1. Quel rôle les médias jouent-ils dans la formation
de l’opinion publique lors des grandes crises politiques
en France depuis l’affaire Dreyfus ?
2.
3. Article 11 de la DDHC
: « La libre communication
des pensées et des opinions
est un des droits les plus
précieux de l’homme : tout
citoyen peut donc parler,
écrire, imprimer librement,
sauf à répondre à l’abus de
cette liberté dans les cas
déterminés par la loi. »
« Les opinions sont
comme les clous : plus
on frappe dessus, plus
on les enfonce » »
Alexandre Dumas
4. Opinion publique : l’ensemble des convictions, des jugements et des
valeurs partagés par la majorité des membres d’une société à une époque
donnée. Les médias de masse, qui informent les citoyens et favorisent les
débats contradictoires, contribuent à former l’opinion publique.
Médias (de masse) : désigne les médias qui ont une audience
suffisamment large pour toucher un large public dans une société
démocratique.
la presse (dès le milieu du XIXe siècle)
la radio à partir des années 1920
la télévision à partir des années 1950
Internet depuis les années 1990
Crise politique : Période de tension politique et de mobilisation publique
au cours de laquelle le système de gouvernement est l’objet d’une remise
en cause.
Les médias peuvent révéler les crises politiques, les nourrir en informant
l’opinion, les provoquer aussi.
7. 1er quotidien français en
1777
XIXème évolutions techniques
:
Développement des réseaux
de communications – train
Presses rotatives (1872)
Linotypes (1887)
Le télégraphe et le téléphone
permettent aux journaux de
collecter l’info et de réagir
plus vite aux nouvelles
Publicité → baisse du prix du
journal
1881 : Lois scolaires →
Alphabétisation
1881 : Lois sur la liberté de
la Presse
8. ↑ « L’âge du papier », dessin de Félix
Valloton paru dans Le cri de Paris en
1898
← Affiche publicitaire pour Le Petit
Journal, 1899
16. « […] Quelle tache de boue sur votre
nom - j'allais dire sur votre règne -
que cette abominable affaire Dreyfus
! Un conseil de guerre vient, par
ordre, d'oser acquitter un Esterhazy,
soufflet suprême à toute vérité, à
toute justice. Et c'est fini, la France a
sur la joue cette souillure, l'histoire
écrira que c'est sous votre présidence
qu'un tel crime social a pu être
commis.
[…] La vérité, je la dirai, car j'ai
promis de la dire, si la justice,
régulièrement saisie, ne la faisait
pas, pleine et entière. Mon devoir est
de parler, je ne veux pas être
complice. Mes nuits seraient hantées
par le spectre de l'innocent qui expie
là-bas, dans la plus affreuse des
tortures, un crime qu'il n'a pas
commis.
Et c'est à vous, monsieur le
Président, que je la crierai, cette
vérité, de toute la force de ma révolte
d'honnête homme. »
Emile Zola, Lettre ouverte au
Président
de la République, L’Aurore, 13 janvier
1898.
17. La presse, un
vecteur
idéologique
antisémite
dans l'affaire
Dreyfus.
La Croix, 4è
page de
couverture du
supplément
du 21 juillet
1898
23. Le 11 décembre 1893, 2 jours après l'attentat visant les
députés, la Chambre des députés examine un ensemble de
mesures pour sauvegarder « la cause de l’ordre et celle des
libertés publiques ». C'est une modification de la loi de 1881
qui ne punissait que la provocation directe ; désormais la
provocation indirecte, l'apologie, est elle aussi punie et un juge
peut ordonner la saisie et l'arrestation préventive. Le texte de
la première des trois « lois scélérates » est adopté le 12
décembre 1893 par 413 voix contre 63.
La seconde loi concerne les associations de malfaiteurs et vise
particulièrement les groupes anarchistes, alors nombreux et
très actifs. C'est une loi qui vise à pouvoir inculper tout
membre ou sympathisant sans faire de distinction. Elle est
votée le 18 décembre 1893.
La troisième loi, votée le 28 juillet 1894, est sans doute la plus
marquante pour les anarchistes puisqu'elle les vise
directement en les nommant et en leur interdisant tout type
de propagande. C'est à la suite de cette loi que de nombreux
journaux anarchistes comme Le Père peinard, qui avait déjà
été saisi avant, sont interdits. Cette loi permet une véritable
chasse aux sorcières, des milliers de perquisitions et.
24. Elles abrogent les garanties conférées à la presse en ce qu'elles
permettent la saisie et l'arrestation préventive ; elles violent une
des règles de notre droit public en ce qu'elles défèrent des délits
d'opinion à la justice correctionnelle ; elles violent les principes du
droit pénal en ce qu'elles permettent de déclarer complices et
associés d'un crime des individus qui n'y ont pas directement et
matériellement participé ; elles blessent l'humanité en ce qu'elles
peuvent punir des travaux forcés une amitié ou une confidence, et
de la relégation un article de journal. [...]
Alors que la loi sur la presse ne punit que la provocation directe
aux faits qualifiés crimes, le nouveau texte frapp[e] la provocation
indirecte, c'est-à-dire l'apologie. [...]
La loi française pose en principe que «le fait coupable ne peut être
puni, que quand il s'est manifesté par un acte précis d'exécution».
Aux termes de ce nouveau texte, la simple résolution, l'entente
même pren[d] un caractère de criminalité.
Léon Blum, « Comment les lois scélérates ont été faites », La revue blanche, 1898
25. Y a-t-il un risque de dérive judiciaire en France après les attentats ? C'est
en tout cas l'avis d'Amnesty International, qui interpelle les autorités du
pays après avoir dénombré 69 arrestations pour "apologie du terrorisme".
"Le risque est grand que ces arrestations violent la liberté d'expression",
estime l'ONG dans un communiqué (en anglais), diffusé vendredi 16
janvier.
L'ONG juge l'"apologie du terrorisme" trop vague
"La liberté d’expression ne doit pas être réservée à certains. L’heure n’est
pas à l’ouverture de procédures inspirées par des réactions à chaud, mais
bien plutôt à la mise en place de mesures réfléchies qui protègent des vies
et respectent les droits de tous", a déclaré John Dalhuisen, directeur du
programme Europe et Asie centrale de l'ONG. Il considère que la
définition de "l'apologie du terrorisme" reste vague, ce qui ouvre la porte à
des abus, et évoque un "test décisif" pour les autorités françaises, "dans
leur volonté de faire respecter les mêmes droits pour tous".
Sources : francetv.info.fr « Apologie du terrorisme" : Amnesty International interpelle la
France sur ses arrestations », 17/01/2015
26. Le 16 mars 1914, Gaston Calmette,
le directeur du quotidien Le Figaro,
est abattu de plusieurs balles de
revolver, dans son bureau par
l'épouse du ministre des Finances
Mme Caillaux.
Joseph Caillaux était victime depuis
le mois de janvier de la même
année, d'une violente campagne de
presse, orchestrée par le journal et
diligentée par ses ennemis
politiques, Raymond Poincaré en
particulier. Le Figaro publie
notamment, au compte-goutte, la
correspondance privée de Joseph
Caillaux. Son épouse, déprimée par
ces divulgations, craint que ne soit
révélée une lettre d'amour qui
atteste de sa relation intime avec le
ministre du temps où elle était
mariée à un autre homme.
27. Déclaration officielle envoyée par le
gouvernement Viviani à tous les
journaux le 6 août 1914 pour les
informer des dispositions prises sur le
contrôle de l'information :
« Dans leurs séances du 4 août, les
deux Chambres ont voté comme une
des armes de la défense nationale,
une loi interdisant de publier, sous
peine d'un emprisonnement de cinq
ans, tout renseignements autres que
ceux communiqués par le
gouvernement sur la mobilisation ou
les mouvements de l'armée, ainsi
que toute information concernant les
opérations militaires ou
diplomatiques, de nature à favoriser
l'ennemi et à exercer une influence
fâcheuse sur l'esprit de l'armée et des
populations. [...]
28.
29.
30.
31. Une presse discréditée et compromise dans le « bourrage de
crâne » → restructuration au lendemain de la guerre : en
1918, près de 1/2 des titres de presse disparaissent
Réorganisation de la Presse écrite :
Juillet 1918 : création du syndicat des journalistes
Rédige une « Charte des devoirs professionnels des journalistes
français »
Déontologie : ensemble de règles et de conduites éthiques qui
guident une activité professionnelle.
1935 : un statut réglemente la profession
32. Concurrence la presse écrite
née dans les années 1920,
se répand dans les années 1930.
1939 : 60% des foyers français
sont équipés d’un poste de radio
Grâce au direct (+ grande
réactivité), elle devient un outil
d’information populaire.
Un enjeu de pouvoir :
2 régimes coexistent :
Les Radios d’Etat
Radio-Paris rachetée par l’Etat en
1933
Radio-Mondial qui diffuse dans
les colonies
Les Radios privées soumises à
autorisation :
1922 : la 1ère radio privée,
RADIOLA, émet depuis Paris ↑ Une Famille écoutant
la radio en 1938
33.
34. Années 1930, instabilité
ministérielle + scandales
politico-financiers
→ antiparlementarisme.
LIGUES → climat
d’agitation, antisémitisme ,
xénophobie.
Le Géant Sennep, dessin de
Ralph Soupault sur le
dessinateur Sennep, paru
dans Fantasio, 16 juillet 1933
35.
36.
37.
38. Le 6 février, les ministres de
l’Intérieur et des PTT
mettaient en surveillance les
postes privés.
[…] Brandit-on une fois de
plus la fameuse « autorisation
provisoire » ? Toujours est-il que
le poste parisien observa le
même laconisme que les postes
d’Etat. La gravité du
mouvement avait transpiré
instantanément à travers toute la
France. Le silence de la radio
augmenta l’inquiétude, au lieu de
la calmer. Et ce qui est plus
grave, l’auditeur français était à
la merci de l’information
radiophonique étrangère, alertée
par les agences et les
correspondants des journaux.
Pierre Domène, Radio Magazine, 18 février
1934
39.
40. Le 5 mars 1934, trois intellectuels de gauche, qui considèrent le 6
février comme le symbole d’une menace fasciste, fondent le Comité
de vigilance des intellectuels antifascistes.
« Unis, par-dessus toute divergence, devant le spectacle des émeutes
fascistes de Paris et de la résistance populaire qui seule leur a fait
face, nous venons déclarer à tous les travailleurs, nos camarades,
notre résolution, de lutter avec eux pour sauver contre une dictature
fasciste ce que le peuple a conquis de droits et de libertés
publiques. Nous sommes prêts à tout sacrifier pour empêcher que la
France ne soit soumise à un régime d’oppression et de misère
belliqueuses. (…)
Camarades, sous couleur de révolution nationale, on nous prépare
au Moyen-Age. Nous, nous n’avons pas à conserver le monde présent,
nous avons à le transformer, à délivrer l’Etat de la tutelle du grand
capital – en liaison intime avec les travailleurs. »
Alain, Paul Langevin et Paul Rivet, « Aux travailleurs, 5 mars 1934, Manifeste
publié dans la Nouvelle Revue française, mai 1934.
41.
42.
43.
44. 27 août 1939: interdiction de L’Humanité.
10 mai 1940: offensive allemande.
17 juin 1940: Pétain annonce l’armistice
18 juin 1940: Sur la BBC, de Gaulle appelle à la
résistance.
10 juillet 1940: Vote des pleins pouvoirs à Pétain. Mise en
place du régime de Vichy .
11 novembre 1942: Le Figaro cesse de paraître.
25 novembre 1942: Nationalisation de l’agence de presse
Havas et création de l’Office français de l’information.
Août-décembre 1944: Fondation d’une grande partie de la
presse nationale et régionale.
45. Français!
A l’appel de Monsieur le Président de la République, j’assume à
partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. Sûr
de l’affection de notre admirable armée qui lutte, avec un héroïsme
digne de ses longues traditions militaires, contre un ennemi supérieur
en nombre et en armes. Sûr que par sa magnifique résistance, elle a
rempli nos devoirs vis-à-vis de nos alliés. Sûr de l’appui des Anciens
combattants que j’ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance
du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne
pour atténuer son malheur .
En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans
un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma
compassion et ma sollicitude. C’est le cœur serré que je vous dis
aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à
l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec nous,
entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre
un terme aux hostilités. Que tous les Français se groupent autour du
Gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent
taire leur angoisse pour m’écouter que leur foi dans le destin de la Patrie.
»
46. « Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec
l’ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes submergés
par la force mécanique terrestre et aérienne de l’ennemi. Infiniment plus que leur
nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des allemands qui ont surpris nos
chefs au point de les amener là où ils sont aujourd’hui.
Mais le dernier mot est-il dit? L’espérance doit-elle disparaître? La défaite est-elle
définitive? Non! Croyez-moi, moi qui vous en parle en connaissance de cause et qui
vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont
vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n’est pas seule. Elle n’est pas seule. Elle a un vaste empire
derrière. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue
la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limite l’immense industrie des
Etats-Unis. Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays.
(…)
Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats
français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver
(…), j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui
se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre
en rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit
pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la
radio de Londres.
57. Des medias aux ordres :
Vichy et/ou les autorités allemandes d’occupation.
→ perte de crédibilité et donc d’audience.
Une presse clandestine en essor (1000 titres entre 40 et 44).
3 types de médias :
« Deux » presses écrites (officielle / clandestine)
Essor de la radio
Développement des actualités filmées
Une guerre des medias (guerre de la presse ; guerre des
affiches ; guerre des ondes) ; propagande et contre-propagande.
58.
59. A la Libération, 687 journalistes compromis avec Vichy ou
l’occupant sont suspendus ; 99 sont fusillés.
Ordonnance du 30 septembre 1944 : interdiction des journaux
ayant paru sous l’Occupation.
Des journaux supprimés en 1940 réapparaissent : L’Humanité
Des titres issus de la Résistance : Combat, France Soir
Naissance de l’Agence France Presse en 1944 dotée d’un
réseau mondial et placée sous la tutelle de l’Etat.
Autre symbole : Journal Le Monde fondé en 1944 par Hubert
Beuve-Méry, un journaliste résistant.
60. Une presse d’opinion dont la ligne éditoriale s’apparente aux
grands courants politiques :
L’Humanité proche du PC
Libération positionnée à l’extrême-gauche dans ses débuts en 1973,
puis gauche socialiste
Le Figaro de tendance conservatrice
Développement la Presse quotidienne Régionale
MAIS la presse quotidienne nationale connaît des difficultés
économiques :
De 6 à 3,4 M d’exemplaires vendus entre 1946 et 1952.
Causes : hausse des prix des journaux (hausse des coûts de
production) + concurrence des autres médias
61. La photo devient le cœur de certaines
publications : 1949 : Paris-Match
Multiplication des magazines d’info :
sur le modèle des news magazines
américains
1953 : L’Express
1964 : Le Nouvel Observateur
Liberté de ton et défiance vis-à-vis
du pouvoir en place (ex : dénonciation
de la torture pendant la guerre
d’Algérie)
Lectorat + jeune, éduqué et urbain Une du magazine
témoignage chrétien sur
le massacre du 17
octobre 1961
62. L’essor de la radio se poursuit après 1945 : 1er outil des Français pour
l’information et le divertissement. + de 10 millions de postes à la fin
des années 1950.
Nombreuses émissions d’information : « flash » et « journaux parlés »
+ programmes politiques (ex : « causeries » de PMF en 1954-1955)
Monopole d’État
1964 : ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française)
Fin des années 1950 : apparition du TRANSISTOR (petite radio
portable à piles) → favorise l’essor des « RADIOS PERIPHERIQUES »
qui émettent depuis l’étranger
Europe 1 dès 1955 (antenne émettrice installée en Allemagne),
RTL
Qualité des programmes + liberté de ton (≠ style des radios d’Etat) (ex
: émission « Salut les copains » sur Europe 1 – 1er « hit parade »
1958 : sur Europe 1, le journaliste Georges Fillioud dénonce l’usage de
la torture en Algérie.
63. ↑ Taux d’équipement des
ménages en biens durables
(en pourcentage du nombre
total de ménages français)
100 %
TélévisionRéfrigérateur
VoitureLave-linge
197019601954
80 %
60 %
40 %
20 %
64.
65.
66. http://fresques.ina.fr/jalons/parcours/0001/la-crise-du-13-mai-
1958-vue-par-les-actualites-francaises.html
En quoi le discours des Actualités françaises change-t-il en mai-
juin 1958 ?
Video n°1 :
Que se passe-t-il à Paris ? Que se passe-t-il à Alger ?
Le commentaire se termine sur la phrase " Au milieu des heures
graves, le gouvernement faisait face à la situation ". Le reportage
explique-t-il en quoi consistent ces " heures graves " ?
A votre avis, de qui ce reportage des Actualités françaises
exprime-t-il le point de vue ?
Quel est le nom que l'on voit sur les banderoles à Alger ? Est-il
cité dans le commentaire ?
67. Video n°2 :
Au début du commentaire, quels sont les deux qualificatifs opposés appliqués aux événements d'Algérie ?
Que voit-on des événements en Corse ?
Quelle est la question que pose le commentateur après les images de la Corse ?
Le discours du général de Gaulle. Comment cette séquence produit-t-elle un effet de rupture par rapport à ce qui précède ?
Quelle est l'image que cette séquence donne de De Gaulle ?
Qu'est-ce qui est responsable de la crise actuelle selon De Gaulle ? A quel moment de l'histoire fait-il allusion quand il parle de
la République " reniée, trahie " ?
Quelle est l'impression que donnent les images de Pierre Pflimlin lorsqu'il annonce sa démission ?
Séquence à l'Elysée : Quelle est, selon le reportage, la procédure qui amène le président René Coty à appeler le général de
Gaulle au pouvoir ?
Quelle est l'image donnée de Colombey-les-Deux-Eglises ?
Par quel moyen est montrée l'annonce officielle de l'appel du général à former un gouvernement ?
A Alger : Que se passe-t-il au même moment ? Quelle est l'impression que donnent ces événements ?
La manifestation à Paris : Quels sont les mots d'ordre de cette manifestation ?
Quelle est l'image donnée du rassemblement sur les Champs Elysées ? Quelle est l'attitude des forces de l'ordre ?
Que se passe-t-il sur le perron de l'Elysée ?
Que se passe-t-il à l'hôtel La Pérouse ?
Quelles sont les réactions provoquées par le retour au pouvoir de De Gaulle à Alger, Toulouse, Bordeaux, Paris ? Quel point de
vue le reportage adopte-t-il ? Comment le voit-on ?
Comment le commentateur qualifie-t-il ce qui se déroule à l'Assemblée Nationale ?
Comment est qualifié le texte que lit De Gaulle à la tribune ? Que demande surtout ce texte ?
Comment le commentateur désigne-t-il De Gaulle ? Pourquoi ?
Qui est le premier personnage à suivre De Gaulle à l'Elysée ? A votre avis, pourquoi est-il choisi ?
Quelle est la séquence qui clôt le reportage ? A votre avis, pourquoi le reportage a-t-il choisi de montrer cette séquence ?
70. Ce qui caractérise actuellement notre vie publique, c’est
l’ennui. Les Français s’ennuient. Ils ne participent ni de près,
ni de loin aux grandes convulsions de ce monde […]. La guerre
du Vietnam les émeut, certes mais elle ne les touche pas
vraiment. La jeunesse s’ennuie. Les étudiants manifestent.
Quant aux jeunes ouvriers, ils cherchent du travail et n’en
trouvent pas […]. Heureusement, la télévision est là pour
détourner l’attention vers les vrais problèmes : […]
l’encombrement des autoroutes, le tiercé qui continue d’avoir le
dimanche soir priorité sur toutes les antennes de France […].
La télévision est faite pour distraire : ainsi le calme règne-t-il.
Pierre VIANSSON-PONTE, «Quand la France s’ennuie », Le Monde, 15 mars 1968
71.
72.
73. Du 17 mai au 23 juin 1968, l’ORTF est en grève ; un service
minimum, sous contrôle syndical, se met en place. Au terme de
ce mouvement social, une fois le pouvoir gaulliste rétabli, 58
journalistes (36 à la télévision et 22 à la radio) seront licenciés,
30 seront mutés d’office et 7 mis en retraite anticipée.
74. « Depuis le 6 mai, le transistor est devenu le cordon ombilical
qui relie la France à sa révolution. La télévision, muselée ou
presque, a pour l’instant renversé le régime de l’image. Le
pouvoir est à la parole. Et dans le domaine de l’information, les
radios périphériques, grâce à leur souplesse, à leur mobilité,
grâce aussi à une certaine liberté, ont affirmé leur puissance. »
Danièle HEYMAN, L’express, 3 juin 1968
75.
76.
77. Patience (Daniel
COHN-BENDIT face
aux CRS),
photographie de Gilles
Caron, 6 mai 1968
Les journalistes et photographes ont pris de
nombreux clichés des événements de mai 68.
Souvent très expressifs et pris sur le vif, ils rendent
compte mieux que n’importe quel autre média de
l’atmosphère qui régnait lors de cette crise. Leurs
photos offrent un point de vue sur l’événement,
souvent engagé, toujours symbolique.
78. 1. Photographie de Jean Pierre Rey
2. Photographie d’Henri Cartier
Bresson
3. Photographie de Bruno Barbey
1. Le symbole de la Marianne : une
République en révolte éprise de liberté
(cf Delacroix)
2. Le « temple du savoir », gardé par
les étudiants révoltés, sous les
auspices de Lénine et de Mao…
3. Une photographie en
mouvement, prise « sur le vif », qui
rend compte des émeutes
populaires, des barricades, du vent
de révolte qui souffle à Paris
79. « Etant le détenteur de la légitimité nationale et
républicaine, j’ai envisagé depuis vingt quatre heures
toutes les éventualités, sans exception, qui me
permettraient de la maintenir. J’ai pris mes
résolutions. Dans les circonstances présentes, je ne me
retirerai pas. J’ai un mandat du peuple, je le remplirai
[…]. À moins qu’on entende bâillonner le peuple
français tout entier, en l’empêchant de s’exprimer en
même temps qu’on l’empêche les étudiants d’étudier,
les enseignants d’enseigner, les travailleurs de
travailler […]. En tout cas, partout et tout de suite, il
faut que s’organise l’action civique. »
Charles DE GAULLE, Allocution radiodiffusée du 30
mai 1968
Peu présent dans les médias durant le mois de
mai, le général de Gaulle met en scène son retour
au premier plan : il choisit la radio (en souvenir de
l’appel du 18 juin) pour s’adresser aux Français et
mener une vaste contre offensive médiatique qui
porte ses fruits et permet un renversement de
l’opinion publique.