2. Je me souviens encore de ton
odeur, quand mes petits bras
d’enfant avançaient ta tête sur
la mienne...
Je me revois si petite auprès de
toi, j’entends encore ta voix
lorsque tu m’appelais par mon
prénom et que tu me présentais
fièrement à tous tes amis.
Moi toute timide, je cachais
mon visage au creux de ta joue
tout en câlinant ton oreille...
3. J’étais si fière de toi papa,
quand tu passais ton bras
autour de mon cou, tu me
serrais si fort contre toi...
Dans mon petit coeur
d’enfant, il n’y avait rien
pour égaler ces instants de
bonheur...
4. En grandissant, j’ai
compris que tu n’étais pas le
père parfait..
Tu avais soif, soif d’oublier
et de ne vivre que pour te
distraire en laissant tout
derrière...
5. Ta présence titubante
était devenue pour
nous, une bête qui
dévorait ses fleurs à la
racine...
Tu es devenu le gardien
des ténèbres, ce monstre
qui chassait la lumière...
6. Lentement,notre foyer
s’est éteint. Il n’y avait
plus de chaleur dans la
maison; que des pleurs, que
des regrets...
Le vent d’hiver avait
soufflé les bougies. Il
faisait froid chez nous
papa...
7. Il faisait froid chez nous
papa sans la lumière et le
parfum de tes bras...
Tout ça est si loin déjà.
Et dans mon coeur, je t’ai
tout pardonné...
J’ai compris tellement de
choses depuis...
8. Quand je remonte
l’escalier du temps, et que je
revois mon père pleurer
comme un enfant, parce
qu’il n’avait pas eu de
mère...
Je sais aujourd’hui que tu
avais à l’intérieur de toi
papa, un grand vide que
personne n’a jamais sû
vraiment combler...
9. Tu ne pouvais pas oublier ton
enfance, et ce foyer dans lequel
tu avais grandi dans l’ombre,
et sans l’amour d’une mère...
Ces larmes revenaient
souvent, trop souvent. On s’y
était habitué.
Nos coeurs étaient devenus
insensibles à ta douleur...
10. Est-ce que tu as eu le temps
de comprendre papa avant de
partir; qu’on est toujours seul
avec nos douleurs?
Est-ce que tu as eu le temps
de comprendre papa; que
nous, tes enfants, nous avions
aussi besoin de toi?