Chapitre VI: Les nouvelles tendances- 1- Les arts contestataires
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1. ESPACE ARCHITECTURAL, ESPACE PICTURAL :
LA PEINTURE MURALE AU XXème SIECLE.
ESTP – Journée Innovation – 12 mai 2016
Projet Industriel, d’Entrepreneuriat et de Recherche
Chloé BENARD (B2)
Charlotte COMTE (GME2)
Alexis RETOURNANT (GME2)
Ana Cecilia HORNEDO
(Enseignant-chercheur, ESTP, IRC)
3. Comparaison idéologique et des styles artistiques
Méthodologie
Recherche Documentaire Visites de Musées Entretiens Spécialistes
Déterminiation du Corpus
Grille d’Analyse d’oeuvre
Méthode de Comparaison
La fresque de Mario Sironi a été réalisée sur trois murs (dont le mur -cen-
tral- est courbé) qui entourent la scène d’un amphithéâtre. De cette façon,
l’oeuvre englobe le spectateur qui se retrouve plongé dans la scène antique
qui y est dépeinte.
Le placement du spectateur est alors essentiel pour considérer son rapport
à l’oeuvre. Tandis qu’un visiteur sur scène se sentira dominé, soumis par
cette oeuvre imposante, une personne assise sur un banc de l’amphithéatre
aura un regard plus extérieur à l’oeuvre. Les personnes sur scène semblent
alors faire partie des «instruits» que l’on retrouve dans la peinture: le ta-
bleau recouvre une fonction didactique.
Université Sapienza de Rome
1935
Introduction
La fée Electricité
Raoul Dufy
Palais de l’Electricité et de la Lumière
Exposition Universelle de 1937
Pavillon Espagnol à
l’Exposition Universelle de 1937
2.L’architecture au service de l’oeuvre d’art
Guernica
Pablo Picasso
1.L’Exposition universelle de 1937
Placée sous le signe des innovations scientifiques et techniques
L’Italia tra le arti e le scienze - Mario SironiGuernica - Pablo Picasso
L’Exposition Universelle de 1937 voit l’emergence de tensions politiques sans précédent dûes au conflit qui oppose l’URSS à
l’Allemagne. L’occasion est offerte aux artistes de produire des oeuvres en vue de faire l’apologie des techniques et des progrès
scientifiques. Notre étude se base sur trois oeuvres dont deux ont été créées à l’occasion de cette Exposition Universelle.
- Guernica (Pablo Picasso), dont l’ampoule centrale rappelle le pouvoir dévastateur des bombes testées par les Allemands et les
Italiens sur Guernica en 1937.
- La fée Electricité (Raoul Dufy), qui s’applique à retracer de façon chronologique l’histoire de l’électricité.
- L’Italia tra le arti e le scienze (Mario Sironi), qui dépeint un peuple italien vivant entre les arts et les sciences dans l’Italie fasciste.
Qu’il s’agisse d’un art purement décoratif ou d’un art engagé, l’époque est au monumental, à la démesure, permettant ainsi aux
artistes de marquer massivement les esprits.
L’art de la démesure, lorsqu’il s’appuit sur l’interaction entre l’oeuvre d’art et
l’architecture, peut véhiculer un message capable de marquer l’esprit des foules.Cet
aspect est d’autant plus important qu’il rejoint la volonté des puissances de l’époque
d’asseoir leur autorité sur la population. Ainsi les toiles produites pour l’Exposition
Universelle de 1937 ne cherchent pas toujours à transmettre le même message: On
peut parler de divergence idéologique.
- Guernica par exemple, tend à dépeindre l’horreur de la catastrophe qui a touché
ce village espagnol en 1937.
• La femme à l’agonie3
.
• la chute des corps fait référence à la chute du pays en guerre4
.
Tout dans cette oeuvre tend ainsi à dénoncer la violence et l’effroi de la catas-
trophe. Pablo Picasso dénonce par ce biais les actions menées par l’Allemagne et
l’Italie à cette époque.
L’Italia tra le arti e le scienze
Mario Sironi
Le palais de l’Electricité et de la lumière disposait à l’éxtérieur d’un écran géant
qui servait de support à de multiples projections qui attiraient les foules. L’oeuvre
de Dufy, disposée parallèlement à cet écran à l’intérieur du palais, en possédait les
mêmes caractéristiques: même taille, même format, même courbure.
Avec ses 7.77m de hauteur et ses 3.49m de largeur, cette célèbre toile constitue
un panneau mural gigantesteque dont la monumentalité servait de décors à l’entrée
du pavillon Espagnol. Le public pouvait alors découvrir l’oeuvre à sa droite, ce
qui poussait les visiteurs à orienter leur lecture du tableau de droite à gauche1
.
L’immensité de cette toile constitue aussi un moyen efficace pour retranscrire l’hor-
reur des évènements qui ont touché le village de Guernica en 1937. La taille des
personnages et des créatures qui l’habitent tend à attirer le regard des nombreux
spectateurs qui ont participé à cette Exposition Universelle.
- En revanche, Mario Sironi met son art au service de l’Etat fasciste, un art dominé
et commandé par l’Etat comme dans les Etats totalitaires. Cet art fasciste est un
art de propagande qui a une fonction didactique, éducative et qui s’adresse aux
masses5
.
• Retour à l’ordre classique, le retour aux valeurs traditionnelles de l’esprit latin
contre les tendances modernistes des avant gardes du Futurisme6
.
- L’oeuvre de Raoul Dufy se distingue des deux autres en ce qu’elle tient davantage
de l’art décoratif7
que de l’art engagé. Cette fois on observe un art populaire, un
art plus léger qui plaît aux masses par son esthétique et sa simplicité. L’objectif est
ici de peindre une publicité pour l’électricité.
L’art des années 1930 ne saurait échapper aux tendances de l’époque qui sont à
l’industrialisation et à l’autoritarisme. L’intégration de l’œuvre picturale à l’archi-
tecture du bâtiment devient un art décoratif et/ou engagé qui possède cette par-
ticularité de s’adresser aux masses par sa monumentalité. Le spectateur doit alors
jouer de sa propre position dans l’espace qui lui confère une lecture de l’œuvre per-
sonnelle et politique.
Entretien du 3 février 2016 avec M.Juan Canales Hidalgo
Spécialiste en peinture murale à l’Université Polytechnique de Valence
Visite guidée du 13 février 2016 au Palais de la Porte Dorée
Observation de la fresque intérieure et de l’architecture monumentale
La fée Electricité - Raoul Dufy
«Une telle homologie invite le spectateur à per-
cevoir la peinture elle-même comme une projec-
tion panoramique».
Martine CONTENSOU, La fée Electricité, Paris-musées, p.16
«l’homme n’est plus un individu à examiner en des termes psychologiques
subtiles, mais un concept collectif , presque mécanique»2
.
1. Visite guidée «Guernica, historia de un icono», Musée de la Reina Sofia, Madrid, 6 février 2016.
2.Visite «Construyendo Nuevos Mundos, las Vanguardias Históricas en la Colección del IVAM 1914-
1945», Institut valencien d’art moderne, Valencia, Espagne, 2 février 2016.
3. Echo au célèbre tableau El 3 de Mayo de Fransisco Goya; visite Musée del Prado, «Francisco de Goya »,
Madrid, 5 février 2016.
4. Sophie Lioulias, «Trajets littéraires : Picasso: Guernica à la lumière du symbole. Analyse de l’œuvre» [en ligne].
(consulté le 3 mars 2016)
5.Paris-musées, ABCdaire des années 1930. Paris, France, Editions Flammarion,1997, p.105.
6. Dawn Ades, « Art as monument », Art and power. Europe under the dictators 1930-1945, London,
Thames and Hudson, 1996, p.50-58.
7.Visite guidée «l’espace, l’oeuvre et le spectateur», Musée d’art Moderne de la ville de Paris, 17 Mars 2016.
Goerge Grosz, 1921
Analyse & Résultats
Conclusion