2. Les
mythes
-‐contemporains
ou
an2ques-‐
sont
des
récits
collec2fs
créés
et
partagés
par
les
Hommes
afin
d’expliquer
et
comprendre
des
situa2ons
qui
les
dépassent.
Ces
histoires,
d’abord
transmises
de
façon
orale,
proposent
une
démonstra2on
d’un
phénomène
ainsi
qu’une
meilleure
connaissance
de
nous-‐même.
Contrairement
à
la
tendance
naturelle
du
monde
à
évoluer
de
l’ordre
vers
le
désordre,
le
mythe
emprunte
le
chemin
inverse
en
proposant
une
restructura2on
du
chaos.
Avec
les
mythes,
les
Hommes
comprennent
et
apprennent.
L’usage
des
mythes
et
leur
popularité
varient
en
fonc2on
des
époques.
Un
même
récit
peut
être
dormant
un
temps
puis
devenir
ac2f,
et
inversement.
En
revanche,
quelques
mythes
ne
nous
quiIent
jamais.
Certains
évoluent
même
sur
nous
puisque
nous
les
portons
quo2diennement.
Les
vêtements
sont
en
effet
des
objets
mythiques
dont
nous
nous
séparons
que
très
rarement.
L’Homme
est
la
seule
espèce
animale
à
naitre
avec
un
corps
qui
ne
soit
pas
doté
de
protec2on.
Le
philosophe
français
Jacques
Lacan
s’est
intéressé
au
moment
où
l’être
humain
perd
sa
première
‘barrière’
naturelle.
Selon
lui,
la
naissance
ne
représente
pas
l’instant
de
sépara2on
entre
la
mère
et
l’enfant
mais
celle
de
l’enfant
et
du
placenta.
L’Homme
nait
avec
un
cops
nu.
Les
êtres
humains
vivant
en
société
se
sont
appropriés
l’usage
des
vêtements,
objets
du
quo2dien
dont
l’existence
est
parlante.
Comme
les
mythes,
les
habits
agissent
en
tant
que
parole
et
système
sémiologique
où
la
lecture
de
la
forme
amène
au
déchiffrement
du
signifié.
A
par2r
de
ceIe
observa2on,
une
seule
et
unique
ques2on
semble
surgir
naturellement
:
POURQUOI PORTONS-NOUS DES VÊTEMENTS ?
Pour
y
répondre
et
traiter
ce
mythe
sous
tous
ces
aspects,
il
faudra
d’abord
comprendre
la
rela2on
in2me
que
nous
entretenons
avec
les
vêtements,
celle
entre
le
corps
humain
et
l’objet.
Nous
élargirons
notre
cadre
d’étude
en
considérant
la
façon
dont
l’habit
interagit
avec
la
société.
Enfin,
nous
nous
recentrerons
sur
l’objet,
le
vêtement
et
ses
pouvoirs
intrinsèques.
En
tant
que
créature
ra2onnelle,
si
l’Homme
porte
des
vêtements
c’est
qu’il
y
trouve
une
ou
plusieurs
fonc2ons
qu’il
s’est
approprié.
Comme
nous
l’avons
évoqué
à
l’instant,
l’être
humain
qui
nait
quiIe
le
placenta
et
est
exposé
aux
agressions
du
monde
extérieur.
La
protec7on
devient
un
besoin
primaire
pour
assurer
la
survie
de
l’espèce
humaine.
CeIe
fonc2on
se
retrouve
dans
l'étymologie
du
mot
«vêtement»
qui
désigne
dès
le
Xè
siècle
«tout
ce
qui
sert
à
protéger
le
corps,
à
le
couvrir».
Les
habits
agissent
dans
ce
cas
comme
une
nouvelle
couverture,
un
bouclier
du
corps
humain
en
remplacement
du
placenta.
Ils
sont
alors
une
seconde
peau
qui
vient
compléter
notre
corps,
insuffisant.
Ce
rôle
du
vêtement
n’est
pas
contemporain
puisque
déjà
les
Hommes
primi2fs
assuraient
leur
survie
en
portant
les
peaux
des
animaux
tués.
S’ajoute
à
cela
le
besoin
de
pudeur
que
les
êtres
humains
éprouvent
afin
de
cacher
toute
connota2on
sexuelle
de
leur
corps.
Il
s’agit
d’un
concept
la2n
d’adop2on
d’un
comportement
culturellement
approprié
et
accepté.
Une
exposi2on
du
corps
nu
au
public
est
synonyme
d’une
révéla2on
sexuelle
du
corps.
Grâce
aux
vêtements,
le
corps
est
sujet,
et
non
objet.
CeIe
fonc2on
n’est
cependant
pas
universelle
puisque
certaines
tribus
d’Hommes
modifient
leur
corps
(scarifica2ons,
tatouages,
piercings)
plutôt
que
de
cacher
leurs
sexes.
3. De
façon
contradictoire,
les
vêtements
cachent
mais
révèlent
également
en
envoyant
des
messages
sexuels.
Ils
ont
en
effet
un
pouvoir
et
une
fonc2on
de
séduc7on.
Freud
parle
de
«la
charge
éro2que
des
vêtements»
qui
provient
selon
lui
de
la
possibilité
de
sugges2on
du
pénis.
Ce
propos
s’illustre
tout
à
fait
dans
notre
monde
contemporain,
notamment
avec
l’exemple
de
la
cravate
considérée
comme
un
symbole
de
pouvoir
de
par
sa
forme
phallique.
Les
vêtements
répondent
à
la
fois
à
un
besoin
de
modes2e
et
d’exhibi2on
:
on
exhibe
le
corps
tout
en
le
couvrant.
Les
trois
fonc2ons
précédemment
citées
(protec2on,
pudeur,
séduc2on)
répondent
à
des
besoins
anthropologiques
puisqu’elles
sont
étroitement
liées
avec
le
corps
humain.
Une
quatrième
fonc2on
se
rapporte
à
la
société
et
se
rapproche
de
la
significa2on
étymologique
du
verbe
«s’habiller»,
à
savoir
«se
préparer,
s’apprêter».
Les
vêtements
délivrent
des
messages
sur
l’iden2té
et
la
personnalité
de
leurs
porteurs.
Ils
sont
alors
employés
comme
ou2l
de
communica7on
visibles,
agissant
entre
notre
intériorité
et
la
société
qui
nous
entoure.
Le
corps
est
ainsi
préparé,
apprêté
pour
être
révélé
à
la
face
du
monde.
En
soi,
chaque
être
humain
portant
un
vêtement
reçoit
sa
prothèse
d’iden7té
pour
se
sen2r
enfin
soi.
Le
vêtement
agit
comme
un
prolongement
du
corps
humain
ainsi
qu’une
projec2on
d’une
intériorité.
L’Homme
nu
apparait
incomplet
sans
ceIe
protec2on
qui
le
cache,
le
révèle
et
le
connecte
à
ses
semblables.
La
dernière
fonc2on
du
vêtement
que
nous
avons
évoqué
-‐l’habit
comme
ou2l
de
communica2on-‐
admet
une
connexion
entre
ce
que
nous
portons
et
la
société
dans
laquelle
nous
vivons.
Notre
iden2té
est
construite
en
par2e
par
notre
environnement
social
et
nos
décisions
adaptées
en
fonc2on.
L’individu
est
ce
qu’il
est
mais
aussi
ce
que
la
société
veut
qu’il
soit.
CeIe
observa2on
nous
ramène
à
la
significa2on
du
verbe
«s’habiller»
que
nous
avons
déjà
iden2fié
-‐«se
préparer,
s’apprêter»-‐.
Il
parait
évident
que
le
fait
de
paraitre
nu
en
public
n’est
pas
un
comportement
adapté
à
notre
vie
en
société.
De
plus,
la
nudité
est
l’illustra2on
la
plus
parlante
des
racines
animales
de
l’Homme.
Le
vêtement
est
ce
qui
nous
permet
de
nous
préparer
pour
la
vie
sociale,
de
façonner
notre
corps
avant
de
le
montrer
en
public.
Il
permet
de
répondre
au
besoin
primaire
social
de
tout
individu
vivant
en
vie
collec2ve
organisée.
Ainsi,
le
vêtement
agit
comme
une
barrière
entre
un
état
de
nature
et
la
vie
en
communauté.
L’anthropologiste
Mary
Douglas
dis2ngue
le
corps
physique
apparenté
à
l’état
de
nature
ini2al
des
êtres
humains
du
corps
social,
transformé
par
la
culture,
la
morale
et
les
lois
sociales.
CeIe
observa2on
est
reprise
par
Claude
Lévi-‐Strauss
qui
2tre
Le
cru
et
le
cuit,
l’un
des
volumes
de
sa
série
Mythologiques.
Les
vêtements
par2cipent
au
façonnage
du
corps
social
ou
corps
cuit
puisqu’ils
sont
portés
selon
les
convenances
sociales.
Ce
besoin
de
paraitre
‘comme
il
faut’
en
société
provient
de
la
nature
dualiste
des
Hommes.
D’un
côté
les
êtres
humains
tendent
vers
l’uniformité
dans
un
soucis
d’adapta2on,
et
de
l’autre
ils
aspirent
à
une
individualité
permeIant
l’expression
d’un
soi
unique.
Ce
contraste
naturel
se
retrouve
dans
l’essence
même
de
notre
humanité
:
nous
sommes
biologiquement
faits
de
caractères
héréditaires,
mais
qui
peuvent
varier
selon
notre
environnement.
Ainsi,
les
vêtements
deviennent
l’objet
d’un
phénomène
d’imita2on.
L’Homme
n’est
sa2sfait
qu’en
étant
(r)assuré
de
n’être
pas
seul,
isolé
dans
ses
ac2ons.
D’ailleurs,
un
individu
n’est
autre
qu’un
élément
d’un
groupe.
Le
philosophe
et
sociologue
allemand
Georg
Simmel
s’est
intéressé
à
ce
phénomène
d’imita2on
dans
son
essai
Fashion.
Il
a
établi
un
système
démontrant
qu’une
tendance
est
d’abord
ini2ée
par
une
élite.
Dès
lors
que
celle-‐ci
est
copiée
par
le
plus
grand
nombre,
l’élite
l’abandonne
et
en
crée
une
nouvelle.
Ce
processus
de
diffusion
d’une
façon
de
4. faire
dans
la
société
parait
assurer
l’uniformité
des
êtres
qui
la
cons2tue.
Cependant,
le
principe
d’imita2on
est
responsable
d’une
situa2on
de
ségréga2on
puisqu’il
y
a
une
sépara2on
entre
les
ini2ateurs
et
les
imitateurs.
Dans
notre
monde
contemporain
la
diffusion
des
tendances
ves2mentaires
ne
suit
pas
forcément
le
schéma
de
Simmel.
Il
arrive
maintenant
qu’une
tendance
émerge
des
masses
pour
aIeindre
les
élites
-‐par
exemple,
Michelle
Obama
qui
apparait
à
des
cérémonies
officielles
vêtue
d’H&M-‐.
Les
convenances
sociales,
elles
aussi,
ne
sont
pas
figées
dans
le
temps
puisque
la
société
évolue.
Les
vêtements
s’adaptent
selon
ces
changements
et
con2nuent
de
refléter
les
Hommes
de
leurs
époques.
Ils
portent
même
les
messages
des
généra2ons
qui
se
succèdent.
Pour
preuve,
la
dernière
contre-‐culture
en
date,
le
mouvement
Punk
s’est
illustrée
à
travers
ses
tenues
ves2mentaires.
Vivienne
Westwood
a
d’ailleurs
ouvert
la
bou2que
Sex
à
Londres
en
1974
afin
de
vendre
des
vêtements
brisant
tous
les
tabous
sociaux.
Les
images
pornographiques
arborées
sur
les
habits
étaient
un
moyen
d’aller
contre
la
fausse
modes2e
de
la
société
et
le
besoin
d’imita2on
des
masses.
Les
tenues
ves2mentaires
fonc2onnent
avec
la
société
qui
les
porte
comme
une
syntaxe.
Les
vêtements
sont
alors
des
éléments
gorgés
de
sens
social.
Il
semble
alors
que
les
habits
ont
des
sortes
de
pouvoirs
(anthropologiques
et
sociaux)
qui
vont
au-‐
delà
du
caractère
physique
de
l’objet.
Les
signaux
qu’ils
envoient
sont
en
effet
liés
à
une
dimension
symbolique
et
non
à
leur
apparence
physique.
Ils
agissent
comme
des
enveloppes
dont
le
contenu
est
façonné
par
l’Homme.
En
réalité
les
vêtements
sont
des
fé7ches.
Ce
mot
provenant
du
portugais
fei7ço
désigne
des
objets
qui
résultent
d’une
modifica2on
spirituelle
par
l’Homme.
CeIe
no2on
est
liée
à
l'animisme
qui
croit
en
la
présence
d’esprits
contrôlant
notre
environnement.
Dans
le
cas
du
fé2chisme
il
s’agit
de
forces
supérieures
résidant
dans
les
objets,
comme
les
vêtements.
CeIe
croyance
peut
même
aller
au-‐delà
et
relever
du
totémisme.
Des
clans
ou
tribus
d’Hommes
se
rassemblent
alors
autour
d’un
objet
considéré
comme
totem,
symbole
du
groupe.
Les
vêtements
peuvent
toucher
du
doigt
ce
rôle.
Le
sociologue
Michel
Maffesoli
évoque
une
situa2on
de
néotribalisme
pour
décrire
la
société
contemporaine.
Les
êtres
humains
se
rassemblent
naturellement
en
groupes
partageant
les
mêmes
valeurs
pour
former
une
version
moderne
de
la
tribu.
Les
habits
des
membres
d’un
clan
sont
naturellement
coordonnés
selon
leurs
croyances
partagées.
D’ailleurs,
ce
n’est
pas
un
hasard
si
la
maison
française
de
mode
Kenzo
vient
de
sor2r
un
parfum
appelé
Totem
!
Pour
comprendre
l’u2lisa2on
d’objets
tels
que
les
vêtements
comme
des
fé2ches,
rappelons-‐nous
que
l’être
humain
nait
dans
un
état
de
servitude.
C’est
le
cordon
ombilicale
dont
il
est
dépendant
qui
lui
apporte
dans
un
premier
temps
toute
sa
vitalité.
La
sépara2on
du
bébé
avec
le
cordon
est
vécue
inconsciemment
comme
une
véritable
perte
et
crée
une
certaine
anxiété
face
à
la
vie.
Les
Hommes
se
reposent
naturellement
sur
les
objets
les
plus
proches,
comme
les
vêtements,
auxquels
ils
accordent
une
dimension
supérieure.
Les
fé2ches
permeIent
ainsi
une
valorisa2on
des
individus
grâce
à
la
projec2on
de
valeurs.
L’acte
de
s’habiller,
de
se
couvrir
de
vêtements,
répond
à
ceIe
logique.
Comme
nous
le
savons,
les
talons
hauts
par
exemple
donnent
de
l’assurance
aux
femmes
qui
les
portent
:
«Donnez
à
une
femme
les
bonnes
chaussures,
et
elle
pourra
conquérir
le
monde»
disait
Marylin
Monroe,
figure
mythique
du
glamour
féminin.
Quant
aux
hommes,
le
port
d’un
costume
leur
procure
un
sen2ment
de
pouvoir.
5. Si
les
vêtements
fonc2onnent
comme
des
objets
magiques,
il
ne
faut
pas
perdre
de
vue
qu’ils
sont
un
mythes
contemporains.
Or,
les
récits
mythiques
ont
pour
but
de
dompter
les
peurs
qui
les
ont
inspirées.
Alors
les
habits
seraient
aussi
un
moyen
d’aller
contre
les
peurs
des
époques.
Le
XXIè
siècle
a
débuté
dans
la
peur
et
le
terrorisme,
soit
un
sen2ment
d’insécurité;
l’anxiété
de
la
vie
n’a
jamais
été
aussi
grande.
Plus
que
jamais
les
vêtements
et
les
marques
que
nous
portons
sont
des
fé2ches.
Ils
n’ont
pas
de
réelle
valeur
d’échange
en
soi
mais
plutôt
des
valeurs
intrinsèques,
qu’elles
soient
sociales
ou
individuelles.
La
qualité
des
habits
ne
se
limite
plus
à
leur
matérialité
et
gagne
en
immatérialité
en
s’adaptant
aux
désirs
du
porteur.
Pour
preuve,
intéressons-‐nous
à
une
peur
contemporaine
grandissante.
Dans
un
monde
où
la
connexion
est
désormais
sans
fil
(en
référence
à
l’essai
Le
wifi
d’Alain
Mabanckou
dans
Les
nouvelles
mythologies),
la
solitude
des
êtres
est
le
nouveau
mal
du
siècle.
Le
vêtement
de
demain
sera
connecté,
hyper-‐connecté
même,
pour
contrer
ceIe
angoisse
d’être
seul.
L’entreprise
montante
CuteCircuit
développe
ainsi
des
‘technologies
portables’
(wearable
technologies)
telle
que
la
robe
TwiIer,
le
sac
miroir,
les
bornes
pailletées,
tous
hyper-‐connectés
et
interac2fs.
Bien
sûre,
les
ac2vités
du
marke2ng
moderne
comme
la
publicité,
le
‘branding’,
le
marke2ng
émo2onnel,
etc.
sou2ennent
ceIe
nouvelle
force
des
vêtements
et
change
totalement
notre
rela2on
à
l’objet.
Notre
(sur)consomma2on
se
base
de
plus
en
plus
sur
le
pouvoir
que
nous
conférons
aux
fé2ches
ves2mentaires.
Au
même
2tre
que
L’Odyssée
d’Ulysse,
les
contes
pour
enfants,
les
mythes
grecs
de
créa2on
ou
encore
la
figure
du
super-‐héros,
les
vêtements
sont
de
véritables
mythes
contemporains.
Leur
existence
ne
se
limite
pas
à
celle
d’un
objet
sta2que
et
muet.
Les
fonc2ons
et
la
dimension
symbolique
que
nous
leurs
accordons
leurs
permeIent
d’être
ce
qu’ils
sont,
au-‐delà
de
leurs
caractéris2ques
physiques.
Nous
avons
vu
en
effet
que
le
port
d’habits
rempli
un
certain
nombre
de
rôles
primordiaux
dans
la
vie
de
tout
individu
civilisé,
à
savoir
une
protec2on
qui
couvre,
séduit
et
communique,
un
ou2l
d’iden2fica2on
à
un
groupe
et
de
construc2on
d’une
iden2té,
ainsi
qu’un
fé2che
spirituel.
CeIe
liste
d’u2lités
tangibles
et
intangibles
jus2fie
notre
adop2on
du
vêtement
comme
objet
indispensable
du
quo2dien.
C’est
un
mythe
qui
nous
colle
liIéralement
à
la
peau
et
dont
nous
ne
sommes
pas
prêts
de
nous
séparer.
Les
vêtements
ne
sont
pas
qu’un
morceau
de
laine,
de
lin,
de
soie,
de
coton,
d’acrylique,
2ssé,
tricoté,
coloré,
imprimé,
stylisé,
industrialisé,
exposé
en
rayon,
affiché
sur
Internet,
vendu,
acheté,
livré,
stocké
dans
une
armoire,
porté,
lavé,
repassé,
etc.
Ils
sont
la
matérialisa2on
de
ce
que
nous
sommes
incapables
de
faire
nous-‐mêmes,
puisqu’ils
endossent
un
rôle
maternel,
protecteur,
rassurant
et
viennent
compléter
notre
existence
physique.
Les
habits
signifient
donc
la
présence
d’un
Homme
et
donne
un
sens
à
son
corps
nu.
S’habiller
c’est
rendre
possible
l’expérience
de
soi
en
façonnant
une
enveloppe
corporelle
d’origine
animale
pour
se
posi2onner
à
la
place
comme
membre
affirmé
d’une
société
d’Hommes.
Je
m’habille
donc
je
suis.
6. Visuel : «Slime project» par le designer Bart Hess, célèbre pour son travail sur le corps humain et ses
transformations. La matière noire et visqueuse créée par Bart Hess enveloppe le corps humain
comme une deuxième peau.
7. Visuel : Défilé Rick Owens de 2015 où les mannequins hommes ont tous défilé avec leurs sexes
visibles aux yeux du public
8. Visuel : Modèle de chaussures crée par Aoi Kotsuhiroi, artiste et créateur de mode spécialisé dans
les accessoires autour du corps
9. REFERENCES
• Cours
Sociology
of
the
imaginary
dispensé
par
Silvia
Tolaro
à
l’école
Polimoda
Interna2onal
Ins2tute
de
Florence
en
Juillet
2015
•
Cours
Les
mythes
contemporains
dispensé
par
Olivier
Jacquemond
à
l’école
ESCE
Interna2onal
Business
School
de
Paris
en
Sept/Oct
2015
•
Essai
L’Angoisse
de
Jacques
Lacan
extrait
de
l’ouvrage
Le
séminaire
livre
X
•
Projet
Slime
et
autres
travaux
du
designer
Bart
Hess
•
Essai
The
psychologie
of
clothes
de
John
Flugel
•
Livre
Fashion
theory
de
Malcom
Barnard
•
Collec2on
Sphinx
de
Rick
Owens
Automne
2015
•
Livre
Purity
and
dangers
de
Mary
Douglas
•
Livre
Natural
Symbols
de
Mary
Douglas
•
Essai
Le
cru
et
le
cuit
de
Claude
Lévi-‐Strauss
extrait
de
la
série
Mythologiques
•
Essai
Fashion
de
Georg
Simmel
•
Travaux
du
créateur
de
mode
Aoi
Kotsuhiroi
•
Essai
Primi7ve
cultures
de
Edward
BurneI
Tylor
•
Livre
Fe7chism
in
fashion
de
Lidewij
Edelkoort
•
Livre
Le
temps
des
tribus
de
Michel
Maffesoli
•
Livre
Mythologies
de
Roland
Barthes
•
Recueil
d’essais
Nouvelles
Mythologies
sous
la
direc2on
de
Jérome
Garcin