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2020 : OU
VONT LES INDUSTRIES FRANĂAISES DU NUMERIQUE ? @g9plus #g9plus g9plus.org LIVRE BLANC
2.
Livre Blanc âą
2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 2 sur 44 Le Mot de la RĂ©daction Comment envisager lâe-commerce sans les rĂ©seaux de communication dĂ©veloppĂ©s et exploitĂ©s par les opĂ©rateurs ? Que dire des objets connectĂ©s sans ces mĂȘmes rĂ©seaux, ou sans les applicatifs logiciels qui ouvrent des perspectives de nouveaux usages ? Ou comment envisager de lâIntelligence Artificielle sans une gestion « trĂšs intelligente » de la data ? Aujourdâhui, et par le biais de ce livre blanc, tournĂ© vers lâavenir des industries dites de production du numĂ©rique, lâInstitut G9+ sâintĂ©resse aux Ă©volutions structurantes qui sâopĂšrent actuellement chez tous ces acteurs qui conçoivent, construisent et mettent en Ćuvre les solutions de demain. Les services, pĂ©rimĂštres et modĂšles Ă©conomiques de tous les acteurs de lâĂ©cosystĂšme Ă©voluent en profondeur. Des acteurs majeurs ont rĂ©alisĂ© en fĂ©vrier 2014, dans le cadre du Cycle Ressources Humaines du G9+, lâexercice dâimaginer les compĂ©tences et qualitĂ©s quâil sâavĂšrera nĂ©cessaire de rĂ©unir, en 2020, pour soutenir lâinnovation et la compĂ©titivitĂ© de notre filiĂšre. Les traits qui se dessinent montrent bien que nous avons un rĂ©el besoin de rĂ©inventer nos mĂ©tiers, ce qui implique dâapprendre Ă raisonner hors du cadre, afin de « faire bouger les lignes » des usages, des technologies, des mĂ©tiers et des modĂšles Ă©conomiques autant que nĂ©cessaire⊠Car lâInstitut G9+ sâintĂ©resse, et ce depuis plusieurs annĂ©es, au devenir de nos Industries numĂ©riques. DĂšs Juin 2009, lâĂ©quipe prospective G9+ avait en effet publiĂ© un premier Livre Blanc « 11 idĂ©es du G9+ pour la France : Quel avenir pour les grandes industries TIC Ă lâhorizon 2015 », qui sâest avĂ©rĂ© avec le recul remarquablement pertinent et rĂ©silient. Cinq ans plus tard, Ă partir de 3 confĂ©rences de haut niveau : ï Lâindustrie française du Logiciel face aux dĂ©fis du Cloud (2012), ï Les SSII : atout majeur ou maillon faible de notre Economie NumĂ©rique (2013), ï OpĂ©rateurs TĂ©lĂ©com : dinosaures ou mutants (2013) Le cycle prospective publie ce prĂ©sent Livre Blanc « 2020 : oĂč vont les industries françaises du NumĂ©rique ». Ce document, officiellement prĂ©sentĂ© lors de la confĂ©rence du 24 Mars 2014, a vocation Ă devenir une rĂ©fĂ©rence pour les membres et sympathisants de lâInstitut G9+, et aussi, nous lâespĂ©rons, pour les dĂ©cideurs publics et privĂ©s du secteur. Contact RĂ©daction : @g9plus redaction@g9plus.org DIRECTION-REDACTION Valentine Ferreol, PrĂ©sidente de lâInstitut G9+ REDACTION Le Groupe Prospective de lâInstitut G9+ (Christian HindrĂ©, Louis Le Bigot, Nicolas Martinez-Dubost, Eric Nizard, Jean-François Perret, RĂ©mi Prunier) avec la participation de Guy Hervier et Julien Villedieu (SNJV) PROMOTION EN LIGNE RĂ©mi Prunier, Rodolphe Falzerana & vous RELATION PRESSE Natacha Heurtault Version 1.0
3.
Livre Blanc âą
2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 3 sur 44 Il sera ici, certes, question de data, de cloud, de SaaS et de rĂ©seaux. Mais aussi, et surtout, de clĂ©s destinĂ©es Ă tous les acteurs de lâĂ©cosystĂšme pour transformer les chaĂźnes de valeur de la filiĂšre numĂ©rique, les rĂ©inventer afin de soutenir la compĂ©titivitĂ© au sens large. Enfin, nous adressons Ă chaque intervenant tous nos remerciements, tant pour nous avoir suivi dans cette aventure collective, que pour leur contribution et avis Ă©clairĂ©s, sans lesquels ce livre blanc nâaurait pas vu le jour. Copyright et avis de non-responsabilitĂ© Toute information fournie par l'Institut G9+, sous n'importe quelle forme, est la propriĂ©tĂ© de l'Institut G9+ et est protĂ©gĂ©e dans tous les pays par les lois locales et nationales gouvernant la propriĂ©tĂ© intellectuelle. Toute information, publiĂ©e par l'Institut G9+ inclue les documents imprimĂ©s ou Ă©lectroniques et les documents publiĂ©s sur son site web, est protĂ©gĂ©e par la loi sur le copyright. L'omission d'un avertissement concernant le copyright n'annule pas la validitĂ© du copyright et ne signifie pas que l'Institut G9+ autorise l'utilisation d'une publication rĂ©alisĂ©e par l'Institut G9+. La violation du copyright de l'Institut G9+ peut autoriser l'Institut G9+ Ă demander rĂ©paration pour les dommages effectifs, les dommages statutaires, les dommages punitifs et les frais d'avocat par des actions dans les tribunaux locaux, nationaux ou internationaux. l'Institut G9+ poursuivra en justice les personnes morales ou physiques qui violent ses copyrights. Aucune partie de cette publication ne peut ĂȘtre reproduite ou transmise pour usage externe commercial ou non dans aucun but, sous aucune forme et d'aucune façon, qu'elle soit Ă©lectronique y compris la photocopie, l'enregistrement ou le stockage dans tout systĂšme de stockage ou de rĂ©cupĂ©ration des donnĂ©es, sauf accord express et Ă©crit de l'Institut G9+. Rien de ce qui est stipulĂ© dans la prĂ©sente n'implique qu'il n'y a eu aucun changement de ces informations depuis leur publication originelle. MĂȘme si tous les efforts pour assurer la fiabilitĂ© ont Ă©tĂ© faits, l'Institut G9+ ne peut ĂȘtre tenu responsable d'aucune erreur ou omission. De plus, l'Institut G9+ ne peut ĂȘtre tenu responsable d'une mauvaise utilisation des informations par un tiers. De mĂȘme, l'Institut G9+ ne peut ĂȘtre tenu responsable que des pertes prĂ©visibles par/ou dues Ă la nĂ©gligence grossiĂšre de l'Institut G9+. En ce qui concerne toutes les autres pertes, l'Institut G9+ ne peut ĂȘtre tenu responsable que des dommages prĂ©visibles. L'Institut G9+ ne rĂ©pond pas des pertes rĂ©sultant de dĂ©cisions prises Ă partir du contenu de ses recherches, publications ou opinions. Les lecteurs devraient vĂ©rifier indĂ©pendamment toute information avant d'entreprendre une action qui pourrait avoir comme rĂ©sultat une perte financiĂšre. Copyright Institut G9+, 2014. Tous droits rĂ©servĂ©s.
4.
Livre Blanc âą
2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 4 sur 44 Le mot de BenoĂźt Thieulin 5 Partie 1 - Introduction 7 1. Intervenants des confĂ©rences "Prospective 2020" 7 2. Nouveaux acteurs, nouveaux modĂšles 11 3. Grandes tendances 13 Partie 2 â Analyses sectorielles 18 1. Tendances dans le secteur du logiciel 18 2. Tendances dans le secteur des entreprises de services numĂ©riques 24 3. Tendances dans le secteur des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©com 29 Partie 3 - Recommandations 35 Bibliographie 40 LâInstitut G9+ 41 Contact 44
5.
Livre Blanc âą
2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 5 sur 44 Lâ, Il nây a pas besoin dâattendre 2020 pour affirmer que les industries françaises vont devenir numĂ©risĂ©es et « internetisĂ©es », intĂ©grant le numĂ©rique dans leurs stratĂ©gies dâinnovation, de production et de distribution. Les rĂ©seaux, lâexploitation des donnĂ©es, leur externalisation dans le cloud, la crĂ©ation de nouveaux services reposant sur les objets connectĂ©s, ou encore la mise Ă disposition des algorithmes et des APIs seront au cĆur de cette Ă©volution industrielle, reposant sur des modĂšles Ă©conomiques de plateforme. Si cette mutation progressive des industries ouvre de formidables perspectives en termes dâinnovation et de compĂ©titivitĂ©, elle reprĂ©sente toutefois un dĂ©fi pour les entreprises françaises et europĂ©ennes. Les champions dâaujourdâhui que sont Criteo ou SAP maintiendront-ils leur leadership ? Comment les industries traditionnelles, Ă lâinstar des secteurs des transports, de lâĂ©nergie ou de la culture, adapteront-elles leurs services face Ă la concurrence dâacteurs dominants qui diversifient toujours plus leurs domaines dâactivitĂ© ? Comment rĂ©sister Ă des modĂšles dâaffaires multifaces oĂč les acteurs viennent concurrencer leurs propres clients tout en disposant de plus dâinformations quâeux ? Ces perspectives industrielles seront conditionnĂ©es par la capacitĂ© des politiques publiques et des lĂ©gislations française et europĂ©enne Ă anticiper et Ă sâadapter aux enjeux du numĂ©rique, ainsi quâĂ soutenir une stratĂ©gie industrielle numĂ©rique durable. Cela suppose notamment dâapprĂ©hender avec vigilance les nĂ©gociations commerciales actuelles dont le commerce Ă©lectronique, les barriĂšres techniques au commerce, et la propriĂ©tĂ© intellectuelle font dĂ©sormais partie intĂ©grante. Ces nouveaux Ă©lĂ©ments sont au cĆur des diffĂ©rents accords de libre-Ă©change en cours de nĂ©gociation, comme le projet de Partenariat transatlantique de commerce et dâinvestissement (« TTIP ») ou le projet dâaccord multilatĂ©ral sur les services (« TISA »).
6.
Livre Blanc âą
2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 6 sur 44 Ces textes nĂ©cessitent une vigilance particuliĂšre Ă cet Ă©gard. Sans stratĂ©gie industrielle, la conclusion prĂ©maturĂ©e de ces accords risque dâentĂ©riner le pouvoir de marchĂ© que les acteurs numĂ©riques amĂ©ricains ont acquis en Europe - vĂ©ritable âeldoradoâ de lâĂ©conomie contributive avec 500 millions de consommateurs, un marchĂ© ouvert Ă la concurrence, et une imprĂ©gnation forte des usages du numĂ©rique dans toutes les couches de la sociĂ©tĂ©. La prise de pouvoir des plateformes risque de se rĂ©aliser au dĂ©triment des autres acteurs de la chaĂźne de valeur, notamment dans les secteurs des tĂ©lĂ©communications et du logiciel, Ă©galement en profonde Ă©volution. Leurs ambitions de diversification et dâintĂ©gration dans le marchĂ© europĂ©en sont claires et toujours plus poussĂ©es. Le TTIP pourrait ainsi parachever le renforcement de cet Ă©tat de fait via une reconnaissance de standards qui bĂ©nĂ©ficieraient essentiellement aux acteurs Ă©conomiques dominants, au dĂ©triment de lâinnovation et de normes techniques europĂ©ennes et internationales qui devraient ĂȘtre fondĂ©es sur des critĂšres de qualitĂ© et de sĂ©curitĂ©. Les futures nĂ©gociations doivent ĂȘtre attentives aux modĂšles dâinnovation ouverts comme le logiciel libre, et respectueuses des valeurs europĂ©ennes comme la protection des libertĂ©s publiques et des donnĂ©es personnelles. Le dĂ©veloppement dâun marchĂ© transatlantique ne sera possible quâĂ la condition de prĂ©server notre pouvoir rĂ©glementaire, et dâavoir contribuĂ© Ă un renforcement prĂ©alable du marchĂ© europĂ©en. Câest la seule garantie pour le dĂ©veloppement des entreprises et des start-up qui seront nĂ©cessaires Ă la souverainetĂ© europĂ©enne des annĂ©es Ă venir. BenoĂźt Thieulin, PrĂ©sident du Conseil National du NumĂ©rique
7.
Livre Blanc âą
2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 7 sur 44 LâInternet des objets, une rĂ©volution totale 1.Intervenants des confĂ©rences "Prospective 2020" François ARTIGNAN, Head of Media and Telecom Finance de BNP PARIBAS Jean-Paul ARZEL, Directeur des OpĂ©rations de Bouygues Telecom Vivek BADRINATH, Directeur GĂ©nĂ©ral Orange Business Services (maintenant Directeur GĂ©nĂ©ral Adjoint du Groupe Accor) Patrick BERTRAND, DG Cegid et VP du comitĂ© Transformation NumĂ©rique du Medef Thierry BONHOMME, Directeur ExĂ©cutif Orange Business Services
8.
Livre Blanc âą
2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 8 sur 44 RĂ©gis CASTAGNE, DG Interoute France Viviane CHAINE-RIBEIRO, PDG Lefevre Software Stanislas DE REMUR, PDG OoDrive Rachel DELACOUR, co-fondatrice BIME (We Are Cloud) Philippe DISTLER, Membre du CollĂšge de lâArcep CĂ©cile DUBARRY, chef de service TIC Ă la DGCIS VĂ©ronique DURANDâCHARLOT, DSI GDF SUEZ BenoĂźt FELTEN, Chief Research Officer Diffraction Analysis
9.
Livre Blanc âą
2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 9 sur 44 Jean FERRE, Directeur Microsoft France Yves GASSOT, Directeur GĂ©nĂ©ral de l'IDATE Gabrielle GAUTHEY, Vice-PrĂ©sidente Alcatel-Lucent Romain GUEUGNEAU, journaliste aux Echos. Jason GUEZ, PDG Consort NT Paul HERMELIN, PDG Capgemini Guy HERVIER, RĂ©dacteur en chef dâInformatiqueNews Octave KLABA, PrĂ©sident dâOVH
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 10 sur 44 Jean-Christophe LALANNE, DSI Air France-KLM et DSI annĂ©e 2013 RĂ©mi LASSIAILLE, DG Global Technology Services IBM France Pascal LEROY, DG de Sopra Group Christophe LETELLIER, Directeur GĂ©nĂ©ral Sage-France Francis LORENTZ, PrĂ©sident Fondateur de LD&A Jupiter Guy MAMOU-MANI, PrĂ©sident Syntec NumĂ©rique Jean MOUNET, PrĂ©sident de lâObservatoire du NumĂ©rique Olivier NOVASQUE, PDG Sidetrade
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 11 sur 44 Marie PRAT, co-PrĂ©sidente Cinov-IT Olivier RAFAL, Directeur Pierre Audoin Consultants Gilles RIGAL, Directeur AssociĂ© dâAPAX Partners Vincent ROUAIX, PDG GFI Informatique John STRATTON, PrĂ©sident de Verizon Enterprise Solutions BenoĂźt THIEULIN, PrĂ©sident du Conseil national du numĂ©rique 2.Nouveaux acteurs, nouveaux modĂšles La classification traditionnelle des acteurs du numĂ©rique, en quatre modĂšles : matĂ©riels, logiciels, services et opĂ©rateurs, est en train de voler en Ă©clats. Les gĂ©ants de lâInternet en sont lâillustration. Essayez donc de mettre Apple, Google, Microsoft, IBM et consorts dans une seule de ces cases. Et bien sĂ»r, tout le monde veut imiter ces locomotives. Mais attention Ă la casse ! Qui sâendort sur ses acquis est condamnĂ©. La seule certitude câest le changement. Lâinnovation et la
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 12 sur 44 transformation sont les moteurs du dĂ©veloppement. Il ne suffit pas dâavoir Ă©tĂ© une valeur sĂ»re pour ĂȘtre certain de le rester. La concurrence est mondiale, les acteurs de chaque rĂ©gion doivent sâadapter pour ne pas disparaĂźtre du paysage numĂ©rique, et pour avoir dâautres ambitions que la simple survie. LâEurope et la France sont face Ă ces dĂ©fis. Or lâindustrie numĂ©rique prend une part croissante par rapport aux autres industries. Mais peut-on encore parler dâindustrie française du numĂ©rique ? Continuera-t-il Ă y avoir un territoire français du numĂ©rique ? La synergie gĂ©ographique et culturelle aura-t-elle encore un sens en 2020 ? OĂč en seront alors les Capgemini, Atos, Steria, Orange ou Alcatel-Lucent, Dassault SystĂšmes ? Free restera-t-il un phĂ©nomĂšne franco-français ? Les ESN de taille moyenne, point fort de lâindustrie française de ces derniĂšres dĂ©cennies, subsisteront-elles ? Les nouvelles pĂ©pites françaises du logiciel sont-elles surcotĂ©es ou bien seront-elles nos locomotives des annĂ©es 2020 ? Criteo, par exemple, sâest introduite en fanfare au Nasdaq huit ans seulement aprĂšs sa crĂ©ation et sâest imposĂ©e comme lâun des leaders du « reciblage publicitaire personnalisĂ© » sur Internet. Certaines start-ups ont dĂ©jĂ trouvĂ© des dĂ©bouchĂ©s (et des acquĂ©reurs !) fructueux, comme Neolane, Ă©diteur dâune solution SaaS de gestion cross-canal, rachetĂ©e par Adobe, RunMyProcess par Fujitsu ou encore EntropySoft par Salesforce. (Mais peut-on encore parler de sociĂ©tĂ©s françaises Ă leur propos ?) Dâautres se sont appuyĂ©es sur des partenaires stratĂ©giques pour se dĂ©velopper, comme CaptainDash avec Microsoft et IBM, ou MyREP avec Google. Dâautres encore rĂ©ussissent en se dĂ©veloppant trĂšs tĂŽt Ă lâinternational comme Talend, Emailvsion, OoDrive, BIME (ex WeAreCloud) ou Nuxeo. Dans les jeux vidĂ©o, qui mĂȘlent les mĂ©tiers dâĂ©diteur de logiciels et de studio de cinĂ©ma, la France est particuliĂšrement crĂ©ative, avec des poids lourds comme Ubisoft ou Gameloft. VoilĂ un secteur qui fait de la place aux nouveaux entrants. Avec son jeu Criminal Case, la sociĂ©tĂ© française Pretty Simple sâest propulsĂ©e dans les tous meilleurs Ă©diteurs dâapplications disponibles sur Facebook et emploie plus de 50 salariĂ©s. De nouveaux modĂšles, donc⊠Mais sur quoi sâappuient-ils ? Sur des infrastructures Ă la demande (au premier chef le cloud et Internet), sur la rĂ©utilisation de briques matĂ©rielles et surtout logicielles peu coĂ»teuses (Open source et autres), sur une capacitĂ© dâindustrialisation, de dĂ©ploiement et de mise sur le marchĂ© ultra-rapide de nouveaux services, Ă base dâinnovation technique, de design et dâanticipation de nouveaux usages. VoilĂ les dĂ©fis qui se prĂ©sentent Ă nos futurs champions : innover, sâapproprier ces nouveaux modĂšles et savoir maĂźtriser leur croissance.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 13 sur 44 3.Grandes tendances Demande vs offre Câest Ă partir de la fin des annĂ©es 70 que lâinformatique a commencĂ© Ă toucher la sphĂšre privĂ©e avec les ordinateurs personnels. A noter quâApple, avec son lĂ©gendaire Apple II, a jouĂ© un rĂŽle de prĂ©curseur pour ensuite perdre du terrain face Ă la plate-forme Wintel. Depuis, plusieurs vagues numĂ©riques ont dĂ©ferlĂ© pour impacter toutes les activitĂ©s humaines. Avec la baisse continue des prix et une utilisation sans cesse plus facile, elle transforme les processus des entreprises et investit ensuite progressivement les foyers, prĂ©parant ainsi les grands bouleversements des annĂ©es 90/00. Câest ce phĂ©nomĂšne que lâon a baptisĂ© la consumĂ©risation de lâinformatique, selon lequel les individus, aux avant-postes des usages du numĂ©rique, bousculent leurs employeurs en leur demandant quâils mettent Ă leur disposition des outils aussi puissants, aussi simples et conviviaux que ceux quâils utilisent au quotidien. Ou faute de mieux de les autoriser Ă adopter leurs propres Ă©quipements (tablettes, smartphonesâŠ) pour leurs usages professionnels. Câest le phĂ©nomĂšne du BYOD (Bring Your Own Device). A dĂ©faut dâaccompagner cette Ă©volution car Ă vouloir la stopper, les entreprises se mettent en situation dâĂȘtre confrontĂ©es au phĂ©nomĂšne du Shadow IT qui dĂ©signe lâutilisation par les directions mĂ©tiers voire les utilisateurs en direct, de moyens informatiques non rĂ©fĂ©rencĂ©s par les DSI, une pratique relativement courante. Le cabinet de conseil Corporate Executive Board (CEB) estime que 40% du budget IT de lâentreprise serait financĂ© par les directions mĂ©tier (Your IT Budget May Be 40% Higher Than You Think). Ce constat US est confortĂ© par les Ă©tudes en France de Pierre Audoin Consultants qui affirme quâentre 1990 et 2020, le poids des DSI dans les dĂ©penses IT sera passĂ© de plus de 80% Ă moins de 50%. Les fonctions marketing et commerciale sont en premiĂšre ligne, mais aussi les ressources humaines, les achats et la logistique, lâaprĂšs-vente, etc.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 14 sur 44 Evolution de lâoffre La cĂ©lĂšbre loi de Moore a rĂ©gi les progrĂšs de lâindustrie des semi-conducteurs depuis prĂšs dâun demi- siĂšcle et constitue le carburant qui a fait progresser au pas de charge lâĂ©conomie du numĂ©rique, et par contrecoup lâĂ©conomie dans son ensemble. Aujourdâhui, lâutilisateur dâun smartphone a dans sa poche une puissance de calcul Ă©quivalente Ă celle dâun supercalculateur dâil y a une vingtaine dâannĂ©es 1 . Les capacitĂ©s de stockage et les performances des rĂ©seaux ont connu une Ă©volution tout aussi spectaculaire 2 . Avec le haut dĂ©bit fixe grĂące Ă la fibre optique dâun cĂŽtĂ© et mobile avec la 5G quâon nous prĂ©pare pour 2020 de lâautre, les rĂ©seaux ne sont pas en reste. Pour donner une idĂ©e des implications de ces progrĂšs des technologies, le premier sĂ©quençage du gĂ©nome, qui a Ă©tĂ© lancĂ© en 1990 a nĂ©cessitĂ© 13 ans, la contribution de 13 000 chercheurs et coĂ»tĂ© 3 milliards de dollars. Aujourdâhui, la mĂȘme opĂ©ration ne coĂ»te que 1000 dollars, soit 3 millions de fois moins et ne nĂ©cessite quâun technicien bac+3 pour appuyer sur le bouton dâune simple machine. Le paradoxe de Robert Solow Ă©noncĂ© en 1987 qui affirmait que « lâinformatique se voit partout sauf dans les statistiques de la productivitĂ© » pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© aujourdâhui comme une incomprĂ©hension majeure de lâampleur du phĂ©nomĂšne de la numĂ©risation de la sociĂ©tĂ©, voire un contresens total. Le Web, et plus gĂ©nĂ©ralement le numĂ©rique, constitue lâun des principaux facteurs de la croissance française depuis 15 ans et aurait contribuĂ© selon les diffĂ©rentes Ă©tudes au quart de lâaugmentation du PIB en 2010, un taux qui devrait augmenter avec lâintensitĂ© croissante du numĂ©rique dans lâĂ©conomie. Avec la miniaturisation des composants et des systĂšmes, on pourrait avancer sous la forme dâun nouveau paradoxe de Solow « quâon voit lâinformatique nulle part sauf dans les statistiques ». 1 En 1993, le supercalculateur le plus puissant de la planĂšte â le CM-5 du laboratoire de Los Alamos National Laboratory â Ă©tait crĂ©ditĂ© de 60 GFlops (Source : Top500). Vingt ans plus tard, le Tianhe-2, dĂ©veloppĂ© par la Chinaâs National University of Defense Technology, atteignait 34 000 TFlops, soit 560 000 fois plus. 2 En un peu plus de 50 ans, le coĂ»t du Mo est passĂ© de 10 000 dollars (avec le premier disque dâIBM, le RAMAC) Ă 8 cents (premier disque de 3 To), soit une rĂ©duction de 125 000.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 15 sur 44 CompĂ©tition Beaucoup de choses vont se passer autour des plates-formes. Les frontiĂšres sâestompent entre les mĂ©tiers dâĂ©diteurs, dâopĂ©rateurs et de sociĂ©tĂ©s de services. Le cloud, le SaaS et lâexploitation des big data accĂ©lĂšrent ce phĂ©nomĂšne dâeffacement progressif des frontiĂšres. Dans cet univers, il est indispensable dâavoir des services rĂ©currents, autour de plates-formes extrĂȘmement industrielles et performantes, comme les gĂ©ants amĂ©ricains de lâInternet le font pour la planĂšte entiĂšre. Francis Lorentz, LDA-JUPITER La poussĂ©e de lâInternet a favorisĂ© dans son sillage la montĂ©e en puissance de nouveaux acteurs de lâindustrie (Google, Facebook, Amazon, VMware, Salesforce.com, TwitterâŠ) qui ont connu un dĂ©veloppement remarquable leur confĂ©rant aujourdâhui une position extrĂȘmement forte, parfois dominante sur leur secteur, voire sur la SociĂ©tĂ©. Alors quâelle vient de fĂȘter ses dix ans, et moins de deux ans aprĂšs son introduction en bourse, Facebook a atteint une capitalisation boursiĂšre de 150 milliards de dollars. A titre de comparaison, il a fallu 3 ans Ă Google, 17 ans Ă Amazon et 27 ans Ă Apple pour arriver au mĂȘme rĂ©sultat. Toutes ces entreprises ont une puissance financiĂšre considĂ©rable qui leur permet de racheter Ă prix dâor des pĂ©pites technologiques ou des entreprises pleines de talents. Facebook a consenti Ă dĂ©bourser 19 milliards $ pour racheter une petite entreprise de moins de 100 salariĂ©s. Depuis 2001, Google a procĂ©dĂ© Ă prĂšs de 150 acquisitions, parfois coĂ»teuses et peu opportunes comme celle de la division mobiles de Motorola (quâelle a revendu Ă perte Ă Lenovo seulement deux ans plus tard), et dâautres tout aussi coĂ»teuses mais beaucoup plus stratĂ©giques. En rachetant NestLabs (3,2 mds de dollars pour une entreprise de 200 salariĂ©s soit 16 M$ par tĂȘte), Google entrait de plain-pied sur le marchĂ© des objets connectĂ©s ; en avalant DeepMind Technologies (400 M$ pour une entreprise de 75 salariĂ©s), elle acquĂ©rait dâun coup de larges compĂ©tences en intelligence artificielle. Ces entreprises du Net possĂšdent lâavantage dâĂȘtre nĂ©es avec le Web et donc dâavoir commencĂ© avec une page blanche Ă partir de cette nouvelle Ăšre, sans avoir Ă traĂźner des technologies plus anciennes. Mais les entreprises historiques de lâIT â IBM, HP, Oracle, SAP, Microsoft â ne dĂ©sarment pas, mĂȘme si elles sont obligĂ©es de faire largement appel, elles aussi, Ă la croissance externe. Depuis 2010, IBM a rĂ©alisĂ© prĂšs dâune cinquantaine dâacquisitions dans le logiciel. Ces entreprises gardent aussi une grande capacitĂ© de R&D grĂące Ă des activitĂ©s « vache Ă lait » qui sĂ©curisent leur avenir pour quelques annĂ©es. Câest par exemple les mainframes chez IBM, les imprimantes et les consommables chez HP ou Windows et Office chez Microsoft. Avec la transformation numĂ©rique de lâĂ©conomie et de la sociĂ©tĂ©, beaucoup dâautres acteurs entendent bien jouer un rĂŽle important dans cette Ă©volution. Parmi ceux-ci on trouve les grands opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms comme Orange, BT, Deutsche Telekom, Verizon, AT&T, NTT... Ils possĂšdent la maĂźtrise des « tuyaux », fournissant le haut dĂ©bit fixe et mobile, mais ne vont pas
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 16 sur 44 se cantonner Ă ces compĂ©tences pour Ă©tendre leurs expertises vers le cloud, le big data, les contenus ou dâautres services liĂ©s Ă Internet. Et dâune certaine maniĂšre devenir concurrent des acteurs de lâIT ou des OTT (Over-The-Top). Parmi les atouts dont ils disposent, on peut citer une trĂšs large base de clients et un crĂ©dit de confiance important auprĂšs de ces derniers. De leur cĂŽtĂ©, les entreprises industrielles et de services traditionnelles ont Ă©galement leur carte Ă jouer dans certaines applications comme lâInternet des objets. Dâailleurs, elles nâont pas trop le choix car ne pas sâimpliquer dans cette rĂ©volution signifierait passer Ă cĂŽtĂ© dâopportunitĂ© et abandonner Ă dâautres acteurs des pans entiers de valeur ajoutĂ©e. Fin 2013, General Electric lançait « Predictivity », un ensemble de nouvelle solution basĂ©es sur lâanalytics, applicables aux secteurs de lâaĂ©ronautique, de lâindustrie du pĂ©trole et du gaz, des transports, de la santĂ© et de lâĂ©nergie. En France, le groupe Schneider Electric investit fortement dans lâintelligence de ses produits grand public et industriels, il a notamment rachetĂ© Telvent, un leader europĂ©en dans la « smart energy » et Invensys, spĂ©cialisĂ© dans les automatismes industriels et les logiciels. ConsĂ©quence pour lâindustrie française du numĂ©rique Aller Ă lâĂ©tranger tĂŽt aprĂšs la crĂ©ation dâune entreprise est une prise de risque supplĂ©mentaire mais câest aujourdâhui une nĂ©cessitĂ© pour toute entreprise qui veut se doter dâune culture internationale. Gilles Rigal, Apax Partners En France, lâĂ©conomie numĂ©rique reprĂ©sente environ 5% du PIB, soit un peu plus de 100 milliards dâeuros, et emploie quelque 800 000 salariĂ©s. Sur les 85 premiers recruteurs de France en 2014, 15 sont des acteurs du numĂ©rique (Source : LâUsine Nouvelle). Et pourtant, la France ne fait pas partie du peloton de tĂȘte des nations numĂ©riques. « Alors quâelle est la 5e Ă©conomie du monde, la France occupe dans lâĂ©conomie numĂ©rique mondiale une place moyenne, variable selon les classements â entre le 15e et le 30e rang â mais que lâon peut juger amĂ©liorable au regard du potentiel humain et Ă©conomique de notre pays » Ă©crit Jean-Pierre Dardayrol, prĂ©sident de lâAFNIC. Ainsi le Networked Readiness Index 2013 (The Global Information: Technology Report 2013), qui regroupe une trentaine de critĂšres, place la France Ă la 26e place derriĂšre nombre de pays europĂ©ens et confirme cette assertion. Dans ce classement, la France possĂšde quelques points forts, comme la protection de la propriĂ©tĂ© intellectuelle, la disponibilitĂ© du haut dĂ©bit, la qualitĂ© de ses grandes Ă©coles dâingĂ©nieurs et de management ou la capacitĂ© dâinnovation, mais va Ă lâencontre de quelques idĂ©es reçues, comme la qualitĂ© du systĂšme Ă©ducatif dans son ensemble ou le niveau des Ă©lĂšves en mathĂ©matiques ou en sciences. Les derniers rĂ©sultats PISA ont confirmĂ© ce propos en rĂ©vĂ©lant le niveau moyen des Ă©lĂšves de 15 ans en mathĂ©matiques, plaçant la France Ă la 25e place sur 65 pays analysĂ©s. Les entreprises françaises du numĂ©rique â comme de celles lâĂ©conomie en gĂ©nĂ©ral â sont face Ă une concurrence qui nâest pas toujours loyale, notamment liĂ©e Ă des raisons fiscales. « Avec les grands
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 17 sur 44 opĂ©rateurs amĂ©ricains sur Internet, des entreprises françaises auxquelles sâappliquent les lois du territoire sont confrontĂ©es Ă des entreprises internationales localisĂ©es sur des territoires hors de portĂ©e du droit français », indique une Ă©tude du cabinet PNC. « Les gĂ©ants du Net rĂ©investissent lâavantage fiscal et social dont ils bĂ©nĂ©ficient dans les prix proposĂ©s aux consommateurs, bĂ©nĂ©ficiant ainsi dâun avantage concurrentiel significatif (âŠ) leur avantage fiscal leur permet de dominer des entreprises françaises ou europĂ©ennes qui elles, payent leurs impĂŽts et leurs charges sociales en France ! » poursuit lâĂ©tude. Dans le temps de crise qui prĂ©vaut depuis plusieurs annĂ©es, câest sans doute lĂ un sujet qui ne fait que sâouvrir. Un propos qui confirme celui dĂ©jĂ exprimĂ© par le rapport Colin et Collin publiĂ© un an plus tĂŽt. « Un trait commun aux entreprises de lâĂ©conomie numĂ©rique est le faible niveau dâimposition de leur bĂ©nĂ©fices, pointait le rapport, et le droit fiscal, tant national quâinternational, peine Ă sâadapter aux effets de la rĂ©volution numĂ©rique. Il est urgent de rĂ©agir et dâinterrompre une spirale mortifĂšre pour les Ă©conomies des Etats industrialisĂ©s (âŠ) dâautant plus que loin de se cantonner Ă quelques industries, le numĂ©rique âdĂ©voreâ en rĂ©alitĂ© tous les secteurs de lâĂ©conomie ». Le numĂ©rique dâaujourdâhui est Ă©crit en grande partie par des entreprises qui nâexistaient pas il y a seulement vingt ans. On peut donc penser sans trop dâavancer que le mĂȘme mĂ©canisme se reproduira dans les 20 ans Ă venir. DâoĂč lâimportance critique de dĂ©velopper en France un Ă©cosystĂšme qui favorise la crĂ©ation et de dĂ©veloppement des startups, et leur permette ensuite de crever le fameux « plafond de verre » qui rĂ©duit les chances de nos entreprises dâatteindre lâĂ©chelle mondiale. Et il ne fait aucun doute que la data (quâelle soit big ou openâŠ), lâinternet des objets, les solutions SaaS⊠sont propices Ă de tels dĂ©veloppements.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 18 sur 44 lâInternet des Objets 1.Tendances dans le secteur du logiciel Parmi les opportunitĂ©s majeures des annĂ©es 2015/2020 que sont le cloud, la mobilitĂ©, le big data et les rĂ©seaux sociaux, le cloud reprĂ©sente une vraie rupture pour lâindustrie du logiciel. Le cloud va entraĂźner une refonte complĂšte des chaĂźnes de valeur et imposer de nouveaux partenariats ou compĂ©titions entre des acteurs venant dâhorizon trĂšs divers. Et parfois, la concurrence ne viendra pas lĂ oĂč on lâattend. Dans une confĂ©rence rĂ©cente, le PDG de la SNCF Guillaume Pepy dĂ©clarait : « Le joueur Ă marquer de prĂšs, dĂ©sormais, câest Google et ses avatars, les champions de lâĂ©conomie de la connaissance des masses de donnĂ©es en provenance des marchĂ©s ». Le cloud nâest pas un concept trĂšs rĂ©cent mais il a pris une dimension totalement nouvelle tant sur les plans technologique, Ă©conomique que de lâorganisation des entreprises. Il sâest appuyĂ© sur la vague de lâinternet haut dĂ©bit, accessible partout dans les entreprises et les foyers, dĂ©sormais fiable et performant. En particulier, le cloud transforme radicalement lâactivitĂ© des Ă©diteurs de logiciels en faisant apparaitre des nouveaux business models. Evolution de lâoffre Pour la premiĂšre fois, les Ă©diteurs suivent en temps rĂ©el les utilisateurs et leur usage du produit, au quotidien et en direct. Olivier Novasque, Sidetrade Les Ă©diteurs traditionnels travaillent Ă migrer toute leur offre en mode SaaS, ce qui nĂ©cessite de fortes ressources techniques et une rĂ©organisation commerciale. Si certains grands Ă©diteurs ont montrĂ© de la rĂ©sistance et beaucoup dâattentisme, tous sont dĂ©sormais convaincus de la nĂ©cessitĂ© de proposer la totalitĂ© de leur offre en mode as a Service. MĂȘme si, pour lâinstant, le SaaS reprĂ©sente encore une part
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 19 sur 44 relativement faible de leurs revenus (entre 5 et 15% selon les Ă©diteurs sauf exceptions donc la plus marquante est Salesforce.com). LâOpen Source est un phĂ©nomĂšne important et incontournable dans certains segments, et un point fort du logiciel français qui a permis Ă des startups (par exemple Talend) de se dĂ©velopper et dâacquĂ©rir une dimension internationale. Un dĂ©fi de lâOpen Source sera de franchir lâĂ©tape du modĂšle SaaS avec succĂšs. Mais lâOpen Source a aussi des vertus dans le mode de dĂ©veloppement, consistant « Ă sĂ©lectionner les bons composants et les intĂ©grer, en ne dĂ©veloppant rĂ©ellement que les parties spĂ©cifiques, qui concentrent la valeur ajoutĂ©e de l'application ». Certains domaines extrĂȘmement prometteurs comme le big data ou lâInternet des objets (IdO) contribuent fortement Ă la crĂ©ation de nouveaux Ă©diteurs et Ă leur dĂ©veloppement. Et avec le cloud, ces Ă©diteurs peuvent trĂšs rapidement, sans investissement initial lourd, rĂ©pondre Ă la croissance rapide de la demande. Le spectre dâapplications de lâIdO est trĂšs large et concerne les appareils et Ă©quipements dans nos villes, nos maisons, les transports et pour des services trĂšs variĂ©s : paiement, protection de l'environnement, santĂ©,... Les poids lourds de ces diffĂ©rents secteurs â Schneider Electric, EDF, GDF/Suez, Vinci ou encore les leaders de la santĂ© ou du transport â vont essayer de se positionner favorablement (directement ou par alliances) sur ces nouveaux marchĂ©s autour des objets intelligents. La valeur ajoutĂ©e des produits industriels ou grand public va passer de plus en plus par le logiciel⊠DâoĂč lâobligation pour les industriels dâinvestir fortement et de chercher Ă conforter des parts de marchĂ©s grĂące Ă de la propriĂ©tĂ© intellectuelle « matĂ©rialisĂ©e » dans du logiciel. Lâindustrie des jeux vidĂ©o est une activitĂ© Ă©conomique importante et Ă forte croissance. La tendance « as a service » sây impose avec une offre de plus en plus dĂ©matĂ©rialisĂ©e. Dans cette catĂ©gorie, le jeu vidĂ©o social qui sâappuie sur les plateformes des rĂ©seaux sociaux, se sont largement dĂ©veloppĂ©s⊠Par ailleurs ces produits doivent prendre en compte les nouveaux terminaux (tablettes, smartphonesâŠ)⊠Et parallĂšlement Ă la mise en Ćuvre de nouvelles mĂ©thodes de dĂ©veloppement logiciel, les acteurs du jeu vidĂ©o doivent trouver les bons business models pour atteindre lâĂ©quilibre : pay to win, free to play⊠Et les ratios entre utilisations gratuites et payantes. Evolution de la demande Le cloud dominant le monde adviendra peut-ĂȘtre Ă terme, mais aujourdâhui nous devons rester les pieds sur terre pour servir nos clients avec ce dont ils ont besoin. Petit Ă petit, nous leur apporterons ce niveau de modularitĂ© et de flexibilitĂ© qui leur est nĂ©cessaire. Christophe Letellier, Sage Un des sujets de prĂ©occupation des DSI est de passer au SaaS certes, mais Ă quel rythme et pour quelles applications ? Face Ă ces questions, les entreprises ne marchent pas dâun mĂȘme pas. Les PME et les ETI ont tendance Ă rĂ©aliser la transition plus rapidement dans la mesure oĂč le SaaS correspond
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 20 sur 44 assez bien Ă leur problĂ©matique. Globalement, le marchĂ© des progiciels pour le midmarket est devenu le principal segment de dynamisme et de rentabilitĂ© pour les Ă©diteurs SaaS. A lâinverse, les grands comptes sont plus conservateurs dans cette Ă©volution, et leur scĂ©nario pour Ă©voluer vers le SaaS sera souvent le mĂȘme : dâabord la mise en Ćuvre des applications pĂ©riphĂ©riques non stratĂ©giques (ou celles mises en Ćuvre par les filiales ou les agences de maniĂšre dĂ©centralisĂ©e) pour Ă©voluer ensuite le cĆur des SI. Impact sur les business models des Ă©diteurs Dans le numĂ©rique, il faut penser global dĂšs la crĂ©ation de lâentreprise, vous devez ex-nihilo vous mettre dans la peau dâune multinationale, en sachant vous adapter aux besoins des clients internationaux. Câest passionnant. Rachel Delacour, BIME Le mouvement des Ă©diteurs vers le cloud a commencĂ© au dĂ©but des annĂ©es 2000 sous lâimpulsion de quelques « pure players » dont Salesforce.com, fondĂ© en 1999, a Ă©tĂ© lâun des pionniers. Un peu Ă lâimage de Dell, qui avait innovĂ© par rapport aux autres constructeurs de PC en lançant le modĂšle de vente direct 3 , Salesforce sâest lancĂ©e dĂšs sa crĂ©ation en diffusant ses logiciels via lâInternet sans faire appel Ă des partenaires et Ă la vente de licences « on-premise ». DĂ©sormais ce phĂ©nomĂšne est incontournable⊠« Le cloud et le SaaS (Software as a Service)âŠ, ne seront pas un choix mais une obligation », explique Patrick Bertrand, DG de Cegid et ancien prĂ©sident du Conseil National du NumĂ©rique⊠Et 54% des Ă©diteurs interrogĂ©s dans le Panorama Syntec/E&Y en font la prioritĂ© de leurs axes stratĂ©giques. Le cloud est surtout un concept et un modĂšle Ă©conomique qui constitue un changement majeur pour tous les Ă©diteurs allant bien au-delĂ du simple hĂ©bergement. Le passage au cloud change les rĂšgles du jeu, et ce, Ă tous les stades du cycle de vie du logiciel, du dĂ©veloppement Ă la maintenance et au support en passant par la mise en Ćuvre. Au niveau du dĂ©veloppement, les programmeurs doivent optimiser la conception car la diffusion et lâutilisation des logiciels sâappuient sur la bande passante du rĂ©seau. De mĂȘme, la sĂ©curitĂ© doit ĂȘtre pensĂ©e dĂšs la conception et non intĂ©grĂ©e une fois lâapplication dĂ©veloppĂ©e. Au niveau de la vente, Il sâagit dĂ©sormais de vendre des abonnements. Ce qui implique des modifications importantes en matiĂšre de stratĂ©gies commerciales et de commissionnement. Ensuite, lâaccompagnement des utilisateurs doit ĂȘtre adaptĂ© aux contraintes du cloud. Enfin, le SaaS nĂ©cessite une capacitĂ© de financement dans la mesure oĂč les revenus et le cash-flow sont gĂ©nĂ©rĂ©s au fil du temps et non en une seule fois. De ce fait, la montĂ©e en puissance de lâĂ©diteur nĂ©cessitera des fonds propres plus importants au dĂ©marrage mais une fois un certain seuil atteint, le modĂšle du SaaS offre lâavantage de mieux sĂ©curiser son dĂ©veloppement notamment grĂące Ă la rĂ©currence des revenus. 3 Dell a Ă©voluĂ© pour intĂ©grer la distribution dans son modĂšle de vente
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 21 sur 44 Le SaaS transforme radicalement la chaine de valeur en mettant au centre de nouveaux acteurs, notamment les hĂ©bergeurs et les opĂ©rateurs de rĂ©seaux et de services qui vont capter une partie de la valeur ajoutĂ©e. La distribution va ĂȘtre totalement remodelĂ©e : Dans la majoritĂ© des cas, la vente indirecte Ă©voluera des revendeurs/distributeurs vers les hĂ©bergeurs. Enfin les stratĂ©gies Cloud/SaaS ne se conçoivent souvent que dans un contexte mondial ; « Il est essentiel dâintĂ©grer la notion de dĂ©veloppement Ă lâinternational dĂšs les premiĂšres rĂ©flexions sur le business model, rappelait rĂ©cemment Bertrand Diard, PDG et cofondateur de Talend. CompĂ©tition La compĂ©tition internationale est en fait une concurrence de territoires dans laquelle les Etats, comme les entreprises, ont un role important a jouer. Patrick Bertrand, Cegid Lâindustrie du logiciel est dominĂ©e par des grands acteurs multi-milliardaires en dollars et quasiment tous amĂ©ricains (Ă lâexception de SAP). Ces leaders, face Ă la rupture du Cloud, sont dĂ©sormais fortement challengĂ©s par les champions de lâInternet tels Google, Amazon ou Facebook qui bĂ©nĂ©ficient Ă la fois de la puissance financiĂšre et business de leurs modĂšles et de capacitĂ©s dâhĂ©bergement parmi les plus importantes de la planĂšte. Face Ă eux les « historiques » Microsoft, Oracle, IBM SoftwareâŠ, multiplient les acquisitions : plusieurs centaines au cours des 5 derniĂšres annĂ©es, dont la plupart dans le Cloud/SaaS⊠Cette course Ă la capture des start-ups innovantes, rĂ©alisĂ©e souvent Ă des valorisations rappelant celles de la « bulle Internet 2000 » a pour effet de rendre plus difficile des percĂ©es indĂ©pendantes de pure players comme Saleforce.com. Car derriĂšre ce succĂšs incontestable (3 mds de CA, 10 000 salariĂ©s), aucun autre acteur SaaS (mĂȘme les plus « successful » comme ServiceNow ou WorkdayâŠ) nâa rĂ©ussi Ă dĂ©passer le milliard de dollars. Câest ainsi que les Ă©diteurs leaders ont pu prĂ©server leur propre modĂšle basĂ© sur la vente de licence et Ă©voluer Ă leur rythme vers le SaaS. En dĂ©finitive seules les stars de la vague Internet sont en mesure de contrer les mammouths du logiciel Ă lâhorizon 2020⊠En attendant, sans doute Ă plus long terme, lâĂ©mergence dâune gĂ©nĂ©ration issue du monde « Internet des Objets Intelligents » dans laquelle pourraient se glisser quelques poids lourds mondiaux des Ă©quipements et des produits grand public. Va-t-on assister dans le logiciel Ă une poussĂ©e des Asiatiques, Ă lâinstar du monde des PC ou des TĂ©lĂ©coms ? MalgrĂ© de solides atouts en matiĂšre de dĂ©veloppement de logiciel â les compĂ©tences des sociĂ©tĂ©s indiennes notamment â les pays asiatiques paraissent devoir jouer, dans les 5 prochaines annĂ©es, un rĂŽle secondaire de producteur sous-traitant, tant lâavance des firmes US en matiĂšre dâinnovation et de marketing paraĂźt importante.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 22 sur 44 Dans le domaine spĂ©cifique des jeux vidĂ©o, la production française Ă©volue dans un contexte mondialisĂ© oĂč la concurrence est rude avec des Ă©volutions parfois rapides. Les conditions rĂ©glementaires, fiscales, sociales et juridiques jouent un rĂŽle important ; Certains pays comme le Canada ou Singapour ont acquis des positions fortes grĂące Ă des politiques publiques trĂšs volontaristes. Avec un crĂ©dit dâimpĂŽt Ă 40%, le Canada est devenu en 15 ans le 3eme centre mondial de production. En France cette industrie reprĂ©sente 23 000 emplois directs et indirects dont 3 000 en production (10 000 il y a quelques annĂ©es). Le dĂ©fi que doit relever la France dans les jeux vidĂ©o est de recrĂ©er les conditions pour attirer de nouveau les talents. Pour cela, lâon peut sâappuyer sur une filiĂšre de formation reconnue dâexcellence au plan mondial. ConsĂ©quences pour lâindustrie française du logiciel Lâindustrie française du logiciel reprĂ©sente prĂšs de 10 milliards dâeuros. Ceci nâest pas nĂ©gligeable mais Ă titre de comparaison, Microsoft a rĂ©alisĂ© un CA de 54MdsâŹ, Oracle 27Mds⏠et SAP 16MdsâŹ. Cette comparaison abrupte relativise le poids et lâimportance de lâindustrie du logiciel français au Rank Company Natio- nality Revenue** 2012 1 Microsoft US 42 240 2 Oracle US 19 526 3 IBM US 17 932 4 SAP DE 13 020 5 EMC US 7 767 6 Symantec US 5 065 7 HP US 3 725 8 Cisco Systems US 3 445 9 CA Technologies US 3 220 10 Adobe Systems US 3 126 11 Apple US 2 333 12 Intuit US 2 158 13 SAS US 1 924 14 Dassault Systemes FR 1 842 15 Autodesk US 1 680 16 Fujistu JP 1 664 17 Citrix Systems US 1 588 18 BMC Software US 1 524 19 Hitachi JP 1 334 20 Sage UK 1 333 World - leading Software* Providers 2012 (in million âŹ) ©Source Pierre Audoin Consultants (PAC) * comprising Infrastructure Software & Platforms, Application Software Products, SaaS Software ** Software Revenue only
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 23 sur 44 niveau mondial. Aujourdâhui, le seul acteur français dâenvergure mondiale (prĂ©sent dans le top 20) est Dassault SystĂšmes⊠Et notre industrie est trĂšs fragmentĂ©e ; moins de 10 Ă©diteurs français rĂ©alisent plus de 100M⏠de CA. Cela nâempĂȘche pas des rĂ©ussites spectaculaires dans des « niches » comme Ubisoft ou Criteo. Les leaders actuels du logiciel français (Dassault SystĂšmes, Murex, Sopra Group, Cegid,âŠ) sont dâautre part exclusivement orientĂ©s B2B et plutĂŽt tournĂ©s vers les grands comptes. MalgrĂ© ces Ă©carts, on note que les dĂ©veloppeurs français de logiciel sont considĂ©rĂ©s comme parmi les tous meilleurs au niveau mondial et sâexportent massivement (ce qui est en soi un problĂšme)⊠En particulier dans les logiciels de jeu avec des poids lourds comme Ubisoft ou Gameloft et un bon positionnement dans le domaine du « serious gaming ». Notre industrie du jeu vidĂ©o figure parmi les leaders mondiaux, mais connaĂźt des difficultĂ©s que lâon espĂšre temporaires⊠Les acteurs gardent dynamique et surtout crĂ©ativitĂ©, gage important de rĂ©ussite et pĂ©rennitĂ©. Les Ă©diteurs français comme leurs concurrents doivent relever le dĂ©fi du SaaS et en tirer le meilleur parti dans le cadre de la recomposition du secteur que cela va entraĂźner. Ceci induit des menaces pour ceux qui nâauront pas les capacitĂ©s ou les moyens de transformer leurs produits et leurs modĂšles⊠Mais aussi de grandes opportunitĂ©s, car de telles ruptures peuvent faciliter lâĂ©mergence de nouveaux Business Objects ou Dassault Systems ; on voit dĂ©jĂ se dĂ©gager en France une dizaine dâacteurs « pur SaaS « et/ou « pur Open Source » rĂ©alisant plusieurs dizaines de millions dâeuros⊠La plupart se tournent vers le marchĂ© amĂ©ricain pour accĂ©lĂ©rer leur percĂ©e⊠Et certains ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© la proie des acteurs leaders (cf. supra) Les fournisseurs dâapplications midmarket trĂšs nombreux en France, auront plus dâatouts pour subsister grĂące Ă leur connaissance fonctionnelle dâun secteur dâactivitĂ©, dâune technologie et en trouvant le bon positionnement face aux hĂ©bergeurs pour dĂ©gager le maximum de valeur. Certains devraient bĂ©nĂ©ficier du modĂšle SaaS pour accĂ©lĂ©rer des expansions internationales⊠Enfin, on pourrait assister Ă des « sagas » issues de grands groupes capables dâinvestir et de rĂ©ussir dans les segments de lâinternet des objets et de lâintelligence embarquĂ©e, Ă lâinstar des 2 champions actuels de cette industrie que sont Dassault Systems dans le PLM ou Amadeus 4 dans les Transports. Enfin, pour que la France puisse espĂ©rer recouvrer en 2020 quelques champions mondiaux du logiciel Ă la faveur des ruptures du Cloud, il faudra (re)mettre en place les conditions favorables Ă leur dĂ©veloppement autonome dans le cadre dâun Ă©cosystĂšme attractif de clients innovants, dâinvestisseurs prĂȘts Ă prendre des risques, de politiques publiques concrĂštement favorables, de grands donneurs dâordre ouverts aux jeunes Ă©diteurs innovants⊠Faute de quoi, nos pĂ©pites choisiront la cession Ă des leaders US⊠Il y a urgence, car le phĂ©nomĂšne est dĂ©jĂ amorcĂ©. 4 Amadeus a Ă©tĂ© créé en 1987 par quatre compagnies aĂ©riennes : Air France, Iberia, Lufthansa et SAS)
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 24 sur 44 2.Tendances dans le secteur des entreprises de services numĂ©riques « Sans numĂ©rique pas dâinnovation », affirme Guy Mamou-Mani, PrĂ©sident de Syntec NumĂ©rique, dans la prĂ©sentation des rĂ©sultats du secteur pour 2013. « LâĂšre de lâĂ©conomie digitale industrielle dans laquelle nous entrons sera celle de lâhybridation, oĂč chaque poste de lâindustrie dite âtraditionnelleâ va se numĂ©riser et oĂč chaque entreprise deviendra une entreprise innovante et numĂ©rique ». Câest dire les perspectives qui sâouvrent aux ESN positionnĂ©s aux premiers rangs de cette transformation numĂ©rique. Mais contrairement aux prĂ©cĂ©dentes vagues technologiques, de nombreux autres acteurs entreront en concurrence avec les ESN pour capter une partie de la valeur, et certains des marchĂ©s traditionnels des SSII/ESN sâĂ©rodent. De fait, les taux de croissance du secteur se sont singuliĂšrement ralentis et nâont plus rien Ă voir avec ceux que lâon a connu il y a une dizaine dâannĂ©es. Evolution de la demande Le numĂ©rique nâest plus en option, câest un impĂ©ratif pour les entreprises mais câest aussi une opportunitĂ© quâelles peuvent saisir et qui est dĂ©sormais accessible Ă toutes, notamment les plus petites. CĂ©cile Dubarry, DGCIS Les DSI, cible traditionnelle et marchĂ© historique des ESN, ne gĂ©nĂšrent pratiquement plus de croissance malgrĂ© lâexistence dâun potentiel dâexternalisation encore important. Par contre, avec la transformation numĂ©rique des entreprises, les directions fonctionnelles et « mĂ©tiers » sont des clients et des donneurs dâordre de plus en plus importants et modifient la relation entre lâoffre et la demande : plus de solutions prĂȘtes Ă lâemploi, moins dâassistance, plus de maĂźtrise dâouvrage, plus dâexternalisation liĂ©es aux technologies, et aussi aux process. Avec ce que lâon appelle aujourdâhui la transformation numĂ©rique, les directions mĂ©tiers sont fortement intĂ©ressĂ©es et impliquĂ©es dans le choix et lâacquisition de solutions. De nombreux projets dans le marketing, les RH, les ventes (multi canal notamment), la relation client, les services aprĂšs-vente sont de plus initiĂ©s par ces entitĂ©s. Il sâagit dâune Ă©volution qui nâest pas a priori trĂšs favorable aux ESN. Toutefois certaines entreprises de ce secteur rĂ©ussissent Ă prendre le virage vers ces nouvelles opportunitĂ©s, grĂące aux compĂ©tences clĂ©s que sont le conseil et la connaissance des mĂ©tiers clients, la maitrise des opĂ©rations et de la transformation numĂ©riques, la mise en cohĂ©rence Technologies/MĂ©tiers. Par ailleurs, le cloud va aussi transformer les modĂšles de personnalisation des infrastructures et applications, impliquant moins dâintĂ©gration, moins de tierce maintenance applicative et plus de services dâhĂ©bergement. Ces changements vont donc obliger les ESN Ă repenser leur business model, leur organisation et leurs compĂ©tences.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 25 sur 44 Les moteurs de la croissance des ESN sont bien identifiĂ©s : cloud, mobilitĂ©, big data, e-commerce, objets intelligents, internet des objets⊠Ces sujets, gĂ©nĂ©rateurs de croissance Ă 2 chiffres et de dizaines de milliards dâeuros dâinvestissements dans la pĂ©riode 2015/2020, vont profiter Ă une partie du secteur des ESN, principalement les grands groupes et les PME innovantes. ParallĂšlement, proximitĂ© et agilitĂ© dans les prestations continueront Ă ĂȘtre demandĂ©es par les entreprises clientes. DâoĂč la nĂ©cessitĂ© de maintenir une organisation trĂšs maillĂ©e des ESN sur les Territoires. Enfin, des budgets de plus en plus serrĂ©s vont continuer Ă exercer une pression sur les coĂ»ts, qui oblige les ESN Ă renforcer la professionnalisation et lâindustrialisation notamment par les centres de services. Evolution des modĂšles SSII/ESN Les solutions constituent donc notre grand challenge. Mais Il faut admettre que le monde des produits est un monde de rĂ©ussites et dâĂ©checs. Dâune certaine maniĂšre, câest du capital-risque⊠AprĂšs le dĂ©fi de lâInde, le dĂ©fi des annĂ©es 2010- 2020 est probablement le rapport des sociĂ©tĂ©s de services Ă la propriĂ©tĂ© intellectuelle. Paul Hermelin, CapGemini Les ex-SociĂ©tĂ©s de Services et dâIngĂ©nierie Informatique ont aussi pris la mesure du changement de paradigme en changeant dâappellation de SSII Ă ESN (Entreprises de Services NumĂ©riques). « La transformation des mĂ©tiers et des prestations sur lâensemble des applications et des infrastructures numĂ©riques, depuis la conception jusquâĂ lâexploitation, devait davantage ĂȘtre prise en compte par une dĂ©nomination plus appropriĂ©e », expliquait Christian Nibourel, prĂ©sident du collĂšge ESN de Syntec NumĂ©rique en avril 2013. Au-delĂ des mots, on peut dire que les transformations rĂ©alisĂ©es par la plupart des entreprises importantes du secteur ESN depuis 5 Ă 10 ans vont devoir se poursuivre et se diversifier⊠Des efforts important ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© accomplis dans le « delivery » ; grĂące aux centres de services « near/off- shore », une partie du secteur ESN a pu rĂ©pondre aux besoins de rĂ©duction/maitrise des couts des clients et rĂ©sister Ă lâoffensive des SSII indiennes⊠DĂ©sormais, dâautres chantiers doivent sâouvrir ou sâaccĂ©lĂ©rer ; par exemple, la maitrise dâune partie de la propriĂ©tĂ© intellectuelle des applications par les ESN est un facteur dĂ©cisif de succĂšs⊠et de marges ! Lâon peut donc anticiper des interpĂ©nĂ©trations croissantes entre le secteur ESN et les Ă©diteurs de logiciels, Ă lâimage dâun Sopra Group par exemple. Un autre chantier dans lâĂ©volution du modĂšle SSII/ESN est Ă rechercher dans lâimportance croissante des prestations « aval » (notamment gestion/exploitation des opĂ©rations numĂ©riques) ; dans ce domaine, les entreprises du secteur sont face aux OpĂ©rateurs TĂ©lĂ©com et surtout aux gĂ©ants de lâInternetâŠPour les SSII/ESN, la capacitĂ© Ă intĂ©grer les prestations dâhĂ©bergement voire de BPO (Business Process Outsourcing), sont des facteurs importants⊠Ceci dâautant plus que le « triangle magique SSII/Editeur/DSI » sur lequel sâest bĂątie une grande partie du business dans les annĂ©es 90/00 (cf. vagues ERP, CRMâŠ) va sĂ©rieusement sâessouffler avec la montĂ©e en puissance du SaaS.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 26 sur 44 On citera aussi le chantier « social ». Le secteur des SSII/ESN se doit dâattirer des talents de plus en plus diversifiĂ©s⊠Or lâimage du secteur sâest dĂ©gradĂ©e auprĂšs des jeunes diplĂŽmĂ©s, et parmi les enjeux des 5 prochaines annĂ©es, la restauration de lâimage et de la capacitĂ© Ă recruter et de garder des Bac+5 de formations technologique mais aussi fonctionnelle est un challenge majeur⊠sans oublier la nĂ©cessaire « fĂ©minisation » du secteur, dont le taux stagne autour de 15/20%. CompĂ©tition Nous pensons donc que la consolidation sera portĂ©e par ces trois dynamiques que sont lâindustrialisation, lâinnovation - portĂ©e par la technologie et les nouveaux business models - et la proximitĂ© - qui nous permet de comprendre les mĂ©tiers de nos clients et lâenvironnement Ă©conomique. Vincent Rouaix, GFI Au plan mondial, le secteur des services reste largement fragmentĂ©. Aucun acteur nâatteint 10% du chiffre dâaffaires global et les 20 premiers reprĂ©sentent un chiffre dâaffaires cumulĂ©s infĂ©rieur Ă 40% du secteur. IBM, numĂ©ro Un de ce marchĂ©, en reprĂ©sente environ 8%. A noter que le duo de tĂȘte â IBM, HP â est composĂ© de fournisseurs qui sont aussi prĂ©sents sur dâautres marchĂ©s IT (matĂ©riels ou logiciels). Les fournisseurs indiens, nouveaux venus agressifs dans la dĂ©cennie 2000/2010, sont dĂ©sormais installĂ©s dans le groupe leader avec 3 reprĂ©sentants (TCS, Cognizant, Infosys) dans le top 20. Ils continuent de progresser et de gagner des parts de marchĂ© avec un rythme de croissance encore rapide mais ralenti⊠Leurs concurrents directs ont su les contrer, notamment en investissant lourdement en Inde (cf. plus de 50 000 Indiens chez CapgeminiâŠ). Pour continuer Ă progresser, ils ajouteront une dynamique dâacquisition plus importante dans le futur pour peser sur les deux zones Europe et AmĂ©rique du Nord. Les entreprises qui rĂ©ussiront dans la compĂ©tition internationale seront celles qui sauront identifier les forces des diffĂ©rentes cultures et sauront en faire la synthĂšse. Octave Klaba, OVH Au plan mondial, la consolidation est en panne depuis 2008/2009, aprĂšs de trĂšs grandes opĂ©rations comme HP/EDS, Xerox/ACS, Dell/Perot. La seule fusion importante rĂ©cente est celle entre CGI et Logica en 2012. Le secteur SSII/ESN reste attractif pour des acteurs venus dâailleurs ; on note par exemple lâintĂ©rĂȘt et la prĂ©sence significative des opĂ©rateurs TĂ©lĂ©coms (DT, BT, OrangeâŠ) qui cependant marquent le pas, la
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 27 sur 44 prĂ©sence croissante des groupes dâintĂ©rim/staffing (Manpower, AdeccoâŠ) ainsi que la « coopĂ©tition » montante des SSII/ESN avec les Google, Amazon et autres gĂ©ants de lâInternet sur les segments liĂ©s au Cloud. ConsĂ©quences pour lâindustrie française des ESN Que seront les SSII dans vingt ans ? Un composant de la chaĂźne numĂ©rique. Ses interlocuteurs seront des DSI, mais Ă©galement des directions mĂ©tiers. Au lieu de parler de TJM, il sera question de cloud ou de facturation Ă lâusage. Au lieu de parler dâintĂ©rim dĂ©guisĂ©, il sera question de responsabilitĂ© sociĂ©tale.. Guy Mamou-Mani, Syntec-NumĂ©rique Les ESN françaises sont les plus puissantes en Europe avec deux sociĂ©tĂ©s (Capgemini, Atos) dans les dix premiĂšres mondiales, une situation exceptionnelle que peu de secteurs Ă©conomiques connaissent. Rank Company Natio- nality Revenue** 2012 1 IBM US 45 570 2 HP US 28 059 3 Accenture US 19 102 4 Fujitsu JP 15 582 5 CSC US 11 267 6 Capgemini FR 9 605 7 NTT Data JP 9 178 8 Hitachi JP 8 685 9 Atos FR 8 455 10 NEC JP 8 297 11 TCS (Tata Consultancy Services) IN 8 283 12 Xerox US 7 981 13 CGI (Pro-forma incl. Logica) CA 7 279 14 ADP US 6 829 15 Dell US 6 512 16 Cognizant IN 5 533 17 Infosys (Incl. Lodestone as oft Oct 12) IN 5 256 18 Oracle US 5 028 19 First Data (FDC) US 4 947 20 T-Systems DE 4 888 World - leading IT Services* Providers 2012 (in million âŹ) ©Source Pierre Audoin Consultants (PAC) * comprising Infrastructure-related Services, Applications-related Services, BPO ** IT Services Revenue only
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 28 sur 44 Par ailleurs, avec 400 000 salariĂ©s dont 60% dâingĂ©nieurs, câest le secteur qui depuis une quinzaine dâannĂ©es recrute le plus de « bac +5 » et qui bĂ©nĂ©ficie de lâimage dâexcellence des ingĂ©nieurs en logiciel français⊠On peut Ă©galement se fĂ©liciter de la prĂ©sence dominante en Europe dans le secteur connexe du Conseil en Technologies, de groupes français tels quâAltran, Alten⊠Le modĂšle historique des ESN, qui a longtemps reposĂ© sur lâassistance technique, a largement Ă©voluĂ© vers dâautres modĂšles : projets au forfait, infogĂ©rance, TMA, externalisation, conseil⊠Câest grĂące Ă cette diversification que les ESN françaises sont solides. La structuration du secteur est organisĂ©e autour de leaders mondiaux et europĂ©ens, et de sociĂ©tĂ©s rĂ©gionales et locales constituant un tissu trĂšs dynamique dâacteurs complĂ©mentaires. Par ailleurs, leur part de marchĂ© sur lâHexagone est trĂšs forte puisquâelle contrĂŽle prĂšs de 65% du marchĂ© domestique contre 40% pour les ESN anglaises ou allemandes dans leur pays. Toutefois, le niveau intermĂ©diaire des ESN « moyennes » (CA de 50 Ă 500MâŹ) est en pleine rĂ©organisation avec notamment plusieurs opĂ©rations de fusions/acquisitions en 2013. Ce segment est sans doute le maillon faible pour le futur et devra passer dans les prochaines annĂ©es par de nombreuses opĂ©rations de consolidation. Les acteurs de taille intermĂ©diaire (de 20 Ă 50/100MâŹ) doivent quant Ă eux se spĂ©cialiser et/ou dĂ©velopper des expertises techniques (sĂ©curitĂ©, big dataâŠ), fonctionnelles (marketing, ventes,âŠ) ou sectorielles (finance, utilities, transportsâŠ). Tout en gardant une proximitĂ© client qui reste pour ces PME un facteur critique de succĂšs. Dans un tel contexte, les modĂšles ESN gagnants des annĂ©es 2015/2020 seront ceux : ï Des grands opĂ©rateurs de services globaux dotĂ©s de moyens puissants en amont (Design/Build) et surtout en aval (Run)⊠ï Des SpĂ©cialistes « MĂ©tiers » sâappuyant de prĂ©fĂ©rence sur de la propriĂ©tĂ© intellectuelle ï Et aussi (encore et toujours) des fournisseurs de proximitĂ© flexibles et porteurs de valeur ajoutĂ©e⊠A lâhorizon 2020, lâon peut espĂ©rer que nos 2 champions Capgemini et Atos auront rĂ©ussi leur transformation et gardĂ© leur rang dans le « top ten » sans succomber aux appĂ©tits dâacquĂ©reurs potentiels; que peut ĂȘtre, lâun au moins des suivants (Steria, Sopra Group, GFIâŠ) aura atteint la taille mondiale et que quelques autres acteurs ESN auront atteint lâexcellence dans des segments porteurs.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 29 sur 44 3.Tendances dans le secteur des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©com Evolution de lâoffre On dit que, sur le rĂ©seau mobile, en gros, le trafic data croĂźt et est multipliĂ© par deux tous les ans. C'est en gros le calcul qu'on fait. Donc, si tu te projettes dans les dix ans qui viennent, 2023, ça fait 2 puissance 10. C'est-Ă -dire quâil faut ĂȘtre capable de transporter sur les rĂ©seaux 1000 fois plus que ce qu'on transporte aujourd'hui. Thierry Bonhomme, Orange Le marchĂ© des tĂ©lĂ©coms est toujours placĂ© sous le signe de la croissance en volume. Globalement, le trafic global fixe et mobile continue de croĂźtre, la baisse du trafic fixe Ă©tant plus que compensĂ©e par lâaccroissement du trafic mobile, notamment le trafic de donnĂ©es qui se dĂ©veloppe rapidement. LâĂ©change des donnĂ©es sur les rĂ©seaux mobiles se poursuit Ă un rythme rapide. A la fin de lâannĂ©e 2013, le nombre dâaccĂšs Ă Internet haut dĂ©bit (ADSL, cĂąble) se situait aux environs de 23 millions, toujours en croissance modeste. Par contre, le trĂšs haut dĂ©bit se dĂ©veloppe beaucoup moins rapidement que prĂ©vu alors que les investissements liĂ©s Ă lâinstallation des fibres ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© importants. En 2013, le nombre dâabonnements a augmentĂ© de moins de 400 000 et est restĂ© en-deçà des 2 millions Ă la fin de lâannĂ©e. Bien que les volumes croissent, les revenus fixes et mobiles, eux, sont plutĂŽt en recul. Les services fixes sont orientĂ©s Ă la baisse depuis 2010, lâĂ©rosion rapide des revenus provenant des services fixes Ă bas dĂ©bit nâest plus compensĂ©e par la hausse des revenus du haut et trĂšs haut dĂ©bit. Il en est de mĂȘme pour les services mobiles notamment par la mise sur le marchĂ© de forfaits Ă faible coĂ»t et la migration ininterrompue des clients vers des forfaits sans financement conjoint d'un terminal.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 30 sur 44 Bien que des interrogations aient Ă©tĂ© formulĂ©es sur sa rĂ©elle utilitĂ©, la 4G a marquĂ© 2013 et connu un dĂ©veloppement rapide. Deux opĂ©rateurs annonçaient un million dâabonnĂ©s Ă la fin de lâannĂ©e tandis que lâopĂ©rateur challengeur, proposait des services 4G Ă des prix de la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente. Evolution de la demande Plus personne aujourdâhui nâest vraiment disposĂ© Ă se passer de son Smartphone, de son accĂšs Internet. Ăa devient un besoin de base en fait. La question est donc : comment se fait-il quâon nâarrive pas Ă mieux monĂ©tiser finalement cet engouement pour le service et comment les opĂ©rateurs vont-ils faire pour, enfin, se discipliner afin de monĂ©tiser les explosions de trafic quâon nous prĂ©dit ? Puisquâaux Etats-Unis, ils y arrivent, ils y sont arrivĂ©s. Et ils nây sont pas encore arrivĂ©s en Europe. François Artignan, BNP Paribas Les Technologies de lâInformation et de la Communication (TIC) prennent une part de plus en plus importante dans les budgets et les usages des mĂ©nages. En 2013, selon la derniĂšre Ă©tude du Credoc, lâĂ©quipement en ordinateur, tĂ©lĂ©phone fixe, tĂ©lĂ©phone mobile, tablette tactile ainsi que les abonnements internet, tĂ©lĂ©phonie et tĂ©lĂ©vision et les achats dâapplications (apps) continuent Ă progresser : plus de 80% des plus de 12 ans disposent dâun ordinateur Ă domicile et connectĂ© Ă internet, 36% possĂšdent mĂȘme plusieurs ordinateurs dans leur foyer (+1%). PrĂšs dâun Français sur quatre dispose dâun smartphone, soit le double dâil y a seulement deux ans. Cette progression des usages induit une augmentation des budgets par foyer auprĂšs des opĂ©rateurs tĂ©lĂ©com. Dans les dĂ©penses en produits dâĂ©conomie de lâinformation 5 , les services en tĂ©lĂ©communications sâarrogent la plus grosse part avec 42% dâun gĂąteau qui ne fait que croĂźtre avec les annĂ©es selon une note de lâINSEE 6 . Depuis 50 ans, les dĂ©penses en Ă©conomie de lâinformation sont passĂ©es de 3,8% Ă 6% du budget moyen des Français et 80% des dĂ©penses de tĂ©lĂ©communications (abonnement de tĂ©lĂ©phonie mobile, Internet et offres Triple Play) sont « prĂ©-engagĂ©es » câest-Ă -dire quâelles sont effectuĂ©es dans le cadre dâun « contrat difficilement renĂ©gociable Ă court terme ». ParallĂšlement, le temps passĂ© sur ces diffĂ©rents Ă©quipements ne cesse dâaugmenter et concerne toutes les activitĂ©s de la vie quotidienne : SMS ou courriels, navigation sur Internet, rĂ©seaux sociaux, jeux vidĂ©o, achats en ligne, recherche dâemploi, dĂ©marches administratives, travail Ă domicile⊠Non seulement ces diffĂ©rentes activitĂ©s emplissent ce que lâon appelle les « temps morts », mais elles sont effectuĂ©es de plus en plus simultanĂ©ment. Cette diffusion des TIC a contribuĂ© Ă un phĂ©nomĂšne dĂ©jĂ connu dâinterpĂ©nĂ©tration des sphĂšres personnelle et professionnelle. Aujourdâhui, 50% des actifs utilisent internet au bureau Ă des fins personnelles et 40% dâentre eux utilisent, pour leur travail, les nouvelles technologies en dehors de 5 Inclut les biens des TIC et les services dâinformation et de communication 6 Insee - La dĂ©pense des mĂ©nages en produits de lâĂ©conomie de lâinformation depuis 50 ans
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 31 sur 44 leurs horaires et lieux de travail habituels. Face Ă ce phĂ©nomĂšne, une proportion croissance des Français (40%) considĂšre que le professionnel empiĂšte trop sur la vie privĂ©e. Le numĂ©rique dans les foyers est aujourdâhui organisĂ© autour des box qui assurent lâensemble des services de ce que lâon appelait le triple-play (tĂ©lĂ©phonie fixe, accĂšs internet, tĂ©lĂ©vision). Mais contrairement aux deux autres types dâĂ©quipements, la tĂ©lĂ©vision fonctionne encore principalement en mode rĂ©ception. La convergence totale vers le numĂ©rique fera de la tĂ©lĂ©vision un Ă©quipement non seulement connectĂ© mais pouvant interagir avec lâunivers Internet et tous les services quâil supporte. Impact sur les business models des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©coms Aujourdâhui 80% de nos revenus en fait proviennent de services qui nâexistaient pas il y a quinze ans. Didier Bellens, Belgacom PoussĂ© par la politique europĂ©enne, le marchĂ© des tĂ©lĂ©coms est principalement stimulĂ© par la concurrence, la baisse des prix et de nouvelles chaĂźnes de valeur. Pourtant, le « low cost », qui est une tendance touchant de nombreux secteurs (distribution, transportsâŠ), ne peut ĂȘtre le seul « driver » du marchĂ© des tĂ©lĂ©coms faute de quoi il conduirait les opĂ©rateurs qui doivent maintenir leurs investissements Ă un niveau Ă©levĂ© (infrastructures, innovationsâŠ) dans une situation dĂ©licate. Le marchĂ©, qui a dĂ©jĂ connu des bouleversements importants depuis une dizaine dâannĂ©es, continuera Ă ĂȘtre extrĂȘmement dynamique, ce qui entraĂźnera, dâune part une Ă©volution constante des business models, dâautre part lâapparition de nouveaux acteurs, des fusions dâacteurs existants, voire la disparition de certains dâentre eux. CompĂ©tition Dans la compĂ©tition internationale, lâavenir de la technologie française et de ses champions est liĂ© aussi Ă son influence et Ă son action dans les pays Ă croissance rapide comme les pays dâAfrique. Gabrielle Gauthey, Alcatel-Lucent En 2013, les fusions-acquisitions ont repris un rythme Ă©levĂ©, le plus Ă©levĂ© depuis 2006 avec un volume de prĂšs de 370 milliards dâeuros, plus du double de ce quâil a Ă©tĂ© en 2012 (source : Dealogic 7 ). 7 2013 Global Telecom M&A at Highest Volume Since 2006
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 32 sur 44 Mais ce chiffre est un peu faussĂ© par le « megadeal » du rachat des 45% de Verizon Wireless par Verizon Communications pour un montant de 130 milliards de dollars, la plus importante transaction de lâhistoire des tĂ©lĂ©coms, devant lâacquisition de BellSouth par AT&T en 2006 pour 102 milliards de dollars. A signaler Ă©galement sept transactions de plus de 10 milliards de dollars en 2013 contre une seule lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente. ParallĂšlement Ă cette restructuration interne, le secteur des tĂ©lĂ©coms est dans une intense recomposition avec une transformation des activitĂ©s, des business models et lâimmixtion de nouveaux acteurs, dont beaucoup viennent de lâInternet et qui concurrencent les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms sur une grande palette de services : tĂ©lĂ©phonie, messagerie, vidĂ©o Ă la demande, visiophonie personnelle⊠Parmi ces acteurs, souvent nommĂ©s OTT (Over-The-Top), on peut mentionner Facebook, Google, Microsoft (incluant dĂ©sormais Skype), Netflix,⊠Le risque pour les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms est de devenir des « fournisseurs de tuyaux » fixes ou mobiles et dâĂȘtre de simples intermĂ©diaires nâapportant quâune faible valeur ajoutĂ©e. Cette nouvelle concurrence les oblige Ă dĂ©velopper une stratĂ©gie de nouveaux services leur permettant de garder un contact riche avec leurs clients. Pour cela, ils disposent de trois atouts majeurs : un capital de confiance Ă©levĂ© vis-Ă -vis des clients notamment grĂące Ă une expĂ©rience client reconnue et souvent trĂšs positive. Un engagement contractuel durable et monĂ©tisĂ© avec ces derniers. Enfin, une maitrise des infrastructures utilisĂ©es au quotidien pour lâaccĂšs aux services (VPN, rĂ©seau mobile, internetâŠ). Ces atouts leur permettent de proposer aux particuliers comme aux entreprises des services de Cloud Computing, que ce soit au niveau IaaS, PaaS ou SaaS. Ils peuvent Ă©galement fournir des services qui sâappuient sur leurs infrastructures : Big Data (en sâappuyant par exemple sur les donnĂ©es client « anonymisĂ©es »), facturation et paiement en ligne⊠Sur ce dernier point, les opĂ©rateurs ne deviendront probablement pas leaders dans la chaĂźne de valeur relative aux transactions de paiement dĂ©matĂ©rialisĂ©es dans les pays industrialisĂ©s. En revanche dans les pays Ă©mergents faiblement bancarisĂ©s, ils jouent ou joueront un rĂŽle majeur sur cette chaĂźne de valeur, Ă lâinstar dâOrange en Afrique. Enfin, une troisiĂšme voie possible est de proposer des services qui entrent en concurrence directe avec ceux proposĂ©s par les OTT. Mais jusquâici cette troisiĂšme voie nâa Ă©tĂ© que partiellement explorĂ©e par les opĂ©rateurs et nâa gĂ©nĂ©rĂ© quâune faible proportion de leurs revenus (applications mobiles, rĂ©seaux sociaux spĂ©cialisĂ©s, instant messagingâŠ) En particulier, les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©com nâont, Ă ce jour, pas su sâimposer comme intermĂ©diaire de rĂ©fĂ©rence pour la mise Ă disposition dâapplications (kiosques dâapplications ou appstores), terrain créé et occupĂ© par les fournisseurs dâOS mobile (Apple, Google via Android) relayĂ©s par les rĂ©seaux sociaux (Facebook principalement). Il est peu probable que ce retard puisse ĂȘtre rattrapĂ© dans les annĂ©es Ă venir.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 33 sur 44 ConsĂ©quences pour lâindustrie françaises des tĂ©lĂ©coms Il me semble, encore une fois, que le machine to machine, lâĂ©volution des postes de travail, les tablettes, le Wearable, lâATAWAD et le Cloud, vont crĂ©er une intimitĂ© entre lâintelligence des rĂ©seaux et lâintelligence des applications. Ce qui fait quâon va redonner du sens au mĂ©tier des opĂ©rateurs. François Artignan, BNP Paribas Par rapport Ă leurs concurrents internationaux, les opĂ©rateurs europĂ©ens et français sont soumis Ă une trĂšs forte fragmentation de leur marchĂ©, ce qui nâest pas sans poser de difficiles questions Ă©tant donnĂ© le caractĂšre hautement capitalistique de leur activitĂ©. Garder des marges suffisantes, tout en rĂ©alisant les investissements nĂ©cessaires Ă la gĂ©nĂ©ralisation des hauts dĂ©bits fixe et mobile sur le territoire, les obligera Ă opĂ©rer une mutualisation de leur infrastructure, voire Ă fusionner, et Ă se diffĂ©rencier encore plus sur les services. Câest par exemple le cas dâOrange et T-Mobile au Royaume-Uni, SFR et Bouygues Telecom en France, qui ont signĂ© un accord de mutualisation partielle de leurs rĂ©seaux mobiles en janvier 2014, ou lâincitation au partage des investissements FTTH impulsĂ©e par lâArcep et certaines collectivitĂ©s locales. Il est vraisemblable que la conjugaison des deux mouvements, mutualisation et consolidation, sera nĂ©cessaire pour faire face aux dĂ©fis qui se posent. Et de ce point de vue, les rĂ©glementations française et europĂ©enne devront permettre et faciliter ces deux Ă©volutions. Rank Company 2012 Telecom service sales (billion âŹ) Growth 2011- 2012 1 NTT* 104,4 1,80% 2 AT&T 99,2 0,60% 3 Verizon 90,2 4,50% 4 China Mobile 69,1 6,10% 5 TelefĂłnica 62,4 -0,80% 6 Deutsche Telekom 58,2 -0,80% 7 Vodafone* 54,6 -4,20% 8 AmĂ©rica Movil 45,8 16,50% 9 Orange 43,5 -3,90% 10 KDDI* 35,7 2,50% World top 10 telcos (2012 sales) Source : IDATE Note: 2012 Telecom service sales & growth 2011-2012 (%) * fiscal year ended March 31, 2013
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 34 sur 44 Les nouveaux acteurs français de type OTT (dâautres Dailymotion et Deezer) devront ĂȘtre soutenus et accompagnĂ©s par lâĂ©cosystĂšme qui comprend : la puissance publique, les instances de rĂ©gulation et de normalisation, les sociĂ©tĂ©s de capital-risque et autres aides au financement, pour leur permettre dâatteindre la taille critique nĂ©cessaire Ă leur dĂ©veloppement. Quelles relations vont devoir entretenir les opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©coms et ces nouveaux acteurs ? Concurrence frontale et/ou coopĂ©ration ? Sans doute les deux simultanĂ©ment mais câest lĂ une situation que lâon connaĂźt depuis longtemps dans le secteur de lâIT sous lâappellation « coopĂ©tition » ou « concuralliance ». OpĂ©rateurs et nouveaux acteurs vont devoir collaborer pour bĂ©nĂ©ficier dâune fertilisation croisĂ©e, au travers de lâouverture des rĂ©seaux tĂ©lĂ©coms Ă lâinnovation des tierces parties pour favoriser lâadoption de nouveaux services 8 . Sur le marchĂ© du grand public, il semble peu probable que les Ă©quipementiers français (Alcatel, Archos, Sagem,..) puissent se repositionner sur le segment des smartphones/tablettes. En revanche, le nouveau et vaste marchĂ© mondial des objets connectĂ©s sâouvre Ă eux et est Ă leur portĂ©e (ex : Parrot, sen.se, Withings). 8 Sabine BohnkĂ©, Sapientis
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 35 sur 44 es marchĂ©s La data, quâelle soit big, open ou autre, est Ă lâĂ©conomie numĂ©rique ce que le charbon ou le pĂ©trole Ă©tait Ă lâĂ©conomie industrielle : son principal carburant. Avec la transformation numĂ©rique des entreprises et de la sociĂ©tĂ© et le dĂ©veloppement des objets connectĂ©s, toutes nos activitĂ©s, tout notre environnement produisent des volumes sans cesse croissants de donnĂ©es. La collecte, lâexploitation, lâanalyse et lâinterprĂ©tation de ces donnĂ©es est une opportunitĂ© pour tous les acteurs de la filiĂšre numĂ©rique mais aussi pour les entreprises qui seront capables de les exploiter. Mais cette Ă©volution nâest pas sans poser nombre de questions. Du cĂŽtĂ© de leur gestion et de leur exploitation, il faudra trouver les bons business models, connaĂźtre les usages⊠Du cĂŽtĂ© rĂ©glementaire et lĂ©gal, il faudra surmonter les problĂšmes de sĂ©curitĂ©, dâintĂ©gritĂ©, de protection des donnĂ©es personnelles. Ce dernier point a Ă©tĂ© largement amplifiĂ© par quelques affaires (Julian Assange et les fuites de Wikileaks, Edward Snowden et la rĂ©vĂ©lation des programmes de surveillance PRISM et XKeyscore de la NSAâŠ) pour avoir un retentissement mondial. La rĂ©volution digitale rĂ©organise en profondeur la chaĂźne de valeur. Les gagnants seront ceux qui comprendront le mieux le nouveau rĂŽle des clients. Pascal Leroy, Sopra Le cloud va constituer le nouveau rĂ©fĂ©rentiel dans lequel tous les acteurs devront se positionner. Mais ce passage de lâancien monde vers le monde du « as a service » nâest pas trivial et entraĂźne des modifications dans plusieurs dimensions : réécriture du code, Ă©laboration de nouveaux business models, mise en Ćuvre de nouvelles pratiques commerciales et relation avec les clients⊠Et comme
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 36 sur 44 toute pĂ©riode de transformation radicale, le cloud favorise une redistribution des cartes et constitue Ă la fois une chance et aussi un risque. GDF-SUEZ sera vendeur de services numĂ©riques dans le futur. VĂ©ronique DurandâCharlot, GDF-SUEZ Dans un monde globalisĂ©, les startups du numĂ©rique doivent le plus souvent penser leur dĂ©veloppement Ă lâĂ©chelle de la planĂšte dĂšs leur crĂ©ation. Une dĂ©marche qui nâest pas simple mais nĂ©cessaire. Car, dans lâĂ©conomie numĂ©rique, quelle que soit la taille de lâentreprise, sa zone de chalandise est dâemblĂ©e potentiellement mondiale. Et sur ce point, le cloud donne aux petites entreprises les mĂȘmes armes quâaux multinationales. On se souvient du dessin de Peter Steiner publiĂ© dans le magazine The New Yorker il y a plus de vingt ans dans lequel il exprimait cette idĂ©e avec humour sous lâintitulĂ© : « On the Internet, nobody knows you're a dog ». Transcrite aujourdâhui on pourrait dire que sur le cloud, les TPE peuvent offrir les mĂȘmes services que les grandes ent reprises. ParallĂšlement, il faut crĂ©er les conditions permettant aux ESN et aux Ă©diteurs de logiciels dâĂ©voluer vers le cloud et le SaaS au plus vite et dans les meilleures conditions. La crĂ©ation de cet Ă©cosystĂšme devra aussi favoriser le dĂ©veloppement des startups et leur permettre de franchir diffĂ©rents seuils. Car sur ce plan, lâĂ©conomie numĂ©rique française est atteinte du mĂȘme mal que lâĂ©conomie tout court : la difficultĂ© pour les petites entreprises Ă dĂ©passer une taille critique. 11 Ă©diteurs de logiciels français seulement ont franchi la barre symbolique des 100M⏠en 2012. Du cĂŽtĂ© des ESN, la situation est sensiblement diffĂ©rente avec deux champions mondiaux (Capgemini et Atos), et un tissu assez dense de sociĂ©tĂ©s de moyenne taille maillant assez finement lâHexagone. Alors que les plus grandes ESN peuvent prĂ©tendre Ă couvrir tous les activitĂ©s des services, celles de taille moyenne doivent se tourner vers plus de spĂ©cialisation et de verticalisation. Afin de poursuivre leur croissance dans le nouveau monde, ces ESN devront continuer Ă Ă©largir leur sphĂšre dâintervention vers les centres de services, le forfait et les projets sur la durĂ©e. Alors que lâassistance technique permet de rentrer assez rapidement chez les nouveaux comptes, les autres prestations assurent leur dĂ©veloppement. Les ESN Ă©voluent du back-office vers le front-office et deviennent un interlocuteur pour les mĂ©tiers. Elles doivent aider les DSI dans la transformation numĂ©rique de leur entreprise et dans la prise des projets autour du cloud, de la data, de la mobilitĂ© et de lâinnovation. Elles pourront jouer le rĂŽle de « facilitateur du numĂ©rique » entre les DSI et les mĂ©tiers, favoriser le dialogue entre les deux parties et ainsi organiser une nouvelle relation tripartite. Les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms devront trouver leur place dans la nouvelle chaĂźne de valeur et ne pas se laisser aspirer par les effets pervers du modĂšle low cost. Dâautant que le dĂ©veloppement de la 4G et de la fibre, source de revenus futurs, nĂ©cessitent dâimportants investissements. Alors que lâinnovation semble venir plus des terminaux que du rĂ©seau, les opĂ©rateurs pourront ĂȘtre Ă lâorigine de la crĂ©ation de plates-formes devenant de vĂ©ritables Ă©cosystĂšmes, ce que les OTT et dâautres acteurs se sont attachĂ©s Ă rĂ©aliser avec un succĂšs certain. Le cloud, la mobilitĂ© constituent aussi des opportunitĂ©s pour les opĂ©rateurs auxquelles il faut ajouter le SDN (Software Design Network) qui, grĂące Ă un dĂ©couplage entre lâinfrastructure rĂ©seau et les logiciels pour les administrer, apporteront les mĂȘmes bĂ©nĂ©fices que dans les domaines du data center, des serveurs et du stockage.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 37 sur 44 Mais ces recommandations ne seraient pas complĂštes si lâon ne mettait pas lâaccent sur la transversalisation croissante entre ces 3 industries. On voit bien en effet que le cloud et la data bousculent les frontiĂšres et obligent les acteurs de chaque « silo » Ă se positionner dans les champs dâactivitĂ© connexes. Doit-on parler de compĂ©tition meurtriĂšre entre acteurs français, ou bien de solidaritĂ© ? Ainsi les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©com ou les grandes ESN supporteront-elles les Ă©diteurs SaaS Ă©mergents⊠Verra-t-on nos grandes entreprises jouer les prĂ©dateurs et sĂ©curiser notre industrie naissante du SaaS, ou rejouera-t-on le feuilleton DailyMotion ? Les succĂšs ou Ă©checs de nos industries numĂ©riques Ă lâhorizon 2020 dĂ©pendent de la capacitĂ© de nos acteurs Ă sâintĂ©resser Ă leur Ă©cosystĂšme dâentreprises innovantes, notamment françaises, en vue dâassurer le succĂšs de tousâŠ
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 38 sur 44 Les 11 recommandations Ce rapport constitue une base solide dâanalyse de situation. A ce stade les recommandations prĂ©sentĂ©es sont gĂ©nĂ©rales et au vu notamment des dĂ©bats de la confĂ©rence organisĂ©e par le cycle Prospective de lâInstitut G9+ le 24 mars 2014, celles-ci seront complĂ©tĂ©es, afin de proposer des mesures pratiques et concrĂštes. 1. Les entreprises de tous types et de toutes tailles doivent accĂ©lĂ©rer leur transformation numĂ©rique. Il en va de la compĂ©titivitĂ© de lâĂ©conomie française, en retard selon la plupart des Ă©tudes internationales sur ce sujet. 2. LâĂ©cosystĂšme dans lequel se situent nos industries du NumĂ©rique est loin de lâoptimal ; cela va des clients souvent timorĂ©s voire mĂ©fiants Ă lâĂ©gard des PME innovantes aux financiers qui brident parfois le dĂ©veloppement de ces sociĂ©tĂ©s, sans oublier les politiques publiques parfois incohĂ©rentes. Le futur du NumĂ©rique en France et sa rĂ©ussite passent impĂ©rativement par des transformations de cet Ă©cosystĂšme. 3. On constate quâune croissance externe dynamique, voire agressive, est la clĂ© du succĂšs (ou du maintien de leadership) des grands acteurs US. Les poids lourds français doivent de ce fait accĂ©lĂ©rer leurs efforts dans ce sens et faire preuve dâaudace, notamment dans les domaines les plus porteurs. 4. Lâexpansion des usages doit ĂȘtre accompagnĂ©e par une rĂ©duction encore plus forte de la consommation Ă©nergĂ©tique des TIC, de telle sorte Ă stabiliser leur empreinte Ă©cologique. 5. La cyber-sĂ©curitĂ© doit ĂȘtre une prioritĂ© pour les Ă©tats, entreprises et individus. Notamment, le respect de la vie privĂ©e et la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es personnelles doivent ĂȘtre renforcĂ©s de maniĂšre Ă respecter et garantir les droits de chacun. Par exemple, les passerelles du rĂ©seau internet europĂ©en vers les pays dont la rĂ©glementation en termes de vie privĂ©e et de cyber-sĂ©curitĂ© diffĂšrent fortement de celles en vigueur en Europe doivent ĂȘtre contrĂŽlĂ©es. 6. Objets intelligents connectĂ©s, Internet des Objets (intelligents) : ces domaines renferment des opportunitĂ©s majeures et critiques pour tout le secteur des industries numĂ©riques et contribuer notamment au phĂ©nomĂšne Big Data et Ă une nouvelle poussĂ©e de lâintelligence artificielle. Et doivent gĂ©nĂ©rer une partie des leaders de demain.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 39 sur 44 7. LâĂ©dition de logiciels française a perdu ces derniĂšres annĂ©es plusieurs de ses leaders qui ont Ă©tĂ© rachetĂ©s par de grands groupes Ă©trangers. Elle doit se donner les moyens de rĂ©ussir des percĂ©es internationales dans des domaines dâexcellence (Applicatifs, Open Source, jeux vidĂ©oâŠ) et dans quelques niches du SaaS ou du Big Data. 8. Nos grandes entreprises de services numĂ©riques (ESN) doivent poursuivre et accĂ©lĂ©rer leurs transformations vers les solutions mĂ©tiers (basĂ©es si possible sur de la propriĂ©tĂ© intellectuelle), les activitĂ©s dâopĂ©rateurs de services « aval », lâindustrialisation (offres, services), tout en conservant la proximitĂ© et lâintimitĂ© client. 9. Les opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©communications doivent prendre lâoffensive dans les innovations. Le cloud, un rĂ©seau public internet trĂšs haut dĂ©bit ouvert jusquâau client fixe et mobile, lâinternet des objets et le SDN (Software Defined Network) entre autre doivent ĂȘtre perçus comme des opportunitĂ©s pour dĂ©velopper leur business model Ă lâhorizon 2020. 10. Pour favoriser lâinnovation et la fertilisation de lâĂ©conomie grĂące au dĂ©veloppement du numĂ©rique, la neutralitĂ© de lâinternet doit ĂȘtre rĂ©gulĂ©e pour que les fournisseurs de services ne soient pas pris en otage par les opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©communications qui maĂźtrisent la boucle dâaccĂšs. Notamment, les rĂ©munĂ©rations que les opĂ©rateurs pourraient recevoir de certains OTT doivent ĂȘtre publiques. 11. Les autoritĂ©s de rĂ©gulation et les administrations doivent favoriser les partages dâinfrastructure haut dĂ©bit fixe et mobile entre opĂ©rateurs pour obtenir une excellente couverture et qualitĂ© de service et optimiser les investissements.
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 40 sur 44 Atouts et freins français Institut G9+ - compte-rendu de la confĂ©rence « L'Industrie française du Logiciel face aux dĂ©fis du Cloud » du 25 juin 2012 Institut G9+ - compte-rendu de la confĂ©rence « Les SSII : atout majeur ou maillon faible dans notre Ă©conomie numĂ©rique » du 18 fĂ©vrier 2013 Institut G9+ - compte-rendu de la confĂ©rence « OpĂ©rateurs TĂ©lĂ©coms : dinosaures ou mutants ? » du 24 juin 2013 Institut G9+ - Livre Blanc « 11 idĂ©es du G9+ pour la France- Les TIC Ă l'horizon 2015 : Garder le cap pour rebondir » de juin 2009 Institut G9+ - Livre Blanc « Les Nouveaux Eldorados de lâEconomie ConnectĂ©e » de dĂ©cembre 2013 IDATE â Digiworld Yearbook 2010 Ă 2013 Etude du Credoc - La diffusion des technologies de lâinformation et de la communication dans la sociĂ©tĂ© française (2013) Syntec NumĂ©rique - 3Ăšme Ă©dition du Panorama Top 250 des Ă©diteurs et crĂ©ateurs de logiciels français Syntec NumĂ©rique - Contrat dâEtudes Prospectives du secteur professionnel du NumĂ©rique : 36 000 crĂ©ations d'emplois en 5 ans Syntec NumĂ©rique - Les secteurs Conseil, Logiciels et Services en faible dĂ©croissance en 2013 Insee - La dĂ©pense des mĂ©nages en produits de lâĂ©conomie de lâinformation depuis 50 ans Truffle 100 - Le palmarĂšs des Ă©diteurs de logiciel Français SNCF contre Google : Lâavenir de la compagnie se joue dĂ©sormais sur le numĂ©rique Impact dâInternet sur lâĂ©conomie française Observatoire du NumĂ©rique - chiffres clĂ©s (octobre 2013) The Global Information - Technology Report 2013 Economie numĂ©rique - les enjeux (La Rouge et la Jaune â n°674) Economie numĂ©rique - les succĂšs (La Rouge et la Jaune â n°675) Quelle France dans 10 ans ? contribution du groupe de travail (SĂ©nat) Builders of the Digital Ecosystem - The 2013 Booz & Company Global ICT 50 Study Les 15 entreprises du numĂ©rique qui vont recruter le plus en 2014 : 10 000 jobs Ă la clĂ© ! Economie numĂ©rique et emploi en France : Lâexemple de Google Hans Vestberg, PDG d'Ericsson : «L'industrie est en pleine mutation» Mission dâexpertise sur la fiscalitĂ© de lâĂ©conomie numĂ©rique (Rapport Colin et Collin)
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 41 sur 44 Qui sommes-nous? FĂ©dĂ©rant aujourd'hui 20 communautĂ©s d'anciens de toutes formations (Ă©coles d'ingĂ©nieurs, management, sciences politiques, universitĂ©), l'Institut G9+ reprĂ©sente 50 000 professionnels du numĂ©rique. Grands acteurs privĂ©s & publics et pĂŽles d'expertise concernĂ©s font naturellement partie de son environnement. Il a pour ambition d'ĂȘtre un think tank de rĂ©fĂ©rence dans ce secteur. Ses rĂ©unions-dĂ©bats, une trentaine par an, abordent sans concessions tous les aspects technologiques, Ă©conomiques et sociĂ©taux du secteur. Des initiatives particuliĂšres (cycles de confĂ©rences, livres blancs, rencontre annuelle) complĂštent un catalogue ouvert Ă tous. Créé en 1995 par la rĂ©union de 9 groupes « technologies de l'information » d'anciens de grandes Ă©coles françaises, l'Institut G9+ constitue une plate-forme sans Ă©quivalent d'Ă©tudes et d'Ă©changes sur le numĂ©rique. LâInstitut G9+ est une association 1901 prĂ©sidĂ©e actuellement par Valentine FerrĂ©ol et animĂ© par un bureau Ă©largi dâune dizaine de membres et un comitĂ© dâorganisation dâune cinquantaine de personnes. Il rassemble : ï Ensimag Alumni ï Agro informatique ï AI N7 NumĂ©rique ï Arts et MĂ©tiers Informatique ï Centrale informatique, Ă©lectronique et tĂ©lĂ©communications ï Club Digital et Technologie de Neoma Business School Club SI GEM GN ï Club TĂ©lĂ©com INSEAD ï IESF ComitĂ© NumĂ©rique ï DAUPHINE Club SI et Club Digital ï Edhec Business et Technologie ï EMLYON Business School ï ESCP Europe TIC et business ï Essec business & technologies ï HEC Pole Economie NumĂ©rique et Internet ï Mines informatique ï Ponts Telecom Informatique ï Sciences Po informatique et tĂ©lĂ©communications ï SupĂ©lec NumĂ©rique ï TELECOM Paris et TELECOM Bretagne ï X Informatique Les cycles dĂ©veloppĂ©s par lâInstitut portent sur la prospective, les ressources humaines, la diversitĂ© et sur lâactualitĂ© du secteur. La Rencontre Annuelle est le point dâorgue de son activitĂ©. Information et inscriptions aux rĂ©unions : www.g9plus.org
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 42 sur 44 Les membres du groupe Prospective Valentine FerrĂ©ol, Arts et MĂ©tiers, PrĂ©sidente de lâInstitut G9+ Christian HindrĂ©, ESCP Louis Le Bigot, Telecom Bretagne Nicolas Martinez Dubost, Ponts, animateur du groupe Prospective Eric Nizard, ENSEEIHT Toulouse Jean-François Perret, ENSEEIHT Toulouse, PrĂ©sident du comitĂ© "Economie NumĂ©rique" IESF RĂ©mi Prunier, SupĂ©lec, Responsable Communication de lâInstitut G9+
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2020 : oĂč vont les industries françaises du numĂ©rique ? copyright Institut G9+ 44 sur 44 Qui sommes-nous? ï Pour contacter lâĂ©quipe en charge de la rĂ©daction de ce livre blanc : Envoyez un mail Ă redaction@g9plus.org ï Pour ĂȘtre informĂ© de notre actualitĂ©, inscrivez-vous Ă notre liste de diffusion mensuelle : http://fr.groups.yahoo.com/group/actu-g9/join ï Les communiquĂ©s de presse de lâInstitut G9+ : http://buzz.g9plus.org/ ï Notre revue de presse : http://www.scoop.it/t/g9plus ï Suivez nous sur Twitter : http://twitter.com/G9Plus ï Notre page Facebook : http://www.facebook.com/institutG9plus ï Retrouvez les vidĂ©os de nos manifestations : http://g9plus.tv/accueil
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