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–L’ALTERNANCE
DANS
L’ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR–
LESÉTUDESDEL’EMPLOICADRE
SYNTHÈSE
AVRIL 2018 Combinant des périodes d’enseignement
théorique dans un établissement de
formation et des périodes d’emploi dans
une entreprise privée ou publique,
l’alternance continue de présenter des
avantages pour les alternant·e·s, les
établissements d’enseignement assurant
ce type de formation et les entreprises
d’accueil. Pour les étudiant·e·s, c’est
l’assurance de conditions d’insertion et
d’emploi plus favorables. Pour les
établissements de formation, c’est un
apport de financements intéressant, et
pour les entreprises accueillant des
alternants, c’est la possibilité d’évaluer
directement ceux et celles qui pourraient
devenir leurs futurs collaborateurs et de
contribuer à leur formation.
Le développement de l’alternance se
poursuit, notamment pour les formations
de niveau Bac +2 et plus, et ce malgré la
persistance d’une image qui la lie aux
métiers faiblement qualifiés. Les acteurs
sont satisfaits du dispositif malgré des
insuffisances qui demeurent sur le
fonctionnement du triptyque alternant·e-
tuteur académique-tuteur en entreprise.
Un renforcement des liens avec les
établissements de formation est
souhaité.
N°2018-09
BILAN ET PERSPECTIVES
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR2
–
UN NET DÉVELOPPEMENT DE
L’ALTERNANCE DANS LE SUPÉRIEUR
–
Le premier constat de l’étude renvoie à la large démo-
cratisation de l’alternance (contrats d’apprentissage
et de professionnalisation) dans l’enseignement supé-
rieur. On note en effet que le nombre de filières ou-
vertes notamment à l’apprentissage a fortement
augmenté, de même que la diversité des secteurs
concernés : en 2016, la hausse des contrats d’appren-
tissage (+1,9 %) est essentiellement due aux em-
bauches d’apprenti·e·s en formation supérieure de
niveau Bac +2 ou plus (Figure 1). De la même fa-
çon, les entrées en contrat de professionnalisation
ont notablement augmenté pour les alternant·e·s
ayant un diplôme de niveau I à III. En même temps,
les programmes pédagogiques destinés aux parcours
en alternance bénéficient d’une conception plus
adaptée.
–LE DÉVELOPPEMENT
DES FILIÈRES D’ÉTUDES
EN ALTERNANCE–
0
20 000
40 000
60 000
80 000
100 000
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Source : Dares, base de données issue du traitement des Cerfa d’embauche et du système Ari@ne de gestion informatisée des contrats
d’apprentissage.
–Figure 1–
Évolution du nombre de nouveaux contrats d’apprentissage signés dans le secteur
privé en vue de l’obtention d’un diplôme de niveau I à III (Bac +2 et plus)
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 3
2013 2014 2015
III (diplôme de niveau Bac + 2 : DUT,BTS ...)
I à II (diplôme de niveau Bac + 3 ou plus)
44 163
39 313
37 049
36 565
32 521
35 621
Source : Dares-base de données issue du système Extrapro de gestion informatisée des contrats de professionnalisation, remontées OPCA
–Figure 2–
Évolution du nombre de nouveaux contrats de professionnalisation selon le niveau
de diplôme obtenu à l’entrée
Les facteurs d’explication du développement de l’al-
ternance sont multiples :
• Le tremplin que constitue l’alternance en
matière d’accès à l’emploi et de conditions
d’emploi, dans un contexte où les diplômé·e·s de
l’enseignement supérieur ont besoin d’une expé-
rience à valoriser pour «faire la différence» sur un
marché de l’emploi où ils arrivent de plus en plus
nombreux.
• L’opportunité pour les entreprises, à tra-
vers l’alternance, de pouvoir attirer et fidéli-
ser des jeunes qui possèdent des compétences
pointues et /ou nouvelles, dans un contexte de
marché de l’emploi cadre plus favorable depuis
quelques années, avec des difficultés de recrute-
ment plus prégnantes, notamment pour les petites
entreprises dans des territoires peu attractifs.
• La volonté de professionnaliser les forma-
tions, pour les établissements d’enseignement et
aussi les entreprises.
• L’intérêt financier que représente l’alter-
nance, tant pour les étudiant·e·s qui gagnent en
autonomie que pour les établissements de formation,
pour qui les fonds issus de l’alternance représentent
une ressource significative. Certains établissements
proposant exclusivement des parcours en alternance,
devenant ainsi de véritables « boîtes à alternance »,
ce qui suscite la vigilance des entreprises. Quant aux
entreprises, elles bénéficient d’aides, d’exonérations
et de crédits d’impôts ; ces montants demeurent ce-
pendant marginaux en comparaison avec l’investisse-
ment représenté par l’accueil d’un·e alternant·e·
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR4
• Le temps long qu’offre l’alternance pour les
jeunes, avec l’opportunité d’une véritable montée en
compétences sur des missions au sein de l’entreprise,
par rapport aux stages, plus courts et jugés moins
enrichissants.
L’alternance dans l’enseignement supérieur est au-
jourd’hui mieux valorisée auprès des étudiant·e·s, et
les établissements de formation jouent un rôle impor-
tant dans cette démocratisation. En effet, ils ont lar-
gement contribué à entraîner les étudiant·e·s et les
entreprises dans cette démarche, que ce soit par le
biais de l’organisation de journées d’information, de
portes ouvertes, de forums… ou encore via les entre-
prises directement.
Alors qu’un certain nombre d’écoles se sont engagées
de façon prioritaire et stratégique dans la mise en
place de parcours d’alternance, les universités restent
toutefois un peu en retrait et semblent plus prudentes
quant au développement des formations en alter-
nance.
Ce développement quantitatif et cette démocratisa-
tion constituent les principales évolutions qui s’ob-
servent depuis l’étude réalisée par l’Apec en 2011.
–
UNE DIFFUSION LARGE DE L’ALTERNANCE
DANS LES ENTREPRISES
–
Du côté des entreprises, plusieurs dynamiques ex-
pliquent le recours à l’alternance.
En premier lieu, la loi relative à la formation profes-
sionnelle, l’emploi et la démocratie sociale du 5 mars
2014 a été très structurante, contraignant les entre-
prises à respecter un quota de 5 % de jeunes en
contrat de professionnalisation ou d’apprentissage.
Ensuite, certaines mettent en place des alternances
sur la base d’une politique générale visant à répondre
aux enjeux de recrutement et de formation de leur
secteur. C’est principalement le cas pour les grands
groupes et les grandes entreprises. Pour ces struc-
tures, la question financière et celle des quotas sont
également évoquées comme un élément encoura-
geant le développement de l’alternance mais qui,
paradoxalement, peut parfois en limiter la qualité.
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 5
Enfin, le recours à l’alternance peut être la consé-
quence d’une opportunité ou d’une demande parti-
culière, surtout pour les plus petites entreprises ou les
associations dont l’activité est plus fluctuante.
L’enquête menée auprès des entreprises sur le nombre
d’alternant·e·s en poste dans leur structure1
montre
que le recours à l’alternance diffère selon la taille, la
région ou encore le secteur d’activité.
Plus d’une alternance sur deux se fait dans
un établissement de moins de 100 salarié·e·s
En 2016, un tiers des jeunes de niveau Bac +4 / +5
ont été en alternance dans des établissements de 20
à 99 salarié·e·s et 1 sur 5 dans ceux de moins de 20
salarié·e·s (Figure 3). À l’inverse, avec 13 % des ef-
fectifs alternant·e·s, les établissements de 100 à 199
salarié·e·s sont ceux qui en ont accueilli le moins en
2016.
1. La question portait sur le nombre
d’alternant·e·s de niveau Bac +4 ou
Bac +5 en poste dans l’entreprise ou
l’établissement répondant à l’enquête.
Source : Perspectives de l’emploi cadre
2017, Apec, coll. « Les études de
l’emploi cadre », n° 2017-06, février
2017.
18%
200 à 499 salarié.e.s
19%
1 à 19 salarié.e.s
13%
100 à 199 salarié.e.s
16%
500 salarié.e.s et plus
34%
20 à 99 salarié.e.s
Source : Apec, 2017
–Figure 3–
Répartition des alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 par taille d’établissement
en 2016
En 2016, 13 % des alternant·e·s de niveau Bac+4 ou Bac+5 étaient en poste dans
des établissements de 100 à 199 salarié.e.s.
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR6
Les services accueillent en proportion le
plus d’alternant·e·s
En 2016, près de 6 alternant·e·s sur 10 de niveau
Bac +4 / +5 étaient en poste dans le secteur tertiaire,
dans une proportion équivalente à celle de la popu-
lation cadre dans les services. Seule exception, les
activités juridiques, comptables et de conseil concen-
traient 14 % des effectifs alternant·e·s à ce niveau de
diplôme, contre seulement 7 % de la population
cadre.
L’industrie concentrait en 2016 24 % des alternant·e·s
de niveau Bac +4 / +5, contre 17 % de l’emploi
cadre. Ce sont notamment les entreprises des secteurs
de l’automobile, aéronautique et autres matériels de
transport et de la mécanique-métallurgie qui y contri-
buent fortement (Figure 4).
9 %
Banque-assurance
24%
INDUSTRIE
11 %
Activités informatiques
25 %
Autres services
14 %
Activités juridiques,
comptables et conseil
59%
SERVICES
6%
CONSTRUCTION
11%
COMMERCE
Source : Apec, 2017
–Figure 4–
Répartition des alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 par secteur d’activité
en 2016
En 2016, 24 % des alternant·e·s de niveau Bac+4 / +5 étaient en poste dans l’industrie.
Si tous les secteurs accueillent des alternant·e·s, cer-
tains en comptent beaucoup plus de niveau Bac +4
/ +5 que d’autres. C’est notamment le cas des acti-
vités informatiques et télécommunication (2,1 %
d’alternant·e·s parmi la population salariée), des acti-
vités juridiques, comptables et de conseil (1,9 %) et
du secteur des équipements électriques et électro-
niques (1,5 %). Depuis quelques années, les entre-
prises de ces secteurs recrutent majoritairement des
alternant·e·s préparant des diplômes de l’enseigne-
ment supérieur2
pour répondre à leurs besoins de
compétences pointues et/ou nouvelles dans leur
domaine d’activité.
2. « L’apprentissage en 2014. Une
moindre baisse qu’en 2013. », Dares
Analyses n° 057, juillet 2015.
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 7
L’Île-de-France compte le plus d’alternant·e·s
de niveau Bac +4 / Bac +5 en 2016
En 2016, avec 36 % d’alternant·e·s de niveau
Bac +4 / +5, l’Île-de-France est la région qui compte
proportionnellement le plus d’alternant·e·s. Les
alternant·e·s francilien·ne·s ont d’ailleurs un plus haut
niveau de qualification qu’au niveau national, et réa-
lisent principalement leur alternance dans le ter-
tiaire3
, secteur très présent dans le tissu économique
régional.
Viennent ensuite les régions Auvergne-Rhône-Alpes
et Hauts-de-France, avec respectivement 11 % et 9 %
des effectifs alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5.
3. OPCALIA, Le guide de l’alternance,
Hachette Livre-Le Guide du routard,
2017.
–LE DÉROULEMENT DE
L’ALTERNANCE ET LES RELATIONS
ENTRE LES ACTEURS–
De façon générale, l’alternance dans l’enseignement
supérieur recouvre une pluralité de modes d’organi-
sation qui diffèrent selon les établissements, les sec-
teurs professionnels et les métiers concernés. Cer-
taines écoles proposent des cursus sur une période
de 2 à 3 ans, alors que dans d’autres la durée se li-
mite à un an. De même, certains rythmes d’alter-
nance sont hebdomadaires, d’autres mensuels.
Le tuteur ou tutrice en entreprise, perçu·e
comme pivot du parcours d’alternance
Les alternant·e·s attribuent des rôles bien différents
au tuteur en entreprise, et au tuteur pédagogique. Le
tuteur en entreprise apparaît comme occupant une
position de pivot, car c’est essentiellement de lui que
va dépendre la réussite ou l’échec de l’alternance.
Pour que l’alternance soit réussie, il est important que
le tuteur soit doté de compétences spécifiques pour
l’accompagnement de l’alternant·e, et que les moda-
lités du travail dans l’entreprise et le service soient en
phase avec le rythme de l’alternance. Les alternant·e·s
interrogé·e·s soulignent l’importance des qualités
managériales du tuteur, et notamment ses capacités
pédagogiques et son sens de la délégation.
Le démarrage de l’alternance passe en effet par une
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR8
phase de mise en place qui est fondamentale pour la
réussite du parcours. Au cours de cette phase,
l’alternant·e est en attente d’un accompagnement
renforcé de la part de son tuteur pour l’aider à pro-
gresser et à monter en compétences. La nécessité
d’être suivi de façon régulière, par des points hebdo-
madaires, mensuels ou trimestriels en fonction du
rythme de l’alternance, est mise en avant. Mais si ces
moments d’échanges sont également valorisés par les
tuteurs en entreprise, ces derniers reconnaissent qu’ils
se font la plupart du temps de façon informelle, faute
de temps disponible et d’outillage spécifique à la réa-
lisation d’un suivi
Les attentes vis-à-vis du tuteur pédagogique
sont précises
Les conditions de suivi de l’alternant·e par le tuteur
pédagogique varient d’un établissement à l’autre, et
selon le nombre d’étudiant·e·s inscrit·e·s. Certaines
écoles proposent un suivi de dix étudiant·e·s par tu-
teur tandis que dans d’autres, les tuteurs peuvent
encadrer jusqu’à cinquante étudiant·e·s. Très peu
d’étudiant·e·s évoquent une procédure claire concer-
nant le suivi de leur activité en entreprise. Le lien avec
le tuteur pédagogique est surtout fait à l’occasion du
travail sur le mémoire d’alternance.
De leur côté, les établissements de formation sont
globalement conscients des progrès à faire en ce qui
concerne le suivi des alternant·e·s. Aujourd’hui, l’outil-
lage des tuteurs pédagogiques se limite au carnet de
suivi réglementaire, qui intègre des éléments d’éva-
luation différents selon les écoles, mais est globale-
ment tourné vers l’évaluation des comportements et
des savoir-être (ponctualité, esprit d’initiative, organi-
sation, etc.).
De manière générale, selon les alternant·e·s
interrogé·e·s, le rôle du tuteur pédagogique n’est pas
très clairement défini, d’où leur manque de compré-
hension quant à son utilité, hormis en ce qui concerne
le suivi de l’avancement du mémoire. Les étudiant·e·s
voient plutôt le tuteur pédagogique comme étant
dans une position d’attente, alors qu’ils le souhaite-
raient proactif, véritable co-pilote du projet d’alter-
nance, accompagnant l’étudiant et l’entreprise tout
au long de la mission.
Les étudiant·e·s en attendent particulièrement une
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 9
réelle compétence dans leur métier ou leur secteur
d’activité. Selon les étudiant.e.s interrogés, les tuteurs
devraient vérifier et garantir que les missions qui leur
sont confiées sont en adéquation avec la formation
suivie, tout en aidant les étudiant.e.s à prendre du
recul par rapport à leur expérience d’alternance et à
réfléchir sur leur orientation de carrière ou la pour-
suite de leurs études.
–LES APPORTS DE L’ALTERNANCE–
–
UNE OPPORTUNITÉ POUR LES
ÉTUDIANT·E·S PEU MOTIVÉ·E·S PAR
L’ASPECT ACADÉMIQUE
–
Un des aspects de l’alternance les plus appréciés est
qu’elle représente un parcours de formation complet
permettant de conjuguer les trois types de savoirs
essentiels pour la réussite de l’insertion profession-
nelle : savoirs académiques, savoir-faire et savoir-être.
Elle offre l’opportunité, non seulement d’acquérir des
connaissances théoriques, mais aussi de bénéficier de
leur mise en pratique quasi immédiate.
Les jeunes, particulièrement ceux qui sont moins por-
tés vers des études longues, apprécient d’être ainsi
dans le concret, et les entreprises, de pouvoir former
directement sur leurs métiers. En effet, en s’intégrant
à ce type de cycle, ces jeunes peuvent poursuivre leur
formation bien au-delà de ce qu’ils avaient imaginé
au départ, chose qu’ils n’auraient jamais faite s’il leur
avait fallu passer encore une ou deux années sur les
bancs de l’école ou de l’université.
Enfin, pour beaucoup de jeunes, l’expérience de l’al-
ternance est l’occasion d’acquérir les codes de l’uni-
vers professionnel : comment aborder les relations
avec la hiérarchie, avec les collègues, avec les fournis-
seurs, avec les clients…
–
UN AVANTAGE FINANCIER CERTAIN
–
Bien qu’il ne soit pas toujours présenté comme une
motivation essentielle, l’avantage financier offert par
l’alternance est un sujet fréquemment évoquée par
les jeunes, mais aussi par les établissements de for-
mation et par les entreprises.
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR10
La rémunération perçue dans le cadre de l’alternance
est d’abord, pour les jeunes, une opportunité pour
prendre ou maintenir son indépendance, surtout
quand l’alternance s’inscrit dans un processus de réo-
rientation après une première expérience profession-
nelle. À la composante salaire, beaucoup
d’alternant·e·s associent également les avantages
que peuvent offrir les entreprises au travers de leur
CE, mais aussi des primes (par exemple un 13e
mois)
et des avantages en nature (par exemple une voiture
de fonction) qui leur sont offerts au même titre
qu’aux autres salarié·e·s et qui sont un « plus » finan-
cier. Il faut aussi noter que pour beaucoup
d’étudiant·e·s suivant un parcours dans une école de
commerce ou d’ingénieurs où les frais de scolarité
peuvent être importants, la prise en charge de ces
sommes par l’entreprise est une condition sine qua
non de l’accès aux études.
De leur côté, les écoles et universités intègrent l’alter-
nance comme une source de revenus significative.
C’est moins le cas pour les entreprises, pour qui l’alter-
nance représente un engagement et un poids finan-
cier plus important qu’un simple stage par exemple.
Cette réalité est encore plus prégnante pour les pe-
tites structures.
–
UNE MEILLEURE INSERTION
PROFESSIONNELLE
–
Le dispositif d’alternance repose sur le transfert régu-
lier de connaissances vers la mise en pratique et par-
ticipe ainsi à la construction de l’opérationnalité im-
médiate des alternant·e·s à l’issu de leurs parcours
d’études. Elle accélère leur insertion professionnelle
tout en répondant aux besoins en compétences des
employeurs. À ce titre, l’étude met en évidence un
sentiment partagé, par les jeunes alternant·e·s, les
établissements et les entreprises, d’une intégration
plus aisée et plus sécurisante dans le monde du tra-
vail. Cela est confirmé par le meilleur taux d’emploi
dont bénéficient les jeunes qui ont fait le choix de
l’alternance, à partir de la mesure quantitative effec-
tuée auprès de diplômé.e.s, 2 ans après l’obtention
de leur diplôme (Figure 5).
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 11
Pas d'alternance
Alternance
Sans emploiEn emploi
86 14
793
Base : Ensemble des jeunes diplômé·e·s de niveau Bac +5 et plus de la promotion 2015
Source : Apec, 2017
–Figure 5–
Situation d’emploi des jeunes diplômé·e·s deux ans après l’obtention de leur diplôme,
selon la réalisation ou non d’études en alternance (en %)
L’usage de l’alternance diffère selon la taille des éta-
blissements : si, dans les plus petits, elle peut être
perçue comme un moyen de disposer d’une main
d’œuvre qualifiée pour un coût intéressant, les plus
grands peuvent miser sur la formation d’un potentiel
futur collaborateur qui sera familiarisé avec le fonc-
tionnement de l’entreprise.
Dans l’enquête menée auprès des entreprises, 11 %
des jeunes alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 ont été
recruté·e·s en 2016 sur un poste cadre en CDI ou CDD
d’un an et plus par leur entreprise d’accueil à l’issue de
leur alternance. Ces embauches sont plus fréquentes
dans les établissements de taille moyenne, ayant entre
100 et 499 salarié·e·s (Figure 6). À l’inverse, les recru-
tements sont moins nombreux dans les établissements
de plus petite taille puisque seulement 9 % des
alternant·e·s s’y voient proposer un poste en CDI ou
CDD d’un an et plus à la fin de leurs études.
Il est aussi à noter qu’un parcours en alternance dé-
bouche sur de meilleures conditions d’emploi, avec
notamment un niveau de responsabilité plus élevé et
une rémunération plus importante.
Le choix des jeunes alternant·e·s entre aussi en ligne
de compte : certain·e·s peuvent préférer diversifier
leur expérience professionnelle et décliner une propo-
sition d’embauche dans la structure d’accueil.
D’autres peuvent aussi souhaiter choisir une autre
entreprise que celle dans laquelle ils ont réalisé leur
alternance, afin de marquer une césure entre leur
période d’alternance et leur prise de poste en tant
que salarié à temps complet dans l’établissement.
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR12
1 à 19 salarié·e·s 9 %
20 à 99 salarié·e·s
100 à 199 salarié·e·s
200 à 499 salarié·e·s
500 salarié·e·s et plus
9 %
12 %
14 %
11 %
Source : Apec, 2017
–Figure 6–
Part des alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 recruté·e·s sur un poste cadre en CDI
ou CDD d’un an et plus selon la taille de l’établissement en 2016
En 2016, dans les établissements de 500 salarié·e·s et plus, 11 % des alternant·e·s de niveau Bac +4
ou Bac +5 ont été recrutés sur un poste cadre en CDI ou CDD d’un an et plus à la fin de leurs études.
En outre, les recrutements de jeunes diplômé·e·s à
l’issue de l’alternance diffèrent nettement selon le
secteur d’activité de l’établissement d’accueil. Ce sont
les entreprises des activités informatiques et de l’ingé-
nierie-R&D qui ont été les plus recruteuses
d’alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 sur un poste
cadre en 2016 (Figure 7). Cela représente jusqu’à
10 points de plus que la moyenne tous secteurs
confondus. La forte concurrence sur les mêmes profils
dans ces deux secteurs peut expliquer la volonté des
entreprises de conserver les alternant·e·s qu’elles ont
formé·e·s. De plus, confrontées à un marché en ten-
sion sur des postes cadres depuis plusieurs années,
elles doivent anticiper leurs besoins et recruter en
amont les futur·e·s jeunes diplômé·e·s.
Les recrutements d’alternant·e·s ont également été
importants dans le secteur du bâtiment, génie civil et
matériaux de construction : en 2016, 17 % des
alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 se sont vu pro-
poser un emploi cadre à la fin de leurs études supé-
rieures. L’alternance peut être aussi un moyen de
compenser le manque d’attractivité dont souffre ce
secteur auprès des jeunes diplômé·e·s.
À l’inverse, les services divers aux entreprises, l’hôtel-
lerie-restauration-loisirs et les équipements élec-
triques et électroniques figurent parmi les secteurs les
moins recruteurs d’alternant·e·s de niveau
Bac +4 / +5 sur un poste cadre en 2016. La propor-
tion de cadres parmi les effectifs salariés y est aussi
parmi les plus faibles.
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 13
17 % 12 %21 % 20 %
Activités informatiques et
télécommunication
Ingénierie-R&D Bâtiment, génie civil et
matériaux de construction
Chimie et industrie
pharmaceutique
Source : Apec, 2017
–Figure 7–
Part des alternant·e·s de niveau Bac+4 /+5 recruté·e·s sur un poste cadre en CDI
ou CDD d’un an et plus par secteur d’activité en 2016
En 2016, dans le secteur de l’ingénierie-R&D, 20 % des alternant·e·s de niveau Bac+4 / +5 ont été
recrutés en CDI ou CDD d’un an et plus à la fin de leurs études.
–
UNE SATISFACTION UNANIME
–
Pour les jeunes qui se retrouvent sur le marché de
l’emploi en fin d’alternance, c’est surtout l’assurance
acquise vis-à-vis de leur projet professionnel qui
constitue un atout : la confiance et la conviction
d’avoir choisi un métier et/ou un secteur d’activité
qui leur correspond. En outre, les jeunes alternant·e·s
abordent le parcours de recherche d’emploi et les
entretiens de sélection avec une sérénité liée à l’expé-
rience qu’ils ont déjà eue de la recherche d’une entre-
prise d’accueil pour leur alternance (Figure 8). À
noter que 91 % des alternant·e·s sont satisfait·e·s de
leur parcours en alternance, dont 58  % très
satisfait·e·s.
Pas d'alternance
Alternance
Non, plutôt pasOui, plutôt
49 5
25135
Non, pas du toutOui, tout à fait
28 16
11
Base : Ensemble des jeunes diplômé·e·s de niveau Bac +5 et plus de la promotion 2015
Source : Apec, 2017
–Figure 8–
Confiance dans les débouchés à l’issue des études (en %)
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR14
Par ailleurs, tous les acteurs concernés, qu’il s’agisse
des étudiant·e·s, des entreprises ou des établisse-
ments d’enseignement supérieur, expriment un im-
portant sentiment de satisfaction à l’égard de l’alter-
nance, en y trouvant des avantages multiples.
L’accès à l’autonomie et la prise de confiance
Les jeunes perçoivent l’alternance comme une expé-
rience non seulement professionnelle, mais aussi
personnelle, avec un travail sur soi qui est tout autant
source de satisfaction que les acquis professionnels.
Plus la période d’alternance est longue (elle peut par-
fois s’étaler sur deux années), plus cet effet est mar-
qué, par opposition aux stages dont la durée beau-
coup plus courte ne permet pas de bénéficier aussi
nettement de cette maturation personnelle. Le fait de
se voir confier des missions, de pouvoir les mener à
leur terme, de conduire des projets, de coordonner
des actions, représente ainsi une grande source de
satisfaction pour les alternant·e·s. Ils expriment éga-
lement un sentiment de fierté quant à la confiance
qui leur est accordée par leurs tuteurs d’entreprise et
leurs collègues.
La constitution d’un réseau professionnel
L’alternance permet aussi aux jeunes de prendre
conscience de l’importance du réseau professionnel,
tant au sein de l’entreprise qu’à l’extérieur. Ce réseau
est un outil riche pour la poursuite de leur évolution
professionnelle, source d’opportunités pour leur re-
cherche d’emploi à l’issue de l’alternance.
–LES DIFFICULTÉS ET LES FREINS
AFFECTANT LES PARCOURS
D’ALTERNANCE–
Si le dispositif de l’alternance s’est largement démo-
cratisé ces dernières années, des difficultés et des
faiblesses quant à sa mise en œuvre demeurent ce-
pendant. Dans la plupart des cas, il s’agit d’éléments
déjà relevés dans l’étude menée en 2011. Cependant
il est à noter que les différents acteurs sont globale-
ment conscients de ces problèmes, et s’efforcent d’y
apporter des réponses en faisant évoluer leurs pra-
tiques petit à petit.
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 15
–
UN MANQUE D’ENTREPRISES D’ACCUEIL,
SURTOUT EN RÉGION
–
Un certain nombre d’étudiant·e·s se retrouvent
chaque année à devoir abandonner leur projet de
formation en alternance faute d’entreprise d’accueil.
Cette contrainte est particulièrement vive en province
où le tissu est principalement composé de TPE/PME,
et où le nombre de grandes entreprises (qui sont les
plus nombreuses à proposer des postes en alter-
nance) est limité. La concurrence étant forte entre les
étudiant·e·s, un certain nombre d’établissements de
formation optent désormais pour une organisation
calendaire permettant aux étudiant·e·s d’effectuer
leur immersion en entreprise dans une ville différente
de celle de la formation.
–
UNE DIFFICILE ADÉQUATION ENTRE
ENSEIGNEMENT ACADÉMIQUE ET TEMPS
EN ENTREPRISE
–
Pour beaucoup de jeunes, choisir l’alternance ou pro-
longer ses études via un parcours d’alternance corres-
pond entre autres à la recherche d’une certaine opé-
rationnalité. Animé·e·s par le besoin d’être dans le
concret et regrettant souvent des formations trop
éloignées de la réalité de l’entreprise dans laquelle
ils évoluent, les alternant·e·s expriment un décalage
entre le contenu de leurs cours et leurs missions au
sein de l’entreprise. Afin d’atténuer ce décalage, cer-
tains établissements font intervenir davantage de
professionnels en tant qu’enseignants dans les cours
destinés aux alternant·e·s.
–
LE RYTHME DE L’ALTERNANCE, UN POINT
QUI PEUT S’AVÉRER CRUCIAL
–
La question du rythme occupe une place clé dans les
parcours d’alternance. Critère de recrutement impli-
cite pour beaucoup d’entreprises, les rythmes sont
très disparates d’un établissement de formation à
l’autre, et plus ou moins adaptés aux activités des
entreprises d’accueil, qui varient elles-mêmes en fonc-
tion du secteur d’activité ou du métier exercé. Pour
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR16
les alternant·e·s, la gestion du rythme peut s’avérer
difficile sur le long terme. La charge induite par les
devoirs et les travaux de groupe demandés aux
étudiant·e·s en dehors de leur temps de formation
pose parfois problème lorsqu’elle affecte le temps de
travail. Inversement, les entreprises n’ont pas toujours
la compréhension de la charge scolaire de leur
alternant·e et du rythme auquel il ou elle est soumis·e.
–
UN CADRE RELATIONNEL EN ATTENTE DE
DAVANTAGE DE FORMALISATION
–
Le processus d’interaction entre les trois catégories
d’acteurs s’inscrit dans un format qui semble man-
quer d’un cadrage clairement défini, et ne donnant
lieu qu’à des échanges occasionnels et insuffisam-
ment formalisés. En conséquence, les entreprises ne
se sentent pas assez associées au processus de
construction du parcours de l’alternance par les éta-
blissements de formation et expriment la volonté
d’instaurer avec eux des liens plus étroits.
–
UNE MATURITÉ INÉGALE DES SECTEURS
D’ACTIVITÉ FACE À L’ALTERNANCE
–
Les établissements de formation qui souhaitent déve-
lopper de nouvelles offres de formation en alternance
ou dans des secteurs où les entreprises n’ont pas
habituellement recours à ce type de contrat peuvent
se retrouver dans l’obligation de suspendre le projet
ou d’assouplir les modalités d’accès au parcours de
formation faute d’une maturité suffisante du secteur.
On trouve ainsi des entreprises ayant dû renoncer à
des projets de recrutement en alternance dans cer-
taines fonctions, faute de formations ouvertes à l’al-
ternance pour ces métiers, et inversement, des éta-
blissements de formation obligés d’autoriser des
parcours mixtes alternance-non alternance, en raison
d’un nombre insuffisant d’entreprises prêtes à accueil-
lir les étudiant·e·s du parcours.
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 17
–
DES DIFFICULTÉS SPÉCIFIQUES AUX
PETITES ENTREPRISES
–
Les petites structures font part de difficultés d’orga-
nisation qui leur sont propres, au regard notamment :
• Du rythme imposé par l’alternance et des ab-
sences régulières du jeune (dans un contexte où la
charge de travail de ces structures est plutôt irrégu-
lière et demande plus de flexibilité).
• Du profil des alternant·e·s accueilli·e·s, les entre-
prises étant en attente de plus d’opérationnalité et
d’autonomie de la part des alternant·e·s et se trou-
vant souvent déçues sur ces aspects.
• De la charge financière que représente l’alter-
nance dans un cadre où les budgets sont souvent
contraints.
–
QUELQUES PISTES POUR FAVORISER LE
DÉVELOPPEMENT DE L’ALTERNANCE
–
Il serait indiqué de poursuivre la communication au-
près de certaines catégories de structures (TPE, sec-
teurs d’activités peu matures) par la mise en place
d’actions ciblées, notamment afin d’encourager le
passage à l’acte, mais aussi de les aider à se poser
toutes les bonnes questions avant de s’engager dans
un dispositif d’alternance et afin d’éviter des écueils
et des expériences négatives.
En parallèle, il serait aussi utile de mieux accompa-
gner et d’outiller les étudiant·e·s dans leur réflexion
sur leur projet professionnel. Cela peut passer par
exemple par l’organisation systématique de journées
de découverte des secteurs et des métiers, des temps
d’échanges avec d’ancien·ne·s étudiant·e·s ou des
professionnels, ou encore des expériences variées
d’immersion en entreprise, en amont du parcours de
formation en alternance.
Plus généralement, l’effort de consolidation de
l’image liée à l’alternance doit être poursuivi. Si celle-
ci s’est nettement améliorée au cours des dernières
années, elle reste encore parfois associée aux métiers
techniques et aux bas niveaux de qualification, ce qui
peut freiner des parcours.
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR18
–MÉTHODOLOGIE–
L’alternance est une formation combinant des pé-
riodes d’enseignement théorique dans un établisse-
ment et des périodes d’emploi dans une entreprise
privée ou publique, à travers deux types de contrat
de travail : le contrat d’apprentissage et le contrat de
professionnalisation. Des avancées significatives ont
eu lieu ces dernières années : développement de
l’alternance dans les universités, dans les IEP, dispo-
sitifs législatifs et réglementaires (loi du 5 mars 2014
notamment)....
L’objectif de la présente étude est d’appréhender les
déterminants du développement du recours à l’alter-
nance dans l’enseignement supérieur, et de cerner les
facteurs de réussite des parcours en intégrant la vi-
sion des trois types d’acteurs concernés : les jeunes
diplômé·e·s, les entreprises et les établissements
d’enseignement supérieur, tout en relevant les évolu-
tions qui s’observent dans les pratiques depuis la
précédente étude réalisée par l’Apec en 2011.
Les résultats présentés ici s’appuient sur :
• L’étude annuelle de l’Apec portant sur les recrute-
ments de cadres, et en particulier le traitement de la
question qui portait sur le nombre d’alternant·e·s en
poste dans les entreprises en 2016 et leur éventuel
recrutement en CDI ou CDD d’un an et plus sur un
poste cadre (terrain d’enquête réalisé du 24 octobre
au 2 décembre 2016).
• L’enquête quantitative annuelle de l’Apec sur la
situation des jeunes diplômé·e·s de niveau Bac +5 et
plus deux ans après l’obtention de leur diplôme (inter-
rogation en ligne réalisée en mai 2017).
• Une enquête qualitative menée entre juillet et sep-
tembre 2017 auprès de 32 jeunes diplômé·e·s (6 en-
tretiens de groupes), 13 établissements d’enseigne-
ment supérieur et 10 tuteurs d’alternance en
entreprise (entretiens individuels).
Ce document constitue la synthèse du rapport
d’étude complet détaillant toutes les analyses issues
de ces différents travaux.
APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 19
ASSOCIATION POUR L’EMPLOI
DES CADRES
51 BOULEVARD BRUNE
75689 PARIS CEDEX 14
POUR CONTACTER L’APEC
DU LUNDI AU VENDREDI
DE 9H À 19H
L’étude a été réalisée par la direction
Données, études et analyses
de l’Apec :
Pilotage de l’étude : Christophe Thill
Analyse et rédaction : Florence Kremer
Eichacker, Véronique Lagandré, Thi
Minh Chau Nguyen, Dalia Sidorcenco.
Maquette : Daniel Le Henry.
Direction de l’étude : Maïmouna
Fossorier.
Direction données, études et analyses :
Pierre Lamblin.
www.apec.fr
EDOBSA0249–S–03.18
ISBN 978-2-7336-1068-8
0 809 361 212
Observatoire du marché de l’emploi cadre, l’Apec
analyse et anticipe les évolutions dans un
programme annuel d’études et de veille : grandes
enquêtes annuelles (recrutements, salaires,
métiers et mobilité professionnelle des cadres,
insertion professionnelle des jeunes diplômé·e·s…)
et études spécifiques sur des thématiques clés
auprès des jeunes diplômé·e·s, des cadres et des
entreprises.
Toutes les études de l’Apec sont disponibles sur le
site www.cadres.apec.fr > rubrique
Observatoire de l’emploi
–LES ÉTUDES
DE L’EMPLOI CADRE
DE L’APEC–

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  • 1. –L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR– LESÉTUDESDEL’EMPLOICADRE SYNTHÈSE AVRIL 2018 Combinant des périodes d’enseignement théorique dans un établissement de formation et des périodes d’emploi dans une entreprise privée ou publique, l’alternance continue de présenter des avantages pour les alternant·e·s, les établissements d’enseignement assurant ce type de formation et les entreprises d’accueil. Pour les étudiant·e·s, c’est l’assurance de conditions d’insertion et d’emploi plus favorables. Pour les établissements de formation, c’est un apport de financements intéressant, et pour les entreprises accueillant des alternants, c’est la possibilité d’évaluer directement ceux et celles qui pourraient devenir leurs futurs collaborateurs et de contribuer à leur formation. Le développement de l’alternance se poursuit, notamment pour les formations de niveau Bac +2 et plus, et ce malgré la persistance d’une image qui la lie aux métiers faiblement qualifiés. Les acteurs sont satisfaits du dispositif malgré des insuffisances qui demeurent sur le fonctionnement du triptyque alternant·e- tuteur académique-tuteur en entreprise. Un renforcement des liens avec les établissements de formation est souhaité. N°2018-09 BILAN ET PERSPECTIVES
  • 2. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR2 – UN NET DÉVELOPPEMENT DE L’ALTERNANCE DANS LE SUPÉRIEUR – Le premier constat de l’étude renvoie à la large démo- cratisation de l’alternance (contrats d’apprentissage et de professionnalisation) dans l’enseignement supé- rieur. On note en effet que le nombre de filières ou- vertes notamment à l’apprentissage a fortement augmenté, de même que la diversité des secteurs concernés : en 2016, la hausse des contrats d’appren- tissage (+1,9 %) est essentiellement due aux em- bauches d’apprenti·e·s en formation supérieure de niveau Bac +2 ou plus (Figure 1). De la même fa- çon, les entrées en contrat de professionnalisation ont notablement augmenté pour les alternant·e·s ayant un diplôme de niveau I à III. En même temps, les programmes pédagogiques destinés aux parcours en alternance bénéficient d’une conception plus adaptée. –LE DÉVELOPPEMENT DES FILIÈRES D’ÉTUDES EN ALTERNANCE– 0 20 000 40 000 60 000 80 000 100 000 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Source : Dares, base de données issue du traitement des Cerfa d’embauche et du système Ari@ne de gestion informatisée des contrats d’apprentissage. –Figure 1– Évolution du nombre de nouveaux contrats d’apprentissage signés dans le secteur privé en vue de l’obtention d’un diplôme de niveau I à III (Bac +2 et plus)
  • 3. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 3 2013 2014 2015 III (diplôme de niveau Bac + 2 : DUT,BTS ...) I à II (diplôme de niveau Bac + 3 ou plus) 44 163 39 313 37 049 36 565 32 521 35 621 Source : Dares-base de données issue du système Extrapro de gestion informatisée des contrats de professionnalisation, remontées OPCA –Figure 2– Évolution du nombre de nouveaux contrats de professionnalisation selon le niveau de diplôme obtenu à l’entrée Les facteurs d’explication du développement de l’al- ternance sont multiples : • Le tremplin que constitue l’alternance en matière d’accès à l’emploi et de conditions d’emploi, dans un contexte où les diplômé·e·s de l’enseignement supérieur ont besoin d’une expé- rience à valoriser pour «faire la différence» sur un marché de l’emploi où ils arrivent de plus en plus nombreux. • L’opportunité pour les entreprises, à tra- vers l’alternance, de pouvoir attirer et fidéli- ser des jeunes qui possèdent des compétences pointues et /ou nouvelles, dans un contexte de marché de l’emploi cadre plus favorable depuis quelques années, avec des difficultés de recrute- ment plus prégnantes, notamment pour les petites entreprises dans des territoires peu attractifs. • La volonté de professionnaliser les forma- tions, pour les établissements d’enseignement et aussi les entreprises. • L’intérêt financier que représente l’alter- nance, tant pour les étudiant·e·s qui gagnent en autonomie que pour les établissements de formation, pour qui les fonds issus de l’alternance représentent une ressource significative. Certains établissements proposant exclusivement des parcours en alternance, devenant ainsi de véritables « boîtes à alternance », ce qui suscite la vigilance des entreprises. Quant aux entreprises, elles bénéficient d’aides, d’exonérations et de crédits d’impôts ; ces montants demeurent ce- pendant marginaux en comparaison avec l’investisse- ment représenté par l’accueil d’un·e alternant·e·
  • 4. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR4 • Le temps long qu’offre l’alternance pour les jeunes, avec l’opportunité d’une véritable montée en compétences sur des missions au sein de l’entreprise, par rapport aux stages, plus courts et jugés moins enrichissants. L’alternance dans l’enseignement supérieur est au- jourd’hui mieux valorisée auprès des étudiant·e·s, et les établissements de formation jouent un rôle impor- tant dans cette démocratisation. En effet, ils ont lar- gement contribué à entraîner les étudiant·e·s et les entreprises dans cette démarche, que ce soit par le biais de l’organisation de journées d’information, de portes ouvertes, de forums… ou encore via les entre- prises directement. Alors qu’un certain nombre d’écoles se sont engagées de façon prioritaire et stratégique dans la mise en place de parcours d’alternance, les universités restent toutefois un peu en retrait et semblent plus prudentes quant au développement des formations en alter- nance. Ce développement quantitatif et cette démocratisa- tion constituent les principales évolutions qui s’ob- servent depuis l’étude réalisée par l’Apec en 2011. – UNE DIFFUSION LARGE DE L’ALTERNANCE DANS LES ENTREPRISES – Du côté des entreprises, plusieurs dynamiques ex- pliquent le recours à l’alternance. En premier lieu, la loi relative à la formation profes- sionnelle, l’emploi et la démocratie sociale du 5 mars 2014 a été très structurante, contraignant les entre- prises à respecter un quota de 5 % de jeunes en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage. Ensuite, certaines mettent en place des alternances sur la base d’une politique générale visant à répondre aux enjeux de recrutement et de formation de leur secteur. C’est principalement le cas pour les grands groupes et les grandes entreprises. Pour ces struc- tures, la question financière et celle des quotas sont également évoquées comme un élément encoura- geant le développement de l’alternance mais qui, paradoxalement, peut parfois en limiter la qualité.
  • 5. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 5 Enfin, le recours à l’alternance peut être la consé- quence d’une opportunité ou d’une demande parti- culière, surtout pour les plus petites entreprises ou les associations dont l’activité est plus fluctuante. L’enquête menée auprès des entreprises sur le nombre d’alternant·e·s en poste dans leur structure1 montre que le recours à l’alternance diffère selon la taille, la région ou encore le secteur d’activité. Plus d’une alternance sur deux se fait dans un établissement de moins de 100 salarié·e·s En 2016, un tiers des jeunes de niveau Bac +4 / +5 ont été en alternance dans des établissements de 20 à 99 salarié·e·s et 1 sur 5 dans ceux de moins de 20 salarié·e·s (Figure 3). À l’inverse, avec 13 % des ef- fectifs alternant·e·s, les établissements de 100 à 199 salarié·e·s sont ceux qui en ont accueilli le moins en 2016. 1. La question portait sur le nombre d’alternant·e·s de niveau Bac +4 ou Bac +5 en poste dans l’entreprise ou l’établissement répondant à l’enquête. Source : Perspectives de l’emploi cadre 2017, Apec, coll. « Les études de l’emploi cadre », n° 2017-06, février 2017. 18% 200 à 499 salarié.e.s 19% 1 à 19 salarié.e.s 13% 100 à 199 salarié.e.s 16% 500 salarié.e.s et plus 34% 20 à 99 salarié.e.s Source : Apec, 2017 –Figure 3– Répartition des alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 par taille d’établissement en 2016 En 2016, 13 % des alternant·e·s de niveau Bac+4 ou Bac+5 étaient en poste dans des établissements de 100 à 199 salarié.e.s.
  • 6. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR6 Les services accueillent en proportion le plus d’alternant·e·s En 2016, près de 6 alternant·e·s sur 10 de niveau Bac +4 / +5 étaient en poste dans le secteur tertiaire, dans une proportion équivalente à celle de la popu- lation cadre dans les services. Seule exception, les activités juridiques, comptables et de conseil concen- traient 14 % des effectifs alternant·e·s à ce niveau de diplôme, contre seulement 7 % de la population cadre. L’industrie concentrait en 2016 24 % des alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5, contre 17 % de l’emploi cadre. Ce sont notamment les entreprises des secteurs de l’automobile, aéronautique et autres matériels de transport et de la mécanique-métallurgie qui y contri- buent fortement (Figure 4). 9 % Banque-assurance 24% INDUSTRIE 11 % Activités informatiques 25 % Autres services 14 % Activités juridiques, comptables et conseil 59% SERVICES 6% CONSTRUCTION 11% COMMERCE Source : Apec, 2017 –Figure 4– Répartition des alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 par secteur d’activité en 2016 En 2016, 24 % des alternant·e·s de niveau Bac+4 / +5 étaient en poste dans l’industrie. Si tous les secteurs accueillent des alternant·e·s, cer- tains en comptent beaucoup plus de niveau Bac +4 / +5 que d’autres. C’est notamment le cas des acti- vités informatiques et télécommunication (2,1 % d’alternant·e·s parmi la population salariée), des acti- vités juridiques, comptables et de conseil (1,9 %) et du secteur des équipements électriques et électro- niques (1,5 %). Depuis quelques années, les entre- prises de ces secteurs recrutent majoritairement des alternant·e·s préparant des diplômes de l’enseigne- ment supérieur2 pour répondre à leurs besoins de compétences pointues et/ou nouvelles dans leur domaine d’activité. 2. « L’apprentissage en 2014. Une moindre baisse qu’en 2013. », Dares Analyses n° 057, juillet 2015.
  • 7. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 7 L’Île-de-France compte le plus d’alternant·e·s de niveau Bac +4 / Bac +5 en 2016 En 2016, avec 36 % d’alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5, l’Île-de-France est la région qui compte proportionnellement le plus d’alternant·e·s. Les alternant·e·s francilien·ne·s ont d’ailleurs un plus haut niveau de qualification qu’au niveau national, et réa- lisent principalement leur alternance dans le ter- tiaire3 , secteur très présent dans le tissu économique régional. Viennent ensuite les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Hauts-de-France, avec respectivement 11 % et 9 % des effectifs alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5. 3. OPCALIA, Le guide de l’alternance, Hachette Livre-Le Guide du routard, 2017. –LE DÉROULEMENT DE L’ALTERNANCE ET LES RELATIONS ENTRE LES ACTEURS– De façon générale, l’alternance dans l’enseignement supérieur recouvre une pluralité de modes d’organi- sation qui diffèrent selon les établissements, les sec- teurs professionnels et les métiers concernés. Cer- taines écoles proposent des cursus sur une période de 2 à 3 ans, alors que dans d’autres la durée se li- mite à un an. De même, certains rythmes d’alter- nance sont hebdomadaires, d’autres mensuels. Le tuteur ou tutrice en entreprise, perçu·e comme pivot du parcours d’alternance Les alternant·e·s attribuent des rôles bien différents au tuteur en entreprise, et au tuteur pédagogique. Le tuteur en entreprise apparaît comme occupant une position de pivot, car c’est essentiellement de lui que va dépendre la réussite ou l’échec de l’alternance. Pour que l’alternance soit réussie, il est important que le tuteur soit doté de compétences spécifiques pour l’accompagnement de l’alternant·e, et que les moda- lités du travail dans l’entreprise et le service soient en phase avec le rythme de l’alternance. Les alternant·e·s interrogé·e·s soulignent l’importance des qualités managériales du tuteur, et notamment ses capacités pédagogiques et son sens de la délégation. Le démarrage de l’alternance passe en effet par une
  • 8. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR8 phase de mise en place qui est fondamentale pour la réussite du parcours. Au cours de cette phase, l’alternant·e est en attente d’un accompagnement renforcé de la part de son tuteur pour l’aider à pro- gresser et à monter en compétences. La nécessité d’être suivi de façon régulière, par des points hebdo- madaires, mensuels ou trimestriels en fonction du rythme de l’alternance, est mise en avant. Mais si ces moments d’échanges sont également valorisés par les tuteurs en entreprise, ces derniers reconnaissent qu’ils se font la plupart du temps de façon informelle, faute de temps disponible et d’outillage spécifique à la réa- lisation d’un suivi Les attentes vis-à-vis du tuteur pédagogique sont précises Les conditions de suivi de l’alternant·e par le tuteur pédagogique varient d’un établissement à l’autre, et selon le nombre d’étudiant·e·s inscrit·e·s. Certaines écoles proposent un suivi de dix étudiant·e·s par tu- teur tandis que dans d’autres, les tuteurs peuvent encadrer jusqu’à cinquante étudiant·e·s. Très peu d’étudiant·e·s évoquent une procédure claire concer- nant le suivi de leur activité en entreprise. Le lien avec le tuteur pédagogique est surtout fait à l’occasion du travail sur le mémoire d’alternance. De leur côté, les établissements de formation sont globalement conscients des progrès à faire en ce qui concerne le suivi des alternant·e·s. Aujourd’hui, l’outil- lage des tuteurs pédagogiques se limite au carnet de suivi réglementaire, qui intègre des éléments d’éva- luation différents selon les écoles, mais est globale- ment tourné vers l’évaluation des comportements et des savoir-être (ponctualité, esprit d’initiative, organi- sation, etc.). De manière générale, selon les alternant·e·s interrogé·e·s, le rôle du tuteur pédagogique n’est pas très clairement défini, d’où leur manque de compré- hension quant à son utilité, hormis en ce qui concerne le suivi de l’avancement du mémoire. Les étudiant·e·s voient plutôt le tuteur pédagogique comme étant dans une position d’attente, alors qu’ils le souhaite- raient proactif, véritable co-pilote du projet d’alter- nance, accompagnant l’étudiant et l’entreprise tout au long de la mission. Les étudiant·e·s en attendent particulièrement une
  • 9. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 9 réelle compétence dans leur métier ou leur secteur d’activité. Selon les étudiant.e.s interrogés, les tuteurs devraient vérifier et garantir que les missions qui leur sont confiées sont en adéquation avec la formation suivie, tout en aidant les étudiant.e.s à prendre du recul par rapport à leur expérience d’alternance et à réfléchir sur leur orientation de carrière ou la pour- suite de leurs études. –LES APPORTS DE L’ALTERNANCE– – UNE OPPORTUNITÉ POUR LES ÉTUDIANT·E·S PEU MOTIVÉ·E·S PAR L’ASPECT ACADÉMIQUE – Un des aspects de l’alternance les plus appréciés est qu’elle représente un parcours de formation complet permettant de conjuguer les trois types de savoirs essentiels pour la réussite de l’insertion profession- nelle : savoirs académiques, savoir-faire et savoir-être. Elle offre l’opportunité, non seulement d’acquérir des connaissances théoriques, mais aussi de bénéficier de leur mise en pratique quasi immédiate. Les jeunes, particulièrement ceux qui sont moins por- tés vers des études longues, apprécient d’être ainsi dans le concret, et les entreprises, de pouvoir former directement sur leurs métiers. En effet, en s’intégrant à ce type de cycle, ces jeunes peuvent poursuivre leur formation bien au-delà de ce qu’ils avaient imaginé au départ, chose qu’ils n’auraient jamais faite s’il leur avait fallu passer encore une ou deux années sur les bancs de l’école ou de l’université. Enfin, pour beaucoup de jeunes, l’expérience de l’al- ternance est l’occasion d’acquérir les codes de l’uni- vers professionnel : comment aborder les relations avec la hiérarchie, avec les collègues, avec les fournis- seurs, avec les clients… – UN AVANTAGE FINANCIER CERTAIN – Bien qu’il ne soit pas toujours présenté comme une motivation essentielle, l’avantage financier offert par l’alternance est un sujet fréquemment évoquée par les jeunes, mais aussi par les établissements de for- mation et par les entreprises.
  • 10. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR10 La rémunération perçue dans le cadre de l’alternance est d’abord, pour les jeunes, une opportunité pour prendre ou maintenir son indépendance, surtout quand l’alternance s’inscrit dans un processus de réo- rientation après une première expérience profession- nelle. À la composante salaire, beaucoup d’alternant·e·s associent également les avantages que peuvent offrir les entreprises au travers de leur CE, mais aussi des primes (par exemple un 13e mois) et des avantages en nature (par exemple une voiture de fonction) qui leur sont offerts au même titre qu’aux autres salarié·e·s et qui sont un « plus » finan- cier. Il faut aussi noter que pour beaucoup d’étudiant·e·s suivant un parcours dans une école de commerce ou d’ingénieurs où les frais de scolarité peuvent être importants, la prise en charge de ces sommes par l’entreprise est une condition sine qua non de l’accès aux études. De leur côté, les écoles et universités intègrent l’alter- nance comme une source de revenus significative. C’est moins le cas pour les entreprises, pour qui l’alter- nance représente un engagement et un poids finan- cier plus important qu’un simple stage par exemple. Cette réalité est encore plus prégnante pour les pe- tites structures. – UNE MEILLEURE INSERTION PROFESSIONNELLE – Le dispositif d’alternance repose sur le transfert régu- lier de connaissances vers la mise en pratique et par- ticipe ainsi à la construction de l’opérationnalité im- médiate des alternant·e·s à l’issu de leurs parcours d’études. Elle accélère leur insertion professionnelle tout en répondant aux besoins en compétences des employeurs. À ce titre, l’étude met en évidence un sentiment partagé, par les jeunes alternant·e·s, les établissements et les entreprises, d’une intégration plus aisée et plus sécurisante dans le monde du tra- vail. Cela est confirmé par le meilleur taux d’emploi dont bénéficient les jeunes qui ont fait le choix de l’alternance, à partir de la mesure quantitative effec- tuée auprès de diplômé.e.s, 2 ans après l’obtention de leur diplôme (Figure 5).
  • 11. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 11 Pas d'alternance Alternance Sans emploiEn emploi 86 14 793 Base : Ensemble des jeunes diplômé·e·s de niveau Bac +5 et plus de la promotion 2015 Source : Apec, 2017 –Figure 5– Situation d’emploi des jeunes diplômé·e·s deux ans après l’obtention de leur diplôme, selon la réalisation ou non d’études en alternance (en %) L’usage de l’alternance diffère selon la taille des éta- blissements : si, dans les plus petits, elle peut être perçue comme un moyen de disposer d’une main d’œuvre qualifiée pour un coût intéressant, les plus grands peuvent miser sur la formation d’un potentiel futur collaborateur qui sera familiarisé avec le fonc- tionnement de l’entreprise. Dans l’enquête menée auprès des entreprises, 11 % des jeunes alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 ont été recruté·e·s en 2016 sur un poste cadre en CDI ou CDD d’un an et plus par leur entreprise d’accueil à l’issue de leur alternance. Ces embauches sont plus fréquentes dans les établissements de taille moyenne, ayant entre 100 et 499 salarié·e·s (Figure 6). À l’inverse, les recru- tements sont moins nombreux dans les établissements de plus petite taille puisque seulement 9 % des alternant·e·s s’y voient proposer un poste en CDI ou CDD d’un an et plus à la fin de leurs études. Il est aussi à noter qu’un parcours en alternance dé- bouche sur de meilleures conditions d’emploi, avec notamment un niveau de responsabilité plus élevé et une rémunération plus importante. Le choix des jeunes alternant·e·s entre aussi en ligne de compte : certain·e·s peuvent préférer diversifier leur expérience professionnelle et décliner une propo- sition d’embauche dans la structure d’accueil. D’autres peuvent aussi souhaiter choisir une autre entreprise que celle dans laquelle ils ont réalisé leur alternance, afin de marquer une césure entre leur période d’alternance et leur prise de poste en tant que salarié à temps complet dans l’établissement.
  • 12. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR12 1 à 19 salarié·e·s 9 % 20 à 99 salarié·e·s 100 à 199 salarié·e·s 200 à 499 salarié·e·s 500 salarié·e·s et plus 9 % 12 % 14 % 11 % Source : Apec, 2017 –Figure 6– Part des alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 recruté·e·s sur un poste cadre en CDI ou CDD d’un an et plus selon la taille de l’établissement en 2016 En 2016, dans les établissements de 500 salarié·e·s et plus, 11 % des alternant·e·s de niveau Bac +4 ou Bac +5 ont été recrutés sur un poste cadre en CDI ou CDD d’un an et plus à la fin de leurs études. En outre, les recrutements de jeunes diplômé·e·s à l’issue de l’alternance diffèrent nettement selon le secteur d’activité de l’établissement d’accueil. Ce sont les entreprises des activités informatiques et de l’ingé- nierie-R&D qui ont été les plus recruteuses d’alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 sur un poste cadre en 2016 (Figure 7). Cela représente jusqu’à 10 points de plus que la moyenne tous secteurs confondus. La forte concurrence sur les mêmes profils dans ces deux secteurs peut expliquer la volonté des entreprises de conserver les alternant·e·s qu’elles ont formé·e·s. De plus, confrontées à un marché en ten- sion sur des postes cadres depuis plusieurs années, elles doivent anticiper leurs besoins et recruter en amont les futur·e·s jeunes diplômé·e·s. Les recrutements d’alternant·e·s ont également été importants dans le secteur du bâtiment, génie civil et matériaux de construction : en 2016, 17 % des alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 se sont vu pro- poser un emploi cadre à la fin de leurs études supé- rieures. L’alternance peut être aussi un moyen de compenser le manque d’attractivité dont souffre ce secteur auprès des jeunes diplômé·e·s. À l’inverse, les services divers aux entreprises, l’hôtel- lerie-restauration-loisirs et les équipements élec- triques et électroniques figurent parmi les secteurs les moins recruteurs d’alternant·e·s de niveau Bac +4 / +5 sur un poste cadre en 2016. La propor- tion de cadres parmi les effectifs salariés y est aussi parmi les plus faibles.
  • 13. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 13 17 % 12 %21 % 20 % Activités informatiques et télécommunication Ingénierie-R&D Bâtiment, génie civil et matériaux de construction Chimie et industrie pharmaceutique Source : Apec, 2017 –Figure 7– Part des alternant·e·s de niveau Bac+4 /+5 recruté·e·s sur un poste cadre en CDI ou CDD d’un an et plus par secteur d’activité en 2016 En 2016, dans le secteur de l’ingénierie-R&D, 20 % des alternant·e·s de niveau Bac+4 / +5 ont été recrutés en CDI ou CDD d’un an et plus à la fin de leurs études. – UNE SATISFACTION UNANIME – Pour les jeunes qui se retrouvent sur le marché de l’emploi en fin d’alternance, c’est surtout l’assurance acquise vis-à-vis de leur projet professionnel qui constitue un atout : la confiance et la conviction d’avoir choisi un métier et/ou un secteur d’activité qui leur correspond. En outre, les jeunes alternant·e·s abordent le parcours de recherche d’emploi et les entretiens de sélection avec une sérénité liée à l’expé- rience qu’ils ont déjà eue de la recherche d’une entre- prise d’accueil pour leur alternance (Figure 8). À noter que 91 % des alternant·e·s sont satisfait·e·s de leur parcours en alternance, dont 58  % très satisfait·e·s. Pas d'alternance Alternance Non, plutôt pasOui, plutôt 49 5 25135 Non, pas du toutOui, tout à fait 28 16 11 Base : Ensemble des jeunes diplômé·e·s de niveau Bac +5 et plus de la promotion 2015 Source : Apec, 2017 –Figure 8– Confiance dans les débouchés à l’issue des études (en %)
  • 14. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR14 Par ailleurs, tous les acteurs concernés, qu’il s’agisse des étudiant·e·s, des entreprises ou des établisse- ments d’enseignement supérieur, expriment un im- portant sentiment de satisfaction à l’égard de l’alter- nance, en y trouvant des avantages multiples. L’accès à l’autonomie et la prise de confiance Les jeunes perçoivent l’alternance comme une expé- rience non seulement professionnelle, mais aussi personnelle, avec un travail sur soi qui est tout autant source de satisfaction que les acquis professionnels. Plus la période d’alternance est longue (elle peut par- fois s’étaler sur deux années), plus cet effet est mar- qué, par opposition aux stages dont la durée beau- coup plus courte ne permet pas de bénéficier aussi nettement de cette maturation personnelle. Le fait de se voir confier des missions, de pouvoir les mener à leur terme, de conduire des projets, de coordonner des actions, représente ainsi une grande source de satisfaction pour les alternant·e·s. Ils expriment éga- lement un sentiment de fierté quant à la confiance qui leur est accordée par leurs tuteurs d’entreprise et leurs collègues. La constitution d’un réseau professionnel L’alternance permet aussi aux jeunes de prendre conscience de l’importance du réseau professionnel, tant au sein de l’entreprise qu’à l’extérieur. Ce réseau est un outil riche pour la poursuite de leur évolution professionnelle, source d’opportunités pour leur re- cherche d’emploi à l’issue de l’alternance. –LES DIFFICULTÉS ET LES FREINS AFFECTANT LES PARCOURS D’ALTERNANCE– Si le dispositif de l’alternance s’est largement démo- cratisé ces dernières années, des difficultés et des faiblesses quant à sa mise en œuvre demeurent ce- pendant. Dans la plupart des cas, il s’agit d’éléments déjà relevés dans l’étude menée en 2011. Cependant il est à noter que les différents acteurs sont globale- ment conscients de ces problèmes, et s’efforcent d’y apporter des réponses en faisant évoluer leurs pra- tiques petit à petit.
  • 15. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 15 – UN MANQUE D’ENTREPRISES D’ACCUEIL, SURTOUT EN RÉGION – Un certain nombre d’étudiant·e·s se retrouvent chaque année à devoir abandonner leur projet de formation en alternance faute d’entreprise d’accueil. Cette contrainte est particulièrement vive en province où le tissu est principalement composé de TPE/PME, et où le nombre de grandes entreprises (qui sont les plus nombreuses à proposer des postes en alter- nance) est limité. La concurrence étant forte entre les étudiant·e·s, un certain nombre d’établissements de formation optent désormais pour une organisation calendaire permettant aux étudiant·e·s d’effectuer leur immersion en entreprise dans une ville différente de celle de la formation. – UNE DIFFICILE ADÉQUATION ENTRE ENSEIGNEMENT ACADÉMIQUE ET TEMPS EN ENTREPRISE – Pour beaucoup de jeunes, choisir l’alternance ou pro- longer ses études via un parcours d’alternance corres- pond entre autres à la recherche d’une certaine opé- rationnalité. Animé·e·s par le besoin d’être dans le concret et regrettant souvent des formations trop éloignées de la réalité de l’entreprise dans laquelle ils évoluent, les alternant·e·s expriment un décalage entre le contenu de leurs cours et leurs missions au sein de l’entreprise. Afin d’atténuer ce décalage, cer- tains établissements font intervenir davantage de professionnels en tant qu’enseignants dans les cours destinés aux alternant·e·s. – LE RYTHME DE L’ALTERNANCE, UN POINT QUI PEUT S’AVÉRER CRUCIAL – La question du rythme occupe une place clé dans les parcours d’alternance. Critère de recrutement impli- cite pour beaucoup d’entreprises, les rythmes sont très disparates d’un établissement de formation à l’autre, et plus ou moins adaptés aux activités des entreprises d’accueil, qui varient elles-mêmes en fonc- tion du secteur d’activité ou du métier exercé. Pour
  • 16. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR16 les alternant·e·s, la gestion du rythme peut s’avérer difficile sur le long terme. La charge induite par les devoirs et les travaux de groupe demandés aux étudiant·e·s en dehors de leur temps de formation pose parfois problème lorsqu’elle affecte le temps de travail. Inversement, les entreprises n’ont pas toujours la compréhension de la charge scolaire de leur alternant·e et du rythme auquel il ou elle est soumis·e. – UN CADRE RELATIONNEL EN ATTENTE DE DAVANTAGE DE FORMALISATION – Le processus d’interaction entre les trois catégories d’acteurs s’inscrit dans un format qui semble man- quer d’un cadrage clairement défini, et ne donnant lieu qu’à des échanges occasionnels et insuffisam- ment formalisés. En conséquence, les entreprises ne se sentent pas assez associées au processus de construction du parcours de l’alternance par les éta- blissements de formation et expriment la volonté d’instaurer avec eux des liens plus étroits. – UNE MATURITÉ INÉGALE DES SECTEURS D’ACTIVITÉ FACE À L’ALTERNANCE – Les établissements de formation qui souhaitent déve- lopper de nouvelles offres de formation en alternance ou dans des secteurs où les entreprises n’ont pas habituellement recours à ce type de contrat peuvent se retrouver dans l’obligation de suspendre le projet ou d’assouplir les modalités d’accès au parcours de formation faute d’une maturité suffisante du secteur. On trouve ainsi des entreprises ayant dû renoncer à des projets de recrutement en alternance dans cer- taines fonctions, faute de formations ouvertes à l’al- ternance pour ces métiers, et inversement, des éta- blissements de formation obligés d’autoriser des parcours mixtes alternance-non alternance, en raison d’un nombre insuffisant d’entreprises prêtes à accueil- lir les étudiant·e·s du parcours.
  • 17. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 17 – DES DIFFICULTÉS SPÉCIFIQUES AUX PETITES ENTREPRISES – Les petites structures font part de difficultés d’orga- nisation qui leur sont propres, au regard notamment : • Du rythme imposé par l’alternance et des ab- sences régulières du jeune (dans un contexte où la charge de travail de ces structures est plutôt irrégu- lière et demande plus de flexibilité). • Du profil des alternant·e·s accueilli·e·s, les entre- prises étant en attente de plus d’opérationnalité et d’autonomie de la part des alternant·e·s et se trou- vant souvent déçues sur ces aspects. • De la charge financière que représente l’alter- nance dans un cadre où les budgets sont souvent contraints. – QUELQUES PISTES POUR FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DE L’ALTERNANCE – Il serait indiqué de poursuivre la communication au- près de certaines catégories de structures (TPE, sec- teurs d’activités peu matures) par la mise en place d’actions ciblées, notamment afin d’encourager le passage à l’acte, mais aussi de les aider à se poser toutes les bonnes questions avant de s’engager dans un dispositif d’alternance et afin d’éviter des écueils et des expériences négatives. En parallèle, il serait aussi utile de mieux accompa- gner et d’outiller les étudiant·e·s dans leur réflexion sur leur projet professionnel. Cela peut passer par exemple par l’organisation systématique de journées de découverte des secteurs et des métiers, des temps d’échanges avec d’ancien·ne·s étudiant·e·s ou des professionnels, ou encore des expériences variées d’immersion en entreprise, en amont du parcours de formation en alternance. Plus généralement, l’effort de consolidation de l’image liée à l’alternance doit être poursuivi. Si celle- ci s’est nettement améliorée au cours des dernières années, elle reste encore parfois associée aux métiers techniques et aux bas niveaux de qualification, ce qui peut freiner des parcours.
  • 18. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR18 –MÉTHODOLOGIE– L’alternance est une formation combinant des pé- riodes d’enseignement théorique dans un établisse- ment et des périodes d’emploi dans une entreprise privée ou publique, à travers deux types de contrat de travail : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Des avancées significatives ont eu lieu ces dernières années : développement de l’alternance dans les universités, dans les IEP, dispo- sitifs législatifs et réglementaires (loi du 5 mars 2014 notamment).... L’objectif de la présente étude est d’appréhender les déterminants du développement du recours à l’alter- nance dans l’enseignement supérieur, et de cerner les facteurs de réussite des parcours en intégrant la vi- sion des trois types d’acteurs concernés : les jeunes diplômé·e·s, les entreprises et les établissements d’enseignement supérieur, tout en relevant les évolu- tions qui s’observent dans les pratiques depuis la précédente étude réalisée par l’Apec en 2011. Les résultats présentés ici s’appuient sur : • L’étude annuelle de l’Apec portant sur les recrute- ments de cadres, et en particulier le traitement de la question qui portait sur le nombre d’alternant·e·s en poste dans les entreprises en 2016 et leur éventuel recrutement en CDI ou CDD d’un an et plus sur un poste cadre (terrain d’enquête réalisé du 24 octobre au 2 décembre 2016). • L’enquête quantitative annuelle de l’Apec sur la situation des jeunes diplômé·e·s de niveau Bac +5 et plus deux ans après l’obtention de leur diplôme (inter- rogation en ligne réalisée en mai 2017). • Une enquête qualitative menée entre juillet et sep- tembre 2017 auprès de 32 jeunes diplômé·e·s (6 en- tretiens de groupes), 13 établissements d’enseigne- ment supérieur et 10 tuteurs d’alternance en entreprise (entretiens individuels). Ce document constitue la synthèse du rapport d’étude complet détaillant toutes les analyses issues de ces différents travaux.
  • 19. APEC – L’ALTERNANCE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 19
  • 20. ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES 51 BOULEVARD BRUNE 75689 PARIS CEDEX 14 POUR CONTACTER L’APEC DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H L’étude a été réalisée par la direction Données, études et analyses de l’Apec : Pilotage de l’étude : Christophe Thill Analyse et rédaction : Florence Kremer Eichacker, Véronique Lagandré, Thi Minh Chau Nguyen, Dalia Sidorcenco. Maquette : Daniel Le Henry. Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier. Direction données, études et analyses : Pierre Lamblin. www.apec.fr EDOBSA0249–S–03.18 ISBN 978-2-7336-1068-8 0 809 361 212 Observatoire du marché de l’emploi cadre, l’Apec analyse et anticipe les évolutions dans un programme annuel d’études et de veille : grandes enquêtes annuelles (recrutements, salaires, métiers et mobilité professionnelle des cadres, insertion professionnelle des jeunes diplômé·e·s…) et études spécifiques sur des thématiques clés auprès des jeunes diplômé·e·s, des cadres et des entreprises. Toutes les études de l’Apec sont disponibles sur le site www.cadres.apec.fr > rubrique Observatoire de l’emploi –LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE DE L’APEC–