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PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION
ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE
CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN
JUILLET 2014
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Droit d’auteur
Le PNUD détient le droit d’auteur et de reproduction de
toutes les publications et autres matériaux qu’il
commande dans le cadre de ses projets, que le texte soit
écrit par un membre du personnel ou par un consultant
rémunéré. La permission de reproduction peut être
donnée aux médias, ONG, institutions académiques et
autres, à condition que le PNUD soit dûment cité.
Avis de non-responsabilité
Les opinions exprimées dans cette publication sont celles
de leur (s) auteur (s) et ne représentent pas
nécessairement celles des Nations Unies, y compris le
PNUD, ni des Etats Membres
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Préface
Le processus de développement n'atténue pas nécessairement la
vulnérabilité aux catastrophes naturelles. Il risque au contraire de créer
involontairement de nouvelles formes ou d'aggraver des formes préexistantes
de vulnérabilité, faisant obstacle aux efforts de réduction de la pauvreté et de
promotion de la croissance, avec parfois des conséquences tragiques. C'est
pourquoi il faut rechercher expressément et activement des solutions
bénéfiques pour tous afin d’assurer un développement durable, de réduire la
pauvreté et de renforcer la résistance aux catastrophes, d’autant plus que
l'évolution du climat risque d’accroître la fréquence des sécheresses, des
inondations et l'intensité des tempêtes, les vents violents, la montée brusque
des eaux et l’érosion côtière. C’est en intégrant les stratégies et les mesures
de réduction des risques de catastrophe dans le cadre global du
développement et en considérant la réduction des risques comme faisant
partie intégrante du processus de développement et non comme une fin en
soi que les meilleures solutions seront élaborées. En effet, a l’instar de la
plupart des pays du monde, la République du Bénin est exposée à divers
risques de catastrophes d’origine naturelle ou anthropique. Si ses
caractéristiques géomorphologiques le rendent vulnérables à certains aléas
de la nature, force est de reconnaître que l’activité humaine influence le
climat; ce qui augmente les risques de catastrophe dont les conséquences
sont en perpétuelle augmentation sur le vécu quotidien des populations
béninoises. Ces catastrophes représentent une grande menace pour la
croissance et le développement durable ainsi que pour l’atteinte des Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD) en Afrique et au Bénin en
particulier. Le caractère imprévisible et soudain de ces phénomènes impose
à l’homme la recherche constante de solutions en vue de les prévenir et, le
cas échéant, de mieux les gérer. L’amélioration de l’Information sur le
Climat(IC) et le développement d’un Système d’Alerte Précoce (SAP) sont des
moyens efficaces pour renforcer la prise de conscience des populations en
général par rapport aux risques météorologiques /climatiques afin qu’elles se
préparent en conséquence et apprennent à mieux gérer les risques liés aux
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changements climatiques à long terme, avec les incertitudes qui y sont
attachées.
Actuellement, il n’existe pas au Bénin de SAP/IC de prévention
multirisques, ni de capacité à communiquer et diffuser systématiquement
l’information hydrométéorologique et climatique. C’est justement à ce titre
que la présente étude a été commanditée par le Gouvernement Bénin avec
l’appui technique et financier du PNUD pour combler le vide relatif à
l’inexistence d’un dispositif de production et de diffusion d’alertes
hydroclimatiques.
Le présent Protocol Opératoire Normalisé de communication et de diffusion
d’alertes hydroclimatique pourra outiller les acteurs intervenant à divers
niveaux dans la prévention et la gestion des catastrophes au Bénin pour une
meilleure prise en charge des problèmes auxquels les populations sont
confrontées tous les jours dans ce domaine.
Vivement que les acteurs se l’approprient et le mettent véritablement en
œuvre en vue de prévenir et de mieux gérer les risques de catastrophe
hydroclimatique.
Monsieur François HOUESSOU
Ministre de l’Intérieur de la
Sécurité Publique et des Cultes
Madame Odile SORHO-MOULINIER
Représentant Résident ai du PNUD
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 Composition de l’équipe du consultant.
 Godefroy de SOUZA : chef de mission, Expert principal
Expert en Gestion des Crises et Catastrophes.
Spécialiste en communication du droit international humanitaire,
Instructeur en Premiers Secours, Spécialiste en Sécurité,
Préventionniste.
 Ayi Madjé Hervé d’ALMEIDA: Expert associé
Expert en Gestion des Crises et Catastrophes.
Informatique, Analyse Suivi-Evaluation, Logistique Humanitaire,
et Gestion de Projets.
 Hubert DEDEGBE : Expert associé
Expert en Gestion des Crises et Catastrophes
Géographe-Environnementaliste.
Spécialiste en Eau, Hygiène et Assainissement dans les situations
d’Urgence. Instructeur en premiers secours en base
communautaire
 Hortense LOKOSSOU : experte associée
Sociologue Communicatrice, spécialiste des enquêtes
 Arnaud AGON : Administrateur Civil
Par
Cabinet 2SC Consulting
Siège: Carré 1419 Vèdoko
03BP: 3446 Cotonou
Tél. : (229) 95 064 082 / 97 166 557
E-mail : 2scconsultation@gmail.com ; godsouz@yahoo.fr
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Avec la contribution significative de :
 Dr Arnaud ZANNOU, hydrologue, Coordonnateur National Projet
SAP-Bénin.
 Théodore KPASSI GOBI, expert en Suivi et évaluation Projet SAP-
Bénin.
 Georgino HOUESSOU, commissaire de police, assistant du
Directeur Général de l’Agence Nationale de Protection Civile.
 de tous les acteurs rencontrés dans le cadre de ladite
conception
Et l’appui technique du PNUD à travers le Projet SAP-Bénin
P a g e 6 | 84
Table des matières
Préface................................................................................................................................................... 2
Table des matières ............................................................................................................................ 6
Liste des sigles.................................................................................................................................... 8
Résumé ............................................................................................................................................... 15
I. Présentation du Bénin ....................................................................................................... 17
A. Situation géographique.............................................................................................. 17
B. Situation politique....................................................................................................... 17
C. Situation socio-économique..................................................................................... 18
II. Contexte de l’étude.......................................................................................................... 19
A. Objectifs et résultats................................................................................................... 22
1. Objectif général de l’étude ........................................................................................ 22
2. Objectifs Spécifiques ................................................................................................. 22
3. Résultats escomptés................................................................................................... 22
B. Différentes phase de l’étude.................................................................................... 23
1. Cadrage avec le Projet SAP-Bénin.......................................................................... 24
2. Rencontre avec les personnes ressources, les autorités communales et les
chefs des services déconcentrés ..................................................................................... 24
III. Analyse des aléas et des risques ............................................................................... 25
A. Résumé des aléas et des risques............................................................................ 25
B. Niveau d’impact............................................................................................................ 27
IV. Analyse socio-économique............................................................................................ 28
A. Inondations et sécheresses au Bénin ................................................................... 28
B. Vents violents au Bénin ............................................................................................ 30
C. Érosions côtières et Montée brusque des eaux au Bénin............................. 30
D. Situations d’urgences précédemment connues ................................................. 33
V. Méthodologie de l’étude ................................................................................................. 36
A. La recherche documentaire...................................................................................... 38
Administrations................................................................................................................................ 38
1. Recherche documentaire des textes réglementaires et législatifs en
matière de production et de diffusion des alertes liées aux catastrophes........ 39
2. Analyse des informations obtenues ..................................................................... 40
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B. Protocoles de diffusion d’alerte existants dans d’autres pays ...................... 41
1. Répertoire des Protocoles de diffusion d’alerte existants dans les pays
africains.................................................................................................................................. 42
2. Analyse et évaluation des Protocoles de diffusion d’alerte existants dans
les pays africains................................................................................................................. 49
3. Situation des alertes précoces dans les pays africains.................................. 50
4. Evaluation de la diffusion et de la communication des alertes en Afrique
50
VI. Proposition d’un circuit normalisé de communication et de diffusion d’alerte
54
A. Démarche méthodologique....................................................................................... 54
B. Rapport des entretiens avec des personnes ressource et les communes . 54
C. Analyse du brainstorming ........................................................................................ 56
D. Analyse SWOT des données qualitatives ............................................................. 57
E. Analyse du circuit de communication existante ............................................... 58
F. Circuit Normalisé retenu............................................................................................... 61
VII. Projet de décret................................................................................................................. 65
VIII. Point des matériels requis ........................................................................................ 69
A. Existants ........................................................................................................................ 69
B. Besoins............................................................................................................................ 69
Recommandations........................................................................................................................... 71
Conclusion......................................................................................................................................... 72
Références bibliographiques ........................................................................................................ 73
ANNEXES........................................................................................................................................... 75
Questionnaires et guides d’entretien utilisés dans le cadre de la conduite de l’étude
............................................................................................................................................................... 79
GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES PERSONNES RESSOURCES ..................................... 0
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Liste des sigles
ACMAD : African Center of Meteorological Application for
Development
AGRHYMET : Institution spécialisée du CILSS pour l’agriculture,
l’hydrologie et la météorologie
AGVSA : Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité
Alimentaire
ANPC : Agence Nationale de Protection Civile
ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en
Afrique et à Madagascar
BM : Banque Mondiale
CAH : Cadre d’Action de Hyōgo
CARDER : Centre d’Action Régional pour le Développement Rural
CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de
l’Ouest
CRS : Catholic Relief Services
DGAE : Direction Générale des Affaires Economiques
DGEau : Direction Générale de l’Eau
DGSPP : Direction Générale du Suivi des Projets et Programmes
DNM : Direction Nationale de la Météorologie
DNSP : Direction Nationale de la Santé Publique
DPP : Direction de la Programmation et de la Prospective
DPPC : Direction de la Prévention et de la Protection Civile
FEM : Fonds pour l’Environnement Mondial
FICR : Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-
Rouge
GIEC : Groupe Intergouvernemental des Experts sur
l’Evolution du Climat
GNSP : Groupement National des Sapeurs-Pompiers
GTPA : Groupe de Travail Pluridisciplinaire d’Assistance Agro
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météorologique
IAHP : Influenza Aviaire Hautement Pathogène
IASC : Inter Agency Standing Committee
IC : Information sur le Climat
IIED : International Institute for Environnent and Economic
Development
INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse
Economique
IRHOB : Institut des Recherches Halieutiques et
Océanographique du Bénin
MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
MDAEP : Ministère du Développement, de l’Analyse Economique
et de la Prospective
MDGLAAT : Ministère de la Décentralisation, de la Gouvernance
Locale de l’Administration et de l’Aménagement du
Territoire
MECGCRPRNF : Ministère de l’Environnement Chargé de la Gestion des
Changements Climatiques, du Reboisement et de la
Protection des Ressources Naturelles et Forestières
MERPMEDER : Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et
Minières, de l’Eau et du Développement des Energies
Renouvelables
MESFTPRIJ : Ministère de l’Enseignement Secondaire, de la
Formation Technique et Professionnelle, de la
Reconversion et de l’Insertion des Jeunes
MESRS : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique
MFASSNHPTA : Ministère de la Famille, des Affaires sociales, de la
Solidarité Nationale, des Handicapés et des Personnes
de Troisième Age
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MON : Mode Opératoire Normalisé
MS : Ministère de la Santé
MSF : Médecins Sans Frontières
MTPT : Ministère des Travaux Publics et des Transports
MUHA : Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de
l’Assainissement
OCHA : Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
[Bureau des Nations Unies pour la Coordination des
Affaires Humanitaires]
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ORSEC : Plan National d’Organisation des Secours
OSC : Organisation de la Société Civile
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PCC : Plan de Contingence Communal
PCRRC-ACC : Plate-forme Communale de Réduction des Risques de
Catastrophe et d’Adaptation au Changement
Climatique
PDNA : Post Disaster Needs Assessment ou Evaluation des
dommages, pertes et besoins post désastre
PIB : Produit Intérieur Brut
PLRRC-ACC : Plate-forme Locale de Réduction des Risques de
Catastrophe et d’Adaptation au Changement
Climatique
PNE : Partenariat National pour l’Eau
PNRRC-ACC : Plate-forme Nationale de Réduction des Risques de
Catastrophes et d’Adaptation au Changement
Climatique
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PON SAP-Bénin : Protocole Opératoire Normalisé au Bénin
P a g e 11 | 84
PTA : Plan de Travail Annuel
PTF : Partenaire Technique et Financier
RC/HC : Resident Coordinator / Humanitarian Coordinator
RGPH4 : Recensement Général de la Population et de
l’Habitation 4
RR : Représentant Résident
SAP : Système d’Alerte Précoce
SAP/IC : Système d’Alerte Précoce/ Information sur le Climat
SMAC : Plan d’urgence de soutien militaire aux autorités civiles
en cas de catastrophe
SNU : Système des Nations Unies
SWOT : Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats :
Force, Faiblesse, Opportunité et Menace
TDR : Termes De Référence
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africaine
UNDAC : United Nations Disaster Assessment and Coordination
UNFPA : United Nations Population Fund ou Fonds des Nations
Unies pour la Population
UNHCR : Haut-Commissariat des Nations Unies pour les
Réfugiés
UNICEF : United Nations for International Children’s Emergency
Fund : Fond des Nations Unies pour l’Enfance
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Glossaires
1. CATASTROPHES /CRISES :
 Interruption brutale et grave du fonctionnement d’une société causant
des pertes humaines, matérielles ou environnementales;
 Situation que la société affectée ne peut surmonter uniquement avec ses
propres ressources;
 Crise résultant de l’action réciproque de l’homme et de son milieu
physique et social.
2. ALEA
Phénomène menaçant d’origine naturelle et/ou anthropique, susceptible
d’affecter un espace donné, en particulier par la nature et la valeur des
éléments exposés que cet espace supporte (hommes, biens, activités….). Il se
caractérise par sa nature, son identité, sa probabilité d’occurrence et sa
fréquence quand elle peut être estimée.
3. ENJEU
 Ce qu’on peut gagner ou perdre avec la survenue d’un aléa;
 L’enjeu détermine les personnes, biens, activités, moyens, patrimoine,
systèmes… susceptibles d’être affectés par un aléa naturel ou
anthropique et de subir des préjudices ou des dommages;
 Plus un enjeu est vulnérable à un aléa donné, plus le risque engendré par
l’exposition de l’enjeu à l’aléa est grand.
4. RISQUE
La situation dans laquelle des enjeux vulnérables se trouvent face à la
menace d’occurrence d’un aléa, qui aurait pour conséquences de graves
pertes, dommages et dysfonctionnements. Il est aussi la menace dont la
gravité sur l’homme, son environnement direct et ses installations, est telle
que la société se trouve absolument dépassée par l’immensité du désastre.
5. VULNERABILITE
 Ensemble de conditions et de processus résultant de facteurs physiques,
sociaux, économiques et environnementaux, qui augmentent la sensibilité
des enjeux d’une communauté, d’une région, d’une nation aux effets des
aléas;
P a g e 13 | 84
 Probabilité pour un individu, une population, une localité ou pour
quelque chose d’être plus négativement atteint que ses pairs, par une
situation, un évènement imprévu, un aléa ou un choc.
6. RESILIENCE
Aptitude d’un individu, d’une communauté à se construire et à vivre de
manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques.
7. PREVENTION
 Action de devancer;
 Ensemble des mesures prises pour prévenir un danger, un risque, un
mal, pour l’empêcher de survenir.
8. MITIGATION/ATTENUATION
 Ensemble des actions et des mesures visant à réduire et/ou à contrôler
les risques existants.
 Ensemble des activités et mesures mises en place pour éliminer, contrôler
ou réduire les vulnérabilités.
9. PREPARATION
Ensemble des dispositions garantissant que les systèmes, les procédures
et les ressources nécessaires pour faire face à une catastrophe sont en
place pour venir rapidement en aide aux personnes touchées, en utilisant
dans toute la mesure du possible des mécanismes existants (formation,
sensibilisation, plans d’urgence, système d’alerte précoce, etc.).
10. ASSISTANCE HUMANITAIRE
Aide pacifique ou non militaire, fournie à des personnes qui se trouvent
en situation de crise ou de catastrophe, pour alléger ou atténuer leurs
souffrances et les protéger.
11. RELEVEMENT
Processus multidimensionnel mis en place durant la phase humanitaire
et guidé par des principes de développement;
S’appuie sur des actions humanitaires et produit des opportunités de
développement durable.
P a g e 14 | 84
12. REHABILITATION/RECONSTRUCTION
Action de restaurer, c’est-à-dire de remettre en état, en vigueur, en honneur;
de consolider, de rénover.
13. TYPOLOGIE DES CATASTROPHES
 les catastrophes d’origine naturelle et technique ;
 séisme,
 sécheresse persistante,
 inondation (crue, rupture de barrage hydraulique, pluies
diluviennes),
 érosion côtière
 vent violent
 montée brusque des eaux
 glissement de terrain (éboulement),
 épidémies,
 épizootie,
 éruption volcanique,
 incendie (feu de forêt).
 les catastrophes découlant de crise ou de violences infra-
guerrières ;
 criminalité
 les catastrophes d’origine guerrière.
 engagement d’armes conventionnelles;
 engagement d’armes de destruction massive
 Les catastrophes d’origine complexe.
 Séisme, Inondation, Epidémies (Choléra) à Haïti
P a g e 15 | 84
Résumé
La République du Bénin est exposée à plusieurs types de catastrophes
qui ne sont pas uniquement d’origine naturelle. Si ses caractéristiques
géomorphologiques le rendent vulnérables à certains aléas de la nature,
force est de reconnaître que l’activité humaine influence le climat ; ce qui
augmente les risques de catastrophe. La négligence à tous les niveaux rend
leurs conséquences beaucoup plus graves, en compromettant sérieusement
les efforts de développement.
Ces catastrophes représentent une grande menace pour la croissance
et le développement durable ainsi que pour l’atteinte des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) en Afrique. Dans le Cadre d'Action
de Hyōgo 2005-2015: « renforcer la résilience des nations et des collectivités
aux catastrophes », l'alerte précoce est considérée comme une des
composantes importantes de la réduction des risques de catastrophes.
L’amélioration de l’Information sur le Climat(IC) et le développement d’un
Système d’Alerte Précoce (SAP) sont un moyen efficace pour renforcer la
prise de conscience des populations en général par rapport aux risques
météorologiques /climatiques afin qu’elles se préparent en conséquence et
apprennent mieux gérer les risques liés aux changements climatiques à long
terme, avec les incertitudes qui y sont attachées. C’est dans ce cadre que le
projet Système d’Alerte Précoce (SAP) financé par le PNUD a lancé l’étude
relative à l’élaboration d’un protocole normalisé de communication et de
diffusion d’alerte en cas de catastrophe hydro climatique au Bénin.
Le diagnostic établi a permis d’analyser le contenu de tous les textes
réglementaires et législatifs en matière de production et de diffusion
d’alertes liées aux catastrophes au Bénin et dans les pays africains . Il
ressort de ce diagnostic qu’il existe au Bénin des systèmes traditionnels de
production d’alerte. Cependant la fiabilité de ces systèmes reste à prouver.
Pour ce qui est des expériences des pays africains, beaucoup d’efforts sont
réalisés dans ce domaine mais des insuffisances subsistent toujours. Ce
diagnostic a conduit l’élaboration d’un circuit normalisé de communication
et de diffusion d’alerte formel assorti des rôles de chaque acteur, des délais
P a g e 16 | 84
d’action et de réaction. En vue de formaliser le circuit proposé, une
proposition de décret portant création, composition, attributions et
fonctionnement de la mise en œuvre du Mode Opératoire Normalisé (MON)
de communication pour la diffusion d’alertes précoces en cas de catastrophe
hydro climatique au Bénin a été faite sans oublier l’évaluation des besoins
en matériels de communication spécifiques pour l’opérationnalisation dudit
circuit.
Les acteurs chargés de mettre en œuvre le MON sont invités à
travailler en synergie d’actions et avec célérité à quelque niveau qu’ils soient
au niveau du circuit en vue de diffuser les alertes qui doivent touchées en
priorité les personnes exposées à travers des messages clairs concis et sans
ambiguïté pour permettre d’obtenir des réponses adaptées qui permettront
de sauver des vies, préserver le capital productif, protéger les récoltes et les
infrastructures et d’adopter des mesures de réduction du risque.
Ces dispositions pourraient permettre de préparer réellement les pays
de l’Afrique subsaharienne en général et le Bénin en particulier à faire face à
la récurrence des phénomènes hydrométéorologiques extrêmes et aux
changements climatiques.
P a g e 17 | 84
I. Présentation du Bénin1
A. Situation géographique
Le Bénin fait partie des pays à forte croissance démographique. En effet,
la population béninoise est passée de 878 000 personnes en 1910 à 2 106
000 de personnes en 1961, date de la première enquête démographique et à
6 769 914 de personnes en 2002. Au recensement de 2013, le rapport
provisoire publié évalue la population à 9 983 884 habitants (Voir Tableau
N°1) dont 5 115 704 personnes de sexe féminin soit 51,2% de la population
totale, ce qui correspond à un rapport de masculinité de 95,3 hommes pour
100 femmes. Les taux d’accroissement annuels sont de 1,8% entre 1910 et
1950, de 2,8% entre 1979 et 1992, de 3,25% entre 1992 et 2002 et enfin de
3,50% entre 2002 et 2013. Depuis 2002, la population du Bénin augmente
en moyenne de plus de 300.000 habitants par an.2
B. Situation politique
En 1990, le Bénin s’est engagé sur la voie de la démocratisation. En
prenant en compte les résolutions de la Conférence des Forces Vives de la
Nation de février 1990, la Constitution du 11 décembre 1990, a opté pour la
démocratie libérale avec un système de multipartisme intégral. Depuis 1991,
après la mise en place du dispositif institutionnel, les transformations
politiques opérées ont permis de consolider les bases démocratiques. Le
pluralisme politique est devenu une réalité et le pays compte aujourd’hui
plus de 200 partis politiques. Toutefois, il convient de noter que seuls 16
d’entre eux, soit 13 % seulement sont représentés à l’Assemblée Nationale.
L’une des caractéristiques de la sphère politique béninoise est la faible
représentation féminine dans les instances de décision. Depuis la
Conférence Nationale de février 1990, la représentation des femmes dans les
hautes fonctions de l’Etat et dans les mandats électifs demeure encore
insuffisante.
1
Tiré du Plan de Contingence du Bénin version Validée en 2014
2
RGPH4 (INSAE, 2013)
P a g e 18 | 84
C. Situation socio-économique
Les programmes et politiques mis en place au lendemain de la
Conférence des Forces Vives de la Nation ont surtout visé la réduction des
effets sociaux négatifs des programmes d’ajustement structurels, notamment
sur la période 1990-2000. Des progrès ont été enregistrés sur le plan macro-
économique depuis 1991. Cependant, la croissance économique qui était en
moyenne de 5 % dans les années 90 traverse depuis 2003 une phase de
décélération avec une croissance moyenne de 3 %, soit un niveau inférieur
au taux d’accroissement annuel de la population (3,5 % entre 2002 et 2013).
Cette décélération s’est poursuivie en 2010 où on a enregistré un taux de
croissance économique de 3 %.
La pauvreté demeure un sujet de préoccupation majeure et, fait
étonnant, elle semble avoir progressé entre 2002 (28,5 % des Béninois
vivaient alors en dessous du seuil de pauvreté) et 2006 (37,4 %), notamment
en milieu rural (40,6 % en 2006 contre 31,6 % en 2002).
De plus, et comme plusieurs pays de la sous-région, le Bénin connaît
depuis le début de 2008 une augmentation des prix des denrées de première
nécessité qui menace les progrès réalisés depuis 2000 au chapitre de la
réduction de la pauvreté. Les populations les plus vulnérables quant à elles
rencontrent toujours autant de difficultés d’accès à l’école, à un emploi
décent, aux centres de santé et à l’eau potable. Elles sont aussi les
principales victimes de la répartition inégale des infrastructures sociales et
de la faible qualité des services publics. De manière générale, la
croissance économique a été trop faible pour faire face à la satisfaction de la
demande sociale engendrée par la dynamique démographique actuelle.
P a g e 19 | 84
II. Contexte de l’étude
Les pertes entraînées par les catastrophes sont en augmentation, ce
qui a de graves conséquences pour la survie, la dignité et les moyens de
subsistance des individus, en particulier des personnes démunies, et la
préservation des fruits du développement, acquis de haute lutte.
Les risques de catastrophe ont de plus en plus un caractère national,
ce qui signifie que leur impact et les mesures prises dans une commune
donnée peuvent avoir des retombées sur les risques auxquels est exposée
une autre commune ou département, et vice-versa. Si l’on y ajoute la
vulnérabilité croissante liée à l’évolution démographique et socioéconomique,
à l’urbanisation sauvage, au sous-développement du Bénin, à la dégradation
de l’environnement, à la variabilité du climat et aux changements
climatiques, on peut craindre un avenir caractérisé par des catastrophes de
plus en plus menaçantes pour l’économie et la population béninoise.
Avec l’évolution du changement climatique, il est prévu que la variabilité
de la fréquence et de l’intensité des chocs au climat augmentent, nécessitant
ainsi l’adaptation de divers secteurs socio-économiques. Dans un pays en
développement comme le Bénin, les impacts des changements climatiques
sont exacerbés par des mécanismes de portée limitée au niveau local et une
dépendance du pays vis-à-vis de l’agriculture de subsistance. Pour le Bénin,
l’amélioration de l’Information sur le Climat (IC) et le développement d’un
Système d’Alerte Précoce (SAP) sont un moyen efficace pour renforcer la
prise de conscience des populations en général par rapport aux risques
météorologiques /climatiques afin qu’elles se préparent en conséquence et
apprennent à mieux gérer les risques liés aux changements climatiques à
long terme, avec les incertitudes qui y sont attachées. Actuellement, il
n’existe pas au Bénin de SAP/IC de prévention multirisques, ni de capacité
à produire et diffuser systématiquement l’information hydrométéorologique
et climatique.
Durant la saison des pluies 2010 par exemple, plusieurs pays de l’Afrique
de l’Ouest et du Centre avaient fait face à des inondations dévastatrices
provoquées principalement par des fortes pluies. Le Bénin avait été
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durement touché avec plus de 680 000 sinistrés et 46 morts à travers le
pays. Les inondations du fleuve Niger en 2012 et 2013 à Malanville et
Karimama ont également produit leurs lots de pertes et dommages. Le
Bénin, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest, est confronté depuis
plusieurs années à des inondations dévastatrices. Ces inondations, causées
par plusieurs facteurs, comme par exemple la forte intensité de la
pluviométrie, sont aggravées par la manifestation de crues exceptionnelles
des fleuves Niger, Ouémé, Mono et de leurs affluents affectant ainsi les zones
nord et sud du pays sans aucune prévision ni alerte.
Dans le but d’une meilleure gestion de ces évènements, le Bénin a engagé
depuis 2010 plusieurs initiatives et réformes avec l’appui du Système des
Nations Unies et d’autres partenaires techniques et financiers dans le
domaine de la prévention et de la gestion des catastrophes. Au titre de ces
nombreuses initiatives, on peut citer entre autres :
 La création de la Plate-forme Nationale de Réduction des Risques de
Catastrophe et d’Adaptation au Changement Climatique(PNRRC-ACC)
sous l’impulsion du Système des Nations Unies et avec le soutien de la
CEDEAO et de l’UEMOA, et dont le mandat principal est de servir de
mécanisme de coordination pour la prévention, la réduction et la
gestion intégrée des risques de catastrophe, notamment des
inondations qui représentent la première des catastrophes naturelles
auxquelles le Bénin est exposé ;
 La transformation de la DPPC (Direction de la Prévention et de la
Protection Civile) en ANPC (Agence Nationale de Protection Civile) qui a
vocation à coordonner et gérer au plan opérationnel les catastrophes
sur l’ensemble du territoire national.
En effet, en cas de catastrophe, les effets et les pertes occasionnées peuvent
être considérablement diminués si les autorités, les départements et les
populations des communes sujettes aux aléas sont bien préparés et prêts à
intervenir d’une part et s’ils disposent des connaissances et des capacités
nécessaires pour gérer efficacement les catastrophes d’autre part. Ces
mesures permettront de préparer le Bénin à se tenir prêt pour faire face à la
P a g e 21 | 84
récurrence des catastrophes hydroclimatiques et aux effets néfastes des
changements climatiques.
Actuellement, le volet « prévention » des catastrophes n’est pas encore
suffisamment développé. C’est ainsi que le PNUD et le Fonds pour
l’Environnement Mondial (FEM) ont appuyé le Bénin dans la formulation du
Projet SAP-Bénin centré sur les systèmes d’information climatique et d’alerte
précoce multirisques dont les inondations et autres risques (sécheresse,
élévation du niveau de la mer, vents forts etc.…). Le Document du Projet
SAP-Bénin a été signé par les autorités du Bénin et du PNUD le 22
Novembre 2013 et à la suite de cet acte, l’atelier national de lancement dudit
Projet et de validation de son PTA a eu lieu le 14 Janvier 2014. Le projet
« Système d’Alerte Précoce » SAP-Bénin vise à développer et renforcer les
capacités de plusieurs institutions nationales béninoises tant de
l’Administration Publique que de la Société Civile, en vue de mettre en place
et faire fonctionner des systèmes d’information climatique et d’alerte précoce
aux risques de catastrophes naturelles enregistrées au Bénin. Son principal
but est de produire des alertes rapides sur cinq (5) types de risques
hydrométéorologiques enregistrés au niveau national à savoir : inondation,
sécheresse, vent fort, élévation du niveau de la mer et érosion côtière ; et ces
alertes doivent répondre surtout aux besoins des populations vulnérables
dans les zones à risque.
Ainsi, des activités retenues au PTA 2014, l’action 1 du Résultat d’activité
2.6.4 porte sur l’établissement d’un Mode Opératoire Normalisé (MON) de
communication et de diffusion des alertes impliquant toutes les agences SAP
du niveau national et la mise en place des points focaux SAP locaux.
La présente étude s’inscrit dans le cadre de réalisation de cette activité
et consiste à fournir les éléments nécessaires pour l’adoption d’un système
efficace de diffusion d’alertes précoces dans le cadre projet.
P a g e 22 | 84
A. Objectifs et résultats
1. Objectif général de l’étude
Cette étude a pour objectif général de proposer un protocole opératoire
normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de catastrophe
hydro climatique au Bénin.
2. Objectifs Spécifiques
La présente étude vise spécifiquement à :
 Répertorier et analyser le contenu de tous les textes réglementaires et
législatifs en matière de diffusion d’alertes liées aux catastrophes au
Bénin ;
 Répertorier et analyser les forces et faiblesses des protocoles de diffusion
d’alerte existants dans les pays africains en vue de permettre au Bénin
de s’en inspirer ;
 Proposer un circuit normalisé de communication et de diffusion d’alerte
qui précise le rôle, les délais d’action et de réaction de chaque acteur et
dont l’application permettra, en cas de catastrophe, la réception en
temps opportun par les populations de l’alerte provenant de la structure
émettrice ;
 Préciser la nature juridique (décret, arrêté ministériel, arrêté
interministériel …) que doit revêtir la prise de décision pour la mise en
application du Protocole Opératoire Normalisé (PON) de communication
pour la diffusion d’alertes précoces et proposer le projet de
communication à introduire en Conseil des Ministres et les projets
d’actes juridiques à faire prendre par les autorités compétentes ;
 Evaluer les besoins en matériels de communication spécifiques pour
l’opérationnalisation du circuit d’information et la mise en œuvre du
protocole normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de
catastrophe hydro climatique au Bénin.
3. Résultats escomptés
 les textes réglementaires et législatifs en matière de diffusion d’alertes
liées aux catastrophes sont répertoriés et leurs contenus analysés ;
P a g e 23 | 84
 Les protocoles de diffusion d’alerte existants dans les pays africains
sont répertoriés et leurs forces et faiblesses analysées en vue de
permettre au Bénin de s’en inspirer ;
 un circuit normalisé de communication et de diffusion d’alerte qui
précise le rôle, les délais d’action et de réaction de chaque acteur et
dont l’application permettra, en cas de catastrophe, la réception en
temps réel par les populations, de l’alerte provenant de la structure
productrice est proposé ;
 La nature juridique (décret, arrêté ministériel, arrêté interministériel …)
que doit revêtir la prise de décision pour la mise en œuvre du Protocole
Opératoire Normalisé (PON) de communication pour la diffusion
d’alertes précoces est précisée et le projet de communication à
introduire en Conseil de Ministre et les projets d’actes juridiques à
faire prendre par les autorités sont proposés ;
 Les besoins en matériels de communication spécifiques sont identifiés
et évalués.
B. Différentes phase de l’étude
 Activité 1 : séance de cadrage avec le commanditaire de l’étude
 Activité 2 : recherches documentaires et rencontres avec les
personnes ressources. Sur la base d’un tableau récapitulatif des
structures et personnes ressources à rencontrer et à interviewer il s’est
agi de demander et d’obtenir les documents sur la base desquels elles
interviennent en matière de gestion de crise et catastrophe en général
et de diffusion d’alerte pour celles qui le font. Hors de la visite de
terrain et entretien avec toutes les personnes ressources impliquées ;
on a procédé à un recueil d’informations sur les expériences en cours
dans d’autres pays africains en matière de production d’information
et de diffusion d’alertes liées aux catastrophes. L’équipe s’est appuyée
sur la fédération internationale de la Croix Rouge et du Croissant
Rouge pour entrer en contact avec les structures indiquées en la
matière dans les autres pays pour obtenir les informations utiles. Les
contacts interpersonnels et la recherche par internet ont été aussi
utilisés.
P a g e 24 | 84
 Activité 3 : Exploitation des données recueillies
Toutes les informations recueillies ont fait l’objet d’analyse et
d’exploitation par l’équipe d’experts, pour la proposition du circuit
normalisé de communication et de diffusion d’alerte, qui précise, le
rôle, les délais d’action et de réaction de chaque acteur.
 Activité 4 : Rédaction du rapport d’étude et proposition du protocole
normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de
catastrophe hydroclimatique au Bénin et des documents
d’officialisation et de mise en vigueur.
1. Cadrage avec le Projet SAP-Bénin
Une séance de cadrage s’est tenue le 05 Juin 2014 avec l’équipe du Projet
pour le partage du contenu des termes de référence, des objectifs de la
mission, des résultats attendus et une harmonisation sur la démarche de la
conception du protocole normalisé de communication et de diffusion d’alerte
en cas de catastrophe hydroclimatique au Bénin».
A travers la présentation power point du cabinet d’étude, plusieurs
points ont été abordés suivis de suggestions et de recommandations pour
améliorer la qualité générale de l’étude à faire.
2. Rencontre avec les personnes ressources, les autorités
communales et les chefs des services déconcentrés
Une rencontre avec les personnes ressources, les autorités communales et
les chefs des services déconcentrés a eu lieu pour le recueil des informations
suivant les questionnaires en annexe.
Pour faciliter les échanges, et préparer ces personnes à ces entretiens, des
mails, coups de fil, messages radio ont été adressés aux différents acteurs
concernés par lesdites rencontres. Ainsi, les éléments du guide d’entretien
sont partagés au préalable avec ces acteurs.
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III. Analyse des aléas et des risques 3
A. Résumé des aléas et des risques
Un aléa est la variation brusque et souvent inattendue d’un phénomène
ou d’un ensemble de phénomènes naturels tels que les aléas climatiques.
Très souvent, l’occurrence de ces aléas est accompagnée de conséquences
dont l’intensité et l’ampleur dépendent de la vulnérabilité des populations
qui doivent y faire face.
En effet, les conclusions du 5ème rapport du Groupe
Intergouvernemental des Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC)
présentent une situation inquiétante et catastrophique des impacts néfastes
des Changements Climatiques comme un élément essentiel justifiant la
formulation d’une stratégie appropriée dans l’espace CEDEAO afin de non
seulement de réduire les risques liés aux changements climatiques mais
aussi de s’adapter à ses effets néfastes.
L’ensemble du territoire national du Bénin est assujetti à des risques
écologiques et environnementaux importants tels que les inondations, la
sécheresse, la désertification, la déforestation, l’élévation du niveau de la
mer et la dégradation des zones humides côtières, l’érosion et la dégradation
des sols. Au nombre de ces bouleversements, on note suite aux
changements climatiques non seulement la modification des régimes
pluviométriques, hydrologiques, la diminution du nombre de jours de pluie
mais aussi l’extension de la désertification assortie de bouleversements des
calendriers culturaux, avec perte de tout ou partie de récolte. Sur le plan de
la santé des populations, il faut noter la recrudescence de certaines
pathologies jadis considérées comme rares (réémergences telles que la
tuberculose, les maladies respiratoires et autres maladies tropicales dites
négligées). D’autres affections, telles que les pandémies de grippe à virus
émergents menacent le monde entier.
De janvier à mars 2014, la Guinée a enregistré 122 cas de fièvre
hémorragique à virus Ebola dont 78 décès. Cette épidémie s’est étendue en
Sierra-Léone et au Libéria. Les autres pays de l’Afrique de l’Ouest sont tous
exposés à cette épidémie et se préparent à une éventuelle riposte.
3
Source : Plan de Contingence National 2014 version validée
P a g e 26 | 84
Au Bénin, le risque d’inondation reste très important à cause de son
apparition cyclique liée au rythme des saisons pluvieuses, à la mauvaise
occupation et gestion de l’espace national. C’est l’aléa le plus récurrent.
Cependant, le risque de la sécheresse demeure potentiel du fait des
températures élevées observées dans certaines régions du septentrion avec
pour conséquences de faibles productions agricoles menaçant la sécurité
alimentaire.
A l’échelle de l’année, les précipitations moyennes oscillent entre 700 mm
(extrême Nord) à 1500 mm (extrême Sud-Est), tandis que les températures
de l’air varient en moyenne autour de 27,2°C avec des maxima absolus
pouvant dépasser 45°C au Nord. Il convient de souligner que, depuis deux
décennies environ, les régimes pluviométriques caractérisant les climats du
Bénin, connaissent des fluctuations parfois très marquées au cœur des
saisons.
Par ailleurs, l’analyse de la variabilité interannuelle des 60 dernières
années révèle que les années 1977 et 1983 ont été particulièrement
marquées par une sécheresse climatique à grands impacts agricoles tandis
que les années 1962, 1968, 1988, 1997, 1998 et 2010 ont enregistré des cas
de fortes inondations. A l’échelle saisonnière, la situation se caractérise par
certaines anomalies se traduisant notamment par :
 une forte concentration des pluies sur une courte période
occasionnant des perturbations pour la plupart des activités;
 une brusque interruption des pluies en pleine saison ;
 l’inexistence, pour certaines années, d’une démarcation nette entre les
deux saisons pluvieuses dans le sud du pays ce qui accentue le
phénomène d’inondation.
Quant à la variabilité spatiale, elle reste en général moins marquée ou
relativement faible dans les localités sises en dehors du littoral.
Les vents violents constituent un autre risque majeur auquel les
populations béninoises font face quotidiennement. Ils découlent des
perturbations climatiques et s’accompagnent généralement des pluies et
causent d’importants dégâts dont la détérioration des toitures et murs des
maisons et infrastructures socio-communautaires. Ils sont dus à la
P a g e 27 | 84
disparition de plusieurs espèces rares, notamment les phanérogames,
(iroko), les sambas, les baobabs, et les kapokiers qui assuraient une ceinture
de protection naturelle. Les feux de brousse intempestifs et la destruction
des forêts en sont les causes.
Outre les inondations, la sécheresse et les vents violents le Bénin,
comme tous les pays du monde, est exposé à plusieurs autres risques tels
que, l’érosion côtière, la montée brusque des eaux, les secousses telluriques,
les éboulements etc. Cependant, dans le cadre de la présente étude seuls les
cinq risques pris en compte par le Projet SAP-Bénin à savoir : les
inondations, la sécheresse, les vents violents, l’érosion côtière et la montée
brusque des eaux seront analysés.
B. Niveau d’impact
L’impact de ces aléas varie selon leurs intensités et leur ampleur :
1. Pertes en vies humaines ;
2. Destruction de la production agricole et animale ;
3. Dégradation de la santé des populations ;
4. Perturbation des différents écosystèmes marins, fluviaux, forestiers,
lacustres, etc. ;
5. Dégradation des sols, des côtes, des berges destruction des habitats,
des infrastructures socio communautaires et industrielles ;
6. Baisse de rendement des structures industrielles, financières,
bancaires et autres établissements névralgiques de l’économie
nationale ;
7. Augmentation de la vulnérabilité de la population;
8. Perturbation du cursus scolaire.
P a g e 28 | 84
IV. Analyse socio-économique
A. Inondations et sécheresses au Bénin
Le Bénin est arrosé par beaucoup de cours d’eau du nord au sud. Au
décours de fortes pluies, les crues de ces fleuves (Niger, Pendjari, Mekrou,
Alibori, Sôta, Akpara, Zou, Couffo, Mono, Ouémé, etc… et de leurs affluents),
lacs et rivières provoquent des inondations et débordent dans leurs vallées et
zones environnantes.
Figure 1: Carte Hydrographique du Bénin
Figure 2: Inondation de 2010 au Bénin
En effet, les inondations constituent une des urgences récurrentes qui
ont frappé et qui frappent presque chaque année le Bénin, surtout dans la
partie sud du pays. Entre les mois d’août et novembre 2010, le Bénin a dû
faire face à des inondations d’une ampleur exceptionnelle affectant les vies et
les capacités productives d’au moins 680.000 personnes sur l’ensemble du
territoire, dont 60 000 enfants, dans les divers secteurs économiques et à
des degrés variés, dans 55 communes sur 77 que compte le pays ce qui a
déclenché une urgence humanitaire.
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Figure 3: Iconographie des Inondations de 2010 au Bénin
A Cotonou et environs, on enregistre régulièrement un débordement du Lac
Nokoué jusqu’à la courbe de niveau 1,50 m et un débordement de la Lagune
de Togbin. La nappe phréatique remonte, provoquant une rétention des eaux
de ruissellement par des barrages artificiels (rails, routes, habitations et
remblais), un enclavement des zones sans exutoire naturel. Le processus est
le même à Athiémé, avec le Mono. Le bassin du Niger au Bénin connaît aussi
régulièrement des montées d’eau provoquant des destructions de champs de
cultures, d’ouvrages d’art et l’impraticabilité des voies.
Figure 4: Pirogues! Nouveau mode de transport sur les voies pavées de Cotonou Figure 5: Inondations de 2010 à Cotonou, et changement de mode de transport à
Cotonou
Au niveau national, et selon le PDNA élaboré fin décembre 2010, les coûts
des dommages et des pertes des inondations sont estimés à 127,1 milliards
de FCFA. Le coût total des pertes d’inondations correspond à 0,8 % du PIB
national en 2010. Les inondations ont causé des dégâts considérables au
secteur agricole et aux activités informelles non agricoles (commerce,
artisanat et tourisme) qui constituent les principaux piliers des moyens de
subsistance de la majorité de la population.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer les inondations de 2010. Au titre
de ces facteurs on peut noter : (i) une pluviométrie exceptionnelle aggravée
par des crues massives des fleuves Niger, Ouémé et de leurs affluents ; (ii)
l’insuffisance des aménagements, de maintenance et d’assainissement
appropriés pour le système de drainage surtout en milieu urbain, ainsi que,
P a g e 30 | 84
(iii) une inadéquation des aménagements pour l’habitat urbain dans les
zones à risque d’inondation. A cela se rajoutent plusieurs facteurs
amplificateurs d’inondation, même en situation normale : la destruction de
la couverture végétale (au bord des fleuves) en remplacement avec
l’agriculture côtière et l’installation des habitations dans des zones
marécageuses, au bord des fleuves et dans des bas-fonds non aménagés
présentant des risques évidents d’inondation.
B. Vents violents au Bénin
L'apparition et le caractère récurent des vents violents constituent des
risques de catastrophe conséquences des changements climatiques. En effet,
les premières pluies de la saison qui se présentent souvent sous forme
d’orages localisés et violents atteignant fréquemment une intensité
supérieure à 100 mm/h ce qui favorise l’inondation et l’érosion sur les sols
mal protégés. Ces vents violents ont pour conséquence le décoiffement des
toits, le déracinement des arbres… entrainant parfois des pertes en vies
humaines. La question de la production et des diffusions des alertes relatifs
aux vents violents est de plus en plus préoccupante au Bénin.
Figure 6: Vents violents au Bénin
C. Érosions côtières et Montée brusque des eaux au Bénin
Au Bénin, comme la plupart des autres nations côtières, une proportion
élevée de la population et la plus grande ville sont sur la côte. En effet, la
moitié de la population nationale (Tableau N°1 et Graphe N°1) est sur la côte
et la ville de Cotonou, seule commune du département du littoral compte
678.874 habitants selon les résultats provisoires du Recensement 2013.
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Tableau N°1 et Graphe 1 : Répartition de la population par Département du
Bénin
Départements H F
Population
Totale
Population
Totale
Alibori 432 812 435 234 868 046 8,69%
Atacora 377 506 391 831 769 337 7,71%
Atlantique 683 838 712 710 1 396 548 13,99%
Borgou 599 810 602 285 1 202 095 12,04%
Collines 352 740 363 818 716 558 7,18%
Couffo 345 654 396 241 741 895 7,43%
Donga 270 341 272 264 542 605 5,43%
Littoral 325 284 353 590 678 874 6,80%
Mono 240 206 255 101 495 307 4,96%
Ouémé 529 843 567 007 1 096 850 10,99%
Plateau 302 587 321 559 624 146 6,25%
Zou 407 559 444 064 851 623 8,53%
Total 4 868 180 5 115 704 9 983 884 100,00%
D'après une étude publiée en 2007 par l'International Institute for
Environment and Economic Development (IIED), un organisme britannique à
but non-lucratif, l'érosion du littoral pourrait rayer de la carte les zones de
Donaten, Tokplegbe, Finagnon, Akpakpa-Dodomey et quartier JAK, dans
l'est du Bénin, si rien n'est fait pour freiner l'avancée des eaux.
Figure 7: Destruction des maisons dans les Donaten, Tokplegbe, Finagnon, Akpakpa-Dodomey et JAK
A en croire les chercheurs, l'élévation du niveau de la mer et l'érosion du
littoral pourrait faire péricliter les secteurs béninois de l'industrie, de la
pêche et du tourisme, et rayer de la carte les bâtiments, les ports et
l'aéroport, ainsi que d'autres infrastructures tels que les habitations, les
écoles et les routes. Le même phénomène risque de se produire à Ouidah et
Grand- Popo, villes situées respectivement à environ 40 et 90 Km à l'Ouest
de Cotonou où l'érosion côtière a détruit déjà de nombreuses habitations et
exploitation agricoles. En effet, la montée des eaux et les flux et reflux des
vagues ont déjà emporté plusieurs maisons dans le passé, plusieurs villages
comme Docloboé dans le Département du Mono ont totalement disparu.
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Figure 8: Erosion des côtes Béninoise
Selon des experts (dont le groupe français SOGREAH-Laboratoire
DEFT), si rien n'est fait pour arrêter l'avancée de la mer d'ici 2025,
Akpakpa pourrait s'effacer de la carte de Cotonou, puis les départements
de l'Ouémé-Plateau pourraient se trouver coupés du reste du Bénin. Ce
qui constituerait un coup fatal pour l'agriculture dans la riche vallée de
l'Ouémé, une vallée très importante dans la stratégie du gouvernement
pour garantir la sécurité alimentaire dans le pays et pour la réduction de
la pauvreté à travers la production agricole. L’érosion côtière actuelle se
traduit notamment par la régression des plages dans le golfe du Bénin,
même si les vitesses de recul sont variables d’un secteur à l’autre, ce qui
donne une impression d’engraissement partiel en certains points (Figure
N°10)
Figure 9: Evolution du trait de Côte à Cotonou
L'emplacement côtier est important pour l'économie de Cotonou, mais
la région côtière reste vulnérable à l'élévation du niveau de la mer, avec
des effets potentiellement catastrophiques sur l'économie, la population
et les systèmes naturels. L'avancée continue de la mer, l'érosion côtière et
l'élévation du niveau de la mer, exacerbées par l'activité humaine sur la
côte, ont des conséquences à moyen et à long terme, et menacent déjà les
P a g e 33 | 84
communautés vulnérables et perturbent les écosystèmes sensibles les
moins protégés.
Figure 10: Destruction des maisons dus à l'érosion côtière
Les actions humaines de mise en valeur réduisent de 1% par an environ
le stock global (marais salants, mangroves, zones intertidales) de zones
humides côtières. Même avec ce taux de destruction modéré, la zone humide
côtière pourrait se réduire de 40% d’ici à l’an 2080. Cette réduction ajoutée à
celle qu’engendrerait l’élévation du niveau de la mer (induit par le
réchauffement global) conduirait à une véritable catastrophe dans toute la
zone humide côtière. Une élévation du niveau de la mer liée au
réchauffement planétaire est un facteur qui aggravera considérablement
l’érosion côtière. Le littoral béninois constitue donc un écosystème fragile
face aux effets néfastes induits par les changements climatiques.
D.Situations d’urgences précédemment connues
A côté des risques d’inondations, de la sécheresse, des vents violents,
de l’érosion côtière et de la montée brusque des eaux les urgences
précédemment connues sont : (i) les pénuries alimentaires et la sécheresse,
(ii) l’accueil des réfugiés et (iii) la grippe aviaire et le virus de type A(H1N1).
En 2008, des récoltes insuffisantes couplées aux fortes augmentations
des prix des denrées de base ont conduit à une urgence nutritionnelle
particulièrement grave dans trois communes du département de l’Alibori.
Plus de 3 000 enfants sévèrement malnutris ont bénéficié de récupération
nutritionnelle alors que les agents sociaux et de santé ont recyclé leurs
connaissances sur la prévention et la gestion de la malnutrition. De façon
générale, dans le Nord du Bénin (Ouest Atacora et vallée du Niger : 270 000
habitants), la région de Dassa-Zoumé (104 000 habitants) et la zone des
pêcheries dans le Sud (les communes lagunaires : 230 000 habitants), la
couverture des besoins caloriques à partir de la production locale est en-
P a g e 34 | 84
dessous de la norme, surtout au cours de la période de soudure (juin-
octobre). Des sécheresses périodiques (échos des grandes sécheresses du
Sahel) sont une cause majeure de pénuries alimentaires ; cette situation est
amplifiée dans les zones d’habitation enclavées. La préparation pour faire
face à ce risque paraît faible depuis la fin du dernier projet de sécurité
alimentaire réalisé sur financement extérieur. Faisant partie intégrante de
cette dynamique de dégradation des conditions de la sécurité alimentaire, il
convient de soulever la perte de biodiversité qui s’opère graduellement sur
l’ensemble des terres béninoises. L’utilisation de semences sélectionnées et
de pesticides pour l’agriculture, notamment les semences hybrides (coton,
maïs) sont des indices qui montrent qu’on tend vers une agriculture
moderne de type « minière » qui, de surcroît, provoque une perte de fertilité
et de la structure des sols dans les zones cotonnières ainsi que la perte des
sols par l’érosion de la nappe. Néanmoins, des expériences sont menées à
petite échelle sur l’agriculture durable (notamment sur le coton biologique) et
la protection biologique contre les pestes tandis que la société civile
s’organise pour le plaidoyer et la conscientisation.
En ce qui concerne l’accueil des réfugiés, l’Etat béninois donne asile et
protection aux réfugiés, y compris dans les cas d'arrivées massives, comme
en 1993 où ils furent 200 000 venant du Togo. C’est la Commission
Nationale chargée des Réfugiés (CNAR), créée par décret n°97-647 du 31
décembre 1997, dont le fonctionnement est financé par le Haut-
Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), qui coordonne
les interventions assurées par le HCR et d'autres agences du SNU (PAM,
UNICEF, OMS, UNFPA) ainsi que par des ONG internationales et nationales
(Caritas, Croix Rouge, etc.). Il y a des risques évidents pour le Bénin lorsque
la situation politique chez les voisins n’est pas stable ou apaisée. Il importe
d’en avoir une perception exacte et de faire des prévisions, même si le pays
n’a pas la capacité d’y faire face.
Finalement, les épidémies tels que l'Influenza Aviaire Hautement
Pathogène (IAHP) et plus récemment le virus de type A (H1N1, H7N9) et
l’Ebola constituent des risques potentiels qui en raison de leur réapparition
cycliques restent d’actualité.
P a g e 35 | 84
En 2013, un Plan National de préparation et d’intervention en cas de
pandémie de grippe ainsi qu’un Plan d’urgence de soutien militaire aux
autorités civiles (SMAC) en cas de catastrophe ont été élaborés. Un exercice
de simulation en cas de pandémie de grippe est réalisé afin de mesurer la
capacité du pays à faire face éventuellement à cette pandémie. Toutefois, il
convient de mettre à jour le dispositif de veille pour accompagner la mise en
œuvre du plan et de le renforcer chaque année. Ce même constat
s’applique d’ailleurs également à la formulation de plans de réponses
multisectoriels afin d’assurer le fonctionnement des services essentiels des
principaux acteurs publics et privés sur l’ensemble du territoire national.
De tout ce qui précède, on peut retenir que mis à part l’inondation, la
sécheresse et les vents violents, le Bénin n’a pas connu d’autres
catastrophes de grande envergure jusque-là. Néanmoins, il faut souligner
que l’érosion côtière et la montée brusque des eaux font d’énormes ravages.
Il urge donc de mettre en place un système d’alerte adaptée pour prévoir et
atténuer les effets de toutes ces catastrophes.
P a g e 36 | 84
V. Méthodologie de l’étude
Conformément aux termes de référence de la mission, l’étude s’est déroulée
principalement en trois (3) étapes. Il s’agit:
 de la collecte des données et des informations ;
 de la recherche documentaire ;
 du traitement et de l’analyse des données.
1. Préparation de la collecte : Initialisation de l’étude et
entretiens d’information-négociation-planification
La séance de cadrage entre le consultant et le projet SAP/Bénin a constitué
l’essentiel des activités d’initialisation de l’étude. A cet effet, l’équipe de
consultants a tenu des séances de travail avec l’unité de coordination du
projet SAP/Bénin. Ces séances ont permis d’échanger avec le commanditaire
afin d’harmoniser la compréhension de ce dernier et des consultants sur les
exigences, approches, objectifs et extrants attendus. Elles ont aussi permis
de finaliser la démarche, le chronogramme et de déterminer tous les autres
paramètres jugés utiles pour l'efficacité de la mission. Toute chose qui a
concouru à la contractualisation de l’étude et à son démarrage effectif. A cela
s’ajoutent l’identification des différents acteurs impliqués dans la
production, la diffusion des alertes et la planification de leur rencontre pour
des échanges nourris. Ce même exercice s’est étendu au niveau (terrain avec
l’implication des chefs d’antennes de l’ANPC), où des entretiens
d’information ont été réalisés à l’endroit de tous les acteurs concernés par le
circuit de communication et de diffusion des alertes liées aux changements
climatiques.
2. Outils et collecte
La collecte des documents et des informations relatives aux TDR a été
réalisée. L’étude de ces documents a permis essentiellement d’adapter les
objectifs de la mission au contexte de l’étude et des résultats escomptés. Ce
qui a servi de base à l’élaboration des outils de collecte de données,
notamment les guides d’entretiens qualitatifs à l’endroit des personnes
ressources et à l’endroit des différents acteurs impliqués dans le circuit de
communication et la diffusion des alertes précoces .
P a g e 37 | 84
En effet, l’étude est de type qualitatif. Elle nous a permis de comprendre le
mode de fonctionnement des structures intervenant dans le SAP, d’identifier
les différents acteurs impliqués dans la production et la diffusion des alertes,
ainsi que le point des matériels disponibles au niveau de chaque structure,
afin de proposer un circuit normalisé de diffusion des alertes liés aux aléas
hydroclimatiques.
3. Modèle d’analyse
Les données collectées sont analysées à l’aide du modèle Swot dans le but
de faire ressortir les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces
des protocoles de diffusion d’alerte existants au Bénin et dans les pays
africains. Signalons que le renseignement des guides au cours des focus
groupe a été suivi d’un brainstorming qui a permis aux participants
d’échanger sur un certain nombre de points cruciaux relatifs à la
problématique abordée.
En effet, Au cours de ces échanges, les analyses thématiques qui ont été
développées, se sont focalisées sur un certain nombre d’aspects stratégiques
jugés utiles à savoir, le circuit de communication existant, les failles de ce
circuit, la compréhension du protocole normalisé, les textes règlementaires
et législatifs qui encadrent ce secteur, la relation ANPC – Préfecture -
Commune et préfecture. Des recherches documentaires dans les structures
et institutions chargées de la production et de la diffusion des alertes ont été
réalisées, en vue de :
 Répertorier et analyser le contenu de tous les textes réglementaires et
législatifs en matière de production et de diffusion d’alertes liées aux
catastrophes au Bénin ;
 Proposer un circuit normalise de communication et de diffusion d’alerte
qui précisera, les délais d’action et de réaction de chaque acteur dont
l’application permettra, en cas de catastrophe, la réception en temps
opportun par les populations de l’alerte provenant de la structure
productrice ;
 Préciser la nature juridique de communication pour la diffusion d’alertes
précoces et proposer le projet d’actes juridiques à prendre par le ou les
autorités compétentes ;
P a g e 38 | 84
 Evaluer les besoins en matériels de communication spécifiques pour
l’opérationnalisation du circuit d’information et de mise en œuvre du
protocole normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de
catastrophes hydroclimatiques au Bénin.
A. La recherche documentaire
Elle a consisté en une revue documentaire (ouvrages généraux, mémoires,
documents de projets, articles scientifiques ou de journaux, études) aussi
bien sur le plan national, que sur le plan international. Celle–ci a été sous
tendue par les autres recherches documentaires faites au niveau des
mairies, des préfectures, de l’ANPC, de la DGeau, du PNUD, à la Croix
Rouge, à Plan Bénin, à la PNE, à la DNM, à l’université d’Abomey-Calavi,
sur internet. Elle a été complétée par des investigations de terrain.
Tableau récapitulatif des structures concernées par la recherche
documentaire.
N° Structures
1- Institutions
l’Institut des Recherches en Halieutiques et Océanographie du
Bénin
le point focal AGRIMET
2-
Administrations
la Direction Générale de l’Eau, la Direction Générale de
l’Environnement, la Direction de la Météorologie Nationale ;
l’Agence Nationale de la Protection Civile,
la Direction du Conseil Agricole et de la Formation
Opérationnelle, la Direction de la Communication et des medias,
les Comités Communaux de Protection Civile avec leurs
démembrements ;
(Services techniques, services déconcentrés des communes à
haut risque),
l’Université d’Abomey Calavi,
3-
(Maires et
préfectures)
BORGOU-Alibori : Karimama, Malanville, Tchaourou
Atacora-Donga : Cobly;
Zou/collines : Zagnanado, Zogbodomey, Ouinhi ;
Mono/Couffo : Lokossa, Athiémé, Grand-Popo, Bopa ;
Ouémé-Plateau : (Sèmé-Podji, Aguégués, Dangbo, Adjohoun,
Bonou) ;
Atlantique/Littoral : (Abomey- Calavi, Sô-Ava, Cotonou).
4-
Organisation de la
société civile
IDID ONG, Care International, CRS, Plan-Bénin, Oxfam,
CARITAS, Réseau des Journalistes sur les Crises et
Catastrophes Naturelles, Réseau des parlementaires sur les
Crises et Catastrophes Naturelles, la Croix Rouge du Bénin et
autres…
P a g e 39 | 84
1. Recherche documentaire des textes réglementaires et législatifs en
matière de production et de diffusion des alertes liées aux
catastrophes
N°
Sources
du
document
Nature du
Document
Informations obtenues
Commune
Loi n°97-029 du 15
janvier 1999 portant
organisation des
communes en
République du Bénin
Art 76 alinéa 6 : le Maire à l’obligation de « …
prévenir, par des précautions convenables et de
faire cesser, par toutes les mesures
appropriées, les fléaux calamiteux tels que les
incendies, les inondations, les maladies
épidémiques ou contagieuses, et de faire
atténuer, par l’organisation des secours
nécessaires, les conséquences des accidents
desdits fléaux. Le Maire peu dans ces cas,
demander le concours des services
déconcentrés de l’Etat… »
1- Commune
Arrêté 2009
N°94/40/10/C-
GR/SG-SAG portant
création du comité
communal de
protection civile
Art3 :le comité communal a pour tâche de
mettre en place un plan d’action susceptible de
faire face à tous les cas de sinistre ou de
catastrophe naturelle, en vue d’assurer la
sauvegarde des personnes et des biens
ArtR4 : Le dit comité peut faire appel à toute
autre personne physique ou moral susceptible
de l’aider dans l’accomplissement de sa mission
et à l’obligation de rendre compte
2 Préfecture
Décret N°2011-834
du 30 Décembre
2011, Portant
création, composition,
attributions et
fonctionnement de la
plate-forme nationale
de réduction des
risques de
catastrophes et
d’adaptation au
changement
climatique en
République du Bénin
Art1 : Il est créé en République du Bénin une
plate-forme nationale de réduction des risques
de catastrophes et d’d’adaptation du
changement climatique
ART2 : La plate-forme est chargée de
promouvoir l’intégration de la prévention des
risques et de la gestion des catastrophes dans
les politiques, plans et programmes de
développement durable et de réduction de la
pauvreté.
ART3 : Composition du bureau de la plate-
forme Nationale, Ministère de l’intérieure, de la
sécurité publique et des cultes ou son
Représentant, le ministère de l’environnement
de l’habitat et de l’urbanisme, ou son
Représentant, le Ministère de la santé ou son
Représentant, le Ministère de la famille ou son
Représentant
ART4 : Comité technique chargé de
l’opérationnalisation de cette plate-forme
ART5 : Comité de prévention des catastrophes
(Comité de Recherche et éducation, Comité
communication et sensibilisation, Comité
préparation et Réponses aux urgences, Comité
renforcement des capacités et mobilisation de
ressources, Comité protection sociale et genre,
P a g e 40 | 84
N°
Sources
du
document
Nature du
Document
Informations obtenues
Comité de prospective et d’études stratégiques,
Comité suivi-évaluation,
ART12 : Les plates-formes départementales,
communales et locales sont chargées de la
même mission que la plate-forme nationale.
3- Commune
Le plan de
contingence
communal
Organisation relative aux aléas
hydroclimatique.
Un comité est mis sur pied à cet effet.
4- commune
Décret de création du
plan Orsec du Bénin
Toujours en actualisation
2. Analyse des informations obtenues
Préoccupées par la situation alarmante des catastrophes qui menacent
l’environnement, les autorités béninoises ont pris des dispositions
conséquentes en mettant en place des mécanismes de prévention et de
gestion des catastrophes. La nécessité de disposer d’un outil d’aide à la
décision s’est imposé. Ainsi au Bénin, nous pouvons noter l’existence des
textes règlementaires et législatifs en ce qui concerne la prévention et la
gestion des catastrophes. Il s’agit notamment des décrets et arrêtés sans
oublier les documents sectoriels de prévention et de gestion des catastrophes
tels que les plans de contingence. Cependant, ces textes sont très peu
connus et par ricochet faiblement mis en œuvre. Mieux ils sont non
seulement inconnus par les acteurs, surtout les acteurs à la base au niveau
des préfectures, mairies et de la population.
Si aujourd’hui la Plate-forme nationale de réduction des risques et
catastrophes consacrée par un décret est une effectivité, son
opérationnalisation peine à prendre. Par ailleurs, ces textes réglementaires
et législatifs régissant la prévention et la gestion des catastrophes au Bénin
pour la plupart n’ont pas mis un accent particulier sur le système d’alerte. A
titre illustratif, les plans de contingence des communes élaborés ne mettent
un accent sur le système d’alerte précoce.
P a g e 41 | 84
B. Protocoles de diffusion d’alerte existants dans d’autres
pays
Les sociétés africaines n’ont pas adapté leurs contextes de développement au
milieu naturel qui les entoure et aux pertes et coûts associés aux
catastrophes d’origine naturelle. Au contraire, d’une décennie à l’autre, le
nombre de catastrophes sociétales ne fait qu’augmenter.
La vulnérabilité aux risques naturels s’accroît en raison de la croissance
démographique et aussi du fait que les populations volontairement sont plus
nombreuses à vivre dans des endroits à risques. Au cours des dernières
années, plusieurs personnes ont perdu la vie pendant les catastrophes
provoquées par des tempêtes, des sécheresses ou des inondations en
Afrique. Si quelques pertes matérielles semblent inévitables, notamment
dans le cas d’événements de très grande ampleur et peu fréquents, dans
certains cas, les pertes en vies humaines auraient pu être évitées si des
précautions et des mesures appropriées avaient été prises. Cela aurait pu
être le cas des inondations de 2013 des communes de Karimama et de
Malanville au Bénin, où aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée.
Contrairement à cet exemple, plusieurs personnes trouvaient la mort au
Bénin et perdent encore la vie dans plusieurs pays africains. Alors avant ces
dangers liés aux aléas hydroclimatiques, il y a toujours eu suffisamment de
temps pour alerter quelques-unes des populations, le fait que les gens
n’aient pas été informés à temps, l’inexistence d’un système d’alerte précoce
efficace, et l’absence de formation pour réagir aux alertes n’ont pas permis
aux autorités et à la population locale d’exécuter les mesures appropriées
qui auraient permis de réduire de manière significative les pertes en vies
humaines. Face à toutes ces difficultés, la majorité des pays africains s’est
dotée d’un protocole de diffusion des alertes précoces.
Traditionnellement, les systèmes d’alerte précoce comportent trois phases :
 la surveillance des signes avant-coureurs,
 la prévision d’un événement probable et,
 la notification d’une alerte dans le cas où surviendrait un
événement de proportions catastrophiques.
P a g e 42 | 84
Un modèle amélioré comportant quatre phases, actuellement prôné par les
agences nationales de secours et les institutions de gestion des risques,
comporte une phase supplémentaire, à savoir le démarrage des activités de
réaction d’urgence, une fois l’alerte lancée. Ce quatrième élément a pour
finalité de reconnaître la nécessité d’une réponse à l’alerte dont la
responsabilité initiale relève des agences de réaction aux urgences. Pour être
efficaces, les systèmes d’alerte précoce nécessitent de solides bases
techniques et une bonne connaissance des risques.
1. Répertoire des Protocoles de diffusion d’alerte
existants dans les pays africains
Plusieurs pays africains, se sont dotés d’un protocole de production et de
diffusion des alertes précoces relatives aux cinq aléas hydroclimatique. Il
s’agit notamment de l’inondation, des vents forts, de l’érosion côtière, de
l’élévation brusque du niveau de la mer et de la sécheresse.
N° Pays
Sources de
documentation
Informations obtenues
1- Niger Internet
Le SAP, fut créé, auprès du Cabinet du Premier
Ministre, le 23 août 1989
(décret n°89/003/PM du 23/0989). Il a été modifié le
31 mai 1995 (décret n°95-
081/PM) en complétant l’alerte par la réponse aux
différentes catastrophes (la
gestion des catastrophes).
 Son objectif est de contribuer à la prévention des
catastrophes et l’apparition de crises alimentaires
et nutritionnelles. Il est chargé de suivre et
d’animer toutes les activités d’alerte précoce et de
gestion des catastrophes afin d’éliminer ou de
réduire les risques et/ou les effets d’une
catastrophe dans les domaines alimentaire,
socioéconomique, sanitaire et nutritionnel.
 La cellule de coordination du système d’alerte
précoce, est sous l’autorité du
Directeur de Cabinet du Premier Ministre qui est
chargé entre autres de :
P a g e 43 | 84
N° Pays
Sources de
documentation
Informations obtenues
o de collecter, traiter et diffuser les informations
pertinentes relatives aux risques ;
o de crises alimentaires qui pourraient toucher
certaines zones du pays ;
o assurer l’échange d’information et la large diffusion
à temps des données relatives à la vulnérabilité des
populations et des analyses produites par le SAP,
sous formes appropriées, notamment auprès des
décideurs publics et de la Commission Mixte de
concertation Etat donateurs ;
o apporter un appui technique aux structures
nationales, régionales et sous régionales chargées
de la collecte et de l’analyse de l’information dans
le cadre du SAP en matière prévention et de gestion
des catastrophes
o Assurer l’évaluation de l’impact des actions
conduites pour l’atténuation des catastrophes et
les crises alimentaires
o Rassembler et analyser toutes les données dans les
domaines alimentaire, sanitaire, nutritionnel et
socio-économique; assurer l’échange d’information
et la large diffusion à temps des données relatives à
la vulnérabilité des populations et des analyses
produites par le SAP, sous formes appropriées,
notamment auprès des décideurs publics et de la
Commission Mixte de concertation
o Apporter un appui technique aux structures
nationales, régionales et sous régionales chargées
de la collecte et de l’analyse de l’information dans
le cadre du SAP
o Recenser les méthodes et capacités d’adaptation
des populations face aux crises et les diffuser
o Constituer et gérer des banques de données sur
tous les domaines d’intervention du SAP
o Analyser les études, enquêtes, programmes
sectoriels et opérations d’urgence menées dans les
zones sinistrées ou à risque pour contribuer à la
réflexion sur la problématique de la vulnérabilité
P a g e 44 | 84
N° Pays
Sources de
documentation
Informations obtenues
alimentaire
 En vue d‘une action participative du système
d’alerte précoce, la CC/SAP a créé sous sa
coordination un groupe de travail interdisciplinaire
(GTI/SAP), dont les principaux acteurs sont les
responsables des différents systèmes
d’informations sectoriels.
 Elaboration de plusieurs plans sectoriels en
matière de prévention et de gestion des
catastrophes
 Intégration de la réduction des risques de
catastrophes dans le document de réduction de la
pauvreté
 Evaluation des vulnérabilités et des capacités
 Suivi annuel des zones à risques
 Mécanisme de surveillance des risques et des
catastrophes
 Les structures membres de ce Groupe, chargées de
collecter les informations nécessaires à l’analyse de
la vulnérabilité sont tenues de transmettre à la
CC/SAP les données utiles selon les conditions et
la périodicité définies par le GTI/SAP.
Il s’agit de:
 Direction de la Météorologie Nationale;
 Direction de la Protection des Végétaux;
 Services des Statistiques du Ministère de
l’Agriculture;
 Direction du Commerce Intérieur et de la
Concurrence;
 Direction de la Santé animale du Ministère chargé
de l’Elevage ;
 Système d’information sur les marchés de bétail ;
 Système d’information sur les marchés agricoles ;
 Direction de la Statistique et des Comptes
Nationaux ;
 Direction de la Surveillance et du Contrôle
Epidémiologique ;
 Direction des Programmes et Plan ;
P a g e 45 | 84
N° Pays
Sources de
documentation
Informations obtenues
 Direction de la Promotion Sociale et de la Solidarité
Nationale ;
 Direction des Ressources en eau ;
 Direction de la Production Animale et de la
Promotion des Filières.
Tout comme le SAP, le Groupe de Travail
Interdisciplinaire de Gestion des Crises
Alimentaires (GTI/GCA) est chargé d’appuyer la CCA
dans sa fonction de Coordination, de programmation et
de mise en œuvre des opérations menées par l’Etat
pour l’atténuation des crises alimentaires, en se
basant essentiellement sur les
Informations fournies par le Système d’Alerte Précoce
2- SAP TOGO Internet
Mécanisme d’alerte et de partage d’information
 Le Système d'Alerte Précoce de la Croix-Rouge
Togolaise a pour but de détecter et de prévenir les
dangers naturels potentiels susceptibles d'impacter
une communauté. Il couvre deux dangers naturels
: inondations et les sècheresses
 Aucune hiérarchie, aucun protocole n'est suivi
pour le partage d'information. Les informations
circulent dans tous les sens notamment d'une
communauté vers une autre, d'une communauté
vers les PF et les Coordinations (régionales et
nationale), des coordinations vers les
communautés et les PF
 Le temps est un facteur très important pour le SAP
d'être effectif et efficace. Les informations sont
partagées en temps réel quelque soit l'heure
 Des chaînes d'alerte sont constituées sur les
différents cours d'eau dans les zones couvertes par
le SAP
 La décision de l'évacuation reste au niveau
communautaire
 Le bon fonctionnement du SAP repose sur le PC
Team pour la simple raison que toute les
informations partagées dans le réseau viennent du
P a g e 46 | 84
N° Pays
Sources de
documentation
Informations obtenues
PC Team et toutes les informations sont utilisées
par le PC Team pour la communauté
 Les composantes du SAP sont les Indicateurs
Locaux ; Les Balises / les limnimétries ; les
pluviomètres ; les Prévisions météo
 Les acteurs du SAP sont essentiellement la
communauté y compris autorités et structures
locales et communautaires ; des réseaux de
volontaires ; les points focaux préfectoraux ; les
coordinations nationale et régionale des structures
en charge de la prévention et de la gestion des
catastrophes ; les radios communautaires ;
 Le système d'alerte précoce est opérationnel sur la
base de partage des informations hydrologiques et
météorologiques. Les PC Teams utilises
essentiellement le téléphone portable pour le
partage d'information ;
 Le système utilise principalement les réseaux de
téléphone du Togo et des pays voisins pour les
localités facilement plus accessibles à travers ces
réseaux ;
3-
SAP
Mozambiq
ue
Internet
Le Mozambique est situé sur le littoral oriental de
l’Afrique australe. Comme ses voisins, il est confronté
à de catastrophes naturelles qui contribuent à des
niveaux de vulnérabilité élevés, lesquels ont des effets
négatifs sur son développement
 La stratégie de base du programme de préparation
aux catastrophes est faite par la Croix-Rouge du
Mozambique
o Elle facilite la création, dans chaque
communauté visée, de comités locaux de
gestion des catastrophes, formés et équipés
pour améliorer les interventions en cas de
catastrophe. Notamment de mettre en place
des systèmes d’alerte précoce au niveau
communautaire
o Chaque comité se compose de six membres,
P a g e 47 | 84
N° Pays
Sources de
documentation
Informations obtenues
élus et respectés par la communauté,
auxquels sont attribués des rôles et des
responsabilités clairement définis, ainsi que
de cinq volontaires locaux chargés des
premiers secours, de l’identification des
bénéficiaires et d’autres activités dans les
situations de catastrophe
o le dirigeant local est membre du comité et les
groupes communautaires existants sont, dans
la mesure du possible, encouragés à tenir le
rôle de comité local de gestion des
catastrophes pour garantir l’intégration du
programme de préparation aux catastrophes
dans d’autres activités au niveau
communautaire
o Les comités de gestion des catastrophes, avec le
soutien des volontaires de la Croix-Rouge du
Mozambique, cartographient les ressources
locales et recensent les risques réels et perçus
ainsi que les mécanismes d’adaptation
traditionnels
TACHES
Ils sont chargés d’alerter les communautés et de les
préparer à faire face à des conditions météorologiques
difficiles au moyen d’un système d’alerte précoce. Les
radios distribuées aux membres des comités jouent un
rôle essentiel, car elles permettent d’accéder au
système d’alerte précoce du gouvernement.
Explication de la tache
créé en novembre 2002, des émissions radiophoniques
avertissent le public de la formation de cyclones à l’est
du Mozambique. Du matériel d’information décrivant le
système d’alerte précoce adopté par le gouvernement a
été remis aux membres des comités.
Trois couleurs sont utilisées pour indiquer la proximité
des cyclones : bleu : arrivée dans les prochaines 24-48
heures ; jaune : arrivée dans moins de 24 heures ;
rouge : arrivée dans les 6 prochaines heures.
P a g e 48 | 84
N° Pays
Sources de
documentation
Informations obtenues
Des affiches indiquent aux membres des comités
comment communiquer efficacement les alertes
météorologiques à l’ensemble de la communauté
Des kits d’intervention d’urgence, composés de sifflets,
de mégaphones, de gilets de sauvetage (en cas
d’inondation) et d’autres articles d’intervention
d’urgence essentiels, sont disponibles dans les
communautés et placés sous la responsabilité des
dirigeants locaux
Rôle de la croix rouge
Les sections régionales de la Croix-Rouge du
Mozambique sont au cœur du système d’alerte
précoce. Elles reçoivent les alertes météorologiques par
radio et s’assurent que les volontaires au niveau
communautaire sont informés et en contact avec les
comités locaux. Le programme soutient la priorité que
s’est donné le gouvernement de mettre en place un
système d’alerte précoce et a fait de la Croix-Rouge du
Mozambique le principal acteur, à l’échelle nationale,
de la gestion des catastrophes au niveau
communautaire
ETUDE DE CAS DU Mozambique
(Cyclone Favio en Févier 2007)
Le système d’alerte précoce a été mis à l’épreuve en
février 2007, lorsque le cyclone Favio a frappé le centre
et le nord de la province d’Inhambane, dans le sud
Mozambique, avec des rafales de vent de 270
kilomètres/heure. Bien que le financement extérieur
direct ait pris fin au début de l’année 2006, les comités
de gestion des catastrophes, avec le soutien de la
Croix-Rouge du Mozambique, ont mis en pratique les
compétences et les techniques acquises par le biais des
activités de préparation aux catastrophes au niveau
communautaire, et joué un rôle crucial en alertant les
communautés. À Pambara Un et Pambara Deux, deux
communautés situées à proximité de la ville de
Vilankulos (province d’Inhambane), les membres du
comité ont expliqué qu’ils avaient entendu l’alerte au
cyclone à la radio et avaient mis sur pied un plan pour
P a g e 49 | 84
N° Pays
Sources de
documentation
Informations obtenues
alerter la communauté. Lorsque des membres de la
communauté n’ont pas fait cas des premières mises en
garde et ont mis en question la source de la prévision
météorologique, les membres du comité ont suivi les
recommandations pratiques exposées dans le matériel
d’information fourni dans le cadre du programme de
préparation aux catastrophes. Enfin L’approche
communautaire de la préparation aux catastrophes
s’est révélée efficace et durable pour réduire la
vulnérabilité aux catastrophes naturelles, comme la
réaction au cyclone Favio l’a prouvé.
2. Analyse et évaluation des Protocoles de diffusion
d’alerte existants dans les pays africains
Nous présentons ici brièvement le contexte dans lequel s’insèrent les
Système d’alerte précoce des pays africains, c'est-à-dire l’ensemble du
processus de prévention et de diffusion des alertes précoce lié au cinq aléas
hydroclimatiques en mettant en évidence les grands types d’acteurs et les
opérations mises en œuvre. Lorsque l’on traite des systèmes d’alerte précoce
des pays africains, un certain nombre d’oppositions, de résistances et
d’interrogations de trois ordres refont surface. Le premier type de frein
cognitif ne se limite pas, en fait, aux systèmes d’alerte précoce mais
questionne le bien-fondé de la prévention ; le deuxième s’interroge sur la
validité, l’utilité et la substance d’un système d’alerte précoce liés aux aléas
hydroclimatique ; le troisième enfin se situe au niveau d’une impossibilité
hypothétique à traduire l’alerte en réponse.
Il est indispensable de répondre à ces critiques, non seulement pour
convaincre des interlocuteurs qui, bien souvent, devront participer au
système d’alerte précoce, mais aussi parce que les obstacles mentionnés
sont souvent fondés et doivent donc être surmontés pour la bonne marche
de l’anticipation.
P a g e 50 | 84
3. Situation des alertes précoces dans les pays africains
De façon générale dans tous les pays africains, le diagnostic est le même.
 L’alerte ne permet pas forcément de définir un programme d’action.
 Lorsque l’alerte est présentée au politique, elle ne reçoit, au mieux,
qu’une attention très mitigée, lorsqu’elle n’est pas ignorée. Le manque
d’intérêt du politique relèverait, d’une part, d’une différence de cadre
temporel entre échéances électorales et actions préventives et, d’autre
part, de l’absence de suggestion d’action accompagnant l’alerte. Les
deux premières critiques sont donc en partie liées.
 Dans certains cas, la situation difficile serait connue, prévue depuis
longtemps, alors qu’aucune réponse n’est véritablement apportée. En
préalable, lors de chaque phase de prévention que sont
l’anticipation, l’alerte et sa diffusion, le diagnostic, la
planification de la réponse, puis finalement, sa mise en œuvre,
des décisions seront nécessaires et feront naître, à chaque fois,
des difficultés spécifiques. Ce n’est pas parce qu’une étape, quelle
qu’elle soit, présente un obstacle que l’ensemble du processus doit être
abandonné. Au contraire, il convient de tenter de résoudre chacun des
problèmes. Le premier écueil, celui de la nécessaire définition d’un
programme d’action, pourrait n’être qu’apparent. Nous avons vu que
les systèmes d’alerte précoce en Afrique devaient être fondés sur une
compréhension de l’instabilité ou des conflits et de leurs dynamiques,
de type scientifique.
4. Evaluation de la diffusion et de la communication des
alertes en Afrique
a) Diffusion et communication
Les systèmes d’alertes précoces efficaces en Afrique diffusent l’information à
l’intention des populations pour qu’elles soient prévenues de l’imminence
des phénomènes dangereux, mais aussi pour faciliter la coordination aux
niveaux national et régional, de même que l’échange d’informations.
P a g e 51 | 84
b) Problèmes organisationnels
Les populations et les autorités responsables de la gestion des risques sont
informées du rôle des Services météorologiques et hydrologiques nationaux
en termes d’émission d’alertes météorologiques. Ce qu’il faut préciser est que
nombre d’états africains manque de préciser la chaîne de diffusion et les
responsabilités des parties concernées dans un plan national d’intervention
en cas de catastrophe avec en main les textes règlementaires et juridiques
régissant le protocole de communication et de diffusion des alertes.
Au sein des structures et en fonction des différents types de risque possibles
pour différents lieux, ils doivent identifier et désigner les instances qui
émettent des alertes et diffusent des informations. Pour les dangers
localisés, la communauté accordera probablement plus confiance à des
informations provenant d’une personne disposant de connaissances locales
de la région plutôt que d’un étranger d’un bureau lointain qui pourrait ne
pas être suffisamment sensible aux besoins sur place.
c) Présentation des alertes
Il est possible qu’il faille préparer des alertes dans différents formats – textes,
graphiques, code couleurs, messages audio – et qu’elles incluent des
mesures précises à adopter par la population pour faire face au phénomène.
Grâce à ces différents formats, les personnes vulnérables recevront
probablement plus facilement le message et pourront agir en conséquence. Il
faut néanmoins que tous les formats présentent l’information de façon
précise et cohérente.
d) Efficacité de la communication
La diffusion est la fourniture de messages d’alerte, mais on ne parle de
communication que lorsque l’information est reçue et comprise. Donc le
fondement de toute communication des messages d’alerte repose sur le
format et la formulation des messages, sur les méthodes de diffusion, sur
l’éducation et la préparation des parties prenantes, ainsi que sur leur
compréhension des risques qu’elles courent. Les messages d’alertes efficaces
sont courts, concis, compréhensibles et exploitables; Ils répondent du reste
P a g e 52 | 84
aux interrogations «quoi», «où», «quand», «pourquoi» et «comment réagir». Ils
doivent rester cohérents au fil du temps. Ce à quoi s’attèlent nombre de pays
africains. Il faut concevoir les messages d’alerte en fonction des besoins
précis des utilisateurs visés. L’utilisation d’un langage clair avec des phrases
courtes et simples améliore la compréhension du message de la part des
utilisateurs. En outre, l’information la plus importante du message est
présentée en premier lieu, suivie des autres renseignements. Ils doivent
également comprendre des informations détaillées sur le danger, et utiliser
des références reconnaissables ou géographiquement localisées. Une
communication efficace des risques et des alertes exige de connaître les
destinataires. Dans la plupart des pays, la population est très variée, avec
des origines, des expériences, des perceptions, des circonstances et des
priorités différentes. Il faut donc tenir compte de cette diversité lors de toute
tentative de communication. Lors de l’émission de messages d’alerte, il
convient donc d’identifier les préoccupations de la communauté touchée de
façon à protéger leurs intérêts (par exemple, des instructions visant à
protéger le bétail). Il faut par ailleurs prévoir des dispositions afin d’avertir
les utilisateurs de la dissipation d’une menace de danger et de la levée des
mesures d’urgence.
e) Moyens de communication
Tous les pays africains prévoient des moyens de communication afin de
répondre aux besoins individuels des communautés qui couvrent toute la
population concernée. Ils peuvent reposer sur divers formats (textes,
graphiques, messages audio) et moyens (radio, téléphone, internet, radio
messagers, sirènes, alertes visuelles et même des messagers à pied pour les
lieux isolés) en fonction des circonstances. Les alertes doivent être diffusées
au travers de différents canaux pour s’assurer qu’elles parviennent au plus
vite à la population. Du reste, la communication est aussi fortement
améliorée lorsque des messages d’alerte cohérents proviennent de plusieurs
sources concordantes et crédibles. Des émissions dans les médias de l’office
météorologique et/ou des interviews à la radio et à la télévision
accompagnées de données plus officielles se sont révélées efficaces au
P a g e 53 | 84
déclenchement d’une réaction de la part de la population. Dans la plupart
des cas, ces données officielles proviennent des prévisionnistes ou des
responsables d’offices météorologiques locaux ou d’un dirigeant
communautaire (comme le gouverneur ou le responsable des situations
d’urgence). Les réseaux de diffusion des alertes sont connus de tous les
destinataires et sont cohérents pour les différents types d’alerte pour
minimiser le risque de confusion ou de malentendu auprès des populations.
La transmission des alertes est pour le moment fiable et les populations en
accusent réception. Il est devenu indispensable pour les Services
météorologiques et hydrologiques nationaux d’être capables de s’adapter
rapidement aux nouvelles technologies de communication. Les populations
s’attendent à être informées de conditions dangereuses via une série de
nouvelles plates-formes (téléphones, ordinateurs portables, etc.), mais aussi
grâce à des plates-formes (télévision et radio). La plate-forme peut évoluer
rapidement et doit donc être souple pour entrer en contact avec le
maximum de personnes possible.
 Mesures d’intervention
Si l’on veut que les systèmes d’alerte précoce diminuent les risques de
catastrophes, il faut renforcer les capacités de la communauté à réagir aux
catastrophes naturelles. L’éducation et la sensibilisation du public, la
participation des parties prenantes, la présentation des alertes et leur
communication contribuent à l’adoption d’une réaction appropriée à l’alerte.
 Perception de la population :
Le message d’alerte en soi ne suscite pas une réaction immédiate de la part
des populations. Les personnes qui reçoivent l’alerte vont d’abord l’évaluer
en fonction de leur propre sens du risque et chercher une confirmation
auprès d’une deuxième source d’informations. Les informations
supplémentaires requises avant qu’elles ne réagissent dépendent du contenu
et de la clarté de l’alerte initiale, ainsi que de la crédibilité de sa source. Il est
essentiel que la population respecte l’avertissement pour s’assurer une
intervention rapide et efficace. Les mesures visant à accroître la confiance
des populations envers les alertes et à garantir une réaction rapide.
P a g e 54 | 84
VI. Proposition d’un circuit normalisé de
communication et de diffusion d’alerte
La proposition d’un circuit normalisé fait appel à une démarche
méthodologique, au point des entretiens réalisés sur les circuits
actuellement utilisés, à leur analyse et au circuit normalisé proposé. Le
circuit normalisé élaboré s’est basé sur les leçons apprises des expériences
de production et de diffusion d’alerte en cas de catastrophe hydro climatique
au Bénin et dans certains pays africains. Il vise à harmoniser les
interventions des différentes structures qui interviennent dans la prévention
et la gestion des catastrophes au Bénin en matière de production et de
diffusion d’alerte.
A. Démarche méthodologique
En guise de rappel, dans le souci d’élaborer un circuit normalisé
pragmatique et opérationnel qui tient compte véritablement des spécificités
du Bénin en matière de production et de diffusion d’alerte hydro climatique,
une enquête qualitative a été menée non seulement auprès des Autorités
communales, des populations et de toutes autres personnes ressources
ciblées à cet effet mais aussi auprès des structures nationales et
internationales intervenant dans le domaine de la prévention et de la gestion
des catastrophes. Parallèlement à la mission de terrain, des recherches
documentaires ont été réalisées sur les expériences en la matière de certains
pays africains. Les informations collectées ont été ensuite dépouillées,
traitées et analysées à l’aide de l’outil SWOT.
B. Rapport des entretiens avec des personnes ressource et
les communes
1. Historique
L’historique du dispositif du système d’alerte précoce en cas de
catastrophes dans les communes, se résume beaucoup plus à l’observation
empirique des phénomènes naturels qui permettent aux populations
d’apprécier l’arrivée de la pluie, de la sécheresse, des vents forts, de la
montée brusque des eaux et autres dans la plupart des localités parcourues.
Pour en citer quelques-uns, nous avons :
PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN
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PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN

  • 1. P a g e 0 | 84 ++++++ PROTOCOLE NORMALISE DE COMMUNICATION ET DE DIFFUSION D’ALERTE EN CAS DE CATASTROPHE HYDROCLIMATIQUE AU BENIN JUILLET 2014
  • 2. P a g e 1 | 84 Droit d’auteur Le PNUD détient le droit d’auteur et de reproduction de toutes les publications et autres matériaux qu’il commande dans le cadre de ses projets, que le texte soit écrit par un membre du personnel ou par un consultant rémunéré. La permission de reproduction peut être donnée aux médias, ONG, institutions académiques et autres, à condition que le PNUD soit dûment cité. Avis de non-responsabilité Les opinions exprimées dans cette publication sont celles de leur (s) auteur (s) et ne représentent pas nécessairement celles des Nations Unies, y compris le PNUD, ni des Etats Membres
  • 3. P a g e 2 | 84 Préface Le processus de développement n'atténue pas nécessairement la vulnérabilité aux catastrophes naturelles. Il risque au contraire de créer involontairement de nouvelles formes ou d'aggraver des formes préexistantes de vulnérabilité, faisant obstacle aux efforts de réduction de la pauvreté et de promotion de la croissance, avec parfois des conséquences tragiques. C'est pourquoi il faut rechercher expressément et activement des solutions bénéfiques pour tous afin d’assurer un développement durable, de réduire la pauvreté et de renforcer la résistance aux catastrophes, d’autant plus que l'évolution du climat risque d’accroître la fréquence des sécheresses, des inondations et l'intensité des tempêtes, les vents violents, la montée brusque des eaux et l’érosion côtière. C’est en intégrant les stratégies et les mesures de réduction des risques de catastrophe dans le cadre global du développement et en considérant la réduction des risques comme faisant partie intégrante du processus de développement et non comme une fin en soi que les meilleures solutions seront élaborées. En effet, a l’instar de la plupart des pays du monde, la République du Bénin est exposée à divers risques de catastrophes d’origine naturelle ou anthropique. Si ses caractéristiques géomorphologiques le rendent vulnérables à certains aléas de la nature, force est de reconnaître que l’activité humaine influence le climat; ce qui augmente les risques de catastrophe dont les conséquences sont en perpétuelle augmentation sur le vécu quotidien des populations béninoises. Ces catastrophes représentent une grande menace pour la croissance et le développement durable ainsi que pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en Afrique et au Bénin en particulier. Le caractère imprévisible et soudain de ces phénomènes impose à l’homme la recherche constante de solutions en vue de les prévenir et, le cas échéant, de mieux les gérer. L’amélioration de l’Information sur le Climat(IC) et le développement d’un Système d’Alerte Précoce (SAP) sont des moyens efficaces pour renforcer la prise de conscience des populations en général par rapport aux risques météorologiques /climatiques afin qu’elles se préparent en conséquence et apprennent à mieux gérer les risques liés aux
  • 4. P a g e 3 | 84 changements climatiques à long terme, avec les incertitudes qui y sont attachées. Actuellement, il n’existe pas au Bénin de SAP/IC de prévention multirisques, ni de capacité à communiquer et diffuser systématiquement l’information hydrométéorologique et climatique. C’est justement à ce titre que la présente étude a été commanditée par le Gouvernement Bénin avec l’appui technique et financier du PNUD pour combler le vide relatif à l’inexistence d’un dispositif de production et de diffusion d’alertes hydroclimatiques. Le présent Protocol Opératoire Normalisé de communication et de diffusion d’alertes hydroclimatique pourra outiller les acteurs intervenant à divers niveaux dans la prévention et la gestion des catastrophes au Bénin pour une meilleure prise en charge des problèmes auxquels les populations sont confrontées tous les jours dans ce domaine. Vivement que les acteurs se l’approprient et le mettent véritablement en œuvre en vue de prévenir et de mieux gérer les risques de catastrophe hydroclimatique. Monsieur François HOUESSOU Ministre de l’Intérieur de la Sécurité Publique et des Cultes Madame Odile SORHO-MOULINIER Représentant Résident ai du PNUD
  • 5. P a g e 4 | 84  Composition de l’équipe du consultant.  Godefroy de SOUZA : chef de mission, Expert principal Expert en Gestion des Crises et Catastrophes. Spécialiste en communication du droit international humanitaire, Instructeur en Premiers Secours, Spécialiste en Sécurité, Préventionniste.  Ayi Madjé Hervé d’ALMEIDA: Expert associé Expert en Gestion des Crises et Catastrophes. Informatique, Analyse Suivi-Evaluation, Logistique Humanitaire, et Gestion de Projets.  Hubert DEDEGBE : Expert associé Expert en Gestion des Crises et Catastrophes Géographe-Environnementaliste. Spécialiste en Eau, Hygiène et Assainissement dans les situations d’Urgence. Instructeur en premiers secours en base communautaire  Hortense LOKOSSOU : experte associée Sociologue Communicatrice, spécialiste des enquêtes  Arnaud AGON : Administrateur Civil Par Cabinet 2SC Consulting Siège: Carré 1419 Vèdoko 03BP: 3446 Cotonou Tél. : (229) 95 064 082 / 97 166 557 E-mail : 2scconsultation@gmail.com ; godsouz@yahoo.fr
  • 6. P a g e 5 | 84 Avec la contribution significative de :  Dr Arnaud ZANNOU, hydrologue, Coordonnateur National Projet SAP-Bénin.  Théodore KPASSI GOBI, expert en Suivi et évaluation Projet SAP- Bénin.  Georgino HOUESSOU, commissaire de police, assistant du Directeur Général de l’Agence Nationale de Protection Civile.  de tous les acteurs rencontrés dans le cadre de ladite conception Et l’appui technique du PNUD à travers le Projet SAP-Bénin
  • 7. P a g e 6 | 84 Table des matières Préface................................................................................................................................................... 2 Table des matières ............................................................................................................................ 6 Liste des sigles.................................................................................................................................... 8 Résumé ............................................................................................................................................... 15 I. Présentation du Bénin ....................................................................................................... 17 A. Situation géographique.............................................................................................. 17 B. Situation politique....................................................................................................... 17 C. Situation socio-économique..................................................................................... 18 II. Contexte de l’étude.......................................................................................................... 19 A. Objectifs et résultats................................................................................................... 22 1. Objectif général de l’étude ........................................................................................ 22 2. Objectifs Spécifiques ................................................................................................. 22 3. Résultats escomptés................................................................................................... 22 B. Différentes phase de l’étude.................................................................................... 23 1. Cadrage avec le Projet SAP-Bénin.......................................................................... 24 2. Rencontre avec les personnes ressources, les autorités communales et les chefs des services déconcentrés ..................................................................................... 24 III. Analyse des aléas et des risques ............................................................................... 25 A. Résumé des aléas et des risques............................................................................ 25 B. Niveau d’impact............................................................................................................ 27 IV. Analyse socio-économique............................................................................................ 28 A. Inondations et sécheresses au Bénin ................................................................... 28 B. Vents violents au Bénin ............................................................................................ 30 C. Érosions côtières et Montée brusque des eaux au Bénin............................. 30 D. Situations d’urgences précédemment connues ................................................. 33 V. Méthodologie de l’étude ................................................................................................. 36 A. La recherche documentaire...................................................................................... 38 Administrations................................................................................................................................ 38 1. Recherche documentaire des textes réglementaires et législatifs en matière de production et de diffusion des alertes liées aux catastrophes........ 39 2. Analyse des informations obtenues ..................................................................... 40
  • 8. P a g e 7 | 84 B. Protocoles de diffusion d’alerte existants dans d’autres pays ...................... 41 1. Répertoire des Protocoles de diffusion d’alerte existants dans les pays africains.................................................................................................................................. 42 2. Analyse et évaluation des Protocoles de diffusion d’alerte existants dans les pays africains................................................................................................................. 49 3. Situation des alertes précoces dans les pays africains.................................. 50 4. Evaluation de la diffusion et de la communication des alertes en Afrique 50 VI. Proposition d’un circuit normalisé de communication et de diffusion d’alerte 54 A. Démarche méthodologique....................................................................................... 54 B. Rapport des entretiens avec des personnes ressource et les communes . 54 C. Analyse du brainstorming ........................................................................................ 56 D. Analyse SWOT des données qualitatives ............................................................. 57 E. Analyse du circuit de communication existante ............................................... 58 F. Circuit Normalisé retenu............................................................................................... 61 VII. Projet de décret................................................................................................................. 65 VIII. Point des matériels requis ........................................................................................ 69 A. Existants ........................................................................................................................ 69 B. Besoins............................................................................................................................ 69 Recommandations........................................................................................................................... 71 Conclusion......................................................................................................................................... 72 Références bibliographiques ........................................................................................................ 73 ANNEXES........................................................................................................................................... 75 Questionnaires et guides d’entretien utilisés dans le cadre de la conduite de l’étude ............................................................................................................................................................... 79 GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES PERSONNES RESSOURCES ..................................... 0
  • 9. P a g e 8 | 84 Liste des sigles ACMAD : African Center of Meteorological Application for Development AGRHYMET : Institution spécialisée du CILSS pour l’agriculture, l’hydrologie et la météorologie AGVSA : Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire ANPC : Agence Nationale de Protection Civile ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar BM : Banque Mondiale CAH : Cadre d’Action de Hyōgo CARDER : Centre d’Action Régional pour le Développement Rural CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CRS : Catholic Relief Services DGAE : Direction Générale des Affaires Economiques DGEau : Direction Générale de l’Eau DGSPP : Direction Générale du Suivi des Projets et Programmes DNM : Direction Nationale de la Météorologie DNSP : Direction Nationale de la Santé Publique DPP : Direction de la Programmation et de la Prospective DPPC : Direction de la Prévention et de la Protection Civile FEM : Fonds pour l’Environnement Mondial FICR : Fédération Internationale des Sociétés de la Croix- Rouge GIEC : Groupe Intergouvernemental des Experts sur l’Evolution du Climat GNSP : Groupement National des Sapeurs-Pompiers GTPA : Groupe de Travail Pluridisciplinaire d’Assistance Agro
  • 10. P a g e 9 | 84 météorologique IAHP : Influenza Aviaire Hautement Pathogène IASC : Inter Agency Standing Committee IC : Information sur le Climat IIED : International Institute for Environnent and Economic Development INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique IRHOB : Institut des Recherches Halieutiques et Océanographique du Bénin MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche MDAEP : Ministère du Développement, de l’Analyse Economique et de la Prospective MDGLAAT : Ministère de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale de l’Administration et de l’Aménagement du Territoire MECGCRPRNF : Ministère de l’Environnement Chargé de la Gestion des Changements Climatiques, du Reboisement et de la Protection des Ressources Naturelles et Forestières MERPMEDER : Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l’Eau et du Développement des Energies Renouvelables MESFTPRIJ : Ministère de l’Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle, de la Reconversion et de l’Insertion des Jeunes MESRS : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique MFASSNHPTA : Ministère de la Famille, des Affaires sociales, de la Solidarité Nationale, des Handicapés et des Personnes de Troisième Age
  • 11. P a g e 10 | 84 MON : Mode Opératoire Normalisé MS : Ministère de la Santé MSF : Médecins Sans Frontières MTPT : Ministère des Travaux Publics et des Transports MUHA : Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Assainissement OCHA : Office for the Coordination of Humanitarian Affairs [Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires] OMS : Organisation Mondiale de la Santé ONG : Organisation Non Gouvernementale ORSEC : Plan National d’Organisation des Secours OSC : Organisation de la Société Civile PAM : Programme Alimentaire Mondial PCC : Plan de Contingence Communal PCRRC-ACC : Plate-forme Communale de Réduction des Risques de Catastrophe et d’Adaptation au Changement Climatique PDNA : Post Disaster Needs Assessment ou Evaluation des dommages, pertes et besoins post désastre PIB : Produit Intérieur Brut PLRRC-ACC : Plate-forme Locale de Réduction des Risques de Catastrophe et d’Adaptation au Changement Climatique PNE : Partenariat National pour l’Eau PNRRC-ACC : Plate-forme Nationale de Réduction des Risques de Catastrophes et d’Adaptation au Changement Climatique PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PON SAP-Bénin : Protocole Opératoire Normalisé au Bénin
  • 12. P a g e 11 | 84 PTA : Plan de Travail Annuel PTF : Partenaire Technique et Financier RC/HC : Resident Coordinator / Humanitarian Coordinator RGPH4 : Recensement Général de la Population et de l’Habitation 4 RR : Représentant Résident SAP : Système d’Alerte Précoce SAP/IC : Système d’Alerte Précoce/ Information sur le Climat SMAC : Plan d’urgence de soutien militaire aux autorités civiles en cas de catastrophe SNU : Système des Nations Unies SWOT : Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats : Force, Faiblesse, Opportunité et Menace TDR : Termes De Référence UE : Union Européenne UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africaine UNDAC : United Nations Disaster Assessment and Coordination UNFPA : United Nations Population Fund ou Fonds des Nations Unies pour la Population UNHCR : Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés UNICEF : United Nations for International Children’s Emergency Fund : Fond des Nations Unies pour l’Enfance
  • 13. P a g e 12 | 84 Glossaires 1. CATASTROPHES /CRISES :  Interruption brutale et grave du fonctionnement d’une société causant des pertes humaines, matérielles ou environnementales;  Situation que la société affectée ne peut surmonter uniquement avec ses propres ressources;  Crise résultant de l’action réciproque de l’homme et de son milieu physique et social. 2. ALEA Phénomène menaçant d’origine naturelle et/ou anthropique, susceptible d’affecter un espace donné, en particulier par la nature et la valeur des éléments exposés que cet espace supporte (hommes, biens, activités….). Il se caractérise par sa nature, son identité, sa probabilité d’occurrence et sa fréquence quand elle peut être estimée. 3. ENJEU  Ce qu’on peut gagner ou perdre avec la survenue d’un aléa;  L’enjeu détermine les personnes, biens, activités, moyens, patrimoine, systèmes… susceptibles d’être affectés par un aléa naturel ou anthropique et de subir des préjudices ou des dommages;  Plus un enjeu est vulnérable à un aléa donné, plus le risque engendré par l’exposition de l’enjeu à l’aléa est grand. 4. RISQUE La situation dans laquelle des enjeux vulnérables se trouvent face à la menace d’occurrence d’un aléa, qui aurait pour conséquences de graves pertes, dommages et dysfonctionnements. Il est aussi la menace dont la gravité sur l’homme, son environnement direct et ses installations, est telle que la société se trouve absolument dépassée par l’immensité du désastre. 5. VULNERABILITE  Ensemble de conditions et de processus résultant de facteurs physiques, sociaux, économiques et environnementaux, qui augmentent la sensibilité des enjeux d’une communauté, d’une région, d’une nation aux effets des aléas;
  • 14. P a g e 13 | 84  Probabilité pour un individu, une population, une localité ou pour quelque chose d’être plus négativement atteint que ses pairs, par une situation, un évènement imprévu, un aléa ou un choc. 6. RESILIENCE Aptitude d’un individu, d’une communauté à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques. 7. PREVENTION  Action de devancer;  Ensemble des mesures prises pour prévenir un danger, un risque, un mal, pour l’empêcher de survenir. 8. MITIGATION/ATTENUATION  Ensemble des actions et des mesures visant à réduire et/ou à contrôler les risques existants.  Ensemble des activités et mesures mises en place pour éliminer, contrôler ou réduire les vulnérabilités. 9. PREPARATION Ensemble des dispositions garantissant que les systèmes, les procédures et les ressources nécessaires pour faire face à une catastrophe sont en place pour venir rapidement en aide aux personnes touchées, en utilisant dans toute la mesure du possible des mécanismes existants (formation, sensibilisation, plans d’urgence, système d’alerte précoce, etc.). 10. ASSISTANCE HUMANITAIRE Aide pacifique ou non militaire, fournie à des personnes qui se trouvent en situation de crise ou de catastrophe, pour alléger ou atténuer leurs souffrances et les protéger. 11. RELEVEMENT Processus multidimensionnel mis en place durant la phase humanitaire et guidé par des principes de développement; S’appuie sur des actions humanitaires et produit des opportunités de développement durable.
  • 15. P a g e 14 | 84 12. REHABILITATION/RECONSTRUCTION Action de restaurer, c’est-à-dire de remettre en état, en vigueur, en honneur; de consolider, de rénover. 13. TYPOLOGIE DES CATASTROPHES  les catastrophes d’origine naturelle et technique ;  séisme,  sécheresse persistante,  inondation (crue, rupture de barrage hydraulique, pluies diluviennes),  érosion côtière  vent violent  montée brusque des eaux  glissement de terrain (éboulement),  épidémies,  épizootie,  éruption volcanique,  incendie (feu de forêt).  les catastrophes découlant de crise ou de violences infra- guerrières ;  criminalité  les catastrophes d’origine guerrière.  engagement d’armes conventionnelles;  engagement d’armes de destruction massive  Les catastrophes d’origine complexe.  Séisme, Inondation, Epidémies (Choléra) à Haïti
  • 16. P a g e 15 | 84 Résumé La République du Bénin est exposée à plusieurs types de catastrophes qui ne sont pas uniquement d’origine naturelle. Si ses caractéristiques géomorphologiques le rendent vulnérables à certains aléas de la nature, force est de reconnaître que l’activité humaine influence le climat ; ce qui augmente les risques de catastrophe. La négligence à tous les niveaux rend leurs conséquences beaucoup plus graves, en compromettant sérieusement les efforts de développement. Ces catastrophes représentent une grande menace pour la croissance et le développement durable ainsi que pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en Afrique. Dans le Cadre d'Action de Hyōgo 2005-2015: « renforcer la résilience des nations et des collectivités aux catastrophes », l'alerte précoce est considérée comme une des composantes importantes de la réduction des risques de catastrophes. L’amélioration de l’Information sur le Climat(IC) et le développement d’un Système d’Alerte Précoce (SAP) sont un moyen efficace pour renforcer la prise de conscience des populations en général par rapport aux risques météorologiques /climatiques afin qu’elles se préparent en conséquence et apprennent mieux gérer les risques liés aux changements climatiques à long terme, avec les incertitudes qui y sont attachées. C’est dans ce cadre que le projet Système d’Alerte Précoce (SAP) financé par le PNUD a lancé l’étude relative à l’élaboration d’un protocole normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de catastrophe hydro climatique au Bénin. Le diagnostic établi a permis d’analyser le contenu de tous les textes réglementaires et législatifs en matière de production et de diffusion d’alertes liées aux catastrophes au Bénin et dans les pays africains . Il ressort de ce diagnostic qu’il existe au Bénin des systèmes traditionnels de production d’alerte. Cependant la fiabilité de ces systèmes reste à prouver. Pour ce qui est des expériences des pays africains, beaucoup d’efforts sont réalisés dans ce domaine mais des insuffisances subsistent toujours. Ce diagnostic a conduit l’élaboration d’un circuit normalisé de communication et de diffusion d’alerte formel assorti des rôles de chaque acteur, des délais
  • 17. P a g e 16 | 84 d’action et de réaction. En vue de formaliser le circuit proposé, une proposition de décret portant création, composition, attributions et fonctionnement de la mise en œuvre du Mode Opératoire Normalisé (MON) de communication pour la diffusion d’alertes précoces en cas de catastrophe hydro climatique au Bénin a été faite sans oublier l’évaluation des besoins en matériels de communication spécifiques pour l’opérationnalisation dudit circuit. Les acteurs chargés de mettre en œuvre le MON sont invités à travailler en synergie d’actions et avec célérité à quelque niveau qu’ils soient au niveau du circuit en vue de diffuser les alertes qui doivent touchées en priorité les personnes exposées à travers des messages clairs concis et sans ambiguïté pour permettre d’obtenir des réponses adaptées qui permettront de sauver des vies, préserver le capital productif, protéger les récoltes et les infrastructures et d’adopter des mesures de réduction du risque. Ces dispositions pourraient permettre de préparer réellement les pays de l’Afrique subsaharienne en général et le Bénin en particulier à faire face à la récurrence des phénomènes hydrométéorologiques extrêmes et aux changements climatiques.
  • 18. P a g e 17 | 84 I. Présentation du Bénin1 A. Situation géographique Le Bénin fait partie des pays à forte croissance démographique. En effet, la population béninoise est passée de 878 000 personnes en 1910 à 2 106 000 de personnes en 1961, date de la première enquête démographique et à 6 769 914 de personnes en 2002. Au recensement de 2013, le rapport provisoire publié évalue la population à 9 983 884 habitants (Voir Tableau N°1) dont 5 115 704 personnes de sexe féminin soit 51,2% de la population totale, ce qui correspond à un rapport de masculinité de 95,3 hommes pour 100 femmes. Les taux d’accroissement annuels sont de 1,8% entre 1910 et 1950, de 2,8% entre 1979 et 1992, de 3,25% entre 1992 et 2002 et enfin de 3,50% entre 2002 et 2013. Depuis 2002, la population du Bénin augmente en moyenne de plus de 300.000 habitants par an.2 B. Situation politique En 1990, le Bénin s’est engagé sur la voie de la démocratisation. En prenant en compte les résolutions de la Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990, la Constitution du 11 décembre 1990, a opté pour la démocratie libérale avec un système de multipartisme intégral. Depuis 1991, après la mise en place du dispositif institutionnel, les transformations politiques opérées ont permis de consolider les bases démocratiques. Le pluralisme politique est devenu une réalité et le pays compte aujourd’hui plus de 200 partis politiques. Toutefois, il convient de noter que seuls 16 d’entre eux, soit 13 % seulement sont représentés à l’Assemblée Nationale. L’une des caractéristiques de la sphère politique béninoise est la faible représentation féminine dans les instances de décision. Depuis la Conférence Nationale de février 1990, la représentation des femmes dans les hautes fonctions de l’Etat et dans les mandats électifs demeure encore insuffisante. 1 Tiré du Plan de Contingence du Bénin version Validée en 2014 2 RGPH4 (INSAE, 2013)
  • 19. P a g e 18 | 84 C. Situation socio-économique Les programmes et politiques mis en place au lendemain de la Conférence des Forces Vives de la Nation ont surtout visé la réduction des effets sociaux négatifs des programmes d’ajustement structurels, notamment sur la période 1990-2000. Des progrès ont été enregistrés sur le plan macro- économique depuis 1991. Cependant, la croissance économique qui était en moyenne de 5 % dans les années 90 traverse depuis 2003 une phase de décélération avec une croissance moyenne de 3 %, soit un niveau inférieur au taux d’accroissement annuel de la population (3,5 % entre 2002 et 2013). Cette décélération s’est poursuivie en 2010 où on a enregistré un taux de croissance économique de 3 %. La pauvreté demeure un sujet de préoccupation majeure et, fait étonnant, elle semble avoir progressé entre 2002 (28,5 % des Béninois vivaient alors en dessous du seuil de pauvreté) et 2006 (37,4 %), notamment en milieu rural (40,6 % en 2006 contre 31,6 % en 2002). De plus, et comme plusieurs pays de la sous-région, le Bénin connaît depuis le début de 2008 une augmentation des prix des denrées de première nécessité qui menace les progrès réalisés depuis 2000 au chapitre de la réduction de la pauvreté. Les populations les plus vulnérables quant à elles rencontrent toujours autant de difficultés d’accès à l’école, à un emploi décent, aux centres de santé et à l’eau potable. Elles sont aussi les principales victimes de la répartition inégale des infrastructures sociales et de la faible qualité des services publics. De manière générale, la croissance économique a été trop faible pour faire face à la satisfaction de la demande sociale engendrée par la dynamique démographique actuelle.
  • 20. P a g e 19 | 84 II. Contexte de l’étude Les pertes entraînées par les catastrophes sont en augmentation, ce qui a de graves conséquences pour la survie, la dignité et les moyens de subsistance des individus, en particulier des personnes démunies, et la préservation des fruits du développement, acquis de haute lutte. Les risques de catastrophe ont de plus en plus un caractère national, ce qui signifie que leur impact et les mesures prises dans une commune donnée peuvent avoir des retombées sur les risques auxquels est exposée une autre commune ou département, et vice-versa. Si l’on y ajoute la vulnérabilité croissante liée à l’évolution démographique et socioéconomique, à l’urbanisation sauvage, au sous-développement du Bénin, à la dégradation de l’environnement, à la variabilité du climat et aux changements climatiques, on peut craindre un avenir caractérisé par des catastrophes de plus en plus menaçantes pour l’économie et la population béninoise. Avec l’évolution du changement climatique, il est prévu que la variabilité de la fréquence et de l’intensité des chocs au climat augmentent, nécessitant ainsi l’adaptation de divers secteurs socio-économiques. Dans un pays en développement comme le Bénin, les impacts des changements climatiques sont exacerbés par des mécanismes de portée limitée au niveau local et une dépendance du pays vis-à-vis de l’agriculture de subsistance. Pour le Bénin, l’amélioration de l’Information sur le Climat (IC) et le développement d’un Système d’Alerte Précoce (SAP) sont un moyen efficace pour renforcer la prise de conscience des populations en général par rapport aux risques météorologiques /climatiques afin qu’elles se préparent en conséquence et apprennent à mieux gérer les risques liés aux changements climatiques à long terme, avec les incertitudes qui y sont attachées. Actuellement, il n’existe pas au Bénin de SAP/IC de prévention multirisques, ni de capacité à produire et diffuser systématiquement l’information hydrométéorologique et climatique. Durant la saison des pluies 2010 par exemple, plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre avaient fait face à des inondations dévastatrices provoquées principalement par des fortes pluies. Le Bénin avait été
  • 21. P a g e 20 | 84 durement touché avec plus de 680 000 sinistrés et 46 morts à travers le pays. Les inondations du fleuve Niger en 2012 et 2013 à Malanville et Karimama ont également produit leurs lots de pertes et dommages. Le Bénin, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest, est confronté depuis plusieurs années à des inondations dévastatrices. Ces inondations, causées par plusieurs facteurs, comme par exemple la forte intensité de la pluviométrie, sont aggravées par la manifestation de crues exceptionnelles des fleuves Niger, Ouémé, Mono et de leurs affluents affectant ainsi les zones nord et sud du pays sans aucune prévision ni alerte. Dans le but d’une meilleure gestion de ces évènements, le Bénin a engagé depuis 2010 plusieurs initiatives et réformes avec l’appui du Système des Nations Unies et d’autres partenaires techniques et financiers dans le domaine de la prévention et de la gestion des catastrophes. Au titre de ces nombreuses initiatives, on peut citer entre autres :  La création de la Plate-forme Nationale de Réduction des Risques de Catastrophe et d’Adaptation au Changement Climatique(PNRRC-ACC) sous l’impulsion du Système des Nations Unies et avec le soutien de la CEDEAO et de l’UEMOA, et dont le mandat principal est de servir de mécanisme de coordination pour la prévention, la réduction et la gestion intégrée des risques de catastrophe, notamment des inondations qui représentent la première des catastrophes naturelles auxquelles le Bénin est exposé ;  La transformation de la DPPC (Direction de la Prévention et de la Protection Civile) en ANPC (Agence Nationale de Protection Civile) qui a vocation à coordonner et gérer au plan opérationnel les catastrophes sur l’ensemble du territoire national. En effet, en cas de catastrophe, les effets et les pertes occasionnées peuvent être considérablement diminués si les autorités, les départements et les populations des communes sujettes aux aléas sont bien préparés et prêts à intervenir d’une part et s’ils disposent des connaissances et des capacités nécessaires pour gérer efficacement les catastrophes d’autre part. Ces mesures permettront de préparer le Bénin à se tenir prêt pour faire face à la
  • 22. P a g e 21 | 84 récurrence des catastrophes hydroclimatiques et aux effets néfastes des changements climatiques. Actuellement, le volet « prévention » des catastrophes n’est pas encore suffisamment développé. C’est ainsi que le PNUD et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) ont appuyé le Bénin dans la formulation du Projet SAP-Bénin centré sur les systèmes d’information climatique et d’alerte précoce multirisques dont les inondations et autres risques (sécheresse, élévation du niveau de la mer, vents forts etc.…). Le Document du Projet SAP-Bénin a été signé par les autorités du Bénin et du PNUD le 22 Novembre 2013 et à la suite de cet acte, l’atelier national de lancement dudit Projet et de validation de son PTA a eu lieu le 14 Janvier 2014. Le projet « Système d’Alerte Précoce » SAP-Bénin vise à développer et renforcer les capacités de plusieurs institutions nationales béninoises tant de l’Administration Publique que de la Société Civile, en vue de mettre en place et faire fonctionner des systèmes d’information climatique et d’alerte précoce aux risques de catastrophes naturelles enregistrées au Bénin. Son principal but est de produire des alertes rapides sur cinq (5) types de risques hydrométéorologiques enregistrés au niveau national à savoir : inondation, sécheresse, vent fort, élévation du niveau de la mer et érosion côtière ; et ces alertes doivent répondre surtout aux besoins des populations vulnérables dans les zones à risque. Ainsi, des activités retenues au PTA 2014, l’action 1 du Résultat d’activité 2.6.4 porte sur l’établissement d’un Mode Opératoire Normalisé (MON) de communication et de diffusion des alertes impliquant toutes les agences SAP du niveau national et la mise en place des points focaux SAP locaux. La présente étude s’inscrit dans le cadre de réalisation de cette activité et consiste à fournir les éléments nécessaires pour l’adoption d’un système efficace de diffusion d’alertes précoces dans le cadre projet.
  • 23. P a g e 22 | 84 A. Objectifs et résultats 1. Objectif général de l’étude Cette étude a pour objectif général de proposer un protocole opératoire normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de catastrophe hydro climatique au Bénin. 2. Objectifs Spécifiques La présente étude vise spécifiquement à :  Répertorier et analyser le contenu de tous les textes réglementaires et législatifs en matière de diffusion d’alertes liées aux catastrophes au Bénin ;  Répertorier et analyser les forces et faiblesses des protocoles de diffusion d’alerte existants dans les pays africains en vue de permettre au Bénin de s’en inspirer ;  Proposer un circuit normalisé de communication et de diffusion d’alerte qui précise le rôle, les délais d’action et de réaction de chaque acteur et dont l’application permettra, en cas de catastrophe, la réception en temps opportun par les populations de l’alerte provenant de la structure émettrice ;  Préciser la nature juridique (décret, arrêté ministériel, arrêté interministériel …) que doit revêtir la prise de décision pour la mise en application du Protocole Opératoire Normalisé (PON) de communication pour la diffusion d’alertes précoces et proposer le projet de communication à introduire en Conseil des Ministres et les projets d’actes juridiques à faire prendre par les autorités compétentes ;  Evaluer les besoins en matériels de communication spécifiques pour l’opérationnalisation du circuit d’information et la mise en œuvre du protocole normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de catastrophe hydro climatique au Bénin. 3. Résultats escomptés  les textes réglementaires et législatifs en matière de diffusion d’alertes liées aux catastrophes sont répertoriés et leurs contenus analysés ;
  • 24. P a g e 23 | 84  Les protocoles de diffusion d’alerte existants dans les pays africains sont répertoriés et leurs forces et faiblesses analysées en vue de permettre au Bénin de s’en inspirer ;  un circuit normalisé de communication et de diffusion d’alerte qui précise le rôle, les délais d’action et de réaction de chaque acteur et dont l’application permettra, en cas de catastrophe, la réception en temps réel par les populations, de l’alerte provenant de la structure productrice est proposé ;  La nature juridique (décret, arrêté ministériel, arrêté interministériel …) que doit revêtir la prise de décision pour la mise en œuvre du Protocole Opératoire Normalisé (PON) de communication pour la diffusion d’alertes précoces est précisée et le projet de communication à introduire en Conseil de Ministre et les projets d’actes juridiques à faire prendre par les autorités sont proposés ;  Les besoins en matériels de communication spécifiques sont identifiés et évalués. B. Différentes phase de l’étude  Activité 1 : séance de cadrage avec le commanditaire de l’étude  Activité 2 : recherches documentaires et rencontres avec les personnes ressources. Sur la base d’un tableau récapitulatif des structures et personnes ressources à rencontrer et à interviewer il s’est agi de demander et d’obtenir les documents sur la base desquels elles interviennent en matière de gestion de crise et catastrophe en général et de diffusion d’alerte pour celles qui le font. Hors de la visite de terrain et entretien avec toutes les personnes ressources impliquées ; on a procédé à un recueil d’informations sur les expériences en cours dans d’autres pays africains en matière de production d’information et de diffusion d’alertes liées aux catastrophes. L’équipe s’est appuyée sur la fédération internationale de la Croix Rouge et du Croissant Rouge pour entrer en contact avec les structures indiquées en la matière dans les autres pays pour obtenir les informations utiles. Les contacts interpersonnels et la recherche par internet ont été aussi utilisés.
  • 25. P a g e 24 | 84  Activité 3 : Exploitation des données recueillies Toutes les informations recueillies ont fait l’objet d’analyse et d’exploitation par l’équipe d’experts, pour la proposition du circuit normalisé de communication et de diffusion d’alerte, qui précise, le rôle, les délais d’action et de réaction de chaque acteur.  Activité 4 : Rédaction du rapport d’étude et proposition du protocole normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de catastrophe hydroclimatique au Bénin et des documents d’officialisation et de mise en vigueur. 1. Cadrage avec le Projet SAP-Bénin Une séance de cadrage s’est tenue le 05 Juin 2014 avec l’équipe du Projet pour le partage du contenu des termes de référence, des objectifs de la mission, des résultats attendus et une harmonisation sur la démarche de la conception du protocole normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de catastrophe hydroclimatique au Bénin». A travers la présentation power point du cabinet d’étude, plusieurs points ont été abordés suivis de suggestions et de recommandations pour améliorer la qualité générale de l’étude à faire. 2. Rencontre avec les personnes ressources, les autorités communales et les chefs des services déconcentrés Une rencontre avec les personnes ressources, les autorités communales et les chefs des services déconcentrés a eu lieu pour le recueil des informations suivant les questionnaires en annexe. Pour faciliter les échanges, et préparer ces personnes à ces entretiens, des mails, coups de fil, messages radio ont été adressés aux différents acteurs concernés par lesdites rencontres. Ainsi, les éléments du guide d’entretien sont partagés au préalable avec ces acteurs.
  • 26. P a g e 25 | 84 III. Analyse des aléas et des risques 3 A. Résumé des aléas et des risques Un aléa est la variation brusque et souvent inattendue d’un phénomène ou d’un ensemble de phénomènes naturels tels que les aléas climatiques. Très souvent, l’occurrence de ces aléas est accompagnée de conséquences dont l’intensité et l’ampleur dépendent de la vulnérabilité des populations qui doivent y faire face. En effet, les conclusions du 5ème rapport du Groupe Intergouvernemental des Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) présentent une situation inquiétante et catastrophique des impacts néfastes des Changements Climatiques comme un élément essentiel justifiant la formulation d’une stratégie appropriée dans l’espace CEDEAO afin de non seulement de réduire les risques liés aux changements climatiques mais aussi de s’adapter à ses effets néfastes. L’ensemble du territoire national du Bénin est assujetti à des risques écologiques et environnementaux importants tels que les inondations, la sécheresse, la désertification, la déforestation, l’élévation du niveau de la mer et la dégradation des zones humides côtières, l’érosion et la dégradation des sols. Au nombre de ces bouleversements, on note suite aux changements climatiques non seulement la modification des régimes pluviométriques, hydrologiques, la diminution du nombre de jours de pluie mais aussi l’extension de la désertification assortie de bouleversements des calendriers culturaux, avec perte de tout ou partie de récolte. Sur le plan de la santé des populations, il faut noter la recrudescence de certaines pathologies jadis considérées comme rares (réémergences telles que la tuberculose, les maladies respiratoires et autres maladies tropicales dites négligées). D’autres affections, telles que les pandémies de grippe à virus émergents menacent le monde entier. De janvier à mars 2014, la Guinée a enregistré 122 cas de fièvre hémorragique à virus Ebola dont 78 décès. Cette épidémie s’est étendue en Sierra-Léone et au Libéria. Les autres pays de l’Afrique de l’Ouest sont tous exposés à cette épidémie et se préparent à une éventuelle riposte. 3 Source : Plan de Contingence National 2014 version validée
  • 27. P a g e 26 | 84 Au Bénin, le risque d’inondation reste très important à cause de son apparition cyclique liée au rythme des saisons pluvieuses, à la mauvaise occupation et gestion de l’espace national. C’est l’aléa le plus récurrent. Cependant, le risque de la sécheresse demeure potentiel du fait des températures élevées observées dans certaines régions du septentrion avec pour conséquences de faibles productions agricoles menaçant la sécurité alimentaire. A l’échelle de l’année, les précipitations moyennes oscillent entre 700 mm (extrême Nord) à 1500 mm (extrême Sud-Est), tandis que les températures de l’air varient en moyenne autour de 27,2°C avec des maxima absolus pouvant dépasser 45°C au Nord. Il convient de souligner que, depuis deux décennies environ, les régimes pluviométriques caractérisant les climats du Bénin, connaissent des fluctuations parfois très marquées au cœur des saisons. Par ailleurs, l’analyse de la variabilité interannuelle des 60 dernières années révèle que les années 1977 et 1983 ont été particulièrement marquées par une sécheresse climatique à grands impacts agricoles tandis que les années 1962, 1968, 1988, 1997, 1998 et 2010 ont enregistré des cas de fortes inondations. A l’échelle saisonnière, la situation se caractérise par certaines anomalies se traduisant notamment par :  une forte concentration des pluies sur une courte période occasionnant des perturbations pour la plupart des activités;  une brusque interruption des pluies en pleine saison ;  l’inexistence, pour certaines années, d’une démarcation nette entre les deux saisons pluvieuses dans le sud du pays ce qui accentue le phénomène d’inondation. Quant à la variabilité spatiale, elle reste en général moins marquée ou relativement faible dans les localités sises en dehors du littoral. Les vents violents constituent un autre risque majeur auquel les populations béninoises font face quotidiennement. Ils découlent des perturbations climatiques et s’accompagnent généralement des pluies et causent d’importants dégâts dont la détérioration des toitures et murs des maisons et infrastructures socio-communautaires. Ils sont dus à la
  • 28. P a g e 27 | 84 disparition de plusieurs espèces rares, notamment les phanérogames, (iroko), les sambas, les baobabs, et les kapokiers qui assuraient une ceinture de protection naturelle. Les feux de brousse intempestifs et la destruction des forêts en sont les causes. Outre les inondations, la sécheresse et les vents violents le Bénin, comme tous les pays du monde, est exposé à plusieurs autres risques tels que, l’érosion côtière, la montée brusque des eaux, les secousses telluriques, les éboulements etc. Cependant, dans le cadre de la présente étude seuls les cinq risques pris en compte par le Projet SAP-Bénin à savoir : les inondations, la sécheresse, les vents violents, l’érosion côtière et la montée brusque des eaux seront analysés. B. Niveau d’impact L’impact de ces aléas varie selon leurs intensités et leur ampleur : 1. Pertes en vies humaines ; 2. Destruction de la production agricole et animale ; 3. Dégradation de la santé des populations ; 4. Perturbation des différents écosystèmes marins, fluviaux, forestiers, lacustres, etc. ; 5. Dégradation des sols, des côtes, des berges destruction des habitats, des infrastructures socio communautaires et industrielles ; 6. Baisse de rendement des structures industrielles, financières, bancaires et autres établissements névralgiques de l’économie nationale ; 7. Augmentation de la vulnérabilité de la population; 8. Perturbation du cursus scolaire.
  • 29. P a g e 28 | 84 IV. Analyse socio-économique A. Inondations et sécheresses au Bénin Le Bénin est arrosé par beaucoup de cours d’eau du nord au sud. Au décours de fortes pluies, les crues de ces fleuves (Niger, Pendjari, Mekrou, Alibori, Sôta, Akpara, Zou, Couffo, Mono, Ouémé, etc… et de leurs affluents), lacs et rivières provoquent des inondations et débordent dans leurs vallées et zones environnantes. Figure 1: Carte Hydrographique du Bénin Figure 2: Inondation de 2010 au Bénin En effet, les inondations constituent une des urgences récurrentes qui ont frappé et qui frappent presque chaque année le Bénin, surtout dans la partie sud du pays. Entre les mois d’août et novembre 2010, le Bénin a dû faire face à des inondations d’une ampleur exceptionnelle affectant les vies et les capacités productives d’au moins 680.000 personnes sur l’ensemble du territoire, dont 60 000 enfants, dans les divers secteurs économiques et à des degrés variés, dans 55 communes sur 77 que compte le pays ce qui a déclenché une urgence humanitaire.
  • 30. P a g e 29 | 84 Figure 3: Iconographie des Inondations de 2010 au Bénin A Cotonou et environs, on enregistre régulièrement un débordement du Lac Nokoué jusqu’à la courbe de niveau 1,50 m et un débordement de la Lagune de Togbin. La nappe phréatique remonte, provoquant une rétention des eaux de ruissellement par des barrages artificiels (rails, routes, habitations et remblais), un enclavement des zones sans exutoire naturel. Le processus est le même à Athiémé, avec le Mono. Le bassin du Niger au Bénin connaît aussi régulièrement des montées d’eau provoquant des destructions de champs de cultures, d’ouvrages d’art et l’impraticabilité des voies. Figure 4: Pirogues! Nouveau mode de transport sur les voies pavées de Cotonou Figure 5: Inondations de 2010 à Cotonou, et changement de mode de transport à Cotonou Au niveau national, et selon le PDNA élaboré fin décembre 2010, les coûts des dommages et des pertes des inondations sont estimés à 127,1 milliards de FCFA. Le coût total des pertes d’inondations correspond à 0,8 % du PIB national en 2010. Les inondations ont causé des dégâts considérables au secteur agricole et aux activités informelles non agricoles (commerce, artisanat et tourisme) qui constituent les principaux piliers des moyens de subsistance de la majorité de la population. Plusieurs facteurs peuvent expliquer les inondations de 2010. Au titre de ces facteurs on peut noter : (i) une pluviométrie exceptionnelle aggravée par des crues massives des fleuves Niger, Ouémé et de leurs affluents ; (ii) l’insuffisance des aménagements, de maintenance et d’assainissement appropriés pour le système de drainage surtout en milieu urbain, ainsi que,
  • 31. P a g e 30 | 84 (iii) une inadéquation des aménagements pour l’habitat urbain dans les zones à risque d’inondation. A cela se rajoutent plusieurs facteurs amplificateurs d’inondation, même en situation normale : la destruction de la couverture végétale (au bord des fleuves) en remplacement avec l’agriculture côtière et l’installation des habitations dans des zones marécageuses, au bord des fleuves et dans des bas-fonds non aménagés présentant des risques évidents d’inondation. B. Vents violents au Bénin L'apparition et le caractère récurent des vents violents constituent des risques de catastrophe conséquences des changements climatiques. En effet, les premières pluies de la saison qui se présentent souvent sous forme d’orages localisés et violents atteignant fréquemment une intensité supérieure à 100 mm/h ce qui favorise l’inondation et l’érosion sur les sols mal protégés. Ces vents violents ont pour conséquence le décoiffement des toits, le déracinement des arbres… entrainant parfois des pertes en vies humaines. La question de la production et des diffusions des alertes relatifs aux vents violents est de plus en plus préoccupante au Bénin. Figure 6: Vents violents au Bénin C. Érosions côtières et Montée brusque des eaux au Bénin Au Bénin, comme la plupart des autres nations côtières, une proportion élevée de la population et la plus grande ville sont sur la côte. En effet, la moitié de la population nationale (Tableau N°1 et Graphe N°1) est sur la côte et la ville de Cotonou, seule commune du département du littoral compte 678.874 habitants selon les résultats provisoires du Recensement 2013.
  • 32. P a g e 31 | 84 Tableau N°1 et Graphe 1 : Répartition de la population par Département du Bénin Départements H F Population Totale Population Totale Alibori 432 812 435 234 868 046 8,69% Atacora 377 506 391 831 769 337 7,71% Atlantique 683 838 712 710 1 396 548 13,99% Borgou 599 810 602 285 1 202 095 12,04% Collines 352 740 363 818 716 558 7,18% Couffo 345 654 396 241 741 895 7,43% Donga 270 341 272 264 542 605 5,43% Littoral 325 284 353 590 678 874 6,80% Mono 240 206 255 101 495 307 4,96% Ouémé 529 843 567 007 1 096 850 10,99% Plateau 302 587 321 559 624 146 6,25% Zou 407 559 444 064 851 623 8,53% Total 4 868 180 5 115 704 9 983 884 100,00% D'après une étude publiée en 2007 par l'International Institute for Environment and Economic Development (IIED), un organisme britannique à but non-lucratif, l'érosion du littoral pourrait rayer de la carte les zones de Donaten, Tokplegbe, Finagnon, Akpakpa-Dodomey et quartier JAK, dans l'est du Bénin, si rien n'est fait pour freiner l'avancée des eaux. Figure 7: Destruction des maisons dans les Donaten, Tokplegbe, Finagnon, Akpakpa-Dodomey et JAK A en croire les chercheurs, l'élévation du niveau de la mer et l'érosion du littoral pourrait faire péricliter les secteurs béninois de l'industrie, de la pêche et du tourisme, et rayer de la carte les bâtiments, les ports et l'aéroport, ainsi que d'autres infrastructures tels que les habitations, les écoles et les routes. Le même phénomène risque de se produire à Ouidah et Grand- Popo, villes situées respectivement à environ 40 et 90 Km à l'Ouest de Cotonou où l'érosion côtière a détruit déjà de nombreuses habitations et exploitation agricoles. En effet, la montée des eaux et les flux et reflux des vagues ont déjà emporté plusieurs maisons dans le passé, plusieurs villages comme Docloboé dans le Département du Mono ont totalement disparu.
  • 33. P a g e 32 | 84 Figure 8: Erosion des côtes Béninoise Selon des experts (dont le groupe français SOGREAH-Laboratoire DEFT), si rien n'est fait pour arrêter l'avancée de la mer d'ici 2025, Akpakpa pourrait s'effacer de la carte de Cotonou, puis les départements de l'Ouémé-Plateau pourraient se trouver coupés du reste du Bénin. Ce qui constituerait un coup fatal pour l'agriculture dans la riche vallée de l'Ouémé, une vallée très importante dans la stratégie du gouvernement pour garantir la sécurité alimentaire dans le pays et pour la réduction de la pauvreté à travers la production agricole. L’érosion côtière actuelle se traduit notamment par la régression des plages dans le golfe du Bénin, même si les vitesses de recul sont variables d’un secteur à l’autre, ce qui donne une impression d’engraissement partiel en certains points (Figure N°10) Figure 9: Evolution du trait de Côte à Cotonou L'emplacement côtier est important pour l'économie de Cotonou, mais la région côtière reste vulnérable à l'élévation du niveau de la mer, avec des effets potentiellement catastrophiques sur l'économie, la population et les systèmes naturels. L'avancée continue de la mer, l'érosion côtière et l'élévation du niveau de la mer, exacerbées par l'activité humaine sur la côte, ont des conséquences à moyen et à long terme, et menacent déjà les
  • 34. P a g e 33 | 84 communautés vulnérables et perturbent les écosystèmes sensibles les moins protégés. Figure 10: Destruction des maisons dus à l'érosion côtière Les actions humaines de mise en valeur réduisent de 1% par an environ le stock global (marais salants, mangroves, zones intertidales) de zones humides côtières. Même avec ce taux de destruction modéré, la zone humide côtière pourrait se réduire de 40% d’ici à l’an 2080. Cette réduction ajoutée à celle qu’engendrerait l’élévation du niveau de la mer (induit par le réchauffement global) conduirait à une véritable catastrophe dans toute la zone humide côtière. Une élévation du niveau de la mer liée au réchauffement planétaire est un facteur qui aggravera considérablement l’érosion côtière. Le littoral béninois constitue donc un écosystème fragile face aux effets néfastes induits par les changements climatiques. D.Situations d’urgences précédemment connues A côté des risques d’inondations, de la sécheresse, des vents violents, de l’érosion côtière et de la montée brusque des eaux les urgences précédemment connues sont : (i) les pénuries alimentaires et la sécheresse, (ii) l’accueil des réfugiés et (iii) la grippe aviaire et le virus de type A(H1N1). En 2008, des récoltes insuffisantes couplées aux fortes augmentations des prix des denrées de base ont conduit à une urgence nutritionnelle particulièrement grave dans trois communes du département de l’Alibori. Plus de 3 000 enfants sévèrement malnutris ont bénéficié de récupération nutritionnelle alors que les agents sociaux et de santé ont recyclé leurs connaissances sur la prévention et la gestion de la malnutrition. De façon générale, dans le Nord du Bénin (Ouest Atacora et vallée du Niger : 270 000 habitants), la région de Dassa-Zoumé (104 000 habitants) et la zone des pêcheries dans le Sud (les communes lagunaires : 230 000 habitants), la couverture des besoins caloriques à partir de la production locale est en-
  • 35. P a g e 34 | 84 dessous de la norme, surtout au cours de la période de soudure (juin- octobre). Des sécheresses périodiques (échos des grandes sécheresses du Sahel) sont une cause majeure de pénuries alimentaires ; cette situation est amplifiée dans les zones d’habitation enclavées. La préparation pour faire face à ce risque paraît faible depuis la fin du dernier projet de sécurité alimentaire réalisé sur financement extérieur. Faisant partie intégrante de cette dynamique de dégradation des conditions de la sécurité alimentaire, il convient de soulever la perte de biodiversité qui s’opère graduellement sur l’ensemble des terres béninoises. L’utilisation de semences sélectionnées et de pesticides pour l’agriculture, notamment les semences hybrides (coton, maïs) sont des indices qui montrent qu’on tend vers une agriculture moderne de type « minière » qui, de surcroît, provoque une perte de fertilité et de la structure des sols dans les zones cotonnières ainsi que la perte des sols par l’érosion de la nappe. Néanmoins, des expériences sont menées à petite échelle sur l’agriculture durable (notamment sur le coton biologique) et la protection biologique contre les pestes tandis que la société civile s’organise pour le plaidoyer et la conscientisation. En ce qui concerne l’accueil des réfugiés, l’Etat béninois donne asile et protection aux réfugiés, y compris dans les cas d'arrivées massives, comme en 1993 où ils furent 200 000 venant du Togo. C’est la Commission Nationale chargée des Réfugiés (CNAR), créée par décret n°97-647 du 31 décembre 1997, dont le fonctionnement est financé par le Haut- Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), qui coordonne les interventions assurées par le HCR et d'autres agences du SNU (PAM, UNICEF, OMS, UNFPA) ainsi que par des ONG internationales et nationales (Caritas, Croix Rouge, etc.). Il y a des risques évidents pour le Bénin lorsque la situation politique chez les voisins n’est pas stable ou apaisée. Il importe d’en avoir une perception exacte et de faire des prévisions, même si le pays n’a pas la capacité d’y faire face. Finalement, les épidémies tels que l'Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP) et plus récemment le virus de type A (H1N1, H7N9) et l’Ebola constituent des risques potentiels qui en raison de leur réapparition cycliques restent d’actualité.
  • 36. P a g e 35 | 84 En 2013, un Plan National de préparation et d’intervention en cas de pandémie de grippe ainsi qu’un Plan d’urgence de soutien militaire aux autorités civiles (SMAC) en cas de catastrophe ont été élaborés. Un exercice de simulation en cas de pandémie de grippe est réalisé afin de mesurer la capacité du pays à faire face éventuellement à cette pandémie. Toutefois, il convient de mettre à jour le dispositif de veille pour accompagner la mise en œuvre du plan et de le renforcer chaque année. Ce même constat s’applique d’ailleurs également à la formulation de plans de réponses multisectoriels afin d’assurer le fonctionnement des services essentiels des principaux acteurs publics et privés sur l’ensemble du territoire national. De tout ce qui précède, on peut retenir que mis à part l’inondation, la sécheresse et les vents violents, le Bénin n’a pas connu d’autres catastrophes de grande envergure jusque-là. Néanmoins, il faut souligner que l’érosion côtière et la montée brusque des eaux font d’énormes ravages. Il urge donc de mettre en place un système d’alerte adaptée pour prévoir et atténuer les effets de toutes ces catastrophes.
  • 37. P a g e 36 | 84 V. Méthodologie de l’étude Conformément aux termes de référence de la mission, l’étude s’est déroulée principalement en trois (3) étapes. Il s’agit:  de la collecte des données et des informations ;  de la recherche documentaire ;  du traitement et de l’analyse des données. 1. Préparation de la collecte : Initialisation de l’étude et entretiens d’information-négociation-planification La séance de cadrage entre le consultant et le projet SAP/Bénin a constitué l’essentiel des activités d’initialisation de l’étude. A cet effet, l’équipe de consultants a tenu des séances de travail avec l’unité de coordination du projet SAP/Bénin. Ces séances ont permis d’échanger avec le commanditaire afin d’harmoniser la compréhension de ce dernier et des consultants sur les exigences, approches, objectifs et extrants attendus. Elles ont aussi permis de finaliser la démarche, le chronogramme et de déterminer tous les autres paramètres jugés utiles pour l'efficacité de la mission. Toute chose qui a concouru à la contractualisation de l’étude et à son démarrage effectif. A cela s’ajoutent l’identification des différents acteurs impliqués dans la production, la diffusion des alertes et la planification de leur rencontre pour des échanges nourris. Ce même exercice s’est étendu au niveau (terrain avec l’implication des chefs d’antennes de l’ANPC), où des entretiens d’information ont été réalisés à l’endroit de tous les acteurs concernés par le circuit de communication et de diffusion des alertes liées aux changements climatiques. 2. Outils et collecte La collecte des documents et des informations relatives aux TDR a été réalisée. L’étude de ces documents a permis essentiellement d’adapter les objectifs de la mission au contexte de l’étude et des résultats escomptés. Ce qui a servi de base à l’élaboration des outils de collecte de données, notamment les guides d’entretiens qualitatifs à l’endroit des personnes ressources et à l’endroit des différents acteurs impliqués dans le circuit de communication et la diffusion des alertes précoces .
  • 38. P a g e 37 | 84 En effet, l’étude est de type qualitatif. Elle nous a permis de comprendre le mode de fonctionnement des structures intervenant dans le SAP, d’identifier les différents acteurs impliqués dans la production et la diffusion des alertes, ainsi que le point des matériels disponibles au niveau de chaque structure, afin de proposer un circuit normalisé de diffusion des alertes liés aux aléas hydroclimatiques. 3. Modèle d’analyse Les données collectées sont analysées à l’aide du modèle Swot dans le but de faire ressortir les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces des protocoles de diffusion d’alerte existants au Bénin et dans les pays africains. Signalons que le renseignement des guides au cours des focus groupe a été suivi d’un brainstorming qui a permis aux participants d’échanger sur un certain nombre de points cruciaux relatifs à la problématique abordée. En effet, Au cours de ces échanges, les analyses thématiques qui ont été développées, se sont focalisées sur un certain nombre d’aspects stratégiques jugés utiles à savoir, le circuit de communication existant, les failles de ce circuit, la compréhension du protocole normalisé, les textes règlementaires et législatifs qui encadrent ce secteur, la relation ANPC – Préfecture - Commune et préfecture. Des recherches documentaires dans les structures et institutions chargées de la production et de la diffusion des alertes ont été réalisées, en vue de :  Répertorier et analyser le contenu de tous les textes réglementaires et législatifs en matière de production et de diffusion d’alertes liées aux catastrophes au Bénin ;  Proposer un circuit normalise de communication et de diffusion d’alerte qui précisera, les délais d’action et de réaction de chaque acteur dont l’application permettra, en cas de catastrophe, la réception en temps opportun par les populations de l’alerte provenant de la structure productrice ;  Préciser la nature juridique de communication pour la diffusion d’alertes précoces et proposer le projet d’actes juridiques à prendre par le ou les autorités compétentes ;
  • 39. P a g e 38 | 84  Evaluer les besoins en matériels de communication spécifiques pour l’opérationnalisation du circuit d’information et de mise en œuvre du protocole normalisé de communication et de diffusion d’alerte en cas de catastrophes hydroclimatiques au Bénin. A. La recherche documentaire Elle a consisté en une revue documentaire (ouvrages généraux, mémoires, documents de projets, articles scientifiques ou de journaux, études) aussi bien sur le plan national, que sur le plan international. Celle–ci a été sous tendue par les autres recherches documentaires faites au niveau des mairies, des préfectures, de l’ANPC, de la DGeau, du PNUD, à la Croix Rouge, à Plan Bénin, à la PNE, à la DNM, à l’université d’Abomey-Calavi, sur internet. Elle a été complétée par des investigations de terrain. Tableau récapitulatif des structures concernées par la recherche documentaire. N° Structures 1- Institutions l’Institut des Recherches en Halieutiques et Océanographie du Bénin le point focal AGRIMET 2- Administrations la Direction Générale de l’Eau, la Direction Générale de l’Environnement, la Direction de la Météorologie Nationale ; l’Agence Nationale de la Protection Civile, la Direction du Conseil Agricole et de la Formation Opérationnelle, la Direction de la Communication et des medias, les Comités Communaux de Protection Civile avec leurs démembrements ; (Services techniques, services déconcentrés des communes à haut risque), l’Université d’Abomey Calavi, 3- (Maires et préfectures) BORGOU-Alibori : Karimama, Malanville, Tchaourou Atacora-Donga : Cobly; Zou/collines : Zagnanado, Zogbodomey, Ouinhi ; Mono/Couffo : Lokossa, Athiémé, Grand-Popo, Bopa ; Ouémé-Plateau : (Sèmé-Podji, Aguégués, Dangbo, Adjohoun, Bonou) ; Atlantique/Littoral : (Abomey- Calavi, Sô-Ava, Cotonou). 4- Organisation de la société civile IDID ONG, Care International, CRS, Plan-Bénin, Oxfam, CARITAS, Réseau des Journalistes sur les Crises et Catastrophes Naturelles, Réseau des parlementaires sur les Crises et Catastrophes Naturelles, la Croix Rouge du Bénin et autres…
  • 40. P a g e 39 | 84 1. Recherche documentaire des textes réglementaires et législatifs en matière de production et de diffusion des alertes liées aux catastrophes N° Sources du document Nature du Document Informations obtenues Commune Loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin Art 76 alinéa 6 : le Maire à l’obligation de « … prévenir, par des précautions convenables et de faire cesser, par toutes les mesures appropriées, les fléaux calamiteux tels que les incendies, les inondations, les maladies épidémiques ou contagieuses, et de faire atténuer, par l’organisation des secours nécessaires, les conséquences des accidents desdits fléaux. Le Maire peu dans ces cas, demander le concours des services déconcentrés de l’Etat… » 1- Commune Arrêté 2009 N°94/40/10/C- GR/SG-SAG portant création du comité communal de protection civile Art3 :le comité communal a pour tâche de mettre en place un plan d’action susceptible de faire face à tous les cas de sinistre ou de catastrophe naturelle, en vue d’assurer la sauvegarde des personnes et des biens ArtR4 : Le dit comité peut faire appel à toute autre personne physique ou moral susceptible de l’aider dans l’accomplissement de sa mission et à l’obligation de rendre compte 2 Préfecture Décret N°2011-834 du 30 Décembre 2011, Portant création, composition, attributions et fonctionnement de la plate-forme nationale de réduction des risques de catastrophes et d’adaptation au changement climatique en République du Bénin Art1 : Il est créé en République du Bénin une plate-forme nationale de réduction des risques de catastrophes et d’d’adaptation du changement climatique ART2 : La plate-forme est chargée de promouvoir l’intégration de la prévention des risques et de la gestion des catastrophes dans les politiques, plans et programmes de développement durable et de réduction de la pauvreté. ART3 : Composition du bureau de la plate- forme Nationale, Ministère de l’intérieure, de la sécurité publique et des cultes ou son Représentant, le ministère de l’environnement de l’habitat et de l’urbanisme, ou son Représentant, le Ministère de la santé ou son Représentant, le Ministère de la famille ou son Représentant ART4 : Comité technique chargé de l’opérationnalisation de cette plate-forme ART5 : Comité de prévention des catastrophes (Comité de Recherche et éducation, Comité communication et sensibilisation, Comité préparation et Réponses aux urgences, Comité renforcement des capacités et mobilisation de ressources, Comité protection sociale et genre,
  • 41. P a g e 40 | 84 N° Sources du document Nature du Document Informations obtenues Comité de prospective et d’études stratégiques, Comité suivi-évaluation, ART12 : Les plates-formes départementales, communales et locales sont chargées de la même mission que la plate-forme nationale. 3- Commune Le plan de contingence communal Organisation relative aux aléas hydroclimatique. Un comité est mis sur pied à cet effet. 4- commune Décret de création du plan Orsec du Bénin Toujours en actualisation 2. Analyse des informations obtenues Préoccupées par la situation alarmante des catastrophes qui menacent l’environnement, les autorités béninoises ont pris des dispositions conséquentes en mettant en place des mécanismes de prévention et de gestion des catastrophes. La nécessité de disposer d’un outil d’aide à la décision s’est imposé. Ainsi au Bénin, nous pouvons noter l’existence des textes règlementaires et législatifs en ce qui concerne la prévention et la gestion des catastrophes. Il s’agit notamment des décrets et arrêtés sans oublier les documents sectoriels de prévention et de gestion des catastrophes tels que les plans de contingence. Cependant, ces textes sont très peu connus et par ricochet faiblement mis en œuvre. Mieux ils sont non seulement inconnus par les acteurs, surtout les acteurs à la base au niveau des préfectures, mairies et de la population. Si aujourd’hui la Plate-forme nationale de réduction des risques et catastrophes consacrée par un décret est une effectivité, son opérationnalisation peine à prendre. Par ailleurs, ces textes réglementaires et législatifs régissant la prévention et la gestion des catastrophes au Bénin pour la plupart n’ont pas mis un accent particulier sur le système d’alerte. A titre illustratif, les plans de contingence des communes élaborés ne mettent un accent sur le système d’alerte précoce.
  • 42. P a g e 41 | 84 B. Protocoles de diffusion d’alerte existants dans d’autres pays Les sociétés africaines n’ont pas adapté leurs contextes de développement au milieu naturel qui les entoure et aux pertes et coûts associés aux catastrophes d’origine naturelle. Au contraire, d’une décennie à l’autre, le nombre de catastrophes sociétales ne fait qu’augmenter. La vulnérabilité aux risques naturels s’accroît en raison de la croissance démographique et aussi du fait que les populations volontairement sont plus nombreuses à vivre dans des endroits à risques. Au cours des dernières années, plusieurs personnes ont perdu la vie pendant les catastrophes provoquées par des tempêtes, des sécheresses ou des inondations en Afrique. Si quelques pertes matérielles semblent inévitables, notamment dans le cas d’événements de très grande ampleur et peu fréquents, dans certains cas, les pertes en vies humaines auraient pu être évitées si des précautions et des mesures appropriées avaient été prises. Cela aurait pu être le cas des inondations de 2013 des communes de Karimama et de Malanville au Bénin, où aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée. Contrairement à cet exemple, plusieurs personnes trouvaient la mort au Bénin et perdent encore la vie dans plusieurs pays africains. Alors avant ces dangers liés aux aléas hydroclimatiques, il y a toujours eu suffisamment de temps pour alerter quelques-unes des populations, le fait que les gens n’aient pas été informés à temps, l’inexistence d’un système d’alerte précoce efficace, et l’absence de formation pour réagir aux alertes n’ont pas permis aux autorités et à la population locale d’exécuter les mesures appropriées qui auraient permis de réduire de manière significative les pertes en vies humaines. Face à toutes ces difficultés, la majorité des pays africains s’est dotée d’un protocole de diffusion des alertes précoces. Traditionnellement, les systèmes d’alerte précoce comportent trois phases :  la surveillance des signes avant-coureurs,  la prévision d’un événement probable et,  la notification d’une alerte dans le cas où surviendrait un événement de proportions catastrophiques.
  • 43. P a g e 42 | 84 Un modèle amélioré comportant quatre phases, actuellement prôné par les agences nationales de secours et les institutions de gestion des risques, comporte une phase supplémentaire, à savoir le démarrage des activités de réaction d’urgence, une fois l’alerte lancée. Ce quatrième élément a pour finalité de reconnaître la nécessité d’une réponse à l’alerte dont la responsabilité initiale relève des agences de réaction aux urgences. Pour être efficaces, les systèmes d’alerte précoce nécessitent de solides bases techniques et une bonne connaissance des risques. 1. Répertoire des Protocoles de diffusion d’alerte existants dans les pays africains Plusieurs pays africains, se sont dotés d’un protocole de production et de diffusion des alertes précoces relatives aux cinq aléas hydroclimatique. Il s’agit notamment de l’inondation, des vents forts, de l’érosion côtière, de l’élévation brusque du niveau de la mer et de la sécheresse. N° Pays Sources de documentation Informations obtenues 1- Niger Internet Le SAP, fut créé, auprès du Cabinet du Premier Ministre, le 23 août 1989 (décret n°89/003/PM du 23/0989). Il a été modifié le 31 mai 1995 (décret n°95- 081/PM) en complétant l’alerte par la réponse aux différentes catastrophes (la gestion des catastrophes).  Son objectif est de contribuer à la prévention des catastrophes et l’apparition de crises alimentaires et nutritionnelles. Il est chargé de suivre et d’animer toutes les activités d’alerte précoce et de gestion des catastrophes afin d’éliminer ou de réduire les risques et/ou les effets d’une catastrophe dans les domaines alimentaire, socioéconomique, sanitaire et nutritionnel.  La cellule de coordination du système d’alerte précoce, est sous l’autorité du Directeur de Cabinet du Premier Ministre qui est chargé entre autres de :
  • 44. P a g e 43 | 84 N° Pays Sources de documentation Informations obtenues o de collecter, traiter et diffuser les informations pertinentes relatives aux risques ; o de crises alimentaires qui pourraient toucher certaines zones du pays ; o assurer l’échange d’information et la large diffusion à temps des données relatives à la vulnérabilité des populations et des analyses produites par le SAP, sous formes appropriées, notamment auprès des décideurs publics et de la Commission Mixte de concertation Etat donateurs ; o apporter un appui technique aux structures nationales, régionales et sous régionales chargées de la collecte et de l’analyse de l’information dans le cadre du SAP en matière prévention et de gestion des catastrophes o Assurer l’évaluation de l’impact des actions conduites pour l’atténuation des catastrophes et les crises alimentaires o Rassembler et analyser toutes les données dans les domaines alimentaire, sanitaire, nutritionnel et socio-économique; assurer l’échange d’information et la large diffusion à temps des données relatives à la vulnérabilité des populations et des analyses produites par le SAP, sous formes appropriées, notamment auprès des décideurs publics et de la Commission Mixte de concertation o Apporter un appui technique aux structures nationales, régionales et sous régionales chargées de la collecte et de l’analyse de l’information dans le cadre du SAP o Recenser les méthodes et capacités d’adaptation des populations face aux crises et les diffuser o Constituer et gérer des banques de données sur tous les domaines d’intervention du SAP o Analyser les études, enquêtes, programmes sectoriels et opérations d’urgence menées dans les zones sinistrées ou à risque pour contribuer à la réflexion sur la problématique de la vulnérabilité
  • 45. P a g e 44 | 84 N° Pays Sources de documentation Informations obtenues alimentaire  En vue d‘une action participative du système d’alerte précoce, la CC/SAP a créé sous sa coordination un groupe de travail interdisciplinaire (GTI/SAP), dont les principaux acteurs sont les responsables des différents systèmes d’informations sectoriels.  Elaboration de plusieurs plans sectoriels en matière de prévention et de gestion des catastrophes  Intégration de la réduction des risques de catastrophes dans le document de réduction de la pauvreté  Evaluation des vulnérabilités et des capacités  Suivi annuel des zones à risques  Mécanisme de surveillance des risques et des catastrophes  Les structures membres de ce Groupe, chargées de collecter les informations nécessaires à l’analyse de la vulnérabilité sont tenues de transmettre à la CC/SAP les données utiles selon les conditions et la périodicité définies par le GTI/SAP. Il s’agit de:  Direction de la Météorologie Nationale;  Direction de la Protection des Végétaux;  Services des Statistiques du Ministère de l’Agriculture;  Direction du Commerce Intérieur et de la Concurrence;  Direction de la Santé animale du Ministère chargé de l’Elevage ;  Système d’information sur les marchés de bétail ;  Système d’information sur les marchés agricoles ;  Direction de la Statistique et des Comptes Nationaux ;  Direction de la Surveillance et du Contrôle Epidémiologique ;  Direction des Programmes et Plan ;
  • 46. P a g e 45 | 84 N° Pays Sources de documentation Informations obtenues  Direction de la Promotion Sociale et de la Solidarité Nationale ;  Direction des Ressources en eau ;  Direction de la Production Animale et de la Promotion des Filières. Tout comme le SAP, le Groupe de Travail Interdisciplinaire de Gestion des Crises Alimentaires (GTI/GCA) est chargé d’appuyer la CCA dans sa fonction de Coordination, de programmation et de mise en œuvre des opérations menées par l’Etat pour l’atténuation des crises alimentaires, en se basant essentiellement sur les Informations fournies par le Système d’Alerte Précoce 2- SAP TOGO Internet Mécanisme d’alerte et de partage d’information  Le Système d'Alerte Précoce de la Croix-Rouge Togolaise a pour but de détecter et de prévenir les dangers naturels potentiels susceptibles d'impacter une communauté. Il couvre deux dangers naturels : inondations et les sècheresses  Aucune hiérarchie, aucun protocole n'est suivi pour le partage d'information. Les informations circulent dans tous les sens notamment d'une communauté vers une autre, d'une communauté vers les PF et les Coordinations (régionales et nationale), des coordinations vers les communautés et les PF  Le temps est un facteur très important pour le SAP d'être effectif et efficace. Les informations sont partagées en temps réel quelque soit l'heure  Des chaînes d'alerte sont constituées sur les différents cours d'eau dans les zones couvertes par le SAP  La décision de l'évacuation reste au niveau communautaire  Le bon fonctionnement du SAP repose sur le PC Team pour la simple raison que toute les informations partagées dans le réseau viennent du
  • 47. P a g e 46 | 84 N° Pays Sources de documentation Informations obtenues PC Team et toutes les informations sont utilisées par le PC Team pour la communauté  Les composantes du SAP sont les Indicateurs Locaux ; Les Balises / les limnimétries ; les pluviomètres ; les Prévisions météo  Les acteurs du SAP sont essentiellement la communauté y compris autorités et structures locales et communautaires ; des réseaux de volontaires ; les points focaux préfectoraux ; les coordinations nationale et régionale des structures en charge de la prévention et de la gestion des catastrophes ; les radios communautaires ;  Le système d'alerte précoce est opérationnel sur la base de partage des informations hydrologiques et météorologiques. Les PC Teams utilises essentiellement le téléphone portable pour le partage d'information ;  Le système utilise principalement les réseaux de téléphone du Togo et des pays voisins pour les localités facilement plus accessibles à travers ces réseaux ; 3- SAP Mozambiq ue Internet Le Mozambique est situé sur le littoral oriental de l’Afrique australe. Comme ses voisins, il est confronté à de catastrophes naturelles qui contribuent à des niveaux de vulnérabilité élevés, lesquels ont des effets négatifs sur son développement  La stratégie de base du programme de préparation aux catastrophes est faite par la Croix-Rouge du Mozambique o Elle facilite la création, dans chaque communauté visée, de comités locaux de gestion des catastrophes, formés et équipés pour améliorer les interventions en cas de catastrophe. Notamment de mettre en place des systèmes d’alerte précoce au niveau communautaire o Chaque comité se compose de six membres,
  • 48. P a g e 47 | 84 N° Pays Sources de documentation Informations obtenues élus et respectés par la communauté, auxquels sont attribués des rôles et des responsabilités clairement définis, ainsi que de cinq volontaires locaux chargés des premiers secours, de l’identification des bénéficiaires et d’autres activités dans les situations de catastrophe o le dirigeant local est membre du comité et les groupes communautaires existants sont, dans la mesure du possible, encouragés à tenir le rôle de comité local de gestion des catastrophes pour garantir l’intégration du programme de préparation aux catastrophes dans d’autres activités au niveau communautaire o Les comités de gestion des catastrophes, avec le soutien des volontaires de la Croix-Rouge du Mozambique, cartographient les ressources locales et recensent les risques réels et perçus ainsi que les mécanismes d’adaptation traditionnels TACHES Ils sont chargés d’alerter les communautés et de les préparer à faire face à des conditions météorologiques difficiles au moyen d’un système d’alerte précoce. Les radios distribuées aux membres des comités jouent un rôle essentiel, car elles permettent d’accéder au système d’alerte précoce du gouvernement. Explication de la tache créé en novembre 2002, des émissions radiophoniques avertissent le public de la formation de cyclones à l’est du Mozambique. Du matériel d’information décrivant le système d’alerte précoce adopté par le gouvernement a été remis aux membres des comités. Trois couleurs sont utilisées pour indiquer la proximité des cyclones : bleu : arrivée dans les prochaines 24-48 heures ; jaune : arrivée dans moins de 24 heures ; rouge : arrivée dans les 6 prochaines heures.
  • 49. P a g e 48 | 84 N° Pays Sources de documentation Informations obtenues Des affiches indiquent aux membres des comités comment communiquer efficacement les alertes météorologiques à l’ensemble de la communauté Des kits d’intervention d’urgence, composés de sifflets, de mégaphones, de gilets de sauvetage (en cas d’inondation) et d’autres articles d’intervention d’urgence essentiels, sont disponibles dans les communautés et placés sous la responsabilité des dirigeants locaux Rôle de la croix rouge Les sections régionales de la Croix-Rouge du Mozambique sont au cœur du système d’alerte précoce. Elles reçoivent les alertes météorologiques par radio et s’assurent que les volontaires au niveau communautaire sont informés et en contact avec les comités locaux. Le programme soutient la priorité que s’est donné le gouvernement de mettre en place un système d’alerte précoce et a fait de la Croix-Rouge du Mozambique le principal acteur, à l’échelle nationale, de la gestion des catastrophes au niveau communautaire ETUDE DE CAS DU Mozambique (Cyclone Favio en Févier 2007) Le système d’alerte précoce a été mis à l’épreuve en février 2007, lorsque le cyclone Favio a frappé le centre et le nord de la province d’Inhambane, dans le sud Mozambique, avec des rafales de vent de 270 kilomètres/heure. Bien que le financement extérieur direct ait pris fin au début de l’année 2006, les comités de gestion des catastrophes, avec le soutien de la Croix-Rouge du Mozambique, ont mis en pratique les compétences et les techniques acquises par le biais des activités de préparation aux catastrophes au niveau communautaire, et joué un rôle crucial en alertant les communautés. À Pambara Un et Pambara Deux, deux communautés situées à proximité de la ville de Vilankulos (province d’Inhambane), les membres du comité ont expliqué qu’ils avaient entendu l’alerte au cyclone à la radio et avaient mis sur pied un plan pour
  • 50. P a g e 49 | 84 N° Pays Sources de documentation Informations obtenues alerter la communauté. Lorsque des membres de la communauté n’ont pas fait cas des premières mises en garde et ont mis en question la source de la prévision météorologique, les membres du comité ont suivi les recommandations pratiques exposées dans le matériel d’information fourni dans le cadre du programme de préparation aux catastrophes. Enfin L’approche communautaire de la préparation aux catastrophes s’est révélée efficace et durable pour réduire la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, comme la réaction au cyclone Favio l’a prouvé. 2. Analyse et évaluation des Protocoles de diffusion d’alerte existants dans les pays africains Nous présentons ici brièvement le contexte dans lequel s’insèrent les Système d’alerte précoce des pays africains, c'est-à-dire l’ensemble du processus de prévention et de diffusion des alertes précoce lié au cinq aléas hydroclimatiques en mettant en évidence les grands types d’acteurs et les opérations mises en œuvre. Lorsque l’on traite des systèmes d’alerte précoce des pays africains, un certain nombre d’oppositions, de résistances et d’interrogations de trois ordres refont surface. Le premier type de frein cognitif ne se limite pas, en fait, aux systèmes d’alerte précoce mais questionne le bien-fondé de la prévention ; le deuxième s’interroge sur la validité, l’utilité et la substance d’un système d’alerte précoce liés aux aléas hydroclimatique ; le troisième enfin se situe au niveau d’une impossibilité hypothétique à traduire l’alerte en réponse. Il est indispensable de répondre à ces critiques, non seulement pour convaincre des interlocuteurs qui, bien souvent, devront participer au système d’alerte précoce, mais aussi parce que les obstacles mentionnés sont souvent fondés et doivent donc être surmontés pour la bonne marche de l’anticipation.
  • 51. P a g e 50 | 84 3. Situation des alertes précoces dans les pays africains De façon générale dans tous les pays africains, le diagnostic est le même.  L’alerte ne permet pas forcément de définir un programme d’action.  Lorsque l’alerte est présentée au politique, elle ne reçoit, au mieux, qu’une attention très mitigée, lorsqu’elle n’est pas ignorée. Le manque d’intérêt du politique relèverait, d’une part, d’une différence de cadre temporel entre échéances électorales et actions préventives et, d’autre part, de l’absence de suggestion d’action accompagnant l’alerte. Les deux premières critiques sont donc en partie liées.  Dans certains cas, la situation difficile serait connue, prévue depuis longtemps, alors qu’aucune réponse n’est véritablement apportée. En préalable, lors de chaque phase de prévention que sont l’anticipation, l’alerte et sa diffusion, le diagnostic, la planification de la réponse, puis finalement, sa mise en œuvre, des décisions seront nécessaires et feront naître, à chaque fois, des difficultés spécifiques. Ce n’est pas parce qu’une étape, quelle qu’elle soit, présente un obstacle que l’ensemble du processus doit être abandonné. Au contraire, il convient de tenter de résoudre chacun des problèmes. Le premier écueil, celui de la nécessaire définition d’un programme d’action, pourrait n’être qu’apparent. Nous avons vu que les systèmes d’alerte précoce en Afrique devaient être fondés sur une compréhension de l’instabilité ou des conflits et de leurs dynamiques, de type scientifique. 4. Evaluation de la diffusion et de la communication des alertes en Afrique a) Diffusion et communication Les systèmes d’alertes précoces efficaces en Afrique diffusent l’information à l’intention des populations pour qu’elles soient prévenues de l’imminence des phénomènes dangereux, mais aussi pour faciliter la coordination aux niveaux national et régional, de même que l’échange d’informations.
  • 52. P a g e 51 | 84 b) Problèmes organisationnels Les populations et les autorités responsables de la gestion des risques sont informées du rôle des Services météorologiques et hydrologiques nationaux en termes d’émission d’alertes météorologiques. Ce qu’il faut préciser est que nombre d’états africains manque de préciser la chaîne de diffusion et les responsabilités des parties concernées dans un plan national d’intervention en cas de catastrophe avec en main les textes règlementaires et juridiques régissant le protocole de communication et de diffusion des alertes. Au sein des structures et en fonction des différents types de risque possibles pour différents lieux, ils doivent identifier et désigner les instances qui émettent des alertes et diffusent des informations. Pour les dangers localisés, la communauté accordera probablement plus confiance à des informations provenant d’une personne disposant de connaissances locales de la région plutôt que d’un étranger d’un bureau lointain qui pourrait ne pas être suffisamment sensible aux besoins sur place. c) Présentation des alertes Il est possible qu’il faille préparer des alertes dans différents formats – textes, graphiques, code couleurs, messages audio – et qu’elles incluent des mesures précises à adopter par la population pour faire face au phénomène. Grâce à ces différents formats, les personnes vulnérables recevront probablement plus facilement le message et pourront agir en conséquence. Il faut néanmoins que tous les formats présentent l’information de façon précise et cohérente. d) Efficacité de la communication La diffusion est la fourniture de messages d’alerte, mais on ne parle de communication que lorsque l’information est reçue et comprise. Donc le fondement de toute communication des messages d’alerte repose sur le format et la formulation des messages, sur les méthodes de diffusion, sur l’éducation et la préparation des parties prenantes, ainsi que sur leur compréhension des risques qu’elles courent. Les messages d’alertes efficaces sont courts, concis, compréhensibles et exploitables; Ils répondent du reste
  • 53. P a g e 52 | 84 aux interrogations «quoi», «où», «quand», «pourquoi» et «comment réagir». Ils doivent rester cohérents au fil du temps. Ce à quoi s’attèlent nombre de pays africains. Il faut concevoir les messages d’alerte en fonction des besoins précis des utilisateurs visés. L’utilisation d’un langage clair avec des phrases courtes et simples améliore la compréhension du message de la part des utilisateurs. En outre, l’information la plus importante du message est présentée en premier lieu, suivie des autres renseignements. Ils doivent également comprendre des informations détaillées sur le danger, et utiliser des références reconnaissables ou géographiquement localisées. Une communication efficace des risques et des alertes exige de connaître les destinataires. Dans la plupart des pays, la population est très variée, avec des origines, des expériences, des perceptions, des circonstances et des priorités différentes. Il faut donc tenir compte de cette diversité lors de toute tentative de communication. Lors de l’émission de messages d’alerte, il convient donc d’identifier les préoccupations de la communauté touchée de façon à protéger leurs intérêts (par exemple, des instructions visant à protéger le bétail). Il faut par ailleurs prévoir des dispositions afin d’avertir les utilisateurs de la dissipation d’une menace de danger et de la levée des mesures d’urgence. e) Moyens de communication Tous les pays africains prévoient des moyens de communication afin de répondre aux besoins individuels des communautés qui couvrent toute la population concernée. Ils peuvent reposer sur divers formats (textes, graphiques, messages audio) et moyens (radio, téléphone, internet, radio messagers, sirènes, alertes visuelles et même des messagers à pied pour les lieux isolés) en fonction des circonstances. Les alertes doivent être diffusées au travers de différents canaux pour s’assurer qu’elles parviennent au plus vite à la population. Du reste, la communication est aussi fortement améliorée lorsque des messages d’alerte cohérents proviennent de plusieurs sources concordantes et crédibles. Des émissions dans les médias de l’office météorologique et/ou des interviews à la radio et à la télévision accompagnées de données plus officielles se sont révélées efficaces au
  • 54. P a g e 53 | 84 déclenchement d’une réaction de la part de la population. Dans la plupart des cas, ces données officielles proviennent des prévisionnistes ou des responsables d’offices météorologiques locaux ou d’un dirigeant communautaire (comme le gouverneur ou le responsable des situations d’urgence). Les réseaux de diffusion des alertes sont connus de tous les destinataires et sont cohérents pour les différents types d’alerte pour minimiser le risque de confusion ou de malentendu auprès des populations. La transmission des alertes est pour le moment fiable et les populations en accusent réception. Il est devenu indispensable pour les Services météorologiques et hydrologiques nationaux d’être capables de s’adapter rapidement aux nouvelles technologies de communication. Les populations s’attendent à être informées de conditions dangereuses via une série de nouvelles plates-formes (téléphones, ordinateurs portables, etc.), mais aussi grâce à des plates-formes (télévision et radio). La plate-forme peut évoluer rapidement et doit donc être souple pour entrer en contact avec le maximum de personnes possible.  Mesures d’intervention Si l’on veut que les systèmes d’alerte précoce diminuent les risques de catastrophes, il faut renforcer les capacités de la communauté à réagir aux catastrophes naturelles. L’éducation et la sensibilisation du public, la participation des parties prenantes, la présentation des alertes et leur communication contribuent à l’adoption d’une réaction appropriée à l’alerte.  Perception de la population : Le message d’alerte en soi ne suscite pas une réaction immédiate de la part des populations. Les personnes qui reçoivent l’alerte vont d’abord l’évaluer en fonction de leur propre sens du risque et chercher une confirmation auprès d’une deuxième source d’informations. Les informations supplémentaires requises avant qu’elles ne réagissent dépendent du contenu et de la clarté de l’alerte initiale, ainsi que de la crédibilité de sa source. Il est essentiel que la population respecte l’avertissement pour s’assurer une intervention rapide et efficace. Les mesures visant à accroître la confiance des populations envers les alertes et à garantir une réaction rapide.
  • 55. P a g e 54 | 84 VI. Proposition d’un circuit normalisé de communication et de diffusion d’alerte La proposition d’un circuit normalisé fait appel à une démarche méthodologique, au point des entretiens réalisés sur les circuits actuellement utilisés, à leur analyse et au circuit normalisé proposé. Le circuit normalisé élaboré s’est basé sur les leçons apprises des expériences de production et de diffusion d’alerte en cas de catastrophe hydro climatique au Bénin et dans certains pays africains. Il vise à harmoniser les interventions des différentes structures qui interviennent dans la prévention et la gestion des catastrophes au Bénin en matière de production et de diffusion d’alerte. A. Démarche méthodologique En guise de rappel, dans le souci d’élaborer un circuit normalisé pragmatique et opérationnel qui tient compte véritablement des spécificités du Bénin en matière de production et de diffusion d’alerte hydro climatique, une enquête qualitative a été menée non seulement auprès des Autorités communales, des populations et de toutes autres personnes ressources ciblées à cet effet mais aussi auprès des structures nationales et internationales intervenant dans le domaine de la prévention et de la gestion des catastrophes. Parallèlement à la mission de terrain, des recherches documentaires ont été réalisées sur les expériences en la matière de certains pays africains. Les informations collectées ont été ensuite dépouillées, traitées et analysées à l’aide de l’outil SWOT. B. Rapport des entretiens avec des personnes ressource et les communes 1. Historique L’historique du dispositif du système d’alerte précoce en cas de catastrophes dans les communes, se résume beaucoup plus à l’observation empirique des phénomènes naturels qui permettent aux populations d’apprécier l’arrivée de la pluie, de la sécheresse, des vents forts, de la montée brusque des eaux et autres dans la plupart des localités parcourues. Pour en citer quelques-uns, nous avons :