2. Un
pouvoir
et
une
société
face
a
leurs
contradic3ons
(1787-‐1789)
• La
na.on
reprend
toute
sa
souveraineté.
• Une
société
fondée
sur
les
inégalités:
La
société
française
est
fondée
sur
la
no.on
de
privilège.
Etre
privilégie,
c’est
profiter
d’une
liberté
ou/et
d’un
avantage
dont
sont
exclus
les
autres,
or
la
coupure
décisive
passe
donc
ici
entre
les
deux
ordres
dits
privilégies
et
le
.ers
état,
qui
regroupe
quelque
98%
des
28
millions
de
Français.
• Les
3
actes
majeurs
dans
la
société:
orare,
pugnare,
laborare.
On
assiste
a
une
véritable
mainmise
de
l’aristocra.e
sur
le
haut
clergé.
Le
clergé
paroissial
est
surtout
issu
des
couches
moyennes
de
la
société.
Pourtant,
la
noblesse
ne
représente
qu’1%
environ
de
la
société
française
seulement…
De
plus,
ils
possèdent
une
richesse
foncière
qui
représente
environ
1/5ème
des
terres
du
royaume.
• La
rébellion
française,
ou
le
révélateur
d’un
pays
en
crise:
Les
employés
de
la
Ferme
sont
désormais
les
cibles
de
prédilec.on
de
ceux
qui
vivent
de
la
transgression
et
font
des
contrebandiers
des
héros
populaires.
C’est
le
mur
des
fermiers
généraux,
«
le
mur
murant
Paris
rend
Paris
murmurant
».
Les
femmes
sont
omniprésentes
dans
les
troubles
(plus
de
70%).
La
société
française
apparaît
peu
paisible,
tout
par.culièrement
dans
les
années
1780.
3. Un
pouvoir
et
une
société
face
a
leurs
contradic3ons
(1787-‐1789)
• Les
impôts
et
l’administra.on
provinciale
au
cœur
des
projets
de
reforme:
L’interven.on
française
dans
la
guerre
d’Amérique
est
un
véritable
gouffre
financier.
Il
y
a
bien
un
souhait
de
changement
a
Versailles
comme
en
témoigne
la
volonté
royale
de
supprimer
les
péages
pour
contribuer
a
unifier
et
a
libérer
le
marche
intérieur…
Mais
l’Etat
reste
prisonnier
de
la
logique
du
privilège.
• Ce
que
la
ques.on
la
ques.on
financière
fait
surgir
au
grand
jour,
ce
sont
toutes
les
contradic.ons
du
régime
et
de
de
la
société,
l’inadapta.on
d’un
Etat
inachevé,
les
contesta.ons
de
l’aristocrate,
les
frémissements
d’une
opinion
publique
façonnée,
fut-‐ce
de
manière
par.elle,
par
les
Lumières.
Il
y
a
un
quadruplement
de
la
produc.on
du
livre
qui
contribue
a
la
naissance
d’une
opinion
publique
qui
entend
raisonner
sur
tout,
y
compris
les
affaires
de
l’Etat.
La
France
de
l’Ancien
Regime
Les
Gouvernements.
4. Un
pouvoir
et
une
société
face
a
leurs
contradic3ons
(1787-‐1789)
• L’Assemblée
des
notable,
une
tenta.ve
pour
éviter
l’hos.lité
des
Parlements:
Calonne
propose
d’alléger
la
taille,
de
remplacer
la
corvée
par
un
import
en
espèces
monétaires,
d’uniformiser
les
gabelles
et
surtout
de
créer
a
la
place
de
l’impôt
du
ving.ème
une
«
subven.on
territoriale
».
• Les
notables
persistent
dans
leur
refus
d’un
nouvel
impôt
et
demandent
implicitement
la
convoca.on
des
Etats
Généraux.
Assemblée
des
Notables
en
1787
Le
travail
accompli
dans
les
assemblées
provinciales
permet
a
tout
une
élite
provinciale
de
s’ini.er
a
l’administra.on
publique
et
d’aiguiser
son
esprit
cri.que.
Un
édit
du
28
novembre
1787
accorde
la
reconnaissance
de
l ’ e x i s t e n c e
c i v i l e
d e s
protestants
qui
peuvent
désormais
faire
enregistrer
en
toute
légalité,
leurs
baptêmes,
mariages,
et
décès.
5. Un
pouvoir
et
une
société
face
a
leurs
contradic3ons
(1787-‐1789)
• L’impasse
(été
1787-‐
été
1788):
C’est
le
début
de
longs
mois
d’affrontement
entre
la
volonté
royale
et
des
magistrats,
soutenus
par
plusieurs
parlements
provinciaux,
qui
se
posent
désormais
en
champions
de
la
luee
contre
l’absolu.sme
et
en
appellent
a
l’opinion
publique.
• Tour
a
tour,
Rennes,
Toulouse
ou
encore
a
Dijon,
des
émeutes
éclatent
lorsque
les
parlements
doivent
céder
la
place
aux
tribunaux
de
grand
baillage
imposes
par
le
roi.
Devant
l’extension
de
la
résistance
a
sa
poli.que,
qui
excédé
désormais
largement
la
seule
aristocra.e
parlementai
et
a
laquelle
s’est
déjà
jointe
en
juin
l’Assemblée
générale
du
clergé
elle-‐même,
Loménie
de
Brienne
finit
par
céder.
• Le
roi
souhaite
voir
les
Etats
Généraux
réunis
le
1er
juin
1789.
Le
16
aout
1788
la
crise
financière
n’ayant
évidemment
pas
disparu
par
miracle,
le
ministère
annonce
la
suspension
pour
6
semaines
des
paiements
de
l’Etat,
autrement
dit
une
banqueroute
de
fait.
Francs-‐
Maçons
en
France
au
XVIIIème
siècle
Journée
des
Tuiles
a
Grenoble
en
juin
1788.
6. Un
pouvoir
et
une
société
face
a
leurs
contradic3ons
(1787-‐1789)
• Le
temps
des
doléances:
Juristes
et
historiens
se
penchent
sur
le
passe,
des
sociétés
savantes
meeent
des
ques.ons
aux
concours;
enfin
une
mul.tude
de
brochures
en
tout
genre
sur
la
France.
D’autre
part,
les
patriotes
réclament
le
doublement
de
la
représenta.on
du
.ers-‐état
avec
son
corollaire,
le
vote
par
tète,
et
non
par
ordre,
lorsque
les
Etats
généraux
seront
réunis.
• Sous
l’influence
de
Necker,
le
roi
accorde
en
décembre
1788
le
doublement
de
la
députa.on
du
Tiers
Etat,
tout
en
gardant
un
silence
prudent
sur
le
vote
par
tète.
• La
prépara.on
des
Etats
Généraux
a
donc
bien
lieu
sur
un
fond
de
crise
économique
et
sociale.
Ce
qui
contribue
a
donner
a
la
Révolu.on
française
sa
spécificité
de
révolu.on
sociale
et
pas
seulement
poli.que.
Ce
sont
les
impasses
poli.ques
et
sociales
qui
sont
le
fondement
des
cahiers
de
doléances.
7. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• De
Versailles
a
Versailles,
ou
la
fin
d’une
monarchie
prétendue
absolue:
le
4
mai
1789,
Versailles
est
le
théâtre
de
la
première
appari.on
collec.ve
des
députes
aux
Etats
Généraux
qui
défilent
dans
les
rues
de
la
ville
pour
se
rendre
a
l’église
Saint
Louis
afin
d’y
entendre
la
messe.
• Prenant
le
.tre
de
«
députes
des
Communes
»
,
les
élus
du
Tiers
non
seulement
refusent
de
se
cons.tuer
en
une
Chambre
par.culière,
rejetant
ainsi
l’organisa.on
en
ordres
séparés,
mais
décident
par
conséquent
d’aeendre
que
«
la
réunion
des
trois
ordres
soit
opérée
avant
de
se
livrer
a
aucun
travail.
»
• Le
20
juin,
l’affrontement
direct
commence,
lorsque
les
membres
de
ceee
Assemblée
trouvent
la
salle
des
Menus
Plaisirs
portes
closes,
sur
ordre
du
roi…
Réunis
dans
la
salle
voisine
du
jeu
de
paume,
ils
prêtent
serment
et
jurent
de
ne
jamais
se
séparer
avant
qu’une
cons.tu.on
soit
établie
dans
le
royaume.
Ouverture
des
Etats
Généraux
par
le
roi
le
4
mai
1789
Serment
du
Jeu
de
Paume
8. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• L’ouverture
des
Etats
Généraux:
Les
1200
députes,
le
Roi,
la
Reine,
toute
la
cour,
entendirent
a
l’église
Notre
Dame,
le
Venit
Creator.
Tout
Paris
était
venu.
Les
fenêtres,
les
toits
meme,
étaient
charges
de
monde.
A
regarder
ceee
masse
imposante
de
1200
hommes
animes
de
grande
passion,
une
chose
put
frapper
l’observateur
aeen.f.
Ils
offraient
très
peu
d’individualités
fortes,
aucun
d’eux
n’avait
l’autorité
réunie
du
génie
et
du
caractère,
n’avait
le
droit
d’entrainer
la
foule.
Un
seul
peut-‐être
excitait
l’intérêt,
le
jeune
et
blond
Lafayeee.
Mirabeau
était
un
homme
visiblement
celui-‐la,
et
les
autres
étaient
des
ombres
;
un
homme
malheureusement
de
son
temps
et
de
sa
classe,
vicieux
comme
l’était
la
haute
société
du
temps.
• Le
Roi
glaça
les
députes…
Au
lieu
de
les
recevoir
mêles
par
provinces,
il
les
fit
entrer
par
ordres
;
le
Clergé,
la
Noblesse,
d’abord…
puis,
après
une
pause
le
Tiers.
Le
Roi
se
retrouvait
enfin
en
présence
de
la
na.on,
et
il
n’avait
pas
une
parole
paternelle
à
dire,
pas
un
mot
de
cœur
pour
le
cœur.
L’exorde,
c’était
une
grande
gronderie
gauche,
.mide,
sournoise,
sur
l’esprit
d’innova.on.
LafayeRe
Mirabeau
9. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• Apres
avoir
constate
que
le
Tiers
ne
pliait
point
et
que
la
majorité
des
députes
du
clergé
ralliait
l’Assemblée,
le
roi
et
son
entourage
doivent
finalement
céder
le
27
juin
a
la
réunion
des
trois
ordres.
• Apres
le
renvoi
de
Necker,
ce
ne
sont
plus
quelques
centaines
de
députes
qui
osent
outrepasser
les
ordres
du
roi,
ce
sont
des
centaines
de
milliers
d’hommes
et
de
femmes
qui,
les
armes
a
la
main,
imposent
leur
présence
dans
le
jeu
poli.que.
10. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• Des
jeunes
officiers
de
hussards
allèrent
jusque
dans
le
Palais-‐Royal
narguer
la
foule,
et
ils
allèrent
le
sabre
a
la
main.
Visiblement
la
cour
se
croyait
très
forte
;
elle
souhaitait
des
violences.
Le
lundi
13
juillet,
le
députe
Guillo.n
et
deux
autres
électeurs,
allèrent
a
Versailles
et
supplièrent
l’Assemblée
de
concourir
une
garde
bourgeoise.
• L’effroyable
misère
des
campagnes
avait
rabaeu
de
toutes
parts
des
troupeaux
d’affames
sur
Paris,
la
famine
le
peuplait.
Paris
devait
mourir
de
faim
ou
vaincre,
et
vaincre
en
un
jour.
Comment
espérer
ce
miracle
?
Il
avait
l’ennemi
meme
dans
la
ville,
à
la
Bas.lle
et
à
l’Ecole
militaire,
l’ennemi
a
toutes
les
barrières.
Mais
le
cœur
était
immense,
chacun
le
sentait
grandir
d’heure
en
heure
dans
sa
poitrine.
Tous
venaient,
à
l’Hôtel
de
Ville,
s’offrir
au
combat
;
c’étaient
des
corpora.ons,
des
quar.ers
qui
formaient
des
légions
de
volontaires.
Le
soir,
le
peuple
apprit
l’existence
d’un
grand
dépôt
de
fusils
qui
était
aux
Invalides.
11. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• Le
17
juillet,
après
avoir
rappelé
Necker
et
ordonne
le
retrait
des
20.000
soldats
qui
sta.onnaient
près
de
la
capitale
bicéphale,
Louis
XVI
se
rend
a
Paris
et
y
reçoit
une
cocarde
tricolore
des
mains
du
nouveau
maire,
Bailly.
• Paris
devient
le
cœur
de
la
révolu.on,
avec
un
roi
désormais
cap.f
de
son
propre
peuple
et
dont
les
possibilités
d’interven.on
contre
l’Assemblée
sont
limitées.
Cortège
de
la
faim
a
Versailles,
les
tetes
de
deux
gardes
du
corps
sont
brandies
aux
pointes
des
piques,
le
5
octobre
1789
Presque
partout,
a
l’imita.on
de
Paris,
des
«
milices
bourgeoises
»,
embryons
de
la
future
garde
na.onale,
sont
formées
afin
de
maintenir
l’ordre
tant
contre
ceux
qui
contesteraient
les
décisions
de
l’Assemblée
que
contre
les
émeutes
populaires,
notamment
contre
ces
campagnes
en
émoi
qui
effraient
les
citadins.
Des
campagnes
entrées
en
révolu.on:
Autour
de
Versailles
et
Paris,
dans
les
vastes
territoires
de
chasse
réserves
au
roi
ou
aux
grands
aristocrates,
de
véritables
hécatombes
d’animaux
ont
lieu
et
des
hommes
en
armes
meeent
en
fuite
les
gardes
chasse
qui
se
risquent
a
intervenir.
ARaque
de
la
manufacture
Réveillon,
lieu
de
fabricaWon
des
fameuses
toiles
de
Jouy.
12. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• La
fin
d’un
régime
soudainement
devenu
«
ancien
»:
La
meilleure
solu.on
pour
rétablir
l’ordre
et
notamment
calmer
les
ruraux
n’est
pas
d’u.liser
la
répression,
mais
d’abolir
ce
qui
est
désigne
sous
le
nom
de
«
féodalité
».
On
passe
un
décret
qui
abolit
les
droits
seigneuriaux
et
déclare
rachetables
les
droits
féodaux:
banalités,
corvées…
et
rachat
des
droits
foncier.
• Tous
les
privilèges
sont
abolis,
que
ce
soit
ceux
de
la
noblesse
ou
du
clergé,
des
provinces,
des
villes,
des
individus.
La
société
tradi.onnelle
n’est
plus,
et
ce
sont
des
députés
des
deux
premiers
ordres
(clergé
et
noblesse)
qui
ont
donne
le
coup
de
grâce,
ce
qui
achevé
de
donner
a
la
nuit
du
4
aout
son
aspect
enthousiaste.
13. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• C’est
le
4
aout,
a
8
heures
du
soir,
heure
solennelle
ou
la
féodalité,
au
bout
d’un
régime
de
1.000
ans,
abdique,
abjure,
se
maudit.
L’enthousiasme
gagna.
M.
de
Beauharnais
proposa
que
les
peines
furent
désormais
les
mêmes
pour
tous,
nobles
et
roturiers,
les
emplois
ouverts
a
tous.
Quelqu’un
demanda
la
jus.ce
gratuite.
Jamais
le
caractère
n’éclata
d’une
manière
plus
touchante,
dans
sa
sensibilité
facile,
sa
vivacité,
son
entrainement
généreux.
Grand
exemple
que
la
noblesse
expirante
a
lègue
à
notre
aristocra.e
bourgeoise
!
«
Je
voudrais
avoir
une
terre,
disait
l’évêque
d’Uzès,
il
me
serait
doux
de
la
remeere
entre
les
mains
des
laboureurs.
Nous
ne
sommes
que
dépositaires.
Les
pauvres
ecclésias.ques
furent
seuls
généreux.
• Apres
les
privilèges
des
classes
vinrent
ceux
des
provinces.
La
nuit
était
avancée,
et
il
était
deux
heures.
Elle
emportait,
ceee
nuit,
l’immense
et
pénible
songe
du
Moyen
Age.
L’aube,
qui
commença
bientôt,
était
celle
de
la
liberté.
14. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• De
nouveaux
équilibres
porteurs
de
troubles
poten.els:
Désormais,
mis
a
part
pour
l’exécu.f,
la
voie
électorale
est
systéma.quement
u.lisée
pour
légi.mer
les
pouvoirs
et
ce
principe,
en
privilégiant
la
logique
du
nombre
et
non
plus
celle
des
trois
ordres,
permet
vite
a
l’ancien
Tiers
Etat
de
réduire
noblesse
et
clergé
a
un
rôle
poli.que
marginal.
• Le
primat
de
la
loi
donne
en
apparence
le
rôle
central
a
l’Assemblée
élue
qui
exerce
e
pouvoir
législa.f.
Cons.tuante
tout
d’abord,
législa.ve
a
par.r
du
1er
octobre
1791.
elle
est
formée
de
745
législateurs
élus
pour
2
ans.
Ces
députes
sont
inviolables.
Le
roi
ne
peut
donc
rien
contre
eux,
pas
davantage
qu’il
ne
peut
ajourner
ou
dissoudre
l’Assemblée,
puisque
celle-‐ci
est
dite
permanente.
• L’Assemblée
contrôle
le
budget
de
l’Etat,
décidant
notamment
de
l’établissement
et
de
la
percep.on
des
contribu.ons,
mais
aussi
des
crédits
alloues
aux
ministères.
• Si
le
pouvoir
de
Louis
XVI
est
encore
reconnu
héréditaire
et
sa
personne
inviolable,
il
doit
prêter
serment
a
la
Cons.tu.on
et
n’est
plus
que
le
premier
des
fonc.onnaires
du
royaume.
Un
traitement
lui
est
donc
aeribue,
la
«
liste
civile
»
dont
le
montant
est
détermine
a
chaque
début
de
règne.
Néanmoins,
il
dispose
de
pouvoirs
encore
étendus.
Il
dirige
la
diploma.e
et
nomme
les
ministres
(tout
comme
les
hauts
fonc.onnaires
et
les
ambassadeurs)
et
ceux-‐ci
sont
responsables
devant
lui
et
non
devant
l’Assemblée.
Caricature
de
Louis
XVI
a
la
cocarde.
15. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• Avec
les
Feuillants,
puis
les
Brisso.ns,
Louis
XVI
a
tôt
fait
de
se
servir
des
ministères
comme
d’une
arme
poli.que.
• La
nouvelle
jus.ce
gratuite,
dis.ncte
des
pouvoirs
législa.f
et
exécu.f,
repose
sur
les
grands
principes
de
1789:
défini.on
légale
des
infrac.ons
et
des
peines,
présomp.on
d’innocence,
interdic.on
des
emprisonnements
arbitraires
et
de
toute
torture,
publicité
des
procès
criminels,
comparu.on
d’un
accuse
devant
un
juge
sous
24
heures,
assistance
par
un
conseil.
• Le
3
juin
1791,
la
Cons.tuante
a
rejeté
la
demande
d’aboli.on
de
la
peine
capitale
formulée
par
Robespierre.
• Entre
chaque
département
et
la
capitale,
plus
aucun
pouvoir
intermédiaire
n’existe,
puisque
les
intendants
et
subdélégués
ont
été
supprimes
en
octobre
1789.
les
départements
sont
comme
de
simples
circonscrip.ons
d’exécu.on
des
décisions
prises
a
Paris.
• La
montée
des
tensions:
Face
a
divers
périls
extérieurs,
l’armée
est
tres
tôt
en
proie
a
des
troubles
qui,
comme
la
mu.nerie
réprimée
a
Nancy,
en
aout
1790,
rendent
de
plus
en
plus
illusoire
sa
discipline
et
par
conséquent
son
efficacité
guerrière.
• Des
villages
en.ers
se
soulèvent,
maires
et
officiers
municipaux
en
tète,
et
s’en
prennent
aux
châteaux,
aux
archives
et
aux
symboles
de
la
«
puissance
féodale.
»
Près
de
120
châteaux
sont
forces
par
les
émeu.ers.
Emeutes
contre
les
châteaux
16. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• Le
2
novembre
1789:
pour
faire
face
aux
deees
accumulées
par
la
monarchie,
l’Assemblée
met
les
biens
du
clergé
a
la
disposi.on
de
la
Na.on
et
ceux-‐ci
vont
ensuite
être
vendus
aux
enchères
sous
le
nom
de
biens
na.onaux.
• Le
12
juillet
1790,
selon
le
texte
de
la
Cons.tu.on
civile
du
clergé,
on
prévoit
que
chaque
membre
du
clergé
prêté
un
serment
de
fidélité
a
la
Na.on,
a
la
loi
et
au
roi.
Le
clergé
français
se
retrouve
partage
en
deux
camps
antagonistes,
les
prêtres
assermentes
(les
jureurs)
contre
les
réfractaires.
• A
l’Assemblée,
la
droite
(les
Monarchiens
et
les
«
Noirs
»)
défendent
le
principe
d’un
droit
de
veto
du
roi
illimite
et
se
heurtent
aux
Patriotes
qui
acceptaient
au
mieux
un
veto
suspensif
et
les
plus
radicaux
d’entre
eux
(comme
Sieyès,
Robespierre
et
Pé.on)
rejetaient
tout
veto.
• En
novembre,
des
députes
décident
de
se
doter
d’une
organisa.on
qui
puisse
contrebalancer
celle
des
Monarchies
et
des
Noirs,
notamment
lors
des
élec.ons
aux
postes
clefs
de
l’Assemblée.
Elle
prend
le
nom
de
club
des
Jacobins
en
raison
du
lieu
ou
elle
se
réunît.
17. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• La
Fête
des
Fédéra.ons:
La
France
de
89
a
sen.
la
liberté,
celle
de
90
sent
l’unité
de
la
patrie.
La
fraternité
a
aplani
tout
obstacle,
toutes
les
fédéra.ons
vont
se
confédérer
entre
elles,
l’union
tend
à
l’unité.
Plus
de
fédéra.ons,
elles
sont
inu.les,
il
n’en
faut
plus
qu’une,
la
France
–
elle
apparaît
transfigurée
dans
la
lumière
de
juillet.
C’est
la
créa.on
des
départements.
Elle
fut
généralement
une
créa.on
naturelle,
un
rétablissement
légi.me
d’anciens
rapports
entre
des
lieux,
des
popula.ons,
que
les
ins.tu.ons
ar.ficielles
du
despo.sme,
de
la
fiscalité,
tenaient
divisées.
• La
géographie
est
tuée.
Plus
de
montagnes,
plus
de
fleuves,
plus
d’obstacles
entre
les
hommes.
Je
ne
crois
pas
qu’à
aucune
époque
le
cœur
de
l’homme
ait
été
plus
large,
plus
vaste,
que
les
dis.nc.ons
de
classes,
de
fortunes
et
de
par.s
aient
été
plus
oubliées.
Dans
les
villages
surtout,
il
n’y
a
plus
ni
riche,
ni
pauvre,
ni
noble,
ni
roturier
;
les
vivres
sont
en
commun,
les
tables
communes.
• Voilà
enfin
le
14
juillet,
le
beau
jour
tant
désire,
pour
lequel
ces
braves
gens
ont
fait
le
pénible
voyage.
Ce
jour-‐la,
tout
était
possible.
Toute
division
avait
cesse
;
il
n’y
avait
plus
ni
noblesse,
ni
bourgeoisie,
ni
peuple.
L’avenir
fut
présent…
18. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• Le
temps
des
fractures
irréversibles:
Sitôt
la
fuite
du
roi
connue,
ce
sont
les
Cordeliers
qui
lancent
une
campagne
en
faveur
de
la
république.
Les
Jacobins
réclament,
le
16
juillet
1791,
de
remplacer
Louis
XVI
par
tous
les
moyens
cons.tu.onnels.
• Ceee
demande
provoque
une
double
rupture:
les
Cordeliers
la
comprennent
comme
une
tenta.ve
jacobine
de
donner
la
régence
au
duc
d’Orléans
et
une
par.e
des
Jacobins
fonde
le
club
modère
des
Feuillants
pour
soutenir
le
main.en
de
la
Cons.tu.on.
• Dans
la
nouvelle
assemblée
cons.tuante,
il
y
a
745
membres
–
a
gauche,
136
députes
membres
du
club
des
Jacobins
(18%),
avec
Brissot,
Condorcet,
et
plusieurs
brillants
orateurs
élus,
comme
Vergniaud,
en
Gironde
–
les
Girondins.
• Selon
les
Brisso.ns,
une
guerre
démontrera
la
duplicité
du
roi
et
engagera
la
France
dans
une
luee
pour
aider
les
peuples
d’Europe
a
chasser
leurs
tyrans.
• Les
émigrés
non
revenus
au
1er
janvier
1792
verront
leurs
biens
confisques
(9
novembre);
un
nouveau
serment
est
exige
des
prêtres…
le
roi
met
son
veto
sur
les
décrets
contre
émigrés
et
prêtres
réfractaires,
mais
entérine
les
autres
afin
de
favoriser
la
déclara.on
d’une
guerre
qui,
pour
lui
et
son
entourage,
permeerait
d’en
finir
avec
la
révolu.on.
En
mars
1792,
avec
le
meme
objec.f,
il
remplace
ses
ministres
Feuillants
par
des
Jacobins.
Il
autorise
l’Assemblée
a
déclarer
la
guerre
a
l’Autriche
et
a
la
Prusse.
ArrestaWon
du
roi
a
Varennes,
le
21
juin
1791
19. Concilier
monarchie
et
révolu3on
(1789-‐1792)?
• A
ce
moment,
les
tensions
sociales
sont
suscep.bles
de
faire
basculer
la
Révolu.on
soit
vers
une
radicalisa.on,
soit
vers
une
répression
accrue
des
mouvements
populaires.
L’affrontement
poli.que
avec
le
roi
s’aggrave
–
le
27
mai,
un
premier
texte
ordonne
la
déporta.on
des
prêtres
réfractaires.
La
garde
du
roi
est
licenciée.
• Le
4
juin
1792,
20.000
gardes
na.onaux
sont
convoques
a
Paris
pour
une
nouvelle
Fédéra.on
le
14
juillet.
Le
roi
met
son
veto
sur
le
décret
qui
frappe
les
réfractaires
et
sur
celui
qui
convoque
les
fédérés
–
puis
il
remplace
ses
ministres
Jacobins
par
des
Feuillants.
• Le
20
juin,
une
foule
en
armes
envahit
les
Tuileries
pour
réclamer
au
roi
le
retrait
de
son
veto.
Le
roi
fait
face
a
la
foule
sans
rien
céder.
Dans
la
nuit
du
9
au
10
aout,
des
délègues
des
sec.ons
parisiennes
forment
une
Commune
Insurrec.onnelle
et
réclament
la
déchéance
du
roi.
Le
10
aout,
sans
culoees
parisiens
et
fédérés
aeaquent
les
Tuileries
défendues
par
les
gardes
suisses.
• Pour
quelques
semaines
encore,
la
Législa.ve
reste
le
principal
organe
du
pouvoir,
mais
concurrence
par
le
contre-‐pouvoir
d’une
insurrec.on
armée
représentée
par
la
nouvelle
Commune
de
Paris.
• Du
2
au
6
septembre
1792,
1200
a
1400
cap.fs
sont
massacres
dans
les
prisons
de
Paris.
• Le
20
septembre,
alors
qu’une
armée
française
d’un
genre
nouveau
arrête
les
Prussiens
a
Valmy,
la
Conven.on
se
réunît
pour
la
première
fois
dans
ce
contexte
de
violence.
Le
lendemain,
la
royauté
est
abolie
en
France…
au
milieu
de
vifs
applaudissements.
Massacre
de
la
prison
de
l’Abbaye
20. La
liberté
ou
la
mort
(1792-‐1795)
• Les
députés
prêtent
un
serment:
«
je
jure
de
maintenir
la
liberté
et
l’égalité,
ou
de
mourir
a
mon
poste.
• Une
troisième
assemblée
de
la
Révolu.on
française
sera
changée,
comme
la
Cons.tuante,
en
1789,
de
rédiger
une
seconde
cons.tu.on
afin
de
combler
le
vide
ouvert
par
la
déchéance
du
roi
des
Français.
Toute
opposi.on
royaliste
légale
est
impossible
a
par.r
de
l’été
1792.
• Robespierre:
«Louis
ne
peut
être
juge;
il
est
déjà
condamne,
ou
la
République
n’est
point
absoute.
(…)
Louis
doit
mourir,
parce
qu’il
faut
que
la
patrie
vive.
»
• Quand
Robespierre
jus.fie
la
terreur,
“despo.sme
de
la
liberté
contre
la
tyrannie”,
il
semble
parfois
être
en
train
de
répéter
presque
mot
pour
mot
les
célèbres
thèses
de
Machiavel
sur
la
nécessite
de
la
violence
pour
la
refonda.on
de
nouveaux
corps
poli.ques
et
pour
la
reforme
de
corps
poli.ques
corrompus.
Gouache
des
frères
Lesueur
21. La
liberté
ou
la
mort
(1792-‐1795)
• M.
de
Robespierre
est
à
la
fois
un
homme
de
mœurs
et
un
homme
de
talents.
Il
a
une
voix
faible
et
un
peu
aigre,
avec
sa
maigre
et
triste
figure,
son
invariable
habit
vert.
Produit
tout
ar.ficiel
de
la
fortune
et
du
travail,
il
dut
peu
a
la
nature.
Chef
de
famille,
a
dix
ou
onze
ans,
il
fut
orphelin,
boursier
sans
protec.on.
Il
lui
fallait
se
protéger
par
son
mérite,
ses
efforts,
une
conduite
excellente.
Par.
d’Arras,
il
retrouva
Arras
sur
les
bancs
de
l’Assemblée,
je
veux
dire
une
haine
fidele
des
prélats
pour
leur
protège,
leur
transfuge,
le
mépris
des
seigneurs
d’Artois
pour
un
avocat,
élevé
par
charité,
qui
venait
siéger
près
d’aux.
Persécute
ainsi,
il
n’en
saisissait
que
plus
avidement
toute
occasion
d’élever
la
voix,
et
ceee
résolu.on
invariable
de
parler
toujours
le
rendait
parfois
vraiment
ridicule.
Il
habitait
dans
le
triste
appartement
de
la
rue
de
Saintonge
:
froid
logis,
pauvre,
démeuble.
Il
vivait
pe.tement
et
fort
serre
de
son
salaire
de
députe.
Son
unique
plaisir
était
de
limer,
polir
ses
discours
assez
purs,
mais
parfaitement
incolores.
Libre
des
hommes
d’expédients,
il
se
fit
l’homme
des
principes.
Il
devint
le
grand
obstacle
de
ceux
qu’il
avait
quiees.
Hommes
d’affaires
et
de
par.,
a
chaque
transac.on
qu’ils
essayaient
entre
les
principes
et
les
intérêts,
entre
le
droit
et
les
circonstances,
ils
rencontraient
une
borne
que
leur
posait
Robespierre,
le
droit
abstrait,
absolu,
celui
du
Contrat
Social.
Robespierre
ennuyait
parfois,
mais
ne
s’ennuyait
jamais.
Les
anciens
par.rent,
Robespierre
resta
;
d’autres
vinrent
en
grand
nombre,
et
ils
trouvèrent
Robespierre.
Ceux-‐ci,
non
députes
encore,
ardents,
impa.ents
d’arriver
aux
affaires
publiques,
formaient
déjà
en
quelque
sorte
l’Assemblée
de
l’avenir.
• Lafayeee
et
Sieyès
essayèrent
d’opposer
le
Club
89
aux
Jacobins.
Ce
club
conciliateur
qui
croyait
marier
la
monarchie
et
la
révolu.on.
22. La
liberté
ou
la
mort
(1792-‐1795)
• Saint-‐Just
monta
lentement
à
la
tribune,
et,
prononçant
sans
passion
un
discours
atroce,
dit
qu’il
ne
fallait
pas
juger
longuement
le
Roi,
mais
simplement
le
tuer.
Il
faut
le
tuer,
comme
coupable,
pris
en
flagrant
délit,
la
main
dans
le
sang.
La
royauté
est
d’ailleurs
un
crime
eternel.
«
Du
roi
au
peuple,
nul
rapport
naturel,
nulle
jus.ce
et
nulle
pi.é.
»
• Saint-‐Just
était
ne
dans
la
Nièvre,
un
des
rudes
pays
de
la
France.
Il
était
ne
sérieux,
âprement
laborieux.
Il
avait
le
gout
naturel
des
grandes
choses,
une
volonté
très
forte,
une
âme
haute
et
courageuse.
On
dit
qu’a
Reims,
il
avait
tendu
sa
chambre
d’une
tenture
noire
a
larmes
blanches.
Les
morts
héroïques
de
Rome
hantaient
ceee
chambre,
ceee
jeune
amé
violente.
Et
ce
fut
par
la
toute
puissante
influence
de
Robespierre
que
Saint-‐Just
fut
nomme
a
la
Conven.on,
quoiqu’il
n’eut
que
24
ans.
• Le
jour
où
la
pi.é
devient
moquerie,
commence
un
âge
barbare.
Saint-‐Just
23. La
liberté
ou
la
mort
(1792-‐1795)
• Un
acte
régicide
au
nom
de
la
Na.on:
La
découverte
aux
Tuileries
de
«
l’armoire
de
fer
»,
cache
dissimulée
dans
un
mur
et
contenant
plusieurs
centaines
de
pièces
de
correspondance
et
papiers
divers
qui
révèlent
la
duplicité
du
roi
et
de
son
entourage,
rend
le
procès
inévitable
alors
qu’une
par.e
de
la
Conven.on,
notamment
les
Girondins,
souhaitait
l’éviter.
• Le
21
janvier
1793,
ce
n’est
pas
une
simple
tète
royale
qui
est
tranchée,
comme
cela
avait
été
le
cas
avec
Charles
Ier
en
Angleterre,
c’est
un
transfert
de
la
sacralité
du
ci-‐devant
souverain
au
Souverain
et
a
ce
.tre
un
acte
fondateur
de
ceee
République,
créé
par
la
Conven.on.
24. La
liberté
ou
la
mort
(1792-‐1795)
• …
Mais
une
patrie
déchirée
par
des
luees
fratricides:
beaucoup
de
nouveaux
députes
sont
issus
de
la
mouvance
jacobine
et,
de
ce
fait,
les
dissensions
internes
au
club
depuis
l’hiver
1791
et
les
débats
sur
la
guerre,
entre
par.sans
de
Brissot
et
par.sans
de
Robespierre,
sont
transposes
a
la
Conven.on.
• A
l’appel
des
assemblées
sec.onnaires
et
des
sociétés
poli.ques,
relaye
ou
non
par
les
autorités
de
la
Commune,
les
sans-‐culoees
parisiens
peuvent
se
mobiliser
en
masse
lors
des
journées
révolu.onnaires.
• Toutefois,
au
printemps
1794,
aux
lendemains
de
l’élimina.on
des
Héber.stes,
ces
sociétés
sont
suspectées
d’être
des
éléments
de
division.
Ces
sociétés
décident
alors
les
unes
après
les
autres
de
se
dissoudre.
La
Conven.on
perd
un
appui
précieux
dans
les
milieux
populaires,
appui
qui
manquera
cruellement
a
Robespierre
en
Thermidor.
Le
bonnet
phrygien
–
symbole
anWque
des
esclaves
affranchis
La
marmite
épuratoire
des
Jacobins
–
Robespierre
arme
d’une
écumoire
examine
les
Jacobins.
25. La
liberté
ou
la
mort
(1792-‐1795)
• De
mul.ples
résistances,
mais
qui
sont
incapables
de
se
fédérer:
Dans
les
premiers
jours
d’existence
de
la
Conven.on,
celle-‐ci
a
forme
en
son
sein
un
comite
spécifiquement
charge
de
rédiger
une
nouvelle
cons.tu.on
des.née
a
remplacer
celle
de
1791.
Pourtant,
ce
n’est
qu’en
avril
17934
que
l’examen
du
projet
commence
et
il
n’est
pas
achevé
le
2
juin
lorsque
les
Girondins
sont
écartés.
• La
Conven.on
ne
s’empare
pas
du
pouvoir
exécu.f,
elle
n’en
devient
pas
moins
le
centre
majeur
du
pouvoir
–
d’ou
l’expression
«
centralité
législa.ve
».
• Les
troupes
du
général
Dumouriez
ont
été
baeues
a
Neerwinden
en
Belgique
–
et
cet
officier,
lie
aux
Girondins,
choisit
de
passer
a
l’ennemi
deux
semaines
plus
tard.
Ces
révoltes
dans
le
Révolu.on
et
non
contre
elle
sont
sommairement
agrégées
par
la
Conven.on
a
la
Contre
Révolu.on
et
la
situa.on
militaire
durant
l’été
1793
renforce
le
sen.ment
d’une
«
République
assiégée
»:
prise
de
Valencienne
et
de
Mayence
par
les
troupes
étrangères,
siège
de
plusieurs
autres
villes
(Lille,
Dunkerque,
Maubeuge),
premières
défaites
sur
les
fronts
alpin
et
pyrénéen
–
tout
concourt
a
radicaliser
la
situa.on
et
a
l’entrée
dans
ce
qui
va
s’appeler
la
Terreur.
26. La
liberté
ou
la
mort
(1792-‐1795)
• Suspicion
et
répression:
Le
Comite
de
Salut
Public
est
créé
le
6
avril
1793
–
il
devient
l’organe
majeur
du
«
gouvernement
révolu.onnaire
»
et
est
compose
de
12
puis
de
11
membres,
après
l’assassinat
de
Marat.
En
quelques
mois,
1.376
cap.fs
sont
envoyés
a
la
guillo.ne.
• «
Lyon
n’est
plus
»
-‐
«
Le
nom
de
Lyon
sera
efface
du
tableau
des
villes
de
la
République.
La
réunion
des
maisons
conservées
portera
le
nom
de
Ville
Affranchie.
Lyon
fit
la
guerre
a
la
Liberté.
Lyon
n’est
plus.
»
Fouquier-‐Tinville
Représentant
de
la
convenWon
aux
armées
27. La
liberté
ou
la
mort
(1792-‐1795)
• Sublime
et
raisonneuse,
mademoiselle
Corday
fit
ce
raisonnement
:
La
Loi
est
la
Paix
meme.
Qui
a
tue
la
Loi
au
2
juin
?
Marat
surtout.
Pensée
étroite
autant
que
haute.
A
son
procès,
tout
le
monde
comprit
qu’elle
était
seule,
qu’elle
n’avait
eu
de
conseil
que
celui
de
son
courage,
de
son
dévouement,
de
son
fana.sme.
28. La
liberté
ou
la
mort
(1792-‐1795)
• La
mort
de
Robespierre
et
la
nouvelle
donne
poli.que:
C’est
des
Thermidor
que
nait
l’idée
d’une
rupture
marquante
qui
aurait
sauve
la
République
d’une
tyrannie
et
permis
d’en
finir
avec
les
«
horreurs
»
voulues
par
un
triumvirat
compose
de
Robespierre,
Saint-‐Just
et
Couthon.
Arrêtes,
les
5
représentants
du
peuple
sont
ensuite
libères
par
l’interven.on
d’Hanriot
(commandant
de
la
garde
na.onale)
et
de
la
Commune
de
Paris,
ce
qui,
d’une
part,
ouvre
un
affrontement
entre
elle
et
la
Conven.on,
d’autre
part,
permet
a
celle-‐ci
de
meere
les
fugi.fs
hors
la
loi…
• Terreur
blanche
et
écrasement
du
mouvement
populaire:
Si
des
les
lendemains
de
Thermidor,
de
mul.ples
ac.ons
ont
déjà
vise
les
hommes
de
l’An
II,
et
plus
encore
des
symboles
(destruc.on
d’arbres
de
la
liberté,
planta.on
de
croix,
etc.),
ce
sont
les
aeentats
contre
des
individus
isoles
qui
se
mul.plient.
• L’
Assemblée
n’en
con.nue
pas
moins
a
réprimer
les
tenta.ves
contre
révolu.onnaires,
comme
a
Quiberon
dans
l’été
1795.
29. La
liberté
ou
la
mort
(1792-‐1795)
• Meme
chose
lorsqu’en
octobre
1795,
l’émeute
royaliste
a
Paris
est
dispersée
par
la
troupe
commandée
entre
autres
par
Bonaparte.
• La
poli.que
voulue
par
«
les
Thermidoriens
»
ne
doit
pas
être
comprise
comme
une
volonté
de
retour
a
la
monarchie
cons.tu.onnelle
de
1789-‐1791
mais
comme
la
volonté
d’établir
une
«
République
sans
révolu.on
».
• Boissy
d’Anglas:
«
Nous
devons
être
gouvernes
par
les
meilleurs:
les
meilleurs
sont
les
plus
instruits
et
les
plus
intéressés
au
main.en
des
lois…
Vous
ne
trouverez
de
pareils
hommes
que
parmi
ceux
qui,
possédant
une
propriété,
sont
aeaches
au
pays
qui
la
con.ent,
aux
lois
qui
la
protègent,
a
la
tranquillité
qui
la
conserve.
»
C’est
la
tout
un
programme
qui
se
retrouve
dans
la
cons.tu.on
de
l’an
III
et
jetant
les
bases
du
Directoire,
une
République
du
Centre
fondée
sur
le
rejet
des
extrêmes,
l’émergence
d’une
notabilité
poli.que
et
la
défense
du
libéralisme
économique.
Boissy
d’Anglas
DestrucWon
des
bustes
de
Marat
30. Les
onze
• Les
onze
Commissaires
cons.tuent
le
Grand
Comite
de
la
Grande
Terreur.
Ils
sont
le
triple
écran
de
nuit,
nivôse,
la
Terreur,
le
feu
éteint.
Une
ambiance
caravagienne,
ou
shakespearienne,
crapuleuse.
Des
scènes
qui
font
l’impasse
sur
le
visage
des
hommes,
les
poussent
au
noir,
les
suspendent
dans
l’ombre,
la
lumière
carre
tombe
carrément
sur
les
symboles.
• Ils
ne
font
rien
–
ils
travaillent.
Ils
ne
font
rien
car
ils
travaillent.
On
ne
saurait
croire
plus
passionnément
que
l’on
est
unique,
magiquement
le
jouet
d’une
seule
volonté.
• Ce
gringalet
qui
était
par
la
voix
était
une
meute
a
lui
tout
seul.
Au
sein
de
la
Montagne,
les
tueurs
dormaient
trois
heures
par
nuit
depuis
quatre
ans.
Ils
travaillaient
somnanbuliquement
a
la
félicite
du
genre
humain.
Il
y
avait
en
gros
trois
par.s
bien
tranches,
les
orthodoxes
sous
Robespierre,
les
modérés
sous
Danton,
les
exagérés
sous
Hebert.
Triomphe
de
Marat
Gravure
populaire
31. Le
directoire
(1795-‐1799)
• La
cons.tu.on
de
l’an
III:
Tirant
les
enseignements
de
l’histoire
récente.
Les
législateurs
n’offrent
pas
la
souveraineté
la
na.on
ou
au
peuple,
mais
a
une
universalité
de
citoyens
propriétaire
français
âges
d’au
moins
21
ans,
limitée
par
une
contribu.on
évaluée
a
au
moins
3
journées
de
travail
ou
par
un
nombre
de
campagnes
dans
l’armée.
Les
étrangers
installes
en
France
depuis
7
ans,
riches
d’une
propriété
foncière
et
contribuables,
ou
maries
a
une
Française,
peuvent
acquérir
la
citoyenneté.
• Pour
rompre
avec
l’omnipotence
de
la
Conven.on,
le
pouvoir
législa.f
est
pour
la
première
fois
partage
entre
deux
chambres,
le
Conseil
des
Cinq
Cents
(qui
a
l’ini.a.ve
et
vote
des
projets
de
loi)
et
le
Conseil
des
Anciens
(qui
approuve
ou
rejeee
les
projets,
propose
des
éventuelles
révisions
cons.tu.onnelles).
• L’exécu.f,
collec.f
pour
éviter
une
dérive
directoriale,
relevé
d’un
Directoire
de
5
membres,
élus
pour
5
ans
par
le
corps
législa.f,
renouvelable
par
cinquième
chaque
année
–
ils
ne
contrôlent
pas
la
Trésorerie
et
ne
par.cipent
pas
a
la
confec.on
des
lois,
mais
ils
dirigent
la
diploma.e,
l’armée,
la
fonc.on
publique.
• Le
nouveau
régime
recherche
un
juste
milieu,
éloigne
de
la
Terreur
de
l’an
II
et
davantage
encore
des
risques
de
Terreur
blanche.
32. Le
directoire
(1795-‐1799)
• La
conjura.on
des
égaux:
Elle
illustre
le
nouveau
mode
d’interven.on
de
l’opposi.on
démocra.que
au
Directoire,
«
fonde
sur
le
secret
».
Pour
Babeuf,
son
principal
concepteur,
seule
une
avant
garde
révolu.onnaire,
organisée
et
révolu.onnaire,
organisée
et
clandes.ne,
est
suscep.ble
de
faire
triompher
une
révolu.on
populaire.
• Diffuse
par
une
intense
propagande
(pamphlets,
chansons),
le
programme
des
conjures,
s’il
s’inscrit
dans
l’héritage
des
«
Exagérés
»
et
des
«
Héber.stes
»,
en
radicalise
les
proposi.ons.
Gracchus
Babeuf
33. Le
directoire
(1795-‐1799)
• Asphyxie
financière
et
aspira.ons
sociales:
Le
Directoire
hérite
d’une
situa.on
économique
désastreuse,
marquée
par
la
déprécia.on
con.nue
de
l’assignat.
Le
gouvernement
paye
en
blé
les
Directeurs,
ministres
et
députes!
• En
février
1796,
le
Trésor
brise
solennellement
place
Vendôme
les
planches
aux
assignats
et
ceux-‐ci
sont
brules
et
bientôt
remplaces
par
des
mandats
territoriaux,
eux
aussi
gages
sur
les
biens
na.onaux.
• Les
droits
indirects
sont
étendus:
naviga.on
sur
les
canaux,
douane,
chasse,
pèche,
enregistrement
des
actes,
hypothèques,
poste
aux
leeres,
marque
sur
l’or
et
l’argent,
cartes
a
jouer,
papier
a
musique,
affiches,
fournissent
le
prétextes.
• Les
pays
occupes
(Suisse,
les
républiques
italiennes)
apportent
près
du
quart
du
budget
annuel
de
la
France.
• Et
la
misère
est
d’autant
plus
insupportable
que
la
réussite
voyante
de
quelques
parvenus
indigne…
• Les
hôtels
par.culiers
des
dames
Tallien,
Beauharnais,
Récamier,
révèlent
le
gout
par.culier
de
ces
séductrices
enrichies,
ambi.euses
et
puissantes,
parées
de
perruques
variant
selon
les
moments
du
jour,
de
fines
et
transparentes
étoffes
savamment
froncées,
de
précieuses
indiennes
portées
en
châles
ou
en
étoles,
et
de
camées
finement
ouvrages,
libres
interpréta.ons
d’une
an.comanie
revendiquée.
Madame
Récamier
Georges
&
François
Honore
Jacob
34. Au
temps
des
merveilleuses
• Une
effervescence
fes.ve:
Elle
semble
s’emparer
des
Parisiens
autour
de
1795,
la
mul.plica.on
des
bals.
Des
.volis,
des
théâtres
et
des
tripots,
véritable
movida
des
temps
anciens,
est
symbolisée
par
les
excentricités
des
costumes
et
du
comportement
des
incroyables
et
des
merveilleuses,
voire
le
paroxysme
des
«
bals
des
vic.mes
»
réservés
aux
parents
de
guillo.nes.
• La
Conven.on
thermidorienne
est
le
temps
de
«
la
jeunesse
dorée
»,
composée
de
muscadins
qui
matraquaient
dans
les
rues
ceux
qui
pouvaient
passer
a
leurs
yeux
pour
des
sans-‐culoees.
• Stendhal
:
«
La
France
se
donne
a
Bonaparte
comme
une
belle
fille
a
un
lancier.
»
• Financiers,
agioteurs,
nouveaux
riches
et
fournisseurs
:
avec
les
incroyables
et
les
merveilleuses,
les
fournisseurs
aux
armées
furent
certainement
les
personnages
les
plus
caractéris.ques
de
la
période
du
Directoire.
Ouvrard
est
l’archétype
des
négociants
financiers
qui
surent
profiter
des
bouleversements
de
la
société
pour
se
cons.tuer
d’énormes
fortunes.
En
1802,
il
avança
20
millions
a
l’Etat,
puis
couvrit
les
immenses
dépenses
occasionnées
par
le
camp
de
Boulogne
et
les
prépara.fs
de
la
campagne.
Muscadins
Agioteurs
35. Au
temps
des
merveilleuses
• Le
rôle
des
femmes:
Mme
Tallien.
L’immense
célébrité
que
valut
a
Tallien
son
audace
du
9
Thermidor
rejaillit
largement
sur
elle.
La
chute
du
directoire
la
vit
entrer
dans
une
demi
retraite.
Apres
avoir
été
la
maitresse
de
Barras,
elle
devint
la
compagne
du
richissime
Ouvrard
a
qui
elle
allait
donner
quatre
enfants.
• Mme
Récamier.
Elle
épousa
a
l’âge
de
16
ans
un
banquier
qui
lui
donna
son
nom.
Elle
devint
une
femme
a
la
mode,
lançant
les
nouveaux
gouts,
traquée
par
les
journalistes,
épiée
dans
ses
moindres
gestes
par
un
public
empresse.
Elle
devint
une
«
fashionable
beauty
».
A
la
fin,
elle
fixa
l’ami.é
amoureuse
de
Chateaubriand.
• Mme
Hamelin.
C’est
la
plus
célèbre
des
merveilleuses.
Elle
naquit
a
Saint
Domingue
et
épousa
a
18
ans,
un
fournisseur
général
des
armées,
Antoine
Hamelin.
L’histoire
lui
aeribue
de
nombreuses
liaisons,
notamment
avec
Bonaparte.
Elle
serait
l’une
des
premières
a
avoir
adopte
le
costume
a
la
grecque,
tout
en
drapes
et
en
transparences.
• Mme
d’Arjuzon.
Elle
avait
un
visage
empreint
d‘une
sen.mentalité
langoureuse.
Elle
était
la
fille
d’un
riche
planteur
de
Saint-‐Domingue,
d’origine
bordelaise.
Madame
Hamelin
Madame
Tallien
36. Au
temps
des
merveilleuses
• Modes
plutôt
que
mode
de
vie:
Inventée
sous
le
Directoire,
la
bouilloee
est
le
jeu
de
cartes
par
excellence
de
ceee
période.
La
gavoee,
danse
théâtrale
au
XVIIIème
siècle,
devint
une
des
danses
tres
prisée
pendant
le
Directoire.
Les
Tivolis
:
transforma.on
des
grandes
propriétés
princières
en
jardins
d’aerac.on
et
en
Vauxhall.
• La
fermeture
des
grandes
maisons
de
l’aristocra.e
et
la
mise
a
pied
de
leur
personnel
avaient
mis
sur
le
pave
des
centaines
de
cuisiniers
de
haut
mérite
;
beaucoup
u.lisèrent
leurs
talents
se
faisant
«
marchands
de
bonne
chère
»
et
ouvrant
des
restaurants
qui
allaient
durablement
établir
la
gloire
gastronomique
de
Paris.
• Les
modes
:
si
la
réac.on
thermidorienne
fut
avant
tout
poli.que,
elle
s’exprima
avec
fougue
dans
le
costume,
par
le
rejet
de
tout
ce
qui
affichait
une
connota.on
révolu.onnaire
ou
patrio.que
comme
la
cocarde
tricolore,
le
négligé
populaire,
le
refus
de
l’ornement
et
de
la
parure
dans
la
toileee.
• Immobilier
:
malgré
une
préférence
tres
marquée
pour
la
rive
droite,
on
observe
quelques
échappes
sur
la
rive
gauche,
ou
les
nouveaux
propriétaires
inves.ssaient
des
demeures
plus
anciennes.
37. Le
directoire
(1795-‐1799)
• La
diploma.e
de
la
grande
na.on:
La
guerre
est
l’une
des
constantes
du
régime.
Elle
se
décline
dans
les
campagnes
d’Italie,
dans
celle
de
Suisse
en
1798.
Elle
s’enlise
dans
les
campagnes
d’Allemagne
(Jourdan
et
Moreau
sont
baeus
en
1796),
échec
du
débarquement
en
Irlande,
expédi.on
d’Egypte.
• Et
tout
est
a
recommencer
en
1799:
les
défaites
s’accumulent
en
Suisse
et
en
Italie,
jusqu’aux
victoires
de
Brune
en
Hollande
et
de
Masséna
en
Suisse.
• La
no.on
de
Républiques
sœurs
est
explicitement
formulée
par
Bonaparte,
en
aout
1797,
a
Milan,
pour
qualifier
le
processus
historique,
perçu
comme
un
passage
progressif
a
la
civilisa.on,
selon
lequel
les
peuples
passent
du
statut
informel
d’agrégat
culturel
et
social
au
stade
de
l’existence
na.onale.
Créés
pour
la
plupart
sous
le
second
Directoire,
les
Républiques
sœurs
sont
un
des
symboles
les
plus
marquants
de
l’expansion
révolu.onnaire
de
la
France
sur
le
théâtre
européen.
Bataille
des
Pyramides
André
Masséna
Marechal
de
France,
Duc
de
Rivoli
«
L’enfant
chéri
de
la
Victoire
»
Andrey
Souvorov
38. Le
directoire
(1795-‐1799)
• La
Cons.tu.on
batave
reconnaît
le
droit
au
travail
et
a
l’assistance,
et
établît
un
suffrage
quasi
universel;
celle
de
la
République
Napolitaine
proclame
les
droits
a
l’instruc.on,
a
la
subsistance
et
a
la
résistance
a
l’oppression.
• L’égalité
devant
l’impôt,
la
confisca.on
des
biens
ecclésias.ques,
la
reforme
de
la
jus.ce,
l’abroga.on
des
corpora.ons
sont
partout
en
marche,
avec
d’infinies
varia.ons
d’un
Etat
a
l’autre.
L’influence
française
se
lit
aussi
dans
l’adop.on
de
symboles:
l’arbre
de
la
liberté,
que
l’on
plante
a
Venise,
lors
de
l’entrée
des
troupes
françaises
(mai
1797),
dans
les
villes
et
villages
de
la
République
batave
(1795)
ou
de
la
napolitaine
(1799);
le
drapeau
tricolore,
que
nombre
d’Etats
conserveront
ou
retrouveront
au
siècle
suivant.
• La
poli.que
extérieure
de
la
France
s’établît
pour
par.e
sous
la
tente,
ce
dont
Bonaparte,
a
la
tète
de
ses
«
missionnaires
armes
»,
donne
en
Italie
un
exemple
éclatant,
s’affranchissant
de
la
tutelle
des
commissaires
civiles
en
ma.ère
diploma.que,
financière
et
poli.que,
construisant
un
lien
privilégie
avec
ses
soldats,
payes
en
numéraire,
donnant
priorité
aux
besoins
militaires,
dont
les
intérêts
se
dissocient
de
ceux
de
l’ensemble
de
la
na.on.
• Pour
plus
d’un
poli.que,
le
coup
d’Etat
est
devenu
un
recours
acceptable:
l’harmonie
entre
le
pouvoir
exécu.f
et
le
pouvoir
législa.f
ayant
été
brise
par
la
vague
royaliste
des
élec.ons
de
mars
1797.
• S’assurant
le
sou.en
d’une
par.e
de
l’armée,
jouant
encore
de
la
peur
d’un
complot
jacobin,
le
général
prépare
le
coup
d’Etat
des
18
et
19
brumaire.
ArrestaWon
de
députés
royalistes
par
Augereau.
Bonaparte
sauveur
d'une
République
éplorée
qu'il
remet
entre
les
mains
de
l'espérance
et
de
la
paix.
39. Le
consulat
• On
assiste
a
la
mise
en
place
d’un
régime
autoritaire.
Si
Bonaparte
rétablît
un
suffrage
presque
universel,
il
ôte
toutefois
aux
électeurs
tout
pouvoir
réel.
Les
opposi.ons
sont
démantelées,
par
la
force
ou
en
les
amadouant.
Les
espaces
publics,
ou
pouvait
se
former
une
opinion
publique,
disparaissent.
• Le
renforcement
progressif
du
pouvoir
de
Bonaparte:
La
cons.tu.on
de
l’an
VIII
est
un
texte
rela.vement
court,
sans
préambule,
et
dépourvu
de
toute
déclara.on
de
droits.
Si
le
système
représenta.f
est
maintenu,
le
pouvoir
exécu.f,
confie
a
3
consuls
nommes
pour
dix
ans
et
rééligibles,
repose
tout
en.er
entre
les
mains
du
Premier
consul.
Le
général
Bonaparte
au
Conseil
des
Cinq
Cents.
Il
intervient
a
la
suite
de
«
rumeurs
de
coup
d’Etat
anarchiste
»
diffusées
par
les
putschistes,
notamment
Sieyès,
Cambacérès,
et
Lucien
Bonaparte
(président
du
conseil
des
Cinq
Cents).
Sieyès
Cambacérès
Lucien
Bonaparte
40. Le
consulat
• Pour
jus.fier
«
ex
post
»
la
légi.mité
d’un
pouvoir
issu
d’un
coup
d’Etat,
la
cons.tu.on
est
soumise
a
l’approba.on
des
Français.
S’il
recourt
volon.ers
au
plébiscite,
Bonaparte
ne
laisse
plus
aucun
véritable
rôle
poli.que
aux
Français.
Les
consuls
ont
l’ini.a.ve
exclusive
des
lois.
Le
Conseil
d’Etat,
compose
d’une
cinquantaine
de
membres,
nommes
et
révoques
a
la
convenance
du
Premier
Consul,
prépare
les
projets
de
lois.
Ceux-‐ci
sont
alors
discutes
au
Tribunat,
qui
exprime
son
avis
a
bulle.n
secret,
mais
qui
n’a
pas
la
faculté
de
modifier
les
projets
qui
lui
sont
soumis.
• Le
Senat
finit
par
acquérir
un
véritable
pouvoir
législa.f
et
cons.tu.onnel
,
par
la
voie
des
sénatus-‐consultes,
décisions
ayant
valeur
de
loi.
Ceee
évolu.on
ne
fut
possible
que
du
fait
de
la
fidélité
a
toute
épreuve
des
sénateurs
vis-‐à-‐vis
du
Premier
Consul.
Le
pouvoir
législa.f
était
par
conséquent
fortement
soumis
a
l’exécu.f.
Trois
consuls,
Cambacérès,
Bonaparte,
Lebrun
41. Le
consulat
• A
par.r
de
1802,
le
culte
de
la
personnalité
s’affirme:
le
citoyen
et
général
Bonaparte
cèdent
la
place
a
Napoléon
Bonaparte,
et
ses
appari.ons
en
public
s’accompagnent
du
faste
et
des
marques
solennelles
du
rang
qu’il
s’est
aeribue.
• Le
28
avril
1804,
au
Tribunat,
avec
l’accord
de
Bonaparte,
le
tribun
Curée
demande
a
ses
collègues
de
se
prononcer
pour
la
créa.on
d’un
empire
et
pour
l’hérédité
de
la
dignité
impériale
dans
la
famille
Bonaparte.
Seul
Carnot
qui
avait
vote
contre
le
consulat
a
vie,
s’y
oppose.
• Le
sacre
du
2
décembre
1804
met
symboliquement
en
scène
le
retour
au
principe
monarchique,
avec
la
créa.on
d’une
cour
et
l’alliance
entre
le
trône
et
l’autel,
soulignée
par
la
présence
du
pape
a
la
cérémonie.
Bonaparte,
premier
consul
42. Le
consulat
• Les
opposi.ons
et
leur
musellement:
Le
rôle
dévolu
a
la
presse
après
Brumaire
est
clair
–
il
s’agit
de
célébrer
la
grandeur
du
Premier
Consul,
puis
de
l’Empereur.
En
1814,
il
ne
reste
que
4
journaux
a
Paris,
dont
le
Moniteur,
l’organe
quasi
officiel
de
l’Empire.
• Face
a
l’impossibilité
de
disposer
d’espaces
de
parole,
l’aeentat
contre
la
personne
de
Bonaparte
apparaît
a
certains
comme
la
seule
solu.on:
aeentat
a
la
machine
infernale
en
1800,
puis
complot
de
Cadoudal
et
du
général
Pichegru
en1803-‐1804.
ARentat
a
la
machine
infernale,
rue
Saint
Nicaise
Cadoudal
Pichegru
43. Le
consulat
• Le
retour
de
la
paix
extérieure:
Lors
du
coup
d’Etat
de
Brumaire,
la
France
se
trouve
dans
un
état
de
«
quasi
guerre
»
avec
les
Etats-‐Unis:
la
rupture
est
aussi
bien
diploma.que
que
commerciale,
elle
entraine
des
prises
par
les
corsaires
des
deux
pays.
Ni
la
France,
ni
les
Etats-‐Unis
n’ont
toutefois
intérêt
a
poursuivre
les
hos.lités.
Apres
de
longs
pourparlers,
qui
permeeent
a
la
France
de
négocier
entre-‐temps
avec
l’Espagne
la
cession
de
la
Louisiane,
une
conven.on
est
enfin
signée
le
30
septembre
1800
a
Mortefontaine.
Des
le
printemps
1801,
les
navires
américains
recommencent
a
fréquenter
les
ports
français.
• Plus
grave
que
le
différend
franco-‐américain,
Bonaparte
hérite
aussi
de
la
guerre
que
la
France
mené
depuis
1798
contre
la
seconde
coali.on,
formée
par
l’Angleterre,
l’Autriche,
la
Russie,
l’Empire
Oeoman.
Toutes
les
grandes
puissances
n’y
adhèrent
pas:
la
Prusse
est
neutre
depuis
1795;
l’Espagne
alliée
a
la
France
depuis
1796.
44. Le
consulat
• La
victoire
de
Marengo
marque
également
le
retour
de
l’influence
française
en
Italie,
renversant
la
géopoli.que
du
siècle
des
Lumières
ou
Espagne
et
Autriche
se
partageaient
des
zones
d’influence
dans
la
péninsule.
• Des
1801,
la
Russie,
l’Autriche
et
le
Napolitain
ra.fient
la
paix
–
l’Angleterre
est
isolée.
Celle-‐ci,
après
le
renversement
de
William
Pie,
s’oriente
toutefois
vers
la
paix…
On
s’approche
de
la
paix
d’Amiens.
Tres
mal
engagée,
la
bataille
se
transforme
en
victoire
écrasante
grâce
a
l’arrivée
des
troupes
de
Desaix
qui
perd
la
vie
a
l’occasion.
45. Le
consulat
• Une
fois
les
rela.ons
avec
l’Angleterre
pacifiées,
Bonaparte
prépare
alors
le
retour
de
l’ancienne
prospérité
an.llaise,
avec
son
corollaire,
le
rétablissement
de
l’esclavage
que
la
Révolu.on
avait
aboli
en
1794.
Mais
l’indépendance
de
Haï.
est
proclamée
le
1er
janvier
1804.
• La
paix
civile:
réconcilia.on
religieuse
et
retour
des
émigres:
La
scission
du
clergé
français
entre
prêtres
réfractaires
et
prêtres
assermentes,
la
déchris.anisa.on
de
1793-‐1794,
avec
le
culte
de
l’Etre
suprême,
la
suppression
du
calendrier
chré.en
et
du
repos
du
dimanche,
la
fermeture
des
églises
entre
novembre
1793
et
mai
1795,
avaient
contribue
a
accroitre
la
fracture
entre
Révolu.on
et
les
nombreux
Français
restes
aeaches
au
culte
catholique,
grossissant
ainsi
les
files
des
chouans
insurges.
• Seule
une
réconcilia.on
défini.ve
avec
la
Papauté
pouvait
permeere
de
saper
a
la
base
ceee
révolte
endémique.
Le
Concordat
est
signe
le
15
juillet
1801.
La
religion
catholique
n’est
pas
reconnue
comme
religion
d’Etat,
comme
sous
l’Ancien
Régime,
mais
simplement
comme
«
la
religion
de
la
grande
majorité
des
Français
».
Le
Saint
Siege
reconnaît
implicitement
la
légi.mité
du
nouveau
pouvoir
en
France.
Les
évêques
devront
prêter
serment
de
fidélité
au
gouvernement
de
la
République,
et
a
la
fin
de
la
messe,
les
fideles
prieront
pour
le
salut
de
la
République
et
des
Consuls.
Pour
Bonaparte,
c’est
un
indéniable
succès
poli.que.
Désormais,
tout
bon
catholique
peut
se
rallier
sans
difficulté
au
Consulat.
Au
prix
de
ces
importantes
concessions,
le
pape
récupère
un
certain
nombre
de
droits
–
les
évêques
sont
désormais
nommes
par
le
Premier
Consul
et
inves.s
par
le
Pape.
L’Etat
prend
en
charge
le
traitement
des
cures
et
des
pasteurs
et
les
frais
des
dix
séminaires
catholiques
métropolitains,
mais
soumet
le
clergé
a
sa
tutelle.
• Avant
meme
l’amnis.e
du
26
avril
1802,
la
France
consulaire
accueille
sans
trop
de
difficultés
tout
émigre,
a
condi.on
que
celui-‐ci
accepte
de
facto
le
régime
en
place.
Pie
VII
Toussaint
L’Ouverture
46. Le
consulat
• L’assainissement
financier:
La
situa.on
financière
de
l’Etat
a
la
fin
du
Directoire
était
grave.
A
la
fin
du
Directoire,
les
receees
de
l’Etat
proviennent
essen.ellement
des
impôts
directs,
des
droits
d’enregistrement,
de
.mbre
et
de
poste.
S’y
ajoutaient
les
sommes
importantes
perçues
sur
les
territoires
occupes:
au
moins
un
quart
du
budget
de
l’Etat
est
couvert
par
les
contribu.ons
de
guerre.
En
ma.ère
de
contribu.ons
directes,
le
Consulat
et
l’Empire
n’innovent
pas
et
reprennent
les
quatre
impôts
directs
qui
existaient
déjà
a
la
fin
du
Directoire,
et
des.nes
a
se
pérenniser
jusqu’à
la
fin
de
la
première
guerre
mondiale:
l’impôt
foncier,
la
contribu.on
personnelle
et
mobilière,
la
patente
et
l’impôt
sur
les
portes
et
fenêtres.
Bonaparte
s’aeache
surtout
a
rendre
plus
efficace
leur
percep.on.
• En
frappant
d’abord
la
propriété
foncière,
ainsi
que
les
signes
extérieurs
de
richesse
et
les
ac.vités
produc.ves
et
commerciales
(patente),
le
système
d’imposi.on
directe
avait
rela.vement
épargne
les
contribuables
les
plus
démunis.
Ces
derniers
n’étaient
assuje•s
qu’a
l’import
personnel
(5%
du
traitement
s’ils
étaient
fonc.onnaires,
l’équivalent
de
3
journées
de
travail
pour
les
autres).
Le
retour
des
impôts
indirects
change
ceee
répar..on
des
charges,
accablant
la
popula.on
la
plus
fragile
économiquement.
• A
la
fin
du
Consulat,
les
impôts
indirects
font
en
effet
leur
appari.on
pour
financer
la
reprise
de
la
guerre:
prélèvement
sur
les
boissons
alcoolisées,
le
tabac
et
les
cartes
a
jouer.
En
1806,
on
réintroduit
l’impôt
sur
le
sel,
universellement
déteste,
dont
la
collecte
est
confiée
aux
Douanes.
47. Le
consulat
• Le
Directoire
était
largement
dépendant
des
généraux
qui
faisaient
rentrer
le
numéraire
de
l’étranger
sous
forme
de
contribu.on
de
guerre,
ainsi
que
des
fournisseurs
qui
lui
permeeaient
de
vivre
au
jour
le
jour.
• L’assainissement
financier
sous
le
Consulat
et
l’Empire
passe
aussi
par
la
reforme
du
système
de
recouvrement
des
impôts
que
par
une
neee
améliora.on
du
crédit
de
l’Etat,
en
accroissant
sa
capacité
a
assurer
de
la
disposi.on
régulière
d’avances
et
a
emprunter
a
des
taux
raisonnables
en
cas
de
besoin.
Bonaparte
refuse
de
lancer
des
emprunts
publics
–
qui
permeeaient
en
revanche
a
l’Angleterre
de
financer
les
guerres
contre
la
France
–
par
crainte
que
leur
échec
ne
rende
manifeste
la
faiblesse
du
régime.
Il
refuse
aussi
d’accroitre
démesurément
le
poids
de
la
deee.
On
est
tres
loin
des
3,3
milliards
de
deee
de
la
France
en
1782…
«
Le
franc
germinal
»
ainsi
fixe
assure
la
circula.on
monétaire
en
France
pour
plus
d’un
siècle.
• La
centralisa.on
administra.ve
et
les
reformes
en
ma.ère
judicaire:
En
meme
temps
qu’il
consolidait
ses
assises
financières,
Bonaparte
s’assurait
du
contrôle
centralise
du
territoire.
La
commune
est
le
premier
maillon
administra.f.
Napoléon
se
réserve
la
nomina.on
du
maire
dans
les
communes
de
plus
de
5000
habitants,
le
préfet
nommant
les
maires
des
communes
plus
pe.tes.
A
l’instar
des
provinces
romaines
dirigées
par
un
préfet,
les
départements
français
furent
dotes
d’un
préfet,
véritable
courroie
de
transmission
du
pouvoir
exécuWf.
48. Le
consulat
• Tous
les
juges
sont
désormais
des
fonc.onnaires
nommes
par
l’Etat,
qui
contrôle
leur
avancement
et
leur
carrière
et
qui,
seul
peut
les
révoquer.
• Bonaparte
ins.tue
cinq
commissions
entre
aout
1800
et
mars
1802
pour
élaborer
le
code
civil,
criminel,
commercial,
rural
et
de
procédure
civile.
Seul
le
code
rural
n’abou.t
pas.
• Le
Code
civil
réalise
un
compromis
entre
droit
romain
et
droit
coutumier,
unifiant
ainsi
pour
la
première
fois
le
droit
sur
l’ensemble
du
territoire
français.
Il
consolide
en
quelques
acquis
de
la
Révolu.on,
notamment
sa
sécularisa.on
(état
civil,
divorce)
et
la
dispari.on
des
droits
et
servitudes
féodales.
Le
Code
Civil
de
1804
se
compose
de
trois
grandes
rubriques:
famille,
propriété,
contrat.
• Contrôler
les
esprits
et
former
la
jeunesse:
la
reforme
de
l’enseignement
et
la
créa.on
des
lycées.
Le
régime
se
concentre
sur
la
forma.on
des
élites,
en
délaissant
l’enseignement
primaire.
L’instruc.on
sommaire
des
masses
était
laissée
a
l’Eglise
catholique,
qui
dispensait
quelques
principes
de
morale
parfaitement
compa.bles
avec
l’obéissance
passive
que
le
pouvoir
aeendait
de
la
majorité
des
Français.
• L’ouverture
des
Lycées
est
prévue
dans
45
départements,
mais
leur
nombre
allait
s’accroitre
rapidement.
Le
Lycée
devait
fournir
de
solides
bases
générales
aux
futurs
fonc.onnaires
et
membres
des
professions
libérales.
49. L’empire
• L’instaura.on
de
l’Empire
a
un
prix:
après
avoir
limite
la
liberté,
c’est
l’égalité
qui
est
mise
a
mal
par
le
rétablissement
de
dis.nc.ons
sociales
héréditaires
au
sein
de
la
France.
• Le
sacre
ou
la
fonda.on
symbolique
d’un
nouvel
ordre:
La
proclama.on
de
l’Empire,
en
mai
1804,
change
la
nature
du
pouvoir
exerce
par
Napoléon
en
inscrivant
son
projet
dans
une
logique
dynas.que
qui
sera
ova.onnée
par
le
plébiscite
de
Novembre.
• L’entrée
de
Napoléon
complètement
habille
et
portant
déjà
les
aeributs
du
pouvoir,
tout
comme
son
auto
couronnement
en
tournant
le
dos
a
l’autel,
rompent
explicitement
avec
la
tradi.on
des
Bourbons
et
affirment
l’indépendance
du
pouvoir
de
l’Empereur
vis-‐à-‐vis
de
l’Eglise.
• Le
passage
a
l’Empire
entraine
le
retour
a
une
vie
de
cour
et
a
une
é.queee
que
l’on
croyait
disparue,
et
impose
ainsi
un
cérémonial
qui
prépare
le
terrain
a
la
réintroduc.on
officielle
du
principe
de
l’inégalité
sociale.
50. L’empire
• “J’ai
vu
l’Empereur
ceee
âme
du
monde,
sor.r
de
la
ville
pour
aller
en
reconnaissance;
c’est
effec.vement
une
sensa.on
merveilleuse
de
voir
un
pareil
individu
qui,
concentre
sur
un
point,
monte
sur
un
cheval,
s’étend
sur
le
monde
et
le
domine.”
51. L’empire
• “En
règle
générale
Napoléon
aeend
de
ses
collaborateurs
qu’ils
aient
autant
d’esprit
et
de
talent
que
de
caractère
et
de
courage
.
C’est
ce
qu’il
appelle
«
être
carre
»,
avoir
autant
de
hauteur
que
de
base.
Talent
Caractère
Esprit
Courage
Talleyrand
Fouché
Cambaceres
Berthier
Ney
Lannes
Talents
professionnels
Talents
poli.ques
Talents
charisma.ques
52. L’empire
• La
redéfini.on
d’une
élite
sociale
et
la
créa.on
d’une
noblesse
d’Empire:
Par
décret
en
juin
1790,
l’Assemblée
na.onale
cons.tuante
avait
aboli
la
noblesse
héréditaire,
faisant
voler
en
éclat
les
espoirs
d’une
bourgeoisie
en
ascension.
• En
1808,
Napoléon
parachève
par
la
créa.on
d’une
noblesse
d’Empire
le
processus
de
recomposi.on
sociale
et
poli.que
que
la
créa.on
de
la
légion
d’honneur,
le
retour
des
émigres
et
la
poli.que
d’amalgame
pra.quée
au
sein
de
ses
administra.ons
avaient
ini.e.
• Le
décret
du
30
mai
1806
créait
une
vingtaine
de
fiefs
ducaux
héréditaires,
sis
dans
la
péninsule
italienne
et
en
Dalma.e;
ils
ne
conféraient
aucune
sorte
de
souveraineté,
mais
seulement
pres.ge
et
revenus.
• Par
un
décret
en
1808,
Napoléon
élargît
la
gamme
des
.tres:
aux
princes
de
1803
et
aux
ducs
de
1806
s’ajoutent
désormais
comtes,
barons
et
chevaliers.
Le
souverain
se
réserve
l’aeribu.on
de
.tres
de
noblesse
aux
individus
qu’il
entend
récompenser:
de
1808
a
1814,
Napoléon
dis.nguera
3350
.tulaires,
dont
60%
sont
militaires.
Certaines
fonc.ons
civiles
confèrent
toutefois
automa.quement
un
.tre
a
vie:
les
ministres,
sénateurs
et
archevêques
sont
ainsi
comtes
d’Empire,
et
les
maires
des
bonnes
villes,
barons.
• Sur
l’ensemble
des
3350
anoblissements,
la
propor.on
de
l’ancienne
aristocra.e
est
d’environ
28%.
La
noblesse
impériale
diffère
de
l’ancienne
noblesse
non
seulement
parce
que
l’hérédité
du
.tre
n’est
pas
automa.que,
mais
aussi
car
elle
ne
confère
aucun
privilège.
General
de
Montholon
Comte
d’Empire
Marechal
Davout
Prince
d’Eckmühl
53. L’empire
• Emergence
des
notables
et
poli.que
de
l’amalgame:
Sans
figurer
en
tant
que
telle
dans
les
textes
cons.tu.onnels
du
Consulat
et
de
l’Empire,
la
no.on
de
notabilité
est
centrale
pour
comprendre
la
composi.on
de
la
classe
dominante
qui
s’affirme
a
l’époque
napeolienne.
Les
notables,
c’est
«
la
par.e
supérieure
de
la
société
dans
laquelle
le
gouvernement
juge
possible
de
recruter
ses
cadres
poli.ques.
»
«
Les
masses
de
granit
»
que
représentent
les
notables
sont
donc,
avant
tout,
une
élite
sociale
fondée
sur
la
propriété
foncière.
• Au
total,
le
notabilat
napoléonien,
meme
en
retenant
les
critères
les
plus
larges,
se
compose
tout
au
plus
de
quelques
70.000
a
80.000
individus
–
dans
un
pays
qui
comptait
30
millions
d’habitants.
• On
assiste
au
ralliement
croissant
d’une
par.e
de
l’ancienne
aristocra.e,
et
dans
les
départements
annexes,
la
volonté
de
Napoléon
de
s’appuyer
sur
les
élites
sociales
en
place
sans
remeere
en
cause
les
équilibres
sociaux
préexistants.
Toutefois,
le
régime
napoléonien
ne
se
prive
pas
des
hommes
auxquels
la
Révolu.on
a
permis
d’accumuler
une
expérience
poli.que
précieuse.