Livre blanc numerique 2020

Amel Miaoulis
Amel MiaoulisConsultante | MOA E-Business um Trade School Toulouse
‱‱

Futur industries française en 2020. Evolution marchés technologie

2020 : OU VONT LES INDUSTRIES
FRANÇAISES DU NUMERIQUE ?
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LIVRE BLANC
Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ?
copyright Institut G9+ 2 sur 44
Le Mot de la Rédaction
Comment envisager l’e-commerce sans les
réseaux de communication développés et
exploités par les opérateurs ? Que dire des
objets connectĂ©s sans ces mĂȘmes rĂ©seaux, ou
sans les applicatifs logiciels qui ouvrent des
perspectives de nouveaux usages ? Ou
comment envisager de l’Intelligence Artificielle
sans une gestion « trÚs intelligente » de la
data ?
Aujourd’hui, et par le biais de ce livre blanc,
tournĂ© vers l’avenir des industries dites de
production du numĂ©rique, l’Institut G9+
s’intĂ©resse aux Ă©volutions structurantes qui
s’opùrent actuellement chez tous ces acteurs qui conçoivent, construisent et mettent en Ɠuvre les
solutions de demain.
Les services, pĂ©rimĂštres et modĂšles Ă©conomiques de tous les acteurs de l’écosystĂšme Ă©voluent en
profondeur.
Des acteurs majeurs ont réalisé en février 2014, dans le cadre du Cycle Ressources Humaines du G9+,
l’exercice d’imaginer les compĂ©tences et qualitĂ©s qu’il s’avĂšrera nĂ©cessaire de rĂ©unir, en 2020, pour
soutenir l’innovation et la compĂ©titivitĂ© de notre filiĂšre.
Les traits qui se dessinent montrent bien que nous avons un réel besoin de réinventer nos métiers, ce
qui implique d’apprendre Ă  raisonner hors du cadre, afin de « faire bouger les lignes » des usages, des
technologies, des mĂ©tiers et des modĂšles Ă©conomiques autant que nĂ©cessaire
 Car l’Institut G9+
s’intĂ©resse, et ce depuis plusieurs annĂ©es, au devenir de nos Industries numĂ©riques.
DĂšs Juin 2009, l’équipe prospective G9+ avait en effet publiĂ© un premier Livre Blanc « 11 idĂ©es du
G9+ pour la France : Quel avenir pour les grandes industries TIC Ă  l’horizon 2015 », qui s’est avĂ©rĂ©
avec le recul remarquablement pertinent et résilient. Cinq ans plus tard, à partir de 3 conférences de
haut niveau :
 L’industrie française du Logiciel face aux dĂ©fis du Cloud (2012),
 Les SSII : atout majeur ou maillon faible de notre Economie NumĂ©rique (2013),
 OpĂ©rateurs TĂ©lĂ©com : dinosaures ou mutants (2013)
Le cycle prospective publie ce prĂ©sent Livre Blanc « 2020 : oĂč vont les industries françaises du
Numérique ».
Ce document, officiellement présenté lors de la conférence du 24 Mars 2014, a vocation à devenir une
rĂ©fĂ©rence pour les membres et sympathisants de l’Institut G9+, et aussi, nous l’espĂ©rons, pour les
décideurs publics et privés du secteur.
Contact Rédaction : @g9plus
redaction@g9plus.org
DIRECTION-REDACTION
Valentine Ferreol, PrĂ©sidente de l’Institut G9+
REDACTION
Le Groupe Prospective de l’Institut G9+
(Christian Hindré, Louis Le Bigot, Nicolas
Martinez-Dubost, Eric Nizard, Jean-François
Perret, Rémi Prunier) avec la participation de
Guy Hervier et Julien Villedieu (SNJV)
PROMOTION EN LIGNE
Rémi Prunier, Rodolphe Falzerana & vous
RELATION PRESSE
Natacha Heurtault
Version 1.0
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Il sera ici, certes, question de data, de cloud, de SaaS et de réseaux. Mais aussi, et surtout, de clés
destinĂ©es Ă  tous les acteurs de l’écosystĂšme pour transformer les chaĂźnes de valeur de la filiĂšre
numérique, les réinventer afin de soutenir la compétitivité au sens large.
Enfin, nous adressons Ă  chaque intervenant tous nos remerciements, tant pour nous avoir suivi dans
cette aventure collective, que pour leur contribution et avis éclairés, sans lesquels ce livre blanc
n’aurait pas vu le jour.
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Le mot de BenoĂźt Thieulin 5
Partie 1 - Introduction 7
1. Intervenants des conférences "Prospective 2020" 7
2. Nouveaux acteurs, nouveaux modĂšles 11
3. Grandes tendances 13
Partie 2 – Analyses sectorielles 18
1. Tendances dans le secteur du logiciel 18
2. Tendances dans le secteur des entreprises de services numériques 24
3. Tendances dans le secteur des opérateurs de télécom 29
Partie 3 - Recommandations 35
Bibliographie 40
L’Institut G9+ 41
Contact 44
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L’,
Il n’y a pas besoin d’attendre 2020
pour affirmer que les industries
françaises vont devenir numérisées et
« internetisées », intégrant le
numérique dans leurs stratégies
d’innovation, de production et de
distribution. Les rĂ©seaux, l’exploitation
des données, leur externalisation dans
le cloud, la création de nouveaux
services reposant sur les objets
connectés, ou encore la mise à
disposition des algorithmes et des
APIs seront au cƓur de cette
évolution industrielle, reposant sur
des modÚles économiques de plateforme.
Si cette mutation progressive des industries ouvre de formidables perspectives en termes d’innovation
et de compétitivité, elle représente toutefois un défi pour les entreprises françaises et européennes.
Les champions d’aujourd’hui que sont Criteo ou SAP maintiendront-ils leur leadership ? Comment les
industries traditionnelles, Ă  l’instar des secteurs des transports, de l’énergie ou de la culture,
adapteront-elles leurs services face à la concurrence d’acteurs dominants qui diversifient toujours plus
leurs domaines d’activitĂ© ? Comment rĂ©sister Ă  des modĂšles d’affaires multifaces oĂč les acteurs
viennent concurrencer leurs propres clients tout en disposant de plus d’informations qu’eux ?
Ces perspectives industrielles seront conditionnées par la capacité des politiques publiques et des
lĂ©gislations française et europĂ©enne Ă  anticiper et Ă  s’adapter aux enjeux du numĂ©rique, ainsi qu’à
soutenir une stratĂ©gie industrielle numĂ©rique durable. Cela suppose notamment d’apprĂ©hender avec
vigilance les négociations commerciales actuelles dont le commerce électronique, les barriÚres
techniques au commerce, et la propriété intellectuelle font désormais partie intégrante. Ces nouveaux
Ă©lĂ©ments sont au cƓur des diffĂ©rents accords de libre-Ă©change en cours de nĂ©gociation, comme le
projet de Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (« TTIP ») ou le projet d’accord
multilatéral sur les services (« TISA »).
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Ces textes nécessitent une vigilance particuliÚre à cet égard. Sans stratégie industrielle, la conclusion
prĂ©maturĂ©e de ces accords risque d’entĂ©riner le pouvoir de marchĂ© que les acteurs numĂ©riques
amĂ©ricains ont acquis en Europe - vĂ©ritable “eldorado” de l’économie contributive avec 500 millions
de consommateurs, un marché ouvert à la concurrence, et une imprégnation forte des usages du
numérique dans toutes les couches de la société. La prise de pouvoir des plateformes risque de se
réaliser au détriment des autres acteurs de la chaßne de valeur, notamment dans les secteurs des
télécommunications et du logiciel, également en profonde évolution. Leurs ambitions de
diversification et d’intĂ©gration dans le marchĂ© europĂ©en sont claires et toujours plus poussĂ©es.
Le TTIP pourrait ainsi parachever le renforcement de cet état de fait via une reconnaissance de
standards qui bénéficieraient essentiellement aux acteurs économiques dominants, au détriment de
l’innovation et de normes techniques europĂ©ennes et internationales qui devraient ĂȘtre fondĂ©es sur
des critĂšres de qualitĂ© et de sĂ©curitĂ©. Les futures nĂ©gociations doivent ĂȘtre attentives aux modĂšles
d’innovation ouverts comme le logiciel libre, et respectueuses des valeurs europĂ©ennes comme la
protection des libertés publiques et des données personnelles.
Le dĂ©veloppement d’un marchĂ© transatlantique ne sera possible qu’à la condition de prĂ©server notre
pouvoir rĂ©glementaire, et d’avoir contribuĂ© Ă  un renforcement prĂ©alable du marchĂ© europĂ©en. C’est la
seule garantie pour le développement des entreprises et des start-up qui seront nécessaires à la
souveraineté européenne des années à venir.
Benoßt Thieulin, Président du Conseil National du Numérique
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L’Internet des objets, une rĂ©volution totale
1.Intervenants des conférences "Prospective 2020"
François ARTIGNAN, Head of Media and Telecom Finance de BNP PARIBAS
Jean-Paul ARZEL, Directeur des Opérations de Bouygues Telecom
Vivek BADRINATH, Directeur Général Orange Business Services
(maintenant Directeur Général Adjoint du Groupe Accor)
Patrick BERTRAND, DG Cegid et VP du comité Transformation Numérique
du Medef
Thierry BONHOMME, Directeur Exécutif Orange Business Services
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Régis CASTAGNE, DG Interoute France
Viviane CHAINE-RIBEIRO, PDG Lefevre Software
Stanislas DE REMUR, PDG OoDrive
Rachel DELACOUR, co-fondatrice BIME (We Are Cloud)
Philippe DISTLER, Membre du Collùge de l’Arcep
Cécile DUBARRY, chef de service TIC à la DGCIS
VĂ©ronique DURAND‐CHARLOT, DSI GDF SUEZ
BenoĂźt FELTEN, Chief Research Officer Diffraction Analysis
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Jean FERRE, Directeur Microsoft France
Yves GASSOT, Directeur Général de l'IDATE
Gabrielle GAUTHEY, Vice-Présidente Alcatel-Lucent
Romain GUEUGNEAU, journaliste aux Echos.
Jason GUEZ, PDG Consort NT
Paul HERMELIN, PDG Capgemini
Guy HERVIER, RĂ©dacteur en chef d’InformatiqueNews
Octave KLABA, PrĂ©sident d’OVH
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Jean-Christophe LALANNE, DSI Air France-KLM et DSI année 2013
Rémi LASSIAILLE, DG Global Technology Services IBM France
Pascal LEROY, DG de Sopra Group
Christophe LETELLIER, Directeur Général Sage-France
Francis LORENTZ, Président Fondateur de LD&A Jupiter
Guy MAMOU-MANI, Président Syntec Numérique
Jean MOUNET, PrĂ©sident de l’Observatoire du NumĂ©rique
Olivier NOVASQUE, PDG Sidetrade
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Marie PRAT, co-Présidente Cinov-IT
Olivier RAFAL, Directeur Pierre Audoin Consultants
Gilles RIGAL, Directeur AssociĂ© d’APAX Partners
Vincent ROUAIX, PDG GFI Informatique
John STRATTON, Président de Verizon Enterprise Solutions
Benoßt THIEULIN, Président du Conseil national du numérique
2.Nouveaux acteurs, nouveaux modĂšles
La classification traditionnelle des acteurs du numérique, en quatre modÚles : matériels,
logiciels, services et opérateurs, est en train de voler en éclats.
Les gĂ©ants de l’Internet en sont l’illustration. Essayez donc de mettre Apple, Google, Microsoft,
IBM et consorts dans une seule de ces cases.
Et bien sĂ»r, tout le monde veut imiter ces locomotives. Mais attention Ă  la casse ! Qui s’endort
sur ses acquis est condamnĂ©. La seule certitude c’est le changement. L‘innovation et la
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transformation sont les moteurs du dĂ©veloppement. Il ne suffit pas d’avoir Ă©tĂ© une valeur sĂ»re
pour ĂȘtre certain de le rester.
La concurrence est mondiale, les acteurs de chaque rĂ©gion doivent s’adapter pour ne pas
disparaĂźtre du paysage numĂ©rique, et pour avoir d’autres ambitions que la simple survie.
L’Europe et la France sont face Ă  ces dĂ©fis.
Or l’industrie numĂ©rique prend une part croissante par rapport aux autres industries. Mais
peut-on encore parler d’industrie française du numĂ©rique ? Continuera-t-il Ă  y avoir un
territoire français du numérique ? La synergie géographique et culturelle aura-t-elle encore un
sens en 2020 ?
OĂč en seront alors les Capgemini, Atos, Steria, Orange ou Alcatel-Lucent, Dassault SystĂšmes ?
Free restera-t-il un phénomÚne franco-français ? Les ESN de taille moyenne, point fort de
l’industrie française de ces derniĂšres dĂ©cennies, subsisteront-elles ? Les nouvelles pĂ©pites
françaises du logiciel sont-elles surcotées ou bien seront-elles nos locomotives des années
2020 ? Criteo, par exemple, s’est introduite en fanfare au Nasdaq huit ans seulement aprùs sa
crĂ©ation et s’est imposĂ©e comme l’un des leaders du « reciblage publicitaire personnalisĂ© » sur
Internet. Certaines start-ups ont déjà trouvé des débouchés (et des acquéreurs !) fructueux,
comme Neolane, Ă©diteur d’une solution SaaS de gestion cross-canal, rachetĂ©e par Adobe,
RunMyProcess par Fujitsu ou encore EntropySoft par Salesforce. (Mais peut-on encore parler de
sociĂ©tĂ©s françaises Ă  leur propos ?) D’autres se sont appuyĂ©es sur des partenaires stratĂ©giques
pour se développer, comme CaptainDash avec Microsoft et IBM, ou MyREP avec Google.
D’autres encore rĂ©ussissent en se dĂ©veloppant trĂšs tĂŽt Ă  l’international comme Talend,
Emailvsion, OoDrive, BIME (ex WeAreCloud) ou Nuxeo.
Dans les jeux vidĂ©o, qui mĂȘlent les mĂ©tiers d’éditeur de logiciels et de studio de cinĂ©ma, la
France est particuliÚrement créative, avec des poids lourds comme Ubisoft ou Gameloft. Voilà
un secteur qui fait de la place aux nouveaux entrants. Avec son jeu Criminal Case, la société
française Pretty Simple s’est propulsĂ©e dans les tous meilleurs Ă©diteurs d’applications
disponibles sur Facebook et emploie plus de 50 salariés.
De nouveaux modùles, donc
 Mais sur quoi s’appuient-ils ? Sur des infrastructures à la
demande (au premier chef le cloud et Internet), sur la réutilisation de briques matérielles et
surtout logicielles peu coĂ»teuses (Open source et autres), sur une capacitĂ© d’industrialisation,
de déploiement et de mise sur le marché ultra-rapide de nouveaux services, à base
d’innovation technique, de design et d’anticipation de nouveaux usages.
VoilĂ  les dĂ©fis qui se prĂ©sentent Ă  nos futurs champions : innover, s’approprier ces nouveaux
modĂšles et savoir maĂźtriser leur croissance.
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3.Grandes tendances
Demande vs offre
C’est Ă  partir de la fin des annĂ©es 70 que l’informatique a commencĂ© Ă  toucher la sphĂšre privĂ©e avec
les ordinateurs personnels. A noter qu’Apple, avec son lĂ©gendaire Apple II, a jouĂ© un rĂŽle de prĂ©curseur
pour ensuite perdre du terrain face à la plate-forme Wintel. Depuis, plusieurs vagues numériques ont
déferlé pour impacter toutes les activités humaines. Avec la baisse continue des prix et une utilisation
sans cesse plus facile, elle transforme les processus des entreprises et investit ensuite
progressivement les foyers, préparant ainsi les grands bouleversements des années 90/00.
C’est ce phĂ©nomĂšne que l’on a baptisĂ© la consumĂ©risation de l’informatique, selon lequel les individus,
aux avant-postes des usages du numĂ©rique, bousculent leurs employeurs en leur demandant qu’ils
mettent à leur disposition des outils aussi puissants, aussi simples et conviviaux que ceux qu’ils
utilisent au quotidien. Ou faute de mieux de les autoriser à adopter leurs propres équipements
(tablettes, smartphones
) pour leurs usages professionnels. C’est le phĂ©nomĂšne du BYOD (Bring Your
Own Device). A dĂ©faut d’accompagner cette Ă©volution car Ă  vouloir la stopper, les entreprises se
mettent en situation d’ĂȘtre confrontĂ©es au phĂ©nomĂšne du Shadow IT qui dĂ©signe l’utilisation par les
directions métiers voire les utilisateurs en direct, de moyens informatiques non référencés par les DSI,
une pratique relativement courante. Le cabinet de conseil Corporate Executive Board (CEB) estime que
40% du budget IT de l’entreprise serait financĂ© par les directions mĂ©tier (Your IT Budget May Be 40%
Higher Than You Think). Ce constat US est conforté par les études en France de Pierre Audoin
Consultants qui affirme qu’entre 1990 et 2020, le poids des DSI dans les dĂ©penses IT sera passĂ© de
plus de 80% Ă  moins de 50%. Les fonctions marketing et commerciale sont en premiĂšre ligne, mais
aussi les ressources humaines, les achats et la logistique, l’aprùs-vente, etc.
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Evolution de l’offre
La cĂ©lĂšbre loi de Moore a rĂ©gi les progrĂšs de l’industrie des semi-conducteurs depuis prĂšs d’un demi-
siĂšcle et constitue le carburant qui a fait progresser au pas de charge l’économie du numĂ©rique, et par
contrecoup l’économie dans son ensemble. Aujourd’hui, l’utilisateur d’un smartphone a dans sa poche
une puissance de calcul Ă©quivalente Ă  celle d’un supercalculateur d’il y a une vingtaine d’annĂ©es
1
. Les
capacités de stockage et les performances des réseaux ont connu une évolution tout aussi
spectaculaire
2
. Avec le haut dĂ©bit fixe grĂące Ă  la fibre optique d’un cĂŽtĂ© et mobile avec la 5G qu’on
nous prĂ©pare pour 2020 de l’autre, les rĂ©seaux ne sont pas en reste.
Pour donner une idée des implications de ces progrÚs des technologies, le premier séquençage du
génome, qui a été lancé en 1990 a nécessité 13 ans, la contribution de 13 000 chercheurs et coûté 3
milliards de dollars. Aujourd’hui, la mĂȘme opĂ©ration ne coĂ»te que 1000 dollars, soit 3 millions de fois
moins et ne nĂ©cessite qu’un technicien bac+3 pour appuyer sur le bouton d’une simple machine.
Le paradoxe de Robert Solow Ă©noncĂ© en 1987 qui affirmait que « l’informatique se voit partout sauf
dans les statistiques de la productivitĂ© » pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© aujourd’hui comme une
incomprĂ©hension majeure de l’ampleur du phĂ©nomĂšne de la numĂ©risation de la sociĂ©tĂ©, voire un
contresens total. Le Web, et plus gĂ©nĂ©ralement le numĂ©rique, constitue l’un des principaux facteurs de
la croissance française depuis 15 ans et aurait contribué selon les différentes études au quart de
l’augmentation du PIB en 2010, un taux qui devrait augmenter avec l’intensitĂ© croissante du
numĂ©rique dans l’économie. Avec la miniaturisation des composants et des systĂšmes, on pourrait
avancer sous la forme d’un nouveau paradoxe de Solow « qu’on voit l’informatique nulle part sauf dans
les statistiques ».
1
En 1993, le supercalculateur le plus puissant de la planùte – le CM-5 du laboratoire de Los Alamos National
Laboratory – Ă©tait crĂ©ditĂ© de 60 GFlops (Source : Top500). Vingt ans plus tard, le Tianhe-2, dĂ©veloppĂ© par la China’s
National University of Defense Technology, atteignait 34 000 TFlops, soit 560 000 fois plus.
2
En un peu plus de 50 ans, le coĂ»t du Mo est passĂ© de 10 000 dollars (avec le premier disque d’IBM, le RAMAC) Ă  8
cents (premier disque de 3 To), soit une réduction de 125 000.
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Compétition
Beaucoup de choses vont se passer autour des plates-formes. Les frontiĂšres
s’estompent entre les mĂ©tiers d’éditeurs, d’opĂ©rateurs et de sociĂ©tĂ©s de services. Le
cloud, le SaaS et l’exploitation des big data accĂ©lĂšrent ce phĂ©nomĂšne d’effacement
progressif des frontiùres. Dans cet univers, il est indispensable d’avoir des services
rĂ©currents, autour de plates-formes extrĂȘmement industrielles et
performantes, comme les gĂ©ants amĂ©ricains de l’Internet le font pour la
planĂšte entiĂšre.
Francis Lorentz, LDA-JUPITER
La poussĂ©e de l’Internet a favorisĂ© dans son sillage la montĂ©e en puissance de nouveaux
acteurs de l’industrie (Google, Facebook, Amazon, VMware, Salesforce.com, Twitter
) qui ont
connu un dĂ©veloppement remarquable leur confĂ©rant aujourd’hui une position extrĂȘmement
forte, parfois dominante sur leur secteur, voire sur la SociĂ©tĂ©. Alors qu’elle vient de fĂȘter ses
dix ans, et moins de deux ans aprĂšs son introduction en bourse, Facebook a atteint une
capitalisation boursiĂšre de 150 milliards de dollars. A titre de comparaison, il a fallu 3 ans Ă 
Google, 17 ans Ă  Amazon et 27 ans Ă  Apple pour arriver au mĂȘme rĂ©sultat.
Toutes ces entreprises ont une puissance financiÚre considérable qui leur permet de racheter à
prix d’or des pĂ©pites technologiques ou des entreprises pleines de talents. Facebook a
consenti à débourser 19 milliards $ pour racheter une petite entreprise de moins de 100
salariés. Depuis 2001, Google a procédé à prÚs de 150 acquisitions, parfois coûteuses et peu
opportunes comme celle de la division mobiles de Motorola (qu’elle a revendu à perte à
Lenovo seulement deux ans plus tard), et d’autres tout aussi coĂ»teuses mais beaucoup plus
stratégiques. En rachetant NestLabs (3,2 mds de dollars pour une entreprise de 200 salariés
soit 16 M$ par tĂȘte), Google entrait de plain-pied sur le marchĂ© des objets connectĂ©s ; en
avalant DeepMind Technologies (400 M$ pour une entreprise de 75 salariés), elle acquérait
d’un coup de larges compĂ©tences en intelligence artificielle. Ces entreprises du Net possĂšdent
l’avantage d’ĂȘtre nĂ©es avec le Web et donc d’avoir commencĂ© avec une page blanche Ă  partir
de cette nouvelle Ăšre, sans avoir Ă  traĂźner des technologies plus anciennes.
Mais les entreprises historiques de l’IT – IBM, HP, Oracle, SAP, Microsoft – ne dĂ©sarment pas,
mĂȘme si elles sont obligĂ©es de faire largement appel, elles aussi, Ă  la croissance externe.
Depuis 2010, IBM a rĂ©alisĂ© prĂšs d’une cinquantaine d’acquisitions dans le logiciel. Ces
entreprises gardent aussi une grande capacité de R&D grùce à des activités « vache à lait » qui
sĂ©curisent leur avenir pour quelques annĂ©es. C’est par exemple les mainframes chez IBM, les
imprimantes et les consommables chez HP ou Windows et Office chez Microsoft.
Avec la transformation numĂ©rique de l’économie et de la sociĂ©tĂ©, beaucoup d’autres acteurs
entendent bien jouer un rÎle important dans cette évolution. Parmi ceux-ci on trouve les
grands opérateurs télécoms comme Orange, BT, Deutsche Telekom, Verizon, AT&T, NTT... Ils
possÚdent la maßtrise des « tuyaux », fournissant le haut débit fixe et mobile, mais ne vont pas
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se cantonner à ces compétences pour étendre leurs expertises vers le cloud, le big data, les
contenus ou d’autres services liĂ©s Ă  Internet. Et d’une certaine maniĂšre devenir concurrent des
acteurs de l’IT ou des OTT (Over-The-Top). Parmi les atouts dont ils disposent, on peut citer une
trÚs large base de clients et un crédit de confiance important auprÚs de ces derniers.
De leur cÎté, les entreprises industrielles et de services traditionnelles ont également leur
carte à jouer dans certaines applications comme l’Internet des objets. D’ailleurs, elles n’ont pas
trop le choix car ne pas s’impliquer dans cette rĂ©volution signifierait passer Ă  cĂŽtĂ©
d’opportunitĂ© et abandonner Ă  d’autres acteurs des pans entiers de valeur ajoutĂ©e. Fin 2013,
General Electric lançait « Predictivity », un ensemble de nouvelle solution basées sur
l’analytics, applicables aux secteurs de l’aĂ©ronautique, de l’industrie du pĂ©trole et du gaz, des
transports, de la santĂ© et de l’énergie. En France, le groupe Schneider Electric investit
fortement dans l’intelligence de ses produits grand public et industriels, il a notamment
racheté Telvent, un leader européen dans la « smart energy » et Invensys, spécialisé dans les
automatismes industriels et les logiciels.
ConsĂ©quence pour l’industrie française du numĂ©rique
Aller Ă  l’étranger tĂŽt aprĂšs la crĂ©ation d’une entreprise est une prise de risque
supplĂ©mentaire mais c’est aujourd’hui une nĂ©cessitĂ© pour toute entreprise
qui veut se doter d’une culture internationale.
Gilles Rigal, Apax Partners
En France, l’économie numĂ©rique reprĂ©sente environ 5% du PIB, soit un peu plus de 100 milliards
d’euros, et emploie quelque 800 000 salariĂ©s. Sur les 85 premiers recruteurs de France en 2014, 15
sont des acteurs du numĂ©rique (Source : L’Usine Nouvelle). Et pourtant, la France ne fait pas partie du
peloton de tĂȘte des nations numĂ©riques. « Alors qu’elle est la 5e Ă©conomie du monde, la France occupe
dans l’économie numĂ©rique mondiale une place moyenne, variable selon les classements – entre le 15e et
le 30e rang – mais que l’on peut juger amĂ©liorable au regard du potentiel humain et Ă©conomique de notre
pays » Ă©crit Jean-Pierre Dardayrol, prĂ©sident de l’AFNIC.
Ainsi le Networked Readiness Index 2013 (The Global Information: Technology Report 2013), qui
regroupe une trentaine de critÚres, place la France à la 26e place derriÚre nombre de pays européens
et confirme cette assertion. Dans ce classement, la France possĂšde quelques points forts, comme la
protection de la propriété intellectuelle, la disponibilité du haut débit, la qualité de ses grandes écoles
d’ingĂ©nieurs et de management ou la capacitĂ© d’innovation, mais va Ă  l’encontre de quelques idĂ©es
reçues, comme la qualité du systÚme éducatif dans son ensemble ou le niveau des élÚves en
mathématiques ou en sciences. Les derniers résultats PISA ont confirmé ce propos en révélant le
niveau moyen des élÚves de 15 ans en mathématiques, plaçant la France à la 25e place sur 65 pays
analysés.
Les entreprises françaises du numĂ©rique – comme de celles l’économie en gĂ©nĂ©ral – sont face Ă  une
concurrence qui n’est pas toujours loyale, notamment liĂ©e Ă  des raisons fiscales. « Avec les grands
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opĂ©rateurs amĂ©ricains sur Internet, des entreprises françaises auxquelles s’appliquent les lois du territoire
sont confrontées à des entreprises internationales localisées sur des territoires hors de portée du droit
français », indique une Ă©tude du cabinet PNC. « Les gĂ©ants du Net rĂ©investissent l’avantage fiscal et
social dont ils bĂ©nĂ©ficient dans les prix proposĂ©s aux consommateurs, bĂ©nĂ©ficiant ainsi d’un avantage
concurrentiel significatif (
) leur avantage fiscal leur permet de dominer des entreprises françaises ou
europĂ©ennes qui elles, payent leurs impĂŽts et leurs charges sociales en France ! » poursuit l’étude. Dans le
temps de crise qui prĂ©vaut depuis plusieurs annĂ©es, c’est sans doute lĂ  un sujet qui ne fait que
s’ouvrir.
Un propos qui confirme celui déjà exprimé par le rapport Colin et Collin publié un an plus tÎt. « Un
trait commun aux entreprises de l’économie numĂ©rique est le faible niveau d’imposition de leur
bĂ©nĂ©fices, pointait le rapport, et le droit fiscal, tant national qu’international, peine Ă  s’adapter aux
effets de la rĂ©volution numĂ©rique. Il est urgent de rĂ©agir et d’interrompre une spirale mortifĂšre pour
les Ă©conomies des Etats industrialisĂ©s (
) d’autant plus que loin de se cantonner Ă  quelques industries,
le numĂ©rique “dĂ©vore” en rĂ©alitĂ© tous les secteurs de l’économie ».
Le numĂ©rique d’aujourd’hui est Ă©crit en grande partie par des entreprises qui n’existaient pas il y a
seulement vingt ans. On peut donc penser sans trop d’avancer que le mĂȘme mĂ©canisme se reproduira
dans les 20 ans Ă  venir. D’oĂč l’importance critique de dĂ©velopper en France un Ă©cosystĂšme qui
favorise la création et de développement des startups, et leur permette ensuite de crever le fameux
« plafond de verre » qui rĂ©duit les chances de nos entreprises d’atteindre l’échelle mondiale. Et il ne
fait aucun doute que la data (qu’elle soit big ou open
), l’internet des objets, les solutions SaaS
 sont
propices à de tels développements.
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l’Internet des Objets
1.Tendances dans le secteur du logiciel
Parmi les opportunités majeures des années 2015/2020 que sont le cloud, la mobilité, le big data et
les rĂ©seaux sociaux, le cloud reprĂ©sente une vraie rupture pour l’industrie du logiciel. Le cloud va
entraĂźner une refonte complĂšte des chaĂźnes de valeur et imposer de nouveaux partenariats ou
compĂ©titions entre des acteurs venant d’horizon trĂšs divers. Et parfois, la concurrence ne viendra pas
lĂ  oĂč on l’attend. Dans une confĂ©rence rĂ©cente, le PDG de la SNCF Guillaume Pepy dĂ©clarait : « Le
joueur Ă  marquer de prĂšs, dĂ©sormais, c’est Google et ses avatars, les champions de l’économie de la
connaissance des masses de données en provenance des marchés ».
Le cloud n’est pas un concept trĂšs rĂ©cent mais il a pris une dimension totalement nouvelle tant sur les
plans technologique, Ă©conomique que de l’organisation des entreprises. Il s’est appuyĂ© sur la vague de
l’internet haut dĂ©bit, accessible partout dans les entreprises et les foyers, dĂ©sormais fiable et
performant. En particulier, le cloud transforme radicalement l’activitĂ© des Ă©diteurs de logiciels en
faisant apparaitre des nouveaux business models.
Evolution de l’offre
Pour la premiÚre fois, les éditeurs suivent en temps réel les
utilisateurs et leur usage du produit, au quotidien et en direct.
Olivier Novasque, Sidetrade
Les éditeurs traditionnels travaillent à migrer toute leur offre en mode SaaS, ce qui nécessite de fortes
ressources techniques et une réorganisation commerciale. Si certains grands éditeurs ont montré de la
rĂ©sistance et beaucoup d’attentisme, tous sont dĂ©sormais convaincus de la nĂ©cessitĂ© de proposer la
totalitĂ© de leur offre en mode as a Service. MĂȘme si, pour l’instant, le SaaS reprĂ©sente encore une part
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relativement faible de leurs revenus (entre 5 et 15% selon les éditeurs sauf exceptions donc la plus
marquante est Salesforce.com).
L’Open Source est un phĂ©nomĂšne important et incontournable dans certains segments, et un point fort
du logiciel français qui a permis Ă  des startups (par exemple Talend) de se dĂ©velopper et d’acquĂ©rir
une dimension internationale. Un dĂ©fi de l’Open Source sera de franchir l’étape du modĂšle SaaS avec
succĂšs. Mais l’Open Source a aussi des vertus dans le mode de dĂ©veloppement, consistant « Ă 
sélectionner les bons composants et les intégrer, en ne développant réellement que les parties spécifiques,
qui concentrent la valeur ajoutée de l'application ».
Certains domaines extrĂȘmement prometteurs comme le big data ou l’Internet des objets (IdO)
contribuent fortement à la création de nouveaux éditeurs et à leur développement. Et avec le cloud,
ces éditeurs peuvent trÚs rapidement, sans investissement initial lourd, répondre à la croissance
rapide de la demande. Le spectre d’applications de l’IdO est trùs large et concerne les appareils et
équipements dans nos villes, nos maisons, les transports et pour des services trÚs variés : paiement,
protection de l'environnement, santĂ©,... Les poids lourds de ces diffĂ©rents secteurs – Schneider Electric,
EDF, GDF/Suez, Vinci ou encore les leaders de la santĂ© ou du transport – vont essayer de se
positionner favorablement (directement ou par alliances) sur ces nouveaux marchés autour des objets
intelligents.
La valeur ajoutée des produits industriels ou grand public va passer de plus en plus par le logiciel

D’oĂč l’obligation pour les industriels d’investir fortement et de chercher Ă  conforter des parts de
marchés grùce à de la propriété intellectuelle « matérialisée » dans du logiciel.
L’industrie des jeux vidĂ©o est une activitĂ© Ă©conomique importante et Ă  forte croissance. La tendance
« as a service » s’y impose avec une offre de plus en plus dĂ©matĂ©rialisĂ©e. Dans cette catĂ©gorie, le jeu
vidĂ©o social qui s’appuie sur les plateformes des rĂ©seaux sociaux, se sont largement dĂ©veloppĂ©s
 Par
ailleurs ces produits doivent prendre en compte les nouveaux terminaux (tablettes, smartphones
)
 Et
parallĂšlement Ă  la mise en Ɠuvre de nouvelles mĂ©thodes de dĂ©veloppement logiciel, les acteurs du
jeu vidĂ©o doivent trouver les bons business models pour atteindre l’équilibre : pay to win, free to play

Et les ratios entre utilisations gratuites et payantes.
Evolution de la demande
Le cloud dominant le monde adviendra peut-ĂȘtre Ă  terme, mais aujourd’hui
nous devons rester les pieds sur terre pour servir nos clients avec ce dont ils ont
besoin. Petit à petit, nous leur apporterons ce niveau de modularité et de
flexibilité qui leur est nécessaire.
Christophe Letellier, Sage
Un des sujets de préoccupation des DSI est de passer au SaaS certes, mais à quel rythme et pour
quelles applications ? Face Ă  ces questions, les entreprises ne marchent pas d’un mĂȘme pas. Les PME
et les ETI ont tendance Ă  rĂ©aliser la transition plus rapidement dans la mesure oĂč le SaaS correspond
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assez bien à leur problématique. Globalement, le marché des progiciels pour le midmarket est devenu
le principal segment de dynamisme et de rentabilitĂ© pour les Ă©diteurs SaaS. A l’inverse, les grands
comptes sont plus conservateurs dans cette évolution, et leur scénario pour évoluer vers le SaaS sera
souvent le mĂȘme : d’abord la mise en Ɠuvre des applications pĂ©riphĂ©riques non stratĂ©giques (ou
celles mises en Ɠuvre par les filiales ou les agences de maniĂšre dĂ©centralisĂ©e) pour Ă©voluer ensuite le
cƓur des SI.
Impact sur les business models des éditeurs
Dans le numĂ©rique, il faut penser global dĂšs la crĂ©ation de l’entreprise, vous
devez ex-nihilo vous mettre dans la peau d’une multinationale, en sachant
vous adapter aux besoins des clients internationaux. C’est passionnant.
Rachel Delacour, BIME
Le mouvement des Ă©diteurs vers le cloud a commencĂ© au dĂ©but des annĂ©es 2000 sous l’impulsion de
quelques « pure players » dont Salesforce.com, fondĂ© en 1999, a Ă©tĂ© l’un des pionniers. Un peu Ă 
l’image de Dell, qui avait innovĂ© par rapport aux autres constructeurs de PC en lançant le modĂšle de
vente direct
3
, Salesforce s’est lancĂ©e dĂšs sa crĂ©ation en diffusant ses logiciels via l’Internet sans faire
appel à des partenaires et à la vente de licences « on-premise ».
DĂ©sormais ce phĂ©nomĂšne est incontournable
 « Le cloud et le SaaS (Software as a Service)
, ne seront
pas un choix mais une obligation », explique Patrick Bertrand, DG de Cegid et ancien président du
Conseil National du Numérique
 Et 54% des éditeurs interrogés dans le Panorama Syntec/E&Y en font
la priorité de leurs axes stratégiques.
Le cloud est surtout un concept et un modÚle économique qui constitue un changement majeur pour
tous les éditeurs allant bien au-delà du simple hébergement. Le passage au cloud change les rÚgles du
jeu, et ce, à tous les stades du cycle de vie du logiciel, du développement à la maintenance et au
support en passant par la mise en Ɠuvre. Au niveau du dĂ©veloppement, les programmeurs doivent
optimiser la conception car la diffusion et l’utilisation des logiciels s’appuient sur la bande passante du
rĂ©seau. De mĂȘme, la sĂ©curitĂ© doit ĂȘtre pensĂ©e dĂšs la conception et non intĂ©grĂ©e une fois l’application
développée.
Au niveau de la vente, Il s’agit dĂ©sormais de vendre des abonnements. Ce qui implique des
modifications importantes en matiÚre de stratégies commerciales et de commissionnement. Ensuite,
l’accompagnement des utilisateurs doit ĂȘtre adaptĂ© aux contraintes du cloud. Enfin, le SaaS nĂ©cessite
une capacitĂ© de financement dans la mesure oĂč les revenus et le cash-flow sont gĂ©nĂ©rĂ©s au fil du
temps et non en une seule fois. De ce fait, la montĂ©e en puissance de l’éditeur nĂ©cessitera des fonds
propres plus importants au démarrage mais une fois un certain seuil atteint, le modÚle du SaaS offre
l’avantage de mieux sĂ©curiser son dĂ©veloppement notamment grĂące Ă  la rĂ©currence des revenus.
3
Dell a évolué pour intégrer la distribution dans son modÚle de vente
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Le SaaS transforme radicalement la chaine de valeur en mettant au centre de nouveaux acteurs,
notamment les hébergeurs et les opérateurs de réseaux et de services qui vont capter une partie de la
valeur ajoutĂ©e. La distribution va ĂȘtre totalement remodelĂ©e : Dans la majoritĂ© des cas, la vente
indirecte évoluera des revendeurs/distributeurs vers les hébergeurs.
Enfin les stratégies Cloud/SaaS ne se conçoivent souvent que dans un contexte mondial ; « Il est
essentiel d’intĂ©grer la notion de dĂ©veloppement Ă  l’international dĂšs les premiĂšres rĂ©flexions sur le
business model, rappelait récemment Bertrand Diard, PDG et cofondateur de Talend.
Compétition
La compétition internationale est en fait une concurrence de territoires dans
laquelle les Etats, comme les entreprises, ont un role important a jouer.
Patrick Bertrand, Cegid
L’industrie du logiciel est dominĂ©e par des grands acteurs multi-milliardaires en dollars et quasiment
tous amĂ©ricains (Ă  l’exception de SAP). Ces leaders, face Ă  la rupture du Cloud, sont dĂ©sormais
fortement challengĂ©s par les champions de l’Internet tels Google, Amazon ou Facebook qui bĂ©nĂ©ficient
Ă  la fois de la puissance financiĂšre et business de leurs modĂšles et de capacitĂ©s d’hĂ©bergement parmi
les plus importantes de la planĂšte. Face Ă  eux les « historiques » Microsoft, Oracle, IBM Software
,
multiplient les acquisitions : plusieurs centaines au cours des 5 derniÚres années, dont la plupart dans
le Cloud/SaaS
 Cette course à la capture des start-ups innovantes, réalisée souvent à des valorisations
rappelant celles de la « bulle Internet 2000 » a pour effet de rendre plus difficile des percées
indépendantes de pure players comme Saleforce.com. Car derriÚre ce succÚs incontestable (3 mds de
CA, 10 000 salariĂ©s), aucun autre acteur SaaS (mĂȘme les plus « successful » comme ServiceNow ou
Workday
) n’a rĂ©ussi Ă  dĂ©passer le milliard de dollars. C’est ainsi que les Ă©diteurs leaders ont pu
préserver leur propre modÚle basé sur la vente de licence et évoluer à leur rythme vers le SaaS. En
définitive seules les stars de la vague Internet sont en mesure de contrer les mammouths du logiciel à
l’horizon 2020
 En attendant, sans doute Ă  plus long terme, l’émergence d’une gĂ©nĂ©ration issue du
monde « Internet des Objets Intelligents » dans laquelle pourraient se glisser quelques poids lourds
mondiaux des équipements et des produits grand public.
Va-t-on assister dans le logiciel Ă  une poussĂ©e des Asiatiques, Ă  l’instar du monde des PC ou des
TĂ©lĂ©coms ? MalgrĂ© de solides atouts en matiĂšre de dĂ©veloppement de logiciel – les compĂ©tences des
sociĂ©tĂ©s indiennes notamment – les pays asiatiques paraissent devoir jouer, dans les 5 prochaines
annĂ©es, un rĂŽle secondaire de producteur sous-traitant, tant l’avance des firmes US en matiĂšre
d’innovation et de marketing paraüt importante.
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Dans le domaine spécifique des jeux vidéo, la production française évolue dans un contexte
mondialisĂ© oĂč la concurrence est rude avec des Ă©volutions parfois rapides. Les conditions
réglementaires, fiscales, sociales et juridiques jouent un rÎle important ; Certains pays comme le
Canada ou Singapour ont acquis des positions fortes grĂące Ă  des politiques publiques trĂšs
volontaristes. Avec un crĂ©dit d’impĂŽt Ă  40%, le Canada est devenu en 15 ans le 3eme centre mondial
de production.
En France cette industrie représente 23 000 emplois directs et indirects dont 3 000 en production
(10 000 il y a quelques années). Le défi que doit relever la France dans les jeux vidéo est de recréer
les conditions pour attirer de nouveau les talents. Pour cela, l’on peut s’appuyer sur une filiùre de
formation reconnue d’excellence au plan mondial.
ConsĂ©quences pour l’industrie française du logiciel
L’industrie française du logiciel reprĂ©sente prĂšs de 10 milliards d’euros. Ceci n’est pas nĂ©gligeable
mais Ă  titre de comparaison, Microsoft a rĂ©alisĂ© un CA de 54Mds€, Oracle 27Mds€ et SAP 16Mds€.
Cette comparaison abrupte relativise le poids et l’importance de l’industrie du logiciel français au
Rank Company
Natio-
nality
Revenue** 2012
1 Microsoft US 42 240
2 Oracle US 19 526
3 IBM US 17 932
4 SAP DE 13 020
5 EMC US 7 767
6 Symantec US 5 065
7 HP US 3 725
8 Cisco Systems US 3 445
9 CA Technologies US 3 220
10 Adobe Systems US 3 126
11 Apple US 2 333
12 Intuit US 2 158
13 SAS US 1 924
14 Dassault Systemes FR 1 842
15 Autodesk US 1 680
16 Fujistu JP 1 664
17 Citrix Systems US 1 588
18 BMC Software US 1 524
19 Hitachi JP 1 334
20 Sage UK 1 333
World - leading Software* Providers 2012 (in million €)
©Source Pierre Audoin Consultants (PAC)
* comprising Infrastructure Software & Platforms, Application Software Products, SaaS Software
** Software Revenue only
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niveau mondial. Aujourd’hui, le seul acteur français d’envergure mondiale (prĂ©sent dans le top 20) est
Dassault SystĂšmes
 Et notre industrie est trĂšs fragmentĂ©e ; moins de 10 Ă©diteurs français rĂ©alisent
plus de 100M€ de CA. Cela n’empĂȘche pas des rĂ©ussites spectaculaires dans des « niches » comme
Ubisoft ou Criteo. Les leaders actuels du logiciel français (Dassault SystÚmes, Murex, Sopra Group,
Cegid,
) sont d’autre part exclusivement orientĂ©s B2B et plutĂŽt tournĂ©s vers les grands comptes.
Malgré ces écarts, on note que les développeurs français de logiciel sont considérés comme parmi les
tous meilleurs au niveau mondial et s’exportent massivement (ce qui est en soi un problùme)
 En
particulier dans les logiciels de jeu avec des poids lourds comme Ubisoft ou Gameloft et un bon
positionnement dans le domaine du « serious gaming ». Notre industrie du jeu vidéo figure parmi les
leaders mondiaux, mais connaĂźt des difficultĂ©s que l’on espĂšre temporaires
 Les acteurs gardent
dynamique et surtout créativité, gage important de réussite et pérennité.
Les éditeurs français comme leurs concurrents doivent relever le défi du SaaS et en tirer le meilleur
parti dans le cadre de la recomposition du secteur que cela va entraĂźner. Ceci induit des menaces pour
ceux qui n’auront pas les capacitĂ©s ou les moyens de transformer leurs produits et leurs modĂšles

Mais aussi de grandes opportunitĂ©s, car de telles ruptures peuvent faciliter l’émergence de nouveaux
Business Objects ou Dassault Systems ; on voit dĂ©jĂ  se dĂ©gager en France une dizaine d’acteurs « pur
SaaS « et/ou « pur Open Source » rĂ©alisant plusieurs dizaines de millions d’euros
 La plupart se
tournent vers le marché américain pour accélérer leur percée
 Et certains ont déjà été la proie des
acteurs leaders (cf. supra)
Les fournisseurs d’applications midmarket trùs nombreux en France, auront plus d’atouts pour
subsister grĂące Ă  leur connaissance fonctionnelle d’un secteur d’activitĂ©, d’une technologie et en
trouvant le bon positionnement face aux hébergeurs pour dégager le maximum de valeur. Certains
devraient bénéficier du modÚle SaaS pour accélérer des expansions internationales
 Enfin, on pourrait
assister Ă  des « sagas » issues de grands groupes capables d’investir et de rĂ©ussir dans les segments
de l’internet des objets et de l’intelligence embarquĂ©e, Ă  l’instar des 2 champions actuels de cette
industrie que sont Dassault Systems dans le PLM ou Amadeus
4
dans les Transports.
Enfin, pour que la France puisse espérer recouvrer en 2020 quelques champions mondiaux du logiciel
Ă  la faveur des ruptures du Cloud, il faudra (re)mettre en place les conditions favorables Ă  leur
dĂ©veloppement autonome dans le cadre d’un Ă©cosystĂšme attractif de clients innovants, d’investisseurs
prĂȘts Ă  prendre des risques, de politiques publiques concrĂštement favorables, de grands donneurs
d’ordre ouverts aux jeunes Ă©diteurs innovants
 Faute de quoi, nos pĂ©pites choisiront la cession Ă  des
leaders US
 Il y a urgence, car le phénomÚne est déjà amorcé.
4
Amadeus a été créé en 1987 par quatre compagnies aériennes : Air France, Iberia, Lufthansa et SAS)
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2.Tendances dans le secteur des entreprises de
services numériques
« Sans numĂ©rique pas d’innovation », affirme Guy Mamou-Mani, PrĂ©sident de Syntec NumĂ©rique, dans
la prĂ©sentation des rĂ©sultats du secteur pour 2013. « L’ùre de l’économie digitale industrielle dans
laquelle nous entrons sera celle de l’hybridation, oĂč chaque poste de l’industrie dite “traditionnelle”
va se numĂ©riser et oĂč chaque entreprise deviendra une entreprise innovante et numĂ©rique ». C’est
dire les perspectives qui s’ouvrent aux ESN positionnĂ©s aux premiers rangs de cette transformation
numérique. Mais contrairement aux précédentes vagues technologiques, de nombreux autres acteurs
entreront en concurrence avec les ESN pour capter une partie de la valeur, et certains des marchés
traditionnels des SSII/ESN s’érodent. De fait, les taux de croissance du secteur se sont singuliĂšrement
ralentis et n’ont plus rien Ă  voir avec ceux que l’on a connu il y a une dizaine d’annĂ©es.
Evolution de la demande
Le numĂ©rique n’est plus en option, c’est un impĂ©ratif pour les entreprises mais
c’est aussi une opportunitĂ© qu’elles peuvent saisir et qui est dĂ©sormais
accessible Ă  toutes, notamment les plus petites.
Cécile Dubarry, DGCIS
Les DSI, cible traditionnelle et marché historique des ESN, ne génÚrent pratiquement plus de
croissance malgrĂ© l’existence d’un potentiel d’externalisation encore important. Par contre, avec la
transformation numérique des entreprises, les directions fonctionnelles et « métiers » sont des clients
et des donneurs d’ordre de plus en plus importants et modifient la relation entre l’offre et la
demande : plus de solutions prĂȘtes Ă  l’emploi, moins d’assistance, plus de maĂźtrise d’ouvrage, plus
d’externalisation liĂ©es aux technologies, et aussi aux process. Avec ce que l’on appelle aujourd’hui la
transformation numérique, les directions métiers sont fortement intéressées et impliquées dans le
choix et l’acquisition de solutions. De nombreux projets dans le marketing, les RH, les ventes (multi
canal notamment), la relation client, les services aprÚs-vente sont de plus initiés par ces entités.
Il s’agit d’une Ă©volution qui n’est pas a priori trĂšs favorable aux ESN. Toutefois certaines entreprises de
ce secteur réussissent à prendre le virage vers ces nouvelles opportunités, grùce aux compétences
clés que sont le conseil et la connaissance des métiers clients, la maitrise des opérations et de la
transformation numériques, la mise en cohérence Technologies/Métiers.
Par ailleurs, le cloud va aussi transformer les modĂšles de personnalisation des infrastructures et
applications, impliquant moins d’intĂ©gration, moins de tierce maintenance applicative et plus de
services d’hĂ©bergement. Ces changements vont donc obliger les ESN Ă  repenser leur business model,
leur organisation et leurs compétences.
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Les moteurs de la croissance des ESN sont bien identifiés : cloud, mobilité, big data, e-commerce,
objets intelligents, internet des objets
 Ces sujets, générateurs de croissance à 2 chiffres et de
dizaines de milliards d’euros d’investissements dans la pĂ©riode 2015/2020, vont profiter Ă  une partie
du secteur des ESN, principalement les grands groupes et les PME innovantes.
ParallĂšlement, proximitĂ© et agilitĂ© dans les prestations continueront Ă  ĂȘtre demandĂ©es par les
entreprises clientes. D’oĂč la nĂ©cessitĂ© de maintenir une organisation trĂšs maillĂ©e des ESN sur les
Territoires. Enfin, des budgets de plus en plus serrés vont continuer à exercer une pression sur les
coĂ»ts, qui oblige les ESN Ă  renforcer la professionnalisation et l’industrialisation notamment par les
centres de services.
Evolution des modĂšles SSII/ESN
Les solutions constituent donc notre grand challenge. Mais Il faut admettre que
le monde des produits est un monde de rĂ©ussites et d’échecs. D’une certaine maniĂšre,
c’est du capital-risque
 AprĂšs le dĂ©fi de l’Inde, le dĂ©fi des annĂ©es 2010-
2020 est probablement le rapport des sociétés de services à la propriété
intellectuelle.
Paul Hermelin, CapGemini
Les ex-SociĂ©tĂ©s de Services et d’IngĂ©nierie Informatique ont aussi pris la mesure du changement de
paradigme en changeant d’appellation de SSII Ă  ESN (Entreprises de Services NumĂ©riques). « La
transformation des mĂ©tiers et des prestations sur l’ensemble des applications et des infrastructures
numĂ©riques, depuis la conception jusqu’à l’exploitation, devait davantage ĂȘtre prise en compte par une
dénomination plus appropriée », expliquait Christian Nibourel, président du collÚge ESN de Syntec
Numérique en avril 2013.
Au-delà des mots, on peut dire que les transformations réalisées par la plupart des entreprises
importantes du secteur ESN depuis 5 à 10 ans vont devoir se poursuivre et se diversifier
 Des efforts
important ont déjà été accomplis dans le « delivery » ; grùce aux centres de services « near/off-
shore », une partie du secteur ESN a pu répondre aux besoins de réduction/maitrise des couts des
clients et rĂ©sister Ă  l’offensive des SSII indiennes
 DĂ©sormais, d’autres chantiers doivent s’ouvrir ou
s’accĂ©lĂ©rer ; par exemple, la maitrise d’une partie de la propriĂ©tĂ© intellectuelle des applications par les
ESN est un facteur dĂ©cisif de succĂšs
 et de marges ! L’on peut donc anticiper des interpĂ©nĂ©trations
croissantes entre le secteur ESN et les Ă©diteurs de logiciels, Ă  l’image d’un Sopra Group par exemple.
Un autre chantier dans l’évolution du modĂšle SSII/ESN est Ă  rechercher dans l’importance croissante
des prestations « aval » (notamment gestion/exploitation des opérations numériques) ; dans ce
domaine, les entreprises du secteur sont face aux Opérateurs Télécom et surtout aux géants de
l’Internet
Pour les SSII/ESN, la capacitĂ© Ă  intĂ©grer les prestations d’hĂ©bergement voire de BPO
(Business Process Outsourcing), sont des facteurs importants
 Ceci d’autant plus que le « triangle
magique SSII/Editeur/DSI » sur lequel s’est bĂątie une grande partie du business dans les annĂ©es 90/00
(cf. vagues ERP, CRM
) va sĂ©rieusement s’essouffler avec la montĂ©e en puissance du SaaS.
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On citera aussi le chantier « social ». Le secteur des SSII/ESN se doit d’attirer des talents de plus en
plus diversifiĂ©s
 Or l’image du secteur s’est dĂ©gradĂ©e auprĂšs des jeunes diplĂŽmĂ©s, et parmi les enjeux
des 5 prochaines annĂ©es, la restauration de l’image et de la capacitĂ© Ă  recruter et de garder des Bac+5
de formations technologique mais aussi fonctionnelle est un challenge majeur
 sans oublier la
nécessaire « féminisation » du secteur, dont le taux stagne autour de 15/20%.
Compétition
Nous pensons donc que la consolidation sera portée par ces trois dynamiques
que sont l’industrialisation, l’innovation - portĂ©e par la technologie et les nouveaux
business models - et la proximité - qui nous permet de comprendre les
mĂ©tiers de nos clients et l’environnement Ă©conomique.
Vincent Rouaix, GFI
Au plan mondial, le secteur des services reste largement fragmentĂ©. Aucun acteur n’atteint 10% du
chiffre d’affaires global et les 20 premiers reprĂ©sentent un chiffre d’affaires cumulĂ©s infĂ©rieur Ă  40%
du secteur. IBM, numĂ©ro Un de ce marchĂ©, en reprĂ©sente environ 8%. A noter que le duo de tĂȘte – IBM,
HP – est composĂ© de fournisseurs qui sont aussi prĂ©sents sur d’autres marchĂ©s IT (matĂ©riels ou
logiciels).
Les fournisseurs indiens, nouveaux venus agressifs dans la décennie 2000/2010, sont désormais
installés dans le groupe leader avec 3 représentants (TCS, Cognizant, Infosys) dans le top 20. Ils
continuent de progresser et de gagner des parts de marché avec un rythme de croissance encore
rapide mais ralenti
 Leurs concurrents directs ont su les contrer, notamment en investissant
lourdement en Inde (cf. plus de 50 000 Indiens chez Capgemini
). Pour continuer à progresser, ils
ajouteront une dynamique d’acquisition plus importante dans le futur pour peser sur les deux zones
Europe et Amérique du Nord.
Les entreprises qui réussiront dans la compétition internationale seront celles
qui sauront identifier les forces des différentes cultures et sauront en faire la
synthĂšse.
Octave Klaba, OVH
Au plan mondial, la consolidation est en panne depuis 2008/2009, aprÚs de trÚs grandes opérations
comme HP/EDS, Xerox/ACS, Dell/Perot. La seule fusion importante récente est celle entre CGI et Logica
en 2012.
Le secteur SSII/ESN reste attractif pour des acteurs venus d’ailleurs ; on note par exemple l’intĂ©rĂȘt et la
présence significative des opérateurs Télécoms (DT, BT, Orange
) qui cependant marquent le pas, la
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prĂ©sence croissante des groupes d’intĂ©rim/staffing (Manpower, Adecco
) ainsi que la « coopĂ©tition »
montante des SSII/ESN avec les Google, Amazon et autres gĂ©ants de l’Internet sur les segments liĂ©s au
Cloud.
ConsĂ©quences pour l’industrie française des ESN
Que seront les SSII dans vingt ans ? Un composant de la chaßne numérique. Ses
interlocuteurs seront des DSI, mais également des directions métiers. Au lieu de
parler de TJM, il sera question de cloud ou de facturation à l’usage. Au lieu
de parler d’intĂ©rim dĂ©guisĂ©, il sera question de responsabilitĂ© sociĂ©tale..
Guy Mamou-Mani, Syntec-Numérique
Les ESN françaises sont les plus puissantes en Europe avec deux sociétés (Capgemini, Atos) dans les
dix premiÚres mondiales, une situation exceptionnelle que peu de secteurs économiques connaissent.
Rank Company
Natio-
nality
Revenue** 2012
1 IBM US 45 570
2 HP US 28 059
3 Accenture US 19 102
4 Fujitsu JP 15 582
5 CSC US 11 267
6 Capgemini FR 9 605
7 NTT Data JP 9 178
8 Hitachi JP 8 685
9 Atos FR 8 455
10 NEC JP 8 297
11 TCS (Tata Consultancy Services) IN 8 283
12 Xerox US 7 981
13 CGI (Pro-forma incl. Logica) CA 7 279
14 ADP US 6 829
15 Dell US 6 512
16 Cognizant IN 5 533
17 Infosys (Incl. Lodestone as oft Oct 12) IN 5 256
18 Oracle US 5 028
19 First Data (FDC) US 4 947
20 T-Systems DE 4 888
World - leading IT Services* Providers 2012 (in million €)
©Source Pierre Audoin Consultants (PAC)
* comprising Infrastructure-related Services, Applications-related Services, BPO
** IT Services Revenue only
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Par ailleurs, avec 400 000 salariĂ©s dont 60% d’ingĂ©nieurs, c’est le secteur qui depuis une quinzaine
d’annĂ©es recrute le plus de « bac +5 » et qui bĂ©nĂ©ficie de l’image d’excellence des ingĂ©nieurs en
logiciel français
 On peut Ă©galement se fĂ©liciter de la prĂ©sence dominante en Europe dans le secteur
connexe du Conseil en Technologies, de groupes français tels qu’Altran, Alten

Le modĂšle historique des ESN, qui a longtemps reposĂ© sur l’assistance technique, a largement Ă©voluĂ©
vers d’autres modĂšles : projets au forfait, infogĂ©rance, TMA, externalisation, conseil
 C’est grĂące Ă 
cette diversification que les ESN françaises sont solides.
La structuration du secteur est organisée autour de leaders mondiaux et européens, et de sociétés
rĂ©gionales et locales constituant un tissu trĂšs dynamique d’acteurs complĂ©mentaires. Par ailleurs, leur
part de marchĂ© sur l’Hexagone est trĂšs forte puisqu’elle contrĂŽle prĂšs de 65% du marchĂ© domestique
contre 40% pour les ESN anglaises ou allemandes dans leur pays.
Toutefois, le niveau intermĂ©diaire des ESN « moyennes » (CA de 50 Ă  500M€) est en pleine
réorganisation avec notamment plusieurs opérations de fusions/acquisitions en 2013. Ce segment est
sans doute le maillon faible pour le futur et devra passer dans les prochaines années par de
nombreuses opérations de consolidation.
Les acteurs de taille intermĂ©diaire (de 20 Ă  50/100M€) doivent quant Ă  eux se spĂ©cialiser et/ou
développer des expertises techniques (sécurité, big data
), fonctionnelles (marketing, ventes,
) ou
sectorielles (finance, utilities, transports
). Tout en gardant une proximité client qui reste pour ces PME
un facteur critique de succĂšs.
Dans un tel contexte, les modÚles ESN gagnants des années 2015/2020 seront ceux :
 Des grands opĂ©rateurs de services globaux dotĂ©s de moyens puissants en amont (Design/Build)
et surtout en aval (Run)

 Des SpĂ©cialistes « MĂ©tiers » s’appuyant de prĂ©fĂ©rence sur de la propriĂ©tĂ© intellectuelle
 Et aussi (encore et toujours) des fournisseurs de proximitĂ© flexibles et porteurs de valeur
ajoutée

A l’horizon 2020, l’on peut espĂ©rer que nos 2 champions Capgemini et Atos auront rĂ©ussi leur
transformation et gardĂ© leur rang dans le « top ten » sans succomber aux appĂ©tits d’acquĂ©reurs
potentiels; que peut ĂȘtre, l’un au moins des suivants (Steria, Sopra Group, GFI
) aura atteint la taille
mondiale et que quelques autres acteurs ESN auront atteint l’excellence dans des segments porteurs.
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3.Tendances dans le secteur des opérateurs de
télécom
Evolution de l’offre
On dit que, sur le réseau mobile, en gros, le trafic data croßt et est multiplié par
deux tous les ans. C'est en gros le calcul qu'on fait. Donc, si tu te projettes dans les
dix ans qui viennent, 2023, ça fait 2 puissance 10. C'est-Ă -dire qu’il faut ĂȘtre
capable de transporter sur les réseaux 1000 fois plus que ce qu'on
transporte aujourd'hui.
Thierry Bonhomme, Orange
Le marché des télécoms est toujours placé sous le signe de la croissance en volume. Globalement, le
trafic global fixe et mobile continue de croßtre, la baisse du trafic fixe étant plus que compensée par
l’accroissement du trafic mobile, notamment le trafic de donnĂ©es qui se dĂ©veloppe rapidement.
L’échange des donnĂ©es sur les rĂ©seaux mobiles se poursuit Ă  un rythme rapide. A la fin de l’annĂ©e
2013, le nombre d’accĂšs Ă  Internet haut dĂ©bit (ADSL, cĂąble) se situait aux environs de 23 millions,
toujours en croissance modeste. Par contre, le trÚs haut débit se développe beaucoup moins
rapidement que prĂ©vu alors que les investissements liĂ©s Ă  l’installation des fibres ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ©
importants. En 2013, le nombre d’abonnements a augmentĂ© de moins de 400 000 et est restĂ© en-deçà
des 2 millions Ă  la fin de l’annĂ©e.
Bien que les volumes croissent, les revenus fixes et mobiles, eux, sont plutĂŽt en recul. Les services
fixes sont orientĂ©s Ă  la baisse depuis 2010, l’érosion rapide des revenus provenant des services fixes Ă 
bas dĂ©bit n’est plus compensĂ©e par la hausse des revenus du haut et trĂšs haut dĂ©bit. Il en est de mĂȘme
pour les services mobiles notamment par la mise sur le marché de forfaits à faible coût et la migration
ininterrompue des clients vers des forfaits sans financement conjoint d'un terminal.
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Bien que des interrogations aient été formulées sur sa réelle utilité, la 4G a marqué 2013 et connu un
dĂ©veloppement rapide. Deux opĂ©rateurs annonçaient un million d’abonnĂ©s Ă  la fin de l’annĂ©e tandis
que l’opĂ©rateur challengeur, proposait des services 4G Ă  des prix de la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente.
Evolution de la demande
Plus personne aujourd’hui n’est vraiment disposĂ© Ă  se passer de son
Smartphone, de son accùs Internet. Ça devient un besoin de base en fait. La question
est donc : comment se fait-il qu’on n’arrive pas Ă  mieux monĂ©tiser finalement cet
engouement pour le service et comment les opérateurs vont-ils faire pour, enfin, se
discipliner afin de monĂ©tiser les explosions de trafic qu’on nous prĂ©dit ?
Puisqu’aux Etats-Unis, ils y arrivent, ils y sont arrivĂ©s. Et ils n’y sont pas
encore arrivés en Europe.
François Artignan, BNP Paribas
Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) prennent une part de plus en plus
importante dans les budgets et les usages des ménages. En 2013, selon la derniÚre étude du Credoc,
l’équipement en ordinateur, tĂ©lĂ©phone fixe, tĂ©lĂ©phone mobile, tablette tactile ainsi que les
abonnements internet, tĂ©lĂ©phonie et tĂ©lĂ©vision et les achats d’applications (apps) continuent Ă 
progresser : plus de 80% des plus de 12 ans disposent d’un ordinateur Ă  domicile et connectĂ© Ă 
internet, 36% possĂšdent mĂȘme plusieurs ordinateurs dans leur foyer (+1%). PrĂšs d’un Français sur
quatre dispose d’un smartphone, soit le double d’il y a seulement deux ans. Cette progression des
usages induit une augmentation des budgets par foyer auprÚs des opérateurs télécom. Dans les
dĂ©penses en produits d’économie de l’information
5
, les services en tĂ©lĂ©communications s’arrogent la
plus grosse part avec 42% d’un gĂąteau qui ne fait que croĂźtre avec les annĂ©es selon une note de
l’INSEE
6
. Depuis 50 ans, les dĂ©penses en Ă©conomie de l’information sont passĂ©es de 3,8% Ă  6% du
budget moyen des Français et 80% des dépenses de télécommunications (abonnement de téléphonie
mobile, Internet et offres Triple Play) sont « prĂ©-engagĂ©es » c’est-Ă -dire qu’elles sont effectuĂ©es dans
le cadre d’un « contrat difficilement renĂ©gociable Ă  court terme ».
ParallĂšlement, le temps passĂ© sur ces diffĂ©rents Ă©quipements ne cesse d’augmenter et concerne
toutes les activités de la vie quotidienne : SMS ou courriels, navigation sur Internet, réseaux sociaux,
jeux vidĂ©o, achats en ligne, recherche d’emploi, dĂ©marches administratives, travail Ă  domicile
 Non
seulement ces diffĂ©rentes activitĂ©s emplissent ce que l’on appelle les « temps morts », mais elles sont
effectuées de plus en plus simultanément.
Cette diffusion des TIC a contribuĂ© Ă  un phĂ©nomĂšne dĂ©jĂ  connu d’interpĂ©nĂ©tration des sphĂšres
personnelle et professionnelle. Aujourd’hui, 50% des actifs utilisent internet au bureau à des fins
personnelles et 40% d’entre eux utilisent, pour leur travail, les nouvelles technologies en dehors de
5
Inclut les biens des TIC et les services d’information et de communication
6
Insee - La dĂ©pense des mĂ©nages en produits de l’économie de l’information depuis 50 ans
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leurs horaires et lieux de travail habituels. Face à ce phénomÚne, une proportion croissance des
Français (40%) considÚre que le professionnel empiÚte trop sur la vie privée.
Le numĂ©rique dans les foyers est aujourd’hui organisĂ© autour des box qui assurent l’ensemble des
services de ce que l’on appelait le triple-play (tĂ©lĂ©phonie fixe, accĂšs internet, tĂ©lĂ©vision). Mais
contrairement aux deux autres types d’équipements, la tĂ©lĂ©vision fonctionne encore principalement en
mode réception. La convergence totale vers le numérique fera de la télévision un équipement non
seulement connectĂ© mais pouvant interagir avec l’univers Internet et tous les services qu’il supporte.
Impact sur les business models des opérateurs de
télécoms
Aujourd’hui 80% de nos revenus en fait proviennent de services qui
n’existaient pas il y a quinze ans.
Didier Bellens, Belgacom
Poussé par la politique européenne, le marché des télécoms est principalement stimulé par la
concurrence, la baisse des prix et de nouvelles chaßnes de valeur. Pourtant, le « low cost », qui est une
tendance touchant de nombreux secteurs (distribution, transports
), ne peut ĂȘtre le seul « driver » du
marché des télécoms faute de quoi il conduirait les opérateurs qui doivent maintenir leurs
investissements à un niveau élevé (infrastructures, innovations
) dans une situation délicate. Le
marchĂ©, qui a dĂ©jĂ  connu des bouleversements importants depuis une dizaine d’annĂ©es, continuera Ă 
ĂȘtre extrĂȘmement dynamique, ce qui entraĂźnera, d’une part une Ă©volution constante des business
models, d’autre part l’apparition de nouveaux acteurs, des fusions d’acteurs existants, voire la
disparition de certains d’entre eux.
Compétition
Dans la compĂ©tition internationale, l’avenir de la technologie
française et de ses champions est lié aussi à son influence et à son action
dans les pays à croissance rapide comme les pays d’Afrique.
Gabrielle Gauthey, Alcatel-Lucent
En 2013, les fusions-acquisitions ont repris un rythme élevé, le plus élevé depuis 2006 avec un
volume de prĂšs de 370 milliards d’euros, plus du double de ce qu’il a Ă©tĂ© en 2012 (source : Dealogic
7
).
7
2013 Global Telecom M&A at Highest Volume Since 2006
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Mais ce chiffre est un peu faussé par le « megadeal » du rachat des 45% de Verizon Wireless par
Verizon Communications pour un montant de 130 milliards de dollars, la plus importante transaction
de l’histoire des tĂ©lĂ©coms, devant l’acquisition de BellSouth par AT&T en 2006 pour 102 milliards de
dollars. A signaler également sept transactions de plus de 10 milliards de dollars en 2013 contre une
seule l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente.
ParallÚlement à cette restructuration interne, le secteur des télécoms est dans une intense
recomposition avec une transformation des activitĂ©s, des business models et l’immixtion de nouveaux
acteurs, dont beaucoup viennent de l’Internet et qui concurrencent les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms sur une
grande palette de services : téléphonie, messagerie, vidéo à la demande, visiophonie personnelle

Parmi ces acteurs, souvent nommés OTT (Over-The-Top), on peut mentionner Facebook, Google,
Microsoft (incluant désormais Skype), Netflix,

Le risque pour les opérateurs télécoms est de devenir des « fournisseurs de tuyaux » fixes ou mobiles
et d’ĂȘtre de simples intermĂ©diaires n’apportant qu’une faible valeur ajoutĂ©e. Cette nouvelle
concurrence les oblige à développer une stratégie de nouveaux services leur permettant de garder un
contact riche avec leurs clients. Pour cela, ils disposent de trois atouts majeurs : un capital de
confiance élevé vis-à-vis des clients notamment grùce à une expérience client reconnue et souvent
trÚs positive. Un engagement contractuel durable et monétisé avec ces derniers. Enfin, une maitrise
des infrastructures utilisĂ©es au quotidien pour l’accĂšs aux services (VPN, rĂ©seau mobile, internet
). Ces
atouts leur permettent de proposer aux particuliers comme aux entreprises des services de Cloud
Computing, que ce soit au niveau IaaS, PaaS ou SaaS. Ils peuvent également fournir des services qui
s’appuient sur leurs infrastructures : Big Data (en s’appuyant par exemple sur les donnĂ©es client
« anonymisĂ©es »), facturation et paiement en ligne
 Sur ce dernier point, les opĂ©rateurs ne
deviendront probablement pas leaders dans la chaĂźne de valeur relative aux transactions de paiement
dématérialisées dans les pays industrialisés. En revanche dans les pays émergents faiblement
bancarisĂ©s, ils jouent ou joueront un rĂŽle majeur sur cette chaĂźne de valeur, Ă  l’instar d’Orange en
Afrique. Enfin, une troisiĂšme voie possible est de proposer des services qui entrent en concurrence
directe avec ceux proposĂ©s par les OTT. Mais jusqu’ici cette troisiĂšme voie n’a Ă©tĂ© que partiellement
explorĂ©e par les opĂ©rateurs et n’a gĂ©nĂ©rĂ© qu’une faible proportion de leurs revenus (applications
mobiles, rĂ©seaux sociaux spĂ©cialisĂ©s, instant messaging
) En particulier, les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©com n’ont,
Ă  ce jour, pas su s’imposer comme intermĂ©diaire de rĂ©fĂ©rence pour la mise Ă  disposition d’applications
(kiosques d’applications ou appstores), terrain créé et occupĂ© par les fournisseurs d’OS mobile (Apple,
Google via Android) relayés par les réseaux sociaux (Facebook principalement). Il est peu probable que
ce retard puisse ĂȘtre rattrapĂ© dans les annĂ©es Ă  venir.
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ConsĂ©quences pour l’industrie françaises des tĂ©lĂ©coms
Il me semble, encore une fois, que le machine to machine, l’évolution des
postes de travail, les tablettes, le Wearable, l’ATAWAD et le Cloud, vont crĂ©er une
intimitĂ© entre l’intelligence des rĂ©seaux et l’intelligence des applications.
Ce qui fait qu’on va redonner du sens au mĂ©tier des opĂ©rateurs.
François Artignan, BNP Paribas
Par rapport à leurs concurrents internationaux, les opérateurs européens et français sont soumis à une
trĂšs forte fragmentation de leur marchĂ©, ce qui n’est pas sans poser de difficiles questions Ă©tant donnĂ©
le caractÚre hautement capitalistique de leur activité. Garder des marges suffisantes, tout en réalisant
les investissements nécessaires à la généralisation des hauts débits fixe et mobile sur le territoire, les
obligera à opérer une mutualisation de leur infrastructure, voire à fusionner, et à se différencier encore
plus sur les services. C’est par exemple le cas d’Orange et T-Mobile au Royaume-Uni, SFR et Bouygues
Telecom en France, qui ont signé un accord de mutualisation partielle de leurs réseaux mobiles en
janvier 2014, ou l’incitation au partage des investissements FTTH impulsĂ©e par l’Arcep et certaines
collectivités locales.
Il est vraisemblable que la conjugaison des deux mouvements, mutualisation et consolidation, sera
nécessaire pour faire face aux défis qui se posent. Et de ce point de vue, les réglementations française
et européenne devront permettre et faciliter ces deux évolutions.
Rank Company
2012 Telecom
service sales
(billion €)
Growth
2011-
2012
1 NTT* 104,4 1,80%
2 AT&T 99,2 0,60%
3 Verizon 90,2 4,50%
4 China Mobile 69,1 6,10%
5 TelefĂłnica 62,4 -0,80%
6 Deutsche Telekom 58,2 -0,80%
7 Vodafone* 54,6 -4,20%
8 América Movil 45,8 16,50%
9 Orange 43,5 -3,90%
10 KDDI* 35,7 2,50%
World top 10 telcos (2012 sales)
Source : IDATE
Note: 2012 Telecom service sales & growth 2011-2012 (%)
* fiscal year ended March 31, 2013
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Les nouveaux acteurs français de type OTT (d’autres Dailymotion et Deezer) devront ĂȘtre soutenus et
accompagnĂ©s par l’écosystĂšme qui comprend : la puissance publique, les instances de rĂ©gulation et de
normalisation, les sociétés de capital-risque et autres aides au financement, pour leur permettre
d’atteindre la taille critique nĂ©cessaire Ă  leur dĂ©veloppement.
Quelles relations vont devoir entretenir les opérateurs de télécoms et ces nouveaux acteurs ?
Concurrence frontale et/ou coopĂ©ration ? Sans doute les deux simultanĂ©ment mais c’est lĂ  une
situation que l’on connaĂźt depuis longtemps dans le secteur de l’IT sous l’appellation « coopĂ©tition »
ou « concuralliance ». OpĂ©rateurs et nouveaux acteurs vont devoir collaborer pour bĂ©nĂ©ficier d’une
fertilisation croisĂ©e, au travers de l’ouverture des rĂ©seaux tĂ©lĂ©coms Ă  l’innovation des tierces parties
pour favoriser l’adoption de nouveaux services
8
.
Sur le marché du grand public, il semble peu probable que les équipementiers français (Alcatel,
Archos, Sagem,..) puissent se repositionner sur le segment des smartphones/tablettes. En revanche, le
nouveau et vaste marchĂ© mondial des objets connectĂ©s s’ouvre Ă  eux et est Ă  leur portĂ©e (ex : Parrot,
sen.se, Withings).
8
Sabine Bohnké, Sapientis
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es marchés
La data, qu’elle soit big, open ou autre, est à
l’économie numĂ©rique ce que le charbon ou le
pĂ©trole Ă©tait Ă  l’économie industrielle : son principal
carburant. Avec la transformation numérique des
entreprises et de la société et le développement des
objets connectés, toutes nos activités, tout notre
environnement produisent des volumes sans cesse
croissants de donnĂ©es. La collecte, l’exploitation,
l’analyse et l’interprĂ©tation de ces donnĂ©es est une
opportunité pour tous les acteurs de la filiÚre
numérique mais aussi pour les entreprises qui seront
capables de les exploiter. Mais cette Ă©volution n’est
pas sans poser nombre de questions. Du cÎté de leur
gestion et de leur exploitation, il faudra trouver les
bons business models, connaßtre les usages
 Du cÎté
réglementaire et légal, il faudra surmonter les
problĂšmes de sĂ©curitĂ©, d’intĂ©gritĂ©, de protection des
données personnelles. Ce dernier point a été largement amplifié par quelques affaires (Julian Assange
et les fuites de Wikileaks, Edward Snowden et la révélation des programmes de surveillance PRISM et
XKeyscore de la NSA
) pour avoir un retentissement mondial.
La révolution digitale réorganise en profondeur la chaßne de valeur.
Les gagnants seront ceux qui comprendront le mieux le nouveau rĂŽle des
clients.
Pascal Leroy, Sopra
Le cloud va constituer le nouveau référentiel dans lequel tous les acteurs devront se positionner. Mais
ce passage de l’ancien monde vers le monde du « as a service » n’est pas trivial et entraĂźne des
modifications dans plusieurs dimensions : réécriture du code, élaboration de nouveaux business
models, mise en Ɠuvre de nouvelles pratiques commerciales et relation avec les clients
 Et comme
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toute période de transformation radicale, le cloud favorise une redistribution des cartes et constitue à
la fois une chance et aussi un risque.
GDF-SUEZ sera vendeur de services numériques dans le futur.
VĂ©ronique Durand‐Charlot, GDF-SUEZ
Dans un monde globalisé, les startups du numérique doivent le plus souvent penser leur
dĂ©veloppement Ă  l’échelle de la planĂšte dĂšs leur crĂ©ation. Une dĂ©marche qui n’est pas simple mais
nĂ©cessaire. Car, dans l’économie numĂ©rique, quelle que soit la taille de l’entreprise, sa zone de
chalandise est d’emblĂ©e potentiellement mondiale. Et sur ce point, le cloud donne aux petites
entreprises les mĂȘmes armes qu’aux multinationales. On se souvient du dessin de Peter Steiner publiĂ©
dans le magazine The New Yorker il y a plus de vingt ans dans lequel il exprimait cette idée avec
humour sous l’intitulĂ© : « On the Internet, nobody knows you're a dog ». Transcrite aujourd’hui on
pourrait dire que sur le cloud, les TPE peuvent offrir les mĂȘmes services que les grandes ent reprises.
ParallĂšlement, il faut crĂ©er les conditions permettant aux ESN et aux Ă©diteurs de logiciels d’évoluer
vers le cloud et le SaaS au plus vite et dans les meilleures conditions. La création de cet écosystÚme
devra aussi favoriser le développement des startups et leur permettre de franchir différents seuils. Car
sur ce plan, l’économie numĂ©rique française est atteinte du mĂȘme mal que l’économie tout court : la
difficulté pour les petites entreprises à dépasser une taille critique. 11 éditeurs de logiciels français
seulement ont franchi la barre symbolique des 100M€ en 2012. Du cĂŽtĂ© des ESN, la situation est
sensiblement différente avec deux champions mondiaux (Capgemini et Atos), et un tissu assez dense
de sociĂ©tĂ©s de moyenne taille maillant assez finement l’Hexagone. Alors que les plus grandes ESN
peuvent prétendre à couvrir tous les activités des services, celles de taille moyenne doivent se tourner
vers plus de spécialisation et de verticalisation.
Afin de poursuivre leur croissance dans le nouveau monde, ces ESN devront continuer à élargir leur
sphĂšre d’intervention vers les centres de services, le forfait et les projets sur la durĂ©e. Alors que
l’assistance technique permet de rentrer assez rapidement chez les nouveaux comptes, les autres
prestations assurent leur développement. Les ESN évoluent du back-office vers le front-office et
deviennent un interlocuteur pour les métiers. Elles doivent aider les DSI dans la transformation
numérique de leur entreprise et dans la prise des projets autour du cloud, de la data, de la mobilité et
de l’innovation. Elles pourront jouer le rĂŽle de « facilitateur du numĂ©rique » entre les DSI et les
métiers, favoriser le dialogue entre les deux parties et ainsi organiser une nouvelle relation tripartite.
Les opérateurs télécoms devront trouver leur place dans la nouvelle chaßne de valeur et ne pas se
laisser aspirer par les effets pervers du modĂšle low cost. D’autant que le dĂ©veloppement de la 4G et de
la fibre, source de revenus futurs, nĂ©cessitent d’importants investissements. Alors que l’innovation
semble venir plus des terminaux que du rĂ©seau, les opĂ©rateurs pourront ĂȘtre Ă  l’origine de la crĂ©ation
de plates-formes devenant de vĂ©ritables Ă©cosystĂšmes, ce que les OTT et d’autres acteurs se sont
attachés à réaliser avec un succÚs certain. Le cloud, la mobilité constituent aussi des opportunités pour
les opérateurs auxquelles il faut ajouter le SDN (Software Design Network) qui, grùce à un découplage
entre l’infrastructure rĂ©seau et les logiciels pour les administrer, apporteront les mĂȘmes bĂ©nĂ©fices que
dans les domaines du data center, des serveurs et du stockage.
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Mais ces recommandations ne seraient pas complùtes si l’on ne mettait pas l’accent sur la
transversalisation croissante entre ces 3 industries. On voit bien en effet que le cloud et la data
bousculent les frontiÚres et obligent les acteurs de chaque « silo » à se positionner dans les champs
d’activitĂ© connexes.
Doit-on parler de compétition meurtriÚre entre acteurs français, ou bien de solidarité ? Ainsi les
opérateurs télécom ou les grandes ESN supporteront-elles les éditeurs SaaS émergents
 Verra-t-on
nos grandes entreprises jouer les prédateurs et sécuriser notre industrie naissante du SaaS, ou
rejouera-t-on le feuilleton DailyMotion ?
Les succĂšs ou Ă©checs de nos industries numĂ©riques Ă  l’horizon 2020 dĂ©pendent de la capacitĂ© de nos
acteurs Ă  s’intĂ©resser Ă  leur Ă©cosystĂšme d’entreprises innovantes, notamment françaises, en vue
d’assurer le succùs de tous

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Les 11 recommandations
Ce rapport constitue une base solide d’analyse de situation. A ce stade les recommandations
présentées sont générales et au vu notamment des débats de la conférence organisée par le cycle
Prospective de l’Institut G9+ le 24 mars 2014, celles-ci seront complĂ©tĂ©es, afin de proposer des
mesures pratiques et concrĂštes.
1. Les entreprises de tous types et de toutes tailles doivent accélérer leur
transformation numĂ©rique. Il en va de la compĂ©titivitĂ© de l’économie
française, en retard selon la plupart des études internationales sur ce
sujet.
2. L’écosystĂšme dans lequel se situent nos industries du NumĂ©rique est loin
de l’optimal ; cela va des clients souvent timorĂ©s voire mĂ©fiants Ă  l’égard
des PME innovantes aux financiers qui brident parfois le développement
de ces sociétés, sans oublier les politiques publiques parfois
incohérentes. Le futur du Numérique en France et sa réussite passent
impérativement par des transformations de cet écosystÚme.
3. On constate qu’une croissance externe dynamique, voire agressive, est la
clé du succÚs (ou du maintien de leadership) des grands acteurs US. Les
poids lourds français doivent de ce fait accélérer leurs efforts dans ce
sens et faire preuve d’audace, notamment dans les domaines les plus
porteurs.
4. L’expansion des usages doit ĂȘtre accompagnĂ©e par une rĂ©duction encore
plus forte de la consommation énergétique des TIC, de telle sorte à
stabiliser leur empreinte écologique.
5. La cyber-sĂ©curitĂ© doit ĂȘtre une prioritĂ© pour les Ă©tats, entreprises et
individus. Notamment, le respect de la vie privée et la sécurité des
donnĂ©es personnelles doivent ĂȘtre renforcĂ©s de maniĂšre Ă  respecter et
garantir les droits de chacun. Par exemple, les passerelles du réseau
internet européen vers les pays dont la réglementation en termes de vie
privée et de cyber-sécurité diffÚrent fortement de celles en vigueur en
Europe doivent ĂȘtre contrĂŽlĂ©es.
6. Objets intelligents connectés, Internet des Objets (intelligents) : ces
domaines renferment des opportunités majeures et critiques pour tout le
secteur des industries numériques et contribuer notamment au
phĂ©nomĂšne Big Data et Ă  une nouvelle poussĂ©e de l’intelligence
artificielle. Et doivent générer une partie des leaders de demain.
Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ?
copyright Institut G9+ 39 sur 44
7. L’édition de logiciels française a perdu ces derniĂšres annĂ©es plusieurs de
ses leaders qui ont été rachetés par de grands groupes étrangers. Elle
doit se donner les moyens de réussir des percées internationales dans
des domaines d’excellence (Applicatifs, Open Source, jeux vidĂ©o
) et
dans quelques niches du SaaS ou du Big Data.
8. Nos grandes entreprises de services numériques (ESN) doivent poursuivre
et accélérer leurs transformations vers les solutions métiers (basées si
possible sur de la propriĂ©tĂ© intellectuelle), les activitĂ©s d’opĂ©rateurs de
services « aval », l’industrialisation (offres, services), tout en conservant
la proximitĂ© et l’intimitĂ© client.
9. Les opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©communications doivent prendre l’offensive dans
les innovations. Le cloud, un réseau public internet trÚs haut débit ouvert
jusqu’au client fixe et mobile, l’internet des objets et le SDN (Software
Defined Network) entre autre doivent ĂȘtre perçus comme des
opportunitĂ©s pour dĂ©velopper leur business model Ă  l’horizon 2020.
10. Pour favoriser l’innovation et la fertilisation de l’économie grĂące au
dĂ©veloppement du numĂ©rique, la neutralitĂ© de l’internet doit ĂȘtre
régulée pour que les fournisseurs de services ne soient pas pris en otage
par les opérateurs de télécommunications qui maßtrisent la boucle
d’accĂšs. Notamment, les rĂ©munĂ©rations que les opĂ©rateurs pourraient
recevoir de certains OTT doivent ĂȘtre publiques.
11. Les autorités de régulation et les administrations doivent favoriser les
partages d’infrastructure haut dĂ©bit fixe et mobile entre opĂ©rateurs pour
obtenir une excellente couverture et qualité de service et optimiser les
investissements.
Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ?
copyright Institut G9+ 40 sur 44
Atouts et freins français
Institut G9+ - compte-rendu de la conférence « L'Industrie française du Logiciel face aux défis du
Cloud » du 25 juin 2012
Institut G9+ - compte-rendu de la conférence « Les SSII : atout majeur ou maillon faible dans notre
économie numérique » du 18 février 2013
Institut G9+ - compte-rendu de la conférence « Opérateurs Télécoms : dinosaures ou mutants ? » du
24 juin 2013
Institut G9+ - Livre Blanc « 11 idées du G9+ pour la France- Les TIC à l'horizon 2015 : Garder le cap
pour rebondir » de juin 2009
Institut G9+ - Livre Blanc « Les Nouveaux Eldorados de l’Economie ConnectĂ©e » de dĂ©cembre 2013
IDATE – Digiworld Yearbook 2010 à 2013
Etude du Credoc - La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la
société française (2013)
Syntec Numérique - 3Úme édition du Panorama Top 250 des éditeurs et créateurs de logiciels français
Syntec NumĂ©rique - Contrat d’Etudes Prospectives du secteur professionnel du NumĂ©rique : 36 000
créations d'emplois en 5 ans
Syntec Numérique - Les secteurs Conseil, Logiciels et Services en faible décroissance en 2013
Insee - La dĂ©pense des mĂ©nages en produits de l’économie de l’information depuis 50 ans
Truffle 100 - Le palmarÚs des éditeurs de logiciel Français
SNCF contre Google : L’avenir de la compagnie se joue dĂ©sormais sur le numĂ©rique
Impact d’Internet sur l’économie française
Observatoire du Numérique - chiffres clés (octobre 2013)
The Global Information - Technology Report 2013
Economie numĂ©rique - les enjeux (La Rouge et la Jaune – n°674)
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Quelle France dans 10 ans ? contribution du groupe de travail (Sénat)
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Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ?
copyright Institut G9+ 41 sur 44
Qui sommes-nous?
Fédérant aujourd'hui 20 communautés d'anciens de toutes formations (écoles d'ingénieurs,
management, sciences politiques, université), l'Institut G9+ représente 50 000 professionnels du
numérique. Grands acteurs privés & publics et pÎles d'expertise concernés font naturellement partie
de son environnement. Il a pour ambition d'ĂȘtre un think tank de rĂ©fĂ©rence dans ce secteur.
Ses réunions-débats, une trentaine par an, abordent sans concessions tous les aspects technologiques,
économiques et sociétaux du secteur. Des initiatives particuliÚres (cycles de conférences, livres blancs,
rencontre annuelle) complĂštent un catalogue ouvert Ă  tous.
Créé en 1995 par la réunion de 9 groupes « technologies de l'information » d'anciens de grandes
écoles françaises, l'Institut G9+ constitue une plate-forme sans équivalent d'études et d'échanges sur
le numérique.
L’Institut G9+ est une association 1901 prĂ©sidĂ©e actuellement par Valentine FerrĂ©ol et animĂ© par un
bureau Ă©largi d’une dizaine de membres et un comitĂ© d’organisation d’une cinquantaine de personnes.
Il rassemble :
 Ensimag Alumni
 Agro informatique
 AI N7 NumĂ©rique
 Arts et MĂ©tiers Informatique
 Centrale informatique, Ă©lectronique et
télécommunications
 Club Digital et Technologie de Neoma
Business School Club SI GEM GN
 Club TĂ©lĂ©com INSEAD
 IESF ComitĂ© NumĂ©rique
 DAUPHINE Club SI et Club Digital
 Edhec Business et Technologie
 EMLYON Business School
 ESCP Europe TIC et business
 Essec business & technologies
 HEC Pole Economie NumĂ©rique et Internet
 Mines informatique
 Ponts Telecom Informatique
 Sciences Po informatique et
télécommunications
 SupĂ©lec NumĂ©rique
 TELECOM Paris et TELECOM Bretagne
 X Informatique
Les cycles dĂ©veloppĂ©s par l’Institut portent sur la prospective, les ressources humaines, la diversitĂ© et
sur l’actualitĂ© du secteur. La Rencontre Annuelle est le point d’orgue de son activitĂ©. Information et
inscriptions aux réunions : www.g9plus.org
Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ?
copyright Institut G9+ 42 sur 44
Les membres du groupe Prospective
Valentine FerrĂ©ol, Arts et MĂ©tiers, PrĂ©sidente de l’Institut G9+
Christian Hindré, ESCP
Louis Le Bigot, Telecom Bretagne
Nicolas Martinez Dubost, Ponts, animateur du groupe Prospective
Eric Nizard, ENSEEIHT Toulouse
Jean-François Perret, ENSEEIHT Toulouse, Président du comité "Economie
Numérique" IESF
RĂ©mi Prunier, SupĂ©lec, Responsable Communication de l’Institut G9+
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copyright Institut G9+ 43 sur 44
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Qui sommes-nous?
 Pour contacter l’équipe en charge de la rĂ©daction de ce livre blanc :
Envoyez un mail Ă  redaction@g9plus.org
 Pour ĂȘtre informĂ© de notre actualitĂ©, inscrivez-vous Ă  notre liste de diffusion mensuelle :
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 Les communiquĂ©s de presse de l’Institut G9+ :
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Livre blanc veille concurrent 2013 von Amel Miaoulis
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Livre blanc veille concurrent 2013
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Livre blanc numerique 2020

  • 1. 2020 : OU VONT LES INDUSTRIES FRANÇAISES DU NUMERIQUE ? @g9plus #g9plus g9plus.org LIVRE BLANC
  • 2. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 2 sur 44 Le Mot de la RĂ©daction Comment envisager l’e-commerce sans les rĂ©seaux de communication dĂ©veloppĂ©s et exploitĂ©s par les opĂ©rateurs ? Que dire des objets connectĂ©s sans ces mĂȘmes rĂ©seaux, ou sans les applicatifs logiciels qui ouvrent des perspectives de nouveaux usages ? Ou comment envisager de l’Intelligence Artificielle sans une gestion « trĂšs intelligente » de la data ? Aujourd’hui, et par le biais de ce livre blanc, tournĂ© vers l’avenir des industries dites de production du numĂ©rique, l’Institut G9+ s’intĂ©resse aux Ă©volutions structurantes qui s’opĂšrent actuellement chez tous ces acteurs qui conçoivent, construisent et mettent en Ɠuvre les solutions de demain. Les services, pĂ©rimĂštres et modĂšles Ă©conomiques de tous les acteurs de l’écosystĂšme Ă©voluent en profondeur. Des acteurs majeurs ont rĂ©alisĂ© en fĂ©vrier 2014, dans le cadre du Cycle Ressources Humaines du G9+, l’exercice d’imaginer les compĂ©tences et qualitĂ©s qu’il s’avĂšrera nĂ©cessaire de rĂ©unir, en 2020, pour soutenir l’innovation et la compĂ©titivitĂ© de notre filiĂšre. Les traits qui se dessinent montrent bien que nous avons un rĂ©el besoin de rĂ©inventer nos mĂ©tiers, ce qui implique d’apprendre Ă  raisonner hors du cadre, afin de « faire bouger les lignes » des usages, des technologies, des mĂ©tiers et des modĂšles Ă©conomiques autant que nĂ©cessaire
 Car l’Institut G9+ s’intĂ©resse, et ce depuis plusieurs annĂ©es, au devenir de nos Industries numĂ©riques. DĂšs Juin 2009, l’équipe prospective G9+ avait en effet publiĂ© un premier Livre Blanc « 11 idĂ©es du G9+ pour la France : Quel avenir pour les grandes industries TIC Ă  l’horizon 2015 », qui s’est avĂ©rĂ© avec le recul remarquablement pertinent et rĂ©silient. Cinq ans plus tard, Ă  partir de 3 confĂ©rences de haut niveau :  L’industrie française du Logiciel face aux dĂ©fis du Cloud (2012),  Les SSII : atout majeur ou maillon faible de notre Economie NumĂ©rique (2013),  OpĂ©rateurs TĂ©lĂ©com : dinosaures ou mutants (2013) Le cycle prospective publie ce prĂ©sent Livre Blanc « 2020 : oĂč vont les industries françaises du NumĂ©rique ». Ce document, officiellement prĂ©sentĂ© lors de la confĂ©rence du 24 Mars 2014, a vocation Ă  devenir une rĂ©fĂ©rence pour les membres et sympathisants de l’Institut G9+, et aussi, nous l’espĂ©rons, pour les dĂ©cideurs publics et privĂ©s du secteur. Contact RĂ©daction : @g9plus redaction@g9plus.org DIRECTION-REDACTION Valentine Ferreol, PrĂ©sidente de l’Institut G9+ REDACTION Le Groupe Prospective de l’Institut G9+ (Christian HindrĂ©, Louis Le Bigot, Nicolas Martinez-Dubost, Eric Nizard, Jean-François Perret, RĂ©mi Prunier) avec la participation de Guy Hervier et Julien Villedieu (SNJV) PROMOTION EN LIGNE RĂ©mi Prunier, Rodolphe Falzerana & vous RELATION PRESSE Natacha Heurtault Version 1.0
  • 3. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 3 sur 44 Il sera ici, certes, question de data, de cloud, de SaaS et de rĂ©seaux. Mais aussi, et surtout, de clĂ©s destinĂ©es Ă  tous les acteurs de l’écosystĂšme pour transformer les chaĂźnes de valeur de la filiĂšre numĂ©rique, les rĂ©inventer afin de soutenir la compĂ©titivitĂ© au sens large. Enfin, nous adressons Ă  chaque intervenant tous nos remerciements, tant pour nous avoir suivi dans cette aventure collective, que pour leur contribution et avis Ă©clairĂ©s, sans lesquels ce livre blanc n’aurait pas vu le jour. Copyright et avis de non-responsabilitĂ© Toute information fournie par l'Institut G9+, sous n'importe quelle forme, est la propriĂ©tĂ© de l'Institut G9+ et est protĂ©gĂ©e dans tous les pays par les lois locales et nationales gouvernant la propriĂ©tĂ© intellectuelle. Toute information, publiĂ©e par l'Institut G9+ inclue les documents imprimĂ©s ou Ă©lectroniques et les documents publiĂ©s sur son site web, est protĂ©gĂ©e par la loi sur le copyright. L'omission d'un avertissement concernant le copyright n'annule pas la validitĂ© du copyright et ne signifie pas que l'Institut G9+ autorise l'utilisation d'une publication rĂ©alisĂ©e par l'Institut G9+. La violation du copyright de l'Institut G9+ peut autoriser l'Institut G9+ Ă  demander rĂ©paration pour les dommages effectifs, les dommages statutaires, les dommages punitifs et les frais d'avocat par des actions dans les tribunaux locaux, nationaux ou internationaux. l'Institut G9+ poursuivra en justice les personnes morales ou physiques qui violent ses copyrights. Aucune partie de cette publication ne peut ĂȘtre reproduite ou transmise pour usage externe commercial ou non dans aucun but, sous aucune forme et d'aucune façon, qu'elle soit Ă©lectronique y compris la photocopie, l'enregistrement ou le stockage dans tout systĂšme de stockage ou de rĂ©cupĂ©ration des donnĂ©es, sauf accord express et Ă©crit de l'Institut G9+. Rien de ce qui est stipulĂ© dans la prĂ©sente n'implique qu'il n'y a eu aucun changement de ces informations depuis leur publication originelle. MĂȘme si tous les efforts pour assurer la fiabilitĂ© ont Ă©tĂ© faits, l'Institut G9+ ne peut ĂȘtre tenu responsable d'aucune erreur ou omission. De plus, l'Institut G9+ ne peut ĂȘtre tenu responsable d'une mauvaise utilisation des informations par un tiers. De mĂȘme, l'Institut G9+ ne peut ĂȘtre tenu responsable que des pertes prĂ©visibles par/ou dues Ă  la nĂ©gligence grossiĂšre de l'Institut G9+. En ce qui concerne toutes les autres pertes, l'Institut G9+ ne peut ĂȘtre tenu responsable que des dommages prĂ©visibles. L'Institut G9+ ne rĂ©pond pas des pertes rĂ©sultant de dĂ©cisions prises Ă  partir du contenu de ses recherches, publications ou opinions. Les lecteurs devraient vĂ©rifier indĂ©pendamment toute information avant d'entreprendre une action qui pourrait avoir comme rĂ©sultat une perte financiĂšre. Copyright Institut G9+, 2014. Tous droits rĂ©servĂ©s.
  • 4. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 4 sur 44 Le mot de BenoĂźt Thieulin 5 Partie 1 - Introduction 7 1. Intervenants des confĂ©rences "Prospective 2020" 7 2. Nouveaux acteurs, nouveaux modĂšles 11 3. Grandes tendances 13 Partie 2 – Analyses sectorielles 18 1. Tendances dans le secteur du logiciel 18 2. Tendances dans le secteur des entreprises de services numĂ©riques 24 3. Tendances dans le secteur des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©com 29 Partie 3 - Recommandations 35 Bibliographie 40 L’Institut G9+ 41 Contact 44
  • 5. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 5 sur 44 L’, Il n’y a pas besoin d’attendre 2020 pour affirmer que les industries françaises vont devenir numĂ©risĂ©es et « internetisĂ©es », intĂ©grant le numĂ©rique dans leurs stratĂ©gies d’innovation, de production et de distribution. Les rĂ©seaux, l’exploitation des donnĂ©es, leur externalisation dans le cloud, la crĂ©ation de nouveaux services reposant sur les objets connectĂ©s, ou encore la mise Ă  disposition des algorithmes et des APIs seront au cƓur de cette Ă©volution industrielle, reposant sur des modĂšles Ă©conomiques de plateforme. Si cette mutation progressive des industries ouvre de formidables perspectives en termes d’innovation et de compĂ©titivitĂ©, elle reprĂ©sente toutefois un dĂ©fi pour les entreprises françaises et europĂ©ennes. Les champions d’aujourd’hui que sont Criteo ou SAP maintiendront-ils leur leadership ? Comment les industries traditionnelles, Ă  l’instar des secteurs des transports, de l’énergie ou de la culture, adapteront-elles leurs services face Ă  la concurrence d’acteurs dominants qui diversifient toujours plus leurs domaines d’activitĂ© ? Comment rĂ©sister Ă  des modĂšles d’affaires multifaces oĂč les acteurs viennent concurrencer leurs propres clients tout en disposant de plus d’informations qu’eux ? Ces perspectives industrielles seront conditionnĂ©es par la capacitĂ© des politiques publiques et des lĂ©gislations française et europĂ©enne Ă  anticiper et Ă  s’adapter aux enjeux du numĂ©rique, ainsi qu’à soutenir une stratĂ©gie industrielle numĂ©rique durable. Cela suppose notamment d’apprĂ©hender avec vigilance les nĂ©gociations commerciales actuelles dont le commerce Ă©lectronique, les barriĂšres techniques au commerce, et la propriĂ©tĂ© intellectuelle font dĂ©sormais partie intĂ©grante. Ces nouveaux Ă©lĂ©ments sont au cƓur des diffĂ©rents accords de libre-Ă©change en cours de nĂ©gociation, comme le projet de Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (« TTIP ») ou le projet d’accord multilatĂ©ral sur les services (« TISA »).
  • 6. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 6 sur 44 Ces textes nĂ©cessitent une vigilance particuliĂšre Ă  cet Ă©gard. Sans stratĂ©gie industrielle, la conclusion prĂ©maturĂ©e de ces accords risque d’entĂ©riner le pouvoir de marchĂ© que les acteurs numĂ©riques amĂ©ricains ont acquis en Europe - vĂ©ritable “eldorado” de l’économie contributive avec 500 millions de consommateurs, un marchĂ© ouvert Ă  la concurrence, et une imprĂ©gnation forte des usages du numĂ©rique dans toutes les couches de la sociĂ©tĂ©. La prise de pouvoir des plateformes risque de se rĂ©aliser au dĂ©triment des autres acteurs de la chaĂźne de valeur, notamment dans les secteurs des tĂ©lĂ©communications et du logiciel, Ă©galement en profonde Ă©volution. Leurs ambitions de diversification et d’intĂ©gration dans le marchĂ© europĂ©en sont claires et toujours plus poussĂ©es. Le TTIP pourrait ainsi parachever le renforcement de cet Ă©tat de fait via une reconnaissance de standards qui bĂ©nĂ©ficieraient essentiellement aux acteurs Ă©conomiques dominants, au dĂ©triment de l’innovation et de normes techniques europĂ©ennes et internationales qui devraient ĂȘtre fondĂ©es sur des critĂšres de qualitĂ© et de sĂ©curitĂ©. Les futures nĂ©gociations doivent ĂȘtre attentives aux modĂšles d’innovation ouverts comme le logiciel libre, et respectueuses des valeurs europĂ©ennes comme la protection des libertĂ©s publiques et des donnĂ©es personnelles. Le dĂ©veloppement d’un marchĂ© transatlantique ne sera possible qu’à la condition de prĂ©server notre pouvoir rĂ©glementaire, et d’avoir contribuĂ© Ă  un renforcement prĂ©alable du marchĂ© europĂ©en. C’est la seule garantie pour le dĂ©veloppement des entreprises et des start-up qui seront nĂ©cessaires Ă  la souverainetĂ© europĂ©enne des annĂ©es Ă  venir. BenoĂźt Thieulin, PrĂ©sident du Conseil National du NumĂ©rique
  • 7. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 7 sur 44 L’Internet des objets, une rĂ©volution totale 1.Intervenants des confĂ©rences "Prospective 2020" François ARTIGNAN, Head of Media and Telecom Finance de BNP PARIBAS Jean-Paul ARZEL, Directeur des OpĂ©rations de Bouygues Telecom Vivek BADRINATH, Directeur GĂ©nĂ©ral Orange Business Services (maintenant Directeur GĂ©nĂ©ral Adjoint du Groupe Accor) Patrick BERTRAND, DG Cegid et VP du comitĂ© Transformation NumĂ©rique du Medef Thierry BONHOMME, Directeur ExĂ©cutif Orange Business Services
  • 8. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 8 sur 44 RĂ©gis CASTAGNE, DG Interoute France Viviane CHAINE-RIBEIRO, PDG Lefevre Software Stanislas DE REMUR, PDG OoDrive Rachel DELACOUR, co-fondatrice BIME (We Are Cloud) Philippe DISTLER, Membre du CollĂšge de l’Arcep CĂ©cile DUBARRY, chef de service TIC Ă  la DGCIS VĂ©ronique DURAND‐CHARLOT, DSI GDF SUEZ BenoĂźt FELTEN, Chief Research Officer Diffraction Analysis
  • 9. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 9 sur 44 Jean FERRE, Directeur Microsoft France Yves GASSOT, Directeur GĂ©nĂ©ral de l'IDATE Gabrielle GAUTHEY, Vice-PrĂ©sidente Alcatel-Lucent Romain GUEUGNEAU, journaliste aux Echos. Jason GUEZ, PDG Consort NT Paul HERMELIN, PDG Capgemini Guy HERVIER, RĂ©dacteur en chef d’InformatiqueNews Octave KLABA, PrĂ©sident d’OVH
  • 10. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 10 sur 44 Jean-Christophe LALANNE, DSI Air France-KLM et DSI annĂ©e 2013 RĂ©mi LASSIAILLE, DG Global Technology Services IBM France Pascal LEROY, DG de Sopra Group Christophe LETELLIER, Directeur GĂ©nĂ©ral Sage-France Francis LORENTZ, PrĂ©sident Fondateur de LD&A Jupiter Guy MAMOU-MANI, PrĂ©sident Syntec NumĂ©rique Jean MOUNET, PrĂ©sident de l’Observatoire du NumĂ©rique Olivier NOVASQUE, PDG Sidetrade
  • 11. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 11 sur 44 Marie PRAT, co-PrĂ©sidente Cinov-IT Olivier RAFAL, Directeur Pierre Audoin Consultants Gilles RIGAL, Directeur AssociĂ© d’APAX Partners Vincent ROUAIX, PDG GFI Informatique John STRATTON, PrĂ©sident de Verizon Enterprise Solutions BenoĂźt THIEULIN, PrĂ©sident du Conseil national du numĂ©rique 2.Nouveaux acteurs, nouveaux modĂšles La classification traditionnelle des acteurs du numĂ©rique, en quatre modĂšles : matĂ©riels, logiciels, services et opĂ©rateurs, est en train de voler en Ă©clats. Les gĂ©ants de l’Internet en sont l’illustration. Essayez donc de mettre Apple, Google, Microsoft, IBM et consorts dans une seule de ces cases. Et bien sĂ»r, tout le monde veut imiter ces locomotives. Mais attention Ă  la casse ! Qui s’endort sur ses acquis est condamnĂ©. La seule certitude c’est le changement. L‘innovation et la
  • 12. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 12 sur 44 transformation sont les moteurs du dĂ©veloppement. Il ne suffit pas d’avoir Ă©tĂ© une valeur sĂ»re pour ĂȘtre certain de le rester. La concurrence est mondiale, les acteurs de chaque rĂ©gion doivent s’adapter pour ne pas disparaĂźtre du paysage numĂ©rique, et pour avoir d’autres ambitions que la simple survie. L’Europe et la France sont face Ă  ces dĂ©fis. Or l’industrie numĂ©rique prend une part croissante par rapport aux autres industries. Mais peut-on encore parler d’industrie française du numĂ©rique ? Continuera-t-il Ă  y avoir un territoire français du numĂ©rique ? La synergie gĂ©ographique et culturelle aura-t-elle encore un sens en 2020 ? OĂč en seront alors les Capgemini, Atos, Steria, Orange ou Alcatel-Lucent, Dassault SystĂšmes ? Free restera-t-il un phĂ©nomĂšne franco-français ? Les ESN de taille moyenne, point fort de l’industrie française de ces derniĂšres dĂ©cennies, subsisteront-elles ? Les nouvelles pĂ©pites françaises du logiciel sont-elles surcotĂ©es ou bien seront-elles nos locomotives des annĂ©es 2020 ? Criteo, par exemple, s’est introduite en fanfare au Nasdaq huit ans seulement aprĂšs sa crĂ©ation et s’est imposĂ©e comme l’un des leaders du « reciblage publicitaire personnalisĂ© » sur Internet. Certaines start-ups ont dĂ©jĂ  trouvĂ© des dĂ©bouchĂ©s (et des acquĂ©reurs !) fructueux, comme Neolane, Ă©diteur d’une solution SaaS de gestion cross-canal, rachetĂ©e par Adobe, RunMyProcess par Fujitsu ou encore EntropySoft par Salesforce. (Mais peut-on encore parler de sociĂ©tĂ©s françaises Ă  leur propos ?) D’autres se sont appuyĂ©es sur des partenaires stratĂ©giques pour se dĂ©velopper, comme CaptainDash avec Microsoft et IBM, ou MyREP avec Google. D’autres encore rĂ©ussissent en se dĂ©veloppant trĂšs tĂŽt Ă  l’international comme Talend, Emailvsion, OoDrive, BIME (ex WeAreCloud) ou Nuxeo. Dans les jeux vidĂ©o, qui mĂȘlent les mĂ©tiers d’éditeur de logiciels et de studio de cinĂ©ma, la France est particuliĂšrement crĂ©ative, avec des poids lourds comme Ubisoft ou Gameloft. VoilĂ  un secteur qui fait de la place aux nouveaux entrants. Avec son jeu Criminal Case, la sociĂ©tĂ© française Pretty Simple s’est propulsĂ©e dans les tous meilleurs Ă©diteurs d’applications disponibles sur Facebook et emploie plus de 50 salariĂ©s. De nouveaux modĂšles, donc
 Mais sur quoi s’appuient-ils ? Sur des infrastructures Ă  la demande (au premier chef le cloud et Internet), sur la rĂ©utilisation de briques matĂ©rielles et surtout logicielles peu coĂ»teuses (Open source et autres), sur une capacitĂ© d’industrialisation, de dĂ©ploiement et de mise sur le marchĂ© ultra-rapide de nouveaux services, Ă  base d’innovation technique, de design et d’anticipation de nouveaux usages. VoilĂ  les dĂ©fis qui se prĂ©sentent Ă  nos futurs champions : innover, s’approprier ces nouveaux modĂšles et savoir maĂźtriser leur croissance.
  • 13. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 13 sur 44 3.Grandes tendances Demande vs offre C’est Ă  partir de la fin des annĂ©es 70 que l’informatique a commencĂ© Ă  toucher la sphĂšre privĂ©e avec les ordinateurs personnels. A noter qu’Apple, avec son lĂ©gendaire Apple II, a jouĂ© un rĂŽle de prĂ©curseur pour ensuite perdre du terrain face Ă  la plate-forme Wintel. Depuis, plusieurs vagues numĂ©riques ont dĂ©ferlĂ© pour impacter toutes les activitĂ©s humaines. Avec la baisse continue des prix et une utilisation sans cesse plus facile, elle transforme les processus des entreprises et investit ensuite progressivement les foyers, prĂ©parant ainsi les grands bouleversements des annĂ©es 90/00. C’est ce phĂ©nomĂšne que l’on a baptisĂ© la consumĂ©risation de l’informatique, selon lequel les individus, aux avant-postes des usages du numĂ©rique, bousculent leurs employeurs en leur demandant qu’ils mettent Ă  leur disposition des outils aussi puissants, aussi simples et conviviaux que ceux qu’ils utilisent au quotidien. Ou faute de mieux de les autoriser Ă  adopter leurs propres Ă©quipements (tablettes, smartphones
) pour leurs usages professionnels. C’est le phĂ©nomĂšne du BYOD (Bring Your Own Device). A dĂ©faut d’accompagner cette Ă©volution car Ă  vouloir la stopper, les entreprises se mettent en situation d’ĂȘtre confrontĂ©es au phĂ©nomĂšne du Shadow IT qui dĂ©signe l’utilisation par les directions mĂ©tiers voire les utilisateurs en direct, de moyens informatiques non rĂ©fĂ©rencĂ©s par les DSI, une pratique relativement courante. Le cabinet de conseil Corporate Executive Board (CEB) estime que 40% du budget IT de l’entreprise serait financĂ© par les directions mĂ©tier (Your IT Budget May Be 40% Higher Than You Think). Ce constat US est confortĂ© par les Ă©tudes en France de Pierre Audoin Consultants qui affirme qu’entre 1990 et 2020, le poids des DSI dans les dĂ©penses IT sera passĂ© de plus de 80% Ă  moins de 50%. Les fonctions marketing et commerciale sont en premiĂšre ligne, mais aussi les ressources humaines, les achats et la logistique, l’aprĂšs-vente, etc.
  • 14. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 14 sur 44 Evolution de l’offre La cĂ©lĂšbre loi de Moore a rĂ©gi les progrĂšs de l’industrie des semi-conducteurs depuis prĂšs d’un demi- siĂšcle et constitue le carburant qui a fait progresser au pas de charge l’économie du numĂ©rique, et par contrecoup l’économie dans son ensemble. Aujourd’hui, l’utilisateur d’un smartphone a dans sa poche une puissance de calcul Ă©quivalente Ă  celle d’un supercalculateur d’il y a une vingtaine d’annĂ©es 1 . Les capacitĂ©s de stockage et les performances des rĂ©seaux ont connu une Ă©volution tout aussi spectaculaire 2 . Avec le haut dĂ©bit fixe grĂące Ă  la fibre optique d’un cĂŽtĂ© et mobile avec la 5G qu’on nous prĂ©pare pour 2020 de l’autre, les rĂ©seaux ne sont pas en reste. Pour donner une idĂ©e des implications de ces progrĂšs des technologies, le premier sĂ©quençage du gĂ©nome, qui a Ă©tĂ© lancĂ© en 1990 a nĂ©cessitĂ© 13 ans, la contribution de 13 000 chercheurs et coĂ»tĂ© 3 milliards de dollars. Aujourd’hui, la mĂȘme opĂ©ration ne coĂ»te que 1000 dollars, soit 3 millions de fois moins et ne nĂ©cessite qu’un technicien bac+3 pour appuyer sur le bouton d’une simple machine. Le paradoxe de Robert Solow Ă©noncĂ© en 1987 qui affirmait que « l’informatique se voit partout sauf dans les statistiques de la productivitĂ© » pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© aujourd’hui comme une incomprĂ©hension majeure de l’ampleur du phĂ©nomĂšne de la numĂ©risation de la sociĂ©tĂ©, voire un contresens total. Le Web, et plus gĂ©nĂ©ralement le numĂ©rique, constitue l’un des principaux facteurs de la croissance française depuis 15 ans et aurait contribuĂ© selon les diffĂ©rentes Ă©tudes au quart de l’augmentation du PIB en 2010, un taux qui devrait augmenter avec l’intensitĂ© croissante du numĂ©rique dans l’économie. Avec la miniaturisation des composants et des systĂšmes, on pourrait avancer sous la forme d’un nouveau paradoxe de Solow « qu’on voit l’informatique nulle part sauf dans les statistiques ». 1 En 1993, le supercalculateur le plus puissant de la planĂšte – le CM-5 du laboratoire de Los Alamos National Laboratory – Ă©tait crĂ©ditĂ© de 60 GFlops (Source : Top500). Vingt ans plus tard, le Tianhe-2, dĂ©veloppĂ© par la China’s National University of Defense Technology, atteignait 34 000 TFlops, soit 560 000 fois plus. 2 En un peu plus de 50 ans, le coĂ»t du Mo est passĂ© de 10 000 dollars (avec le premier disque d’IBM, le RAMAC) Ă  8 cents (premier disque de 3 To), soit une rĂ©duction de 125 000.
  • 15. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 15 sur 44 CompĂ©tition Beaucoup de choses vont se passer autour des plates-formes. Les frontiĂšres s’estompent entre les mĂ©tiers d’éditeurs, d’opĂ©rateurs et de sociĂ©tĂ©s de services. Le cloud, le SaaS et l’exploitation des big data accĂ©lĂšrent ce phĂ©nomĂšne d’effacement progressif des frontiĂšres. Dans cet univers, il est indispensable d’avoir des services rĂ©currents, autour de plates-formes extrĂȘmement industrielles et performantes, comme les gĂ©ants amĂ©ricains de l’Internet le font pour la planĂšte entiĂšre. Francis Lorentz, LDA-JUPITER La poussĂ©e de l’Internet a favorisĂ© dans son sillage la montĂ©e en puissance de nouveaux acteurs de l’industrie (Google, Facebook, Amazon, VMware, Salesforce.com, Twitter
) qui ont connu un dĂ©veloppement remarquable leur confĂ©rant aujourd’hui une position extrĂȘmement forte, parfois dominante sur leur secteur, voire sur la SociĂ©tĂ©. Alors qu’elle vient de fĂȘter ses dix ans, et moins de deux ans aprĂšs son introduction en bourse, Facebook a atteint une capitalisation boursiĂšre de 150 milliards de dollars. A titre de comparaison, il a fallu 3 ans Ă  Google, 17 ans Ă  Amazon et 27 ans Ă  Apple pour arriver au mĂȘme rĂ©sultat. Toutes ces entreprises ont une puissance financiĂšre considĂ©rable qui leur permet de racheter Ă  prix d’or des pĂ©pites technologiques ou des entreprises pleines de talents. Facebook a consenti Ă  dĂ©bourser 19 milliards $ pour racheter une petite entreprise de moins de 100 salariĂ©s. Depuis 2001, Google a procĂ©dĂ© Ă  prĂšs de 150 acquisitions, parfois coĂ»teuses et peu opportunes comme celle de la division mobiles de Motorola (qu’elle a revendu Ă  perte Ă  Lenovo seulement deux ans plus tard), et d’autres tout aussi coĂ»teuses mais beaucoup plus stratĂ©giques. En rachetant NestLabs (3,2 mds de dollars pour une entreprise de 200 salariĂ©s soit 16 M$ par tĂȘte), Google entrait de plain-pied sur le marchĂ© des objets connectĂ©s ; en avalant DeepMind Technologies (400 M$ pour une entreprise de 75 salariĂ©s), elle acquĂ©rait d’un coup de larges compĂ©tences en intelligence artificielle. Ces entreprises du Net possĂšdent l’avantage d’ĂȘtre nĂ©es avec le Web et donc d’avoir commencĂ© avec une page blanche Ă  partir de cette nouvelle Ăšre, sans avoir Ă  traĂźner des technologies plus anciennes. Mais les entreprises historiques de l’IT – IBM, HP, Oracle, SAP, Microsoft – ne dĂ©sarment pas, mĂȘme si elles sont obligĂ©es de faire largement appel, elles aussi, Ă  la croissance externe. Depuis 2010, IBM a rĂ©alisĂ© prĂšs d’une cinquantaine d’acquisitions dans le logiciel. Ces entreprises gardent aussi une grande capacitĂ© de R&D grĂące Ă  des activitĂ©s « vache Ă  lait » qui sĂ©curisent leur avenir pour quelques annĂ©es. C’est par exemple les mainframes chez IBM, les imprimantes et les consommables chez HP ou Windows et Office chez Microsoft. Avec la transformation numĂ©rique de l’économie et de la sociĂ©tĂ©, beaucoup d’autres acteurs entendent bien jouer un rĂŽle important dans cette Ă©volution. Parmi ceux-ci on trouve les grands opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms comme Orange, BT, Deutsche Telekom, Verizon, AT&T, NTT... Ils possĂšdent la maĂźtrise des « tuyaux », fournissant le haut dĂ©bit fixe et mobile, mais ne vont pas
  • 16. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 16 sur 44 se cantonner Ă  ces compĂ©tences pour Ă©tendre leurs expertises vers le cloud, le big data, les contenus ou d’autres services liĂ©s Ă  Internet. Et d’une certaine maniĂšre devenir concurrent des acteurs de l’IT ou des OTT (Over-The-Top). Parmi les atouts dont ils disposent, on peut citer une trĂšs large base de clients et un crĂ©dit de confiance important auprĂšs de ces derniers. De leur cĂŽtĂ©, les entreprises industrielles et de services traditionnelles ont Ă©galement leur carte Ă  jouer dans certaines applications comme l’Internet des objets. D’ailleurs, elles n’ont pas trop le choix car ne pas s’impliquer dans cette rĂ©volution signifierait passer Ă  cĂŽtĂ© d’opportunitĂ© et abandonner Ă  d’autres acteurs des pans entiers de valeur ajoutĂ©e. Fin 2013, General Electric lançait « Predictivity », un ensemble de nouvelle solution basĂ©es sur l’analytics, applicables aux secteurs de l’aĂ©ronautique, de l’industrie du pĂ©trole et du gaz, des transports, de la santĂ© et de l’énergie. En France, le groupe Schneider Electric investit fortement dans l’intelligence de ses produits grand public et industriels, il a notamment rachetĂ© Telvent, un leader europĂ©en dans la « smart energy » et Invensys, spĂ©cialisĂ© dans les automatismes industriels et les logiciels. ConsĂ©quence pour l’industrie française du numĂ©rique Aller Ă  l’étranger tĂŽt aprĂšs la crĂ©ation d’une entreprise est une prise de risque supplĂ©mentaire mais c’est aujourd’hui une nĂ©cessitĂ© pour toute entreprise qui veut se doter d’une culture internationale. Gilles Rigal, Apax Partners En France, l’économie numĂ©rique reprĂ©sente environ 5% du PIB, soit un peu plus de 100 milliards d’euros, et emploie quelque 800 000 salariĂ©s. Sur les 85 premiers recruteurs de France en 2014, 15 sont des acteurs du numĂ©rique (Source : L’Usine Nouvelle). Et pourtant, la France ne fait pas partie du peloton de tĂȘte des nations numĂ©riques. « Alors qu’elle est la 5e Ă©conomie du monde, la France occupe dans l’économie numĂ©rique mondiale une place moyenne, variable selon les classements – entre le 15e et le 30e rang – mais que l’on peut juger amĂ©liorable au regard du potentiel humain et Ă©conomique de notre pays » Ă©crit Jean-Pierre Dardayrol, prĂ©sident de l’AFNIC. Ainsi le Networked Readiness Index 2013 (The Global Information: Technology Report 2013), qui regroupe une trentaine de critĂšres, place la France Ă  la 26e place derriĂšre nombre de pays europĂ©ens et confirme cette assertion. Dans ce classement, la France possĂšde quelques points forts, comme la protection de la propriĂ©tĂ© intellectuelle, la disponibilitĂ© du haut dĂ©bit, la qualitĂ© de ses grandes Ă©coles d’ingĂ©nieurs et de management ou la capacitĂ© d’innovation, mais va Ă  l’encontre de quelques idĂ©es reçues, comme la qualitĂ© du systĂšme Ă©ducatif dans son ensemble ou le niveau des Ă©lĂšves en mathĂ©matiques ou en sciences. Les derniers rĂ©sultats PISA ont confirmĂ© ce propos en rĂ©vĂ©lant le niveau moyen des Ă©lĂšves de 15 ans en mathĂ©matiques, plaçant la France Ă  la 25e place sur 65 pays analysĂ©s. Les entreprises françaises du numĂ©rique – comme de celles l’économie en gĂ©nĂ©ral – sont face Ă  une concurrence qui n’est pas toujours loyale, notamment liĂ©e Ă  des raisons fiscales. « Avec les grands
  • 17. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 17 sur 44 opĂ©rateurs amĂ©ricains sur Internet, des entreprises françaises auxquelles s’appliquent les lois du territoire sont confrontĂ©es Ă  des entreprises internationales localisĂ©es sur des territoires hors de portĂ©e du droit français », indique une Ă©tude du cabinet PNC. « Les gĂ©ants du Net rĂ©investissent l’avantage fiscal et social dont ils bĂ©nĂ©ficient dans les prix proposĂ©s aux consommateurs, bĂ©nĂ©ficiant ainsi d’un avantage concurrentiel significatif (
) leur avantage fiscal leur permet de dominer des entreprises françaises ou europĂ©ennes qui elles, payent leurs impĂŽts et leurs charges sociales en France ! » poursuit l’étude. Dans le temps de crise qui prĂ©vaut depuis plusieurs annĂ©es, c’est sans doute lĂ  un sujet qui ne fait que s’ouvrir. Un propos qui confirme celui dĂ©jĂ  exprimĂ© par le rapport Colin et Collin publiĂ© un an plus tĂŽt. « Un trait commun aux entreprises de l’économie numĂ©rique est le faible niveau d’imposition de leur bĂ©nĂ©fices, pointait le rapport, et le droit fiscal, tant national qu’international, peine Ă  s’adapter aux effets de la rĂ©volution numĂ©rique. Il est urgent de rĂ©agir et d’interrompre une spirale mortifĂšre pour les Ă©conomies des Etats industrialisĂ©s (
) d’autant plus que loin de se cantonner Ă  quelques industries, le numĂ©rique “dĂ©vore” en rĂ©alitĂ© tous les secteurs de l’économie ». Le numĂ©rique d’aujourd’hui est Ă©crit en grande partie par des entreprises qui n’existaient pas il y a seulement vingt ans. On peut donc penser sans trop d’avancer que le mĂȘme mĂ©canisme se reproduira dans les 20 ans Ă  venir. D’oĂč l’importance critique de dĂ©velopper en France un Ă©cosystĂšme qui favorise la crĂ©ation et de dĂ©veloppement des startups, et leur permette ensuite de crever le fameux « plafond de verre » qui rĂ©duit les chances de nos entreprises d’atteindre l’échelle mondiale. Et il ne fait aucun doute que la data (qu’elle soit big ou open
), l’internet des objets, les solutions SaaS
 sont propices Ă  de tels dĂ©veloppements.
  • 18. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 18 sur 44 l’Internet des Objets 1.Tendances dans le secteur du logiciel Parmi les opportunitĂ©s majeures des annĂ©es 2015/2020 que sont le cloud, la mobilitĂ©, le big data et les rĂ©seaux sociaux, le cloud reprĂ©sente une vraie rupture pour l’industrie du logiciel. Le cloud va entraĂźner une refonte complĂšte des chaĂźnes de valeur et imposer de nouveaux partenariats ou compĂ©titions entre des acteurs venant d’horizon trĂšs divers. Et parfois, la concurrence ne viendra pas lĂ  oĂč on l’attend. Dans une confĂ©rence rĂ©cente, le PDG de la SNCF Guillaume Pepy dĂ©clarait : « Le joueur Ă  marquer de prĂšs, dĂ©sormais, c’est Google et ses avatars, les champions de l’économie de la connaissance des masses de donnĂ©es en provenance des marchĂ©s ». Le cloud n’est pas un concept trĂšs rĂ©cent mais il a pris une dimension totalement nouvelle tant sur les plans technologique, Ă©conomique que de l’organisation des entreprises. Il s’est appuyĂ© sur la vague de l’internet haut dĂ©bit, accessible partout dans les entreprises et les foyers, dĂ©sormais fiable et performant. En particulier, le cloud transforme radicalement l’activitĂ© des Ă©diteurs de logiciels en faisant apparaitre des nouveaux business models. Evolution de l’offre Pour la premiĂšre fois, les Ă©diteurs suivent en temps rĂ©el les utilisateurs et leur usage du produit, au quotidien et en direct. Olivier Novasque, Sidetrade Les Ă©diteurs traditionnels travaillent Ă  migrer toute leur offre en mode SaaS, ce qui nĂ©cessite de fortes ressources techniques et une rĂ©organisation commerciale. Si certains grands Ă©diteurs ont montrĂ© de la rĂ©sistance et beaucoup d’attentisme, tous sont dĂ©sormais convaincus de la nĂ©cessitĂ© de proposer la totalitĂ© de leur offre en mode as a Service. MĂȘme si, pour l’instant, le SaaS reprĂ©sente encore une part
  • 19. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 19 sur 44 relativement faible de leurs revenus (entre 5 et 15% selon les Ă©diteurs sauf exceptions donc la plus marquante est Salesforce.com). L’Open Source est un phĂ©nomĂšne important et incontournable dans certains segments, et un point fort du logiciel français qui a permis Ă  des startups (par exemple Talend) de se dĂ©velopper et d’acquĂ©rir une dimension internationale. Un dĂ©fi de l’Open Source sera de franchir l’étape du modĂšle SaaS avec succĂšs. Mais l’Open Source a aussi des vertus dans le mode de dĂ©veloppement, consistant « Ă  sĂ©lectionner les bons composants et les intĂ©grer, en ne dĂ©veloppant rĂ©ellement que les parties spĂ©cifiques, qui concentrent la valeur ajoutĂ©e de l'application ». Certains domaines extrĂȘmement prometteurs comme le big data ou l’Internet des objets (IdO) contribuent fortement Ă  la crĂ©ation de nouveaux Ă©diteurs et Ă  leur dĂ©veloppement. Et avec le cloud, ces Ă©diteurs peuvent trĂšs rapidement, sans investissement initial lourd, rĂ©pondre Ă  la croissance rapide de la demande. Le spectre d’applications de l’IdO est trĂšs large et concerne les appareils et Ă©quipements dans nos villes, nos maisons, les transports et pour des services trĂšs variĂ©s : paiement, protection de l'environnement, santĂ©,... Les poids lourds de ces diffĂ©rents secteurs – Schneider Electric, EDF, GDF/Suez, Vinci ou encore les leaders de la santĂ© ou du transport – vont essayer de se positionner favorablement (directement ou par alliances) sur ces nouveaux marchĂ©s autour des objets intelligents. La valeur ajoutĂ©e des produits industriels ou grand public va passer de plus en plus par le logiciel
 D’oĂč l’obligation pour les industriels d’investir fortement et de chercher Ă  conforter des parts de marchĂ©s grĂące Ă  de la propriĂ©tĂ© intellectuelle « matĂ©rialisĂ©e » dans du logiciel. L’industrie des jeux vidĂ©o est une activitĂ© Ă©conomique importante et Ă  forte croissance. La tendance « as a service » s’y impose avec une offre de plus en plus dĂ©matĂ©rialisĂ©e. Dans cette catĂ©gorie, le jeu vidĂ©o social qui s’appuie sur les plateformes des rĂ©seaux sociaux, se sont largement dĂ©veloppĂ©s
 Par ailleurs ces produits doivent prendre en compte les nouveaux terminaux (tablettes, smartphones
)
 Et parallĂšlement Ă  la mise en Ɠuvre de nouvelles mĂ©thodes de dĂ©veloppement logiciel, les acteurs du jeu vidĂ©o doivent trouver les bons business models pour atteindre l’équilibre : pay to win, free to play
 Et les ratios entre utilisations gratuites et payantes. Evolution de la demande Le cloud dominant le monde adviendra peut-ĂȘtre Ă  terme, mais aujourd’hui nous devons rester les pieds sur terre pour servir nos clients avec ce dont ils ont besoin. Petit Ă  petit, nous leur apporterons ce niveau de modularitĂ© et de flexibilitĂ© qui leur est nĂ©cessaire. Christophe Letellier, Sage Un des sujets de prĂ©occupation des DSI est de passer au SaaS certes, mais Ă  quel rythme et pour quelles applications ? Face Ă  ces questions, les entreprises ne marchent pas d’un mĂȘme pas. Les PME et les ETI ont tendance Ă  rĂ©aliser la transition plus rapidement dans la mesure oĂč le SaaS correspond
  • 20. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 20 sur 44 assez bien Ă  leur problĂ©matique. Globalement, le marchĂ© des progiciels pour le midmarket est devenu le principal segment de dynamisme et de rentabilitĂ© pour les Ă©diteurs SaaS. A l’inverse, les grands comptes sont plus conservateurs dans cette Ă©volution, et leur scĂ©nario pour Ă©voluer vers le SaaS sera souvent le mĂȘme : d’abord la mise en Ɠuvre des applications pĂ©riphĂ©riques non stratĂ©giques (ou celles mises en Ɠuvre par les filiales ou les agences de maniĂšre dĂ©centralisĂ©e) pour Ă©voluer ensuite le cƓur des SI. Impact sur les business models des Ă©diteurs Dans le numĂ©rique, il faut penser global dĂšs la crĂ©ation de l’entreprise, vous devez ex-nihilo vous mettre dans la peau d’une multinationale, en sachant vous adapter aux besoins des clients internationaux. C’est passionnant. Rachel Delacour, BIME Le mouvement des Ă©diteurs vers le cloud a commencĂ© au dĂ©but des annĂ©es 2000 sous l’impulsion de quelques « pure players » dont Salesforce.com, fondĂ© en 1999, a Ă©tĂ© l’un des pionniers. Un peu Ă  l’image de Dell, qui avait innovĂ© par rapport aux autres constructeurs de PC en lançant le modĂšle de vente direct 3 , Salesforce s’est lancĂ©e dĂšs sa crĂ©ation en diffusant ses logiciels via l’Internet sans faire appel Ă  des partenaires et Ă  la vente de licences « on-premise ». DĂ©sormais ce phĂ©nomĂšne est incontournable
 « Le cloud et le SaaS (Software as a Service)
, ne seront pas un choix mais une obligation », explique Patrick Bertrand, DG de Cegid et ancien prĂ©sident du Conseil National du NumĂ©rique
 Et 54% des Ă©diteurs interrogĂ©s dans le Panorama Syntec/E&Y en font la prioritĂ© de leurs axes stratĂ©giques. Le cloud est surtout un concept et un modĂšle Ă©conomique qui constitue un changement majeur pour tous les Ă©diteurs allant bien au-delĂ  du simple hĂ©bergement. Le passage au cloud change les rĂšgles du jeu, et ce, Ă  tous les stades du cycle de vie du logiciel, du dĂ©veloppement Ă  la maintenance et au support en passant par la mise en Ɠuvre. Au niveau du dĂ©veloppement, les programmeurs doivent optimiser la conception car la diffusion et l’utilisation des logiciels s’appuient sur la bande passante du rĂ©seau. De mĂȘme, la sĂ©curitĂ© doit ĂȘtre pensĂ©e dĂšs la conception et non intĂ©grĂ©e une fois l’application dĂ©veloppĂ©e. Au niveau de la vente, Il s’agit dĂ©sormais de vendre des abonnements. Ce qui implique des modifications importantes en matiĂšre de stratĂ©gies commerciales et de commissionnement. Ensuite, l’accompagnement des utilisateurs doit ĂȘtre adaptĂ© aux contraintes du cloud. Enfin, le SaaS nĂ©cessite une capacitĂ© de financement dans la mesure oĂč les revenus et le cash-flow sont gĂ©nĂ©rĂ©s au fil du temps et non en une seule fois. De ce fait, la montĂ©e en puissance de l’éditeur nĂ©cessitera des fonds propres plus importants au dĂ©marrage mais une fois un certain seuil atteint, le modĂšle du SaaS offre l’avantage de mieux sĂ©curiser son dĂ©veloppement notamment grĂące Ă  la rĂ©currence des revenus. 3 Dell a Ă©voluĂ© pour intĂ©grer la distribution dans son modĂšle de vente
  • 21. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 21 sur 44 Le SaaS transforme radicalement la chaine de valeur en mettant au centre de nouveaux acteurs, notamment les hĂ©bergeurs et les opĂ©rateurs de rĂ©seaux et de services qui vont capter une partie de la valeur ajoutĂ©e. La distribution va ĂȘtre totalement remodelĂ©e : Dans la majoritĂ© des cas, la vente indirecte Ă©voluera des revendeurs/distributeurs vers les hĂ©bergeurs. Enfin les stratĂ©gies Cloud/SaaS ne se conçoivent souvent que dans un contexte mondial ; « Il est essentiel d’intĂ©grer la notion de dĂ©veloppement Ă  l’international dĂšs les premiĂšres rĂ©flexions sur le business model, rappelait rĂ©cemment Bertrand Diard, PDG et cofondateur de Talend. CompĂ©tition La compĂ©tition internationale est en fait une concurrence de territoires dans laquelle les Etats, comme les entreprises, ont un role important a jouer. Patrick Bertrand, Cegid L’industrie du logiciel est dominĂ©e par des grands acteurs multi-milliardaires en dollars et quasiment tous amĂ©ricains (Ă  l’exception de SAP). Ces leaders, face Ă  la rupture du Cloud, sont dĂ©sormais fortement challengĂ©s par les champions de l’Internet tels Google, Amazon ou Facebook qui bĂ©nĂ©ficient Ă  la fois de la puissance financiĂšre et business de leurs modĂšles et de capacitĂ©s d’hĂ©bergement parmi les plus importantes de la planĂšte. Face Ă  eux les « historiques » Microsoft, Oracle, IBM Software
, multiplient les acquisitions : plusieurs centaines au cours des 5 derniĂšres annĂ©es, dont la plupart dans le Cloud/SaaS
 Cette course Ă  la capture des start-ups innovantes, rĂ©alisĂ©e souvent Ă  des valorisations rappelant celles de la « bulle Internet 2000 » a pour effet de rendre plus difficile des percĂ©es indĂ©pendantes de pure players comme Saleforce.com. Car derriĂšre ce succĂšs incontestable (3 mds de CA, 10 000 salariĂ©s), aucun autre acteur SaaS (mĂȘme les plus « successful » comme ServiceNow ou Workday
) n’a rĂ©ussi Ă  dĂ©passer le milliard de dollars. C’est ainsi que les Ă©diteurs leaders ont pu prĂ©server leur propre modĂšle basĂ© sur la vente de licence et Ă©voluer Ă  leur rythme vers le SaaS. En dĂ©finitive seules les stars de la vague Internet sont en mesure de contrer les mammouths du logiciel Ă  l’horizon 2020
 En attendant, sans doute Ă  plus long terme, l’émergence d’une gĂ©nĂ©ration issue du monde « Internet des Objets Intelligents » dans laquelle pourraient se glisser quelques poids lourds mondiaux des Ă©quipements et des produits grand public. Va-t-on assister dans le logiciel Ă  une poussĂ©e des Asiatiques, Ă  l’instar du monde des PC ou des TĂ©lĂ©coms ? MalgrĂ© de solides atouts en matiĂšre de dĂ©veloppement de logiciel – les compĂ©tences des sociĂ©tĂ©s indiennes notamment – les pays asiatiques paraissent devoir jouer, dans les 5 prochaines annĂ©es, un rĂŽle secondaire de producteur sous-traitant, tant l’avance des firmes US en matiĂšre d’innovation et de marketing paraĂźt importante.
  • 22. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 22 sur 44 Dans le domaine spĂ©cifique des jeux vidĂ©o, la production française Ă©volue dans un contexte mondialisĂ© oĂč la concurrence est rude avec des Ă©volutions parfois rapides. Les conditions rĂ©glementaires, fiscales, sociales et juridiques jouent un rĂŽle important ; Certains pays comme le Canada ou Singapour ont acquis des positions fortes grĂące Ă  des politiques publiques trĂšs volontaristes. Avec un crĂ©dit d’impĂŽt Ă  40%, le Canada est devenu en 15 ans le 3eme centre mondial de production. En France cette industrie reprĂ©sente 23 000 emplois directs et indirects dont 3 000 en production (10 000 il y a quelques annĂ©es). Le dĂ©fi que doit relever la France dans les jeux vidĂ©o est de recrĂ©er les conditions pour attirer de nouveau les talents. Pour cela, l’on peut s’appuyer sur une filiĂšre de formation reconnue d’excellence au plan mondial. ConsĂ©quences pour l’industrie française du logiciel L’industrie française du logiciel reprĂ©sente prĂšs de 10 milliards d’euros. Ceci n’est pas nĂ©gligeable mais Ă  titre de comparaison, Microsoft a rĂ©alisĂ© un CA de 54Mds€, Oracle 27Mds€ et SAP 16Mds€. Cette comparaison abrupte relativise le poids et l’importance de l’industrie du logiciel français au Rank Company Natio- nality Revenue** 2012 1 Microsoft US 42 240 2 Oracle US 19 526 3 IBM US 17 932 4 SAP DE 13 020 5 EMC US 7 767 6 Symantec US 5 065 7 HP US 3 725 8 Cisco Systems US 3 445 9 CA Technologies US 3 220 10 Adobe Systems US 3 126 11 Apple US 2 333 12 Intuit US 2 158 13 SAS US 1 924 14 Dassault Systemes FR 1 842 15 Autodesk US 1 680 16 Fujistu JP 1 664 17 Citrix Systems US 1 588 18 BMC Software US 1 524 19 Hitachi JP 1 334 20 Sage UK 1 333 World - leading Software* Providers 2012 (in million €) ©Source Pierre Audoin Consultants (PAC) * comprising Infrastructure Software & Platforms, Application Software Products, SaaS Software ** Software Revenue only
  • 23. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 23 sur 44 niveau mondial. Aujourd’hui, le seul acteur français d’envergure mondiale (prĂ©sent dans le top 20) est Dassault SystĂšmes
 Et notre industrie est trĂšs fragmentĂ©e ; moins de 10 Ă©diteurs français rĂ©alisent plus de 100M€ de CA. Cela n’empĂȘche pas des rĂ©ussites spectaculaires dans des « niches » comme Ubisoft ou Criteo. Les leaders actuels du logiciel français (Dassault SystĂšmes, Murex, Sopra Group, Cegid,
) sont d’autre part exclusivement orientĂ©s B2B et plutĂŽt tournĂ©s vers les grands comptes. MalgrĂ© ces Ă©carts, on note que les dĂ©veloppeurs français de logiciel sont considĂ©rĂ©s comme parmi les tous meilleurs au niveau mondial et s’exportent massivement (ce qui est en soi un problĂšme)
 En particulier dans les logiciels de jeu avec des poids lourds comme Ubisoft ou Gameloft et un bon positionnement dans le domaine du « serious gaming ». Notre industrie du jeu vidĂ©o figure parmi les leaders mondiaux, mais connaĂźt des difficultĂ©s que l’on espĂšre temporaires
 Les acteurs gardent dynamique et surtout crĂ©ativitĂ©, gage important de rĂ©ussite et pĂ©rennitĂ©. Les Ă©diteurs français comme leurs concurrents doivent relever le dĂ©fi du SaaS et en tirer le meilleur parti dans le cadre de la recomposition du secteur que cela va entraĂźner. Ceci induit des menaces pour ceux qui n’auront pas les capacitĂ©s ou les moyens de transformer leurs produits et leurs modĂšles
 Mais aussi de grandes opportunitĂ©s, car de telles ruptures peuvent faciliter l’émergence de nouveaux Business Objects ou Dassault Systems ; on voit dĂ©jĂ  se dĂ©gager en France une dizaine d’acteurs « pur SaaS « et/ou « pur Open Source » rĂ©alisant plusieurs dizaines de millions d’euros
 La plupart se tournent vers le marchĂ© amĂ©ricain pour accĂ©lĂ©rer leur percĂ©e
 Et certains ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© la proie des acteurs leaders (cf. supra) Les fournisseurs d’applications midmarket trĂšs nombreux en France, auront plus d’atouts pour subsister grĂące Ă  leur connaissance fonctionnelle d’un secteur d’activitĂ©, d’une technologie et en trouvant le bon positionnement face aux hĂ©bergeurs pour dĂ©gager le maximum de valeur. Certains devraient bĂ©nĂ©ficier du modĂšle SaaS pour accĂ©lĂ©rer des expansions internationales
 Enfin, on pourrait assister Ă  des « sagas » issues de grands groupes capables d’investir et de rĂ©ussir dans les segments de l’internet des objets et de l’intelligence embarquĂ©e, Ă  l’instar des 2 champions actuels de cette industrie que sont Dassault Systems dans le PLM ou Amadeus 4 dans les Transports. Enfin, pour que la France puisse espĂ©rer recouvrer en 2020 quelques champions mondiaux du logiciel Ă  la faveur des ruptures du Cloud, il faudra (re)mettre en place les conditions favorables Ă  leur dĂ©veloppement autonome dans le cadre d’un Ă©cosystĂšme attractif de clients innovants, d’investisseurs prĂȘts Ă  prendre des risques, de politiques publiques concrĂštement favorables, de grands donneurs d’ordre ouverts aux jeunes Ă©diteurs innovants
 Faute de quoi, nos pĂ©pites choisiront la cession Ă  des leaders US
 Il y a urgence, car le phĂ©nomĂšne est dĂ©jĂ  amorcĂ©. 4 Amadeus a Ă©tĂ© créé en 1987 par quatre compagnies aĂ©riennes : Air France, Iberia, Lufthansa et SAS)
  • 24. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 24 sur 44 2.Tendances dans le secteur des entreprises de services numĂ©riques « Sans numĂ©rique pas d’innovation », affirme Guy Mamou-Mani, PrĂ©sident de Syntec NumĂ©rique, dans la prĂ©sentation des rĂ©sultats du secteur pour 2013. « L’ùre de l’économie digitale industrielle dans laquelle nous entrons sera celle de l’hybridation, oĂč chaque poste de l’industrie dite “traditionnelle” va se numĂ©riser et oĂč chaque entreprise deviendra une entreprise innovante et numĂ©rique ». C’est dire les perspectives qui s’ouvrent aux ESN positionnĂ©s aux premiers rangs de cette transformation numĂ©rique. Mais contrairement aux prĂ©cĂ©dentes vagues technologiques, de nombreux autres acteurs entreront en concurrence avec les ESN pour capter une partie de la valeur, et certains des marchĂ©s traditionnels des SSII/ESN s’érodent. De fait, les taux de croissance du secteur se sont singuliĂšrement ralentis et n’ont plus rien Ă  voir avec ceux que l’on a connu il y a une dizaine d’annĂ©es. Evolution de la demande Le numĂ©rique n’est plus en option, c’est un impĂ©ratif pour les entreprises mais c’est aussi une opportunitĂ© qu’elles peuvent saisir et qui est dĂ©sormais accessible Ă  toutes, notamment les plus petites. CĂ©cile Dubarry, DGCIS Les DSI, cible traditionnelle et marchĂ© historique des ESN, ne gĂ©nĂšrent pratiquement plus de croissance malgrĂ© l’existence d’un potentiel d’externalisation encore important. Par contre, avec la transformation numĂ©rique des entreprises, les directions fonctionnelles et « mĂ©tiers » sont des clients et des donneurs d’ordre de plus en plus importants et modifient la relation entre l’offre et la demande : plus de solutions prĂȘtes Ă  l’emploi, moins d’assistance, plus de maĂźtrise d’ouvrage, plus d’externalisation liĂ©es aux technologies, et aussi aux process. Avec ce que l’on appelle aujourd’hui la transformation numĂ©rique, les directions mĂ©tiers sont fortement intĂ©ressĂ©es et impliquĂ©es dans le choix et l’acquisition de solutions. De nombreux projets dans le marketing, les RH, les ventes (multi canal notamment), la relation client, les services aprĂšs-vente sont de plus initiĂ©s par ces entitĂ©s. Il s’agit d’une Ă©volution qui n’est pas a priori trĂšs favorable aux ESN. Toutefois certaines entreprises de ce secteur rĂ©ussissent Ă  prendre le virage vers ces nouvelles opportunitĂ©s, grĂące aux compĂ©tences clĂ©s que sont le conseil et la connaissance des mĂ©tiers clients, la maitrise des opĂ©rations et de la transformation numĂ©riques, la mise en cohĂ©rence Technologies/MĂ©tiers. Par ailleurs, le cloud va aussi transformer les modĂšles de personnalisation des infrastructures et applications, impliquant moins d’intĂ©gration, moins de tierce maintenance applicative et plus de services d’hĂ©bergement. Ces changements vont donc obliger les ESN Ă  repenser leur business model, leur organisation et leurs compĂ©tences.
  • 25. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 25 sur 44 Les moteurs de la croissance des ESN sont bien identifiĂ©s : cloud, mobilitĂ©, big data, e-commerce, objets intelligents, internet des objets
 Ces sujets, gĂ©nĂ©rateurs de croissance Ă  2 chiffres et de dizaines de milliards d’euros d’investissements dans la pĂ©riode 2015/2020, vont profiter Ă  une partie du secteur des ESN, principalement les grands groupes et les PME innovantes. ParallĂšlement, proximitĂ© et agilitĂ© dans les prestations continueront Ă  ĂȘtre demandĂ©es par les entreprises clientes. D’oĂč la nĂ©cessitĂ© de maintenir une organisation trĂšs maillĂ©e des ESN sur les Territoires. Enfin, des budgets de plus en plus serrĂ©s vont continuer Ă  exercer une pression sur les coĂ»ts, qui oblige les ESN Ă  renforcer la professionnalisation et l’industrialisation notamment par les centres de services. Evolution des modĂšles SSII/ESN Les solutions constituent donc notre grand challenge. Mais Il faut admettre que le monde des produits est un monde de rĂ©ussites et d’échecs. D’une certaine maniĂšre, c’est du capital-risque
 AprĂšs le dĂ©fi de l’Inde, le dĂ©fi des annĂ©es 2010- 2020 est probablement le rapport des sociĂ©tĂ©s de services Ă  la propriĂ©tĂ© intellectuelle. Paul Hermelin, CapGemini Les ex-SociĂ©tĂ©s de Services et d’IngĂ©nierie Informatique ont aussi pris la mesure du changement de paradigme en changeant d’appellation de SSII Ă  ESN (Entreprises de Services NumĂ©riques). « La transformation des mĂ©tiers et des prestations sur l’ensemble des applications et des infrastructures numĂ©riques, depuis la conception jusqu’à l’exploitation, devait davantage ĂȘtre prise en compte par une dĂ©nomination plus appropriĂ©e », expliquait Christian Nibourel, prĂ©sident du collĂšge ESN de Syntec NumĂ©rique en avril 2013. Au-delĂ  des mots, on peut dire que les transformations rĂ©alisĂ©es par la plupart des entreprises importantes du secteur ESN depuis 5 Ă  10 ans vont devoir se poursuivre et se diversifier
 Des efforts important ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© accomplis dans le « delivery » ; grĂące aux centres de services « near/off- shore », une partie du secteur ESN a pu rĂ©pondre aux besoins de rĂ©duction/maitrise des couts des clients et rĂ©sister Ă  l’offensive des SSII indiennes
 DĂ©sormais, d’autres chantiers doivent s’ouvrir ou s’accĂ©lĂ©rer ; par exemple, la maitrise d’une partie de la propriĂ©tĂ© intellectuelle des applications par les ESN est un facteur dĂ©cisif de succĂšs
 et de marges ! L’on peut donc anticiper des interpĂ©nĂ©trations croissantes entre le secteur ESN et les Ă©diteurs de logiciels, Ă  l’image d’un Sopra Group par exemple. Un autre chantier dans l’évolution du modĂšle SSII/ESN est Ă  rechercher dans l’importance croissante des prestations « aval » (notamment gestion/exploitation des opĂ©rations numĂ©riques) ; dans ce domaine, les entreprises du secteur sont face aux OpĂ©rateurs TĂ©lĂ©com et surtout aux gĂ©ants de l’Internet
Pour les SSII/ESN, la capacitĂ© Ă  intĂ©grer les prestations d’hĂ©bergement voire de BPO (Business Process Outsourcing), sont des facteurs importants
 Ceci d’autant plus que le « triangle magique SSII/Editeur/DSI » sur lequel s’est bĂątie une grande partie du business dans les annĂ©es 90/00 (cf. vagues ERP, CRM
) va sĂ©rieusement s’essouffler avec la montĂ©e en puissance du SaaS.
  • 26. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 26 sur 44 On citera aussi le chantier « social ». Le secteur des SSII/ESN se doit d’attirer des talents de plus en plus diversifiĂ©s
 Or l’image du secteur s’est dĂ©gradĂ©e auprĂšs des jeunes diplĂŽmĂ©s, et parmi les enjeux des 5 prochaines annĂ©es, la restauration de l’image et de la capacitĂ© Ă  recruter et de garder des Bac+5 de formations technologique mais aussi fonctionnelle est un challenge majeur
 sans oublier la nĂ©cessaire « fĂ©minisation » du secteur, dont le taux stagne autour de 15/20%. CompĂ©tition Nous pensons donc que la consolidation sera portĂ©e par ces trois dynamiques que sont l’industrialisation, l’innovation - portĂ©e par la technologie et les nouveaux business models - et la proximitĂ© - qui nous permet de comprendre les mĂ©tiers de nos clients et l’environnement Ă©conomique. Vincent Rouaix, GFI Au plan mondial, le secteur des services reste largement fragmentĂ©. Aucun acteur n’atteint 10% du chiffre d’affaires global et les 20 premiers reprĂ©sentent un chiffre d’affaires cumulĂ©s infĂ©rieur Ă  40% du secteur. IBM, numĂ©ro Un de ce marchĂ©, en reprĂ©sente environ 8%. A noter que le duo de tĂȘte – IBM, HP – est composĂ© de fournisseurs qui sont aussi prĂ©sents sur d’autres marchĂ©s IT (matĂ©riels ou logiciels). Les fournisseurs indiens, nouveaux venus agressifs dans la dĂ©cennie 2000/2010, sont dĂ©sormais installĂ©s dans le groupe leader avec 3 reprĂ©sentants (TCS, Cognizant, Infosys) dans le top 20. Ils continuent de progresser et de gagner des parts de marchĂ© avec un rythme de croissance encore rapide mais ralenti
 Leurs concurrents directs ont su les contrer, notamment en investissant lourdement en Inde (cf. plus de 50 000 Indiens chez Capgemini
). Pour continuer Ă  progresser, ils ajouteront une dynamique d’acquisition plus importante dans le futur pour peser sur les deux zones Europe et AmĂ©rique du Nord. Les entreprises qui rĂ©ussiront dans la compĂ©tition internationale seront celles qui sauront identifier les forces des diffĂ©rentes cultures et sauront en faire la synthĂšse. Octave Klaba, OVH Au plan mondial, la consolidation est en panne depuis 2008/2009, aprĂšs de trĂšs grandes opĂ©rations comme HP/EDS, Xerox/ACS, Dell/Perot. La seule fusion importante rĂ©cente est celle entre CGI et Logica en 2012. Le secteur SSII/ESN reste attractif pour des acteurs venus d’ailleurs ; on note par exemple l’intĂ©rĂȘt et la prĂ©sence significative des opĂ©rateurs TĂ©lĂ©coms (DT, BT, Orange
) qui cependant marquent le pas, la
  • 27. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 27 sur 44 prĂ©sence croissante des groupes d’intĂ©rim/staffing (Manpower, Adecco
) ainsi que la « coopĂ©tition » montante des SSII/ESN avec les Google, Amazon et autres gĂ©ants de l’Internet sur les segments liĂ©s au Cloud. ConsĂ©quences pour l’industrie française des ESN Que seront les SSII dans vingt ans ? Un composant de la chaĂźne numĂ©rique. Ses interlocuteurs seront des DSI, mais Ă©galement des directions mĂ©tiers. Au lieu de parler de TJM, il sera question de cloud ou de facturation Ă  l’usage. Au lieu de parler d’intĂ©rim dĂ©guisĂ©, il sera question de responsabilitĂ© sociĂ©tale.. Guy Mamou-Mani, Syntec-NumĂ©rique Les ESN françaises sont les plus puissantes en Europe avec deux sociĂ©tĂ©s (Capgemini, Atos) dans les dix premiĂšres mondiales, une situation exceptionnelle que peu de secteurs Ă©conomiques connaissent. Rank Company Natio- nality Revenue** 2012 1 IBM US 45 570 2 HP US 28 059 3 Accenture US 19 102 4 Fujitsu JP 15 582 5 CSC US 11 267 6 Capgemini FR 9 605 7 NTT Data JP 9 178 8 Hitachi JP 8 685 9 Atos FR 8 455 10 NEC JP 8 297 11 TCS (Tata Consultancy Services) IN 8 283 12 Xerox US 7 981 13 CGI (Pro-forma incl. Logica) CA 7 279 14 ADP US 6 829 15 Dell US 6 512 16 Cognizant IN 5 533 17 Infosys (Incl. Lodestone as oft Oct 12) IN 5 256 18 Oracle US 5 028 19 First Data (FDC) US 4 947 20 T-Systems DE 4 888 World - leading IT Services* Providers 2012 (in million €) ©Source Pierre Audoin Consultants (PAC) * comprising Infrastructure-related Services, Applications-related Services, BPO ** IT Services Revenue only
  • 28. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 28 sur 44 Par ailleurs, avec 400 000 salariĂ©s dont 60% d’ingĂ©nieurs, c’est le secteur qui depuis une quinzaine d’annĂ©es recrute le plus de « bac +5 » et qui bĂ©nĂ©ficie de l’image d’excellence des ingĂ©nieurs en logiciel français
 On peut Ă©galement se fĂ©liciter de la prĂ©sence dominante en Europe dans le secteur connexe du Conseil en Technologies, de groupes français tels qu’Altran, Alten
 Le modĂšle historique des ESN, qui a longtemps reposĂ© sur l’assistance technique, a largement Ă©voluĂ© vers d’autres modĂšles : projets au forfait, infogĂ©rance, TMA, externalisation, conseil
 C’est grĂące Ă  cette diversification que les ESN françaises sont solides. La structuration du secteur est organisĂ©e autour de leaders mondiaux et europĂ©ens, et de sociĂ©tĂ©s rĂ©gionales et locales constituant un tissu trĂšs dynamique d’acteurs complĂ©mentaires. Par ailleurs, leur part de marchĂ© sur l’Hexagone est trĂšs forte puisqu’elle contrĂŽle prĂšs de 65% du marchĂ© domestique contre 40% pour les ESN anglaises ou allemandes dans leur pays. Toutefois, le niveau intermĂ©diaire des ESN « moyennes » (CA de 50 Ă  500M€) est en pleine rĂ©organisation avec notamment plusieurs opĂ©rations de fusions/acquisitions en 2013. Ce segment est sans doute le maillon faible pour le futur et devra passer dans les prochaines annĂ©es par de nombreuses opĂ©rations de consolidation. Les acteurs de taille intermĂ©diaire (de 20 Ă  50/100M€) doivent quant Ă  eux se spĂ©cialiser et/ou dĂ©velopper des expertises techniques (sĂ©curitĂ©, big data
), fonctionnelles (marketing, ventes,
) ou sectorielles (finance, utilities, transports
). Tout en gardant une proximitĂ© client qui reste pour ces PME un facteur critique de succĂšs. Dans un tel contexte, les modĂšles ESN gagnants des annĂ©es 2015/2020 seront ceux :  Des grands opĂ©rateurs de services globaux dotĂ©s de moyens puissants en amont (Design/Build) et surtout en aval (Run)
  Des SpĂ©cialistes « MĂ©tiers » s’appuyant de prĂ©fĂ©rence sur de la propriĂ©tĂ© intellectuelle  Et aussi (encore et toujours) des fournisseurs de proximitĂ© flexibles et porteurs de valeur ajoutĂ©e
 A l’horizon 2020, l’on peut espĂ©rer que nos 2 champions Capgemini et Atos auront rĂ©ussi leur transformation et gardĂ© leur rang dans le « top ten » sans succomber aux appĂ©tits d’acquĂ©reurs potentiels; que peut ĂȘtre, l’un au moins des suivants (Steria, Sopra Group, GFI
) aura atteint la taille mondiale et que quelques autres acteurs ESN auront atteint l’excellence dans des segments porteurs.
  • 29. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 29 sur 44 3.Tendances dans le secteur des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©com Evolution de l’offre On dit que, sur le rĂ©seau mobile, en gros, le trafic data croĂźt et est multipliĂ© par deux tous les ans. C'est en gros le calcul qu'on fait. Donc, si tu te projettes dans les dix ans qui viennent, 2023, ça fait 2 puissance 10. C'est-Ă -dire qu’il faut ĂȘtre capable de transporter sur les rĂ©seaux 1000 fois plus que ce qu'on transporte aujourd'hui. Thierry Bonhomme, Orange Le marchĂ© des tĂ©lĂ©coms est toujours placĂ© sous le signe de la croissance en volume. Globalement, le trafic global fixe et mobile continue de croĂźtre, la baisse du trafic fixe Ă©tant plus que compensĂ©e par l’accroissement du trafic mobile, notamment le trafic de donnĂ©es qui se dĂ©veloppe rapidement. L’échange des donnĂ©es sur les rĂ©seaux mobiles se poursuit Ă  un rythme rapide. A la fin de l’annĂ©e 2013, le nombre d’accĂšs Ă  Internet haut dĂ©bit (ADSL, cĂąble) se situait aux environs de 23 millions, toujours en croissance modeste. Par contre, le trĂšs haut dĂ©bit se dĂ©veloppe beaucoup moins rapidement que prĂ©vu alors que les investissements liĂ©s Ă  l’installation des fibres ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© importants. En 2013, le nombre d’abonnements a augmentĂ© de moins de 400 000 et est restĂ© en-deçà des 2 millions Ă  la fin de l’annĂ©e. Bien que les volumes croissent, les revenus fixes et mobiles, eux, sont plutĂŽt en recul. Les services fixes sont orientĂ©s Ă  la baisse depuis 2010, l’érosion rapide des revenus provenant des services fixes Ă  bas dĂ©bit n’est plus compensĂ©e par la hausse des revenus du haut et trĂšs haut dĂ©bit. Il en est de mĂȘme pour les services mobiles notamment par la mise sur le marchĂ© de forfaits Ă  faible coĂ»t et la migration ininterrompue des clients vers des forfaits sans financement conjoint d'un terminal.
  • 30. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 30 sur 44 Bien que des interrogations aient Ă©tĂ© formulĂ©es sur sa rĂ©elle utilitĂ©, la 4G a marquĂ© 2013 et connu un dĂ©veloppement rapide. Deux opĂ©rateurs annonçaient un million d’abonnĂ©s Ă  la fin de l’annĂ©e tandis que l’opĂ©rateur challengeur, proposait des services 4G Ă  des prix de la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente. Evolution de la demande Plus personne aujourd’hui n’est vraiment disposĂ© Ă  se passer de son Smartphone, de son accĂšs Internet. Ça devient un besoin de base en fait. La question est donc : comment se fait-il qu’on n’arrive pas Ă  mieux monĂ©tiser finalement cet engouement pour le service et comment les opĂ©rateurs vont-ils faire pour, enfin, se discipliner afin de monĂ©tiser les explosions de trafic qu’on nous prĂ©dit ? Puisqu’aux Etats-Unis, ils y arrivent, ils y sont arrivĂ©s. Et ils n’y sont pas encore arrivĂ©s en Europe. François Artignan, BNP Paribas Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) prennent une part de plus en plus importante dans les budgets et les usages des mĂ©nages. En 2013, selon la derniĂšre Ă©tude du Credoc, l’équipement en ordinateur, tĂ©lĂ©phone fixe, tĂ©lĂ©phone mobile, tablette tactile ainsi que les abonnements internet, tĂ©lĂ©phonie et tĂ©lĂ©vision et les achats d’applications (apps) continuent Ă  progresser : plus de 80% des plus de 12 ans disposent d’un ordinateur Ă  domicile et connectĂ© Ă  internet, 36% possĂšdent mĂȘme plusieurs ordinateurs dans leur foyer (+1%). PrĂšs d’un Français sur quatre dispose d’un smartphone, soit le double d’il y a seulement deux ans. Cette progression des usages induit une augmentation des budgets par foyer auprĂšs des opĂ©rateurs tĂ©lĂ©com. Dans les dĂ©penses en produits d’économie de l’information 5 , les services en tĂ©lĂ©communications s’arrogent la plus grosse part avec 42% d’un gĂąteau qui ne fait que croĂźtre avec les annĂ©es selon une note de l’INSEE 6 . Depuis 50 ans, les dĂ©penses en Ă©conomie de l’information sont passĂ©es de 3,8% Ă  6% du budget moyen des Français et 80% des dĂ©penses de tĂ©lĂ©communications (abonnement de tĂ©lĂ©phonie mobile, Internet et offres Triple Play) sont « prĂ©-engagĂ©es » c’est-Ă -dire qu’elles sont effectuĂ©es dans le cadre d’un « contrat difficilement renĂ©gociable Ă  court terme ». ParallĂšlement, le temps passĂ© sur ces diffĂ©rents Ă©quipements ne cesse d’augmenter et concerne toutes les activitĂ©s de la vie quotidienne : SMS ou courriels, navigation sur Internet, rĂ©seaux sociaux, jeux vidĂ©o, achats en ligne, recherche d’emploi, dĂ©marches administratives, travail Ă  domicile
 Non seulement ces diffĂ©rentes activitĂ©s emplissent ce que l’on appelle les « temps morts », mais elles sont effectuĂ©es de plus en plus simultanĂ©ment. Cette diffusion des TIC a contribuĂ© Ă  un phĂ©nomĂšne dĂ©jĂ  connu d’interpĂ©nĂ©tration des sphĂšres personnelle et professionnelle. Aujourd’hui, 50% des actifs utilisent internet au bureau Ă  des fins personnelles et 40% d’entre eux utilisent, pour leur travail, les nouvelles technologies en dehors de 5 Inclut les biens des TIC et les services d’information et de communication 6 Insee - La dĂ©pense des mĂ©nages en produits de l’économie de l’information depuis 50 ans
  • 31. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 31 sur 44 leurs horaires et lieux de travail habituels. Face Ă  ce phĂ©nomĂšne, une proportion croissance des Français (40%) considĂšre que le professionnel empiĂšte trop sur la vie privĂ©e. Le numĂ©rique dans les foyers est aujourd’hui organisĂ© autour des box qui assurent l’ensemble des services de ce que l’on appelait le triple-play (tĂ©lĂ©phonie fixe, accĂšs internet, tĂ©lĂ©vision). Mais contrairement aux deux autres types d’équipements, la tĂ©lĂ©vision fonctionne encore principalement en mode rĂ©ception. La convergence totale vers le numĂ©rique fera de la tĂ©lĂ©vision un Ă©quipement non seulement connectĂ© mais pouvant interagir avec l’univers Internet et tous les services qu’il supporte. Impact sur les business models des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©coms Aujourd’hui 80% de nos revenus en fait proviennent de services qui n’existaient pas il y a quinze ans. Didier Bellens, Belgacom PoussĂ© par la politique europĂ©enne, le marchĂ© des tĂ©lĂ©coms est principalement stimulĂ© par la concurrence, la baisse des prix et de nouvelles chaĂźnes de valeur. Pourtant, le « low cost », qui est une tendance touchant de nombreux secteurs (distribution, transports
), ne peut ĂȘtre le seul « driver » du marchĂ© des tĂ©lĂ©coms faute de quoi il conduirait les opĂ©rateurs qui doivent maintenir leurs investissements Ă  un niveau Ă©levĂ© (infrastructures, innovations
) dans une situation dĂ©licate. Le marchĂ©, qui a dĂ©jĂ  connu des bouleversements importants depuis une dizaine d’annĂ©es, continuera Ă  ĂȘtre extrĂȘmement dynamique, ce qui entraĂźnera, d’une part une Ă©volution constante des business models, d’autre part l’apparition de nouveaux acteurs, des fusions d’acteurs existants, voire la disparition de certains d’entre eux. CompĂ©tition Dans la compĂ©tition internationale, l’avenir de la technologie française et de ses champions est liĂ© aussi Ă  son influence et Ă  son action dans les pays Ă  croissance rapide comme les pays d’Afrique. Gabrielle Gauthey, Alcatel-Lucent En 2013, les fusions-acquisitions ont repris un rythme Ă©levĂ©, le plus Ă©levĂ© depuis 2006 avec un volume de prĂšs de 370 milliards d’euros, plus du double de ce qu’il a Ă©tĂ© en 2012 (source : Dealogic 7 ). 7 2013 Global Telecom M&A at Highest Volume Since 2006
  • 32. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 32 sur 44 Mais ce chiffre est un peu faussĂ© par le « megadeal » du rachat des 45% de Verizon Wireless par Verizon Communications pour un montant de 130 milliards de dollars, la plus importante transaction de l’histoire des tĂ©lĂ©coms, devant l’acquisition de BellSouth par AT&T en 2006 pour 102 milliards de dollars. A signaler Ă©galement sept transactions de plus de 10 milliards de dollars en 2013 contre une seule l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. ParallĂšlement Ă  cette restructuration interne, le secteur des tĂ©lĂ©coms est dans une intense recomposition avec une transformation des activitĂ©s, des business models et l’immixtion de nouveaux acteurs, dont beaucoup viennent de l’Internet et qui concurrencent les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms sur une grande palette de services : tĂ©lĂ©phonie, messagerie, vidĂ©o Ă  la demande, visiophonie personnelle
 Parmi ces acteurs, souvent nommĂ©s OTT (Over-The-Top), on peut mentionner Facebook, Google, Microsoft (incluant dĂ©sormais Skype), Netflix,
 Le risque pour les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms est de devenir des « fournisseurs de tuyaux » fixes ou mobiles et d’ĂȘtre de simples intermĂ©diaires n’apportant qu’une faible valeur ajoutĂ©e. Cette nouvelle concurrence les oblige Ă  dĂ©velopper une stratĂ©gie de nouveaux services leur permettant de garder un contact riche avec leurs clients. Pour cela, ils disposent de trois atouts majeurs : un capital de confiance Ă©levĂ© vis-Ă -vis des clients notamment grĂące Ă  une expĂ©rience client reconnue et souvent trĂšs positive. Un engagement contractuel durable et monĂ©tisĂ© avec ces derniers. Enfin, une maitrise des infrastructures utilisĂ©es au quotidien pour l’accĂšs aux services (VPN, rĂ©seau mobile, internet
). Ces atouts leur permettent de proposer aux particuliers comme aux entreprises des services de Cloud Computing, que ce soit au niveau IaaS, PaaS ou SaaS. Ils peuvent Ă©galement fournir des services qui s’appuient sur leurs infrastructures : Big Data (en s’appuyant par exemple sur les donnĂ©es client « anonymisĂ©es »), facturation et paiement en ligne
 Sur ce dernier point, les opĂ©rateurs ne deviendront probablement pas leaders dans la chaĂźne de valeur relative aux transactions de paiement dĂ©matĂ©rialisĂ©es dans les pays industrialisĂ©s. En revanche dans les pays Ă©mergents faiblement bancarisĂ©s, ils jouent ou joueront un rĂŽle majeur sur cette chaĂźne de valeur, Ă  l’instar d’Orange en Afrique. Enfin, une troisiĂšme voie possible est de proposer des services qui entrent en concurrence directe avec ceux proposĂ©s par les OTT. Mais jusqu’ici cette troisiĂšme voie n’a Ă©tĂ© que partiellement explorĂ©e par les opĂ©rateurs et n’a gĂ©nĂ©rĂ© qu’une faible proportion de leurs revenus (applications mobiles, rĂ©seaux sociaux spĂ©cialisĂ©s, instant messaging
) En particulier, les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©com n’ont, Ă  ce jour, pas su s’imposer comme intermĂ©diaire de rĂ©fĂ©rence pour la mise Ă  disposition d’applications (kiosques d’applications ou appstores), terrain créé et occupĂ© par les fournisseurs d’OS mobile (Apple, Google via Android) relayĂ©s par les rĂ©seaux sociaux (Facebook principalement). Il est peu probable que ce retard puisse ĂȘtre rattrapĂ© dans les annĂ©es Ă  venir.
  • 33. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 33 sur 44 ConsĂ©quences pour l’industrie françaises des tĂ©lĂ©coms Il me semble, encore une fois, que le machine to machine, l’évolution des postes de travail, les tablettes, le Wearable, l’ATAWAD et le Cloud, vont crĂ©er une intimitĂ© entre l’intelligence des rĂ©seaux et l’intelligence des applications. Ce qui fait qu’on va redonner du sens au mĂ©tier des opĂ©rateurs. François Artignan, BNP Paribas Par rapport Ă  leurs concurrents internationaux, les opĂ©rateurs europĂ©ens et français sont soumis Ă  une trĂšs forte fragmentation de leur marchĂ©, ce qui n’est pas sans poser de difficiles questions Ă©tant donnĂ© le caractĂšre hautement capitalistique de leur activitĂ©. Garder des marges suffisantes, tout en rĂ©alisant les investissements nĂ©cessaires Ă  la gĂ©nĂ©ralisation des hauts dĂ©bits fixe et mobile sur le territoire, les obligera Ă  opĂ©rer une mutualisation de leur infrastructure, voire Ă  fusionner, et Ă  se diffĂ©rencier encore plus sur les services. C’est par exemple le cas d’Orange et T-Mobile au Royaume-Uni, SFR et Bouygues Telecom en France, qui ont signĂ© un accord de mutualisation partielle de leurs rĂ©seaux mobiles en janvier 2014, ou l’incitation au partage des investissements FTTH impulsĂ©e par l’Arcep et certaines collectivitĂ©s locales. Il est vraisemblable que la conjugaison des deux mouvements, mutualisation et consolidation, sera nĂ©cessaire pour faire face aux dĂ©fis qui se posent. Et de ce point de vue, les rĂ©glementations française et europĂ©enne devront permettre et faciliter ces deux Ă©volutions. Rank Company 2012 Telecom service sales (billion €) Growth 2011- 2012 1 NTT* 104,4 1,80% 2 AT&T 99,2 0,60% 3 Verizon 90,2 4,50% 4 China Mobile 69,1 6,10% 5 TelefĂłnica 62,4 -0,80% 6 Deutsche Telekom 58,2 -0,80% 7 Vodafone* 54,6 -4,20% 8 AmĂ©rica Movil 45,8 16,50% 9 Orange 43,5 -3,90% 10 KDDI* 35,7 2,50% World top 10 telcos (2012 sales) Source : IDATE Note: 2012 Telecom service sales & growth 2011-2012 (%) * fiscal year ended March 31, 2013
  • 34. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 34 sur 44 Les nouveaux acteurs français de type OTT (d’autres Dailymotion et Deezer) devront ĂȘtre soutenus et accompagnĂ©s par l’écosystĂšme qui comprend : la puissance publique, les instances de rĂ©gulation et de normalisation, les sociĂ©tĂ©s de capital-risque et autres aides au financement, pour leur permettre d’atteindre la taille critique nĂ©cessaire Ă  leur dĂ©veloppement. Quelles relations vont devoir entretenir les opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©coms et ces nouveaux acteurs ? Concurrence frontale et/ou coopĂ©ration ? Sans doute les deux simultanĂ©ment mais c’est lĂ  une situation que l’on connaĂźt depuis longtemps dans le secteur de l’IT sous l’appellation « coopĂ©tition » ou « concuralliance ». OpĂ©rateurs et nouveaux acteurs vont devoir collaborer pour bĂ©nĂ©ficier d’une fertilisation croisĂ©e, au travers de l’ouverture des rĂ©seaux tĂ©lĂ©coms Ă  l’innovation des tierces parties pour favoriser l’adoption de nouveaux services 8 . Sur le marchĂ© du grand public, il semble peu probable que les Ă©quipementiers français (Alcatel, Archos, Sagem,..) puissent se repositionner sur le segment des smartphones/tablettes. En revanche, le nouveau et vaste marchĂ© mondial des objets connectĂ©s s’ouvre Ă  eux et est Ă  leur portĂ©e (ex : Parrot, sen.se, Withings). 8 Sabine BohnkĂ©, Sapientis
  • 35. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 35 sur 44 es marchĂ©s La data, qu’elle soit big, open ou autre, est Ă  l’économie numĂ©rique ce que le charbon ou le pĂ©trole Ă©tait Ă  l’économie industrielle : son principal carburant. Avec la transformation numĂ©rique des entreprises et de la sociĂ©tĂ© et le dĂ©veloppement des objets connectĂ©s, toutes nos activitĂ©s, tout notre environnement produisent des volumes sans cesse croissants de donnĂ©es. La collecte, l’exploitation, l’analyse et l’interprĂ©tation de ces donnĂ©es est une opportunitĂ© pour tous les acteurs de la filiĂšre numĂ©rique mais aussi pour les entreprises qui seront capables de les exploiter. Mais cette Ă©volution n’est pas sans poser nombre de questions. Du cĂŽtĂ© de leur gestion et de leur exploitation, il faudra trouver les bons business models, connaĂźtre les usages
 Du cĂŽtĂ© rĂ©glementaire et lĂ©gal, il faudra surmonter les problĂšmes de sĂ©curitĂ©, d’intĂ©gritĂ©, de protection des donnĂ©es personnelles. Ce dernier point a Ă©tĂ© largement amplifiĂ© par quelques affaires (Julian Assange et les fuites de Wikileaks, Edward Snowden et la rĂ©vĂ©lation des programmes de surveillance PRISM et XKeyscore de la NSA
) pour avoir un retentissement mondial. La rĂ©volution digitale rĂ©organise en profondeur la chaĂźne de valeur. Les gagnants seront ceux qui comprendront le mieux le nouveau rĂŽle des clients. Pascal Leroy, Sopra Le cloud va constituer le nouveau rĂ©fĂ©rentiel dans lequel tous les acteurs devront se positionner. Mais ce passage de l’ancien monde vers le monde du « as a service » n’est pas trivial et entraĂźne des modifications dans plusieurs dimensions : réécriture du code, Ă©laboration de nouveaux business models, mise en Ɠuvre de nouvelles pratiques commerciales et relation avec les clients
 Et comme
  • 36. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 36 sur 44 toute pĂ©riode de transformation radicale, le cloud favorise une redistribution des cartes et constitue Ă  la fois une chance et aussi un risque. GDF-SUEZ sera vendeur de services numĂ©riques dans le futur. VĂ©ronique Durand‐Charlot, GDF-SUEZ Dans un monde globalisĂ©, les startups du numĂ©rique doivent le plus souvent penser leur dĂ©veloppement Ă  l’échelle de la planĂšte dĂšs leur crĂ©ation. Une dĂ©marche qui n’est pas simple mais nĂ©cessaire. Car, dans l’économie numĂ©rique, quelle que soit la taille de l’entreprise, sa zone de chalandise est d’emblĂ©e potentiellement mondiale. Et sur ce point, le cloud donne aux petites entreprises les mĂȘmes armes qu’aux multinationales. On se souvient du dessin de Peter Steiner publiĂ© dans le magazine The New Yorker il y a plus de vingt ans dans lequel il exprimait cette idĂ©e avec humour sous l’intitulĂ© : « On the Internet, nobody knows you're a dog ». Transcrite aujourd’hui on pourrait dire que sur le cloud, les TPE peuvent offrir les mĂȘmes services que les grandes ent reprises. ParallĂšlement, il faut crĂ©er les conditions permettant aux ESN et aux Ă©diteurs de logiciels d’évoluer vers le cloud et le SaaS au plus vite et dans les meilleures conditions. La crĂ©ation de cet Ă©cosystĂšme devra aussi favoriser le dĂ©veloppement des startups et leur permettre de franchir diffĂ©rents seuils. Car sur ce plan, l’économie numĂ©rique française est atteinte du mĂȘme mal que l’économie tout court : la difficultĂ© pour les petites entreprises Ă  dĂ©passer une taille critique. 11 Ă©diteurs de logiciels français seulement ont franchi la barre symbolique des 100M€ en 2012. Du cĂŽtĂ© des ESN, la situation est sensiblement diffĂ©rente avec deux champions mondiaux (Capgemini et Atos), et un tissu assez dense de sociĂ©tĂ©s de moyenne taille maillant assez finement l’Hexagone. Alors que les plus grandes ESN peuvent prĂ©tendre Ă  couvrir tous les activitĂ©s des services, celles de taille moyenne doivent se tourner vers plus de spĂ©cialisation et de verticalisation. Afin de poursuivre leur croissance dans le nouveau monde, ces ESN devront continuer Ă  Ă©largir leur sphĂšre d’intervention vers les centres de services, le forfait et les projets sur la durĂ©e. Alors que l’assistance technique permet de rentrer assez rapidement chez les nouveaux comptes, les autres prestations assurent leur dĂ©veloppement. Les ESN Ă©voluent du back-office vers le front-office et deviennent un interlocuteur pour les mĂ©tiers. Elles doivent aider les DSI dans la transformation numĂ©rique de leur entreprise et dans la prise des projets autour du cloud, de la data, de la mobilitĂ© et de l’innovation. Elles pourront jouer le rĂŽle de « facilitateur du numĂ©rique » entre les DSI et les mĂ©tiers, favoriser le dialogue entre les deux parties et ainsi organiser une nouvelle relation tripartite. Les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms devront trouver leur place dans la nouvelle chaĂźne de valeur et ne pas se laisser aspirer par les effets pervers du modĂšle low cost. D’autant que le dĂ©veloppement de la 4G et de la fibre, source de revenus futurs, nĂ©cessitent d’importants investissements. Alors que l’innovation semble venir plus des terminaux que du rĂ©seau, les opĂ©rateurs pourront ĂȘtre Ă  l’origine de la crĂ©ation de plates-formes devenant de vĂ©ritables Ă©cosystĂšmes, ce que les OTT et d’autres acteurs se sont attachĂ©s Ă  rĂ©aliser avec un succĂšs certain. Le cloud, la mobilitĂ© constituent aussi des opportunitĂ©s pour les opĂ©rateurs auxquelles il faut ajouter le SDN (Software Design Network) qui, grĂące Ă  un dĂ©couplage entre l’infrastructure rĂ©seau et les logiciels pour les administrer, apporteront les mĂȘmes bĂ©nĂ©fices que dans les domaines du data center, des serveurs et du stockage.
  • 37. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 37 sur 44 Mais ces recommandations ne seraient pas complĂštes si l’on ne mettait pas l’accent sur la transversalisation croissante entre ces 3 industries. On voit bien en effet que le cloud et la data bousculent les frontiĂšres et obligent les acteurs de chaque « silo » Ă  se positionner dans les champs d’activitĂ© connexes. Doit-on parler de compĂ©tition meurtriĂšre entre acteurs français, ou bien de solidaritĂ© ? Ainsi les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©com ou les grandes ESN supporteront-elles les Ă©diteurs SaaS Ă©mergents
 Verra-t-on nos grandes entreprises jouer les prĂ©dateurs et sĂ©curiser notre industrie naissante du SaaS, ou rejouera-t-on le feuilleton DailyMotion ? Les succĂšs ou Ă©checs de nos industries numĂ©riques Ă  l’horizon 2020 dĂ©pendent de la capacitĂ© de nos acteurs Ă  s’intĂ©resser Ă  leur Ă©cosystĂšme d’entreprises innovantes, notamment françaises, en vue d’assurer le succĂšs de tous

  • 38. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 38 sur 44 Les 11 recommandations Ce rapport constitue une base solide d’analyse de situation. A ce stade les recommandations prĂ©sentĂ©es sont gĂ©nĂ©rales et au vu notamment des dĂ©bats de la confĂ©rence organisĂ©e par le cycle Prospective de l’Institut G9+ le 24 mars 2014, celles-ci seront complĂ©tĂ©es, afin de proposer des mesures pratiques et concrĂštes. 1. Les entreprises de tous types et de toutes tailles doivent accĂ©lĂ©rer leur transformation numĂ©rique. Il en va de la compĂ©titivitĂ© de l’économie française, en retard selon la plupart des Ă©tudes internationales sur ce sujet. 2. L’écosystĂšme dans lequel se situent nos industries du NumĂ©rique est loin de l’optimal ; cela va des clients souvent timorĂ©s voire mĂ©fiants Ă  l’égard des PME innovantes aux financiers qui brident parfois le dĂ©veloppement de ces sociĂ©tĂ©s, sans oublier les politiques publiques parfois incohĂ©rentes. Le futur du NumĂ©rique en France et sa rĂ©ussite passent impĂ©rativement par des transformations de cet Ă©cosystĂšme. 3. On constate qu’une croissance externe dynamique, voire agressive, est la clĂ© du succĂšs (ou du maintien de leadership) des grands acteurs US. Les poids lourds français doivent de ce fait accĂ©lĂ©rer leurs efforts dans ce sens et faire preuve d’audace, notamment dans les domaines les plus porteurs. 4. L’expansion des usages doit ĂȘtre accompagnĂ©e par une rĂ©duction encore plus forte de la consommation Ă©nergĂ©tique des TIC, de telle sorte Ă  stabiliser leur empreinte Ă©cologique. 5. La cyber-sĂ©curitĂ© doit ĂȘtre une prioritĂ© pour les Ă©tats, entreprises et individus. Notamment, le respect de la vie privĂ©e et la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es personnelles doivent ĂȘtre renforcĂ©s de maniĂšre Ă  respecter et garantir les droits de chacun. Par exemple, les passerelles du rĂ©seau internet europĂ©en vers les pays dont la rĂ©glementation en termes de vie privĂ©e et de cyber-sĂ©curitĂ© diffĂšrent fortement de celles en vigueur en Europe doivent ĂȘtre contrĂŽlĂ©es. 6. Objets intelligents connectĂ©s, Internet des Objets (intelligents) : ces domaines renferment des opportunitĂ©s majeures et critiques pour tout le secteur des industries numĂ©riques et contribuer notamment au phĂ©nomĂšne Big Data et Ă  une nouvelle poussĂ©e de l’intelligence artificielle. Et doivent gĂ©nĂ©rer une partie des leaders de demain.
  • 39. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 39 sur 44 7. L’édition de logiciels française a perdu ces derniĂšres annĂ©es plusieurs de ses leaders qui ont Ă©tĂ© rachetĂ©s par de grands groupes Ă©trangers. Elle doit se donner les moyens de rĂ©ussir des percĂ©es internationales dans des domaines d’excellence (Applicatifs, Open Source, jeux vidĂ©o
) et dans quelques niches du SaaS ou du Big Data. 8. Nos grandes entreprises de services numĂ©riques (ESN) doivent poursuivre et accĂ©lĂ©rer leurs transformations vers les solutions mĂ©tiers (basĂ©es si possible sur de la propriĂ©tĂ© intellectuelle), les activitĂ©s d’opĂ©rateurs de services « aval », l’industrialisation (offres, services), tout en conservant la proximitĂ© et l’intimitĂ© client. 9. Les opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©communications doivent prendre l’offensive dans les innovations. Le cloud, un rĂ©seau public internet trĂšs haut dĂ©bit ouvert jusqu’au client fixe et mobile, l’internet des objets et le SDN (Software Defined Network) entre autre doivent ĂȘtre perçus comme des opportunitĂ©s pour dĂ©velopper leur business model Ă  l’horizon 2020. 10. Pour favoriser l’innovation et la fertilisation de l’économie grĂące au dĂ©veloppement du numĂ©rique, la neutralitĂ© de l’internet doit ĂȘtre rĂ©gulĂ©e pour que les fournisseurs de services ne soient pas pris en otage par les opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©communications qui maĂźtrisent la boucle d’accĂšs. Notamment, les rĂ©munĂ©rations que les opĂ©rateurs pourraient recevoir de certains OTT doivent ĂȘtre publiques. 11. Les autoritĂ©s de rĂ©gulation et les administrations doivent favoriser les partages d’infrastructure haut dĂ©bit fixe et mobile entre opĂ©rateurs pour obtenir une excellente couverture et qualitĂ© de service et optimiser les investissements.
  • 40. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 40 sur 44 Atouts et freins français Institut G9+ - compte-rendu de la confĂ©rence « L'Industrie française du Logiciel face aux dĂ©fis du Cloud » du 25 juin 2012 Institut G9+ - compte-rendu de la confĂ©rence « Les SSII : atout majeur ou maillon faible dans notre Ă©conomie numĂ©rique » du 18 fĂ©vrier 2013 Institut G9+ - compte-rendu de la confĂ©rence « OpĂ©rateurs TĂ©lĂ©coms : dinosaures ou mutants ? » du 24 juin 2013 Institut G9+ - Livre Blanc « 11 idĂ©es du G9+ pour la France- Les TIC Ă  l'horizon 2015 : Garder le cap pour rebondir » de juin 2009 Institut G9+ - Livre Blanc « Les Nouveaux Eldorados de l’Economie ConnectĂ©e » de dĂ©cembre 2013 IDATE – Digiworld Yearbook 2010 Ă  2013 Etude du Credoc - La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la sociĂ©tĂ© française (2013) Syntec NumĂ©rique - 3Ăšme Ă©dition du Panorama Top 250 des Ă©diteurs et crĂ©ateurs de logiciels français Syntec NumĂ©rique - Contrat d’Etudes Prospectives du secteur professionnel du NumĂ©rique : 36 000 crĂ©ations d'emplois en 5 ans Syntec NumĂ©rique - Les secteurs Conseil, Logiciels et Services en faible dĂ©croissance en 2013 Insee - La dĂ©pense des mĂ©nages en produits de l’économie de l’information depuis 50 ans Truffle 100 - Le palmarĂšs des Ă©diteurs de logiciel Français SNCF contre Google : L’avenir de la compagnie se joue dĂ©sormais sur le numĂ©rique Impact d’Internet sur l’économie française Observatoire du NumĂ©rique - chiffres clĂ©s (octobre 2013) The Global Information - Technology Report 2013 Economie numĂ©rique - les enjeux (La Rouge et la Jaune – n°674) Economie numĂ©rique - les succĂšs (La Rouge et la Jaune – n°675) Quelle France dans 10 ans ? contribution du groupe de travail (SĂ©nat) Builders of the Digital Ecosystem - The 2013 Booz & Company Global ICT 50 Study Les 15 entreprises du numĂ©rique qui vont recruter le plus en 2014 : 10 000 jobs Ă  la clĂ© ! Economie numĂ©rique et emploi en France : L’exemple de Google Hans Vestberg, PDG d'Ericsson : «L'industrie est en pleine mutation» Mission d’expertise sur la fiscalitĂ© de l’économie numĂ©rique (Rapport Colin et Collin)
  • 41. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 41 sur 44 Qui sommes-nous? FĂ©dĂ©rant aujourd'hui 20 communautĂ©s d'anciens de toutes formations (Ă©coles d'ingĂ©nieurs, management, sciences politiques, universitĂ©), l'Institut G9+ reprĂ©sente 50 000 professionnels du numĂ©rique. Grands acteurs privĂ©s & publics et pĂŽles d'expertise concernĂ©s font naturellement partie de son environnement. Il a pour ambition d'ĂȘtre un think tank de rĂ©fĂ©rence dans ce secteur. Ses rĂ©unions-dĂ©bats, une trentaine par an, abordent sans concessions tous les aspects technologiques, Ă©conomiques et sociĂ©taux du secteur. Des initiatives particuliĂšres (cycles de confĂ©rences, livres blancs, rencontre annuelle) complĂštent un catalogue ouvert Ă  tous. Créé en 1995 par la rĂ©union de 9 groupes « technologies de l'information » d'anciens de grandes Ă©coles françaises, l'Institut G9+ constitue une plate-forme sans Ă©quivalent d'Ă©tudes et d'Ă©changes sur le numĂ©rique. L’Institut G9+ est une association 1901 prĂ©sidĂ©e actuellement par Valentine FerrĂ©ol et animĂ© par un bureau Ă©largi d’une dizaine de membres et un comitĂ© d’organisation d’une cinquantaine de personnes. Il rassemble :  Ensimag Alumni  Agro informatique  AI N7 NumĂ©rique  Arts et MĂ©tiers Informatique  Centrale informatique, Ă©lectronique et tĂ©lĂ©communications  Club Digital et Technologie de Neoma Business School Club SI GEM GN  Club TĂ©lĂ©com INSEAD  IESF ComitĂ© NumĂ©rique  DAUPHINE Club SI et Club Digital  Edhec Business et Technologie  EMLYON Business School  ESCP Europe TIC et business  Essec business & technologies  HEC Pole Economie NumĂ©rique et Internet  Mines informatique  Ponts Telecom Informatique  Sciences Po informatique et tĂ©lĂ©communications  SupĂ©lec NumĂ©rique  TELECOM Paris et TELECOM Bretagne  X Informatique Les cycles dĂ©veloppĂ©s par l’Institut portent sur la prospective, les ressources humaines, la diversitĂ© et sur l’actualitĂ© du secteur. La Rencontre Annuelle est le point d’orgue de son activitĂ©. Information et inscriptions aux rĂ©unions : www.g9plus.org
  • 42. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 42 sur 44 Les membres du groupe Prospective Valentine FerrĂ©ol, Arts et MĂ©tiers, PrĂ©sidente de l’Institut G9+ Christian HindrĂ©, ESCP Louis Le Bigot, Telecom Bretagne Nicolas Martinez Dubost, Ponts, animateur du groupe Prospective Eric Nizard, ENSEEIHT Toulouse Jean-François Perret, ENSEEIHT Toulouse, PrĂ©sident du comitĂ© "Economie NumĂ©rique" IESF RĂ©mi Prunier, SupĂ©lec, Responsable Communication de l’Institut G9+
  • 43. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 43 sur 44
  • 44. Livre Blanc ‱ 2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 44 sur 44 Qui sommes-nous?  Pour contacter l’équipe en charge de la rĂ©daction de ce livre blanc : Envoyez un mail Ă  redaction@g9plus.org  Pour ĂȘtre informĂ© de notre actualitĂ©, inscrivez-vous Ă  notre liste de diffusion mensuelle : http://fr.groups.yahoo.com/group/actu-g9/join  Les communiquĂ©s de presse de l’Institut G9+ : http://buzz.g9plus.org/  Notre revue de presse : http://www.scoop.it/t/g9plus  Suivez nous sur Twitter : http://twitter.com/G9Plus  Notre page Facebook : http://www.facebook.com/institutG9plus  Retrouvez les vidĂ©os de nos manifestations : http://g9plus.tv/accueil