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Campagne d’information et de sensibilisation à
l’échelle communautaire et dans les écoles
Communes de Grande Rivière du Nord et de Bahon
Projet de renforcement des capacités locales
pour la préparation et la réduction des Risques
dans le Département du Nord
Gricha Lepointe
Jean-Louis Lambeau
Novembre 2008
Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 2
Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/
Ce document a été élaboré par Haïti Consulting en collaboration avec
Oxfam et avec le financement du Service de l’Aide Humanitaire de la
Commission Européenne (ECHO)
Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 3
Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/
1. Introduction
En un siècle (1900-2004), Haïti a été frappée par plus de 60 catastrophes reconnues
internationalement dont plus de 30 inondations majeures, 20 cyclones et tempêtes et 7
périodes de sécheresses. L’impact d’un désastre est profond pour chacun. Mais il est
ressenti plus fortement par les communautés les plus pauvres qui sont souvent celles qui
sont les moins bien préparées et les moins à même de récupérer rapidement. C’est pour
cette raison qu’il est essentiel de donner à ces communautés l’opportunité de pouvoir réduire
le risque de désastres et d’en mitiger les effets. C’est dans ce sens que Oxfam GB avec
l’appui de la Commission européenne a mis en place un projet spécifique de préparation et
de prévention sur une durée de 15 mois entre Novembre 2007 et Février 2009. Ce projet est
concentré dans les 9 sections qui forment les deux communes de Grande Rivière du Nord et
de Bahon (voir carte ci-dessous).
La région du Nord d’Haïti est caractérisée par un relief montagneux – la Chaîne de la
Grande Rivière du Nord et la Chaîne de Saint Raphaël – qui donne naissance à plusieurs
cours d’eau (la Grande Rivière du Nord, Les rivières du Haut du Cap, du Limbé, les Trois-
Rivières et la rivière Bouyaha). Hors la zone du littoral et du chef lieu Cap Haïtien, les
communautés du Nord, essentiellement rurales et fortement enclavées, voient leur niveau de
vulnérabilité décuplé par leur exposition à des risques multiples, non pas seulement de
désastres naturels (inondations, glissements de terrain…), mais également d’insécurité
alimentaire et de pauvreté.
Du point de vue de la population locale, il est un facteur essentiel qui peut faire toute la
différence entre catastrophe et incident mineur, entre la mort et la vie : il s’agit de
l’éducation à la culture du risque.
Une famille consciente des risques, informée des mesures à prendre et bien décidée à agir
en conséquence met toutes les chances de son côté pour s’en sortir favorablement, tant des
points de vue matériel, économique que psychologique. Au contraire une famille non
préparée s’expose au risque d’une pauvreté accrue et de pertes fatales.
Dans la région concernée par ce projet, entre Grande Rivière du Nord et Bahon, et au
moment où les institutions locales de gestion des risques et des désastres commencent à
peine à se mettre en place, une étude récente d’Oxfam GB a montré que, d’une façon
générale, tant les risques de catastrophes que les mesures de précaution sont peu ou mal
connus. La population est donc fortement exposée, par manque d’information et de
mobilisation.
Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 4
Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/
C’est dans ce sens et pour pallier cette lacune que Oxfam GB dans le cadre du programme
DIPECHO propose aux enseignants et de participer à une campagne de sensibilisation et
d’information de la communauté scolaire sur les risques de désastres et les mesures à
prendre en cas d’urgence.
Formation des enseignants :
La formation des enseignants vise trois objectifs :
• Éveiller la conscience des enseignants, des écoliers et de leurs parents sur
les risques liés aux phénomènes naturels dans leur communauté
• Transmettre les consignes essentielles aux enseignants, écoliers, et parents
pour se protéger des désastres,
• Organiser la communauté scolaire pour se préparer.
Programme :
Jour 1 Jour 2
• Enregistrement
• Remise dossier pédagogique
• Présentation des participants
• Présentation stratégie campagne et approche
pédagogique
• Film ISDR Tsunami
Partie 1. Perception du risque
• Parole aux enseignants sur la mémoire des
désastres (SP) (20 minutes)
• Présentation power point module 1 « notions de
base et concepts » (30 minutes)
• Enregistrement
• Révision cartes de risques (SP) et des idées
(TAB)
Partie 2. « Capacité d’Action »
• Parole aux enseignants sur les actions
entreprises pour réduire les désastres
• Présentation power point module 3 « les
actions possibles» (30 minutes)
Break Break
• Film AA « Que faire ? » (15 min.)
• Présentation power point module 2 « les
menaces » (30 minutes)
• Débat ouvert sur les risques perçus localement
(20 min) (TAB)
• Film PNUD-ECHO « Cuba » (15 min.)
• Présentation power point module 4 « Les
responsabilités collectives et individuelles pour
la GRD» (30 minutes)
• Débat sur les responsabilités de l’école, des
parents, et des enfants
• Exercice : comment faire un plan d’urgence
(TAB)
Lunch Lunch
• Exercice : Carte sommaire des risques /
commune (GR) (TAB/plancher) (60 minutes)
Partie 3. La campagne de sensibilisation
• Présentation power point module 5
« Mobilisation de la communauté scolaire» (30
minutes)
• Exercice d’animation d’une séance de
sensibilisation (15 minutes)
• Exercice de planification de la campagne (45
minutes)
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Schéma de l’approche pédagogique
Module 2 ;
Les menaces
Module 1 :
Notions de base et concept
Améliorer
la perception du risque
Les enseignants sont en mesure
d’identifier, de comprendre les risques
et de transmettre ces connaissances
aux élèves
Améliorer la capacité à
réduire l’impact des
désastres
Les enseignants sont en mesure de
prendre des actions et transmettre des
consignes et des conseils aux élèves
Module 3 :
Les actions possibles :
préparation, réponse et
prévention
«Agir pour se protéger »
Connaître les consignes et
les comportements pour
réduire le risque
Améliorer la capacité
d’organisation individuelle et
collective
Les enseignants sont en mesure
de comprendre les différents rôles
et niveaux de responsabilité et de
les replacer dans le contexte de
l’école et de la communauté pour
améliorer l’organisation
communautaire.
Ils sont en mesure de sensibiliser les
élèves et de les rendre responsables
Module 4 :
Les rôles et responsabilités
individuelles et collectives
« Responsables et
organisés »
Connaître les différents
niveaux de rôle et
responsabilité pour mieux
s’organiser
Améliorer l’éducation des
enfants en matière de GRD
Les enseignants sont en mesure
d’intégrer dans leur programme
scolaire des séances de
sensibilisation des enfants sur la
gestion des risques et des
désastres et de les animer selon
un modèle de pédagogie active
Module 5 :
Mobilisation de la
communauté scolaire
Les enfants, acteurs
de la préparation et de
la prévention »
Bâtir une culture du
risque
« Savoir, c’est prévoir »
Connaître et comprendre
les risques
Les objectifs
pédagogiques
Les messages Les outils
pédagogiques
Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 6
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Le déroulement de la formation :
• Le programme de formation se déroulera sous forme de 5 modules :
• Les modules sont écrits en français mais seront présentés en créole.
• La présentation power point de chaque module dure 30 minutes
• Les modules complets sont inclus dans le livret pédagogique qui sera remis aux
enseignants.
• Les modules comprennent des exercices et débats.
Les résultats attendus:
1/ A l’issue de la présentation des modules 1 et 2 les documents suivants seront produits :
- Vidéo des témoignages de désastres vécus
- Elaboration d’une échelle des risques locaux
- 2 Carte sommaires des risques locaux (par commune)
2/ A l’issue du module 3 les documents suivants seront produits :
- La validation des consignes de sauvegarde
3/ A l’issue du module 4 les documents suivants seront produits ;
- Un modèle de Plan d’urgence des écoles est validé et deux écoles s’engagent à la
réaliser (l’évaluation sera effectuée lors des visites de suivi)
4/ A l’issue du module 5 les documents suivants seront produits :
- Vidéo d’exercice d’animation d’une séance de sensibilisation à partir des fiches
pédagogiques
- Vidéo d’exercice d’animation d’une réunion des parents sur le thème de la gestion
des risques et des désastres
- Un tableau de planification de la campagne sur 3 mois commun à toutes les écoles.
5/ Un rapport d’évaluation de la formation basé sur un questionnaire.
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Le contenu de la formation :
Module 1 : notions de base et concepts
1. Le risque
2. Les menaces
3. La vulnérabilité
4. Les capacités
5. Les désastres
6. La gestion des risques et des désastres
Module 2 : les menaces
1. Les cyclones
2. Les inondations
3. Les tremblements de terre
4. Les glissements de terrain
Module 3 : Les actions possibles
1. La préparation
2. La réponse
3. La prévention (la mitigation)
Module 4 : Mobilisation de la communauté scolaire
1. Pourquoi l’école ?
2. Enjeux, Rôles et responsabilités
3. La campagne de sensibilisation
Annexes
Les fiches pédagogiques pour la sensibilisation des élèves
Les consignes et plan d’urgence familial
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MODULE 1 NOTIONS ET
CONCEPTS
DE BASE
1. Le risque
2. Les menaces
3. La vulnérabilité
4. Les désastres
5. La gestion des
désastres
6. La gestion des
risques
S’intéresser à la gestion des risques et des désastres c’est
déjà choisir le bon chemin…
Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 9
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PPPRRRÉÉÉSSSEEENNNTTTAAATTTIIIOOONNN DDDUUU MMMOOODDDUUULLLEEE :::
OBJECTIF PÉDAGOGIQUE :
Au terme de ce module les participants auront assimilés les différents concepts et termes
utilisés dans l’élaboration de programme de gestion des risques et des désastres.
LES PRINCIPES ET APPROCHES DÉVELOPPÉES :
• Faire en sorte que l'expérience des désastres et leurs réponses permettent d'avoir
une nouvelle approche qui génère des propositions, afin de réduire les conditions
actuelles du risque.
• Renforcer les concepts sur la gestion du risque, qui permettent d’identifier et de
comprendre le risque et sa dynamique, et provoquer une prise de décision.
• Comprendre la véritable signification du risque et du Désastre, et comprendre la
différence fondamentale qui existe entre eux.
LA MÉTHODOLOGIE :
Toute activité de préparation de la communauté dans une zone ou il y a déjà eu une
catastrophe doit tenir compte de l expérience passée. (Possibilité d utiliser des ex-victimes
d’un désastre dans les formations afin de sensibiliser les nouveaux membres de comites)
L information est à la base de la préparation de la communauté aux situations d urgence.
On peut envisager 5 aspects essentiels pour donner une information utile en termes de
préparation et de prévention
1. La compréhension des concepts et notions de base pour clarifier la construction du
risque
2. La connaissance du risque envisagé et ses effets
3. La prévision et l alerte. Description des systèmes d alerte utilises.
4. La prévention et la mitigation ; il faut indiquer par quels moyens on peut prévenir ou
atténuer les risques pour la survie ou la santé dans la situation de catastrophe
envisagée.
5. La réponse : Il faut indiquer les gestes et les comportements essentiels qui peuvent
contribuer a sauver des vies.
L’élaboration des modules de la formation des enseignants s’appui sur cette méthodologie.
Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 10
Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/
IIINNNTTTRRROOODDDUUUCCCTTTIIIOOONNN AAA LLLAAA GGGRRRDDD
Lorsque l’on évoque la gestion des risques et des désastres (GRD) on se
réfère à l’ensemble des activités que l’on doit mener pour réduire les effets
d’un désastre d’origine naturelle ou anthropique afin de limiter les pertes
humaines et les dégâts matériels.
Une catastrophe ou désastre est une grave perturbation d’une société, causant des
pertes étendues en vies humaines, en biens et dans l’environnement, au point de
dépasser les possibilités de la société frappée d’y faire face en recourant à ses
seules ressources.
Les catastrophes sont souvent classées en fonction de la rapidité avec laquelle elles
frappent (catastrophes soudaines ou catastrophes à développement lent), ou selon
leurs causes (catastrophes naturelles ou catastrophes causées par l’homme).
La survenue d’un désastre est liée à deux facteurs :
- Une menace (ou encore alea) : cyclone, tremblement de terre, etc.
- La vulnérabilité (notre capacité à faire face à la menace)
(1
)
La connaissance et la compréhension de ces
notions nous permettent d’estimer le risque, c’est à
dire le niveau des dangers auxquels nous sommes
confronté dans une période et un lieu donné.
Prenons le cas d’un cyclone:
Où est la menace ?
Où est la vulnérabilité ?
Où est le risque
1
www.prim.net/ le risque cyclonique
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LLLEEE RRRIIISSSQQQUUUEEE
LA NOTION DE RISQUE :
Le risque fait partie des conditions de vie normales d’une société. Lorsque nous conduisons
une voiture où prenons un avion nous prenons un risque.
Pour certains d’entre nous les risques sont plus élevés que pour d’autres dépendant de
l’endroit où nous vivons, de la façon dont nous vivons, et de notre comportement.
Définition générale :
- Danger éventuel plus ou moins prévisible.
- Courir un risque = s’exposer à des dangers
Le concept de risque vient de la théorie des probabilités. Le risque n’est pas une chose
matérielle, c’est une construction intellectuelle très artificielle et dynamique et changeante
car elle repose sur deux variables :
• probabilité d’apparition d’un évènement grave (les menaces)
• Si l’évènement se produit, la probabilité que les dégâts soient limités ou au contraire
qu’ils prennent des proportions catastrophiques (la vulnérabilité, les enjeux)
C’est la probabilité de survenue d’un événement associée à une vulnérabilité estimée qui
définit le risque. Schématiquement, la notion de risque se présente ainsi :
Le risque est une condition latente et inhérente à toute société. Il est constitué et définie par
la présence interactive, de deux facteurs fondamentaux : menaces physiques et
vulnérabilités sociales. Sans menaces, il ne peut y avoir de vulnérabilités et vice et versa.
Sans risque, il n’existe pas de possibilités de désastres.
LES RISQUES MAJEURS :
Le risque majeur est la possibilité d'un événement d’origine naturelle ou anthropique, dont
les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, occasionner des
dommages importants et dépasser les capacités de réaction de la société.
Un aléa sismique en plein désert n'est pas un risque. Un séisme à SAN FRANCISCO : voilà
le risque majeur.
En résumé, le risque auquel est exposé une population dépend à la fois de la nature de
l’événement physique et du degré de vulnérabilité, de cette population face à cette menace,
qui peut être quantifiée par son impact et sa probabilité de réalisation.
Les risques de catastrophe naturelle nous concernent tous, mais nous les percevons de
façon différente et donc agissons différemment face à eux.
Risque = probabilité de réalisation de
l’évènement X effets des dommages
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LA PERCEPTION DU RISQUE :
Tout personne possède une perception sur les conditions du risque qu’il affronte. Cette
perception est différenciée, elle est mesurée par un ensemble de conditions et d’intérêts
sociaux.
La perception du risque peut varier d’une personne à une autre. Cette perception est
étroitement liée à la représentation du risque. Une personne ayant vécu un désastre, sera
plus consciente du risque, c’est à dire de sa situation de faiblesse par rapport à une menace
comme une inondation.
Il est important que les individus et les sociétés aient une bonne connaissance du niveau de
risque auxquels ils sont exposés.
Les risques de catastrophe ne seront pas souvent considérés comme importants dans une
communauté qui est dans une logique de survie et faisant face à des risques quotidiens
important (santé, famine).
La comparaison du niveau de risque des catastrophes avec d’autres risques permet de
mieux cibler les actions de préparation et de prévention à mettre en place. On peut réaliser à
cet effet ce que l’on appelle une échelle des risques qui énumère l’ensemble des risques
auxquelles la communauté doit faire face et permet de déterminer les risques prioritaires. On
peut également réaliser une carte des risques.
ÉVALUER LE RISQUE
Evaluer les risques, c’est s’efforcer de les mesurer, mais c’est aussi les comparer, les
hiérarchiser. Mieux les connaître pour mieux agir.
LLLEEESSS MMMEEENNNAAACCCEEESSS
DÉFINITION:
La menace est la probabilité pour qu’un phénomène d’origine naturelle ou humaine, se
produise à un temps et dans une région déterminés.
Les menaces peuvent être complexes ou s’enchaîner; par exemple, un séisme peut
provoquer des ruptures de barrages ou de réservoirs, qui vont provoquer des inondations.
Une localité est confrontée à un ensemble de menaces ou à une multi menace.
Il y a plusieurs types de menaces:
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Menaces naturelles :
- Géotechniques : séismes, activité volcanique, glissements de terrains, tsunamis ou
raz de marée, avalanches, érosion, etc.
- Hydrométéorologiques : ouragans, tempêtes tropicales et électriques, tornades et
chutes de grêle, phénomène du Niño, températures extrêmes, sécheresses,
incendies spontanés, inondations, débordements, etc.…
Menaces socio naturelles :
- Elles se manifestent à travers les phénomènes de la nature, mais avec une
intervention de l’action humaine :
- Inondations, glissements de terrains, pollution (eau, air, sol), affaissements,
sécheresse et formation de déserts, érosion côtière, incendies de forêts, et
épuisement des réserves d’eau.
Menaces Anthropiques :
- Attribuées à l’action de l’homme sur les éléments de la nature (air, eau et sol) ou sur
la population. Elles mettent en grave danger l’intégrité physique ou la qualité de vie
des localités.
- En matière de pollution on peut trouver : versage de substances dangereuses,
toxiques et radioactives, pesticides, résidus organiques et eaux usées, marées
noires, entre autres.
- On inclut aussi la réalisation d’activités qui par manque de contrôle ou mauvaise
opération, provoquent de grands dangers, comme les stations services, les entrepôts
de combustibles, substances toxiques ou radioactives, oléoducs et gazoducs,
barrages.
Evaluer la menace:
Variables que l’on prend en compte pour évaluer les menaces:
- Type de menace et effets possibles.
- Localisation de la menace
- Fréquence
- Intensité
- Champ d’action
- Information historique sur les événements survenus
Evaluer la menace c’est « pronostiquer » qu’un phénomène aura lieu en se basant sur
l’étude du mécanisme qui le produit, ou la source génératrice, son monitoring, la surveillance
et l’enregistrement des phénomènes survenus au cours du temps
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LLLAAA VVVUUULLLNNNÉÉÉRRRAAABBBIIILLLIIITTTÉÉÉ
DÉFINITION :
Vulnérabilité : faiblesse face aux menaces ou incapacité de résister et incapacité de se
remettre des conséquences d’un désastre.
Réduire sa vulnérabilité c’est s’appuyer sur ces forces et diminuer ses faiblesses, c’est à dire
améliorer sa capacité à faire face ou à éviter un danger, une menace.
Face aux menaces et notre relative impuissance (on peut pas anéantir les menaces), il faut
se concentrer sur la réduction de la vulnérabilité, c'est-à-dire sur la limitation des dommages
corporels et matériels possibles.
Si l'État et les communes ont des responsabilités dans ce domaine, chacun doit prendre
conscience que, à son niveau en tant que propriétaire, locataire ou plus simplement citoyen,
qu’il peut contribuer à se protéger efficacement et diminuer sa propre vulnérabilité.
En cas de désastre notre vulnérabilité dépend de :
• notre connaissance préalable du phénomène (information préventive)
• des caractéristiques du phénomène (intensité, rapidité, étendue…)
• de nos conditions d'exposition ou au contraire d'abri (intérieur ou extérieur d'un
bâtiment, d'un véhicule, résistance du lieu refuge, obscurité, froid, sommeil)
• de l'importance de notre formation préalable aux premiers gestes de sécurité
• de notre comportement avant et pendant le phénomène
L’ANALYSE DES CAUSES DE LA VULNÉRABILITÉ :
D’une façon générale, la vulnérabilité d’un individu ou d’une communauté repose sur
plusieurs causes appelées aussi facteurs de vulnérabilité. Ils sont de plusieurs ordres :
Economiques
La pauvreté est le premier facteur de vulnérabilité.
Absence de ressources économiques des membres d’une localité pour prendre les mesures
appropriées et investir dans le développement.
Ecologiques ou Environnementaux
Exemple : la déforestation augmente la vulnérabilité de la population et des écosystèmes,
lorsque les pluies en tombant au sol découvert, provoquent érosion, glissements ou
éboulements de terrains, inondations ou avalanches.
Physiques
Urbanisation rapide et incontrôlée
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Situation physique des villages. Par exemple, les maisons en bois construites selon les
méthodes traditionnelles des localités paysannes sont beaucoup moins vulnérables en cas
de séisme que les constructions de briques et de concret.
Les maisons construites en terre résistent moins bien à une inondation.
Sociaux ;
Augmentation de la population/ taux d’urbanisation
Relations, comportements, formes d’organisation (institutionnelles et communautaires) et
manières d’agir des personnes et des localités qui les placent en conditions de plus ou
moins forte vulnérabilité.
Politiques
Guerre et conflits civils.
On trouve différents niveaux d’autonomie au sein de la localité, pour prendre des décisions
ou pour influer dans la prise de décisions.
Educatifs
Manque de connaissances et d information
Quand une localité est confrontée à des menaces, l’éducation doit inclure l’apprentissage
des comportements destinés à les affronter, à les prévenir et à agir de manière appropriée
face à eux.
Idéologiques et Culturels
Changement des pratiques culturelles et sociales
Idées, croyances et valeurs que nous possédons pour interpréter les phénomènes de la
nature et sa relation avec la société, sur la signification des risques et des désastres, qui
déterminent notre capacité ou non de les affronter et de les prévenir.
Institutionnels
Obstacles que l’Etat ou les institutions publiques ou privées maintiennent et qui empêchent
une fonction appropriée et une réponse efficace de leur part-ci, face à un désastre.
Organisationnel
Capacité de la localité de s’organiser, renforcer la solidarité et la coopération. Une localité
organisée possède de meilleurs atouts pour faire face aux facteurs qui la mettent en situation
de risque.
Pour comprendre et expliquer le concept de vulnérabilité regardons l’étude de cas suivante
extrait de la revue de la Protection Civile ( DPC-Revue n°2. 2003)
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Revue de la Direction de la Protection Civile. N°2. 2002. MICT. Haiti
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UUUNNN DDDÉÉÉSSSAAASSSTTTRRREEE
DÉFINITION :
Un désastre créé une situation d’urgence
Grave perturbation du fonctionnement d’une communauté ou d’une société provoquant des
pertes considérables sur les plans humains, matériels, économiques ou environnementaux
auxquels la communauté ou la société concernée n’est pas en mesure de faire face avec
ses propres ressources.
Un désastre ou catastrophe est une situation ou un évènement concentré dans le temps et
dans l’espace, qui provoque un éclatement de la structure sociale et un empêchement de
tout ou partie des fonctions sociales.
On distingue deux types de désastres;
1. désastres de progression lente
2. désastre de progression rapide . Dans ce cas, tout système de gestion doit prévoir ;
une phase d alerte et une phase d urgence juste avant l impact du cyclone par
exemple.
GRAND OU PETITS DÉSASTRES ?
On dirait en premier lieu qu’il n y a pas de petits ou de grands désastres, car la qualification
d’un désastre (de grande, moyenne ou petite envergure), est relative et dépend du contexte
où il a lieu.
Cependant, l’évaluation des dégâts lors des désastres nous a amené à utiliser le terme
« désastre majeur » ou « catastrophe » pour évoquer une grande ampleur des pertes en vie
humaine et en dégâts matériels.
Egalement, un grand désastre est dû à un phénomène naturel ou humain de grande
envergure qui a lieu entre des périodes de temps presque toujours très longs, les petits et
les moyens sont généralement dus à des phénomènes qui se présentent beaucoup plus
fréquemment et peuvent signaler que certaines activités humaines seraient en train de
générer les conditions de risque pour qu’un désastre de plus grande envergure se produise.
Lorsque l’on parle de « petits et moyens » désastres, on se réfère aux différences d’intensité
et d’envergure des effets, à la quantité de personnes et à la taille et au nombre des zones
affectées.
L’identification claire d’une situation de désastre, permettra de prendre les mesures
adéquates afin d’éviter ou de réduire les possibilités pour qu’il se renouvelle.
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IMPACT DES DÉSASTRES:
LLLAAA GGGEEESSSTTTIIIOOONNN DDDEEESSS DDDÉÉÉSSSAAASSSTTTRRREEESSS
DÉFINITION :
La Gestion des Désastres est l'ensemble des actions permettant de diminuer l’impact
des désastres ( les dégâts et les pertes humaines). La gestion des désastres implique une
réponse à une urgence crée par le désastre. Pour organiser cette réponse des actions de
préparation sont mise en œuvre tout au long de l’année.
Un programme de gestion des désastres inclus toutes les activités destinées à renforcer les
capacités nationales chargées d’organiser les actions de réponses aux urgences.
LA RÉPONSE :
La réponse est un ensemble d’actions coordonnées dans le temps qui sont déclenchées
avant, pendant et après un désastre afin de réduire l’impact de celui-ci et apporter l’aide
nécessaire aux populations sinistrées.
On distingue en général 5 étapes ou phases :
1. Phase d’alerte
2. Phase de secours d’urgence
3. Phase d’aide d’urgence
4. Phase de réhabilitation
5. Phase de reconstruction
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2
La gestion de l’alerte = 24-36 H avant l’impact dans le cas de cyclones.
Le système de prévision météorologique de Miami fait une prévision relativement fiable à
36 H avant impact (erreur possible de la trajectoire de l’ordre de 1000 Kms) . Ce temps doit
être utilisé avec profit pour anticiper et préparer le désastre potentiel
Les premiers secours ou secours d’urgence = de quelques heures à quelques jours .
Assistance immédiate mais temporaire apportée sur place à des victimes d'un accident
matériel ou de santé afin d'éviter les complications, de soulager les souffrances et de
maintenir la vie jusqu'à ce que des services compétents ou un médecin puissent intervenir.
Dans le cas d’un tremblement de terre, les chances de retrouver des survivants au terme de
4 jours sont minces.
En général, pour des inondations les premiers secours ne durent pas plus de 72 H. Il en effet
essentiel pour la survie des populations sinistrées et en particulier des enfants que les
distributions d’eau potable et de nourriture soient organisées dans un laps de temps de 48 H
après le désastre
En général cette période concerne le niveau local. Les secours venant de la capitale ne
pourraient pas arriver dans cette période.
Pour les autres, hors des zones sinistrées, c’est le moment de réaliser les premières
estimations et de définir l’ampleur du désastre afin de déterminer dans les meilleurs délais la
nature et l’organisation de la réponse
L’aide d’urgence = ne dure pas plus de quelques semaines.
2
Gricha Lepointe. PNUD. 2002
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Mobilisation de l’aide d’urgence : de 12H à 72 H
C’est une période très courte, très intense, qui conditionne en grande partie les chances de
mener les phases suivantes dans de bonnes conditions :
Les évaluations qui seront menées conditionneront les actions de coordination et de
mobilisation de la phase suivante
La vie des sinistrés blessés ou rescapés est en jeu tant qu’ils ne sont pas pris en charge.
La réhabilitation = ne dure pas plus de quelques mois.
La réhabilitation : entre +3 et +6 mois
La réhabilitation tend essentiellement à permettre à la population affectée de reprendre une
vie plus ou moins normale selon le modèle ante catastrophe. On peut la considérer comme
une phase transitoire entre les secours d’urgence immédiat et des mesures plus importantes
visant un développement à long terme. Mais celle-ci ne doit pas empiéter sur les activités
d’aide d’urgence.
C’est la période de remise en fonction le plus rapidement possible des services de base.
Il est souhaitable que les opérations de réhabilitation commencent le plus tôt possible afin de
réduire le temps de vie des sinistrés dans des conditions de dépendance et souvent
précaires.
La reconstruction= de quelques mois à quelques années
La reconstruction : entre +3 mois et N+1
Le terme reconstruction fait référence à la restauration complète de tous les services et de
l’infrastructure locale, au remplacement des structures physiques endommagées, à la
réanimation de l’économie et à la restauration de la vie sociale et culturelle.
Parfois le terme récupération est utilisé pour exprimer les deux activités.
En matière de reconstruction, il est encore plus difficile de fixer des échéances tant les
contraintes peuvent être nombreuses y compris la mobilisation des financements.
LA PRÉPARATION :
Actions destinées à minimiser les pertes en vie humaines et les dommages, à
organiser l’évacuation temporaire des populations et des biens d’un lieu menacé et à
faciliter les opérations opportunes et efficaces de sauvetage, secours et réhabilitation
La préparation permet d’assurer en temps voulu l’organisation et l’apport approprié et
efficaces des secours et d’une assistance après la catastrophe.
Un des aspects les plus délicats de la gestion des catastrophes est d’opérer en temps
opportun. Opérer en temps opportun est aussi un élément critique dans la préparation des
catastrophes.
Le critère essentiel de l’efficacité se mesure à la capacité d’apporter les secours requis à
ceux qui en ont besoin
Actions types:
Formation, sensibilisation, plans d’urgence, systèmes d’alerte rapide, stock d’urgence, abris
provisoires, construction de digues de protection, renforcement des structures sensibles.
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LLLAAA GGGEEESSSTTTIIIOOONNN DDDEEESSS RRRIIISSSQQQUUUEEESSS
DÉFINITION :
Gérer, c’est anticiper. La gestion du risque s’entend par décision. La décision de courir ou de
refuser de courir tel ou tel type de risque.
La gestion du risque est la mise en oeuvre de mesures destinées à réduire les
dommages associés à des risques naturels ou générés par les activités humaines.
La gestion du risque doit être comprise comme la capacité des acteurs sociaux à
développer et conduire de propositions d’intervention planifiée, pour prévenir, mitiger
ou réduire le risque existant, en intervenant sur les causes qui le produisent, afin de
pouvoir ainsi acheminer la localité vers son DEVELOPPEMENT DURABLE.
C’est donc la capacité qu’ont les sociétés et leurs acteurs sociaux pour transformer le risque,
en agissant sur les causes qui le produisent.
Un programme de gestion des risques comprend toutes les activités destinées à éviter ou
réduire l’impact des désastres. Il s’agit surtout d’activités structurantes ayant un effet durable
sur la vie de la société et intégrées dans les stratégies nationales de développement, par
opposition au programme de gestion des désastres qui sont des activités organisées pour
une période de courte durée et qui doivent être renouvelées régulièrement.
Les activités de gestion du risque ( prévention) sont développées à long terme.
La Gestion du risque a pour objectif de développer les décisions administratives,
l’organisation, les compétences opérationnelles et les responsabilités nécessaires à
l’application des politiques, stratégies et méthodes de réduction des risques
Elle englobe dans cette optique la préparation aux Désastres qui est avant tout un mode
d’organisation mais non pas un mode développement..
Le terme de mitigation peut être aussi utilisé. Il vient du latin mitigare qui se traduit par
adoucir.
LA PRÉVENTION :
Dans une utilisation courante, le terme prévention (mitigation) désigne toutes les mesures
prise avant qu’il y ait un désastre. Ceci inclus la réduction du risque et les mesures de
préparation.
Finalement, la “gestion du risque” (prévention ou atténuation), ne constitue pas une activité
réduite à l’instrumentation de la phase de “pré désastre”. Elle comprend une optique et une
somme d’activité qui doivent être prises en compte dans toutes les phases du problème des
désastres, avant, durant les préparatifs, la réponse immédiate, la réhabilitation et la
reconstruction. Elle représente une optique horizontale et d’intégration.
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Actions type en prévention de gestion des risques ;
• Mettre en place des codes de construction
• Créer un plan d’aménagement du territoire et indiquer des zones à risque
• Campagnes de sensibilisation et d’éducation de la population
• Intégrer des actions de réduction du risque dans les investissements
• Réaliser des scénarios et cartes des risques pour les identifier et développer des
activités de réduction.
CCCOOONNNCCCLLLUUUSSSIIIOOONNN
La gestion des risques et des désastres est avant tout une approche, une dynamique basée
sur une démarche réflexive qui oriente l’analyse des problèmes et des solutions sous l’angle
de la vulnérabilité et prend en considération les critères de risques qui sont inhérents à toute
société.
La gestion des risques et des désastres n’est pas une intervention exclusive des spécialistes
et n’est pas confinée dans un secteur ou dans un domaine. Chaque programme de
développement, chaque activité humaine, contribue dans une certaine mesure à réduire ou à
augmenter la vulnérabilité et le niveau de risque.
La gestion des risques et des désastres est donc l’affaire de tous et puisque l’élément central
de toute démarche de développement durable est la personne humaine, le citoyen haïtien
devra participer au processus de réduction des conditions de risques en y apportant son
histoire individuelle et collective, sa culture, ses valeurs et ses connaissances.
Pour pouvoir décider et agir, il est nécessaire de comprendre les principales notions
attachées à la gestion des risques et des désastres…
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MODULE 2
LES MENACES
NATURELLES
1. Les cyclones
2. Les inondations
3. Les glissements de terrain
4. Les tremblements de terre
« Le véritable danger ne provient pas de ce qui est
réellement dangereux mais de ce que l’on croit qui ne
l’est pas »
Mark Twain. Ecrivain américain (1835-1910)
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Objectif pédagogique : Améliorer la perception sociale du risque
1) La comparaison du niveau de risque des catastrophes avec d’autres risques est
importante pour déterminer si une communauté ou un individu va prendre des mesures
pour réduire ce risque
2) La clef du succès pour un programme visant à réduire les risques est la compréhension
de l’importance qu’une société attache aux menaces qu’elle affronte ; ce qui veut dire sa
propre perception du risque
3) Plus l’information sur un événement donné (un désastre) est disponible, plus on imagine
probable que cet événement va se produire. La perception du risque est étroitement liée
au facteur d’effroi.
4) Les décisions et les mesures sont prises selon la manière dont les risques sont perçus.
5) La perception peut varier d’un groupe à un autre
6) Une bonne perception des risques renforce la motivation pour décider et agir pour se
protéger et contribuer à la réduction de l’impact des désastres.
1. PRESENTATION DU MODULE
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Les risques naturels dans le monde :
En mars 2005, une étude internationale ( Banque Mondiale et le CRED ) a été entreprise
pour recenser les régions les plus menacées par une catastrophe naturelle. 6 types de
catastrophes ont été étudiées : éruption volcanique, cyclone, séisme, sécheresse,
glissement de terrain, inondation.
Le bilan de cette étude précise les points suivants :
• Plus d’un être humain sur deux habite dans une zone où les probabilités d’une ou
plusieurs catastrophes naturelles sont élevées.
• 20% de la surface de notre planète sont exposés à au moins un risque de
catastrophe naturelle majeure.
• 3,4 milliards de personnes sont exposés à au moins un risque de catastrophe
naturelle majeure.
• 600 catastrophes naturelles majeures frappent la Terre chaque année.
Les désastres les plus meurtriers du 20e siècle :
• Volcanisme : 30 000 morts en Martinique en 1902
• Sécheresse : 3 000 000 morts en Chine en 1928
• Inondation : 3 700 000 morts, en Chine en 1931
• Glissement de terrain : 12 000 morts en URSS en 1949
• Typhon : 300 000 morts au Bangladesh en 1970
• Séisme, tsunami : 281 000 morts dans l’océan indien en 2004
Les 10 pays les plus menacés par ordre décroissant:
1. Taiwan
2. Costa Rica
3. Philippines
4. Vanuatu
5. Guatemala
6. Equateur
7. Chili
8. Japon
9. Vietnam
10. Îles Salomon
Les risques naturels en Haïti :
La situation géographique d’Haïti expose ce pays à un large spectre de phénomènes
naturels. Ces derniers, combinés aux difficiles conditions socio-économiques, constituent un
état de risques permanent et croissant. Perturbations météorologiques, débordements,
inondations, éboulements, glissements de terrain, dégradation environnementale, érosion,
déforestation, sécheresse, incendies, populations déplacées, séismes, raz de marée,
dégradation de bassins versants, sont les causes d’une série de désastres qui frappent
régulièrement ce pays.
En outre, la forte densité de population constatée dans les villes haïtiennes (280 hab. /km2
)
constitue un facteur de vulnérabilité majeur.
1. INTRODUCTION
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Haïti compterait actuellement environ 8 millions d’habitants tandis que les ressources
disponibles diminuent. Cette pression démographique à la hausse, principalement sur les
ressources naturelles (déboisement, désertification), et les difficiles conditions socio-
économiques qui affectent la majorité de la population sont les facteurs déterminants de la
présence des risques et la survenue de désastres.
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3
1.1 CARACTÉRISTIQUES :
Cyclone, du mot grec kuklos (qui signifie cercle, rond) est un terme générique.
Ouragans, typhons et cyclones, ces trois termes définissent le même phénomène. En
fonction de la localisation géographique, la terminologie diffère :
4
- cyclone dans l'océan Pacifique sud-ouest et
nord et l'océan Indien sud-ouest - ouragan (de
Hunraken, dieu maya de la tempête, qui a
donné hu-ra-kan dans les Caraïbes, huracàn
en espagnol et hurricane en anglais) dans
l'océan Atlantique nord et l'océan Pacifique
nord-est et sud-ouest (à l'est du 160E) ;
- typhon (du chinois t'ai fung, « grand vent »
qui a donné l'indien toofan, l'arabe tufan, le
portugais tufão et l'anglais typhoon) dans
l'océan Pacifique nord-ouest ;
- le cyclone est aussi appelé kamikaze (« vent divin ») au Japon, badai en Indonésie,
willy-willy en Australie et baguio aux Philippines.
Seule différence, leur localisation géographique et leur sens de rotation : les ouragans se
développent au-dessus de l'océan Atlantique, les cyclones dans l'océan indien et les typhons
dans l'océan pacifique.
Les cyclones sont des phénomènes extrêmement dangereux qui génèrent des vents
violents, des pluies torrentielles, une houle cyclonique dévastatrice et des marées de
tempête destructrices.
Ils sont à l'origine chaque année de la disparition de milliers de personnes et de dégâts
matériels évalués à plusieurs milliards de dollars . L’énergie déployée chaque seconde dans
un cyclone équivaut à celle de 5 bombes du type Hiroshima. Le vent peut souffler à plus de
250 km/h en moyenne et dépasser 350 km/h en rafales. Les quantités de pluie peuvent
dépasser par mètre carré : - plusieurs centaines de litres par jour, - plusieurs dizaines de
litres en une heure. Le niveau de la mer au voisinage d’un cyclone peut s’élever de plusieurs
mètres et les vagues dépasser 15 mètres.
3
www.prim.net
4
Corbis
1. Les cyclones
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1.2 L’ORIGINE DES CYCLONES :
L’origine des cyclones est un phénomène
météorologique lié aux conditions
climatiques de la terre. Au contact des
eaux chaudes, un mouvement ascendant
d'air chaud a lieu. Il s'ensuit une baisse de
pression atmosphérique, un accroissement
de la masse nuageuse et de la vitesse des
vents. L'ouragan est alors une vaste zone
d'orages organisés. La rotation de ces
tourbillons est influencée par la rotation de
la terre : il tournent donc dans le sens des
aiguilles d'une montre dans l'hémisphère
sud et dans le sens inverse des aiguilles
d'une montre dans l'hémisphère nord. Ces
ensembles de nuages mesurent au moins
une centaine de kilomètres de diamètre et
peuvent atteindre plus de 1 000 km de
diamètre. Ils se forment sur les mers chaudes (au moins 26,5 degrés)
1.3 LA CLASSIFICATION DES CYCLONES :
Un cyclone est à l’origine un phénomène dépressionnaire qui petit à petit se renforce et
devient une dépression, puis une tempête tropicale et enfin un cyclone :
Les cyclones sont classés en fonction de l'intensité des vents maximums qu'ils génèrent.
C'est le paramètre le plus facile à estimer et qui caractérise bien les destructions
potentielles. L'Organisation météorologique mondiale a ainsi défini les trois stades suivants,
en fonction des vitesses du vent maximum soutenu :
- dépression tropicale ou sub-tropicale lorsque ce vent ne dépasse pas 63 km/h
(force 7 de l'échelle de Beaufort) ;
- tempête tropicale ou sub-tropicale lorsque ce vent est compris entre 63 km/h (force
7) et 117 km/h (force 11) ;
- cyclone tropical lorsque ce vent dépasse 117 km/h (force 12). C'est à ce stade que
se forme l'œil.
Deux échelles de classification existent, en fonction de la valeur minimale de la pression au
centre de la dépression et de la vitesse des vents :
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5
1.4 LA FRÉQUENCE DES CYCLONES :
Des études récentes mettent en évidence le lien entre le réchauffement climatique et
l’augmentation des cyclones et de leur puissance.
Le cyclone s'alimente de l'humidité qui est très forte là où la mer est chaude. Or le
réchauffement climatique humidifie et réchauffe encore davantage les basses couches de
l'atmosphère et refroidit la haute région des nuages. On a donc un plus grand contraste
entre surface et l'altitude, ce qui augmente l'énergie qui peut potentiellement se libérer du
cyclone.
Il existe dans le monde 7 bassins susceptibles de réunir les conditions nécessaires à la
formation du phénomène, et où se produit de manière régulière une activité cyclonique voir
carte ci-dessous.
6
Les statistiques des trente dernières années indiquent qu'il y a 80 à 85 cyclones chaque
année (dépression ayant au moins atteint le stade de tempête tropicale), dont 45 ont
dépassé le seuil d'ouragan (plus de 117 km/h en vent maximum soutenu).
Dans la zone Caraïbe, chaque année durant la saison cyclonique (du mois de juin au
mois de novembre) une quinzaine de formations tropicales se forment et sont
susceptibles de menacer Haïti
5
WWW. Prim.net
6
WWW. Prim.net
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La carte ci-dessous présente la trajectoire des 15 formations tropicales qui sont passés dans
la zone Caraibe en 2004
7
La saison cyclonique va du 1er juin au 31 novembre, avec une activité plus forte entre le
mois d’août et octobre.
En haiti, globalement, 80 % des cylcones et tempetes tropicales passent sur la zone Sud du
pays et 20 % sur la partie Nord. Durant le 20e siècle, Haïti a été touché par 34 phénomènes
tropicaux (tempêtes, coups de vents, orages ou cyclones).
.
1.5 LE RISQUE CYCLONIQUE :
En fonction de la puissance du cyclone, il est possible d’estimer l’impact possible, c’est à dire
les dégâts qu’il pourrait causer lors de son passage sur une zone d’habilitation. Il existe un
classement : l’échelle Sahir-Simpson que nous avons dans le chapitre sur la classification
des cyclones. Cette échelle, basée sur la force des vents, permet d’organiser l’alerte et de
déclencher les actions de préparation adéquates en fonction de l’ampleur de la menace
estimée en types de dégâts :
Ouragan Catégorie 1 - un ouragan
minimal Vents: 64 à 83 kt, 119 à
153 km/h
Elévation du niveau de la mer: 1 m
à 1.70 m
Quelques dégâts probables sur les caravanes et
les arbres Parfois, des dégâts pour les panneaux
d'affichage. Les routes côtières sont inondées,
quelques dommages aux quais, quelques
embarcations peuvent être endommagées
7
National Hurricane Center. Miami.
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Ouragan Catégorie 2 - Un ouragan
moyen Vents: 84 à 96 kt, 154 à 177
km/h
Élévation du niveau de la mer: 1.80
à 2.60 m
Certains arbres sont arrachés.. Dégâts très
importants aux panneaux d'affichage. Les toits de
certains édifices sont soulevés, certains perdant
parfois une porte ou une fenêtre. Pas de dégâts
d'importance aux constructions. Les routes
côtières et les routes situées en dessous du
niveau de la mer sont inondées 2 à 4 heures avant
l'arrivée du centre de l'ouragan.. Mise à mal des
quais et embarcadères. Les marinas inondées
.Les embarcations amarrées dans des zones non
protéges sont arrachées de leur ancrage.
L'évacuation des habitations en bordure maritime
est fortement conseillée.
Ouragan Catégorie 3 - Un ouragan
intense Vents: 97 à 113 kt, 178 à
209 km/h
Elévation du niveau de la mer: 2.70
m à 3.80 m
les plus gros arbres sont déracinés. Un grand
nombre des toits sont endommagés. Quelques
dégâts aux constructions légères.
De nombreuses inondations près des côtes,
beaucoup d'habitations près des rivages sont
détruites. Les autres sont fortement endommagées
par les vagues ou des débris flottant. Les routes
basses, même à l'intérieur des terres, sont
coupées par des inondations 3 à 5 heures avant
que le centre n'arrive. Les terrains plats à 1.50 m
au dessus du niveau de la mer sont inondés.
L'évacuation des habitations situées à moins d'un
kilomètre du rivage est conseillée.
Ouragan Catégorie 4 - Un ouragan
extrême Vents 114 à 135 kt, 210 à
249 km/h
Elévation du niveau de la mer: 3.90
m à 5.60 m
Les arbustes et les arbres sont arrachés.
Importants dégâts aux toitures, portes et fenêtres.
La plupart des toitures des habitations légères sont
fortement endommagées. Les terrains plats à 3 m
au dessus du niveau de la mer sont inondés.
Dégâts importants aux étages inférieurs des
édifices suite aux inondations et aux débris
flottants. La plupart des routes basses sont
coupées par les eaux 3 à 5 heures avant le centre
de l'ouragan. La plupart des plages sont vidées de
leur sable. Evacuation massive des zones côtières
sur une large bande de 3 km, surtout pour les
habitations isolées.
Ouragan Catégorie 5 - Un ouragan
catastrophique Vents: plus de 135
kt, 249 km/h et plus
Elévation du niveau de la mer: au
delà de 5.60 m
Tous les arbres et les arbustes sont arrachés;
dommages considérables à la plupart des toitures.
Destruction de nombreuses habitations. Les plus
légères sont renversées ou se disloquent. Dégâts
majeurs aux étages inférieurs des constructions
situées à 5 m en dessous du niveau de la mer,
jusqu'à 1 km des côtes. Les routes basses sont
coupées par les eaux 3 à 5 heures avant l'arrivée
du centre. L'évacuation des zones résidentielles en
terrain de basse altitude sur une bande allant
jusqu'à 6 km des côtes est fortement
recommandée.
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Un cyclone est caractérisé par des vents et des pluies. Ces deux éléments associés sont en
mesure de causer d’importants dégâts :
1. Les vents agissent sur la mer qui devient très agitée et causent des dégâts sur les
embarcations et les zones côtières
2. Les pluies peuvent causer des inondations.
Le passage de l'oeil sur une zone constitue le phénomène le plus dangereux car c’est la ou
les vents sont les plus forts.
Les effets du vent sur les infrastructures et végétation :
Les vents violents qui accompagnent les cyclones provoquent des dégâts considérables. Les
vents forts peuvent endommager les habitations et les infrastructures
Les photos ci-dessous illustrent la puissance des vents cycloniques :
Les photos montrent l’action des vents sur la végétation et les maisons. Les arbres et les
objets volants ont détruit les habitations mais aussi que celles-ci ont perdues leur toiture et
donc ont été inondées très rapidement.
Les effets du vent sur la mer avec la marée de tempête et la houle cyclonique :
8
L'onde de tempête est la montée rapide du
niveau de la mer lorsqu'une tempête
s'approche de la côte. Le niveau de la mer
monte près des côtes, à cause des forts
vents du large qui « poussent » l'eau vers
elles. Les régions basses sont les plus
vulnérables, alors que celles où le relief
s'élève rapidement ne sont pas touchées.
L'onde de tempête peut créer une marée
de tempête. La marée de tempête est une
surélévation anormale du niveau moyen
de la mer le long des côtes. Une
surélévation du niveau de la mer de 5, 6
8
WWW ;PRIME.NET
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ou 7 mètre, voire 9 mètres (au Bengladesh) se sont déjà produits ;
Cette marée ou encore houle cyclonique se déplace souvent plus rapidement que le cyclone
lui-même, jusqu'à 1000 km à l'avant et arrive donc avant la pluie et les forts vents
cycloniques.
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Les effets des fortes pluies cycloniques :
En Haïti, une simple pluie hors la saison cyclonique peut provoquer d’importants dégâts,
mais lors de pluies cycloniques, le cumul de précipitations ( la quantité de pluie) peut être
considérable, y compris pour des cyclones d'intensité relativement modeste (en terme de
vents), alors que certains « gros » cyclones ne génèrent que peu de pluies. Ces pluies
peuvent générer des inondations, des glissements de terrains et des coulées boueuses
d'ampleur variable. On se souviendra longtemps de l’inondation des Gonaives (2004,
2008) provoquées par le passage de tempêtes tropicales et cyclones à proximité des cotes
Haïtiennes : Gonaives en 2004 : 3000 morts, 3000 blessés, 300 000 personnes sinistrées,
4000 maisons détruites, 200 écoles détruites.
9
1.6 LES EFFETS DES CYCLONES
Du fait de la pluralité de leurs effets, de l'étendue souvent importante des zones touchées,
mais aussi en raison de la vulnérabilité d'une large partie des zones affectées (densité de
population importante, bâti fréquemment peu résistant, vétusté des infrastructures publiques,
etc.), les conséquences humaines et économiques des cyclones sont souvent considérables.
9
Photo OCHA, 2004
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Les préjudices humains
Depuis le développement des moyens
de prévention et de protection, les
bilans humains tendent à diminuer
sensiblement. Une grande part des
décès est due aux noyades par
montée de la mer ou des rivières, ou
aux conséquences des glissements
de terrains et coulées de boue. Le
vent engendre également des décès,
survenant de façon directe, suite à la
projection de la victime ou par
projection d'un objet, ou indirecte
(effondrement d'une construction par
exemple).
Des études portant sur plusieurs années ont démontrées que 59% des décès sont
provoqués par les inondations ;
10
Les préjudices économiques
Les dommages matériels dépendent de
l'intensité du cyclone (vents) et de son
potentiel de pluie. Outre les habitations,
l'économie est également touchée par
La destruction des infrastructures (ponts,
routes, voies ferrées, etc.), la détérioration
des outils de production industrielle, l'impact
sur les réseaux d'eau, de téléphone et
d'électricité (susceptibles de provoquer
incendies, explosions et électrocutions). Il
s'ensuit une interruption plus ou moins
prolongée de la vie économique.
• En Floride en 1992, l'ouragan Andrew (classe 4 de l'échelle de Saffir-Simpson) aurait
causé 25 à 30 milliards de dollars de pertes.
• En Haïti, chaque désastre majeur cause des dégâts matériels estimés à plusieurs
millions de dollars. Cet argent dépensé pour venir en aide aux populations et
reconstruire les infrastructures pourrait être également utilisés pour prendre les
mesures adéquates de réduction du risque qui contribueraient à l’amélioration de la
qualité de vie et à la sauvegarde de la population.
10
Photo G.Lepointe, 2002
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A titre d’exemple, voici le bilan des dégâts causés par le cyclone George en 1998 :
1.6 LE SYSTÈME D’ALERTE CYCLONIQUE:
Même si le phénomène est aujourd’hui bien connu, il est encore impossible de prévoir
plusieurs jours à l’avance la trajectoire précise d’un cyclone ; celui-ci peut brusquement
changer de direction et même revenir sur ses pas. Toutefois, les météorologues américains
(National Hurricane Center) sont aujourd’hui en mesure de faire des estimations assez
précises à 5 jours. Les estimations portent sur la trajectoire et la force du cyclone.
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Bulletin réalisé par le National Hurricane Center pendant la saison cyclonique.
Dispositif national d’alerte :
En Haïti, depuis plusieurs années, un système d’alerte cyclonique est en vigueur. Le Service
de Météorologie National établit régulièrement des bulletins météo qui sont élaborés sur la
base des bulletins du National Hurricane Center basé à Miami. Une fois le bulletin élaboré,
celui-ci est envoyé aux différents Ministères dont la Direction de la Protection Civile et aux
Délégués départementaux qui eux –même doivent le distribuer au niveau des communes et
localités les plus concernées. Le système d’alerte en Haïti, lorsque celui-ci est activité,
permet à la population de suivre régulièrement l’évolution des cyclones et d’avoir un temps
suffisamment important pour se préparer et éventuellement évacuer les zones dangereuses.
(36 heures soit 3 jours dans le meilleur des cas)
Ce système est construit autour de 3 phases :
1. Les phases d’alerte
2. La phase de secours
3. La levée du plan
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A noter qu’il existe également un système d’alerte uniquement pour le risque à l’inondation
lorsque la menace météorologique n’est pas d’origine cyclonique.
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11
CARACTÉRISTIQUES :
De fortes précipitations entraînent une augmentation de la vitesse d'écoulement de l'eau sur
une surface donnée .Le terme inondation fait traditionnellement référence au débordement
d'un cours d'eau, le plus souvent en crue, qui submerge les terrains voisins. On pourrait
ajouter qu’une inondation est une submersion temporaire par l’eau de terres qui ne sont pas
submergées en temps normal.
Les inondations résultent d’un certain nombre de conditions météorologiques. On en
distingue trois grands types :
• Par débordement direct : Une inondation peut
avoir lieu quand une rivière déborde donc le cours
d'eau sort de son lit mineur pour occuper son lit
majeur alors il envahit des vallées entières.
• Par accumulation d'eau ruisselée : Lorsqu'il y a
une capacité insuffisante d'infiltration ou
d'évacuation des sols ou du réseau de drainage lors
de pluies anormales. Ces inondations peuvent se
produire en zone urbanisée, en dehors du lit des
cours d'eau proprement dit, quand font obstacle à
l'écoulement normal des pluies intenses,
l'imperméabilisation des sols et la conception de
l'urbanisation et des réseaux d'assainissement.
• 12
Par débordement indirect : Les eaux remontent
dans à travers les nappes alluviales, dans les
réseaux d'assainissement dans des points bas
localisés par effet de siphon
En Haïti on peut les classer en deux grandes catégories
: les inondations qui ont lieu autour des grandes rivières
du pays ou sous la forme d’inondation éclaire dans les
petits bassins versants et les inondations côtières qui
sont plutôt liées à des tempêtes / cyclones.
LES CAUSES :
Les causes naturelles, liée aux aléas climatiques (pluies régulières dans une zone
déterminée) et phénomènes météorologiques attendus (fortes pluies) ou à un événement
naturel (glissement de terrain) qui empêche l'écoulement habituel de l'eau. En temps
normal, la pluie est un événement favorable pour l’homme (collecte de l’eau). La pluie est
nécessaire à l’écosystème et à la survie des être humains. C’est souvent l’action de l’homme
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www.prim.net/ le risque cyclonique
1. Les inondations
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qui provoque des désastres liés à la pluie. On peut dans un premier temps distinguer les
pluies régulières (saisons) et les pluies cycloniques :
Les pluies régulières : le cycle de l’eau :
• La quantité d’eau sur Terre est inchangée depuis plus de 3,5 milliards d’années. Elle
ne se perd pas, ne se crée pas, elle se transforme juste.
• Le moteur est l’énergie solaire : c’est elle qui entraîne les changements d’état de
l’eau (condensation, évaporation, …).
• C’est pour cette raison que l’on parle de cycle de l’eau qui se déroule à la fois sur
Terre et dans l'atmosphère
Comment cela fonctionne :
Evaporation : le rayonnement solaire
réchauffe l’eau des océans, des mers,
des lacs et des cours d’eau
continentaux. Elle passe alors dans
l’atmosphère sous forme de vapeur
d’eau. A cette évaporation s’ajoute la
transpiration des animaux et des
plantes. Evaporation et transpiration
forme l’évapotranspiration.
Condensation : la vapeur d’eau de
l’atmosphère, au contact de masse d’air
froide, se refroidit et retourne à l’état
liquide. Les gouttelettes d’eau
s’accumulent autour de fines particules
de poussière ou de sel (noyaux de
condensation) et forment les nuages.
Précipitations : quand les gouttelettes accumulées dans les nuages deviennent trop
lourdes, elles tombent. Selon les courants aériens, l’humidité et la température, les
précipitations sont de plusieurs types : pluie, neige, grêle, verglas
Ruissellement / Ecoulement : au sol, en surface, l’eau s’accumule et/ou s’écoule. Elle peut
aussi s’infiltrer et alimenter des nappes souterraines.
Quand l’eau touche le sol :
• 50 % s’évapore immédiatement et reforme le brouillard et les nuages
• 25 % s’infiltre dans le sous-sol pour donner naissance aux rivières et aux nappes
souterraines
• 25 % ruisselle à la surface du sol sans y pénétrer et alimente les cours d’eau et les
lacs.
Les pluies cycloniques :
En réalité, les êtres vivants, et plus particulièrement les végétaux ont une influence sur le
cycle. Les racines des végétaux pompent l’eau du sol, et en relâchent une partie dans
l’atmosphère. De même, une partie de l’eau est retenue dans les plantes. Avec la
déforestation, l’eau ne s’infiltre plus et coule le long des pentes.
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Les causes anthropiques directes ;
Urbanisation avec absence ou mauvaise construction de drainage ou d’irrigation, l’érosion et
la déforestation, certaines pratiques agricoles intensives peuvent accélérer le ruissellement
de l'eau et en limiter l'infiltration.
Les causes humaines indirectes liées aux modifications climatiques globales
(réchauffement de la planète) qui entraîne la fonte des glaciers et qui provoque une montée
du niveau des océans, des cours d'eau, ou encore cela pourrait entraîner des cyclones plus
intenses.
LA FRÉQUENCE DES INONDATIONS:
Les inondations sont les désastres les plus importants en termes de dégâts et les plus
fréquents en Haïti. Ils peuvent résulter d’un cyclone ou d’une tempête tropicale (comme ce
fut les cas pour Gonaïves en septembre 2004 et 2008) ou simplement d’une pluie intense
(comme dans le cas des inondations de Fonds Verrettes / Mapou en mai 2004).
Les inondations ont lieu avec une fréquence plus grande durant les deux principales saisons
des pluies, de mai à juin et de septembre à octobre. Néanmoins, des inondations peuvent
être enregistrées dans certaines zones tout au long de l’année.
La carte des risques à l’inondation réalisée par Oxfam présentée ci-dessous, présente les
zones à haut risque (en bleu foncé) et à risque ( en bleu clair). Il s’agit principalement des
zones de plaine qui représentent prés de 20% du territoire haïtien
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Le changement climatique constitue un élément d’accroissement de la fréquence des
inondations. L’augmentation de la température entraînant la fonte des glaces dans
l’antarctique est l’une des raisons majeures. En effet, d’après le Groupe d'experts
Intergouvernemental sur l'évolution du climat : « Il est probable que dans les années 2080
de très nombreux millions de personnes supplémentaires seront inondées chaque année
suite à l’élévation du niveau de la mer. Les zones très peuplées et de faible altitude où la
capacité d’adaptation est relativement faible et qui sont déjà confrontées à d'autres défis tels
que des tempêtes tropicales ou la subsidence locale de la côte sont particulièrement en
danger. Le nombre de personnes touchées sera plus grand dans les méga deltas d'Asie et
d’Afrique, tandis que les petites îles sont particulièrement vulnérables ».
LES IMPACTS :
Selon l'Institut international de l'eau de Stockholm (SIWI), pour la période 1996-2005,
environ 80% des catastrophes naturelles étaient d'origine météorologique ou hydraulique, et
les inondations auraient lors de cette décennie affectée en moyenne 66 millions de
personnes par an entre 1973 et 1997.
Ce sont les catastrophes naturelles qui produisent le plus de dégâts. Les inondations,
notamment dans les pays pauvres font souvent beaucoup de victimes et de dégât matériels.
Elles sont responsables de 50 % des accidents mortels dus aux catastrophes naturelles
dans le monde.
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Voici une carte présentant les limites de l’inondation des Gonaives en 2004.
13 14
La vile des Gonaives sous les eaux
Une école inondée :
15 16
SYSTÈME D’ALERTE AUX INONDATIONS
Les Systèmes d’Alerte Précoces au niveau local :
La connaissance locale :
La sagesse traditionnelle construite à partir d’observations, de connaissances transmises à
travers les ans de génération en génération supporte, traditionnellement, la prise de
décision à niveau local en matière de gestion de risques. Elle se réfère le plus souvent à la
gestion des cours d’eau ; au ravin et l’érection d’habitat ; la prédiction d’inondations ; la
décision de partir en haute mer.
Dans la mise en place de système d’alerte précoce dans les plaines, le changement de la
coloration de l’eau des cours d’eau avant même la remontée de leur niveau est pour
l’habitant un signe précoce d’une inondation probable qui a été utilisé. En effet, elle informe
de la tombée de pluies plus ou moins importantes dans les montagnes. L’eau charriant la
terre détachée à cause de l’érosion, change de couleur en fonction de celle des sols. Pour
les marins, l’arrivée sur le rivage de certains éléments ramenés par les courants est signe
annonciateur de mauvais temps. L’enseignement scolaire ou universitaire en est fait peu
cas. Ce savoir, considéré comme empirique, est souvent mis en opposition avec les
connaissances scientifiques et le bon sens de l’habitant passé en dérision.
13
Source : OCHA
14
Crédit : Gricha Lepointe, 2004
15
Crédit : JL Lambeau, 2004
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Crédit : Michel Flyne, 2004
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Les systèmes de contrôle de la montée des eaux :
A l’échelle locale, l’installation de pluviomètre permet de mesurer les quantités d’eau
(précipitations liquides ou solides) tombées au sol pendant un temps de référence. L’unité de
mesure est le mm ou l/m².
• Remarques : 1 mm de précipitations correspond à 1 l d’eau par m². Dans la pratique,
n’importe quel type de récipient peut servir de pluviomètre à condition d’en connaître
exactement la surface et le volume.
Le limnimétrie est une règle installée dans la rivière ou le cours d’eau et qui mesure la
montée des eaux.
Le système d’alerte national :
Comme le système d’alerte cyclonique, le système d’alerte national aux inondations est géré
par le Centre National de Météorologie (CNM) avec l’appui du Service National des
Ressources en Eaux (SNRE). La structure du système d’alerte aux inondations est identique
à celle du système d’alerte cyclonique, la seule différence est le code d’alerte qui est utilisé.
Le code d’alerte pour les inondations est basé sur les couleurs et se divise en 3 classes :
Cette alerte indique que des fortes
pluies peuvent s’abattre sur la zone
dans les prochaines 36 heures. Il y a un risque d’inondation d’intensité modérée et localisée.
Cette alerte indique que des pluies
abondantes peuvent s’abattre sur la zone et causer des inondations généralisées dans les
plaines. Ces inondations peuvent avoir des seuils de déclenchement variés.
Cette alerte indique que des pluies
torrentielles sont prévues sur la zone et que l’impact peut être catastrophique (maisons
emportées, lit de rivière élargi, élargissement des ravines, coulées de pierres et de boue,
etc.)
1- Alerte jaune (fortes pluies)
2- Alerte orange (pluies abondantes)
3- Alerte rouge (pluies diluviennes ou
torrentielles)
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Caractéristiques :
Un glissement de terrain est un phénomène
géologique où une masse de terre descend une
pente,. Après la mise en mouvement la masse
conserve globalement sa consistance et sa
physionomie. Elle est donc toujours
reconnaissable, ce qui permet de différencier
les glissements de terrain des coulées de
boue qui n'ont pas de forme propre.
La photo ci-contre présente une coulée de
boue meurtrière causée par de fortes pluies
(Nicaragua)
Les causes :
18
En premier lieu, on trouve bien entendu la
configuration topographique et tectonique du
lieu. Il semble en effet que plus la pente d’un
versant est forte, plus le risque de glissement
est grand. Cependant il faut prendre en
compte deux grandeurs physiques : « l’angle
de frottement » et la « cohésion », toutes
deux liées à la nature des matériaux.
Par ailleurs, l’existence de discontinuités, de
fractures, au sein d’un massif est aussi
responsable d’éboulements. Dans ces zones
de fragilisation (failles, fractures, fissures,
cavités, diaclases, etc.…), l’instabilité est importante.
Ainsi, l’argile est une roche fortement ductile qui aura tendance à se déformer en glissant.
Les glissements de terrain sont donc beaucoup plus fréquents dans le cas de sols argileux. Il
en est de même avec toutes les autres roches plus ou moins ductiles comme la marne, le
gypse, les sels.
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G.Lepointe
3.Les glissements de terrain
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Ce qui peut provoquer un glissement de terrain :
• De fortes pluies provoquant une diminution des résistances du sol ; ( effritement de
sols argileux sous l’effet de la pluie)
• Une augmentation des charges en amont, comme la construction d'un ouvrage, ou
d’une maison
• une diminution des appuis en pied de pente, comme un terrassement mal pensé et
trop raide.
• Un effet mécanique et violent comme une explosion ou un séisme
Ce phénomène n'est pas à confondre avec :
• les chutes de roches cohérentes, qui sont appelées « éboulements rocheux » ;
• les effondrements et affaissements, dont le mouvement global n'est pas conforme à
la pente, et qui sont causés par des ruptures de cavités souterraines ;
• les phénomènes de retrait/gonflement de certaines argiles sous l'effet des variations
d'humidité, où le mouvement n'est pas non plus conforme à la pente, et est réversible
et non gravitaire ;
Fréquence des glissements de terrain :
Les glissements de terrain constituent une autre menace importante en Haïti. Ils se
produisent de trois manières :
1) détachement de pans entiers de montagne (glissement de roches perméables sur
des roches imperméables dû à une sursaturation en eau et à l’existence de forte
pente) ;
2) effritement des berges des rivières et des torrents qui transportent les sédiments
vers les écosystèmes aquatiques ;
3) les éboulements et les affaissements plus fréquents dans les massifs calcaires qui
facilitent l’infiltration de l’eau et la formation de cavités, conséquence de l’effondrement
des cavernes et des grottes. Les zones les plus exposées sont les mornes dégradées
et à forte pente ou déjà fragilisées par une activité tectonique. Le risque est
également élevé pour les villes côtoyant ou traversées par des rivières et/ou des
ravines.
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Selon une étude du risque de glissement de terrain réalisée par Oxfam (2001) les principales
régions menacées par les trois types de glissement de terrain sont présentées sur la carte ci-
dessous :
• Les falaises des bassins versants des principaux cours d’eau du pays comme la
Momance, la rivière blanche, la rivière grise, la rivière froide, la ravine du sud, la
rivière de Port à Piment et la rivière des Anglais.
• Les berges de rivières et des torrents. Ce transport de sédiments par les cours d’eau a
pour conséquence le départ de la terre arable en amont, et l’envasement des lits des
rivières en aval. Dans les endroits où les constructions sont érigées sur de fortes
• Les zones de faille réputées pour leurs activités tectoniques : Parmi les plus connues il
y a lieu de citer Guillomonde dans le Sud-est et la région de Port Margo / Gros Morne
(il se produit des phénomènes d’origine tectonique dont l’un des plus récents est celui
de Boucan Richard où des cocotiers debout se sont déplacés sur plus de 100m)"
On peut citer certains cas tels que les glissements de terrain survenus à :
o Gros Morne (Artibonite) en 1988 : 5 morts.
o Port Margot (Nord) en 1996: 6 morts.
o Carrefour (Ouest) en 1996: 2 morts.
o Bourdon, Port au Prince (Ouest) en octobre 2003: environ 15 morts et 200
victimes.
Des cas de morts par ensevelissement sont signalés sporadiquement à travers le pays,
notamment dans les carrières de sable et aux pieds des falaises.
Les dégâts causés par un glissement de terrain et autres phénomènes
comparables :
Les glissements de terrains et coulées de boue peut causer des dégâts matériels importants
et de la perte brutale et immédiate de vies. Les chances de survie de personnes victimes
d’un glissement de terrain sont extrêmement faibles car les conditions pur retrouver les
survivants sont très difficiles et lentes.
Glissement de terrain. Zone de Vivi Michel à Port-au-Prince (2002)20
Glissement de terrain à Bourdon, Port-au-Prince
qui a causé la mort de dizaines de personnes
(2003)21
20
Crédit : Gricha Lepointe, 2002
21
Crédit : Gricha Lepointe 2003
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Caractéristiques :
Un tremblement de terre est l'une des catastrophes naturelles parmi les plus dangereuses. A
la différence d'un cyclone ou d'une éruption volcanique, un séisme frappe en quelques
secondes ne donnant aucune chance de fuir. On ne peut éviter un séisme mais le principal
objectif est de prévoir l'endroit où le futur tremblement de terre se produira. La Terre bouge à
raison de plus d’un million de secousses par an. Bien sûr, cette activité tellurique n’est pas,
dans la plupart des cas, perceptible à l’homme. Notre histoire est marquée de séismes
meurtriers qui soulignent la fragilité de notre planète et par là même, de notre société.
Un séisme ou tremblement de terre est une vibration du sol causée par une cassure en
profondeur de l'écorce terrestre. Cette cassure intervient quand les roches ne peuvent plus
résister aux efforts engendrés par leurs mouvements relatifs (tectonique des plaques). Les
dégâts observés sont fonction de l'amplitude, de la durée et de la fréquence des vibrations.
Ils peuvent être amplifiés par d'autres accidents (notamment si les conduites de gaz ont été
touchées).
La plupart des tremblements de terre sont localisés sur des failles.
Il se produit de très nombreux séismes tous les jours, mais la plupart ne sont pas ressentis
par les humains. Environ cent mille séismes sont enregistrés par an sur la planète1. Les plus
puissants d'entre eux comptent parmi les catastrophes naturelles les plus destructrices.
Comprendre le fonctionnement d'un séisme
Un tremblement de terre ne frappe pas au hasard. Quelques points scientifiques essentiels
permettent de mieux comprendre le phénomène.
3.Les tremblements de terre
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La tectonique des plaques
L’écorce terrestre est constituée de plusieurs plaques d’une centaine de kilomètres
d’épaisseur qui se déplacent les unes par rapport aux autres. Mais, ce déplacement se fait
par à coup. Les séismes naissent au niveau des zones de contact de ces plaques.
La dynamique des plaques
Les plaques les plus importantes sont : l’américaine, l’eurasienne, l’africaine, l’indo
australienne et l’antarctique. Ces plaques rigides sont soumises à des tensions si fortes
qu’elles subissent régulièrement des ruptures brutales. Les énormes quantités d’énergie
libérées lors de ces ruptures sont à l’origine des tremblements de terre.
Les zones sensibles aux tremblements de terre sont :
• Les dorsales médio océaniques qui se situent à 1 ou 2 km sous la surface des
océans
• Les zones de subduction qui donnent lieu à de violents séismes. Ces derniers sont
centrés jusqu’à 700 km de profondeur sur le plan incliné de la croûte océanique. On
parle de subduction quand une plaque océanique plonge sous une autre plaque
• Les zones de failles transformantes le long desquelles les plaques coulissent.
Exemple : la faille de San Andréas en Californie.
La plaque caraïbe, aux caractéristiques assez particulières, se déplace vers l’Est à une
vitesse d’environ 2.5 à 4 cm par an et pousse la plaque Nord Américaine.
Ce déplacement provoque une tension qui engendre une accumulation d’énergie, un peu
comme un élastique que l’on tire. L’énergie se libère en provoquant un tremblement de terre,
de la même façon que lorsque l’on relâche l’élastique tendu, il se dégage une force.
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Les zones de tension entre deux plaques sont matérialisées par
des failles : La faille de San Andréas fait planer une menace
constante sur la Californie. Cette faille correspond au frottement
latéral des plaques du Pacifique et d’Amérique du Nord. Les
sismologues avaient évalué qu’un tremblement de terre majeur se
produisait à peu près tous les 80 ans. Avec une étonnante
régularité, San Francisco a connu un autre séisme en 1986 (force
7). Mais, contre toutes prévisions, elle en a connu un autre en 1989
(force 6) et un autre en 1994 (6,6 sur l’échelle de Richter) qui a
frappé Los Angeles et fait 42 morts et 2 600 blessés. Il a été suivi
de plus de 200 répliques
La zone frontière entre les deux plaques, sur laquelle repose Haïti, est marquée par au
moins trois failles principales, toutes trois capables de générer des séismes importants:
• La faille de la Presqu’île du Sud: on peut la suivre depuis Tiburon, Camp Perrin,
Miragoane, Laboule, Fond Parisien, Lac Enriquillo. Elle passe très près de la capitale.
C’est une cassure quasi verticale dans l’écorce terrestre. Le mouvement sur cette
faille est de type coulissage.
• La faille Orient La Tortue: elle se trouve en mer, on peut la suivre le long de la côte sud
de Cuba, au travers du Passage du Vent, dans le canal de la Tortue. Elle se prolonge
(à terre cette fois) dans la vallée du Cibao en République Dominicaine. C’est aussi
une faille verticale, de type coulissage.
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• La faille nord-Hispaniola: elle se trouve en mer, au nord de la Tortue et de poursuit
vers l’est au nord de la République Dominicaine et de Porto Rico. C’est une faille qui
fait chevaucher Hispaniola et Porto Rico vers le nord, par-dessus la plaque Amérique
du Nord. Une portion de cette faille a cassé en septembre 2003 lors du séisme de
Puerto Plata et en 1946 lors du séisme majeur qui a affecté le nord-est de la
République Dominicaine.
22
Les failles décrites ci-dessus sont
capables de générer des séismes
importants. Les failles qui bordent le
nord du pays sont sous-marines.
Un séisme important sur ces failles
aurait une forte probabilité de
déclencher un tsunami sur la côte
nord.
CLASSIFICATION DES SÉISMES :
Il existe trois catégories de
tremblements de terre :
En pratique on classe les séismes en trois catégories selon les phénomènes qui les ont
engendrés :
• Les séismes tectoniques sont de loin les plus fréquents et dévastateurs. Ce
glissement, localisé sur une ou plusieurs failles,. Dans ce cas le tremblement est
provoqué par un relâchement de l'énergie accumulée. Ce relâchement d’énergie peut
se faire en plusieurs secousses. Ainsi, on constate des répliques suite à la secousse
principale d'un séisme, d'amplitude décroissante, et sur une durée allant de quelques
minutes à plus d'un an. Ces secousses secondaires sont parfois plus dévastatrices
que la secousse principale, car elles peuvent faire s'écrouler des bâtiments qui
n'avaient été qu'endommagés, alors que les secours sont à l'œuvre.
• Les séismes d'origine volcanique résultent de l'accumulation de magma dans la
chambre magmatique d'un volcan.
• Les séismes d'origine artificielle (ou « séismes induits » sont dus à certaines
activités humaines telles que barrages, pompages profonds, extraction minière,
explosions souterraines ou essais nucléaires peuvent entraîner des séismes de faible
à moyenne magnitude.
Les tremblements de terre engendrent parfois des tsunamis, dont la puissance destructrice
menace une part croissante de l'humanité, installée en bordure de mer. Il existe deux
échelles permettant de déterminer l'intensité d'un séisme; l'une est subjective, elle se base
sur les dégâts causés par le séisme: c'est l'échelle de Mercalli. L'autre est objective, elle se
base sur la magnitude du séisme (amplitude des vibrations par rapport à la distance à
l'épicentre), c'est l'échelle de Richter.
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US Geological Survey
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La fréquence des tremblements de terre :
L’activité sismique en Haïti est très importante ( voir graphique sismicité sur 15 années) mais
peu de secousses sont perceptibles par l’être humain.
Comme dans la plupart des zones sismiques dans le monde, les séismes majeurs ne sont
pas fréquents en Haïti. Néanmoins, les données historiques depuis le 15ème siècle nous
montrent que l’Ile d’Hispaniola a connu au moins un tremblement de terre majeur par siècle.
23
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US Geological Survey
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Dernier séisme enregistré et ressenti:
Le jeudi 5 août 2008 un séisme de magnitude 4,3 a été
enregistré dans la zone Sud du pays. « Il y a eu des séismes
dans le passé, il y en aura. Il faut bien se convaincre que des
séismes de la force de ceux qui ont détruit P-au-P en 1751,
1770 et Cap-Haïtien en 1842 vont se reproduire mais en
provoquant une mortalité et des dégâts sans commune
mesure avec ceux qui ont été constatés à cette époque-là.
En effet, la présence d’une population beaucoup plus dense
et la multiplication des habitations en béton armé qui ne
tiennent aucun compte des normes parasismiques de
construction, viendront amplifier les destructions,
particulièrement dans les principales villes Haïti » Ingénieur
Prepti, Bureau des Mines. Haïti
Selon le Professeur Eric Calais, spécialiste en sismicité et
collaborateur du Bureau des Mines en Haïti, les mesures
GPS montrent que la faille Septentrionale accumule de la
déformation à une vitesse de 1 cm/an
• Le dernier séisme majeur sur cette faille a eu lieu il y a 700 a 960 ans
• Les séismes majeurs sur cette faille tendent à se répéter tous les 800 à 1200 ans
• Donc, depuis le dernier séisme majeur, la faille Septentrionale a accumule un déficit
de mouvement de 700 cm x 1 cm/an = 7 m a 960 cm x 1 cm/an = 9.6 m
• Si ce déficit de mouvement était entièrement rattrape par un séisme aujourd'hui
(c’est-à-dire un mouvement de 7 à 10 m de la faille Septentrionale), cela
correspondrait à une magnitude de 7.7 à 7.9
Les dégâts occasionnés par des tremblements de terre :
Les tremblements de terre peuvent occasionner les dégâts sur les infrastructures
suivants les moyens de construction utilisés et les conditions du sol sur lequel les bâtiments
sont construits.
La mémoire d’un tremblement de terre
en Haïti : Le samedi 7 mai 1842, un violent
tremblement de terre que l'on considère
comme la plus grande catastrophe
naturelle de son histoire, frappait la
République d'Haïti. Cet épouvantable
séisme allait détruire toutes les villes de sa
côte atlantique et anéantir en un moment,
des agglomérations comme le Môle Saint-
Nicolas, Port de Paix et Fort Liberté. Parmi
les villes touchées se trouvait aussi le Cap-
Haïtien, l'ancienne capitale de Saint-
Domingue qui, d'un seul coup, fut réduit en
cendres
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MODULE 3 LES DECISIONS La prévention
La préparation
Le système national de
protection civile
PPPRRRÉÉÉSSSEEENNNTTTAAATTTIIIOOONNN DDDUUU MMMOOODDDUUULLLEEE
Objectif pédagogique :
Au terme de ce module, les participants pourront initier des activités de préparation et de
prévention et appliquer les consignes de base en cas de menace. Ils pourront distinguer
plusieurs activités en fonction de la menace qui se présente : séisme, cyclone, inondation.
Principes et approches :
• Un accroissement de la prise de conscience importante pour une mitigation des
catastrophes est encouragé par des exercices et entraînement aux situations
d’urgence.
• Dans les écoles, les enfants pourront pratiquer un entraînement en cas de séismes, en
s’abritant sous leurs pupitres. Cela renforce la prise de conscience, et stimule des
comportements en réponse aux menaces.
• Choisir soigneusement l’emplacement des nouvelles installations, en particulier celui
des écoles, des hôpitaux et de l’infrastructure, va être d’un grand poids dans l’effort
d’atténuation de la vulnérabilité d’une zone habitée.
• Les plans de mitigation devraient viser à susciter une "culture du risque"; dans une
telle culture, tous les membres de la société sont conscients des aléas auxquels ils
sont exposés, savent comment se protéger eux-mêmes, et vont appuyer les efforts
entrepris pour la
• protection des autres et de la communauté dans son ensemble.
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LLLAAA PPPRRRÉÉÉVVVEEENNNTTTIIIOOONNN
LA PRÉVENTION :
Dans une utilisation courante, le terme prévention ( mitigation) désigne toutes les mesures
prise avant qu’ il y ait un désastre. Ceci inclus la réduction du risque et les mesures de
préparation.
LES ACTIONS DE PRÉVENTION À DÉVELOPPER :
1. Organiser un programme d’éducation sur la gestion des risques et des
désastres pour les élèves mais également la communauté :
Plus nous connaissons le risque, le danger qui nous entoure, plus nous sommes capable d’y
faire face.
Par la diversité des champs culturels, l’éducation à la prévention des risques se prête au
travail interdisciplinaire : en géographie, sciences de la vie et de la terre, histoire, langues,
éducation physique et sportive en correspondance avec l’éducation civique.
Un programme d’éducation devrait permettre aux élèves :
• éveiller la prise de conscience du risque
• renforcer le sens des responsabilités individuelles et collectives
• donner la capacité de prendre les bonnes décisions pour sa sécurité et celle des
autres
Cette éducation préventive permet de placer l’enfant en situation d’acteur. Il a droit au savoir,
mais il a aussi le devoir d’aller chercher l’information. En suscitant sa curiosité pour aller au
devant de l’information, l’enfant trouve plaisir à savoir « avant ». C’est ainsi qu’on éduque à
la responsabilité en montrant que l’anticipation permet de se préparer à agir et à agir en
toute conscience.
L’enfant est amené à mesurer la portée de ses actes et à comprendre que ses droits
engagent sa responsabilité. En se faisant confiance à lui-même, l’enfant est alors prêt à
établir des rapports de confiance au sein de la communauté scolaire et ainsi de devenir
solidaire de ses camarades et de son entourage. Solidarité d’autant plus utile, qu’elle
favorisera des relations de bon sens avec l’extérieur lors de la survenue d’un phénomène.
La prévention commence par la conscience du risque.
Cette conscience est rendue possible par le vécu ou par la culture du groupe dans lequel on
vit.
Quelles représentations, les enfants ont-ils du risque, de la catastrophe et des mitigations
possibles ? Il s’agira de passer des représentations immédiates dans lesquelles le danger se
traduit par la catastrophe, d’origine naturelle ou technologique, où l’accent est mis sur
l’individu, ses peurs et/ou ses dénis, à un questionnement qui portera au contraire sur les
sociétés, leur vulnérabilité et donc sur la question des mitigations possibles (mitigation :
réduction de la vulnérabilité).
Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 58
Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/
L’éducation à la prévention des risques majeurs peut être entreprise à partir d’un événement
pris dans l’actualité, pour le dépasser, de manière à s’appuyer sur l’émotion pour former la
réflexion. L’approche didactique par les « études de cas » est sans doute la meilleure
pratique pédagogique pour aborder ces notions. L’approche sensible par les Arts ( dessin,
théâtre, musique) est aussi prétexte au développement de cette éducation.
L’apprentissage par l’action (travail de groupe sur le terrain, enquêtes, expositions et
débats…) permet de développer le « vouloir agir en faveur de» et favorise l’éducation au
développement durable, la recherche de solutions alternatives dans une perspective de
développement économique, social, culturel
La démarche pourrait se résumer ainsi dans la perspective d’une éducation active et
comportementale :
1. identifier le risque en s’informant sur les risques à l’échelle locale ou régionale (par des
documents d’information),
2. observer le territoire proche (éducation au territoire),
3. s’interroger sur l’aléa et les aménagements existants,
4. prévoir l’organisation de la sûreté dans l’école et hors de l’école, à la maison,
5. penser aux mesures de sauvegarde en cas de danger imminent, de conduites à tenir,
2 : Agir sur l’aménagement du territoire :
Sans doute une première intervention consisterait à informer la population des zones à
risque. Cette action pourrait être renforcée par la mise en place de panneau indiquant que la
zone est à risque : ex « zone inondable » ou « zone de glissement de terrain »
www.prim.net
Cette forme de sensibilisation peut aboutir à une prise de conscience de la population et
peut être renforcée par des mesures d’interdiction de résider sur des zones à risques. Cette
décision incombe aux autorités locales qui peuvent être soutenues par la Direction de la
Protection Civile.
Au minimum 5 conseils peuvent être diffusés :
1. éviter de construire en bordure du littoral, de façon à s'affranchir du risque lié à la
houle cyclonique et à la marée de tempête ;
2. ne pas construire dans le lit majeur des cours d'eau (et plus largement dans toute
zone inondable) compte tenu des risques de débordements existants pendant et
après le passage u cyclone (liés à la pluviométrie souvent importante qui
l'accompagne) ;
Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 59
Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/
3. éviter les sites dont les caractéristiques topographiques leur confèrent une trop
grande exposition aux vents ;
4. ne pas construire sur un versant soumis aux instabilités de terrain (de même qu'en
tête ou au pied de celui-ci) ;
5. ne pas construire sous une ligne électrique haute tension (risque d'électrocution et
d'incendie).
3. AGIR SUR LA QUALITÉ ( LES NORMES MINIMALES) DES CONSTRUCTION CYCLONE ET SÉISME):
Le risque cyclonique (forts vents)
Concernant le risque cyclonique il ne s'agit pas de garantir une résistance totale du bâti
contre tout phénomène cyclonique, mais d'améliorer la résistance générale du bâtiment (tout
en conciliant l'objectif de climatisation naturelle du bâtiment, objectif incontournable du fait du
climat des zones concernées).
Ce dernier objectif est relativement simple à mettre en œuvre.
Un bâtiment construit selon les règles para cycloniques pourra subir des désordres
structurels plus ou moins importants, mais la vie des occupants ne doit pas être menacée. Il
s’agit surtout d’améliorer :
1. 24
-La prise au vent (importance des
débords de toitures, géométrie et pente
du toit).
Pour lutter efficacement contre l'effet « prise au
vent » il faut réduire autant que possible la taille de
ce qui dépasse des murs porteurs (débord de
toiture).
Au delà d'une trentaine de centimètres, des
techniques particulières sont nécessaires pour
renforcer le débord et limiter le risque de
soulèvement du toit.
Dans le cas de la réalisation d'une terrasse
couverte, une conception adaptée est
indispensable (par exemple non continuité physique entre les toitures de la bâtisse et
la terrasse de façon à ce que si cette dernière est emportée, cela ne mette pas en
péril la toiture principale).
Pour un meilleur compromis entre forces de soulèvement et surpression du versant
au vent, la pente du toit doit se situer autour de 30 ° ;
2. -La pente du toit est l'élément principal de défense des structures de maisons
individuelles contre les forces de soulèvement et d'arrachement de la toiture en cas
de vent très fort. Un toit à quatre pentes, avec une inclinaison de 30 °, est
recommandé.
La toiture : l'emploi de la tôle ondulée comme couverture, courante dans les
régions cycloniques, doit nécessairement s'accompagner de certaines précautions :
24
www.prim.net
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  • 1. Campagne d’information et de sensibilisation à l’échelle communautaire et dans les écoles Communes de Grande Rivière du Nord et de Bahon Projet de renforcement des capacités locales pour la préparation et la réduction des Risques dans le Département du Nord Gricha Lepointe Jean-Louis Lambeau Novembre 2008
  • 2. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 2 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Ce document a été élaboré par Haïti Consulting en collaboration avec Oxfam et avec le financement du Service de l’Aide Humanitaire de la Commission Européenne (ECHO)
  • 3. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 3 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ 1. Introduction En un siècle (1900-2004), Haïti a été frappée par plus de 60 catastrophes reconnues internationalement dont plus de 30 inondations majeures, 20 cyclones et tempêtes et 7 périodes de sécheresses. L’impact d’un désastre est profond pour chacun. Mais il est ressenti plus fortement par les communautés les plus pauvres qui sont souvent celles qui sont les moins bien préparées et les moins à même de récupérer rapidement. C’est pour cette raison qu’il est essentiel de donner à ces communautés l’opportunité de pouvoir réduire le risque de désastres et d’en mitiger les effets. C’est dans ce sens que Oxfam GB avec l’appui de la Commission européenne a mis en place un projet spécifique de préparation et de prévention sur une durée de 15 mois entre Novembre 2007 et Février 2009. Ce projet est concentré dans les 9 sections qui forment les deux communes de Grande Rivière du Nord et de Bahon (voir carte ci-dessous). La région du Nord d’Haïti est caractérisée par un relief montagneux – la Chaîne de la Grande Rivière du Nord et la Chaîne de Saint Raphaël – qui donne naissance à plusieurs cours d’eau (la Grande Rivière du Nord, Les rivières du Haut du Cap, du Limbé, les Trois- Rivières et la rivière Bouyaha). Hors la zone du littoral et du chef lieu Cap Haïtien, les communautés du Nord, essentiellement rurales et fortement enclavées, voient leur niveau de vulnérabilité décuplé par leur exposition à des risques multiples, non pas seulement de désastres naturels (inondations, glissements de terrain…), mais également d’insécurité alimentaire et de pauvreté. Du point de vue de la population locale, il est un facteur essentiel qui peut faire toute la différence entre catastrophe et incident mineur, entre la mort et la vie : il s’agit de l’éducation à la culture du risque. Une famille consciente des risques, informée des mesures à prendre et bien décidée à agir en conséquence met toutes les chances de son côté pour s’en sortir favorablement, tant des points de vue matériel, économique que psychologique. Au contraire une famille non préparée s’expose au risque d’une pauvreté accrue et de pertes fatales. Dans la région concernée par ce projet, entre Grande Rivière du Nord et Bahon, et au moment où les institutions locales de gestion des risques et des désastres commencent à peine à se mettre en place, une étude récente d’Oxfam GB a montré que, d’une façon générale, tant les risques de catastrophes que les mesures de précaution sont peu ou mal connus. La population est donc fortement exposée, par manque d’information et de mobilisation.
  • 4. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 4 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ C’est dans ce sens et pour pallier cette lacune que Oxfam GB dans le cadre du programme DIPECHO propose aux enseignants et de participer à une campagne de sensibilisation et d’information de la communauté scolaire sur les risques de désastres et les mesures à prendre en cas d’urgence. Formation des enseignants : La formation des enseignants vise trois objectifs : • Éveiller la conscience des enseignants, des écoliers et de leurs parents sur les risques liés aux phénomènes naturels dans leur communauté • Transmettre les consignes essentielles aux enseignants, écoliers, et parents pour se protéger des désastres, • Organiser la communauté scolaire pour se préparer. Programme : Jour 1 Jour 2 • Enregistrement • Remise dossier pédagogique • Présentation des participants • Présentation stratégie campagne et approche pédagogique • Film ISDR Tsunami Partie 1. Perception du risque • Parole aux enseignants sur la mémoire des désastres (SP) (20 minutes) • Présentation power point module 1 « notions de base et concepts » (30 minutes) • Enregistrement • Révision cartes de risques (SP) et des idées (TAB) Partie 2. « Capacité d’Action » • Parole aux enseignants sur les actions entreprises pour réduire les désastres • Présentation power point module 3 « les actions possibles» (30 minutes) Break Break • Film AA « Que faire ? » (15 min.) • Présentation power point module 2 « les menaces » (30 minutes) • Débat ouvert sur les risques perçus localement (20 min) (TAB) • Film PNUD-ECHO « Cuba » (15 min.) • Présentation power point module 4 « Les responsabilités collectives et individuelles pour la GRD» (30 minutes) • Débat sur les responsabilités de l’école, des parents, et des enfants • Exercice : comment faire un plan d’urgence (TAB) Lunch Lunch • Exercice : Carte sommaire des risques / commune (GR) (TAB/plancher) (60 minutes) Partie 3. La campagne de sensibilisation • Présentation power point module 5 « Mobilisation de la communauté scolaire» (30 minutes) • Exercice d’animation d’une séance de sensibilisation (15 minutes) • Exercice de planification de la campagne (45 minutes)
  • 5. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 5 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Schéma de l’approche pédagogique Module 2 ; Les menaces Module 1 : Notions de base et concept Améliorer la perception du risque Les enseignants sont en mesure d’identifier, de comprendre les risques et de transmettre ces connaissances aux élèves Améliorer la capacité à réduire l’impact des désastres Les enseignants sont en mesure de prendre des actions et transmettre des consignes et des conseils aux élèves Module 3 : Les actions possibles : préparation, réponse et prévention «Agir pour se protéger » Connaître les consignes et les comportements pour réduire le risque Améliorer la capacité d’organisation individuelle et collective Les enseignants sont en mesure de comprendre les différents rôles et niveaux de responsabilité et de les replacer dans le contexte de l’école et de la communauté pour améliorer l’organisation communautaire. Ils sont en mesure de sensibiliser les élèves et de les rendre responsables Module 4 : Les rôles et responsabilités individuelles et collectives « Responsables et organisés » Connaître les différents niveaux de rôle et responsabilité pour mieux s’organiser Améliorer l’éducation des enfants en matière de GRD Les enseignants sont en mesure d’intégrer dans leur programme scolaire des séances de sensibilisation des enfants sur la gestion des risques et des désastres et de les animer selon un modèle de pédagogie active Module 5 : Mobilisation de la communauté scolaire Les enfants, acteurs de la préparation et de la prévention » Bâtir une culture du risque « Savoir, c’est prévoir » Connaître et comprendre les risques Les objectifs pédagogiques Les messages Les outils pédagogiques
  • 6. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 6 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Le déroulement de la formation : • Le programme de formation se déroulera sous forme de 5 modules : • Les modules sont écrits en français mais seront présentés en créole. • La présentation power point de chaque module dure 30 minutes • Les modules complets sont inclus dans le livret pédagogique qui sera remis aux enseignants. • Les modules comprennent des exercices et débats. Les résultats attendus: 1/ A l’issue de la présentation des modules 1 et 2 les documents suivants seront produits : - Vidéo des témoignages de désastres vécus - Elaboration d’une échelle des risques locaux - 2 Carte sommaires des risques locaux (par commune) 2/ A l’issue du module 3 les documents suivants seront produits : - La validation des consignes de sauvegarde 3/ A l’issue du module 4 les documents suivants seront produits ; - Un modèle de Plan d’urgence des écoles est validé et deux écoles s’engagent à la réaliser (l’évaluation sera effectuée lors des visites de suivi) 4/ A l’issue du module 5 les documents suivants seront produits : - Vidéo d’exercice d’animation d’une séance de sensibilisation à partir des fiches pédagogiques - Vidéo d’exercice d’animation d’une réunion des parents sur le thème de la gestion des risques et des désastres - Un tableau de planification de la campagne sur 3 mois commun à toutes les écoles. 5/ Un rapport d’évaluation de la formation basé sur un questionnaire.
  • 7. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 7 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Le contenu de la formation : Module 1 : notions de base et concepts 1. Le risque 2. Les menaces 3. La vulnérabilité 4. Les capacités 5. Les désastres 6. La gestion des risques et des désastres Module 2 : les menaces 1. Les cyclones 2. Les inondations 3. Les tremblements de terre 4. Les glissements de terrain Module 3 : Les actions possibles 1. La préparation 2. La réponse 3. La prévention (la mitigation) Module 4 : Mobilisation de la communauté scolaire 1. Pourquoi l’école ? 2. Enjeux, Rôles et responsabilités 3. La campagne de sensibilisation Annexes Les fiches pédagogiques pour la sensibilisation des élèves Les consignes et plan d’urgence familial
  • 8. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 8 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ MODULE 1 NOTIONS ET CONCEPTS DE BASE 1. Le risque 2. Les menaces 3. La vulnérabilité 4. Les désastres 5. La gestion des désastres 6. La gestion des risques S’intéresser à la gestion des risques et des désastres c’est déjà choisir le bon chemin…
  • 9. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 9 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ PPPRRRÉÉÉSSSEEENNNTTTAAATTTIIIOOONNN DDDUUU MMMOOODDDUUULLLEEE ::: OBJECTIF PÉDAGOGIQUE : Au terme de ce module les participants auront assimilés les différents concepts et termes utilisés dans l’élaboration de programme de gestion des risques et des désastres. LES PRINCIPES ET APPROCHES DÉVELOPPÉES : • Faire en sorte que l'expérience des désastres et leurs réponses permettent d'avoir une nouvelle approche qui génère des propositions, afin de réduire les conditions actuelles du risque. • Renforcer les concepts sur la gestion du risque, qui permettent d’identifier et de comprendre le risque et sa dynamique, et provoquer une prise de décision. • Comprendre la véritable signification du risque et du Désastre, et comprendre la différence fondamentale qui existe entre eux. LA MÉTHODOLOGIE : Toute activité de préparation de la communauté dans une zone ou il y a déjà eu une catastrophe doit tenir compte de l expérience passée. (Possibilité d utiliser des ex-victimes d’un désastre dans les formations afin de sensibiliser les nouveaux membres de comites) L information est à la base de la préparation de la communauté aux situations d urgence. On peut envisager 5 aspects essentiels pour donner une information utile en termes de préparation et de prévention 1. La compréhension des concepts et notions de base pour clarifier la construction du risque 2. La connaissance du risque envisagé et ses effets 3. La prévision et l alerte. Description des systèmes d alerte utilises. 4. La prévention et la mitigation ; il faut indiquer par quels moyens on peut prévenir ou atténuer les risques pour la survie ou la santé dans la situation de catastrophe envisagée. 5. La réponse : Il faut indiquer les gestes et les comportements essentiels qui peuvent contribuer a sauver des vies. L’élaboration des modules de la formation des enseignants s’appui sur cette méthodologie.
  • 10. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 10 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ IIINNNTTTRRROOODDDUUUCCCTTTIIIOOONNN AAA LLLAAA GGGRRRDDD Lorsque l’on évoque la gestion des risques et des désastres (GRD) on se réfère à l’ensemble des activités que l’on doit mener pour réduire les effets d’un désastre d’origine naturelle ou anthropique afin de limiter les pertes humaines et les dégâts matériels. Une catastrophe ou désastre est une grave perturbation d’une société, causant des pertes étendues en vies humaines, en biens et dans l’environnement, au point de dépasser les possibilités de la société frappée d’y faire face en recourant à ses seules ressources. Les catastrophes sont souvent classées en fonction de la rapidité avec laquelle elles frappent (catastrophes soudaines ou catastrophes à développement lent), ou selon leurs causes (catastrophes naturelles ou catastrophes causées par l’homme). La survenue d’un désastre est liée à deux facteurs : - Une menace (ou encore alea) : cyclone, tremblement de terre, etc. - La vulnérabilité (notre capacité à faire face à la menace) (1 ) La connaissance et la compréhension de ces notions nous permettent d’estimer le risque, c’est à dire le niveau des dangers auxquels nous sommes confronté dans une période et un lieu donné. Prenons le cas d’un cyclone: Où est la menace ? Où est la vulnérabilité ? Où est le risque 1 www.prim.net/ le risque cyclonique
  • 11. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 11 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ LLLEEE RRRIIISSSQQQUUUEEE LA NOTION DE RISQUE : Le risque fait partie des conditions de vie normales d’une société. Lorsque nous conduisons une voiture où prenons un avion nous prenons un risque. Pour certains d’entre nous les risques sont plus élevés que pour d’autres dépendant de l’endroit où nous vivons, de la façon dont nous vivons, et de notre comportement. Définition générale : - Danger éventuel plus ou moins prévisible. - Courir un risque = s’exposer à des dangers Le concept de risque vient de la théorie des probabilités. Le risque n’est pas une chose matérielle, c’est une construction intellectuelle très artificielle et dynamique et changeante car elle repose sur deux variables : • probabilité d’apparition d’un évènement grave (les menaces) • Si l’évènement se produit, la probabilité que les dégâts soient limités ou au contraire qu’ils prennent des proportions catastrophiques (la vulnérabilité, les enjeux) C’est la probabilité de survenue d’un événement associée à une vulnérabilité estimée qui définit le risque. Schématiquement, la notion de risque se présente ainsi : Le risque est une condition latente et inhérente à toute société. Il est constitué et définie par la présence interactive, de deux facteurs fondamentaux : menaces physiques et vulnérabilités sociales. Sans menaces, il ne peut y avoir de vulnérabilités et vice et versa. Sans risque, il n’existe pas de possibilités de désastres. LES RISQUES MAJEURS : Le risque majeur est la possibilité d'un événement d’origine naturelle ou anthropique, dont les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, occasionner des dommages importants et dépasser les capacités de réaction de la société. Un aléa sismique en plein désert n'est pas un risque. Un séisme à SAN FRANCISCO : voilà le risque majeur. En résumé, le risque auquel est exposé une population dépend à la fois de la nature de l’événement physique et du degré de vulnérabilité, de cette population face à cette menace, qui peut être quantifiée par son impact et sa probabilité de réalisation. Les risques de catastrophe naturelle nous concernent tous, mais nous les percevons de façon différente et donc agissons différemment face à eux. Risque = probabilité de réalisation de l’évènement X effets des dommages
  • 12. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 12 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ LA PERCEPTION DU RISQUE : Tout personne possède une perception sur les conditions du risque qu’il affronte. Cette perception est différenciée, elle est mesurée par un ensemble de conditions et d’intérêts sociaux. La perception du risque peut varier d’une personne à une autre. Cette perception est étroitement liée à la représentation du risque. Une personne ayant vécu un désastre, sera plus consciente du risque, c’est à dire de sa situation de faiblesse par rapport à une menace comme une inondation. Il est important que les individus et les sociétés aient une bonne connaissance du niveau de risque auxquels ils sont exposés. Les risques de catastrophe ne seront pas souvent considérés comme importants dans une communauté qui est dans une logique de survie et faisant face à des risques quotidiens important (santé, famine). La comparaison du niveau de risque des catastrophes avec d’autres risques permet de mieux cibler les actions de préparation et de prévention à mettre en place. On peut réaliser à cet effet ce que l’on appelle une échelle des risques qui énumère l’ensemble des risques auxquelles la communauté doit faire face et permet de déterminer les risques prioritaires. On peut également réaliser une carte des risques. ÉVALUER LE RISQUE Evaluer les risques, c’est s’efforcer de les mesurer, mais c’est aussi les comparer, les hiérarchiser. Mieux les connaître pour mieux agir. LLLEEESSS MMMEEENNNAAACCCEEESSS DÉFINITION: La menace est la probabilité pour qu’un phénomène d’origine naturelle ou humaine, se produise à un temps et dans une région déterminés. Les menaces peuvent être complexes ou s’enchaîner; par exemple, un séisme peut provoquer des ruptures de barrages ou de réservoirs, qui vont provoquer des inondations. Une localité est confrontée à un ensemble de menaces ou à une multi menace. Il y a plusieurs types de menaces:
  • 13. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 13 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Menaces naturelles : - Géotechniques : séismes, activité volcanique, glissements de terrains, tsunamis ou raz de marée, avalanches, érosion, etc. - Hydrométéorologiques : ouragans, tempêtes tropicales et électriques, tornades et chutes de grêle, phénomène du Niño, températures extrêmes, sécheresses, incendies spontanés, inondations, débordements, etc.… Menaces socio naturelles : - Elles se manifestent à travers les phénomènes de la nature, mais avec une intervention de l’action humaine : - Inondations, glissements de terrains, pollution (eau, air, sol), affaissements, sécheresse et formation de déserts, érosion côtière, incendies de forêts, et épuisement des réserves d’eau. Menaces Anthropiques : - Attribuées à l’action de l’homme sur les éléments de la nature (air, eau et sol) ou sur la population. Elles mettent en grave danger l’intégrité physique ou la qualité de vie des localités. - En matière de pollution on peut trouver : versage de substances dangereuses, toxiques et radioactives, pesticides, résidus organiques et eaux usées, marées noires, entre autres. - On inclut aussi la réalisation d’activités qui par manque de contrôle ou mauvaise opération, provoquent de grands dangers, comme les stations services, les entrepôts de combustibles, substances toxiques ou radioactives, oléoducs et gazoducs, barrages. Evaluer la menace: Variables que l’on prend en compte pour évaluer les menaces: - Type de menace et effets possibles. - Localisation de la menace - Fréquence - Intensité - Champ d’action - Information historique sur les événements survenus Evaluer la menace c’est « pronostiquer » qu’un phénomène aura lieu en se basant sur l’étude du mécanisme qui le produit, ou la source génératrice, son monitoring, la surveillance et l’enregistrement des phénomènes survenus au cours du temps
  • 14. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 14 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ LLLAAA VVVUUULLLNNNÉÉÉRRRAAABBBIIILLLIIITTTÉÉÉ DÉFINITION : Vulnérabilité : faiblesse face aux menaces ou incapacité de résister et incapacité de se remettre des conséquences d’un désastre. Réduire sa vulnérabilité c’est s’appuyer sur ces forces et diminuer ses faiblesses, c’est à dire améliorer sa capacité à faire face ou à éviter un danger, une menace. Face aux menaces et notre relative impuissance (on peut pas anéantir les menaces), il faut se concentrer sur la réduction de la vulnérabilité, c'est-à-dire sur la limitation des dommages corporels et matériels possibles. Si l'État et les communes ont des responsabilités dans ce domaine, chacun doit prendre conscience que, à son niveau en tant que propriétaire, locataire ou plus simplement citoyen, qu’il peut contribuer à se protéger efficacement et diminuer sa propre vulnérabilité. En cas de désastre notre vulnérabilité dépend de : • notre connaissance préalable du phénomène (information préventive) • des caractéristiques du phénomène (intensité, rapidité, étendue…) • de nos conditions d'exposition ou au contraire d'abri (intérieur ou extérieur d'un bâtiment, d'un véhicule, résistance du lieu refuge, obscurité, froid, sommeil) • de l'importance de notre formation préalable aux premiers gestes de sécurité • de notre comportement avant et pendant le phénomène L’ANALYSE DES CAUSES DE LA VULNÉRABILITÉ : D’une façon générale, la vulnérabilité d’un individu ou d’une communauté repose sur plusieurs causes appelées aussi facteurs de vulnérabilité. Ils sont de plusieurs ordres : Economiques La pauvreté est le premier facteur de vulnérabilité. Absence de ressources économiques des membres d’une localité pour prendre les mesures appropriées et investir dans le développement. Ecologiques ou Environnementaux Exemple : la déforestation augmente la vulnérabilité de la population et des écosystèmes, lorsque les pluies en tombant au sol découvert, provoquent érosion, glissements ou éboulements de terrains, inondations ou avalanches. Physiques Urbanisation rapide et incontrôlée
  • 15. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 15 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Situation physique des villages. Par exemple, les maisons en bois construites selon les méthodes traditionnelles des localités paysannes sont beaucoup moins vulnérables en cas de séisme que les constructions de briques et de concret. Les maisons construites en terre résistent moins bien à une inondation. Sociaux ; Augmentation de la population/ taux d’urbanisation Relations, comportements, formes d’organisation (institutionnelles et communautaires) et manières d’agir des personnes et des localités qui les placent en conditions de plus ou moins forte vulnérabilité. Politiques Guerre et conflits civils. On trouve différents niveaux d’autonomie au sein de la localité, pour prendre des décisions ou pour influer dans la prise de décisions. Educatifs Manque de connaissances et d information Quand une localité est confrontée à des menaces, l’éducation doit inclure l’apprentissage des comportements destinés à les affronter, à les prévenir et à agir de manière appropriée face à eux. Idéologiques et Culturels Changement des pratiques culturelles et sociales Idées, croyances et valeurs que nous possédons pour interpréter les phénomènes de la nature et sa relation avec la société, sur la signification des risques et des désastres, qui déterminent notre capacité ou non de les affronter et de les prévenir. Institutionnels Obstacles que l’Etat ou les institutions publiques ou privées maintiennent et qui empêchent une fonction appropriée et une réponse efficace de leur part-ci, face à un désastre. Organisationnel Capacité de la localité de s’organiser, renforcer la solidarité et la coopération. Une localité organisée possède de meilleurs atouts pour faire face aux facteurs qui la mettent en situation de risque. Pour comprendre et expliquer le concept de vulnérabilité regardons l’étude de cas suivante extrait de la revue de la Protection Civile ( DPC-Revue n°2. 2003)
  • 16. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 16 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Revue de la Direction de la Protection Civile. N°2. 2002. MICT. Haiti
  • 17. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 17 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ UUUNNN DDDÉÉÉSSSAAASSSTTTRRREEE DÉFINITION : Un désastre créé une situation d’urgence Grave perturbation du fonctionnement d’une communauté ou d’une société provoquant des pertes considérables sur les plans humains, matériels, économiques ou environnementaux auxquels la communauté ou la société concernée n’est pas en mesure de faire face avec ses propres ressources. Un désastre ou catastrophe est une situation ou un évènement concentré dans le temps et dans l’espace, qui provoque un éclatement de la structure sociale et un empêchement de tout ou partie des fonctions sociales. On distingue deux types de désastres; 1. désastres de progression lente 2. désastre de progression rapide . Dans ce cas, tout système de gestion doit prévoir ; une phase d alerte et une phase d urgence juste avant l impact du cyclone par exemple. GRAND OU PETITS DÉSASTRES ? On dirait en premier lieu qu’il n y a pas de petits ou de grands désastres, car la qualification d’un désastre (de grande, moyenne ou petite envergure), est relative et dépend du contexte où il a lieu. Cependant, l’évaluation des dégâts lors des désastres nous a amené à utiliser le terme « désastre majeur » ou « catastrophe » pour évoquer une grande ampleur des pertes en vie humaine et en dégâts matériels. Egalement, un grand désastre est dû à un phénomène naturel ou humain de grande envergure qui a lieu entre des périodes de temps presque toujours très longs, les petits et les moyens sont généralement dus à des phénomènes qui se présentent beaucoup plus fréquemment et peuvent signaler que certaines activités humaines seraient en train de générer les conditions de risque pour qu’un désastre de plus grande envergure se produise. Lorsque l’on parle de « petits et moyens » désastres, on se réfère aux différences d’intensité et d’envergure des effets, à la quantité de personnes et à la taille et au nombre des zones affectées. L’identification claire d’une situation de désastre, permettra de prendre les mesures adéquates afin d’éviter ou de réduire les possibilités pour qu’il se renouvelle.
  • 18. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 18 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ IMPACT DES DÉSASTRES: LLLAAA GGGEEESSSTTTIIIOOONNN DDDEEESSS DDDÉÉÉSSSAAASSSTTTRRREEESSS DÉFINITION : La Gestion des Désastres est l'ensemble des actions permettant de diminuer l’impact des désastres ( les dégâts et les pertes humaines). La gestion des désastres implique une réponse à une urgence crée par le désastre. Pour organiser cette réponse des actions de préparation sont mise en œuvre tout au long de l’année. Un programme de gestion des désastres inclus toutes les activités destinées à renforcer les capacités nationales chargées d’organiser les actions de réponses aux urgences. LA RÉPONSE : La réponse est un ensemble d’actions coordonnées dans le temps qui sont déclenchées avant, pendant et après un désastre afin de réduire l’impact de celui-ci et apporter l’aide nécessaire aux populations sinistrées. On distingue en général 5 étapes ou phases : 1. Phase d’alerte 2. Phase de secours d’urgence 3. Phase d’aide d’urgence 4. Phase de réhabilitation 5. Phase de reconstruction
  • 19. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 19 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ 2 La gestion de l’alerte = 24-36 H avant l’impact dans le cas de cyclones. Le système de prévision météorologique de Miami fait une prévision relativement fiable à 36 H avant impact (erreur possible de la trajectoire de l’ordre de 1000 Kms) . Ce temps doit être utilisé avec profit pour anticiper et préparer le désastre potentiel Les premiers secours ou secours d’urgence = de quelques heures à quelques jours . Assistance immédiate mais temporaire apportée sur place à des victimes d'un accident matériel ou de santé afin d'éviter les complications, de soulager les souffrances et de maintenir la vie jusqu'à ce que des services compétents ou un médecin puissent intervenir. Dans le cas d’un tremblement de terre, les chances de retrouver des survivants au terme de 4 jours sont minces. En général, pour des inondations les premiers secours ne durent pas plus de 72 H. Il en effet essentiel pour la survie des populations sinistrées et en particulier des enfants que les distributions d’eau potable et de nourriture soient organisées dans un laps de temps de 48 H après le désastre En général cette période concerne le niveau local. Les secours venant de la capitale ne pourraient pas arriver dans cette période. Pour les autres, hors des zones sinistrées, c’est le moment de réaliser les premières estimations et de définir l’ampleur du désastre afin de déterminer dans les meilleurs délais la nature et l’organisation de la réponse L’aide d’urgence = ne dure pas plus de quelques semaines. 2 Gricha Lepointe. PNUD. 2002
  • 20. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 20 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Mobilisation de l’aide d’urgence : de 12H à 72 H C’est une période très courte, très intense, qui conditionne en grande partie les chances de mener les phases suivantes dans de bonnes conditions : Les évaluations qui seront menées conditionneront les actions de coordination et de mobilisation de la phase suivante La vie des sinistrés blessés ou rescapés est en jeu tant qu’ils ne sont pas pris en charge. La réhabilitation = ne dure pas plus de quelques mois. La réhabilitation : entre +3 et +6 mois La réhabilitation tend essentiellement à permettre à la population affectée de reprendre une vie plus ou moins normale selon le modèle ante catastrophe. On peut la considérer comme une phase transitoire entre les secours d’urgence immédiat et des mesures plus importantes visant un développement à long terme. Mais celle-ci ne doit pas empiéter sur les activités d’aide d’urgence. C’est la période de remise en fonction le plus rapidement possible des services de base. Il est souhaitable que les opérations de réhabilitation commencent le plus tôt possible afin de réduire le temps de vie des sinistrés dans des conditions de dépendance et souvent précaires. La reconstruction= de quelques mois à quelques années La reconstruction : entre +3 mois et N+1 Le terme reconstruction fait référence à la restauration complète de tous les services et de l’infrastructure locale, au remplacement des structures physiques endommagées, à la réanimation de l’économie et à la restauration de la vie sociale et culturelle. Parfois le terme récupération est utilisé pour exprimer les deux activités. En matière de reconstruction, il est encore plus difficile de fixer des échéances tant les contraintes peuvent être nombreuses y compris la mobilisation des financements. LA PRÉPARATION : Actions destinées à minimiser les pertes en vie humaines et les dommages, à organiser l’évacuation temporaire des populations et des biens d’un lieu menacé et à faciliter les opérations opportunes et efficaces de sauvetage, secours et réhabilitation La préparation permet d’assurer en temps voulu l’organisation et l’apport approprié et efficaces des secours et d’une assistance après la catastrophe. Un des aspects les plus délicats de la gestion des catastrophes est d’opérer en temps opportun. Opérer en temps opportun est aussi un élément critique dans la préparation des catastrophes. Le critère essentiel de l’efficacité se mesure à la capacité d’apporter les secours requis à ceux qui en ont besoin Actions types: Formation, sensibilisation, plans d’urgence, systèmes d’alerte rapide, stock d’urgence, abris provisoires, construction de digues de protection, renforcement des structures sensibles.
  • 21. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 21 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ LLLAAA GGGEEESSSTTTIIIOOONNN DDDEEESSS RRRIIISSSQQQUUUEEESSS DÉFINITION : Gérer, c’est anticiper. La gestion du risque s’entend par décision. La décision de courir ou de refuser de courir tel ou tel type de risque. La gestion du risque est la mise en oeuvre de mesures destinées à réduire les dommages associés à des risques naturels ou générés par les activités humaines. La gestion du risque doit être comprise comme la capacité des acteurs sociaux à développer et conduire de propositions d’intervention planifiée, pour prévenir, mitiger ou réduire le risque existant, en intervenant sur les causes qui le produisent, afin de pouvoir ainsi acheminer la localité vers son DEVELOPPEMENT DURABLE. C’est donc la capacité qu’ont les sociétés et leurs acteurs sociaux pour transformer le risque, en agissant sur les causes qui le produisent. Un programme de gestion des risques comprend toutes les activités destinées à éviter ou réduire l’impact des désastres. Il s’agit surtout d’activités structurantes ayant un effet durable sur la vie de la société et intégrées dans les stratégies nationales de développement, par opposition au programme de gestion des désastres qui sont des activités organisées pour une période de courte durée et qui doivent être renouvelées régulièrement. Les activités de gestion du risque ( prévention) sont développées à long terme. La Gestion du risque a pour objectif de développer les décisions administratives, l’organisation, les compétences opérationnelles et les responsabilités nécessaires à l’application des politiques, stratégies et méthodes de réduction des risques Elle englobe dans cette optique la préparation aux Désastres qui est avant tout un mode d’organisation mais non pas un mode développement.. Le terme de mitigation peut être aussi utilisé. Il vient du latin mitigare qui se traduit par adoucir. LA PRÉVENTION : Dans une utilisation courante, le terme prévention (mitigation) désigne toutes les mesures prise avant qu’il y ait un désastre. Ceci inclus la réduction du risque et les mesures de préparation. Finalement, la “gestion du risque” (prévention ou atténuation), ne constitue pas une activité réduite à l’instrumentation de la phase de “pré désastre”. Elle comprend une optique et une somme d’activité qui doivent être prises en compte dans toutes les phases du problème des désastres, avant, durant les préparatifs, la réponse immédiate, la réhabilitation et la reconstruction. Elle représente une optique horizontale et d’intégration.
  • 22. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 22 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Actions type en prévention de gestion des risques ; • Mettre en place des codes de construction • Créer un plan d’aménagement du territoire et indiquer des zones à risque • Campagnes de sensibilisation et d’éducation de la population • Intégrer des actions de réduction du risque dans les investissements • Réaliser des scénarios et cartes des risques pour les identifier et développer des activités de réduction. CCCOOONNNCCCLLLUUUSSSIIIOOONNN La gestion des risques et des désastres est avant tout une approche, une dynamique basée sur une démarche réflexive qui oriente l’analyse des problèmes et des solutions sous l’angle de la vulnérabilité et prend en considération les critères de risques qui sont inhérents à toute société. La gestion des risques et des désastres n’est pas une intervention exclusive des spécialistes et n’est pas confinée dans un secteur ou dans un domaine. Chaque programme de développement, chaque activité humaine, contribue dans une certaine mesure à réduire ou à augmenter la vulnérabilité et le niveau de risque. La gestion des risques et des désastres est donc l’affaire de tous et puisque l’élément central de toute démarche de développement durable est la personne humaine, le citoyen haïtien devra participer au processus de réduction des conditions de risques en y apportant son histoire individuelle et collective, sa culture, ses valeurs et ses connaissances. Pour pouvoir décider et agir, il est nécessaire de comprendre les principales notions attachées à la gestion des risques et des désastres…
  • 23. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 23 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ MODULE 2 LES MENACES NATURELLES 1. Les cyclones 2. Les inondations 3. Les glissements de terrain 4. Les tremblements de terre « Le véritable danger ne provient pas de ce qui est réellement dangereux mais de ce que l’on croit qui ne l’est pas » Mark Twain. Ecrivain américain (1835-1910)
  • 24. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 24 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Objectif pédagogique : Améliorer la perception sociale du risque 1) La comparaison du niveau de risque des catastrophes avec d’autres risques est importante pour déterminer si une communauté ou un individu va prendre des mesures pour réduire ce risque 2) La clef du succès pour un programme visant à réduire les risques est la compréhension de l’importance qu’une société attache aux menaces qu’elle affronte ; ce qui veut dire sa propre perception du risque 3) Plus l’information sur un événement donné (un désastre) est disponible, plus on imagine probable que cet événement va se produire. La perception du risque est étroitement liée au facteur d’effroi. 4) Les décisions et les mesures sont prises selon la manière dont les risques sont perçus. 5) La perception peut varier d’un groupe à un autre 6) Une bonne perception des risques renforce la motivation pour décider et agir pour se protéger et contribuer à la réduction de l’impact des désastres. 1. PRESENTATION DU MODULE
  • 25. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 25 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Les risques naturels dans le monde : En mars 2005, une étude internationale ( Banque Mondiale et le CRED ) a été entreprise pour recenser les régions les plus menacées par une catastrophe naturelle. 6 types de catastrophes ont été étudiées : éruption volcanique, cyclone, séisme, sécheresse, glissement de terrain, inondation. Le bilan de cette étude précise les points suivants : • Plus d’un être humain sur deux habite dans une zone où les probabilités d’une ou plusieurs catastrophes naturelles sont élevées. • 20% de la surface de notre planète sont exposés à au moins un risque de catastrophe naturelle majeure. • 3,4 milliards de personnes sont exposés à au moins un risque de catastrophe naturelle majeure. • 600 catastrophes naturelles majeures frappent la Terre chaque année. Les désastres les plus meurtriers du 20e siècle : • Volcanisme : 30 000 morts en Martinique en 1902 • Sécheresse : 3 000 000 morts en Chine en 1928 • Inondation : 3 700 000 morts, en Chine en 1931 • Glissement de terrain : 12 000 morts en URSS en 1949 • Typhon : 300 000 morts au Bangladesh en 1970 • Séisme, tsunami : 281 000 morts dans l’océan indien en 2004 Les 10 pays les plus menacés par ordre décroissant: 1. Taiwan 2. Costa Rica 3. Philippines 4. Vanuatu 5. Guatemala 6. Equateur 7. Chili 8. Japon 9. Vietnam 10. Îles Salomon Les risques naturels en Haïti : La situation géographique d’Haïti expose ce pays à un large spectre de phénomènes naturels. Ces derniers, combinés aux difficiles conditions socio-économiques, constituent un état de risques permanent et croissant. Perturbations météorologiques, débordements, inondations, éboulements, glissements de terrain, dégradation environnementale, érosion, déforestation, sécheresse, incendies, populations déplacées, séismes, raz de marée, dégradation de bassins versants, sont les causes d’une série de désastres qui frappent régulièrement ce pays. En outre, la forte densité de population constatée dans les villes haïtiennes (280 hab. /km2 ) constitue un facteur de vulnérabilité majeur. 1. INTRODUCTION
  • 26. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 26 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Haïti compterait actuellement environ 8 millions d’habitants tandis que les ressources disponibles diminuent. Cette pression démographique à la hausse, principalement sur les ressources naturelles (déboisement, désertification), et les difficiles conditions socio- économiques qui affectent la majorité de la population sont les facteurs déterminants de la présence des risques et la survenue de désastres.
  • 27. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 27 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/
  • 28. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 28 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ 3 1.1 CARACTÉRISTIQUES : Cyclone, du mot grec kuklos (qui signifie cercle, rond) est un terme générique. Ouragans, typhons et cyclones, ces trois termes définissent le même phénomène. En fonction de la localisation géographique, la terminologie diffère : 4 - cyclone dans l'océan Pacifique sud-ouest et nord et l'océan Indien sud-ouest - ouragan (de Hunraken, dieu maya de la tempête, qui a donné hu-ra-kan dans les Caraïbes, huracàn en espagnol et hurricane en anglais) dans l'océan Atlantique nord et l'océan Pacifique nord-est et sud-ouest (à l'est du 160E) ; - typhon (du chinois t'ai fung, « grand vent » qui a donné l'indien toofan, l'arabe tufan, le portugais tufão et l'anglais typhoon) dans l'océan Pacifique nord-ouest ; - le cyclone est aussi appelé kamikaze (« vent divin ») au Japon, badai en Indonésie, willy-willy en Australie et baguio aux Philippines. Seule différence, leur localisation géographique et leur sens de rotation : les ouragans se développent au-dessus de l'océan Atlantique, les cyclones dans l'océan indien et les typhons dans l'océan pacifique. Les cyclones sont des phénomènes extrêmement dangereux qui génèrent des vents violents, des pluies torrentielles, une houle cyclonique dévastatrice et des marées de tempête destructrices. Ils sont à l'origine chaque année de la disparition de milliers de personnes et de dégâts matériels évalués à plusieurs milliards de dollars . L’énergie déployée chaque seconde dans un cyclone équivaut à celle de 5 bombes du type Hiroshima. Le vent peut souffler à plus de 250 km/h en moyenne et dépasser 350 km/h en rafales. Les quantités de pluie peuvent dépasser par mètre carré : - plusieurs centaines de litres par jour, - plusieurs dizaines de litres en une heure. Le niveau de la mer au voisinage d’un cyclone peut s’élever de plusieurs mètres et les vagues dépasser 15 mètres. 3 www.prim.net 4 Corbis 1. Les cyclones
  • 29. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 29 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ 1.2 L’ORIGINE DES CYCLONES : L’origine des cyclones est un phénomène météorologique lié aux conditions climatiques de la terre. Au contact des eaux chaudes, un mouvement ascendant d'air chaud a lieu. Il s'ensuit une baisse de pression atmosphérique, un accroissement de la masse nuageuse et de la vitesse des vents. L'ouragan est alors une vaste zone d'orages organisés. La rotation de ces tourbillons est influencée par la rotation de la terre : il tournent donc dans le sens des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère sud et dans le sens inverse des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord. Ces ensembles de nuages mesurent au moins une centaine de kilomètres de diamètre et peuvent atteindre plus de 1 000 km de diamètre. Ils se forment sur les mers chaudes (au moins 26,5 degrés) 1.3 LA CLASSIFICATION DES CYCLONES : Un cyclone est à l’origine un phénomène dépressionnaire qui petit à petit se renforce et devient une dépression, puis une tempête tropicale et enfin un cyclone : Les cyclones sont classés en fonction de l'intensité des vents maximums qu'ils génèrent. C'est le paramètre le plus facile à estimer et qui caractérise bien les destructions potentielles. L'Organisation météorologique mondiale a ainsi défini les trois stades suivants, en fonction des vitesses du vent maximum soutenu : - dépression tropicale ou sub-tropicale lorsque ce vent ne dépasse pas 63 km/h (force 7 de l'échelle de Beaufort) ; - tempête tropicale ou sub-tropicale lorsque ce vent est compris entre 63 km/h (force 7) et 117 km/h (force 11) ; - cyclone tropical lorsque ce vent dépasse 117 km/h (force 12). C'est à ce stade que se forme l'œil. Deux échelles de classification existent, en fonction de la valeur minimale de la pression au centre de la dépression et de la vitesse des vents :
  • 30. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 30 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ 5 1.4 LA FRÉQUENCE DES CYCLONES : Des études récentes mettent en évidence le lien entre le réchauffement climatique et l’augmentation des cyclones et de leur puissance. Le cyclone s'alimente de l'humidité qui est très forte là où la mer est chaude. Or le réchauffement climatique humidifie et réchauffe encore davantage les basses couches de l'atmosphère et refroidit la haute région des nuages. On a donc un plus grand contraste entre surface et l'altitude, ce qui augmente l'énergie qui peut potentiellement se libérer du cyclone. Il existe dans le monde 7 bassins susceptibles de réunir les conditions nécessaires à la formation du phénomène, et où se produit de manière régulière une activité cyclonique voir carte ci-dessous. 6 Les statistiques des trente dernières années indiquent qu'il y a 80 à 85 cyclones chaque année (dépression ayant au moins atteint le stade de tempête tropicale), dont 45 ont dépassé le seuil d'ouragan (plus de 117 km/h en vent maximum soutenu). Dans la zone Caraïbe, chaque année durant la saison cyclonique (du mois de juin au mois de novembre) une quinzaine de formations tropicales se forment et sont susceptibles de menacer Haïti 5 WWW. Prim.net 6 WWW. Prim.net
  • 31. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 31 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ La carte ci-dessous présente la trajectoire des 15 formations tropicales qui sont passés dans la zone Caraibe en 2004 7 La saison cyclonique va du 1er juin au 31 novembre, avec une activité plus forte entre le mois d’août et octobre. En haiti, globalement, 80 % des cylcones et tempetes tropicales passent sur la zone Sud du pays et 20 % sur la partie Nord. Durant le 20e siècle, Haïti a été touché par 34 phénomènes tropicaux (tempêtes, coups de vents, orages ou cyclones). . 1.5 LE RISQUE CYCLONIQUE : En fonction de la puissance du cyclone, il est possible d’estimer l’impact possible, c’est à dire les dégâts qu’il pourrait causer lors de son passage sur une zone d’habilitation. Il existe un classement : l’échelle Sahir-Simpson que nous avons dans le chapitre sur la classification des cyclones. Cette échelle, basée sur la force des vents, permet d’organiser l’alerte et de déclencher les actions de préparation adéquates en fonction de l’ampleur de la menace estimée en types de dégâts : Ouragan Catégorie 1 - un ouragan minimal Vents: 64 à 83 kt, 119 à 153 km/h Elévation du niveau de la mer: 1 m à 1.70 m Quelques dégâts probables sur les caravanes et les arbres Parfois, des dégâts pour les panneaux d'affichage. Les routes côtières sont inondées, quelques dommages aux quais, quelques embarcations peuvent être endommagées 7 National Hurricane Center. Miami.
  • 32. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 32 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Ouragan Catégorie 2 - Un ouragan moyen Vents: 84 à 96 kt, 154 à 177 km/h Élévation du niveau de la mer: 1.80 à 2.60 m Certains arbres sont arrachés.. Dégâts très importants aux panneaux d'affichage. Les toits de certains édifices sont soulevés, certains perdant parfois une porte ou une fenêtre. Pas de dégâts d'importance aux constructions. Les routes côtières et les routes situées en dessous du niveau de la mer sont inondées 2 à 4 heures avant l'arrivée du centre de l'ouragan.. Mise à mal des quais et embarcadères. Les marinas inondées .Les embarcations amarrées dans des zones non protéges sont arrachées de leur ancrage. L'évacuation des habitations en bordure maritime est fortement conseillée. Ouragan Catégorie 3 - Un ouragan intense Vents: 97 à 113 kt, 178 à 209 km/h Elévation du niveau de la mer: 2.70 m à 3.80 m les plus gros arbres sont déracinés. Un grand nombre des toits sont endommagés. Quelques dégâts aux constructions légères. De nombreuses inondations près des côtes, beaucoup d'habitations près des rivages sont détruites. Les autres sont fortement endommagées par les vagues ou des débris flottant. Les routes basses, même à l'intérieur des terres, sont coupées par des inondations 3 à 5 heures avant que le centre n'arrive. Les terrains plats à 1.50 m au dessus du niveau de la mer sont inondés. L'évacuation des habitations situées à moins d'un kilomètre du rivage est conseillée. Ouragan Catégorie 4 - Un ouragan extrême Vents 114 à 135 kt, 210 à 249 km/h Elévation du niveau de la mer: 3.90 m à 5.60 m Les arbustes et les arbres sont arrachés. Importants dégâts aux toitures, portes et fenêtres. La plupart des toitures des habitations légères sont fortement endommagées. Les terrains plats à 3 m au dessus du niveau de la mer sont inondés. Dégâts importants aux étages inférieurs des édifices suite aux inondations et aux débris flottants. La plupart des routes basses sont coupées par les eaux 3 à 5 heures avant le centre de l'ouragan. La plupart des plages sont vidées de leur sable. Evacuation massive des zones côtières sur une large bande de 3 km, surtout pour les habitations isolées. Ouragan Catégorie 5 - Un ouragan catastrophique Vents: plus de 135 kt, 249 km/h et plus Elévation du niveau de la mer: au delà de 5.60 m Tous les arbres et les arbustes sont arrachés; dommages considérables à la plupart des toitures. Destruction de nombreuses habitations. Les plus légères sont renversées ou se disloquent. Dégâts majeurs aux étages inférieurs des constructions situées à 5 m en dessous du niveau de la mer, jusqu'à 1 km des côtes. Les routes basses sont coupées par les eaux 3 à 5 heures avant l'arrivée du centre. L'évacuation des zones résidentielles en terrain de basse altitude sur une bande allant jusqu'à 6 km des côtes est fortement recommandée.
  • 33. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 33 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Un cyclone est caractérisé par des vents et des pluies. Ces deux éléments associés sont en mesure de causer d’importants dégâts : 1. Les vents agissent sur la mer qui devient très agitée et causent des dégâts sur les embarcations et les zones côtières 2. Les pluies peuvent causer des inondations. Le passage de l'oeil sur une zone constitue le phénomène le plus dangereux car c’est la ou les vents sont les plus forts. Les effets du vent sur les infrastructures et végétation : Les vents violents qui accompagnent les cyclones provoquent des dégâts considérables. Les vents forts peuvent endommager les habitations et les infrastructures Les photos ci-dessous illustrent la puissance des vents cycloniques : Les photos montrent l’action des vents sur la végétation et les maisons. Les arbres et les objets volants ont détruit les habitations mais aussi que celles-ci ont perdues leur toiture et donc ont été inondées très rapidement. Les effets du vent sur la mer avec la marée de tempête et la houle cyclonique : 8 L'onde de tempête est la montée rapide du niveau de la mer lorsqu'une tempête s'approche de la côte. Le niveau de la mer monte près des côtes, à cause des forts vents du large qui « poussent » l'eau vers elles. Les régions basses sont les plus vulnérables, alors que celles où le relief s'élève rapidement ne sont pas touchées. L'onde de tempête peut créer une marée de tempête. La marée de tempête est une surélévation anormale du niveau moyen de la mer le long des côtes. Une surélévation du niveau de la mer de 5, 6 8 WWW ;PRIME.NET
  • 34. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 34 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ ou 7 mètre, voire 9 mètres (au Bengladesh) se sont déjà produits ; Cette marée ou encore houle cyclonique se déplace souvent plus rapidement que le cyclone lui-même, jusqu'à 1000 km à l'avant et arrive donc avant la pluie et les forts vents cycloniques.
  • 35. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 35 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Les effets des fortes pluies cycloniques : En Haïti, une simple pluie hors la saison cyclonique peut provoquer d’importants dégâts, mais lors de pluies cycloniques, le cumul de précipitations ( la quantité de pluie) peut être considérable, y compris pour des cyclones d'intensité relativement modeste (en terme de vents), alors que certains « gros » cyclones ne génèrent que peu de pluies. Ces pluies peuvent générer des inondations, des glissements de terrains et des coulées boueuses d'ampleur variable. On se souviendra longtemps de l’inondation des Gonaives (2004, 2008) provoquées par le passage de tempêtes tropicales et cyclones à proximité des cotes Haïtiennes : Gonaives en 2004 : 3000 morts, 3000 blessés, 300 000 personnes sinistrées, 4000 maisons détruites, 200 écoles détruites. 9 1.6 LES EFFETS DES CYCLONES Du fait de la pluralité de leurs effets, de l'étendue souvent importante des zones touchées, mais aussi en raison de la vulnérabilité d'une large partie des zones affectées (densité de population importante, bâti fréquemment peu résistant, vétusté des infrastructures publiques, etc.), les conséquences humaines et économiques des cyclones sont souvent considérables. 9 Photo OCHA, 2004
  • 36. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 36 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Les préjudices humains Depuis le développement des moyens de prévention et de protection, les bilans humains tendent à diminuer sensiblement. Une grande part des décès est due aux noyades par montée de la mer ou des rivières, ou aux conséquences des glissements de terrains et coulées de boue. Le vent engendre également des décès, survenant de façon directe, suite à la projection de la victime ou par projection d'un objet, ou indirecte (effondrement d'une construction par exemple). Des études portant sur plusieurs années ont démontrées que 59% des décès sont provoqués par les inondations ; 10 Les préjudices économiques Les dommages matériels dépendent de l'intensité du cyclone (vents) et de son potentiel de pluie. Outre les habitations, l'économie est également touchée par La destruction des infrastructures (ponts, routes, voies ferrées, etc.), la détérioration des outils de production industrielle, l'impact sur les réseaux d'eau, de téléphone et d'électricité (susceptibles de provoquer incendies, explosions et électrocutions). Il s'ensuit une interruption plus ou moins prolongée de la vie économique. • En Floride en 1992, l'ouragan Andrew (classe 4 de l'échelle de Saffir-Simpson) aurait causé 25 à 30 milliards de dollars de pertes. • En Haïti, chaque désastre majeur cause des dégâts matériels estimés à plusieurs millions de dollars. Cet argent dépensé pour venir en aide aux populations et reconstruire les infrastructures pourrait être également utilisés pour prendre les mesures adéquates de réduction du risque qui contribueraient à l’amélioration de la qualité de vie et à la sauvegarde de la population. 10 Photo G.Lepointe, 2002
  • 37. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 37 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ A titre d’exemple, voici le bilan des dégâts causés par le cyclone George en 1998 : 1.6 LE SYSTÈME D’ALERTE CYCLONIQUE: Même si le phénomène est aujourd’hui bien connu, il est encore impossible de prévoir plusieurs jours à l’avance la trajectoire précise d’un cyclone ; celui-ci peut brusquement changer de direction et même revenir sur ses pas. Toutefois, les météorologues américains (National Hurricane Center) sont aujourd’hui en mesure de faire des estimations assez précises à 5 jours. Les estimations portent sur la trajectoire et la force du cyclone.
  • 38. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 38 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Bulletin réalisé par le National Hurricane Center pendant la saison cyclonique. Dispositif national d’alerte : En Haïti, depuis plusieurs années, un système d’alerte cyclonique est en vigueur. Le Service de Météorologie National établit régulièrement des bulletins météo qui sont élaborés sur la base des bulletins du National Hurricane Center basé à Miami. Une fois le bulletin élaboré, celui-ci est envoyé aux différents Ministères dont la Direction de la Protection Civile et aux Délégués départementaux qui eux –même doivent le distribuer au niveau des communes et localités les plus concernées. Le système d’alerte en Haïti, lorsque celui-ci est activité, permet à la population de suivre régulièrement l’évolution des cyclones et d’avoir un temps suffisamment important pour se préparer et éventuellement évacuer les zones dangereuses. (36 heures soit 3 jours dans le meilleur des cas) Ce système est construit autour de 3 phases : 1. Les phases d’alerte 2. La phase de secours 3. La levée du plan
  • 39. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 39 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ A noter qu’il existe également un système d’alerte uniquement pour le risque à l’inondation lorsque la menace météorologique n’est pas d’origine cyclonique.
  • 40. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 40 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ 11 CARACTÉRISTIQUES : De fortes précipitations entraînent une augmentation de la vitesse d'écoulement de l'eau sur une surface donnée .Le terme inondation fait traditionnellement référence au débordement d'un cours d'eau, le plus souvent en crue, qui submerge les terrains voisins. On pourrait ajouter qu’une inondation est une submersion temporaire par l’eau de terres qui ne sont pas submergées en temps normal. Les inondations résultent d’un certain nombre de conditions météorologiques. On en distingue trois grands types : • Par débordement direct : Une inondation peut avoir lieu quand une rivière déborde donc le cours d'eau sort de son lit mineur pour occuper son lit majeur alors il envahit des vallées entières. • Par accumulation d'eau ruisselée : Lorsqu'il y a une capacité insuffisante d'infiltration ou d'évacuation des sols ou du réseau de drainage lors de pluies anormales. Ces inondations peuvent se produire en zone urbanisée, en dehors du lit des cours d'eau proprement dit, quand font obstacle à l'écoulement normal des pluies intenses, l'imperméabilisation des sols et la conception de l'urbanisation et des réseaux d'assainissement. • 12 Par débordement indirect : Les eaux remontent dans à travers les nappes alluviales, dans les réseaux d'assainissement dans des points bas localisés par effet de siphon En Haïti on peut les classer en deux grandes catégories : les inondations qui ont lieu autour des grandes rivières du pays ou sous la forme d’inondation éclaire dans les petits bassins versants et les inondations côtières qui sont plutôt liées à des tempêtes / cyclones. LES CAUSES : Les causes naturelles, liée aux aléas climatiques (pluies régulières dans une zone déterminée) et phénomènes météorologiques attendus (fortes pluies) ou à un événement naturel (glissement de terrain) qui empêche l'écoulement habituel de l'eau. En temps normal, la pluie est un événement favorable pour l’homme (collecte de l’eau). La pluie est nécessaire à l’écosystème et à la survie des être humains. C’est souvent l’action de l’homme 11 www.prim.net 12 www.prim.net/ le risque cyclonique 1. Les inondations
  • 41. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 41 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ qui provoque des désastres liés à la pluie. On peut dans un premier temps distinguer les pluies régulières (saisons) et les pluies cycloniques : Les pluies régulières : le cycle de l’eau : • La quantité d’eau sur Terre est inchangée depuis plus de 3,5 milliards d’années. Elle ne se perd pas, ne se crée pas, elle se transforme juste. • Le moteur est l’énergie solaire : c’est elle qui entraîne les changements d’état de l’eau (condensation, évaporation, …). • C’est pour cette raison que l’on parle de cycle de l’eau qui se déroule à la fois sur Terre et dans l'atmosphère Comment cela fonctionne : Evaporation : le rayonnement solaire réchauffe l’eau des océans, des mers, des lacs et des cours d’eau continentaux. Elle passe alors dans l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau. A cette évaporation s’ajoute la transpiration des animaux et des plantes. Evaporation et transpiration forme l’évapotranspiration. Condensation : la vapeur d’eau de l’atmosphère, au contact de masse d’air froide, se refroidit et retourne à l’état liquide. Les gouttelettes d’eau s’accumulent autour de fines particules de poussière ou de sel (noyaux de condensation) et forment les nuages. Précipitations : quand les gouttelettes accumulées dans les nuages deviennent trop lourdes, elles tombent. Selon les courants aériens, l’humidité et la température, les précipitations sont de plusieurs types : pluie, neige, grêle, verglas Ruissellement / Ecoulement : au sol, en surface, l’eau s’accumule et/ou s’écoule. Elle peut aussi s’infiltrer et alimenter des nappes souterraines. Quand l’eau touche le sol : • 50 % s’évapore immédiatement et reforme le brouillard et les nuages • 25 % s’infiltre dans le sous-sol pour donner naissance aux rivières et aux nappes souterraines • 25 % ruisselle à la surface du sol sans y pénétrer et alimente les cours d’eau et les lacs. Les pluies cycloniques : En réalité, les êtres vivants, et plus particulièrement les végétaux ont une influence sur le cycle. Les racines des végétaux pompent l’eau du sol, et en relâchent une partie dans l’atmosphère. De même, une partie de l’eau est retenue dans les plantes. Avec la déforestation, l’eau ne s’infiltre plus et coule le long des pentes.
  • 42. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 42 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Les causes anthropiques directes ; Urbanisation avec absence ou mauvaise construction de drainage ou d’irrigation, l’érosion et la déforestation, certaines pratiques agricoles intensives peuvent accélérer le ruissellement de l'eau et en limiter l'infiltration. Les causes humaines indirectes liées aux modifications climatiques globales (réchauffement de la planète) qui entraîne la fonte des glaciers et qui provoque une montée du niveau des océans, des cours d'eau, ou encore cela pourrait entraîner des cyclones plus intenses. LA FRÉQUENCE DES INONDATIONS: Les inondations sont les désastres les plus importants en termes de dégâts et les plus fréquents en Haïti. Ils peuvent résulter d’un cyclone ou d’une tempête tropicale (comme ce fut les cas pour Gonaïves en septembre 2004 et 2008) ou simplement d’une pluie intense (comme dans le cas des inondations de Fonds Verrettes / Mapou en mai 2004). Les inondations ont lieu avec une fréquence plus grande durant les deux principales saisons des pluies, de mai à juin et de septembre à octobre. Néanmoins, des inondations peuvent être enregistrées dans certaines zones tout au long de l’année. La carte des risques à l’inondation réalisée par Oxfam présentée ci-dessous, présente les zones à haut risque (en bleu foncé) et à risque ( en bleu clair). Il s’agit principalement des zones de plaine qui représentent prés de 20% du territoire haïtien
  • 43. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 43 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Le changement climatique constitue un élément d’accroissement de la fréquence des inondations. L’augmentation de la température entraînant la fonte des glaces dans l’antarctique est l’une des raisons majeures. En effet, d’après le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'évolution du climat : « Il est probable que dans les années 2080 de très nombreux millions de personnes supplémentaires seront inondées chaque année suite à l’élévation du niveau de la mer. Les zones très peuplées et de faible altitude où la capacité d’adaptation est relativement faible et qui sont déjà confrontées à d'autres défis tels que des tempêtes tropicales ou la subsidence locale de la côte sont particulièrement en danger. Le nombre de personnes touchées sera plus grand dans les méga deltas d'Asie et d’Afrique, tandis que les petites îles sont particulièrement vulnérables ». LES IMPACTS : Selon l'Institut international de l'eau de Stockholm (SIWI), pour la période 1996-2005, environ 80% des catastrophes naturelles étaient d'origine météorologique ou hydraulique, et les inondations auraient lors de cette décennie affectée en moyenne 66 millions de personnes par an entre 1973 et 1997. Ce sont les catastrophes naturelles qui produisent le plus de dégâts. Les inondations, notamment dans les pays pauvres font souvent beaucoup de victimes et de dégât matériels. Elles sont responsables de 50 % des accidents mortels dus aux catastrophes naturelles dans le monde.
  • 44. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 44 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Voici une carte présentant les limites de l’inondation des Gonaives en 2004. 13 14 La vile des Gonaives sous les eaux Une école inondée : 15 16 SYSTÈME D’ALERTE AUX INONDATIONS Les Systèmes d’Alerte Précoces au niveau local : La connaissance locale : La sagesse traditionnelle construite à partir d’observations, de connaissances transmises à travers les ans de génération en génération supporte, traditionnellement, la prise de décision à niveau local en matière de gestion de risques. Elle se réfère le plus souvent à la gestion des cours d’eau ; au ravin et l’érection d’habitat ; la prédiction d’inondations ; la décision de partir en haute mer. Dans la mise en place de système d’alerte précoce dans les plaines, le changement de la coloration de l’eau des cours d’eau avant même la remontée de leur niveau est pour l’habitant un signe précoce d’une inondation probable qui a été utilisé. En effet, elle informe de la tombée de pluies plus ou moins importantes dans les montagnes. L’eau charriant la terre détachée à cause de l’érosion, change de couleur en fonction de celle des sols. Pour les marins, l’arrivée sur le rivage de certains éléments ramenés par les courants est signe annonciateur de mauvais temps. L’enseignement scolaire ou universitaire en est fait peu cas. Ce savoir, considéré comme empirique, est souvent mis en opposition avec les connaissances scientifiques et le bon sens de l’habitant passé en dérision. 13 Source : OCHA 14 Crédit : Gricha Lepointe, 2004 15 Crédit : JL Lambeau, 2004 16 Crédit : Michel Flyne, 2004
  • 45. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 45 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Les systèmes de contrôle de la montée des eaux : A l’échelle locale, l’installation de pluviomètre permet de mesurer les quantités d’eau (précipitations liquides ou solides) tombées au sol pendant un temps de référence. L’unité de mesure est le mm ou l/m². • Remarques : 1 mm de précipitations correspond à 1 l d’eau par m². Dans la pratique, n’importe quel type de récipient peut servir de pluviomètre à condition d’en connaître exactement la surface et le volume. Le limnimétrie est une règle installée dans la rivière ou le cours d’eau et qui mesure la montée des eaux. Le système d’alerte national : Comme le système d’alerte cyclonique, le système d’alerte national aux inondations est géré par le Centre National de Météorologie (CNM) avec l’appui du Service National des Ressources en Eaux (SNRE). La structure du système d’alerte aux inondations est identique à celle du système d’alerte cyclonique, la seule différence est le code d’alerte qui est utilisé. Le code d’alerte pour les inondations est basé sur les couleurs et se divise en 3 classes : Cette alerte indique que des fortes pluies peuvent s’abattre sur la zone dans les prochaines 36 heures. Il y a un risque d’inondation d’intensité modérée et localisée. Cette alerte indique que des pluies abondantes peuvent s’abattre sur la zone et causer des inondations généralisées dans les plaines. Ces inondations peuvent avoir des seuils de déclenchement variés. Cette alerte indique que des pluies torrentielles sont prévues sur la zone et que l’impact peut être catastrophique (maisons emportées, lit de rivière élargi, élargissement des ravines, coulées de pierres et de boue, etc.) 1- Alerte jaune (fortes pluies) 2- Alerte orange (pluies abondantes) 3- Alerte rouge (pluies diluviennes ou torrentielles)
  • 46. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 46 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ 17 Caractéristiques : Un glissement de terrain est un phénomène géologique où une masse de terre descend une pente,. Après la mise en mouvement la masse conserve globalement sa consistance et sa physionomie. Elle est donc toujours reconnaissable, ce qui permet de différencier les glissements de terrain des coulées de boue qui n'ont pas de forme propre. La photo ci-contre présente une coulée de boue meurtrière causée par de fortes pluies (Nicaragua) Les causes : 18 En premier lieu, on trouve bien entendu la configuration topographique et tectonique du lieu. Il semble en effet que plus la pente d’un versant est forte, plus le risque de glissement est grand. Cependant il faut prendre en compte deux grandeurs physiques : « l’angle de frottement » et la « cohésion », toutes deux liées à la nature des matériaux. Par ailleurs, l’existence de discontinuités, de fractures, au sein d’un massif est aussi responsable d’éboulements. Dans ces zones de fragilisation (failles, fractures, fissures, cavités, diaclases, etc.…), l’instabilité est importante. Ainsi, l’argile est une roche fortement ductile qui aura tendance à se déformer en glissant. Les glissements de terrain sont donc beaucoup plus fréquents dans le cas de sols argileux. Il en est de même avec toutes les autres roches plus ou moins ductiles comme la marne, le gypse, les sels. 17 www.prim.net 18 G.Lepointe 3.Les glissements de terrain
  • 47. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 47 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ 19 Ce qui peut provoquer un glissement de terrain : • De fortes pluies provoquant une diminution des résistances du sol ; ( effritement de sols argileux sous l’effet de la pluie) • Une augmentation des charges en amont, comme la construction d'un ouvrage, ou d’une maison • une diminution des appuis en pied de pente, comme un terrassement mal pensé et trop raide. • Un effet mécanique et violent comme une explosion ou un séisme Ce phénomène n'est pas à confondre avec : • les chutes de roches cohérentes, qui sont appelées « éboulements rocheux » ; • les effondrements et affaissements, dont le mouvement global n'est pas conforme à la pente, et qui sont causés par des ruptures de cavités souterraines ; • les phénomènes de retrait/gonflement de certaines argiles sous l'effet des variations d'humidité, où le mouvement n'est pas non plus conforme à la pente, et est réversible et non gravitaire ; Fréquence des glissements de terrain : Les glissements de terrain constituent une autre menace importante en Haïti. Ils se produisent de trois manières : 1) détachement de pans entiers de montagne (glissement de roches perméables sur des roches imperméables dû à une sursaturation en eau et à l’existence de forte pente) ; 2) effritement des berges des rivières et des torrents qui transportent les sédiments vers les écosystèmes aquatiques ; 3) les éboulements et les affaissements plus fréquents dans les massifs calcaires qui facilitent l’infiltration de l’eau et la formation de cavités, conséquence de l’effondrement des cavernes et des grottes. Les zones les plus exposées sont les mornes dégradées et à forte pente ou déjà fragilisées par une activité tectonique. Le risque est également élevé pour les villes côtoyant ou traversées par des rivières et/ou des ravines. 19 www.prim.net/ le risque cyclonique
  • 48. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 48 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Selon une étude du risque de glissement de terrain réalisée par Oxfam (2001) les principales régions menacées par les trois types de glissement de terrain sont présentées sur la carte ci- dessous : • Les falaises des bassins versants des principaux cours d’eau du pays comme la Momance, la rivière blanche, la rivière grise, la rivière froide, la ravine du sud, la rivière de Port à Piment et la rivière des Anglais. • Les berges de rivières et des torrents. Ce transport de sédiments par les cours d’eau a pour conséquence le départ de la terre arable en amont, et l’envasement des lits des rivières en aval. Dans les endroits où les constructions sont érigées sur de fortes • Les zones de faille réputées pour leurs activités tectoniques : Parmi les plus connues il y a lieu de citer Guillomonde dans le Sud-est et la région de Port Margo / Gros Morne (il se produit des phénomènes d’origine tectonique dont l’un des plus récents est celui de Boucan Richard où des cocotiers debout se sont déplacés sur plus de 100m)" On peut citer certains cas tels que les glissements de terrain survenus à : o Gros Morne (Artibonite) en 1988 : 5 morts. o Port Margot (Nord) en 1996: 6 morts. o Carrefour (Ouest) en 1996: 2 morts. o Bourdon, Port au Prince (Ouest) en octobre 2003: environ 15 morts et 200 victimes. Des cas de morts par ensevelissement sont signalés sporadiquement à travers le pays, notamment dans les carrières de sable et aux pieds des falaises. Les dégâts causés par un glissement de terrain et autres phénomènes comparables : Les glissements de terrains et coulées de boue peut causer des dégâts matériels importants et de la perte brutale et immédiate de vies. Les chances de survie de personnes victimes d’un glissement de terrain sont extrêmement faibles car les conditions pur retrouver les survivants sont très difficiles et lentes. Glissement de terrain. Zone de Vivi Michel à Port-au-Prince (2002)20 Glissement de terrain à Bourdon, Port-au-Prince qui a causé la mort de dizaines de personnes (2003)21 20 Crédit : Gricha Lepointe, 2002 21 Crédit : Gricha Lepointe 2003
  • 49. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 49 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Caractéristiques : Un tremblement de terre est l'une des catastrophes naturelles parmi les plus dangereuses. A la différence d'un cyclone ou d'une éruption volcanique, un séisme frappe en quelques secondes ne donnant aucune chance de fuir. On ne peut éviter un séisme mais le principal objectif est de prévoir l'endroit où le futur tremblement de terre se produira. La Terre bouge à raison de plus d’un million de secousses par an. Bien sûr, cette activité tellurique n’est pas, dans la plupart des cas, perceptible à l’homme. Notre histoire est marquée de séismes meurtriers qui soulignent la fragilité de notre planète et par là même, de notre société. Un séisme ou tremblement de terre est une vibration du sol causée par une cassure en profondeur de l'écorce terrestre. Cette cassure intervient quand les roches ne peuvent plus résister aux efforts engendrés par leurs mouvements relatifs (tectonique des plaques). Les dégâts observés sont fonction de l'amplitude, de la durée et de la fréquence des vibrations. Ils peuvent être amplifiés par d'autres accidents (notamment si les conduites de gaz ont été touchées). La plupart des tremblements de terre sont localisés sur des failles. Il se produit de très nombreux séismes tous les jours, mais la plupart ne sont pas ressentis par les humains. Environ cent mille séismes sont enregistrés par an sur la planète1. Les plus puissants d'entre eux comptent parmi les catastrophes naturelles les plus destructrices. Comprendre le fonctionnement d'un séisme Un tremblement de terre ne frappe pas au hasard. Quelques points scientifiques essentiels permettent de mieux comprendre le phénomène. 3.Les tremblements de terre
  • 50. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 50 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ La tectonique des plaques L’écorce terrestre est constituée de plusieurs plaques d’une centaine de kilomètres d’épaisseur qui se déplacent les unes par rapport aux autres. Mais, ce déplacement se fait par à coup. Les séismes naissent au niveau des zones de contact de ces plaques. La dynamique des plaques Les plaques les plus importantes sont : l’américaine, l’eurasienne, l’africaine, l’indo australienne et l’antarctique. Ces plaques rigides sont soumises à des tensions si fortes qu’elles subissent régulièrement des ruptures brutales. Les énormes quantités d’énergie libérées lors de ces ruptures sont à l’origine des tremblements de terre. Les zones sensibles aux tremblements de terre sont : • Les dorsales médio océaniques qui se situent à 1 ou 2 km sous la surface des océans • Les zones de subduction qui donnent lieu à de violents séismes. Ces derniers sont centrés jusqu’à 700 km de profondeur sur le plan incliné de la croûte océanique. On parle de subduction quand une plaque océanique plonge sous une autre plaque • Les zones de failles transformantes le long desquelles les plaques coulissent. Exemple : la faille de San Andréas en Californie. La plaque caraïbe, aux caractéristiques assez particulières, se déplace vers l’Est à une vitesse d’environ 2.5 à 4 cm par an et pousse la plaque Nord Américaine. Ce déplacement provoque une tension qui engendre une accumulation d’énergie, un peu comme un élastique que l’on tire. L’énergie se libère en provoquant un tremblement de terre, de la même façon que lorsque l’on relâche l’élastique tendu, il se dégage une force.
  • 51. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 51 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Les zones de tension entre deux plaques sont matérialisées par des failles : La faille de San Andréas fait planer une menace constante sur la Californie. Cette faille correspond au frottement latéral des plaques du Pacifique et d’Amérique du Nord. Les sismologues avaient évalué qu’un tremblement de terre majeur se produisait à peu près tous les 80 ans. Avec une étonnante régularité, San Francisco a connu un autre séisme en 1986 (force 7). Mais, contre toutes prévisions, elle en a connu un autre en 1989 (force 6) et un autre en 1994 (6,6 sur l’échelle de Richter) qui a frappé Los Angeles et fait 42 morts et 2 600 blessés. Il a été suivi de plus de 200 répliques La zone frontière entre les deux plaques, sur laquelle repose Haïti, est marquée par au moins trois failles principales, toutes trois capables de générer des séismes importants: • La faille de la Presqu’île du Sud: on peut la suivre depuis Tiburon, Camp Perrin, Miragoane, Laboule, Fond Parisien, Lac Enriquillo. Elle passe très près de la capitale. C’est une cassure quasi verticale dans l’écorce terrestre. Le mouvement sur cette faille est de type coulissage. • La faille Orient La Tortue: elle se trouve en mer, on peut la suivre le long de la côte sud de Cuba, au travers du Passage du Vent, dans le canal de la Tortue. Elle se prolonge (à terre cette fois) dans la vallée du Cibao en République Dominicaine. C’est aussi une faille verticale, de type coulissage.
  • 52. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 52 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ • La faille nord-Hispaniola: elle se trouve en mer, au nord de la Tortue et de poursuit vers l’est au nord de la République Dominicaine et de Porto Rico. C’est une faille qui fait chevaucher Hispaniola et Porto Rico vers le nord, par-dessus la plaque Amérique du Nord. Une portion de cette faille a cassé en septembre 2003 lors du séisme de Puerto Plata et en 1946 lors du séisme majeur qui a affecté le nord-est de la République Dominicaine. 22 Les failles décrites ci-dessus sont capables de générer des séismes importants. Les failles qui bordent le nord du pays sont sous-marines. Un séisme important sur ces failles aurait une forte probabilité de déclencher un tsunami sur la côte nord. CLASSIFICATION DES SÉISMES : Il existe trois catégories de tremblements de terre : En pratique on classe les séismes en trois catégories selon les phénomènes qui les ont engendrés : • Les séismes tectoniques sont de loin les plus fréquents et dévastateurs. Ce glissement, localisé sur une ou plusieurs failles,. Dans ce cas le tremblement est provoqué par un relâchement de l'énergie accumulée. Ce relâchement d’énergie peut se faire en plusieurs secousses. Ainsi, on constate des répliques suite à la secousse principale d'un séisme, d'amplitude décroissante, et sur une durée allant de quelques minutes à plus d'un an. Ces secousses secondaires sont parfois plus dévastatrices que la secousse principale, car elles peuvent faire s'écrouler des bâtiments qui n'avaient été qu'endommagés, alors que les secours sont à l'œuvre. • Les séismes d'origine volcanique résultent de l'accumulation de magma dans la chambre magmatique d'un volcan. • Les séismes d'origine artificielle (ou « séismes induits » sont dus à certaines activités humaines telles que barrages, pompages profonds, extraction minière, explosions souterraines ou essais nucléaires peuvent entraîner des séismes de faible à moyenne magnitude. Les tremblements de terre engendrent parfois des tsunamis, dont la puissance destructrice menace une part croissante de l'humanité, installée en bordure de mer. Il existe deux échelles permettant de déterminer l'intensité d'un séisme; l'une est subjective, elle se base sur les dégâts causés par le séisme: c'est l'échelle de Mercalli. L'autre est objective, elle se base sur la magnitude du séisme (amplitude des vibrations par rapport à la distance à l'épicentre), c'est l'échelle de Richter. 22 US Geological Survey
  • 53. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 53 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/
  • 54. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 54 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ La fréquence des tremblements de terre : L’activité sismique en Haïti est très importante ( voir graphique sismicité sur 15 années) mais peu de secousses sont perceptibles par l’être humain. Comme dans la plupart des zones sismiques dans le monde, les séismes majeurs ne sont pas fréquents en Haïti. Néanmoins, les données historiques depuis le 15ème siècle nous montrent que l’Ile d’Hispaniola a connu au moins un tremblement de terre majeur par siècle. 23 23 US Geological Survey
  • 55. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 55 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ Dernier séisme enregistré et ressenti: Le jeudi 5 août 2008 un séisme de magnitude 4,3 a été enregistré dans la zone Sud du pays. « Il y a eu des séismes dans le passé, il y en aura. Il faut bien se convaincre que des séismes de la force de ceux qui ont détruit P-au-P en 1751, 1770 et Cap-Haïtien en 1842 vont se reproduire mais en provoquant une mortalité et des dégâts sans commune mesure avec ceux qui ont été constatés à cette époque-là. En effet, la présence d’une population beaucoup plus dense et la multiplication des habitations en béton armé qui ne tiennent aucun compte des normes parasismiques de construction, viendront amplifier les destructions, particulièrement dans les principales villes Haïti » Ingénieur Prepti, Bureau des Mines. Haïti Selon le Professeur Eric Calais, spécialiste en sismicité et collaborateur du Bureau des Mines en Haïti, les mesures GPS montrent que la faille Septentrionale accumule de la déformation à une vitesse de 1 cm/an • Le dernier séisme majeur sur cette faille a eu lieu il y a 700 a 960 ans • Les séismes majeurs sur cette faille tendent à se répéter tous les 800 à 1200 ans • Donc, depuis le dernier séisme majeur, la faille Septentrionale a accumule un déficit de mouvement de 700 cm x 1 cm/an = 7 m a 960 cm x 1 cm/an = 9.6 m • Si ce déficit de mouvement était entièrement rattrape par un séisme aujourd'hui (c’est-à-dire un mouvement de 7 à 10 m de la faille Septentrionale), cela correspondrait à une magnitude de 7.7 à 7.9 Les dégâts occasionnés par des tremblements de terre : Les tremblements de terre peuvent occasionner les dégâts sur les infrastructures suivants les moyens de construction utilisés et les conditions du sol sur lequel les bâtiments sont construits. La mémoire d’un tremblement de terre en Haïti : Le samedi 7 mai 1842, un violent tremblement de terre que l'on considère comme la plus grande catastrophe naturelle de son histoire, frappait la République d'Haïti. Cet épouvantable séisme allait détruire toutes les villes de sa côte atlantique et anéantir en un moment, des agglomérations comme le Môle Saint- Nicolas, Port de Paix et Fort Liberté. Parmi les villes touchées se trouvait aussi le Cap- Haïtien, l'ancienne capitale de Saint- Domingue qui, d'un seul coup, fut réduit en cendres
  • 56. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 56 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ MODULE 3 LES DECISIONS La prévention La préparation Le système national de protection civile PPPRRRÉÉÉSSSEEENNNTTTAAATTTIIIOOONNN DDDUUU MMMOOODDDUUULLLEEE Objectif pédagogique : Au terme de ce module, les participants pourront initier des activités de préparation et de prévention et appliquer les consignes de base en cas de menace. Ils pourront distinguer plusieurs activités en fonction de la menace qui se présente : séisme, cyclone, inondation. Principes et approches : • Un accroissement de la prise de conscience importante pour une mitigation des catastrophes est encouragé par des exercices et entraînement aux situations d’urgence. • Dans les écoles, les enfants pourront pratiquer un entraînement en cas de séismes, en s’abritant sous leurs pupitres. Cela renforce la prise de conscience, et stimule des comportements en réponse aux menaces. • Choisir soigneusement l’emplacement des nouvelles installations, en particulier celui des écoles, des hôpitaux et de l’infrastructure, va être d’un grand poids dans l’effort d’atténuation de la vulnérabilité d’une zone habitée. • Les plans de mitigation devraient viser à susciter une "culture du risque"; dans une telle culture, tous les membres de la société sont conscients des aléas auxquels ils sont exposés, savent comment se protéger eux-mêmes, et vont appuyer les efforts entrepris pour la • protection des autres et de la communauté dans son ensemble.
  • 57. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 57 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ LLLAAA PPPRRRÉÉÉVVVEEENNNTTTIIIOOONNN LA PRÉVENTION : Dans une utilisation courante, le terme prévention ( mitigation) désigne toutes les mesures prise avant qu’ il y ait un désastre. Ceci inclus la réduction du risque et les mesures de préparation. LES ACTIONS DE PRÉVENTION À DÉVELOPPER : 1. Organiser un programme d’éducation sur la gestion des risques et des désastres pour les élèves mais également la communauté : Plus nous connaissons le risque, le danger qui nous entoure, plus nous sommes capable d’y faire face. Par la diversité des champs culturels, l’éducation à la prévention des risques se prête au travail interdisciplinaire : en géographie, sciences de la vie et de la terre, histoire, langues, éducation physique et sportive en correspondance avec l’éducation civique. Un programme d’éducation devrait permettre aux élèves : • éveiller la prise de conscience du risque • renforcer le sens des responsabilités individuelles et collectives • donner la capacité de prendre les bonnes décisions pour sa sécurité et celle des autres Cette éducation préventive permet de placer l’enfant en situation d’acteur. Il a droit au savoir, mais il a aussi le devoir d’aller chercher l’information. En suscitant sa curiosité pour aller au devant de l’information, l’enfant trouve plaisir à savoir « avant ». C’est ainsi qu’on éduque à la responsabilité en montrant que l’anticipation permet de se préparer à agir et à agir en toute conscience. L’enfant est amené à mesurer la portée de ses actes et à comprendre que ses droits engagent sa responsabilité. En se faisant confiance à lui-même, l’enfant est alors prêt à établir des rapports de confiance au sein de la communauté scolaire et ainsi de devenir solidaire de ses camarades et de son entourage. Solidarité d’autant plus utile, qu’elle favorisera des relations de bon sens avec l’extérieur lors de la survenue d’un phénomène. La prévention commence par la conscience du risque. Cette conscience est rendue possible par le vécu ou par la culture du groupe dans lequel on vit. Quelles représentations, les enfants ont-ils du risque, de la catastrophe et des mitigations possibles ? Il s’agira de passer des représentations immédiates dans lesquelles le danger se traduit par la catastrophe, d’origine naturelle ou technologique, où l’accent est mis sur l’individu, ses peurs et/ou ses dénis, à un questionnement qui portera au contraire sur les sociétés, leur vulnérabilité et donc sur la question des mitigations possibles (mitigation : réduction de la vulnérabilité).
  • 58. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 58 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ L’éducation à la prévention des risques majeurs peut être entreprise à partir d’un événement pris dans l’actualité, pour le dépasser, de manière à s’appuyer sur l’émotion pour former la réflexion. L’approche didactique par les « études de cas » est sans doute la meilleure pratique pédagogique pour aborder ces notions. L’approche sensible par les Arts ( dessin, théâtre, musique) est aussi prétexte au développement de cette éducation. L’apprentissage par l’action (travail de groupe sur le terrain, enquêtes, expositions et débats…) permet de développer le « vouloir agir en faveur de» et favorise l’éducation au développement durable, la recherche de solutions alternatives dans une perspective de développement économique, social, culturel La démarche pourrait se résumer ainsi dans la perspective d’une éducation active et comportementale : 1. identifier le risque en s’informant sur les risques à l’échelle locale ou régionale (par des documents d’information), 2. observer le territoire proche (éducation au territoire), 3. s’interroger sur l’aléa et les aménagements existants, 4. prévoir l’organisation de la sûreté dans l’école et hors de l’école, à la maison, 5. penser aux mesures de sauvegarde en cas de danger imminent, de conduites à tenir, 2 : Agir sur l’aménagement du territoire : Sans doute une première intervention consisterait à informer la population des zones à risque. Cette action pourrait être renforcée par la mise en place de panneau indiquant que la zone est à risque : ex « zone inondable » ou « zone de glissement de terrain » www.prim.net Cette forme de sensibilisation peut aboutir à une prise de conscience de la population et peut être renforcée par des mesures d’interdiction de résider sur des zones à risques. Cette décision incombe aux autorités locales qui peuvent être soutenues par la Direction de la Protection Civile. Au minimum 5 conseils peuvent être diffusés : 1. éviter de construire en bordure du littoral, de façon à s'affranchir du risque lié à la houle cyclonique et à la marée de tempête ; 2. ne pas construire dans le lit majeur des cours d'eau (et plus largement dans toute zone inondable) compte tenu des risques de débordements existants pendant et après le passage u cyclone (liés à la pluviométrie souvent importante qui l'accompagne) ;
  • 59. Manuel de formation des enseignants Oxfam GB – DIPECHO VI P. 59 Haïti Consulting 2008 https://sites.google.com/site/haiticonsulting/ 3. éviter les sites dont les caractéristiques topographiques leur confèrent une trop grande exposition aux vents ; 4. ne pas construire sur un versant soumis aux instabilités de terrain (de même qu'en tête ou au pied de celui-ci) ; 5. ne pas construire sous une ligne électrique haute tension (risque d'électrocution et d'incendie). 3. AGIR SUR LA QUALITÉ ( LES NORMES MINIMALES) DES CONSTRUCTION CYCLONE ET SÉISME): Le risque cyclonique (forts vents) Concernant le risque cyclonique il ne s'agit pas de garantir une résistance totale du bâti contre tout phénomène cyclonique, mais d'améliorer la résistance générale du bâtiment (tout en conciliant l'objectif de climatisation naturelle du bâtiment, objectif incontournable du fait du climat des zones concernées). Ce dernier objectif est relativement simple à mettre en œuvre. Un bâtiment construit selon les règles para cycloniques pourra subir des désordres structurels plus ou moins importants, mais la vie des occupants ne doit pas être menacée. Il s’agit surtout d’améliorer : 1. 24 -La prise au vent (importance des débords de toitures, géométrie et pente du toit). Pour lutter efficacement contre l'effet « prise au vent » il faut réduire autant que possible la taille de ce qui dépasse des murs porteurs (débord de toiture). Au delà d'une trentaine de centimètres, des techniques particulières sont nécessaires pour renforcer le débord et limiter le risque de soulèvement du toit. Dans le cas de la réalisation d'une terrasse couverte, une conception adaptée est indispensable (par exemple non continuité physique entre les toitures de la bâtisse et la terrasse de façon à ce que si cette dernière est emportée, cela ne mette pas en péril la toiture principale). Pour un meilleur compromis entre forces de soulèvement et surpression du versant au vent, la pente du toit doit se situer autour de 30 ° ; 2. -La pente du toit est l'élément principal de défense des structures de maisons individuelles contre les forces de soulèvement et d'arrachement de la toiture en cas de vent très fort. Un toit à quatre pentes, avec une inclinaison de 30 °, est recommandé. La toiture : l'emploi de la tôle ondulée comme couverture, courante dans les régions cycloniques, doit nécessairement s'accompagner de certaines précautions : 24 www.prim.net