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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso




   IMPACTS DES PRESSIONS ANTHROPIQUES SUR
         LES RESSOURCES NATURELLES DU PARC
      NATIONAL DES DEUX BALE/BURKINA FASO


                 MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE
              MASTER SPECIALISE EN GESTION DES AIRES PROTEGEES



                                     Présenté et soutenu le ……2009 par
                                        Présenté et soutenu par
                                    Serigne Modou SARR
                                          M. Serigne Modou SARR




                                                    Encadreurs :

M. Issaka BELEM, Ingénieur des Eaux et Forêts/ OFINAP

Pr Samuel YONKEU, Agro-écologue, enseignant chercheur/ 2iE



                                                                                        Promotion 2008/2009



Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées
Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso




                                          DEDICACES




           Ce travail est spécialement dédié à :


                 Aux mémoires de mon père feu Alé SARR et ma grand-mère Fatou
                 NGOM « que la terre vous soit légère et que DIEU vous accueille à
                 son paradis ».


                 A ma mère Sokhna DIOP qui a consenti beaucoup de sacrifices après
                 la disparition de notre père pour assurer notre éducation. L’amour
                 que j’éprouve envers vous est incommensurable


                 A mon épouse Mme SARR née Aïda FALL pour la patience, les
                 sacrifices et les privations consenties durant la période de ma
                 formation.


                 A mon beau père Atoumane FALL et ma belle mère Coumba NDAO
                 pour leurs conseils et prières


                 A mes frères et sœurs utérins Aïda, Malick, Mame Amy, Khady,
                 Momy et Khady DIOUF et germains. Je ne cesserai de témoigner
                 mon amour envers vous. Je souhaite que ce travail serve d’exemple
                 pour mes petites sœurs, mes neveux et nièces
                 A toute la famille DEME de Diourbel


                 A toute la colonie sénégalaise de 2iE et à tous les amis au Burkina


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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



                                              REMERCIEMENTS




           Nous remercions DIEU LE TOUT PUISSANT
           Nos remerciements sont adressés :
                ♦ A travers M. Geoffroy MAUVAIS coordonnateur PAPACO, nous
                     adressons nos remerciements à l’UICN qui a financé ce master
                     GAP ;
                ♦ A Monsieur Paul GINES Directeur de la Fondation 2iE et
                     l’ensemble du personnel particulièrement tous les enseignants qui
                     ont dispensé des cours pour ce master
                ♦ Dr Mame Balla GUEYE, Directeur des Parcs Nationaux du
                     Sénégal qui m’a donné l’autorisation à suivre ce master ;
                ♦ A Monsieur le Directeur de l’OFINAP qui nous a accordé ce stage
           Une mention particulière est adressée à mes encadreurs. Ils m’ont tous
           témoigné de leurs disponibilités et apporté les corrections idoines pour mon
           travail. Il s’agit :
                ♦ Monsieur Issaka BELEM à l’OFINAP/Burkina Faso
                ♦ Pr Samuel YONKEU au 2iE.
           Nous remercions :
                ♦ Monsieur Léonard OUEDRAGO le conservateur du PNDB et les
                     pisteurs ;
     Les autorités administratives et coutumières, les membres des organisations
     paysannes et toutes les personnes enquêtées dans les provinces de Balé et de Tuy
     sont remerciés pour leur accueil et les informations fournies.
           Tous mes promotionnaires du master GAP, les amis au Burkina Faso, la
           colonie sénégalaise et tous les étudiants au 2iE
           Ces remerciements sont loin d’être exhaustifs car je pense à toutes les
           personnes qui ont contribué de loin ou de prés à la réussite de ce mémoire.




Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées                  ii ii
Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



                                                         LISTE DES FIGURES

Figure 1: localisation de la zone .............................................................................................................. 4
Figure 2 : carte administrative du PNDB ................................................................................................ 7
Figure 3 : Proportions de biomasses dans la sous-zone d’inventaire de Dibon, Deux Balé et Laba ... 20
Figure 4: perception des populations sur leur environnement ............................................................... 26
Figure 5: dégâts des éléphants ............................................................................................................... 29
Figure 6 : connaissance des textes et lois .............................................................................................. 31
Figure 7: Comparaison effectifs cheptel de la commune de Boromo entre 2000 et 2008..................... 34
Figure 8: bovins appréhendés dans le parc par la DPECV en 2008 ..................................................... 35
Figure 9 : Bovins trouvés dans le parc et ayant fait l’objet d’une transaction....................................... 36




                                                       LISTE DES TABLEAUX



Tableau 1: Personnes interrogées .......................................................................................................... 13
Tableau 2: Observations faites lors de l’inventaire aérien d’avril 2002. ............................................... 20
Tableau 3: Braconniers arrêtés entre 2006 à 2008 ................................................................................ 32
Tableau 4: Moyens humains et matériels pour la LAB ......................................................................... 32
Tableau 5: systèmes de culture .............................................................................................................. 39
Tableau 6: superficie emblavée en culture maraîchère pour les campagnes 98/99 et 2007/2008 ......... 39
Tableau 7: superficie emblavée en culture de rente et céréalière pour les campagnes 98/99 et
2007/2008 .............................................................................................................................................. 40




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                                                                                                                                                              iii
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                               LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS


AP              :    Aire Protégée
°C              :    Degrés Celsius
CFA                  Communauté Française d’Afrique
DPECV           :    Direction Provinciale de l’Environnement et du Cadre de Vie
GAP             :    Gestion des Aires Protégées
GPS             :    Global Position Système
Ha              :    Hectare
2iE             :    Institut international d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement
INSD            :    Institut National des Statistiques et de la Démographie
Km2             :    Kilomètre Carré
LAB             :    Lutte Anti-Braconnage
MEE             :    Ministère de l’Environnement et de l’Eau
MECV            :    Ministère de l’Environnement et du Cadre Vie
m3/s            :    mètre cube par seconde (débit)
OFINAP          :    Office Nationale des Aires Protégées
PAPACO :             Programme des Aires Protégées d’Afrique Centrale et de l’Ouest
PFNL            :    Produit Forestier Non Ligneux
PIB             :    Produit Intérieur Brut
PNDB            :    Parc National des Deux Balé
UG              :    Unité de Gestion
UICN            :    Union Internationale pour la Conservation de la Nature




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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



RESUME
Le Parc National des Deux Balé, avec une superficie 80 600ha, est situé dans la région de la
Boucle du Mouhoun et à cheval sur les provinces des Balé, du Tuy et du Sanguié. L’aire
protégée est parcourue par le fleuve Mouhoun avec ses affluents notamment le Grand Balé,
le Petit Balé et le Dibon. La zone périphérique est caractérisée par une forte présence humaine
localisée dans plus de 25 villages et hameaux de cultures. Les changements climatiques, la
croissance démographique, le manque de surveillance et l’absence d’un plan d’aménagement
ont contribué à la dégradation continue des ressources naturelles du PNDB. Le parc était géré
par la DPECV de Boromo jusqu’à 2008 date de création de l’OFINAP. Cette nouvelle
structure a mis en place une unité de gestion pour réhabiliter cette entité forestière.
Les différentes pressions anthropiques qui ont affecté la diversité biologique du parc de 1992
à 2008 sont le braconnage, la divagation du bétail, l’exploitation des produits forestiers non
ligneux, les pratiques culturales et l’orpaillage traditionnel. Les populations riveraines sont
les principaux acteurs de ces pressions. A ce sujet des indices de présences humaines très
élevés sont observées dans le parc.
Les résultats des enquêtes et les observations sur le terrain ont montré que le braconnage et la
divagation du bétail sont les véritables fléaux pour la conservation de la diversité biologique
du parc. Ils s’observent partout dans l’aire protégée avec des impacts sévères. L’orpaillage est
localisé dans la zone de Poura et Soumbou avec des impacts sévères sur le sol et la flore du
milieu. La pression agricole et l’exploitation incontrôlée des produits forestiers non ligneux
ont des impacts négatifs et significatifs.
L’étude recommande de:
          renforcer le dispositif fonctionnel de lutte contre le braconnage, la divagation du
         bétail et l’exploitation des PFNL ;
          impliquer les populations riveraines dans l’élaboration et la mise en œuvre des plans
         d’aménagement et de gestion du parc ;
          réintroduire certaines espèces animales notamment les cobs, le bubale major, le
         damalisque et le buffle avec un suivi – écologique régulier ;
          vulgariser des technologies simples et appropriées d’économie d’énergie en vue de
         réduire la pression sur les ressources forestières et renforcer la politique de plantation
         des espèces utilitaires.



Mots clés : impacts, pressions anthropiques, Parc National des Deux Balé, divagation bétail,
braconnage, produits forestiers non ligneux, diversité biologique, Aire Protégée

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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



ABSTRACT
The National park “Deux Balé” with a surface 80 600ha is situated in the region of the Buckle
of Mouhoun on horseback on the provinces of Balé, Tuy and Sanguié. The protected area is
crossed by the river Mouhoun with its tributaries in particular “Grand Balé”, “Petit Balé” and
Dibon. The peripheral zone is characterized by the strong human presence located in more
than 25 villages and hamlets of cultures. Climate change, population growth, lack of
surveillance and the absence of a development plan contributed to the continuous degradation
of the natural resources of the PNDB. The park was managed by the DPECV of Boromo until
2008 date creation of the OFINAP which set up a unity of management to rehabilitate this
entity.
The various anthropological pressures which affected the biological variety of the park from
1992 till 2008 are the poaching, the rambling of the cattle, the exploitation of the not ligneous
forest products, the culturales practices and the traditional orpaillage. And the waterside
populations are the main actors of these pressures with very high human indications of
presences.
The results of inquiries and the observations on the ground showed that the poaching and the
rambling of the cattle are the real plagues for the conservation of the biological variety of the
park. They are everywhere in the area protected with severe impacts. The orpaillage is
localized in the zone of Poura and Soumbou with severe impacts on the ground and the flora
of the environment. The agricultural pressure and the uncontrolled exploitation of the not
ligneous forest products have significant impacts.
The study recommends of:
          Strengthen the functional device of fight against the poaching, the rambling of the
          cattle and the exploitation of the PFNL;
          Involve the waterside populations in the elaboration and the implemented(operated) of
          the plans of arrangement and management of the park;
          Reintroduce certain animal species in particular kobs, bubale, damalisque and buffalo
          with a follow-up - ecological regular;
          Popularize simple and appropriate technologies of energy saving to reduce the
          pressure on forest resources and strengthen the policy of plantation of the utilitarian
          sorts.


Keywords: impacts, anthropological pressures, National park “Deux Balé”, rambling cattle, poaching,
produced not ligneous foresters, biological variety, area protected


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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



Table des matières
DEDICACES ............................................................................................................................... i
REMERCIEMENTS .................................................................................................................... ii
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... iii
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................ iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................. iv
RESUME.................................................................................................................................... v
ABSTRACT .............................................................................................................................. vi
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : ............................................................................................................... 2
PRESENTATION DE LA STRUCTURE ................................................................................. 2
D’ACCUEIL ET DE LA ZONE D’ETUDE ............................................................................. 2
I. 1. L’OFFICE NATIONALE DES AIRES PROTEGEES (OFINAP) .................................... 3
I.2. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE .................................................................... 4
I.2.1. ASPECTS BIOPHYSIQUES ........................................................................................... 5
I.2.1.1. Le Relief........................................................................................................................ 5
I.2.1.2. Le Climat ....................................................................................................................... 5
I.2.1.3. Les sols........................................................................................................................... 5
I.2.1. 4. L’Hydrographie............................................................................................................. 5
I.2.1.5. La Flore et la Faune ....................................................................................................... 6
I.2.2. ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES.............................................................................. 7
I. 2. 2.1. La Population ............................................................................................................... 7
I. 2. 2.2. Les activités socio-économiques.................................................................................. 8
I. 2. 2.2.1. L'agriculture .............................................................................................................. 8
I.2.2.2.2. L'élevage ..................................................................................................................... 8
I .2.2.2.3. L’exploitation des Produits Forestiers Non Ligneux ................................................. 8
I.2.2.2.4. Le secteur des services ................................................................................................ 9
DEUXIEME PARTIE : ............................................................................................................ 10
PROBLEMATIQUE, JUSTIFICATION, OBJECTIFS ET .................................................... 10
II.1. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION ................................................................................... 11
II.2. OBJECTIFS .......................................................................................................................... 12
II.2.1. Objectif général ............................................................................................................. 12
II.2.2. Objectifs spécifiques...................................................................................................... 12
II.3. DEMARCHE METHODOLOGIQUE......................................................................................... 12

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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



II.3.1. LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE .................................................................................... 12
II.3.2. CHOIX DE LA ZONE D’ETUDE .......................................................................................... 12
II.3.3. CHOIX DE L’ECHANTILLON ............................................................................................. 13
II.3.4. OBSERVATION SUR LE TERRAIN ...................................................................................... 13
II.3.5. LES OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES .......................................................................... 13
II.3.5.1. Le questionnaire ......................................................................................................... 13
II.3.5.2. Le guide d’entretien .................................................................................................... 14
II.3.6. ENQUETES DE TERRAIN ................................................................................................... 14
II.3.7. TRAITEMENT DES DONNEES ............................................................................................ 15
II. 3. 8. LIMITES METHODOLOGIQUES ........................................................................................ 15
TROISIEME PARTIE : ........................................................................................................... 16
RESULTATS ET DISCUSSIONS........................................................................................... 16
V. 1. Analyse de résultats d’inventaires ................................................................................... 17
V.1.1. RESULTATS D’INVENTAIRES AERIENS DE 1991-1992 ...................................................... 17
V.1.1.1. La grande faune ......................................................................................................... 17
V.1.1.2. L’avifaune .................................................................................................................. 18
V.1.1.3. La végétation .............................................................................................................. 18
V.1.2. Résultats de l’analyse de l’inventaire aérien de la grande faune et du bétail dans le
complexe des aires protégées de la boucle du Mouhoun en avril 2002. ................................. 19
V.1.3. RESULTATS DU SURVOL DU PARC MARS 2009 ................................................................ 21
V.1.3.1. Observations effectuées sur les limites du parc.......................................................... 21
V.1.3.2. Observations effectuées sur les Pressions en cours .................................................... 22
V.1.3.3. Observations effectuées sur la faune ......................................................................... 23
V.1.3.4. Etat de conservation général....................................................................................... 23
Point sur les inventaires............................................................................................................ 23
V. Les différents Acteurs ......................................................................................................... 24
V.1. LES POPULATIONS PERIPHERIQUES..................................................................................... 24
V. 2. L’ETAT ............................................................................................................................. 25
V.3. LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES (ONG) ................................................. 25
VI.2. LA CONNAISSANCE DE LA STRUCTURE DE GESTION DU PNDB PAR LES POPULATIONS ...... 27
VI. 2.1. La Signification du Parc selon les populations ........................................................... 27
VI.2.2. La gestion du parc ........................................................................................................ 28
V1.2.3. Préoccupations des populations riveraines au parc ..................................................... 28
VI.2.4. Connaissance des textes réglementant la gestion des ressources naturelles ................ 30

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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



VI.3. Les différentes pressions ................................................................................................. 31
VI. 3.1. EXPLOITATION ILLEGALE DES RESSOURCES BIOTIQUES DU PARC .................................. 31
VI.3.1.1. Le braconnage ........................................................................................................... 31
VI.3.1.2. Les pressions pastorales ............................................................................................ 34
VI.3.1.3. Les Pressions sur les PFNL....................................................................................... 37
VI.3.1.3.1. La pression sur les ressources ................................................................................ 37
VI.3.1.3.2. Les pressions sur le bois d’énergie et les produits de cueillette............................ 37
VI.3.1.3.3. Récolte de paille et du miel .................................................................................... 38
VI.3.2. EXPLOITATION ILLEGALE DES RESSOURCES ABIOTIQUES DU PARC ................................ 38
VI. 3.2.1. LES PRESSIONS            AGRICOLES ....................................................................................... 38

VI. 3.2.2. L’orpaillage traditionnelle....................................................................................... 40
RECOMMANDATIONS ......................................................................................................... 42
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 43
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES




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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



INTRODUCTION

L’Etat du Burkina Faso a consenti beaucoup d’efforts dans la conservation des écosystèmes
terrestres et aquatiques. Le Ministère de l’Environnement et de l’Eau (MEE) a élaboré en
1999 un document intitulé Stratégie Nationale et Plan d’Action du Burkina Faso en matière de
Diversité Biologique. L’objectif consiste à une amélioration continue de la situation
écologique du Faso, une réduction de l’érosion du patrimoine génétique, des espèces animales
et végétales et un éveil de la conscience nationale sur les enjeux de la perte de la diversité
biologique. Un état des lieux a été fait en matière d’atouts et de contraintes, de tendances
négatives, de solutions préconisées et de résultats atteints au niveau des principaux secteurs
d’activités concernés par la préservation de la diversité biologique. Ces secteurs concernent
l’agriculture, l’élevage, la foresterie, la faune sauvage, l’hydraulique, la pêche et
l’aquaculture, le tourisme, l’artisanat et l’industrie. De ce diagnostic, des résultats tangibles
ont été atteints mais beaucoup reste encore à faire (BANCE et al. 1999).
Cependant le pays connaît un appauvrissement de sa diversité biologique dû aux effets
conjugués de la détérioration des conditions climatiques, de la dégradation des écosystèmes et
des habitats et de la surexploitation des ressources naturelles depuis une décennie (BANCE et
al. 1999).
Pour une gestion efficace et rapprochée de son potentiel faunique et floristique, le Ministère
de l’Environnement et du Cadre de Vie (MECV) a mis en place en avril 2008 l’Office
Nationale des Aires Protégées (OFINAP) qui a en charge les Parcs Nationaux. C’est dans ce
contexte que l’Unité de Gestion (UG) du Parc National des Deux Balé (PNDB) a été créée.
Mais cette aire protégée est confrontée à beaucoup de pressions et de menaces.
Ainsi avec l’aide de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), un plan
d’aménagement du PNDB est en cours d’écriture par l’OFINAP. C’est dans le cadre de
l’élaboration du plan d’aménagement et de gestion que l’étude sur « impacts des pressions
anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé » se justifie.
Cette étude est réalisée dans le cadre d’un mémoire de fin d’études pour l’obtention du
diplôme de Master professionnel Spécialisé en Gestion des Aires Protégées (GAP) de
l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et l’Environnement ( 2iE).
Afin d’explorer toute la problématique du sujet, le plan suivant est adopté :
         Première Partie : Présentation de la structure d’accueil et de la zone d’étude
         Deuxième Partie : Problématique, objectifs et démarche méthodologique
         Troisième Partie : Analyse des résultats et Discussion


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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso




                PREMIERE PARTIE :
                PRESENTATION DE LA STRUCTURE
                D’ACCUEIL ET DE LA ZONE
                D’ETUDE




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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



I. 1. L’OFFICE NATIONALE DES AIRES PROTEGEES (OFINAP)

L’OFINAP est régie par la loi n° 039/98/AN du 30 juillet 1998, portant réglementation des
établissements publics de l’Etat à caractère administratif et dotée de la personnalité morale et
de l’autonomie de gestion. Elle a pour objectif global de contribuer à mettre en œuvre les
orientations de la Politique Forestière Nationale traduites dans le Cadre de Gestion Durable
des Ressources Forestières et Fauniques afin de préserver la diversité biologique, de lutter
contre la désertification et de soutenir la croissance économique et durable du Burkina Faso.
Ses missions spécifiques sont :
         Assurer la gestion durable des forêts de l’Etat et des collectivités territoriales ;
         Renforcer la gestion participative des ressources fauniques et forestières ;
         Développer le partenariat entre l’Etat, les collectivités territoriales, les organisations de
         la société civile et le privé ;
         Promouvoir tout type d’activités de gestion des ressources forestières et fauniques
         susceptibles de lutter durablement contre la pauvreté ;
           Mettre en place un système de financement adapté aux missions de conservation.
Pour accomplir ces missions, l’Office est chargée :
         Identifier, délimiter, borner et immatriculer toutes les forêts classées de l’Etat ;
         Cartographier et évaluer toutes les ressources forestières et fauniques de ces entités
         classées ;
          Elaborer ou suivre l’élaboration des plans d’aménagement et de gestion de ces forêts ;
         Assurer et ou appuyer la mise en œuvre de ces plans d’aménagement et de gestion ;
         Susciter la mise en place et ou le renforcement des capacités des organisations
         communautaires.




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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



I.2. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Situé à l’Ouest du Burkina Faso, le Parc National des Deux Balé (situation à normaliser) est
constitué de deux forêts classées : Deux Balé (115 000 ha) et Dibon (24 000 ha), classées
respectivement en 1937 par arrêté n°1639 du 19/06/1937 et en 1954 par arrêté n°4637 du
24/06/1954. Il est localisé dans la région du Mouhoun entre les provinces de Balé, Tuy et
Sanguié. Le PNDB est à 8 km de la ville de Boromo sur la route nationale N°1 reliant
Ouagadougou à Bobo-Dioulasso à environ 185 km de chacune de ces deux (2) localités. Il est
localisé entre 11°25 et 11°46 de latitude Nord et 2°44 et 3°12 de longitude Ouest.




Figure 1: localisation de la zone

Les limites fixées par les arrêtés de classement ont été maintenues jusqu’en 1967, date à
laquelle les deux forêts ont connu l’occupation des zones forestières par des exploitants
agricoles. Cette situation a conduit à des actions énergiques de déguerpissement notamment
au village de Soumbou. Mais parallèlement, en 1968, des mesures d’agrandissement des deux
enclaves ont été prises pour régulariser la situation de nombreux habitants (Ouahabou et
Ouroubono) qui se retrouvent à l’intérieur de ce complexe forestier (ANONYME, 2005).
Depuis lors, ces deux forêts classées sont considérées comme un “parc national”, pour une
superficie de 80 600 ha, mais elles n’en ont jamais officiellement reçu le statut.

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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



Elles font partie de l’Unité de Conservation de la Faune de Boromo. Le PNDB est situé dans
une zone de transition entre la savane arbustive et la savane boisée (ANONYME, 2005).
Présentement les Deux Balé n’ont pas le statut officiel de Parc National, mais l’OFINAB a
créé une Unité de Gestion pour préserver cette entité forestière. Une demande de
régularisation est en cours et que le décret classant la zone en Parc National doit bientôt être
pris. On notera cependant que, déjà en 1993 le "projet de sauvegarde des éléphants" soulignait
l’imminence de cette décision (MARCHAND 2000).
Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui on se trouve face à un vide juridique, qui pourrait être
source de conflits et qui rend la gestion de la zone difficile.

I.2.1. ASPECTS BIOPHYSIQUES

I.2.1.1. Le Relief
Le relief est peu accidenté et est plat sur la moitié de sa superficie. On y rencontre de
nombreux bas-fonds de tailles diverses et des terres basses donnant sur le bassin du Mouhoun
et ses affluents.

I.2.1.2. Le Climat
Le climat est de type nord soudanien marqué par une température moyenne annuelle élevée,
de 30°C.
La station météorologique la plus proche du PNDB est celle de Boromo. La température
maximale annuelle d’environ 40°C est enregistrée au mois d’avril et la minimale annuelle de
17°C est enregistrée au mois de janvier.
Concernant la pluviométrie annuelle moyenne, elle se situe entre 650 mm et 1000 mm. Les
pluies débutent en général en juin et se terminent au mois d’octobre de chaque année
(SOME, 2002).

I.2.1.3. Les sols
Plusieurs types de sols caractérisent les Deux Balé : les sols ferrugineux tropicaux lessivés
ainsi que les sols bruns ferrugineux et modaux sur les glacis (avec ou sans cuirasse), les sols
bruns tropicaux, vertiques, modaux, hydromorphes au niveau des plaines et les sols
hydromorphes modaux le long du fleuve Mouhoun. Les plus fréquents sont les sols
ferrugineux lessivés sur socle granitique (ILBOUDO, 2001).

I.2.1. 4. L’Hydrographie
Le principal fleuve qui parcourt l’aire protégée est le Mouhoun. C’est un cours d’eau pérenne
qui draine l’ensemble des eaux du bassin.

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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



Les affluents du Mouhoun, rivières temporaires, sont, le Grand Balé, le Petit Balé et le Dibon
qui le rejoignent à l’intérieur de l’aire protégée. Le débit moyen du Mouhoun est de 16,5 m3/s.
La crue maximale est de 82 m3/s au mois de septembre et le débit d'étiage est de 3 m3/s au
mois de mars. D’autres marigots sillonnent les bassins versants sur toute la longueur de l’aire
protégée, et on peut noter la présence d’au moins cinq mares, la plupart ensablées et elles
tarissent généralement en janvier (ILBOUDO, 2001).

I.2.1.5. La Flore et la Faune
La zone de Boromo est dans le domaine soudanien méridional à la limite occidentale du
district de la Volta Noire Est. Seules des prises de vues datant de 1993 ont permis
l’élaboration d’une carte d’occupation des sols par la Direction Régionale de l’Environnement
dans le cadre du schéma directeur d’aménagement des ressources. Cette carte permet de
mettre en évidence des zones de savanes arborées, parsemées de zones de savanes arbustives,
ainsi que des galeries forestières le long des cours d’eau (ILBOUDO, 2001).
La variabilité du couvert végétal dépend du relief, du type de sol mais aussi de l’intervention
humaine : on retrouve par exemple des savanes parc à Acacia albida, à Butyrospermum parkii
ou encore à Parkia biglobosa.
Les espèces couramment rencontrées en dehors de celles épargnées par l’homme (Acacia
albida, Vitellaria        pardoxa, Parkia biglobosa etc.) sont celles des forêts claires ou des
savanes sèches, entre autres Burkea africana, Detarium microcarpum, Khaya senegalensis,
Piliostigma thonningii, Combretum sp, Daniellia oliveri. Dans les galeries, on rencontre
essentiellement Anogeissus sp, Mitragyna sp et Ficus sp. Quant au couvert graminéen il n’est
presque qu’entièrement à Andropogon sp, Vetiveria nigritana, Diheteropogon spp,
Hyparrhenia, Cymbopogon spp et Loudetia togoensis (ILBOUDO, 2001).
La faune est composée principalement de mammifères, de reptiles, d’amphibiens et d’oiseaux.
La faune sauvage caractéristique de ces habitats est constituée de l’éléphant d’Afrique
(Loxodonta africana) dont les effectifs ont décru au cours de ces dernières années. On peut y
observer plusieurs espèces de reptiles, dont les varans de savane (Varanus niloticus, Varanus
exanthematicus), le crocodile du Nil ou le python (Python sebae) etc.
Une très grande variété d’oiseaux exotiques magnifiques y niche, dont plusieurs espèces de
rapaces, des veuves, de martins-pêcheurs, des soui-manga, le grand calao d’Abyssinie, le rare
rollier à ventre bleu et le splendide guêpier à gorge rouge.
Le fleuve Mouhoun et les principales rivières regroupent diverses espèces de poissons dont
les plus courantes sont : Synodontis spp, Heterotis nilotica, Tilapia zilii, Mormyrus rume,


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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



Clarias anguilaris, Auchenoglanis occidentalis, Labeo spp, Heterobranchus spp (ILBOUDO,
2001).

I.2.2. ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES

I. 2. 2.1. La Population
Les zones en périphérie de l’aire protégée sont très peuplées. Dans la seule province des Balé,
on dénombre 25 villages riverains et totalisant 51.292 habitants. Dans la zone de Boromo, on
dénombre 5 villages et deux hameaux de culture, pour un total de 21.685 habitants (BERLIN,
2002).




Figure 2 : carte administrative du PNDB

Outre les Winye et les Mossi, on rencontre également dans la zone des Peulh, des Bobo-
dioula, des Bwa et des Marka. Les trois principales religions qu’on rencontre sont l’animisme,
l’islam et le christianisme. L’animisme est, selon les villages, plus ou moins ancré, mais il
reste majoritaire. L’islam est très fréquemment pratiqué, alors que le christianisme reste
pratiqué par une minorité, principalement dans les villes telles que Boromo, Fara et Poura
(ILBOUDO, 2001).



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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



I. 2. 2.2. Les activités socio-économiques

I. 2. 2.2.1. L'agriculture
L’agriculture est avant tout une agriculture pluviale. Elle est uniquement basée sur une
production vivrière (mil et sorgho principalement). Les exploitations sont de type familial (de
2 à 10 ha), orientées vers l’autoconsommation, comme pour 73% de la population agricole
(ANONYME, 2000). Elle est caractérisée par un faible taux de productivité du travail,
l’utilisation de l’énergie humaine associée à l’emploi d’outils rudimentaires, la culture attelée
n’étant pas beaucoup pratiquée. On note un faible taux de commercialisation des produits
agricoles, un faible taux d’utilisation d’engrais et de semences améliorées (SOME, 2002). On
produit également du coton comme culture de rente. L’agriculture occupe 60 à 70% des
activités des ménages de la commune selon les responsables des services agricoles de la
province.

I.2.2.2.2. L'élevage
Après l’agriculture vient l’élevage, pratiqué par toutes les ethnies. Majoritairement extensif,
l’élevage dans la zone est généralement complété par une exploitation vivrière (élevage agro-
pastoral). Certains animaux ne quittent pas le terroir villageois (élevage agricole). Les
troupeaux de zébus, élevés pour la viande et mélangés à quelques animaux de trait, sont le
plus souvent gérés par les Peulhs, qui les emmènent bien souvent pâturer illégalement dans
les aires protégées. On rencontre en outre des élevages avicoles, ovins, caprins et asins.
Les principales contraintes liées à l’élevage sont : le surpâturage, la coupe abusive de ligneux,
l’absence de points d’eau permanents en dehors du Mouhoun et les feux de brousse non
contrôlés. Il a été noté la persistance de quelques foyers de certaines maladies
(trypanosomiase, le charbon symptomatique, pasteurellose) (ILBOUDO, 2001).

I .2.2.2.3. L’exploitation des Produits Forestiers Non Ligneux
Les principales activités généralement signalées sont l’exploitation du bois, la cueillette,
l’apiculture, la chasse et la pêche (ILBOUDO, 2001).
L’exploitation du bois se fait soit par le ramassage, soit par la coupe. Il est principalement
destiné à la construction mais peut également être utilisé comme combustible pour la cuisine
tel quel ou parfois transformé en charbon.
La cueillette des PFNL concerne à la fois des espèces alimentaires et les espèces utilisées dans
la pharmacopée (LAWANI, 2007). Cette activité est très importante dans le quotidien des
burkinabés, mais reste en général difficilement quantifiable du fait qu’elle a toujours été
considérée comme un droit d’usage traditionnel (ANONYME, 2000).

Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées                  88
Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



Ces produits sont de plus en plus commercialisés, et à titre d’exemple, le karité fait
aujourd’hui partie d’une véritable filière d’exploitation.
L’apiculture est une activité secondaire dans la zone du parc, pratiquée deux fois par an à la
saison sèche. La récolte se fait à l’aide du feu. Le miel est vendu ou consommé et peut être
utilisé dans la pharmacopée.
Deux types de pêches sont pratiqués dans la région de Boromo.
Une pêche traditionnelle, pratiquée de façon coutumière et collective. Une fois dans l’année,
en période morte, le chef de terre fixe la date et le lieu de la pêche collective, à laquelle tous
les habitants du village sont invités à participer. Plusieurs villages peuvent participer à une
même pêche.
On rencontre également des pêcheurs professionnels, le long du Mouhoun, et au niveau du
barrage de Petit Balé. La pêche y est réalisée de manière individuelle, à l’aide de pirogues et
de filets posés le soir et ramassés le matin.

I.2.2.2.4. Le secteur des services
Le secteur commercial est relativement développé à Boromo. Le marché hebdomadaire attire
la population de toute la région qui vient vendre ou acheter divers produits. Il est prévu par la
Mairie de développer cette activité en améliorant les infrastructures, par la mise en place d’un
marché en matériaux définitifs. La place de la gare routière, où s’arrêtent tous les bus reliant
Ouagadougou à Bobo-Dioulasso, regorge de vendeurs de denrées pour les voyageurs en
escale à Boromo. Le tourisme est une activité non négligeable, en particulier du fait de la
présence des éléphants et de la situation de la ville en bordure de la route nationale reliant
Ouagadougou Bobo-Dioulasso.
L’artisanat est généralement une activité de saison sèche : on rencontre des forgerons
également sculpteurs de masques, des potières et quelques tisserands. Les masques, outre leur
valeur traditionnelle et coutumière, sont vendus aux touristes sur place ou à Ouagadougou. En
revanche le principal débouché pour les autres activités est à usage local.




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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso




                        DEUXIEME PARTIE :
                PROBLEMATIQUE, JUSTIFICATION,
                OBJECTIFS ET
                DEMARCHE METHODOLOGIQUE




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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



II.1. Problématique et justification
L'économie du Burkina Faso reste embryonnaire et largement dominée par les secteurs de
l'agriculture et de l'élevage. Pratiquées de façon extensive, ces deux secteurs contribuent à
plus de 40% au Produit Intérieur Brut (PIB) et assurent presque 80% des exportations totales
du pays (SOME 2002). Il s'établit alors, à travers ces chiffres, que ces secteurs jouent sans
conteste un rôle fondamental dans l'ensemble du processus de développement du pays. Ils
assurent l'alimentation des populations, surtout rurales, procurent des devises, fournissent des
capitaux pour l'investissement et occupent plus de 85% de la population active (BELEM
1985).
La terre et les autres ressources naturelles constituent sans doute un capital très important
pour la pratique et la réussite de ces activités. Or, avec les grandes sécheresses de 1973/1974
et 1983/1984, les changements climatiques, la croissance démographique très élevée avec un
taux de 2,68% par an (INSD 1998), les feux de brousses, l'augmentation des superficies
emblavées et du cheptel, on constate nettement une dégradation accélérée de ces ressources
naturelles du Burkina Faso. Cette situation a placé sur le chemin de la migration un grand
nombre d'agriculteurs et de pasteurs vers les zones forestières. Cette migration s'est faite vers
ces zones rurales à la recherche de meilleures terres, du pâturage et de Produits Forestiers Non
Ligneux. Comme quoi, l'homme veille toujours à s'installer dans les meilleurs écosystèmes,
car vivre, c'est satisfaire un ensemble de besoins essentiels. Et la satisfaction de ces besoins
nécessite inéluctablement la disponibilité en qualité et en quantité suffisante des ressources
biotiques et abiotiques.
Cette migration a entrainé la création des hameaux de culture à proximité des aires protégées
et à l’intérieur de ces entités forestières dans certains cas. Ces entités forestières sont
considérées comme des greniers à cause de leur potentiel écologique important (NEYA,
2007).
Les écosystèmes protégés sont des sanctuaires de valeurs culturelles, touristiques,
économiques, écologiques et environnementales. Ainsi, ces aires protégées jouissent de
statuts particuliers de protection et de conservation par des textes législatifs et réglementaires.
Aujourd'hui, la question de conservation et de protection des aires protégées se heurte aux
pressions des populations riveraines cherchant à satisfaire leurs besoins vitaux. Selon VAKE
(2006) les actions anthropiques constituent aujourd’hui une menace d'extinction de la
diversité biologique de certaines de ces aires protégées, notamment par l'agriculture, l'élevage,
le braconnage, la carbonisation, les feux de brousse incontrôlés et le prélèvement anarchique
de PFNL.

Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées                   11
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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



II.2. Objectifs

II.2.1. Objectif général
Contribuer à la protection durable du PNDB par une meilleure compréhension des différentes
pressions anthropiques qui affectent la diversité biologique de ce site.

II.2.2. Objectifs spécifiques
De manière spécifique, les objectifs recherchés par cette étude consistent à:
         Identifier les différentes modes d’utilisation des ressources naturelles et les formes de
         pressions qui menacent la conservation de la diversité biologique du parc ;
         Identifier les différents acteurs et analyser leurs interventions pouvant améliorer ou
         favoriser la dégradation de la diversité biologique du PNDB;
         Proposer des recommandations pour une gestion participative et efficace de l’aire
         protégée.

II.3. Démarche Méthodologique
La méthodologie mise en œuvre comprend essentiellement quatre parties : la recherche
documentaire, les observations directes, les enquêtes de terrain ainsi que le traitement et
l'analyse des données.

II.3.1. La recherche documentaire
La recherche bibliographique est menée dans les principaux centres de documentation
suivants : 2iE, Université de Ouagadougou, OFINAP du Burkina Faso et sur l’internet. Elle
nous a permis d’avoir des données sur :
    • Les inventaires aériens de 1991-1992 ;
    • L’inventaire aérien de la grande faune et du bétail dans le                               complexe des aires
         protégées de la boucle du Mouhoun en avril 2002 ;
    • Le survol du Parc en mars 2009

II.3.2. Choix de la zone d’étude
Pour délimiter la zone d’études une prospection est faite aussi bien dans des villages, les
formations naturelles que dans le parc. Le cadre général d'étude est le PNDB et les villages
situés à la périphérie de cette aire protégée. Ce site est à huit kilomètres de la ville de Boromo
chef lieu du département du même nom. Des villages ont été retenus pour couvrir les trois
quart de la zone riveraine de l’aire protégée. Il s’agit de Boromo, Soumbou, Siguenoguin,
Ouroubonon, Virou, Ouahabou, Petit Balé, Poura et Founza.
Les critères qui ont permis de sélectionner ces villages sont :

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           la proximité avec la délimitation du parc ;
           l’accessibilité de ces villages par rapport à notre moyen de déplacement (la moto)
           la présence de mouvements associatifs, des organisations paysannes et pastorales.

II.3.3. Choix de l’échantillon
Notre échantillon compte quatre vingt dix sept (97) personnes sur un total de 172 individus. Il
est composé de personnes ressources et des riverains du PNDB. Il s'agit des leaders d'opinion
locaux présents dans la zone d’études (chefs de terre, chef de village, chefs de quartier,
responsable d'association ou de groupement), des autorités administratives (le chef de l’Unité
de Gestion du PNDB, préfet, le maire, les membres de la brigade LAB) et les services
techniques de l'agriculture et de l’élevage). Celles-ci ont été choisies en fonction de leurs
connaissances du site et de leurs disponibilités.
Tableau 1: Personnes interrogées

Catégorie socio-          Eleveurs               Agriculteurs               Personnes              Autres1
professionnelle                                                             ressources
Effectif                  45                     34                         07                     11

Total                                                                  97
Source enquête, 2009


II.3.4. Observation sur le terrain
Elle a consisté à quatre sorties dans le parc pour être en contact avec le milieu. Ces sorties
nous ont permis de parcourir le site du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. Les observations
sont consignées dans un carnet de note. Des photos numériques ont été prises sur le site de
même que des relevées GPS. Pour les observations sur le terrain nous sommes obligés de
suivre le planning de la brigade LAB. Par contre pour les enquêtes nous avons utilisé une
moto comme moyen de déplacement.

II.3.5. Les Outils de collecte de données

II.3.5.1. Le questionnaire
Le questionnaire est utilisé pour collecter des informations auprès des populations riveraines.
La fiche d’enquête est basée sur les aspects suivants :
- le système de représentations et perception des phénomènes de dégradation de
l'environnement ;


1
    Autres : récolteurs de produits forestiers non ligneux, tradipraticiens, orpailleurs…….

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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



- la connaissance de la structure de l’aire protégée
- l’accès aux ressources naturelles du PNDB
- la connaissance des textes réglementant la gestion des ressources naturelles dans le pays
entre autre.

II.3.5.2. Le guide d’entretien
Un guide d’entretien est adressé aux différentes personnes ressources pour collecter des
données. Les entretiens se sont déroulés en deux phases. D’abord un travail est effectué avec
le chef de l’Unité de Gestion et les membres de la brigade LAB pour mieux affiner notre
méthodologie. Ces entretiens nous ont permis d’avoir un premier aperçu sur l’état de la
dégradation du parc. Ensuite nous avons interrogé des personnes ressources susceptibles de
nous donner des informations sur les activités humaines menées par les populations riveraines
du PNDB.
Les entretiens ont porté sur l’utilisation illégale des ressources biotiques et abiotiques du parc
par les populations.

II.3.6. Enquêtes de terrain
Cette partie de collecte de données a porté sur les principales interrogations dont les réponses
ont fait l’objet d’un dépouillement. Le guide d’entretien et le questionnaire ont été testés dans
la ville de Boromo. Ces enquêtes ont été menées durant quatre semaines. Un membre de la
brigade LAB nous a mis en contact avec un jeune de la localité pour nous conduire sur le
terrain. Ce dernier nous a servi comme interprète durant notre séjour. Le temps passé sur le
terrain était compté et il fallait trouver un moyen d’interviewer un échantillon assez
représentatif.
Deux possibilités s’offraient à nous :
- parcourir tous les villages riverains du PNDB pour collecter des données auprès de ces
populations ;
- interroger des membres des mouvements associatifs de la zone, des personnes riveraines du
PNDB et toute autre personne ressource disponible et susceptible de nous fournir des
informations.
La seconde solution nous a semblé la plus efficace parce que le temps et les moyens de
déplacement ne nous permettaient pas de parcourir toute la zone. Les entretiens ont été
réalisés séparément en présence d’un interprète.
La collecte de données s’est déroulée comme suite :



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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



Dans chaque mouvement associatif des contacts ont été fait avec le président de la structure
suivant un chronogramme établi et validé avec le chef de l’Unité de Gestion du PNDB.
Le guide d’entretien et le questionnaire figurent en annexe du document.

II.3.7. Traitement des données
Le traitement des données collectées sur le terrain en vue de la rédaction du mémoire s'est
effectué manuellement à l’aide d’une grille de dépouillement.
Ce dépouillement a permis d'apprécier la fréquentation du parc par les populations et les
impacts de leurs activités sur la préservation des ressources de l’aire protégée. Les données
collectées au moyen des guides d'entretien sont de sources variées et ont subit des
recoupements. Il nous a permis de dégager les similitudes et les divergences relatives aux
thèmes qui ont été abordés lors des entretiens. Les observations directes sont confirmées par
les résultats des procès verbaux des contentieux enregistrés par le secrétariat de l’Unité de
Gestion.
Par ailleurs, les données cartographiques et chiffrées ont subit respectivement un traitement
informatique sur les logiciels tels que ArcView 3.2 et Microsoft Excel. Ces outils nous ont
permis de visualiser les graphiques et les cartes. La saisie a été effectuée avec le logiciel
Word.

II. 3. 8. Limites méthodologiques
Le déroulement des enquêtes de terrain a été émaillé de quelques difficultés. Au nombre de
ces difficultés on peut retenir :
         la spécificité linguistique de la zone a nécessitée la présence d’un interprète ;
         la rétention de l'information au niveau des enquêtés par peur de représailles ;
         l’indisponibilité des chefs d'exploitation pour différentes raisons (travaux champêtres,
          jours de marché hebdomadaire, etc.).
Néanmoins, le désir de réussir ce mémoire nous a conduit à surmonter toutes ces limites
méthodologiques afin de disposer de données intéressantes pour élaborer ce document.




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                                TROISIEME PARTIE :
                         RESULTATS ET DISCUSSIONS




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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



La création du PNDB a enclenché une logique de conflits entre les populations riveraines et
les autorités de l’aire protégée. Les deux principaux problèmes soulevés par ces populations
sont généralement l’accès aux ressources biotiques et abiotiques. Le premier se rapporte aux
convoitises de toutes natures, sur les ressources vivantes ou non vivantes dans l’aire protégée.
Ces ressources constituent en général un moyen pour la survie des populations locales. Il
s’agit des PFNL, de la viande de brousse, du pâturage, de l’accès et de l’exploitation de la
terre entre autre.
Le second est lié aux conflits entre les hommes et les animaux. Certains paysans ont été
toujours victimes de déprédateurs pour leurs troupeaux et leurs champs de culture. Beaucoup
d’études ont été menées dans la zone pour comprendre le conflit « homme éléphant ».
Cependant pour le service forestier, les problèmes portent généralement sur des questions
symétriques :
    -    la divagation du bétail qui est une véritable source de conflits entre les éleveurs et le
         gestionnaire du parc. Ce phénomène résulte d’une double cause dont l’éloignement du
         cheptel pour protéger les champs de cultures et la recherche d’éventuels pâturages ou
         des points d’eau ;
    -    l’empiétement sur le parc constitue une forme très courante à l’atteinte de l’intégrité
         du parc. Ces pratiques sont d’origines diverses et le plus souvent pour les besoins de
         cueillette, de pêche, de récolte de paille, de terres pour cultiver. Ceux-ci conduisent
         les populations à opérer presque partout en raison de la rareté des ressources naturelles
         en dehors du parc.
V. 1. Analyse de résultats d’inventaires

V.1.1. Résultats d’inventaires aériens de 1991-1992

V.1.1.1. La grande faune
Les inventaires aériens réalisés dans les années 1991-1992 par le projet Eléphant donnaient
une diversité estimée à une quarantaine de mammifères dont l’Eléphant (Loxodonta africana),
l’hippotrague (Hippotragus equinus), le Guib harnaché (Tragelaphus scriptus scriptus), le
Bubale (Alcelaphus buselaphus major), le Céphalophe à flancs roux (Céphalaphus rufilarus),
le Céphalophe de Grimm (Sylvicapra grimmia), l’Ourébi (Ourebia ourebi), le Patas
(Erythrocebus patas) (ILBOUDO, 2001). A ces espèces il faudrait ajouter certaines espèces
inféodées au milieu aquatique: les hippopotames (Hippopotamus amphibius), les crocodiles
(Crocodylus niloticus), les varans (Varanus niloticus) et les tortues.




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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



L’analyse de ces résultats montre que le complexe de la boucle du Mouhoun semble pourtant
former le principal habitat de l’éléphant dans la région. Le bilan concernant les éléphants n’est
pas catastrophique aux dires des spécialistes et selon les dernières estimations faites par
l’UICN et les services forestiers de Boromo, il y aurait eu ces dernières années en moyenne 8
éléphants braconnés par an. Ce chiffre, bien qu’important, ne serait pas alarmant et ne
menacerait pas la population à court terme (MARCHAND, 2002). Elle est estimée entre 225
et 300 éléphants avec un taux de croissance de 5% par an.
Les observations concernant l’ensemble de la faune, en revanche, semblent confirmer les
craintes exprimées depuis quelques années qui signalaient que la conservation de l’aire
protégée des Deux Balé était handicapée par une occupation anarchique de l’habitat, un
développement du braconnage et un manque notoire de moyens (humains matériels et
financiers) pour sa gestion.

V.1.1.2. L’avifaune
L’avifaune est caractéristique des savanes soudano-sahéliennes arborées ou arbustives, peu
arrosées accueillant également des espèces inféodées aux milieux arides et boisés et galeries
forestières. Ces milieux abritent trois catégories d’espèces aux statuts différents : résidents
sédentaires, migrateurs afro-tropicaux, migrateurs paléarctiques. La présence du Mouhoun est
un élément très favorable à la présence des oiseaux, en particulier en saison sèche, et sans
avoir réalisé d’inventaire exhaustif près de 140 espèces ont pu être observées en 48h sur le
site (BERLIN 2002).
De ces résultats nous pouvons conclure que l’avifaune n’est pas menacée par le braconnage.

 V.1.1.3. La végétation
Il n’existe pas de cartographie ni d’inventaire floristique précis de la zone. La zone de
Boromo est classée dans le domaine soudanien méridional à la limite occidentale du district
de la Volta Noire Est. Seules des prises de vues datant de 1993 ont permis l’élaboration d’une
carte d’occupation des sols par la Direction Régionale de l’Environnement dans le cadre du
schéma directeur d’aménagement des ressources. Cette carte permet de mettre en évidence
des zones de savanes arborées, parsemées de zones de savanes arbustives, ainsi que des
galeries forestières le long des cours d’eau (BERLIN 2002).
La variabilité du couvert végétal dépend du relief, du type de sol mais aussi de l’intervention
humaine : on retrouve par exemple des savanes parc à Acacia albida, à Butyrospermum parkii
ou encore à Parkia biglobosa.



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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



Les espèces couramment rencontrées sont celles des forêts claires ou des savanes sèches,
entre autres Burkea africana, Detarium microcarpum, Khaya senegalensis, Piliostigma
thonningii, Combretum sp, Daniellia oliveri. Dans les galeries, on rencontre essentiellement
Anogeissus sp, Mitragyna sp et Ficus sp. Quant au couvert graminéen il n’est presque
qu’entièrement à Andropogon sp, Vetiveria nigritana, Diheteropogon spp, Hyparrhenia,
Cymbopogon spp et Loudetia togoensis.

 V.1.2. Résultats de l’analyse de l’inventaire aérien de la grande faune et du bétail dans
le complexe des aires protégées de la boucle du Mouhoun en avril 2002.
L’objectif de cette étude était double :
    -    estimer la population d’éléphants et subsidiairement des autres grands mammifères de
         la zone ;
    -    évaluer le taux d’anthropisation et d’activités agro-pastorales à l’intérieur des entités
         classées de la zone et dans un rayon de deux kilomètres dans leur périphérie.
Au total 26 espèces de mammifères sauvages ont été observées lors de l’inventaire
contrairement en 1991/1992. On note également des observations de 32 hippotragues
principalement dans la zone du parc, 1 guib harnaché, 19 phacochères, 4 céphalophes de
Grimm, 2 céphalophes à flancs roux et un cynocéphale (BELEMSOBGO, 2002).
Les observations des animaux domestiques ont été les plus nombreuses. Près de 1.200 bœufs,
62 moutons et 19 chèvres ont été comptés par l’équipe d’inventaire à l’intérieur du parc. Les
zones de concentration des bœufs sont les sous-zones du parc des Deux Balés (30,7%) et du
complexe Tuy-Pâ-Bounou (29%). Les chèvres n’ont été trouvées que dans les sous-zones
Baporo-Sorobouly-kalio et Deux Balé-Dibon-Laba avec des proportions de 67% et 33%
respectivement.
Près de 116 champs de culture autour du parc et 100 habitats (hameaux de culture,
campements peuls et villages) ont été recensés sur les lignes de vols, représentant des indices
respectifs de 0,22 champs/kilomètre et 0,06 habitations/kilomètre dans la périphérie
(BELEMSOBGO, 2002).
Les observations faites dans la zone du parc sont résumées dans le tableau ci-dessous.




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Tableau 2: Observations faites lors de l’inventaire aérien d’avril 2002.

Sous-            Animaux sauvages                                              Animaux      domestiques              et
zones                                                                          activités humaines
d’inventai
re               El      Hi      Cg       Ph       G       CFR        Cy          B        M        Cr         Cp    H
Deux
Balé-
                 5       32       1        7        1        0         1       1.200       62       19         116   3
Dibon-
Laba
Source : résultats inventaires aériens 2002

El : éléphant ; Hi : hippotrague ; Cg : Céphalophe de grimm ; Ph : Phacochère ; G : Guib ;
CFR : Céphalophe à Flanc Roux ; Cy : Cynocéphale ; B : Bœufs ; M : Mouton ; Cr : Chèvre ;
Cp : Champ ; H : Homme
Il semblerait que beaucoup d’espèces ont disparu dans le parc chez les grands mammifères si
on compare les résultats des inventaires de 1991/1992 (40 mammifères) et 2002 (26
mammifères). Il s’agit du bubale majore, des carnivores (lion, léopard), de l’ourébi, du buffle,
les cobs… Mais ces résultats ne sont pas complétés par un recensement pédestre. Ce
phénomène s’explique par une forte anthropisation de l’aire protégée qui était délaissée
pendant toute cette période.




Figure 3 : Proportions de biomasses dans la sous-zone d’inventaire de Dibon, Deux Balé et Laba (%)

Les blocs de Tuy et des Deux Balé comptent plus de 5.000 bovins en avril 2002. Dans la
sous-zone de Dibon englobant les deux Balé et laba, les bovins contribuent encore pour une
large part à la biomasse totale. En effet ils représentent 96% de la biomasse totale puis

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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



viennent ensuite les éléphants (3%) et les petits ruminants (1%). Comme indiqué dans la
figure n°3 ci-dessus.
L’occupation de l’espace par les bovins a beaucoup contribué à la dégradation des ressources
naturelles des aires protégées de ces localités.

V.1.3. Résultats du survol du Parc mars 2009
Une première mission de survol aérien du PNDB a été organisée les 16 et 17 mars 2009. Il
avait pour objectifs:
    -     Une première reconnaissance du parc et notamment de l’état de ses limites par rapport
         aux cartes et aux textes disponibles
    -    Une première estimation de l’ampleur des pressions en cours sur le parc
    -    Une première estimation de l’état général de conservation du territoire
    -    L’observation de la faune présente

V.1.3.1. Observations effectuées sur les limites du parc

La bordure Est du parc (Mouhoun) est respectée (pas d’enclave sur la rive droite du fleuve)
mais de nombreux points de passage existent d’où divergent des pistes de circulation dans le
parc. Il y a également de nombreuses pirogues sur le fleuve. Enfin, hors forêts classées,
l’ensemble des rives du Mouhoun est livré à l’agriculture, souvent irriguée, ce qui interdit a
priori toute sortie de faune de ce côté. A noter également l’importance des installations
humaines, villages, villes (Poura, Fara…) sur ce côté.
La bordure Sud du parc (Dibon) est difficilement matérialisée. Il existe plusieurs points
d’avancée de champs (avec parfois des cases) au nord de cette limite. Partout des pistes
pénètrent dans le parc en direction du Grand Balé, parfois en densité très importante.
La bordure Ouest est difficile à suivre en général sauf au nord où il existe une piste de
circulation qui marque bien la frontière entre terroirs et parc. Sinon il semble que de
nombreux empiètements existent, mais il est opportun de faire des investigations au sol. Là
aussi, les pistes de pénétration dans le parc sont multiples, convergent généralement vers le
Grand Balé.
La bordure Nord est plus claire que celle au Sud et semble globalement respectée, du fait de
l’existence de pistes qui marquent certaines des limites. La partie le long du Grand Balé est
envahie sur plusieurs km vers le sud par rapport aux premières cartes, mais il semble que cela
ait déjà été accepté comme modification des limites. Néanmoins, en certains points vers
Ouahabou, il existe des champs à l’intérieur du parc, sans continuité avec les terroirs agricoles


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proches et donc isolés (avec ou sans cases) à quelques kilomètres dans le parc. Partout là aussi
des pistes s’engagent dans le parc, certaines appartenant à des véhicules à 4 roues.

V.1.3.2. Observations effectuées sur les Pressions en cours
Il y a des troupeaux de bovins (et plus rarement, sur les bordures, d’ovins et de caprins)
partout. Il n’y a pas d’endroit qui soit épargné ou semble moins accessible pour les bovins. Le
cheptel présent doit représenter plusieurs milliers sinon quelques dizaines de milliers de têtes.
Il n’y a pas systématiquement de bouvier aux abords. De nombreux enclos fabriqués en haies
d’épineux sont visibles ce qui démontre que certains troupeaux restent dans le parc. Tous les
pâturages, les abords de mares, les points d’eau, les rives des rivières et du fleuve montrent
des traces nombreuses de passage de ces animaux quand on ne les y voit pas directement.
La pêche et le braconnage sont présents partout. Tous les points d’eau isolés sont
accompagnés d’une petite hutte ou d’un abri de branchages servant certainement au
braconnage. Il n’y a pas une mare, une rivière qui ne soit zébrée de petits barrages de décrue
pour la capture du poisson. Le fleuve est, quant à lui, sillonné par les pirogues.
La coupe du bois est omniprésente. Les souches fraîchement coupées sont bien visibles,
pratiquement partout sur le territoire et ce même loin des limites externes. De nombreux tas
de bois en attente d’être emportés sont visibles. La densité d’arbres hauts décroît de façon
visible     et de façon centrifuge depuis le centre du parc, certaines zones n’étant plus
qu’arbustives. La forêt de Dibon est particulièrement atteinte, et la partie la moins concernée
est la rive gauche du Grand Balé vers le centre du parc.
La récolte de pailles est visible, plusieurs tas ou coupeurs en activité ayant été repérés
L’orpaillage est également présent même si plus localisé aux abords de la zone Est en allant
vers le Mouhoun. Il existe plusieurs carrières, de taille variable.
D’une façon générale, la présence humaine dans le parc est impressionnante. Sans prétention
statistique, il a été compté, pendant une heure et à l’intérieur du parc, le nombre de personnes
présentes dans une bande de 250 m environ sous l’avion soit 23 individus observés isolément
(pasteurs en vélo, pêcheurs, ramasseurs de paille...). La surface ainsi échantillonnée représente
à peu près 5% du parc… ce qui donne une estimation d’au moins 450 personnes présentes
dans le parc à 7 heures du matin… Si l’on songe que les sites d’orpaillage non échantillonnés
ici peuvent regrouper plusieurs dizaines de personnes au même endroit, on mesure la
fréquentation permanente du parc.




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V.1.3.3. Observations effectuées sur la faune
L’objectif de la mission n’était pas la recherche de faune donc elle n’a pas été organisée ni
menée en ce sens. Néanmoins au cours des survols ont été observés :
    -    Un groupe d’une trentaine d’éléphants d’âge varié au Sud de l’embouchure du Grand
         Balé
    -    Un éléphant isolé à quelques km de ce point
    -    Un groupe de 5 éléphants près du barrage sur le Petit Balé
    -    Un groupe de 3 éléphants à l’Ouest près du Grand Balé
    -    Un groupe de 7 Hippotragues (dont un jeune) à l’Est près du Mouhoun.

V.1.3.4. Etat de conservation général
Les deux forêts classées existent toujours et tranchent sur leur périphérie dont l’habitat est
intégralement transformé, même si on l’a vu les limites réglementaires ne sont pas toujours
respectées. La forêt de Dibon semble très dégradée, comme d’ailleurs la forêt des Deux Balé
sur une profondeur d’au moins 5 km sur toute sa bordure sauf côté Mouhoun à l’Est et Grand
Balé au Sud.
Le milieu est très impacté par les activités humaines, en particulier la circulation du bétail qui
crée des pistes et des zones de piétinement excessif partout. Les mares et prairies sont très
piétinées. Il n’y a pas de trace visible sur ces zones de terre retournée par les phacochères,
normalement facile à observer. Les rivières sont toutes colonisées par les filets ou barrages il
y a donc fort à parier que la densité de poissons est faible.
Les pistes de circulation normale sont envahies par la végétation, sauf celles ouvertes
récemment par le programme de réhabilitation.
Le Mouhoun est en eau sur toute sa longueur. Le Grand Balé ne coule plus et de nombreux
passages sont à sec. Le Petit Balé présente des petits chapelets d’eau de faible taille mais
néanmoins répartis sur toute sa longueur dans le parc. Il existe également quelques petites
mares isolées, mais il y avait eu une pluie relativement importante quelques jours avant le
survol. Quelques mares existent dans le lit supérieur du Mouhoun, au Nord du parc, avec des
prairies encore vertes autour. Une mare importante est à noter en face du campement du
Caïcédrat, sur la rive gauche du Mouhoun (OUEDRAGO et MAUVAIS 2009).

Point sur les inventaires
L’analyse des résultats montre une forte diminution des populations des mammifères. Elle
s’explique par une démographie galopante due à la situation géographique et aux activités
socio-économiques de la ville de Boromo carrefour principal pour se rendre au Mali, au

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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



    Ghana et en Côte d’ivoire. L’intense pression humaine sur le PNDB est multiforme. Il s’agit
    non seulement du braconnage mais aussi de toutes les autres activités humaines qui gagnent
    de plus en plus l’aire protégée et contribuent à détruire les derniers refuges de la faune en
    général et de l’éléphant en particulier. On peut citer notamment le prélèvement illégal de bois,
    pratiqué toute l’année dans le parc, les feux de brousse, qui débutent dès le mois d’octobre et
    se poursuivent tout au long de la saison sèche ou encore l’orpaillage artisanal entre autre.
    Mais, les impacts les plus visibles de cette pression anthropique sont les installations liées
    aux activités agricoles et pastorales, et plus particulièrement la présence de villages, de
    hameaux de culture et de campements en périphérie immédiate du parc. L’indice de présence
    humaine est très élevé dans le parc. Cette situation augmente la distance de fuite de la faune.
    Et la divagation du bétail dans le parc augmente les risques d’épizootie et de zoonose. Pour
    restaurer la faune et la flore du milieu, il faut mettre en place un système de surveillance très
    efficace avec l’implication des populations riveraines. Une gestion participative s’avère
    nécessaire avec un partage juste et équitable des bénéfices tirés de la valorisation des
    ressources par l’écotourisme
    V. Les différents Acteurs
    Les principaux acteurs sont :

    V.1. Les populations périphériques
    Elles sont toutes constituées des Groupements villageois (GV) de production. On dénombre
    au total dix-sept (17) organisations paysannes dans la commune reparties comme
    suit :
-       4 Groupements Villageois Hommes (GVH)
-       10 Groupements Villageois Femmes (GVF)
-       03 Groupements Villageois Mixtes (GVM)
Soit au total 16 Groupement Villageois de producteurs agricoles contre un seul groupement
    villageois Eleveur.
Les domaines d'intervention des organisations paysannes sont des traits caractéristiques de la
    situation socio-économique de la commune. Ainsi ces domaines portent sur :
-       l'agriculture: maraîchage ;
-       l'élevage : embouche porcine, ovine, caprine et bovine ;
-       le commerce : commerce d'oignon, graine de nérés, beignets et de céréales ;
Les objectifs visés sont une meilleure organisation du secteur en vue de permettre à chaque
    membre de tirer le plus de profit de son activité.


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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



Il existe diverses associations, qui peuvent être des interlocuteurs privilégiés pour la mise en
place de projets de gestion de l’environnement :


         les organisations de chasseurs, notamment à Ouroubono ;
         les groupements de pêcheurs, à Lapara, Petit Balé et Boromo ;
         les groupements villageois de culture d’hommes, de femmes et de jeunes (réalisation
de champs collectifs dont les bénéfices sont utilisés collectivement ou répartis) ;
         les groupements des producteurs de coton ;
         les groupements de cultures maraîchères.
La situation décrite précédemment est celle de l’enclave de Boromo, fortement anthropisée,
où les activités sont multiples, le peuplement humain d’origines diverses, impliquant des
relations inter-villageoises complexes qui structurent cet espace aux fonctions multiples et
imbriquées.
Cet espace est délimité au Sud par une aire protégée, le "Parc National des Deux Balé", dont
les statuts juridiques assurent une utilisation de l’espace différente de celui précédemment
décrit, devant limiter à la fois l’anthropisation et la dégradation des ressources, par la mise en
place de règles de gestion spécifiques.

V. 2. L’Etat
Il est représenté par l’OFINAP à travers l’Unité de Conservation de la Faune de Boromo.
Cependant les autres services déconcentrés de l’Etat notamment les Directions Provinciales
de l’Agriculture et celle de l’Elevage doivent être impliqué dans la conservation de l’aire
Protégée.

V.3. Les Organisations Non Gouvernementales (ONG)
Historiquement la gestion du « parc » a été confiée en 1997 à une ONG, APRES FASO
(Association pour la Préservation et le Renouvellement des Espèces Sauvages du FASO).
L’Unité de Conservation de la Faune de Boromo est appuyée par l’Union Internationale pour
la Conservation de la Nature dans la protection du parc National des Deux des Balé.
En plus il en existe deux dans la commune.
    • EWA (ONG Autrichienne) est présente dans la commune.
    • Le CEAS (Centre Ecologique Albert Schweitzer) basé à Ouagadougou intervient dans
      la commune par le biais du P.A.A. (Projet d'Appui à l'Artisanat).




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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



VI.1. Perception des populations des phénomènes de dégradation de l’environnement
Les populations sont conscientes des phénomènes de dégradation de l’environnement. Ils ont
presque tous la même perception sur l’évolution du couvert végétal, la fertilité des sols et les
ressources en eau. Dans l'ensemble, tous nos répondants reconnaissent de façon unanime la
dégradation progressive des ressources naturelles dans notre zone d'étude. Les résultats
montrent que 67% des personnes enquêtées parlent de la dégradation de leur environnement,
18% des personnes n’ont observé aucun changement. Le reste (15%) évoque une amélioration
de l’environnement. Pour cette dernière catégorie, la disponibilité de l’eau par l’installation de
puits et de forage, l’accès aux intrants entre autre confirment leur affirmation (voir figure n°4)
L'enquête menée auprès des ménages sur la question confirme cet état de dégradation des
ressources. En effet, ils représentent près de 78% des chefs de ménage qui soutiennent la
dégradation du couvert végétal. La totalité reconnaît la baisse sensible de la fertilité des sols.
Une forte proportion de 90% de nos répondants soutient la baisse progressive des ressources
en eaux et les autres ressources naturelles




Figure 4: perception des populations sur leur environnement

Si la grande majorité de nos enquêtés reconnaît la dégradation progressive des ressources,
nous avons voulu alors savoir les causes et les conséquences d'une telle situation. En effet, les
causes énumérées sont les changements climatiques, les coupes anarchiques du bois, les feux




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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



de brousse, l'augmentation de la population et enfin la non utilisation des techniques
modernes de Conservation des Eaux et des Sols (CES).
Pour ce qui est des causes de la baisse de la fertilité des sols, nos enquêtés évoquent dans leur
grande majorité la culture extensive (62,2%), l'augmentation de la population (60,0%) donc
de la forte demande des terres de culture, les sécheresses (72,7%) et la non utilisation des
techniques de conservation et de restauration des terres (58,9%). Outre ces causes énumérées
notamment par les chefs de ménages et les autres personnes enquêtées2 (46,2%) estiment que
la violation des coutumes, le non respect des calendriers culturaux ont contribué à accentuer
les sécheresses.
Pour les autres ressources naturelles notamment les ressources en eau, la faune et la flore, les
mêmes causes ont été énumérées par nos enquêtés avec des variations peu significatives. En
effet, les causes sont par ordre d'importance et par groupe cible : les feux de brousse (70% des
chefs de ménages et 57,5% des autres personnes enquêtées) ; la coupe abusives du bois (60%
des chefs de ménages contre 55,3% des autres personnes enquêtées) ; la sécheresse (45% des
autres personnes enquêtées et 43,3% des chefs de ménages). Toutefois, près de 60% des
personnes estiment que l'exploitation excessive des plantes, qui est une pratique courante dans
le village constitue une des causes de la dégradation de ces ressources.
Face, à la dégradation des ressources naturelles, les producteurs, dans leur grande majorité
pensent que l'adoption des nouvelles techniques de gestion des ressources naturelles est la
voie salutaire pour renforcer la fertilité des sols afin de faire des meilleurs rendements et de
protéger l'environnement en général.

VI.2. La connaissance de la structure de gestion du PNDB par les populations

VI. 2.1. La Signification du Parc selon les populations

Les aires protégées notamment les parcs nationaux sont essentielles pour la conservation de la
diversité biologique. Ils sont perçus comme des jalons qui nous permettent de comprendre
l’interaction entre les hommes et le monde naturel. Dans le monde de la conservation, les
spécialistes s’accordent sur la définition suivante « Une aire protégée est un espace
géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace,
juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les
services éco systémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés» (DUDLEY 2008).



2
    Autres personnes : femmes, jeunes

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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



Selon les résultats de l’enquête, 95% des personnes définissent le parc comme une zone
interdite d’accès sans autorisation, un bien communautaire ou un domaine forestier de l’état.
Le reste le considère comme une zone de collecte de produits forestiers non ligneux et de
chasse. Elles savent parfaitement qu’il est interdit de cultiver ou de pâturer dans l’aire
protégée des Deux Balé. Malgré leur niveau de connaissance très élevée pour la définition
d’un parc, elles continuent à y accéder frauduleusement.

VI.2.2. La gestion du parc
La gestion du « parc » a été confiée en 1997 à une ONG, APRES FASO (Association pour la
Préservation et le Renouvellement des Espèces Sauvages du FASO). L’exploitation est faite
selon un cahier des charges défini par arrêté du Ministre chargé de la faune, qui définit les
obligations qui incombent au concédant et au concessionnaire de la zone, concernant
l’élaboration des plans de gestion, la mise en valeur effective, les obligations envers les
populations riveraines. Les Deux Balé ont été concédés pour une exploitation exclusive du
tourisme de vision et de la pêche, il n’est pas prévu d’exploitation de la faune par la chasse
(BERLIN 2002). Mais le concessionnaire ne parvient pas à gérer le parc conformément aux
clauses définies avec les autorités administratives. Par la suite la gestion surtout la
surveillance est dévolue à la Direction Provinciale de l’Environnement et du Cadre de Vie
(DPECV). Avec la création de l’Office Nationale des Aires Protégées du Burkina en 2008,
une Unité de Gestion du PNDB est mise en place avec à sa tête un aménagiste.
A l’unanimité les populations riveraines disent que le parc est géré par le service des Eaux et
Forêts de la localité. Mais rares sont celles (3%) qui peuvent faire la différence entre les
différentes entités de gestion des ressources naturelles présentes dans la localité notamment la
DPECV et l’UG des Deux Balé. Cependant les éleveurs qui ont payé une transaction suite à la
divagation du bétail dans le parc, connaissent le gestionnaire et l’équipe de surveillance.
Il urge de mettre en place un plan de communication pour les riverains.

V1.2.3. Préoccupations des populations riveraines au parc

Les difficultés évoquées par les riverains sont nombreuses et différentes selon la catégorie
socio-économique.
Les cultivateurs de la zone ont comme principale contrainte la disponibilité de la terre. La
présence du PNDB et la forêt classée de Baporo ne permettent pas à ces derniers d’augmenter
les surfaces emblavées pour les cultures de rente. Ils sont victimes de dégâts multiples liés à la
proximité du parc. Les perdrix, les pintades et autres granivores s’attaquent aux semis dès les


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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



premières semaines de cycles. Les dégâts causés par les éléphants et les singes causent plus
de problèmes selon 75% des personnes interrogées. Les dégâts sont répartis comme suit :




                             16%




                                                                                                      Destruction récolte
                                                                                                      Piétinemnet culture
                                                                                                      Destruction arbres

        21%

                                                                                           63%




Figure 5: dégâts des éléphants

Les principaux dégâts des éléphants ont lieu de juillet à décembre voire mars à avril.
Les principaux villages touchés sont Boromo, Ouroubonon, Soumbou, Ouahabou, Baporo,
Pourra, Virou, Poa. Mais les agriculteurs utilisent des moyens traditionnels pour protéger
leurs champs notamment l’émission de grands bruits, l’utilisation des feux, du piment et des
chiffons de couleurs vives.
Cependant les agriculteurs militent pour la conservation et la protection intégrale des espèces
animales et végétales du parc. Ces derniers affirment que la disparition des forêts favoriserait
la sécheresse. Dans les villages comme Soumbou et Ouroubonon, les paysans interrogés
déplorent la divagation du bétail dans le parc. Ils demandent aux autorités de l’Unité de
Gestion de durcir les mesures pour mettre fin à l’occupation de l’aire protégée par les
animaux domestiques.
En définitive, il faudrait reconnaître que les dégâts d’éléphants, qu’importent leurs fréquences
ou leurs étendues, ne sont que les reflets d’une situation de cohabitation difficile sinon
impossible entre la faune et les prétentions expansionnistes de l’homme sur la nature et ses
composantes.
Pour mieux cerner les difficultés rencontrées par les éleveurs nous avons tenu un entretien
avec le Directeur Provincial de l’élevage et une rencontre avec l’Union des éleveurs de
Boromo.

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Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso



Dans la province de Boromo, il n’existe pas de zone pastorale. L’élevage et l’agriculture
constituent les principales sources de revenus des populations. Les forêts de Baporo et le
PNDB sont les seuls endroits accessibles par le bétail pour le pâturage et l’eau selon 85% des
éleveurs rencontrés. Ils préconisent qu’on laisse les troupeaux de bœufs dans le parc. Pour ces
derniers le contact entre animaux sauvages et domestiques constitue une symbiose et les
risques de zoonoses sont mineurs. Ils vont jusqu’à dire que la divagation des animaux est
profitable au parc. Pour eux le bétail permet de maintenir le tapis herbacé donc la présence
des animaux domestique dans l’aire protégée se justifie. Et ils souhaitent la création d’une
zone pastorale autour du parc dans un rayon de 5 km. Et sur cette bande toutes les activités
agricoles doivent être interdites. Dans le plan d’aménagement du parc, ils souhaitent être
impliqués pour une paix sociale avec les agents des Eaux et Forêts. Ils ont déploré la
répression comme moyens souvent utilisé par les gestionnaires des aires protégées du Burkina
pour lutter contre la présence du bétail. Ils ont souligné la non durabilité et l’inefficacité de
cette méthode. Il faut une concertation entre les différents services étatiques de la localité
selon l’avis des Directeur Provincial du Service de l’élevage. Il a dénoncé le manque
d’implication du service élevage dans la gestion de ce conflit. Pour lui avant le démarrage des
activités de nettoiement du parc, il fallait procéder par des actions de sensibilisations et
d’informations. Le constat est amer du côté de son service, plus de 60 familles d’éleveurs ont
quitté la zone en direction du sud- ouest vers la frontière du Ghana avec le Burkina.
Pour une conservation efficacement de la diversité biologique du PNDB, il faut lutter
efficacement contre toutes formes de pression anthropiques dans l’aire protégée.

VI.2.4. Connaissance des textes réglementant la gestion des ressources naturelles
Les limites du parc sont visibles par endroit grâce à l’implantation de bornes. Les populations
riveraines (100%) savent que le fleuve Mouhoun constitue une limite naturelle. Mais ils n’ont
jamais participé à la délimitation de l’aire protégée car ils n’ont pas été associés.
Pour la gestion des ressources naturelles, les populations ont déjà entendu parler de textes et
lois réglementant l’accès dans les aires protégées. Pour preuve, elles sont autorisées à payer
un permis pour couper le bois, la paille entre autre. Certains y pénètrent frauduleusement pour
la collecte de produits forestiers non ligneux, la chasse, la pêche ou le pâturage.
En cas d’infraction constatée par l’agent forestier, la personne incriminée paie une transaction
définie dans le code forestier.
Pour les personnes interrogées 83,50% disent avoir entendu parler des textes réglementant la
gestion des ressources naturelles dans les aires protégées mais n’arrivent pas à citer les


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  • 1. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso IMPACTS DES PRESSIONS ANTHROPIQUES SUR LES RESSOURCES NATURELLES DU PARC NATIONAL DES DEUX BALE/BURKINA FASO MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER SPECIALISE EN GESTION DES AIRES PROTEGEES Présenté et soutenu le ……2009 par Présenté et soutenu par Serigne Modou SARR M. Serigne Modou SARR Encadreurs : M. Issaka BELEM, Ingénieur des Eaux et Forêts/ OFINAP Pr Samuel YONKEU, Agro-écologue, enseignant chercheur/ 2iE Promotion 2008/2009 Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées
  • 2. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso DEDICACES Ce travail est spécialement dédié à : Aux mémoires de mon père feu Alé SARR et ma grand-mère Fatou NGOM « que la terre vous soit légère et que DIEU vous accueille à son paradis ». A ma mère Sokhna DIOP qui a consenti beaucoup de sacrifices après la disparition de notre père pour assurer notre éducation. L’amour que j’éprouve envers vous est incommensurable A mon épouse Mme SARR née Aïda FALL pour la patience, les sacrifices et les privations consenties durant la période de ma formation. A mon beau père Atoumane FALL et ma belle mère Coumba NDAO pour leurs conseils et prières A mes frères et sœurs utérins Aïda, Malick, Mame Amy, Khady, Momy et Khady DIOUF et germains. Je ne cesserai de témoigner mon amour envers vous. Je souhaite que ce travail serve d’exemple pour mes petites sœurs, mes neveux et nièces A toute la famille DEME de Diourbel A toute la colonie sénégalaise de 2iE et à tous les amis au Burkina 55555555555 Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées i i
  • 3. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso REMERCIEMENTS Nous remercions DIEU LE TOUT PUISSANT Nos remerciements sont adressés : ♦ A travers M. Geoffroy MAUVAIS coordonnateur PAPACO, nous adressons nos remerciements à l’UICN qui a financé ce master GAP ; ♦ A Monsieur Paul GINES Directeur de la Fondation 2iE et l’ensemble du personnel particulièrement tous les enseignants qui ont dispensé des cours pour ce master ♦ Dr Mame Balla GUEYE, Directeur des Parcs Nationaux du Sénégal qui m’a donné l’autorisation à suivre ce master ; ♦ A Monsieur le Directeur de l’OFINAP qui nous a accordé ce stage Une mention particulière est adressée à mes encadreurs. Ils m’ont tous témoigné de leurs disponibilités et apporté les corrections idoines pour mon travail. Il s’agit : ♦ Monsieur Issaka BELEM à l’OFINAP/Burkina Faso ♦ Pr Samuel YONKEU au 2iE. Nous remercions : ♦ Monsieur Léonard OUEDRAGO le conservateur du PNDB et les pisteurs ; Les autorités administratives et coutumières, les membres des organisations paysannes et toutes les personnes enquêtées dans les provinces de Balé et de Tuy sont remerciés pour leur accueil et les informations fournies. Tous mes promotionnaires du master GAP, les amis au Burkina Faso, la colonie sénégalaise et tous les étudiants au 2iE Ces remerciements sont loin d’être exhaustifs car je pense à toutes les personnes qui ont contribué de loin ou de prés à la réussite de ce mémoire. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées ii ii
  • 4. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso LISTE DES FIGURES Figure 1: localisation de la zone .............................................................................................................. 4 Figure 2 : carte administrative du PNDB ................................................................................................ 7 Figure 3 : Proportions de biomasses dans la sous-zone d’inventaire de Dibon, Deux Balé et Laba ... 20 Figure 4: perception des populations sur leur environnement ............................................................... 26 Figure 5: dégâts des éléphants ............................................................................................................... 29 Figure 6 : connaissance des textes et lois .............................................................................................. 31 Figure 7: Comparaison effectifs cheptel de la commune de Boromo entre 2000 et 2008..................... 34 Figure 8: bovins appréhendés dans le parc par la DPECV en 2008 ..................................................... 35 Figure 9 : Bovins trouvés dans le parc et ayant fait l’objet d’une transaction....................................... 36 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Personnes interrogées .......................................................................................................... 13 Tableau 2: Observations faites lors de l’inventaire aérien d’avril 2002. ............................................... 20 Tableau 3: Braconniers arrêtés entre 2006 à 2008 ................................................................................ 32 Tableau 4: Moyens humains et matériels pour la LAB ......................................................................... 32 Tableau 5: systèmes de culture .............................................................................................................. 39 Tableau 6: superficie emblavée en culture maraîchère pour les campagnes 98/99 et 2007/2008 ......... 39 Tableau 7: superficie emblavée en culture de rente et céréalière pour les campagnes 98/99 et 2007/2008 .............................................................................................................................................. 40 Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées iii iii
  • 5. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS AP : Aire Protégée °C : Degrés Celsius CFA Communauté Française d’Afrique DPECV : Direction Provinciale de l’Environnement et du Cadre de Vie GAP : Gestion des Aires Protégées GPS : Global Position Système Ha : Hectare 2iE : Institut international d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement INSD : Institut National des Statistiques et de la Démographie Km2 : Kilomètre Carré LAB : Lutte Anti-Braconnage MEE : Ministère de l’Environnement et de l’Eau MECV : Ministère de l’Environnement et du Cadre Vie m3/s : mètre cube par seconde (débit) OFINAP : Office Nationale des Aires Protégées PAPACO : Programme des Aires Protégées d’Afrique Centrale et de l’Ouest PFNL : Produit Forestier Non Ligneux PIB : Produit Intérieur Brut PNDB : Parc National des Deux Balé UG : Unité de Gestion UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées iv iv
  • 6. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso RESUME Le Parc National des Deux Balé, avec une superficie 80 600ha, est situé dans la région de la Boucle du Mouhoun et à cheval sur les provinces des Balé, du Tuy et du Sanguié. L’aire protégée est parcourue par le fleuve Mouhoun avec ses affluents notamment le Grand Balé, le Petit Balé et le Dibon. La zone périphérique est caractérisée par une forte présence humaine localisée dans plus de 25 villages et hameaux de cultures. Les changements climatiques, la croissance démographique, le manque de surveillance et l’absence d’un plan d’aménagement ont contribué à la dégradation continue des ressources naturelles du PNDB. Le parc était géré par la DPECV de Boromo jusqu’à 2008 date de création de l’OFINAP. Cette nouvelle structure a mis en place une unité de gestion pour réhabiliter cette entité forestière. Les différentes pressions anthropiques qui ont affecté la diversité biologique du parc de 1992 à 2008 sont le braconnage, la divagation du bétail, l’exploitation des produits forestiers non ligneux, les pratiques culturales et l’orpaillage traditionnel. Les populations riveraines sont les principaux acteurs de ces pressions. A ce sujet des indices de présences humaines très élevés sont observées dans le parc. Les résultats des enquêtes et les observations sur le terrain ont montré que le braconnage et la divagation du bétail sont les véritables fléaux pour la conservation de la diversité biologique du parc. Ils s’observent partout dans l’aire protégée avec des impacts sévères. L’orpaillage est localisé dans la zone de Poura et Soumbou avec des impacts sévères sur le sol et la flore du milieu. La pression agricole et l’exploitation incontrôlée des produits forestiers non ligneux ont des impacts négatifs et significatifs. L’étude recommande de: renforcer le dispositif fonctionnel de lutte contre le braconnage, la divagation du bétail et l’exploitation des PFNL ; impliquer les populations riveraines dans l’élaboration et la mise en œuvre des plans d’aménagement et de gestion du parc ; réintroduire certaines espèces animales notamment les cobs, le bubale major, le damalisque et le buffle avec un suivi – écologique régulier ; vulgariser des technologies simples et appropriées d’économie d’énergie en vue de réduire la pression sur les ressources forestières et renforcer la politique de plantation des espèces utilitaires. Mots clés : impacts, pressions anthropiques, Parc National des Deux Balé, divagation bétail, braconnage, produits forestiers non ligneux, diversité biologique, Aire Protégée Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées vv
  • 7. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso ABSTRACT The National park “Deux Balé” with a surface 80 600ha is situated in the region of the Buckle of Mouhoun on horseback on the provinces of Balé, Tuy and Sanguié. The protected area is crossed by the river Mouhoun with its tributaries in particular “Grand Balé”, “Petit Balé” and Dibon. The peripheral zone is characterized by the strong human presence located in more than 25 villages and hamlets of cultures. Climate change, population growth, lack of surveillance and the absence of a development plan contributed to the continuous degradation of the natural resources of the PNDB. The park was managed by the DPECV of Boromo until 2008 date creation of the OFINAP which set up a unity of management to rehabilitate this entity. The various anthropological pressures which affected the biological variety of the park from 1992 till 2008 are the poaching, the rambling of the cattle, the exploitation of the not ligneous forest products, the culturales practices and the traditional orpaillage. And the waterside populations are the main actors of these pressures with very high human indications of presences. The results of inquiries and the observations on the ground showed that the poaching and the rambling of the cattle are the real plagues for the conservation of the biological variety of the park. They are everywhere in the area protected with severe impacts. The orpaillage is localized in the zone of Poura and Soumbou with severe impacts on the ground and the flora of the environment. The agricultural pressure and the uncontrolled exploitation of the not ligneous forest products have significant impacts. The study recommends of: Strengthen the functional device of fight against the poaching, the rambling of the cattle and the exploitation of the PFNL; Involve the waterside populations in the elaboration and the implemented(operated) of the plans of arrangement and management of the park; Reintroduce certain animal species in particular kobs, bubale, damalisque and buffalo with a follow-up - ecological regular; Popularize simple and appropriate technologies of energy saving to reduce the pressure on forest resources and strengthen the policy of plantation of the utilitarian sorts. Keywords: impacts, anthropological pressures, National park “Deux Balé”, rambling cattle, poaching, produced not ligneous foresters, biological variety, area protected Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées vi vi
  • 8. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso Table des matières DEDICACES ............................................................................................................................... i REMERCIEMENTS .................................................................................................................... ii LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... iii LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................ iii LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................. iv RESUME.................................................................................................................................... v ABSTRACT .............................................................................................................................. vi INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : ............................................................................................................... 2 PRESENTATION DE LA STRUCTURE ................................................................................. 2 D’ACCUEIL ET DE LA ZONE D’ETUDE ............................................................................. 2 I. 1. L’OFFICE NATIONALE DES AIRES PROTEGEES (OFINAP) .................................... 3 I.2. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE .................................................................... 4 I.2.1. ASPECTS BIOPHYSIQUES ........................................................................................... 5 I.2.1.1. Le Relief........................................................................................................................ 5 I.2.1.2. Le Climat ....................................................................................................................... 5 I.2.1.3. Les sols........................................................................................................................... 5 I.2.1. 4. L’Hydrographie............................................................................................................. 5 I.2.1.5. La Flore et la Faune ....................................................................................................... 6 I.2.2. ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES.............................................................................. 7 I. 2. 2.1. La Population ............................................................................................................... 7 I. 2. 2.2. Les activités socio-économiques.................................................................................. 8 I. 2. 2.2.1. L'agriculture .............................................................................................................. 8 I.2.2.2.2. L'élevage ..................................................................................................................... 8 I .2.2.2.3. L’exploitation des Produits Forestiers Non Ligneux ................................................. 8 I.2.2.2.4. Le secteur des services ................................................................................................ 9 DEUXIEME PARTIE : ............................................................................................................ 10 PROBLEMATIQUE, JUSTIFICATION, OBJECTIFS ET .................................................... 10 II.1. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION ................................................................................... 11 II.2. OBJECTIFS .......................................................................................................................... 12 II.2.1. Objectif général ............................................................................................................. 12 II.2.2. Objectifs spécifiques...................................................................................................... 12 II.3. DEMARCHE METHODOLOGIQUE......................................................................................... 12 Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées vii vii
  • 9. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso II.3.1. LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE .................................................................................... 12 II.3.2. CHOIX DE LA ZONE D’ETUDE .......................................................................................... 12 II.3.3. CHOIX DE L’ECHANTILLON ............................................................................................. 13 II.3.4. OBSERVATION SUR LE TERRAIN ...................................................................................... 13 II.3.5. LES OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES .......................................................................... 13 II.3.5.1. Le questionnaire ......................................................................................................... 13 II.3.5.2. Le guide d’entretien .................................................................................................... 14 II.3.6. ENQUETES DE TERRAIN ................................................................................................... 14 II.3.7. TRAITEMENT DES DONNEES ............................................................................................ 15 II. 3. 8. LIMITES METHODOLOGIQUES ........................................................................................ 15 TROISIEME PARTIE : ........................................................................................................... 16 RESULTATS ET DISCUSSIONS........................................................................................... 16 V. 1. Analyse de résultats d’inventaires ................................................................................... 17 V.1.1. RESULTATS D’INVENTAIRES AERIENS DE 1991-1992 ...................................................... 17 V.1.1.1. La grande faune ......................................................................................................... 17 V.1.1.2. L’avifaune .................................................................................................................. 18 V.1.1.3. La végétation .............................................................................................................. 18 V.1.2. Résultats de l’analyse de l’inventaire aérien de la grande faune et du bétail dans le complexe des aires protégées de la boucle du Mouhoun en avril 2002. ................................. 19 V.1.3. RESULTATS DU SURVOL DU PARC MARS 2009 ................................................................ 21 V.1.3.1. Observations effectuées sur les limites du parc.......................................................... 21 V.1.3.2. Observations effectuées sur les Pressions en cours .................................................... 22 V.1.3.3. Observations effectuées sur la faune ......................................................................... 23 V.1.3.4. Etat de conservation général....................................................................................... 23 Point sur les inventaires............................................................................................................ 23 V. Les différents Acteurs ......................................................................................................... 24 V.1. LES POPULATIONS PERIPHERIQUES..................................................................................... 24 V. 2. L’ETAT ............................................................................................................................. 25 V.3. LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES (ONG) ................................................. 25 VI.2. LA CONNAISSANCE DE LA STRUCTURE DE GESTION DU PNDB PAR LES POPULATIONS ...... 27 VI. 2.1. La Signification du Parc selon les populations ........................................................... 27 VI.2.2. La gestion du parc ........................................................................................................ 28 V1.2.3. Préoccupations des populations riveraines au parc ..................................................... 28 VI.2.4. Connaissance des textes réglementant la gestion des ressources naturelles ................ 30 Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées viii viii
  • 10. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso VI.3. Les différentes pressions ................................................................................................. 31 VI. 3.1. EXPLOITATION ILLEGALE DES RESSOURCES BIOTIQUES DU PARC .................................. 31 VI.3.1.1. Le braconnage ........................................................................................................... 31 VI.3.1.2. Les pressions pastorales ............................................................................................ 34 VI.3.1.3. Les Pressions sur les PFNL....................................................................................... 37 VI.3.1.3.1. La pression sur les ressources ................................................................................ 37 VI.3.1.3.2. Les pressions sur le bois d’énergie et les produits de cueillette............................ 37 VI.3.1.3.3. Récolte de paille et du miel .................................................................................... 38 VI.3.2. EXPLOITATION ILLEGALE DES RESSOURCES ABIOTIQUES DU PARC ................................ 38 VI. 3.2.1. LES PRESSIONS AGRICOLES ....................................................................................... 38 VI. 3.2.2. L’orpaillage traditionnelle....................................................................................... 40 RECOMMANDATIONS ......................................................................................................... 42 CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 43 BIBLIOGRAPHIE ANNEXES Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées ixix
  • 11. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso INTRODUCTION L’Etat du Burkina Faso a consenti beaucoup d’efforts dans la conservation des écosystèmes terrestres et aquatiques. Le Ministère de l’Environnement et de l’Eau (MEE) a élaboré en 1999 un document intitulé Stratégie Nationale et Plan d’Action du Burkina Faso en matière de Diversité Biologique. L’objectif consiste à une amélioration continue de la situation écologique du Faso, une réduction de l’érosion du patrimoine génétique, des espèces animales et végétales et un éveil de la conscience nationale sur les enjeux de la perte de la diversité biologique. Un état des lieux a été fait en matière d’atouts et de contraintes, de tendances négatives, de solutions préconisées et de résultats atteints au niveau des principaux secteurs d’activités concernés par la préservation de la diversité biologique. Ces secteurs concernent l’agriculture, l’élevage, la foresterie, la faune sauvage, l’hydraulique, la pêche et l’aquaculture, le tourisme, l’artisanat et l’industrie. De ce diagnostic, des résultats tangibles ont été atteints mais beaucoup reste encore à faire (BANCE et al. 1999). Cependant le pays connaît un appauvrissement de sa diversité biologique dû aux effets conjugués de la détérioration des conditions climatiques, de la dégradation des écosystèmes et des habitats et de la surexploitation des ressources naturelles depuis une décennie (BANCE et al. 1999). Pour une gestion efficace et rapprochée de son potentiel faunique et floristique, le Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie (MECV) a mis en place en avril 2008 l’Office Nationale des Aires Protégées (OFINAP) qui a en charge les Parcs Nationaux. C’est dans ce contexte que l’Unité de Gestion (UG) du Parc National des Deux Balé (PNDB) a été créée. Mais cette aire protégée est confrontée à beaucoup de pressions et de menaces. Ainsi avec l’aide de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), un plan d’aménagement du PNDB est en cours d’écriture par l’OFINAP. C’est dans le cadre de l’élaboration du plan d’aménagement et de gestion que l’étude sur « impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé » se justifie. Cette étude est réalisée dans le cadre d’un mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de Master professionnel Spécialisé en Gestion des Aires Protégées (GAP) de l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et l’Environnement ( 2iE). Afin d’explorer toute la problématique du sujet, le plan suivant est adopté : Première Partie : Présentation de la structure d’accueil et de la zone d’étude Deuxième Partie : Problématique, objectifs et démarche méthodologique Troisième Partie : Analyse des résultats et Discussion Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 11
  • 12. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL ET DE LA ZONE D’ETUDE Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 22
  • 13. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso I. 1. L’OFFICE NATIONALE DES AIRES PROTEGEES (OFINAP) L’OFINAP est régie par la loi n° 039/98/AN du 30 juillet 1998, portant réglementation des établissements publics de l’Etat à caractère administratif et dotée de la personnalité morale et de l’autonomie de gestion. Elle a pour objectif global de contribuer à mettre en œuvre les orientations de la Politique Forestière Nationale traduites dans le Cadre de Gestion Durable des Ressources Forestières et Fauniques afin de préserver la diversité biologique, de lutter contre la désertification et de soutenir la croissance économique et durable du Burkina Faso. Ses missions spécifiques sont : Assurer la gestion durable des forêts de l’Etat et des collectivités territoriales ; Renforcer la gestion participative des ressources fauniques et forestières ; Développer le partenariat entre l’Etat, les collectivités territoriales, les organisations de la société civile et le privé ; Promouvoir tout type d’activités de gestion des ressources forestières et fauniques susceptibles de lutter durablement contre la pauvreté ; Mettre en place un système de financement adapté aux missions de conservation. Pour accomplir ces missions, l’Office est chargée : Identifier, délimiter, borner et immatriculer toutes les forêts classées de l’Etat ; Cartographier et évaluer toutes les ressources forestières et fauniques de ces entités classées ; Elaborer ou suivre l’élaboration des plans d’aménagement et de gestion de ces forêts ; Assurer et ou appuyer la mise en œuvre de ces plans d’aménagement et de gestion ; Susciter la mise en place et ou le renforcement des capacités des organisations communautaires. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 33
  • 14. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso I.2. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE Situé à l’Ouest du Burkina Faso, le Parc National des Deux Balé (situation à normaliser) est constitué de deux forêts classées : Deux Balé (115 000 ha) et Dibon (24 000 ha), classées respectivement en 1937 par arrêté n°1639 du 19/06/1937 et en 1954 par arrêté n°4637 du 24/06/1954. Il est localisé dans la région du Mouhoun entre les provinces de Balé, Tuy et Sanguié. Le PNDB est à 8 km de la ville de Boromo sur la route nationale N°1 reliant Ouagadougou à Bobo-Dioulasso à environ 185 km de chacune de ces deux (2) localités. Il est localisé entre 11°25 et 11°46 de latitude Nord et 2°44 et 3°12 de longitude Ouest. Figure 1: localisation de la zone Les limites fixées par les arrêtés de classement ont été maintenues jusqu’en 1967, date à laquelle les deux forêts ont connu l’occupation des zones forestières par des exploitants agricoles. Cette situation a conduit à des actions énergiques de déguerpissement notamment au village de Soumbou. Mais parallèlement, en 1968, des mesures d’agrandissement des deux enclaves ont été prises pour régulariser la situation de nombreux habitants (Ouahabou et Ouroubono) qui se retrouvent à l’intérieur de ce complexe forestier (ANONYME, 2005). Depuis lors, ces deux forêts classées sont considérées comme un “parc national”, pour une superficie de 80 600 ha, mais elles n’en ont jamais officiellement reçu le statut. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 44
  • 15. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso Elles font partie de l’Unité de Conservation de la Faune de Boromo. Le PNDB est situé dans une zone de transition entre la savane arbustive et la savane boisée (ANONYME, 2005). Présentement les Deux Balé n’ont pas le statut officiel de Parc National, mais l’OFINAB a créé une Unité de Gestion pour préserver cette entité forestière. Une demande de régularisation est en cours et que le décret classant la zone en Parc National doit bientôt être pris. On notera cependant que, déjà en 1993 le "projet de sauvegarde des éléphants" soulignait l’imminence de cette décision (MARCHAND 2000). Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui on se trouve face à un vide juridique, qui pourrait être source de conflits et qui rend la gestion de la zone difficile. I.2.1. ASPECTS BIOPHYSIQUES I.2.1.1. Le Relief Le relief est peu accidenté et est plat sur la moitié de sa superficie. On y rencontre de nombreux bas-fonds de tailles diverses et des terres basses donnant sur le bassin du Mouhoun et ses affluents. I.2.1.2. Le Climat Le climat est de type nord soudanien marqué par une température moyenne annuelle élevée, de 30°C. La station météorologique la plus proche du PNDB est celle de Boromo. La température maximale annuelle d’environ 40°C est enregistrée au mois d’avril et la minimale annuelle de 17°C est enregistrée au mois de janvier. Concernant la pluviométrie annuelle moyenne, elle se situe entre 650 mm et 1000 mm. Les pluies débutent en général en juin et se terminent au mois d’octobre de chaque année (SOME, 2002). I.2.1.3. Les sols Plusieurs types de sols caractérisent les Deux Balé : les sols ferrugineux tropicaux lessivés ainsi que les sols bruns ferrugineux et modaux sur les glacis (avec ou sans cuirasse), les sols bruns tropicaux, vertiques, modaux, hydromorphes au niveau des plaines et les sols hydromorphes modaux le long du fleuve Mouhoun. Les plus fréquents sont les sols ferrugineux lessivés sur socle granitique (ILBOUDO, 2001). I.2.1. 4. L’Hydrographie Le principal fleuve qui parcourt l’aire protégée est le Mouhoun. C’est un cours d’eau pérenne qui draine l’ensemble des eaux du bassin. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 55
  • 16. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso Les affluents du Mouhoun, rivières temporaires, sont, le Grand Balé, le Petit Balé et le Dibon qui le rejoignent à l’intérieur de l’aire protégée. Le débit moyen du Mouhoun est de 16,5 m3/s. La crue maximale est de 82 m3/s au mois de septembre et le débit d'étiage est de 3 m3/s au mois de mars. D’autres marigots sillonnent les bassins versants sur toute la longueur de l’aire protégée, et on peut noter la présence d’au moins cinq mares, la plupart ensablées et elles tarissent généralement en janvier (ILBOUDO, 2001). I.2.1.5. La Flore et la Faune La zone de Boromo est dans le domaine soudanien méridional à la limite occidentale du district de la Volta Noire Est. Seules des prises de vues datant de 1993 ont permis l’élaboration d’une carte d’occupation des sols par la Direction Régionale de l’Environnement dans le cadre du schéma directeur d’aménagement des ressources. Cette carte permet de mettre en évidence des zones de savanes arborées, parsemées de zones de savanes arbustives, ainsi que des galeries forestières le long des cours d’eau (ILBOUDO, 2001). La variabilité du couvert végétal dépend du relief, du type de sol mais aussi de l’intervention humaine : on retrouve par exemple des savanes parc à Acacia albida, à Butyrospermum parkii ou encore à Parkia biglobosa. Les espèces couramment rencontrées en dehors de celles épargnées par l’homme (Acacia albida, Vitellaria pardoxa, Parkia biglobosa etc.) sont celles des forêts claires ou des savanes sèches, entre autres Burkea africana, Detarium microcarpum, Khaya senegalensis, Piliostigma thonningii, Combretum sp, Daniellia oliveri. Dans les galeries, on rencontre essentiellement Anogeissus sp, Mitragyna sp et Ficus sp. Quant au couvert graminéen il n’est presque qu’entièrement à Andropogon sp, Vetiveria nigritana, Diheteropogon spp, Hyparrhenia, Cymbopogon spp et Loudetia togoensis (ILBOUDO, 2001). La faune est composée principalement de mammifères, de reptiles, d’amphibiens et d’oiseaux. La faune sauvage caractéristique de ces habitats est constituée de l’éléphant d’Afrique (Loxodonta africana) dont les effectifs ont décru au cours de ces dernières années. On peut y observer plusieurs espèces de reptiles, dont les varans de savane (Varanus niloticus, Varanus exanthematicus), le crocodile du Nil ou le python (Python sebae) etc. Une très grande variété d’oiseaux exotiques magnifiques y niche, dont plusieurs espèces de rapaces, des veuves, de martins-pêcheurs, des soui-manga, le grand calao d’Abyssinie, le rare rollier à ventre bleu et le splendide guêpier à gorge rouge. Le fleuve Mouhoun et les principales rivières regroupent diverses espèces de poissons dont les plus courantes sont : Synodontis spp, Heterotis nilotica, Tilapia zilii, Mormyrus rume, Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 66
  • 17. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso Clarias anguilaris, Auchenoglanis occidentalis, Labeo spp, Heterobranchus spp (ILBOUDO, 2001). I.2.2. ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES I. 2. 2.1. La Population Les zones en périphérie de l’aire protégée sont très peuplées. Dans la seule province des Balé, on dénombre 25 villages riverains et totalisant 51.292 habitants. Dans la zone de Boromo, on dénombre 5 villages et deux hameaux de culture, pour un total de 21.685 habitants (BERLIN, 2002). Figure 2 : carte administrative du PNDB Outre les Winye et les Mossi, on rencontre également dans la zone des Peulh, des Bobo- dioula, des Bwa et des Marka. Les trois principales religions qu’on rencontre sont l’animisme, l’islam et le christianisme. L’animisme est, selon les villages, plus ou moins ancré, mais il reste majoritaire. L’islam est très fréquemment pratiqué, alors que le christianisme reste pratiqué par une minorité, principalement dans les villes telles que Boromo, Fara et Poura (ILBOUDO, 2001). Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 77
  • 18. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso I. 2. 2.2. Les activités socio-économiques I. 2. 2.2.1. L'agriculture L’agriculture est avant tout une agriculture pluviale. Elle est uniquement basée sur une production vivrière (mil et sorgho principalement). Les exploitations sont de type familial (de 2 à 10 ha), orientées vers l’autoconsommation, comme pour 73% de la population agricole (ANONYME, 2000). Elle est caractérisée par un faible taux de productivité du travail, l’utilisation de l’énergie humaine associée à l’emploi d’outils rudimentaires, la culture attelée n’étant pas beaucoup pratiquée. On note un faible taux de commercialisation des produits agricoles, un faible taux d’utilisation d’engrais et de semences améliorées (SOME, 2002). On produit également du coton comme culture de rente. L’agriculture occupe 60 à 70% des activités des ménages de la commune selon les responsables des services agricoles de la province. I.2.2.2.2. L'élevage Après l’agriculture vient l’élevage, pratiqué par toutes les ethnies. Majoritairement extensif, l’élevage dans la zone est généralement complété par une exploitation vivrière (élevage agro- pastoral). Certains animaux ne quittent pas le terroir villageois (élevage agricole). Les troupeaux de zébus, élevés pour la viande et mélangés à quelques animaux de trait, sont le plus souvent gérés par les Peulhs, qui les emmènent bien souvent pâturer illégalement dans les aires protégées. On rencontre en outre des élevages avicoles, ovins, caprins et asins. Les principales contraintes liées à l’élevage sont : le surpâturage, la coupe abusive de ligneux, l’absence de points d’eau permanents en dehors du Mouhoun et les feux de brousse non contrôlés. Il a été noté la persistance de quelques foyers de certaines maladies (trypanosomiase, le charbon symptomatique, pasteurellose) (ILBOUDO, 2001). I .2.2.2.3. L’exploitation des Produits Forestiers Non Ligneux Les principales activités généralement signalées sont l’exploitation du bois, la cueillette, l’apiculture, la chasse et la pêche (ILBOUDO, 2001). L’exploitation du bois se fait soit par le ramassage, soit par la coupe. Il est principalement destiné à la construction mais peut également être utilisé comme combustible pour la cuisine tel quel ou parfois transformé en charbon. La cueillette des PFNL concerne à la fois des espèces alimentaires et les espèces utilisées dans la pharmacopée (LAWANI, 2007). Cette activité est très importante dans le quotidien des burkinabés, mais reste en général difficilement quantifiable du fait qu’elle a toujours été considérée comme un droit d’usage traditionnel (ANONYME, 2000). Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 88
  • 19. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso Ces produits sont de plus en plus commercialisés, et à titre d’exemple, le karité fait aujourd’hui partie d’une véritable filière d’exploitation. L’apiculture est une activité secondaire dans la zone du parc, pratiquée deux fois par an à la saison sèche. La récolte se fait à l’aide du feu. Le miel est vendu ou consommé et peut être utilisé dans la pharmacopée. Deux types de pêches sont pratiqués dans la région de Boromo. Une pêche traditionnelle, pratiquée de façon coutumière et collective. Une fois dans l’année, en période morte, le chef de terre fixe la date et le lieu de la pêche collective, à laquelle tous les habitants du village sont invités à participer. Plusieurs villages peuvent participer à une même pêche. On rencontre également des pêcheurs professionnels, le long du Mouhoun, et au niveau du barrage de Petit Balé. La pêche y est réalisée de manière individuelle, à l’aide de pirogues et de filets posés le soir et ramassés le matin. I.2.2.2.4. Le secteur des services Le secteur commercial est relativement développé à Boromo. Le marché hebdomadaire attire la population de toute la région qui vient vendre ou acheter divers produits. Il est prévu par la Mairie de développer cette activité en améliorant les infrastructures, par la mise en place d’un marché en matériaux définitifs. La place de la gare routière, où s’arrêtent tous les bus reliant Ouagadougou à Bobo-Dioulasso, regorge de vendeurs de denrées pour les voyageurs en escale à Boromo. Le tourisme est une activité non négligeable, en particulier du fait de la présence des éléphants et de la situation de la ville en bordure de la route nationale reliant Ouagadougou Bobo-Dioulasso. L’artisanat est généralement une activité de saison sèche : on rencontre des forgerons également sculpteurs de masques, des potières et quelques tisserands. Les masques, outre leur valeur traditionnelle et coutumière, sont vendus aux touristes sur place ou à Ouagadougou. En revanche le principal débouché pour les autres activités est à usage local. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 99
  • 20. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso DEUXIEME PARTIE : PROBLEMATIQUE, JUSTIFICATION, OBJECTIFS ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 10 10
  • 21. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso II.1. Problématique et justification L'économie du Burkina Faso reste embryonnaire et largement dominée par les secteurs de l'agriculture et de l'élevage. Pratiquées de façon extensive, ces deux secteurs contribuent à plus de 40% au Produit Intérieur Brut (PIB) et assurent presque 80% des exportations totales du pays (SOME 2002). Il s'établit alors, à travers ces chiffres, que ces secteurs jouent sans conteste un rôle fondamental dans l'ensemble du processus de développement du pays. Ils assurent l'alimentation des populations, surtout rurales, procurent des devises, fournissent des capitaux pour l'investissement et occupent plus de 85% de la population active (BELEM 1985). La terre et les autres ressources naturelles constituent sans doute un capital très important pour la pratique et la réussite de ces activités. Or, avec les grandes sécheresses de 1973/1974 et 1983/1984, les changements climatiques, la croissance démographique très élevée avec un taux de 2,68% par an (INSD 1998), les feux de brousses, l'augmentation des superficies emblavées et du cheptel, on constate nettement une dégradation accélérée de ces ressources naturelles du Burkina Faso. Cette situation a placé sur le chemin de la migration un grand nombre d'agriculteurs et de pasteurs vers les zones forestières. Cette migration s'est faite vers ces zones rurales à la recherche de meilleures terres, du pâturage et de Produits Forestiers Non Ligneux. Comme quoi, l'homme veille toujours à s'installer dans les meilleurs écosystèmes, car vivre, c'est satisfaire un ensemble de besoins essentiels. Et la satisfaction de ces besoins nécessite inéluctablement la disponibilité en qualité et en quantité suffisante des ressources biotiques et abiotiques. Cette migration a entrainé la création des hameaux de culture à proximité des aires protégées et à l’intérieur de ces entités forestières dans certains cas. Ces entités forestières sont considérées comme des greniers à cause de leur potentiel écologique important (NEYA, 2007). Les écosystèmes protégés sont des sanctuaires de valeurs culturelles, touristiques, économiques, écologiques et environnementales. Ainsi, ces aires protégées jouissent de statuts particuliers de protection et de conservation par des textes législatifs et réglementaires. Aujourd'hui, la question de conservation et de protection des aires protégées se heurte aux pressions des populations riveraines cherchant à satisfaire leurs besoins vitaux. Selon VAKE (2006) les actions anthropiques constituent aujourd’hui une menace d'extinction de la diversité biologique de certaines de ces aires protégées, notamment par l'agriculture, l'élevage, le braconnage, la carbonisation, les feux de brousse incontrôlés et le prélèvement anarchique de PFNL. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 11 11
  • 22. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso II.2. Objectifs II.2.1. Objectif général Contribuer à la protection durable du PNDB par une meilleure compréhension des différentes pressions anthropiques qui affectent la diversité biologique de ce site. II.2.2. Objectifs spécifiques De manière spécifique, les objectifs recherchés par cette étude consistent à: Identifier les différentes modes d’utilisation des ressources naturelles et les formes de pressions qui menacent la conservation de la diversité biologique du parc ; Identifier les différents acteurs et analyser leurs interventions pouvant améliorer ou favoriser la dégradation de la diversité biologique du PNDB; Proposer des recommandations pour une gestion participative et efficace de l’aire protégée. II.3. Démarche Méthodologique La méthodologie mise en œuvre comprend essentiellement quatre parties : la recherche documentaire, les observations directes, les enquêtes de terrain ainsi que le traitement et l'analyse des données. II.3.1. La recherche documentaire La recherche bibliographique est menée dans les principaux centres de documentation suivants : 2iE, Université de Ouagadougou, OFINAP du Burkina Faso et sur l’internet. Elle nous a permis d’avoir des données sur : • Les inventaires aériens de 1991-1992 ; • L’inventaire aérien de la grande faune et du bétail dans le complexe des aires protégées de la boucle du Mouhoun en avril 2002 ; • Le survol du Parc en mars 2009 II.3.2. Choix de la zone d’étude Pour délimiter la zone d’études une prospection est faite aussi bien dans des villages, les formations naturelles que dans le parc. Le cadre général d'étude est le PNDB et les villages situés à la périphérie de cette aire protégée. Ce site est à huit kilomètres de la ville de Boromo chef lieu du département du même nom. Des villages ont été retenus pour couvrir les trois quart de la zone riveraine de l’aire protégée. Il s’agit de Boromo, Soumbou, Siguenoguin, Ouroubonon, Virou, Ouahabou, Petit Balé, Poura et Founza. Les critères qui ont permis de sélectionner ces villages sont : Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 12 12
  • 23. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso la proximité avec la délimitation du parc ; l’accessibilité de ces villages par rapport à notre moyen de déplacement (la moto) la présence de mouvements associatifs, des organisations paysannes et pastorales. II.3.3. Choix de l’échantillon Notre échantillon compte quatre vingt dix sept (97) personnes sur un total de 172 individus. Il est composé de personnes ressources et des riverains du PNDB. Il s'agit des leaders d'opinion locaux présents dans la zone d’études (chefs de terre, chef de village, chefs de quartier, responsable d'association ou de groupement), des autorités administratives (le chef de l’Unité de Gestion du PNDB, préfet, le maire, les membres de la brigade LAB) et les services techniques de l'agriculture et de l’élevage). Celles-ci ont été choisies en fonction de leurs connaissances du site et de leurs disponibilités. Tableau 1: Personnes interrogées Catégorie socio- Eleveurs Agriculteurs Personnes Autres1 professionnelle ressources Effectif 45 34 07 11 Total 97 Source enquête, 2009 II.3.4. Observation sur le terrain Elle a consisté à quatre sorties dans le parc pour être en contact avec le milieu. Ces sorties nous ont permis de parcourir le site du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. Les observations sont consignées dans un carnet de note. Des photos numériques ont été prises sur le site de même que des relevées GPS. Pour les observations sur le terrain nous sommes obligés de suivre le planning de la brigade LAB. Par contre pour les enquêtes nous avons utilisé une moto comme moyen de déplacement. II.3.5. Les Outils de collecte de données II.3.5.1. Le questionnaire Le questionnaire est utilisé pour collecter des informations auprès des populations riveraines. La fiche d’enquête est basée sur les aspects suivants : - le système de représentations et perception des phénomènes de dégradation de l'environnement ; 1 Autres : récolteurs de produits forestiers non ligneux, tradipraticiens, orpailleurs……. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 13 13
  • 24. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso - la connaissance de la structure de l’aire protégée - l’accès aux ressources naturelles du PNDB - la connaissance des textes réglementant la gestion des ressources naturelles dans le pays entre autre. II.3.5.2. Le guide d’entretien Un guide d’entretien est adressé aux différentes personnes ressources pour collecter des données. Les entretiens se sont déroulés en deux phases. D’abord un travail est effectué avec le chef de l’Unité de Gestion et les membres de la brigade LAB pour mieux affiner notre méthodologie. Ces entretiens nous ont permis d’avoir un premier aperçu sur l’état de la dégradation du parc. Ensuite nous avons interrogé des personnes ressources susceptibles de nous donner des informations sur les activités humaines menées par les populations riveraines du PNDB. Les entretiens ont porté sur l’utilisation illégale des ressources biotiques et abiotiques du parc par les populations. II.3.6. Enquêtes de terrain Cette partie de collecte de données a porté sur les principales interrogations dont les réponses ont fait l’objet d’un dépouillement. Le guide d’entretien et le questionnaire ont été testés dans la ville de Boromo. Ces enquêtes ont été menées durant quatre semaines. Un membre de la brigade LAB nous a mis en contact avec un jeune de la localité pour nous conduire sur le terrain. Ce dernier nous a servi comme interprète durant notre séjour. Le temps passé sur le terrain était compté et il fallait trouver un moyen d’interviewer un échantillon assez représentatif. Deux possibilités s’offraient à nous : - parcourir tous les villages riverains du PNDB pour collecter des données auprès de ces populations ; - interroger des membres des mouvements associatifs de la zone, des personnes riveraines du PNDB et toute autre personne ressource disponible et susceptible de nous fournir des informations. La seconde solution nous a semblé la plus efficace parce que le temps et les moyens de déplacement ne nous permettaient pas de parcourir toute la zone. Les entretiens ont été réalisés séparément en présence d’un interprète. La collecte de données s’est déroulée comme suite : Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 14 14
  • 25. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso Dans chaque mouvement associatif des contacts ont été fait avec le président de la structure suivant un chronogramme établi et validé avec le chef de l’Unité de Gestion du PNDB. Le guide d’entretien et le questionnaire figurent en annexe du document. II.3.7. Traitement des données Le traitement des données collectées sur le terrain en vue de la rédaction du mémoire s'est effectué manuellement à l’aide d’une grille de dépouillement. Ce dépouillement a permis d'apprécier la fréquentation du parc par les populations et les impacts de leurs activités sur la préservation des ressources de l’aire protégée. Les données collectées au moyen des guides d'entretien sont de sources variées et ont subit des recoupements. Il nous a permis de dégager les similitudes et les divergences relatives aux thèmes qui ont été abordés lors des entretiens. Les observations directes sont confirmées par les résultats des procès verbaux des contentieux enregistrés par le secrétariat de l’Unité de Gestion. Par ailleurs, les données cartographiques et chiffrées ont subit respectivement un traitement informatique sur les logiciels tels que ArcView 3.2 et Microsoft Excel. Ces outils nous ont permis de visualiser les graphiques et les cartes. La saisie a été effectuée avec le logiciel Word. II. 3. 8. Limites méthodologiques Le déroulement des enquêtes de terrain a été émaillé de quelques difficultés. Au nombre de ces difficultés on peut retenir : la spécificité linguistique de la zone a nécessitée la présence d’un interprète ; la rétention de l'information au niveau des enquêtés par peur de représailles ; l’indisponibilité des chefs d'exploitation pour différentes raisons (travaux champêtres, jours de marché hebdomadaire, etc.). Néanmoins, le désir de réussir ce mémoire nous a conduit à surmonter toutes ces limites méthodologiques afin de disposer de données intéressantes pour élaborer ce document. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 15 15
  • 26. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 16 16
  • 27. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso La création du PNDB a enclenché une logique de conflits entre les populations riveraines et les autorités de l’aire protégée. Les deux principaux problèmes soulevés par ces populations sont généralement l’accès aux ressources biotiques et abiotiques. Le premier se rapporte aux convoitises de toutes natures, sur les ressources vivantes ou non vivantes dans l’aire protégée. Ces ressources constituent en général un moyen pour la survie des populations locales. Il s’agit des PFNL, de la viande de brousse, du pâturage, de l’accès et de l’exploitation de la terre entre autre. Le second est lié aux conflits entre les hommes et les animaux. Certains paysans ont été toujours victimes de déprédateurs pour leurs troupeaux et leurs champs de culture. Beaucoup d’études ont été menées dans la zone pour comprendre le conflit « homme éléphant ». Cependant pour le service forestier, les problèmes portent généralement sur des questions symétriques : - la divagation du bétail qui est une véritable source de conflits entre les éleveurs et le gestionnaire du parc. Ce phénomène résulte d’une double cause dont l’éloignement du cheptel pour protéger les champs de cultures et la recherche d’éventuels pâturages ou des points d’eau ; - l’empiétement sur le parc constitue une forme très courante à l’atteinte de l’intégrité du parc. Ces pratiques sont d’origines diverses et le plus souvent pour les besoins de cueillette, de pêche, de récolte de paille, de terres pour cultiver. Ceux-ci conduisent les populations à opérer presque partout en raison de la rareté des ressources naturelles en dehors du parc. V. 1. Analyse de résultats d’inventaires V.1.1. Résultats d’inventaires aériens de 1991-1992 V.1.1.1. La grande faune Les inventaires aériens réalisés dans les années 1991-1992 par le projet Eléphant donnaient une diversité estimée à une quarantaine de mammifères dont l’Eléphant (Loxodonta africana), l’hippotrague (Hippotragus equinus), le Guib harnaché (Tragelaphus scriptus scriptus), le Bubale (Alcelaphus buselaphus major), le Céphalophe à flancs roux (Céphalaphus rufilarus), le Céphalophe de Grimm (Sylvicapra grimmia), l’Ourébi (Ourebia ourebi), le Patas (Erythrocebus patas) (ILBOUDO, 2001). A ces espèces il faudrait ajouter certaines espèces inféodées au milieu aquatique: les hippopotames (Hippopotamus amphibius), les crocodiles (Crocodylus niloticus), les varans (Varanus niloticus) et les tortues. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 17 17
  • 28. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso L’analyse de ces résultats montre que le complexe de la boucle du Mouhoun semble pourtant former le principal habitat de l’éléphant dans la région. Le bilan concernant les éléphants n’est pas catastrophique aux dires des spécialistes et selon les dernières estimations faites par l’UICN et les services forestiers de Boromo, il y aurait eu ces dernières années en moyenne 8 éléphants braconnés par an. Ce chiffre, bien qu’important, ne serait pas alarmant et ne menacerait pas la population à court terme (MARCHAND, 2002). Elle est estimée entre 225 et 300 éléphants avec un taux de croissance de 5% par an. Les observations concernant l’ensemble de la faune, en revanche, semblent confirmer les craintes exprimées depuis quelques années qui signalaient que la conservation de l’aire protégée des Deux Balé était handicapée par une occupation anarchique de l’habitat, un développement du braconnage et un manque notoire de moyens (humains matériels et financiers) pour sa gestion. V.1.1.2. L’avifaune L’avifaune est caractéristique des savanes soudano-sahéliennes arborées ou arbustives, peu arrosées accueillant également des espèces inféodées aux milieux arides et boisés et galeries forestières. Ces milieux abritent trois catégories d’espèces aux statuts différents : résidents sédentaires, migrateurs afro-tropicaux, migrateurs paléarctiques. La présence du Mouhoun est un élément très favorable à la présence des oiseaux, en particulier en saison sèche, et sans avoir réalisé d’inventaire exhaustif près de 140 espèces ont pu être observées en 48h sur le site (BERLIN 2002). De ces résultats nous pouvons conclure que l’avifaune n’est pas menacée par le braconnage. V.1.1.3. La végétation Il n’existe pas de cartographie ni d’inventaire floristique précis de la zone. La zone de Boromo est classée dans le domaine soudanien méridional à la limite occidentale du district de la Volta Noire Est. Seules des prises de vues datant de 1993 ont permis l’élaboration d’une carte d’occupation des sols par la Direction Régionale de l’Environnement dans le cadre du schéma directeur d’aménagement des ressources. Cette carte permet de mettre en évidence des zones de savanes arborées, parsemées de zones de savanes arbustives, ainsi que des galeries forestières le long des cours d’eau (BERLIN 2002). La variabilité du couvert végétal dépend du relief, du type de sol mais aussi de l’intervention humaine : on retrouve par exemple des savanes parc à Acacia albida, à Butyrospermum parkii ou encore à Parkia biglobosa. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 18 18
  • 29. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso Les espèces couramment rencontrées sont celles des forêts claires ou des savanes sèches, entre autres Burkea africana, Detarium microcarpum, Khaya senegalensis, Piliostigma thonningii, Combretum sp, Daniellia oliveri. Dans les galeries, on rencontre essentiellement Anogeissus sp, Mitragyna sp et Ficus sp. Quant au couvert graminéen il n’est presque qu’entièrement à Andropogon sp, Vetiveria nigritana, Diheteropogon spp, Hyparrhenia, Cymbopogon spp et Loudetia togoensis. V.1.2. Résultats de l’analyse de l’inventaire aérien de la grande faune et du bétail dans le complexe des aires protégées de la boucle du Mouhoun en avril 2002. L’objectif de cette étude était double : - estimer la population d’éléphants et subsidiairement des autres grands mammifères de la zone ; - évaluer le taux d’anthropisation et d’activités agro-pastorales à l’intérieur des entités classées de la zone et dans un rayon de deux kilomètres dans leur périphérie. Au total 26 espèces de mammifères sauvages ont été observées lors de l’inventaire contrairement en 1991/1992. On note également des observations de 32 hippotragues principalement dans la zone du parc, 1 guib harnaché, 19 phacochères, 4 céphalophes de Grimm, 2 céphalophes à flancs roux et un cynocéphale (BELEMSOBGO, 2002). Les observations des animaux domestiques ont été les plus nombreuses. Près de 1.200 bœufs, 62 moutons et 19 chèvres ont été comptés par l’équipe d’inventaire à l’intérieur du parc. Les zones de concentration des bœufs sont les sous-zones du parc des Deux Balés (30,7%) et du complexe Tuy-Pâ-Bounou (29%). Les chèvres n’ont été trouvées que dans les sous-zones Baporo-Sorobouly-kalio et Deux Balé-Dibon-Laba avec des proportions de 67% et 33% respectivement. Près de 116 champs de culture autour du parc et 100 habitats (hameaux de culture, campements peuls et villages) ont été recensés sur les lignes de vols, représentant des indices respectifs de 0,22 champs/kilomètre et 0,06 habitations/kilomètre dans la périphérie (BELEMSOBGO, 2002). Les observations faites dans la zone du parc sont résumées dans le tableau ci-dessous. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 19 19
  • 30. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso Tableau 2: Observations faites lors de l’inventaire aérien d’avril 2002. Sous- Animaux sauvages Animaux domestiques et zones activités humaines d’inventai re El Hi Cg Ph G CFR Cy B M Cr Cp H Deux Balé- 5 32 1 7 1 0 1 1.200 62 19 116 3 Dibon- Laba Source : résultats inventaires aériens 2002 El : éléphant ; Hi : hippotrague ; Cg : Céphalophe de grimm ; Ph : Phacochère ; G : Guib ; CFR : Céphalophe à Flanc Roux ; Cy : Cynocéphale ; B : Bœufs ; M : Mouton ; Cr : Chèvre ; Cp : Champ ; H : Homme Il semblerait que beaucoup d’espèces ont disparu dans le parc chez les grands mammifères si on compare les résultats des inventaires de 1991/1992 (40 mammifères) et 2002 (26 mammifères). Il s’agit du bubale majore, des carnivores (lion, léopard), de l’ourébi, du buffle, les cobs… Mais ces résultats ne sont pas complétés par un recensement pédestre. Ce phénomène s’explique par une forte anthropisation de l’aire protégée qui était délaissée pendant toute cette période. Figure 3 : Proportions de biomasses dans la sous-zone d’inventaire de Dibon, Deux Balé et Laba (%) Les blocs de Tuy et des Deux Balé comptent plus de 5.000 bovins en avril 2002. Dans la sous-zone de Dibon englobant les deux Balé et laba, les bovins contribuent encore pour une large part à la biomasse totale. En effet ils représentent 96% de la biomasse totale puis Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 20 20
  • 31. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso viennent ensuite les éléphants (3%) et les petits ruminants (1%). Comme indiqué dans la figure n°3 ci-dessus. L’occupation de l’espace par les bovins a beaucoup contribué à la dégradation des ressources naturelles des aires protégées de ces localités. V.1.3. Résultats du survol du Parc mars 2009 Une première mission de survol aérien du PNDB a été organisée les 16 et 17 mars 2009. Il avait pour objectifs: - Une première reconnaissance du parc et notamment de l’état de ses limites par rapport aux cartes et aux textes disponibles - Une première estimation de l’ampleur des pressions en cours sur le parc - Une première estimation de l’état général de conservation du territoire - L’observation de la faune présente V.1.3.1. Observations effectuées sur les limites du parc La bordure Est du parc (Mouhoun) est respectée (pas d’enclave sur la rive droite du fleuve) mais de nombreux points de passage existent d’où divergent des pistes de circulation dans le parc. Il y a également de nombreuses pirogues sur le fleuve. Enfin, hors forêts classées, l’ensemble des rives du Mouhoun est livré à l’agriculture, souvent irriguée, ce qui interdit a priori toute sortie de faune de ce côté. A noter également l’importance des installations humaines, villages, villes (Poura, Fara…) sur ce côté. La bordure Sud du parc (Dibon) est difficilement matérialisée. Il existe plusieurs points d’avancée de champs (avec parfois des cases) au nord de cette limite. Partout des pistes pénètrent dans le parc en direction du Grand Balé, parfois en densité très importante. La bordure Ouest est difficile à suivre en général sauf au nord où il existe une piste de circulation qui marque bien la frontière entre terroirs et parc. Sinon il semble que de nombreux empiètements existent, mais il est opportun de faire des investigations au sol. Là aussi, les pistes de pénétration dans le parc sont multiples, convergent généralement vers le Grand Balé. La bordure Nord est plus claire que celle au Sud et semble globalement respectée, du fait de l’existence de pistes qui marquent certaines des limites. La partie le long du Grand Balé est envahie sur plusieurs km vers le sud par rapport aux premières cartes, mais il semble que cela ait déjà été accepté comme modification des limites. Néanmoins, en certains points vers Ouahabou, il existe des champs à l’intérieur du parc, sans continuité avec les terroirs agricoles Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 21 21
  • 32. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso proches et donc isolés (avec ou sans cases) à quelques kilomètres dans le parc. Partout là aussi des pistes s’engagent dans le parc, certaines appartenant à des véhicules à 4 roues. V.1.3.2. Observations effectuées sur les Pressions en cours Il y a des troupeaux de bovins (et plus rarement, sur les bordures, d’ovins et de caprins) partout. Il n’y a pas d’endroit qui soit épargné ou semble moins accessible pour les bovins. Le cheptel présent doit représenter plusieurs milliers sinon quelques dizaines de milliers de têtes. Il n’y a pas systématiquement de bouvier aux abords. De nombreux enclos fabriqués en haies d’épineux sont visibles ce qui démontre que certains troupeaux restent dans le parc. Tous les pâturages, les abords de mares, les points d’eau, les rives des rivières et du fleuve montrent des traces nombreuses de passage de ces animaux quand on ne les y voit pas directement. La pêche et le braconnage sont présents partout. Tous les points d’eau isolés sont accompagnés d’une petite hutte ou d’un abri de branchages servant certainement au braconnage. Il n’y a pas une mare, une rivière qui ne soit zébrée de petits barrages de décrue pour la capture du poisson. Le fleuve est, quant à lui, sillonné par les pirogues. La coupe du bois est omniprésente. Les souches fraîchement coupées sont bien visibles, pratiquement partout sur le territoire et ce même loin des limites externes. De nombreux tas de bois en attente d’être emportés sont visibles. La densité d’arbres hauts décroît de façon visible et de façon centrifuge depuis le centre du parc, certaines zones n’étant plus qu’arbustives. La forêt de Dibon est particulièrement atteinte, et la partie la moins concernée est la rive gauche du Grand Balé vers le centre du parc. La récolte de pailles est visible, plusieurs tas ou coupeurs en activité ayant été repérés L’orpaillage est également présent même si plus localisé aux abords de la zone Est en allant vers le Mouhoun. Il existe plusieurs carrières, de taille variable. D’une façon générale, la présence humaine dans le parc est impressionnante. Sans prétention statistique, il a été compté, pendant une heure et à l’intérieur du parc, le nombre de personnes présentes dans une bande de 250 m environ sous l’avion soit 23 individus observés isolément (pasteurs en vélo, pêcheurs, ramasseurs de paille...). La surface ainsi échantillonnée représente à peu près 5% du parc… ce qui donne une estimation d’au moins 450 personnes présentes dans le parc à 7 heures du matin… Si l’on songe que les sites d’orpaillage non échantillonnés ici peuvent regrouper plusieurs dizaines de personnes au même endroit, on mesure la fréquentation permanente du parc. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 22 22
  • 33. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso V.1.3.3. Observations effectuées sur la faune L’objectif de la mission n’était pas la recherche de faune donc elle n’a pas été organisée ni menée en ce sens. Néanmoins au cours des survols ont été observés : - Un groupe d’une trentaine d’éléphants d’âge varié au Sud de l’embouchure du Grand Balé - Un éléphant isolé à quelques km de ce point - Un groupe de 5 éléphants près du barrage sur le Petit Balé - Un groupe de 3 éléphants à l’Ouest près du Grand Balé - Un groupe de 7 Hippotragues (dont un jeune) à l’Est près du Mouhoun. V.1.3.4. Etat de conservation général Les deux forêts classées existent toujours et tranchent sur leur périphérie dont l’habitat est intégralement transformé, même si on l’a vu les limites réglementaires ne sont pas toujours respectées. La forêt de Dibon semble très dégradée, comme d’ailleurs la forêt des Deux Balé sur une profondeur d’au moins 5 km sur toute sa bordure sauf côté Mouhoun à l’Est et Grand Balé au Sud. Le milieu est très impacté par les activités humaines, en particulier la circulation du bétail qui crée des pistes et des zones de piétinement excessif partout. Les mares et prairies sont très piétinées. Il n’y a pas de trace visible sur ces zones de terre retournée par les phacochères, normalement facile à observer. Les rivières sont toutes colonisées par les filets ou barrages il y a donc fort à parier que la densité de poissons est faible. Les pistes de circulation normale sont envahies par la végétation, sauf celles ouvertes récemment par le programme de réhabilitation. Le Mouhoun est en eau sur toute sa longueur. Le Grand Balé ne coule plus et de nombreux passages sont à sec. Le Petit Balé présente des petits chapelets d’eau de faible taille mais néanmoins répartis sur toute sa longueur dans le parc. Il existe également quelques petites mares isolées, mais il y avait eu une pluie relativement importante quelques jours avant le survol. Quelques mares existent dans le lit supérieur du Mouhoun, au Nord du parc, avec des prairies encore vertes autour. Une mare importante est à noter en face du campement du Caïcédrat, sur la rive gauche du Mouhoun (OUEDRAGO et MAUVAIS 2009). Point sur les inventaires L’analyse des résultats montre une forte diminution des populations des mammifères. Elle s’explique par une démographie galopante due à la situation géographique et aux activités socio-économiques de la ville de Boromo carrefour principal pour se rendre au Mali, au Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 23 23
  • 34. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso Ghana et en Côte d’ivoire. L’intense pression humaine sur le PNDB est multiforme. Il s’agit non seulement du braconnage mais aussi de toutes les autres activités humaines qui gagnent de plus en plus l’aire protégée et contribuent à détruire les derniers refuges de la faune en général et de l’éléphant en particulier. On peut citer notamment le prélèvement illégal de bois, pratiqué toute l’année dans le parc, les feux de brousse, qui débutent dès le mois d’octobre et se poursuivent tout au long de la saison sèche ou encore l’orpaillage artisanal entre autre. Mais, les impacts les plus visibles de cette pression anthropique sont les installations liées aux activités agricoles et pastorales, et plus particulièrement la présence de villages, de hameaux de culture et de campements en périphérie immédiate du parc. L’indice de présence humaine est très élevé dans le parc. Cette situation augmente la distance de fuite de la faune. Et la divagation du bétail dans le parc augmente les risques d’épizootie et de zoonose. Pour restaurer la faune et la flore du milieu, il faut mettre en place un système de surveillance très efficace avec l’implication des populations riveraines. Une gestion participative s’avère nécessaire avec un partage juste et équitable des bénéfices tirés de la valorisation des ressources par l’écotourisme V. Les différents Acteurs Les principaux acteurs sont : V.1. Les populations périphériques Elles sont toutes constituées des Groupements villageois (GV) de production. On dénombre au total dix-sept (17) organisations paysannes dans la commune reparties comme suit : - 4 Groupements Villageois Hommes (GVH) - 10 Groupements Villageois Femmes (GVF) - 03 Groupements Villageois Mixtes (GVM) Soit au total 16 Groupement Villageois de producteurs agricoles contre un seul groupement villageois Eleveur. Les domaines d'intervention des organisations paysannes sont des traits caractéristiques de la situation socio-économique de la commune. Ainsi ces domaines portent sur : - l'agriculture: maraîchage ; - l'élevage : embouche porcine, ovine, caprine et bovine ; - le commerce : commerce d'oignon, graine de nérés, beignets et de céréales ; Les objectifs visés sont une meilleure organisation du secteur en vue de permettre à chaque membre de tirer le plus de profit de son activité. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 24 24
  • 35. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso Il existe diverses associations, qui peuvent être des interlocuteurs privilégiés pour la mise en place de projets de gestion de l’environnement : les organisations de chasseurs, notamment à Ouroubono ; les groupements de pêcheurs, à Lapara, Petit Balé et Boromo ; les groupements villageois de culture d’hommes, de femmes et de jeunes (réalisation de champs collectifs dont les bénéfices sont utilisés collectivement ou répartis) ; les groupements des producteurs de coton ; les groupements de cultures maraîchères. La situation décrite précédemment est celle de l’enclave de Boromo, fortement anthropisée, où les activités sont multiples, le peuplement humain d’origines diverses, impliquant des relations inter-villageoises complexes qui structurent cet espace aux fonctions multiples et imbriquées. Cet espace est délimité au Sud par une aire protégée, le "Parc National des Deux Balé", dont les statuts juridiques assurent une utilisation de l’espace différente de celui précédemment décrit, devant limiter à la fois l’anthropisation et la dégradation des ressources, par la mise en place de règles de gestion spécifiques. V. 2. L’Etat Il est représenté par l’OFINAP à travers l’Unité de Conservation de la Faune de Boromo. Cependant les autres services déconcentrés de l’Etat notamment les Directions Provinciales de l’Agriculture et celle de l’Elevage doivent être impliqué dans la conservation de l’aire Protégée. V.3. Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) Historiquement la gestion du « parc » a été confiée en 1997 à une ONG, APRES FASO (Association pour la Préservation et le Renouvellement des Espèces Sauvages du FASO). L’Unité de Conservation de la Faune de Boromo est appuyée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature dans la protection du parc National des Deux des Balé. En plus il en existe deux dans la commune. • EWA (ONG Autrichienne) est présente dans la commune. • Le CEAS (Centre Ecologique Albert Schweitzer) basé à Ouagadougou intervient dans la commune par le biais du P.A.A. (Projet d'Appui à l'Artisanat). Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 25 25
  • 36. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso VI.1. Perception des populations des phénomènes de dégradation de l’environnement Les populations sont conscientes des phénomènes de dégradation de l’environnement. Ils ont presque tous la même perception sur l’évolution du couvert végétal, la fertilité des sols et les ressources en eau. Dans l'ensemble, tous nos répondants reconnaissent de façon unanime la dégradation progressive des ressources naturelles dans notre zone d'étude. Les résultats montrent que 67% des personnes enquêtées parlent de la dégradation de leur environnement, 18% des personnes n’ont observé aucun changement. Le reste (15%) évoque une amélioration de l’environnement. Pour cette dernière catégorie, la disponibilité de l’eau par l’installation de puits et de forage, l’accès aux intrants entre autre confirment leur affirmation (voir figure n°4) L'enquête menée auprès des ménages sur la question confirme cet état de dégradation des ressources. En effet, ils représentent près de 78% des chefs de ménage qui soutiennent la dégradation du couvert végétal. La totalité reconnaît la baisse sensible de la fertilité des sols. Une forte proportion de 90% de nos répondants soutient la baisse progressive des ressources en eaux et les autres ressources naturelles Figure 4: perception des populations sur leur environnement Si la grande majorité de nos enquêtés reconnaît la dégradation progressive des ressources, nous avons voulu alors savoir les causes et les conséquences d'une telle situation. En effet, les causes énumérées sont les changements climatiques, les coupes anarchiques du bois, les feux Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 26 26
  • 37. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso de brousse, l'augmentation de la population et enfin la non utilisation des techniques modernes de Conservation des Eaux et des Sols (CES). Pour ce qui est des causes de la baisse de la fertilité des sols, nos enquêtés évoquent dans leur grande majorité la culture extensive (62,2%), l'augmentation de la population (60,0%) donc de la forte demande des terres de culture, les sécheresses (72,7%) et la non utilisation des techniques de conservation et de restauration des terres (58,9%). Outre ces causes énumérées notamment par les chefs de ménages et les autres personnes enquêtées2 (46,2%) estiment que la violation des coutumes, le non respect des calendriers culturaux ont contribué à accentuer les sécheresses. Pour les autres ressources naturelles notamment les ressources en eau, la faune et la flore, les mêmes causes ont été énumérées par nos enquêtés avec des variations peu significatives. En effet, les causes sont par ordre d'importance et par groupe cible : les feux de brousse (70% des chefs de ménages et 57,5% des autres personnes enquêtées) ; la coupe abusives du bois (60% des chefs de ménages contre 55,3% des autres personnes enquêtées) ; la sécheresse (45% des autres personnes enquêtées et 43,3% des chefs de ménages). Toutefois, près de 60% des personnes estiment que l'exploitation excessive des plantes, qui est une pratique courante dans le village constitue une des causes de la dégradation de ces ressources. Face, à la dégradation des ressources naturelles, les producteurs, dans leur grande majorité pensent que l'adoption des nouvelles techniques de gestion des ressources naturelles est la voie salutaire pour renforcer la fertilité des sols afin de faire des meilleurs rendements et de protéger l'environnement en général. VI.2. La connaissance de la structure de gestion du PNDB par les populations VI. 2.1. La Signification du Parc selon les populations Les aires protégées notamment les parcs nationaux sont essentielles pour la conservation de la diversité biologique. Ils sont perçus comme des jalons qui nous permettent de comprendre l’interaction entre les hommes et le monde naturel. Dans le monde de la conservation, les spécialistes s’accordent sur la définition suivante « Une aire protégée est un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services éco systémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés» (DUDLEY 2008). 2 Autres personnes : femmes, jeunes Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 27 27
  • 38. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso Selon les résultats de l’enquête, 95% des personnes définissent le parc comme une zone interdite d’accès sans autorisation, un bien communautaire ou un domaine forestier de l’état. Le reste le considère comme une zone de collecte de produits forestiers non ligneux et de chasse. Elles savent parfaitement qu’il est interdit de cultiver ou de pâturer dans l’aire protégée des Deux Balé. Malgré leur niveau de connaissance très élevée pour la définition d’un parc, elles continuent à y accéder frauduleusement. VI.2.2. La gestion du parc La gestion du « parc » a été confiée en 1997 à une ONG, APRES FASO (Association pour la Préservation et le Renouvellement des Espèces Sauvages du FASO). L’exploitation est faite selon un cahier des charges défini par arrêté du Ministre chargé de la faune, qui définit les obligations qui incombent au concédant et au concessionnaire de la zone, concernant l’élaboration des plans de gestion, la mise en valeur effective, les obligations envers les populations riveraines. Les Deux Balé ont été concédés pour une exploitation exclusive du tourisme de vision et de la pêche, il n’est pas prévu d’exploitation de la faune par la chasse (BERLIN 2002). Mais le concessionnaire ne parvient pas à gérer le parc conformément aux clauses définies avec les autorités administratives. Par la suite la gestion surtout la surveillance est dévolue à la Direction Provinciale de l’Environnement et du Cadre de Vie (DPECV). Avec la création de l’Office Nationale des Aires Protégées du Burkina en 2008, une Unité de Gestion du PNDB est mise en place avec à sa tête un aménagiste. A l’unanimité les populations riveraines disent que le parc est géré par le service des Eaux et Forêts de la localité. Mais rares sont celles (3%) qui peuvent faire la différence entre les différentes entités de gestion des ressources naturelles présentes dans la localité notamment la DPECV et l’UG des Deux Balé. Cependant les éleveurs qui ont payé une transaction suite à la divagation du bétail dans le parc, connaissent le gestionnaire et l’équipe de surveillance. Il urge de mettre en place un plan de communication pour les riverains. V1.2.3. Préoccupations des populations riveraines au parc Les difficultés évoquées par les riverains sont nombreuses et différentes selon la catégorie socio-économique. Les cultivateurs de la zone ont comme principale contrainte la disponibilité de la terre. La présence du PNDB et la forêt classée de Baporo ne permettent pas à ces derniers d’augmenter les surfaces emblavées pour les cultures de rente. Ils sont victimes de dégâts multiples liés à la proximité du parc. Les perdrix, les pintades et autres granivores s’attaquent aux semis dès les Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 28 28
  • 39. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso premières semaines de cycles. Les dégâts causés par les éléphants et les singes causent plus de problèmes selon 75% des personnes interrogées. Les dégâts sont répartis comme suit : 16% Destruction récolte Piétinemnet culture Destruction arbres 21% 63% Figure 5: dégâts des éléphants Les principaux dégâts des éléphants ont lieu de juillet à décembre voire mars à avril. Les principaux villages touchés sont Boromo, Ouroubonon, Soumbou, Ouahabou, Baporo, Pourra, Virou, Poa. Mais les agriculteurs utilisent des moyens traditionnels pour protéger leurs champs notamment l’émission de grands bruits, l’utilisation des feux, du piment et des chiffons de couleurs vives. Cependant les agriculteurs militent pour la conservation et la protection intégrale des espèces animales et végétales du parc. Ces derniers affirment que la disparition des forêts favoriserait la sécheresse. Dans les villages comme Soumbou et Ouroubonon, les paysans interrogés déplorent la divagation du bétail dans le parc. Ils demandent aux autorités de l’Unité de Gestion de durcir les mesures pour mettre fin à l’occupation de l’aire protégée par les animaux domestiques. En définitive, il faudrait reconnaître que les dégâts d’éléphants, qu’importent leurs fréquences ou leurs étendues, ne sont que les reflets d’une situation de cohabitation difficile sinon impossible entre la faune et les prétentions expansionnistes de l’homme sur la nature et ses composantes. Pour mieux cerner les difficultés rencontrées par les éleveurs nous avons tenu un entretien avec le Directeur Provincial de l’élevage et une rencontre avec l’Union des éleveurs de Boromo. Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 29 29
  • 40. Impacts des pressions anthropiques sur les ressources naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso Dans la province de Boromo, il n’existe pas de zone pastorale. L’élevage et l’agriculture constituent les principales sources de revenus des populations. Les forêts de Baporo et le PNDB sont les seuls endroits accessibles par le bétail pour le pâturage et l’eau selon 85% des éleveurs rencontrés. Ils préconisent qu’on laisse les troupeaux de bœufs dans le parc. Pour ces derniers le contact entre animaux sauvages et domestiques constitue une symbiose et les risques de zoonoses sont mineurs. Ils vont jusqu’à dire que la divagation des animaux est profitable au parc. Pour eux le bétail permet de maintenir le tapis herbacé donc la présence des animaux domestique dans l’aire protégée se justifie. Et ils souhaitent la création d’une zone pastorale autour du parc dans un rayon de 5 km. Et sur cette bande toutes les activités agricoles doivent être interdites. Dans le plan d’aménagement du parc, ils souhaitent être impliqués pour une paix sociale avec les agents des Eaux et Forêts. Ils ont déploré la répression comme moyens souvent utilisé par les gestionnaires des aires protégées du Burkina pour lutter contre la présence du bétail. Ils ont souligné la non durabilité et l’inefficacité de cette méthode. Il faut une concertation entre les différents services étatiques de la localité selon l’avis des Directeur Provincial du Service de l’élevage. Il a dénoncé le manque d’implication du service élevage dans la gestion de ce conflit. Pour lui avant le démarrage des activités de nettoiement du parc, il fallait procéder par des actions de sensibilisations et d’informations. Le constat est amer du côté de son service, plus de 60 familles d’éleveurs ont quitté la zone en direction du sud- ouest vers la frontière du Ghana avec le Burkina. Pour une conservation efficacement de la diversité biologique du PNDB, il faut lutter efficacement contre toutes formes de pression anthropiques dans l’aire protégée. VI.2.4. Connaissance des textes réglementant la gestion des ressources naturelles Les limites du parc sont visibles par endroit grâce à l’implantation de bornes. Les populations riveraines (100%) savent que le fleuve Mouhoun constitue une limite naturelle. Mais ils n’ont jamais participé à la délimitation de l’aire protégée car ils n’ont pas été associés. Pour la gestion des ressources naturelles, les populations ont déjà entendu parler de textes et lois réglementant l’accès dans les aires protégées. Pour preuve, elles sont autorisées à payer un permis pour couper le bois, la paille entre autre. Certains y pénètrent frauduleusement pour la collecte de produits forestiers non ligneux, la chasse, la pêche ou le pâturage. En cas d’infraction constatée par l’agent forestier, la personne incriminée paie une transaction définie dans le code forestier. Pour les personnes interrogées 83,50% disent avoir entendu parler des textes réglementant la gestion des ressources naturelles dans les aires protégées mais n’arrivent pas à citer les Serigne Modou SARR, mémoire de fin d’études/ Master spécialisé en Gestion des Aires Protégées 30 30