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La Révolution d'Octobre, la voie de la révolution mondiale
au XXIe siècle
Ludo Martens
Discours prononcé par Ludo Martens, président du Parti du Travail de Belgique,
lors de la Célébration du 80e anniversaire de la Révolution d'Octobre à Leningradi
Leningrad, Institut Smolny, 25 octobre 1997
Permettez-moi tout d'abord d'exprimer mon émotion en prenant la parole devant
vous, ici à l'Institut Smolny, dans cette grande salle où Lénine proclama, il y a
exactement 80 ans, le 25 octobre 1917, la prise du pouvoir par la classe ouvrière.
Aujourd'hui, dans le monde entier, la bourgeoisie continue à faire du tapage sur le
thème de la faillite du communisme.
La bourgeoisie a dû lutter pendant plus de trois siècles, avant de triompher
définitivement de la féodalité. La révolution socialiste a pour but de mettre fin au long
règne des différentes classes exploiteuses et d'éliminer toute forme d'exploitation de
l'homme par l'homme. Il est normal que la victoire définitive du socialisme dans le
monde entier demandera toute une période historique.
Aujourd'hui, les communistes peuvent faire le bilan du premier siècle de la révolution
socialiste, pour que le XXIe siècle soit celui de la victoire au niveau mondial.
Le vingtième siècle a été celui de la répétition générale au cours de laquelle le
prolétariat a accumulé des expériences positives et grandioses mais aussi des
expériences négatives dramatiques. Aussi longtemps que les partis communistes
sont restés fidèles au principes révolutionnaires du marxisme-léninisme, la révolution
socialiste mondiale a suivi un mouvement ascendant; des que le révisionnisme s'est
imposé, la révolution a pris un cours descendant.
C'est Lénine qui a élaboré la stratégie et les tactiques de la révolution socialiste, il a
dirigé l'insurrection d'Octobre et a formulé la ligne générale pour l'édification
socialiste.
A la fin de sa vie, Lénine a trouvé dans Staline un successeur fidèle, doué d'une
capacité d'organisation et d'une volonté de fer extraordinaires.
Ni la bourgeoisie mondiale, ni les opportunistes au sein du Parti bolchevik, croyaient
que le socialisme pouvait durer dans un seul pays arriéré. Si des opportunistes
comme Zinoviev, Kamenev, Trotski et Boukharine seraient arrivés au pouvoir après
la mort de Lénine, la dictature du prolétariat n'aurait pas pu être maintenu. La
Révolution d'Octobre aurait été, comme la Commune de Paris, un événement
héroïque, certes, mais de courte durée et sans influence déterminante sur le cours
de l'histoire. C'est Staline qui a matérialisé les principes politiques de Lénine et qui a
bâti une grande puissance socialiste.
Tous ceux qui se réclament du bolchevisme savent qu'il faut appliquer le marxisme-
léninisme de façon créatrice aux nouvelles conditions mondiales et à la situation
particulière de chaque pays.
Mais voici le problème: depuis Khrouchtchev, nous ne sommes plus d'accord sur ce
qu'est le marxisme-léninisme.
Depuis quarante ans, le révisionnisme nous présente un marxisme-léninisme épuré
de tous ses aspects révolutionnaires, de ses aspects les plus inacceptables pour la
2
bourgeoisie et la petite-bourgeoisie. Ce que Lénine a dit contre Kautsky, s'applique
mot par mot à Khrouchtchev: «A l'aide de sophismes, Kautsky a vidé le marxisme de
son âme vivant, révolutionnaire; il a accepté tout dans le marxisme, excepté les
moyens de lutte révolutionnaires, leur propagande et leur préparation, l'éducation
des masses précisément dans ce sens. La classe ouvrière ne peut atteindre ses
objectifs de révolution mondiale sans soutenir une lutte implacable contre ce
reniement, contre cet incroyable avilissement du marxisme sur le plan théorique». (1)
Tout cela s'applique à Khrouchtchev qui déclara qu'il appliquait «de façon créatrice»
notre doctrine et qu'il critiquait les erreurs de Staline pour «retourner a Lénine». Cette
démagogie abjecte a maintenant montré son véritable caractère de classe,
puisqu'elle a conduit au démantèlement intégral du socialisme.
Sans défendre l'|uvre révolutionnaire de Staline, on ne peut défendre l'|uvre
révolutionnaire de Lénine.
Beaucoup de communistes ne se sont pas rendu compte de ce man|uvre de
diversion: en dirigeant le feu contre Staline, Khrouchtchev et Brejnev visaient en fait
tous les principes essentiels de l'|uvre de Lénine.
Nous voulons prouver cela en prenant quatre thèses essentielles du léninisme.
D'abord la thèse de Lénine sur l'Etat et la démocratie.
Selon Marx et Lénine, dans le système capitaliste, l'Etat est une machine de
domination de la bourgeoisie contre les travailleurs. Cette machine a été renforcée et
perfectionnée à travers les changements et les révolutions politiques qu'a connu la
société capitaliste. La révolution socialiste doit détruire complètement cette machine
d'oppression bourgeoisie et la remplacer par une nouvelle machine d'Etat
prolétarienne.
Tout Etat bourgeois pratique une forme de démocratie qui correspond à sa nature de
classe. Les libéraux parlent de démocratie en général pour masquer le caractère de
classe de la démocratie bourgeoise, mais les marxistes posent toujours la question:
'démocratie, pour quelle classe?' S'il y a la démocratie pour les exploiteurs, il ne peut
y avoir de démocratie réelle pour les exploités.
Sous le régime capitaliste, la République démocratique et les élections générales
sont des instruments de la dictature du capital. Elles servent uniquement à donner
des apparences démocratiques à un système qui est fondamentalement basé sur la
toute-puissance de la grande bourgeoisie et de ses forces de répression.
Le parlement n'est jamais le véritable centre du pouvoir bourgeois. Le véritable
pouvoir réside chez ceux qui possèdent les banques et les grandes entreprises. Le
parlement donne une apparence démocratique aux décisions prises dans des
cercles bourgeois occultes. Dans toute crise sérieuse, le parlement est mis de côté
par des régimes d'exception. Le parlement est un instrument de la classe hostile. Il
doit être détruit avec l'ensemble des institutions étatiques bourgeoises.
Toutes ces positions léninistes ont été rejetées par Khrouchtchev et Brejnev.
Boris Ponomarev publia, sous Khrouchtchev, un manuel intitulé: «Le Mouvement
Révolutionnaire International de la classe ouvrière» et il le réédita sous Brejnev. (2)
Dans les 502 pages, il n'y a pas une seule ligne sur l'Etat bourgeois comme
instrument de la dictature bourgeoise, ni sur la nécessité de détruire de fond en
comble la machine de l'Etat bourgeois.
Ponomarev parle de «la nécessité d'enrichir la démocratie avec un contenu nouveau
et de jeter les fondements d'une véritable démocratie qui évoluera vers le
socialisme.» (3) Il nie donc l'antagonisme de classe entre la démocratie bourgeoise
et la démocratie prolétarienne.
3
Au XXe Congrès, Khrouchtchev déclara que «la classe ouvrière peut accéder au
socialisme en conquérant une solide majorité parlementaire et en transformant le
parlement d'un organe démocratique bourgeois en instrument de la volonté
populaire.» (4)
Cette trahison intégrale des thèses léninistes sur l'Etat et le parlementarisme
bourgeois avait déjà été dénoncé par Lénine lui-même en ces termes: «Le parlement
bourgeois, dans les conditions où la propriété privée des capitalistes et leur pouvoir
sont maintenus, est une machine destinée à réprimer les millions de travailleurs par
une poignée d'exploiteurs. Se contenter du parlementarisme bourgeois, le parer du
nom de 'démocratie' en général, estomper son caractère bourgeois, c'est trahir
honteusement le prolétariat.» (5)
La deuxième thèse essentielle de Lénine concerne l'impérialisme, la veille de la
révolution socialiste.
Dès que le capitalisme libéral s'est transformé en capitalisme monopoliste, il accédé
au stade de l'impérialisme. L'Etat bourgeois se confond toujours plus avec les
monopoles. Le caractère monstrueux de l'oppression des masses laborieuses se
renforce. L'impérialisme, c'est la négation de la démocratie, la réaction sur toute la
ligne. La fascisation et le fascisme sont des expressions de la dégénérescence
inévitable de la démocratie bourgeoise à l'époque impérialiste. En politique
extérieure, l'impérialisme conduit aux guerres de conquêtes contre les pays moins
développés et aux guerres mondiales entre les puissances impérialistes.
En accentuant toutes les contradictions du capitalisme, l'impérialisme met en
évidence la nécessité de la révolution socialiste. Sous l'impérialisme, les forces
productives gigantesques ne peuvent rester enfermées dans le cadre obsolète de la
propriété privée qu'au prix de l'oppression, de la terreur et de la guerre. Seule la
révolution socialiste permet aux travailleurs d'échapper à la barbarie des guerres
impérialistes.
Khrouchtchev et Brejnev ont rejeté toutes ces positions léninistes.
Pour le faire, ils ont utilisé l'argument suivant: «Le capitalisme ne peut plus se relever
du coup qui lui a été assené en 1917. Nous en sommes à l'époque historique de la
désagrégation, du déclin, de l'écroulement du capitalisme. Il n'est pas donné au
capitalisme de sortir de la profonde crise que traverse la société bourgeoise.» (6) Il
s'en suivait que la révolution socialiste n'était plus une nécessité historique, le
passage pacifique étant rendu possible par la faiblesse du capitalisme et la force du
socialisme.
Khrouchtchev et Brejnev ont présenté l'impérialisme américain, qui dès 1945 marcha
sur les traces de l'impérialisme hitlérien, comme un «partenaire» avec qui on pouvait
«établir des relations d'amitié durables», ce qui permettrait de «consolider la paix
dans le monde». (7) Ils ont nié le caractère belliqueux et barbare de l'impérialisme,
déclarant que «les forces du progrès sont en mesure d'obliger l'impérialisme à se
soumettre à la volonté des peuples.» (8)
Les révisionnistes ont ouvertement déclaré que «la définition de l'époque de
l'impérialisme et des révolutions prolétariennes reflète les particularités d'une époque
révolue» (9) et que «les révolutions sociales à venir différeront à beaucoup d'égards
de la Révolution d'Octobre». (10)
Les traîtres Khrouchtchev et Brejnev n'ont fait que copier les position du renégat
Kautsky. Lénine dénonça ce dernier en ces termes: «(Kautsky) console les opprimés,
il leur trace les perspectives d'un adoucissement de leurs malheurs avec le maintien
de la domination de classe et, par là même, leur fait accepter cette domination, il les
4
détourne de l'action révolutionnaire, il cherche à briser leur énergie révolutionnaire.
Kautsky a fait du marxisme la théorie contre-révolutionnaire la plus répugnante et la
plus stupide.» (11)
La troisième thèse essentielle de Lénine traite de la révolution socialiste et de la
violence révolutionnaire.
Pour les réformistes, le mot «révolution» a un sens purement démagogique; pour
Lénine la révolution implique la violence révolutionnaire et vise l'instauration de la
dictature du prolétariat.
Lénine a toujours été catégorique sur cette question: «Les grandes révolutions,
même quand elles commencent pacifiquement, se sont terminées par des guerres
acharnées, déclenchées par la bourgeoisie contre-révolutionnaire. Il ne peut en être
autrement, si l'on considère la question du point de vue de la lutte des classes... Il ne
peut y avoir d'évolution pacifique vers le socialisme.» (12) Selon Lénine, un
révolutionnaire qui ne se prépare pas à faire les plus grands sacrifices, à passer par
l'épreuve de la guerre civile, glissera inévitablement sur les positions des
mencheviks. (13) Contre les armées interventionnistes, Lénine a dû recourir à la
terreur rouge, seule voie pour vaincre un ennemi terroriste. «Nous ne désavouons
pas la terreur rouge», dit Lénine, «elle nous a été imposée par la terreur des gardes
blancs.» (14) Et Lénine de répéter: «Sans révolution violente, il est impossible de
substituer l'Etat prolétarien à l'Etat bourgeois.... La nécessité d'inculquer
systématiquement aux masses précisément l'idée de la révolution violente, est à la
base de toute la doctrine de Marx et Engels.» (15)
Lors du XXe Congrès, les révisionnistes ont dit exactement le contraire de Lénine et
notamment ceci: «Les fondateurs du marxisme étaient loin de faire de l'insurrection
armée un absolu, un dogme, de la considérer comme le seul moyen de la révolution
socialiste.» (16) Et ils ont prôné la voie pacifique. Même pour ce qui concerne le tiers
monde, l'Amérique Latine, les révisionnistes brejnéviens disaient: «La thèse de la
voie pacifique n'est pas une formule tactique. C'est une revendication fondamentale
du mouvement communiste.» (17)
Ainsi les révisionnistes ont désarmé idéologiquement aussi bien la classe ouvrière
des pays capitalistes que les masses opprimées des pays dominés, créant les
conditions de la lourde défaite de la révolution mondiale.
La quatrième thèse essentielle de Lénine traite de la dictature du prolétariat comme
nécessité historique pendant toute la période de transition jusqu'au communisme.
Lénine a souligné que «la question essentielle du mouvement ouvrier moderne est la
question de la dictature du prolétariat.» (18) Mais le renégat Khrouchtchev dit le
contraire: «La direction politique de la classe ouvrière est la condition majeure pour
toutes les formes de transition au socialisme.» (19)
Lénine a déclaré: «Les classes demeurent et demeureront à l'époque de la dictature
du prolétariat. La dictature deviendra inutile lorsque les classes auront disparues.»
(20) Lénine ne cessa de répéter qu'il faut maintenir la dictature du prolétariat en
Union Soviétique aussi longtemps qu'existent des forces bourgeoises et petites-
bourgeoises, aussi longtemps qu'existe le bureaucratisme qui fait renaître la
bourgeoisie à l'intérieur des institutions soviétiques, aussi longtemps que des
courants idéologiques bourgeois et petits-bourgeois subsistent, aussi longtemps que
le capitalisme international trouve des partisans en Union soviétique, aussi
longtemps qu'existe la différence entre le travail intellectuel et le travail manuel, entre
la ville et la campagne. Pendant toute cette période, la bourgeoisie entreprendra de
5
multiples tentatives pour restaurer sa dictature.
Aux cours des années cruciaux 1936-1938, face à la menace fasciste et à l'activité
débridée des anciennes classes exploiteuses et des opportunistes, Staline a
correctement mené la lutte des classes et défendu la dictature du prolétariat.
Khrouchtchev a dénigré et attaqué cette politique en déclarant qu'en 1936 «les
classes exploiteuses étaient déjà liquidées» et que «la base sociale pour des
mouvements et des groupes hostiles au parti était extrêmement rétrécie». (21)
Dès 1956, Khrouchtchev et Brejnev ont proclamé la fin de la dictature du prolétariat,
donnant ainsi libre cours au bureaucratisme, au technocratisme et aux différents
courants idéologiques bourgeois. Un capitalisme de l'ombre s'est développé qui lia
des alliances avec une partie de la bureaucratie. Sous Gorbatchev la nouvelle
grande bourgeoise a pris le pouvoir et sous Eltsine elle a consolidé sa dictature par
les moyens les plus violents.
Ces quatre exemples montrent que nous sommes bien en droit de dire qu'en
attaquant l'|uvre de Staline, Khrouchtchev et Brejnev se sont attaqués à toutes les
thèses essentielles du léninisme.
Si Lénine n'avait pas eu un successeur d'une fidélité et d'une fermeté comme
Staline, cette grande puissance que fut l'Union des Républiques Soviétiques
Socialistes n'aurait jamais existée. C'est Staline qui a matérialisé toutes les
orientations de Lénine. Et les luttes grandioses que Staline a dû mener pour
matérialiser les orientations données par Lénine, ont été dénigrées par
Khrouchtchev.
Rappelons abord comment Staline a réalisé les projets essentiels formulés par
Lénine.
Lénine a dit: «Le communisme, c'est la pouvoir des soviets plus l'électrification.» En
conséquence, il adopta en 1920 un plan ambitieux d'électrification. Ce plan, Staline
l'a réalisé en 1935... à 233 pour cent! La bataille de l'industrialisation, qui mobilisa
des millions de jeunes ouvriers, a transformé un pays arriéré et féodal en une
puissance industrielle capable de tenir tête à l'impérialisme mondial.
En 12 ans, Staline a transformé une agriculture moyenâgeuse, en une agriculture
collective moderne: le nombre de tracteurs passa de 18.000 à 685.000!
L'industrialisation et la collectivisation ont été accompagnés par la plus grande
révolution culturelle que le monde a jamais vue: en vingt ans, l'ancien pays des
moujiks arriérés devint le pays des ingénieurs et des techniciens.
Staline a formé l'Armée rouge dans un esprit d'initiative et d'héroïsme et il a renforcé
les liens étroits entre l'armée et les masses populaires. Au cours de la guerre
antifasciste, l'industrie socialiste a produit 490.000 canons et mortiers, 102.000 chars
et canons autopropulsés et 137.000 avions de combats. Pratiquement toute seule,
Armée rouge a vaincu les armées hitlériennes.
La victorieuse guerre antifasciste de l'Union soviétique a stimulé le développement
du mouvement communiste dans le monde entier, en Europe de l'Est le socialisme a
triomphé, de même qu'en Chine, puis en Corée du Nord et au Nord Vietnam. La
victoire sur le fascisme a impulsé aussi la révolution anticoloniale qui ébranla la
domination impérialiste en Asie et en Afrique.
A la mort de Staline, le camp socialiste et les forces de la révolution anti-impérialiste
avaient une puissance et un prestige jamais vus, ils se trouvaient dans une position
offensive, les opprimés du monde entier pouvaient voir l'avenir avec optimisme.
6
Les révisionnistes ont eu besoin de 35 ans pour détruire tout cela! Khrouchtchev a
initié son oeuvre de destruction en dénigrant toutes les luttes grandioses que Staline
a dû mener pour matérialiser les orientations données par Lénine.
J'en donne deux exemples essentiels.
L'épuration organisée par le Parti en 1937-1938 a été absolument nécessaire en vue
de la guerre d'agression hitlérienne à venir. Elle était une expression de la lutte de
classe sous le socialisme. Les débris des anciennes classes exploiteuses et toutes
les forces réactionnaires se préparaient à tirer profit de la guerre pour revenir au
pouvoir. Les bureaucrates et les capitulards dans le Parti se liaient contre la politique
de défense révolutionnaire de Staline. Les nazis déployaient une intense activité
d'espionnage et de recrutement en prévions de la guerre. Tous les autres pays
agressés par les nazis, ont vu surgir une cinquième colonne importante; celle-çi avait
été éliminée en Union Soviétique grâce à l'épuration.
Staline a préparé tout le peuple soviétique dans les domaines idéologique, politique
et militaire à l'affrontement décisif avec l'impérialisme hitlérien dont il savait que ce
serait la guerre la plus terrible et la plus cruelle que l'humanité aie jamais vu. C'est
Staline qui a préparé l'armée et le peuple à la discipline de fer, à l'héroïsme et aux
sacrifices suprêmes qui ont permis aux Soviétiques de triompher.
Le renégat Khrouchtchev a prétendu que Staline avait mal préparé la guerre
antifasciste et qu'il l'a mal dirigé.
C'est une monstruosité que l'homme qui a porté le plus grand poids de cette guerre
terrible, qui a conduit le Parti et le peuple soviétique à la plus grande victoire
révolutionnaire de l'histoire, a été calomnié et couvert de mensonges par un traître.
En calomniant l'|uvre grandiose du camarade Staline, Khrouchtchev a attaqué les
épisodes les plus dures, les plus cruciales, les plus dramatiques et c'est justement
ainsi que les opportunistes virent du léninisme à la social-démocratie.
Aujourd'hui, ceux qui réfléchissent sur les grands mouvements de l'histoire,
comprennent bien pourquoi les ennemis du socialisme ont déversé tant de calomnies
et de mensonges sur Staline. Aujourd'hui, l'histoire nous laisse clairement voir les
grandes vérités indéniables: Staline est resté fidèle au léninisme et sous sa direction
l'Union soviétique a accompli de véritables miracles - Khrouchtchev, Brejnev et
Gorbatchev ont renié les principes léninistes et ils sont allés d'échec en échec.
En Occident, tous les courants opportunistes |uvrant dans le mouvement ouvrier, les
sociaux-démocrates, les révisionnistes et les trotskistes ont soutenu le processus
contre-révolutionnaire en Union Soviétique jusqu'à appuyer le coup d'Etat d'extrême-
droite de Eltsine et de la CIA en août 1991. C'est un fait indiscutable qui démasque à
jamais ces agents de la bourgeoisie.
La position que les communistes adoptent vis-à-vis des aspects cruciaux de l'|uvre
de Lénine et de Staline, vis-à-vis de leur politique de fermeté et d'héroïsme dans les
moments les plus durs, les plus terribles, quand le défaitisme et le capitulationisme
se répandaient, a une importance vitale pour l'avenir du mouvement communiste.
En effet, que nous apportera le XXIe siècle?
Dès que le socialisme a été complètement détruit en Europe de l'Est et en Union
Soviétique, toutes les contradictions du monde impérialiste se sont brusquement et
dramatiquement aggravées.
En ex-Union Soviétique, la production industrielle a chuté de 55 % en trois ans;
4.000 organisations de la maffia contrôlent des parties essentielles de l'économie; en
trois ans, le pays a connu un surplus de mortalité de 1.700.000 personnes. Le
7
capitalisme a plongé l'Union soviétique dans une crise qui dépasse de loin la celle
que l'Allemagne a connu en 1929-1932. La catastrophe hallucinante que traverse
l'Union soviétique déstabilise toute la situation mondiale.
Dès la disparition de l'Union soviétique, l'impérialisme a commencé la récolonisation
ouverte du tiers monde, il démantèle les Etats nationaux, dicte la politique
économique et intervient directement dans leurs affaires internes.
Dans les pays capitalistes, la bourgeoisie a repris toutes les concessions qu'elle a dû
faire après la guerre antifasciste. L'exploitation des ouvriers s'aggrave
dramatiquement, le chômage s'étend, le racisme, le nationalisme et le fascisme sont
propagés pour détruire les forces anticapitalistes, l'espionnage par les moyens les
plus sophistiqués contre les travailleurs se généralise, la répression des mouvement
populaire est de plus en plus violente.
La disparition de l'Union soviétique a brusquement fait croître le danger de guerre.
L'impérialisme se prépare activement à la guerre contre tous les pays qui veulent se
libérer, entre autres contre la Chine, la Corée du Nord, l'Iran et l'Iraq. Mais aussi
contre la Russie, dans l'éventualité où les communistes authentiques y arrivent au
pouvoir. Les guerres économiques entre les Etats-Unis, le Japon et l'Europe
s'aggravent, des conflits d'intérêts éclatent entre eux à propos des matière
premières. A mesure que la crise générale du système impérialiste s'aggrave, les
facteurs d'une troisième guerre mondiale s'accroissent.
Le vingtième siècle a été marqué par la lutte contre les guerres impérialistes
mondiales, par la lutte des masses travailleuses contre la dictature de la bourgeoisie
et par la lutte des peuples opprimés contre la domination impérialiste. Ces trois luttes
ont donné naissance aux révolutions socialistes.
Comme, à la fin de notre siècle, les contradictions du monde impérialiste sont
beaucoup plus profondes et aigues qu'en 1900, nous pouvons être certains que ces
trois luttes révolutionnaires se développeront à l'avenir avec une intensité et une
extension incomparables.
L'impérialisme est devenu un système criminel, barbare et inhumain, l'impérialisme
est d'une sauvagerie infiniment plus grande qu'en 1914 et 1939, lorsqu'il s'est jetté
dans les deux guerres mondiales. La force destructrice de ses armes s'est multiplié
par cent, son mépris pour la vie des masses populaires s'est également multiplié par
cent. L'impérialisme a expérimenté de nouvelles armes contre le peuple irakien, tuant
200.000 soldats et civils, puis massacrant 500.000 enfants et vieillards par le blocus.
L'impérialisme franco-belge a fait massacrer à la machette, au marteau, à la hache
1.000.000 de Rwandais. La CIA et ses mercenaires de l'Unita et du Rénamo ont tués
1.400.000 Angolais et 900.000 Mozambicains. Les intégristes algériens ont déjà
massacré, égorgé 60.000 hommes, femmes et enfants.
Certes, d'un point de vu tactique, les communistes affirment qu'ils préfèrent un
passage au socialisme avec un minimum de violence. Mais fondamentalement, nous
devons avoir une claire perception de la férocité et du caractère barbare de l'ennemi,
de l'impérialisme. Nous ne devons pas avoir la moindre illusion quant au passage
parlementaire et pacifique au socialisme. Ces illusions ont déjà coûté trop cher aux
peuples.
Parler de révolution ne veut rien dire, si l'on n'a pas la ferme détermination de vaincre
et d'écraser justement cet ennemi féroce et bestiale qu'est l'impérialisme.
Pour la victoire du socialisme au XXIe siècle, nous avons besoin de l'unité
internationale de tous les partis communistes fidèles au marxisme-léninisme et
8
opposés à l'opportunisme et au révisionnisme. Depuis six années, notre parti, le Parti
du Travail de Belgique, organisé début mai un Séminaire Communiste International
auquel participent plus ou moins 70 partis et organisations de l'Asie, de l'Europe, de
la Russie, de l'Afrique, de l'Amérique du Nord et de l'Amérique Latine. Nous avons
adopté un document qui permet d'unir des partis marxistes-léninistes qui, au cours
des 30 années qui sont derrière nous, ont été divisés en différents tendances
improprement appelées soviétique, chinoise, albanaise et cubaine. Cette unité est
essentielle pour que le mouvement communiste redevienne une force révolutionnaire
dans la politique mondiale.
Aux masses travailleuses du monde, l'impérialisme n'a plus rien d'autre à offrir que
l'exploitation, l'oppression, l'obscurantisme, le fascisme et la guerre.
Si les communistes sont fidèles à l'|uvre de Lénine et de Staline, s'ils organisent les
masses populaires en prévision des batailles sanglantes qui attendent les peuples,
s'ils font preuve de détermination, d'esprit de sacrifice et d'héroïsme, ils feront du
XXIe siècle le siècle de la libération nationale et sociale, le siècle du socialisme
triomphant.
En avant pour la révolution socialiste dans le XXIe siècle!
Que vive le marxisme-léninisme, que vive l'internationalisme prolétarien!
Le communisme est l'avenir de l'humanité! La victoire est certaine!
Notes
1. Lénine, Le renégat Kautskyä, ëuvres complets, Tome 28, p.238.
2. Ponomarev Boris, Le mouvement révolutionnaire international de la classe
ouvrière, Ed du Progrès, 1967.
3. Ponomarev, Op.cit., p.307.
4. Khrouchtchev, Rapport au XXe Congrès, Moscou, 1956, p.46-47.
5. Lénine, Lettre aux ouvriers d'Europe et d'Amérique, ëuvres complets, Tome 28,
p.452-453.
6. Ponomarev, Op.cit., p.221.
7. Khrouchtchev, Rapport au XXe Congrès, Moscou, 1956, p.35.
8. Ponomarev, Op.cit., p.18.
9. Ponomarev, Op.cit., 222.
10. Ponomarev, Op.cit., p. 241.
11. Lénine, La faillite de la IIe Internationale, ëuvres complets, Tome 21, p.236.
12. Lénine, Premier Congrès de l'enseignement, ëuvres complets, Tome 29, p. 366.
13. Lénine, Lettre aux ouvriers américains, ëuvres complets, Tome 28,p.64-65.
14. Lénine, VIIe Congrès des Soviets, ëuvres complets, Tome 30, p.226.
15. Lénine, L'Etat et la Révolution, ëuvres complets, Tome 25, p.433-434.
16. Ponomarev, Op.cit., p.28.
17. Ponomarev, Op.cit., p. 389.
18. Lénine, L'Etat et la Révolution, ëuvres complets, Tome 25, p.445.
19. Khrouchtchev, Rapport au XXe Congrès, 1956,p.47.
20. Lénine, L'économie et la politique, ëuvres complets, Tome 30, p.111.
21. Khrouchtchev, Rapport secret, Ed du Seuil, 1976, p.63.
9
i
Reprit dans Etudes Marxistes nr 39 de 1997

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  • 1. 1 La Révolution d'Octobre, la voie de la révolution mondiale au XXIe siècle Ludo Martens Discours prononcé par Ludo Martens, président du Parti du Travail de Belgique, lors de la Célébration du 80e anniversaire de la Révolution d'Octobre à Leningradi Leningrad, Institut Smolny, 25 octobre 1997 Permettez-moi tout d'abord d'exprimer mon émotion en prenant la parole devant vous, ici à l'Institut Smolny, dans cette grande salle où Lénine proclama, il y a exactement 80 ans, le 25 octobre 1917, la prise du pouvoir par la classe ouvrière. Aujourd'hui, dans le monde entier, la bourgeoisie continue à faire du tapage sur le thème de la faillite du communisme. La bourgeoisie a dû lutter pendant plus de trois siècles, avant de triompher définitivement de la féodalité. La révolution socialiste a pour but de mettre fin au long règne des différentes classes exploiteuses et d'éliminer toute forme d'exploitation de l'homme par l'homme. Il est normal que la victoire définitive du socialisme dans le monde entier demandera toute une période historique. Aujourd'hui, les communistes peuvent faire le bilan du premier siècle de la révolution socialiste, pour que le XXIe siècle soit celui de la victoire au niveau mondial. Le vingtième siècle a été celui de la répétition générale au cours de laquelle le prolétariat a accumulé des expériences positives et grandioses mais aussi des expériences négatives dramatiques. Aussi longtemps que les partis communistes sont restés fidèles au principes révolutionnaires du marxisme-léninisme, la révolution socialiste mondiale a suivi un mouvement ascendant; des que le révisionnisme s'est imposé, la révolution a pris un cours descendant. C'est Lénine qui a élaboré la stratégie et les tactiques de la révolution socialiste, il a dirigé l'insurrection d'Octobre et a formulé la ligne générale pour l'édification socialiste. A la fin de sa vie, Lénine a trouvé dans Staline un successeur fidèle, doué d'une capacité d'organisation et d'une volonté de fer extraordinaires. Ni la bourgeoisie mondiale, ni les opportunistes au sein du Parti bolchevik, croyaient que le socialisme pouvait durer dans un seul pays arriéré. Si des opportunistes comme Zinoviev, Kamenev, Trotski et Boukharine seraient arrivés au pouvoir après la mort de Lénine, la dictature du prolétariat n'aurait pas pu être maintenu. La Révolution d'Octobre aurait été, comme la Commune de Paris, un événement héroïque, certes, mais de courte durée et sans influence déterminante sur le cours de l'histoire. C'est Staline qui a matérialisé les principes politiques de Lénine et qui a bâti une grande puissance socialiste. Tous ceux qui se réclament du bolchevisme savent qu'il faut appliquer le marxisme- léninisme de façon créatrice aux nouvelles conditions mondiales et à la situation particulière de chaque pays. Mais voici le problème: depuis Khrouchtchev, nous ne sommes plus d'accord sur ce qu'est le marxisme-léninisme. Depuis quarante ans, le révisionnisme nous présente un marxisme-léninisme épuré de tous ses aspects révolutionnaires, de ses aspects les plus inacceptables pour la
  • 2. 2 bourgeoisie et la petite-bourgeoisie. Ce que Lénine a dit contre Kautsky, s'applique mot par mot à Khrouchtchev: «A l'aide de sophismes, Kautsky a vidé le marxisme de son âme vivant, révolutionnaire; il a accepté tout dans le marxisme, excepté les moyens de lutte révolutionnaires, leur propagande et leur préparation, l'éducation des masses précisément dans ce sens. La classe ouvrière ne peut atteindre ses objectifs de révolution mondiale sans soutenir une lutte implacable contre ce reniement, contre cet incroyable avilissement du marxisme sur le plan théorique». (1) Tout cela s'applique à Khrouchtchev qui déclara qu'il appliquait «de façon créatrice» notre doctrine et qu'il critiquait les erreurs de Staline pour «retourner a Lénine». Cette démagogie abjecte a maintenant montré son véritable caractère de classe, puisqu'elle a conduit au démantèlement intégral du socialisme. Sans défendre l'|uvre révolutionnaire de Staline, on ne peut défendre l'|uvre révolutionnaire de Lénine. Beaucoup de communistes ne se sont pas rendu compte de ce man|uvre de diversion: en dirigeant le feu contre Staline, Khrouchtchev et Brejnev visaient en fait tous les principes essentiels de l'|uvre de Lénine. Nous voulons prouver cela en prenant quatre thèses essentielles du léninisme. D'abord la thèse de Lénine sur l'Etat et la démocratie. Selon Marx et Lénine, dans le système capitaliste, l'Etat est une machine de domination de la bourgeoisie contre les travailleurs. Cette machine a été renforcée et perfectionnée à travers les changements et les révolutions politiques qu'a connu la société capitaliste. La révolution socialiste doit détruire complètement cette machine d'oppression bourgeoisie et la remplacer par une nouvelle machine d'Etat prolétarienne. Tout Etat bourgeois pratique une forme de démocratie qui correspond à sa nature de classe. Les libéraux parlent de démocratie en général pour masquer le caractère de classe de la démocratie bourgeoise, mais les marxistes posent toujours la question: 'démocratie, pour quelle classe?' S'il y a la démocratie pour les exploiteurs, il ne peut y avoir de démocratie réelle pour les exploités. Sous le régime capitaliste, la République démocratique et les élections générales sont des instruments de la dictature du capital. Elles servent uniquement à donner des apparences démocratiques à un système qui est fondamentalement basé sur la toute-puissance de la grande bourgeoisie et de ses forces de répression. Le parlement n'est jamais le véritable centre du pouvoir bourgeois. Le véritable pouvoir réside chez ceux qui possèdent les banques et les grandes entreprises. Le parlement donne une apparence démocratique aux décisions prises dans des cercles bourgeois occultes. Dans toute crise sérieuse, le parlement est mis de côté par des régimes d'exception. Le parlement est un instrument de la classe hostile. Il doit être détruit avec l'ensemble des institutions étatiques bourgeoises. Toutes ces positions léninistes ont été rejetées par Khrouchtchev et Brejnev. Boris Ponomarev publia, sous Khrouchtchev, un manuel intitulé: «Le Mouvement Révolutionnaire International de la classe ouvrière» et il le réédita sous Brejnev. (2) Dans les 502 pages, il n'y a pas une seule ligne sur l'Etat bourgeois comme instrument de la dictature bourgeoise, ni sur la nécessité de détruire de fond en comble la machine de l'Etat bourgeois. Ponomarev parle de «la nécessité d'enrichir la démocratie avec un contenu nouveau et de jeter les fondements d'une véritable démocratie qui évoluera vers le socialisme.» (3) Il nie donc l'antagonisme de classe entre la démocratie bourgeoise et la démocratie prolétarienne.
  • 3. 3 Au XXe Congrès, Khrouchtchev déclara que «la classe ouvrière peut accéder au socialisme en conquérant une solide majorité parlementaire et en transformant le parlement d'un organe démocratique bourgeois en instrument de la volonté populaire.» (4) Cette trahison intégrale des thèses léninistes sur l'Etat et le parlementarisme bourgeois avait déjà été dénoncé par Lénine lui-même en ces termes: «Le parlement bourgeois, dans les conditions où la propriété privée des capitalistes et leur pouvoir sont maintenus, est une machine destinée à réprimer les millions de travailleurs par une poignée d'exploiteurs. Se contenter du parlementarisme bourgeois, le parer du nom de 'démocratie' en général, estomper son caractère bourgeois, c'est trahir honteusement le prolétariat.» (5) La deuxième thèse essentielle de Lénine concerne l'impérialisme, la veille de la révolution socialiste. Dès que le capitalisme libéral s'est transformé en capitalisme monopoliste, il accédé au stade de l'impérialisme. L'Etat bourgeois se confond toujours plus avec les monopoles. Le caractère monstrueux de l'oppression des masses laborieuses se renforce. L'impérialisme, c'est la négation de la démocratie, la réaction sur toute la ligne. La fascisation et le fascisme sont des expressions de la dégénérescence inévitable de la démocratie bourgeoise à l'époque impérialiste. En politique extérieure, l'impérialisme conduit aux guerres de conquêtes contre les pays moins développés et aux guerres mondiales entre les puissances impérialistes. En accentuant toutes les contradictions du capitalisme, l'impérialisme met en évidence la nécessité de la révolution socialiste. Sous l'impérialisme, les forces productives gigantesques ne peuvent rester enfermées dans le cadre obsolète de la propriété privée qu'au prix de l'oppression, de la terreur et de la guerre. Seule la révolution socialiste permet aux travailleurs d'échapper à la barbarie des guerres impérialistes. Khrouchtchev et Brejnev ont rejeté toutes ces positions léninistes. Pour le faire, ils ont utilisé l'argument suivant: «Le capitalisme ne peut plus se relever du coup qui lui a été assené en 1917. Nous en sommes à l'époque historique de la désagrégation, du déclin, de l'écroulement du capitalisme. Il n'est pas donné au capitalisme de sortir de la profonde crise que traverse la société bourgeoise.» (6) Il s'en suivait que la révolution socialiste n'était plus une nécessité historique, le passage pacifique étant rendu possible par la faiblesse du capitalisme et la force du socialisme. Khrouchtchev et Brejnev ont présenté l'impérialisme américain, qui dès 1945 marcha sur les traces de l'impérialisme hitlérien, comme un «partenaire» avec qui on pouvait «établir des relations d'amitié durables», ce qui permettrait de «consolider la paix dans le monde». (7) Ils ont nié le caractère belliqueux et barbare de l'impérialisme, déclarant que «les forces du progrès sont en mesure d'obliger l'impérialisme à se soumettre à la volonté des peuples.» (8) Les révisionnistes ont ouvertement déclaré que «la définition de l'époque de l'impérialisme et des révolutions prolétariennes reflète les particularités d'une époque révolue» (9) et que «les révolutions sociales à venir différeront à beaucoup d'égards de la Révolution d'Octobre». (10) Les traîtres Khrouchtchev et Brejnev n'ont fait que copier les position du renégat Kautsky. Lénine dénonça ce dernier en ces termes: «(Kautsky) console les opprimés, il leur trace les perspectives d'un adoucissement de leurs malheurs avec le maintien de la domination de classe et, par là même, leur fait accepter cette domination, il les
  • 4. 4 détourne de l'action révolutionnaire, il cherche à briser leur énergie révolutionnaire. Kautsky a fait du marxisme la théorie contre-révolutionnaire la plus répugnante et la plus stupide.» (11) La troisième thèse essentielle de Lénine traite de la révolution socialiste et de la violence révolutionnaire. Pour les réformistes, le mot «révolution» a un sens purement démagogique; pour Lénine la révolution implique la violence révolutionnaire et vise l'instauration de la dictature du prolétariat. Lénine a toujours été catégorique sur cette question: «Les grandes révolutions, même quand elles commencent pacifiquement, se sont terminées par des guerres acharnées, déclenchées par la bourgeoisie contre-révolutionnaire. Il ne peut en être autrement, si l'on considère la question du point de vue de la lutte des classes... Il ne peut y avoir d'évolution pacifique vers le socialisme.» (12) Selon Lénine, un révolutionnaire qui ne se prépare pas à faire les plus grands sacrifices, à passer par l'épreuve de la guerre civile, glissera inévitablement sur les positions des mencheviks. (13) Contre les armées interventionnistes, Lénine a dû recourir à la terreur rouge, seule voie pour vaincre un ennemi terroriste. «Nous ne désavouons pas la terreur rouge», dit Lénine, «elle nous a été imposée par la terreur des gardes blancs.» (14) Et Lénine de répéter: «Sans révolution violente, il est impossible de substituer l'Etat prolétarien à l'Etat bourgeois.... La nécessité d'inculquer systématiquement aux masses précisément l'idée de la révolution violente, est à la base de toute la doctrine de Marx et Engels.» (15) Lors du XXe Congrès, les révisionnistes ont dit exactement le contraire de Lénine et notamment ceci: «Les fondateurs du marxisme étaient loin de faire de l'insurrection armée un absolu, un dogme, de la considérer comme le seul moyen de la révolution socialiste.» (16) Et ils ont prôné la voie pacifique. Même pour ce qui concerne le tiers monde, l'Amérique Latine, les révisionnistes brejnéviens disaient: «La thèse de la voie pacifique n'est pas une formule tactique. C'est une revendication fondamentale du mouvement communiste.» (17) Ainsi les révisionnistes ont désarmé idéologiquement aussi bien la classe ouvrière des pays capitalistes que les masses opprimées des pays dominés, créant les conditions de la lourde défaite de la révolution mondiale. La quatrième thèse essentielle de Lénine traite de la dictature du prolétariat comme nécessité historique pendant toute la période de transition jusqu'au communisme. Lénine a souligné que «la question essentielle du mouvement ouvrier moderne est la question de la dictature du prolétariat.» (18) Mais le renégat Khrouchtchev dit le contraire: «La direction politique de la classe ouvrière est la condition majeure pour toutes les formes de transition au socialisme.» (19) Lénine a déclaré: «Les classes demeurent et demeureront à l'époque de la dictature du prolétariat. La dictature deviendra inutile lorsque les classes auront disparues.» (20) Lénine ne cessa de répéter qu'il faut maintenir la dictature du prolétariat en Union Soviétique aussi longtemps qu'existent des forces bourgeoises et petites- bourgeoises, aussi longtemps qu'existe le bureaucratisme qui fait renaître la bourgeoisie à l'intérieur des institutions soviétiques, aussi longtemps que des courants idéologiques bourgeois et petits-bourgeois subsistent, aussi longtemps que le capitalisme international trouve des partisans en Union soviétique, aussi longtemps qu'existe la différence entre le travail intellectuel et le travail manuel, entre la ville et la campagne. Pendant toute cette période, la bourgeoisie entreprendra de
  • 5. 5 multiples tentatives pour restaurer sa dictature. Aux cours des années cruciaux 1936-1938, face à la menace fasciste et à l'activité débridée des anciennes classes exploiteuses et des opportunistes, Staline a correctement mené la lutte des classes et défendu la dictature du prolétariat. Khrouchtchev a dénigré et attaqué cette politique en déclarant qu'en 1936 «les classes exploiteuses étaient déjà liquidées» et que «la base sociale pour des mouvements et des groupes hostiles au parti était extrêmement rétrécie». (21) Dès 1956, Khrouchtchev et Brejnev ont proclamé la fin de la dictature du prolétariat, donnant ainsi libre cours au bureaucratisme, au technocratisme et aux différents courants idéologiques bourgeois. Un capitalisme de l'ombre s'est développé qui lia des alliances avec une partie de la bureaucratie. Sous Gorbatchev la nouvelle grande bourgeoise a pris le pouvoir et sous Eltsine elle a consolidé sa dictature par les moyens les plus violents. Ces quatre exemples montrent que nous sommes bien en droit de dire qu'en attaquant l'|uvre de Staline, Khrouchtchev et Brejnev se sont attaqués à toutes les thèses essentielles du léninisme. Si Lénine n'avait pas eu un successeur d'une fidélité et d'une fermeté comme Staline, cette grande puissance que fut l'Union des Républiques Soviétiques Socialistes n'aurait jamais existée. C'est Staline qui a matérialisé toutes les orientations de Lénine. Et les luttes grandioses que Staline a dû mener pour matérialiser les orientations données par Lénine, ont été dénigrées par Khrouchtchev. Rappelons abord comment Staline a réalisé les projets essentiels formulés par Lénine. Lénine a dit: «Le communisme, c'est la pouvoir des soviets plus l'électrification.» En conséquence, il adopta en 1920 un plan ambitieux d'électrification. Ce plan, Staline l'a réalisé en 1935... à 233 pour cent! La bataille de l'industrialisation, qui mobilisa des millions de jeunes ouvriers, a transformé un pays arriéré et féodal en une puissance industrielle capable de tenir tête à l'impérialisme mondial. En 12 ans, Staline a transformé une agriculture moyenâgeuse, en une agriculture collective moderne: le nombre de tracteurs passa de 18.000 à 685.000! L'industrialisation et la collectivisation ont été accompagnés par la plus grande révolution culturelle que le monde a jamais vue: en vingt ans, l'ancien pays des moujiks arriérés devint le pays des ingénieurs et des techniciens. Staline a formé l'Armée rouge dans un esprit d'initiative et d'héroïsme et il a renforcé les liens étroits entre l'armée et les masses populaires. Au cours de la guerre antifasciste, l'industrie socialiste a produit 490.000 canons et mortiers, 102.000 chars et canons autopropulsés et 137.000 avions de combats. Pratiquement toute seule, Armée rouge a vaincu les armées hitlériennes. La victorieuse guerre antifasciste de l'Union soviétique a stimulé le développement du mouvement communiste dans le monde entier, en Europe de l'Est le socialisme a triomphé, de même qu'en Chine, puis en Corée du Nord et au Nord Vietnam. La victoire sur le fascisme a impulsé aussi la révolution anticoloniale qui ébranla la domination impérialiste en Asie et en Afrique. A la mort de Staline, le camp socialiste et les forces de la révolution anti-impérialiste avaient une puissance et un prestige jamais vus, ils se trouvaient dans une position offensive, les opprimés du monde entier pouvaient voir l'avenir avec optimisme.
  • 6. 6 Les révisionnistes ont eu besoin de 35 ans pour détruire tout cela! Khrouchtchev a initié son oeuvre de destruction en dénigrant toutes les luttes grandioses que Staline a dû mener pour matérialiser les orientations données par Lénine. J'en donne deux exemples essentiels. L'épuration organisée par le Parti en 1937-1938 a été absolument nécessaire en vue de la guerre d'agression hitlérienne à venir. Elle était une expression de la lutte de classe sous le socialisme. Les débris des anciennes classes exploiteuses et toutes les forces réactionnaires se préparaient à tirer profit de la guerre pour revenir au pouvoir. Les bureaucrates et les capitulards dans le Parti se liaient contre la politique de défense révolutionnaire de Staline. Les nazis déployaient une intense activité d'espionnage et de recrutement en prévions de la guerre. Tous les autres pays agressés par les nazis, ont vu surgir une cinquième colonne importante; celle-çi avait été éliminée en Union Soviétique grâce à l'épuration. Staline a préparé tout le peuple soviétique dans les domaines idéologique, politique et militaire à l'affrontement décisif avec l'impérialisme hitlérien dont il savait que ce serait la guerre la plus terrible et la plus cruelle que l'humanité aie jamais vu. C'est Staline qui a préparé l'armée et le peuple à la discipline de fer, à l'héroïsme et aux sacrifices suprêmes qui ont permis aux Soviétiques de triompher. Le renégat Khrouchtchev a prétendu que Staline avait mal préparé la guerre antifasciste et qu'il l'a mal dirigé. C'est une monstruosité que l'homme qui a porté le plus grand poids de cette guerre terrible, qui a conduit le Parti et le peuple soviétique à la plus grande victoire révolutionnaire de l'histoire, a été calomnié et couvert de mensonges par un traître. En calomniant l'|uvre grandiose du camarade Staline, Khrouchtchev a attaqué les épisodes les plus dures, les plus cruciales, les plus dramatiques et c'est justement ainsi que les opportunistes virent du léninisme à la social-démocratie. Aujourd'hui, ceux qui réfléchissent sur les grands mouvements de l'histoire, comprennent bien pourquoi les ennemis du socialisme ont déversé tant de calomnies et de mensonges sur Staline. Aujourd'hui, l'histoire nous laisse clairement voir les grandes vérités indéniables: Staline est resté fidèle au léninisme et sous sa direction l'Union soviétique a accompli de véritables miracles - Khrouchtchev, Brejnev et Gorbatchev ont renié les principes léninistes et ils sont allés d'échec en échec. En Occident, tous les courants opportunistes |uvrant dans le mouvement ouvrier, les sociaux-démocrates, les révisionnistes et les trotskistes ont soutenu le processus contre-révolutionnaire en Union Soviétique jusqu'à appuyer le coup d'Etat d'extrême- droite de Eltsine et de la CIA en août 1991. C'est un fait indiscutable qui démasque à jamais ces agents de la bourgeoisie. La position que les communistes adoptent vis-à-vis des aspects cruciaux de l'|uvre de Lénine et de Staline, vis-à-vis de leur politique de fermeté et d'héroïsme dans les moments les plus durs, les plus terribles, quand le défaitisme et le capitulationisme se répandaient, a une importance vitale pour l'avenir du mouvement communiste. En effet, que nous apportera le XXIe siècle? Dès que le socialisme a été complètement détruit en Europe de l'Est et en Union Soviétique, toutes les contradictions du monde impérialiste se sont brusquement et dramatiquement aggravées. En ex-Union Soviétique, la production industrielle a chuté de 55 % en trois ans; 4.000 organisations de la maffia contrôlent des parties essentielles de l'économie; en trois ans, le pays a connu un surplus de mortalité de 1.700.000 personnes. Le
  • 7. 7 capitalisme a plongé l'Union soviétique dans une crise qui dépasse de loin la celle que l'Allemagne a connu en 1929-1932. La catastrophe hallucinante que traverse l'Union soviétique déstabilise toute la situation mondiale. Dès la disparition de l'Union soviétique, l'impérialisme a commencé la récolonisation ouverte du tiers monde, il démantèle les Etats nationaux, dicte la politique économique et intervient directement dans leurs affaires internes. Dans les pays capitalistes, la bourgeoisie a repris toutes les concessions qu'elle a dû faire après la guerre antifasciste. L'exploitation des ouvriers s'aggrave dramatiquement, le chômage s'étend, le racisme, le nationalisme et le fascisme sont propagés pour détruire les forces anticapitalistes, l'espionnage par les moyens les plus sophistiqués contre les travailleurs se généralise, la répression des mouvement populaire est de plus en plus violente. La disparition de l'Union soviétique a brusquement fait croître le danger de guerre. L'impérialisme se prépare activement à la guerre contre tous les pays qui veulent se libérer, entre autres contre la Chine, la Corée du Nord, l'Iran et l'Iraq. Mais aussi contre la Russie, dans l'éventualité où les communistes authentiques y arrivent au pouvoir. Les guerres économiques entre les Etats-Unis, le Japon et l'Europe s'aggravent, des conflits d'intérêts éclatent entre eux à propos des matière premières. A mesure que la crise générale du système impérialiste s'aggrave, les facteurs d'une troisième guerre mondiale s'accroissent. Le vingtième siècle a été marqué par la lutte contre les guerres impérialistes mondiales, par la lutte des masses travailleuses contre la dictature de la bourgeoisie et par la lutte des peuples opprimés contre la domination impérialiste. Ces trois luttes ont donné naissance aux révolutions socialistes. Comme, à la fin de notre siècle, les contradictions du monde impérialiste sont beaucoup plus profondes et aigues qu'en 1900, nous pouvons être certains que ces trois luttes révolutionnaires se développeront à l'avenir avec une intensité et une extension incomparables. L'impérialisme est devenu un système criminel, barbare et inhumain, l'impérialisme est d'une sauvagerie infiniment plus grande qu'en 1914 et 1939, lorsqu'il s'est jetté dans les deux guerres mondiales. La force destructrice de ses armes s'est multiplié par cent, son mépris pour la vie des masses populaires s'est également multiplié par cent. L'impérialisme a expérimenté de nouvelles armes contre le peuple irakien, tuant 200.000 soldats et civils, puis massacrant 500.000 enfants et vieillards par le blocus. L'impérialisme franco-belge a fait massacrer à la machette, au marteau, à la hache 1.000.000 de Rwandais. La CIA et ses mercenaires de l'Unita et du Rénamo ont tués 1.400.000 Angolais et 900.000 Mozambicains. Les intégristes algériens ont déjà massacré, égorgé 60.000 hommes, femmes et enfants. Certes, d'un point de vu tactique, les communistes affirment qu'ils préfèrent un passage au socialisme avec un minimum de violence. Mais fondamentalement, nous devons avoir une claire perception de la férocité et du caractère barbare de l'ennemi, de l'impérialisme. Nous ne devons pas avoir la moindre illusion quant au passage parlementaire et pacifique au socialisme. Ces illusions ont déjà coûté trop cher aux peuples. Parler de révolution ne veut rien dire, si l'on n'a pas la ferme détermination de vaincre et d'écraser justement cet ennemi féroce et bestiale qu'est l'impérialisme. Pour la victoire du socialisme au XXIe siècle, nous avons besoin de l'unité internationale de tous les partis communistes fidèles au marxisme-léninisme et
  • 8. 8 opposés à l'opportunisme et au révisionnisme. Depuis six années, notre parti, le Parti du Travail de Belgique, organisé début mai un Séminaire Communiste International auquel participent plus ou moins 70 partis et organisations de l'Asie, de l'Europe, de la Russie, de l'Afrique, de l'Amérique du Nord et de l'Amérique Latine. Nous avons adopté un document qui permet d'unir des partis marxistes-léninistes qui, au cours des 30 années qui sont derrière nous, ont été divisés en différents tendances improprement appelées soviétique, chinoise, albanaise et cubaine. Cette unité est essentielle pour que le mouvement communiste redevienne une force révolutionnaire dans la politique mondiale. Aux masses travailleuses du monde, l'impérialisme n'a plus rien d'autre à offrir que l'exploitation, l'oppression, l'obscurantisme, le fascisme et la guerre. Si les communistes sont fidèles à l'|uvre de Lénine et de Staline, s'ils organisent les masses populaires en prévision des batailles sanglantes qui attendent les peuples, s'ils font preuve de détermination, d'esprit de sacrifice et d'héroïsme, ils feront du XXIe siècle le siècle de la libération nationale et sociale, le siècle du socialisme triomphant. En avant pour la révolution socialiste dans le XXIe siècle! Que vive le marxisme-léninisme, que vive l'internationalisme prolétarien! Le communisme est l'avenir de l'humanité! La victoire est certaine! Notes 1. Lénine, Le renégat Kautskyä, ëuvres complets, Tome 28, p.238. 2. Ponomarev Boris, Le mouvement révolutionnaire international de la classe ouvrière, Ed du Progrès, 1967. 3. Ponomarev, Op.cit., p.307. 4. Khrouchtchev, Rapport au XXe Congrès, Moscou, 1956, p.46-47. 5. Lénine, Lettre aux ouvriers d'Europe et d'Amérique, ëuvres complets, Tome 28, p.452-453. 6. Ponomarev, Op.cit., p.221. 7. Khrouchtchev, Rapport au XXe Congrès, Moscou, 1956, p.35. 8. Ponomarev, Op.cit., p.18. 9. Ponomarev, Op.cit., 222. 10. Ponomarev, Op.cit., p. 241. 11. Lénine, La faillite de la IIe Internationale, ëuvres complets, Tome 21, p.236. 12. Lénine, Premier Congrès de l'enseignement, ëuvres complets, Tome 29, p. 366. 13. Lénine, Lettre aux ouvriers américains, ëuvres complets, Tome 28,p.64-65. 14. Lénine, VIIe Congrès des Soviets, ëuvres complets, Tome 30, p.226. 15. Lénine, L'Etat et la Révolution, ëuvres complets, Tome 25, p.433-434. 16. Ponomarev, Op.cit., p.28. 17. Ponomarev, Op.cit., p. 389. 18. Lénine, L'Etat et la Révolution, ëuvres complets, Tome 25, p.445. 19. Khrouchtchev, Rapport au XXe Congrès, 1956,p.47. 20. Lénine, L'économie et la politique, ëuvres complets, Tome 30, p.111. 21. Khrouchtchev, Rapport secret, Ed du Seuil, 1976, p.63.
  • 9. 9 i Reprit dans Etudes Marxistes nr 39 de 1997