Ouvrage 20 ans de France Défi - Acte 2 : 1993-1997 / ÂGE DE RAISON
Contre vents et marées
Optimiser et rationaliser le fonctionnement de France Défi : c’est la mission de son nouveau capitaine, Gérard Petiteau, qui changera le cap du réseau…
En 1989, nous avions lancé le premier groupement français d’experts-comptables et de commissaires aux comptes. Ce livre, édité en 2009 pour le 20e anniversaire du groupement, était dédié à tous ceux qui ont fait, font et feront le succès de France Défi. En 2014, France Défi, est 1er Groupement Français d'Experts-Comptables et de Commissaires aux Comptes Indépendants en France. Cet ouvrage constitue toujours l’ADN du groupement, le socle de son développement. www.francedefi.fr
Ouvrage 20 ans de France Défi - Epilogue : 2009... / ET DEMAIN ?
Ouvrage 20 ans de France Défi - Acte 2 : 1993-1997 / ÂGE DE RAISON
1. 19
1993 â g e d e r a i s o n
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2. Il fallait un professionnel expérimenté pour faire mûrir
France Défi : René Ricol a choisi Gérard Petiteau.
97
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3. 46
Rigoureux, rigide, sévère… la réputation
de Gérard Petiteau tranche avec celle de
son ami René Ricol. Certes, ils ont pour
points communs la droiture et la fi délité.
Mais c’est sans doute parce que le reste les
oppose que le fondateur de France Défi l’a
choisi pour adapter son rêve à la réalité.
Interrogé sur sa vie, son parcours, Gérard
Petiteau est peu prolixe. « Tout est dans le
Who’s who... », sourit-il. Réservé, il ne
s’étend ni sur sa vie familiale ni sur son
goût de la peinture contemporaine. Il passe
même sous silence sa Légion d’honneur.
Point de sentiment, seuls semblent importer
les faits et sa détermination à faire évoluer
la profession. C’est donc à travers une bio-graphie
factuelle que s’esquisse le portrait
de Gérard Petiteau.
Né en 1934 en Vendée, ce fi ls de comptable
s’est d’abord destiné au Barreau. Mais la
condamnation à mort du client de l’un de
ses meilleurs copains – jeune avocat commis
d’offi ce peu armé pour un procès aux
Assises – a changé son plan de carrière. Son
doctorat en Droit en poche, il s’oriente fi na-lement
vers l’expertise comptable, précur-seur
sans le savoir de la pluridisciplinarité…
En 1960, après deux ans passés sous les
drapeaux, la vie professionnelle de Gérard
Petiteau débute sous le signe de la chance.
G é r a r d
Il s’embarque pour Paris à bord de sa 2 CV,
direction l’Ordre des experts-comptables.
L’après-midi même, il décroche un ren-dez-
vous à la Fiduciaire Continentale et
dans la foulée un poste. « Une époque formi-dable,
où tout était possible », se souvient-il.
Patron dans l’âme, il fonde trois ans plus
tard son premier cabinet, à Nantes. Puis il
se rapproche d’un cabinet de Tours et d’un
autre d’Angers. Les trois structures, fusion-nées
en une seule, donneront naissance à
Foréo, entité la plus importante de l’ouest
de la France. « Nous étions alors un certain
nombre de jeunes experts-comptables à avoir le
sentiment que notre profession devait évoluer et
s’émanciper des pratiques très circonscrites de
nos prédécesseurs et confrères. » Une intuition
collective confi rmée au début des années
1970 lors d’un voyage d’étude aux USA,
et plus précisément lors d’un rendez-vous
dans le saint des saints avec le directoire
d’Arthur Andersen. Lequel, réuni au grand
complet, non seulement défl ore ses velléités
d’expansion mondiale « en démarrant par
l’Europe et la France ( !) » ; mais, surtout,
transmet de bonne grâce, à la deman de des
Français, ses méthodes de travail. Une aubaine
autant qu’une révélation pour Gérard
Petiteau. Analysées et adaptées, ces nouvelles
techniques vont bouleverser les pratiques
et enrichir les cabinets qui souhaitent partir
à l’assaut des grands comptes. À l’instar
d’Helios France, dont il prend la direction
générale en 1973. Six ans plus tard, il la
quitte pour créer Petiteau Scacchi. Ses res-ponsabilités
dans le cabinet, devenu membre
de Price Waterhouse, le conduiront à intégrer
le comité de direction européen du réseau
anglo-saxon. « Nous avons alors complètement
changé d’image et d’échelle. En termes de vision
globale, de qualité, de formation, de techniques,
l’apport de Price Waterhouse a été considérable. »
Des chiffres et des lettres
QUAND J’AI PRIS LA DIRECTION GÉNÉRALE DE FRANCE DÉFI, MA CARRIÈRE
PROFESSIONNELLE ÉTAIT TRÈS AVANCÉE. J’AI ACCEPTÉ LA PROPOSITION DE
RENÉ RICOL CAR JE SAVAIS QUE C’ÉTAIT POUR MOI L’OPPORTUNITÉ DE MIEUX
CONNAÎTRE UN SECTEUR D’ACTIVITÉ - L’EXPERTISE COMPTABLE - TOUT EN OFFRANT
AU RÉSEAU MES COMPÉTENCES EN GESTION DE CABINETS.
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4. 47
P e t i t e a u
À cette époque, il est déjà très proche de
René Ricol dont il loue « l’intelligence, la
rapidité d’analyse et la fi ne connaissance des
relations humaines ». Lorsque ce dernier lui
propose en 1992 de structurer et de pro-fessionnaliser
France Défi , il accepte et
sera l’homme de la situation. « Qu’elles
soient bonnes ou mauvaises, je suis un homme
capable de prendre des décisions. Ce fut un
atout déterminant pour le réseau qui cherchait
son identité et son positionnement. »
Sa mission accomplie, en 1998, le jeune
retraité Gérard Petiteau n’entend pas
se reposer. Il propose bénévolement
son savoir-faire d’auditeur au Comité de
la Charte du don en confi ance, organisme
chargé de contrôler les comptes d’associa-tions
caritatives. Depuis 2007, il préside
également l’Institut pour l’emploi (IPE).
Homme de chiffres parvenu au faîte de
son secteur professionnel, il n’en n’est pas
moins un homme de lettres qui distille sa
vision et ses conseils au gré de ses ouvrages.
Le prochain est annoncé pour 2010.
QUAND JE SUIS ARRIVÉ, LES GENS ÉTAIENT PLUTÔT RÉSERVÉS À MON ÉGARD. JE LES AI BEAUCOUP
SECOUÉS, BRUTALISÉS, MAIS NOUS AVONS CONSTRUIT AU FIL DES ANS UNE RELATION DE CONFIANCE,
FRANCHE ET RESPECTUEUSE. CELA ÉTANT, LES MEMBRES DU RÉSEAU N’ONT PAS SU APPLIQUER UNE STRICTE
DISCIPLINE PROFESSIONNELLE ; NOUS SOMMES ALORS PASSÉS À CÔTÉ DE QUELQUE CHOSE...
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5. o n t r e v e n t s
1993-1997
Redresser la barre du navire France Défi :
Sa feuille de route
l’unanimité, loin s’en faut. J’ai dû convaincre
les membres que je n’allais pas faire un copié-collé
de méthodes que j’avais déjà expéri-mentées
avec succès mais du cousu-main afi n de
calibrer l’offre de France Défi à leurs besoins
réels », se souvient l’intéressé. Car si offi -
ciellement le nouveau directeur général
doit professionnaliser le réseau, sa mission
initiale se résume, surtout les deux pre-mières
années, à « dégraisser le mam-mouth
» pour reprendre la célèbre expres-sion
de Claude Allègre.
Autrement dit, tailler dans le vif des effec-tifs
et des frais de fonctionnement avec
comme maîtres-mots rationalisation et
discipline. Pour donner du corps, de la
tenue, à la vision de René Ricol.
Réorganiser en profondeur
et manager par projet
Plus qu’un changement, l’ère Petiteau fut
une révolution culturelle ! En succédant à
Jean-Charles de Lasteyrie, qui devient
vice-président, Gérard Petiteau se voit
confi er trois objectifs majeurs : appro -
fondir les compétences Métier,
La tâche
fut aussi
ing r a t e
qu’ardue. Afi n de
conduire France Défi
– structure polymorphe
en quête d’identité – vers
la maturité, il a fallu toute
l’expérience, les compétences et
la détermination sans faille de Gérard
Petiteau. Adoubé le 1er octobre 1992
par René Ricol, qui le présente comme
« le professionnel le plus compétent de France »,
cet expert-comptable et docteur en droit
rôdé aux usages de la vie de réseau sait
que cette recommandation élogieuse n’est
qu’un habit d’apparat. Sa nomination fait
jaser – c’est un transfuge du concurrent
anglo-saxon Price Waterhouse – de même
que sa réputation d’homme de rigueur
peu versé dans l’art du consensus, mana-gement
par défaut du France Défi de
l’époque. « René Ricol m’a imposé à la di-rection
opérationnelle du réseau. J’ai accepté
de bonne grâce, par amitié et respect pour lui.
Mais je savais que mon arrivée ne faisait pas
allait pourtant permettre au réseau
•••
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6. 49
e t m a r é e s telle fut la mission de son nouveau capitaine, Gérard Petiteau.
– optimiser et rationnaliser – récusée par bon nombre de membres,
Devant une assemblée nombreuse, à nouveau réunie au Méridien Montparnasse, l’intronisation de Gérard Petiteau a lieu au cours de la quatrième convention.
de retrouver le bon cap.
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7. 50
développer la solidarité entre les
cabinets via une plus grande implication
des adhérents, mettre en place une politi-que
de missions.
Se recentrer
pour gagner en effi cacité
Le plan d’actions qu’il présente au
printemps 1993 traduit bien le recentrage
de France Défi vers une organisation
technique. Les axes prioritaires sont le
redécoupage régional, le renforcement de
la formation, la mise en place d’une charte
graphique, l’amélioration de la lettre
d’information clients Conseil Expert. Il
revoit la liste et la composition des comités
de pilotage et redéfi nit également le rôle
de la direction du réseau (l’équipe des
« permanents »). Cette dernière, déjà
appelée DR, n’échappe pas au plan de
rigueur orchestré avec une volonté de
fer par Gérard Petiteau. La PME, qui avait
1993-1997
La direction du réseau se réduit encore fi n 1993.
Elle passe de quatorze à huit personnes :
Élisabeth Jaquin devient responsable du fonctionnement
de cette équipe au plan administratif, en plus de ses fonctions
Métier. Elle reste assistée par Katya Ponza pour la formation,
Conseil Expert et France Défi Info.
Jean Cambouris est le comptable unique.
Gérard Petiteau assure la Direction générale à temps partiel.
Gérard Petiteau
Directeur général
Élisabeth Jaquin
Responsable administrative,
de la formation
et de la méthodologie
Nicole Roddier
Collabore à temps partiel
à l’animation des régions
Jean Cambouris
Chef comptable
Gilles de Courcel
En charge de dossiers
ou actions ponctuelles
Marc Pierre
Responsable de l’informatique,
dans tous les projets du réseau
et du projet TPE
Véronique Bicheron-Ricol
En charge de la communication
Erik Gendre-Ruel
En charge du développement
du réseau et du recrutement
de nouveaux associés
LA DIRECTION DU RÉSEAU EN 1993
•••
Frédérique Godfrin
Responsable juridique
Katya Ponza
Assistante d’Élisabeth Jaquin pour la formation,
Conseil Expert et France Défi Info
Christelle Proust Isabelle Rivière Nathalie Thomas
s’occupent du secrétariat et de la gestion de certains outils.
Pascale Verneuil
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8. Lors des élections législatives,
la droite remporte une large
victoire. Nommé Premier ministre
par François Mitterrand,
Édouard Balladur prend la tête
du deuxième gouvernement
de cohabitation de la Ve République.
51
21-28 mars
Le suicide de l’ancien Premier
ministre Pierre Bérégovoy crée
en France une immense émotion.
Figure à part dans le paysage politique,
les circonstances de sa mort restent,
aujourd’hui encore, controversées.
1er mai
Entrée en vigueur du grand
marché unique européen.
Il autorise la libre circulation
des marchandises et des capitaux,
créant ce qui deviendra le plus
grand marché commun du monde.
1er janvier
MARCHÉ UNIQUE EUROPÉEN
ACCORDS
ISRAÉLO-PALESTINIENS
À Washington, Israéliens
et Palestiniens, représentés par
Yitzhak Rabin et Yasser Arafat,
se reconnaissent mutuellement,
et engagent l’autonomie
des territoires occupés par Israël
en Palestine. C’est la conclusion
de négociations secrètes menées
depuis le début de l’année, à Oslo.
9-13 septembre
Le traité de Maastricht
sur l’Union européenne entre
offi ciellement en vigueur.
1er novembre
connu une croissance quasi-exponentielle,
devient une TPE.« Une très petite équipe de
quatorze personnes toujours animée par une
farouche volonté d’innovation et d’expertise »,
indique Élisabeth Jaquin, à l’époque res-ponsable
administrative et Métier de cette
DR revisitée (voir l’organigramme ci-contre).
Le Comité stratégique est rebaptisé
Conseil exécutif et comprend désormais
vingt personnes (coordinateurs, responsables
des projets ou présidents de Comités de
pilotage et membres ès qualités).
Plus de performance
pour les régions
Une commission de contrôle des cotisa-tions
est mise en place avec un repré-sentant
par interrégion. Un autre est
présent dans chaque Comité de pilotage.
Pour irriguer d’un sang neuf le réseau et
responsabiliser les cabinets, les trente
régions françaises sont regroupées en neuf
interrégions, chacune animée par un
coordinateur élu par les cabinets de la
région, et travaillant en collaboration avec
un « correspondant » de l’équipe de direc-tion.
Cette réorganisation structurelle sera
optimisée deux ans plus tard avec une
nouvelle réduction du nombre d’inter–
régions (qui seront donc fi nalement sept),
et la mise à disposition de deux coordina-teurs
pour chacune d’entre elles. Le
dispositif de Gérard Petiteau invite égale-ment
les cabinets d’une même région dis-posant
d’une communauté d’intérêt et
partageant la volonté de développer de
nouvelles clientèles à se regrouper en
société indépendante. Les deux premières
à voir le jour sont, en 1993, celles de
Fabrice Trinh (France Défi Méditerra-née)
et de Jean-François Laffont (France
Défi Midi-Pyrénées). Leur ambition •••
Dans le monde...
1993
,
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9. 52
commune : acquérir des compé-tences
et des savoir-faire pour recher-cher
des missions auprès des collectivités
locales. « France Défi est un réseau d’indé-pendants
qui veulent le rester, formant un
ensemble hétérogène à forte représentation géo-graphique.
L’ambition essentielle est d’assu-rer
la pérennité et le développement de ses
membres dans un environnement de plus en
plus concurrentiel », explique Gérard Petiteau
dans le numéro de mars de la lettre
d’information France Défi Info, désor-mais
– austérité oblige – bimestrielle,
moins luxueuse, mais diffusée plus lar-gement
afin de favoriser la communi-cation
interne.
Une nouvelle société,
pour développer l’activité audit
C’est aussi dès 1993 que la société ano-nyme
Junon est créée. Elle regroupe
tous les cabinets France Défi ayant une
activité audit signifi cative auprès de
belles PME et souhaitant développer
leurs compétences en la matière. Dans la
foulée, cette nouvelle structure constitue
une association technique avec Arthur
Andersen appelée A2A (co-présidée par
Alain Cheval) afin de permettre à la
clientèle de commissariat aux comptes
de bénéficier d’une signature inter-nationale.
Une démarche de bench-marking
entre les cabinets concernés
1993-1997
Charte graphique : dès la fi n de l’année 1992, le réseau, en recherche de cohérence, optimise
ses outils. Adopter son identité visuelle devient obligatoire pour les cabinets membres.
•••
est rapidement mise en oeuvre par Junon.
Elle servira de modèle aux ateliers
Mana gement animés par Gérard Petiteau
à partir de 1995.
Au doigt et à l’oeil…
Le régime sec, imposé plus que proposé
par le directeur général, s’accompagne
d’une nouvelle règle d’or devant, selon
lui, être « suivie sans faille car c’est la seule
solution, en l’absence de lien hiérarchique et
capitalistique, pour développer le réseau ».
Que dit cette règle ? Que chaque mem-bre
doit appliquer les décisions de la direc-tion
du réseau, même s’il n’a pas été
partie prenante de celles-ci. En d’autres
termes, que chacun doit accorder sa
confi ance aux décisions prises et accepter
l’autorité !
Cette nouvelle pilule prescrite sur une
ordonnance déjà bien fournie passe mal.
Adieu les sacro-saints tours de France
« à la Ricol » pour expliquer, débattre et
convaincre ! Désormais, la tête de réseau
impulse les dynamiques, orchestre les
grandes orientations. Un nouveau mode
de calcul des cotisations élaboré avec le
Conseil exécutif sur la base du chiffre
d’affaires (et non plus sur le nombre
d’associés) est soumis pour acceptation
aux membres. Seuls cent vingt cabinets
sur deux cent cinquante approuveront
cette nouvelle modalité. L’utilisation de
la première charte graphique de France
Défi est obligatoire.
Des exemples parmi d’autres qui illustrent
un fonctionnement du réseau vécu par
certains comme autocratique. Résultat, les
départs de France Défi sont nombreux
entre 1993 et 1994.
•••
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10. Dans le monde...
1994
Le sens du partage Le Conseil constitutionnel censure
120 pays signent l’acte
de naissance de l’Organisation
mondiale du commerce (OMC),
qui siège à Genève. Un Organe
de règlement des différends (ORD)
est institué pour sanctionner
les États irrespectueux du principe
de la liberté du commerce
et de la concurrence.
53
Selon vous, France Défi a révolutionné l’approche du métier
d’expert-comptable. Quel a été l’apport de Gérard Petiteau ?
Je suis de ceux qui pensent qu’il faut rêver, mais qu’il est ensuite important de
savoir quitter cet état pour mettre en oeuvre les idées. René Ricol a créé l’appétence,
a défi ni l’horizon. Gérard Petiteau a labouré le sillon. Il l’a fait avec une force
tranquille emprunte de fermeté et de délicatesse. Ce fut pour moi l’homme du
pragmatisme. Si France Défi peut aujourd’hui parler de son avenir avec sérénité,
c’est certes parce qu’il est dirigé par un homme responsable – Alain Cheval –
mais aussi parce qu’il y a eu un Gérard Petiteau aux commandes ! France Défi
était une grande idée. C’est devenu une belle entreprise.
Vous avez quitté le réseau en 1995.
Quels sont les souvenirs forts que vous conservez en mémoire ?
Le respect mutuel et partagé entre les associés ; la relation d’amitié qui s’est très
rapidement créée à l’intérieur de France Défi et qui perdure toujours. Sur le plan
professionnel, cela m’a donné le sens de l’ouverture et de l’échange avec des
confrères d’autres régions. Et mes différentes fonctions au sein du réseau m’ont
mis le pied à l’étrier de la représentation professionnelle collective puisque j’ai
ensuite été élu dans un certain nombre d’instances, et même été président.
France Défi est-il toujours utile en 2009 ?
Oui, car cette plate-forme collaborative accessible à tous qu’est France Défi
constitue une solution souple, peu contraignante et d’un excellent rapport
qualité/prix pour développer la performance et la productivité de son cabinet.
On intègre le réseau pour des raisons techniques. On y reste pour ce
« supplément d’âme » qui fait sa force et sa richesse, et brise la solitude du
professionnel qui exerce à titre individuel.
Pouvez-vous conclure cet entretien en un mot ?
France Défi – en conclusion provisoire, car la pérennité est assurée, en ce qu’il
est une réponse à un besoin réel – c’est René Ricol, et je reconnais en lui un
inventeur de grand talent, un homme qui sait défi nir les horizons et donne
envie de le suivre. Je lui dis donc, avec amitié, merci.
la disposition principale du texte
modifi ant la loi Falloux.
L’abrogation de la loi, semblant
favoriser l’école privée, avait
provoqué l’ire des défenseurs
de l’école publique, qui manifestèrent
nombreux le 16 janvier.
14 janvier
La publication des décrets
d’application de la loi sur le
Contrat d’insertion professionnelle
(CIP), qui prévoyait de rémunérer
les jeunes de moins de 25 ans
à 80 % du SMIC, provoque
un mouvement social soutenu.
Édouard Balladur sera contraint
de retirer son projet le 30 mars.
23 février
le Code pénal impérial français
de 1810 est abrogé et remplacé
par un nouvel opus.
1er mars
Inauguration du tunnel sous
la Manche, qui place Londres
à moins de deux heures de train
de Paris… et rompt (presque)
l’isolement insulaire
de la Grande-Bretagne !
6 mai
TUNNEL SOUS LA MANCHE
15 avril
NAISSANCE DE L ’’OMC
Pôl Lavefve
Associé au cabinet KPMG
Membre-fondateur de France Défi
dont il a assuré une des vice-présidences
à l’époque de René Ricol
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11. 54
Donner de l’envergure Une nouvelle méthode :
Adhérent de la première heure,
comment défi nissez-vous le réseau ?
C’est un projet élaboré au nom de valeurs, qui a servi d’écrin à de
belles réussites opérationnelles. Comme par exemple Dexfi , les
Ateliers du management – une démarche volontaire des cabinets de
régions différentes réunis en petits groupes homogènes pour engager
une réfl exion sur leur stratégie et leur gestion – et plus récemment de
« RevGed » et son alter ego « RevCac » [dématérialisation des
« Référentiels » Expertise comptable et Commissariat aux comptes,
voir p. 92, ndlr], des produits et services innovants qui permettent
aux cabinets d’être performants en intégrant les technologies les
plus récentes.
Vous avez été l’un des acteurs clés de l’animation régionale
en PACA. En quoi la restructuration mise en oeuvre
sous la direction de Gérard Petiteau a-t-elle contribué
à la redynamisation de la vie du réseau ?
La réorganisation a permis d’avoir des interrégions qui sont en
quelque sorte la cheville ouvrière de la direction du réseau (DR). Les
actions menées par les coordinateurs régionaux ont petit à petit
renforcé la cohésion, la solidarité et la motivation des cabinets
membres de France Défi . Cet échelon régional a donné une nouvelle
envergure à la formation et permis aux cabinets de petite et moyenne
taille de se regrouper en sociétés régionales [Fabrice Trinh a créé
France Défi Méditerranée en 1993, ndlr] pour postuler à des
mandats qui leur seraient restés inaccessibles à titre individuel.
Quel est l’héritage transmis par René Ricol, Gérard Petiteau
et Alain Cheval à France Défi ?
Le premier a apporté le romantisme et le rêve en nous permettant de
vivre des moments inoubliables. Le deuxième, au travers de sa
reprise en main nécessaire, a fait tourner la boutique en lui instillant
du réalisme et de l’effi cacité. Le troisième incarne l’ère de la maturité.
Celui qui consolide et inscrit dans la pérennité. Un trio d’exception !
le management par projet
Concurremment à ces nouvelles orienta-tions
et obligations plus contraignantes
que par le passé, Gérard Petiteau met de
l’huile dans les rouages du réseau en intro-duisant
une logique de gestion par projet.
L’enjeu est double : susciter les initiatives
– une autre manière d’essayer de respon-sabiliser
les membres du réseau qui, depuis
sa création, rechignent à le faire – mais
aussi se donner les moyens de ne pas aban-donner
ou reporter une idée sous prétexte
qu’elle n’intéresse pas l’ensemble de la
collectivité France Défi . Le principe est
simple. Un cahier des charges défi nit pour
chaque nouveau développement les cabinets
concernés, la procédure d’étude et le bud-get
assumé par les membres intéressés, la
coordination étant assurée par la DR.
Comme l’explique Gérard Petiteau à
l’époque, « France Défi est une ‘‘ solution origi-nale’’
mais son succès présent et à venir repose
sur sa capacité à raisonner par projet pour faire
face à l’hétérogénéité de son réseau ».
Multiplier les initiatives
Plusieurs projets sont ainsi lancés dès 1993.
Le projet Audit (Junon), qui concerne un
nombre restreint de cabinets pour lesquels
le maintien de l’activité audit est vital. Le
projet Réseau Clients, qui va initier la
démarche Franchise, destinée à conclure
des missions avec des réseaux nationaux
de franchise. Le projet Conseil, qui vise
à doter les cabinets d’outils de conseil
de direction et d’aide à la décision. C’est
le projet TPE, qui prendra plus tard le
nom de Production Comptable et fi nale-ment
de « Dexfi », qui est jugé prioritaire
1993-1997
•••
Fabrice Trinh
Associé du cabinet Ecofi à Avignon
Membre jusqu’en 2006 du Conseil
des associés de France Défi
Co-concepteur des produits « Dexf i »,
« Une Journée pour Gagner » et « Piloter pour Réussir »
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12. Dans le monde...
1994
LA FRANCE AU RWANDA
Turquoise, intervention « militaire
et humanitaire » au Rwanda.
Le 6 avril, les présidents rwandais
et burundais avaient perdu la vie
dans un attentat, provoquant de
violents affrontements et le début
du « génocide » des Tutsis et des
Hutus modérés par des extrémistes
Hutus. Les conditions de cette
intervention restent controversées.
55
par Gérard Petiteau. Son objectif est de
renforcer la productivité des cabinets sur
les dossiers TPE au travers d’une meilleure
organisation du traitement tant de leur
côté que du côté client. Pour le cabinet,
« Dexfi » comprend un référentiel, un kit
d’orga nisation et un logiciel. Pour le
client, un kit d’organisation administrative
et comptable. Ce projet doit être accom-pagné
d’actions de lobbying commercial
et de communication externe. En outre,
Gérard Petiteau se déplacera en personne
dans chaque cabinet utilisateur du pro-duit
« Dexfi » pour réaliser un « contrôle
qualité » de son application. Le coût de
conception, estimé à un million de
francs (environ 197 000 euros en monnaie
constante), doit être fi nancé par vingt
membres qui seront copropriétaires du
produit avec France Défi . Le résultat sera
proposé aux autres, qui paieront alors un
droit d’entrée destiné à rembourser pro-gressivement
les cabinets « fondateurs ».
Projet phare et constitutif du renouveau
de France Défi , le lancement de « Dexfi »
sera offi ciellement annoncé en avril 1994.
Ainsi que le souligne Élisabeth Jaquin,
« c’est une nouvelle approche produit qui se met
en place, répondant aux impératifs du marché.
En effet, attitude inédite, les clients commencent
à cette époque à négocier les honoraires. Dexfi
doit permettre d’accorder cette réduction •••
12 juin En France, les élections
européennes sont marquées
par le succès de Bernard Tapie,
qui devance Michel Rocard.
22 juin la France engage l’opération
8 juillet En Corée du Nord, Kim Jong-il,
succède sans nomination offi cielle
à feu son père, Kim Il-sung.
Le régime refuse toujours tout
rapprochement avec la Corée
du Sud, mais signe des accords
avec les États-Unis pour éviter
une crise nucléaire.
8 août La loi française supprime toute
référence au comptable agréé
et élargit le champ d’intervention
des experts-comptables.
APPARITION DES TAL IBANS
29 octobre En Afghanistan, le mouvement
fondamentaliste sunnite des Talibans
voit le jour. Ces « étudiants
en religion », menant une guerre
sainte (djihad) contre
le gouvernement de Kaboul
et les autres ethnies, s’emparent
de Kandahar le 5 novembre.
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13. 56
nouveau départ afi n de proposer des programmes
par catégorie d’effectifs selon leur ancienneté
professionnelle, leur qualifi cation et leurs spé-cialités
». En cohérence avec la démarche
de rationalisation menée, le nombre de
thèmes proposés est réduit et recentré sur
la mise en oeuvre des orientations straté-giques
et des outils France Défi. Des
journées collaborateurs sont organisées
dans les régions et les Journées Experts-comptables
regroupées sur Paris. Aux
cabinets d’établir un plan triennal, chaque
collaborateur devant suivre au minimum
une journée de formation par an. Il faudra
près de trois ans pour que l’activité forma-tion
enregistre des résultats à la hausse.
Vers les premiers fruits
de la rigueur ?
Au fi l de l’année 1993, France Défi appli-que
ces nouvelles règles du jeu. Certains
cabinets toussent. D’autres manifestent
ouvertement leurs réticences quant au
mode de fonctionnement de Gérard
Petiteau, jugé trop directif, antithèse du
consensuel René Ricol. Ce dernier écoute
sans sourciller les mécontentements qu’on
lui exprime quotidiennement – d’aucuns
n’hésitaient pas à qualifi er le directeur
général de « fou dangereux », se souvient-il –,
tout en approuvant avec constance la dé-marche
conduite par Gérard Petiteau pour
remettre France Défi à fl ot. « Y compris
quand il a viré ma femme de la DR ! »,
confi rme en souriant le président du ré-seau,
sûr de son choix.
Car le capitaine Gérard Petiteau sait y
faire et redresse progressivement la barre
du navire France Défi . Mieux, en tenant
compte des problèmes de stratégie des
cabinets, en harmonisant les méthodes de
travail et en institutionnalisant la gestion
par projet, il lui donne un cap. Cependant,
la route choisie ne le met pas à l’abri de
quelques gros grains. Au premier rang
desquels on trouve les diffi cultés fi nanciè-res
de France Défi : en dépit d’une grande
rigueur, le budget 1993 reste défi citaire de
600 000 francs (soit environ 118 000 euros
en monnaie constante).
en contrepartie d’une meilleure organisa-tion
du client. Pour le cabinet, le gain de produc-tivité
est estimé à 30 %. Grâce à lui, les experts-comptables
sont en mesure de proposer des tarifs
concurrentiels et se dégager du temps pour déve-lopper
des services de ‘‘ conseil ’’ . Dexfi est aussi
innovant car il va au-delà de la seule méthodo-logie
pour se préoccuper d’organisation, de com-munication
et de marketing ». « Dexfi » sera, dès
sa commercialisation, plébiscité par les clients
qui apprécient sa logique « clé en main ».
La formation, toujours
fer de lance du réseau
Dernier volet du plan d’actions Petiteau :
la formation, qui doit selon lui « prendre un
1993-1997
•••
Innovation : dépassant la seule méthodologie pour prendre également en considération l’organisation,
la communication et le marketing, « Dexfi » est un symbole de la capacité d’innovation signée France Défi .
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14. Dans le monde...
1995
INAUGURATION DE LA BNF
Bibliothèque nationale de France
(BNF) est inaugurée. Voulue
par François Mitterrand et conçue
par l’architecte Dominique Perrault,
la BNF est constituée de quatre
tours en forme de livres ouverts
qui abritent 10 millions
de volumes. C’est la seconde plus
grande bibliothèque du monde.
JACQUES CHIRAC
57
Rester à l’avant-garde
Quel regard portez-vous sur la mandature de Gérard Petiteau ?
Après une période assez fastueuse et un démarrage dans des conditions
hors normes, l’arrivée du nouveau directeur général a permis de passer à
une phase opérationnelle, indispensable pour la pérennité de France
Défi . Gérard Petiteau nous a demandé de nous retrousser les manches
pour générer de nouveaux produits et intégrer des groupes de travail qui,
depuis cette date, contribuent à la qualité du réseau. Les produits de type
« Dexfi », quinze ans après leur lancement, nous sont toujours très utiles.
Les voyages d’étude annuels, instaurés à cette période, constituent un
rendez-vous important qui permet de solidifi er les relations entre les
membres.
Dans votre cabinet, vous avez quasiment
un associé par groupe de travail.
Pourquoi une telle implication, y compris des jeunes recrues ?
Je crois beaucoup à ce mode de fonctionnement et j’essaie de transmettre
cette conviction à tous mes associés. Preuves à l’appui, cela nous donne
une longueur d’avance sur les autres cabinets en termes d’apport technique
et de performance. Je pense par exemple à la dématérialisation des
produits France Défi ou à l’Intranet, une sorte de cabinet ouvert 24h/24,
qui est à la fois un formidable outil de communication interne et un espace
d’échanges directs, personnalisé, et sécurisé avec nos clients. Une réalité
rendue possible grâce à une équipe de permanents à notre écoute qui
travaillent avec enthousiasme et professionnalisme.
Quels ont été les apports de France Défi
en matière de communication et de marketing ?
La prise de conscience de leur nécessité pour le développement de nos
activités. Là aussi, France Défi a toujours pris des initiatives originales et
avant-gardistes pour la profession. En 2008, grâce notamment au soutien
actif d’Élisabeth Jaquin, nous avons gagné le trophée Marketing de la
Profession comptable dans la catégorie « stratégie de communication des
cabinets de plus de 50 personnes ». Une belle récompense, que l’on doit
en grande partie à France Défi !
30 mars Quartier Tolbiac, à Paris, la
ÉLECTION DE
7 mai Au terme d’une campagne
haletante, Jacques Chirac accède
à la présidence de la République
française, en remportant 52,8 %
des suffrages contre Lionel Jospin.
Il prendra ses fonctions le 17 mai.
31 juillet Le Parlement adopte la révision
constitutionnelle portant sur
l’extension du champ d’application
du référendum, l’instauration d’une
session parlementaire unique de
neuf mois pour les deux assemblées
et la réduction de l’immunité
des députés et des sénateurs.
5 septembre Le premier essai nucléaire,
à Mururoa, de la dernière campagne
de tir française soulève un tollé
dans le monde et des émeutes
à Papeete. Après un dernier tir,
fi n janvier 1996, la France signera
un traité d’interdiction des essais
nucléaires.
Jean-Pierre Gorsse
Président du Cabinet Bgh à Toulouse
Adhérent de la première heure
Membre du Conseil des associés jusqu’en 2006
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15. En 1993, afi n de supprimer la communication
papier entre les cabinets et la direction du réseau,
rechercher des compétences
particulières, aider aux recrutements des collaborateurs
des cabinets, France Défi décide de démocratiser l’utilisation du Minitel.
L’objectif : chaque membre doit consulter sa « boîte aux lettres »
au minimum tous les premiers jours ouvrables de la semaine
afi n de prendre connaissance des dernières informations
émanant à la fois de la DR et des cabinets.
Une dématérialisation avant l’heure qui, de nouveau, prouve l’avance technologique du réseau.
Bien sûr, le réfl exe n’est pas facile à prendre pour tout le monde.
Mais, petit à petit, les membres apprécient ce moyen de communication rapide et fi able.
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16. En juin 1996, Élisabeth Jaquin présente au Conseil des associés
un projet informatique destiné à être déployé dans l’ensemble du réseau
qui donnera naissance, quelques mois plus tard, à l’Intranet de France
Défi . Le Conseil des associés donne son aval. Parallèlement,
les grandes lignes des premiers sites web de France Défi et d’Euro Défi
se défi nissent. Mi-1997, les développements sont bien avancés.
Cégid fait la meilleure proposition et est retenu comme prestataire.
Le Minitel est défi nitivement arrêté en juillet 1997.
L’Intranet France Défi sera mis en ligne en 1998.
En 1994, le Comité de pilotage
Communication présente un projet
de Minitel Clients réalisé avec le groupe SID,
fournisseur d’information bien connu
de la profession et tout nouveau partenaire
de France Défi . L’idée de permettre aux clients
des cabinets d’accéder à une banque de données fi scales,
juridiques, économiques et fi nancières est là aussi innovante
pour l’époque. Ce projet ne fait pourtant pas l’unanimité au sein
du Conseil exécutif qui, contrairement à l’avis du comité de pilotage,
décide de consulter les associés pour évaluer l’attractivité du produit.
Et non leur imposer, malgré son faible coût. Le projet est fi nalement
abandonné et se limite à l’obtention de tarifs préférentiels auprès de SID
pour les cabinets intéressés par cette offre.
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17. 1993-1997
60
Recentré sur ses activités « coeur de métier » et en bonne voie
vers l’équilibre fi nancier, France Défi poursuit sa progression.
es méritesdu travail
d’équipe
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18. 61
À la nécessaire période de rigueur,
sans concession, succèdent des
temps plus apaisés qui vont per-mettre
de récolter les fruits des efforts
accomplis. La sixième convention de
France Défi , qui se tient le 21 octobre 1994,
en constitue une preuve tangible. Très axé
sur l’avancement des projets mis en route
l’année précédente (« Dexfi », Secteur public,
Sociétés régionales, Junon), le rassemblement
annuel est aussi l’occasion d’évoquer de
nouveaux thèmes émergents pour le réseau.
Entre autres, un possible accord avec le
réseau de franchise Quick et l’externali-sation
de la fonction administrative et
comptable (produit « Gexfi »), projet phare
des années 1994-1995. « Gexfi », soutenu
par plus de soixante-dix cabinets, aura
pour objectif de proposer aux petites
entre prises de se « décharger » totalement
de leur comptabilité ou d’autres fonctions
telles que le secrétariat, la facturation, etc.
La communication est également à l’hon-neur
avec la présentation de plusieurs
Au congrès des experts-comptables, Gérard Petiteau,
Alain Cheval, Franck Didier, Jacques Diemer, Pascale Verneuil
et Élisabeth Jaquin représentent France Défi .
outils dont le kit de présentation du cabi-net
et le kit d’organisation de réunions
clients sur deux thèmes, la SCI et la ges-tion
pratique des impayés.
Dexfi ou le précurseur
d’une nouvelle logique produit
Poursuivant la démarche de responsabili-sation
et de prise d’initiative des cabinets,
lancée sous l’impulsion de Gérard Petiteau,
un nouveau groupe de travail dédié au
secteur de la pharmacie se crée à la fi n de
l’année 1994. Les sept cabinets spécia-lisés
qui le composent ont pour objectif
de concevoir un manuel sur les spécifi -
cités du secteur ainsi qu’un module de
formation pour les cabinets. Et, sur le
plan marketing, d’animer une formation
de « conseil en gestion » destinée aux
pharmaciens.
« Dexfi », outil d’organisation et de pro-duction
comptable qualifi é par Gérard
Petiteau de « moyen de renforcer la producti-vité
et la discipline dans le groupement », •••
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19. 62
est décliné en trois formules : « Tréso-rerie
» pour les TPE, « BNC » pour le
médical et paramédical, et « Engagement »
pour les entreprises n’entrant pas dans le
champ d’application de la comptabilité de
trésorerie. L’objectif ? Permettre à chaque
version d’intégrer les innovations techni-ques
des différentes étapes de traitement
du dossier. Préalable formel à l’utilisation
du produit, un contrat est signé entre le
cabinet et France Défi . Il prévoit l’utilisa-tion
de la marque, le respect des compo-santes
du produit, l’acceptation du
« contrôle qualité », des engagements
fi nan ciers et la participation active à la vie
du projet. En 1995, quarante-sept cabinets
utilisent « Dexfi », qui s’enrichira l’année
suivante de deux nouvelles extensions pro-duits,
« Dexfi Informatisation comptable » et
« Dexfi Tableau de bord/Résultat Flash ».
Inciter les cabinets
à faire du conseil
Le projet Conseil, trop ambitieux tel que
confi guré lors de son lancement en 1993,
prend une nouvelle dimension. En 1995,
Patrick Dossetto, adhérent de la région
PACA, propose d’organiser un groupe
France Défi au sein du Club des experts
consultants créé par l’Institut français
des experts-comptables (IFEC) dont il
est un membre actif. Vingt associés
suivent le séminaire organisé par le Club
en juin de la même année. La volonté
du Comité de pilotage « Conseil » de
France Défi est d’aider les cabinets à
adopter les outils développés par le Club
pour soutenir leur évolution vers l’ac-compagnement
de leurs clients dans la
1993-1997
Se former et progresser
Pour quelles raisons vous
êtes-vous tant investi dans la formation ?
J’ai un parcours atypique. Passionné d’informatique, j’ai dirigé une
société dans ce secteur d’activité pendant dix ans tout en poursuivant ma
formation d’expert-comptable. Quand j’ai repris le cabinet de mon père,
membre de France Défi de la première heure, je suis rapidement devenu
formateur sur Excel et Word. En 1995, Gérard Petiteau est venu me voir
pour me demander d’intégrer le Comité de pilotage Formation. J’en suis
ensuite devenu président en 1999.
Quelles sont les points forts des formations
du catalogue France Défi ?
Elles répondent aux attentes et aux besoins, et ce sans doute parce que la
grande majorité d’entre elles s’appuie sur les savoir-faire de membres
compétents dans le domaine. Ce sont donc des hommes de terrain qui
forment d’autres hommes de terrain. Notre autre grande force, c’est
d’organiser des sessions entre des cabinets issus de différents départements
et régions. Cela enrichit considérablement les échanges. J’ajouterais que
la réactivité du comité de pilotage permet de coller à l’actualité, comme
par exemple lors du passage à l’euro.
Quelle importance le réseau revêt-il pour vous à titre personnel ?
Mon implication m’apporte beaucoup en termes d’échanges techniques et
amicaux. J’apprécie aussi que chacun, quelle que soit la taille de sa
structure, puisse contribuer aux débats, apporter son grain de sel et ses
idées. C’est une des grandes richesses de France Défi . Si Sodecc a pu
progresser de la sorte en quelques années, c’est que nous avons bénéfi cié
d’outils et de services à la pointe de ce qui se fait, comme un gros cabinet.
Gilles Cordier
Associé du Cabinet Sodecc à Audincourt
Membre du Conseil des associés
Président du Comité de pilotage Formation
Animateur de la région Franche-Comté
•••
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20. Dans le monde...
1995
ASSASSINAT
D’’YITZHAK RABIN
63
réfl exion stratégique et la pérennité de
leur entreprise. Ce sera chose faite un an
plus tard avec la conception de dispositifs
clé en main tels que « Une Journée pour
Gagner pour la PME », des kits Conseils
TPE et des outils de gestion automatisés
pour les PME.
De son côté, le groupe de travail Secteur
public, animé par Jean-Michel Moreau
(adhérent désormais installé à Toulouse
et développant une activité totalement
dédiée à ce secteur) et constitué d’une
trentaine de membres, personnes physi-ques
ou sociétés régionales, poursuit les
travaux initiés avant l’arrivée de Gérard
Petiteau avec une forme de fi nancement
originale destinée à permettre aux petits
cabinets de se regrouper au plan local
pour accéder aux produits et services
qu’il développe. Louis Lalanne, préfet
en retraite, qui réalise une étude sur les
missions potentielles des experts-compta-bles
sur ce secteur et les axes de déve-loppement
des actions, rejoint le groupe.
Lequel se fi xe comme plan d’actions la
diffusion d’une revue de presse, la mise en
oeuvre d’une veille juridique et de forma-tion
interne, la parution (fi n avril 1995)
aux Éditions du Moniteur du Guide de
l’élu local dirigeant de SEML (Société
d’économie mixte locale) ou d’association,
la réalisation d’un « Référentiel Associa-tions
», le partage des expériences et
la recherche de missions communes.
En ressort la réponse à l’appel
d’offres sur la désignation de
commissaires aux comptes
dans les Chambres de
commerce et d’in-dustr
ie •••
17 octobre À Paris, un attentat commis entre
les stations RER du musée d’Orsay
et de Saint-Michel fait une trentaine
de blessés. Offi ciellement attribués
au Groupe islamique armé (GIA)
algérien, plusieurs autres avaient
eu lieu depuis juillet.
LE PLAN JUPPÉ
5 décembre Le chef d’état-major de l’armée
française reprend sa place au sein
du Comité militaire de l’OTAN,
vingt-neuf ans après que le général
De Gaulle s’en fut retiré.
21 décembre
À Matignon, un sommet social
se conclut par le retrait du « Plan
Juppé », mettant fi n à l’agitation.
15 novembre
L’annonce de la réforme
de la Sécurité sociale,
ou « Plan Juppé », provoque
le début d’un mouvement social
de grande ampleur. Le 24 novembre,
les cheminots se joignent
à la contestation. S’ensuivra
une grève totale de la fonction
publique, jusqu’au 18 décembre.
4 novembre
Lors d’une grande manifestation
pour la paix à Tel-Aviv, un jeune
extrémiste israélien assassine
Yitzhak Rabin. La communauté
internationale craint pour la paix
dans la région. Shimon Peres lui
succède à la tête du gouvernement.
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21. 1993-1997
64
VIDÉOTRANSMISSION : CLAP DE FIN
Le rendez-vous annuel des
adhérents du réseau avec
la vidéotransmission évolue
avec les techniques. D’année
en année et de plateau
en plateau, chacun
des participants
se rôde à son rôle.
De gauche à droite :
Michel Taly, Élisabeth
Jaquin et Jérôme Turot,
René Ricol préparant
son intervention,
Michel Giraud,
l’équipe de la DR,
et Nicole Catala.
La formidable réussite de la première journée organisée le 13 janvier 1992 (voir p. 38-39) ne rend que
plus fl agrant le semi-échec du deuxième opus de janvier 1993. D’un point de vue technique et logistique,
la maîtrise est parfaite. En revanche, l’équipe a eu grand peine à convaincre les cabinets d’y participer.
Avec seulement mille quatre cents participants contre trois mille espérés pour atteindre l’équilibre budgétaire, la pérennité du
dispositif est remise en cause. L’année suivante, pour mobiliser les troupes, la DR choisit le thème porteur « La gestion dynamique
pour l’emploi : aujourd’hui pour demain ». L’objectif de la journée, destinée plus particulièrement aux chefs d’entreprise, est
d’exposer les nombreuses mesures destinées à optimiser la gestion sociale des PME, notamment la fl exibilité et l’aménagement
du temps de travail. Autour de René Ricol, animateur des débats : Michel Giraud, ministre du Travail, de l’Emploi et de la
Formation professionnelle, Bernard Bruhnes, consultant, trois chefs d’entreprise, Bernard Boubli, conseiller à la chambre sociale
de la cour de Cassation, et Jean Néret, universitaire, Nicole Catala clôturant la journée. Les deux mille cinq cents participants
apprécient la qualité des débats, même s’ils considèrent certains échanges parfois trop éloignés des préoccupations pratiques
des petites entreprises. Cette troisième opération clôturera défi nitivement les aventures vidéotransmission de France Défi , malgré
des demandes régulières des associés en faveur d’une reconduite de cette action d’image et de notoriété pour les cabinets.
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22. Dans le monde...
1996
FIN DE LA GUERRE CIVILE AU GUATEMALA
65
(CCI), au terme duquel quinze man-dats
reviendront à des cabinets d’Agen,
d’Albi, d’Avignon, de Foix, de Brive et du
département de l’Essonne.
Développer la clientèle
des franchisés
Autre projet qui se concrétise en cette
année 1995, fructueuse pour France Défi :
le premier contrat avec le réseau fran-chisé
de restauration rapide Quick, grâce
aux négociations menées à la demande
de Gérard Petiteau par Dominique
Teixier, associé du cabinet Ecofi d’Avignon
et Jean-Claude Pétament, associé bour-guignon
du cabinet Enerys. France Défi
intervient dans le cadre de la formation
des futurs franchisés pour présenter les
cabinets et les prestations négociées avec
Quick. Quatre-vingts cabinets se décla-rent
candidats pour participer à cet accord.
Le premier dossier est signé à Paris en
juillet 1995. C’est au total une trentaine de
Quick qui seront suivis par des cabinets
France Défi .
Pour avancer dans la structuration de cette
opération d’approche des réseaux de com-merce
organisé, un groupe de travail est
constitué en juin 1996 avec un consultant
externe spécialisé, Jean Samper. Quarante
membres de France Défi s’inscrivent dans
cette démarche.
Au-delà de la convivialité et de la confra-ternité
tant appréciée au sein de France
Défi se développe une participation active,
concrète, constructive au développement
du réseau. La méthode de Gérard Petiteau
fait son chemin dans les mentalités, récolte
des émules. « Petit à petit, les personnes
ont constaté que je connaissais bien leur
métier et que mon ambition était de les
aider à en optimiser la pratique. D’où l’in-troduction
de règles de rigueur méthodologique
et le renforcement actif des groupes de travail.
Même si certains n’étaient pas en accord
avec mes actions et mes convictions, j’ai tou-jours
veillé à maintenir une relation de
respect entre nous », précise-t-il. Sillonnant
régulièrement les régions pour aller à la
rencontre des cabinets-membres, il ne
manque jamais de pratiquer en début de
réunion ce qu’il appelle la « gonfl ette
réseau » afi n de mettre en valeur France
Défi et rappeler l’ensemble des services et
produits mis à leur disposition.
•••
8 janvier Décès de François Mitterrand.
Une journée de deuil national
sera proclamée le 11 janvier,
jour des obsèques de l’ancien
président de la République,
inhumé en son fi ef de Jarnac.
22 février Jacques Chirac annonce
la suspension du service militaire
dans un délai de 6 ans.
29 mai En Israël, le Likoud remporte
les élections à la Knesset. Benyamin
Netanyahou devient Premier
ministre. Rompant avec son
prédécesseur travailliste Shimon
Peres, il donne le feu vert à l’extension
des colonies juives en Cisjordanie
et pose de nouvelles conditions
à l’autonomie de la Palestine,
bloquant le dialogue.
LOI
ROBIEN
11 juin La loi Robien permet aux entreprises
de réduire le temps de travail
de leurs salariés soit pour effectuer
de nouvelles embauches, soit pour
éviter un plan de licenciement.
Elles bénéfi cient en contrepartie
d’un allègement des charges
patronales de sécurité sociale.
29 décembre Des accords de paix mettent
fi n à 36 ans de guerre civile
au Guatemala. On estime à près
de 150 000 personnes, en grande
partie des Mayas, les victimes
de ce confl it.
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23. t é m o i n
Pour préparer son plan d’actions
1995/1996, Gérard Petiteau ana-lyse
le réseau tel qu’il fonctionne et
se développe après six ans d’existence. Ses
forces ? Indéniablement sa démarche for-mation,
les projets Conseil, Secteur public
et « Dexfi », les sociétés régionales Midi-
Pyrénées et Méditerranée, le quasi-équilibre
fi nancier (atteint en 1996), la trésorerie. Et
les liens formels et informels tissés entre
ses membres qui lui confèrent beaucoup
d’originalité. Gérard Petiteau considère par
ailleurs que France Défi dispose
d’opportu nités réelles via Juris Défi , la
franchise avec l’enseigne Quick et les
projets d’externa lisation. Ses faiblesses ?
Entre autres, l’érosion des effectifs, l’ani-mation
terrain qui manque de cohérence
et de rigueur, le manque d’« esprit d’en-treprise
», la détention de 25 % du capital
par Altus, société fi nancière du groupe
Thomson, le Conseil exécutif.
assage
d e
1993-1997
Réorganisé, France Défi a désormais
toutes les cartes en main pour se développer
et croître sereinement. Reste à bien gérer
le changement annoncé à la tête du réseau.
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24. 67
La force de liens solides
Lors de la discussion menée à la suite de la
présentation de l’analyse de Gérard Petiteau,
les membres du Conseil exécutif réaffi r-ment
leur réel attachement à France Défi .
« La fonction R&D instaurée au sein de
France Défi est effi cace parce qu’inscrite dans
une vraie dynamique de groupe. Elle a per-mis
une réelle avancée dans l’évolution et
l’organisation des cabinets et a provoqué une
réfl exion stratégique qu’ils n’auraient jamais
engagée seuls. Cette externalisation de la
R&D permet également aux cabinets de se
consacrer à leur métier, c’est-à-dire la gestion
administrative, fi nancière, comptable, fi scale,
juridique et sociale des entreprises », com-mente
Jean-Paul Marcou. Gérard Petiteau
propose alors que les cabinets prennent un
engagement de maintien d’adhésion pour
trois ans afi n de garantir la pérennité de
France Défi . Tous les membres du Conseil
exécutif (à l’exception d’un qui quittera le
réseau) acceptent sa proposition.
Après les efforts, les réconforts
Lors de la septième convention d’octobre
1995, à laquelle participent 69 % des cabi-nets,
le plan d’actions de Gérard Petiteau
est approuvé à l’unanimité. En conclusion
de la journée, René Ricol donne sa vision
de l’avenir et des enjeux de la profession,
démontrant ainsi que France Défi « a pris
des orientations anticipant ses évolutions notam-ment
en matière de gestion déléguée ». •••
Jacques Chirac, Didier Kling,
René Ricol,Yves Medina
et Nicole Briot, en 1997.
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25. L e s v o y a g e 1993-1997
68
L’étude de la profession
comptable, au Maroc (1994)
Pour le tout premier voyage France Défi ,
trente participants découvrent Rabat,
Casablanca et... la thalassothérapie !
Avant-première en Tunisie (1993)
Ancêtre des voyages France Défi , une escapade
à Tozeur est l’occasion d’une petite récréation...
L’évolution de la profession, en Russie (1996)
Froid et vodka étaient au rendez-vous à Saint Pétersbourg.
Programme de jour des quatre-vingts-dix participants :
Palais de Pavlosk, Musée de l’Ermitage, cathédrales
Saint-Izaac, Saint-Sauveur sur le sang versé,
Saint-Nicolas-des-Marins et Saint-Pierre-et-Paul. Le soir,
croisière sur la Néva, Gisèle interprété par les ballets du Kirov
et casino. Ambiance extraordinaire malgré un hôtel typiquement
russe, mais très excentré et un peu décevant : depuis, la DR fait
systématiquement des repérages pour sécuriser...
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26. 69
s d ’ é t u d e
Des hiéroglyphes aux NTIC, en Égypte (1997)
Croisière exceptionnelle de Louxor à Assouan, sur un bateau
5* réservé aux cent-dix participants de ce quatrième voyage
France Défi . Un programme de huit jours réalisé en cinq,
des nuits très courtes et des journées très chargées : feloukes
vers les îles Éléphanttines, vallées des Rois et des Reines, son
et lumières à Philaë, et l’incroyable temple d’Abou Simbel.
Istanbul éternelle (1995)
Pour le second voyage France Défi ,
soixante participants mettent le cap sur la Turquie.
Quatre jours sous un ciel bleu magnifi que
mais par un froid épouvantable : le temps
d’une croisière très brumeuse sur le Bosphore,
de la découverte de la grande mosquée et des souks.
Séville (1992)
Organisée par le Comité
de pilotage formation,
la visite de l’Exposition
universelle est un prélude
aux voyages France Défi .
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27. 70
De l’écoute
et du soutien
Quel a été le rôle de France Défi
dans l’évolution de votre cabinet ?
Il a été prépondérant. Et, à titre personnel, le réseau a été essentiel pour
moi. J’ai pris la direction du cabinet en 1996, une fonction pour laquelle
je n’étais pas a priori destiné et pour laquelle je n’avais ni la culture ni la
formation. J’ai trouvé auprès de France Défi de l’écoute, de l’entraide, de
la réassurance et des amis. Le réseau m’a fait rêver et soutenu pour passer
les caps diffi ciles. Membre depuis 1989, mon cabinet est très actif au sein
de France Défi depuis près de quinze ans.
Cette implication est particulièrement prégnante
dans le domaine de l’animation régionale...
Effectivement, nous avons beaucoup contribué à la vie de la région
Centre, une « petite région » qui compte une douzaine de cabinets-membres.
Dès la réorganisation régionale conduite par Gérard Petiteau,
nous avons mené des actions communes comme, par exemple,
l’organisation de Carrefours Formation destinés aux collaborateurs dont
la première édition a eu lieu en 1996. Je constate aujourd’hui qu’un
renouvellement de génération des cabinets-membres donnerait une
nouvelle impulsion à l’animation de notre région.
Quelles sont vos ambitions pour le réseau
en qualité de membre du Comité de direction ?
Mes ambitions sont un peu celles que je formule pour notre cabinet. À
savoir, accompagner la dématérialisation en cours, inciter à la déclinaison
d’outils et d’actions de communication. Je souhaite également que France
Défi conserve ce précieux mélange de compétences au service d’une
vision d’avenir.
Gérard Petiteau engage, dans les
mois qui suivent, une démarche d’ana-lyse
comparée de France Défi avec les
autres groupements d’experts-comptables
en France selon cinq critères : apport
technique, formation, contrôle qualité,
marketing et échange de clientèle. Les
résultats sont présentés à la convention
du 7 novembre 1996 dont le fi l conduc-teur
est « la démarche Marketing entre-prise
par France Défi pour ses membres ».
Lors de ce huitième rendez-vous est éga-lement
abordé pour la première fois le
thème du management des cabinets, rendu
nécessaire par les nouveaux projets initiés.
En 1997, le réseau a atteint sa maturité.
1993-1997
France Défi fait parler de lui
L’arrivée d’Alain Cheval à la
tête du réseau est amplement
relayée par la presse :
un signe qu’en moins d’une
décennie, le réseau
a su asseoir sa notoriété.
•••
Christian Baudouin
Président du Cabinet Michel Creuzot à Gien
Membre du Comité de direction
et du Conseil des associés de France Défi
Co-concepteur de l’autodiagnostic Management
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28. Dans le monde...
1997
VICTOIRE DE LA GAUCHE
lors des élections législatives
anticipées avec 319 sièges contre 257
à la droite. Lionel Jospin devient
Premier ministre. Le retour
de la gauche au pouvoir entraîne
immédiatement une mobilisation
des associations de chômeurs pour
l’augmentation des minima sociaux.
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Regroupant 120 cabinets (210 bureaux),
290 experts-comptables, 2 500 collabora-teurs
et affi chant 900 millions de francs
(soit environ 172 000 euros en monnaie
constante) de chiffres d’affaires et 7 mil-lions
de francs (soit environ 1,33 million
d’euros en monnaie constante) de capitaux
propres sans endettement, France Défi
peut se satisfaire de ses résultats. Premier
réseau français d’experts-comptables indé-pendants,
il peut également compter sur
des effectifs stables, les cabinets membres
trouvant manifestement l’essentiel de ce
qu’ils sont venus y chercher.
Une page se tourne
En septembre, René Ricol juge oppor-tun
de passer le fl ambeau et fait part de
sa décision de quitter la présidence de
France Défi . Il présente au Conseil exé-cutif
son successeur « pressenti », Alain
Cheval. Son départ entraîne celui de
Gérard Petiteau, ce dernier ayant rempli
ses missions même s’il déplore « n’avoir
pas réussi à instaurer une dose suffi sante de
normalisation des actions et de rigueur métho-dologique,
qui, reconnues par les clients,
auraient permis à France Défi de prendre une
place déterminante ».
Lors d’une session exceptionnelle tenue le
13 octobre 1997, les membres du Conseil
exécutif décident à l’unanimité d’apporter
leur soutien à Alain Cheval, dont la dési-gnation
sera soumise à la prochaine
convention, avec une réserve portant sur
la compatibilité des fonctions de président
de France Défi et de Junon. Il est décidé
dans un premier temps de surseoir à la no-mination
d’un directeur général, le temps
qu’Alain Cheval prenne ses fonctions.
Les bases du futur tandem Alain Cheval-Élisabeth
Jaquin sont ainsi posées. De sa
complémentarité – à lui la connaissance
du terrain, à elle celle du réseau, à chacun
sa part des opérations et de la stratégie –
naîtra le France Défi d’aujourd’hui. Une
organisation unique en son genre et lea-der
sur son champ d’action. Une initiative
qui dote les cabinets à taille humaine de
toutes les ressources « des grands ». Et porte
les valeurs communes et partagées que
sont l’indépendance, la qualité, la proxi-mité,
le service et l’innovation.
Après le rêve (nécessaire) de René Ricol,
la professionnalisation (indispensable) de
Gérard Petiteau, place à la démocratie au
service d’une démarche d’entreprise selon
Alain Cheval. En quelque sorte, la conti-nuité
dans le renouveau.
21 avril Le président de la République Jacques
Chirac annonce la dissolution
de l’Assemblée nationale afi n
d’anticiper les élections législatives.
1er juin Victoire de la gauche plurielle
1er juillet La Grande-Bretagne rétrocède
Hong-Kong à la République
populaire de Chine, après
155 années de colonisation.
2 juillet Partie de Thaïlande, une importante
crise boursière s’étend à toute
l’Asie du Sud-Est, faisant
craindre un krach mondialisé.
2 octobre Signature du traité d’Amsterdam.
PROTOCOLE DE KYOTO
1er décembre Conférence des Nations unies
sur l’effet de serre à Kyoto :
160 pays décident une réduction
de 5,2 % des émissions de gaz
à effet de serre d’ici à 2012.
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