”What we have learned about improving the effectiveness of aid to improve sus...
Jour 1 - Allocution de M. Francois Muenger - Réunion du partenariat novembre 2013
1. Allocution de M. Francois Muenger
Réunion du Partenariat Novembre 2013
Allocution de M. Francois Muenger, Directeur du Programme Global Initiatives Eau
DDC- Direction du Développement et de la Coopération
DFAE- Département Fédéral des Affaires Etrangères
Rencontre des partenaires du
Sanitation and Water for All (SWA),
Genève 11-14.11.2013
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2. M. le Président, chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,
La Suisse est membre du SWA depuis son origine en 2010.
Je suis ravi que vous ayez répondu favorablement à notre invitation et j’aimerai vous souhaiter
la bienvenue pour cet évènement à Genève : la ville avec la fontaine la plus grande et la plus
large du monde. En effet, le Jet d’Eau propulse 500 litres d’eau par seconde à la hauteur de 140
mètres et à la vitesse de 200km par heure, par conséquent je suis convaincu qu’il s’agit d’un
beau symbole de la puissance et de la visibilité du SWA.
Mesdames et Messieurs,
L’eau est essentielle à notre survie et centrale pour un développement durable de ce monde.
L’eau ne peut pas être remplacée et il s’agit d’une ressource renouvelable limitée.
La crise globale de l’eau est un des sujets politiques, environnementaux et sociaux les plus
urgents du 21ème siècle.
Cette crise globale de l’eau est multiforme :
Le manque d’accès à l’assainissement, à l’eau potable et à l’hygiène est une des
expressions de cette crise.
Même si durant les dix dernières années, le nombre de personnes qui ont obtenu un nouvel
accès à ces services de base est impressionnant, il n’en demeure pas moins qu’au moins 780
millions de personnes manquent toujours d’accès à l’eau potable et 2,5 milliards sont sans
assainissement amélioré.
Ces chiffres concernant les personnes non desservies sont encore plus élevés si l’on considère le
point de vue du droit humain à l’eau et à l’assainissement. Avec cette vision, la définition de
l’accès est maintenant bien plus exigeante en terme qualitatif (qualité de l’eau, qualité du
service, abordable pour tous,et accessible, etc., font partie de la nouvelle définition de la
couverture).
Avec cet angle d’approche, ce sont environ 3 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’eau !
La Suisse accompagne la mise en œuvre de la Résolution de l’Assemblée Générale des Nations
Unies (64/292), laquelle reconnaît le droit humain à l’eau potable et à l’assainissement.
Traduire ce droit humain en pratique nécessite une attention particulière pour les segments les
plus marginalisés et les moins avantagés de la population.
Une coopération étroite avec la procédure du Conseil des Droits de l’Homme, et en particulier
avec le Rapporteur Spécial sur le droit humain à l’eau potable et à l’assainissement, sont par
conséquent cruciales pour faire progresser notre coopération dans ce domaine. Nous sommes
extrêmement heureux que Mme Catarina de Albuquerque abordera ces défis avec cette
audience demain à l’heure du déjeuner.
Mesdames et Messieurs,
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3. Dans la communauté de l'a eau potable assainissement hygiène “WASH”¨, le terme
«assainissement » se réfère à l’accès à des toilettes décentes et l'élimination de la défécation à
l’air libre.
Mais l’assainissement ne se limite pas à ces éléments aussi importants soient ils !
Nous n’avons jamais autant produit de déchets et de pollution dans l’histoire de l’humanité
qu’aujourd’hui. Plus de 80% des eaux usées produites par nos villes, l’agriculture et les
industries est évacuée sans aucun traitement. Cela a évidemment des effets néfastes sur la santé
humaine et sur l’environnement. Les pauvres sont de loin les plus affectés ; le risque de vivre
dans une zone polluée et/ou d’être affecté par de telles contaminations est clairement corrélé
au niveau de pauvreté.
En continuant notre développement sur le mode actuel, la pollution par les eaux usées urbaines
et de l’agriculture empirera dans la plupart des régions du monde. Il s’agit d’une autre
expression de la crise globale de l’eau et elle ne peut pas être ignorée par la communauté
WASH.
Finalement, le stress hydrique doit être abordé. Il est le résultat d’utilisations inefficaces et in
efficientes avec trop souvent des fuites énormes (comme c’est le cas par exemple de beaucoup
de réseaux urbains et de beaucoup de systèmes d'irrigation de par le monde...); il est aussi le
résultat d’une gouvernance déficiente de la gestion de l’eau aux niveaux national et transfrontalier. Le changement climatique est un facteur additionnel qui augmente l'instabilités (qui
s'exprime par une augmentation d'événements exceptionnels tels que des alternance de
sécheresses et d'inondations).
Actuellement, environ un milliard de personnes dans 43 pays sont confrontées à une situation
de pénurie d’eau. En 2025, si l’on continue ainsi, on estime que près de deux milliards de
personnes vivront dans une région affectée par une pénurie complète d’eau (telle que défini par
les hydrologistes). La croissance de la population et l’urbanisation galopante vont encore
accroître les quantités d'eau mobilisées pour les usages domestique, agricole et industriel. Cela
aurait des impacts dramatiques pour la qualité de vie de millions d’individus en exacerbant les
maladies, la faim et la pauvreté. La communauté WASH et les acteurs doivent également
considérer cette question vitale.
Pour toutes ces raisons, la DDC et la Suisse ont positionné l’Eau comme l’un de ces quatre
thèmes globaux (mondiaux) prioritaires dans leur stratégie. Ainsi, les défis de l'eau Eau sont
placés au même niveau que ceux du Changement Climatique, de la Sécurité Alimentaire et de la
Migration.
Cependant, Mesdames et Messieurs,
Nous ne devons pas nous focaliser uniquement sur les risques de cette crise globale de l’eau,
mais aussi considérer les potentiels et bénéfices de faire face à ces défis; bénéfices pour le
bienêtre de l'humanité, l’économie, l’environnement, la paix... Pour atteindre ces bénéfices, un
«scénario bleu » est nécessaire, lequel devra garantir un accès équitable pour tous aux services
d’eau potable et d’assainissement; mais aussi améliorer de manière drastique l’efficacité de
notre gestion de l’eau et nos eaux usées. C’est la vision de la Suisse.
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4. Différentes étapes sont nécessaires pour atteindre cette vision. A titre d’exemples, laissez-moi
mettre en exergue les étapes suivantes :
Premièrement: la Suisse appuie les systèmes mondiaux de monitoring et d'analyse du secteur
pour construire des scénarios basés sur des données fiables. Dans le secteur WASH, nous
sommes heureux de travailler avec la communauté internationale sur le JMP, GLAAS et le
Partenariat « Sanitation and Water for All ». Nous considérons ce dernier comme une task force
globale influente à même de réaliser un plaidoyer pour l’action sur la base du monitoring et des
analyses du JMP et du GLAAS.
Deuxièmement, en 2011, le Parlement Suisse a voté une augmentation de l’aide internationale
au développement à hauteur de 0.5% de notre PIB, tout en allouant une part importante de ces
fonds additionnels au secteur de l’eau. Aujourd’hui, la Suisse investit plus de 200 millions de
dollars US par an dans le secteur de l’eau à travers des initiatives bilatérales et multilatérales,
dont de nombreuses initiatives ciblant les pays qui n’atteignent actuellement pas les OMD. Ce
montant constitue le double de ce qui était dépensé avant 2010.
Troisièmement, comme vous le savez, 2015, limite des OMD, s'approche; la Suisse travaille avec
beaucoup de ses partenaires pour définir et faire le plaidoyer pour un objectif post-2015, dédié
à l’eau avec ses cibles et ses indicateurs.
Mesdames et Messieurs,
Etant donné l’importance de l’eau, la Suisse est convaincue qu'elle doit être traitée comme l’une
des plus grandes priorités dans l’agenda de développement post-2015.
L’eau joue un rôle clé pour le développement global durable dans toutes ses dimensions : social,
économique, environnemental et sécurité. Par conséquent, il est crucial pour l’humanité que le
nouvel agenda global de développement aille au-delà de la thématique WASH. Il doit aborder un
agenda de l’eau plus vaste, bâti sur les trois domaines interconnectés suivants :
L’accès universel à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, bien-sûr ;
La gestion durable de la ressource en eau, basée sur une approche inclusive et intégrée du
bassin versant. Une approche qui satisfait les besoins humains, respecte les valeurs culturelles
et serve la croissance économique, tout en répondant aux besoins des écosystèmes.
Finalement, le troisième domaine comprend la qualité de l’eau et la gestion des toutes les eaux
usées, sur la base du concept “réduire, réutiliser, traiter”.
Cet objectif large sur l'eau est basé sur les résultats de la Consultation Thématique sur l’Eau
Globale, menée par les Nations Unies avec l'appui de plusieurs pays dont la Suisse.
Nous sommes heureux que ce cadre ait été largement supporté, notamment dans différents
fora : comme celui de Dushanbe, Stockholm, New-York et Budapest, comme exemples les plus
récents.
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5. Avec cette toile de fond, nous appelons à un objectif de développement durable dédié à l’eau.
Nous sommes ravis que de nombreuses personnes partagent cette vision et que les appels pour
un tel objectif dédié à l’eau se multiplient.
La Suisse va continuer de garantir que ces messages soient inclus dans le dialogue
intergouvernemental sur l’agenda de développement post-2015. Pour atteindre cela, nous
sommes heureux d’être associés avec de nombreuses groupes d’acteurs : pays développés,
émergents et en voie de développement ; secteurs public et privés ; chercheurs et société civile.
Actuellement nous sommes en train d’initier avec différents partenaires une plateforme pour
fédérer les engagements sur cette piorité. Nous invitons tous les pays et les organisations
présentes aujourd’hui de participer avec leurs points de vue et leur expertise afin de travailler
ensemble pour un objectif global post-2015 dédié à l’eau.
J’aimerai remercier chacun de vous pour votre intérêt et je me réjouis des discussions
intéressantes et inspirantes de ces prochains jours.
Merci.
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