3. Mensuel - mars 2013 - N° 23
Marketing
Les enjeux du développement du
secteur bancaire et le rôle du marketing
Contrairement aux autres secteurs reliés à l’économie d’un
pays, la banque constitue un secteur particulier voire stratégique. Son embellie est perçue comme révélatrice d’un
développement certain de ce pays.
Lire p. 19
L ’ e s s e n t i e l
L as er
Opcvm, comment
être attractif ?
Pour intéresser un maximum de clients, les
sociétés de gestion ont développé des
gammes de fonds de plus en plus larges
correspondants aux différents niveaux de
risques et horizons de placement souhaités
par les clients.
Lire p.9
Huile de palme,
le dénigrement passe mal
L’AIPH a gagné son procès contre le groupe
système U. La publicité considérée comme
mensongère de cette dernière a été
interdite de diffusion. Une sanction assortie
d’une astreinte de 3 000 euros par infraction constatée.
Lire p.6
Banques
le succès de UBA
repose sur les
solutions innovantes
Le Directeur général de UBA CI après le
sacre de son groupe a bien voulu se prêter
à nos questions. Dans cette interview,
M. Franklin EREBOR relève les sécrets du
succès de sa banque.
Lire p.7
assurances
Oxford Business Group
analyse les facteurs de la
croissance du secteur
En dépit des bouleversements engendrés
par les dernières élections présidentielles,
le marché ivoirien de l’assurance a enregistré une croissance annuelle de 40 % en
moyenne au cours des cinq dernières
années, due en grande partie aux partenariats bancaires, aux ventes de voitures
neuves et aux politiques fiscales.
Lire p.5
EXEMPLAIRE GRATUIT
d o s s ie r
Paiement Electronique :
opérateurs mobiles
& banquiers au
coude à coude
Le marché du transfert d’argent, au départ, exclusivement détenu par le secteur
financier et bancaire est aujourd’hui concurrencé par la téléphonie mobile.
Cette dernière est en passe de devenir un sérieux concurrent pour les opérateurs mobiles.
Lire p. 10
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5. 3
CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°23 - MARS 2013
EDITO
Mars 2013, déjà un trimestre ! Le temps coule, le compteur remis à zéro
repart de plus belle. Pour notre pays, c’est une nouvelle page qui s’écrit
en lettre mais aussi en chiffres au rythme des chantiers de développement : troisième pont, autoroute de Bassam, renforcement du système
d’adduction d’eau potable à partir de la ville de Bonoua, barrage de
Soubré… « Le pays est en chantier ». Les investissements ne se font pas
seulement dans les infrastructures économiques. Dans le secteur des
banques et du transfert d’argent, la Côte d’Ivoire enregistre de nouvelles
enseignes ; les anciennes consolidant leurs positions avec, à la clé, une
grande percée dans les techniques de l’information et de la communication (T.I.C.).
Les T.I.C. ont ce fascinant pouvoir de faire reculer les barrières, et faire
tomber les cloisons de sorte à favoriser l’interpénétration des secteurs,
voire des métiers. Il est de plus en plus fréquent de voir une banque
offrant des services de transfert d’argent ou un opérateur mobile proposant des services d’e-money, d’e-paiement… Une indéniable REVOLUTION qui allie efficacité et gain de temps.
Une fois n’est pas coutume, l’Afrique et particulièrement la Côte d’Ivoire
n’est pas en reste avec les solutions innovantes des opérateurs du
secteur. Mais rien est encore joué et le chemin de la technologie réserve
encore bien de surprises. La prochaine pourrait venir du secteur des
transports terrestre et aérien.
L A REDACTION
Sommaire
10
18
21
20
Laser
Pourquoi et comment faire une levée de fonds ?
Au coeur du marché
Procès AIPH contre le groupe Système U
Brèves d'ici...
Les différents types d'OPCVM
p. 4
p. 5
p. 6
p. 8
p. 9
Dossier Transfert électronique
Téléphonie mobile: (assurance, monétique, transfert...) la grande ménace
Banques / Assurances : chronique d'une fusion généralisée
Secteur bancaire en Afrique de l’Ouest : le Nigeria, la locomotive
Téléphonie Mobile - Côte d’Ivoire: les nouveaux défis
p. 10
p. 11
p. 12
p. 15
Management
Interview : Charles DABOIKO, Directeur Général de ECOBANK CI
p. 18
Marketing
Le rôle du marketing dans le système financier
Enquête
3è pont, opportunités d'emplois pour la jeunesse
p. 19
p. 20
Conso
Options de migration du "cloud" vers l'androïd
p. 21
REDACTION
GESTION ET ADMINISTRATION
Directeur de la rédaction : Jean-Pierre Pont
(jeanpierrepont@gmail.com)
Directeur de Publication et d'exploitation :
Ibrahim Ouattara
Coordinateur de rédaction : Ibrahim Ouattara
Administration et marketing : Armelle Kouakou
Secrétaire général de la rédaction : Didier Bras
Coordination commerciale : Prisca Kouassi
Secrétaire de rédaction : Jean-Claude Acké
Contacts commerciaux :
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carine.bogui@cotedivoire-economie.com
Directeur artistique : Anderson LAKO
INFORMATIONS LEGALES
Ont participé à ce numéro :
Jean-Claude Acké, Jean-Jacques Amond,
Lassina Keita, Jean-Emile Sosoo,
Germain Tanoh, Prisca Kouassi
Armelle Kouakou.
Pour nous contacter :
redac@cotedivoire-economie.com
Côte d’Ivoire Economie, S.A. au capital de 60 000 000 FCFA. - PCA :
Jean-Pierre Pont - Siège social : Cocody cité des Arts - Abidjan.
Site Internet : www.cotedivoire-economie.com - RCCM n° CI-ABJ2010-B-1358 du 25 février 2010 - Récépissé du procureur de la
République 12D du 22/03/2010 - Dépôt légal éditeur n° 9162 du
25/03/2010. Agrément CSP n°ER-291/CSP
Impression : HOODA GRAPHICS : Cocody Danga - face cité BAD,
11 BP 1140 Abidjan 11, Côte d'Ivoire. Tirage : 10 000 exemplaires.
6. 4
Laser
CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°23 - MARS 2013
Pourquoi et comment faire une
levée de fonds ?
Peut-on intéresser des investisseurs quand on
est une petite entreprise ou un entrepreneur
local ? Une levée de fonds, pour quoi faire et
auprès de qui ? Au prix de quels sacrifices ?
Qu’il s’agisse de développer une idée ou
un prototype, de lancer une nouvelle
activité, d’envisager une croissance
externe, de se développer à l’international,
les PME et les entrepreneurs locaux ont
rarement la capacité de s’autofinancer.
Ainsi, pour assurer le financement de leurs
besoins de démarrage et de développement, les PME et les entrepreneurs locaux
qui sont porteurs de projet, doivent envisager de recourir à une levée de fonds.
Cependant, ce n’est pas le métier de leur
banque de tous les jours. Ils doivent donc
se tourner vers le secteur du capital investissement pour trouver ces moyens financiers qui leur sont nécessaires. C’est un
long chemin qui commence, mais si
l’énergie et le professionnalisme sont là, la
réussite sera au rendez-vous.
Des problèmes de financement
L'accès aux ressources financières est
identifié dans de nombreuses enquêtes de
conjoncture comme un des principaux
obstacles à la survie et à la croissance des
PME et des entrepreneurs locaux porteurs
de projet.
Les banques commerciales et les investisseurs traditionnels se montrent réticents à
fournir des services financiers aux PME et
aux entrepreneurs, parce qu’ils estiment en
général que leur financement est risqué et
incertain, du fait d’un pouvoir de marché
limité, le manque de compétences en
matière de gestion, la forte proportion
d'actifs incorporels, l'absence de pièces
comptables adéquates et le manque
d'avoirs…
De surcroît, le cycle de l'innovation est un
processus complexe qui suit souvent une
trajectoire non linéaire, son financement
requiert une série d'injections de capitaux
et à chaque phase du cycle de croissance
correspondent des besoins différents qui
doivent être financés de manière adéquate.
Le capital investissement
Définition.
Le capital investissement consiste en une
prise de participation en capital dans des
entreprises généralement non cotées afin
de leur procurer des financements que les
fondateurs, actionnaires, porteurs de parts
ne peuvent fournir. Le capital investisseur
est, la plupart du temps, un intermédiaire
entre les institutions financières et
l’entreprise.
L’attente d’une forte rentabilité…
L’objectif du capital investissement est
d’obtenir une rentabilité supérieure à celle
des placements sans risques. Et plus
l’investissement est risqué, plus la rentabilité attendue est élevée.
… pour une durée limitée.
Car c’est la plupart du temps au moment
du désinvestissement que se constate
l’essentiel de la rentabilité espérée.
Les acteurs de la levée de fonds
Les différentes formes du capital investissement correspondent aux différentes
étapes du développement de l’entreprise :
La ‘Love Money’.
Les premiers apports de fonds pour financer le projet de l’entrepreneur proviennent
souvent de la famille et des amis. D’où
leur nom…
Les ‘Business Angels’.
Il s’agit de personnes privées investissant
leur fortune personnelle dans un projet
industriel ou commercial et leur investissement varie de 500 000 FCFA à 500
millions FCFA.
Les ‘incubateurs privés’.
L’incubateur privé prend une partie du
capital en contrepartie d’un environnement matériel (locaux, équipement informatique, secrétariat,..) et de très nombreux
services (Assistance juridique, recherche
de financements,..). Ils assurent, entre le
Business
Angel et le Capital Investissement, une
continuité de la chaîne de financement.
Les Fonds de Capital Investissement.
Ils sont le plus souvent organisés en deux
structures : D’un côté, le fonds ou véhicule
d’investissement, de l’autre une société de
gestion composée de managers, appelées
Société de Gestion de Patrimoine (SGP) et
Société de Gestion d’OPCVM (SGO). Ces
principaux intervenants sont agréés par les
autorités des marchés financiers.
L’introduction en Bourse
Une introduction en Bourse peut être une
alternative au recours à un capital investisseur pour lever des fonds. Dans la réalité, il
s’agit souvent de deux opérations complémentaires qui se succéderont dans le temps.
A qui s’adresser ?
Nous distinguerons schématiquement 3
stades :
La start up qui devra privilégier le critère de
la proximité, celle-ci pouvant être Géographique, Relationnelle ou Professionnelle.
La cible sera l’épargne de proximité, tels
que les business angels. La levée de fonds
dans ce cas est inférieure à 500 millions
FCFA.
La société ayant déjà un début de réussite
liée à une innovation. La cible sera le
capital investissement. La levée de fonds
dans ce cas est comprise entre 500 millions
et 2 milliards FCFA.
Enfin, La société déjà développée et qui
souhaite passer à la vitesse supérieure. La
cible sera le capital développement ou le
marché boursier.
Et comment ?
Seul ou accompagné ? La réussite de la
levée de fonds suppose d’être bien préparé
et bien cibler ceux auxquels on va
s’adresser, sous peine de s’essouffler à
frapper aux mauvaises portes.
Et comment faire en sorte que le dossier
soit regardé ? des dizaines de dossiers sont
envoyés tous les jours à de nombreux
investisseurs, la sélection est donc redoutable. Il est donc souvent préférable de se faire
accompagner.
Un réseau de business angel en Côte d’Ivoire
Qu’est ce que le Finvest
Initié par les Alumni de MDE Business
School, Le Finvest est un forum de formation
et d’affaire, au cours duquel des entrepreneurs ont l’occasion de défendre leur projet
d’entreprise face à des investisseurs privés
ayant la volonté de faire fructifier leur
patrimoine tout en participant à la promotion
de l’entreprenariat local.
Il a pour but de créer un cadre permanent
dans lequel des entrepreneurs sélectionnés,
sur la base de business model innovants, ont
la possibilité de défendre leur projet
d’entreprise devant un panel d’investisseurs.
Le Finvest a pour but également de créer le
premier réseau de business angel de Côte
d’Ivoire.
Qu’est ce qu’un business angel ?
Le business angel est un investisseur privé–
en général, un individu ayant investit dans
plusieurs projets ou ayant développé avec
succès plusieurs entreprises – qui intervient
soit durant la période d’amorçage ou de
démarrage d’une entreprise, soit, de façon
très active, dans des économies où les
institutions financières sont réticente à
financer les entreprises à long terme et à un
coût raisonnable. Le Business Angel investit
sur une période qui peut aller de 3 à10 ans, et
il apporte à l’entrepreneur et au chef de
l’entreprise, en plus des moyens financiers,
ses connaissances, son expérience professionnelle et son réseau de contacts.
Il a l’esprit d’entreprenariat et la capacité
d’investir dans des projets porteurs. Il peut
décider ou non de s’impliquer dans le conseil
stratégique de l’entreprise dans laquelle il
investit afin de mieux accompagner
l’entrepreneur. Le Business Angel attend
surtout de rentabiliser son investissement sur
la base de la valeur de l’entreprise à sa date
de sortie.
Mory SOUMAHORO, CFS, AAMS, IFP, professeur
de Finance, MDE Business School.
7. Laser
A u
ÉCONOMIE - N°22r FÉVRIER é
c CÔTEu r
œ D’IVOIRE d u
m a - c h 2013
5
SONATEL SN : Publication d’un résultat net de
171,3 milliards FCFA en 2012
Côte d’Ivoire :
l’union fait la force
La société publie un chiffre d'affaires pour l'exercice 2012, de 663 milliards
FCFA en hausse de 4,3% par rapport à l'exercice précédent et un résultat
net en 2012 de 171,3 milliards FCFA soit +11% comparativement à la
même période en 2011. En termes de perspectives, une préservation de
ses parts de marché est attendue sur tous leurs marchés malgré une
concurrence de plus en plus accrue. La croissance sera soutenue par le
développement de la couverture des réseaux, la forte animation du marché
autour des offres prépayées mobiles, du haut débit et des services à valeur
ajoutée et des investissements maitrisés pour la couverture des réseaux et
le lancement de produits innovants favoriseront la poursuite de la
croissance du chiffre d’affaires. La société annonce une dividende net de 1 350 FCFA qui sera mis en paiement à compter du 03 Mai 2013.
Capitalisation : CBC ouvre son capital
Malgré quelques années mouvementées pour la Côte d’Ivoire dans son
ensemble, le secteur des assurances ivoirien a affiché au cours des deux
dernières années des chiffres plutôt réguliers, même si le degré de la concurrence est élevé
Le marché subit également des pressions sur les revenus de primes liés à
la réforme de l’Article-13 de la CIMA
(Conférence
Interafricaine
des
Marchés d’Assurance) qui oblige les
clients à régler l’intégralité de leurs
primes avant d’être assurés, créant
ainsi un défi notamment pour
l’assurance automobile.
Certes, les recettes des branches vie et
non-vie sont passées de 193 milliards
de francs CFA (294, 23 millions
d’euros) en 2010 à 185 milliards de
francs CFA (282,03 millions d’euros)
en 2011 mais, compte tenu de la crise
électorale qui a paralysé l’économie
durant les quatre premiers mois de
l’année, il est impressionnant que la
baisse n’ait pas été plus marquée.
Au contraire, en dépit des bouleversements engendrés par les dernières
élections présidentielles, le marché
ivoirien de l’assurance a enregistré
une croissance annuelle de 40% en
moyenne au cours des cinq dernières
années, due en grande partie aux
partenariats bancaires, aux ventes de
voitures neuves et aux politiques
fiscales. Ces excellents résultats reflètent également le fort potentiel de
croissance du secteur, dans la mesure
où le taux de pénétration des produits
d’assurance auprès de la population ne
s’élève qu’à 1%. La réduction depuis
2006 des impôts sur l’assurance maladie, la ré-domiciliation de l’assurance
sur les transports et les mesures
d’incitation fiscale sur les indemnités
de fin de carrière pour les contrats
d’assurance vie depuis 2005 ont eu un
effet positif sur le secteur.
32 assureurs opèrent actuellement sur
le marché, qui est dominé par des capitaux ivoiriens et africains, même si les
compagnies
européennes
Allianz
(Allemagne) et Axa (France) détiennent environ 13% et 4% des parts du
du marché, selon la publication
ivoirienne d'un organe de presse. Le
secteur est marqué par une forte
concentration et les acteurs les plus
importants se partagent le gros des
recettes
:
quatre
compagnies
d’assurances,
Colina,
la
NSIA
(Nouvelle
Société
Interafricaine
d’Assurance), Allianz et UA-Vie
(Union des Assurances de Côte
d’Ivoire-Vie) réalisent 60% du chiffre
d’affaires du secteur.
Le secteur regorge par conséquent de
petites entreprises, avec 21 compagnies
qui affichent des recettes annuelles de
moins de 6,55 milliards de francs CFA
(10 millions d’euros), dont 15 qui ont
généré des recettes inférieures ou
égales à 3,28 milliards de francs CFA
(5 millions d’euros), toujours selon
PME Magazine. La fragmentation du
secteur exerce une pression à la baisse
sur les marges des entreprises, en proie
à une forte concurrence pour attirer et
conserver des clients, tandis que les
petites compagnies, en particulier dans
la branche vie, ont du mal à faire face à
des coûts fixes d’exploitation élevés.
Afin d’accroître les ventes, les compagnies d’assurance se sont associées au
secteur bancaire, espérant tirer profit
du réseau de distribution de ce dernier
et de son taux de pénétration plus
élevé. Le succès dont ont été couronnées ces initiatives s’est révélé
d’autant plus frappant qu’il existe
d’autres canaux de distribution bien
implantés, avec environ 100 courtiers,
agents et institutions de microfinance à
travers le pays.
C’est la NSIA qui a lancé la tendance
en 2006 en faisant l’acquisition de
BIAO, l’une des principales banques
du pays. Elle a depuis également établi
des partenariats avec Ecobank et la
Société Ivoirienne de Banque (SIB).
Aussi bien les assureurs que les
African Agriculture Fund a pris une part minoritaire dans le producteur d’eau
minérale ivoirien Continental Beverage Company.
Le fonds d’investissement African Agriculture Fund (AAF), géré par la
société sud-africaine Phatisa, a annoncé le 28 février avoir investi dans
Continental Beverage Company (CBC), une société d'embouteillage et de
distribution d'eau minérale installée à Abidjan.Pour justifier cette opération,
Phatisa met en avant une étude récente de l’ONU selon laquelle 75 à 250
millions de personnes consommeraient de l’eau non potable en Afrique. « Le
besoin en eau potable fait l’objet d’une réelle demande, en raison d’une
forte croissance démographique et de l'urbanisation », explique la société.
CBC a été créée en 2004 par le Groupe Teylium, conglomérat africain
propriété de l’homme d’affaire Yérim Sow actif en Afrique de l’Ouest et du
Centre. Teylium opère actuellement dans plusieurs secteurs d'activités en
Afrique de l’Ouest et Centrale notamment dans la finance, les télécommunications, l'agro-industrie, l’immobilier et l'hôtellerie. Le groupe a d’ailleurs
annoncé le 27 février la construction d’un hôtel de Luxe à Douala en partenariat avec la société civile immobilière Faris, de l’homme d’affaires Lionel
Fofé.
BRVM / Groupe Ecobank : la bonne cohabitation
La Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) et Ecobank transnational
incorporated (ETI) le principal groupe panafricain ont organisé le vendredi
15 février dernier une rencontre d’information à l’Hôtel Ivoire d’Abidjan.
Cette importante rencontre avait pour objectif de présenter la vision et les
actions stratégiques du Groupe Ecobank aux investisseurs et intervenants
dans le marché financier de l’Uemoa ainsi qu’à la presse économique régionale et internationale. La Brvm était représentée par Mrs Aménounvé Kossi
et Gabriel Fal respectivement Directeur général et Pca quand Thierry Tanoh
représentait Ecobank.
banques ont pris plusieurs associés, ce qui a profité à toutes les parties
concernées. Le Directeur-Général d’UA-Vie, Almany Timité, a déclaré à
OBG : « Nous avons multiplié notre chiffre d’affaires par deux, passant
de 11 milliards de francs CFA (16,77 millions d’euros) en 2007 à 22
milliards de francs CFA (33,54 millions d’euros) en 2012, essentiellement en mettant davantage l’accent sur la bancassurance en partenariat
avec des banques panafricaines. »
Dans le cadre d’une évolution positive qui permettrait de limiter
l’exportation des primes envers des réassureurs à l’étranger, les assureurs
ivoiriens devraient bénéficier de plus grandes capacités locales de
réassurance. Continental Reinsurance, compagnie nigériane qui figure
parmi les leaders sur le marché de la réassurance, prévoit l’ouverture de
bureaux à Abidjan. Une première incursion dans l’union économique et
monétaire ouest-africaine (UEMOA) pour le groupe, qui rejoint les autres
réassureurs sur le marché ivoirien, notamment la Cica-Re, compagnie
d’assurance commune de la zone UEMOA, et Avenir-Re.
Au-delà des canaux de distribution, de la rétention locale des primes et
des incitations fiscales, l’avenir des assurances en Côte d’Ivoire dépend
avant tout de la stabilité politique et de la sécurité du pays. Dans un
marché où plus d’un tiers des recettes de la branche non-vie provient de
l’assurance automobile, qui est obligatoire, il n’est pas étonnant que la
baisse de 4,1% qu’accusaient les recettes du secteur en 2011 coïncide
avec le ralentissement économique qui a marqué cette année et qui s’est
accompagné d’une chute des ventes de voitures neuves. En attendant, il
ne fait pas de doute que le secteur des assurances va poursuivre sa croissance à mesure que la pénétration augmente et que de nouveaux produits
sont lancés ; reste à savoir à quel point cette croissance sera marquée.
Une contribution de OXFORD BUSINESS GROUP
8. 6
Laser
CÔTE D’ IVOIRE ÉCONOMIE - N°23 - MARS 2013
Procès AIPH contre le groupe Système U
Le dénigrement de l'huile de palme ne passe pas
L’AIPH a gagné son procès contre le groupe système U.
La publicité considérée comme mensongère de cette
dernière a été interdite de diffusion. Une sanction
assortie d’une astreinte de 3 000 euros par infraction
constatée.
Le 21 novembre 2012, la commission
des affaires sociales de l’Assemblée
nationale française a repoussé un amendement – dit « Nutella » – qui avait été
présenté par le Parti socialiste et défendu
par le groupe Europe Ecologie. Les
Verts, censés augmenter de 300% la taxe
sur l’huile de palme, c’est un combat au
sein duquel les producteurs ivoiriens
d’huile de palme ont pris une large part
qui a trouvé son épilogue. Car parallèlement à cette joute législative, le combat
s’est également joué dans l’espace
judiciaire. Pour rappel, à l’automne
dernier, le groupe de distribution
français « Magasins U » a lancé une
vaste campagne publicitaire dénonçant
les conséquences de la culture intense du
palmier à huile, détruisant les forêts
tropicales, augmentant les gaz à effet de
serre et menaçant les espèces protégées.
Au-delà de ces raccourcis, cette campagne publicitaire présentait des produits
consommables sans huile de palme, sans
aspartame, sans sels aluminium, sans
bisphénol A, et vendus sous marque
distributeur. L’enseigne donnait également à voir des frites cuites avec de
l’huile de tournesol, expliquant les
méfaits de l’huile de palme. Les producteurs de palmiers à huile, regroupés au
sein de l’Association interprofessionnelle des producteurs de palmier à huile
(AIPH), ont alors décidé de réagir en
assignant le groupe Système U devant le
tribunal de commerce de Paris. Ce
dernier a tranché. L’interdiction de diffuser cette publicité, considérée comme
mensongère, fut assortie d’une astreinte
de 3 000 euros par infraction constatée.
L’occasion de remettre en perspective
les aspects positifs du produit.
Cette décision a été évidemment
accueillie à sa juste valeur par
l’ensemble des acteurs de la filière
palmier à huile qui venait de remporter
une victoire historique sur un grand
groupe de la distribution. Se félicitant de
ce qu’ils ont appelé la victoire de « David
sur Goliath », les producteurs de palmier à
huile, par la voix de leur président,
Monsieur Logossina Kamara, ont rappelé
que l’huile de palme ne présentait pas de
danger particulier sur le plan sanitaire,
précisant au demeurant que celle produite
en Côte d’Ivoire contenait sensiblement
moins d’acides gras saturés que l’huile de
palme produite en Asie. Chronique d’une
victoire annoncée, le mardi 4 décembre,
jour du verdict final, l’AIPH conviait la
presse à l’Hôtel Ivoire Sofitel d’Abidjan.
Autour du Pr Gnopo Jean Nemlin, les
convives étaient amenés à débattre autour
du thème : « La palme au cœur de la
tourmente ». Pour le conférencier il
s’agissait de présenter les différents
enjeux auxquels l’huile de palme produite
en Côte d’Ivoire était confrontée. Il en a
profité pour annoncer la tenue très
prochaine, au mois de juin 2013, du
premier congrès africain sur l’huile de
palme à Abidjan. Selon lui, l’objectif d’un
tel forum « permettra de démontrer tous
les bienfaits de l’huile de palme afin de
renforcer les éléments de contradiction de
la campagne de dénigrement perpétrée par
des ONG françaises contre ce produit ».
Au sortir de cette conférence, les acteurs
de la filière palmier à huile n’ont pas
manqué également de saluer les efforts
consentis par les autorités ivoiriennes
pour leur soutien dans cette lutte contre
cette campagne dont ils ont fini par
démontrer le caractère infondé.
Jean-Claude Acke
9. Laser
CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°23 - MARS 2013
7
Interview:M. Franklin EREBOR, Directeur général de UBA-Côte d’Ivoire
«Ce prix est une reconnaissance internationale»
Le Directeur général de UBA-CI, M. Franklin EREBOR a bien voulu se prêter à nos
questions après le sacre de son groupe . Dans cette interview exclusive, il révèle
les secrets du succès de la banque. Il parle également de la réouverture des
agences de Yopougon et de la responsabilité sociétale de l’entreprise.
Entretien.
Votre stratégie, apparemment, est basée
En une seule soirée, vous raflez trois
prix : celui de la banque de l’année 2013
décerné par Banquer Magazine, et vous
êtes distingué comme la meilleure
banque au Cameroun et au Sénégal.
Quelles sont vos impressions après ce
sacre acquis de haute lutte ?
Ces prix confortent le Groupe UBA dans
sa position de leader sur le continent et
rendent crédible son expansion à travers
l'Afrique et ses contributions en faveur du
développement du secteur bancaire sur le
plan international. Remporter ces trois
prix tant convoités est une grande réussite
et cela nous conforte aussi dans nos efforts
collectifs et dans notre volonté de faire de
UBA la banque de référence en Afrique en
accord avec notre slogan « Africa’s Global
Bank » qui s’inscrit dans notre vision
d’être la Banque Africaine de Choix à
l’Echelle Internationale. Nous dédions ces
prix à tous nos clients, nos parties prenantes et partenaires à travers le continent, en
reconnaissance de leur soutien continu.
Cela nous exhorte à poursuivre notre quête
de l’excellence, de la satisfaction clientèle
et nous sommes motivés à faire encore
davantage.
Par rapport aux autres banques, on
observe que vous disposez de moins
d’agences, notamment à Abidjan. Pourtant vous êtes sacré champion ! N’est-ce
pas-là un paradoxe ?
Le prix du Groupe est une reconnaissance
internationale décernée pour récompenser
les performances de UBA dans son ensemble. Les critères de sélection ont portés sur
plusieurs aspects : il y a certes l’étendue
du réseau, mais également les innovations
en termes de produits et la performance
financière. En ce qui concerne la Côte
d’Ivoire, UBA ne comptabilise que 5
années d’existence dans un marché où les
premières banques sont arrivées il y a plus
de 50 ans. Il est donc tout à fait normal que
celles-ci disposent de réseaux plus
étendus. Cinq ans après notre installation,
nous comptons 10 agences dont 1 à San
Pédro et 23 guichets automatiques. Suite à
cette première phase d’expansion, nous
consolidons nos acquis tout en planifiant
la prochaine phase d’élargissement de
notre réseau. Il est bon également de noter
que le mode de livraison des services
bancaires est en train d’évoluer vers des
solutions électroniques offrant plus de
confort et de mobilité aux clients. Notre
approche de la proximité consiste aussi à
utiliser la technologie moderne pour
assurer un accès à la banque 24h/24 via
Internet, les guichets automatiques ou le
téléphone mobile.
Néanmoins, nous
sommes résolument engagés à déployer
davantage notre réseau en Côte d’Ivoire. A
titre d’exemple, au Nigeria, où se situe le
siège de UBA, la banque dispose de 750
agences réparties sur l’ensemble du
territoire, cela s’inscrit dans la volonté du
groupe de démocratiser la banque au plus
grand nombre.
Comment avez-vous fait la différence
d’avec vos concurrents ?
Le choix de UBA a été motivé par la
transformation réussie de la Banque et le
retour d’une forte rentabilité après la
passation en pertes des créances douteuses
et la restructuration de son bilan en 2011.
Le Banker a également indiqué d'autres
raisons qui justifient le choix de UBA,
notamment la consolidation notable des
activités de la banque à travers l'Afrique,
ainsi que des produits innovants en termes
de paiement électronique et de transferts
transfrontaliers qui ont rendu les transactions commerciales et financières plus
abordables et plus pratiques sur le continent
Quel est votre position en Cote d’Ivoire,
ou vous n’a pas encore obtenu un prix ?
UBA à démarré ses activités en Côte
d’Ivoire en 2008 et en 2010 un autre
sondage éffectué nous classais 3è banque
préférée des ivoiriens nous étions la
19ème banque à ouvrir ses portes sur le
marché ivoirien. UBA s’est différenciée
grâce à certaines actions pionnières qui
ont défrayé la chronique, notamment le
lancement de la première solution
d’Internet Banking en TEMPS REEL
(U-Direct), le déploiement du premier
réseau de guichets automatiques hors-sites
pour désengorger les agences, la réduction
du dépôt minimum requis pour l’ouverture
d’un compte à 5000 FCFA, l’évolution
rapide de notre réseau d’agences et de
guichets automatiques après peu d’années
d’existence. Plus récemment, nous avons
dévoilé notre carte prépayée AFRICARD
qui est une carte de retrait internationale
très versatile pouvant servir aux entreprises comme aux particuliers, notamment
pour les achats sur Internet, pour le
virement de salaires, de frais de mission
ou de bourses d’études. La carte
fonctionne partout dans le monde via le
réseau VISA et elle peut être rechargée en
espèces depuis la Côte d’Ivoire ou par
transfert Internet à partir d’une autre carte
AFRICARD. Notre positionnement est
donc axé sur l’innovation et l’apport de
solutions concrètes pour satisfaire les
besoins des populations, des institutionnels et des entreprises locales.
Certaines de vos agences sont encore
fermées, notamment à Yopougon. Pourquoi alors que la situation socio-économique se normalise ?
Yopougon est une zone incontournable
pour toute banque de la place étant donné
sa forte activité industrielle et le fait que sa
population regorge d’entrepreneurs et de
ménages à fort potentiel. Peu après avoir
démarré nos activités en Côte d’Ivoire,
nous avons ouvert quatre agences à
Yopougon. Malheureusement celles-ci ont
été fortement touchées par la guerre en
2011 et nous avons dû les fermer. Maintenant que la situation du pays s’est stabilisée, nous allons procéder, dans un premier
temps, à la réouverture de notre agence de
Yopougon Sable. Des travaux de rénovation sont actuellement en cours afin de
garantir un cadre agréable à nos clients.
Nous avons même démarré les recrutements, nous recherchons d’habiles talents
pour servir la clientèle à la hauteur des ses
exigences.
sur l’Afrique. Avez-vous l’intention
d’aller au-delà ?
Notre stratégie d’expansion se décline en
souvent une expansion de leurs activités à
échelle régionale, continentale et même
internationale. Ainsi notre vision africaine
de la banque consiste à les conseiller dans
leurs projets grâce à notre expertise de ces
marchés, à les accompagner via le
déploiement physique de notre réseau,
mais également à leur proposer des
solutions technologiques qui leur permettent de gérer leurs affaires sereinement,
d’effectuer leurs transactions rapidement
et d’avoir les moyens de leurs ambitions.
Notre banque s’est donné pour mission de
contribuer à la promotion de l’intégration
africaine, celle-ci passe inévitablement
par le renforcement des liens économiques
et commerciaux entre les pays. Non seulement notre banque est outillée localement
pour faire une contribution significative,
mais en plus nous reposons sur un groupe
bancaire bien implanté dans le paysage
financier mondial et ayant une surface
financière suffisamment importante pour
appuyer de grands projets. Par ailleurs,
notre offre technologique parvient à
accroître la rapidité des transactions
intra-africaines tout en réduisant leurs
coûts, il s’agit notamment de solutions
telles que PAY MANAGER (paiements
entreprises par Internet), U-DIRECT
(banque par Internet), AFRITRADE
(solutions de financement de commerce
extérieur), BANK COLLECT (collecte
des fonds), AFRICASH (Transfert
d’argent instantané), AFRICARD (carte
de retrait, de paiement et de transfert
d’argent).
La responsabilité sociale d’entreprise
fait-elle partie de vos priorités ?
Un groupe qui opère en Afrique ne peut
aspirer à devenir leader s’il ne se soucie
pas du bien être des populations du continent. La dimension sociale fait partie
intégrante de l’impact que UBA souhaite
avoir dans la vie des populations africaines. A cet effet, le groupe a créé la Fondation UBA qui est en charge de développer
la politique de responsabilité sociale du
groupe et d’assurer sa mise en œuvre à
travers les filiales africaines. Le pilier de
l’action sociale du groupe est l’Education
et un vaste programme a été entamé en
collaboration avec les gouvernements et
les diverses parties prenantes en Afrique.
Les initiatives de la fondation vont
s’étendre à la Côte d’Ivoire dès cette
année et plusieurs actions sont prévues
(suite p.8)
10. 8
CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE v N°22 - FÉVRIER 2013
b r è - e s D ' I C I
(suite p.8 ) interview DG UBA
dans ce sens. Par ailleurs,
nous pensons que notre
promesse
d’entreprise
citoyenne s’inscrit également
dans notre choix d’offrir des opportunités
d’emplois aux talents locaux et aux jeunes. En
Côte d’Ivoire, sur un effectif de 143 employés
presque entièrement ivoiriens, il y a de
nombreux jeunes que nous avons formés et pour
lesquels UBA est une première expérience
professionnelle. Par ailleurs, la Côte d’Ivoire est
considérée comme un véritable vivier de compétences pour le Groupe qui compte 5 ivoiriens
parmi les directeurs généraux de filiale de pays.
Interview réalisée par Lasina Keïta
Côte d’Ivoire : 6ème réunion
des ministres de l’Economie
et des Finances de l’UA à Abidjan
Abidjan accueillera du 21 au 26 mars prochain, la
6ème réunion annuelle des ministres de
l’Economie, des Finances et de la planification de
l’Union Africaine (UA). Cette rencontre annuelle
est organisée conjointement par la Commission de
l’UA et la Commission Economique des nations
unies pour l’Afrique (CEA) et a pour objectif de
mieux appréhender les problèmes qui minent
l’Afrique en vue de lui permettre de faire face aux
nouveaux défis du développement. Plusieurs pays
africains aspirent devenir émergents d’ici 2020,
2025 pour certains et 2030 pour d’autres, les
travaux permettront ainsi aux différents Etats de
réformer leur politique économique en vue
d’atteindre cet objectif.
Télécoms : Le classement des
opérateurs de téléphonie mobile
en Côte d’Ivoire bientôt publié
Le classement des opérateurs de téléphonie mobile
en Côte d’Ivoire sera désormais publié afin de
permettre aux abonnés d’opérer le choix du
meilleur opérateur dans un contexte où la qualité
des services de communication et d’internet est de
plus en plus décriée. L’Agence de Télécommunication de Côte d’Ivoire (l’ATCI) procèdera à des
contrôles mensuels et trimestriels afin de mesurer la
qualité des services fournis par ces opérateurs. La
nouvelle loi sanctionnera tout opérateur qui fournit
un service de mauvaise qualité, en prélevant 3% de
son chiffre d’affaires et jusqu’à 5% s’il récidive.
Technologies / Tics : IT Centrex se
lance dans la formation
IT CENTREX, société spécialisée dans l’édition et
l’intégration de solutions informatiques, a organisé
le jeudi 28 février dernier à l’hôtel Ibis au Plateau
une session d’information sur le thème « la Virtualisation et le Cloud Computing ». Cette cérémonie
qui se veut une plateforme d’échanges bimestrielle,
a permis aux Directeurs de systèmes informatiques
(DSI) des entreprises ivoiriennes présentes de
s’informer sur ce thème d’actualité. M. Noël Koffi
Kouamé, directeur général d’IT CENTREX a mis
en exergue ses 22 années d’expérience acquises
dans les Tics, pour décrypter ce concept qui gagne
de plus en plus du terrain et qui impose une vision
nouvelle de la stratégie des systèmes d’information. La
virtualisation, il faut le savoir est un mécanisme
informatique qui consiste à faire fonctionner plusieurs
systèmes, serveurs ou applications, sur un même serveur
physique. Elle est un composant technique clé dans le
Cloud Computing, qui lui même est un modèle permettant d'établir un accès par le réseau à un réservoir
partagé de ressources informatiques standard configurables qui peuvent être rapidement mobilisées et mises à
disposition en minimisant les efforts de gestion. Pour
cette année 2013, IT CENTREX se lance résolument
dans la formation en proposant des sessions spécifiques
sur ces technologies novatrices pour le renforcement des
compétences des professionnels des Tics.
Energie électrique : la Côte d'Ivoire devrait produire plus
d'électricité à moindre coût dès 2013
Actuellement, 70 % de la production nationale d'électricité est d'origine
thermique et générée par des sociétés privées, qui la revendent à l'État.
Son coût est ainsi établi à partir de celui du gaz naturel, indexé sur le
prix du brut et le dollar. Plus le prix du brut augmente, plus les factures
augmentent d'où le déficit record de 150 milliards FCFA enregistré en
2011 par l'Etat ivoirien. Plusieurs chantiers pour le développement de
la production nationale d'électricité sont entamés. L’Etat devrait
produire plus d'électricité à moindre coût, dès 2013. La puissance
installée actuelle, qui est de 1 321 Méga Watts, devrait augmenter de
plus de 80 % d'ici à 2018 et doublée d'ici à 2020.
11. b r è
Laser v e s
D ' A I L L E U R S
Infrastructures économiques :
The Arab Contractors retenu
pour l’aéroport d’Abidjan
L'Égyptien The Arab Contractors, l'un des
plus importants groupe de BTP en Afrique, a
remporté l’appel d’offre pour la modernisation de l'aérogare de l'aéroport d'Abidjan
dédié au fret, un projet de 20 milliards FCFA.
Un vaste chantier, financé par la Banque
Islamique de Développement (BID), prévoit
la mise à plat complète de l’actuel site de
l’aérogare pour faire place à de nouvelles
infrastructures de hautes technologies pour
abriter divers services. Il fait partie du vaste
programme de développement de l’aéroport
d’Abidjan.
Partenariat : CORIS BANK
International et la BOAD
Il y a eu une signature de convention entre
CORIS Bank International et la BOAD.
Coris Bank International et la Banque OuestAfricaine de Développement (BOAD), ont
procédé à la signature d’une convention de 10
milliards de FCFA dans le cadre du renforcement des actions au profit des Petites et
Moyennes Entreprises (PME) et du secteur
privé.
UEMOA : La conjoncture
économique reste bien
orientée en 2012
Au quatrième trimestre 2012, en glissement
annuel, l'indice de la production industrielle a
enregistré une hausse de 4,6% et celui du
chiffre d'affaires s'est accru de 7,5%. Le taux
d'inflation dans l'UEMOA, en glissement
annuel, est passé de 2,9% à fin septembre
2012 à 3,3% à fin octobre 2012, avant de
s'orienter à la baisse en se situant à 3,2% à fin
novembre 2012 et 2,8% à fin décembre 2012.
Cette évolution de l'inflation est liée essentiellement à la remontée des prix des légumes et
des tubercules dans certains pays, ainsi qu'à
celle des frais d'enseignement supérieur,
notamment en Côte d'Ivoire. Elle est également due à la progression du prix de l'essence
vendue en vrac au Bénin, où les Autorités de
ce pays ont pris la décision d'interdire le
commerce informel de carburants.
Transport aérien : Création
d’une nouvelle compagnie
aérienne nationale
Le gouvernement nigérien annonce la
création de Niger Airways, une nouvelle
compagnie aérienne nationale, en vue de
dynamiser l’économie du pays et d’assurer
des liaisons entre plusieurs villes nigériennes.
Ce projet a été réalisé en partenariat avec
Turkish Airways, une compagnie turque et
serait détenu à 51 % par l’Etat nigérien.
CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°22 - FÉVRIER 2013
UEMOA: perspectives économiques en 2013
Selon la Banque Centrale des Etats
de L’Afrique de l’Ouest (Bceao),
l’activité économique au sein de
l’Union devrait connaître une
accélération, au cours de l’année
2013, en rapport avec le rythme
soutenu de l’expansion économique
en Côte d’Ivoire, au Niger, au
Burkina et, dans une moindre
mesure, au Togo, au Sénégal et au
Bénin. Cette situation s’expliquerait
par l’essor des activités extractives,
consécutif à l’accroissement de la
production d’or au Burkina, en Côte
d’Ivoire et au Mali ainsi qu’à la
consolidation
de
l’extraction
d’uranium et de pétrole au Niger.
L’activité économique bénéficierait
également des mesures mises en
œuvre par les Etats membres de
l’UEMOA pour augmenter la
production vivrière et assainir les
9
filières des principales cultures de
rente. Par ailleurs, la poursuite de
l’exécution
des
programmes
d’investissement publics dans les
infrastructures et le renforcement
des capacités d’offre d’énergie
électrique contribueraient à doper la
croissance au sein de l’Union. Selon
les projections effectuées par les
Services de la Banque Centrale en
novembre 2012, le taux de croissance économique de l’Union, en
termes réels, ressortirait à 6,5% en
2013 contre 5,8% en 2012.
Les différents types d'OPCVM
Les sociétés de gestion d’OPCVM (SGO) ont développé des gammes de fonds de plus en plus
larges correspondant aux différents niveaux de risques et horizons de placement souhaités par
les clients. Plusieurs fonds existent non seulement en gestion traditionnelle mais également de
plus en plus dans les nouveaux types de gestion proposés par la gestion alternative.
En gestion traditionnelle, l’on distingue principalement quatre grandes familles d’OPCVM, chacune composée de
plusieurs catégories :
Long Terme. L'OCPVM diversifié peut donc avoir une
les OPCVM « Monétaires »
orientation majoritairement monétaire, obligataire ou
Une Sicav (Société d'Investissement à Capital Variaaction. Il peut aussi être parfaitement équilibré entre
ble) ou un fond commun de placement (FCP) est
ces différentes classes d'actifs. Les risques pris et les
monétaire lorsque, son portefeuille est composé de
rendements réalisés peuvent donc être totalement
titres dont, la durée de vie est très courte (de quelques
différents selon la composition des actifs de l'OCPVM
jours à 12 mois en général) et peu sensibles à
diversifié.
l’évolution des taux d’intérêts. Les fonds sont investis
Les grandes catégories d'OPCVM diversifiés sont :
en placement de trésorerie, en créance à court terme
les OPCVM diversifiés dynamiques, principalement
émises par les banques ou en bon du Trésor de courte
investi en actions avec un rendement et un niveau de
durée. Ainsi l’épargnant est assuré de pouvoir récupérisque relativement élevé ;
rer l’intégralité de son capital à tout moment. En
les OPCVM diversifiés équilibrés, correspondant à
contrepartie, le rendement de ces titres est très faible
des OPCVM dont la répartition de l’investissement est
car il suit l’évolution des taux d’intérêt à court terme,
équilibrée entre les actions, les obligations et les
c'est-à-dire les taux du marché monétaire qui
produits de taux. Le rendement et le risque est moyen;
aujourd’hui baissent. Même si leur rémunération est
peu élevée, les OPCVM monétaires ont pour objectif
les OPCVM diversifiés prudents qui sont des
d’offrir une rentabilité, une sécurité et une liquidité, à
OPCVM principalement investis en produits de taux
court terme.
monétaires avec parfois une partie obligation à durée
Ils offrent, par ailleurs, une rémunération calculée au
de vie courte. Le rendement et le risque sont plus
jour le jour sans plafond de versement. C'est donc, un
limités.
support à privilégier dans le cadre des placements de
Le principal avantage d’un OPCVM diversifié pour un
trésorerie
importante pendant quelques jours,
épargnant est que l'investisseur ne prend pas le risque
quelques semaines ou quelques mois dans l'attente de
associé à une seule catégorie de produits. En effet,
son réemploi à plus long terme.
dans la performance d’un OPCVM diversifié, une
chute du marché des actions pourra être par exemple
compensée par la rémunération et la valorisation
les OPCVM « Obligataires »
associée, aux produits obligataires et monétaires.
Ils sont composés essentiellement d’obligations,
émises par les États et/ou par les entreprises privées
bénéficiant d’une bonne signature.
Les OPCVM « contractuels »
Pour un risque relativement maîtrisé en capital, ils
Il s’agit d’un engagement mutuel entre la SGO et le
correspondent à des placements à Moyen et Long
souscripteur. La SGO s’engage à garantir au souscripTerme. Le niveau de risque du fonds dépendra de la
teur, un résultat contrat en termes de performance et à
qualité de la signature des émetteurs. L'objectif d'un
rembourser le montant investi par ce dernier. En
OPCVM obligataire est d’assurer une performance
contrepartie de cette garantie, la SGO peut exiger du
plus importante que celle proposée par les OPCVM
souscripteur un engagement sur la durée du placement
monétaires sur la durée de placement recommandée.
et le montant investi.
Ils sont destinés à des investisseurs prudents.
En complément, dans la gestion traditionnelle il faut
aussi mentionner les catégories de fonds spécialisés,
souvent liés à des avantages fiscaux, tels les FCPE,
les OPCVM « Actions »
FCPR
Pour un risque plus important en capital, Ils correspondent à un placement à Long Terme. Ils doivent être
Petit lexique :
investis dans des actions cotées à la BRVM ou sur tout
FCPR : Fonds Commun de Placement à Risque
autre marché réglementé en fonctionnement régulier et
FCPE : Fonds Commun de Placement Entreprises
ouvert au public au sein de l’UEMOA.
les OPCVM « Diversifiés »
Ils correspondent souvent à un placement à Moyen et
BOA Asset Management,
en partenariat avec Côte d'Ivoire Economie
12. Dossier
CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°23 - MARS 2013
dossier
10
Services financiers :
Opérateurs mobiles et banquiers la
concurrence est ouverte!
Entre le secteur de la téléphonie mobile et le secteur financier et bancaire, la cohabitation devient difficile. Aujourd’hui, la téléphonie mobile offre plusieurs prestations qui jadis étaient détenues par les banques et établissements financiers uniquement. Une concurrence qui a certainement des inconvénients au niveau du secteur bancaire et financier.
L
es deux secteurs les plus dynamiques de l’économie ivoirienne sont
la banque et la téléphonie mobile.
En 2011, la téléphonie mobile avec ses six
opérateurs représentait près de 10% du
Produit intérieur brut (Pib) ivoirien, avec
un chiffre d’affaire global de 1.000
milliards F Cfa. Quant au secteur bancaire
et financier, les 24 représentants occupait
plus de 36% du Pib national. Sa contribution à l’économie ivoirienne se situe à
3.113 milliards F Cfa. Bien vrai que les
banques et établissements financiers
apportent plus de ressources financières
au pays, fort est de constater que le taux
de pénétration du mobile reste impressionnant. De 2008 à 2011, ce taux a atteint
les 50% tandis qu’il est seulement de 10%
pour le secteur bancaire et financier. Une
chose qui, avec les avancées technologiques, ont permis d’offrir progressivement
des produits financiers via le mobile. Et
les populations ivoiriennes ont vite fait
d’adopter ses nouveaux moyens de
paiements et de transactions. Certes, il
y a des avantages mais des inconvénients se présentent pour certains
acteurs des services bancaires et financiers.
D’autres formes
s’installent
de
concurrence
Le transfert d’argent via mobile a
démarré par Orange Money, puis Mtn
Money pour arriver à Flooz de Moov
CI. En un temps record, l’on a la possibilité d’envoyer et recevoir de l’argent
de partout sur le territoire ivoirien. Les
taxes et frais sont bien amoindris à la
grande satisfaction des moins nantis.
Mais, avant que les opérateurs de
téléphonie mobile y soient, le transfert
d’argent était l’affaire d’institutions
financières spécialisées à savoir
Western Union, Money Gram, Cash
Express, etc. Par la suite, les banques
commerciales et d’affaires se sont appropriées les services de transferts d’argent.
Avec l’avancée technologique, le mobile
ne peut plus uniquement servir pour la
communication. Il se lance dans le
domaine de compétences des acteurs
financiers classiques. Ainsi, une concur
rence s’installe et le mobile est nettement
avantagé à cause de sa proximité avec les
clients. L’on comprend aisément que ce
phénomène pourrait entrainer une perte
de parts de marché du côté des agences de
Western Union et Money Gram. Fort
heureusement, le transfert d’argent via
mobile se limite au marché intérieur. Pour
ce qui est des paiements de factures (le
Mobile Payement), notamment celles de
l’électricité, de l’eau, l’internet, etc., le
mobile vient encore racler une part du
marché des banquiers. De nombreuses
entreprises et des individus qui avaient
pour habitude de payer leur facture par
virement bancaire ou par chèque, ont
d’autres options.
Les fatures payées via le mobile
Maintenant, l’offre du mobile est aussi
valable et efficace. Même si les frais à
payer sont presqu’identiques, le mobile
est plus facilement accessible. Avec le
mobile, l’on a également la possibilité de
souscrire à des contrats d’assurances et
payer périodiquement ses primes. L’on
peut donc se passer de la banque. Quant
au porte monnaie électronique, c’est tout
simplement un compte bancaire à portée
de main. Un étudiant peut y stocker tout
son argent et en jouir à tout moment. Plus
besoin de faire la queue devant un guichet
automatique ou dans une agence de
banque. Ses paiements se feront directement au niveau des terminaux appropriés.
En somme, les services financiers offerts
par la téléphonie mobile sont fortement
appréciables pour l’économie nationale,
mais une autre chose est de trouver des
mécanismes pour une concurrence saine
avec les autres acteurs du secteur du
transfert d’argent.
JEAN-JACQUES AMOND
13. Dossier
CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°23 - MARS 2013
11
Banques / Assurances :
Chronique d’une fusion généralisée
Les sous-secteurs financiers que représentent la banque et l’assurance donnent des gages d’adaptation
aux évolutions actuelles. Les frontières entre celles-ci tendent à disparaître alimentant ainsi des conjectures sur la possibilité d’une fusion pour donner un secteur unique des services financiers.
Tous les pays traversent actuellement une
accélération de leur histoire financière marquée
par des évènements aussi importants que l’essor
des bourses et des marchés financiers, les
évolutions contrastées des taux d’échanges, le
grossissement de l’endettement de tous les
organismes publics et notamment de l’Etat, le
niveau élevé des taux d’intérêt réels. Cette
véritable révolution financière se caractérise,
notamment par l’atténuation, la redéfinition
voire même l’abolition de multiples frontières
qui ont pendant longtemps séparé les divers
métiers, institutions, produits, et systèmes
financiers nationaux. Ces phénomènes concernent également d’autres frontières, celle qui
sépare la sphère financière du monde non financier- l’industrie et le commerce-, ou celle qui
délimite le secteur public du secteur privé.
Parmi ces évolutions, on assiste surtout à un
redécoupage sans précédent des frontières entre
les deux sous-secteurs de la sphère financière :
la banque et l’assurance. Le secteur de la
banque comme celui de l’assurance envisage de
grandes opérations stratégiques tout en sachant
comment évolue leur relation réciproque. Elles
essaient d’adapter leur gestion, leur fonctionnement, leur organisation et leur distribution aux
mutations actuelles.
Ces deux secteurs connaissent une série de
transformation qui leur permet d’être une entreprise comme les autres où la concurrence est
permanente et où la maîtrise des coûts, de la
productivité, de la rentabilité s’est imposée. Les liens entre les banques et les
assurances existent depuis bien longtemps, ils épousent des formes diverses :
prises de participation en capital, produits joints crédits assortis d’assurancesdécès ou chômage, accord de commercialisation, etc. Ces relations entre les
deux secteurs se resserrent très fortement. L’observation attentive des faits
montre qu’actuellement, il existe de grandes manœuvres dans le monde financier. Les évènements s’accélèrent. Les banques prennent des participations
dans les sociétés d’assurance et réciproquement. Le rapprochement au niveau
du capital va ainsi s’accélérant. Le domaine de concurrence directe entre
banque et assurance est pour le moment le placement de produits financiers et
produits d’assurance –vie. Mais depuis quelque temps, le champ est devenu
plus vaste. Dans ce jeu où la question de savoir qui gagnera ou perdra, la
réponse semble simple pour les financiers : ce ne sont pas les assurances ou
banques prises globalement mais les meilleures entreprises, de l’un ou l’autre
secteur qui seront parvenu à maîtriser les évolutions en cours. Aujourd’hui, on
emploie des neologismeqs tels que ‘’assuranques’’ ou ‘’ banssurance ‘’ ou
‘’bancassurance’’ bref, des sociétés intégrées
offrant tous les services bancaires et
d’assurance, de véritables entreprises industrielles de services financiers. Si l’on peut
établir toutefois un tableau qui intègre les
avantages comparatifs de l’une et de l’autre,
chacune a ses spécificités propres relatives à
son fonctionnement et d’intérêts pour leurs
usagers.
En ce qui concerne la distribution, la banque
va distribuer de plus en plus des produits
d’assurance-vie (elle distribue d’autres
formes d’assurance liée à l’octroi de crédits
par exemple). Elle va continuer et intensifier
la vente et la commercialisation de produits
d’assurance par le moyen habituel de ses
réseaux. Ce mouvement peut aller au-delà et
la banque pourrait commencer déjà à
s’intéresser à l’assurance dommage des entreprises. La banque ne s’est pas encore véritablement intéressée à l’assurance d’entreprise
; Elle s’est à vrai dire intéressée plus aux
particuliers. Peut-être s’agira t-il de l’étape
suivante. Concernant la banque, on peut
s’imaginer qu’elle commence de façon dynamique à commercialiser toute la gamme de
produits d’assurance, vie et dommage, entreprises et particuliers. Le scenario un peu
minimaliste qui voudrait qu’ onstate que
d’ores et déjà les rapprochements se font. On
voit qu’au niveau de la commercialisation,
des opérations conjointes sont déjà engagées
et qu’à celui de la production, elles pourraient
l’être. Si ce scenario va à son terme, les deux
secteurs seront fondus dans une industrie des
services financiers.
Germain Tanoh
Taux de bancarisation:
Où en est-on aujourd’hui ?
Le taux de bancarisation reste une préoccupation majeure des autorités ivoiriennes. Malgré les
efforts enregistrés ces dernières années, les regards restent toujours tournés vers les acteurs
du système bancaire.
L
e taux de bancarisation est un indicateur qui permet de mesurer le niveau
de pénétration des services bancaires
dans la population d'un pays.
Il est le pourcentage de la population qui
utilise les services de banque dans un pays.
Arithmétiquement, l’on obtient le taux de
bancarisation en divisant le nombre de personnes ayant un compte en banque par celui de la
population du pays en question multiplié par
cent. Ce taux il faut le préciser représente le
nombre de personnes sur 100 possédant un
compte bancaire ou usant des services d’une
banque. Plusieurs pays d’Afrique de l’ouest y
compris la Côte d’Ivoire, affichent un taux de
bancarisation très faible. Le cas généralement
observé est que les populations préfèrent en
majeure partie l’utilisation des moyens de
paiement fiduciaires au détriment des moyens
scripturaux pour effectuer les transactions.
Bien qu’elles s’exposent à un véritable risque
sécuritaire dans certaines situations, les
populations optent pour cette solution à savoir
se déplacer avec d’importante liquidité
d’argent qu’un simple chèque ou une carte
magnétique. Face à une telle évidence, cette
question mérite d’être posée : pourquoi les
populations ouest-africaines en général et
ivoiriennes en particulier boudent-elles les
établissements bancaires ? Le cas de la Côte
d’Ivoire étant un cas
typique, c’est lui qui va nous intéresser. Le fait
est que la plupart des personnes interrogées
évoquent la pauvreté, le chômage et les
maigres salaires insignifiants qui depuis plus
de deux décennies n’ont pas connu de hausse
majeure. Cependant, ce ne sont pas les seules
raisons qui expliquent la méfiance des
Ivoiriens vis-à-vis des banques. Ceux-ci,
remettent en question l’accueil et les services
que les banques leurs proposent. Sur l’accueil,
rares sont les Ivoiriens qui sont satisfaits de
leur contact quotidien avec le typique, c’est lui
qui va nous intéresser. Le fait est que la plupart
des personnes interrogées évoquent la
pauvreté, le chômage et les maigres salaires
insignifiants qui depuis plus de deux décennies
n’ont pas connu de hausse majeure. Cependant, ce ne sont pas les seules raisons qui
expliquent la méfiance des Ivoiriens vis-à-vis
des banques. Ceux-ci, remettent en question
l’accueil et les services que les banques leurs
proposent. Sur l’accueil, rares sont les
Ivoiriens qui sont satisfaits de leur contact
quotidien avec les banques (mauvaise attitude
des caissières et la lenteur des opérations).
S’agissant des services (heures d’ouverture et
fermeture des banques, demandes de position
et de relevé bancaire, retrait et dépôt d’argent,
etc.…), ils affirment rester sur leur faim,
aucune satisfaction tellement ceux-ci sont
d’une autre époque, prétendent-ils. Tout ceci
contribue à la réticence des populations
ivoirienne vis-à-vis des banques.
Pourtant il faut bien s’y adapter
L’utilisation des moyens de paiement scripturaux dans la zone Uemoa au détriment des
moyens fiduciaires était au centre des préoccupations de la Banque centrale des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (Bceao) qui a entrepris la
sensibilisation des organismes publics et
privés. Le taux de personnes non bancarisées
de la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) est estimé, à
14. 12
Dossier
CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°23 - MARS 2013
environ 90% de la population et l’utilisation
des moyens de paiement fiduciaires gagnent
de plus en plus de terrain au détriment des
moyens de paiement scripturaux dans les
transactions. Pour changer cette donne la
Bceao, en collaboration avec le Groupement
interbancaire monétique (Gim-Uemoa), créé
en 2003, ont initié en 2011 le projet de
sensibilisation sur l’apport de la monétique
dans la zone Uemoa. Cette opération de
sensibilisation visait essentiellement les
acteurs publics et privés du secteur bancaire
afin qu’ils évoluent vers l’utilisation de la
monétique. Ceci pour favoriser à terme
l’accès d’un plus grand nombre d’Ivoiriens au
système bancaire.
La Standard Chartered Bank soutien le monde agricole
red Bank ne peut donc pas intervenir directement auprès des paysans. Le manque
d’organisation cohérente et la fragmentation
du marché en sont les raisons fondamentales.
Il faudrait, comme le préconise M. Hiren
Singharay, qu’une structure – à l’image du
Conseil national du café et du cacao – puisse
fédérer les différentes interventions, ce qui
favorisera l’intéressement du secteur
financier. « Le marketing du cacao en
lui-même, n’est pas un problème. Le
problème, c’est la coordination entre le
producteur et le marketing », souligne ainsi
M. Hiren Singharay.
25% en 2012, un taux plus qu’atteint, mais
des efforts restent à faire
Aujourd’hui, le résultat est là, le taux de
bancarisation en Côte d’Ivoire connaît une
nette amélioration. L’Etat de Côte d’Ivoire,
aidé des acteurs du public et du privé du
secteur bancaire ainsi que des institutions
internationales notamment la Banque
mondiale (BM) se sont investis résolument à
améliorer le taux de bancarisation en Côte
d’Ivoire. Aujourd’hui selon M. Anderson
Golé, chargé de communication au Marché
des assurances, banques et établissements
financiers (Mabef) le taux de bancarisation a
atteint les 25%. Ce taux a dépassé les attentes
des autorités ivoiriennes. Il est passé de
8,98% en 2009 à 14,67% à fin 2010. C’est
dire que la campagne de sensibilisation initiée
par la Bceao, l’Etat de Côte d’Ivoire, les
acteurs publics et privés du système bancaire,
les institutions internationales, l’Association
professionnelle des banques et établissements
financiers (APBEFCI), le Mabef, etc. a
contribué à relever le taux de bancarisation en
Côte d’Ivoire. La campagne de sensibilisation
qui aujourd’hui porte ses fruits ne s’adressait
pas uniquement aux travailleurs du public et
du privé. Aussi prenait-elle en compte le
monde du secteur informel c'est-à-dire les
personnes à faible revenu que sont les agriculteurs, les artisans, les techniciens, les petits
commerçants, les garagistes, les syndicats,
etc. La hausse du taux de bancarisation
s’explique par les offres promotionnelles que
proposaient certains établissements bancaires. Par exemple pour la rentrée des classes
plusieurs banques et non des moindres pour
ne pas les citer avaient lancé des campagnes
de prêts scolaires à des taux d’intérêt intéressant et concurrentiel. Mieux, certaines d’entre
elles allaient encore plus loin en favorisant
l’ouverture d’un compte bancaire à moindre
coup avec plus d’avantages et de moyens
d’accès aux crédits. Toutefois, il est bon de
relever que ce taux reste insuffisant vu la forte
présence d’établissements bancaires en Côte
d’Ivoire. Selon des statistiques officielles
recueillies en 2011, le taux de bancarisation
dans l’espace de l’Union économique et
monétaire ouest-africaine (UEMOA) se
trouvait entre 3 et 7%, alors qu’il avoisinait
99% dans certains pays et se situait à 50 ou
60% dans les pays du Maghreb. C’est dire
qu’il faudra redoubler d’effort dans le processus de sensibilisation afin d’atteindre un taux
raisonnable proportionnel aux potentialités
économiques du pays. La grande majorité des
personnes vivant en Côte d’Ivoire devrait
détenir un compte en banque et user des
moyens de paiements scripturaux. Tel devra
être le cheval de bataille des autorités
ivoiriennes au cours des années à venir.
Jean-Claude Acke
La Standard Chartered Bank veut renforcer sa présence dans le financement du secteur agricole ivoirien en s’appuyant sur ses expériences au
Ghana.
L
ors de la conférence internationale sur
le cacao qui s’était tenue en fin d’année
dernière à l’hôtel Ivoire Sofitel
d’Abidjan, M. Hiren Singharay,
directeur général des syndications et des
crédits de Standard Chartered Bank, avait été
clair sur la volonté de l’institution bancaire de
soutenir la culture cacaoyère ivoirienne. La
production du cacao a en effet connu une
baisse ces dernières années, ce qui affecte son
développement. Par conséquent, bon nombre
de banques sont réticentes à accorder des
prêts aux producteurs. Depuis 1993, la
Standard Chartered Bank a initié un
programme pour le développement du cacao
au Ghana dont le coût d’investissement
estimé à plus de 125 millions de dollars a été
une fière réussite. Le Cocoa Board est
l’institution gouvernementale qui a piloté ce
projet.
L’intérêt du modèle ghanéen
A titre d’exemple, au Ghana, la Cocoa Board a
en charge le fonctionnement de toute la chaîne
d’intervention qui gravite autour de l’industrie
cacaoyère comme le marketing, la recherche,
pour aboutir à la production. Au stade de la
production, les paysans ont la possibilité de
transformer les graines de telle sorte qu’ils
puissent bénéficier de leur production. Le
Cocoa Board, en tant qu’entité gouvernementale, intervient entre le paysan et le marché. Ce
qui n’est pas le cas en Côte d’Ivoire où il n’y a
pas de coordination qui permette aux institutions bancaires de traiter directement avec les
entités afin qu’elles puissent avoir un financement pour les paysans. Cette expérience a fort
bien fonctionné au Ghana où le cacao local est
de plus en plus apprécié, même si la Côte
d’Ivoire demeure le premier producteur
mondial. En Côte d’Ivoire, la Standard Charte
De l’importance d’une entité de coordination
Evoquant la transformation du cacao en
produit fini, voire l’implantation d’unités de
transformation des fèves de cacao en chocolat, M. Hiren Singharay estime que tout
devrait partir de la production jusqu’à
l’exportation, puis ensuite interviendra sur le
segment de la transformation. L’Indonésie,
dont la production avoisine quelque peu celle
de la Côte d’Ivoire, ne disposait pas de société
de transformation de cacao. Mais la mise en
place d’une entité de coordination a résolu ce
problème, et aujourd’hui ce pays transforme
une partie de sa production. Bon nombre
d’actions doivent être menées pour une
économie cacaoyère durable. La Côte
d’Ivoire, qui avait pu réunir une vaste
assistance venue du monde entier pendant ce
forum de novembre dernier sur le cacao,
espère que les débats fructueux qui s’y étaient
déroulés puissent trouver une concrétisation.
C’est aussi une priorité pour la Standard
Chartered Bank et son directeur général des
syndications et des crédits M. Hiren Singharay, qui, forts de l’expérience acquise au
Ghana, nourrissent de grandes attentes sur ce
secteur en Côte d’Ivoire.
Jean-Claude Acke
Secteur bancaire
LeNigeria,locomotive de la sous-région .
Le secteur bancaire connaît un essor certain en Afrique de l’Ouest, les analyses des spécialistes augurent un avenir plus prometteur.
Si la crise a fragilisé les fondations de
l’économie ivoirienne, le Nigeria consolide ses acquis après plus d’un quart de
siècle de régime militaire pour renforcer
sa position de solide leader de la sous-région dans le secteur bancaire, voire
au-delà. De sorte, qu’il reste le principal
acteur bancaire en Afrique de l’Ouest
grâce aux performances de ses banques.
Sur le triple critère du total bilan, du PNB
(produit national brut) et des résultats, les
banques nigérianes occupent les cinq
premières places dans le classement des
structures bancaires de la sous-région.
Et ce n’est pas un hasard, si en une seule
soirée, United Bank for Africa (UBA) a
raflé trois prix cette année: celui de la
banque de l’année décerné par Banquer
Magazine, et la distinction de meilleure
banque au Cameroun et au Sénégal. Sans
mentionner les chiffres que certains
analystes remettent en cause, on peut
noter que Zenith International Bank,
First Bank of Nigeria, Intercontinental
Bank, United Bank for Africa (UBA),
United Bank of Nigeria figurent au
nombre des plus importantes en Afrique
de l’ouest. Ces établissements bancaires
sont dotés d’importants capitaux, qui leur
permettent de faire une percée fulgurante
dans l’espace francophone, notamment
en Cote d’Ivoire. En effet, dans un
contexte économique favorable, dont les
analystes s’accordent à dire qu’il facilitera l’émergence de l’Afrique « comme
sauveur du monde », le Nigeria rachète
et s’installe durablement sur les bords de
la lagune Ebrié. « Le monde s'enfonce,
l'Afrique devient son sauveur. En 2013,
les économies du continent devraient
croître, tout comme en 2012, de plus de
5% en moyenne. Soit très nettement
au-dessus de l'Amérique du Nord
(environ 2,2 %) et d'une Europe (1,1 %)
qui plonge chaque jour davantage vers la
récession et le chômage de masse »,
peut-on lire dans une analyse assez
optimiste d’un expert averti.
Mais pourquoi la ruée vers la Cote
d’Ivoire ou vers les anciennes colonies
françaises ? La première raison ne tient
pas seulement dans son poids démographique et économique, mais bien plus
dans les ambitions du pays, qui se posent
comme une puissance sous-régionale. «
Pays anglophone enclavé dans un espace
ouest-africain
très
majoritairement
francophone, le Nigeria a traditionnellement fait preuve d'un esprit d'ouverture,
(suite )p.14
15.
16. Dossier
CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°23 - MARS 2013
suite p.12 ( Secteur bancaire )
en se montrant à l'écoute des enjeux de ses
voisins francophones », observait, le
groupe
interparlementaire
d'amitié
France-Afrique de l'Ouest dans un rapport
disponible sur sénat.fr. La seconde,
évidemment, tient à des raisons économiques. Les banques françaises, quittant peu
à peu l’espace au profit de l’Afrique du
nord (à l’image du crédit agricole), il y
avait donc un marché à combler. Ainsi,
Access Bank, UBA, Diamond Bank,
Zénith Bank…prennent pied dans le pays.
Si la crise postélectorale a perturbé les
activités des banques, notamment à
travers les casses de certaines agences, il
n’en demeure pas qu’à présent avec le
retour du pays sur le devant de la scène
international, elles consolident leurs
positions. Les rapports entre Abuja et
Yamoussoukro étant au beau fixe,
l’annonce de la revitalisation de la
commission mixte ivoiro-nigeriane, et la
construction de l’autoroute Abidjan-Lagos vont être des occasions d’accroitre la
sollicitation des banques, mais aussi de
parvenir ainsi
à être un levain pour améliorer le taux de
bancarisation et la contribution des
nouvelles technologies.
L
Lassina KEITA
e dynamisme du secteur bancaire
ivoirien est en partie dû à la présence
remarquable de banques étrangères.
Sur un potentiel de 24 banques, près
de la moitié sont d’origine européenne,
américaine et africaine. En effet, le volume
global des ressources des banques ivoiriennes s’est établi à 3 697,87 milliards FCFA
en 2011, contre 3 136,32 milliards FCFA en
2010. Ce qui représente une progression
nette de 17,9%. Au 30 juin 2012, le réseau
bancaire ivoirien comptait 550 agences et
près de 500 Distributeurs automatiques de
billets (Dab) et Guichets automatiques
bancaires (Gab). Pour y arriver, les banques
étrangères ont fortement contribué à la
vitalité du système bancaire nationale. Les
raisons de leur affluence peuvent être
appréhendées sous plusieurs angles.
Un marché ivoirien encore attractif
Malgré la décennie de crises, la Côte
d’Ivoire conserve les fondamentaux de son
économie et reste le pays leader de la sous
région. Sa part de plus de 40% des richesses
de l’Union économique et monétaire ouest
africain (Uemoa) se confirme encore. Elle
reste la seconde puissance économique
après le Nigéria au sein de la Communauté
économique des Etats de l’Afrique de
l’ouest (Cedeao). En plus, le président de la
République Alassane Ouattara qui veut
faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à
l’horizon 2020, a engagé de vastes
chantiers dans le cadre du Plan national de
développement (PND) 2012-2015. Dans la
visée du ‘’Triomphe de l’Eléphant’’, un
budget global de 11 087 milliards de FCFA
en investissements publics et privés est
prévus sur quatre années consécutives.
Depuis l’année dernière, quelques chantiers
ont démarré et cela devrait s’accroitre au
14
SECTEUR BANCAIRE:
Les raisons de l’affluence
des banques étrangères
Depuis les années 60, des filiales de grandes banques commerciales
françaises ont établi des bases en terre ivoirienne. Aujourd'hui la
tendance reste toujours la même avec à la clé une diversité d'origine de
ces institutions financières.
fur et à mesure. Cette relance économique
nécessite un secteur bancaire fort, non
seulement pour accompagner la politique
économique du pays, mais et surtout le
secteur privé. C’est lui qui crée de la
richesse et les banques doivent être présentes pour mobiliser l’épargne privée, financer des projets d’entreprise, refinancer
l’économie, etc. L’on ne doit aussi pas
ignorer la forte mobilisation d’investisseurs
étrangers, à voir les dizaines de prospection
économique en terre ivoirienne depuis
l’atteinte de l’achèvement de l’initiative
Pays pauvre très endettés (PPTE), le 26
avril 2012. Tous veulent participer à la
reconstruction nationale et la relance économique.
Des banques étrangères plus proches de
leurs populations
Cela ne date pas de maintenant ! Depuis les
indépendances, les français sont venus créer
des filiales de leurs banques en Côte
d’Ivoire. On a encore la Banque internationale pour le commerce et l’industrie
(Bicici) du Groupe BNP Paribas, la Société
générale des banques de Côte d’Ivoire
(Sgbci) de la Société générale (Sg) de
France. Aussi, la Citibank s’est imposée
N°
1
2
3
4
5
6
7
pour que les américains et ceux qui font
affaires avec les Etats Unis d’Amérique
soient plus proactifs. N’ignorons pas les
britanniques avec la Standard Chartered
Bank qui convient bien aux anglophones.
Aujourd’hui encore, les ressortissants
africains sont de plus en plus attirés par la
destination ‘’Ivoire’’. On constate une très
forte communauté nigériane en Côte
d’Ivoire. Des commerçantes, des opérateurs
économiques dans les fonctions libérales, et
ceux qui sont dans l’informel. Il leur faut
des banques qu’ils connaissent déjà. C’est
ainsi que la United Bank for Africa (UBA)
est arrivée en première position. Par la suite,
le label Access Bank est venu remplacer
celui d’Omnifinance. L’année dernière,
deux banques nigérianes ont fait leur
apparition sur le marché local. Il s’agit de la
Diamond Bank et la Guaranty Trust Bank
(GT Bank). En somme, ce sont quatre
banques étrangères venant du Nigéria qui
opèrent en terre ivoirienne. Lors de sa
récente visite à Abidjan, du 1er au 2 mars
dernier, le président nigérian Goodluck
Jonathan, n’a pas manqué d’afficher une
ferme volonté politique de renforcer la
coopération économique ivoiro-nigériane.
Le classement des banques par nombre d'agences
Institutions
CitiBank
Origine
USA
Nombre d'agences
1
Standard Chatered bank
Grande Bretagne
3
BSIC
Lybie
13
UBA
Nigeria
4 + 6 cash point
Diamond Bank
Nigeria
1
GT BANK
Nigeria
1
BGFI Bank
Nigeria
1
Plusieurs chantiers sont annoncés,
notamment
la
construction
de
l’autoroute sur l’axe Abidjan-Lagos, en
vue de faciliter les échanges commerciaux. Et la présence des banques du
Nigéria en Côte d’Ivoire anticipe un peu
les choses. A côté de cette frange de la
population, les investisseurs de pays
asiatiques et arabes se font bien remarqués. L’avènement de la Banque
sahélo-sahélienne pour l’investissement
et le commerce (BSIC) d’origine
libyenne ne saurait être fortuit. Des
arabes et musulmans se sentiraient plus à
l’aise dans cette banque. Il y a même des
interlocuteurs directs pour parler l’arabe
en vue de faciliter les transactions financières. C’est option très stratégique…
Jusque là, les ressortissants de l’Afrique
centrale qui sont présents étaient comme
isolés de leurs banques d’origine. C’est à
juste titre que BGFI Bank, initialement
détenu par des gabonais fait son entrée
sur le marché bancaire ivoirien. Elle sera
très bien accueillie par les investisseurs
camerounais, congolais, gabonais et
autres qui font aussi de bonnes affaires
au pays.
Une stratégie pour rapatrier les fonds
L’une des conditions que les investisseurs étrangers regardent avant de
s’engager dans un pays, ce sont les
facilités de rapatriement de fonds. Un
pays dont la réglementation est trop
rigide ne saurait vraiment intéressé
certains opérateurs économiques. En
Côte d’Ivoire, l’affluence des banques
étrangères conjuguent bien avec la
présence de leurs ressortissants. Ces
derniers voudront pour une raison ou une
autre, transférer en partie et la totalité des
bénéfices commerciaux dans leurs pays
d’origine. Les banques étrangères où
sont logés les fonds constituent les
meilleurs canaux pour y aller. A titre
d’exemple, un investisseur ‘’Ibo’’ (une
langue du Nigéria- ndlr) peut facilement
récupérer ses fonds à Lagos, par le biais
de la banque qui a son siège là bas. Il en
ait de même pour les opérateurs économiques français, anglais, arabes, etc.
Avoir un compte dans une banque de son
pays d’origine est option très stratégique… Même si le rapatriement des
fonds n’est pas un délit, l’on pourrait à
partir des banques d’origine étrangères
contourner certaines règles en la matière.
Attention à ne pas utiliser ces canaux
pour des actions illicites qui seraient
dommageables
pour
l’économie
ivoirienne. Par ailleurs, le déploiement
des banques ivoiriennes dans d’autres
contrées du monde, notamment sur le
continent africain reste très amoindri.
JEAN-JACQUES AMOND
17. 15
Dossier
CÔTE D’ IVOIRE ÉCONOMIE - N°23 - MARS 2013
Téléphonie Mobile :
Lesoutsider pourront-ils bouleverser
la hiérarchie ?
En Côte d’Ivoire, la téléphonie mobile reste l’un des secteurs
les plus dynamiques de l’économie. Sur un total de six opérateurs, les trois premiers (Orange, Mtn et Moov) ont une
longueur d’avance sur les autres. Comium, GreenN et Café
Mobile ont-ils les moyens nécessaires pour inverser les
tendances actuelles du marché ?
Les opérateurs de la téléphonie mobile peuvent
être classés en deux grandes catégories. D’une
part, on a Orange, Mtn et Moov vu comme des
‘’favoris’’ du marché local avec de très fortes
assises financières et de bonnes stratégies
commerciales. D’autre part, il y a ceux qu’on
pourrait appelés les ‘’outsiders’’ à savoir
Comium, GreenN et Aircom (connu sous la
marque Café Mobile). A la fin de l’année 2012,
les statistiques de l’Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire (ATCI) témoignent bien
des tendances annoncées. Sur plus de 18,6
millions d’abonnés au mobile pour une population d’environ 20 millions d’habitants en Côte
d’Ivoire, Orange CI détient près de 35% des parts
de marché. Idem pour Mtn CI. Quant à Moov CI,
il se retrouve avec près de 13% de l’effectif des
abonnés de la téléphonie mobile en Côte d’Ivoire.
Dans la seconde catégorie, le groupe Comium qui
détient la marque Koz affiche près de 10% de
part, contre seulement 3% pour GreenN. En ce
qui concerne Café Mobile (en activité depuis le
18 avril 2012), son occupation du marché n’a pu
être prise en compte. Rappelons que cette répartition n’est pas le fait de l’année 2012 uniquement.
Il y a quelques années déjà qu’Orange CI et Mtn
CI se positionnent en leaders du marché avec
Moov CI qui essaie tant bien que mal de se
rapprocher d’eux. La hiérarchie semble donc bien
établie. Pourtant, les trois autres acteurs ne
doivent pas être ignorés parce qu’ils continuent
de déployer des moyens et stratégies pour, eux
aussi, se faire valoir sur le marché national.
La stratégie des prix ne suffit pas.
Comium, GreenN et Café Mobile essaient
d’attirer les clients par la politique des prix. Ils
affichent des tarifs relativement bas par rapport à
la concurrence. Une action qui a des limites parce
leurs parts de marché sont encore restreintes.
Dans le système de la téléphonie mobile, les
acteurs font des compensations financières pour
les appels extra-réseaux. En avril 2012, Comium
et GreenN comptaient respectivement 1.854.436
et 292.648 abonnés, tandis qu’Orange CI était à
6.228.894 et Mtn CI à 5.782.162 abonnés, selon
l’Atci. Dans ces conditions, Comium et GreenN
ne peuvent pas vraiment baisser leurs tarifs.
Sinon, ils devront quotidiennement reverser
d’importantes ressources financières à leurs
concurrents. Ce qui fait qu’ils se contentent de
réduire leurs tarifs que pour les appels intra-réseaux. De 0 F à une moyenne de 50 F Cfa la
minute de communication. Si ces trois acteurs
veulent réellement stimuler le marché local, il
faut qu’ils partent au-delà des tarifs jugés plus ou
moins attractifs offerts aux populations ivoiriennes.
D’autres contraintes se présentent
L'alternative est d’accroitre le réseau de
couverture. Là encore, il y a des couacs.
La téléphonie mobile est déjà saturée en
Côte d’Ivoire. Les personnes en âge
d’avoir un appareil portable, l’ont
presque tous. D’ailleurs, le ministre de la
poste
et
des Technologies
de
l’information, Bruno Koné, ne compte
plus délivrer de nouvelles licences (7 déjà
attribuées). C’est dire que ceux qui l’ont
déjà doivent se battre pour capter ou
s’arracher des clients.
Le groupe Comium est, quant à lui,
confronté depuis quelques années à des
conflits de gouvernance au plus haut
sommet. D’une part, on parle de la guerre
des actionnaires entre l’équipe de Michel
Hubert et la paire Mohamed Salamé et
Eugène Diomandé (l’ancien Pca) qui est
loin de se terminer. D’autre part, il y a le
spectre de retrait de la licence par l’Etat
ivoirien, sans ignorer les détournements de
fonds et licenciements qui s’annoncent ça et
là. Tout cela n’est guère favorable pour
déployer des moyens conséquents en vue
d’accroitre le réseau avec des parts de
marché.
(suite) p.17
18.
19. 17
CÔTE D’ IVOIRE ÉCONOMIE - N°23 - MARS 2013
TéléphonieMobile-Côted’Ivoire (suite p15)
Tout cela n’est guère favorable pour
déployer des moyens conséquents en vue
d’accroitre le réseau avec des parts de
marché. Avec un chiffre d’affaires de
41,381 milliards de F Cfa en 2012,
Comium aurait pu gagner encore du
terrain. Il reste malheureusement victime
de mal gouvernance. Quant à GreenN, ses
assises financières, soit 2,825 milliards F
Cfa de chiffre d’affaires en 2012, ne lui
permet pas d’aller plus loin. Il reste pour
l’instant à Abidjan et six autres villes à
l’intérieur du pays. Cela ne suffit pas pour
faire bouger le marché intérieur de la
téléphonie mobile. Le sort d’Aircom
semble déjà connu. Il ne peut nullement
influencer le marché avec ses deux
agences à Abidjan uniquement. Cette
année, il serait encore difficile d’aller plus
loin… Et le label Café Mobile qui a
l’allure d’être vite refroidi. Car, dès le
départ, Café Mobile n’a pu faire une nette
démarcation, faute de moyens financiers
ou de politique Marketing ajustée. Dans
ce contexte, il est clair que Comium,
GreenN et Café Mobile auront du mal à
s’imposer à niveau de la couverture réseau
du portefeuille clientèle.
Que dire de la 3G et des services
innovants ?
Pour prétendre stimuler le marché
intérieur, les trois opérateurs doivent
pouvoir se démarquer de la première
catégorie grâce aux avancées technologi-
ques. Il ne reste d’une seule licence 3G et
l’Etat exige des conditions qui mettent
d’office Comium, GreenN et Aircom en
hors jeu. D’abord, il faudrait atteindre un
taux de couverture nationale de 95%. Puis,
l’opérateur de téléphonie mobile doit
s’acquitter du règlement de la somme de 6
milliards de F Cfa. Des deux conditions
cumulées, GreenN et Aircom sont non
éligibles. Il ne reste que Comium qui peut
payer le montant exigé mais n’a pas
encore la couverture suffisante de réseau.
Pourtant, Orange CI, Mtn CI et Moov CI
sont en plein dans la technologie 3G et les
populations en tirent déjà de réels profits
avec les services Internet haut débit. Si les
autres veulent gagner un peu plus de parts
de marché, il faut avoir au moins la 3G. Ce
qui est quasi impossible ! A côté de cela,
les services de transferts d’argent, de
mobile banking, de paiement de factures
d’électricité-eau-téléphone fixe, et autres
sont disponibles chez les trois leaders du
marché. Ce qui n’est pas encore le cas au
niveau de Comium, GreenN et Aircom.
Un véritable désavantage car les populations ivoiriennes commencent à se
familiariser avec les services financiers
via mobile. Si les trois opérateurs veulent
réellement bousculer la hiérarchie de la
téléphonie mobile en terre ivoirienne, ils
devront se mettre à fonds dans l’ère de la
technologie. Cela parait tout simplement
irréalisable en cette année 2013.
20. Management
CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°23 - MARS 2013
18
Charles DABOIKO, Directeur Général de ECOBANK CI
"Mettre plus d'accent sur les canaux
alternatifs"
avec des comptes dont l’accès sera plus
large. Notre action inclura également des
produits destinés à la population non
bancarisée.
Ecobank transnational incorporated (Eti) veut gagner le pari du panafricanisme. C’est
pourquoi à travers son vaste réseau d’agences, elle a décidé d’aller encore plus loin en contribuant à élever le taux de bancarisation qui reste toujours faible en Afrique.
Monsieur Charles DABOIKO, Directeur général de Ecobank CI évoque les grands axes
qu’il compte développer d’ici 2015 en vue d’apporter une touche particulière au panafricanisme qui constitue un challenge .
CÔTE D’IVOIRE ECONOMIE : En
quelques mots, pouvez-vous nous présenter Ecobank CI ?
Charles DABOIKO : Ecobank Côte
d’Ivoire, en abrégé ECI, est la filiale
Ivoirienne du Groupe Panafricain ECOBANK. Elle a été créée en Octobre 1989,
suite au rachat des activités de la Chase
Manhattan Bank.
ECI a donc une
présence de plus de 23 ans sur le marché
national.
CI ECO : Quel est le bilan de vos activités
de ces trois dernières années ?
CD : Au cours de ces dernières années,
ECI a mis en œuvre la politique du Groupe
qui a consisté à développer davantage la
proximité avec la clientèle, afin de devenir
une véritable banque de détail dont les
activités couvrent tous les secteurs de
l’économie. Cela s’est traduit essentiellement par un réseau d’agences qui s’est
considérablement étoffé, avec un accroissement des dépôts collectés auprès du
public et des concours octroyés à
l’économie, avec à la clé, des bénéfices
croissants sur la période.
CI ECO : La période post-électorale a été
difficile pour l’ensemble des entreprises
ivoiriennes, notamment les banques.
Comment l’avez-vous vécue et quelles
dispositions avez-vous adoptées pour la
surmonter ?
CD : A l’instar des autres banques, ECI a
souffert de la crise post électorale, avec
notamment une forte détérioration de la
qualité du portefeuille et une baisse des
revenus à la reprise de nos activités en
Avril 2011. Les relations de confiance que
nous entretenons avec nos clients ont
permis de trouver des solutions qui ont
sauvegardé nos intérêts mutuels. Nous
avons ainsi terminé l’année 2011 avec un
taux de dégradation du portefeuille de
crédits de 2% et une rentabilité en hausse
par rapport à l’année précédente.
CI ECO : Depuis plus de quatre ans,
Ecobank CI est de plus en plus présente
sur l’ensemble du territoire national.
Qu’est-ce qui explique ce fait et quel est
l’objectif visé?
CD : Notre présence de plus en plus
marquée sur le terrain participe de notre
politique de transformation de la banque
en une véritable banque de détail. Nous
comptons ainsi nous rapprocher davantage
de nos clients, non seulement à travers les
points de vente traditionnels que sont les
agences, mais aussi par le biais de canaux
alternatifs.
CI ECO : Votre présence suscite beaucoup d’intérêts auprès des populations
ivoiriennes. Depuis votre prise de
fonction à la tête de Ecobank CI,
qu’avez-vous apporté de nouveau ?
CD : En plus du développement du réseau
que nous mentionnions plus haut, nous
avons aussi amélioré notre offre de services. Tout en étant guidés par la volonté de
satisfaire nos clients, Il s‘est agit particulièrement de remodeler des produits
existants afin de les rendre plus attrayants
et d’introduire des services innovants.
CI ECO : Quelle est votre vision d’une
politique managériale pertinente au sein
d’une banque comme Ecobank ?
CD : Dans toute entreprise et encore plus
dans une entreprise de services comme
Ecobank, une politique de management
pertinente s’appuie sur une politique
rigoureuse des ressources humaines. Nous
nous appliquons à employer et à retenir les
meilleures ressources, convaincus que
cela représente un ingrédient important
dans la délivrance d’un service de qualité
à notre clientèle.
CI ECO : De plus en plus, il est fait cas
d’une politique du genre en entreprise.
Comment
appréhendez-vous
cette
question au sein d’Ecobank CI ?
CI ECO : Au cours d’une rencontre avec
la presse vous mentionniez que Ecobank
CI est le numéro 2 en tant qu’acteur
majeur du marché bancaire en CI. Quel
(s) est (ou sont) le (ou les) critère (s) qui
fonde (nt) votre position ?
CD : Les critères les plus couramment
utilisés pour mesurer la performance des
établissements financiers sont le total du
bilan, les ressources collectées auprès de
la clientèle et les crédits octroyés à
l’économie.
Avec une taille de bilan de 640 milliards
de FCFA, des dépôts clientèle de plus de
400 milliards de FCFA et des crédits de
plus de 380 milliards de FCA, ECI a
conforté sa place de numéro deux du
marché au terme de l’exercice écoulé.
CI ECO : Pouvez-vous nous donner des
informations sur vos prochaines campagnes de communication ?
CD : Nous avons une campagne actuellement en cours, qui est une campagne
institutionnelle destinée à mettre en
exergue le caractère panafricain de
l’organisation. Nous comptons dérouler
très prochainement une campagne produit
spécifique, dont le but est de faire la
promotion de nos prêts immobiliers à taux
réduits, et avec des échéances de remboursement désormais allongées jusqu’à 20
ans.
CI ECO : Développer votre rôle citoyen et
améliorer la qualité de service demeurent
quelques-unes de vos préoccupations à
l’orée 2015. Pourrait-on avoir les granCD : La politique du genre est une réalité des lignes de ces programmes ?
de notre action. Quelques chiffres à titre CD: Le rôle citoyen du Groupe est déjà
d’illustration. Sur les 500 employés que une réalité. La Fondation ECOBANK est
compte la banque, presque la moitié est en effet opérationnelle depuis quelques
composée de femmes ; sur les onze dépar- années avec des actions à son actif. Cette
tements du comité de direction, 40% sont année, ce rôle sera encore marqué par
dirigés par des femmes. En direction de l’organisation d’une journée ECOBANK,
notre clientèle, nous avons un volet genre au cours de laquelle toutes les unités du
actif. Nous comptons en effet mettre en Groupe entreprendront une action autour
place une ligne de financement dédiée d’un thème commun.
Monsieur Charles DABOIKO, DG de ECOBANK CI
spécialement aux PME dirigées par des
femmes.
CI ECO : Le nouveau siège de Ecobank
CI ECO : Aujourd’hui, le taux de bancarisation en Côte d’Ivoire est faible, bien
qu’il existe un nombre important
d’établissements bancaires en CI. Comment Ecobank CI peut-il contribuer à
élever ce taux ?
CD : Notre réseau d’agences, qui
comprend aujourd’hui 42 unités, continuera d’être étoffé en direction de nouvelles zones. Nous mettrons aussi plus
d’accent sur les canaux alternatifs,
CI est en construction. Pouvez-vous nous
en parler ?
CD : Après plus de 23 ans de présence sur
le marché, il était plus que nécessaire pour
la banque de se doter d’un siège qui reflète
la position de la banque et sa confiance
dans l’avenir du pays. Nous avons donc
entrepris la construction d’un immeuble
moderne dans le quartier des affaires, dont
la livraison est prévue pour 2014.
PPROPOS RECUEILLIS PAR Jean Claude Acke
21. Marketing
CÔTE D’IVOIRE ÉCONOMIE - N°22 - FÉVRIER 2013
Les enjeux de développement du secteur
bancaire et le rôle du marketing
Contrairement aux autres secteurs reliés à l’économie d’un pays, la
banque constitue un secteur particulier voire stratégique. son embellie
est perçue comme révélatrice d’un développement certain de ce pays.
Le marketing qui est une discipline proche
de la consommation des clients se positionne
dans la stratégie de ces structures financières
pour booster non seulement leur rentabilité
mais également pour favoriser la satisfaction
des clients.
Après deux décennies de profonde mutation
observée dans le secteur bancaire un constat
est fait.
présence accrue de banque africaine en Côte
d’Ivoire (Accès
Bank- UBA- EcobancAfrixim….)
développement des établissements de
financement et de crédit
diversification des produits bancaires
Et plus loin, prise de conscience de la part de
la population sur
les biens fondés
d’ouverture de compte bancaire.
A déduire de ces observations que la
satisfaction des clients est une réalité.
En effet les besoins des clients se caractérisant par :
La recherche effrénée d’information
L’immédiateté des réponses à leur préoccupation
L’interactivité entre les opérateurs bancaires
et eux
Interconnexion entre les différentes agences
La prise en compte de leur préoccupation
dans le processus de prise de décision
La diversification des produits et services
Est loin d’être perçues aux yeux des clients
comme un acquis indéniable nonobstant les
efforts marketing déployés par les banques
pour les satisfaire. A savoir :
Branding plus accrue des institutions
Qualité de service
Réseautage panafricain
Diversification des offres
Innovation à la pointe des nouvelles technologiques
Relation de proximité
Renforcement des capacités motivations des
personnels
Convivialité des produits
Politique sociale
Rotation du personnel
Esprit de compétitivité
Flexibilité administrative
Qualités des conseils
Compréhension des conseils
Maximisation des visites rapidité des réponses
Rapidité des réponses
Confortabilité des centres d’accueil et bien
d’autres actions menées.
Des PME, PMI et certaines structures
organisées de la place à la recherche de
financement pour se développer ne voient
pas la banque comme un véritable partenaire
de développement. Elle n’emprunte qu’aux
entreprises et oriente plus ses activités vers
les structures d’une certaine catégorie.
Pourquoi cela ?
En effet cette assertion est partagée par un
nombre non négligeable de dirigeants et
collaborateurs dans les pays francophones
font remarquer qu’au cours de de la dernière
décennie, le marketing bancaire s’est essentiellement intéressé au marché des particuliers (prêt scolaires, prêt immobilier prêt
funéraires, prêt mariage ou évènement
(Tabaski-Noël-Pâques et autres).
Pour redorer son blason et paraître comme
Pour redorer son blason et paraître comme
de véritable structure de développement il
est important d’accroître la recherche marketing vers la satisfaction des besoins des
entreprises. Il s’agira de mieux connaitre et
segmenter le marché des PME et PMI
ivoiriennes. Aller au-delà des critères classiques habituellement utilisés par l’ensemble
des institutions dans les analyses et prises de
décisions. Les nouvelles technologies qui
font leur entrée dans la gestion de la vie des
entreprises en général convient bien à la
mise en œuvre de la politique de satisfaction
des clients elles devraient permettre de
rassembler et concentrer les riches informations à propos des clients, des biens bancaires vendus. D’utiliser le crédit scoring
comme un moyen d’accepter automatiquement des dossiers d’un demandeur de crédit.
De contrôler et de suivre la gestion du
marketing, d’utiliser la courbe d’expérience
appliquée aux banques de mettre en cause la
segmentation traditionnelle du marché en
tenant compte des critères inherents aux
biens bancaires :
Le crédit à la consommation
Les services de règlement standarisé
Opération des crédits mobiliers
Il est à noter que ce progrès technologique à
réellement impacté le fonctionnement des
banques. Une nouvelle forme de rapport
avec les clients caractérisée aujourd’hui par
le transfert de d’argent en ligne communément appelé e-money. On parle beaucoup
plus de désintermédiation bancaire. A tout
cela s’ajoute un élément important dans le
secteur bancaire et financier il s’agit de la
concurrence à la fois interne au secteur (les
banques entre elle-même) et externe au
secteur (entre les banques et les maisons
d’assurance et les grands distributeurs
(cartes privatives)).
Les objectifs fondamentaux des banques qui
sont de conquérir et de fidéliser les clients
doivent tenir comptent de trois facteurs
essentiels dans leur approche marketing. À
savoir :
La rentabilité : introduire des principes de
qualités du top à down de l’organigramme.
La concurrence : afin d’éviter la faillite elles
doivent tenir compte de la qualité des
produits et des services proposés.
L’évolution des attentes de la clientèle : les
clients sont devenus de plus en plus sensibles
aux erreurs et aux incidents.
Intangibilité,
l’inséparabilité,
l’hétérogénéité et la périssabilité des
produits et services bancaires doivent faire
l’objet de considération exceptionnelle dans
les processus de prise de décision.
Au-delà des objectifs financiers à atteindre
annuellement, les banques comme les
grandes entreprises du monde industriel,
sont appelées à mettre au cœur de leur stratégie l’épanouissement des clients. Gage
nécessaire pour la pérennisation de leurs
activités de génération en génération.
Contribution de M. Jean Emile SOSOO,
Société Intelligente Marketing ( SIM)
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