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 De la nécessité
d’être vraiment
meilleur viennent
efficacité,
gustativité,
agressivité
commerciale et
innovation variétale
perpétuelle.”
NOUVEAU !
www.vegetable.fr/
blogs/guely
Retrouvez l’humeur
de Bertrand Guely
sur son végéblog :
annonce_blog_colonne.indd 1 27/04/15 15:3326 • vegetable.fr • no
356/juin 2018
GRANDE DISTRIBUTION Regard d’expert
par Bertrand GUÉLY
I
ntéressons-nous aujourd’hui aux
limites du mode de consommation
chauvin et voyons comment il peut
trouver sa place dans un modèle plus
large et pluri-origines. J’ai identifié
trois limites à cette consommation :
1 Nous savons que, loin de la liste de courses
précise d’autres rayons, le choix des consom-
mateurs en F&L a lieu surtout face à l’étal et
est affaire d’appétence. Formes, couleurs,
odeurs et saveurs variées militent donc pour
la présence d’un assortiment d’espèces/
d’origines large et profond. Personne ne
s’offusque de voir Gouda, Parmesan et
Cheddar voisins de notre Camembert, alors
pourquoi ne pas faire pareil ? Charité bien
ordonnée commence par la gamme.
2 Le commerce des F&L se doit d’afficher
une certaine cohérence avec la politique. Il
serait indécent de se tourner vers Bruxelles
au premier grêlon ou pour une pluviométrie
imparfaite, en louant la Pac et ses perfusions
palliatives, et regarder d’un œil bleu Marine
tout ce qui passe nos frontières. Si j’exporte,
je dois aussi accepter les importations.
3 Imposer le choix du national par dogme ne
pousse pas à se bouger pour être meilleur : la
concurrence a toujours été matrice de com-
pétitivité. Non, les pêches/nectarines fran-
çaises ne sont pas meilleures que les espa-
gnoles, déjà présentes sur le marché.
Attaquons-nous vraiment aux causes qui
plombent notre compétitivité ou donnons-
nous rendez-vous, en août, pour les habi-
tuelles ventes au plateau sur les parkings
(ou les annonces de Radio Jesuistanqué !).
Évitons, nous aussi, les sempiternelles sor-
ties contre les fraises d’Espagne, à quelques
jours du démarrage de l’origine France,
médiatisées sans filtre par quelques « jour-
nalistes » un peu crispés du béret.
Produits nationaux
et d’importation : des alliés pour
relancer la consommation ?
PRODUITS DE SAISON, CONSOMMATION LOCALE, PRIORITÉ NATIONALE,
COMMERCE DE PROXIMITÉ,VOIRE CIRCUITS COURTS, IL SEMBLE QUE,APRÈS
AVOIR ENCENSÉ PENDANT DES DÉCENNIES LE MODÈLE DE L’HYPERMARCHÉ
ET DE LA GRANDE DISTRIBUTION GÉNÉRALISTE, LES CONSOMMATEURS SE
REPLIENT DAVANTAGE SUR UN MODE DE CONSOMMATION PLUS CHAUVIN.
Les limites de la consommation chauvine
Le mois prochain :
L’importance des détails
www.cartononduledefrance.org
Étonnament fort
Incroyablement résistant malgré sa légèreté,
le carton ondulé est le matériau idéal pour
les emballages de transport des fruits et légumes
avec le soutien de Carton Ondulé de France
Convenons-en, les deux approches du
tout local/national et de l’importation à
outrance, ni logique ni légitime, sont à
renvoyer dos à dos. Comme souvent, une
attitude pondérée et réfléchie est à adopter.
Voici sept pistes pour permettre au produc-
teur, au distributeur et au consommateur
de s’y retrouver.
1 Promouvoir l’idée selon laquelle produc-
tion nationale et import sont plus complémen-
taires que concurrents, qu’ils œuvrent tous
deux pour soutenir la consommation d’une
espèce. Blue Whale, premier exportateur
français de pommes propose bien les block-
busters de sa gamme (Gala, Granny, rouge...)
et les clubs (Pink, Tentation) en provenance
de l’hémisphère sud quand la production
nationale n’est plus là. Ce qui ne l’empêche
pas de promouvoir aussi fièrement que ses
collègues l’origine France sur ses stickers
pendant la campagne ou de faire le tour du
cadran sur douze mois en Golden de France.
En plus de faire tourner son outil de condi-
tionnement presque toute l’année, il peut
défendre le gustatif (sucre, crunch, jus) de
chaque espèce et aider la famille pommes à
défendre son métrage de linéaire développé
sur les étals. En berries, Fruits Rouges & Co
fait un peu pareil avec des importations du
monde entier, mais avec un parti pris fraise
française premium pour se tenir loin de la
bagarre prix espagnole.
2 Aller au-delà de l’incantatoire pour l’appel
à la préférence nationale et, surtout, dépasser
les explications fatalistes sur les contraintes
– même bien réelles – de production. Pour par-
ler positivement au consommateur, il
convient d’illustrer avec des faits concrets : le
pourquoi choisir les produits d’ici. La Señora
Rodriguez est espagnole : elle consomme
des plátanos de Canarias, car elles viennent
de moins loin (meilleur bilan carbone) et
peuvent être cueillies plus à maturité (plus
gustatives). Madame Michu, notre Française,
apprécie les clémentines corses, car elles
bénéficient de l’IGP (terroir adapté) et
poussent sans activateur de maturité. Of
Corse !
3 Cette pédagogie objective est aussi néces-
saire pour contrebalancer le buzz qui jette régu-
lièrement l’opprobre sur notre filière, toutes
origines confondues. Il y a ici une cause
commune évidente pour la production natio-
nale et pour l’import si ils ne veulent pas être
étiquetés « Grand Empoisonneur ».
4 Prescrire plutôt que de produire à façon.
Prenons exemple sur les tomatiers bretons
qui cartonnent avec leur nouvelle segmenta-
tion « Sans pesticide ». Ils n’ont pas attendu
les éternels atermoiements des acheteurs ou
le cahier des charges irréaliste de la chargée
de mission de service. Conscients de la
demande réelle de consommateurs pour le
« sans », mais ces derniers étant encore
dubitatifs face aux différents concepts (on
produit sans ; on en met, mais des quantités
ajustées ; on en met mais pas de synthèse,
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intervenant s’approchant plus ou moins à
l’envi d’un pôle ou de l’autre (sans/peu). Les
différentes entreprises ne sont donc pas
exactement concurrentes et peuvent
répondre aux attentes de telle ou telle
enseigne.
5 Miser, quelle que soit leur taille, sur tous
les canaux de distribution. Pour faire simple,
ceux qui favorisent et valorisent le mieux
l’origine nationale sont souvent les marchés
de plein vent et les primeurs. Jouissant natu-
rellement d’un a priori local favorable, ils
utilisent habilement les artifices s’y accro-
chant : colis bois paillés, mentions bien de
chez nous, mesclun fait maison, tomates
anciennes... mais aussi pêches/nectarines
Espagne « douces et juteuses », mentions
vendeuses, fantaisistes sur le plan régle-
mentaire mais n’engageant finalement à
rien. Pourquoi pas une enseigne 100 % pro-
duits nationaux ou, à minima, des gondoles
dédiées ?
6 Si le consommateur cherche de plus en plus
à savoir ce qu’il y a derrière l’étiquette, on peut :
• Lui rappeler qu’une production de F&L
est souvent grosse consommatrice de main
d’œuvre, en particulier pour des opérations
délicates de soin (greffe, taille, éclaircis-
sage, cueillette…), donc pourvoyeuse d’em-
plois et du maintien sur place des popula-
tions qu’elle fait travailler. Ceux qui vantent
la consommation chauvine savent-ils qu’ils
peuvent inciter les chômeurs d’ailleurs à
migrer ? Alors, la cerise de Turquie pour les
consommateurs allemands, mauvais bilan
carbone ou des emplois pour le premier
producteur mondial et ses presque 11 % de
chômage ?
• Lui expliquer que les semences, le maté-
riel végétal et la recherche variétale asso-
ciée, les machines agricoles, les intrants,
l’assistance technique comptent aussi :
leurs produits sont aussi nos emplois !
• Souligner l’intérêt de répartir la pression :
quand on sait que la France importe 40 %
de ses F&L, un étal avec uniquement les
produits français ne serait-il pas encore
plus exposé à la braderie ?
• Enfin, qu’il s’agisse de produits nationaux
ou d’importation, une autre cause commune
est la défense du prix kilo, seul moyen d’ab-
sorber des frais fixes qui, eux, ne baissent
pas. Je regardais ce matin une « promotion »
dans mon supermarché favori d’Aix, une bar-
quette de 2 avocats décollés à… 2,49 e ! Et
pourtant, cela n’empêche pas les chiffres de
l’or vert de continuer à s’affoler. En complé-
ment des premiers prix et des promotions, il
faut aussi des références qui gagnent.
7 Savoir se vendre d’abord en BtoB pour
mieux exister en BtoC. L’import a ses grand-
messes avec Berlin ou Madrid. Si les pavil-
lons se répartissent par origines ou spéciali-
tés métiers, il faut bien reconnaître que
notre présence nationale se faufile entre de
coûteux stands de l’interprofession où on
vient faire de l’agro tourisme. Et pour la pro-
motion des produits nationaux, on a quoi ?
Les F&L sont quasiment absents du Salon
de l’agriculture, ce fantastique rendez-vous
faisant la part belle à d’autres filières agri-
coles peut-être plus ludiques pour les petits
Parisiens, et limités à quelques intervenants
des 4e
et 5e
gammes au Sial. Parmi les grands
pays producteurs européens, l’Italie a Mac-
Fruit, certes encore timide, l’Espagne a Fruit
Attraction, nul doute que la France mérite-
rait mieux.
origines confondues. Il y a ici une cause
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Produits nationaux et d'importation : des alliés pour relancer la consommation

  • 1.  De la nécessité d’être vraiment meilleur viennent efficacité, gustativité, agressivité commerciale et innovation variétale perpétuelle.” NOUVEAU ! www.vegetable.fr/ blogs/guely Retrouvez l’humeur de Bertrand Guely sur son végéblog : annonce_blog_colonne.indd 1 27/04/15 15:3326 • vegetable.fr • no 356/juin 2018 GRANDE DISTRIBUTION Regard d’expert par Bertrand GUÉLY I ntéressons-nous aujourd’hui aux limites du mode de consommation chauvin et voyons comment il peut trouver sa place dans un modèle plus large et pluri-origines. J’ai identifié trois limites à cette consommation : 1 Nous savons que, loin de la liste de courses précise d’autres rayons, le choix des consom- mateurs en F&L a lieu surtout face à l’étal et est affaire d’appétence. Formes, couleurs, odeurs et saveurs variées militent donc pour la présence d’un assortiment d’espèces/ d’origines large et profond. Personne ne s’offusque de voir Gouda, Parmesan et Cheddar voisins de notre Camembert, alors pourquoi ne pas faire pareil ? Charité bien ordonnée commence par la gamme. 2 Le commerce des F&L se doit d’afficher une certaine cohérence avec la politique. Il serait indécent de se tourner vers Bruxelles au premier grêlon ou pour une pluviométrie imparfaite, en louant la Pac et ses perfusions palliatives, et regarder d’un œil bleu Marine tout ce qui passe nos frontières. Si j’exporte, je dois aussi accepter les importations. 3 Imposer le choix du national par dogme ne pousse pas à se bouger pour être meilleur : la concurrence a toujours été matrice de com- pétitivité. Non, les pêches/nectarines fran- çaises ne sont pas meilleures que les espa- gnoles, déjà présentes sur le marché. Attaquons-nous vraiment aux causes qui plombent notre compétitivité ou donnons- nous rendez-vous, en août, pour les habi- tuelles ventes au plateau sur les parkings (ou les annonces de Radio Jesuistanqué !). Évitons, nous aussi, les sempiternelles sor- ties contre les fraises d’Espagne, à quelques jours du démarrage de l’origine France, médiatisées sans filtre par quelques « jour- nalistes » un peu crispés du béret. Produits nationaux et d’importation : des alliés pour relancer la consommation ? PRODUITS DE SAISON, CONSOMMATION LOCALE, PRIORITÉ NATIONALE, COMMERCE DE PROXIMITÉ,VOIRE CIRCUITS COURTS, IL SEMBLE QUE,APRÈS AVOIR ENCENSÉ PENDANT DES DÉCENNIES LE MODÈLE DE L’HYPERMARCHÉ ET DE LA GRANDE DISTRIBUTION GÉNÉRALISTE, LES CONSOMMATEURS SE REPLIENT DAVANTAGE SUR UN MODE DE CONSOMMATION PLUS CHAUVIN.
  • 2. Les limites de la consommation chauvine Le mois prochain : L’importance des détails www.cartononduledefrance.org Étonnament fort Incroyablement résistant malgré sa légèreté, le carton ondulé est le matériau idéal pour les emballages de transport des fruits et légumes avec le soutien de Carton Ondulé de France Convenons-en, les deux approches du tout local/national et de l’importation à outrance, ni logique ni légitime, sont à renvoyer dos à dos. Comme souvent, une attitude pondérée et réfléchie est à adopter. Voici sept pistes pour permettre au produc- teur, au distributeur et au consommateur de s’y retrouver. 1 Promouvoir l’idée selon laquelle produc- tion nationale et import sont plus complémen- taires que concurrents, qu’ils œuvrent tous deux pour soutenir la consommation d’une espèce. Blue Whale, premier exportateur français de pommes propose bien les block- busters de sa gamme (Gala, Granny, rouge...) et les clubs (Pink, Tentation) en provenance de l’hémisphère sud quand la production nationale n’est plus là. Ce qui ne l’empêche pas de promouvoir aussi fièrement que ses collègues l’origine France sur ses stickers pendant la campagne ou de faire le tour du cadran sur douze mois en Golden de France. En plus de faire tourner son outil de condi- tionnement presque toute l’année, il peut défendre le gustatif (sucre, crunch, jus) de chaque espèce et aider la famille pommes à défendre son métrage de linéaire développé sur les étals. En berries, Fruits Rouges & Co fait un peu pareil avec des importations du monde entier, mais avec un parti pris fraise française premium pour se tenir loin de la bagarre prix espagnole. 2 Aller au-delà de l’incantatoire pour l’appel à la préférence nationale et, surtout, dépasser les explications fatalistes sur les contraintes – même bien réelles – de production. Pour par- ler positivement au consommateur, il convient d’illustrer avec des faits concrets : le pourquoi choisir les produits d’ici. La Señora Rodriguez est espagnole : elle consomme des plátanos de Canarias, car elles viennent de moins loin (meilleur bilan carbone) et peuvent être cueillies plus à maturité (plus gustatives). Madame Michu, notre Française, apprécie les clémentines corses, car elles bénéficient de l’IGP (terroir adapté) et poussent sans activateur de maturité. Of Corse ! 3 Cette pédagogie objective est aussi néces- saire pour contrebalancer le buzz qui jette régu- lièrement l’opprobre sur notre filière, toutes origines confondues. Il y a ici une cause commune évidente pour la production natio- nale et pour l’import si ils ne veulent pas être étiquetés « Grand Empoisonneur ». 4 Prescrire plutôt que de produire à façon. Prenons exemple sur les tomatiers bretons qui cartonnent avec leur nouvelle segmenta- tion « Sans pesticide ». Ils n’ont pas attendu les éternels atermoiements des acheteurs ou le cahier des charges irréaliste de la chargée de mission de service. Conscients de la demande réelle de consommateurs pour le « sans », mais ces derniers étant encore dubitatifs face aux différents concepts (on produit sans ; on en met, mais des quantités ajustées ; on en met mais pas de synthèse, etc.), ils ont construit une gamme, chaque intervenant s’approchant plus ou moins à l’envi d’un pôle ou de l’autre (sans/peu). Les différentes entreprises ne sont donc pas exactement concurrentes et peuvent répondre aux attentes de telle ou telle enseigne. 5 Miser, quelle que soit leur taille, sur tous les canaux de distribution. Pour faire simple, ceux qui favorisent et valorisent le mieux l’origine nationale sont souvent les marchés de plein vent et les primeurs. Jouissant natu- rellement d’un a priori local favorable, ils utilisent habilement les artifices s’y accro- chant : colis bois paillés, mentions bien de chez nous, mesclun fait maison, tomates anciennes... mais aussi pêches/nectarines Espagne « douces et juteuses », mentions vendeuses, fantaisistes sur le plan régle- mentaire mais n’engageant finalement à rien. Pourquoi pas une enseigne 100 % pro- duits nationaux ou, à minima, des gondoles dédiées ? 6 Si le consommateur cherche de plus en plus à savoir ce qu’il y a derrière l’étiquette, on peut : • Lui rappeler qu’une production de F&L est souvent grosse consommatrice de main d’œuvre, en particulier pour des opérations délicates de soin (greffe, taille, éclaircis- sage, cueillette…), donc pourvoyeuse d’em- plois et du maintien sur place des popula- tions qu’elle fait travailler. Ceux qui vantent la consommation chauvine savent-ils qu’ils peuvent inciter les chômeurs d’ailleurs à migrer ? Alors, la cerise de Turquie pour les consommateurs allemands, mauvais bilan carbone ou des emplois pour le premier producteur mondial et ses presque 11 % de chômage ? • Lui expliquer que les semences, le maté- riel végétal et la recherche variétale asso- ciée, les machines agricoles, les intrants, l’assistance technique comptent aussi : leurs produits sont aussi nos emplois ! • Souligner l’intérêt de répartir la pression : quand on sait que la France importe 40 % de ses F&L, un étal avec uniquement les produits français ne serait-il pas encore plus exposé à la braderie ? • Enfin, qu’il s’agisse de produits nationaux ou d’importation, une autre cause commune est la défense du prix kilo, seul moyen d’ab- sorber des frais fixes qui, eux, ne baissent pas. Je regardais ce matin une « promotion » dans mon supermarché favori d’Aix, une bar- quette de 2 avocats décollés à… 2,49 e ! Et pourtant, cela n’empêche pas les chiffres de l’or vert de continuer à s’affoler. En complé- ment des premiers prix et des promotions, il faut aussi des références qui gagnent. 7 Savoir se vendre d’abord en BtoB pour mieux exister en BtoC. L’import a ses grand- messes avec Berlin ou Madrid. Si les pavil- lons se répartissent par origines ou spéciali- tés métiers, il faut bien reconnaître que notre présence nationale se faufile entre de coûteux stands de l’interprofession où on vient faire de l’agro tourisme. Et pour la pro- motion des produits nationaux, on a quoi ? Les F&L sont quasiment absents du Salon de l’agriculture, ce fantastique rendez-vous faisant la part belle à d’autres filières agri- coles peut-être plus ludiques pour les petits Parisiens, et limités à quelques intervenants des 4e et 5e gammes au Sial. Parmi les grands pays producteurs européens, l’Italie a Mac- Fruit, certes encore timide, l’Espagne a Fruit Attraction, nul doute que la France mérite- rait mieux. origines confondues. Il y a ici une cause Accessible aux abonnés : voir la version longue de cet article et ses encadrés complémentaires sur www.vegetable.fr