Justice, pardon et réconciliation. — 02. Pardon et réconciliation entre personnes
1. Diaporamas de la série ‘De l’offense à la réconciliation’
Série 2 - Justice, pardon et réconciliation
2 - Pardon et réconciliation
entre personnes
Étienne Godinot 24.05.2023
2. La série de diaporamas
‘De l’offense à la réconciliation’
Sommaire - Rappel
Série 1 : Mémoire et reconnaissance de crimes du passé
1 - Introduction
2 - La mémoire de l’esclavage
3 - La mémoire du colonialisme
4 - La mémoire du génocide des Arméniens
5 - La mémoire de la Shoah
6 - La mémoire des crimes du communisme
7 - La mémoire des crimes commis par les États-Unis
8 - La mémoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge
9 - La mémoire du génocide du Rwanda
10 - La mémoire des crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie
11 - La mémoire de l’apartheid en Afrique du Sud
12 - La mémoire des crimes commis par les institutions religieuses
Série 2 : Justice, pardon et réconciliation
1 - Justice, pardon et réconciliation : dissiper les malentendus
2 - Pardon et réconciliation entre personnes
3 - Pardon et réconciliation entre groupes humains
4 - La réconciliation franco-allemande
5-1 - L’Algérie et la France : de 1830 à 1962
5-2 - L’Algérie et la France : depuis 1962
6 - Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud-Est
7 - La Chine. Une volonté de revanche ?
8 - Institutions en faveur de la justice et des droits humains.
9 - Relire et dépasser le passé pour inventer l’avenir
3. Exemples de pardon et de réconciliation
entre personnes
Sommaire
Le général vendéen de Bonchamps gracie 5000 Républicains
Le général Joseph Hugo et le soldat espagnol
Noëlla Rouget fait gracier son bourreau
Maïti Girtanner pardonne à son tortionnaire
Larry Trapp et les époux Weisser
Kim Phuc la Vietnamienne
Réconciliation avec ses parents
Réconciliation après une erreur médicale
Tim Guénard pardonne à ses parents violents
Julos Beaucarne pardonne au meurtrier de sa femme
Roger Mac Gowen dans le couloir de la mort
Les centres fondés par Marguerite Barankitsé
Izzeldin Abuelaïsh le Palestinien
Päldèn Gyatso le Tibétain
Latifa ibn Ziaten : surmonter la mort d’un fils assassiné
Ernest Simoni l’Albanais
4. Charles de Bonchamps gracie 5000 prisonniers
Charles Melchior Artus de Bonchamps (1760-1793), militaire français.
Participe à la campagne des Indes et à la guerre d'indépendance des États-
Unis. Général commandant des armées vendéennes pendant la guerre de
Vendée, empêche les pillages, les incendies et les exécutions, relâche les
prisonniers sur la promesse qu’ils ne reprendront pas les armes.
Le 17 septembre 1793, l'Armée catholique et royale (24 000 hommes, découra-
gés, mal armés, peu disciplinés) commandée par François de Charette et Charles de
Bonchamps, rangée en ordre de bataille sur le bord de la grande route de Tiffauges à
Cholet, est attaquée par les Républicains sous les ordres du général Jean-Baptiste
Kléber (40 000 hommes).
Bonchamps, mortellement blessé, est conduit à St Florent-le-Vieil. Sur
son brancard, il entend « À mort !, à mort les Bleus ! Tuons-les ! ». Il apprend
que dans leur déroute, les Vendéens ont capturé 5 000 Républicains qu’ils
ont enfermés dans un couvent. Il demande au comte d’Autichamp, son
cousin, d’obtenir la grâce des Bleus : « Mon ami, c'est sûrement le dernier
ordre que je vous donnerai, laissez-moi l'assurance qu'il sera exécuté ! ».
Autichamp galope jusqu’au couvent où les Vendéens s’apprêtent à la vengean-
ce, fait battre le tambour pour obtenir le silence et proclame : « Grâce aux prisonniers !
Bonchamps le veut, Bonchamps l’ordonne ! ». Les soldats hésitent, se regardent. Ils
n’ont pas la charité de leur général, mais ils le respectent profondément. Ils libèrent les
prisonniers. Quelques heures après, ils s’agenouillent devant la dépouille de leur chef.
5. Le général Joseph Hugo
et le soldat espagnol
Joseph Léopold Sigisbert Hugo (1773-1828) est un officier français
de la Révolution et de l’Empire. Il est le père de l’écrivain Victor Hugo (1802-
1885).
Nommé général et gouverneur des provinces centrales d'Ávila, de
Ségovie, de Soria, puis de Guadalajara, en Espagne, il guerroie 3 ans
(1808-1811) contre le général Juan Martín Díez (1775-1825, dit "Le Têtu",
en espagnol El Empecinado), le bat en 32 rencontres et parvient ainsi à
délivrer le cours du Tage des guérillas qui l'infestaient, et à rétablir les
communications entre les divers corps de l'armée française.
Dans le poème Après la bataille, Victor Hugo raconte que son père,
entendant sur le champ de bataille, le soir après les combats, un soldat
espagnol blessé et demandant à boire, donne sa gourde de rhum à son
housard*
« et dit : "Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé !" / Tout à coup, au
moment où le housard baissé / se penchait vers lui, l'homme, une espèce
de maure, / saisit un pistolet qu'il étreignait encore, / et vise au front mon
père en criant : "Caramba !" / Le coup passa si près que le chapeau tomba
/ et que le cheval fit un écart en arrière. / " Donne-lui tout de même à
boire !", dit mon père. »
* soldat de la cavalerie légère, autrefois et aujourd'hui dans l'armée blindée.
6. Noëlla Rouget
fait gracier son bourreau
Noëlla Rouget, née Paudeau en 1919, institutrice catholique,
Résistante, elle distribue des tracts contre le nazisme, est agent de liaison.
En janvier 1944, elle est déportée (avec Geneviève de Gaulle) à
Ravensbrück où elle devient le numéro 27 240. Affectée d’abord à
d’épuisants travaux en forêt, elle est ensuite Verfügbar ("disponible")
employée aux corvées les plus dures. Elle est libérée en avril 1945.
En 1965, elle témoigne devant la Cour de sûreté de l’État, lors du
procès de Jacques Vasseur (photo du milieu), chef des auxiliaires de la
Gestapo française d’Angers, celui auquel elle doit son arrestation et celle
de son fiancé, Adrien Tigeot, fusillé en décembre 1943. Elle déclare : « Les
horreurs vécues sous le régime concentrationnaire m’ont sensibilisée à
jamais à tout ce qui peut porter atteinte à l’intégrité tant physique que
morale de l’homme et j’ai rejoint les rangs de ceux (…) qui font campagne
pour l’abolition de la peine de mort. »
Vasseur est condamné à mort. Elle demande alors sa grâce au
général de Gaulle, président de la République, qui la lui accorde. Par la
suite, elle entretient avec Vasseur une longue correspondance.
Heurtée par la négation de l’existence des camps de la mort, elle
raconte inlassablement son histoire devant des écoliers. Pour elle,
l’essentiel tient en trois mots: « Plus jamais ca ! »
7. Maïti Girtanner et son tortionnaire
Maïti Girtanner (1922-2014), résistante pendant la guerre, est torturée
par un jeune médecin SS, Leo, qui lui détruit le système nerveux.
Hospitalisée pendant huit ans, elle ne pourra plus jamais jouer du piano et
connaîtra des souffrances incessantes. Pendant 40 ans, Maïti prie pour son
tortionnaire.
En 1984, elle reçoit un coup de téléphone. Leo, mourant, lui demande
si elle peut le recevoir. « Au moment de partir, il était debout, à la tête de
mon lit. Un geste irrépressible m'a soulevée et je l'ai embrassé pour le
déposer dans le coeur de Dieu. Et lui, tout bas, m'a dit : «Pardon ! ». Rentré
chez lui, cet homme révèle à sa famille et à ses proches ce qu'il a été
pendant la guerre.
Plus tard, Maïti dira : « Donner ce pardon m’a libérée, apaisée ».
NB : La page Wikipedia pose sur ce dossier des questions pertinentes.
8. Larry Trapp et les époux Weisser
Lawrence Roger Trapp, militant fanatique anti-Noirs,
anti-Juifs, anti-Asiatiques, était Grand Dragon du Ku Klux
Klan dans le Nebraska, et avait comploté pour détruire la
synagogue de la ville de Lincoln. Il avait harcelé au
téléphone un couple de Juifs, Michaël et Julie Weisser, qui
lui répondaient sans haine en interpellant sa conscience.
Sentant sa mort approcher suite à une maladie rénale,
Larry Trapp dans son fauteuil roulant appelle les époux
Weisser et leur dit : « Je veux sortir de cela, je ne sais pas
comment ! ». Ils préviennent leurs amis, se rendent dans
son taudis, lui offrent la bague de la fraternité, et restent
avec lui trois heures.
../..
9. Larry Trapp et les époux Weisser
Larry leur demande, quand ils s’en vont, de retirer de son
appartement les signes du KKK et les drapeaux à croix gammée.
Les époux médicalisent une chambre dans leur domicile et
accueillent Larry. Celui-ci demande pardon à toutes les personnes
qu’il a harcelées et devient militant des droits civiques.
Lucie Weisser quitte son emploi d’infirmière et soignera à plein
temps Larry jusqu’à son décès.
Larry se convertit au judaïsme, est intronisé dans la synagogue
qu’il voulait brûler. Mort le 6 septembre 1992, il est enterré dans le
cimetière juif.
Photos : Michaël Weisser
La tombe de Larry Trapp
10. Kim Phuc, la Vietnamienne
Lors de l'attaque de son village en juin 1972, alors sous le
contrôle des communistes, Phan Thị Kim Phúc (née en avril 1963) est
brûlée au napalm par des bombes de l'armée sud-viêtnamienne Elle
hurle de peur et de douleur. La photo prise par le photographe de
l'agence Associated Press contribue à arrêter la guerre.
Elle est sauvée après 14 mois d'hospitalisation et 17 inter-
ventions chirurgicales. Baptisée 10 ans plus tard, elle s’engage dans
une dynamique de pardon. Elle vit aujourd'hui au Canada avec son mari
et ses enfants.
Devant des vétérans de la guerre du Vietnam, à Washington en
1997, elle explique que si elle se trouvait face au pilote qui avait lancé
la bombe, elle lui dirait "qu'on ne peut pas changer l'histoire, mais au
moins peut-on essayer de faire de notre mieux pour promouvoir la
paix".
John Plummer, un de ceux qui coordonnaient le bombardement,
était parmi eux. Elle lui a ouvert les bras. « Moi j'ai choisi la
réconciliation, et ma vie a changé, dit-elle. J'ai cessé d'être une
victime ».
La ‘Fondation Kim Phuc’ aide les enfants qui sont victimes de la guerre en leur offrant un
soutien médical et psychologique afin qu’ils puissent surmonter leurs traumatismes.
11. Se réconcilier avec ses parents
« Le soi-disant respect des parents n’a souvent été,
pendant des siècles, que peur et soumission.
Pour commencer à dire votre colère à vos parents, écrivez
sans censure tout ce que vous avez à dire. Laissez "le paquet"
dans le cabinet de votre psy et exprimez à vos parents la juste
émotion à laquelle ils pourront réagir.
La simple présence d’un tiers non jugeant facilite l’écoute
mutuelle. Pas de jugement, chacun écoute l’autre et sera invité à
reformuler ce qu’il a entendu. J’ai vu dans mon cabinet des
parents fantastiques. Ils entraient rigides, terrifiés, énervés,
distants. Ils ressortaient attendris, à l’écoute, chaleureux et
aimants »
Isabelle Filliozat, thérapeute
12. Réconciliation
après une erreur médicale
En 1993, Bénédicte Delbrel décède de la maladie de
Creutzfeldt-Jakob comme 116 autres enfants, après avoir été traitée
dans son enfance avec de l’hormone de croissance contaminée.
Après 17 ans d’instruction et 4 mois de procès, les 6 prévenus,
médecins et pharmaciens, sont relaxés en janvier 2009. Les
parents de Bénédicte, Francine et Jean-Guy Delbrel, se sentent
abandonnés par la justice et sont dans l’incapacité de pardonner.
Un seul prévenu sur les 6 a été humain, a été voir les enfants
à l’agonie et les familles : Henri Cerceau, directeur de la Pharmacie
centrale des Hôpitaux de Paris de 1981 à 1991, qui n’a pourtant
commis aucune faute dans ce drame. Les époux Delbrel le
rencontreront à l’abbaye de Sénanque pendant 4 jours.
Photos : Henri Cerceau
Reportage sur ce thème
13. Tim Guénard
pardonne son père violent
Abandonné à 3 ans par sa mère, Tim Guénard est
élevé par un père alcoolique et violent. À 5 ans, il est
hospitalisé pour coups et blessures et reste dans le coma
pendant 2 ans et ½. Il passe d’asile psychiatrique en famille
d’accueil ou en maison de correction avant de vagabonder à
13 ans dans le rues de Paris. Sa haine de son père et son
désir de vengeance le mènent vers les sports de combat : il
devient boxeur.
Des rencontres avec le prêtre Thomas Philippe, des
membres de l’Arche, mère Teresa lui redonnent confiance
en les autres et en lui-même. Il se marie, élève ses 4
enfants et devient apiculteur. Dans sa maison du Sud-
Ouest, il accueille des handicapés, et raconte son histoire
dans les prisons, les églises, les écoles.
14. Julos Beaucarne
pardonne au meurtrier de sa femme
Belge né en 1936, conteur, poète, comédien, écrivain, chanteur,
sculpteur. Traduit de multiples façons la révolte, la tendresse, l'humour et le
quotidien. À la suite du meurtre de sa compagne Loulou (Louise-Hélène
France) par un déséquilibré, en 1975, son style devient encore plus
profondément humaniste. Écrit cette nuit-là une lettre ouverte, analysant la
culpabilité de la société malade.
À la mort du roi Baudouin, est choisi comme symbole du peuple belge
pour chanter un hommage au roi défunt. Infatigable apôtre de l'écologie, de
l'amour entre les hommes, ‟vélorutionnaire”.
« Amis bien aimés, Ma Loulou est partie pour le pays de l'envers du
décor, un homme lui a donné neuf coups de poignard dans sa peau douce.
C'est la société qui est malade, il nous faut la remettre d'aplomb et
d'équerre, par l'amour et la persuasion.(…) Le monde est une triste
boutique, les cœurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut
reboiser l'âme humaine.(…) Je pense de toutes mes forces, qu'il faut
s'aimer à tort et à travers. »
15. Päldèn Gyatso, le Tibétain
Né en 1933, moine bouddhiste tibétain. Participe au
soulèvement tibétain de 1959 contre l’invasion chinoise. Torturé,
condamné à 7 ans de prison. S’évade, repris, condamné à 8 ans
de prison et de mauvais traitements.
Libéré en 1976, mais interné dans un camp de travail forcé.
Alerte ses concitoyens sur les exactions perpétrées dans les
prisons par les Chinois. Réincarcéré et torturé par électrochocs.
Passe au total 33 ans dans les prisons et des camps.
Après sa libération en 1992, quitte le Tibet pour Dharamsala,
en Inde du Nord, où siège l’administration tibétaine en exil.
« Au fond de moi je n'ai ni rancune ni haine envers les
Chinois. Tout ça est du passé. Je pardonne même à ceux qui
m'ont torturé. La non-violence est importante, la haine est
contraire à l’enseignement de Bouddha. La haine ne vous apporte
rien, ni à vous, ni aux autres. Il est de mon devoir et du devoir de
tous les Tibétains de trouver le dialogue et une solution
pacifique. »
16. Izzeldin Abuelaïsh, le Palestinien
Cet obstétricien-gynécologue titulaire d’une maîtrise de santé
publique à l’université de Harvard est installé à Toronto. Parlant
l’hébreu, il est le premier médecin palestinien ayant eu un poste dans
un hôpital israélien.
En 2009, trois de ses filles et sa nièce sont tuées à Gaza par une
frappe israélienne lors de l’opération Plomb durci. Refusant de
sombrer dans la haine, il choisit de continuer, au nom de ses filles, son
combat pour la paix, et crée la fondation Daughters for life qui promeut
l’éducation des filles au Moyen-Orient.
« Nous sommes des frères siamois. Toute violence faite à l’un
atteint l’autre. Je suis contre toute forme de violence, d’où qu’elle
vienne, des soldats et des colons israéliens comme des Palestiniens.
Car la violence n’amène jamais la justice. »
17. Les centres
de Marguerite Barankitse
Le 25 octobre 1993, pendant la guerre civile au Burundi
(300 000 morts), cette femme tutsie abrite et nourrit 25 enfants
tutsis et hutus dans l’évêché du Ruyigi.
72 personnes sont massacrées par des Hutus devant les
yeux de Maggy, liée nue à un poteau.
En mai 1994, elle ouvre dans une école la Maison Shalom,
un refuge pour enfants à Ruyigi. Elle ouvre ensuite 130 Maisons
des Anges (centres pour enfants, pavillons pour convalescents,
un hôpital, etc.) pour les femmes, les enfants orphelins, les
victimes du SIDA de toutes les ethnies du Burundi, du Rwanda et
du Congo. Ces centres accueillent environ 20 000 protégés.
18. Roger Mac Gowen
dans le couloir de la mort
Né en 1963, États-unien noir. À l’âge de 22 ans, pour
protéger son frère aîné, il se laisse accuser d’un meurtre qu’il
n’a pas commis. Son procès est entaché d’erreurs juridiques
graves. Il est condamné à mort en 1987, peine suspendue suite
à des recours. Depuis 23 ans, il vit dans le couloir de la mort au
Texas, dans la prison de Livingston.
Un comité international le soutient et lui paye un bon
avocat. Il tient le coup dans des conditions matérielles et
psychologiques très dures grâce à une détermination sans
faille, une spiritualité intense et une foi profonde. Il bénit ses
géoliers, remercie la providence. Son appel au pardon et à la
gratitude bouleverse des milliers de personnes à travers le
monde.
19. Latifa ibn Ziaten
Latifa Ibn Ziaten, née en 1960 au Maroc, est la mère de Imad ibn
Ziaten, né en 1981, le premier militaire assassiné à Toulouse par le
terroriste islamiste franco-algérien Mohammed Merah le 11 mars 2012.
Après la mort de son fils, elle se rend aux Izards, une cité du
nord-est de Toulouse où vivait l’assassin de son fils. Un groupe de
jeunes garçons qui traînent au pied des tours l’interpelle et lui dit que le
terroriste était “un héros, un martyr de l'islam ”. En apprenant son
identité, ils s'excusent.
À la suite de cette rencontre, elle décide en avril 2012 de créer
l’Association Imad-ibn-Ziaten pour la jeunesse et pour la paix dans le
but de venir en aide aux jeunes des quartiers en difficulté, et de
promouvoir la laïcité et le dialogue interreligieux.
« Notre but ultime est de vivre ensemble dans une nation apaisée
qui reconnait tous ses citoyens sans distinction. Notre jeunesse doit se
sentir aimée afin qu'elle s'épanouisse et donne le meilleur d'elle
même. »
20. Ernest Simoni
Né en 1928 de parents pauvres, prêtre franciscain albanais.
En décembre 1963, après 8 ans de sacerdoce, emprisonné par
les autorités communistes pour avoir célébré une messe à la
mémoire du président américain John Fitzgerald Kennedy.
Emprisonné et réduit aux travaux forcés dans la mine de
chrome de Spaçi par les autorités communistes entre 1963 et
1981. Libéré en 1981, reste considéré comme un ‟ennemi du
peuple” : pour l’exemple, est contraint de travailler dans les égouts
de Shkodër jusqu’à la fin du régime, en 1991.
Depuis la chute du régime, aide une soixantaine de familles
des montagnes, prises dans l’engrenage meurtrier du kanun
(vendetta), à se réconcilier.
Créé cardinal en novembre 2016 par le pape François.
« - Éminence, avez-vous pardonné à vos bourreaux ?
- Dès le premier instant… » ■