Découvrez dans cet extrait de la publication "Un jour, un territoire" toutes les propositions 2013-2014 des groupes Passerelle du Conseil de développement de Loire-Atlantique.
Cette publication offre un survol des activités et des thèmes de débat couverts cette année 2013-2014. Elle permet également de dévoiler les propositions des groupes de réflexion Passerelle. Les diffuser le plus largement possible sur le territoire est l’affaire de toutes et tous. cdla.loire-atlantique.fr
2. Ce document est un EXTRAIT de la publication 2014 du CDLA.
Pour obtenir la version complète, commandez votre exem-
plaire sur notre blog.
6Un jour, un territoire
CARNETDE
VOYAGEAprès trois années de survol de l’ave-
nir de la Loire-Atlantique en 2030,
nombreuses étaient les destinations
qui s’offraient à nous. Nous avons
ainsi décidé de faire un vol piqué sur
la jeunesse et l’innovation.
La jeunesse, car elle est rassembleuse,
c’est la seule tranche d’âge commune
à toutes les générations, que l’on soit
parent, grand-parent ou jeune, sur le
papier ou dans la tête. Nous sommes
tous passés par là et tout citoyen aura
le privilège d’expérimenter cette jeu-
nesse.
D’une part, s’intéresser à la jeunesse
donne cet espace-temps nécessaire
aux jeunes générations pour s’interro-
ger, rêver leur avenir, découvrir les
possibilités existantes et surtout imagi-
ner celles à construire. Inviter à la
réflexion prospective les jeunes leur
permet de déposer leurs bagages
durant quelques moments privilégiés ;
pour expérimenter un temps-long en
résonance avec l’embouteillage des
temps-courts qui jalonnent la vie, telles
les valses imprévisibles des scooters,
vélos et autres tuk-tuk dans les rues
d’Hanoi ou de Mumbai. Et de facto,
s’intéresser à la jeunesse, c’est s’inté-
resser à demain.
D’autre part, inviter les générations qui
les ont précédés les jeunes d’au-
jourd’hui à s’interroger sur les enjeux
de notre avenir collectif permet cette
mise en perspective temporelle, néces-
saire à une réflexion éclairée. Regarder
d’où l’on vient nous évite sûrement de
nous engouffrer tête baissée dans
quelques ruelles sans issue. Cette
occasion permet aussi d’embarquer les
participants vers un exercice d’ouver-
ture, d’imagination, en tentant d’envi-
sager quel jeune nous aurions été, si,
par un coup d’accélérateur spatio-tem-
porel, nous nous étions retrouvés pro-
jetés à quelques décennies d’ici, dans
une vidéo de fiction design.
Cet aller-retour intergénérationnel
contribue à la construction d’une vision
prospective, partagée, à 360 degrés.
Et c’est ainsi, intuitivement, naturelle-
ment, que l’innovation s’est imposée
comme second thème complémentaire
à celui de la jeunesse… En effet, une
fois la distribution des rôles arrêtée, il
ne nous restait qu’à imaginer l’histoire
et les décors. En cela, l’innovation sus-
cite le prototypage, autorise l’explora-
tion nécessaire pour se projeter
ensemble dans l’avenir. L’innovation au
sens large : l’innovation technologique,
l’innovation sociale concourant à l’inno-
vation sociétale. S’intéresser aux avan-
cées d’aujourd’hui permet de dessiner
une ébauche de la réalité de demain,
tout au moins de pister quelques
signaux faibles, qui se révèleront être
pour certains des éclaireurs des modi-
fications de fonds de notre société, telle
qu’on la connaît aujourd’hui.
3. 2Un jour, un territoire
LE SOMMAIRE
112
60
116
R e s t e z g r o u p é s !
EXCURSIONS
HORS-PISTE
• Circuit Découverte : Innovation et
développement durable
• Circuit Panoramique : Expérimen-
tation sociale en Loire-Atlantique
• Itinéraire Exploratoire : Compé-
tences : levier pour une intelligence
collective de territoire ?
• Évasion aérienne : Quelle prise en
compte du regard du citoyen dans
l’aménagement de son territoire,
particulièrement en milieu rural ?
• Régate : toutes voiles dehors !
Les jeunes en vulnérabilité
• Le Rallye des entrepreneurs :
Parenthèse matinale
• Le Québec,
en visite !
Sortez des sentiers battus !
ÇA VALAIT
LE DÉTOUR
• L'innovation est dans le pré
• Ancenis, terre de liens
• Symbiose, incubateur de talents
• Le bonheur est au Sablier
RÉSERVEZ
VOS BILLETSP o u r l ’ a n n é e p r o c h a i n e
5. 60Un jour, un territoire
EXCURSIONS
HORS-PISTESRestez groupés !
Comment ne pas céder à la tentation de s’aventurer sur des voies hors-pistes qui
nous conduisent à l’avenir que l’on souhaite pour la Loire-Atlantique ? À la croisée des
chemins citoyens et au fil des mois, une compétence collective a émergé de ces ren-
contres entre designers, médecins, professionnels de l’insertion professionnelle, prési-
dents d’association, chefs d’entreprise, référents jeunesse ou autres acteurs de notre
territoire. Les participants aux groupes de réflexion 2013-2014 vous dévoilent désor-
mais leurs travaux. Choisissez, dans ce chapitre, parmi sept circuits ou parcourez-les
tous ! Franchissez tour à tour les passerelles qui vous mèneront aux expérimentations
sociales de demain, aux compétences collectives, à un aménagement partagé de terri-
toire ou encore à une jeunesse outillée sur la voie de l’autonomie. Et des propositions,
les participants des groupes n’en manquent pas ! Sur terre, en mer ou en vol, il y en a
pour tous types d'aventuriers.
• Circuit Découverte - innovation et développement durable : paradoxe ou opportu-
nités pour la cohésion du territoire ?
• Circuit panoramique - expérimentation sociale en Loire-Atlantique
• Itinéraire exploratoire - compétences, levier d’une intelligence collective de ter-
ritoire
• Évasion aérienne - urbanisme collaboratif : quelle prise en compte du regard du
citoyen dans l’aménagement de son territoire, particulièrement en milieu rural ?
• Régate, toutes voiles dehors – comment favoriser l’autonomie de la jeunesse en
Loire-Atlantique ?
• Rallye des entrepreneurs – sur la voie du financement participatif
• Le Québec, en visite – un vol direct entre Québec et Nantes pour découvrir une
expérimentation sociale en pédiatrie
6. Ce premier groupe Passerelle s’est
donné une mission : baliser un chemin
de randonnée pour le grand public, sur
un terrain déjà défriché par la plupart
des professionnels. Les participants se
sont rencontrés au camp de base pour
y définir en détail leur mission et choisir
l’équipement nécessaire. Ils ont alors
établi le manuel du parfait guide
accompagnateur de l’itinéraire du
GR-IDD (Grande Randonnée de l’Inno-
vation et du Développement Durable).
La philosophie qu’ils ont adoptée est
simple. Elle s’inspire de la vocation
même d’un développement intégré de
territoire durable : mieux-être et vivre
ensemble, plutôt qu’avoir toujours plus
au détriment des liens sociaux et de
l’environnement. Et pour y parvenir,
l’innovation, quelle qu’elle soit, est pen-
sée comme un équipement incontour-
nable pour favoriser l’ancrage des
pratiques. Munis de cet équipement,
les participants ont tracé, le temps de
cinq demi-journées d’échanges, l’itiné-
raire en y plantant des balises du scé-
nario d’un avenir « merveilleux ». Ils se
sont alors projetés dans une Loire-
Atlantique, repartant de principes ins-
pirés d’une économie bleue ou encore
d’une économie circulaire (voir enca-
dré : Une économie qui annonce la
couleur). Le scénario propose ainsi
différentes pistes pour bâtir la Loire-
Atlantique rêvée de demain.
61
CIRCUIT
DÉCOUVERTE
La prise en compte de l’environnement dans les sphères économique et sociétale s’opère maintenant depuis plusieurs années. Les
démarches pour prévenir les conflits d’usages, qu’ils soient spatiaux, sociaux ou politiques entraînent pourtant des incompréhensions.
En parallèle, technologie et progrès qui en découlent (biomatériaux, nanotechnologies, énergies renouvelables… ) rendent possible
la mise en œuvre de nouvelles solutions en faveur d’une économie intégrant le bien-être des populations (sobriété énergétique,
décarbonation, bioéconomie, solidarités…). Le poids accordé à l’innovation pour favoriser, à long terme, le développement durable du
territoire s’en trouve renforcé. Et c’est cette idée-là qu’a souhaité explorer le groupe Passerelle. Demain, l’attractivité de notre terri-
toire ne dépendrait-elle pas de la manière dont les acteurs auront su déployer une démarche intégrée ? Celle-ci fait appel à une plus
large appropriation collective des enjeux environnementaux, ainsi qu’à des arbitrages en matière de politiques publiques. Innovation et
développement durable sont deux termes qui reflètent des réalités, des acteurs, des projets et des sensibilités parfois très différentes
selon les territoires. L’articulation entre les deux notions est-elle, à ce point, paradoxale sur notre territoire, ou, au contraire, source
d’opportunités ? C'est ce que vous propose de découvrir le groupe.
Innovation et développement durable : paradoxe ou opportunités
pour la cohésion du territoire ?
E N D I R E C T D U G R O U P E
9. Mettre en confiance le
groupe de randonneurs
Ou comment déployer un processus d’innovation,
ouvert et transversal ?
Repères :
64Un jour, un territoire
Co-opétition
La co-opétition entre acteurs d’un
territoire se traduit par la mutualisation
des besoins, des compétences et le
partage d’actions et d’outils entre acteurs
différents ou concurrents.
Diversité
Ce terme est employé à diverses reprises
dans les propos du groupe dans l’idée
d’encourager une diversité à tout point
de vue comme valeur sûre de la Loire-
Atlantique 2040 : biodiversité, diversité
culturelle, sociale, alimentaire…
En général, quand on parle d’innova-
tion technologique, l’objectif premier
est celui de la performance écono-
mique ou de la rentabilité plutôt que du
bien-être commun. Selon le groupe,
pour conduire une innovation, qui serait
un levier de territoire durable, deux
éléments globaux sont à instaurer pour
mettre en confiance les porteurs de
projets :
• l’innovation doit être issue, le plus
souvent, d’une combinaison d’in-
novations de différentes natures :
innovation des usages, technolo-
gique ou encore organisationnelle
• Le processus doit être ouvert à la
co-opétition : son efficacité dépen-
dra de la diversité des acteurs qui
mettront leurs compétences en
commun autour de l’usager, qui
lui-même sera plus acteur de son
territoire.
En découvrir davantage sur l’innovation
sociale en Loire-Atlantique : RDV au
Circuit panoramique p. 71.
À ces principes, s’ajoute le souhait d’un
processus ouvert d’innovation, décom-
posé en six étapes :
• identification des besoins de terri-
toires,
• émergence des idées,
• création,
• expérimentation,
• mise en œuvre,
• appropriation et essaimage (de la
proximité à une diffusion plus
large).
Dans les pratiques, deux voies incitent
à l’émergence d’idées :
- en analysant les besoins spécifiques
du territoire,
- en créant un produit ou un service en
rupture et déconnecté de ses besoins,
Durant les dernières années, nous
avons pu constater que de nombreuses
innovations technologiques emprun-
taient cette 2e
voie, qui a le bénéfice de
libérer la créativité. Est-il souhaitable
pour la Loire-Atlantique 2040 de ne
soutenir que les innovations issues du
premier procédé, comme cela est
recommandé par le groupe ?
10. 65
En direct des débats :
Le terme « attractivité de territoire » doit-il
être perpétué dans le modèle de Loire-
Atlantique durable ? Fortement utilisé en
marketing territorial, il sous-entend que notre
territoire fait tout pour être le meilleur…
au détriment des voisins. Le mieux-vivre
ensemble, c’est aussi faire progresser notre
territoire sans malmener les autres
Du PIB au BIB*. Comment détrôner le PIB,
indicateur de richesse par excellence ?
Des démarches sont en cours un peu partout
pour basculer d’une évaluation basée sur une
valeur ajoutée purement économique à une
plus-value englobant ce qui a trait au bien-
être de la population, son niveau de satisfac-
tion, son équilibre émotionnel…
Le saviez-vous ?
En Loire-Atlantique, la chaire développement
durable humain et territoire, dirigée par
Hélène Combes (École des Mines de Nantes)
propose une recherche action « Nouveaux
indicateurs de richesse » pour développer un
cadre collaboratif d’évaluation et d’usage
En savoir plus : http://www.chaire-dhd-territoires.org/
Conseil de groupe
Attention à ne pas évaluer ni trop vite, ni trop
souvent.
* PIB : Produit Intérieur Brut ; BIB : Bonheur
Intérieur brut
Question de temps
Le temps contraint ne cesse d’augmen-
ter. Faut-il freiner la course à la rapidité
et adopter les modes de fonctionne-
ment des Cittaslow ? L’équilibre entre
temps passé au travail, vie privée et
temps public est en pleine mutation, et
demande de plus en plus de flexibilité
au citoyen. Mais, une flexibilité totale
des individus contribue-t-elle à leur
bien-être ? Jusqu’à quel point doit-on
pousser l’idée de flexibilité comme
valeur de la Loire-Atlantique 2040 ?
Certains pays, notamment scandinaves,
proposent plus de souplesse en repen-
sant les temps sociaux. Le temps
civique a été institué, par exemple en
Suède, pour expérimenter des projets
personnels en faveur de l’intérêt géné-
ral.
éléments de réflexion supplémen-
taires dans le Tendance n°31
sur l’École 2.0.
Organisation décloisonnée
La soutenabilité du territoire sera tra-
duite par une organisation territoriale
renouvelée propice à la libération de
l’innovation sous toutes ses formes
grâce à un décloisonnement de ses
composantes. Elle aura été repensée
dans sa globalité pour tenir compte de
chacune et en comprendre les évolu-
tions. De nouveaux modes d’habiter les
bassins de vie de notre territoire auront
émergé en Loire-Atlantique, condui-
sant à la multiplication et le maillage
de plus petits pôles de proximité
concentrant services, commerces,
espaces de travail et habitat.
L’organisation sera aussi liée à des
déplacements multimodaux et une
nouvelle économie plus performante :
fonctionnelle, collaborative, circulaire…
Alors exit le « chacun chez soi », la
voiture et la compétition, et place à
l’innovation comme fondement d’une
Loire-Atlantique en mode durable.
Cette deuxième règle du guide permet d’identifier de nouveaux critères d’attractivité pour la Loire-Atlantique de demain, considérés
et reconnus par ses usagers. Pour illustrer pleinement les principes de développement durable, que doit-on attendre de la notion de
valeur ajoutée et de richesse de territoire ? Comment l’imagine-t-on ? Elle reposerait sur la manière dont les usagers satisferont, au
nom de l’intérêt général, leurs besoins sans malmener leurs voisins et de fait vivront mieux ensemble.
Le groupe propose de s’appuyer sur un précis de développement territorial tel qu’il sera enseigné en 2040. Comme une grille de
lecture faite par l’usager, vous y découvrirez les valeurs fondamentales véhiculées par la société grâce à des clés de cette « attrac-
tivité » revisitée qui pourront être traduites en indicateurs de mesure.
Assurer le mieux-être du
randonneur
Comment satisfaire les besoins en innovation pour parvenir à
déployer ce processus ?
// Levez le pied avec Cittaslow !
Cittaslow est un réseau international de villes qui
s’engagent à ralentir le rythme de vie de leurs
habitants //
12. Consommation
Plutôt mieux que plus et ancrée dans les
lieux de vie, fin de l’obsolescence program-
mée, produits éco-conçus
Énergie
Énergies propres, boucles
énergétiques, stockage de
l’électricité, villes intelligentes
Finance
Lien humain plus fort dans ces circuits : finance-
ments complémentaires, épargne solidaire, inves-
tissements de proximité, financement participatif
Mobilité
Plan intégré multimodal, logistique optimi-
sée du dernier kilomètre, cabotage sur la
Loire, offre de transport collectif élargie,
sortie des centres-villes facilitée
Découvrir l’itinéraire du
GR-IDD et ses balises
67
Pour que cet itinéraire de GR-IDD ne reste pas à l’état d’esquisse, le groupe a souhaité concentrer ce
parcours de découverte sur quelques repères d’avenir et illustrer les espaces de fertilisations croisées
émergents. Pour guider les futurs accompagnateurs de cette randonnée, des idées ou expériences
possibles ont ainsi été mises en lumière pour passer d’un modèle de réduction d’impact à un modèle
de création de valeur positive sociale, économique et environnementale. Retrouvez sur le sentier les
différents thèmes au croisement des chemins pour une transition réussie.
Technologies et sciences
Identité numérique protégée, plateformes
collaboratives, centralisation des services
sur un minimum d’outils par foyer
14. 69
Éclairer le
GR-IDD
Comment accroître la visibilité des innovations pour en
favoriser l’appropriation et l’essaimage ?
Laissons un peu d’autonomie aux randonneurs innovateurs ! Facilitons la tâche du guide accompagnateur et concentrons-
nous sur l’appropriation des initiatives pour le territoire.
Le groupe s’est finalement penché sur
la manière d’accroitre la visibilité des
expériences innovantes. Que l’on en
parle pour susciter l’envie d’innover ou
pour s’approprier des pratiques issues
des expérimentations précédentes,
parlons-en ! Une réflexion sur la
manière d’aborder la communication
pour conduire des changements tan-
gibles est nécessaire.
Peu importe les choix qui seront faits,
le randonneur devra observer deux
règles d’or :
• transmettre le plus simplement
possible les connaissances et les
bonnes pratiques
• inclure les usagers du territoire au
cœur des solutions
Les objectifs de communication pour-
ront être les suivants :
• Décloisonner les modes de pen-
sées
• Agir ensemble pour une transfor-
mation sociale et solidaire de notre
territoire
• Valoriser plus que culpabiliser
• Diffuser les connaissances et
bonnes pratiques
17. La fiction design est un moyen de se projeter dans un futur proche en utilisant comme support des posters, des articles ou des affiches. Ils
permettent ainsi de visualiser concrètement les enjeux captés. La présentation de ces artefacts fictifs sert de point de départ à la réflexion.
C’est une provocation qui permet de générer de la discussion au cours d’ateliers. Les participants disposent également d'une fiche explica-
tive reprenant de manière factuelle les principaux points ou signaux faibles qui ont permis la construction de ces posters, articles ou autres
affiches.
72Un jour, un territoire
18. 73
CIRCUITPANORAMIQUE
Les innovations sociales font référence aux initiatives répondant à un besoin de société pour lequel aucune solu-
tion n’a été proposée par les collectivités ou l’économie traditionnelle de marché. C’est en apportant de nouvelles
idées que les innovations sociales participent à la soutenabilité de notre territoire. Bon nombre de ces solutions
font appel au bon sens et à la créativité, elles replacent l’usager au cœur de son territoire, mais aussi le salarié au
cœur de l’entreprise. L’innovation sociale n’est donc pas en soi un nouvel eldorado. Des initiatives instaurant de
nouvelles pratiques existent depuis longtemps et fort heureusement ! Il y a encore quelques années, elles étaient
pour la plupart éparpillées et méconnues, puisque les innovations de rupture, celles qui bénéficient du plus de
visibilité, restent marginales. L’innovation sociale connaît un nouvel élan lui permettant ainsi de se structurer pour
être plus visible et soutenir le territoire dans sa volonté d’être plus « durable ». Mais il semble que pour pouvoir
sortir de l’anecdote, certains modes de fonctionnement de notre système actuel ne soient pas compatibles avec
une innovation sociale libérée. Avant de découvrir leur carnet de voyage, un éclaircissement s’impose : le groupe
préfère parler d’expérimentation sociale. Découvrez sans plus attendre pourquoi !
Expérimentation sociale en Loire-Atlantique
Des idées reçues, l’innovation sociale
en regorge ! Pour faire connaissance et
s’approprier les concepts, les partici-
pants à ce groupe Passerelle ont choisi
d’en casser certaines. Puis, ils ont
organisé, au fil des ateliers, un circuit
panoramique d’initiatives de Loire-
Atlantique répondant à différents
besoins de notre territoire. Pourquoi ce
parcours ? Un projet de groupe : celui
d’éclairer un chemin dédié à notre ter-
ritoire et y proposer collectivement des
jalons pour faciliter le déploiement des
innovations sociales en Loire-
Atlantique. Principal étonnement du
groupe : la manière dont ils y sont arri-
vés. Dès leur première rencontre, les
participants ont eu le réflexe de poser
trois axes de réflexion.
• Comment sortir définitivement
l’ESS de l’anecdote ?
• Comment accroître et valoriser la
participation des jeunes en milieu
associatif ?
• Comment prévenir les effets néga-
tifs des initiatives difficiles à antici-
per ?
À mi-parcours, leur démarche en trois
points leur a semblé se profiler comme
un chemin balisé et cloisonné. Or, le
décloisonnement entre les idées, les
acteurs et les territoires est de mise
lorsque l’on parle d’innovation sociale.
Changement de cap : pour repartir vers
une aventure hors-piste comme envi-
sagé au départ ; sans pour autant faire
table rase des étapes précédentes. Les
exemples d’initiatives détectées et les
discussions déjà amorcées ont permis
d’établir une vision globale. Le groupe
Passerelle revient de son voyage avec
des propositions pour pérenniser les
innovations sociales, démultiplier le
nombre d’innovateurs et les aider à
changer d’échelle en Loire-Atlantique
et ailleurs pour passer de micro-
actions à un effet de grappe.
Nos objectifs partagés
Les échanges au sein du groupe
Passerelle ont été l’occasion de pous-
ser plus loin nos réflexions individuelles
et de dépasser collectivement certaines
contradictions dans nos discours res-
pectifs. Cela nous a amenés, à l’image
de notre sujet, à décloisonner certaines
thématiques pour mieux les redéfinir.
Concernant la définition d’« expéri-
mentation sociale », nous nous accor-
dons sur les grandes idées suivantes :
• L’humain au centre, et considéré
dans sa globalité
• La recherche d’un bien-être indivi-
duel et collectif
• Une société intégrative, où chacun
trouve sa place
• Un épanouissement possible dans
tous les domaines de la vie
• Une société qui repose sur un
modèle de développement plus
soutenable et auquel chacun peut
contribuer
• Une société qui donne le droit à
l’expérimentation
E N D I R E C T D U G R O U P E
20. Voici quelques exemples d’expérimentations sociales en Loire-Atlantique dé-
tectées par le groupe. Présentées ensemble, elles contribuent à illustrer les
types de changement souhaités par le groupe de travail :
75
La définition proposée par le Conseil Supérieur
de l'Économie Sociale et Solidaire fait écho à
nos échanges, mais préférons néanmoins parler
d’expérimentation sociale. Pour mémoire, rappe-
lons cette définition :
« L’innovation sociale consiste à élaborer des
réponses nouvelles à des besoins sociaux
nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions
actuelles du marché et des politiques sociales, en
impliquant la participation et la coopération des
acteurs concernés, notamment des utilisateurs et
usagers. Ces innovations concernent aussi bien
le produit ou service, que le mode d’organisation,
de distribution, dans des domaines comme le
vieillissement, la petite enfance, le logement, la
santé, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion, les
discriminations… »
L’innovation sociale en définition
Prêts pour une chasse
aux trésors ?
Circuits de proximité
• En direct des éleveurs, microlaite-
rie (Montbert)
• Accueil Paysan 44
• Les Ekovores
• Association Ecos
• Éoliennes citoyennes en Pays
d’Ancenis
• AMAP alimentaires
• Laboratoires culturels APO33
• Librairie l’Embarcadère (Saint-
Nazaire)
• Service Libellule (expérimenta-
tion en cours) : transport solidaire
à la demande (Nantes métropole,
SEMITAN, CCAS d’Orvault)
• Titifloris, transport de personnes
à mobilité réduite en petits véhi-
cules de 4 à 9 places
Des lieux de vie renouvelés
• Quartier intégré – projet immobi-
lier de l’Île-Pad (Nantes)
• Cité radieuse (Rezé)
• Habitat partagé Les Petits Moulins
(Rezé)
• Le Potager associatif (Saint-
Julien-de-Concelles)
• Maison d’accueil des Fontenelles
(Saint-Vincent-des-Landes).
Construction BBC, isolation exté-
rieure, géothermie, solaire…
• Jardin partagé : le collectif
Idéelles, quartier de Malakoff à
Nantes
Une place pour chacun !
• Association Stop Routine
• Collectif « Tout en attente »
• Tiers-lieu « la Nizanerie » (collectif
Fil)
• la Plateforme C, 1er
FabLab de
Nantes, par l’association Ping
• Talentroc « le savoir de tous à la
disposition de chacun »
• Clisson Passion (transfert et
échange de savoirs)
• Du design de services dans les
centres médico-sociaux au service
PMI (Protection Maternelle et
Infantile)
• L’Écocyclerie de la Mée, Asso
ADAPEI44 (Châteaubriant)
Soutien à l’émergence des
expérimentations sociales
• Ouvre-Boîtes44, Coopérative
d’activités et d’emploi
• Les Écossolies, Association
• Les Cigales (Pays de la Loire)
D’autres initiatives à repérer sur Social
Planet, réseau social pour les initiatives
sociales et solidaires.
Pas forcément initiées par le citoyen…
… les initiatives sont avant tout portées par un
niveau d’engagement élevé de ce dernier. Le
citoyen, usager du territoire et de ses services
peut revêtir différents visages (habitants, salariés,
agents de la fonction publique, entreprises et
entrepreneurs, institutions, élus, associations…)
Un entrepreneur social est-il forcément vert ?
Il y aurait probablement un décalage si on y asso-
ciait des structures peu attentives aux questions
environnementales. Après tout, l’entrepreneur
social n’est-il pas l’icône de l’entrepreneur dans
une économie de développement durable ?
En savoir plus : Tendances n°32 sur l’entrepre-
neuriat social.
Une innovation n’est pas nécessairement
technologique.
L’innovation sociale s’inscrit dans une volonté
de progrès. La technologie n’est pas une finalité,
mais est plutôt perçue comme un facilitateur. Il
n’y a qu’à observer le nombre de plateformes
collaboratives qui émergent sur le web pour s’en
convaincre.
Une innovation sociale n’est pas portée unique-
ment par des structures de l’Économie Sociale
et Solidaire
L’IS n’est pas liée uniquement à des démarches
économiques, puisque de nombreux bénévoles y
contribuent.
Casser les idées reçues
Expérimentation sociale :
l’humain pris dans sa globalité
22. 77
Au détour d’un sentier,
un point de vue…
enfin,plusieurs !
Quels enjeux pour demain
entre expérimentation sociale
et statut associatif ?
Une des réponses juridiques au portage
collectif de projet est le statut associa-
tif. Le terme et le statut recoupent des
réalités très différentes. Comment
dissocier les associations totalement
bénévoles des collectifs utilisant ce
statut pour être reconnus et expéri-
menter leurs idées et créer des
emplois ? Le modèle associatif fonc-
tionne pour mettre en œuvre une expé-
rimentation sociale. Mais s’il présente
l’avantage d’être facile à mettre en
œuvre à la création, il connaît dans la
pratique quelques difficultés ou limites.
Un porteur d’association est difficile-
ment reconnu parmi certains acteurs
de territoire comme pourvoyeur d’em-
ploi - ni de son propre emploi, ni de
celui des autres. Il doit alors justifier
d’une recherche d’emploi auprès de
Pôle emploi s’il veut continuer de béné-
ficier des allocations, limitant son
temps pour expérimenter ses idées.
Dans certains cas, la bonne volonté des
membres de l’association atteint ses
limites et ne remplace pas tout le
temps les compétences requises pour
mener le projet à bien.
Certaines idées ne rentrent pas dans
les cases prévues des appels à projets.
Par principe, elles sont novatrices et en
rupture avec les modèles existants.
N’ayant pas d’éléments de comparai-
son, les acteurs susceptibles d’encou-
rager le projet et d’en subventionner le
démarrage encouragent par là même,
plus difficilement ces collectifs à tester
leur idée.
L’association n’acquiert de légitimité
sur le territoire qu’au bout de quelques
années d’existence.
Comment assurer, dans ces conditions,
la pérennité des initiatives, le passage
de l’émergence de l’idée à l’expérimen-
tation, cette période où le temps paraît
improductif aux yeux de nombreux
acteurs ? Faut-il inventer un modèle
hybride, une forme plus adaptée aux
évolutions de la société ? Ne manque-
rait-il pas une carte à la collection des
statuts ? Est-il judicieux de songer à en
créer un ?
Table d’orientation
25. 80Un jour, un territoire
10ÈME
TOURNÉE DE
L’EXPÉRIMENTATION SOCIALE
EN JUIN 2025, NE MANQUEZ PAS NOTRE PASSAGE SUR LE TERRITOIRE :
LE 2 À LA FABRIQUE SOCIALE, PÉPINIÈRE D’ENTREPRISES SOCIALES, REZÉ
LE 3 AU FESTI’SHARE, TRIGNAC (CO-TRANSPORT PROPOSÉ PAR OTTO PARTAGE)
LE 4 À L’ESPACE QUO-WORKING, CHÂTEAUBRIANT
LE 5 POUR L’INAUGURATION DU MICRO-LAB DE L’INNOVATION PUBLIQUE, CLISSON
ACCOMPAGNER
CONFÉRENCE / 15H - 16H
INCUBATEUR D’INNOVATION TERRITORIALE
Retour d’expérience sur un an passé au sein
de l’incubateur d’innovation territoriale.
Avec Marie Carré - Les Rurbanistes, start-up
dédiée à l’urbanisme participatif rural
TOUTE LA SEMAINE
RECENSEZ AVEC NOUS LES EXPÉRIMENTATIONS
SOCIALES SUR VOTRE TERRITOIRE
PROFITEZ DES PORTES OUVERTES DES
STRUCTURES D’EXPÉRIMENTATION LOCALES
RÉFLÉCHIR
TABLE RONDE / 16H - 17H
EMPOWERMENT À LA FRANÇAISE
Adapter les logiques d’empowerment
anglo-saxonnes à la culture française.
Animée par Jean Bonin, professeur d’innovation
publique à l’Université de Nantes
Plus d’informations sur www.experimentons.44.fr
Une initiative du collectif expérimentons44
Avec le soutien du Conseil général
SE LANCER
ATELIER / 15H - 17H
KIT DE DÉTECTION DE L’INNOVATION
Identifier les opportunités d’expérimentation
sociale au sein de son organisation.
Avec Nathalie Mirand et Benoît Fréré -
La boîte à savoir, excubateur d’innovation sociale
L’INNOVATION SOCIALE À L’ABORDAGE
DE L’INDUSTRIE !
L’HABITAT COLLABORATIF FLOTTANT PAR SDX : UN LOGEMENT VERT ET SOLIDAIRE
LES PROCÉDÉS D’INNOVATION SOCIALE AU SEIN D’UN GRAND GROUPE
› PATRICE DUCARD, PDG DE SDX GRAND OUEST
› HAMID BOUHARAM, DIRECTION DU LOGEMENT COLLABORATIF, MAIRIE DE COUËRON
› JULIETTE BOCÉ, RIVERAINE DU CLOS BLEU-VERT, HABITAT PARTAGÉ FLOTTANT
TABLE RONDE / 14H - 15H
DESIGN FICTIONLa fiction design est un moyen de se projeter dans un futur proche en utilisant comme support des posters, des articles ou des affiches. Ils permettent ainsi de visualiser
concrètement les enjeux captés. La présentation de ces artefacts fictifs sert de point de départ à la réflexion. C’est une provocation qui permet de générer de la discussion
au cours d’ateliers. Les participants disposent également d'une fiche explicative reprenant de manière factuelle les principaux points ou signaux faibles qui ont permis la
construction de ces posters, articles ou autres affiches.
26. // Faire émerger les com-
pétences collectives d’un
territoire, c’est un peu comme
apprendre à lire //
81
Pour mieux comprendre les méca-
nismes liés à la compétence collective
du territoire, les participants ont mis le
doigt dans l’engrenage. Se plaçant eux-
mêmes en situation d’apprentissage
collectif, ils ont adopté une démarche
exploratoire pour construire une vision
partagée de transversalité des acteurs.
Unefoislaproblématiqueetlesconcepts
appropriés, le groupe a préparé ses
bagages en rédigeant collectivement
une grille d’entretien, petit mémo de
voyage. Les participants ont alterné
entretémoignagesetateliersdediscus-
sion, prise de recul, leur permettant de
construire une vision d’avenir et plu-
sieurs préconisations. Trois ateliers ont
ainsi été consacrés à des rencontres
avec six porteurs de projets au cœur de
l’innovation et du développement
durable du département. Un atelier a
permis, le temps d’une séance de créa-
tivité, de dégager les grands principes
d’une solution répondant à l’ensemble
des critères qu’ils jugeaient incontour-
nables. En souvenir de cette expédition,
ils nous reviennent avec des préconisa-
tions et une idée inspirante, celle d’un
incubateur d’innovations territoriales.
L’émergence de la compétence collec-
tive est à l’image d’une boîte noire. Le
groupe s’est donné comme objectif d’en
percer les mystères.
ITINÉRAIRE
EXPLORATOIRE
// Il ne suffit pas de réunir
un groupe d’individualités
pour faire naître l’intelli-
gence collective //
Le niveau global d’information de la population a largement augmenté dans les dernières années. Les pratiques des citoyens changent
beaucoup, ils osent interpeller les professionnels sur leurs terrains de prédilection en revendiquant de nouvelles connaissances.
Deuxième constat : d’ici à 2040, nous serons 334 000 habitants de plus qu’aujourd’hui en Loire-Atlantique1
. L’attractivité de notre
territoire et sa capacité à faire face rapidement aux enjeux de société seront liées, demain plus encore qu’aujourd’hui, à sa capacité
à mobiliser les compétences. Or, si nous en avons toutes et tous, diplômés ou non, que se cache-t-il vraiment derrière ce terme clé
de compétences ? Comprendre les dynamiques de compétences sur un territoire est essentiel pour miser sur les forces vives de ce
dernier et relever les défis qui jusque-là n’étaient pas ou mal pris en compte. La problématique se vérifie un peu plus chaque jour,
dans un contexte de transition sociétale plus urgente, qui se heurte à des difficultés d’élaboration et de mise en œuvre de politiques
publiques en faveur du développement durable. Comment révéler les talents et valoriser des compétences acquises sur le terrain
par les citoyens ? Quid de l’expertise d’usage ? Quelles pistes d’avenir permettraient de consolider l’intelligence collective autour du
développement durable ? Ce sont les questions qui ont guidé l’exploration de ce groupe.
Si les compétences individuelles étaient
des mots, alors…
Les organisations et les conditions… seraient
des règles de grammaire
Les combinaisons de compétences indivi-
duelles… seraient des phrases
Les compétences collectives dans l’organisa-
tion… seraient le sens des phrases
La combinaison des compétences collec-
tives… serait le texte
Les compétences collectives replacées dans
l’organisation… seraient le sens du texte
Ainsi, que seraient les compétences collec-
tives pour la Loire-Atlantique ? Un roman ?
Comment et où ? Il faut commencer par
avoir une lecture partagée de notre territoire
à dix ans. Mais qui est en capacité de lire ?
L’intelligence collective s’apparente à un
style d’écriture ou encore une véritable
signature de territoire ; le sens du texte que
l’on écrit pour notre territoire. Mais, qui écrit ?
Le réseau : l’écriture collaborative revient
à monter un projet collectif. Petite mise en
garde toutefois : attention aux règles de
grammaire et à l’autocensure. Nul n’est
tenu de tout connaître pour exprimer son
point de vue sur l’avenir de son territoire.
Faisons un peu de grammaire !
Compétences, levier pour une intelligence collective de territoire ?
1
Source : INSEE
ENDIRECTDUGROUPE
28. 83
• Comment capitaliser et valoriser
cette intelligence collective sur les
territoires ?
Lever de rideau : le mystère
de la boîte noire
L’exploration par les retours d’expé-
rience a permis au groupe d’extraire,
malgré les échelles variées de terri-
toire, plusieurs éléments communs,
des facteurs invariants. Si aucun projet
entendu ne réunit l’ensemble de ces
conditions, les participants soulignent
l’importance de les réunir pour aug-
menter les chances de changements
significatifs sur le territoire.
Les témoignages ont également per-
mis de soulever quelques enjeux autour
de l’émergence même de l’intelligence
collective sur les territoires et des
caractéristiques de projet à accompa-
gner. Il retient enfin qu’en matière de
compétences, il n’est pas toujours
évident de percer les secrets de la boite
noire. Elle enregistre les progrès d’un
territoire apprenant en continu et per-
Reportage : au cœur
de la boite noire
En direct des éleveurs…
Fabrice Hégron est un
producteur passionné à
la tête d’un collectif de
compétences que vous
pourrez rencontrer
dans le sud de la Loire-
Atlantique. Ce groupe
est constitué de trois
GAEC, soit six personnes. Extrêmement
convaincant, Fabrice Hégron a présenté
les tenants et les aboutissants du projet
collectif de laiterie nouvelle génération.
Un nouveau souffle étroitement lié à la
survie des producteurs laitiers et de
leur profession, la microlaiterie devrait
voir le jour d’ici à la fin de l’année 2014.
Quel a été le point de départ de votre
projet ? Être libre de choisir sur quoi et
avec qui l’on souhaite travailler. Faire en
sorte que tous les acteurs au projet s’y
retrouvent. Mieux maîtriser la chaîne
de production de l’élevage à la transfor-
mation des produits, c’est notre solu-
tion pour sortir d’un système qui n’est
ni voulu par le producteur ni par le
consommateur. Si ça continue ainsi,
nous n’existerons plus d’ici quelques
années. Nous n’avons rien à perdre,
nous avons donc pris le pari de nous
lancer. Dès le départ, un climat de
confiance entre les six partenaires exis-
tait. Il s’est forgé avant même le démar-
rage du projet sur une même vision de
l’avenir de notre métier et une même
éthique environnementale.
De l’idée au projet, comment cela
s’est-il passé ? Notre projet s’est
construit en partant d’une vision parta-
gée et d’une connaissance solide du
marché. Mais comme l’innovation
appelle l’innovation, pour sortir notre
gamme de produits, il y a eu de mul-
tiples rebondissements. Nous avons
mis en commun les spécialités de cha-
cun pour compléter nos acquis d’éle-
veurs. Parmi celles-ci, on retrouve les
techniques commerciales, la nutrition
animale, la mécanique agricole, les
ressources humaines. Puis nous avons
frappé aux portes pour compléter
l’éventail de compétences par le
réseau. De nombreuses personnes se
sont mobilisées autour de nous, ce qui
nous a permis de passer d’une idée à
un véritable projet d’entreprise.
L’économie collaborative au
service de la montée en com-
pétences et du lien social
Diplômé de l’école
Audencia, Alexandre
Heuzé, participant au
groupe Passerelle, a
dévoilé au reste du
groupe le fonction-
nement de sa plateforme collaborative.
Initialement pour le grand public, cet
outil de troc de savoirs citoyens est
aujourd’hui en cours de test avec un
modèle dédié aux organisations.
Quel est le principe de Talentroc ?
C’est dans les microsujets qu’une
structure devient plus intelligente.
Grâce à cette plateforme, l’usage de
l’échange de savoirs dans une organi-
sation est dévoilé au grand jour et peut
ainsi être reconnu grâce à un système
de crédit temps. La formation en
interne se voit accélérée avec une for-
mation adaptée et en Juste-à-Temps.
Autre bénéfice connu de la démarche :
créer du lien social et apprendre à
connaître ses collègues sous un nou-
// En savoir plus sur le projet :
http://conseil-developpement.loire-atlantique.fr/categorie/excursions-de-linnovation //
met d’en comprendre les fonctionne-
ments une fois le vol terminé. Pour
autant, essayer de le faire a posteriori
accroît la prise de conscience de la part
des acteurs des compétences qu’ils ont
développées : révélation par la réappro-
priation rétrospective du projet.
Voir aussi Tendances n°32 -
Entrepreneuriat social
31. 86Un jour, un territoire
Les six témoignages ont permis au groupe de dresser une liste de problématiques propres
au développement de projets en développement durable des territoires. Les réponses per-
mettront d’accroître à l’avenir l’articulation entre, d'une part, l'élaboration et la mise en
oeuvre des politiques publiques et, d'autre part, l'émergence d'initiatives citoyennes.
Comment favorise-t-on une bonne lecture du territoire et de ses besoins et opportunités?
Comment la retraduit-on dans un appel à projets qui permettra de faire émerger des projets
innovants ? Comment définit-on l’ancrage territorial d’un projet ?
Qu’est-ce qui prévaut :
• le soutien du réseau local
• la pérennité du financement
• la place que l’on fait aux usagers dans la création du projet ?
Si l’évaluation par des processus qualité permet d’appréhender statistiquement l’appropria-
tion d’un outil sur un territoire, comment mettre en place une traçabilité qui permettrait de
démontrer comment les liens sociaux ont évolué dans le temps ?
Un porteur de projet permet d’accélérer l’acceptabilité sociale de l’idée auprès des riverains
lorsqu’il en est proche. Malgré cela, le projet est susceptible de rencontrer quelques difficul-
tés lors de son implantation « physique » sur le territoire. Comment prévenir cette réticence ?
(Éoliennes)
Comment accroit-on une solidarité forte entre les acteurs sur les territoires de Loire-Atlan-
tique (à l’image du Pays d’Ancenis, Presqu’île guérandaise ou encore Cœur Pays de Retz) ?
Comment tisse-t-on des liens entre ceux qui ont le pouvoir de rendre possible et ceux qui
demandent à participer davantage à la vie du territoire ?
QUESTIONS
OUVERTES
Une idée qui fait
sens pour tous !
Le projet doit être le fruit d’une
convergence et répondre à une vision
partagée dans la finalité comme dans
la gouvernance imaginée.
Des connaissances de
fond poussées du marché
visé ou à développer.
Une capacité à innover : créer,
expérimenter et apprendre de ses
essais et erreurs sont des valeurs
à partager par les membres du
groupe.
Des compétences incontournables :
capacités de persuasion, persévérance et
adaptation de la part des principaux porteurs
de projet
Besoins de territoire et intérêt général :
une bonne connaissance des spécificités du
territoire pour répondre à l’intérêt général et
au mieux vivre ensemble.
Parties prenantes et solidarité : un tissu
de partenariats déjà établis sur le territoire et
une bonne aptitude de gestion des acteurs.
Le milieu d’incubation du projet a son
importance.
Soutien politique et organisationnel : les pouvoirs poli-
tiques ont aussi un droit à l’expérimentation et ne reprodui-
sant pas d’avance des outils trop cadrés de développement
local. Ils proposent des appels à projets cohérents avec le
développement durable.
Compétences
collectives
Intelligence
territoriale
renforcée
Intelligence
territoriale
à un instant T
Compétences du
collectif
(portage partagé)
Conception & réalisation : CDLA
33. 88Un jour, un territoire
Raid terminé :
Félicitations !
Découvrez l’incubateur
d’innovation territoriale
Poussez la porte de ce lieu ! Cet espace
d’innovation publique et citoyenne
rejoint dans sa philosophie de fonc-
tionnement les principes acquis durant
votre course d’orientation. Nouvelle
méthode d’accompagnement et d’ani-
mation des territoires apprenants, cet
outil de développement local est bien
plus qu’un outil économique. Il permet
l’émergence de compétences collec-
tives autour de projets répondant aux
enjeux de demain. Les projets y sont
forcément collectifs et menés dans
l’intérêt général du territoire. L’incu-
bateur n’a pas pour vocation à peser
dans le débat politique. Ses missions,
à la croisée de l’innovation publique
et de l’initiative citoyenne, sont elles-
mêmes d’intérêt général :
• Valoriser la transversalité pour
accroître la solidarité sur le terri-
toire ;
• Renouveler les interactions entre
les parties prenantes sur des
modes d’organisation plus adap-
tés à l’innovation ouverte, pour
permettre une montée collective
en compétences ;
• Ancrer l’expertise d’usage appro-
priée au territoire.
Autres pistes à mettre en
débat pour la mise en place
d’un tel dispositif :
• Adopter un mode délibératif dès la
définition opérationnelle, c’est la
première étape d’appropriation de
l’outil par les parties prenantes du
territoire
• Choisir un lieu différent selon les
besoins des territoires (un lieu
mobile ?). Est-ce un bureau d’ac-
cueil dans les collectivités, une
association ou simplement et uni-
quement une plateforme numé-
rique ?
Écha
nges
Communi
cation
Partage de veille et de connaissa
nces
FABRIQUE DE COMPÉTENCES COLLECTIVES
• Accompagner les porteurs de projets
• Repérer les qualifications et les compé-
tences
• Faire prendre conscience de ses besoins
pour se donner les chances de réussir
• Proposer un référentiel de formation
(gestion de projet, animation de réu-
nions…)
• Stabiliser les compétences collectives
développées
• Mettre en place une traçabilité tout au
long des projets
• Orienter les porteurs de projets sur la
« carte » de territoire
Élus
Usagers
Experts
«officiels»
Professionnels
reconnus
Collectif
Riverains
Collectivités
Citoyens
en action
• Créer un dispositif/outil pour valo-
riser la compétence collective
acquise durant les projets
• Proposer un outil, type plateforme
collaborative d’échanges de
savoirs, pour faciliter les échanges
et les retours d’expérience.
Incubateur d'innovation territoriale
Pour y parvenir, ce lieu possède deux principales fonctions :
une fabrique de compétences collectives et une montée
en compétences des acteurs par la mise en réseau et en
commun de leurs compétences.
Conception&réalisation :CDLA
37. Un citoyen porte-parole
reconnu de l’intérêt
général
Des espaces pensés
collectivement
Des pratiques transver-
sales de planification
De nouvelles formes d'habitat
(sociales, intergénération-
nelles) intégrant la mixité
Bien vivre ensemble en
Loire-Atlantique
De nouveaux besoins
individuels et collectifs en
termes d’habitat et de
services propres à chaque
bassin de vie
Une consomma-
tion d’espace
maîtrisée dif-
féremment
Des liens de
solidarité ren-
forcés
Repères en mutation
Enjeux
Des réponses
Vouloir vivre ensemble en Loire-Atlantique 2040 : un aménagement pensé différemment
92Un jour, un territoire
// Un territoire pour tous : c’est permettre aux idées de prendre leur
envol pour faire naître une vision collective de notre lieu de vie //
Desserrement*
des ménages
Arrivée de nouveaux
habitants
Population vieillissante
Déplacements quotidiens
nombreux sur le territoire
*Desserrement : Ce terme carac-
térise un nombre de ménages
et un besoin en logements en
augmentation… Ce phénomène
est mesuré par l’évolution de la
taille moyenne des ménages, qui
diminue depuis plusieurs années.
Les facteurs qui y concourent
sont les suivants : séparations,
familles monoparentales, jeunes
quittant le domicile parental,
vieillissement de la population.