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Eric Delannoy challenges 05 août 2009
- 1. www.challenges.fr
05.08.2009 | 18:40
par Eric Delannoy, vice-président du cabinet de conseil en stratégie Weave. Il commente
la saison des résultats bancaires, marquée ces deux derniers jours par la publication des
trimestriels de la Société Générale et de la BNP.
(c) Sipa Un distributeur
par Eric Delannoy, vice-président du cabinet de conseil en stratégie Weave .
La Société Générale et BNP Paribas viennent de publier leurs résultats trimestriels. Quelle
tendance peut-on dégager ?
- La direction commune qui transparaît des résultats des banques universelles est que la
banque de financement se redresse, alors que la banque de détail subit la crise de plein fouet.
Globalement, trois facteurs ont bénéficié à la banque d'investissement. D'abord, les marchés
se sont concentrés en termes de compétiteurs : aux Etats-Unis, la chute de Lehman Brothers
a notamment profité à Goldman Sachs, qui a récupéré des parts de marché.
Ensuite, le redressement des marchés a permis de revenir sur des fonctionnements plus
stabilisés qui permet d'améliorer la visibilité et donc la qualité des prises de position sur les
marchés. Si on ajoute à cela une réorientation vers des stratégies moins risquées, qui se traduit
par une moindre demande des produits dérivés complexes, tous les ingrédients du retour aux
bénéfices sont réunis.
Pourquoi la banque de détail, elle, commence à souffrir ?
Évaluation du site
Le site du magazine économique Challenges diffuse quelques articles, brèves et dossiers,
concernant l'actualité économique principalement. Le site aborde également la plupart des autres
thèmes de l'actualité générale.
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- 2. - Paradoxalement, et alors qu'elle avait servi l'an passé d'amortisseur à la crise, elle souffre
désormais de l'effet de ciseau. Elle subit d'un côté la baisse du PNB, caractérisée par une
moindre demande de crédits tant de la part des particuliers que des entreprises, ce qui entraîne
moins de recettes pour les banques, et de l'autre côté, la montée du coût du risque.
En 2008, on était face à un problème de dépréciation d'actifs. Cette année, on redoute
davantage les impayés sur les crédits à cause de la récession.
Est-ce inquiétant ?
- Non, ça n'est nullement dramatique, même si l'ampleur de la crise de risque est la plus
forte depuis plus de 15 ans. On devrait retrouver une marge de manœuvre avec la sortie de
crise.Dans tous les cas, on pourra continuer à compter sur le phénomène d'amortisseur de crise
des banques de détail. Les clients ne vont en effet pas déserter les banques et le besoin de
crédit subsiste.
Ce qui change en revanche, ce sont les référentiels de bénéfices, qui ne semblent plus adaptés
par rapport aux années 2006/2007. Les banques prenant moins de risques, elles toucheront
d'autant moins de bénéfices en période faste.
Les banques gagneront aussi moins d'argent à cause de la pression qui s'établit sur les prix des
produits bancaires, et du crédit à la consommation, qui devrait dégager durablement moins de
marge avec la loi Lagarde.
Les banques sont donc vouées à gagner moins d'argent ?
- Les banques vont être amenées à chercher d'autres sources de revenus, ce qui va encourager
l'innovation. Le Crédit Lyonnais, par exemple, s'est distingué avec une nouvelle approche à la
carte, plutôt qu'une approche par package. Des innovations autour de nouveaux moyens de
paiement sont aussi à l'étude.
De nouvelles sources d'économie de coûts peuvent encore se dégager en recherchant les
économies d'échelle par une mutualisation des usines de production, notamment dans la
monétique et plus récemment dans la gestion d'actifs. Il est fort à parier que ce mouvement va
s'amplifier dans les mois à venir.
Plus globalement, d'autres fusions sont elles en vue, dix ans presque jour pour jour après la fin
de la guerre des banques BNP/Paribas/Société Générale ?
- Je crois plus à des rapprochements par métier qu'à des rachats frontaux, comme c'est
le cas avec la toute nouvelle BPCE [née de la fusion entre Caisse d'épargne et Banque
Populaire, ndlr], pour laquelle les réseaux de distributions restent distincts. En France, le
taux de concentration bancaire est très élevé, et cela pourrait conduire à un problème de
concurrence.
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- 3. Fort de ce constat, on peut imaginer un rapprochement ciblé de la Société Générale avec le
Crédit Agricole, plus probable qu'un rachat par une grosse banque française ou étrangère.
L'hypothèse BNP par exemple, évoquée depuis près de dix ans, semble très peu probable: des
tentatives ont déjà échoué, et les deux groupes ont des cultures trop différentes désormais.
Finalement, quel avenir se dessine pour le secteur bancaire ?
- Plutôt un bel avenir! De grosses provisions ont été réalisées en 2008, face à une confiance
des marchés mise à mal, particulièrement aux Etats-Unis, mais aussi en France.
Or une provision n'est pas une perte, ça n'est qu'une anticipation de perte. Aussi, si l'on pense
que la crise de confiance a provoqué un surprovisionnement, on ne sera pas surpris que
certains actifs soient de meilleure qualité que ce que l'on craignait, ce qui pourrait entraîner, à la
sortie de la crise, des déprovisionnements chez les banques.
Propos recueillis par Chloé Dussapt(le mercredi 5 août 2009)
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