Le septième numéro propose un focus sur la formation et la recherche à l'international. Le magazine universitaire au cœur de science vous invite à une plongée au cœur de l'Université Montpellier 2. Ce rendez-vous trimestriel vous permet de découvrir l'UM2 dans toute sa diversité. Entrez dans les coulisses de l'Université grâce à la rubrique "Au cœur du campus" et faites connaissance avec ceux qui font l'université dans "A l'honneur à l'UM2". Découvrez également le cœur de sciences de l'UM2 en vous plongeant dans "L'écho des labos". Ce magazine vous propose chaque trimestre un focus sur les formations, l'innovation et les relations internationales
1. DISPONIBLE EN TÉLÉCHARGEMENT SUR
Le magazine universitaire au cœur de science
www.univ-montp2.fr
scribd.com/um2_montpellier
Numéro 7
Novembre 2013
L'UM2 à la pointe
de la recherche
contre le paludisme
Étudiant un jour...
Les lycéens envahissent
le campus
INTERNATIONAL :
l'
UM2 rayonne
Mieux connaître
notre galaxie grâce
au satellite Gaïa
1
Université Montpellier 2 SCIENCES ET TECHNIQUES
N°7 - 11.2013
MONTPELLIER | LANGUEDOC-ROUSSILLON | SUD DE FRANCE
2. Sommaire
4
Dossier
16
L'épistémologie pour tous
International : l'UM2 rayonne
8
Au cœur du campus
18
À l’honneur à l’UM2
3 médailles de bronze CNRS décernées
à des chercheurs de l’UM2
3 chercheurs de l’UM2 nommés membres
juniors de l’IUF
François Fajula, lauréat du prix de l’International
Zeolite Association 2013
Joël Moreau reçoit le prix Achille Le Bel
Les étudiants de l'IUT de Nîmes doublement primés
pour leur action en faveur du handicap
12
20
Innovation
Mieux connaître notre galaxie grâce au satellite Gaïa
22
Services
Des étudiants entre mer et ciel
Vie des labos
L'Institut des sciences de l’évolution remonte le cours
du temps
L'Université Montpellier 2 à la pointe de la recherche
contre le paludisme
UM2 N°7 - NOVEMBRE 2013
IMPRESSION
Offset Deux Mille (France)
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Michel Robert
UNIVERSITÉ MONTPELLIER 2
Sciences et Techniques
Place Eugène Bataillon
34095 Montpellier CEDEX 5
Tél. +33 (0)4 67 14 30 30
communication@univ-montp2.fr
www.univ-montp2.fr
RÉDACTRICE EN CHEF
Aline Périault,
aline.periault@univ-montp2.fr
Tél. +33 (0)4 67 14 92 87
A COLLABORÉ À CE NUMÉRO
Philippe Raymond
CONCEPTION & MISE EN PAGE
Olivier Piau, Agropolis Productions
Tirage : 2.500 ex.
Dépôt légal : novembre 2013
ISSN : 2259-874X
Toute représentation ou reproduction
intégrale ou partielle faite sans le
consentement de l’auteur ou de ses
représentants est illicite (art. A du Code
de la Propriété Intellectuelle).
2
N°7 - 11.2013
Formation
Étudiant un jour...
De nouveaux horizons pour les étudiants de l'IUT
Le centre de loisirs fait pousser des graines de reporter
10
Science et société
23
Publications
3. Édito
Une politique d'échange
et d'ouverture
Si le phénomène de mondialisation de nos sociétés peut
parfois prêter à interrogation, celui des grandes questions
scientifiques ainsi que de la transmission du savoir et des
connaissances relève toutefois d’enjeux partagés à l’échelle
planétaire.
1, 2, 3... taguez !
Le QR code, vous connaissez ?
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directement à du contenu
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application (gratuite) de lecture
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(iPhone), Goggles (Android),
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(Blackberry), Bing (Windows
Phone), trois étapes suffisent :
1. lancer l'application,
2. photographier le Qrcode,
3. lire le contenu.
Ces questions sont entre autres celles de la santé et de l’environnement, de l’accès à l’eau et aux ressources alimentaires,
de l’énergie et de l’habitat ou encore des technologies de l’information et de la communication. Elles constituent certains des défis majeurs que les
prochaines générations vont avoir à relever, dans le cadre d’un essor économique et
social raisonné et maîtrisé, nécessitant dès à présent notre engagement responsable et
la mise en synergie de nos actions.
L’Université Montpellier 2 s’est ainsi inscrite de longue date dans une politique
d'échange et d'ouverture avec différents acteurs de l’enseignement supérieur et de la
recherche répartis sur l’ensemble du globe. Ces actions sont à la fois fondamentales et
fondatrices, permettant un enrichissement mutuel autour de la formation des étudiants,
de la création et de la diffusion de nouveaux savoirs ou technologies, de l’ouverture à
d’autres cultures.
Elles ont permis de mener à bien quantité d’opérations marquantes, certaines étant
rapportées au travers du dossier de ce numéro d’UM2, le magazine universitaire au
cœur de science.
L’action à l’international dépassant cependant le cadre de notre établissement, une
véritable démarche de partenariat avec les collectivités territoriales et l’État est mise en
place. La récente ouverture de l’Institut Confucius de Montpellier en constitue une des
dernières illustrations en date. Il permettra d’accueillir plusieurs centaines d’étudiants
chinois par an à Montpellier et, en retour, de favoriser nos échanges avec ce pays tout
en contribuant au rayonnement des universités montpelliéraines.
La fusion entre l’Université Montpellier 1 et l’Université Montpellier 2 permettra également d’accroître cette dynamique et de renforcer l’attractivité de notre site. La nouvelle
université sera en effet, par la complémentarité de ses composantes et le développement de grands pôles thématiques fédérant nos compétences, un acteur majeur dans
le développement et le rayonnement de Montpellier et de la région Languedoc-Roussillon.
Michel Robert,
Président de l’Université Montpellier 2 - Sciences et Techniques
3
N°7 - 11.2013
4. Dossier
La formation et la recherche
à l'international
Un dynamisme utile
et pleinement revendiqué
L’
ACTION INTERNATIONALE des
universités est une mission
essentielle de service public.
Elle est un des éléments moteurs des
relations étrangères sur lesquelles s’appuie notre diplomatie et participe ainsi
au rayonnement de la France qui a toujours su jouer de ses atouts culturels et
scientifiques pour être une nation qui
compte ! Elle permet également à nos
établissements d’être reconnus aussi bien
à l’étranger qu’en France.
Elle est utile aux étudiants qui grâce aux
programmes d’échanges que nous établissons à travers le monde peuvent accéder à des formations enrichissantes qui
leur facilitent souvent l’accès au monde
du travail.
Elle est indispensable aux enseignantschercheurs, techniciens et personnels
administratifs, puisqu’elle permet aux
savoirs et compétences qu’ils développent, aussi bien dans les domaines
scientifiques, techniques, pédagogiques
que managériaux, d’être largement diffusés. Elle permet également aux savoirs
créés ailleurs dans le monde d’alimenter
les nôtres. Ces échanges sont synonymes
d’enrichissement, de reconnaissance et
de compétences accrues… C’est ainsi
4
N°7 - 11.2013
que notre établissement s’est construit
une solide réputation qu’il continue de
renforcer chaque jour aux quatre coins
de la planète. Cette réputation internationale rejaillit bien évidemment à l’échelle
nationale.
Elle est importante pour notre établissement qui, confronté aux mutations du
monde, trouvera à travers ses collaborations internationales un moyen idéal de
s’adapter plus rapidement aux évolutions,
voire aux révolutions, qu’elles soient technico-scientifiques, économiques, culturelles ou politiques.
Dans ce contexte, l’Université Montpellier
2 confirme sa vitalité puisqu’elle s’affirme
comme l’une des universités européennes
les plus actives à l’international. Un dynamisme pleinement revendiqué, qui reflète
aussi celui de Montpellier et de sa région.
Cette vitalité repose sur un environnement privilégié qui profite des politiques
internationales actives menées par ses
partenaires universitaires, la Région Languedoc-Roussillon, la Ville de Montpellier,
l’Agglomération et le Rectorat, puisqu’il
est indispensable dans ce domaine d’unir
nos réseaux, nos moyens financiers et
humains, puis de mettre en place des
actions communes.
Avec plus de 2 000 étudiants étrangers
dont 400 doctorants travaillant dans nos
laboratoires ; avec plus de 800 de nos
étudiants qui s’expatrient chaque année
pour compléter leur cursus ou effectuer
des stages ; avec pas moins de 20 programmes Erasmus Mundus dont plusieurs
en coordination, plusieurs laboratoires
internationaux, plusieurs diplômes internationaux, l’Université Montpellier 2 multiplie les échanges au-delà de l’Europe. Elle
a, du fait de sa situation géographique au
cœur de l’arc méditerranéen, des partenariats privilégiés avec les pays du Maghreb
et du Machrek. Mais l’UM2 est aussi très
présente en Europe de l’Est, en Asie du
Sud-Est, en Afrique sub-saharienne et
en Amérique latine.
François Henn,
Vice-président
délégué
aux relations
internationales
7. L’UM2 compte 8 laboratoires internationaux
associés avec la Russie, l’Uruguay, la Suède,
le Vietnam, le Canada et le Gabon.
plutôt sur la partie intégration, ce qui
nous permet à tous d’avoir une meilleure
vue d’ensemble ».
Si les chercheurs français et italiens
collaborent depuis longtemps, le fait
de créer un LIA leur permet de mieux
formaliser leur collaboration « cette
structure nous offre un cadre défini et
un budget, ce qui permet de bâtir un
plan d’action à long terme et inscrit notre
collaboration dans la durée ». L’Université Montpellier 2 compte aujourd’hui
8 laboratoires internationaux associés
avec la Russie, l’Uruguay, la Suède, le
Vietnam, le Canada et le Gabon.
De la matière grise
à la « matière d’étude »
Si les chercheurs français et étrangers échangent leur matière grise, ils
échangent aussi parfois de la « matière
d’étude ». C’est le cas des scientifiques
de très nombreuses disciplines qui
mènent une bonne partie de leurs acti-
vités de recherche sur le terrain. Géologues, hydrologues, écologues, palynologues... et paléontologues, à l’instar
de Pierre-Olivier Antoine, enseignantchercheur à l’Institut des sciences de
l’évolution de Montpellier (Isem). Pour
lui la cause est entendue : « les relations internationales en paléontologie
sont tout simplement indispensables ».
Pakistan, Chine, Turquie, Pérou, Bolivie, Argentine, Pierre-Olivier Antoine ne
compte plus les mails de collègues du
bout du monde qu’il reçoit tous les jours.
« Nous sommes tous tellement spécialisés d’un groupe animal ou végétal,
d’une époque ou d’une région, que
nous sommes forcément sollicités par
nos collègues étrangers ». Et pour le
paléontologue la dimension internationale ne se limite pas à la boite mail :
le travail sur le terrain est incontournable. « Nous partons à la recherche
de fossiles qui peuvent nous aider à
comprendre comment sont apparus les
écosystèmes amazoniens et andins ».
Au moins une fois par an, le chercheur
va traîner ses bottes dans la boue ou
dans la poussière, fouillant par exemple
les affleurements rocheux le long du
fleuve Amazone pour y découvrir des
dents de rongeurs datant de plusieurs
millions d’années. « C’est la seule façon
d’accéder à notre matière de travail »,
souligne-t-il. Des voyages fréquents
que le chercheur met également à profit
pour rencontrer ses homologues étrangers. « Nous participons à des missions
qui impliquent des collègues des pays
du Sud, ce qui permet non seulement
d’en perfectionner les cadres mais aussi
d’améliorer la formation de leurs étudiants ». Pour mieux préparer la relève…
internationale.
4 nouveaux programmes
d’échanges pour l’UM2
Cette année l’Université Montpellier 2
propose aux étudiants 4 nouveaux
programmes d’échange avec des
universités partenaires :
ALYSSA avec la Tunisie
KITE avec l’Afrique, les Caraïbes,
le Pacifique
EUROSA + avec l’Afrique du Sud
THELXINOE avec l’Australie et la
Nouvelle-Zélande.
Ces 4 nouveaux programmes
d’échange s’ajoutent aux 10 projets
obtenus en 2013 qui permettent de
partir en Europe de l'Est, Amérique du
Sud, Jordanie, Liban, Syrie, Territoires
palestiniens et Inde.
7
N°7 - 11.2013
8. Au cœur du campus
De nouveaux horizons
pour les étudiants de l'IUT
ES ÉTUDIANTS du département
génie électrique de l’IUT de
Montpellier bénéficient d’un
parcours culturel qui leur permet
de découvrir un univers parfois
bien éloigné de leur quotidien. Une
opération largement plébiscitée.
L
constat ainsi résumé par un directeur des
ressources humaines : « aux entretiens de
recrutement les étudiants s’avèrent d’excellents techniciens et scientifiques, mais
ils manquent de curiosité et de culture
générale, cette dimension qui fait la différence entre deux candidats brillants ».
Ils vont au musée, à l’opéra, au théâtre. Le
tout dans le cadre de leur scolarité. Des
étudiants en art ? Perdu : les étudiants du
DUT génie électrique. Depuis 2006, l’IUT
de Montpellier propose à ces étudiants un
parcours culturel qui leur ouvre de nouveaux horizons.
Pour offrir aux étudiants cette précieuse
ouverture culturelle, Marie Forderer décide donc de mettre en place le parcours
culturel. « Nous voulions leur faire découvrir des lieux, leur permettre de rencontrer des gens, d’assister à des spectacles
vivants qu’ils n’auraient a priori jamais eu
l’idée de voir. C’est aussi la mission de
l’université de favoriser la découverte
culturelle chez ses étudiants », souligne
l’enseignante.
« Nous avons créé ce parcours en 2006 »,
explique Marie Forderer, enseignante en
communication à l’IUT. L’initiative part d’un
Susciter la curiosité
et l’ouverture
Cette dernière leur propose dans un premier temps des sorties au musée Fabre
de Montpellier. Si les étudiants sont un
peu surpris au départ, ils se montrent
rapidement ravis. Face à ce succès, le
parcours culturel s’étoffe : désormais les
étudiants ont une sortie culturelle par semestre et au musée Fabre s’ajoutent un
concert de musique classique interprété
par l’orchestre de Montpellier au Corum,
une représentation à l’Opéra Comédie et
une pièce de théâtre ou un spectacle de
danse contemporaine au Domaine d’O.
Les étudiants ont même le privilège de
rencontrer les médiateurs culturels de
ces différents lieux d’accueil avant les
représentations afin de discuter du spectacle qu’ils vont voir et de mieux l’appréhender.
Pièces concerts et tableaux ne font pas
toujours l’unanimité mais ils suscitent
des débats entre les étudiants dont c’est
parfois la première visite au théâtre ou au
musée. « Ces sorties culturelles doivent
procurer cette curiosité, le bonheur de
découvrir une nouveauté et susciter des
envies de revenir », souligne Marie Forderer. Elles permettent aussi de démonter certaines idées reçues : « L’opéra ???
Mais c’est un truc de vieux » s’exclament
certains en début d’année. Ceux-làmême finissent parfois par prendre des
cartes d’abonnement… Pari réussi.
8
N°7 - 11.2013
9. Visite de la chèvrerie des
Demoiselles, à Montoulieu (34),
le 10 octobre 2012
à genoux, de gauche à droite :
Emilie, Margaux, Pauline, Izia,
Léa et Lisa
debout, de gauche à droite :
Marie, Laïa, Guilhem, Valentine
et Pablo
derrière les enfants,
l'animatrice radio de Terra One :
Marie Damassara
Le centre
de loisirs
fait pousser des graines de reporter
G
RÂCE au centre de loisirs
éducatifs de l’UM2, les
enfants s’initient au métier de
journaliste radio tout en s’intéressant à
l’environnement et au développement
durable.
Ils sont incollables sur les fruits et légumes de saison, sensibilisés à l’impact
du réchauffement climatique sur l’agriculture, initiés aux enjeux des OGM…
et ils n’ont que 8 à 10 ans. Les enfants
du centre de loisirs éducatifs du comité
d’action sociale de l’UM2 ont travaillé
toute l’année sur le thème de l’alimentation. « C’est important pour nous de
les sensibiliser à la problématique de
l’environnement et du développement
durable » explique Pierre Vernière, le
directeur du centre de loisirs. Alors quand
Terra One, web radio spécialisée dans
l’environnement, lui a proposé un projet
d’atelier d’éducation à l’environnement
par la pratique radiophonique autour du
thème de l’alimentation, le directeur a été
séduit. Les enfants ont visité une chèvrerie, une chocolaterie, les sources du Lez,
une station d’épuration... Et ont également mis la main à la pâte. « Nous avons
notamment préparé des repas avec des
fruits et des légumes de saison issus de
l'agriculture biologique locale » explique
Audrey Ducrocq, animatrice responsable
du projet au centre de loisirs.
À la table des Zigotos
Des activités autour de l’alimentation qui
ont permis aux reporters en herbe de
s’initier à la radio avec Marie Damassara, animatrice réalisatrice à Terra
One. « C’était une grande découverte
pour eux, la plupart s’imaginaient que
faire de la radio c’était juste parler dans
un micro, confie l’animatrice. Ils se sont
rendu compte que c’était en fait beaucoup de travail. » Préparation des sujets,
interviews, prises de son, montage, les
enfants s’initient à toutes les étapes de
la production radiophonique et réalisent
leur émission : « À la table des Zigotos ».
Dix émissions ont été réalisées par les
petits reporters et ont été diffusées sur
Terra One et sur Radio Campus.
Consécration de ce projet : un plateau en
direct avec 3 chercheurs venus répondre
aux questions des enfants sur les thèmes
des OGM et de la sécurité alimentaire, de
l’agriculture biologique et du réchauffement climatique. Et les petits reporters ?
« Les enfants étaient très stressés par
le direct, confie Marie Damassara, mais
comme ils avaient bien préparé l’émission tout s’est bien passé ». « Ils étaient
ravis, confirme Audrey Ducrocq, ils se
sont beaucoup investis dans ce projet
qui leur a demandé beaucoup de travail ».
Et a peut-être éveillé des vocations…
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N°7 - 11.2013
10. À l’honneur à l’UM2
3 médailles de bronze CNRS
décernées à des chercheurs
de l’UM2
3 chercheurs de l’UM2
nommés membres juniors
de l’IUF
La médaille de bronze du CNRS récompense le premier travail d'un chercheur,
qui fait de lui un spécialiste prometteur
dans son domaine. Cette récompense
représente un encouragement du CNRS à
poursuivre des recherches bien engagées
et déjà fécondes. La médaille de bronze
du CNRS 2012 a été décernée à trois chercheurs de l’UM2.
L'Institut universitaire de France (IUF) a
pour mission de favoriser le développement
de la recherche de haut niveau dans les universités et de renforcer l'interdisciplinarité.
Trois chercheurs de l’UM2 ont été nommés
membres juniors de la campagne 2013 de
l’IUF.
Nicolas Clavier, chercheur en radiochimie
à l’Institut de Chimie Séparative de Marcoule
(ICSM), étudie le comportement des combustibles nucléaires. Il utilise notamment les techniques de spectroscopie ou de microscopie
électronique pour observer les processus qui
affectent le cycle de vie des combustibles et
des déchets nucléaires.
Nicolas
Floquet, chercheur en modélisation moléculaire à l’Institut des Biomolécules
Max Mousseron (IBMM) utilise différentes
techniques de modélisation informatique
pour mieux comprendre le comportement
de certains de nos récepteurs cellulaires.
Ses travaux sur le récepteur de la Ghréline,
une hormone qui stimule l’appétit, pourront
notamment contribuer à la recherche contre
l’obésité et l’anorexie.
Manouk
Abkarian, chercheur en matière
molle et biophysique au Laboratoire Charles
Coulomb (L2C), s’intéresse au comportement d’interfaces composites entre milieux
liquides. Il décrypte notamment le comportement de la membrane des globules rouges
et est devenu un spécialiste du mouvement
de ces cellules dans la micro-circulation sanguine. Il a par exemple découvert comment
les parasites responsables du paludisme
s’échappent du globule rouge.
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N°7 - 11.2013
Guillaume Maurin, chercheur à l’Institut
Charles Gerhardt de Montpellier (ICGM) est
responsable de l’équipe « Dynamique et adsorption dans les matériaux poreux ». Il conduit
ses recherches sur la compréhension des mécanismes qui gouvernent à la fois l’adsorption
et la diffusion de diverses espèces confinées
dans les matériaux poreux.
Mauro
Antezza, physicien au Laboratoire
Charles Coulomb (L2C), explore les propriétés quantiques des systèmes élémentaires
ou mésoscopiques hors équilibre thermique
et les systèmes quantiques désordonnés. Il
travaille avec son groupe au développement
d’une nouvelle ligne de recherche sur des
thématiques de pointe à la fois en physique
fondamentale, comme l’intrication quantique
et les manifestations macroscopiques du vide
quantique, et en physique appliquée, notamment sur les dispositifs nano- et micro-électromécaniques et sur l’extraction et la gestion
d’énergie dans les cellules thermophotovoltaïques.
Nicolas Nègre, chercheur au laboratoire
Diversité, Génomes et Interactions Microorganismes – Insectes (DGIMI) étudie le contrôle
de l’expression spatio-temporelle des gènes.
Il utilise des outils génomiques pour comprendre l'impact de la variabilité génétique
et épigénétique des séquences régulatrices
de différentes populations de chenilles sur
leur adaptation à leur environnement. Le but
de ces études est de comprendre comment
certaines de ces chenilles, comme la Légionnaire d'automne, Spodoptera frugiperda, sont
devenues des ravageurs agricoles majeurs.
11. François Fajula,
Joël Moreau
lauréat du prix de l’International reçoit le prix Achille Le Bel
Zeolite Association 2013
Le directeur de l’Institut Charles Gerhardt
de Montpellier (ICGM), a reçu le prix de
l’International Zeolite Association (IZA)
pour ses contributions dans le domaine
des zéolithes et des solides poreux. Les
zéolithes sont des minéraux microporeux
appartenant au groupe des silicates.
François Fajula a créé en 1981 un groupe
de recherche travaillant sur la synthèse et
la modification des zéolithes. Ce prix fait du
chercheur l’ambassadeur de l’IZA dans le
monde pour une durée de 3 ans.
Professeur à l’École Nationale Supérieure
de Chimie de Montpellier (ENSCM), Joël
Moreau s’est vu décerner le prix Achille Le
Bel par la Société Chimique de France.
Le chercheur a été récompensé pour ses
contributions majeures dans le domaine des
matériaux hybrides nano-structurés et pour
son implication forte et dynamique au service
de la chimie à Montpellier et en France. Il est
à l’origine de plusieurs premières scientifiques et de réussites technologiques.
Les étudiants de l'IUT de Nîmes doublement primés
pour leur action en faveur du handicap
Les étudiants en génie civil de l'IUT de Nîmes se mobilisent pour la réalisation d'un
« logement témoin » accessible. Leur formation dans le domaine du bâtiment et des travaux publics les sensibilise à la question du handicap.
La loi impose de rendre accessible aux personnes en situation de handicap tous les établissements recevant du public d’ici le 1er janvier 2015. Pour mieux appréhender ces besoins
spécifiques, les étudiants sont partis à la rencontre des personnes atteintes de déficiences
physiques, sensorielles et cognitives, et ont réalisé un logement répondant à leurs handicaps. Un projet plébiscité aux Trophées Handi-Friends 2013 qui récompensent les actions
menées autour du handicap par les établissements de l’enseignement supérieur. Les étudiants ont reçu les prix « Handi-sensibilisation » et « Coup de cœur du public ».
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N°7 - 11.2013
12. L'
Institut des sciences de l’évolution
remonte le cours du temps
F
OSSILE après fossile, les
paléontologues de l’ISEM
retracent l’histoire de la
biodiversité pour mieux comprendre
l’arbre du vivant.
Comment pouvait bien être peuplée notre
planète il y a des dizaines de millions
d’années ? C’est une des énigmes que
s’attellent à résoudre les chercheurs de
l’Institut des sciences de l’évolution de
Montpellier (Isem). Depuis plus de 30 ans,
le laboratoire développe des recherches
qui portent sur l’origine de la biodiversité
actuelle et passée et décrypte les mécanismes de son évolution.
L’Institut a été fondé en 1981 par Louis
Thaler, « un paléontologue visionnaire »,
souligne son condisciple Pierre-Olivier
Antoine, enseignant-chercheur à l'Isem.
« Dès la fin des années 70, il a compris
l’intérêt de s’allier avec les disciplines
connexes ». Cette idée novatrice fait la
force de cet institut qui décloisonne les
sciences de l’évolution. Paléontologues,
généticiens, biologistes du développement, palynologues, phylogénéticiens,
chacun apporte sa pierre à l’édifice du
savoir pour mieux comprendre l’arbre du
vivant.
12
N°7 - 11.2013
Un laboratoire transdisciplinaire
Au sein de l’équipe paléontologie, une
dizaine de chercheurs et d’enseignantschercheurs mettent leur savoir et leurs
compétences à disposition pour remonter
le cours du temps. « Pour mieux comprendre cet arbre du vivant, nous identifions
des espèces fossiles puis nous tâchons de
retracer leur histoire, leur évolution et leurs
relations de parenté », précise Pierre-Olivier Antoine. Un travail qui se fait en étroite
collaboration avec de nombreuses autres
disciplines. Les paléontologues travaillent
notamment main dans la main avec les
géologues, forts de leurs outils de datation
des roches. À l’inverse, grâce aux paléontologues, les géologues disposent d’informations sur les environnements anciens,
ce qui permet de mieux reconstituer notre
passé. « La Terre a connu beaucoup de
crises au cours de son histoire, souligne le
paléontologue. En étudiant les fluctuations
de la biodiversité dans le passé, nous fournissons un cadre historique à l’évolution de
notre planète. »
15. C’est lors de cette phase que les premiers symptômes de la maladie commencent à se manifester : fièvre, maux
de tête, frissons et vomissements. En
l’absence de traitement l’infection peut
évoluer rapidement et entraîner la mort.
Pour mettre au point de nouveaux traitements, les chercheurs montpelliérains
sont présents sur les principales étapes
de cette phase sanguine. « Si on empêche le parasite d’infecter les globules
rouges, alors les personnes qui sont
infectées par le plasmodium ne développeront pas de symptôme », poursuit
Catherine Braun-Breton. Pour bloquer
la maladie, les chercheurs agissent lors
de trois moments-clés de l’infection.
Premier temps : l’entrée du plasmodium
dans le globule rouge. Deuxième temps :
la multiplication du parasite à l’intérieur
de la cellule sanguine. Troisième temps :
la sortie du globule rouge.
Bloquer l’entrée du parasite
Pour empêcher le Plasmodium de rentrer
dans les globules rouges, les chercheurs
étudient en détail les mécanismes liés à
l’invasion de la cellule hôte. L’équipe de
Maryse Lebrun a réussi à caractériser
un complexe de protéines qui permet à
l’agent responsable du paludisme d’infecter les cellules. « Ils ont découvert un
mécanisme très original car le parasite
fournit à la fois le récepteur qu’il insère
dans la membrane de la cellule hôte et
le ligand, molécule qui se lie sur sa cible,
qu’il expose à sa surface », explique
Catherine Braun-Breton. Un peu comme
si Plasmodium amenait à la fois la clé et
la serrure correspondante pour être sûr
d’ouvrir la porte. Prochaine étape : concevoir une molécule capable d’empêcher la
formation de ce complexe protéique pour
bloquer l’invasion du Plasmodium.
Inhiber la multiplication
Une fois qu’il est entré dans le globule
rouge, le parasite se multiplie. Il doit
alors fabriquer de nouvelles membranes constituées de phospholipides
spécifiques. Pour bloquer cette phase,
l’équipe d’Henri Vial cherche à inhiber la
synthèse de ces phospholipides. « C’est
l’application la plus avancée à ce jour »,
précise Catherine Braun-Breton. Les
scientifiques ont identifié une molécule,
l’albitiazolium, qui fait déjà l’objet d’essais
cliniques. Elle est pour l’instant testée sur
de jeunes enfants souffrant de paludisme
et pourrait donner lieu à la production
d’un médicament.
Empêcher le Plasmodium
de sortir de la cellule
Une fois que le Plasmodium s’est multiplié dans le globule rouge, il le détruit,
ce qui libère de nouveaux parasites dans
le sang et propage l’infection. « Si on
empêche le Plasmodium de sortir de la
cellule sanguine, on bloque la progres-
sion de la maladie », explique Catherine
Braun-Breton, responsable de cet axe de
recherche qui vise à mieux comprendre
la dynamique de dispersion du parasite.
Une voie à l’interface entre la biologie
et la physique. Une collaboration avec
le biophysicien Manouk Abkarian a en
effet permis de découvrir récemment la
manière par laquelle les plasmodiums
s’échappent du globule rouge.
Une recherche en perpétuel
renouvellement
Si ces voies de recherche finiront peutêtre par donner lieu à des traitements,
le travail n’est jamais terminé pour les
chercheurs. « Le parasite développe des
résistances entre 2 et 10 ans après l’introduction d’un nouveau médicament »,
explique Catherine Braun-Breton. Les
médecins utilisent donc des multitraitements à base de plusieurs molécules
combinées pour diminuer la probabilité
de résistance. Et les chercheurs doivent
être en perpétuel renouvellement pour
mettre au point de nouvelles thérapies
et garder une longueur d’avance sur le
parasite.
Anopheles gambiae femelle en plein repas de sang
Sortie de Plasmodium du globule rouge
1 et 2 : sortie du premier parasite
3 et 4 : début d'enroulement de la membrane du
globule rouge
5 et 6 : flambage de la membrane du globule rouge,
les parasites sont poussés hors de la cellule.
15
N°7 - 11.2013
16. Science et société
épistémologie
pour tous
L'
C
OMMENT les connaissances
scientifiques sont-elles
constituées ? Pour
encourager les étudiants et les
chercheurs à se pencher sur cette
question fondamentale dans une
université scientifique, l’UM2
propose de nombreuses actions
autour de l’épistémologie.
Pour étudier les sciences, il faut aussi
étudier la connaissance scientifique
elle-même. C’est l’objet d’une discipline
un peu particulière : l’épistémologie.
Considérée au départ comme faisant
partie de la philosophie, l’épistémologie a pour objectif l'étude critique des
postulats, conclusions et méthodes de
la science, considérée du point de vue
de son évolution, afin d'en déterminer
l'origine logique, la valeur et la portée
scientifique et philosophique.
L’épistémologie se situe à l’intersection de différentes disciplines. Si elle
s’intéresse à la production, la nature et
l’organisation des connaissances, elle
se penche également sur la dimension
sociale de l’activité scientifique : elle
s’intéresse ainsi aux contextes institutionnels et culturels dans lesquels la
recherche se développe.
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Mais pourquoi faire l’étude de la
science ? La question peut se poser.
Pour nombre de gens, le discours
scientifique est en effet de l’ordre de
l’évidence. Pourquoi dans ce cas le
remettre en question en le soumettant
à une démarche critique ? « Parce que
ce visage de certitude et d’objectivité
absolues qu’offre la science notamment
dans les manuels scolaires est illusoire.
Les principes sur lesquels reposent les
théories, les méthodes d’investigation et
d’expérimentation ne sont pas toujours
fondés, pas plus que les conclusions
tirées d’une enquête scientifique : ils
méritent donc examen », répond Muriel
Guedj, vice-présidente déléguée à la
culture et au patrimoine scientifiques.
Source de créativité
et d’innovation
Mais à quoi sert concrètement l’épistémologie ? « Elle permet une réflexion
sur la nature de la science, sur sa démarche et ses présupposés ce qui offre
un outil critique mais plus encore un outil
d’investigation, source de créativité et
d’innovation », répond la vice-présidente.
L’épistémologie a ainsi contribué à jeter
une lumière nouvelle sur l’activité scientifique : ses conditions de production, la
logique des découvertes, son histoire,
ses débats internes, ses méandres, et
surtout les enjeux qui lui sont attachés.
« Un aspect plus que jamais d’actualité
dans nos sociétés contemporaines avec
des questions liées à l’environnement,
au climat, aux énergies nouvelles, aux
ressources naturelles, aux biotechnologies, à l’alimentation. Ces questions
de société concernent chacun d’entre
nous, que l’on soit scientifique ou non. »
Si l’épistémologie est considérée comme
une discipline d'essence philosophique,
elle trouve toute sa place au sein d’une
université scientifique. Enseigner l’épistémologie et l’histoire des sciences et
des techniques permet à des étudiants
parfois rebutés par la technicité de leur
étude de situer les connaissances qu’ils
doivent acquérir dans l’ensemble du
savoir et dans l’histoire. « C’est prendre
conscience de la vivacité de l’activité
scientifique et réaliser que la science
n’est pas figée et qu’elle se construit,
qu’elle nécessite des tâtonnements,
des essais, des erreurs mais aussi de
l’imagination, de la créativité, de l’esprit
critique et de la rigueur », explique Muriel
Guedj.
Pour cette dernière, l’épistémologie joue
également le rôle d’un agitateur d’idées.
Son enseignement évite aux étudiants de
18. Formation
Étudiant
un jour...
L
ES LYCÉENS envahissent
le campus : à l’Université
Montpellier 2 ça n’étonne plus
personne. Organisée par le centre
Cassiopée en partenariat avec le
Rectorat de Montpellier et les lycées
de la région, l’opération « Lycéens
à l’université » connaît un succès
croissant.
« Une demi-journée dans la vie d'un étudiant à l'université, quelle découverte ! »
dit l’un. « Intéressant… mais je ne me sens
pas encore prêt » confie l’autre. Ils ouvrent
de grands yeux sur l’immensité du campus, s’étonnent des relations enseignantsétudiants. S’avouent quelquefois largués
par le niveau d’un TD. Ils ? Ce sont les
élèves de 1ère et de Terminale scientifiques
de la région. Le temps d’une journée ou
d’une demi-journée, ils sont venus à
l’UM2 goûter à l’expérience universitaire :
s’essayer à des bancs qu’ils vont peutêtre venir user dans un avenir proche. Ou
au contraire, décider en connaissance de
cause que la fac, finalement, ce n’est pas
pour eux…
« Continuum lycée-université »
En 2012-2013, ils étaient 2 565, venus de
31 établissements de la région, à bénéficier de cette escapade hors les murs
du lycée. Des classes venues découvrir l’UM2 avec leurs enseignants et par
petits groupes de 4 ou 5. Suivre « en
immersion » des cours magistraux, des
TD ou des TP de niveaux L1 à Master. Et
rencontrer des étudiants, ainsi que des
enseignants de l’UM2 « particulièrement
réceptifs : c’est grâce à leur implication
que l’opération est possible » souligne
Jean Burger, chargé de liaison université-lycée au centre Cassiopée de l’UM2.
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Une opération qui « s’inscrit dans la mise
en œuvre du Parcours de Découverte
des Métiers et des Formations (PDMF)
et dans l’orientation active des lycéens »,
explique Jean Burger. L’idée ? Favoriser très tôt l’orientation, tout en limitant
les ruptures entre le lycée et l’université. C’est d’ailleurs l’esprit de la loi sur
l'enseignement supérieur et la recherche
adoptée le 22 juillet dernier, qui veut favoriser la réussite étudiante en instituant un
« continuum lycée-université ».
Une petite révolution née d’une nouvelle
réalité sociale : « l’arrivée à l’université de
nouveaux publics mal préparés à la réalité universitaire, bacs technologiques ou
professionnels par exemple. Mais aussi
une forte demande de poursuite d’études
longues, dans un contexte de crise où
le diplôme peut apparaître comme une
assurance contre la précarité » explique
Olivier Brunel, directeur du service d'information et d'orientation à l’Académie
de Montpellier.
Changer l’image de l’université
Une académie pionnière, où les consignes
du ministère ne sont venues que « renforcer une logique déjà amorcée depuis
longtemps », explique Florence Godard,
inspectrice pédagogique régionale. Dès
la rentrée 2006, un dispositif se met en
19. place entre l’Université Montpellier 2 et
les collèges de la région. L’initiative s’organise au départ autour d’une discipline
centrale : les sciences de la vie et de la
terre (SVT).
« L’un de nos principaux objectifs à
l’époque était de changer l’image de la
fac, qui n’était pas bonne chez les lycéens » résume Patrice Fabre, professeur
de SVT au Lycée Jean Monnet, l’un des
promoteurs de l’aventure. Deux types
d’opérations sont d’emblée mises en
place à l’université : des visites pour les
lycéens, mais aussi des stages organisés
pour les enseignants de lycée, histoire de
« rafraîchir l’image que l’on a gardée de
ses années d’étudiants ».
Et ça marche. Si les enseignants de lycée sont de plus en plus nombreux à se
joindre à l’opération, c’est qu’elle porte
ses fruits. Les lycéens découvrent un univers nouveau, différent de ce qu’ils projetaient. Un monde aux règles parfois éloignées de celles du lycée. « Ils se rendent
compte que la poursuite des études, ça
demande de la motivation et de l’organisation, sous peine d’être débordé ».
enseignants, avec qui on peut aller discuter librement. Mais surtout, la palette
de toutes ces filières proposées à l’UM2,
comme autant d’horizons nouveaux.
« En matérialisant le chemin à parcourir
vers ces futurs, on crée une dynamique
du possible, poursuit Patrice Fabre.
L’opportunité pour que des vocations se
reconnaissent, pour qu’un rêve trouve sa
forme ».
Car la grande découverte, c’est l’autonomie. Il y en a d’autres : l’accessibilité des
L'opération connaît
un succès croissant
depuis sa création.
2 565
2 274
Terminale
Première
1 307
1 314
554
189 113
76
2006-2007
Pas
d’opération
2007-2008
2008-2009
2009-2010
2010-2011
2011-2012
2012-2013
Évolution du nombre de lycéens accueillis à l'UM2
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20. Innovation
Mieux connaître notre galaxie
grâce au
L
ES CHERCHEURS du
Laboratoire Univers et Particules
de Montpellier (LUPM)
participent à la mission Gaïa qui va
recenser plus d’un milliard d’étoiles
pour établir une carte de la Voie
lactée et retracer les origines de notre
galaxie.
C’est LA mission d’astronomie la plus
importante du 21e siècle. Le satellite
européen Gaïa lancé en orbite à
l’automne 2013 va recenser un milliard
d’étoiles pour dresser une carte en 3D de
notre galaxie. Mission phare de l’Agence
spatiale européenne, Gaïa promet un
pas de géant dans la connaissance
de l’origine et de l’évolution de notre
Voie lactée. « La dernière mission de
ce type remonte aux années 1990 avec
le satellite Hipparcos qui avait recensé
100 000 étoiles », explique l’astronome
Gérard Jasniewicz du LUPM. Aujourd’hui
la cartographie passe à la vitesse
supérieure avec ce nouveau satellite
« chasseur d’étoiles » qui va en scruter
10 000 fois plus pour recenser au total
un centième des étoiles qui composent
notre galaxie.
Deux tonnes de technologie
de pointe
Fruit d’une technologie de pointe et d’une
dizaine d’années de travail, le satellite
sera lancé fin novembre par une fusée
Soyouz depuis la base spatiale de Kou20
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satellite Gaïa
rou en Guyane. Destination le point de
Lagrange L2, une zone particulièrement
stable située à 1,5 millions de kilomètres
de la Terre, soit 5 fois la distance de
la Terre à la Lune. Après un voyage de
plusieurs semaines, le satellite se positionnera sur cette orbite où il va rester
pendant 5 ans et déployer ses outils
d’observation et de mesure pour dresser un portrait-robot de notre galaxie. Ce
télescope spatial d’une précision diabolique permettrait de voir très nettement
un cheveu situé à 700 kilomètres de distance.
Mais à quoi va servir cette mission d’envergure ? « Elle a trois composantes principales : l’astrométrie, la photométrie et
la spectrométrie », détaille Gérard Jasniewicz. C'est-à-dire ? La mission astrométrie mesurera la position et la distance
des étoiles. La mission photométrie
permettra quant à elle de mesurer avec
précision la lumière émise par les étoiles.
Enfin pour les étoiles les plus brillantes,
200 à 300 millions d’entre elles, le satellite va obtenir leur spectre lumineux pour
déterminer leur composition chimique,
c’est la mission spectrométrie.
Reconstituer l’histoire de la galaxie
Et Gaïa ne va pas se contenter d’observer les étoiles : le satellite va aussi partir
en quête des exoplanètes qui sont hors
de notre système solaire, chasser les astéroïdes, traquer les quasars et détecter
les supernovas. Durant 5 années, Gaïa va
donc enregistrer la position, la luminosité
et la nature de chaque objet céleste qui
entrera dans son champ de vision. « Ces
données permettront aux astronomes de
calculer la distance, la vitesse et la direction du mouvement de chacun des objets célestes, de déterminer les variations
dans leur luminosité et de savoir si ces
objets ont des compagnons proches »,
s’enthousiasme Gérard Jasniewicz.
Objectif : permettre aux astronomes de
construire la carte en trois dimensions la
plus précise à ce jour des objets célestes
composant notre Voie lactée. Et reconstituer son histoire pas à pas. En cartographiant les mouvements des objets célestes, les scientifiques pourront en effet
remonter le temps et retracer l’histoire de
la Voie lactée jusqu’à ses origines.
Tester la théorie
de la relativité générale
La précision inégalée de Gaïa permettra
également de tester la théorie de la relativité générale d’Einstein en mesurant des
effets gravitationnels qui paraissent habituellement négligeables. « En effet, quand
la lumière passe à côté du soleil ou d’une
planète dans notre système solaire, elle
est légèrement déviée par le champ gravitationnel de cet objet », explique Gérard
Jasniewicz. Le satellite va détecter cette
déviation et donner lieu aux mesures les
plus précises pour valider cette théorie.
23. Publications
Publications
Une piste prometteuse dans la lutte contre le Sida
La protéine ASP pourrait permettre au VIH-1, l'agent responsable du Sida, de se multiplier
efficacement chez son hôte en induisant l'autophagie dans les cellules qu'il infecte. C'est ce
qu’a montré une équipe de chercheurs du Centre d'études d'agents pathogènes et biotechnologies pour la santé (CPBS, CNRS/UM1 et UM2), en collaboration avec des chercheurs
canadiens.
…Detection of the HIV-1 minus-strand-encoded antisense protein and its association with autophagy,
Cynthia Torresilla, Émilie Larocque, Sébastien Landry, Marilène Halin, Yan Coulombe, Jean-Yves Masson,
Jean-Michel Mesnard, Benoit Barbeau, Journal of Virology, May 2013
La biodiversité de Méditerranée menacée ?
Enjeu majeur de préservation de la biodiversité, la mer Méditerranée compte plus d’une
centaine d’aires marines protégées (AMP). Afin d’évaluer l’efficacité de ce réseau d’AMP, des
chercheurs de l’IRD, du CNRS, de l’Université Montpellier 2, d’Aix-Marseille Université, de
Mercator Océan et de l’Université du Québec ont pour la première fois quantifié un élément
déterminant : le degré de connectivité entre ces aires. À partir de modèles biophysiques de
dispersion larvaire et en étudiant le cas du mérou brun (Epinephelus marginatus), espèce
emblématique locale, ils ont démontré que les aires protégées sont faiblement connectées
entre elles, ce qui isole et donc fragilise les espèces marines.
…Low connectivity between Mediterranean marine protected areas: a biophysical modeling approach
for the dusty grouper Epinephelus marginatus, Andrello M., Mouillot D., Beuvier J., Albouy C., Thuiller W.,
Manel S., Plos One, July 8, 2013
Des oiseaux marins retrouvent leur chemin
grâce à leur odorat
Les puffins cendrés, oiseaux de mer, passent la majeure partie de leur vie à voyager au travers des océans. Pourtant chaque année ils retournent sur la même île pour se reproduire.
Comment ? Une équipe de chercheurs (CNRS-CEFE/Université de Pise/Université d’Açores/
Max Planck Institute) a résolu ce mystère : c’est grâce à leur odorat. Ces travaux valident la
théorie de l’orientation olfactive chez les oiseaux.
…Oceanic navigation in Cory’s shearwaters: evidence for a crucial role of olfactory cues for homing after
displacement, Anna Gagliardo, Joël Bried, Paolo Lambardi, Paolo Luschi, Martin Wikelski and Francesco
Bonadonna, Journal of experimental biology, 1rst august 2013
23
N°7 - 11.2013
24. @UMONTP2
Université Montpellier 2 SCIENCES ET TECHNIQUES
MONTPELLIER | LANGUEDOC-ROUSSILLON | SUD DE FRANCE
PLACE EUGÈNE BATAILLON - 34095 MONTPELLIER CEDEX 5 - FRANCE
www.univ-montp2.fr