Colloque, Sciences de l’information, Shippagan, Canada. Action collaborative de continuité ayant permis de relier les enseignements documentaires destinés aux lycéens et aux étudiants dans le but d’augmenter l’efficacité des formations à l’information. Réalisation d’un groupe de bibliothécaires, professeurs-documentalistes et chercheurs de l’Académie de Lille et l’Université d’Artois, France
Continuite documentaire du lycée à l'université_Papy_Leblond
1. http://docnum.info
Continuité documentaire du lycée à l’Université :
résultats d’une expérimentation originale de formation à
l’information entre documentalistes de lycées, bibliothécaires
en universités et chercheurs en Sciences de l’Information
Fabrice PAPY Corinne LEBLOND
Professeur des Universités en Sciences Conservateur d’Etat de Bibliothèque
de l’Information et de la Communication Directrice du SCD de l’Université d’Artois
fabrice.papy@univ-nancy2.fr corinne.leblond@univ-artois.fr
3e COlloque Spécialisé en Sciences de l’Information (COSSI) – Université de Moncton
Campus de Shippagan – 8 & 9 juin 2011
2. - La bibliothèque constitue toujours un environnement
documentaire complexe (organisation des
connaissances, classification, notices, autorités-
matières, services multiples, etc.)
- L’hybridation physique/virtuelle et la généralisation
des ressources numériques accroît cette complexité et
conduit à une sous-utilisation des fonds (stratégies
cognitives).
- La formation documentaire des usagers est toujours
indispensable
- L’acquisition des compétences informationnelles et
technologiques est un processus long et complexe
- Les bibliothèques universitaires ne peuvent plus
former davantage d’étudiants (moyens techniques,
humains et financiers limités)
4. « Deux éléments caractérisent aujourd'hui l'accès
aux ressources documentaires.
D'un côté, l'extrême dispersion ou variété
de l'offre, la qualité souvent inégale des
ressources et la diversité des modes d'accès
contribuent à rendre plus difficile la recherche
d'informations.
De l'autre, on observe que les usagers,
quoique souvent mal armés, souhaitent à juste titre
être autonomes dans leur démarche en maîtrisant
le processus de recherche documentaire »
Claude Jolly, BBF, 2001, Paris, t.46, n°6, p. 53
5. "Ainsi l'observation du fonds général du SCD, après plus
de 30 ans d'accroissement, amène à s'interroger sur les
raisons de l'importance – visible et invisible – d'un
considérable fonds en sommeil tous secteurs
confondus.
Appartient à ce fonds tout document n'ayant pas été
emprunté depuis au moins un an, certains n'ayant
jamais été sortis depuis leur mise en rayons…"
Charte pour le développement des collections à la bibliothèque de
l'université Paris 8, 2005
6. « Nous vous rappelons que tous les étudiants, enseignants-
chercheurs et personnels non enseignants peuvent avoir à
accès à : - 19 000 titres de périodiques électroniques
accessibles (…) - 35 bases de données numériques (…) Il
est important d'avoir à l'esprit que le service ainsi rendu
a un coût considérable qui s'accroît toujours plus. Ainsi,
le budget 2008 alloué à la documentation électronique
(abonnements aux bases de données et accès aux
périodiques en ligne payants) s'élève à 175 000 euros.
Tout le monde s'accordant en principe sur l'importance
des ressources électroniques pour les étudiants et les
enseignants chercheurs, il conviendrait donc que cela se
traduise dans les faits, car, jusqu’à nouvel ordre, les
bases de la bibliothèque sont fort peu utilisées."
La consultation de la « documentation en ligne », liste de diffusion de
l’Université Paris 8 à tous les personnels, 25 février 2008
7. Lee portail documentaire de l’Université d’Artois
- La plupart des recherches effectuées passent par
l’encart recherche rapide (recherche type Google une
ligne de saisie – un clic) malgré la généralisation des
formations et la valorisation des ressources numériques
spécifiques.
- Il apparaît donc que l’offre dans ce domaine ne
structure pas vraiment la demande et que
l’appropriation des services personnalisés et de l’offre
numérique nécessite une médiation constante, un effort
de formation des usagers toujours renouvelé et une
véritable réflexion sur l’adéquation des ressources
proposées aux besoins des usagers.
Corinne LEBLOND, Mediadix, Juin 2009
9. « Toutefois, malgré leur longue histoire et en dépit des
immenses efforts consacrés à leur développement, les
catalogues informatisés des bibliothèques posent encore
des difficultés indéniables, certaines liées à leur
plus ou moins grande convivialité, d’autres aux
habiletés techniques des utilisateurs. Après avoir
contribué à régler certaines difficultés historiques des
catalogues, les TIC en raison de leurs immenses
capacités sans cesse améliorés, ont-elles-mêmes
généré de nouveaux problèmes, notamment ceux liés à
la naissance des méga-catalogues »
p. 117, Hélène ROUSSEL, « Les collections numériques, le développement
dans la continuité », in Usages et Pratiques dans les Bibliothèques
numériques, F. Papy (dir), Hermes-Lavoisier, 2007
10. "…En effet, un nombre important de recherches montre
que les sites Web sont difficiles d’accès et d’utilisation par
les internautes. Ils ne répondent pas entièrement aux
besoins et aux capacités cognitives des
internautes (…) Certaines de ces difficultés ont trait
principalement à la prise en compte des besoins de
l’utilisateur : les concepteurs ne parviennent pas à prendre
en compte effectivement et efficacement les besoins de
ces derniers, bien qu’ils soient eux-mêmes internautes. »
A. Chevalier, « Pourquoi les sites Web sont-ils difficiles à utiliser ?
Quelques éléments de réponse » in Ergonomie des documents
électroniques, A. Chevalier et A. Tricot (dir), PUF, 2008
11. « L’idéal est d’avoir une bibliothèque numérique très
utile et très utilisable. Pour savoir si un système
d’information est utile, il suffit généralement de
réaliser des études de marché, d’identifier les
attentes et besoins des utilisateurs et de comparer le
système avec ceux qui existent déjà. Or de telles
études semblent être rarement réalisées a priori. »
Jérôme DINET, «Comportements et stratégies des utilisateurs dans les
bibliothèques numériques : l’apport de l’ergonomie », in Usages et
Pratiques dans les Bibliothèques numériques, F. Papy (dir), Hermes-
Lavoisier, 2007
12. "La recherche à travers les tables de classification
est relativement aisée pour le bibliothécaire qui
connaît bien le système de classification qu'il a
adopté pour classer ses livres ou les fiches de son
catalogue et qui s'oriente sans difficulté du
"générique au spécifique" ou bien, inversement en
remontant les subdivisions vers la classe principale.
Il n'est est pas de même de l'utilisateur qui n'est
pas familier du système et qui, sauf exception, ne
se soucie pas d'en déchiffrer les arcanes"
Paule Salvan . "Esquisse de l'évolution des systèmes de classification",
E NSB, Paris, 1972, page 18
13. Explorer les connaissances sans être savant
« …la transcription [d’un besoin conceptuel en une
requête] nécessite un vocabulaire étendu, dont
l’utilisateur, s’il n’est pas compétent dans le domaine,
ne dispose pas. Le problème est donc d’aider
l’utilisateur à trouver les mots avec lesquels, il va
transcrire et préciser la question à laquelle il pense… »
A. Cattenat, G. Paul, Thésaurus ou non ou comment interroger des
bases de données textuelles sans être savant, 2e confèrence
d’informatique appliquée, Univ. Paris 8, octobre 1992
14. "…Or cet outil exceptionnel (les grandes classes des
systèmes anciennes de la connaissance) n'est bientôt plus
disponible que pour une partie résiduelle de nos
catalogues de bibliothèque (…) Leur usage en est ainsi
démultiplié par leur mise en ligne ultérieure, mais
paradoxalement ce développement encore inimaginable il
y a peu de l'accès aux collections s'accompagne d'une
dégradation qualitative du fait d'une conception
réductrice et malheureusement dominante de ces
nouvelles interfaces…"
Richard Roy, Pour une approche « conviviale » de l'accès à distance aux
collections des bibliothèques publiques, ISKO 2003, Grenoble, France
15. Un modèle conceptuel construit sur 3 éléments
révélant la cohérence de l'objet "bibliothèque" :
1) La classification ;
2) Les notices bibliographiques ;
3) Les autorités-matières RAMEAU.
Trois "systèmes sémio-cognitifs" autonomes mais qui
fonctionnent en relations discrètes.
16.
17. Continuité documentaire lycée-Université
Optimiser la formation à la recherche
documentaire des étudiants
en l’ancrant
dans la formation à l’information
(obligatoire) des lycéens
18. Quant à la formation documentaire dans l’enseignement
secondaire, elle est non seulement « discontinue et
erratique » mais « les professeurs-documentalistes
de lycées et les bibliothécaires des universités ne
se fréquentent pas alors qu’ils partagent des
objectifs communs de médiation dans l’accès à la
connaissance »,
Jean-Louis DURPAIRE, Daniel RENOULT,
« L’accès et la formation à la documentation du lycée
à l’université : un enjeu pour la réussite des études
supérieures », Rapport IGEN-IGB, n°2009-000, 2
mars 2009, 65 pages
19. - Centre de Documentation et d’Information
(CDI) : univers documentaire restreint
- Outils technologiques limités (BCDI,
moteurs de recherches du Web, rares bases
de données) et différents des outils utilisés
en BU
- Structuration et indexation des ressources
moins rigoureuse que dans les BU (politique
documentaire)
- En revanche, le CDI est un lieu de formation
systématique des lycéens à la recherche
d’informations
20. Une expérimentation visant à relier les
enseignements de recherche documentaire
dispensés aux lycéens à l’utilisation des
ressources (au sens large) de la bibliothèque
universitaire (vecteur technologique et
technique).
Une université et son réseau de
bibliothèques : l’Université d’Artois
+
8 lycées (volontariat des professeurs-
documentalises) de la région
+
21. Un OPAC identique (pour chaque lycée et
adapté à sa base bibliographique) à celui
utilisé par le SCD de l’Université d’Artois
http://visualcatalog.univ-artois.fr
&
http://visualcdi.univ-artois.fr
(Classification Dewey (libellés),
RAMEAU, MotBis, expansion de
requêtes, … )
22. Un dispositif expérimental pour les CDI des lycées
(action expérimentale « continuité Lycée / Université »
23. Quelques résultats de l’expérimentation 2009-
2010 (protocole commun d’évaluation : session de formation et
exercice de recherche documentaire)
- Le VisualCDI apporte aux élèves une plus grande
compréhension des principes de structuration des
classifications et d’une utilisation pragmatique de
celles-ci
- L’approche de la catégorisation induite par la Dewey
leurs suggère une autre façon d’apprendre, de cerner
un sujet et d’en percevoir les contours, de s’approprier
les domaines de savoir et de percevoir les
transversalités enrichissantes
- le VisualCDI permet d’augmenter sensiblement ce
champ lexical en le complétant automatiquement de
nouveaux termes hérités de Motbis et du répertoire
d’autorité-matière RAMEAU
24. - Le « nuage de termes » que renvoie le logiciel à
chaque recherche ouvre ainsi beaucoup de portes «
Dans BCDI, il faut avoir une idée précise de son sujet
dès le départ, dans VisualCDI, on a plus d’idées pour
choisir. Quand on ne sait pas où on va, VisualCDI,
c’est bien ! »
- Passer par deux interfaces différentes se révèle
formatrice et constructrice de sens pour les élèves.
Les professeurs-documentalistes ont constaté que la
notion de logiciel documentaire et d’interface était
mieux comprise
- VisualCDI a donné l’impression aux élèves
d’explorer « à fond le fonds » par les mots-clés et la
Dewey, BCDI de pouvoir choisir les documents pré-
repérés par VisualCDI en validant leur pertinence par
le résumé et de rédiger la bibliographie
25. - Une expérimentation qui va s’étendre à 20
lycées (université d’Artois) pour l’année
scolaire 2011/2012
- Une généralisation prévue à tous les
lycées de l’académie de Lille pour 2012-
2013 (passerelle documentaire Visual
Catalog pour les 6 universités de
l’académie, financé par le PRES Lille Nord
de France )