Auteur du document : Hervé Alexandre (Professeur à l'Université Paris Dauphine, Directeur du Master 224 "Banque et Finance")
Type d’auteur : Professeur
Réglementation financière traitée : Bale & Dodd Franck
Langue du document : Français
Effets des normes réglementaires AIFM et UCITS V sur le risque systémique p...
"Les excès de la régulation" par Hervé Alexandre - mai 2013 (Bale, Dodd Franck, Liikanen, Vickers)
1. Les excès de la régulation
Hervé Alexandre. Professeur à l’Université Paris Dauphine
2. La crise : un déséquilibre des bilans
bancaires
Liquidité (abondance de la liquidité = bien gratuit)
Inadéquation des fonds propres (volume et qualité)
Le modèle Originate-to-distribute
Pas de réelle analyse du crédit
Elle se débarrasse mal
3. La crise : un excès d’optimisme
Un levier d'endettement hors du commun
Réduction du levier => Rationnement du crédit
Gestion du risque et gouvernance (psychologie des organisations)
Excès de confiance
Concentration des risques
Méconnaissance de l'exposition au risque (subprime)
4. 20 ans de bouleversement à l’actif…
Source : Rapport Liikanen
As discussed in Chapter 2, at aggregate level and over time, the share of the basic lending activity in
relation to total banking assets has diminished, as is evident amongst others in the evolution of the
asset side of bank balance sheets. Two of the large EU banks are used as an example of how
(customer) loans have declined as a proportion of the total balance sheet.
Chart 3.4.11: Barclays – Evolution of as se ts (€ billion) Chart 3.4.12: Deutsche Bank – Evolution of as se ts (€ billion)
Source: Data from published accounts.
5. … Et au passif
Source : Rapport Liikanen
In addition to the above 2011 snapshot, it is again useful to examine the evolution of the banks'
funding structure over time. As illustrated for two banks (chart 3.4.18 and 3.4.19), banks have grown
their balance sheets significantly without corresponding increases in equity or customer deposit
funding (and with additional off-balance sheet growth which is not reported in the charts).
Chart 3.4.18: Barclays – Evolution of liabilities (€ billion) Chart 3.4.19: Deutsche Bank – Evolution of liabilities (€ billi
Source: Data from published accounts.
In addition to the above 2011 snapshot, it is again useful to examine the evolution of the banks'
funding structure over time. As illustrated for two banks (chart 3.4.18 and 3.4.19), banks have grown
their balance sheets significantly without corresponding increases in equity or customer deposit
funding (and with additional off-balance sheet growth which is not reported in the charts).
Chart 3.4.18: Barclays – Evolution of liabilities (€ billion) Chart 3.4.19: Deutsche Bank – Evolution of liabilities (€ billion)
Source: Data from published accounts.
6. Les réactions post-crise
Une logique universelle et internationale mais très finalement
diverse
Dodd Franck
Bâle
Vickers, Liikanen…
Loi française
Connaissance et information
A qui profite l’opacité ?
Simplicité et déresponsabilisation
Confusion régulation et performance
7. Bâle 3
Accroître la qualité des fonds propres
Le Tier 1 est composé de :
Common Equity Tier 1 (CET 1) = capital social +
réserves.
Lower Tier 1 = titres subordonnés sans maturité
Le Tier 2 est simplifié :
Titres subordonnés de maturité > 5 ans (plus de sous-
catégories ce qui participe à une meilleure lisibilité)
Le Tier 3 est supprimé.
L'objectif du Tier 1 est de pouvoir permettre de couvrir les pertes
de la banque en régime de croisière (going concern capital)
Le Tier 2 va absorbé les pertes juste avant la liquidation
éventuelle (gone concern capital).
8. Durcir la pondération des activités de
marché
Meilleur prise en compte des corrélations de
portefeuille
La charge pour le risque de marché ne peut plus être
diminuée même si le portefeuille est correctement
diversifié et composé d'actifs liquides
Les banques doivent calculer une VaR stressée.
Capital = Var + Var Stressée
9. Accroître la liquidité des bilans bancaires
Mise en place de deux ratios :
l'un pour la liquidité à court terme
Liquidity Coverage Ratio (LCR)
Quels actifs ? Quels cash-flows ?
L’autre à plus long terme
Net Stable Funding Ratio
Quel montant requis ?
Actifsliquides de grande qualité
Cash− flowsnets dûs dansles30 jours
≥100
Financements stablesdisponibles
Montant requis de financement stable
≥100
10. Réforme Dodd-Franck
La réforme américaine (Dodd Franck).
interdiction du trading en compte propre (règle Volcker)
limitation de l'investissement par les banques dans les hedges funds.
obliger les cédants dans le cadre d'une titrisation à conserver 5 % du
volume des crédits titrisés
obligation de faire figurer les dérivés dans des filiales bien distinctes.
12. … Tue la régulation (The Economist, février 2012)
13. Les dérives de la régulation
Basel 1 30 pages;
Basel 2 347 pages;
Basel 3 616 pages
Le monde bancaire est-il 20 fois plus compliqué ?
Aux Etats-Unis
Glass-Steagall (1933) 37 pages;
Dodd-Frank 848 pages
=> 30,000 pages of detailed rule-making by various agencies.
The economist 8 sept 2012
14. Les autres réactions
Rapport Liikanen
Les activités de trading et risquées sont filialisées, cantonnées
Le risque de ces activités n’est alors plus supporté par les dépôts
Les activités de marché sont financées par des passifs financiers
Formalisation d’un plan de résolution pré-crise (Bail-in…)
RapportVickers
Taxe sur les passifs courts des banques
Exigence en FP supérieure à celle préconisée par le Bâle
Séparation hermétique de la banque de détail dans les groupes bancaires permettant
leur sauvetage
Projet de loi bancaire française
taxe sur les passifs courts des banques
0,5 % du bilan de la Société Générale
15. Les SIFI
Quelle définition ?
La taille
L'interconnexion avec les autres banques (risque de propagation d'un choc).
L’internationalisation (la cross-juridictionalité)
L’absence de substituts.
La complexité
Quelle mesure ?
De l’avantage d’être SIFI
Aux US, les banques « too big too fail » bénéficiaient d’un coût de financement inférieur
de 29 bps par rapport aux plus petites avant la crise. En 2010 cet écart était de 78 bps
(Hart Zingales 2009)
16. Limite de vitesse
Une règle simple
130 km/h sur autoroute
Une sanction connue à l’avance
Trop simple
Imaginons une vitesse limite fonction non linéaire du poids de la
voiture, de sa cylindrée, de l’âge du chauffeur, du kilométrage
de la voiture. Avec une loi leptokurtique de mesure de la
probabilité du temps de réaction du chauffeur
Coût en connaissance de l’information marginale ?
17. Confusion connaissance et information
Pour trop de gens transparence = quantité d’information
L’information n’est pas connaissance
Ex : les 30 000 pages de Dodd Franck
La technicité est souvent un voile d’opacité
L’information (disponible) est un input, la connaissance est un
output limité par les capacités cognitives individuelles ou
organisationnelles.
Quid du plan de résolution de la BNP : + de 1000 pages
Bank of America (site de la Fed) : 42 pages
JP Morgan : 30 pages
18. Pourquoi l’opacité
Les banques
Une vieille habitude
Culture de la complexité
Les régulateurs
Technicité et incitation
Les gouvernants
Urgence
Méconnaissance
Les conseils
Le client paie, il veut de la quantité
19. Entre simplicité et déresponsabilisation
Le ratio de levier comptable bâlois est simple mais remet en
cause la gestion du risque et la confiance accordée aux
banques
Remettre en cause la pondération des actifs par leur risque
focalise la performance sur la rentabilité sans l’ajuster au
risque
En fait, le régulateur s’inquiète de la complexité des mesures
de pondération
20. Confusion solvabilité et performance
Une banque rentable n’est pas une banque solvable
RBS
Une banque solvable n’est pas une banque rentable
Les groupes mutualistes
Performance et solvabilité se rejoignent dans des mesures de
type RAROC
21. Biais et Heuristiques
Kahneman (prix nobel d’économie en 2002)
Psychologie des indivividus
Les gens commettent des biais lorsqu’ils choisissent car ils
utilisent de nombreuses heuristiques pour choisir
Deux systèmes pour décrire le fonctionnement du cerveau
Système 1 : automatique, rapide, pas de pause, pas de contrôle
Système 2 : lent, contrôlable, opérations cognitives complexes
Le système 2 doit contrôler le système 1 mais le cerveau se
satisfait des réponses fournies par le système 1.
22. Application aux banques
Application imparfaite (idée émergente…)
Vision holiste de la banque
Application de la psychologie de l’individu à la psychologie de l’organisation
Système 1
Salle de marché
M&A
Centre de profits
Système 2
Contrôle interne
Audit
La régulation actuelle charge le système d’une régulation confuse et
compliquée sans ralentir l’hyper activité du système 1.
23. Un exemple de supervision simple
Un déclencheur de résolution
Pourquoi pas le spread de CDS ?
Une règle simple et connue à l’avance
Résolution
Bail-in
Pertinence des cocos
Une lecture
« A New Capital Regulation For Large Financial Institutions »
Hart et Zingales (2009)