SlideShare ist ein Scribd-Unternehmen logo
1 von 31
Downloaden Sie, um offline zu lesen
1
Sur quelques aspects de la lutte contre le révisionnisme
Pour l'unité des communistes, pour la défense de l'internationalisme
prolétarien
Ludo Martens
Rapport de discussion présenté au Séminaire International organisé par le PCI (ML)
India Janashaktii, 9 - 12 mars 1995.
L'effondrement complet du système socialiste en Union soviétique, miné et perverti
depuis des décennies, et le triomphe de la contre-révolution bourgeoise dans ce
pays, obligent tous les communistes à faire un bilan du chemin parcouru par le
mouvement communiste international au cours du demi-siècle passé.
Depuis l'attaque surprise de Khrouchtchev contre Staline, au XXe Congrès du PCUS
en 1956, le mouvement communiste international a été miné politiquement par le
révisionnisme; il a connu ensuite une série de scissions qui l'ont divisé et affaibli au
plus haut point. Faire un bilan matérialiste de ces cinquante dernières années est
essentiel pour éradiquer les racines du révisionnisme et pour rétablir l'unité du
mouvement communiste international sur base des principes marxistes-léninistes et
de l'internationalisme prolétarien.
Dans ce rapport, le Parti du Travail aborde deux aspects particuliers de la lutte contre
le révisionnisme: le combat pour l'unité des communistes et le combat pour la
défense de l'internationalisme prolétarien, contre le nationalisme bourgeois.
Introduction: l'époque de l'impérialisme et de la révolution prolétarienne
Pour situer la discussion, nous résumons d'abord quelques-unes de nos positions
fondamentales.
Le monde vit toujours à l'époque de l'impérialisme et de la révolution prolétarienne.
Le "Nouvel ordre Mondial" est un retour à l'Ordre existant au début du vingtième
siècle, lorsque seules les puissances impérialistes dictaient leur volonté au monde
entier. Suite à l'effondrement de ce qui restait du socialisme en URSS et en Europe
de l'Est, toutes les contradictions de l'impérialisme et du capitalisme se sont
brusquement accentuées.
Le vingt et unième siècle posera à nouveau, mais avec une portée et une violence
beaucoup plus grandes, les deux questions clés du siècle actuel: la question de la
révolution socialiste dans le monde capitaliste et la question de la révolution
nationale et démocratique en tant que première phase de la révolution socialiste
dans les pays dominés par l'impérialisme.
La grande bourgeoisie occidentale a acclamé la restauration contre-révolutionnaire
en Union soviétique comme une "révolution authentique" qui assurera "les droits de
l'homme, la liberté et la démocratie". Or, à peine cinq années se sont écoulées et
2
aujourd'hui on peut se rendre compte que les peuples de l'ex-URSS subissent les
affres de l'oppression et de l'exploitation, du capitalisme sauvage avec son cortège
de misère et de chômage, de la guerre civile et du fascisme.
L'Allemagne a manifesté ses ambitions de puissance dominante en Europe en
précipitant la conquête de la République démocratique allemande, puis en
provoquant l'éclatement de la Yougoslavie. Les guerres civiles en ex-Yougoslavie
sont entretenues par la rivalité entre l'Allemagne, les Etats-Unis, la France,
l'Angleterre et la Russie pour la domination des Balkans et du Moyen-Orient.
Depuis la disparition de l'Union soviétique, la rivalité entre les grands impérialistes,
les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne, est devenue un facteur dominant de la
situation internationale. Cette rivalité économique et stratégique peut, par
l'approfondissement de la crise générale du système impérialiste, conduire à une
nouvelle guerre mondiale entre puissances impérialistes.
Peu après avoir été restauré en Union soviétique, l'impérialisme a déclenché une
guerre d'agression contre le peuple irakien qui a causé entre 150.000 et 250.000
morts; le boycott économique qui a été maintenu depuis la guerre a déjà entraîné la
mort de plus de 700.000 personnes.
Staline contre le révisionnisme titiste
Staline a dû construire le socialisme dans une lutte idéologique soutenue et opiniâtre
contre tous les courants bourgeois qui ont émergés au sein du parti.
Trois courants bourgeois principaux ont mis en danger le socialisme soviétique.
Le trotskisme qui, sous un verbiage de "gauche" a développé une ligne
antisoviétique et anticommuniste, correspondant parfaitement aux besoins de
l'impérialisme allemand et américain.
Le boukharinisme qui fut une réédition de la ligne social-démocrate dans les
conditions du socialisme et qui prêchait l'extension de la lutte des classes,
l'intégration des éléments capitalistes dans le socialisme et la conciliation envers les
courants mencheviks.
Le nationalisme bourgeois, qui dressait les masses de certaines nationalités, sous
l'impulsion de la bourgeoisie nationale, contre le socialisme en agitant le mot d'ordre
d'indépendance.
Ces trois affrontements idéologiques ont eu une grande portée historique pour la
consolidation de la dictature du prolétariat.
Et ces affrontement ont gagné une nouvelle actualité dès la fin de la seconde guerre
mondiale.
En écrasant les troupes fascistes, l'Union soviétique s'est rattaché certains territoires
auparavant contestés à la Pologne et à la Roumanie, ainsi que les pays baltes, ces
régions traditionnellement tiraillées entre l'Allemagne et la Russie. L'Union soviétique
3
a intégré aussi certains territoires appartenant auparavant à la Finlande et au Japon,
les Iles Kourilles, notamment.
Ces mesures correspondaient aux besoins de la sécurité et de la défense de l'Union
soviétique, seul pays socialiste au monde en 1945. Staline comprenait parfaitement
que la défaite du fascisme allemand ne signifiait nullement que les impérialistes
mettraient fin à leurs efforts pour détruire l'Union soviétique.
L'intégration de ces territoires dans l'Union soviétique correspondait également aux
intérêts des ouvriers et des paysans qui pouvaient ainsi s'engager dans la voie du
socialisme.
Dès la fin de la guerre, les éléments fascistes et d'extrême droite de ces territoires
ont développé des campagnes nationalistes et réactionnaires pour monter les
masses contre le socialisme. Ils se sont engagés dans la voie qu'ont suivi, au cours
des années vingt et trente, les réactionnaires géorgiens, ukrainiens et autres. Ils ont
utilisé le nationalisme bourgeois comme point de ralliement de toutes les tendances
antisocialistes.
En 1948, Staline a critiqué, puis dénoncé la politique suivie par Tito. Le titisme est en
fait un condensé des trois courants bourgeois, défaits en Union soviétique au cours
des années vingt, trente et quarante. A l'époque, la bourgeoisie internationale a
dénoncé le "contrôle" que Staline voulait exercer sur la Yougoslavie, et elle a
soutenu la "politique d'indépendance" de Tito. Or, cette lutte n'opposait nullement le
"contrôle" à l'indépendance, mais bien la ligne marxiste-léniniste à la ligne
bourgeoise. La lutte contre Tito n'était pas un détail: elle était un résumé de toutes
les luttes menées par Staline contre les ennemis du bolchevisme.
Dès 1948, le courant nationaliste et social-démocrate s'est imposé à la tête du Parti
communiste yougoslave.
En déclenchant en 1948 la lutte contre le révisionnisme de Tito, Staline a fait preuve
de clairvoyance et de fermeté sur les principes. Quarante-cinq ans plus tard, l'histoire
a entièrement confirmé ses prévisions.
Au moment de l'invasion allemande, en 1941, le Parti Yougoslave clandestin
comptait 12.000 membres; 8.000 d'entre eux furent tués au cours de la guerre. Mais
il s'est gonflé de près de 140.000 membres pendant la résistance et de 360.000
autres avant la mi-1948. Des dizaines de milliers de koulaks, de bourgeois et
d'éléments petits-bourgeois étaient entrés au Parti. (James Klugmann, From Trotsky
to Tito , Lawrence and Wishart, London, 1951, p. 13) Tito s'appuyait de plus en plus
sur ces derniers dans sa lutte contre les communistes authentiques. Le parti n'avait
pas de vie interne normale, il n'y avait pas de discussion politique en son sein, et par
conséquent pas de critiques ni d'autocritiques marxistes-léninistes; les dirigeants
n'étaient pas élus mais cooptés. (p. 22)
En juin 1948, le Bureau d'Information des partis communistes, regroupant huit partis,
publia une résolution critiquant le Parti yougoslave. Elle soulignait que Tito ne prêtait
aucune attention à l'accentuation des différences de classes à la campagne ni à la
croissance des éléments capitalistes dans le pays. (p. 9) La résolution affirmait que,
4
partant d'une position nationaliste bourgeoise, le Parti yougoslave avait brisé le front
uni socialiste contre l'impérialisme. Le texte disait: "Une telle ligne nationaliste ne
peut que conduire à la dégénérescence de la Yougoslavie en une république
bourgeoisie ordinaire" . (p. 11)
Ayant enregistré cette critique, Tito déclencha une épuration massive. Tous les
éléments marxistes-léninistes furent éliminés du Parti. Deux membres du Comité
central, Zhoujovic et Hebrang, avaient déjà été arrêtés en avril 1948. Le général Arso
Jovanovic, chef de l'Etat-Major de l'Armée des partisans, fut arrêté et assassiné, de
même que le général Slavko Rodic. (p. 43) The Times parlait de nombreuses
arrestations de communistes soutenant la résolution du Kominform et estimait le
nombre de personnes emprisonnées entre 100.000 et 200.000. (p. 143)
Dans son rapport au Huitième Congrès du Parti, tenu en 1948, Kardelj eut recours à
force citations de Staline pour affirmer que la Yougoslavie "refoulait les éléments
koulaks" et ne prendrait jamais "des positions antisoviétiques" . (Rapport: Le PCY
dans la lutte pour la Yougoslavie nouvelle... Beograd, 1948, p. 94, 25)
Mais quelques mois plus tard, les titistes reprenaient publiquement la vieille théorie
social-démocrate du passage de la bourgeoisie au socialisme sans lutte de classe!
Bebler, vice-ministre des Affaires étrangères, déclara en avril 1949:
"Nous n'avons pas de koulaks comme il y en avait en URSS. Nos paysans riches ont
pris part en masse dans la guerre populaire de libération.(...) Serait-ce une erreur si
nous réussissions à faire passer les koulaks au socialisme sans une lutte des
classes?" (29 avril 1949) (Klugmann, p. 129) Et en 1951, l'équipe de Tito déclarait
que les "kolkhozes (soviétiques) sont le reflet du capitalisme d'État qui, mélangé aux
nombreux restes du féodalisme, est le système social de l'URSS" . Développant les
conceptions de Boukharine, les titistes remplacent la planification par le marché
libre: "Personne, en dehors de la coopérative, ne fixe les normes ni les catégories de
ce que l'on doit produire" . Ils organisent "le passage à un système laissant plus de
liberté au fonctionnement des lois économiques objectives. Le secteur socialiste de
notre économie est à même de triompher des tendances capitalistes par des moyens
purement économiques" . (Directives du CC, dans: Questions actuelles du
socialisme, n 10, jan-fév. 1952, Agence Yougoslave d'Information, p. 160, 161, 145)
En 1953, Tito réintroduira la liberté d'acheter et de vendre la terre et d'engager des
ouvriers agricoles.
En 1951, Tito compare les communistes yougoslaves fidèles au marxisme-léninisme
à la cinquième colonne hitlérienne, justifiant après coup l'arrestation de plus de
200.000 communistes, selon le témoignage du colonel Vladimir Dapcevic. Tito écrit:
"Les attaques des agresseurs fascistes ont prouvé que l'on attache beaucoup
d'importance à un élément nouveau: la cinquième colonne. Elle est un élément
politique et militaire qui entre en action au moment des préparatifs de l'agression.
Aujourd'hui, on tente de nouveau de faire quelque chose de semblable dans notre
pays, sous différentes formes, particulièrement de la part des pays
kominformistes." (Questions actuelles du socialisme, n° 10, p. 85))
5
Au début des années cinquante, la Yougoslavie est toujours un pays largement
féodal. Mais les titistes s'attaquent au principe selon lequel l'État socialiste doit
maintenir la dictature du prolétariat. En 1950, les révisionnistes yougoslaves lancent
une discussion sur "le problème du dépérissement de l'État et spécialement du
dépérissement du rôle de l'État dans l'économie" . Pour justifier le retour à l'État
bourgeois, Djilas traite l'État soviétique de "monstrueux édifice du capitalisme
d'État" qui "oppresse et exploite le prolétariat" . Toujours selon Djilas, Staline
lutte "pour l'agrandissement de son empire de capitalisme d'État et, à l'intérieur, pour
le renforcement de la bureaucratie" . "Le rideau de fer, l'hégémonie sur les pays
d'Europe orientale et une politique d'agression lui sont devenus actuellement
indispensables" . Djilas parle de "la misère de toute la classe ouvrière qui travaille
pour les intérêts 'supérieurs' impérialistes et pour les privilèges de la bureaucratie."
"L'URSS est aujourd'hui objectivement la grande puissance la plus réactionnaire" .
Staline est "un praticien du capitalisme d'État et le chef et guide spirituel et politique
de la dictature bureaucratique" . En véritable agent de l'impérialisme américain, Djilas
poursuit: "Nous rencontrons chez les hitlériens des théories qui, par leur contenu
comme par la pratique sociale qu'elles supposent, ressemblent comme deux gouttes
d'eau aux théories de Staline" .(Questions actuelles du socialisme, n 14, oct-nov.
1952, AYI, Paris, p. 2, 5, 18, 35-36, 30, 37, 44 et 47) Ajoutons que Djilas, qui s'est
établi aux États-Unis par la suite, se référait dans ce texte à la "critique du système
stalinien" faite par...Trotski! (Ibidem, p. 44)
En 1948, Kardelj jurait encore fidélité au combat anti-impérialiste. Pourtant deux
années plus tard, la Yougoslavie soutenait l'agression américaine contre la
Corée! The Times rapportait:
"Monsieur Dedeijer voit les événements de Corée comme une manifestation de la
volonté soviétique de dominer le monde... Les travailleurs du monde doivent se
rendre compte qu'un autre prétendant à la domination mondiale s'est présenté, et se
débarrasser des illusions à propos de l'URSS qui serait, soi-disant, une force de
démocratie et de paix" . (The Times , 27 déc. 1950)
Ainsi, Tito était devenu un simple pion dans la stratégique anticommuniste des États-
Unis. Tito déclara en 1951 au New York Herald Tribune;
qu'"en cas d'attaque soviétique, n'importe où en Europe, même si cela se passe à
des milliers de kilomètres des frontières yougoslaves, (il) se battrait immédiatement
aux côtés de l'Occident... La Yougoslavie se considère comme une partie du mur de
solidarité collective construit contre l'impérialisme soviétique". (New York Herald
Tribune , 26 juin 1951)
Dans le domaine économique, les mesures socialistes que la Yougoslavie avait
prises avant 1948, furent vite liquidées. Alexander Clifford, le correspondant du Daily
Mail , écrit à propos des réformes économiques adoptées en 1951:
"Si elles se réalisent, la Yougoslavie sera finalement bien moins socialisée que la
Grande Bretagne". "Les prix des biens (seront) déterminés par le marché, c'est-à-
dire par l'offre et la demande", "les salaires (seront) fixés sur la base des revenus ou
6
des profits de l'entreprise" , les entreprises "décident de façon indépendante ce
qu'elles produisent et dans quelles quantités". "Il n'y a pas beaucoup de marxisme
classique dans tout cela" . (Daily Mail , 31 août 1951) (p. 150)
La bourgeoisie anglo-américaine reconnut très tôt qu'elle disposait, dans la personne
de Tito, d'une arme efficace dans son combat anticommuniste. Business Week notait
le 12 avril 1950:
"Pour les États-Unis en particulier et pour l'Occident en général, cet encouragement
de Tito s'est révélé être une des méthodes les moins chères pour contenir le
communisme russe. Le montant de l'aide occidentale à Tito se chiffre maintenant à
51,7 millions de dollars. C'est beaucoup moins que le milliard de dollars, environ, que
les États-Unis a dépensé en Grèce pour le même but." (p. 175)
Cette bourgeoisie comptait utiliser Tito pour encourager le révisionnisme et organiser
la subversion dans les pays socialistes d'Europe de l'Est. Le 12 décembre 1949,
Eden dit dans le Daily Telegraph:
"L'exemple et l'influence de Tito peut changer de façon décisive le cours des
événements en Europe centrale et orientale" . (p. 191) Appréciant la démagogie
communiste de Tito à sa juste valeur, The Times écrit: "Cependant, le titisme reste
seulement une force, dans la mesure que le Maréchal Tito peut prétendre être
communiste" . (The Times , 13 septembre 1949) (194)
Le révisionnisme et scissionnisme de Khrouchtchev
Le révisionnisme de Khrouchtchev et de Brejnev a constitué la plus grande trahison
du marxisme-léninisme et il est la principale cause de la division et de
l'affaiblissement du mouvement communiste international.
Dans la dégénérescence révisionniste en Union soviétique, nous distinguons trois
phases.
La période 1956-1964 est celle de la prise du pouvoir et de la consolidation de ce
pouvoir par les éléments révisionnistes et bourgeois.
La période 1968-1985 est celle du règne sans partage des révisionnistes et des
aventures extérieures.
Au cours des années 1985-1990, tous les préparatifs ont été achevés pour la
restauration du capitalisme dans sa forme la plus sauvage et pour l'instauration de la
dictature ouverte de la bourgeoisie.
Au cours des années 1956-1964, une lutte idéologique cruciale s'est déroulée au
sein du mouvement communiste internationale. Il est essentiel de revenir sur cette
période où les choix: marxisme-léninisme ou révisionnisme, révolution ou
réformisme, continuation de la révolution ou dégénérescence politique, dictature du
prolétariat ou restauration capitaliste ont été posés en toute clarté.
7
Le Rapport de Khrouchtchev ou XXe Congrès, son Rapport secret sur Staline de la
même époque et son Rapport au XXIIe Congrès, en 1962 offrent un exposé complet
de la ligne révisionniste, bourgeoise au sein du Mouvement Communiste
International.
Toutes les bases de la dégénérescence progressive, qui a abouti au cours des
années 1985-1990 à la restauration ouverte du capitalisme, ont été formulées dans
ces trois documents capitaux. Il est impossible de mener un combat conséquent
contre la ligne de trahison de Gorbatchev, sans en déterrer les racines chez
Khrouchtchev. Or, aujourd'hui que le capitalisme sauvage en ex-USSR prend des
formes politiques de caractère fasciste, on peut parfaitement s'opposer à la dictature
de Yeltsine à partir d'une ligne réformiste, sociale-démocrate inspirée par le
khrouchtchévisme.
Mao Zedong et le Parti communiste chinois ont eu le mérite historique de défendre
de façon conséquente le marxisme-léninisme contre le révisionnisme
khrouchtchévien dans le livre: "Débat sur la ligne générale". Trente années après sa
publication, ce document n'a rien perdu de son actualité, bien au contraire,
l'effondrement de l'URSS est venu en souligner la clairvoyance.
Ces textes étant suffisamment connus, nous nous limitons à en souligner un point
particulier. Au cours de la polémique des années 1956-1964, Mao Zedong a non
seulement défendu le marxisme-léninisme contre le révisionnisme, mais aussi l'unité
des communistes contre le scissionnisme. Pour imposer leur ligne bourgeoise ou
petite bourgeoise, les opportunistes ont toujours recours aux intrigues, à la division et
au scisionnisme.
"Etant donné que les problèmes d'intérêt commun pour les différents partis frères
sont extrêmement complexes, que les conditions dans lesquelles se trouve chacun
de ces partis diffèrent grandement, et étant donné que la situation objective est
constamment en mouvement, les divergences d'opinions sont souvent inévitables
entre partis frères, et cela n'est pas nécessairement un mal. L'important, c'est de
partir de la position qu'il faut défendre et renforcer l'unité internationaliste, et d'être
ensemble dans le lutte contre l'ennemi" (Léninisme et révisionnisme moderne, Ed. La
Cité Editeur, Lausanne, p. 12)
"Si, par malheur, des controverses ou divergences surgissent entre partis et pays
frères, elles doivent être résolues patiemment dans l'esprit de l'internationalisme
prolétarien et selon les principes de l'égalité et de l'unité de vues par voie de
consultations." (Léninisme et révisionnisme moderne, Ed. La Cité Editeur, Lausanne,
p. 20)
"La cause du prolétariat a toujours eu un caractère international. Les communistes
de tous les pays doivent s'unir dans la lutte commune pour faire triompher cette
cause commune. Sans la solidarité et l'unité basées sur l'internationalisme
prolétarien, aucun pays ne peut remporter ni consolider la victoire dans sa cause
révolutionnaire. La seule voie juste pour sauvegarder et renforcer cette unité ne peut
qu'être celle du respect des principes régissant les rapports entre partis frères et
entre pays frères. Ces principes sont: l'union basée sur le marxisme-léninisme et
l'internationalisme prolétarien, le soutien mutuel et l'assistance réciproque,
8
l'indépendance et l'égalité, et l'unanimité des vues par voie de
consultations." (Léninisme et révisionnisme moderne, Ed. La Cité Editeur, Lausanne,
p. 116-117)
Ces principes, le PCC les a exposés plus en détail dans les termes suivants.
"Respecter le principe de solidarité,
et ne jamais inciter certains partis frères à attaquer d'autres partis frères, ne se livrer
à des activités sectaires et scissionnistes;
respecter le principe de soutien et d'aide mutuels,
et ne jamais tenter de contrôler les autres sous le couvert de l'aide (...).
respecter le principe d'indépendance et d'égalité,
et ne jamais se situer au-dessus des autres partis frères ni imposer aux autres partis
le programme, la ligne et les résolutions de leur propre Parti. Ne jamais s'ingérer
dans les affaires intérieures des autres partis frères ni entreprendre d'activités
subversives (...).
respecter le principe d'unanimité par voie de consultations,
et ne jamais imposer la ligne erronée de leur propre Parti sous couvert d'une soi-
disant majorité (...)."
(Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en
Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 370)
Au cours de la polémique de 1963, tout en critiquant le révisionnisme, le PCC a
défendu de façon conséquente l'unité du mouvement communiste international,
malgré les graves divergences qui le traversaient.
"Si vous ne redressez pas vos erreurs révisionnistes, nous continuerons à vous
critiquer 'sans hésitation et en toute franchise', dans l'intérêt du PCUS, de l'Etat
soviétique et du peuple soviétique, et pour l'unité du camp socialiste et du
mouvement communiste international." (Débat sur la ligne générale du mouvement
communiste international, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 344)
"Dans le mouvement communiste international, nous maintenons même des contacts
avec les révisionnistes; alors pourquoi ne pourrions-nous en faire autant avec les
marxistes-léninistes?" (Débat sur la ligne générale du mouvement communiste
international, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 360)
L'attitude hésitante de Mao
Au XXe Congrès, Khrouchtchev a lancé son attaque surprise contre l'oeuvre de
Staline, pour imposer sa ligne révisionniste.
Au début, l'attitude de Mao Zedong et du Parti communiste chinois a été hésitante, ils
n'ont pas défendu de façon conséquente l'oeuvre marxiste-léniniste de Staline, mais
ont suivi Khrouchtchev dans certaines de ses critiques opportunistes contre Staline.
Le document fondamental à ce propos est intitulé "L'expérience historique de la
dictature du prolétariat", rédigé le 5 avril et le 29 décembre 1956.
9
Ce texte prend la défense de Staline et de "l'expérience fondamentale de la
révolution et de l'édification en Union soviétique". (p. 33) Néanmoins, dans les
critiques qu'il formule à l'adresse de Staline, nous pouvons déceler une tendance
assez marquée à la réconciliation avec le révisionnisme.
Certaines critiques formulées par Mao Zedong et le PCC reprennent simplement les
calomnies formulées par Khrouchtchev. Le PCC lance certaines affirmations
gratuites, qui ne sont basées sur aucune recherche sérieuse. La conclusion est à
l'avenant: Khrouchtchev a pris des mesures pour rectifier ces erreurs de Staline!
"Pendant la dernière période de sa vie, des victoires en séries et les panégyriques
dont il a été l'objet ont tourné la tête à Staline. Dans sa façon de penser, il s'est
écarté partiellement, mais gravement, du matérialisme dialectique pour tomber dans
le subjectivisme. Il commença à avoir une foi aveugle en sa propre sagesse et en sa
propre autorité; il se refusait à se livrer à des recherches et à l'étude sérieuses à
l'égard de situations complexes, ou à prêter une oreille attentive à l'opinion de ses
camarades comme à la voix des masses. En conséquence, certaines thèses et
mesures politiques adoptées par lui allaient souvent à l'encontre de la réalité
objective; il s'est souvent obstiné à faire appliquer pendant un long laps de temps ces
mesures erronées, et n'a pu rectifier ses erreurs en temps utile. Le Parti Communiste
de l'Union Soviétique a déjà pris des mesures pour rectifier les erreurs de
Staline." (L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues
étrangères, Pékin, p. 42)
Une des accusations les plus farfelues que Khrouchtchev lança contre Staline, est
reprise par le PCC: "(Staline) n'a pas fait preuve de la vigilance nécessaire à la veille
de la guerre anti-fasciste." (L'expérience historique de la dictature du prolétariat,
1961, Ed. en langues étrangères, Pékin, p. 9-10)
Le PCC copie dans son texte les thèses de Khrouchtchev sur l'extinction de la lutte
des classes, thèses développées au cours des années trente par Boukharine. Le
PCC se passe complètement de l'analyse concrète de cette période cruciale et
complexe qui fut celle de l'épuration. Il répète les banalités révisionnistes de
Khrouchtchev qu'il fallait perfectionner la démocratie au lieu d'insister sur
l'aggravation de la lutte des classes...
"Après l'anéantissement des classes exploiteuses et la liquidation, pour l'essentiel,
des forces de la contre-révolution, la dictature du prolétariat était encore nécessaire
vis-à-vis des débris de la contre-révolution à l'intérieur du pays (...) mais sa pointe
devait être surtout dirigée contre les forces agressives impérialistes du dehors. Dans
ces conditions, il fallait développer et perfectionner progressivement, dans la vie
politique du pays, les diverses méthodes démocratiques, perfectionner la légalité
socialiste, renforcer le contrôle du peuple sur les organismes d'Etat, développer les
méthodes démocratiques dans l'administration de l'Etat et des entreprises, resserrer
les liens entre les organismes d'Etat et l'administration des entreprises, d'une part, et
les larges masses, de l'autre, (...) combattre encore plus fermement les tendances
bureaucratiques, au lieu d'insister sur l'aggravation de la lutte de classes après la
liquidation des classes, et d'entraver ainsi le développement sain de la démocratie
10
socialiste, ainsi que le fit Staline."
(L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues
étrangères, Pékin, p. 54-55)
Plus grave encore, Mao dénonce la critique que Staline a fait de la ligne titiste,
remettant ainsi en cause les luttes idéologiques que Staline a mené contre le
trotskisme, le boukharinisme et le nationalisme bourgeois.
"(Staline) a pris une décision erronée sur la question de la Yougoslavie. A propos de
toutes ces questions, Staline s'est montré subjectif."
(L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues
étrangères, Pékin, p. 9-10)
"Que les camarades yougoslaves éprouvent une aversion particulière à l'égard des
erreurs de Staline, cela peut se comprendre. Placés dans des conditions difficiles, ils
ont déployé dans le passé des efforts méritoires pour se maintenir dans la voie du
socialisme. Dans les entreprises et autres organisations sociales, ils ont réalisé des
expériences de gestion démocratique qui ont également attiré l'attention. Le peuple
chinois applaudit à la réconciliation intervenue entre l'Union Soviétique et d'autres
pays socialistes, d'une part, et la Yougoslavie, de l'autre."
(L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues
étrangères, Pékin, p. 46)
Cette proposition exprime la conciliation et la complaisance envers le révisionnisme.
Partant du nationalisme bourgeois, Tito a pris l'Union soviétique socialiste comme
ennemi principal et a formé une alliance avec l'impérialisme américain. En menant
des campagnes haineuses contre l'Union soviétique, Tito a repris les positions
trotskistes. En laissant le libre développement aux paysans riches et aux petits
capitalistes, a adopté le boukharinisme, la voie de la restauration progressive du
capitalisme. Dans toutes ces questions essentielles, le PCC n'avait pas pris une
position nette.
Après avoir réhabilité le titisme, le PCC, critique les positions franchement anti-
communistes de Tito. Apparemment, Mao a décidé que la contradiction avec Tito est
"au sein du peuple", et ainsi il accepte de traiter cet anti-communiste au service de la
stratégie globale américaine, en "ami qui se trompe". C'est le seul exemple concret
que Mao nous donne pour prouver que Staline "confondait les deux types de
contradictions"...
"Kardelj a... présenté aux camarades hongrois comme une exigence 'la nécessité de
changements radicaux dans leur système politique'; ... et il a exigé d'eux de ne pas
faire 'de tentatives stériles pour restaurer le Parti communiste', 'car, dit-il, pour les
masses, ce type de Parti incarnait le despotisme bureaucratique'. Tel est le modèle
de la 'ligne non stalinienne' que le camarade Kardelj a mis au point pour des pays
frères.(...) la position fondamentale et les méthodes que les camarades yougoslaves
emploient, sont étrangères aux principes d'une discussion entre camarades."
(L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues
étrangères, Pékin, p. 48-49)
11
Mao reprend aussi les thèses de Kadar et des révisionnistes "modérés" en Hongrie
qui "expliquaient" la contre-révolution de 1956 par les "graves erreurs" commis par le
stalinien Rakosi. Kadar ne s'est distancié de Nagy qu'au moment où celui-ci avait fait
une alliance avec les insurgés d'extrême droite et fasciste.
"Le erreurs commises par Staline ont suscité un sérieux mécontentement chez les
peuples de certains pays d'Europe orientale."
(L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues
étrangères, Pékin, p. 66)
Dans sa façon de traiter la Yougoslavie et la Hongrie, Mao est influencé par le
nationalisme bourgeois. La définition de l'internationalisme prolétarien que Mao
Zedong donne dans ce texte de 1956, est d'ailleurs fort discutable.
"Le marxisme-léninisme a toujours insisté sur la nécessité de combiner
l'internationalisme prolétarien avec le patriotisme de chaque peuple." "Les Partis
communistes doivent se faire les interprètes des légitimes intérêts et sentiments
nationaux de leurs peuples. Les communistes ont toujours été et restent de vrais
patriotes. Ils savent que c'est seulement lorqu'ils traduisent correctement les intérêts
et sentiments de leur nation qu'ils peuvent jouir chez eux de la confiance et de
l'affection véritables des larges masses populaires."
(L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues
étrangères, Pékin, p. 63)
La conception du monde communiste est internationaliste; elle part des intérêts
d'ensemble de toute la classe ouvrière mondiale. Dans certaines conditions, des
positions politiques nationalistes et une lutte nationale peuvent s'accorder aux
intérêts de la classe ouvrière nationale et internationale. Mais il est faux, comme le
présente ici le PCC, de faire concorder internationalisme et nationalisme. En Chine,
le nationalisme a eu, pendant une longue période, un caractère révolutionnaire
puisqu'il s'agissait de libérer la Chine de l'oppression impérialiste. Mais l'idéologie
nationaliste révolutionnaire reste dans les limites de la révolution bourgeoise. Dans la
longue lutte que les communistes chinois ont dû mener contre l'impérialisme, le
nationalisme radical a été un de leurs leviers idéologiques les plus puissants au sein
des masses. Et beaucoup ont été porté à croire que le nationalisme radical faisait
partie de la conception communiste du monde. Ce qui est faux.
Le passage de la révolution nationale et démocratique à la révolution socialiste est
sans conteste un processus très complexe au cours duquel des intérêts de classe
s'affrontent violemment.
Dès 1959, Kang Cheng a tiré l'attention sur la position des démocrates bourgeois.
"A l'étape de la révolution démocratique, faisant preuve à des degrés divers d'un
certain zèle pour la révolution démocratique, (ces démocrates bourgeois et petits-
bourgeois) peuvent encore approuver, partiellement du moins, le programme
minimum de lutte du Parti marxiste-léniniste; aussi, guidés et aidés par le Parti,
peuvent-ils encore accomplir un travail de quelque utilité pour la révolution. Mais dès
l'origine, il a existé entre eux et le Parti des divergences de principe. Alors que le
Parti se tient fermement au rôle dirigeant du prolétariat dans la révolution
12
démocratique, persévère dans sa volonté de poursuivre la révolution démocratique
jusqu'au bout, afin qu'après l'achèvement complet de la révolution démocratique
celle-ci puisse passer aussitôt,sans discontinuité, à la révolution socialiste, ils sont
d'avis de confier la direction de la révolution démocratique à la classe bourgeoise et
n'ont pas la volonté de la mener jusqu'au bout, et ils sont moins prêts encore pour la
révolution socialiste". (Dix Glorieuses Années, Ed. Pékin, 1960, p. 275)
Le même thème a été développé en 1976, lors de lutte politique que Mao Zedong a
mené contre Deng Xiaoping. Le PCC écrivait à ce moment:
"En 1959, le président Mao fait cette remarque pénétrante: les opportunistes de
droite au sein du Parti n'ont jamais été des révolutionnaires prolétariens; ce ne sont
que des démocrates bourgeois ou petits-bourgeois infiltrés dans les rangs
révolutionnaires du prolétariat; ils n'ont jamais été des marxistes-léninistes: ils ne
sont que des compagnons de route pour notre parti."
(La lutte en Chine contre le vent déviationniste de droite qui remet en cause les
conclusions justes, 1976, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, p. 189)
"Après le triomphe de la révolution de démocratie nouvelle, des membres du Parti,
idéologiquement toujours à l'étape de la révolution démocratique, n'ont pas voulu
progresser dans la voie socialiste et poursuivre la révolution. L'incorrigible
responsable du Parti, engagé dans la voie capitaliste, n'est-il pas de ceux-là? De ces
gens qui représentent maintenant la bourgeoisie, qui craignent de voir la révolution
socialiste se retourner contre eux, qui ont peur de voir affectés le système de
propriété privée, le droit bourgeois qu'ils aiment, les concepts traditionnels qu'ils
veulent défendre, qui appréhendent que l'on touche à leur position, à leur conception
du monde bourgeoises. Plus la révolution socialiste avancera, plus sera aiguë la
contradiction qui les oppose à la révolution, aux ouvriers, aux paysans pauvres et
moyens-pauvres - tous fidèles à la poursuite de la révolution. Dans ce processus de
la révolution socialiste, ils reculent, marchent à contresens de la révolution." (La lutte
en Chine contre le vent déviationniste de droite qui remet en cause les conclusions
justes, 1976, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, p. 191-192)
S'il fallait mener la lutte contre les démocrates bourgeois, la critique du nationalisme
bourgeois n'était sans doute pas moins importante. La Chine, une nation immense et
relativement homogène, a dû affronter pendant plus d'un siècle le colonialisme et
l'impérialisme. Mao Zedong n'a pas dû démêler des problèmes nationaux aussi
complexes que ceux existant en Russie tsariste, puis en Union soviétique. Les
communistes chinois n'ont pas assimilé les positions très riches, élaborées en la
matière par Lénine et par Staline.
Au cours des années vingt et trente, Staline a développé des positions qui ont acquis
une nouvelle actualité après la guerre anti-fascistes, lorsque des pays sémi-féodaux,
en Europe de l'Est et en Asie, ont commencé la construction socialiste. Les voici.
"Il faut se rappeler que nos organisations communistes de la périphérie, dans les
Républiques et les régions, ne peuvent se développer et se mettre debout, devenir
de véritables cadres marxistes internationalistes, que si elles ont raison du
nationalisme. Le nationalisme est le principal obstacle idéologique dans la voie de la
13
formation des cadres marxiste, de l'avant-garde marxiste à la périphérie et dans les
Républiques. ... Le nationalisme joue pour ces organisations le même rôle que le
menchevisme jouait dans le passé pour le Parti bolchevik. Ce n'est que sous le
couvert du nationalisme que peuvent pénétrer dans nos organisations périphériques
des influences bourgeoises de toutes sortes, y compris les influences mencheviks. ...
Le souffle nationaliste s'acharne à pénétrer dans notre Parti à la périphérie... La
bourgeoisie renaît, la NEP se développe, le nationalisme aussi...Des survivances du
chauvinisme grand-russe existent qui poussent également en avant le nationalisme
local... L'influence des Etats étrangers qui soutiennent par tous les moyens le
nationalisme, s'exerce." (p. 203) "L'essence de la déviation vers le nationalisme local,
c'est la tendance à s'isoler et à s'enfermer dans sa coquille nationale; la tendance à
estomper les antagonismes de classe au sein de sa nation; la tendance à se
défendre contre le chauvinisme grand-russe, en s'écartant du flot général de
l'édification socialiste; la tendance à ne pas voir ce qui rapproche et unit les masses
travailleuses des nationalités de l'URSS, et à ne voir que ce qui peut les éloigner les
unes des autres. La déviation vers le nationalisme local reflète le mécontentement
des casses dépérissantes des nations autrefois opprimées, contre le régime de la
dictature du prolétariat, leur tendance à s'isoler dans leurs Etats nationaux respectifs
et à y établir leur domination de classe." (p. 339) "Qu'est-ce que la déviation vers le
nationalisme, qu'il s'agisse du nationalisme grand-russe ou du nationalisme local, il
n'importe? La déviation vers le nationalisme, c'est l'adaptation de la politique
internationaliste de la classe ouvrière à la politique nationaliste de la bourgeoisie. La
déviation vers le nationalisme reflète les tentatives de sa 'propre' bourgeoisie
'nationale' de saper le régime soviétique et de rétablir le capitalisme. La source de
ces deux déviations... est commune. C'est l'abandon de l'internationalisme léniniste...
Le principal danger est représenté par la déviation que l'on a cessé de combattre et à
laquelle on a permis ainsi de se développer jusqu'à devenir un danger d'Etat." (p.
344-345)
L'attitude de Mao Zedong envers la politique suivie par Staline après la guerre, est
souvent inspirée par le nationalisme bourgeois. Ainsi, les publications chinoises
reprennent souvent les affirmations des auteurs bourgeois qu'à Yalta l'Union
soviétique et les Etats-Unis ont divisé l'Europe en sphères d'influence. Mao Zedong
lui-même a fait, en 1964, les déclarations suivantes à un délégation japonaise.
"L'Union soviétique a occupé trop de territoires. A la Conférence de Yalta, on a
déclaré la Mongolie extérieure nominalement indépendante, nominalement, ce
territoire a été détaché de la Chine, mais en fait il est tombé sous la gestion des
Soviétiques. Comparé à vos Kourilles, le territoire de la Mongolie extérieure est
beaucoup plus vaste. A l'époque (en 1954) nous avons demandé s'il serait possible
de restituer la Mongolie extérieure à la Chine. Ils ont dit alors que c'était impossible...
Ils ont aussi détaché une partie de la Roumanie, la Bessarabie. A l'Allemagne aussi,
ils ont pris des territoires, notamment une partie de l'Allemagne de l'Est. Tous les
Allemands qui y vivaient ont été chassés vers l'Ouest. De la Pologne aussi, ils ont
pris des territoires qu'ils ont attaché à la Biélorussie...Finalement, ils ont aussi pris es
territoires à la Finlande. ...Dans mon opinion, ils n'auraient pas du tout dû s'attacher
des territoires... Pour cette raison, vos Kourilles, ne constituent pas un problème,
quant à nous; elles doivent être restituées." (Mao ongecorrigeerd, Arbeiderspers,
Amsterdam, 1974, Entretien du 10 juillet 1964, p. 28-29)
Cette attitude conciliatrice envers le nationalisme bourgeois, se transformera, au
14
cours des années soixante-dix, lorsque Brejnev pratiqua une politique d'ingérence et
de contrôle, en soutien ouvert au nationalisme bourgeois et réactionnaire contre le
"social-impérialisme".
Mao contre le révisionnisme khrouchtchévien
Lorsqu'en 1962, Khrouchtchev a approfondi ses thèses révisionnistes, le PCC est
revenu sur quelques thèmes essentiels, débattus en 1956.
Afin de combattre la trahison ouverte de Khrouchtchev, le PCC s'est servi de
l'exemple yougoslave pour montrer aux Soviétiques l'aboutissement inévitable de la
voie révisionniste.
"Il s'agit de savoir si la clique Tito est un parti frère et une force anti-impérialiste ou
un groupe de renégats du mouvement communiste international et de laquais de
l'impérialisme."
(Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en
Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 151)
"Rien qu'entre 1948 et 1952, plus de 200.000 membres du Parti furent ainsi exclus,
soit la moitié de l'effectif original de Parti communiste de Yougoslavie." "Le nombre
des communistes et des éléments révolutionnaires actifs, arrêtés et emprisonnés,
dépassa à lui seul 30.000."
(Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en
Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 185)
"La soi-disant voie spécifique d'édification du "socialisme" avec l'aide américain, voie
exaltée par la clique Tito, n'est rien d'autre que la voie de la transformation du
système socialiste en système capitaliste en fonction des besoins de l'impérialisme,
la voie qui conduit un pays indépendant à dégénérer en semi-colonie."
(Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en
Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 178)
"Par son exemple de restauration du capitalisme en Yougoslavie, la clique Tito aide
l'impérialisme américain à appliquer sa politique consistant à promouvoir dans les
pays socialistes l'"évolution pacifique". Sous l'enseigne de pays socialiste, la clique
Tito s'oppose avec frénésie au camp socialiste, s'emploie à le saper et est devenue
un groupe de choc dans la campagne antichinoise. Sous le couvert du "non-
engagement" elle cherche à saper le mouvement de libération nationale d'Asie,
d'Afrique et d'Amérique latine, et s'est mise au service du néo-colonialisme
américain."
(Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en
Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 178-179)
Le PCC défend Staline, dans la mesure où elle refuse de suivre l'anti-stalinisme de
Khrouchtchev et de Tito, qui rejettent, en fait, le marxisme-léninisme lui-même.
"En s'acharnant encore et encore sur Staline, la direction du PCUS a voulu effacer
l'influence impérissable de ce grand révolutionnaire prolétarien sur le peuple
soviétique et les autres peuples du monde, et aussi frayer la voie à sa répudiation du
15
marxisme-léninisme, que Staline avait défendu et développé."
(Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en
Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 140)
"La répudiation totale de Staline fournit à l'impérialisme et à toute la réaction des
munitions antisoviétiques et anticommunistes qu'ils ne sont que trop heureux
d'obtenir."
(Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en
Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 139)
Mais cette défense de Staline reste toujours très conditionnelle. L'importance vitale
de la lutte idéologique et politique contre le trotskisme, le boukharinisme et la
nationalisme bourgeois reste escamotée. Se contentant de parler dans des termes
vagues des "deux types de contradictions", le PCC se refuse à analyser
concrètement les lignes et les positions en jeu. Il s'agit en fait d'une défense
inavouée des boukharinistes et autres opportunistes.
"Dans les luttes menées au sein du Parti comme en dehors, il confondit à certains
moments et dans certains problèmes, les deux catégories de contradictions de
nature différente - contradictions entre l'ennemi et nous, et contradictions au sein du
peuple (...). Le travail de liquidation de la contre-révolution (...) permit de châtier à
juste titre nombre d'éléments contre-révolutionnaires qui devait l'être; cependant, des
gens honnêtes furent aussi injustement condamnés, et ainsi il commit l'erreur
d'élargir le cadre de la répression en 1937 et 1938."
(Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en
Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 129)
Mao et la continuation de la révolution sous le socialisme
Si l'analyse de la dégénérescence révisionniste en URSS a été correctement
formulée par Mao au cours des années 1959-1964, c'est en 1966-1976 qu'il en a
déduit une ligne politique cohérente pour la consolidation de la dictature du
prolétariat en Chine.
C'est ainsi que Mao a déclenché la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne,
pendant laquelle il a appelé les communistes et les masses à critiquer le
révisionnisme et le bureaucratisme au sein du parti et de l'appareil d'Etat.
La base théorique sur laquelle la révolution culturelle a été lancée, est le constat
qu'un pays socialiste peut dégénérer politiquement et qu'une "évolution pacifique"
vers la restauration est possible. Tout au long de la période socialiste, les classes et
la lutte des classes subsistent, comme persiste la lutte entre la voie socialiste et la
voie capitaliste de développement continue.
Le cible de la révolution, ce sont les responsables du Parti engagée dans la voie
capitaliste. Ces responsables sont des bureaucrates, des technocrates, des arrivistes
et des révolutionnaires démocrates bourgeois qui n'ont pas la moindre intention de
mettre le marxisme-léninisme et la pensée de Mao Zedong en pratique, mais qui
utilisent un langage marxiste-léniniste pour pratiquer le révisionnisme.
16
La révolution culturelle est un vaste mouvement de masse pour critiquer et combattre
tout ce qui dans l'idéologie et dans la superstructure ne correspond pas au
socialisme, mais qui provient de l'ancienne société bourgeoise et féodale. Cette
critique ne peut se réaliser correctement que sur la base d'un mouvement de masse
pour l'assimilation du marxisme-léninisme et de la pensée de Mao Zedong, non
seulement par les membres du Parti, mais aussi par les larges masses. La
participation des masses dans la critique et dans le combat est nécessaire pour
débusquer les responsables engagés dans la voie capitaliste et c'est au cours de
cette lutte que les masses peuvent s'éduquer.
Cette révolution culturelle, déclenchée par le camarade Mao Zedong, était
absolument nécessaire pour combattre le bureaucratisme et le révisionnisme et pour
maintenir la dictature du prolétariat.
Dans un pays petit-bourgeois aussi vaste que la Chine, cette révolution devait
inévitablement connaître un parcours mouvementé. Le radicalisme petit-bourgeois,
anarchisant devait s'exprimer, comme on devait s'attendre à des provocations de
type '"gauchiste" des anciens ennemis du socialisme. En plus, il n'était point facile de
définir avec précision les cibles de la révolution, les responsables engagés dans la
voie capitaliste, et de faire la distinction entre les ennemis habilles à se camoufler,
les opportunistes qui peuvent se transformer et les communistes ayant commis
certaines erreurs.
Mais ce n'est qu'à travers l'expérience vécue que les interférences de droite et de
"gauche" pouvaient être dévoilées et que les cadres et les masses pouvaient
s'éduquer.
L'anti-maoïsme de Brejnev
Au cours de la période 1965-1985, les révisionnistes ont fermement établi leur
domination à la tête du Parti et de l'appareil d'Etat soviétiques et ils se sont engagés
dans un processus aventurier d'ingérences à l'extérieure.
Au cours des années soixante, les révisionnistes pouvaient toujours s'appuyer sur
les bases économiques solides, jetées du temps de Staline. Cette puissance
économique permettait à la bureaucratie d'accumuler des privilèges croissants,
comme elle permettait de suivre une politique militaire aventuriste à l'extérieur,
s'appuyant sur les armes pour créer et élargir la sphère d'influence soviétique.
Cette quête de sphères d'influence de part le monde s'est accompagnée d'un
discours "marxiste-léniniste" démagogique. Certains ont interprété ce retour au
"marxisme-léninisme" comme un départ du Khrouchtchévisme et comme un retour
prudent aux principes du temps de Staline. Il n'en est strictement rien.
A tous les congrès sous Brejnev, l'orientation des XXe et XXIIe congrès a été
explicitement maintenue. Tous les phénomènes négatifs, survenus sous
Khrouchtchev, se sont encore amplifiés, la bureaucratie comme couche sociale
distincte s'est consolidée, les privilèges se sont accrus, le "capitalisme de l'ombre"
s'est développé en liaison avec les fonctionnaires et les directeurs d'entreprise
corrompus.
17
Nous devons cerner aussi bien le maintien des thèses révisionnistes de
Khrouchtchev que la fonction spécifique d'un certain discours "marxiste-léniniste",
destiné à gagnes des forces anti-impérialistes, à les détourner de la voie marxiste-
léniniste révolutionnaire et à les lier aux projets brejnéviens d'extension de la sphère
d'influence soviétique.
Au cours de cette période, Brejnev a développé un "anti-maoïsme" virulent qui était
essentiellement une opposition farouche au marxisme-léninisme révolutionnaire. La
plupart des partis communistes qui ont suivi l'orientation soviétiques, ont été
influencé par cet anti-maoïsme qui a eu, dans l'idéologie soviétique, la même
fonction que l'anti-stalinisme. Sous le drapeau de l'anti-maoïsme et de l'anti-
stalinisme, tout l'essence révolutionnaire du marxisme-léninisme a été attaqué.
Khrouchtchev, puis Brejnev, ont justifié la capitulation, puis le collaboration-rivalité
avec l'impérialisme en agitant la menace d'une guerre nucléaire qui exterminerait
l'humanité. Partant d'une position petite-bourgeoise et capitularde, ils affirmaient qu'il
n'y avait pas d'alternative à l'entente avec l'impérialisme américain: toute guerre anti-
impérialiste risquait de provoquer une incendie nucléaire mondiale. Mao Zedong a
maintenu qu'il fallait encourager les masses opprimées et exploitées à se soulever
contre l'impérialisme, pour leur libération, qu'il faut avoir la conviction que l'ordre
mondial injuste et criminel était condamné à disparaître et que, par conséquent, il
fallait mépriser l'impérialisme sur le plan stratégique et en tenir sérieusement compte
sur le plan tactique. Soulignant que les peuples, conscients, organisés et décidés à
se libérer, peuvent vaincre l'impérialisme, Mao disait que l'impérialisme américain
n'est qu'un tigre de papier.
Toutes ces thèses marxistes-léninistes ont été dénaturées et attaquées de façon
démagogique, malhonnête et perfide par Brejnev.
"La principale directive à long terme pour la politique extérieure du groupe de Beijing,
a été formulé pour plonger l'humanité dans une fournaise nucléaire. On pourrait
croire que seuls des fous pouvaient penser ainsi et souhaiter que cela arrive. Mais
c'est vrai. Les dirigeants chinois actuels maintiennent que la guerre générale est
l'autostrade vers le 'communisme' et que penser autrement, c'est croire dans des
'tigres de papier'." (Henry Ernst: What are they after in Peking, Progress Publishers,
Moscow, 1979, p. 13-14; 1967)
"L'esprit belliciste et l'idée qu'une nouvelle guerre mondiale est inévitable et même
souhaitable, ont d'ores et déjà pénétré tous les domaines de la vie publique en
Chine: la politique, l'économie et la culture. "Le pouvoir sort du canon du fusil"."
(Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 61-
62)
Afin de consolider leur pouvoir, les révisionnistes khrouchtchéviens ont affirmé que la
victoire définitive et irréversible du socialisme était un fait dès l'année 1936. Ainsi, ils
s'efforçaient de détruire la vigilance politique des communistes et des masses pour
pouvoir appliquer, pas à pas, leurs plans de restauration. Ils se sont acharnés contre
le maoïsme, parce que le camarade Mao Zedong rappelait à tous que le danger de
restauration subsiste pendant une longue période historique.
18
"Dans un éditorial rédigé par Mao et publié (...) le 14 juin 1964, on pouvait lire: 'Il est
impossible de parvenir en l'espace d'une ou de deux générations à la victoire
définitive du socialisme. Il faudra cinq ou dix générations, voire une période encore
plus longue, pour qu'on puisse l'obtenir une fois pour toutes'."
(Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 26)
"Les héritiers de Mao (...) accusent l'Union soviétique et les autres pays socialistes
d'avoir mis "la révolution en veilleuse", d'avoir cessé "la lutte de classe contre les
ennemis de la révolution", si bien qu'en URSS et certains autres Etats socialistes,
tenez-vous bien, "la bourgeoisie a repris le pouvoir" et on assiste à une "restauration
du capitalisme"."
(Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 28)
Les révisionniste soviétique se sont attaqué à la ligne générale pour l'édification
socialiste que Mao Zedong a formulé en observant les luttes politiques et
idéologiques sous Staline, puis le coup d'Etat de Khrouchtchev et l'imposition d'une
ligne révisionniste, de trahison, en Union soviétique. Aujourd'hui, la justesse de cette
ligne fondamentale, formulée par Mao Zedong, ne peut plus être mise en doute. Mao
a écrit:
"La société socialiste s'étend sur une assez longue période historique, au cours de
laquelle continuent d'exister les classes, les contradictions de classes et la lutte de
classes, de même que la lutte entre la voix socialiste et la voie capitaliste, que le
danger d'une restauration du capitalisme. Il faut comprendre que cette lutte sera
longue et complexe, redoubler de vigilance et poursuivre l'éducation socialiste....
Sinon un pays socialiste comme le nôtre se transformera en son contraire: il
changera de nature et verra la restauration du capitalisme." (La Grande Révolution
Culturelle, recueil de documents, Pékin, 1970, p. 22-23)
Dans leurs efforts pour liquider le "maoïsme", les révisionnistes soviétiques se sont
attaqués à ces thèses marxistes-léninistes dans les termes suivants.
"D'après Mao Tsé-toung, ce qui constitue la base du mode de vie socialiste, ce n'est
pas l'unité morale et politique du peuple, mais on ne sait quelles contradictions, qu'il
faut s'attacher à dénicher en son sein."
(Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 23)
"La thèse de la "poursuite de la révolution" avait été choisie pour longtemps par le
groupe de Mao pour imposer sa ligne au peuple et, sous le prétexte de "continuer la
révolution", mettre hors d'état de nuire les adversaires des "idées" et des "options" de
Mao, ces hommes que la propagande officielle qualifiait désormais d'"ennemis" et
d'"éléments contre-révolutionnaires"."
(Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 27)
Continuer la lutte de classes sous le socialisme, c'était, aux yeux des révisionnistes
brejnéviens, imposer "une dictature militaire" au peuple!
"La "ligne particulière" proposée par Mao Tsé-toung dans les années 50 pour
construire le socialisme en Chine se ramenait, elle aussi, à la transformation du pays
en une énorme "commune" militarisée. Il s'agissait d'étendre l'organisation militaire à
19
toutes les couches de la population, à l'industrie, aux administrations, à
l'enseignement supérieur, aux écoles secondaires..."
(Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 63)
"Le slogan: "Le pouvoir sort du canon du fusil" connut un vrai regain de jeunesse
pendant la "révolution culturelle". D'abord, les "gardes rouges" eurent un grand rôle
dans les répressions et les purges; ensuite, l'armée entra en scène pour reprendre à
l'aide du fusil, le pouvoir à ceux qui l'avaient reçu du peuple."
(Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 64)
"Les nouveaux dirigeants de la Chine s'attachent eux aussi à faire du pays une
"royaume de terreur" sans cesse secoué de campagnes politiques qu'on déclenche
pour sévir contre les hétérodoxes, jeter des cadres dans des "camps de
rééducation", organiser des procès publics contre les adversaires du régime. Le tout
sous le signe du "fusil"."
(Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 67)
Il est indiscutable qu'à partir de l'année 1967, certains dirigeants soviétiques ont
commencé à préparer les esprits à des opérations militaires contre la Chine. Dans le
but de renverser la direction de Mao Zedong, les brejnéviens ont lancé des
campagnes anti-chinois qui puisaient explicitement dans le vieil arsenal des théories
fascistes sur le "danger jaune" et "le nouveau Djengis Khan, Mao Zedong". Les
révisionnistes ne reculaient pas devant les falsifications les plus grossières. Ainsi, ils
affirmaient que le prétendu mot d'ordre de Mao: "Le vent souffle de l'Est", annonçait
la mise en application d'un grand plan d'expansion chinois visant à avaler tous ses
voisins.
Or, la phrase de Mao Zedong: "Le vent de l'Est l'emporte sur le vent de l'Ouest",
signifie que les forces du socialisme l'emportent désormais sur les forces de
l'impérialisme; par conséquence, il faut avoir confiance dans la victoire et ne pas
pratiquer une politique de capitulation.
Ernst Henry, un commentateur soviétique influent, écrit déjà en 1967:
"Le mot d'ordre de Beijing: 'le vent souffle de l'Est', cache un plan concret, un produit
de l'esprit des nationalistes chinois, conçu au cours des années cinquante et
récemment indiqué en Chine comme 'le grand plan stratégique'.... Le 'grand plan' a
une ressemblance frappante avec le fameux plan Tanaka qui a été élaboré par l'état-
major japonais et qui envisageait la conquête par étapes de l'Asie. Selon des
rapports de la presse mondiale, le grand super-Etat chinois inclura, à part la Chine,
aussi la Corée, la République Populaire de Mongolie, le Vietnam, le Cambodge, le
Laos, l'Indonésie, la Malaysie, Birma et quelques autres pays. La seconde phase de
la 'tempête venant de l'Est' envisage l'expansion en direction d'autres parties de
l'extrême Orient et même du Moyen Orient." (p. 30) "Les fanatiques maoïstes
regardent Mao Zedong comme l'héritier direct de Genghis Khan, des empereur
grand-Han et chauvin des dynasties des Tang et des Yuan et, sous certains aspects,
même de Mohammed.... Il n'est pas nécessaire de prouver que les plans maoïstes
sont intenables, ils peuvent être comparés uniquement aux hallucinations raciales de
Hitler". (p. 69)
20
Au cours de la période 1965-1976, le Parti communiste chinois a continué à
s'opposer au révisionnisme et aux ingérences extérieures du groupe de Brejnev.
Mais le Parti communiste chinois, du temps de Mao Zedong, avait déjà commis
certaines erreurs d'analyse et de ligne, et après la mort de Mao, une tendance
opportuniste s'est fait jour. Tout cela a rendu la lutte idéologique internationale plus
complexe.
Social-impérialisme, social-fascisme
Deux événements majeurs des années 1968-1969 ont provoqué des réactions
violentes de la part du PCC. A cette époque, un glissement dangereux vers le
nationalisme s'est produit dans les positions du Parti communiste chinois.
En 1968, il y eu des tensions le long de la frontière sino-soviétique qui ont abouti à
des affrontements militaires majeures en mars 1969. Puis l'Armée rouge a occupé la
Tchécoslovaquie, en août 1968. Ces deux événements ont provoqué au sein du
PCC un retrait sur des positions nationalistes, qui cachaient en même temps des
tendances à la conciliation envers le révisionnisme 'indépendant'.
Pour consolider ses positions nationales et internationales, le groupe révisionniste de
Brejnev a escaladé sa lutte contre les forces marxistes-léninistes et principalement
contre le Parti communiste chinois. Une Chine marxiste-léniniste représentait une
grave menace idéologique pour les révisionnistes soviétiques. Elle constituait un
exemple et un encouragement aux marxistes-léninistes soviétiques. Brejnev a tout
fait pour ébranler, voir renverser le régime socialiste de Mao Zedong. Il est allé
jusqu'à provoquer des affrontements militaires le long des frontières et à la menace
nucléaire. La Chine avait raison de se défendre contre les ingérences et les
provocations.
Mais s'écartant du principe de l'analyse concrète de phénomènes différents, le PCC
a inventé un concept global, le "social-impérialisme", qui l'a poussé à confondre
toutes les oppositions à la politique soviétique. Puis le concept "social-fascisme" a
conduit le PCC à faire l'économie de l'analyse concrète des contradictions
spécifiques de la société soviétique.
Or, le groupe révisionniste de Brejnev ne devait pas seulement se défendre contre
les marxistes-léninistes, il était aussi menacé sur sa droite par l'impérialisme et les
ultra-révisionnistes, prêts à prendre le pouvoir "pacifiquement", encouragées et
soutenues dans ces projets par l'impérialisme.
Depuis 1948, la Yougoslavie était l'avant-garde de cette contre-révolution. Misant sur
le développement du nationalisme bourgeois, elle exerçait une influence dans tous
les pays de l'Est.
En Hongrie, les révisionnistes Rajk, Nagy et Kadar appartenaient tous au courant
titiste. La Chine avait dénoncé à juste titre la contre-révolution violente d'octobre
1956 à Budapest.
Au cours des années soixante, les courants de la contre-révolution bourgeoise
21
pacifique se sont développés dans tous les pays de l'Europe de l'Est.
Douze années après Budapest, les révisionnistes et les titistes avaient pris le pouvoir
à la tête du Parti communiste tchécoslovaque. L'impérialisme allemand et américain,
quant à eux, avaient tiré des leçons des événements hongrois et ils procédaient avec
plus de prudence et de circonspection dans le déroulement de leurs plans contre-
révolutionnaires.
A partir des menaces réels qui planaient sur leur pays, les communistes chinois ont
pris une position nationaliste bourgeois dans la lutte contre le révisionnisme
soviétique. Prenant appui sur l'histoire des agressions tsaristes contre la Chine
féodale, ils ont élaboré la thèse du "social-impérialisme" et des "nouveaux tsars".
L'analyse du révisionnisme tchécoslovaque, polonais, yougoslave a été
complètement abandonnée, tous les feux étant braqués sur le "social-impérialisme".
Le PCC n'a accordé aucune attention aux liens entre ces courants révisionnistes et
l'impérialisme allemand et américain.
Rappelons les thèses essentielles, formulées à l'époque par Mao Zedong et le PCC.
"De la couche privilégiée, bourgeoise, en Union soviétique, a émergé une classe de
capitalistes monopolistiques et bureaucratiques". (Léninisme ou social-impérialisme?
The China Reader n° 4 - 1966-1972, vintage books, New York, p. 456)
"L'économie capitaliste en URSS a une particularité: le capitalisme monopoliste
d'Etat domine tout, régente tout. Cette situation est fort rare dans les pays
impérialistes classiques."
(Etudions l'économie politique, décembre 1975, Ed. du Peuple Shanghai, p. 261)
"Les nouveaux tsars révisionnistes soviétiques ont restauré la vieille politique tsariste
de l'oppression nationale... et transformé l'Union soviétique à nouveau en une 'prison
des nations'." (China Raeder, p. 458)
"Le président Mao a indiqué: 'En URSS aujourd'hui, c'est la dictature de la
bourgeoisie, la dictature de la grande bourgeoisie, c'est une dictature de type fasciste
allemand, une dictature hitlérienne'."
(Etudions l'économie politique, décembre 1975, Ed. du Peuple Shanghai, p. 279)
"Sous le drapeau des 'forces armées unifiées', vous avez envahi l Tchécoslovaquie.
Quelle est la différence entre cet acte... et l'agression des 'seize pays', organisée par
l'impérialisme américain contre la Corée." (China Raeder, p. 464) "Que les chars
soviétiques soient entrés à Prague, voilà qui, loin de représenter la force du social-
impérialisme, est au contraire le signe que son empire néocolonial commence à
s'effondrer."
(Etudions l'économie politique, décembre 1975, Ed. du Peuple Shanghai, p. 282)
"Elle pille à sa guise, sans pitié, et opprime sauvagement les peuples de certains
pays d'Europe orientale(...) L'appétit de cette clique est plus dévorant que celui des
tsars."
(A bas les nouveaux tsars!, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1969, p. 4)
22
"La clique des renégats révisionnistes soviétiques a complètement revêtu la défroque
des tsars, dans le vain espoir de rediviser le monde en collusion avec l'impérialisme
américain et d'établir son hégémonie mondiale de social-impérialisme.... En Asie,
non contente d'avoir transformé la République populaire de Mongolie en colonie,
encore cherche-t-elle à envahir et occuper davantage le territoire chinois. Au Moyen-
Orient et dans le Sud-Asiatique, elle s'évertue à étendre son influence coloniale."
(A bas les nouveaux tsars!, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1969, p. 29)
L'évolution que l'Union soviétique a connu entre 1985 et 1990 a dévoilé
l'inconsistance de toutes ces thèses.
Mais à l'époque, nous, les marxistes-léninistes qui ont repris ces analyses du PCC,
aurions dû faire preuve d'une plus grande prudence. En effet, le PCC n'a publié
aucun travail de recherche scientifique, matérialiste et dialectique, sur les réalités
économiques et politiques soviétiques dans leur complexité et dans leurs
contradictions. L'argumentation du PCC était surtout basé sur des analogies
historiques, dont la valeur est toujours toute relative, et sur des extrapolations assez
arbitraires à partir des aspects bien réels, mais partiels de la réalité soviétique.
Nous aurions pu appliquer à l'analyse de l'Union soviétique, faite par le PCC, les
critiques que Mao avait adressé au Manuel d'Economie Politique publié sous la
direction de Staline.
"Le style de l'ouvrage est très mauvais.... Son point de départ n'est pas l'analyse
concrète de la contradiction entre les forces productives et les rapports de
production, ni l'analyse concrète de la contradiction entre la base économique et la
superstructure. Il ne tient pas compte de telles analyses pour présenter et étudier les
problèmes. Tout dans ce livre résulte de notions et de définitions. Il se borne à
définir; il ignore les raisonnements. Or, en réalité, les définitions doivent être le
résultat des analyses, et non le point de départ de celles-ci. Le livre énonce, ex
nihilo, une série de lois qui ne découlent pas et ne sont pas prouvées par l'analyse
du processus concret du développement historique. Or, les lois ne peuvent pas
s'expliquer d'elles-mêmes. Il est impossible de les expliquer clairement si l'on ne
commence pas par analyser le processus concret du développement historique."
(Mao Tsé-toung et la construction du socialisme, 1975, Ed. du Seuil, p. 161)
Menacé, le PCC devait indiscutablement défendre l'indépendance de la Chine contre
les complots, les ingérences et les agressions dont elle était la victime de la part des
révisionnistes soviétiques. Mais cette défense étant de plus en plus assuré à partir
d'une position nationaliste bourgeoise, le PCC n'entreprenait plus des analyses
marxistes-léninistes rigoureuses des différentes classes sociales et forces politiques
opérant sur la scène internationale et dans les pays particuliers. Dans ses
démarches, le PCC prenait de moins en moins en compte les intérêts d'ensemble de
la révolution socialiste mondiale. Elle ne critiquait plus le révisionnisme et
l'aventurisme soviétique sur une base de classe, marxiste-léniniste, qui aurait pu
convaincre les communistes honnêtes, trompés par le groupe de Brejnev.
Le passage du socialisme au capitalisme
23
Aujourd'hui, le Parti du Travail de Belgique a réévalué les positions qu'il a partagé
avec le PCC sur le social-impérialisme soviétique, le capitalisme d'Etat et le social-
fascisme. Concernant la période 1956-1990 en Union soviétique, il est arrivé aux
conclusions suivantes.
Khrouchtchev a usurpé le pouvoir en 1956, après trois années de préparatifs.
Ensuite, il a dû consolider son pouvoir à la direction du parti en éliminant la majorité
du bureau politique, lors de la lutte contre "la clique anti-parti Molotov-Malenkov-
Kaganovitch". Par des attaques idéologiques et politiques contre des principes
essentiels de la construction socialiste, Khrouchtchev a d'abord changé l'orientation
fondamentale du PCUS. Ceci était nécessaire pour permettre aux cadres
bureaucratisés et opportunistes d'acquérir des positions confortables et privilégiées
et de se constituer en couche sociale distincte.
Même après l'élimination de Khrouchtchev, certains cadres dirigeants ont continué à
faire des efforts pour en revenir aux principes marxistes-léninistes. Les bases
socialistes de la société n'étaient pas encore détruites et des millions de
communistes persévéraient dans leur travail révolutionnaire.
Lors de la période Brejnev, la couche dirigeante a accumulé des privilèges et s'est
enrichie de façon illégale, mais elle devait toujours parasiter, en quelque sorte, une
base économique et politique qui ne lui appartenait pas. Les communistes
authentiques défendaient un certain nombre d'acquis socialistes. Les mesures
socialistes, les lois socialistes et l'idéologie marxiste-léniniste continuaient à occuper
des positions importantes dans la société.
Dans les relations extérieures, Brejnev a développé une hostilité outrancière envers
la Chine et l'Albanie et envers certaines partis authentiquement marxistes-léninistes.
Néanmoins, les liens basés sur l'internationalisme prolétarien et la solidarité anti-
impérialiste, forgés du temps de Staline, ont continué à exercer une certaine
influence et l'Union soviétique a continué à apporter une aide réelle à certains pays
socialistes et anti-impérialistes et à des forces communistes et anti-impérialistes.
Mais la tendance à transformer ces liens en de rapports de dépendance, à les utiliser
pour pratiquer une politique de sphère d'influence s'est accentuée au cours des
années Brejnev.
Soutenant les forces réformistes-bourgeoises et petites-bourgeoises qui s'opposaient
à l'impérialisme, Brejnev a remplacé l'internationalisme prolétarien par une politique
de rivalité avec les puissances impérialistes. Ceci a conduit, dans certains cas, à une
politique d'ingérence, de contrôle et d'hégémonie militaire.
La couche dirigeante, en faisant une caricature du marxisme et en encourageant ou
en tolérant toutes sortes de courants idéologiques pro-occidentaux et réactionnaires,
a renforcé les tendances procapitalistes parmi les masses. Dans un nombre
croissant de secteurs, les nouveaux éléments bourgeois ont transformé les moyens
de production ou les biens de l'Etat en leur propriété privée et ils se sont liés aux
capitalistes nouveaux du secteur informel dont ils ont encouragé l'extension. A la fin
de la période Brejnev, une nouvelle classe capitaliste s'était soudée ayant des
intérêts propres, antagoniques à ceux des travailleurs. Elle était maintenant adulte et
24
prête à lutter pour instaurer sa dictature bourgeoise ouverte, en détruisant les
derniers éléments d'origine socialiste dans la politique intérieure et extérieure
soviétique.
Il y a eu deux grands points de rupture en URSS: les rapports de Khrouchtchev de
1956, qui marquent le rejet des principes léninistes, et le programme de réformes de
Gorbatchev de 1990, qui marque le passage à l'économie capitaliste. Le processus
de dégénérescence a débuté en 1956 et il a abouti trois décennies plus tard.
Le révisionnisme de Khrouchtchev a initié une période de transition du socialisme au
capitalisme. Au cours de cette période transitoire, des éléments socialistes ont
continué à lutter avec les éléments capitalistes. Poser le problème en termes:
dictature du prolétariat ou dictature de la grande bourgeoisie est une approche
scolastique et idéaliste. Les nouveaux et les anciens éléments bourgeois ont eu
besoin de trente ans pour consolider leurs positions dans le domaine politique,
idéologique et économique et pour en finir, étape par étape, avec tous les éléments
socialistes dans la société soviétique.
La thèse selon laquelle Khrouchtchev a établi un mode de production spécifique,
celui du capitalisme d'Etat, forme supérieure de capitalisme où la "nomenclature"
possède collectivement les moyens de production, était fausse. L'expérience a
montré qu'il ne s'agissait pas d'un système d'exploitation ayant sa propre base
économique, lui permettant d'affronter les autres puissances bourgeoises. Au cours
des périodes Khrouchtchev et Brejnev, les nouveaux éléments bourgeois ont forgé
leurs armes, mais dès qu'ils ont été assez forts, ils se sont lancés dans le combat
pour la propriété privée des moyens de production.
Dans la logique de la théorie du capitalisme d'Etat, le parti révisionniste était le
creuset de la nouvelle bourgeoisie: parti révisionniste, nomenclature et nouvelle
bourgeoisie étaient synonymes. Or, avec l'achèvement du processus de
dégénérescence, nous voyons que la grande bourgeoisie, en URSS comme à l'Est,
se débarrasse du parti communiste en lançant le multipartisme bourgeois et en
créant un nouveau parti social-démocrate.
Khrouchtchev représente une bourgeoisie naissante qui a besoin de faire de la
démagogie communiste pour se protéger, pour cacher ses menées, pour gagner du
temps afin de se développer et se renforcer. Gorbatchev représente la bourgeoisie
mûre qui contrôle une grande partie des forces économiques et la plupart des leviers
idéologiques et politiques et qui se lance dans la dernière bataille pour instaurer sa
dictature ouverte.
Il n'est pas correct d'identifier la suprématie de la tendance révisionniste à la tête du
parti, avec la restauration du capitalisme et l'établissement de la dictature de la
grande bourgeoisie. Les exemples de Cuba et de la Chine le démontrent à
l'évidence.
Les Cubains ont suivi très loin le révisionnisme et l'hégémonisme de Brejnev.
Pourtant, nous constatons qu'une rectification au sein du Parti Communiste cubain a
été possible et que le parti retourne à une conception révolutionnaire du marxisme-
léninisme.
25
Lorsque Hu Yaobang et plus tard, Zhao Zhiyang ont été secrétaires généraux du
Parti Communiste Chinois, ils ont appliqué une ligne plus révisionniste que celle
adoptée par Khrouchtchev en 1956-1962. Ceux qui disent que la dictature de la
grande bourgeoisie a commencé avec Khrouchtchev ont, en toute logique, conclu à
la restauration du capitalisme en Chine. Or, nous avons vu se produire des luttes
violentes au sein du PCC et la fraction la plus droitière a reçu des coups en juin
1989.
Ceci indique que la prise de pouvoir par les révisionnistes se heurte, pendant une
longue période historique, à une grande résistance et qu'elle peut être renversée.
Ceci ne diminue en rien les difficultés énormes d'un tel renversement.
Alliances sans principes et révisionnisme
L'adoption des thèses sur le capitalisme d'Etat, le social-impérialisme et le social-
fascisme par le Parti communiste chinois, a eu des conséquence graves.
D'abord, le nationalisme a conduit la Chine socialiste à des alliances sans principes
avec l'impérialisme américain et avec la réaction.
La théorie des Trois Monde, formulée par Mao Zedong, a été accepté aussi bien par
la tendance Tsiang Tsing que par celle de Deng Xiaoping. Voici sa thèse principale:
"Des deux superpuissances, l'Union Soviétique est l'impérialisme le plus féroce, le
plus aventureux, le plus fourbe, et elle constitue le foyer de guerre mondiale le plus
dangereux."
(La théorie du président Mao sur la division en trois mondes, importante contribution
au marxisme-léninisme, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1977, p. 33) L'Union
soviétique connaît une "dictature fasciste... qui permet au social-impérialisme
soviétique de militariser plus facilement toute l'économie nationale et tout l'appareil
d'Etat."
(La théorie du président Mao sur la division en trois mondes, importante contribution
au marxisme-léninisme, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1977, p. 36-37)
Lors de son voyage aux Etats-Unis, Deng Xiaoping a formulé les conclusions
extrêmes, découlant de cette thèse, en prônant une alliance avec l'extrême droite de
l'impérialisme américain. Ainsi, il a déclaré:
"Nous estimons que le danger de guerre provient de l'URSS. La menace qui pèse
sur la paix, la sécurité et la stabilité internationale provient de l'URSS." "Ce dont on a
besoin, ce sont des mesures réalistes et pratiques, par exemple, l'unité entre les
Etats-Unis, la Chine, le Japon, l'Europe occidentale et d'autres pays pour faire face à
l'hégémonisme soviétique."
(Beijing Information N° 6, 12 février 1979, p. 14)
L'impérialisme américain a adopté une double tactique dans sa lutte contre l'Union
soviétique. La fraction d'extrême droite voulait pousser au maximum la militarisation
de l'économie pour "saigner l'URSS à blanc" en la poussant à un effort militaire
insoutenable; elle mobilisait toutes les forces d'extrême droite et fascistes contre le
26
communisme et était enclin à des aventures militaires. La fraction libérale croyait que
la militarisation à outrance nuirait, en fin de compte, à l'économie et à la position
internationale des Etats-Unis; elle poursuivait la tactique de l'infiltration économique
et politique, elle voulait lier les forces bourgeoises montantes en Union soviétique à
la grande bourgeoisie américaine, corrompre des cadres, aider au développement de
courants d'opinion pro-capitalistes. Le but était de réaliser la contre-révolution
pacifique. Deng Xiaoping combattait cette seconde fraction de la bourgeoisie
américaine pour se lier à la première. Ses partisans écrivaient:
"L'apaisement d'aujourd'hui est plus dangereux que celui de Chamberlain, parce que
les victimes ne seront plus la Tchécoslovaquie seule, mais l'entière Europe
occidentale, voire l'Afrique et le Moyen-Orient. A l'heure actuelle, l'Europe
occidentale est sous la protection des Etats-Unis; mais si l'Union soviétique lance
une guerre éclair contre elle, on ignore comment Washington réagira." Les libéraux
américains affirment: "La menace soviétique "n'est pas si urgente", car globalement,
"les Etats-Unis sont encore les plus forts". La doctrine Sonnenfeldt reconnaît
ouvertement l'Europe orientale comme sphère d'influence soviétique, dans le but
d'amadouer l'Union soviétique."
(Beijing Information N° 50, 12 décembre 1977, p. 8-9) Ces mêmes libéraux "veulent
utiliser comme appât les crédits importants, les grosses transactions commerciales,
l'exploitation commune des ressources naturelles, les échanges techniques, etc.,
dans le but de jeter la 'base matérielle' pour établir une soi-disant coopération
pacifique et éviter la guerre."
(La théorie du président Mao sur la division en trois mondes, importante contribution
au marxisme-léninisme, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1977, p. 72)
De cette orientation suivait une politique de rapprochement avec la pire réaction
européenne.
"Du côté européen, F.J. Strauss, leader de l'Union social-chrétienne de la RFA, a
déclaré: "Le rejet de la bombe à neutrons aurait des conséquences désastreuses
pour la capacité défensive de l'OTAN et de l'Europe"."
(Beijing Information N° 15, 17 avril 1978, p. 27)
Il en découlait aussi un soutien aux dictatures militaires les plus féroces, sous
prétexte de combattre les "agents de la superpuissance la plus dangereuse".
"De nombreuses organisations terroristes turques ont subi un rude coup après la
prise du pouvoir par les militaires le 12 septembre 1980. Au cours des six derniers
mois, l'ordre social règne plus ou moins dans le pays." "Les forces de sécurité ont
lancé plusieurs opérations massives dans tout le pays afin de faire la chasse aux
terroristes ultra-gauchistes et ultra-droitiers. Selon la presse turque, plus de 45.000
personnes ont été mises en détention depuis septembre 1980." "La stabilité politique
a aidé à un rétablissement économique."
(Beijing Information N° 16, 20 avril 1981, p. 12)
Deuxièmement, cette orientation nationaliste a conduit à l'abandon de toute critique
du révisionnisme et à l'alliance avec les forces révisionnistes qui avaient des
divergences avec la "superpuissance la plus dangereuse". Ce rapprochement s'est
fait tout d'abord sur la base des positions nationalistes bourgeoises qui étaient
27
partagées de part et autres.
Comme toujours, c'est le titisme qui a joué ici encore son rôle d'avant-garde...au
service de l'impérialisme américain.
Ainsi, en 1975 déjà, Mao avait reçu le premier ministre yougoslave Djemal Biyedic et
un rapprochement s'était entamé sur une base "anti-superpuissance soviétique". Hua
Kouo-feng déclare en 1977 en Yougoslavie:
"Le président Mao prêtait une haute attention au développement des rapports sino-
yougoslaves. En octobre 1975, il a eu une entrevue cordiale avec le président
Bijedic, au cours de laquelle il a déclaré en termes élogieux que le président Tito ne
craignait pas la pression, qu'il était aussi ferme que le fer."
(Beijing Information N° 36, 5 septembre 1977, p. 9)
En Pologne, le PCC a noué des alliances aussi bien avec cette force réactionnaire et
pro-impérialiste que constitue Solidarnosc, qu'avec le Parti révisionniste, dans la
mesure où les deux s'opposaient à la politique soviétique.
"Aucun interventionniste féroce ne pourra faire peur au gouvernement et au peuple
polonais tant qu'ils auront à coeur les intérêts fondamentaux du pays, s'uniront
ensemble dans la lutte commune contre l'ennemi étranger."
(Beijing Information N° 14, 6 avril 1981, p. 9)
Troisièmement, le nationalisme a conduit le PCC d'une position de conciliation
envers et d'alliance avec le révisionnisme, à l'acceptation des thèses révisionnistes.
Pour la deuxième fois dans son histoire, le PCC s'est rapproché politiquement de la
Yougoslavie sur une base nationaliste bourgeoise commune. En septembre 1977,
Tito arriva à Beijing où l'homme, taxé en 1963 d'agent américain et de restaurateur,
fut salué comme un grand marxiste-léniniste... Hua Kouo-feng lui dira en 1978:
"Les peuples chinois et yougoslave... entreprennent l'un comme l'autre la révolution
et l'édification selon le principe d'indépendance et d'autonomie." "Suivant la théorie
scientifique du marxisme et partant des conditions concrètes du pays, la Ligue des
communistes yougoslaves a instauré et développé un système d'autogestion
socialiste."
(Beijing Information N°35, 4 septembre 1978, p. 13-14)
En novembre 1980, le PCC a renoué les contact avec le Parti révisionniste espagnol,
pour la bonne raison qu'il avait les positions anti-soviétiques les plus tranchées parmi
les partis révisionnistes européens. Dans la même foulée, le PCC taxait la ligne de
l'eurocommunisme, ligne ouvertement sociale-démocrate, d'application concrète du
marxisme-léninisme à la réalité spécifique de l'Espagne. Le PCC prend position
contre la gauche du PCE qui défend encore certaines positions léninistes, mais qui
maintient aussi sa solidarité avec l'Union soviétique.
"Lors du 10e congrès, l'écrasante majorité des délégués s'est prononcée pour la
ligne de l'eurocommunisme, seule une minorité de "pro-soviétiques" a persisté dans
28
son opposition."
(Beijing Information N° 32, 10 août 1981, p. 9)
La lutte pour l'unité des communistes
Au moment où le PCC a formulé sa théorie du social-impérialisme social-fascisme, il
a aussi abandonné ses principes sur l'unité du mouvement communiste international
pour pratiquer un scissionnisme de gauche.
Ses dénonciations outrancières des directions révisionnistes lui rendaient impossible
de maintenir le contact avec les forces marxistes-léninistes, opérant au sein de ces
partis. Ces positions scissionnistes étaient, par conséquence, nuisibles au
développement du courant marxiste-léniniste au sein de ces partis. En plus, cette
position était incohérente avec l'affirmation souvent répétée que les masses des
cadres et des membres du PCUS restaient fidèles au marxisme-léninisme.
En 1968, le PCC écrit:
"Les larges masses des révolutionnaires soviétiques savent de mieux en mieux
reconnaître sous son vrai jour le visage de renégats de Brejnev, Kossyguine et
consorts. Leur mécontentement, leur condamnation et leur lutte dirigés contre cette
clique ne cessent de s'accroître et de se renforcer, et se transformeront
inéluctablement en d'ardentes flammes révolutionnaires qui détruiront finalement la
domination réactionnaire des nouveaux tsars du Kremlin."
(Les révisionnistes soviétiques restaurent le capitalisme sur toute la ligne en Union
soviétique, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1968, p. 70-71)
Mais cette révolution, se fera-t-elle sans Parti communiste? Où se trouvent les
communistes fidèles au marxisme-léninisme? En avril 1969, le Rapport soumis au
IXe Congrès du PCC reprend une thèse de Mao:
"Je conseille aux camarades d'avoir la ferme conviction que le peuple soviétique, la
grande masse des membres du Parti et des cadres sont bons et veulent la
révolution, et que la domination du révisionnisme ne sera pas de longue
durée." (Recueil, p. 99)
Tout en critiquant à partir des principes marxistes-léninistes le révisionnisme et
l'ingérence à l'extérieure, le PCC aurait du suivre une politique d'unité, capable
d'aider politiquement et idéologiquement cette "grande masse des membres et des
cadres".
Le révisionnisme krouchtchévien a commencé par rompre l'unité du mouvement en
expulsant les Partis qui défendaient fermement le marxisme-léninisme. Mais ensuite,
le sectarisme et la gauchisme ont conduit à d'innombrables scissions injustifiées.
Des Partis communistes qui ont soutenu la lutte anti-révisionniste du Parti
communiste chinois, dont le nôtre, ont taxés les Cubains de "mercenaires de
l'expansionnisme soviétique". Le Parti cubain, à son tour, a traité le Parti communiste
chinois de parti hégémoniste et réactionnaire, allié de l'impérialisme américain. Des
divergences d'analyse et d'appréciation réelles, ont été poussées à l'antagonisme et
29
à la rupture. Le point de vue de la partie opposée n'était plus étudié avec objectivité
et pondération. Les divergences de fond devaient être clarifiées, mais il fallait
prendre son temps et faire des analyses matérialistes et lucides, tout en maintenant
l'unité entre communistes.
De la même façon, il y a eu des conflit idéologiques et politiques importants
concernant la Tchécoslovaquie en 1968, le Kampuchéa en 1979, l'Afghanistan en
1980, la théorie des trois monde en 1977, l'élimination de la Bande des Quatre en
1976, la ligne de Deng Xiaoping au début des années quatre-vingt.
Tout ces conflits étaient important. Chaque parti aurait dû étudier avec grand sérieux
les différentes positions qui s'affrontaient, formuler sur cette base sa propre opinion,
tout en gardant l'unité du mouvement. Le fait est qu'aujourd'hui, des communistes qui
se sont affrontés avec la plus grande violence à propos de la Tchécoslovaquie, de
l'Afghanistan, de la théorie des trois monde, de la ligne de Deng, etcétera, se
retrouvent dans le même camp, défendent le marxisme-léninisme et combattent le
révisionnisme, après avoir apporté les corrections nécessaires à leurs positions
anciennes.
Pour sa part, notre parti a tiré une conclusion des nombreuses luttes violentes
auxquelles nous avons assisté: quelle que soit l'âpreté des affrontements au sein
d'un autre parti ou entre deux autres partis communistes, nous devons, tout en les
étudiant avec sérieux, maintenir à tout prix l'unité de notre propre parti. Le même
principe doit s'appliquer au mouvement communiste international dans son
ensemble: quelle que soit l'âpreté des divergences, nous ne devons pas permettre
qu'elles conduisent à l'éclatement du mouvement et au scissionnisme.
Bien sûr, on pourrait objecter à cette position que les communistes ne peuvent pas
faire des concessions sur les principes. Nous y répondons ceci. Chaque parti
applique les principes marxistes-léninistes à la réalité présente selon sa propre
conception. Personne ne peut lui demander de faire des concessions qu'il juge de
principe. Chaque parti définit sa position en toute indépendance. Mais cela n'est pas
en contradiction avec son devoir de maintenir l'unité du mouvement communiste
international, puisque cette unité est, elle aussi, une question de principe primordiale.
A ce propos, il est aussi important de réfléchir aux agissements des ennemis du
mouvement communiste. Il y a une ample documentation sur la pratique de la CIA et
d'autres services secrets, d'utiliser systématiquement les divergences dans les partis
communistes et entre partis, pour pousser à la lutte extrémistes, à la division et à la
scission. Parce qu'il connaît l'importance de l'unité du mouvement communiste,
l'ennemi entreprend tout pour le faire éclater et soutient toutes les tendances
centrifuges, appuyant souvent aussi bien les révisionnistes de droite que les
positions gauchistes pour précipiter l'éclatement.
Mao Zedong a dit un jour: "L'important est de savoir apprendre". Maintenir l'unité du
mouvement permet à chaque partis d'apprendre plus et d'apprendre plus vite. On
peut apprendre non seulement des partis avec lesquels on a un accord global, mais
aussi des partis dont on pense qu'ils suivent une orientation révisionniste ou
gauchiste.
30
Notre parti a adopté le principe de maintenir et de développer des rapports avec des
partis communistes dont il juge la ligne opportuniste de droite ou de gauche.
D'abord, parce que nous pouvons nous tromper dans notre jugement.
Ensuite, parce que l'expérience nous a montré que nous pouvons tirer profit de
certains aspect de leur travail dans les masses, de leurs expériences, de leur travaux
théoriques, etc.
Troisièmement parce que des divergences fondamentale sur la ligne idéologique ne
doivent pas empêché certaines formes de coopération et de luttes communes dans
les domaines du racisme, des droits syndicaux, du combat anti-impérialiste.
Quatre. Nous devons tenir compte des évolutions possibles. Certains Partis que
nous considérons comme révisionnistes, peuvent évoluer pour le mieux ou certaines
fractions de ces Partis peuvent évoluer positivement. Nous avons considéré que les
directions des Partis au pouvoir en Europe de l'Est suivaient depuis les années
soixante une politique révisionniste. Cette analyse était assez bien fondée, puisqu'on
a vu passer ces directions presque intégralement au libéralisme. Néanmoins, lorsque
le vieux camarade Honecker a eu le courage de dénoncer la restauration capitaliste
en RDA et d'affronter devant le tribunal ceux qui continuent la lutte anticommuniste
des nazis, nous l'avons soutenu, quelles que soient nos divergences passées.
Finalement, des partis que nous considérons comme révisionnistes ou gauchistes
peuvent dégénérer complètement, disparaître ou passer ouvertement du côté de
l'ordre bourgeois. Avoir gardé des rapports avec un tel parti, peut aussi nous
apporter des leçons utiles, des leçons négatives que nous pouvons mieux formuler à
partir de l'évolution que nous avons suivie pas à pas.
Bien sûr, le danger de conciliation avec le révisionnisme et le passage, à petits pas,
sur des positions opportunistes guette tous les partis communistes, aussi longtemps
que nous vivons dans un environnement mondial dominé par l'impérialisme et
l'idéologie bourgeoise. Mais ce danger réel ne doit pas nous pousser à adopter une
attitude erronée dans la question de l'unité du mouvement communiste international.
Nous devons lutter contre ce danger en renforçant notre vigilance et notre éducation
politique.
Conclusion
Pour terminer ce rapport, nous formulons quatre conclusions.
• Notre parti estime qu'il est nécessaire de remettre en honneur l'oeuvre
accompli par le camarade Staline, sa défense de la dictature du prolétariat, sa
défense de l'internationalisme prolétarien et sa lutte conséquente contre les
lignes bourgeoises, et notamment contre le trotskisme, le boukharinisme, le
nationalisme bourgeois et le titisme.
• Notre parti a une haute appréciation de la ligne développée par Mao Zedong
pour la révolution nationale et démocratique. Mais sa plus grande contribution
au mouvement communiste internationale a été sa théorie de la continuation
31
de la révolution sous la dictature du prolétariat et sa pratique de la grande
révolution culturelle.
• Notre parti estime que Staline et Mao Zedong sont les deux grandes figures
qui ont dominé le mouvement communiste internationale depuis 1923. Etudier
sérieusement leurs oeuvres et leurs accomplissements est essentiel pour
adopter une orientation idéologique et politique correcte dans notre lutte. Il
n'est pas correcte que les analyses et les opinions de Mao Zedong sont
supérieures, dans tous les domaines, à celles de Staline. En nous basant sur
les principes formulés par Lénine et Staline, nous critiquons certaines
positions nationalises et titistes, exprimées par Mao Zedong.
• Pour se redresser et pour progresser, le mouvement communiste
internationale doit non seulement défendre les principes marxistes-léninistes,
mais il doit aussi repousser le scissionnisme pratiqué aussi bien par les
éléments révisionnistes que par les éléments gauchistes et petits-bourgeois et
défendre fermement l'unité du mouvement communiste internationale sur la
base du marxisme-léninisme et de l'internationalisme prolétarien.
Table des matières
Introduction: l'époque de l'impérialisme et de la révolution prolétarienne
Staline contre le révisionnisme titiste
Le révisionnisme et scissionnisme de Khrouchtchev
L'attitude hésitante de Mao
Mao contre le révisionnisme khrouchtchévien
Mao et la continuation de la révolution sous le socialisme
L'anti-maoïsme de Brejnev
Social-impérialisme, social-fascisme
Le passage du socialisme au capitalisme
Alliances sans principes et révisionnisme
La lutte pour l'unité des communistes
Conclusion
i
https://en.wikipedia.org/wiki/Communist_Party_of_India_(Marxist%E2%80%93Leninist)_Janashakti

Weitere ähnliche Inhalte

Was ist angesagt?

Les régimes totalitaires I. L'URSS de Staline
Les régimes totalitaires I. L'URSS de StalineLes régimes totalitaires I. L'URSS de Staline
Les régimes totalitaires I. L'URSS de StalineCéline Langlet
 
Contre-révolution et révolution au 21e siècle
Contre-révolution et révolution au 21e siècleContre-révolution et révolution au 21e siècle
Contre-révolution et révolution au 21e sièclePersoonlijke studie teksten
 
Les régimes totalitaires II. L'Allemagne nazie d'Hitler
Les régimes totalitaires II. L'Allemagne nazie d'HitlerLes régimes totalitaires II. L'Allemagne nazie d'Hitler
Les régimes totalitaires II. L'Allemagne nazie d'HitlerCéline Langlet
 
Staline histoire du_pc_bolchevik_de_l_urss
Staline histoire du_pc_bolchevik_de_l_urssStaline histoire du_pc_bolchevik_de_l_urss
Staline histoire du_pc_bolchevik_de_l_urssMountasser Choukri
 
Correction DM 1
Correction DM 1Correction DM 1
Correction DM 1ppilard
 
Staline, le plus grand stratège militaire de la seconde guerre mondiale et d...
Staline, le plus grand stratège militaire  de la seconde guerre mondiale et d...Staline, le plus grand stratège militaire  de la seconde guerre mondiale et d...
Staline, le plus grand stratège militaire de la seconde guerre mondiale et d...Persoonlijke studie teksten
 
L’opportunisme de droite est le complice de la globalisation impérialiste
L’opportunisme de droite est le complice de la globalisation impérialisteL’opportunisme de droite est le complice de la globalisation impérialiste
L’opportunisme de droite est le complice de la globalisation impérialistePersoonlijke studie teksten
 

Was ist angesagt? (17)

Démocratie contre totalitarisme ?
Démocratie contre totalitarisme ?Démocratie contre totalitarisme ?
Démocratie contre totalitarisme ?
 
cours
courscours
cours
 
Les régimes totalitaires I. L'URSS de Staline
Les régimes totalitaires I. L'URSS de StalineLes régimes totalitaires I. L'URSS de Staline
Les régimes totalitaires I. L'URSS de Staline
 
Contre-révolution et révolution au 21e siècle
Contre-révolution et révolution au 21e siècleContre-révolution et révolution au 21e siècle
Contre-révolution et révolution au 21e siècle
 
Les régimes totalitaires II. L'Allemagne nazie d'Hitler
Les régimes totalitaires II. L'Allemagne nazie d'HitlerLes régimes totalitaires II. L'Allemagne nazie d'Hitler
Les régimes totalitaires II. L'Allemagne nazie d'Hitler
 
COURS
COURSCOURS
COURS
 
cours
courscours
cours
 
Staline histoire du_pc_bolchevik_de_l_urss
Staline histoire du_pc_bolchevik_de_l_urssStaline histoire du_pc_bolchevik_de_l_urss
Staline histoire du_pc_bolchevik_de_l_urss
 
cours
courscours
cours
 
cours
courscours
cours
 
cours
courscours
cours
 
Correction DM 1
Correction DM 1Correction DM 1
Correction DM 1
 
Les mérites de Staline
Les mérites de StalineLes mérites de Staline
Les mérites de Staline
 
Staline, le plus grand stratège militaire de la seconde guerre mondiale et d...
Staline, le plus grand stratège militaire  de la seconde guerre mondiale et d...Staline, le plus grand stratège militaire  de la seconde guerre mondiale et d...
Staline, le plus grand stratège militaire de la seconde guerre mondiale et d...
 
L’opportunisme de droite est le complice de la globalisation impérialiste
L’opportunisme de droite est le complice de la globalisation impérialisteL’opportunisme de droite est le complice de la globalisation impérialiste
L’opportunisme de droite est le complice de la globalisation impérialiste
 
COURS
COURSCOURS
COURS
 
cours
courscours
cours
 

Ähnlich wie Sur quelques aspects de la lutte contre le révisionnisme

Sur la situation internationale mondiale. Joma Sison, 2022UATION MONDIALE SIS...
Sur la situation internationale mondiale. Joma Sison, 2022UATION MONDIALE SIS...Sur la situation internationale mondiale. Joma Sison, 2022UATION MONDIALE SIS...
Sur la situation internationale mondiale. Joma Sison, 2022UATION MONDIALE SIS...Persoonlijke studie teksten
 
La Révolution d'Octobre, la voie de la révolution mondiale au XXIe siècle
La Révolution d'Octobre, la voie de la révolution mondiale au XXIe siècleLa Révolution d'Octobre, la voie de la révolution mondiale au XXIe siècle
La Révolution d'Octobre, la voie de la révolution mondiale au XXIe sièclePersoonlijke studie teksten
 
COMMENT CONSTRUIRE UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ POUR REMPLACER LE CAPITALISME MOURANT...
COMMENT CONSTRUIRE UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ POUR REMPLACER LE CAPITALISME MOURANT...COMMENT CONSTRUIRE UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ POUR REMPLACER LE CAPITALISME MOURANT...
COMMENT CONSTRUIRE UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ POUR REMPLACER LE CAPITALISME MOURANT...FernandoAlcoforado1
 
Le régime soviétique un etat totalitaire
Le régime soviétique un etat totalitaireLe régime soviétique un etat totalitaire
Le régime soviétique un etat totalitaireSalle 212
 
Pour l'unité du mouvement communiste international
Pour l'unité du mouvement communiste internationalPour l'unité du mouvement communiste international
Pour l'unité du mouvement communiste internationalPersoonlijke studie teksten
 
Vivre les 74 ans de la fin de la tyranny nazifasciste
Vivre les 74 ans de la fin de la tyranny nazifascisteVivre les 74 ans de la fin de la tyranny nazifasciste
Vivre les 74 ans de la fin de la tyranny nazifascisteFernando Alcoforado
 
In memoriam Lénine Jan 1924-2024. Lénine et la Révolution d'Octobre en 1917 .
In memoriam Lénine Jan 1924-2024.  Lénine et la Révolution d'Octobre en 1917 .  In memoriam Lénine Jan 1924-2024.  Lénine et la Révolution d'Octobre en 1917 .
In memoriam Lénine Jan 1924-2024. Lénine et la Révolution d'Octobre en 1917 . Persoonlijke studie teksten
 
La Deuxième Guerre mondiale
La Deuxième Guerre mondialeLa Deuxième Guerre mondiale
La Deuxième Guerre mondialeMarc-André Patry
 
Le fascisme aux 20 e et 21e siecles
Le fascisme aux 20 e et 21e sieclesLe fascisme aux 20 e et 21e siecles
Le fascisme aux 20 e et 21e sieclesFernando Alcoforado
 
Diapo europe depuis 1945
Diapo europe depuis 1945Diapo europe depuis 1945
Diapo europe depuis 1945Parchemin
 
[Lénine] contribution à l’histoire de la dictature
[Lénine]   contribution à l’histoire de la dictature[Lénine]   contribution à l’histoire de la dictature
[Lénine] contribution à l’histoire de la dictatureFélix Bastien Julien 2N
 

Ähnlich wie Sur quelques aspects de la lutte contre le révisionnisme (20)

cours
courscours
cours
 
Sur la situation internationale mondiale. Joma Sison, 2022UATION MONDIALE SIS...
Sur la situation internationale mondiale. Joma Sison, 2022UATION MONDIALE SIS...Sur la situation internationale mondiale. Joma Sison, 2022UATION MONDIALE SIS...
Sur la situation internationale mondiale. Joma Sison, 2022UATION MONDIALE SIS...
 
La Révolution d'Octobre, la voie de la révolution mondiale au XXIe siècle
La Révolution d'Octobre, la voie de la révolution mondiale au XXIe siècleLa Révolution d'Octobre, la voie de la révolution mondiale au XXIe siècle
La Révolution d'Octobre, la voie de la révolution mondiale au XXIe siècle
 
COMMENT CONSTRUIRE UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ POUR REMPLACER LE CAPITALISME MOURANT...
COMMENT CONSTRUIRE UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ POUR REMPLACER LE CAPITALISME MOURANT...COMMENT CONSTRUIRE UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ POUR REMPLACER LE CAPITALISME MOURANT...
COMMENT CONSTRUIRE UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ POUR REMPLACER LE CAPITALISME MOURANT...
 
Le régime soviétique un etat totalitaire
Le régime soviétique un etat totalitaireLe régime soviétique un etat totalitaire
Le régime soviétique un etat totalitaire
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 06a. La mémoire des crimes de...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 06a. La mémoire des crimes de...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 06a. La mémoire des crimes de...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 06a. La mémoire des crimes de...
 
cours
courscours
cours
 
Pour l'unité du mouvement communiste international
Pour l'unité du mouvement communiste internationalPour l'unité du mouvement communiste international
Pour l'unité du mouvement communiste international
 
Cours guerre froide
Cours  guerre froideCours  guerre froide
Cours guerre froide
 
La Révolution d'Octobre de 1917
La Révolution d'Octobre de 1917La Révolution d'Octobre de 1917
La Révolution d'Octobre de 1917
 
Trotsky
TrotskyTrotsky
Trotsky
 
Vivre les 74 ans de la fin de la tyranny nazifasciste
Vivre les 74 ans de la fin de la tyranny nazifascisteVivre les 74 ans de la fin de la tyranny nazifasciste
Vivre les 74 ans de la fin de la tyranny nazifasciste
 
In memoriam Lénine Jan 1924-2024. Lénine et la Révolution d'Octobre en 1917 .
In memoriam Lénine Jan 1924-2024.  Lénine et la Révolution d'Octobre en 1917 .  In memoriam Lénine Jan 1924-2024.  Lénine et la Révolution d'Octobre en 1917 .
In memoriam Lénine Jan 1924-2024. Lénine et la Révolution d'Octobre en 1917 .
 
La Deuxième Guerre mondiale
La Deuxième Guerre mondialeLa Deuxième Guerre mondiale
La Deuxième Guerre mondiale
 
Rev russe
Rev russeRev russe
Rev russe
 
Hongrie: la contre révolution de 1956
Hongrie: la contre révolution de 1956Hongrie: la contre révolution de 1956
Hongrie: la contre révolution de 1956
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 06a. La mémoire des crimes de...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 06a. La mémoire des crimes de...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 06a. La mémoire des crimes de...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 06a. La mémoire des crimes de...
 
Le fascisme aux 20 e et 21e siecles
Le fascisme aux 20 e et 21e sieclesLe fascisme aux 20 e et 21e siecles
Le fascisme aux 20 e et 21e siecles
 
Diapo europe depuis 1945
Diapo europe depuis 1945Diapo europe depuis 1945
Diapo europe depuis 1945
 
[Lénine] contribution à l’histoire de la dictature
[Lénine]   contribution à l’histoire de la dictature[Lénine]   contribution à l’histoire de la dictature
[Lénine] contribution à l’histoire de la dictature
 

Kürzlich hochgeladen

Apolonia, Apolonia.pptx Film documentaire
Apolonia, Apolonia.pptx         Film documentaireApolonia, Apolonia.pptx         Film documentaire
Apolonia, Apolonia.pptx Film documentaireTxaruka
 
COURS SVT 3 EME ANNEE COLLEGE 2EME SEM.pdf
COURS SVT 3 EME ANNEE COLLEGE 2EME SEM.pdfCOURS SVT 3 EME ANNEE COLLEGE 2EME SEM.pdf
COURS SVT 3 EME ANNEE COLLEGE 2EME SEM.pdfabatanebureau
 
gestion des conflits dans les entreprises
gestion des  conflits dans les entreprisesgestion des  conflits dans les entreprises
gestion des conflits dans les entreprisesMajdaKtiri2
 
Sidonie au Japon . pptx Un film français
Sidonie    au   Japon  .  pptx  Un film françaisSidonie    au   Japon  .  pptx  Un film français
Sidonie au Japon . pptx Un film françaisTxaruka
 
L'ÉVOLUTION DE L'ÉDUCATION AU BRÉSIL À TRAVERS L'HISTOIRE ET LES EXIGENCES DE...
L'ÉVOLUTION DE L'ÉDUCATION AU BRÉSIL À TRAVERS L'HISTOIRE ET LES EXIGENCES DE...L'ÉVOLUTION DE L'ÉDUCATION AU BRÉSIL À TRAVERS L'HISTOIRE ET LES EXIGENCES DE...
L'ÉVOLUTION DE L'ÉDUCATION AU BRÉSIL À TRAVERS L'HISTOIRE ET LES EXIGENCES DE...Faga1939
 
Cours Préparation à l’ISO 27001 version 2022.pdf
Cours Préparation à l’ISO 27001 version 2022.pdfCours Préparation à l’ISO 27001 version 2022.pdf
Cours Préparation à l’ISO 27001 version 2022.pdfssuserc72852
 
Cours ofppt du Trade-Marketing-Présentation.pdf
Cours ofppt du Trade-Marketing-Présentation.pdfCours ofppt du Trade-Marketing-Présentation.pdf
Cours ofppt du Trade-Marketing-Présentation.pdfachrafbrahimi1
 
Computer Parts in French - Les parties de l'ordinateur.pptx
Computer Parts in French - Les parties de l'ordinateur.pptxComputer Parts in French - Les parties de l'ordinateur.pptx
Computer Parts in French - Les parties de l'ordinateur.pptxRayane619450
 
GIÁO ÁN DẠY THÊM (KẾ HOẠCH BÀI DẠY BUỔI 2) - TIẾNG ANH 6, 7 GLOBAL SUCCESS (2...
GIÁO ÁN DẠY THÊM (KẾ HOẠCH BÀI DẠY BUỔI 2) - TIẾNG ANH 6, 7 GLOBAL SUCCESS (2...GIÁO ÁN DẠY THÊM (KẾ HOẠCH BÀI DẠY BUỔI 2) - TIẾNG ANH 6, 7 GLOBAL SUCCESS (2...
GIÁO ÁN DẠY THÊM (KẾ HOẠCH BÀI DẠY BUỔI 2) - TIẾNG ANH 6, 7 GLOBAL SUCCESS (2...Nguyen Thanh Tu Collection
 
Boléro. pptx Film français réalisé par une femme.
Boléro.  pptx   Film   français   réalisé  par une  femme.Boléro.  pptx   Film   français   réalisé  par une  femme.
Boléro. pptx Film français réalisé par une femme.Txaruka
 
La nouvelle femme . pptx Film français
La   nouvelle   femme  . pptx  Film françaisLa   nouvelle   femme  . pptx  Film français
La nouvelle femme . pptx Film françaisTxaruka
 
Bolero. pptx . Film de A nnne Fontaine
Bolero. pptx . Film   de  A nnne FontaineBolero. pptx . Film   de  A nnne Fontaine
Bolero. pptx . Film de A nnne FontaineTxaruka
 

Kürzlich hochgeladen (13)

Apolonia, Apolonia.pptx Film documentaire
Apolonia, Apolonia.pptx         Film documentaireApolonia, Apolonia.pptx         Film documentaire
Apolonia, Apolonia.pptx Film documentaire
 
Evaluación Alumnos de Ecole Victor Hugo
Evaluación Alumnos de Ecole  Victor HugoEvaluación Alumnos de Ecole  Victor Hugo
Evaluación Alumnos de Ecole Victor Hugo
 
COURS SVT 3 EME ANNEE COLLEGE 2EME SEM.pdf
COURS SVT 3 EME ANNEE COLLEGE 2EME SEM.pdfCOURS SVT 3 EME ANNEE COLLEGE 2EME SEM.pdf
COURS SVT 3 EME ANNEE COLLEGE 2EME SEM.pdf
 
gestion des conflits dans les entreprises
gestion des  conflits dans les entreprisesgestion des  conflits dans les entreprises
gestion des conflits dans les entreprises
 
Sidonie au Japon . pptx Un film français
Sidonie    au   Japon  .  pptx  Un film françaisSidonie    au   Japon  .  pptx  Un film français
Sidonie au Japon . pptx Un film français
 
L'ÉVOLUTION DE L'ÉDUCATION AU BRÉSIL À TRAVERS L'HISTOIRE ET LES EXIGENCES DE...
L'ÉVOLUTION DE L'ÉDUCATION AU BRÉSIL À TRAVERS L'HISTOIRE ET LES EXIGENCES DE...L'ÉVOLUTION DE L'ÉDUCATION AU BRÉSIL À TRAVERS L'HISTOIRE ET LES EXIGENCES DE...
L'ÉVOLUTION DE L'ÉDUCATION AU BRÉSIL À TRAVERS L'HISTOIRE ET LES EXIGENCES DE...
 
Cours Préparation à l’ISO 27001 version 2022.pdf
Cours Préparation à l’ISO 27001 version 2022.pdfCours Préparation à l’ISO 27001 version 2022.pdf
Cours Préparation à l’ISO 27001 version 2022.pdf
 
Cours ofppt du Trade-Marketing-Présentation.pdf
Cours ofppt du Trade-Marketing-Présentation.pdfCours ofppt du Trade-Marketing-Présentation.pdf
Cours ofppt du Trade-Marketing-Présentation.pdf
 
Computer Parts in French - Les parties de l'ordinateur.pptx
Computer Parts in French - Les parties de l'ordinateur.pptxComputer Parts in French - Les parties de l'ordinateur.pptx
Computer Parts in French - Les parties de l'ordinateur.pptx
 
GIÁO ÁN DẠY THÊM (KẾ HOẠCH BÀI DẠY BUỔI 2) - TIẾNG ANH 6, 7 GLOBAL SUCCESS (2...
GIÁO ÁN DẠY THÊM (KẾ HOẠCH BÀI DẠY BUỔI 2) - TIẾNG ANH 6, 7 GLOBAL SUCCESS (2...GIÁO ÁN DẠY THÊM (KẾ HOẠCH BÀI DẠY BUỔI 2) - TIẾNG ANH 6, 7 GLOBAL SUCCESS (2...
GIÁO ÁN DẠY THÊM (KẾ HOẠCH BÀI DẠY BUỔI 2) - TIẾNG ANH 6, 7 GLOBAL SUCCESS (2...
 
Boléro. pptx Film français réalisé par une femme.
Boléro.  pptx   Film   français   réalisé  par une  femme.Boléro.  pptx   Film   français   réalisé  par une  femme.
Boléro. pptx Film français réalisé par une femme.
 
La nouvelle femme . pptx Film français
La   nouvelle   femme  . pptx  Film françaisLa   nouvelle   femme  . pptx  Film français
La nouvelle femme . pptx Film français
 
Bolero. pptx . Film de A nnne Fontaine
Bolero. pptx . Film   de  A nnne FontaineBolero. pptx . Film   de  A nnne Fontaine
Bolero. pptx . Film de A nnne Fontaine
 

Sur quelques aspects de la lutte contre le révisionnisme

  • 1. 1 Sur quelques aspects de la lutte contre le révisionnisme Pour l'unité des communistes, pour la défense de l'internationalisme prolétarien Ludo Martens Rapport de discussion présenté au Séminaire International organisé par le PCI (ML) India Janashaktii, 9 - 12 mars 1995. L'effondrement complet du système socialiste en Union soviétique, miné et perverti depuis des décennies, et le triomphe de la contre-révolution bourgeoise dans ce pays, obligent tous les communistes à faire un bilan du chemin parcouru par le mouvement communiste international au cours du demi-siècle passé. Depuis l'attaque surprise de Khrouchtchev contre Staline, au XXe Congrès du PCUS en 1956, le mouvement communiste international a été miné politiquement par le révisionnisme; il a connu ensuite une série de scissions qui l'ont divisé et affaibli au plus haut point. Faire un bilan matérialiste de ces cinquante dernières années est essentiel pour éradiquer les racines du révisionnisme et pour rétablir l'unité du mouvement communiste international sur base des principes marxistes-léninistes et de l'internationalisme prolétarien. Dans ce rapport, le Parti du Travail aborde deux aspects particuliers de la lutte contre le révisionnisme: le combat pour l'unité des communistes et le combat pour la défense de l'internationalisme prolétarien, contre le nationalisme bourgeois. Introduction: l'époque de l'impérialisme et de la révolution prolétarienne Pour situer la discussion, nous résumons d'abord quelques-unes de nos positions fondamentales. Le monde vit toujours à l'époque de l'impérialisme et de la révolution prolétarienne. Le "Nouvel ordre Mondial" est un retour à l'Ordre existant au début du vingtième siècle, lorsque seules les puissances impérialistes dictaient leur volonté au monde entier. Suite à l'effondrement de ce qui restait du socialisme en URSS et en Europe de l'Est, toutes les contradictions de l'impérialisme et du capitalisme se sont brusquement accentuées. Le vingt et unième siècle posera à nouveau, mais avec une portée et une violence beaucoup plus grandes, les deux questions clés du siècle actuel: la question de la révolution socialiste dans le monde capitaliste et la question de la révolution nationale et démocratique en tant que première phase de la révolution socialiste dans les pays dominés par l'impérialisme. La grande bourgeoisie occidentale a acclamé la restauration contre-révolutionnaire en Union soviétique comme une "révolution authentique" qui assurera "les droits de l'homme, la liberté et la démocratie". Or, à peine cinq années se sont écoulées et
  • 2. 2 aujourd'hui on peut se rendre compte que les peuples de l'ex-URSS subissent les affres de l'oppression et de l'exploitation, du capitalisme sauvage avec son cortège de misère et de chômage, de la guerre civile et du fascisme. L'Allemagne a manifesté ses ambitions de puissance dominante en Europe en précipitant la conquête de la République démocratique allemande, puis en provoquant l'éclatement de la Yougoslavie. Les guerres civiles en ex-Yougoslavie sont entretenues par la rivalité entre l'Allemagne, les Etats-Unis, la France, l'Angleterre et la Russie pour la domination des Balkans et du Moyen-Orient. Depuis la disparition de l'Union soviétique, la rivalité entre les grands impérialistes, les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne, est devenue un facteur dominant de la situation internationale. Cette rivalité économique et stratégique peut, par l'approfondissement de la crise générale du système impérialiste, conduire à une nouvelle guerre mondiale entre puissances impérialistes. Peu après avoir été restauré en Union soviétique, l'impérialisme a déclenché une guerre d'agression contre le peuple irakien qui a causé entre 150.000 et 250.000 morts; le boycott économique qui a été maintenu depuis la guerre a déjà entraîné la mort de plus de 700.000 personnes. Staline contre le révisionnisme titiste Staline a dû construire le socialisme dans une lutte idéologique soutenue et opiniâtre contre tous les courants bourgeois qui ont émergés au sein du parti. Trois courants bourgeois principaux ont mis en danger le socialisme soviétique. Le trotskisme qui, sous un verbiage de "gauche" a développé une ligne antisoviétique et anticommuniste, correspondant parfaitement aux besoins de l'impérialisme allemand et américain. Le boukharinisme qui fut une réédition de la ligne social-démocrate dans les conditions du socialisme et qui prêchait l'extension de la lutte des classes, l'intégration des éléments capitalistes dans le socialisme et la conciliation envers les courants mencheviks. Le nationalisme bourgeois, qui dressait les masses de certaines nationalités, sous l'impulsion de la bourgeoisie nationale, contre le socialisme en agitant le mot d'ordre d'indépendance. Ces trois affrontements idéologiques ont eu une grande portée historique pour la consolidation de la dictature du prolétariat. Et ces affrontement ont gagné une nouvelle actualité dès la fin de la seconde guerre mondiale. En écrasant les troupes fascistes, l'Union soviétique s'est rattaché certains territoires auparavant contestés à la Pologne et à la Roumanie, ainsi que les pays baltes, ces régions traditionnellement tiraillées entre l'Allemagne et la Russie. L'Union soviétique
  • 3. 3 a intégré aussi certains territoires appartenant auparavant à la Finlande et au Japon, les Iles Kourilles, notamment. Ces mesures correspondaient aux besoins de la sécurité et de la défense de l'Union soviétique, seul pays socialiste au monde en 1945. Staline comprenait parfaitement que la défaite du fascisme allemand ne signifiait nullement que les impérialistes mettraient fin à leurs efforts pour détruire l'Union soviétique. L'intégration de ces territoires dans l'Union soviétique correspondait également aux intérêts des ouvriers et des paysans qui pouvaient ainsi s'engager dans la voie du socialisme. Dès la fin de la guerre, les éléments fascistes et d'extrême droite de ces territoires ont développé des campagnes nationalistes et réactionnaires pour monter les masses contre le socialisme. Ils se sont engagés dans la voie qu'ont suivi, au cours des années vingt et trente, les réactionnaires géorgiens, ukrainiens et autres. Ils ont utilisé le nationalisme bourgeois comme point de ralliement de toutes les tendances antisocialistes. En 1948, Staline a critiqué, puis dénoncé la politique suivie par Tito. Le titisme est en fait un condensé des trois courants bourgeois, défaits en Union soviétique au cours des années vingt, trente et quarante. A l'époque, la bourgeoisie internationale a dénoncé le "contrôle" que Staline voulait exercer sur la Yougoslavie, et elle a soutenu la "politique d'indépendance" de Tito. Or, cette lutte n'opposait nullement le "contrôle" à l'indépendance, mais bien la ligne marxiste-léniniste à la ligne bourgeoise. La lutte contre Tito n'était pas un détail: elle était un résumé de toutes les luttes menées par Staline contre les ennemis du bolchevisme. Dès 1948, le courant nationaliste et social-démocrate s'est imposé à la tête du Parti communiste yougoslave. En déclenchant en 1948 la lutte contre le révisionnisme de Tito, Staline a fait preuve de clairvoyance et de fermeté sur les principes. Quarante-cinq ans plus tard, l'histoire a entièrement confirmé ses prévisions. Au moment de l'invasion allemande, en 1941, le Parti Yougoslave clandestin comptait 12.000 membres; 8.000 d'entre eux furent tués au cours de la guerre. Mais il s'est gonflé de près de 140.000 membres pendant la résistance et de 360.000 autres avant la mi-1948. Des dizaines de milliers de koulaks, de bourgeois et d'éléments petits-bourgeois étaient entrés au Parti. (James Klugmann, From Trotsky to Tito , Lawrence and Wishart, London, 1951, p. 13) Tito s'appuyait de plus en plus sur ces derniers dans sa lutte contre les communistes authentiques. Le parti n'avait pas de vie interne normale, il n'y avait pas de discussion politique en son sein, et par conséquent pas de critiques ni d'autocritiques marxistes-léninistes; les dirigeants n'étaient pas élus mais cooptés. (p. 22) En juin 1948, le Bureau d'Information des partis communistes, regroupant huit partis, publia une résolution critiquant le Parti yougoslave. Elle soulignait que Tito ne prêtait aucune attention à l'accentuation des différences de classes à la campagne ni à la croissance des éléments capitalistes dans le pays. (p. 9) La résolution affirmait que,
  • 4. 4 partant d'une position nationaliste bourgeoise, le Parti yougoslave avait brisé le front uni socialiste contre l'impérialisme. Le texte disait: "Une telle ligne nationaliste ne peut que conduire à la dégénérescence de la Yougoslavie en une république bourgeoisie ordinaire" . (p. 11) Ayant enregistré cette critique, Tito déclencha une épuration massive. Tous les éléments marxistes-léninistes furent éliminés du Parti. Deux membres du Comité central, Zhoujovic et Hebrang, avaient déjà été arrêtés en avril 1948. Le général Arso Jovanovic, chef de l'Etat-Major de l'Armée des partisans, fut arrêté et assassiné, de même que le général Slavko Rodic. (p. 43) The Times parlait de nombreuses arrestations de communistes soutenant la résolution du Kominform et estimait le nombre de personnes emprisonnées entre 100.000 et 200.000. (p. 143) Dans son rapport au Huitième Congrès du Parti, tenu en 1948, Kardelj eut recours à force citations de Staline pour affirmer que la Yougoslavie "refoulait les éléments koulaks" et ne prendrait jamais "des positions antisoviétiques" . (Rapport: Le PCY dans la lutte pour la Yougoslavie nouvelle... Beograd, 1948, p. 94, 25) Mais quelques mois plus tard, les titistes reprenaient publiquement la vieille théorie social-démocrate du passage de la bourgeoisie au socialisme sans lutte de classe! Bebler, vice-ministre des Affaires étrangères, déclara en avril 1949: "Nous n'avons pas de koulaks comme il y en avait en URSS. Nos paysans riches ont pris part en masse dans la guerre populaire de libération.(...) Serait-ce une erreur si nous réussissions à faire passer les koulaks au socialisme sans une lutte des classes?" (29 avril 1949) (Klugmann, p. 129) Et en 1951, l'équipe de Tito déclarait que les "kolkhozes (soviétiques) sont le reflet du capitalisme d'État qui, mélangé aux nombreux restes du féodalisme, est le système social de l'URSS" . Développant les conceptions de Boukharine, les titistes remplacent la planification par le marché libre: "Personne, en dehors de la coopérative, ne fixe les normes ni les catégories de ce que l'on doit produire" . Ils organisent "le passage à un système laissant plus de liberté au fonctionnement des lois économiques objectives. Le secteur socialiste de notre économie est à même de triompher des tendances capitalistes par des moyens purement économiques" . (Directives du CC, dans: Questions actuelles du socialisme, n 10, jan-fév. 1952, Agence Yougoslave d'Information, p. 160, 161, 145) En 1953, Tito réintroduira la liberté d'acheter et de vendre la terre et d'engager des ouvriers agricoles. En 1951, Tito compare les communistes yougoslaves fidèles au marxisme-léninisme à la cinquième colonne hitlérienne, justifiant après coup l'arrestation de plus de 200.000 communistes, selon le témoignage du colonel Vladimir Dapcevic. Tito écrit: "Les attaques des agresseurs fascistes ont prouvé que l'on attache beaucoup d'importance à un élément nouveau: la cinquième colonne. Elle est un élément politique et militaire qui entre en action au moment des préparatifs de l'agression. Aujourd'hui, on tente de nouveau de faire quelque chose de semblable dans notre pays, sous différentes formes, particulièrement de la part des pays kominformistes." (Questions actuelles du socialisme, n° 10, p. 85))
  • 5. 5 Au début des années cinquante, la Yougoslavie est toujours un pays largement féodal. Mais les titistes s'attaquent au principe selon lequel l'État socialiste doit maintenir la dictature du prolétariat. En 1950, les révisionnistes yougoslaves lancent une discussion sur "le problème du dépérissement de l'État et spécialement du dépérissement du rôle de l'État dans l'économie" . Pour justifier le retour à l'État bourgeois, Djilas traite l'État soviétique de "monstrueux édifice du capitalisme d'État" qui "oppresse et exploite le prolétariat" . Toujours selon Djilas, Staline lutte "pour l'agrandissement de son empire de capitalisme d'État et, à l'intérieur, pour le renforcement de la bureaucratie" . "Le rideau de fer, l'hégémonie sur les pays d'Europe orientale et une politique d'agression lui sont devenus actuellement indispensables" . Djilas parle de "la misère de toute la classe ouvrière qui travaille pour les intérêts 'supérieurs' impérialistes et pour les privilèges de la bureaucratie." "L'URSS est aujourd'hui objectivement la grande puissance la plus réactionnaire" . Staline est "un praticien du capitalisme d'État et le chef et guide spirituel et politique de la dictature bureaucratique" . En véritable agent de l'impérialisme américain, Djilas poursuit: "Nous rencontrons chez les hitlériens des théories qui, par leur contenu comme par la pratique sociale qu'elles supposent, ressemblent comme deux gouttes d'eau aux théories de Staline" .(Questions actuelles du socialisme, n 14, oct-nov. 1952, AYI, Paris, p. 2, 5, 18, 35-36, 30, 37, 44 et 47) Ajoutons que Djilas, qui s'est établi aux États-Unis par la suite, se référait dans ce texte à la "critique du système stalinien" faite par...Trotski! (Ibidem, p. 44) En 1948, Kardelj jurait encore fidélité au combat anti-impérialiste. Pourtant deux années plus tard, la Yougoslavie soutenait l'agression américaine contre la Corée! The Times rapportait: "Monsieur Dedeijer voit les événements de Corée comme une manifestation de la volonté soviétique de dominer le monde... Les travailleurs du monde doivent se rendre compte qu'un autre prétendant à la domination mondiale s'est présenté, et se débarrasser des illusions à propos de l'URSS qui serait, soi-disant, une force de démocratie et de paix" . (The Times , 27 déc. 1950) Ainsi, Tito était devenu un simple pion dans la stratégique anticommuniste des États- Unis. Tito déclara en 1951 au New York Herald Tribune; qu'"en cas d'attaque soviétique, n'importe où en Europe, même si cela se passe à des milliers de kilomètres des frontières yougoslaves, (il) se battrait immédiatement aux côtés de l'Occident... La Yougoslavie se considère comme une partie du mur de solidarité collective construit contre l'impérialisme soviétique". (New York Herald Tribune , 26 juin 1951) Dans le domaine économique, les mesures socialistes que la Yougoslavie avait prises avant 1948, furent vite liquidées. Alexander Clifford, le correspondant du Daily Mail , écrit à propos des réformes économiques adoptées en 1951: "Si elles se réalisent, la Yougoslavie sera finalement bien moins socialisée que la Grande Bretagne". "Les prix des biens (seront) déterminés par le marché, c'est-à- dire par l'offre et la demande", "les salaires (seront) fixés sur la base des revenus ou
  • 6. 6 des profits de l'entreprise" , les entreprises "décident de façon indépendante ce qu'elles produisent et dans quelles quantités". "Il n'y a pas beaucoup de marxisme classique dans tout cela" . (Daily Mail , 31 août 1951) (p. 150) La bourgeoisie anglo-américaine reconnut très tôt qu'elle disposait, dans la personne de Tito, d'une arme efficace dans son combat anticommuniste. Business Week notait le 12 avril 1950: "Pour les États-Unis en particulier et pour l'Occident en général, cet encouragement de Tito s'est révélé être une des méthodes les moins chères pour contenir le communisme russe. Le montant de l'aide occidentale à Tito se chiffre maintenant à 51,7 millions de dollars. C'est beaucoup moins que le milliard de dollars, environ, que les États-Unis a dépensé en Grèce pour le même but." (p. 175) Cette bourgeoisie comptait utiliser Tito pour encourager le révisionnisme et organiser la subversion dans les pays socialistes d'Europe de l'Est. Le 12 décembre 1949, Eden dit dans le Daily Telegraph: "L'exemple et l'influence de Tito peut changer de façon décisive le cours des événements en Europe centrale et orientale" . (p. 191) Appréciant la démagogie communiste de Tito à sa juste valeur, The Times écrit: "Cependant, le titisme reste seulement une force, dans la mesure que le Maréchal Tito peut prétendre être communiste" . (The Times , 13 septembre 1949) (194) Le révisionnisme et scissionnisme de Khrouchtchev Le révisionnisme de Khrouchtchev et de Brejnev a constitué la plus grande trahison du marxisme-léninisme et il est la principale cause de la division et de l'affaiblissement du mouvement communiste international. Dans la dégénérescence révisionniste en Union soviétique, nous distinguons trois phases. La période 1956-1964 est celle de la prise du pouvoir et de la consolidation de ce pouvoir par les éléments révisionnistes et bourgeois. La période 1968-1985 est celle du règne sans partage des révisionnistes et des aventures extérieures. Au cours des années 1985-1990, tous les préparatifs ont été achevés pour la restauration du capitalisme dans sa forme la plus sauvage et pour l'instauration de la dictature ouverte de la bourgeoisie. Au cours des années 1956-1964, une lutte idéologique cruciale s'est déroulée au sein du mouvement communiste internationale. Il est essentiel de revenir sur cette période où les choix: marxisme-léninisme ou révisionnisme, révolution ou réformisme, continuation de la révolution ou dégénérescence politique, dictature du prolétariat ou restauration capitaliste ont été posés en toute clarté.
  • 7. 7 Le Rapport de Khrouchtchev ou XXe Congrès, son Rapport secret sur Staline de la même époque et son Rapport au XXIIe Congrès, en 1962 offrent un exposé complet de la ligne révisionniste, bourgeoise au sein du Mouvement Communiste International. Toutes les bases de la dégénérescence progressive, qui a abouti au cours des années 1985-1990 à la restauration ouverte du capitalisme, ont été formulées dans ces trois documents capitaux. Il est impossible de mener un combat conséquent contre la ligne de trahison de Gorbatchev, sans en déterrer les racines chez Khrouchtchev. Or, aujourd'hui que le capitalisme sauvage en ex-USSR prend des formes politiques de caractère fasciste, on peut parfaitement s'opposer à la dictature de Yeltsine à partir d'une ligne réformiste, sociale-démocrate inspirée par le khrouchtchévisme. Mao Zedong et le Parti communiste chinois ont eu le mérite historique de défendre de façon conséquente le marxisme-léninisme contre le révisionnisme khrouchtchévien dans le livre: "Débat sur la ligne générale". Trente années après sa publication, ce document n'a rien perdu de son actualité, bien au contraire, l'effondrement de l'URSS est venu en souligner la clairvoyance. Ces textes étant suffisamment connus, nous nous limitons à en souligner un point particulier. Au cours de la polémique des années 1956-1964, Mao Zedong a non seulement défendu le marxisme-léninisme contre le révisionnisme, mais aussi l'unité des communistes contre le scissionnisme. Pour imposer leur ligne bourgeoise ou petite bourgeoise, les opportunistes ont toujours recours aux intrigues, à la division et au scisionnisme. "Etant donné que les problèmes d'intérêt commun pour les différents partis frères sont extrêmement complexes, que les conditions dans lesquelles se trouve chacun de ces partis diffèrent grandement, et étant donné que la situation objective est constamment en mouvement, les divergences d'opinions sont souvent inévitables entre partis frères, et cela n'est pas nécessairement un mal. L'important, c'est de partir de la position qu'il faut défendre et renforcer l'unité internationaliste, et d'être ensemble dans le lutte contre l'ennemi" (Léninisme et révisionnisme moderne, Ed. La Cité Editeur, Lausanne, p. 12) "Si, par malheur, des controverses ou divergences surgissent entre partis et pays frères, elles doivent être résolues patiemment dans l'esprit de l'internationalisme prolétarien et selon les principes de l'égalité et de l'unité de vues par voie de consultations." (Léninisme et révisionnisme moderne, Ed. La Cité Editeur, Lausanne, p. 20) "La cause du prolétariat a toujours eu un caractère international. Les communistes de tous les pays doivent s'unir dans la lutte commune pour faire triompher cette cause commune. Sans la solidarité et l'unité basées sur l'internationalisme prolétarien, aucun pays ne peut remporter ni consolider la victoire dans sa cause révolutionnaire. La seule voie juste pour sauvegarder et renforcer cette unité ne peut qu'être celle du respect des principes régissant les rapports entre partis frères et entre pays frères. Ces principes sont: l'union basée sur le marxisme-léninisme et l'internationalisme prolétarien, le soutien mutuel et l'assistance réciproque,
  • 8. 8 l'indépendance et l'égalité, et l'unanimité des vues par voie de consultations." (Léninisme et révisionnisme moderne, Ed. La Cité Editeur, Lausanne, p. 116-117) Ces principes, le PCC les a exposés plus en détail dans les termes suivants. "Respecter le principe de solidarité, et ne jamais inciter certains partis frères à attaquer d'autres partis frères, ne se livrer à des activités sectaires et scissionnistes; respecter le principe de soutien et d'aide mutuels, et ne jamais tenter de contrôler les autres sous le couvert de l'aide (...). respecter le principe d'indépendance et d'égalité, et ne jamais se situer au-dessus des autres partis frères ni imposer aux autres partis le programme, la ligne et les résolutions de leur propre Parti. Ne jamais s'ingérer dans les affaires intérieures des autres partis frères ni entreprendre d'activités subversives (...). respecter le principe d'unanimité par voie de consultations, et ne jamais imposer la ligne erronée de leur propre Parti sous couvert d'une soi- disant majorité (...)." (Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 370) Au cours de la polémique de 1963, tout en critiquant le révisionnisme, le PCC a défendu de façon conséquente l'unité du mouvement communiste international, malgré les graves divergences qui le traversaient. "Si vous ne redressez pas vos erreurs révisionnistes, nous continuerons à vous critiquer 'sans hésitation et en toute franchise', dans l'intérêt du PCUS, de l'Etat soviétique et du peuple soviétique, et pour l'unité du camp socialiste et du mouvement communiste international." (Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 344) "Dans le mouvement communiste international, nous maintenons même des contacts avec les révisionnistes; alors pourquoi ne pourrions-nous en faire autant avec les marxistes-léninistes?" (Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 360) L'attitude hésitante de Mao Au XXe Congrès, Khrouchtchev a lancé son attaque surprise contre l'oeuvre de Staline, pour imposer sa ligne révisionniste. Au début, l'attitude de Mao Zedong et du Parti communiste chinois a été hésitante, ils n'ont pas défendu de façon conséquente l'oeuvre marxiste-léniniste de Staline, mais ont suivi Khrouchtchev dans certaines de ses critiques opportunistes contre Staline. Le document fondamental à ce propos est intitulé "L'expérience historique de la dictature du prolétariat", rédigé le 5 avril et le 29 décembre 1956.
  • 9. 9 Ce texte prend la défense de Staline et de "l'expérience fondamentale de la révolution et de l'édification en Union soviétique". (p. 33) Néanmoins, dans les critiques qu'il formule à l'adresse de Staline, nous pouvons déceler une tendance assez marquée à la réconciliation avec le révisionnisme. Certaines critiques formulées par Mao Zedong et le PCC reprennent simplement les calomnies formulées par Khrouchtchev. Le PCC lance certaines affirmations gratuites, qui ne sont basées sur aucune recherche sérieuse. La conclusion est à l'avenant: Khrouchtchev a pris des mesures pour rectifier ces erreurs de Staline! "Pendant la dernière période de sa vie, des victoires en séries et les panégyriques dont il a été l'objet ont tourné la tête à Staline. Dans sa façon de penser, il s'est écarté partiellement, mais gravement, du matérialisme dialectique pour tomber dans le subjectivisme. Il commença à avoir une foi aveugle en sa propre sagesse et en sa propre autorité; il se refusait à se livrer à des recherches et à l'étude sérieuses à l'égard de situations complexes, ou à prêter une oreille attentive à l'opinion de ses camarades comme à la voix des masses. En conséquence, certaines thèses et mesures politiques adoptées par lui allaient souvent à l'encontre de la réalité objective; il s'est souvent obstiné à faire appliquer pendant un long laps de temps ces mesures erronées, et n'a pu rectifier ses erreurs en temps utile. Le Parti Communiste de l'Union Soviétique a déjà pris des mesures pour rectifier les erreurs de Staline." (L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues étrangères, Pékin, p. 42) Une des accusations les plus farfelues que Khrouchtchev lança contre Staline, est reprise par le PCC: "(Staline) n'a pas fait preuve de la vigilance nécessaire à la veille de la guerre anti-fasciste." (L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues étrangères, Pékin, p. 9-10) Le PCC copie dans son texte les thèses de Khrouchtchev sur l'extinction de la lutte des classes, thèses développées au cours des années trente par Boukharine. Le PCC se passe complètement de l'analyse concrète de cette période cruciale et complexe qui fut celle de l'épuration. Il répète les banalités révisionnistes de Khrouchtchev qu'il fallait perfectionner la démocratie au lieu d'insister sur l'aggravation de la lutte des classes... "Après l'anéantissement des classes exploiteuses et la liquidation, pour l'essentiel, des forces de la contre-révolution, la dictature du prolétariat était encore nécessaire vis-à-vis des débris de la contre-révolution à l'intérieur du pays (...) mais sa pointe devait être surtout dirigée contre les forces agressives impérialistes du dehors. Dans ces conditions, il fallait développer et perfectionner progressivement, dans la vie politique du pays, les diverses méthodes démocratiques, perfectionner la légalité socialiste, renforcer le contrôle du peuple sur les organismes d'Etat, développer les méthodes démocratiques dans l'administration de l'Etat et des entreprises, resserrer les liens entre les organismes d'Etat et l'administration des entreprises, d'une part, et les larges masses, de l'autre, (...) combattre encore plus fermement les tendances bureaucratiques, au lieu d'insister sur l'aggravation de la lutte de classes après la liquidation des classes, et d'entraver ainsi le développement sain de la démocratie
  • 10. 10 socialiste, ainsi que le fit Staline." (L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues étrangères, Pékin, p. 54-55) Plus grave encore, Mao dénonce la critique que Staline a fait de la ligne titiste, remettant ainsi en cause les luttes idéologiques que Staline a mené contre le trotskisme, le boukharinisme et le nationalisme bourgeois. "(Staline) a pris une décision erronée sur la question de la Yougoslavie. A propos de toutes ces questions, Staline s'est montré subjectif." (L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues étrangères, Pékin, p. 9-10) "Que les camarades yougoslaves éprouvent une aversion particulière à l'égard des erreurs de Staline, cela peut se comprendre. Placés dans des conditions difficiles, ils ont déployé dans le passé des efforts méritoires pour se maintenir dans la voie du socialisme. Dans les entreprises et autres organisations sociales, ils ont réalisé des expériences de gestion démocratique qui ont également attiré l'attention. Le peuple chinois applaudit à la réconciliation intervenue entre l'Union Soviétique et d'autres pays socialistes, d'une part, et la Yougoslavie, de l'autre." (L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues étrangères, Pékin, p. 46) Cette proposition exprime la conciliation et la complaisance envers le révisionnisme. Partant du nationalisme bourgeois, Tito a pris l'Union soviétique socialiste comme ennemi principal et a formé une alliance avec l'impérialisme américain. En menant des campagnes haineuses contre l'Union soviétique, Tito a repris les positions trotskistes. En laissant le libre développement aux paysans riches et aux petits capitalistes, a adopté le boukharinisme, la voie de la restauration progressive du capitalisme. Dans toutes ces questions essentielles, le PCC n'avait pas pris une position nette. Après avoir réhabilité le titisme, le PCC, critique les positions franchement anti- communistes de Tito. Apparemment, Mao a décidé que la contradiction avec Tito est "au sein du peuple", et ainsi il accepte de traiter cet anti-communiste au service de la stratégie globale américaine, en "ami qui se trompe". C'est le seul exemple concret que Mao nous donne pour prouver que Staline "confondait les deux types de contradictions"... "Kardelj a... présenté aux camarades hongrois comme une exigence 'la nécessité de changements radicaux dans leur système politique'; ... et il a exigé d'eux de ne pas faire 'de tentatives stériles pour restaurer le Parti communiste', 'car, dit-il, pour les masses, ce type de Parti incarnait le despotisme bureaucratique'. Tel est le modèle de la 'ligne non stalinienne' que le camarade Kardelj a mis au point pour des pays frères.(...) la position fondamentale et les méthodes que les camarades yougoslaves emploient, sont étrangères aux principes d'une discussion entre camarades." (L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues étrangères, Pékin, p. 48-49)
  • 11. 11 Mao reprend aussi les thèses de Kadar et des révisionnistes "modérés" en Hongrie qui "expliquaient" la contre-révolution de 1956 par les "graves erreurs" commis par le stalinien Rakosi. Kadar ne s'est distancié de Nagy qu'au moment où celui-ci avait fait une alliance avec les insurgés d'extrême droite et fasciste. "Le erreurs commises par Staline ont suscité un sérieux mécontentement chez les peuples de certains pays d'Europe orientale." (L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues étrangères, Pékin, p. 66) Dans sa façon de traiter la Yougoslavie et la Hongrie, Mao est influencé par le nationalisme bourgeois. La définition de l'internationalisme prolétarien que Mao Zedong donne dans ce texte de 1956, est d'ailleurs fort discutable. "Le marxisme-léninisme a toujours insisté sur la nécessité de combiner l'internationalisme prolétarien avec le patriotisme de chaque peuple." "Les Partis communistes doivent se faire les interprètes des légitimes intérêts et sentiments nationaux de leurs peuples. Les communistes ont toujours été et restent de vrais patriotes. Ils savent que c'est seulement lorqu'ils traduisent correctement les intérêts et sentiments de leur nation qu'ils peuvent jouir chez eux de la confiance et de l'affection véritables des larges masses populaires." (L'expérience historique de la dictature du prolétariat, 1961, Ed. en langues étrangères, Pékin, p. 63) La conception du monde communiste est internationaliste; elle part des intérêts d'ensemble de toute la classe ouvrière mondiale. Dans certaines conditions, des positions politiques nationalistes et une lutte nationale peuvent s'accorder aux intérêts de la classe ouvrière nationale et internationale. Mais il est faux, comme le présente ici le PCC, de faire concorder internationalisme et nationalisme. En Chine, le nationalisme a eu, pendant une longue période, un caractère révolutionnaire puisqu'il s'agissait de libérer la Chine de l'oppression impérialiste. Mais l'idéologie nationaliste révolutionnaire reste dans les limites de la révolution bourgeoise. Dans la longue lutte que les communistes chinois ont dû mener contre l'impérialisme, le nationalisme radical a été un de leurs leviers idéologiques les plus puissants au sein des masses. Et beaucoup ont été porté à croire que le nationalisme radical faisait partie de la conception communiste du monde. Ce qui est faux. Le passage de la révolution nationale et démocratique à la révolution socialiste est sans conteste un processus très complexe au cours duquel des intérêts de classe s'affrontent violemment. Dès 1959, Kang Cheng a tiré l'attention sur la position des démocrates bourgeois. "A l'étape de la révolution démocratique, faisant preuve à des degrés divers d'un certain zèle pour la révolution démocratique, (ces démocrates bourgeois et petits- bourgeois) peuvent encore approuver, partiellement du moins, le programme minimum de lutte du Parti marxiste-léniniste; aussi, guidés et aidés par le Parti, peuvent-ils encore accomplir un travail de quelque utilité pour la révolution. Mais dès l'origine, il a existé entre eux et le Parti des divergences de principe. Alors que le Parti se tient fermement au rôle dirigeant du prolétariat dans la révolution
  • 12. 12 démocratique, persévère dans sa volonté de poursuivre la révolution démocratique jusqu'au bout, afin qu'après l'achèvement complet de la révolution démocratique celle-ci puisse passer aussitôt,sans discontinuité, à la révolution socialiste, ils sont d'avis de confier la direction de la révolution démocratique à la classe bourgeoise et n'ont pas la volonté de la mener jusqu'au bout, et ils sont moins prêts encore pour la révolution socialiste". (Dix Glorieuses Années, Ed. Pékin, 1960, p. 275) Le même thème a été développé en 1976, lors de lutte politique que Mao Zedong a mené contre Deng Xiaoping. Le PCC écrivait à ce moment: "En 1959, le président Mao fait cette remarque pénétrante: les opportunistes de droite au sein du Parti n'ont jamais été des révolutionnaires prolétariens; ce ne sont que des démocrates bourgeois ou petits-bourgeois infiltrés dans les rangs révolutionnaires du prolétariat; ils n'ont jamais été des marxistes-léninistes: ils ne sont que des compagnons de route pour notre parti." (La lutte en Chine contre le vent déviationniste de droite qui remet en cause les conclusions justes, 1976, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, p. 189) "Après le triomphe de la révolution de démocratie nouvelle, des membres du Parti, idéologiquement toujours à l'étape de la révolution démocratique, n'ont pas voulu progresser dans la voie socialiste et poursuivre la révolution. L'incorrigible responsable du Parti, engagé dans la voie capitaliste, n'est-il pas de ceux-là? De ces gens qui représentent maintenant la bourgeoisie, qui craignent de voir la révolution socialiste se retourner contre eux, qui ont peur de voir affectés le système de propriété privée, le droit bourgeois qu'ils aiment, les concepts traditionnels qu'ils veulent défendre, qui appréhendent que l'on touche à leur position, à leur conception du monde bourgeoises. Plus la révolution socialiste avancera, plus sera aiguë la contradiction qui les oppose à la révolution, aux ouvriers, aux paysans pauvres et moyens-pauvres - tous fidèles à la poursuite de la révolution. Dans ce processus de la révolution socialiste, ils reculent, marchent à contresens de la révolution." (La lutte en Chine contre le vent déviationniste de droite qui remet en cause les conclusions justes, 1976, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, p. 191-192) S'il fallait mener la lutte contre les démocrates bourgeois, la critique du nationalisme bourgeois n'était sans doute pas moins importante. La Chine, une nation immense et relativement homogène, a dû affronter pendant plus d'un siècle le colonialisme et l'impérialisme. Mao Zedong n'a pas dû démêler des problèmes nationaux aussi complexes que ceux existant en Russie tsariste, puis en Union soviétique. Les communistes chinois n'ont pas assimilé les positions très riches, élaborées en la matière par Lénine et par Staline. Au cours des années vingt et trente, Staline a développé des positions qui ont acquis une nouvelle actualité après la guerre anti-fascistes, lorsque des pays sémi-féodaux, en Europe de l'Est et en Asie, ont commencé la construction socialiste. Les voici. "Il faut se rappeler que nos organisations communistes de la périphérie, dans les Républiques et les régions, ne peuvent se développer et se mettre debout, devenir de véritables cadres marxistes internationalistes, que si elles ont raison du nationalisme. Le nationalisme est le principal obstacle idéologique dans la voie de la
  • 13. 13 formation des cadres marxiste, de l'avant-garde marxiste à la périphérie et dans les Républiques. ... Le nationalisme joue pour ces organisations le même rôle que le menchevisme jouait dans le passé pour le Parti bolchevik. Ce n'est que sous le couvert du nationalisme que peuvent pénétrer dans nos organisations périphériques des influences bourgeoises de toutes sortes, y compris les influences mencheviks. ... Le souffle nationaliste s'acharne à pénétrer dans notre Parti à la périphérie... La bourgeoisie renaît, la NEP se développe, le nationalisme aussi...Des survivances du chauvinisme grand-russe existent qui poussent également en avant le nationalisme local... L'influence des Etats étrangers qui soutiennent par tous les moyens le nationalisme, s'exerce." (p. 203) "L'essence de la déviation vers le nationalisme local, c'est la tendance à s'isoler et à s'enfermer dans sa coquille nationale; la tendance à estomper les antagonismes de classe au sein de sa nation; la tendance à se défendre contre le chauvinisme grand-russe, en s'écartant du flot général de l'édification socialiste; la tendance à ne pas voir ce qui rapproche et unit les masses travailleuses des nationalités de l'URSS, et à ne voir que ce qui peut les éloigner les unes des autres. La déviation vers le nationalisme local reflète le mécontentement des casses dépérissantes des nations autrefois opprimées, contre le régime de la dictature du prolétariat, leur tendance à s'isoler dans leurs Etats nationaux respectifs et à y établir leur domination de classe." (p. 339) "Qu'est-ce que la déviation vers le nationalisme, qu'il s'agisse du nationalisme grand-russe ou du nationalisme local, il n'importe? La déviation vers le nationalisme, c'est l'adaptation de la politique internationaliste de la classe ouvrière à la politique nationaliste de la bourgeoisie. La déviation vers le nationalisme reflète les tentatives de sa 'propre' bourgeoisie 'nationale' de saper le régime soviétique et de rétablir le capitalisme. La source de ces deux déviations... est commune. C'est l'abandon de l'internationalisme léniniste... Le principal danger est représenté par la déviation que l'on a cessé de combattre et à laquelle on a permis ainsi de se développer jusqu'à devenir un danger d'Etat." (p. 344-345) L'attitude de Mao Zedong envers la politique suivie par Staline après la guerre, est souvent inspirée par le nationalisme bourgeois. Ainsi, les publications chinoises reprennent souvent les affirmations des auteurs bourgeois qu'à Yalta l'Union soviétique et les Etats-Unis ont divisé l'Europe en sphères d'influence. Mao Zedong lui-même a fait, en 1964, les déclarations suivantes à un délégation japonaise. "L'Union soviétique a occupé trop de territoires. A la Conférence de Yalta, on a déclaré la Mongolie extérieure nominalement indépendante, nominalement, ce territoire a été détaché de la Chine, mais en fait il est tombé sous la gestion des Soviétiques. Comparé à vos Kourilles, le territoire de la Mongolie extérieure est beaucoup plus vaste. A l'époque (en 1954) nous avons demandé s'il serait possible de restituer la Mongolie extérieure à la Chine. Ils ont dit alors que c'était impossible... Ils ont aussi détaché une partie de la Roumanie, la Bessarabie. A l'Allemagne aussi, ils ont pris des territoires, notamment une partie de l'Allemagne de l'Est. Tous les Allemands qui y vivaient ont été chassés vers l'Ouest. De la Pologne aussi, ils ont pris des territoires qu'ils ont attaché à la Biélorussie...Finalement, ils ont aussi pris es territoires à la Finlande. ...Dans mon opinion, ils n'auraient pas du tout dû s'attacher des territoires... Pour cette raison, vos Kourilles, ne constituent pas un problème, quant à nous; elles doivent être restituées." (Mao ongecorrigeerd, Arbeiderspers, Amsterdam, 1974, Entretien du 10 juillet 1964, p. 28-29) Cette attitude conciliatrice envers le nationalisme bourgeois, se transformera, au
  • 14. 14 cours des années soixante-dix, lorsque Brejnev pratiqua une politique d'ingérence et de contrôle, en soutien ouvert au nationalisme bourgeois et réactionnaire contre le "social-impérialisme". Mao contre le révisionnisme khrouchtchévien Lorsqu'en 1962, Khrouchtchev a approfondi ses thèses révisionnistes, le PCC est revenu sur quelques thèmes essentiels, débattus en 1956. Afin de combattre la trahison ouverte de Khrouchtchev, le PCC s'est servi de l'exemple yougoslave pour montrer aux Soviétiques l'aboutissement inévitable de la voie révisionniste. "Il s'agit de savoir si la clique Tito est un parti frère et une force anti-impérialiste ou un groupe de renégats du mouvement communiste international et de laquais de l'impérialisme." (Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 151) "Rien qu'entre 1948 et 1952, plus de 200.000 membres du Parti furent ainsi exclus, soit la moitié de l'effectif original de Parti communiste de Yougoslavie." "Le nombre des communistes et des éléments révolutionnaires actifs, arrêtés et emprisonnés, dépassa à lui seul 30.000." (Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 185) "La soi-disant voie spécifique d'édification du "socialisme" avec l'aide américain, voie exaltée par la clique Tito, n'est rien d'autre que la voie de la transformation du système socialiste en système capitaliste en fonction des besoins de l'impérialisme, la voie qui conduit un pays indépendant à dégénérer en semi-colonie." (Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 178) "Par son exemple de restauration du capitalisme en Yougoslavie, la clique Tito aide l'impérialisme américain à appliquer sa politique consistant à promouvoir dans les pays socialistes l'"évolution pacifique". Sous l'enseigne de pays socialiste, la clique Tito s'oppose avec frénésie au camp socialiste, s'emploie à le saper et est devenue un groupe de choc dans la campagne antichinoise. Sous le couvert du "non- engagement" elle cherche à saper le mouvement de libération nationale d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, et s'est mise au service du néo-colonialisme américain." (Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 178-179) Le PCC défend Staline, dans la mesure où elle refuse de suivre l'anti-stalinisme de Khrouchtchev et de Tito, qui rejettent, en fait, le marxisme-léninisme lui-même. "En s'acharnant encore et encore sur Staline, la direction du PCUS a voulu effacer l'influence impérissable de ce grand révolutionnaire prolétarien sur le peuple soviétique et les autres peuples du monde, et aussi frayer la voie à sa répudiation du
  • 15. 15 marxisme-léninisme, que Staline avait défendu et développé." (Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 140) "La répudiation totale de Staline fournit à l'impérialisme et à toute la réaction des munitions antisoviétiques et anticommunistes qu'ils ne sont que trop heureux d'obtenir." (Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 139) Mais cette défense de Staline reste toujours très conditionnelle. L'importance vitale de la lutte idéologique et politique contre le trotskisme, le boukharinisme et la nationalisme bourgeois reste escamotée. Se contentant de parler dans des termes vagues des "deux types de contradictions", le PCC se refuse à analyser concrètement les lignes et les positions en jeu. Il s'agit en fait d'une défense inavouée des boukharinistes et autres opportunistes. "Dans les luttes menées au sein du Parti comme en dehors, il confondit à certains moments et dans certains problèmes, les deux catégories de contradictions de nature différente - contradictions entre l'ennemi et nous, et contradictions au sein du peuple (...). Le travail de liquidation de la contre-révolution (...) permit de châtier à juste titre nombre d'éléments contre-révolutionnaires qui devait l'être; cependant, des gens honnêtes furent aussi injustement condamnés, et ainsi il commit l'erreur d'élargir le cadre de la répression en 1937 et 1938." (Débat sur la ligne générale du mouvement communiste international, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1965, p. 129) Mao et la continuation de la révolution sous le socialisme Si l'analyse de la dégénérescence révisionniste en URSS a été correctement formulée par Mao au cours des années 1959-1964, c'est en 1966-1976 qu'il en a déduit une ligne politique cohérente pour la consolidation de la dictature du prolétariat en Chine. C'est ainsi que Mao a déclenché la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, pendant laquelle il a appelé les communistes et les masses à critiquer le révisionnisme et le bureaucratisme au sein du parti et de l'appareil d'Etat. La base théorique sur laquelle la révolution culturelle a été lancée, est le constat qu'un pays socialiste peut dégénérer politiquement et qu'une "évolution pacifique" vers la restauration est possible. Tout au long de la période socialiste, les classes et la lutte des classes subsistent, comme persiste la lutte entre la voie socialiste et la voie capitaliste de développement continue. Le cible de la révolution, ce sont les responsables du Parti engagée dans la voie capitaliste. Ces responsables sont des bureaucrates, des technocrates, des arrivistes et des révolutionnaires démocrates bourgeois qui n'ont pas la moindre intention de mettre le marxisme-léninisme et la pensée de Mao Zedong en pratique, mais qui utilisent un langage marxiste-léniniste pour pratiquer le révisionnisme.
  • 16. 16 La révolution culturelle est un vaste mouvement de masse pour critiquer et combattre tout ce qui dans l'idéologie et dans la superstructure ne correspond pas au socialisme, mais qui provient de l'ancienne société bourgeoise et féodale. Cette critique ne peut se réaliser correctement que sur la base d'un mouvement de masse pour l'assimilation du marxisme-léninisme et de la pensée de Mao Zedong, non seulement par les membres du Parti, mais aussi par les larges masses. La participation des masses dans la critique et dans le combat est nécessaire pour débusquer les responsables engagés dans la voie capitaliste et c'est au cours de cette lutte que les masses peuvent s'éduquer. Cette révolution culturelle, déclenchée par le camarade Mao Zedong, était absolument nécessaire pour combattre le bureaucratisme et le révisionnisme et pour maintenir la dictature du prolétariat. Dans un pays petit-bourgeois aussi vaste que la Chine, cette révolution devait inévitablement connaître un parcours mouvementé. Le radicalisme petit-bourgeois, anarchisant devait s'exprimer, comme on devait s'attendre à des provocations de type '"gauchiste" des anciens ennemis du socialisme. En plus, il n'était point facile de définir avec précision les cibles de la révolution, les responsables engagés dans la voie capitaliste, et de faire la distinction entre les ennemis habilles à se camoufler, les opportunistes qui peuvent se transformer et les communistes ayant commis certaines erreurs. Mais ce n'est qu'à travers l'expérience vécue que les interférences de droite et de "gauche" pouvaient être dévoilées et que les cadres et les masses pouvaient s'éduquer. L'anti-maoïsme de Brejnev Au cours de la période 1965-1985, les révisionnistes ont fermement établi leur domination à la tête du Parti et de l'appareil d'Etat soviétiques et ils se sont engagés dans un processus aventurier d'ingérences à l'extérieure. Au cours des années soixante, les révisionnistes pouvaient toujours s'appuyer sur les bases économiques solides, jetées du temps de Staline. Cette puissance économique permettait à la bureaucratie d'accumuler des privilèges croissants, comme elle permettait de suivre une politique militaire aventuriste à l'extérieur, s'appuyant sur les armes pour créer et élargir la sphère d'influence soviétique. Cette quête de sphères d'influence de part le monde s'est accompagnée d'un discours "marxiste-léniniste" démagogique. Certains ont interprété ce retour au "marxisme-léninisme" comme un départ du Khrouchtchévisme et comme un retour prudent aux principes du temps de Staline. Il n'en est strictement rien. A tous les congrès sous Brejnev, l'orientation des XXe et XXIIe congrès a été explicitement maintenue. Tous les phénomènes négatifs, survenus sous Khrouchtchev, se sont encore amplifiés, la bureaucratie comme couche sociale distincte s'est consolidée, les privilèges se sont accrus, le "capitalisme de l'ombre" s'est développé en liaison avec les fonctionnaires et les directeurs d'entreprise corrompus.
  • 17. 17 Nous devons cerner aussi bien le maintien des thèses révisionnistes de Khrouchtchev que la fonction spécifique d'un certain discours "marxiste-léniniste", destiné à gagnes des forces anti-impérialistes, à les détourner de la voie marxiste- léniniste révolutionnaire et à les lier aux projets brejnéviens d'extension de la sphère d'influence soviétique. Au cours de cette période, Brejnev a développé un "anti-maoïsme" virulent qui était essentiellement une opposition farouche au marxisme-léninisme révolutionnaire. La plupart des partis communistes qui ont suivi l'orientation soviétiques, ont été influencé par cet anti-maoïsme qui a eu, dans l'idéologie soviétique, la même fonction que l'anti-stalinisme. Sous le drapeau de l'anti-maoïsme et de l'anti- stalinisme, tout l'essence révolutionnaire du marxisme-léninisme a été attaqué. Khrouchtchev, puis Brejnev, ont justifié la capitulation, puis le collaboration-rivalité avec l'impérialisme en agitant la menace d'une guerre nucléaire qui exterminerait l'humanité. Partant d'une position petite-bourgeoise et capitularde, ils affirmaient qu'il n'y avait pas d'alternative à l'entente avec l'impérialisme américain: toute guerre anti- impérialiste risquait de provoquer une incendie nucléaire mondiale. Mao Zedong a maintenu qu'il fallait encourager les masses opprimées et exploitées à se soulever contre l'impérialisme, pour leur libération, qu'il faut avoir la conviction que l'ordre mondial injuste et criminel était condamné à disparaître et que, par conséquent, il fallait mépriser l'impérialisme sur le plan stratégique et en tenir sérieusement compte sur le plan tactique. Soulignant que les peuples, conscients, organisés et décidés à se libérer, peuvent vaincre l'impérialisme, Mao disait que l'impérialisme américain n'est qu'un tigre de papier. Toutes ces thèses marxistes-léninistes ont été dénaturées et attaquées de façon démagogique, malhonnête et perfide par Brejnev. "La principale directive à long terme pour la politique extérieure du groupe de Beijing, a été formulé pour plonger l'humanité dans une fournaise nucléaire. On pourrait croire que seuls des fous pouvaient penser ainsi et souhaiter que cela arrive. Mais c'est vrai. Les dirigeants chinois actuels maintiennent que la guerre générale est l'autostrade vers le 'communisme' et que penser autrement, c'est croire dans des 'tigres de papier'." (Henry Ernst: What are they after in Peking, Progress Publishers, Moscow, 1979, p. 13-14; 1967) "L'esprit belliciste et l'idée qu'une nouvelle guerre mondiale est inévitable et même souhaitable, ont d'ores et déjà pénétré tous les domaines de la vie publique en Chine: la politique, l'économie et la culture. "Le pouvoir sort du canon du fusil"." (Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 61- 62) Afin de consolider leur pouvoir, les révisionnistes khrouchtchéviens ont affirmé que la victoire définitive et irréversible du socialisme était un fait dès l'année 1936. Ainsi, ils s'efforçaient de détruire la vigilance politique des communistes et des masses pour pouvoir appliquer, pas à pas, leurs plans de restauration. Ils se sont acharnés contre le maoïsme, parce que le camarade Mao Zedong rappelait à tous que le danger de restauration subsiste pendant une longue période historique.
  • 18. 18 "Dans un éditorial rédigé par Mao et publié (...) le 14 juin 1964, on pouvait lire: 'Il est impossible de parvenir en l'espace d'une ou de deux générations à la victoire définitive du socialisme. Il faudra cinq ou dix générations, voire une période encore plus longue, pour qu'on puisse l'obtenir une fois pour toutes'." (Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 26) "Les héritiers de Mao (...) accusent l'Union soviétique et les autres pays socialistes d'avoir mis "la révolution en veilleuse", d'avoir cessé "la lutte de classe contre les ennemis de la révolution", si bien qu'en URSS et certains autres Etats socialistes, tenez-vous bien, "la bourgeoisie a repris le pouvoir" et on assiste à une "restauration du capitalisme"." (Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 28) Les révisionniste soviétique se sont attaqué à la ligne générale pour l'édification socialiste que Mao Zedong a formulé en observant les luttes politiques et idéologiques sous Staline, puis le coup d'Etat de Khrouchtchev et l'imposition d'une ligne révisionniste, de trahison, en Union soviétique. Aujourd'hui, la justesse de cette ligne fondamentale, formulée par Mao Zedong, ne peut plus être mise en doute. Mao a écrit: "La société socialiste s'étend sur une assez longue période historique, au cours de laquelle continuent d'exister les classes, les contradictions de classes et la lutte de classes, de même que la lutte entre la voix socialiste et la voie capitaliste, que le danger d'une restauration du capitalisme. Il faut comprendre que cette lutte sera longue et complexe, redoubler de vigilance et poursuivre l'éducation socialiste.... Sinon un pays socialiste comme le nôtre se transformera en son contraire: il changera de nature et verra la restauration du capitalisme." (La Grande Révolution Culturelle, recueil de documents, Pékin, 1970, p. 22-23) Dans leurs efforts pour liquider le "maoïsme", les révisionnistes soviétiques se sont attaqués à ces thèses marxistes-léninistes dans les termes suivants. "D'après Mao Tsé-toung, ce qui constitue la base du mode de vie socialiste, ce n'est pas l'unité morale et politique du peuple, mais on ne sait quelles contradictions, qu'il faut s'attacher à dénicher en son sein." (Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 23) "La thèse de la "poursuite de la révolution" avait été choisie pour longtemps par le groupe de Mao pour imposer sa ligne au peuple et, sous le prétexte de "continuer la révolution", mettre hors d'état de nuire les adversaires des "idées" et des "options" de Mao, ces hommes que la propagande officielle qualifiait désormais d'"ennemis" et d'"éléments contre-révolutionnaires"." (Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 27) Continuer la lutte de classes sous le socialisme, c'était, aux yeux des révisionnistes brejnéviens, imposer "une dictature militaire" au peuple! "La "ligne particulière" proposée par Mao Tsé-toung dans les années 50 pour construire le socialisme en Chine se ramenait, elle aussi, à la transformation du pays en une énorme "commune" militarisée. Il s'agissait d'étendre l'organisation militaire à
  • 19. 19 toutes les couches de la population, à l'industrie, aux administrations, à l'enseignement supérieur, aux écoles secondaires..." (Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 63) "Le slogan: "Le pouvoir sort du canon du fusil" connut un vrai regain de jeunesse pendant la "révolution culturelle". D'abord, les "gardes rouges" eurent un grand rôle dans les répressions et les purges; ensuite, l'armée entra en scène pour reprendre à l'aide du fusil, le pouvoir à ceux qui l'avaient reçu du peuple." (Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 64) "Les nouveaux dirigeants de la Chine s'attachent eux aussi à faire du pays une "royaume de terreur" sans cesse secoué de campagnes politiques qu'on déclenche pour sévir contre les hétérodoxes, jeter des cadres dans des "camps de rééducation", organiser des procès publics contre les adversaires du régime. Le tout sous le signe du "fusil"." (Le maoïsme: slogans et pratique, Vladimir Glébov, Ed.Novosti, Moscou, 1978, p. 67) Il est indiscutable qu'à partir de l'année 1967, certains dirigeants soviétiques ont commencé à préparer les esprits à des opérations militaires contre la Chine. Dans le but de renverser la direction de Mao Zedong, les brejnéviens ont lancé des campagnes anti-chinois qui puisaient explicitement dans le vieil arsenal des théories fascistes sur le "danger jaune" et "le nouveau Djengis Khan, Mao Zedong". Les révisionnistes ne reculaient pas devant les falsifications les plus grossières. Ainsi, ils affirmaient que le prétendu mot d'ordre de Mao: "Le vent souffle de l'Est", annonçait la mise en application d'un grand plan d'expansion chinois visant à avaler tous ses voisins. Or, la phrase de Mao Zedong: "Le vent de l'Est l'emporte sur le vent de l'Ouest", signifie que les forces du socialisme l'emportent désormais sur les forces de l'impérialisme; par conséquence, il faut avoir confiance dans la victoire et ne pas pratiquer une politique de capitulation. Ernst Henry, un commentateur soviétique influent, écrit déjà en 1967: "Le mot d'ordre de Beijing: 'le vent souffle de l'Est', cache un plan concret, un produit de l'esprit des nationalistes chinois, conçu au cours des années cinquante et récemment indiqué en Chine comme 'le grand plan stratégique'.... Le 'grand plan' a une ressemblance frappante avec le fameux plan Tanaka qui a été élaboré par l'état- major japonais et qui envisageait la conquête par étapes de l'Asie. Selon des rapports de la presse mondiale, le grand super-Etat chinois inclura, à part la Chine, aussi la Corée, la République Populaire de Mongolie, le Vietnam, le Cambodge, le Laos, l'Indonésie, la Malaysie, Birma et quelques autres pays. La seconde phase de la 'tempête venant de l'Est' envisage l'expansion en direction d'autres parties de l'extrême Orient et même du Moyen Orient." (p. 30) "Les fanatiques maoïstes regardent Mao Zedong comme l'héritier direct de Genghis Khan, des empereur grand-Han et chauvin des dynasties des Tang et des Yuan et, sous certains aspects, même de Mohammed.... Il n'est pas nécessaire de prouver que les plans maoïstes sont intenables, ils peuvent être comparés uniquement aux hallucinations raciales de Hitler". (p. 69)
  • 20. 20 Au cours de la période 1965-1976, le Parti communiste chinois a continué à s'opposer au révisionnisme et aux ingérences extérieures du groupe de Brejnev. Mais le Parti communiste chinois, du temps de Mao Zedong, avait déjà commis certaines erreurs d'analyse et de ligne, et après la mort de Mao, une tendance opportuniste s'est fait jour. Tout cela a rendu la lutte idéologique internationale plus complexe. Social-impérialisme, social-fascisme Deux événements majeurs des années 1968-1969 ont provoqué des réactions violentes de la part du PCC. A cette époque, un glissement dangereux vers le nationalisme s'est produit dans les positions du Parti communiste chinois. En 1968, il y eu des tensions le long de la frontière sino-soviétique qui ont abouti à des affrontements militaires majeures en mars 1969. Puis l'Armée rouge a occupé la Tchécoslovaquie, en août 1968. Ces deux événements ont provoqué au sein du PCC un retrait sur des positions nationalistes, qui cachaient en même temps des tendances à la conciliation envers le révisionnisme 'indépendant'. Pour consolider ses positions nationales et internationales, le groupe révisionniste de Brejnev a escaladé sa lutte contre les forces marxistes-léninistes et principalement contre le Parti communiste chinois. Une Chine marxiste-léniniste représentait une grave menace idéologique pour les révisionnistes soviétiques. Elle constituait un exemple et un encouragement aux marxistes-léninistes soviétiques. Brejnev a tout fait pour ébranler, voir renverser le régime socialiste de Mao Zedong. Il est allé jusqu'à provoquer des affrontements militaires le long des frontières et à la menace nucléaire. La Chine avait raison de se défendre contre les ingérences et les provocations. Mais s'écartant du principe de l'analyse concrète de phénomènes différents, le PCC a inventé un concept global, le "social-impérialisme", qui l'a poussé à confondre toutes les oppositions à la politique soviétique. Puis le concept "social-fascisme" a conduit le PCC à faire l'économie de l'analyse concrète des contradictions spécifiques de la société soviétique. Or, le groupe révisionniste de Brejnev ne devait pas seulement se défendre contre les marxistes-léninistes, il était aussi menacé sur sa droite par l'impérialisme et les ultra-révisionnistes, prêts à prendre le pouvoir "pacifiquement", encouragées et soutenues dans ces projets par l'impérialisme. Depuis 1948, la Yougoslavie était l'avant-garde de cette contre-révolution. Misant sur le développement du nationalisme bourgeois, elle exerçait une influence dans tous les pays de l'Est. En Hongrie, les révisionnistes Rajk, Nagy et Kadar appartenaient tous au courant titiste. La Chine avait dénoncé à juste titre la contre-révolution violente d'octobre 1956 à Budapest. Au cours des années soixante, les courants de la contre-révolution bourgeoise
  • 21. 21 pacifique se sont développés dans tous les pays de l'Europe de l'Est. Douze années après Budapest, les révisionnistes et les titistes avaient pris le pouvoir à la tête du Parti communiste tchécoslovaque. L'impérialisme allemand et américain, quant à eux, avaient tiré des leçons des événements hongrois et ils procédaient avec plus de prudence et de circonspection dans le déroulement de leurs plans contre- révolutionnaires. A partir des menaces réels qui planaient sur leur pays, les communistes chinois ont pris une position nationaliste bourgeois dans la lutte contre le révisionnisme soviétique. Prenant appui sur l'histoire des agressions tsaristes contre la Chine féodale, ils ont élaboré la thèse du "social-impérialisme" et des "nouveaux tsars". L'analyse du révisionnisme tchécoslovaque, polonais, yougoslave a été complètement abandonnée, tous les feux étant braqués sur le "social-impérialisme". Le PCC n'a accordé aucune attention aux liens entre ces courants révisionnistes et l'impérialisme allemand et américain. Rappelons les thèses essentielles, formulées à l'époque par Mao Zedong et le PCC. "De la couche privilégiée, bourgeoise, en Union soviétique, a émergé une classe de capitalistes monopolistiques et bureaucratiques". (Léninisme ou social-impérialisme? The China Reader n° 4 - 1966-1972, vintage books, New York, p. 456) "L'économie capitaliste en URSS a une particularité: le capitalisme monopoliste d'Etat domine tout, régente tout. Cette situation est fort rare dans les pays impérialistes classiques." (Etudions l'économie politique, décembre 1975, Ed. du Peuple Shanghai, p. 261) "Les nouveaux tsars révisionnistes soviétiques ont restauré la vieille politique tsariste de l'oppression nationale... et transformé l'Union soviétique à nouveau en une 'prison des nations'." (China Raeder, p. 458) "Le président Mao a indiqué: 'En URSS aujourd'hui, c'est la dictature de la bourgeoisie, la dictature de la grande bourgeoisie, c'est une dictature de type fasciste allemand, une dictature hitlérienne'." (Etudions l'économie politique, décembre 1975, Ed. du Peuple Shanghai, p. 279) "Sous le drapeau des 'forces armées unifiées', vous avez envahi l Tchécoslovaquie. Quelle est la différence entre cet acte... et l'agression des 'seize pays', organisée par l'impérialisme américain contre la Corée." (China Raeder, p. 464) "Que les chars soviétiques soient entrés à Prague, voilà qui, loin de représenter la force du social- impérialisme, est au contraire le signe que son empire néocolonial commence à s'effondrer." (Etudions l'économie politique, décembre 1975, Ed. du Peuple Shanghai, p. 282) "Elle pille à sa guise, sans pitié, et opprime sauvagement les peuples de certains pays d'Europe orientale(...) L'appétit de cette clique est plus dévorant que celui des tsars." (A bas les nouveaux tsars!, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1969, p. 4)
  • 22. 22 "La clique des renégats révisionnistes soviétiques a complètement revêtu la défroque des tsars, dans le vain espoir de rediviser le monde en collusion avec l'impérialisme américain et d'établir son hégémonie mondiale de social-impérialisme.... En Asie, non contente d'avoir transformé la République populaire de Mongolie en colonie, encore cherche-t-elle à envahir et occuper davantage le territoire chinois. Au Moyen- Orient et dans le Sud-Asiatique, elle s'évertue à étendre son influence coloniale." (A bas les nouveaux tsars!, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1969, p. 29) L'évolution que l'Union soviétique a connu entre 1985 et 1990 a dévoilé l'inconsistance de toutes ces thèses. Mais à l'époque, nous, les marxistes-léninistes qui ont repris ces analyses du PCC, aurions dû faire preuve d'une plus grande prudence. En effet, le PCC n'a publié aucun travail de recherche scientifique, matérialiste et dialectique, sur les réalités économiques et politiques soviétiques dans leur complexité et dans leurs contradictions. L'argumentation du PCC était surtout basé sur des analogies historiques, dont la valeur est toujours toute relative, et sur des extrapolations assez arbitraires à partir des aspects bien réels, mais partiels de la réalité soviétique. Nous aurions pu appliquer à l'analyse de l'Union soviétique, faite par le PCC, les critiques que Mao avait adressé au Manuel d'Economie Politique publié sous la direction de Staline. "Le style de l'ouvrage est très mauvais.... Son point de départ n'est pas l'analyse concrète de la contradiction entre les forces productives et les rapports de production, ni l'analyse concrète de la contradiction entre la base économique et la superstructure. Il ne tient pas compte de telles analyses pour présenter et étudier les problèmes. Tout dans ce livre résulte de notions et de définitions. Il se borne à définir; il ignore les raisonnements. Or, en réalité, les définitions doivent être le résultat des analyses, et non le point de départ de celles-ci. Le livre énonce, ex nihilo, une série de lois qui ne découlent pas et ne sont pas prouvées par l'analyse du processus concret du développement historique. Or, les lois ne peuvent pas s'expliquer d'elles-mêmes. Il est impossible de les expliquer clairement si l'on ne commence pas par analyser le processus concret du développement historique." (Mao Tsé-toung et la construction du socialisme, 1975, Ed. du Seuil, p. 161) Menacé, le PCC devait indiscutablement défendre l'indépendance de la Chine contre les complots, les ingérences et les agressions dont elle était la victime de la part des révisionnistes soviétiques. Mais cette défense étant de plus en plus assuré à partir d'une position nationaliste bourgeoise, le PCC n'entreprenait plus des analyses marxistes-léninistes rigoureuses des différentes classes sociales et forces politiques opérant sur la scène internationale et dans les pays particuliers. Dans ses démarches, le PCC prenait de moins en moins en compte les intérêts d'ensemble de la révolution socialiste mondiale. Elle ne critiquait plus le révisionnisme et l'aventurisme soviétique sur une base de classe, marxiste-léniniste, qui aurait pu convaincre les communistes honnêtes, trompés par le groupe de Brejnev. Le passage du socialisme au capitalisme
  • 23. 23 Aujourd'hui, le Parti du Travail de Belgique a réévalué les positions qu'il a partagé avec le PCC sur le social-impérialisme soviétique, le capitalisme d'Etat et le social- fascisme. Concernant la période 1956-1990 en Union soviétique, il est arrivé aux conclusions suivantes. Khrouchtchev a usurpé le pouvoir en 1956, après trois années de préparatifs. Ensuite, il a dû consolider son pouvoir à la direction du parti en éliminant la majorité du bureau politique, lors de la lutte contre "la clique anti-parti Molotov-Malenkov- Kaganovitch". Par des attaques idéologiques et politiques contre des principes essentiels de la construction socialiste, Khrouchtchev a d'abord changé l'orientation fondamentale du PCUS. Ceci était nécessaire pour permettre aux cadres bureaucratisés et opportunistes d'acquérir des positions confortables et privilégiées et de se constituer en couche sociale distincte. Même après l'élimination de Khrouchtchev, certains cadres dirigeants ont continué à faire des efforts pour en revenir aux principes marxistes-léninistes. Les bases socialistes de la société n'étaient pas encore détruites et des millions de communistes persévéraient dans leur travail révolutionnaire. Lors de la période Brejnev, la couche dirigeante a accumulé des privilèges et s'est enrichie de façon illégale, mais elle devait toujours parasiter, en quelque sorte, une base économique et politique qui ne lui appartenait pas. Les communistes authentiques défendaient un certain nombre d'acquis socialistes. Les mesures socialistes, les lois socialistes et l'idéologie marxiste-léniniste continuaient à occuper des positions importantes dans la société. Dans les relations extérieures, Brejnev a développé une hostilité outrancière envers la Chine et l'Albanie et envers certaines partis authentiquement marxistes-léninistes. Néanmoins, les liens basés sur l'internationalisme prolétarien et la solidarité anti- impérialiste, forgés du temps de Staline, ont continué à exercer une certaine influence et l'Union soviétique a continué à apporter une aide réelle à certains pays socialistes et anti-impérialistes et à des forces communistes et anti-impérialistes. Mais la tendance à transformer ces liens en de rapports de dépendance, à les utiliser pour pratiquer une politique de sphère d'influence s'est accentuée au cours des années Brejnev. Soutenant les forces réformistes-bourgeoises et petites-bourgeoises qui s'opposaient à l'impérialisme, Brejnev a remplacé l'internationalisme prolétarien par une politique de rivalité avec les puissances impérialistes. Ceci a conduit, dans certains cas, à une politique d'ingérence, de contrôle et d'hégémonie militaire. La couche dirigeante, en faisant une caricature du marxisme et en encourageant ou en tolérant toutes sortes de courants idéologiques pro-occidentaux et réactionnaires, a renforcé les tendances procapitalistes parmi les masses. Dans un nombre croissant de secteurs, les nouveaux éléments bourgeois ont transformé les moyens de production ou les biens de l'Etat en leur propriété privée et ils se sont liés aux capitalistes nouveaux du secteur informel dont ils ont encouragé l'extension. A la fin de la période Brejnev, une nouvelle classe capitaliste s'était soudée ayant des intérêts propres, antagoniques à ceux des travailleurs. Elle était maintenant adulte et
  • 24. 24 prête à lutter pour instaurer sa dictature bourgeoise ouverte, en détruisant les derniers éléments d'origine socialiste dans la politique intérieure et extérieure soviétique. Il y a eu deux grands points de rupture en URSS: les rapports de Khrouchtchev de 1956, qui marquent le rejet des principes léninistes, et le programme de réformes de Gorbatchev de 1990, qui marque le passage à l'économie capitaliste. Le processus de dégénérescence a débuté en 1956 et il a abouti trois décennies plus tard. Le révisionnisme de Khrouchtchev a initié une période de transition du socialisme au capitalisme. Au cours de cette période transitoire, des éléments socialistes ont continué à lutter avec les éléments capitalistes. Poser le problème en termes: dictature du prolétariat ou dictature de la grande bourgeoisie est une approche scolastique et idéaliste. Les nouveaux et les anciens éléments bourgeois ont eu besoin de trente ans pour consolider leurs positions dans le domaine politique, idéologique et économique et pour en finir, étape par étape, avec tous les éléments socialistes dans la société soviétique. La thèse selon laquelle Khrouchtchev a établi un mode de production spécifique, celui du capitalisme d'Etat, forme supérieure de capitalisme où la "nomenclature" possède collectivement les moyens de production, était fausse. L'expérience a montré qu'il ne s'agissait pas d'un système d'exploitation ayant sa propre base économique, lui permettant d'affronter les autres puissances bourgeoises. Au cours des périodes Khrouchtchev et Brejnev, les nouveaux éléments bourgeois ont forgé leurs armes, mais dès qu'ils ont été assez forts, ils se sont lancés dans le combat pour la propriété privée des moyens de production. Dans la logique de la théorie du capitalisme d'Etat, le parti révisionniste était le creuset de la nouvelle bourgeoisie: parti révisionniste, nomenclature et nouvelle bourgeoisie étaient synonymes. Or, avec l'achèvement du processus de dégénérescence, nous voyons que la grande bourgeoisie, en URSS comme à l'Est, se débarrasse du parti communiste en lançant le multipartisme bourgeois et en créant un nouveau parti social-démocrate. Khrouchtchev représente une bourgeoisie naissante qui a besoin de faire de la démagogie communiste pour se protéger, pour cacher ses menées, pour gagner du temps afin de se développer et se renforcer. Gorbatchev représente la bourgeoisie mûre qui contrôle une grande partie des forces économiques et la plupart des leviers idéologiques et politiques et qui se lance dans la dernière bataille pour instaurer sa dictature ouverte. Il n'est pas correct d'identifier la suprématie de la tendance révisionniste à la tête du parti, avec la restauration du capitalisme et l'établissement de la dictature de la grande bourgeoisie. Les exemples de Cuba et de la Chine le démontrent à l'évidence. Les Cubains ont suivi très loin le révisionnisme et l'hégémonisme de Brejnev. Pourtant, nous constatons qu'une rectification au sein du Parti Communiste cubain a été possible et que le parti retourne à une conception révolutionnaire du marxisme- léninisme.
  • 25. 25 Lorsque Hu Yaobang et plus tard, Zhao Zhiyang ont été secrétaires généraux du Parti Communiste Chinois, ils ont appliqué une ligne plus révisionniste que celle adoptée par Khrouchtchev en 1956-1962. Ceux qui disent que la dictature de la grande bourgeoisie a commencé avec Khrouchtchev ont, en toute logique, conclu à la restauration du capitalisme en Chine. Or, nous avons vu se produire des luttes violentes au sein du PCC et la fraction la plus droitière a reçu des coups en juin 1989. Ceci indique que la prise de pouvoir par les révisionnistes se heurte, pendant une longue période historique, à une grande résistance et qu'elle peut être renversée. Ceci ne diminue en rien les difficultés énormes d'un tel renversement. Alliances sans principes et révisionnisme L'adoption des thèses sur le capitalisme d'Etat, le social-impérialisme et le social- fascisme par le Parti communiste chinois, a eu des conséquence graves. D'abord, le nationalisme a conduit la Chine socialiste à des alliances sans principes avec l'impérialisme américain et avec la réaction. La théorie des Trois Monde, formulée par Mao Zedong, a été accepté aussi bien par la tendance Tsiang Tsing que par celle de Deng Xiaoping. Voici sa thèse principale: "Des deux superpuissances, l'Union Soviétique est l'impérialisme le plus féroce, le plus aventureux, le plus fourbe, et elle constitue le foyer de guerre mondiale le plus dangereux." (La théorie du président Mao sur la division en trois mondes, importante contribution au marxisme-léninisme, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1977, p. 33) L'Union soviétique connaît une "dictature fasciste... qui permet au social-impérialisme soviétique de militariser plus facilement toute l'économie nationale et tout l'appareil d'Etat." (La théorie du président Mao sur la division en trois mondes, importante contribution au marxisme-léninisme, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1977, p. 36-37) Lors de son voyage aux Etats-Unis, Deng Xiaoping a formulé les conclusions extrêmes, découlant de cette thèse, en prônant une alliance avec l'extrême droite de l'impérialisme américain. Ainsi, il a déclaré: "Nous estimons que le danger de guerre provient de l'URSS. La menace qui pèse sur la paix, la sécurité et la stabilité internationale provient de l'URSS." "Ce dont on a besoin, ce sont des mesures réalistes et pratiques, par exemple, l'unité entre les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l'Europe occidentale et d'autres pays pour faire face à l'hégémonisme soviétique." (Beijing Information N° 6, 12 février 1979, p. 14) L'impérialisme américain a adopté une double tactique dans sa lutte contre l'Union soviétique. La fraction d'extrême droite voulait pousser au maximum la militarisation de l'économie pour "saigner l'URSS à blanc" en la poussant à un effort militaire insoutenable; elle mobilisait toutes les forces d'extrême droite et fascistes contre le
  • 26. 26 communisme et était enclin à des aventures militaires. La fraction libérale croyait que la militarisation à outrance nuirait, en fin de compte, à l'économie et à la position internationale des Etats-Unis; elle poursuivait la tactique de l'infiltration économique et politique, elle voulait lier les forces bourgeoises montantes en Union soviétique à la grande bourgeoisie américaine, corrompre des cadres, aider au développement de courants d'opinion pro-capitalistes. Le but était de réaliser la contre-révolution pacifique. Deng Xiaoping combattait cette seconde fraction de la bourgeoisie américaine pour se lier à la première. Ses partisans écrivaient: "L'apaisement d'aujourd'hui est plus dangereux que celui de Chamberlain, parce que les victimes ne seront plus la Tchécoslovaquie seule, mais l'entière Europe occidentale, voire l'Afrique et le Moyen-Orient. A l'heure actuelle, l'Europe occidentale est sous la protection des Etats-Unis; mais si l'Union soviétique lance une guerre éclair contre elle, on ignore comment Washington réagira." Les libéraux américains affirment: "La menace soviétique "n'est pas si urgente", car globalement, "les Etats-Unis sont encore les plus forts". La doctrine Sonnenfeldt reconnaît ouvertement l'Europe orientale comme sphère d'influence soviétique, dans le but d'amadouer l'Union soviétique." (Beijing Information N° 50, 12 décembre 1977, p. 8-9) Ces mêmes libéraux "veulent utiliser comme appât les crédits importants, les grosses transactions commerciales, l'exploitation commune des ressources naturelles, les échanges techniques, etc., dans le but de jeter la 'base matérielle' pour établir une soi-disant coopération pacifique et éviter la guerre." (La théorie du président Mao sur la division en trois mondes, importante contribution au marxisme-léninisme, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1977, p. 72) De cette orientation suivait une politique de rapprochement avec la pire réaction européenne. "Du côté européen, F.J. Strauss, leader de l'Union social-chrétienne de la RFA, a déclaré: "Le rejet de la bombe à neutrons aurait des conséquences désastreuses pour la capacité défensive de l'OTAN et de l'Europe"." (Beijing Information N° 15, 17 avril 1978, p. 27) Il en découlait aussi un soutien aux dictatures militaires les plus féroces, sous prétexte de combattre les "agents de la superpuissance la plus dangereuse". "De nombreuses organisations terroristes turques ont subi un rude coup après la prise du pouvoir par les militaires le 12 septembre 1980. Au cours des six derniers mois, l'ordre social règne plus ou moins dans le pays." "Les forces de sécurité ont lancé plusieurs opérations massives dans tout le pays afin de faire la chasse aux terroristes ultra-gauchistes et ultra-droitiers. Selon la presse turque, plus de 45.000 personnes ont été mises en détention depuis septembre 1980." "La stabilité politique a aidé à un rétablissement économique." (Beijing Information N° 16, 20 avril 1981, p. 12) Deuxièmement, cette orientation nationaliste a conduit à l'abandon de toute critique du révisionnisme et à l'alliance avec les forces révisionnistes qui avaient des divergences avec la "superpuissance la plus dangereuse". Ce rapprochement s'est fait tout d'abord sur la base des positions nationalistes bourgeoises qui étaient
  • 27. 27 partagées de part et autres. Comme toujours, c'est le titisme qui a joué ici encore son rôle d'avant-garde...au service de l'impérialisme américain. Ainsi, en 1975 déjà, Mao avait reçu le premier ministre yougoslave Djemal Biyedic et un rapprochement s'était entamé sur une base "anti-superpuissance soviétique". Hua Kouo-feng déclare en 1977 en Yougoslavie: "Le président Mao prêtait une haute attention au développement des rapports sino- yougoslaves. En octobre 1975, il a eu une entrevue cordiale avec le président Bijedic, au cours de laquelle il a déclaré en termes élogieux que le président Tito ne craignait pas la pression, qu'il était aussi ferme que le fer." (Beijing Information N° 36, 5 septembre 1977, p. 9) En Pologne, le PCC a noué des alliances aussi bien avec cette force réactionnaire et pro-impérialiste que constitue Solidarnosc, qu'avec le Parti révisionniste, dans la mesure où les deux s'opposaient à la politique soviétique. "Aucun interventionniste féroce ne pourra faire peur au gouvernement et au peuple polonais tant qu'ils auront à coeur les intérêts fondamentaux du pays, s'uniront ensemble dans la lutte commune contre l'ennemi étranger." (Beijing Information N° 14, 6 avril 1981, p. 9) Troisièmement, le nationalisme a conduit le PCC d'une position de conciliation envers et d'alliance avec le révisionnisme, à l'acceptation des thèses révisionnistes. Pour la deuxième fois dans son histoire, le PCC s'est rapproché politiquement de la Yougoslavie sur une base nationaliste bourgeoise commune. En septembre 1977, Tito arriva à Beijing où l'homme, taxé en 1963 d'agent américain et de restaurateur, fut salué comme un grand marxiste-léniniste... Hua Kouo-feng lui dira en 1978: "Les peuples chinois et yougoslave... entreprennent l'un comme l'autre la révolution et l'édification selon le principe d'indépendance et d'autonomie." "Suivant la théorie scientifique du marxisme et partant des conditions concrètes du pays, la Ligue des communistes yougoslaves a instauré et développé un système d'autogestion socialiste." (Beijing Information N°35, 4 septembre 1978, p. 13-14) En novembre 1980, le PCC a renoué les contact avec le Parti révisionniste espagnol, pour la bonne raison qu'il avait les positions anti-soviétiques les plus tranchées parmi les partis révisionnistes européens. Dans la même foulée, le PCC taxait la ligne de l'eurocommunisme, ligne ouvertement sociale-démocrate, d'application concrète du marxisme-léninisme à la réalité spécifique de l'Espagne. Le PCC prend position contre la gauche du PCE qui défend encore certaines positions léninistes, mais qui maintient aussi sa solidarité avec l'Union soviétique. "Lors du 10e congrès, l'écrasante majorité des délégués s'est prononcée pour la ligne de l'eurocommunisme, seule une minorité de "pro-soviétiques" a persisté dans
  • 28. 28 son opposition." (Beijing Information N° 32, 10 août 1981, p. 9) La lutte pour l'unité des communistes Au moment où le PCC a formulé sa théorie du social-impérialisme social-fascisme, il a aussi abandonné ses principes sur l'unité du mouvement communiste international pour pratiquer un scissionnisme de gauche. Ses dénonciations outrancières des directions révisionnistes lui rendaient impossible de maintenir le contact avec les forces marxistes-léninistes, opérant au sein de ces partis. Ces positions scissionnistes étaient, par conséquence, nuisibles au développement du courant marxiste-léniniste au sein de ces partis. En plus, cette position était incohérente avec l'affirmation souvent répétée que les masses des cadres et des membres du PCUS restaient fidèles au marxisme-léninisme. En 1968, le PCC écrit: "Les larges masses des révolutionnaires soviétiques savent de mieux en mieux reconnaître sous son vrai jour le visage de renégats de Brejnev, Kossyguine et consorts. Leur mécontentement, leur condamnation et leur lutte dirigés contre cette clique ne cessent de s'accroître et de se renforcer, et se transformeront inéluctablement en d'ardentes flammes révolutionnaires qui détruiront finalement la domination réactionnaire des nouveaux tsars du Kremlin." (Les révisionnistes soviétiques restaurent le capitalisme sur toute la ligne en Union soviétique, Ed. en Langues Etrangères, Pékin, 1968, p. 70-71) Mais cette révolution, se fera-t-elle sans Parti communiste? Où se trouvent les communistes fidèles au marxisme-léninisme? En avril 1969, le Rapport soumis au IXe Congrès du PCC reprend une thèse de Mao: "Je conseille aux camarades d'avoir la ferme conviction que le peuple soviétique, la grande masse des membres du Parti et des cadres sont bons et veulent la révolution, et que la domination du révisionnisme ne sera pas de longue durée." (Recueil, p. 99) Tout en critiquant à partir des principes marxistes-léninistes le révisionnisme et l'ingérence à l'extérieure, le PCC aurait du suivre une politique d'unité, capable d'aider politiquement et idéologiquement cette "grande masse des membres et des cadres". Le révisionnisme krouchtchévien a commencé par rompre l'unité du mouvement en expulsant les Partis qui défendaient fermement le marxisme-léninisme. Mais ensuite, le sectarisme et la gauchisme ont conduit à d'innombrables scissions injustifiées. Des Partis communistes qui ont soutenu la lutte anti-révisionniste du Parti communiste chinois, dont le nôtre, ont taxés les Cubains de "mercenaires de l'expansionnisme soviétique". Le Parti cubain, à son tour, a traité le Parti communiste chinois de parti hégémoniste et réactionnaire, allié de l'impérialisme américain. Des divergences d'analyse et d'appréciation réelles, ont été poussées à l'antagonisme et
  • 29. 29 à la rupture. Le point de vue de la partie opposée n'était plus étudié avec objectivité et pondération. Les divergences de fond devaient être clarifiées, mais il fallait prendre son temps et faire des analyses matérialistes et lucides, tout en maintenant l'unité entre communistes. De la même façon, il y a eu des conflit idéologiques et politiques importants concernant la Tchécoslovaquie en 1968, le Kampuchéa en 1979, l'Afghanistan en 1980, la théorie des trois monde en 1977, l'élimination de la Bande des Quatre en 1976, la ligne de Deng Xiaoping au début des années quatre-vingt. Tout ces conflits étaient important. Chaque parti aurait dû étudier avec grand sérieux les différentes positions qui s'affrontaient, formuler sur cette base sa propre opinion, tout en gardant l'unité du mouvement. Le fait est qu'aujourd'hui, des communistes qui se sont affrontés avec la plus grande violence à propos de la Tchécoslovaquie, de l'Afghanistan, de la théorie des trois monde, de la ligne de Deng, etcétera, se retrouvent dans le même camp, défendent le marxisme-léninisme et combattent le révisionnisme, après avoir apporté les corrections nécessaires à leurs positions anciennes. Pour sa part, notre parti a tiré une conclusion des nombreuses luttes violentes auxquelles nous avons assisté: quelle que soit l'âpreté des affrontements au sein d'un autre parti ou entre deux autres partis communistes, nous devons, tout en les étudiant avec sérieux, maintenir à tout prix l'unité de notre propre parti. Le même principe doit s'appliquer au mouvement communiste international dans son ensemble: quelle que soit l'âpreté des divergences, nous ne devons pas permettre qu'elles conduisent à l'éclatement du mouvement et au scissionnisme. Bien sûr, on pourrait objecter à cette position que les communistes ne peuvent pas faire des concessions sur les principes. Nous y répondons ceci. Chaque parti applique les principes marxistes-léninistes à la réalité présente selon sa propre conception. Personne ne peut lui demander de faire des concessions qu'il juge de principe. Chaque parti définit sa position en toute indépendance. Mais cela n'est pas en contradiction avec son devoir de maintenir l'unité du mouvement communiste international, puisque cette unité est, elle aussi, une question de principe primordiale. A ce propos, il est aussi important de réfléchir aux agissements des ennemis du mouvement communiste. Il y a une ample documentation sur la pratique de la CIA et d'autres services secrets, d'utiliser systématiquement les divergences dans les partis communistes et entre partis, pour pousser à la lutte extrémistes, à la division et à la scission. Parce qu'il connaît l'importance de l'unité du mouvement communiste, l'ennemi entreprend tout pour le faire éclater et soutient toutes les tendances centrifuges, appuyant souvent aussi bien les révisionnistes de droite que les positions gauchistes pour précipiter l'éclatement. Mao Zedong a dit un jour: "L'important est de savoir apprendre". Maintenir l'unité du mouvement permet à chaque partis d'apprendre plus et d'apprendre plus vite. On peut apprendre non seulement des partis avec lesquels on a un accord global, mais aussi des partis dont on pense qu'ils suivent une orientation révisionniste ou gauchiste.
  • 30. 30 Notre parti a adopté le principe de maintenir et de développer des rapports avec des partis communistes dont il juge la ligne opportuniste de droite ou de gauche. D'abord, parce que nous pouvons nous tromper dans notre jugement. Ensuite, parce que l'expérience nous a montré que nous pouvons tirer profit de certains aspect de leur travail dans les masses, de leurs expériences, de leur travaux théoriques, etc. Troisièmement parce que des divergences fondamentale sur la ligne idéologique ne doivent pas empêché certaines formes de coopération et de luttes communes dans les domaines du racisme, des droits syndicaux, du combat anti-impérialiste. Quatre. Nous devons tenir compte des évolutions possibles. Certains Partis que nous considérons comme révisionnistes, peuvent évoluer pour le mieux ou certaines fractions de ces Partis peuvent évoluer positivement. Nous avons considéré que les directions des Partis au pouvoir en Europe de l'Est suivaient depuis les années soixante une politique révisionniste. Cette analyse était assez bien fondée, puisqu'on a vu passer ces directions presque intégralement au libéralisme. Néanmoins, lorsque le vieux camarade Honecker a eu le courage de dénoncer la restauration capitaliste en RDA et d'affronter devant le tribunal ceux qui continuent la lutte anticommuniste des nazis, nous l'avons soutenu, quelles que soient nos divergences passées. Finalement, des partis que nous considérons comme révisionnistes ou gauchistes peuvent dégénérer complètement, disparaître ou passer ouvertement du côté de l'ordre bourgeois. Avoir gardé des rapports avec un tel parti, peut aussi nous apporter des leçons utiles, des leçons négatives que nous pouvons mieux formuler à partir de l'évolution que nous avons suivie pas à pas. Bien sûr, le danger de conciliation avec le révisionnisme et le passage, à petits pas, sur des positions opportunistes guette tous les partis communistes, aussi longtemps que nous vivons dans un environnement mondial dominé par l'impérialisme et l'idéologie bourgeoise. Mais ce danger réel ne doit pas nous pousser à adopter une attitude erronée dans la question de l'unité du mouvement communiste international. Nous devons lutter contre ce danger en renforçant notre vigilance et notre éducation politique. Conclusion Pour terminer ce rapport, nous formulons quatre conclusions. • Notre parti estime qu'il est nécessaire de remettre en honneur l'oeuvre accompli par le camarade Staline, sa défense de la dictature du prolétariat, sa défense de l'internationalisme prolétarien et sa lutte conséquente contre les lignes bourgeoises, et notamment contre le trotskisme, le boukharinisme, le nationalisme bourgeois et le titisme. • Notre parti a une haute appréciation de la ligne développée par Mao Zedong pour la révolution nationale et démocratique. Mais sa plus grande contribution au mouvement communiste internationale a été sa théorie de la continuation
  • 31. 31 de la révolution sous la dictature du prolétariat et sa pratique de la grande révolution culturelle. • Notre parti estime que Staline et Mao Zedong sont les deux grandes figures qui ont dominé le mouvement communiste internationale depuis 1923. Etudier sérieusement leurs oeuvres et leurs accomplissements est essentiel pour adopter une orientation idéologique et politique correcte dans notre lutte. Il n'est pas correcte que les analyses et les opinions de Mao Zedong sont supérieures, dans tous les domaines, à celles de Staline. En nous basant sur les principes formulés par Lénine et Staline, nous critiquons certaines positions nationalises et titistes, exprimées par Mao Zedong. • Pour se redresser et pour progresser, le mouvement communiste internationale doit non seulement défendre les principes marxistes-léninistes, mais il doit aussi repousser le scissionnisme pratiqué aussi bien par les éléments révisionnistes que par les éléments gauchistes et petits-bourgeois et défendre fermement l'unité du mouvement communiste internationale sur la base du marxisme-léninisme et de l'internationalisme prolétarien. Table des matières Introduction: l'époque de l'impérialisme et de la révolution prolétarienne Staline contre le révisionnisme titiste Le révisionnisme et scissionnisme de Khrouchtchev L'attitude hésitante de Mao Mao contre le révisionnisme khrouchtchévien Mao et la continuation de la révolution sous le socialisme L'anti-maoïsme de Brejnev Social-impérialisme, social-fascisme Le passage du socialisme au capitalisme Alliances sans principes et révisionnisme La lutte pour l'unité des communistes Conclusion i https://en.wikipedia.org/wiki/Communist_Party_of_India_(Marxist%E2%80%93Leninist)_Janashakti