1. Année Universitaire 2010-2011
IUT de Béziers
Département SRC
Communication
interpersonnelle
Sophie De Velder
Hélène Quintana-Fauré
quinhel@orange.fr
2. Historique de l’Analyse
Transactionnelle
Eric Berne,(1910-1970) médecin psychiatre,
dès 1943, pratique la thérapie de groupe.
S’inspirant des travaux de Paul Federn et
d’Erik Erikson, il crée l’Analyse
Transactionnelle et ,en 1964, avec ses
confrères,l’ITAA
( Association Internationale d’Analyse
Transactionnelle).
3. Dès le début Eric Berne différencie
trois champs d’application de sa
théorie de base de l’AT:
la Psychothérapie, l’Education et les
Organisations.
Ce cours va développer la pratique
de l’AT dans les Organisations.
4. Philosophie de L’AT
Tous les gens sont OK
Nous avons vous et moi de la valeur.
Votre essence en tant qu’être
humain est Ok pour moi,même si
votre comportement ne l’est pas.
5. Tout le monde a la capacité de penser
Tout le monde à l’exception des gens ayant de
graves lésions cérébrales a la capacité de penser.
Modèle décisionnel
Ce sont les gens qui décident de leur destinée et ces
décisions peuvent être changées.
Même si l’environnement et les autres
exercent des pressions sur nous, c’est
toujours notre décision personnelle d’y
céder.
6. Principes de Bases de L’AT
Méthode contractuelle
Le contrat est un engagement bilatéral
explicite en vue d’une action bien définie .
Le contrat est l’énoncé de la responsabilité de
chacune des parties.
Communication directe
Les protagonistes ont tous des informations
précises et claires sur ce qui se passe dans leur
travail commun. Les idées de l’AT sont exprimées
dans un langage simple qui permet de partager
une théorie profonde et minutieusement raisonnée.
7. Le modèle des Etats du moi
Un Etat du Moi est un ensemble cohérent de
pensées et de sentiments directement
associé à un ensemble correspondant de
comportements.
P
A
Diagramme
E structural de
premier ordre
8. Identifier les Etats du Moi
Diagnostic comportemental
En observant le comportement d’une personne ,
on peut identifier dans quel Etat du Moi elle se
trouve.
Diagnostic social
Les autres sont en relation avec moi à
partir d’un Etat du Moi complémentaire à
celui que j’utilise.
9. Les transactions
Une transaction est un stimulus
transactionnel plus une réponse
transactionnelle.
C’est l’unité de base du discours
social.
Dans l’analyse des transactions,
nous utilisons le diagramme des
Etats du Moi pour nous aider à
10. Les transactions
complémentaires
Règle de communication
La transaction complémentaire a
quelque chose de prévisible.
Tant que les transactions demeurent
complémentaires la communication
peut durer indéfiniment.
14. Transactions croisées
Dans une transaction croisée, l’Etat visé,n’est
pas celui qui répond .
Règle de communication
Quand la transaction est croisée, il en
résulte une rupture de la communication,il
faudra l’un des deux individus ou les deux
changent d’Etat du Moi pour que la
communication soit restaurée.
18. Transactions cachées
( à double fond)
Deux messages sont émis en même temps. L’un
d’eux est ouvert , de niveau social.
Le deuxième est un message caché, de niveau
psychologique.
Règle de communication
Le comportement qui résulte d’une
transaction cachée est déterminé au
niveau psychologique et non au niveau
social
19. Double Transaction cachée: Niveau
social A-A, A-A; niveau psychologique
P-E, E-P
P P
RP
SS
A A
RS
E E
SP
21. Les signes de
reconnaissance
Postulat: Tout être humain a besoin de signes de
reconnaissance, de stimulations
physiques et mentales pour son équilibre
psychologique.
Les signes de reconnaissance peuvent être:
Verbaux ou non verbaux
Ils peuvent être totalement non verbaux et toute
transaction verbale porte un message corporel.
..
22. Positifs ou négatifs
Il vaut mieux des signes de reconnaissance
négatifs que pas de signes de
reconnaissance du tout .
Conditionnels ou inconditionnels
Les signes de reconnaissance conditionnels
s’appliquent à nos actions et nous
permettent d’ajuster notre comportement
et d’acquérir des compétences.
Les signes de reconnaissance
inconditionnels
S’appliquent à ce que nous sommes.
23. Structuration du temps
Définition : Chaque fois que des
individus se retrouvent en groupe, ils
peuvent passer leur temps de six
manières différentes:
-Le retrait
-les rituels
-les passe-temps
-les activités
-les jeux
-l’intimité
24. Retrait
Une personne dans le retrait échange des
signes de reconnaissance qu’avec elle-
même.
Elle évite le « risque » psychologique de
rejet qu’elle peut percevoir dans son état
du Moi Enfant.
Ces personnes ont tendance à stocker les
signes de reconnaissance.
Si cet état se prolonge, la personne peut
souffrir du manque empêchant le bien-être
psychologique
25. Rituels
Ils constituent un échange de signes
de reconnaissance peu intense mais
ils rassurent.
Leurs caractères prévisibles
permettent d’éviter les risques
affectifs, de gérer ses relations aux
autres et à l’environnement en toute
sécurité.
26. Passe-temps
Un passe - temps , comme un rituel se déroule de
manière connue mais son contenu n’est pas
programmé aussi strictement .
Il n’y a pas d’engagement dans l’action, mais il
permet de sélectionner des partenaires éventuels
avec lesquels nous pourrons échanger des signes de
reconnaissances plus intenses.
Il présente un peu plus de « risque psychologique »
pour l’Etat du Moi Enfant.
27. Activité
C’est la forme de structuration du temps la
plus attendue dans la vie professionnelle.
La communication entre les membres du
groupe vise à atteindre un but, pas
seulement à en parler.
Les signes de reconnaissance apportés
dans l’activité peuvent être à la fois
conditionnels positifs ou négatifs et
souvent différés en fin d’activité.
28. Jeux
Il faut entendre par ce terme: « jeux
psychologiques ».
L’analyse des jeux est une partie
essentielle de la théorie de l’Analyse
Transactionnelle (nous
développerons en détail les
mécanisme des jeux psychologiques,
dans un chapitre ultérieur).
29. Les jeux impliquent toujours un échange
de méconnaissances, à la fin du jeu les
deux joueurs vivent des signes de
reconnaissance négatifs et une sensation
d’insatisfaction.
Le risque psychologique et la stimulation
qui en découle est plus élevé que dans
l’activité ou le passe-temps.
30. Intimité
Nous ressentons l’intimité quand
nous exprimons nos sentiments et
nos désirs authentiques sans les
censurer.
Il n’y a pas de messages secrets , le
niveau social et le niveau
psychologique sont cohérents.
31. Les sentiments exprimés sont adaptés pour
amener la situation à son terme.
L’intimité n’est pas programmée à l’avance et
constitue le plus imprévisible de tous les modes
de structuration du temps.
L’Etat du moi enfant peut percevoir l’intimité
comme la manière la plus risquée d’être en
relation .
Paradoxalement c’est la moins risquée
puisqu’elle apporte un sensation de satisfaction.
32. Le scénario de vie
Le scénario est un plan de vie
Il est constitué de décisions prises dans
l’enfance en relation avec les
événements vécus et les pressions
parentales
Il est inconscient
La réalité est redéfinie pour «justifier»
le scénario.
33. Origines du scénario
Les décisions scénariques représentent la
décision la plus adéquate que le tout petit ait
trouvée pour survivre dans le monde qui
apparaît souvent comme hostile, voire
menaçant pour sa vie.
Elles s’appuient sur les émotions.
Un jeune enfant ne pense pas comme un
adulte, il n’a pas non plus la même notion du
temps, ses émotions sont ressenties avec plus
d’intensité, aussi il peut prendre des décisions
exagérées.
34. Comment se vit le scénario
Une fois adultes nous rejouons quelquefois les
stratégies que nous avons décidées dans l’enfance .Ces
décisions souvent exagérées et inutiles dans la vie
d’adulte peuvent nous envahir sans que nous en soyons
conscient.
Chaque individu a un scénario qui lui est propre et
unique comme une empreinte digitale.
Par contre le processus scénarique couvre un nombre
relativement limité de schémas.
35. Il est impossible de savoir quand une
personne entre dans son scénario.
Cependant, deux facteurs
contribuent particulièrement à cet
envahissement scénarique:
Quand la situation est génératrice de
stress.
Quand il existe une similitude entre
la situation présente et une situation
stressante de l’enfance,cette
situation s’appelle un « élastique ».
37. Scénario Avant
Croyance:
« Quelque chose de bien ne peut arriver avant que quelque
chose de moins bien ne soit terminé. »
Dans la mythologie grecque, Hercule a un scénario avant.
Scénario Après
Croyance:
« Si quelque chose de bien m’arrive, il faudra que je le paie
demain. »
C’est le mythe de Damoclès.
Scénario Jamais
Croyance:
« Je ne peux jamais obtenir ce que j’aime le plus »
Mythe de Tantale
38. Scénario Toujours
Croyance:
« Pourquoi est-ce que cela m’arrive toujours à moi? »
Mythe d’Arachnée.
Scénario Presque
Croyance:
« J’y suis presque arrivée, mais il me manque quelque
chose »
Mythe de Sisyphe.
Scénario Sans Fin
Croyance:
« Une fois atteinte une certaine période de ma vie, je
ne saurai plus quoi faire de moi. »
Mythe de Philémon et Baucis.
39. Comment sortir
des schémas de processus scénariques
?
C’est en gardant la conscience de
l’Adulte et en mettant en œuvre un
comportement qui va à l’encontre de
notre processus scénarique que nous
affaiblissons ce schéma pour l’avenir.
40. Les positions de vie
Chacun de nous atteint l’âge adulte en ayant écrit son scénario à partir
de l’une de quatre positions de vie bien que nous ne restions pas dans
cette position de vie, que nous en changeons souvent, nous avons tous
un cadran privilégié.
Vous +
Moi - Position ++ attitude Moi +
Position - + attitude saine
dépressive
Position - - attitude Position + - attitude
futile paranoïde
Vous -
41. Les sentiments parasites
Ils sont aussi appelés sentiments rackets.
Définition:
C’est une émotion habituelle, apprise et
encouragée dans l’enfance, vécue dans
de nombreuses situations de stress et
inappropriée comme moyen Adulte de
résoudre les problèmes.
Chaque fois que nous éprouvons un
sentiment parasite, nous sommes dans
notre scénario.
42. Le sentiment parasite se substitue à un
sentiment authentique qui était interdit,
ou que nous avons interprété comme tel,
dans notre enfance.
Les sentiments authentiques sont reliés aux
quatre émotions principales:
- la colère
- la tristesse
- La peur
- la joie
43. L’expression de ces sentiments
parasites aboutit immanquablement au
même résultat insatisfaisant.
On peut éprouver la satisfaction
passagère d’avoir extorqué des signes
de reconnaissance à son
environnement , mais, le besoin sous-
jacent qui aurait été traité en exprimant
le sentiment authentique n’est jamais
satisfait.
44. Les timbres
Quand nous éprouvons un sentiment
parasite, nous pouvons en faire deux
choses, soit: l’exprimer sur-le-champ ou
bien le mettre en réserve pour nous en
servir plus tard.
On dit alors que nous collons un timbre.
A l’instar des carnet de timbres achats, je
peux ainsi coller des « timbres cadeaux
psychologiques » et les rendre de façon
massive et inadaptée à la résolution du
problème.
45. Les jeux psychologiques
Les jeux sont répétitifs. Chaque personne joue le
schéma de son jeu préféré de manière répétée dans le
temps.
Les jeux se jouent hors de la conscience Adulte.
Les jeux aboutissent toujours au fait que les joueurs
éprouvent des sentiments parasites.
Ils impliquent un échange de transactions cachées
entre les joueurs.
Les jeux comportent toujours un moment de surprise
ou de confusion.
46. Le triangle dramatique
Stephan Karpman a conçu un triangle
simple et puissant d’analyse des jeux.
Persécuteur Sauveteur
P S
Victime
V
47. Un persécuteur est quelqu’un qui rabaisse les
autres et les humilie et pour qui les autres sont
inférieurs et non OK.
Un sauveteur voit également les autres comme
non OK et inférieurs, mais il réagit en proposant
de l’aide à partir d’une position supérieure.
Une victime se sent inférieure et non OK.
Tous les acteurs du triangle utilisent de vieilles
stratégies scénariques qu’ils ont décidé enfants
ou modélisé sur celles de leurs parents.
48. Les méconnaissances
Chaque fois que nous sommes confrontés à un
problème, nous avons deux options:
soit utiliser notre capacité Adulte de penser , de
sentir et d’agir.
soit passer dans notre scénario.
En choisissant la deuxième option, je me mets à
percevoir le monde de manière à ce qu’il cadre
avec les décisions que j’ai prises enfant.
Je compte alors sur « la solution magique » que
me propose mon scénario et je deviens passif.
49. Les quatre comportements
passifs
Quatre types de comportements
indiquent sans conteste qu’une
personne est dans une
méconnaissance:
L’abstention
La suraptation
L’agitation
Le blocage ou la violence
50. L’abstention:
C’est le ne rien faire, au lieu d’utiliser notre
énergie pour résoudre un problème, nous
l’utilisons pour nous empêcher d’agir.
Nous méconnaissons alors notre capacité à
penser, sentir ou agir.
La suradaptation:
Quand nous nous plions à ce que nous
croyons dans l’Enfant , être les désirs des
autres, sans vérifier avec eux quels sont
vraiment leurs désirs et sans ce référer à nos
propres désirs.
Nous méconnaissons , alors notre capacité à
agir selon nos propres choix.
51. L’agitation:
Quand nous nous engageons dans une
activité sans objet et répétitive pour essayer
de calmer notre sensation de mal être
La méconnaissance à l’œuvre est celle de ne
pas croire à notre capacité de résoudre un
problème précis.
Le blocage ou la violence:
Ils suivent souvent une période d’agitation.
L’énergie engrangée lors de l’agitation est
libérée de manière destructrice.
Le blocage peut se manifester sous forme
d’affections somatiques.
52. Méconnaissance et Etats du
Moi
La méconnaissance peut révéler la
présence d’une contamination d’un
Etat du Moi par un autre.
Elle peut aussi se manifester par
l’exclusion d’un des Etats du Moi.
53. Repérer les
méconnaissances
Le surdétail.
La généralisation.
La répétition de certaines formules: « Je vais
essayer… »
« Je ne peux pas ».
L’absence de précision dans l’expression d’un
souhait.
Les indications non verbales révélant
l’incongruité.
Le « rire du pendu ».
54. Les Emotions
Définition de l’émotion:
C’est une séquence de changement d’état qui
intervient à la fois sur le plan neurobiologique et
moteur. Sa durée est brève, les réactions sont
rapides et passent toujours par le corps.
Utilité des émotions:
Pour soi, c’est un indicateur que quelque
chose se passe, d’un changement pour
faire face à ce qui arrive.
55. Par rapport à l’autre et dans l’interaction,
elle a une fonction d’orientation de la
conduite, permet d’ajuster la
communication en prenant en compte les
indices montrés par le corps (mimiques,
gestes, comportements).
Au niveau social, les émotions et les
comportements vont être standardisés
pour permettre au groupe d’adopter des
comportements comparables qui
favorisent sa cohésion.
56. Définition du sentiment:
Le sentiment est un état affectif
complexe, relativement stable qui mêle
émotions et pensées, qui persiste en
l’absence d’un stimulus ou déclencheur.
Il passe par la pensée; après avoir ressenti
une émotion, on ressent au fond de soi un
sentiment qui lui serait associé.
Définition de l’humeur:
L’humeur est liée aux émotions mais s’en
distingue par la durée; elle peut persister
plusieurs jours, son déclencheur n’est pas
identifié; elle fait référence à une tonalité
affective qui envahit la personne.
57. Tableau du trajet des émotions
Ce tableau, élaboré par Carlo Moïso,
psychiatre italien, médecin spécialiste
en psychopathologie, permet d’identifier
les quatre émotions primaires, leur
implication corporelle et les
comportements qu’elles engendrent afin
de retrouver un état de stabilité et de
confort psychique.
58. le trajet des émotions
Niveau Niveau cognitif Niveau Comportement primitif Comportement évolué
Manifestation
kinesthésique Pensée émotionnel action individuelle Action sociale
Danger
Inconfort Demande d'aide,
Manque de Peur Fuite
(malaise) de protection
limites
Ouverture de la Dommage Demande de
Gestalt régie par le Inconfort
Etre Colère Lutte contre Attaque changement,
système (malaise)
endommagé de réparation
orthosympathique
Retrait Demande
Inconfort Perte
Tristesse Repli et élaboration de réconfort, de
(malaise) Séparation
du deuil consolation d'amour
Fermeture de la
Gestalt régie par le Confort Maintien de la Demande de partage
Présence Joie
système (plaisir) situation d'ouverture Faire part
parasympathique
59. La Communication
Emotionnelle Non Violente ou
Assertivité
Le psychologue Marshall Rosenberg,
né à Détroit dans un quartier pauvre et
particulièrement violent, s’est
passionné très jeune pour les façons
intelligentes de résoudre les différends
sans passer par la violence.
Il a élaboré une carte à six points:
La carte SPACEE qui donne de
meilleures chances d’obtenir ce que
nous souhaitons, alternative à la
60. S pour SOURCE: S’assurer que la personne à
laquelle on s’adresse est bien la source du
problème et qu’elle a les moyens de la résoudre.
P pour PLACE et MOMENT: Il faut toujours veiller à
ce que la discussion se déroule dans un endroit
protégé et privé, et à un moment propice.
A pour APPROCHE AMICALE: Pour se faire entendre
, il faut d’abord s’assurer que l’on va être
écouté, proscrire le ton péremptoire, s’adresser
à la personne en prononçant son nom ou prénom
(« Phénomène du cocktail »).
61. C pour COMPORTEMENT OBJECTIF: Décrire de
façon le plus neutre possible ce qui se passe ,
sans jugement.
E pour EMOTION: La description des faits doit
être immédiatement suivie par l’émotion que
l’on a ressentie. Parler en nom propre: Utiliser
le JE.
E pour ESPOIR DEÇU ou le besoin que l’on
ressent et qui n’a pas été satisfait.