 4 Résultats Le tableau 2 présente l’évolution du valgus dynamique en fonction de la présence des semelles orthopédiques. Nous pouvons donc constater que, dans la plupart des cas, nous observons une diminution de celui-ci. Il n’y a que pour le changement de direction pour deux sujets différents que nous observons une augmentation. Tableau 2 : Evolution du valgus avec l’utilisation des semelles orthopédiques Avec mon directeur du mémoire, nous avons choisi d’utiliser la méthode expérimentale. Cependant, la méthode clinique aurait également pu être appliquée. Ainsi, pour le premier sujet, il y a eu une diminution du valgus du genou gauche pendant le changement de direction de 0,7°. Le valgus diminue également pour ce même genou à la réception et ce de 5,6°. Concernant le genou droit à la réception, il reste inchangé. De plus, à propos du blocage, les valeurs maximales atteintes sont plus petites avec les semelles orthopédiques. En effet, pour le genou gauche, la plus grande valeur du valgus sans semelles a été de 23° alors qu’avec les semelles elle n’a été que de 18°. De même pour le genou droit, sans les semelles elle était de 16° et avec les semelles elle était à 13,2°. Il est également important de noter qu’avec les semelles, l’écart-type a également tendance à baisser. En effet, pour le genou gauche, une diminution de 0,8° a été observée. Pour le genou
  • 27. 27 droit cette diminution a été de 1,3°. Au contraire, il y a eu l’inverse pour le genou gauche pendant un changement de direction. En effet, il y a eu une augmentation de l’écart-type de 1,85 ainsi qu’une augmentation du valgus maximal de 2,2° et ce malgré une diminution moyenne du valgus de 0,7° Pour le deuxième sujet, une diminution du valgus des deux genoux suite à un blocage a été observée. Pour le genou gauche, cette diminution a été de 2,4° avec les semelles. La valeur maximale atteinte est également plus petite, car elle passe de 15,9° à 14,1°. Cependant, l’écart-type augmente légèrement de 0,25. Concernant le genou droit, il y a eu également une diminution du valgus qui, cette fois-ci, est de 1,9°. Pour ce genou, aucune diminution de la valeur maximale n’a été observée. Au contraire, elle passe de 13,7° à 14,6°. L’écart-type, quant à lui, augmente également de 1,5. Lors du changement de direction il y a eu une augmentation du valgus. En effet, cette augmentation était en moyenne de 2,5°. La valeur maximale a, quant à elle, augmenté de 2,3°. Il y a eu également une augmentation de l’écart- type de 0,73. Pour le troisième sujet, une baisse du valgus pendant un changement de direction a été constatée. Cette baisse était en moyenne de 3,7°, tandis que la valeur maximale atteinte baisse de 3,1° et passe de 23,9° à 20,8°. Toutefois, il y a eu une augmentation de l’écart-type de 3,23. Suite à un blocage, le valgus du genou gauche baisse en moyenne de 3,5°, de même que sa valeur maximale atteinte qui diminue de 4,5° pour passer de 19,9 à 15,4. L’écart-type, quant à lui, diminue légèrement de 0,16. Finalement, pour le genou droit il y a eu une diminution moyenne du valgus de 3,1°, une augmentation de 2,9° de sa valeur maximale et une augmentation de 3,44 de l’écart-type. Le quatrième sujet présente des diminutions à tous les niveaux. En effet, pour le blocage, le valgus du genou gauche diminue en moyenne de 3°, sa valeur maximale atteinte de 5,4° et son écart-type de 2,22. Le valgus du genou droit diminue en moyenne de 7,1°, sa valeur maximale atteinte de 13,2 et son écart-type de 3,5. Pour finir, pendant un changement de direction, une diminution moyenne du valgus de 3,4°, de sa valeur maximale atteinte de 4,7° et de son écart-type de 1,86 ont été observées. Finalement, le genou gauche du cinquième sujet présente une diminution en moyenne de 22,7°. La valeur maximale atteinte baisse quant à elle de 36° alors que l’écart-type augmente de 1,14. Pour le genou droit, le valgus diminue en moyenne de 3,7°, sa valeur maximale atteinte de 6° et l’écart-type de 1,4. Pour finir, pendant un changement de direction, il y a une augmentation du valgus en moyenne de 2,6°. Sa valeur maximale atteinte reste inchangée et son écart-type diminue de 2,42.
  • 28. 28 L’ANOVA a montré des différences significatives apportées par les semelles (tableau 3) Tableau 3 : Effet de la semelle sur les différentes variables et en fonction des sujets Ainsi, les semelles orthopédiques diminuent de façon significative le valgus des deux genoux suite à un blocage, cependant elles n’apportent pas de différences significatives pour le valgus du genou pendant un changement de direction. De plus, pour le valgus du genou gauche lors du blocage, il y a le facteur sujet qui joue un rôle très important.
  • 29. 29 5 Discussion Rappelons tout d’abord l’objectif de cette étude. Nous voulions voir l’impact des semelles orthopédiques sur le valgus dynamique du genou au moment d’un changement de direction. De plus, nous nous intéressions également à ce que l’outil Vicon pourrait apporter comme bénéfices à l’analyse empirique pour l’ajustement de ces semelles. Notre première hypothèse supposait une diminution du valgus du genou lors d’une réception suite à un saut. Cette hypothèse est donc affirmée. En effet, il y a eu des différences significatives dans la diminution du valgus grâce aux semelles orthopédiques. La deuxième hypothèse supposait également une diminution du valgus pendant un changement de direction. Celle-ci est réfutée car il n’y a pas eu de différences significatives observées. De plus, pour trois des cinq sujets l’angle du valgus s’est vu diminué alors que pour les deux restants il a augmenté. En regardant les résultats, nous nous sommes aperçus que certains étaient plus ou moins surprenants, notamment pour les sujets deux et cinq. Nous nous sommes donc intéressés plus particulièrement à ces deux sujets pour essayer d’expliquer les effets des semelles. Pour le sujet numéro 2, il s’est avéré que cette joueuse a fait sa formation de handball au pôle espoir du Havre. Suite aux nombreuses recherches faites sur la rupture des ligaments croisés chez les femmes, les entraîneurs des pôles enseignent à leurs joueuses comment bien se réceptionner après un saut afin de minimiser les risques de rupture du LCA. Ils leur enseignent également comment se positionner pour garder toujours un alignement entre la malléole, le genou et le bassin pour éviter justement le valgus dynamique (Pairot de Fontenay et al., 2009). De plus, les conditions du blocage pendant l’acquisition des différents passages n’étaient pas les conditions d’un vrai match ou d’un vrai entraînement. En effet, le sujet avait pour seule consigne de prendre son élan et de s’arrêter brutalement en double appui. Malheureusement, le sujet s’adaptait à cette situation car, au moment de l’arrêt, elle écartait les jambes et se penchait vers l’arrière pour amortir la réception. Ces deux facteurs pourraient donc être l’explication de ces résultats quelques peu étranges. Le sujet savait déjà au départ comment il fallait se tenir pour diminuer les risques de rupture du LCA. Le fait de porter des semelles dans le même objectif a donc très bien pu perturber sa gestuelle et augmenter ainsi le valgus du genou pendant le changement de direction. Cette idée est confortée par le fait que, sans les semelles, le sujet présente le valgus moyen le plus petit parmi tous les sujets (à part le
  • 30. 30 sujet numéro 5, qui est un cas assez particulier), alors qu’avec les semelles nous observons une augmentation de celui-ci. Pour le sujet numéro 5, les différences viennent très certainement de la différence de protocole entre les deux phases. En effet, nous avons fait la première phase encore avec l’ancien protocole, qui a été expliqué précédemment. Cela veut dire que le sujet a effectué trois types de passages différents et ne savait pas quel type il allait devoir effectuer jusqu’au dernier moment. Le protocole a par la suite changé, cependant cette joueuse préparait un concours et ne pouvait donc pas se permettre de revenir une deuxième fois pour refaire le nouveau protocole. Nous avons donc décidé de garder ces acquisitions et de supprimer celles qui ne nous intéressaient pas. Malheureusement, pour sa deuxième phase, nous avons adopté le nouveau protocole, pensant que nous allions obtenir des choses similaires. Il s’est avéré que les différences, notamment au niveau de l’incertitude du type de passage, influencent énormément sur les résultats. En effet, nous observons une très nette diminution du valgus moyen pendant le blocage. Elle est de 4° à droite et de 22,7° à gauche. Le sujet a subi une grave entorse du LCA au mois de septembre, il pourrait donc avoir tendance à plus protéger son genou gauche. Et c’est justement ici que nous observons des différences significatives. Lorsque les passages se faisaient sans semelles, mais avec de l’incertitude, le valgus moyen de ce genou était le plus élevé parmi tous les sujets, avec un pic à 28,4° (également le plus élevé). Au contraire, lorsque la joueuse savait ce qu’elle allait faire, son valgus moyen est passé à -1,9°, donc à 1,9° en varus. Concernant le changement de direction, nous observons une augmentation du valgus, malgré l’absence de l’incertitude évoquée précédemment. Même si le sujet savait exactement ce qu’il allait faire, il ne le faisait pas tout à fait de la même façon que lors de la première phase. En effet, pendant celle-ci, la joueuse courrait face au défenseur qui, en avançant un des deux pieds, l’avait orienté vers un des deux côtés. La joueuse essayait de rester le plus près du défenseur, ce qui engendrait des changements de direction à environ 45°. Or, pendant la deuxième phase, étant donné que le changement de direction ne se faisait plus que du côté bras tireur des joueuses, nous leur avions demandé de bien marquer le changement de direction, dont l’angle s’approchait cette fois-ci plus des 90°. Ce manque d’incertitude pendant la deuxième phase du protocole pourrait très clairement expliquer les différences observées entre les deux phases, toutefois nous ne pouvons pas l’affirmer pour de bon. Nous avons vu que les semelles orthopédiques apportent des différences significatives. Cependant, avant de discuter de ces différences, nous devons mener une réflexion assez particulière. La question que nous devons nous poser est de savoir s’il est vraiment important que les tests statistiques nous montrent qu’il y a des différences significatives pour pouvoir
  • 31. 31 dire qu’il y a une amélioration. En effet, certaines études, notamment sur le syndrome de la bandelette iliotibiale chez les cyclistes (Delacroix, Hasdenteufel, Legrand, Chèze, & Lavigne, 2009a), ont démontré qu’une toute petite diminution de 1-2° de rotation interne du genou pouvait faire disparaître les douleurs au genou. Nous pouvons tout de même constater un rôle des semelles orthopédiques à faire diminuer le valgus du genou, que ce soit pendant les changements de direction ou bien suite à un blocage. En effet, sur l’ensemble des sujets, nous observons une diminution en moyenne de 7,44° et 3,16° pour le genou gauche, respectivement le genou droit, lors d’un blocage, ainsi qu’une diminution moyenne de 0,53° du valgus du genou lors d’un changement de direction. Lors d’un blocage, les semelles orthopédiques font diminuer de façon significative le valgus du genou. Par contre, pendant un changement de direction, la différence n’est pas significative. Cependant, ce constat est à prendre avec précaution car dans le tableau récapitulatif des sujets nous pouvons voir que les sujets 2 et 5, qui sont des sujets un peu particuliers, présentent une augmentation du valgus, ce qui a pu fausser les résultats. De plus, pour toutes les variables, nous retrouvons la valeur minimale atteinte plus petite avec les semelles. La valeur maximale, quant à elle, diminue dans la majorité de cas, malgré quelques légères augmentations occasionnelles. Pour ce qui est de l’écart-type, celui-ci diminue également dans la plupart des cas. Nous pouvons donc en déduire que les semelles orthopédiques, non seulement contribuent à la diminution du valgus du genou, mais ont également tendance à le stabiliser. L’originalité de cette étude réside en son côté innovateur. Bien que d’autres recherches aient déjà utilisé les appareils optoélectroniques, tels que le Vicon, pour observer le valgus dynamique pendant un changement de direction (Beaulieu et al., 2008), aucune, à notre connaissance, ne s’est encore jamais intéressée à l’intérêt des semelles orthopédiques dans la diminution ce dernier dans le cadre de la prévention de rupture du LCA. Nous pouvons tout de même dire que les résultats observés pendant notre étude sont en concordance avec les résultats retrouvés dans d’autres études (Beaulieu et al., 2008; Xie et al., 2013). En effet, ces études montrent des valgus qui sont légèrement plus petits que ceux que nous avons observés, cependant nous n’avons pas inclus dans nos calculs le valgus physiologique des sujets. Ainsi, la valeur de 0° correspond à l’alignement parfait entre nos deux axes de mesure. Nous n’avons pas mesuré le valgus physiologique de chaque sujet, néanmoins si nous prenons en compte le valgus moyen chez une femme (Horton & Hall, 1989), nous retrouvons des valeurs similaires aux valeurs retrouvées dans les différentes études.
  • 32. 32 De plus, cette étude s’intéresse à un nouveau moyen de prévention de rupture des ligaments croisés. En effet, pour l’instant cette prévention se fait exclusivement à l’aide des différents protocoles de prévention et de renforcement musculaire des muscles entourant l’articulation du genou (Lefevre et al., 2011; Myklebust et al., 2003; Pairot de Fontenay et al., 2009). Avec les semelles orthopédiques, il serait possible d’envisager une autre méthode de prévention. Celle-ci serait moins coûteuse au niveau du temps pour les joueuses, ainsi que moins fatigante. Grâce au Vicon, il serait même possible d’ajuster par exemple l’épaisseur de la semelle en fonction de l’évolution du valgus. Pour le sujet numéro 4, nous n’observons aucune évolution du valgus du genou droit entre sans et avec semelles. Cela pourrait donc amener le podologue à renforcer davantage la semelle pour redresser encore plus le pied afin de diminuer le valgus du genou. L’autre avantage du Vicon dans ce genre d’études est que nous pouvons observer la globalité du mouvement. Certaines études ont démontré les différences qu’il y avait entre les hommes et les femmes au niveau de la cinématique et les ont décrites de manière très précise (Mclean et al., 2004). Il est donc possible d’observer avec le Vicon ces différentes variables, telles que la flexion de la hanche ou bien l’abduction de celle-ci, et voir comment les semelles orthopédiques impactent sur la cinématique du changement de direction. Nous avons parlé du problème du sujet 2 et nous avons émis l’hypothèse que les semelles orthopédiques augmentent le valgus du genou car elles perturbent la gestuelle apprise au centre de formation. Il aurait donc été intéressant de regarder s’il y a une modification au niveau de la hanche, du bassin ou autre segment, qui pourrait être un facteur néfaste pour la performance sportive, voire même amener à une blessure. Les limites de cette étude sont nombreuses, le plus souvent liées à la précision des résultats. Tout d’abord, comme nous l’avons déjà évoqué, la précision de l’appareil est un facteur à prendre en compte. En moyenne, nous constatons une diminution d’un peu plus de 3°. Etant donné la précision garantie par le constructeur, si les valeurs obtenues étaient encore plus petites, il serait impossible d’en tirer une conclusion, car les valeurs se rapprocheraient trop des limites de précision de l’appareil. De plus, les appareils optoélectroniques fonctionnent sur le principe du tracking des mires, c’est-à-dire qu’ils suivent leur déplacements tout au long des acquisitions. Malheureusement, il y a un phénomène qui arrive très fréquemment, par exemple lorsque le sujet s’approche beaucoup trop des caméras, et qui « fausse » d’une certaine manière les
  • 33. 33 résultats obtenus. Il s’agit des mires qui disparaissent sur l’acquisition pendant une durée plus ou moins longue. Le logiciel Nexus, qui est le logiciel avec lequel nous faisons fonctionner le Vicon et avec lequel nous faisons également le traitement des acquisitions, a la solution pour remédier à ce problème. En effet, il est possible de combler les trous dans les trajectoires des différentes mires à l’aide des quatre moyens différents. Cependant, il ne s’agit que de calculs mathématiques qui retrouvent la trajectoire manquante, par exemple en fonction de la position où la mire a disparu puis de celle où elle est réapparue, ou bien en fonction de la trajectoire des trois autres mires du même segment. Dans tous les cas, c’est l’opérateur qui doit choisir la meilleure trajectoire parmi celles qui sont présentées et, parfois, le décalage d’une seule image peut changer totalement la trajectoire proposée. Bien que ces calculs des trajectoires manquantes soient très précis, plus le trou est grand et plus il risque d’y avoir un écart entre la trajectoire calculée et la trajectoire réelle. Nous avons observé des angles qui, pour certains, étaient très petits. Si sur cet enregistrement nous avons du boucher un trou dans la trajectoire d’une mire, qui était indispensable à notre mesure, et que nous avons mal choisi la bonne trajectoire, peut être que cela nous a faussé nos résultats d’un ou plusieurs degrés. Cela nous amène à la dernière limite rencontrée concernant la précision des résultats, qui est le placement des mires sur le sujet. Il ne s’agit pas d’une étape extrêmement délicate, puisque les mires doivent être posées sur des points anatomiques spécifiques, le plus souvent des reliefs osseux. Cependant, il y a certains points qui peuvent être plus difficiles à trouver, surtout lorsque le sujet a une masse graisseuse plus importante. C’est le cas notamment des crêtes iliaques antéro-supérieures qui, chez certaines joueuses, n’étaient pas évidentes à trouver. Ce problème est d’autant plus grave lorsqu’il s’agit, comme ici, de points dont nous nous servons directement pour faire des calculs. Ce dernier point en particulier nous permet de modéliser l’axe de la cuisse pour ainsi pour pouvoir calculer le valgus du genou. Or, nous n’avons pas la certitude que, pour un même sujet, les mires ont été placées exactement au même endroit pendant les différentes phases du protocole. Il se pourrait, par exemple, qu’il y a eu un léger décalage de 1-2 millimètres de la mire au niveau de la crête iliaque ainsi qu’également un léger décalage au niveau des mires du genou pour la deuxième phase. Cela apporterait des changements au niveau des valeurs obtenues qui, de ce fait, ne serait pas grâce aux semelles, mais uniquement à cause d’une erreur de manipulation. Une autre limite de notre étude est l’absence de modèle biomécanique dans Nexus, permettant de calculer les angles d’abduction/adduction et de rotation. Pour cette recherche, au départ, nous voulions utiliser un modèle biomécanique déjà prédéfini dans Nexus, qui est le modèle PlugInGait Lower Body. Ce dernier est très fréquemment utilisé dans les
  • 34. 34 laboratoires ou les hôpitaux pour faire de la recherche sur la marche et il est scientifiquement approuvé pour le milieu clinique (Ishida, Yamanaka, Takeda, & Aoki, 2014; Nair, Gibbs, Arnold, Abboud, & Wang, 2010; Pothrat, Authier, Viehweger, Berton, & Rao, 2015). Néanmoins, lors de ces différentes recherches, les chercheurs ou les médecins s’intéressaient dans la majorité des cas, uniquement aux mouvements de flexion/extension des membres inférieurs. Lors des premières pré-manipulations effectuées avec ce modèle, nous avons constaté que les résultats n’étaient pas cohérents. En effet, nous avons trouvé pour certains enregistrements des valgus du genou supérieurs à 40°. L’ingénieur de la société qui est venu nous installer le Vicon nous a expliqué les limites de ce modèle biomécanique (expliqué dans la partie Protocole). Nous avons donc dû créer un autre modèle biomécanique qui nous permettrait d’obtenir un valgus du genou précis. Après plusieurs semaines de réflexion et d’essais, ainsi que plusieurs entretiens avec les podologues du centre, nous avons choisi de nous inspirer des recommandations de la Société Internationale de la Biomécanique pour placer les mires afin d’obtenir les résultats souhaités (Wu et al., 2002). La création de nouveaux modèles biomécaniques est une étape très complexe par laquelle il faut passer lorsque nous voulons étudier un mouvement autre que la marche ou la course. Le placement des mires, qui se collent sur la surface de la peau, doit correspondre au mouvement précis, non pas de la partie superficielle du membre, mais de la partie profonde de ce dernier. C’est donc ici que réside toute la complexité de la tâche, car il faut réussir à trouver un moyen pour décrire ce qu’il se passe à l’intérieur avec les informations que nous avons sur l’extérieur. De plus, lorsque nous créons de nouveaux modèles biomécaniques, nous devons également trouver les différents calculs, tels que des calculs permettant de faire un changement de plan pour pouvoir faire des calculs dans le plan frontal, et pas dans le plan sagittal. Encore une fois, nous avons trouvé la solution auprès du même ingénieur qui nous a orientés vers le logiciel ProCalc. Celui-ci est capable de faire n’importe quel calcul, la seule difficulté étant de bien définir les différents repères dans lesquels nous voulons le faire. L’exemple parfait qu’engendre ce genre de limite est l’évolution de notre protocole de recherche. Comme nous l’avons évoqué dans la partie « Matériel et méthodes », au début nous avons pour projet de nous intéresser également à la rotation du genou pendant le changement de direction. Nous étions obligés de la laisser de côté, car nous nous sommes rendus compte que son observation ne serait que très difficile avec la méthode que nous avons choisie d’utiliser. En effet, il était quasiment impossible de garantir une immobilité totale du sujet pendant l’analyse du volant rotatoire maximal du genou. Les courbes de rotations étaient de ce faite que très difficilement interprétables.
  • 35. 35 Néanmoins, selon certaines études, la rotation du genou pourrait avoir également une incidence dans la rupture des ligaments croisés (Olsen et al., 2004). En effet, plus celle-ci se rapproche de sa valeur maximale lors d’un changement de direction, plus les contraintes subies par le ligament croisé sont importantes. Cette rotation peut être interne mais également externe. C’est bien pour cela que nous voulions nous intéresser à la quantité de rotation du genou. Nous voulions mesurer le volant rotatoire de chaque genou et voir par la suite si, grâce aux semelles, il était possible d’éloigner la rotation de sa valeur maximale pendant un changement de direction. Comme nous avons pu voir à travers la discussion, les semelles orthopédiques contribuent à la diminution du valgus du genou pendant les changements de direction. Cependant, cette étude ne nous dit rien du tout sur leur action dans la prévention de rupture des ligaments croisés. Pour démontrer leur éventuelle efficacité, il faudrait refaire une recherche, mais cette fois-ci à long terme, avec deux populations différentes. Une population aurait des semelles orthopédiques alors que l’autre ne les aurait pas. Nous pourrions ensuite regarder le pourcentage d’entorses ou de ruptures des ligaments croisés au sein de chaque population pour voir les réels effets des semelles orthopédiques dans le cadre de la prévention. Une perspective professionnelle à venir, ayant une avancée dans la recherche, pourrait être une nouvelle étude. Cette fois-ci, nous pourrions nous intéresser à la rotation du genou pendant les changements de direction, chose que nous n’avions pas pu faire lors de cette étude. La rotation est considérée par certains comme étant un facteur aggravant le risque de rupture du LCA (Olsen et al., 2004), car, associée au valgus trop important, elle entraînerait un frottement du ligament sur les épicondyles fémoraux. Dans les cas les plus graves, ce frottement peut même se transformer en entorse, voire en rupture de ce dernier. Il y a des études qui ont démontré que pour certaines pathologies comme le syndrome de la bandelette iliotibiale, plus connu sous le nom du syndrome de l’essuie-glace, une réduction de la rotation trop importante du genou serait la solution à ce problème (Delacroix, Hasdenteufel, Legrand, Chèze, & Lavigne, 2009b; Ferber, Noehren, Hamill, & Davis, 2010). Cette réduction de la rotation est apportée par les semelles orthopédiques. Théoriquement, grâce aux semelles orthopédiques, nous devrions donc pouvoir contrôler la rotation du genou également pendant un changement de direction. Nous pourrions donc impacter sur un deuxième facteur de rupture des ligaments croisés et augmenter ainsi l’efficacité de ce type de prévention. Pour finir, nous avons déjà évoqué le problème du sujet numéro 5. Nous avons voulu analyser ses résultats alors que celui-ci a passé deux protocoles légèrement distincts. Tandis
  • 36. 36 que pendant la première phase, le sujet a réalisé les différents passages en ne sachant pas à l’avance quel type de passage il allait effectuer, ce facteur aléatoire a été retiré lors de son deuxième passage. Il est impossible de dire si les résultats obtenus sont plus fiables avec ou sans l’incertitude, cependant d’un point de vue tout à fait personnel, nous pouvons dire que nous aurions dû procéder avec l’incertitude pour tous les autres sujets également. En effet, pendant les tout premiers passages avec le protocole d’origine, nous avions constaté que les différents passages ressemblaient beaucoup plus à ce que nous pouvons voir pendant un vrai match de handball. De plus, les sujets ne peuvent pas se concentrer sur la posture qu’ils ont à adopter car ils ne savent pas laquelle ils vont devoir choisir. Nous pouvons ainsi observer des résultats plus représentatifs de ce qu’il se passe en réalité pendant un match. Néanmoins, ceci n’est qu’un avis purement personnel. Les deux types de changement de direction se font dans la recherche (Beaulieu et al., 2008; Xie et al., 2013), alors il est difficile de faire le bon choix.
  • 37. 37 6 Conclusion La prévention des différents types de blessures est, et restera, un enjeu majeur du monde sportif ainsi que de la majorité des recherches scientifiques. Réduire le nombre de blessures au sein des sportifs signifierait un gain d’argent non seulement pour les employeurs, car ils ne seraient plus obligés de payer des sportifs blessés, mais également pour la sécurité sociale et les sportifs eux-mêmes. De plus, des blessures longues, comme la rupture du ligament croisé antérieur, sont des blessures très longues et extrêmement handicapantes. Aujourd’hui, quasiment tous les moyens de prévention sont basés sur du renforcement musculaire des muscles aux alentours des articulations concernées. C’est une méthode qui n’apporte pas un résultat immédiat et en plus elle est fatigante pour le sportif. Nous nous sommes donc intéressés aux différents facteurs de rupture du LCA à la recherche d’une solution, non seulement moins coûteuse au niveau du prix, de l’énergie et du temps, mais qui apporterait un effet très rapidement. Les semelles orthopédiques semblent répondre à ce genre de critères. Nous avons donc voulu vérifier si les semelles orthopédiques pouvaient faire diminuer le valgus du genou, qui est le facteur le plus communément admis par la société scientifique comme étant le principal facteur de rupture du LCA sans contact. Nous avons constaté que les semelles orthopédiques diminuent de façon significative le valgus dynamique. Cependant, les différentes limites rencontrées nous font nous interroger sur la fiabilité des résultats observées. La prochaine étape de cette étude sera donc de mener une recherche plus poussée pour voir s’il est possible d’utiliser les semelles orthopédiques comme un moyen de prévention de rupture des ligaments croisés chez les sportifs.
  • 38. 38 Bibliographie Beaulieu, M. L., Lamontagne, M., & Xu, L. (2008). Gender Differences in Time-Frequency EMG Analysis of Unanticipated Cutting Maneuvers: Medicine & Science in Sports & Exercise, 40(10), 1795‑ 1804. http://doi.org/10.1249/MSS.0b013e31817b8e9e Berry, B. L., & Black, J. A. (1992). What is chiropody/podiatry? The Foot, 2(2), 59‑ 60. http://doi.org/10.1016/0958-2592(92)90018-K Blackburn, T. A., & Craig, E. (1980). Knee Anatomy A Brief Review. Physical therapy, 60(12), 1556–1560. Chevalier, T. L., & Chockalingam, N. (2012). Effects of foot orthoses: How important is the practitioner? Gait & Posture, 35(3), 383‑ 388. http://doi.org/10.1016/j.gaitpost.2011.10.356 Delacroix, S., Hasdenteufel, D., Legrand, N., Chèze, L., & Lavigne, A. (2009a). Effets d’une orthèse plantaire biomécanique chez un cycliste souffrant d’un syndrome de la bandelette iliotibiale. Science & Sports, 24(6), 281‑ 287. http://doi.org/10.1016/j.scispo.2009.03.001 Delacroix, S., Hasdenteufel, D., Legrand, N., Chèze, L., & Lavigne, A. (2009b). Effets d’une orthèse plantaire biomécanique chez un cycliste souffrant d’un syndrome de la bandelette iliotibiale. Science & Sports, 24(6), 281‑ 287. http://doi.org/10.1016/j.scispo.2009.03.001 Donatelli, R., Hurlbert, C., Conaway, D., & St. Pierre, R. (1988). Biomechanical foot orthotics: a retrospective study. Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 10(6), 205–212. Evans, M. J. (1998). Podiatry and paediatrics. Current Paediatrics, 8(4), 237‑ 241. http://doi.org/10.1016/S0957-5839(98)80075-4
  • 39. 39 Ferber, R., Noehren, B., Hamill, J., & Davis, I. (2010). Competitive female runners with a history of iliotibial band syndrome demonstrate atypical hip and knee kinematics. journal of orthopaedic & sports physical therapy, 40(2), 52–58. Fleming, B. C., Renstrom, P. A., Beynnon, B. D., Engstrom, B., Peura, G. D., Badger, G. J., & Johnson, R. J. (2001). The effect of weightbearing and external loading on anterior cruciate ligament strain. Journal of Biomechanics, 34(2), 163‑170. http://doi.org/10.1016/S0021-9290(00)00154-8 Ford, K. R., Myer, G. D., & Hewett, T. E. (2003). Valgus Knee Motion during Landing in High School Female and Male Basketball Players: Medicine & Science in Sports & Exercise, 35(10), 1745‑1750. http://doi.org/10.1249/01.MSS.0000089346.85744.D9 Gender differences in muscular protection of the knee in torsion in size-matched athletes - ProQuest. (s. d.). Consulté 21 novembre 2015, à l’adresse http://search.proquest.com/openview/e486d2771a7378de17ad5dc08f7425dc/1?pq- origsite=gscholar Harmon, K. G., & Ireland, M. L. (2000). GENDER DIFFERENCES IN NONCONTACT ANTERIOR CRUCIATE LIGAMENT INJURIES. Clinics in Sports Medicine, 19(2), 287‑302. http://doi.org/10.1016/S0278-5919(05)70204-0 Horton, M. G., & Hall, T. L. (1989). Quadriceps femoris muscle angle: normal values and relationships with gender and selected skeletal measures. Physical therapy, 69(11), 897–901. Instabilité du genou. (s. d.). Consulté à l’adresse http://www.em- consulte.com/showarticlefile/1004279/14-66293_plus.pdf Ishida, T., Yamanaka, M., Takeda, N., & Aoki, Y. (2014). Knee rotation associated with dynamic knee valgus and toe direction. The Knee, 21(2), 563‑566. http://doi.org/10.1016/j.knee.2012.12.002
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  • 43. 43 reporting of human joint motion—part I: ankle, hip, and spine. Journal of biomechanics, 35(4), 543–548. Xie, D., Urabe, Y., Ochiai, J., Kobayashi, E., & Maeda, N. (2013). Sidestep cutting maneuvers in female basketball players: Stop phase poses greater risk for anterior cruciate ligament injury. The Knee, 20(2), 85‑89. http://doi.org/10.1016/j.knee.2012.07.003
  • 44. Rôle des semelles orthopédiques dans la diminution du valgus dynamique pendant un changement de direction chez les handballeuses Résumé : La rupture des ligaments croisés antérieurs est une blessure que tous les sportifs redoutent. C’est une blessure très handicapante car elle éloigne des terrains le sportif blessé pour une période de plusieurs mois. Pour diminuer les risques de cette blessure, il existe des moyens de prévention qui sont des protocoles de renforcement musculaires de l’articulation du genou et d’apprentissage d’une gestuelle permettant de diminuer les contraintes subies par le ligament à la réception ou pendant un changement de direction. Cette gestuelle consiste en un alignement de l’articulation de la hanche, du genou et de la cheville pour réduire le valgus du genou, qui est l’un des facteurs principaux de la rupture. Les semelles orthopédiques sont utilisées pour corriger la pronation du pied et réduire ainsi le valgus du genou en position statique debout, à la marche ou bien encore à la course. Le but de cette étude est donc de voir s’il est possible d’exploiter ce potentiel de semelles orthopédiques pour réduire le valgus dynamique du genou également à la réception ou pendant un changement de direction. Mots clés : ligaments croisés, valgus dynamique, podologie, semelles orthopédiques, prévention