SlideShare ist ein Scribd-Unternehmen logo
1 von 71
Downloaden Sie, um offline zu lesen
KONTRAST
                                    TOTh 2012
                                  Brigitte Juanals
                                 Martin Lafréchoux
                                  Jean-Luc Minel




Bonjour.

Je vais vous présenter Kontrast, un système d’analyse lexicographique de textes normatifs.

Photo : http://www.flickr.com/photos/daynoir/2180507211/
Normalisation et Sécurité Globale




Ce travail s’inscrit dans une recherche plus large sur les textes et les acteurs de la
normalisation industrielle internationale, le projet ANR NOTSEG.

Normalisation et Sécurité Globale : la formulation du concept de sécurité globale dans la
normalisation www.notseg.fr, (appel ANR-CSOG 2009).
Partenaires :
 •   Le laboratoire MODYCO (UMR 7114) spécialisé notamment dans le Traitement Automatique du Langage et la circulation médiatique
     des savoirs.
 •   L’équipe Conception et Qualité des Produits et des Processus Innovation (CQP2I) de l’Université Technologique de Compiègne (UTC)
     associe experts en sécurité, design, ergonomie, normalisation et qualité
 •   L’AFNOR: Association française de normalisation, groupe à vocation international organisé autour de 4 axes : normalisation,
     certification, édition et formation.
I. Contexte
                          II. Modèle
                          III. Méthode
                          IV.Application


Kontrast est un système qui vise à décrire de manière aussi précise que possible les
différentes terminologies associées à un corpus de normes nationales et internationales, afin
de d’analyser les jeux d’influence à l’oeuvre dans le processus de rédaction de ces normes.

Je vais d’abord vous décrire le contexte dans lequel nous travaillons, c’est-à-dire les
problématiques particulières de la terminologie dans la normalisation des processus.
Ensuite je présenterai le modèle du glossaire ontologique que nous avons conçu, puis les
traitements que nous avons utilisés, et je terminerai par un exemple concret d’utilisation de
la ressource construite.

Photo : http://www.flickr.com/photos/natureindyablogspotcom/3038070680
I. Contexte
Normalisation &
                 terminologie


Kontrast a été conçu en réponse aux problématiques spécifiques de la terminologie dans le
champ de la normalisation des processus. Je vais commencer par vous présenter ces
spécificités.
Normes
Quand on parle de normes ou de standards, on se représente généralement le calibrage des
concombres ou l’harmonisation des prises de courant - des choses concrètes - en tout cas
on imagine quelque chose de mesurable, une réalité objective à laquelle se référer, en
dernière analyse.

Ce n’est pas le cas des normes que nous étudions. Kontrast étudie des normes de
management, plus précisément des normes qui traitent de continuité d’activité.

Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4341910416/
Continuité d’activité :
        Ensemble des procédures et mesures mises
        en place par une organisation pour s’assurer
        que ses fonctions critiques seront
        préservées en cas de sinistre ou de désastre.




La continuité d’activité est un sous-domaine de la gestion des risques

Je vous propose cette définition simplifiée :

La continuité d’activité désigne l’ensemble des procédures et mesures mises en place par une
organisation (entreprise, institution, collectivité…) pour s’assurer que ses fonctions critiques
seront préservées en cas de sinistre ou de désastre (catastrophe naturelle, attentat, risque
sanitaire…).

On parle parfois de résilience, de reprise après sinistre, de gestion des crises.
Ce sont des concepts voisins mais pas identiques.

(définition simplifiée, compilée à partir de différentes sources - je ne suis pas un expert)
• L’objet des normes étudiées est
               abstrait — processus, règles,
               concepts, méthodes
           • Les normes ont une partie «Termes
               et définitions» (T&D) qui vise à
               remédier aux ambiguïtés de la langue



Contrairement à la normalisation de produits physiques, il n'existe pas de référent tangible,
concret. Il n'y a pas de réalité mesurable à laquelle se reporter en cas de désaccord ou
d'incompréhension.

Le normes de management cherchent à standardiser un matériau abstrait : des processus,
des règles, des méthodes. Elles le font en utilisant la langue : en définissant des termes et
des concepts qui seront interprétés par des experts au moment de mettre en oeuvre la
norme.

(C’est pour ça qu’il faudra m’excuser si les illustrations de mes slides sont un peu
métaphoriques : il n’y a pas grand chose à montrer)

Au début de chaque norme se trouve défini le vocabulaire qui y sera utilisé, dans un glossaire
thématique ou alphabétique traditionnellement intitulé “Termes et définitions”. Ce sont ces
terminologies qui sont étudiées par Kontrast.

Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4341910416/
Par exemple, vous pouvez voir ici le début des T&D de la norme ISO 31000:2009.

La décision de centrer notre étude sur ces sections « T&D » a été motivée par l’observation
des débats dans les réunions de normalisation. Nous avons pu assister à de longues
discussions et à des négociations parfois véhémentes à leur sujet .
Consensus




Donc différents pays rédigent une norme nationale sur tel ou tel sujet, chacune disposant de
sa propre terminologie.

Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4324115629/
“Moi quand j'emploie
                                              un mot”, dit Humpty
                                              Dumpty d'une voix
                                              assez méprisante, “il
                                              signifie exactement ce
                                              que je veux qu'il
                                              signifie, ni plus ni
                                              moins.”

Chaque organisme de normalisation reste libre de proposer son propre vocabulaire, avec ses
propres définitions.

On se trouve avec des définitions concurrentes, mais qui, théoriquement, peuvent toute
prétendre au même degré de validité.

Photo : http://www.flickr.com/photos/thecarrolllegacy/7172993882/
Quote : De l'autre coté du miroir, Lewis Carrol, 1871 (trad. H. Parisot, Aubier, 1976)
•   Au niveau international, ll peut y avoir
         concurrence entre différentes
         terminologies.
     • La rédaction des textes se fait alors
         selon une procédure ‘de consensus’



Si une norme internationale sur le même thème ou un thème proche est rédigée, chaque pays
a intérêt à ce que sa définition d’un terme soit utilisée. Dans le processus d'écriture des
normes internationales, il y a donc concurrence entre des normes nationales ou entre des
référentiels soutenus par des groupes d'influence.

Comment faire ?

Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4324115629/
Les experts



Dans les comités de l’ISO comme au niveau national, un nombre limité d’acteurs – dénommés
« experts » – représentent les organismes nationaux par le biais de délégations. Ces experts
sont le plus souvent des représentants de grandes sociétés ou d’industriels (ou de
consortiums industriels internationaux) et des consultants.

Illustration : http://www.flickr.com/photos/beatnic/3683822225/
• Les T&D conditionnent la mise en œuvre
            concrète de la norme
        • Ils reflètent le système notionnel des
            experts
        • Ils sont un enjeu économique et politique

Ce sont ces experts qui vont effectuer une harmonisation terminologique et rédiger les T&D
de la norme internationale.

Cette rédaction négociée, assez laborieuse, se fait dans le cadre d’une procédure dite ‘de
consensus’.

Le choix des termes et de la définition qui leur est donnée est de première importance :
d’une part, il est le reflet du système notionnel des experts et, d’autre part, il conditionne la
mise en œuvre concrète de la norme. L’emploi d’un terme plutôt qu’un autre est un enjeu
économique, voire politique.

L’objet général de notre projet est de déterminer dans quelle mesure certains acteurs
influents ont réussi à imposer des concepts, des termes, des définitions, des procédures,
etc., lors de l’élaboration des normes internationales.

Illustration : http://www.flickr.com/photos/beatnic/3683822225/
Autorité ?



Il est important de noter que si l’ISO jouit d’une large influence, il ne constitue pas pour
autant une autorité centralisatrice.

L’ISO se borne à proposer des normes et des référentiels auxquels chacun est libre d’adhérer
ou non. La définition adoptée par l’ISO n’invalide pas ni ne remplace les autres définitions.

Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4324611290/
“resilience”

   ISO DIS 22300:2011                         ISO/IEC 27031:2011
  “The adaptive capacity                      “The ability of an
  of an organization in a                     organization to resist being
  complex and changing                        affected by an incident”
  environment”



Le résultat :

Ici, deux définitions du terme ‘resilience’ dans deux normes ISO rédigées en parallèle.
Emprunts & références
Créer une terminologie est un processus long et coûteux. Il est rare que l’ensemble des
termes et définitions d’une norme soit nouveaux et originaux.

Souvent, la section « T&D » d’une norme cite ou reprend explicitement les définitions d’une
norme préexistante. Ces réseaux de citations, qui ne sont pas toujours explicités, forment un
système complexe d’emprunts et de références, tant au sein de chaque norme (réseau
interne) qu’entre les normes du corpus (réseau externe).

Photo : http://www.flickr.com/photos/linneberg/6976347269/
Héritage




Une norme peut commencer par ‘importer’ l’ensemble de la terminologie d’une autre norme.
C’est souvent le cas pour les normes de la même ‘série’.

Source : ISO DIS 22301:2010
Citation




Quand une norme reprend entièrement la définition d’une autre norme, la référence
correspondante est indiquée entre crochets.
Citation




Il y a aussi des citations tronquées ou modifiées.
Citation




Ou inavouées. Ce dernier cas est celui qui nous intéresse le plus.

Guide 81 vs. BS 25999 1 - impact
Liens




On trouve également des termes équivalents.
Liens




Et des liens internes aux terminologies.
• De nombreux systèmes terminologiques
           concurrents cohabitent
       • Des relations complexes d’emprunts et de
           citations les relient
       • Comment les représenter
           simultanément ?




Notre problématique était la suivante : comment bâtir une ressource susceptible de
représenter ensemble des terminologies concurrentes, sans les réduire les unes aux autres,
ni les hiérarchiser, tout en préservant leur intégrité et leurs spécificités ?

Photo : http://www.flickr.com/photos/moofbong/4240137966/
II. Modèle
Photo : http://www.flickr.com/photos/esm723/3573226450/
Un glossaire ontologique
              contrastif
Kontrast est une ressource ontologique a la structure particulière. Cette structure reflète les
contraintes spécifiques de notre cadre de travail - d’une part les spécificités de la
normalisation que je viens de vous présenter, et d’autre part la particularité de nos objectifs.

Kontrast a été produit à des fins d’analyse d’une situation particulière, où la terminologie est
un enjeu politique et économique en soi. Nous devions donc représenter ensemble les
données terminologiques et les données concernant leur élaboration et leur provenance.

Le modèle de Kontrast est en deux parties : une partie lexicographique, et une partie
organisationnelle.

Photo : http://www.flickr.com/photos/esm723/3573226450/
Partie lexicographique
Il existe donc beaucoup de modèles de ressources termino-ontologiques (RTO). Je vais
essayer de vous montrer ce qui fait l’originalité du nôtre.

Photo : http://www.flickr.com/photos/fijneman/2971217479/
• De nombreux modèles de
          ressources termino-ontologiques
          existent
      •   Adaptées à différents domaines
          (industrie, traduction, biologie)
      •   Le domaine de la normalisation a
          ses propres spécificités

Les approches mêlant ontologie formelle et ressources terminologiques qui en résultent sont
diverses ; elles dépendent fortement de leur contexte de réalisation.

Dans notre cas, la contrainte était de représenter simultanément plusieurs systèmes
notionnels et terminologiques en parallèle.

Notre approche s’appuie sur les propriétés opérationnelles des ontologies en RDF/OWL ;
toutefois, elle n’a pas recours à la démarche terminologique classique.
Ontoterminologie




                                                                      D’après Damas & Tricot (2010)
Essayons de voir les différences avec l'ontoterminologie décrite par (Roche, 2007) et (Damas
et Tricot, 2010).

L'ontoterminologie rapproche un réseau conceptuel représentant le domaine étudié et les
termes d'usage de la langue de spécialité correspondante, en commençant par le réseau
conceptuel.

Il s’agit d’éviter l’écueil des ontologies métier constituées automatiquement à partir de
termes de spécialité.

Le travail préparatoire du terminologue qui est fondamental.

Illustration : D’après Damas & Tricot, L’ontoterminologie pour la recherche d’information
sémantique, TOTh 2010
Ontoterminologie




                                                                    D’après Damas & Tricot (2010)
La première différence, c’est qu’au moment auquel où nous arrivons, le travail des
terminologues à déjà été fait au sein des comités et groupes de travail. Le travail de
conceptualisation du domaine et d'harmonisation terminologique fait partie coeur de métier
des instances de normalisation.

Les terminologies associées aux normes sur lesquelles nous travaillons sont le reflet de ce
travail, et c’est avec elle que nous devons travailler.
?

Le second problème, c’est qu’il y a autant de terminologies et de réseaux de concepts que de
normes dans le corpus. Il y a entre elles des liens et des chevauchements, mais aussi des
nuances, voire des oppositions.

Concrètement, on se trouve avec plusieurs concepts qui ont tous une prétention à
l’universalité, et qui pourtant sont en désaccord, sans référentiel objectif ni autorité centrale
qui permettrait de trancher.

Comment les représenter simultanément ?

On doit s’abstraire du concept.
Dans Kontrast, un ‘concept’
        désigne l’emploi d’un terme dans
        un contexte, caractérisé par une
        définition.



Le choix que nous avons fait est d’adopter une définition peut-être pas très orthodoxe, mais
très opérationnelle du concept.
“An unstable condition
                                                               involving an impending abrupt
                                                                or significant change...”@en
                                                                          Définition




Ce choix nous permet d’adopter un modèle éclaté, décentralisé, où les individus qui
représentent les concepts sont, en réalité, des réifications de relations ternaires.

J’insiste sur le fait qu’il s’agit d’un choix essentiellement pratique.
L’autre intérêt de cette définition du concept, c’est qu’elle s’accordait bien avec un standard
existant, SKOS.

SKOS est conçu pour représenter simultanément plusieurs thésaurus qui peuvent partager
des termes ou des définitions.

Illustration : http://www.w3.org/TR/2005/WD-swbp-skos-core-guide-20051102/
Dans Kontrast, un individu de type skos:Concept représente nos ‘concepts’. Cet individu a
des propriétés pour stocker sa définition et une ou plusieurs graphies associées.
Les relations de similarité se font entre ces concepts. Elles proviennent elles aussi de skos.

Les définitions identiques sont des skos:exactMatch, les très proches sont :closeMatch, celles
qui présentent une parenté sont :relatedMatch.
Un concept qui apparaît dans le glossaire associé à une norme, directement ou sous forme
d’importation, est lié par une relation d’appartenance à l’individu représentant la norme.

Dans le modèle skos, un skos:ConceptScheme correspond à un thésaurus indépendant. C’est
ainsi que nous avons représenté les T&D de chaque norme.
Pour regrouper les concepts rendus par une même terme - la même forme graphique -, nous
avons utilisé des skos:Collection, qui sont des “groupes non ordonnés” de skos:concepts.
Voilà le modèle complet de la partie terminologique. C’est à la fois très simple et très souple,
et extensible.
Partie organisationnelle



Kontrast contient une partie organisationnelle qui décrit les instances de normalisation
nationales et internationales ayant rédigé ou publié les normes du corpus.

Photo : http://www.flickr.com/photos/hindrik/1919291052/
•   Données sur la norme : date,
          version, statut, portée
      •   Données sur la rédaction et la
          publication : organisme éditeur,
          working group, secrétariat


Kontrast contient une partie organisationnelle qui décrit les instances de normalisation
nationales et internationales ayant rédigé ou publié les normes du corpus. (par ex. quel pays
assurait le secrétariat de tel working group).

La prise en compte de ces informations a pour objectif de permettre l’analyse des variations
dans les définitions associées aux « skos:Concept » au moyen de leur mise en relation avec
les instances de normalisation.

Photo : http://www.flickr.com/photos/hindrik/1919291052/
Le lien avec la partie terminologique se fait par le biais des individus représentant les
normes.

D’autres individus représentent les acteurs de la normalisation (comités, instances de
normalisation).

On utilise au maximum des propriétés DCTerms (Dublin Core) pour décrire les normes et les
lier aux acteurs, toujours dans un souci de perennité et d’interopérabilité, avec
éventuellement des sous-propriétés pour mieux préciser (:hasWorkgroup est par exemple
une sous-propriété de dcterms:contributor).
On utilise aussi dcterms pour représenter différentes versions d’une norme.

Les normes sont mises à jour tous les deux à trois ans, et deux versions d’une même norme
doivent pouvoir être représentées par l’ontologie. Il ne suffit pas de déclarer les anciennes
versions caduques : le jeu des citations et des références peut conduire à ce qu’une définition
supplantée dans une nouvelle version reste utilisée, sous forme de citation, dans une autre
norme.

Dans notre corpus, c’est notamment le cas de plusieurs définitions issues de la version 2002
de l’ISO Guide 73, qui demeurent en utilisation dans des normes qui n’ont pas été révisées
après 2009.
Certaines des normes de notre corpus sont présentes sur DBPedia. Nous utilisons alors des
assertions owl:sameAs ou dcterms:isPartOf pour intégrer Kontrast au Linked Data.
•   Un modèle décentralisé, simple
          et extensible.
      •   Utilisation de vocabulaires
          standard du web sémantique
      •   Intégration au linked data


L’emploi de propriétés issues de vocabulaires standards doit permettre à Kontrast d’être
interrogé comme un thésaurus normal.

Photo : http://www.flickr.com/photos/sperkyajachtu/5497757852/
III. Méthode




Photo : http://www.flickr.com/photos/heartlover1717/6879621997/
La chaîne de traitements




Photo : http://www.flickr.com/photos/heartlover1717/6879621997/
Normes en PDF




Les normes sont vendus (cher) par les différents organismes éditeurs.

Les normes sont toujours livrées en PDF, pour des raisons de propriété intellectuelle, mais
surtout parce qu’elles sont principalement destinées à des experts humains qui n’utilisent
aucun outil de gestion de la connaissance.

(C’est symptomatique d’un processus de rédaction des normes encore largement
‘analogique’ : les discussions des experts, qui examinent chaque phrase et conservent toutes
les variantes successives, s’apparentent à une forme de contrôle de version manuel.)

La première étape sera donc toujours d’extraire le texte du PDF, ce qui n’est pas trivial.
Les problèmes à régler sont les mêmes que lorsqu’on travaille avec des PDF : le fichier est
prévu pour des humains, et non pour des machines.

Il y a des problèmes d’encodage, d’ordre des paragraphes, etc. L’encodage et les caractères
spéciaux est réglé par des expressions régulières, mais une bonne partie du nettoyage est
manuelle.
Une fois ce nettoyage fait, on isole le texte des définitions pour produire manuellement un
glossaire alphabétique. Le glossaire est linéaire, structuré en XML.

C’est ce glossaire qui est transformé en OWL au moyen de feuilles de styles XSLT qui
décomposent les définitions du glossaire, en réifiant les différents éléments du modèle
(définition, graphie, occurrences) et en créant les relations correspondantes.
“residual risk”
          ISO Guide 81                               ASIS SPC1:2009

          risk remaining after risk treatment        Risk remaining after risk treatment.
                                                     [ISO/PAS 22399:2007]
               - NOTE 1 Residual risk can contain
          unidentified risk.
              - NOTE 2 Residual risk is also         ISO IEC 27001:2005
          known as retained risk.                    the risk remaining after risk treatment.
                                                     [ISO/IEC Guide 73:2002]

          ISO 31000:2009
          risk (2.1) remaining after risk            ISO/IEC 27005:2011
          treatment (2.25)                           risk (3.9) remaining after risk
               - NOTE 1 Residual risk can contain    treatment (3.17)
          unidentified risk.                              [ISO Guide 73:2009]
              - NOTE 2 Residual risk can also be          - NOTE 1 Residual risk can contain
          known as “retained risk”.                  unidentified risk.
                [ISO Guide 73:2009, definition           - NOTE 2 Residual risk can also be
          3.8.1.6]                                   known as “retained risk”.


En parallèle, lors de la transposition du glossaire, des relations sont automatiquement
extraites afin de lier les concepts ayant des définitions proches ou identiques, mais qui
n’étaient pas explicitement référencées comme telles - les citations non avouées.

Pour extraire les relations, nous effectuons une série de tests qui comparent les définitions
correspondant aux mêmes termes, en allant du test le plus précis (identité parfaite - /
skos:closeMatch/) au plus lâche (parenté - /skos:relatedMatch/). Lorsqu’un test réussit, la
relation identifiée est transcrite sous forme de triplet RDF/OWL. Cette approche permet de
maximiser la précision des résultats.

Le travail principal est de normaliser les variations typographiques provenant des différentes
conventions employées par les organismes de normalisation.
Le résultat est une ontologie OWL qu’on manipule généralement dans l’éditeur Protégé.
Cette importation permet de tester l’intégrité des données et de naviguer dans le
« triplestore » en exprimant des requêtes dans le langage SPARQL et en utilisant des outils
de visualisation.
XML-TEI




L’ISO a annoncé qu’il publierait prochainement ses normes au format XML. Ce serait un grand
progrès. Nous avons réalisé des conversions manuelles et nous avons pu constater que
c’était un processus coûteux en temps.
• Une chaîne classique : PDF -> TXT ->
               XML -> RDF/OWL
           • Encore beaucoup de travail manuel
           • Des perspectives d’automatisation
               supplémentaires




Pour l’instant, la majorité des étapes utilisées sont au moins partiellement manuelles. Il y a
plusieurs raisons, principalement : coûts d’opportunité très élevés pour un si petit corpus,
obligation d’obtenir un résultat parfait pour pouvoir l’exploiter.

De plus, si XSLT a l’avantage de produire du RDF très propre, il n’est guère réputé pour la
puissance des traitements sur les chaînes de caractères.

A court et moyen termes, on espère pouvoir bénéficier de plusieurs avancées pour poursuivre
l’automatisation : la publication des normes au format XML par l’ISO (annoncée pour 2013
(?)), et les efforts de standardisation des formules écrites.

Photo : http://www.flickr.com/photos/mbiddulph/3087388964/
IV. Application
A l’heure actuelle, KONTRAST ne dispose pas de sa propre interface graphique. L’exploration
visuelle repose sur des outils tiers capables de représenter visuellement un fichier OWL, par
exemple RDF Gravity ou Ontograf . Le fonctionnement de ces outils repose sur une recherche
textuelle qui permet de filtrer les individus affichés jusqu’à ce que l’on obtienne les individus
souhaités.

Photo : http://www.flickr.com/photos/daynoir/2180507271/
Etude de cas
A l’heure actuelle, KONTRAST ne dispose pas de sa propre interface graphique. L’exploration
visuelle repose sur des outils tiers capables de représenter visuellement un fichier OWL, par
exemple RDF Gravity ou Ontograf . Le fonctionnement de ces outils repose sur une recherche
textuelle qui permet de filtrer les individus affichés jusqu’à ce que l’on obtienne les individus
souhaités.

Photo : http://www.flickr.com/photos/daynoir/2180507271/
“resilience”

   ISO DIS 22300:2011                        ISO/IEC 27031:2011
  “The adaptive capacity                     “The ability of an
  of an organization in a                    organization to resist being
  complex and changing                       affected by an incident”
  environment”



Revenons-en aux deux définitions de «resilience» que je vous montrais tout à l’heure.
“resilience”




Voici les différents concepts utilisant la graphie ‘resilience’ dans Kontrast, avec les relations
existant entre eux.

En jaune, les lien closeMatch, en vert les exactMatch, en marron les relatedMatch

Capture : Ontograf (plug-in de Protégé)
“resilience”




Les trois noeuds que vous voyez correspondent à trois normes britanniques sur la continuité
d’activité. Il s’agit d’une norme en deux volets, qui est liée à un guide de bonnes pratiques.
“resilience”


                                                   “The ability of an
                                               organization to resist being
                                                affected by an incident”




Ils partagent la même définition de la résilience .

La Grande-Bretagne ait travaillé dès les années 1980 sur des plans d’urgence, à la suite d’une
loi sur la sécurité. C’est ce qui a amené le BSI a développer une norme nationale reconnue à
l’international, et à occuper une position dominante à l’ISO en supervisant l’édition de
plusieurs normes internationales sur le même thème.
“resilience”


                                                “The ability of an
                                            organization to resist being
                                             affected by an incident”




La norme ISO 27031, récemment finalisée, adopte la définition du BSI.
“resilience”




L’autre partie du graphe montre les normes sous l’influence américaine - vers le centre du
graphe, vous pouvez voir la norme ASIS SPC.1, appuyée par l’ANSI.
“resilience”



   The adaptive capacity of an organization in a complex and
   changing environment.
       - NOTE 1: Resilience is the ability of an organization to resist
   being affected by an event or the ability to return to an acceptable
   level of performance in an acceptable period of time after being
   affected by an event.
«The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment.»

Sa définition de la résilience est différente. Mais si vous regardez la première note...
“resilience”



   The adaptive capacity of an organization in a complex and
   changing environment.
       - NOTE 1: Resilience is the ability of an organization to resist
   being affected by an event or the ability to return to an acceptable
   level of performance in an acceptable period of time after being
   affected by an event.
La norme ASIS est encore sous l’influence britannique : elle cite, en note, la définition des
normes de l’autre ‘groupe’.
Au moment où cette norme a été publiée, en 2009, la conception britannique était encore
prédominante.
“resilience”

 “The adaptive capacity
 of an organization in a
 complex and changing
     environment”




A partir de 2009, les Etats-Unis ont tenté de contourner la domination anglaise en passant
par des normes plus générales de gestion des risques, de la série ISO 31000.

Sous l’influence américaine, relayée par un expert Israëlien, ces normes ont adopté la
première partie de la définition de l’ASIS. Ces normes incluent notamment le guide
terminologique 73, ici en haut à droite. Les définitions des guides terminologiques sont
facilement reprises, comme on le voit ici avec la norme australienne / néo-zélandaise (en
bas).
“resilience”
“The adaptive capacity of
an organization in a
complex and changing
environment, to achieve the
organizations objectives

NOTE 1
Resilience is the ability of
an organization to manage
the risks of events”


A l’heure actuelle, les Etats-Unis défendent même une nouvelle définition pour la norme la
plus récente de la série 22300, définition qui se distingue encore plus nettement de la
britannique.

Ces manoeuvres ont donné lieu à de vives controverses : cette norme
“resilience”




Ainsi, on se trouve avec deux normes internationales rédigées pratiquement en même temps
et proposant deux définitions entièrement différentes d’un même concept, resilience, que les
deux normes s’accordent à reconnaître comme central.

Il apparaît que le rôle d’éditeur, en permettant à un expert de proposer une première version
du texte, de participer à l’écriture et de superviser l’écriture des autres experts, est
fondamental. L’éditeur d’une norme se trouve en position d’imposer sa conception du
domaine au travers d’une sélection de termes essentiels et de leurs définitions associées.
Dans le processus d’écriture de la norme et dans la négociation entre les experts, l’éditeur et
ses proches collaborateurs introduisent, dans le contexte international, le rapport de force
qui est en leur faveur sur le marché et, plus largement, le cadre industriel et culturel dans
lequel il s’inscrit.
“resilience”

   ISO/IEC 27031:2011                                  ISO DIS 22300:2011
“The ability of an                                   “The adaptive capacity
organization to resist being                         of an organization in a
affected by an incident”                             complex and changing
                                                     environment”



La position américano-israélienne limite le management de la continuité d’activité à la
capacité stratégique et opérationnelle d’une organisation à planifier et à répondre aux
conditions, situations et événements de telle manière qu’elle poursuive ses opérations au
niveau acceptable pré-défini. La position anglaise sur la continuité d’activité est différente :
elle inclut la résilience et se concentre sur la gestion des incidents jusqu’au retour à une
situation acceptable. Les experts anglais critiquent la conception détaillée de l’estimation des
risques (risk assessment) qu’ils estiment irréaliste (sur le motif qu’il est impossible d’anticiper
tous les risques potentiels) et très coûteuse.
•   Kontrast fonctionne bien en
             appui d’une analyse humaine
         •   Améliorations possibles :
             remplacer SKOS par Lemon,
             extraire plus de relations
             automatiquement

Le modèle Lemon est plus avancé que SKOS, et il permettrait une représentation plus fine et
plus fidèle des différentes graphies.

La particularité de notre domaine tient au statut de la langue de la normalisation, qui aspire à
être prescriptive comme un texte juridique, mais sans pouvoir être contraignante.

L’ISO fait des efforts de rationalisation de ses pratiques d’écriture et de publication : les
perspectives d’automatisation sont prometteuses.

Photo : http://www.flickr.com/photos/bruceberrien/4262228892/
Merci

Weitere ähnliche Inhalte

Andere mochten auch

Trompe l'oeil sur camions et sacs rigolos
Trompe l'oeil sur camions et sacs rigolosTrompe l'oeil sur camions et sacs rigolos
Trompe l'oeil sur camions et sacs rigolosourbothy
 
Analisis critico de la arquitectura y el arte lamina II
Analisis critico de la arquitectura y el arte lamina IIAnalisis critico de la arquitectura y el arte lamina II
Analisis critico de la arquitectura y el arte lamina IILuis Enrique Gonzalez
 
Test_de_demence
Test_de_demenceTest_de_demence
Test_de_demenceourbothy
 
Cirque De Gavarnie Mariano
Cirque De Gavarnie MarianoCirque De Gavarnie Mariano
Cirque De Gavarnie MarianoPepi Canet
 
Etre_femme
Etre_femmeEtre_femme
Etre_femmeourbothy
 
SocialWall by mobilactif
SocialWall by mobilactifSocialWall by mobilactif
SocialWall by mobilactifMobilActif
 
Estudio de oferta obra nueva chalet adosados -
Estudio de oferta   obra nueva chalet adosados -Estudio de oferta   obra nueva chalet adosados -
Estudio de oferta obra nueva chalet adosados -oscarmoreno1971
 
Sensorit Brainstorm Refonte Site Web
Sensorit Brainstorm Refonte Site WebSensorit Brainstorm Refonte Site Web
Sensorit Brainstorm Refonte Site WebMissLoviconi
 
Je te veux_dans_mon_agenda_2013
Je te veux_dans_mon_agenda_2013Je te veux_dans_mon_agenda_2013
Je te veux_dans_mon_agenda_2013filipj2000
 
Tarea colaborativa 2 fol
Tarea colaborativa 2 folTarea colaborativa 2 fol
Tarea colaborativa 2 folmarimont24
 
Ecc Presentation
Ecc PresentationEcc Presentation
Ecc Presentationomtfrance
 
Silvana espinosa garcía
Silvana espinosa garcíaSilvana espinosa garcía
Silvana espinosa garcíaEsa Silv:3
 
Commune info#34-web
Commune info#34-webCommune info#34-web
Commune info#34-webATD13
 
Atlas Européen : les CDD
Atlas Européen : les CDDAtlas Européen : les CDD
Atlas Européen : les CDDADP France
 
Plataformas educativas[1]
Plataformas educativas[1]Plataformas educativas[1]
Plataformas educativas[1]SAILEMA
 

Andere mochten auch (20)

Trompe l'oeil sur camions et sacs rigolos
Trompe l'oeil sur camions et sacs rigolosTrompe l'oeil sur camions et sacs rigolos
Trompe l'oeil sur camions et sacs rigolos
 
Analisis critico de la arquitectura y el arte lamina II
Analisis critico de la arquitectura y el arte lamina IIAnalisis critico de la arquitectura y el arte lamina II
Analisis critico de la arquitectura y el arte lamina II
 
Doga
DogaDoga
Doga
 
Test_de_demence
Test_de_demenceTest_de_demence
Test_de_demence
 
Cirque De Gavarnie Mariano
Cirque De Gavarnie MarianoCirque De Gavarnie Mariano
Cirque De Gavarnie Mariano
 
Etre_femme
Etre_femmeEtre_femme
Etre_femme
 
SocialWall by mobilactif
SocialWall by mobilactifSocialWall by mobilactif
SocialWall by mobilactif
 
Estudio de oferta obra nueva chalet adosados -
Estudio de oferta   obra nueva chalet adosados -Estudio de oferta   obra nueva chalet adosados -
Estudio de oferta obra nueva chalet adosados -
 
Sensorit Brainstorm Refonte Site Web
Sensorit Brainstorm Refonte Site WebSensorit Brainstorm Refonte Site Web
Sensorit Brainstorm Refonte Site Web
 
Je te veux_dans_mon_agenda_2013
Je te veux_dans_mon_agenda_2013Je te veux_dans_mon_agenda_2013
Je te veux_dans_mon_agenda_2013
 
Camouflage ad
Camouflage adCamouflage ad
Camouflage ad
 
Rennes le blosne hybride hd
Rennes le blosne hybride hdRennes le blosne hybride hd
Rennes le blosne hybride hd
 
Tarea colaborativa 2 fol
Tarea colaborativa 2 folTarea colaborativa 2 fol
Tarea colaborativa 2 fol
 
Ecc Presentation
Ecc PresentationEcc Presentation
Ecc Presentation
 
Silvana espinosa garcía
Silvana espinosa garcíaSilvana espinosa garcía
Silvana espinosa garcía
 
Commune info#34-web
Commune info#34-webCommune info#34-web
Commune info#34-web
 
Atlas Européen : les CDD
Atlas Européen : les CDDAtlas Européen : les CDD
Atlas Européen : les CDD
 
Inventario
InventarioInventario
Inventario
 
Conalep diana
Conalep dianaConalep diana
Conalep diana
 
Plataformas educativas[1]
Plataformas educativas[1]Plataformas educativas[1]
Plataformas educativas[1]
 

Ähnlich wie Kontrast@TOTh 2012

CSI-2015-03-nego-surete-etat-art (doc publié)
CSI-2015-03-nego-surete-etat-art (doc publié)CSI-2015-03-nego-surete-etat-art (doc publié)
CSI-2015-03-nego-surete-etat-art (doc publié)Le FRESSY-PARVIN
 
JF Monteil - Cartographie des controverses - Inititation a la veille
JF Monteil - Cartographie des controverses - Inititation a la veilleJF Monteil - Cartographie des controverses - Inititation a la veille
JF Monteil - Cartographie des controverses - Inititation a la veilleJean-Francois Monteil
 
Chap III : Cours de Modélisation & Simulation des systèmes
Chap III : Cours de Modélisation & Simulation des systèmesChap III : Cours de Modélisation & Simulation des systèmes
Chap III : Cours de Modélisation & Simulation des systèmesMohammed TAMALI
 
Les salariés de l'incertitude / conférence-débat APSE / 22 janvier 2014
Les salariés de l'incertitude / conférence-débat APSE / 22 janvier 2014Les salariés de l'incertitude / conférence-débat APSE / 22 janvier 2014
Les salariés de l'incertitude / conférence-débat APSE / 22 janvier 2014APSE-ASSO
 
Méthodologie de recherche : Comment lier concepts et données ?
Méthodologie de recherche : Comment lier concepts et données ?Méthodologie de recherche : Comment lier concepts et données ?
Méthodologie de recherche : Comment lier concepts et données ?Marouane Hdidou
 
Contenu Intervention Michel Paillet - Pole Competitivité Systematic Ile de Fr...
Contenu Intervention Michel Paillet - Pole Competitivité Systematic Ile de Fr...Contenu Intervention Michel Paillet - Pole Competitivité Systematic Ile de Fr...
Contenu Intervention Michel Paillet - Pole Competitivité Systematic Ile de Fr...Michel Paillet
 
Présentation Dataquitaine 2023.pdf
Présentation Dataquitaine 2023.pdfPrésentation Dataquitaine 2023.pdf
Présentation Dataquitaine 2023.pdfVIA INNO
 
En partant de l'objet : ergonomie, usabilité, sémiologie
En partant de l'objet : ergonomie, usabilité, sémiologieEn partant de l'objet : ergonomie, usabilité, sémiologie
En partant de l'objet : ergonomie, usabilité, sémiologieTélécom ParisTech
 
Adbs 5 à 7 : une nouvelle norme pour le thesaurus
Adbs 5 à 7 : une nouvelle norme pour le thesaurusAdbs 5 à 7 : une nouvelle norme pour le thesaurus
Adbs 5 à 7 : une nouvelle norme pour le thesaurus2helene
 
bien comprendre le cycle_de_vie d'un produit.pdf
bien comprendre le cycle_de_vie d'un produit.pdfbien comprendre le cycle_de_vie d'un produit.pdf
bien comprendre le cycle_de_vie d'un produit.pdfJabirArif
 
UnFIX, l’anti framework d’agilité à l’échelle ?
UnFIX, l’anti framework d’agilité à l’échelle ?UnFIX, l’anti framework d’agilité à l’échelle ?
UnFIX, l’anti framework d’agilité à l’échelle ?ThomasClavier5
 
André MORASSUT - GMIN30F
André MORASSUT - GMIN30FAndré MORASSUT - GMIN30F
André MORASSUT - GMIN30Fssuser2806ea
 
Reconceptualisation_TestUtilisabilite_SPromTep_mai2010
Reconceptualisation_TestUtilisabilite_SPromTep_mai2010Reconceptualisation_TestUtilisabilite_SPromTep_mai2010
Reconceptualisation_TestUtilisabilite_SPromTep_mai2010Sandrine Prom Tep
 
Normes technologiques internationales : potentiels d’Innovation et de créativ...
Normes technologiques internationales : potentiels d’Innovation et de créativ...Normes technologiques internationales : potentiels d’Innovation et de créativ...
Normes technologiques internationales : potentiels d’Innovation et de créativ...Mokhtar Ben Henda
 
AMECQ_Notes_Patrice_Leroux
AMECQ_Notes_Patrice_LerouxAMECQ_Notes_Patrice_Leroux
AMECQ_Notes_Patrice_LerouxPatrice Leroux
 

Ähnlich wie Kontrast@TOTh 2012 (20)

Resume norme.docx
Resume norme.docxResume norme.docx
Resume norme.docx
 
Kit thesaurus
Kit thesaurusKit thesaurus
Kit thesaurus
 
CSI-2015-03-nego-surete-etat-art (doc publié)
CSI-2015-03-nego-surete-etat-art (doc publié)CSI-2015-03-nego-surete-etat-art (doc publié)
CSI-2015-03-nego-surete-etat-art (doc publié)
 
JF Monteil - Cartographie des controverses - Inititation a la veille
JF Monteil - Cartographie des controverses - Inititation a la veilleJF Monteil - Cartographie des controverses - Inititation a la veille
JF Monteil - Cartographie des controverses - Inititation a la veille
 
Chap III : Cours de Modélisation & Simulation des systèmes
Chap III : Cours de Modélisation & Simulation des systèmesChap III : Cours de Modélisation & Simulation des systèmes
Chap III : Cours de Modélisation & Simulation des systèmes
 
Les salariés de l'incertitude / conférence-débat APSE / 22 janvier 2014
Les salariés de l'incertitude / conférence-débat APSE / 22 janvier 2014Les salariés de l'incertitude / conférence-débat APSE / 22 janvier 2014
Les salariés de l'incertitude / conférence-débat APSE / 22 janvier 2014
 
Méthodologie de recherche : Comment lier concepts et données ?
Méthodologie de recherche : Comment lier concepts et données ?Méthodologie de recherche : Comment lier concepts et données ?
Méthodologie de recherche : Comment lier concepts et données ?
 
Veille
VeilleVeille
Veille
 
Contenu Intervention Michel Paillet - Pole Competitivité Systematic Ile de Fr...
Contenu Intervention Michel Paillet - Pole Competitivité Systematic Ile de Fr...Contenu Intervention Michel Paillet - Pole Competitivité Systematic Ile de Fr...
Contenu Intervention Michel Paillet - Pole Competitivité Systematic Ile de Fr...
 
Présentation Dataquitaine 2023.pdf
Présentation Dataquitaine 2023.pdfPrésentation Dataquitaine 2023.pdf
Présentation Dataquitaine 2023.pdf
 
En partant de l'objet : ergonomie, usabilité, sémiologie
En partant de l'objet : ergonomie, usabilité, sémiologieEn partant de l'objet : ergonomie, usabilité, sémiologie
En partant de l'objet : ergonomie, usabilité, sémiologie
 
Adbs 5 à 7 : une nouvelle norme pour le thesaurus
Adbs 5 à 7 : une nouvelle norme pour le thesaurusAdbs 5 à 7 : une nouvelle norme pour le thesaurus
Adbs 5 à 7 : une nouvelle norme pour le thesaurus
 
bien comprendre le cycle_de_vie d'un produit.pdf
bien comprendre le cycle_de_vie d'un produit.pdfbien comprendre le cycle_de_vie d'un produit.pdf
bien comprendre le cycle_de_vie d'un produit.pdf
 
UnFIX, l’anti framework d’agilité à l’échelle ?
UnFIX, l’anti framework d’agilité à l’échelle ?UnFIX, l’anti framework d’agilité à l’échelle ?
UnFIX, l’anti framework d’agilité à l’échelle ?
 
André MORASSUT - GMIN30F
André MORASSUT - GMIN30FAndré MORASSUT - GMIN30F
André MORASSUT - GMIN30F
 
Reconceptualisation_TestUtilisabilite_SPromTep_mai2010
Reconceptualisation_TestUtilisabilite_SPromTep_mai2010Reconceptualisation_TestUtilisabilite_SPromTep_mai2010
Reconceptualisation_TestUtilisabilite_SPromTep_mai2010
 
4120 appr org
4120 appr org4120 appr org
4120 appr org
 
Normes technologiques internationales : potentiels d’Innovation et de créativ...
Normes technologiques internationales : potentiels d’Innovation et de créativ...Normes technologiques internationales : potentiels d’Innovation et de créativ...
Normes technologiques internationales : potentiels d’Innovation et de créativ...
 
Crm
CrmCrm
Crm
 
AMECQ_Notes_Patrice_Leroux
AMECQ_Notes_Patrice_LerouxAMECQ_Notes_Patrice_Leroux
AMECQ_Notes_Patrice_Leroux
 

Mehr von martin255

Digital Paleontology - Digging for Ancient Tweets
Digital Paleontology - Digging for Ancient TweetsDigital Paleontology - Digging for Ancient Tweets
Digital Paleontology - Digging for Ancient Tweetsmartin255
 
Kontrast@TKE 2012
Kontrast@TKE 2012Kontrast@TKE 2012
Kontrast@TKE 2012martin255
 
Classificateur d'URL
Classificateur d'URLClassificateur d'URL
Classificateur d'URLmartin255
 
Classificateur d'URL
Classificateur d'URLClassificateur d'URL
Classificateur d'URLmartin255
 
Architecture procédurale
Architecture procéduraleArchitecture procédurale
Architecture procéduralemartin255
 
L'unité documentaire sur le web
L'unité documentaire sur le webL'unité documentaire sur le web
L'unité documentaire sur le webmartin255
 

Mehr von martin255 (6)

Digital Paleontology - Digging for Ancient Tweets
Digital Paleontology - Digging for Ancient TweetsDigital Paleontology - Digging for Ancient Tweets
Digital Paleontology - Digging for Ancient Tweets
 
Kontrast@TKE 2012
Kontrast@TKE 2012Kontrast@TKE 2012
Kontrast@TKE 2012
 
Classificateur d'URL
Classificateur d'URLClassificateur d'URL
Classificateur d'URL
 
Classificateur d'URL
Classificateur d'URLClassificateur d'URL
Classificateur d'URL
 
Architecture procédurale
Architecture procéduraleArchitecture procédurale
Architecture procédurale
 
L'unité documentaire sur le web
L'unité documentaire sur le webL'unité documentaire sur le web
L'unité documentaire sur le web
 

Kontrast@TOTh 2012

  • 1. KONTRAST TOTh 2012 Brigitte Juanals Martin Lafréchoux Jean-Luc Minel Bonjour. Je vais vous présenter Kontrast, un système d’analyse lexicographique de textes normatifs. Photo : http://www.flickr.com/photos/daynoir/2180507211/
  • 2. Normalisation et Sécurité Globale Ce travail s’inscrit dans une recherche plus large sur les textes et les acteurs de la normalisation industrielle internationale, le projet ANR NOTSEG. Normalisation et Sécurité Globale : la formulation du concept de sécurité globale dans la normalisation www.notseg.fr, (appel ANR-CSOG 2009).
  • 3. Partenaires : • Le laboratoire MODYCO (UMR 7114) spécialisé notamment dans le Traitement Automatique du Langage et la circulation médiatique des savoirs. • L’équipe Conception et Qualité des Produits et des Processus Innovation (CQP2I) de l’Université Technologique de Compiègne (UTC) associe experts en sécurité, design, ergonomie, normalisation et qualité • L’AFNOR: Association française de normalisation, groupe à vocation international organisé autour de 4 axes : normalisation, certification, édition et formation.
  • 4. I. Contexte II. Modèle III. Méthode IV.Application Kontrast est un système qui vise à décrire de manière aussi précise que possible les différentes terminologies associées à un corpus de normes nationales et internationales, afin de d’analyser les jeux d’influence à l’oeuvre dans le processus de rédaction de ces normes. Je vais d’abord vous décrire le contexte dans lequel nous travaillons, c’est-à-dire les problématiques particulières de la terminologie dans la normalisation des processus. Ensuite je présenterai le modèle du glossaire ontologique que nous avons conçu, puis les traitements que nous avons utilisés, et je terminerai par un exemple concret d’utilisation de la ressource construite. Photo : http://www.flickr.com/photos/natureindyablogspotcom/3038070680
  • 6. Normalisation & terminologie Kontrast a été conçu en réponse aux problématiques spécifiques de la terminologie dans le champ de la normalisation des processus. Je vais commencer par vous présenter ces spécificités.
  • 7. Normes Quand on parle de normes ou de standards, on se représente généralement le calibrage des concombres ou l’harmonisation des prises de courant - des choses concrètes - en tout cas on imagine quelque chose de mesurable, une réalité objective à laquelle se référer, en dernière analyse. Ce n’est pas le cas des normes que nous étudions. Kontrast étudie des normes de management, plus précisément des normes qui traitent de continuité d’activité. Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4341910416/
  • 8. Continuité d’activité : Ensemble des procédures et mesures mises en place par une organisation pour s’assurer que ses fonctions critiques seront préservées en cas de sinistre ou de désastre. La continuité d’activité est un sous-domaine de la gestion des risques Je vous propose cette définition simplifiée : La continuité d’activité désigne l’ensemble des procédures et mesures mises en place par une organisation (entreprise, institution, collectivité…) pour s’assurer que ses fonctions critiques seront préservées en cas de sinistre ou de désastre (catastrophe naturelle, attentat, risque sanitaire…). On parle parfois de résilience, de reprise après sinistre, de gestion des crises. Ce sont des concepts voisins mais pas identiques. (définition simplifiée, compilée à partir de différentes sources - je ne suis pas un expert)
  • 9. • L’objet des normes étudiées est abstrait — processus, règles, concepts, méthodes • Les normes ont une partie «Termes et définitions» (T&D) qui vise à remédier aux ambiguïtés de la langue Contrairement à la normalisation de produits physiques, il n'existe pas de référent tangible, concret. Il n'y a pas de réalité mesurable à laquelle se reporter en cas de désaccord ou d'incompréhension. Le normes de management cherchent à standardiser un matériau abstrait : des processus, des règles, des méthodes. Elles le font en utilisant la langue : en définissant des termes et des concepts qui seront interprétés par des experts au moment de mettre en oeuvre la norme. (C’est pour ça qu’il faudra m’excuser si les illustrations de mes slides sont un peu métaphoriques : il n’y a pas grand chose à montrer) Au début de chaque norme se trouve défini le vocabulaire qui y sera utilisé, dans un glossaire thématique ou alphabétique traditionnellement intitulé “Termes et définitions”. Ce sont ces terminologies qui sont étudiées par Kontrast. Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4341910416/
  • 10. Par exemple, vous pouvez voir ici le début des T&D de la norme ISO 31000:2009. La décision de centrer notre étude sur ces sections « T&D » a été motivée par l’observation des débats dans les réunions de normalisation. Nous avons pu assister à de longues discussions et à des négociations parfois véhémentes à leur sujet .
  • 11. Consensus Donc différents pays rédigent une norme nationale sur tel ou tel sujet, chacune disposant de sa propre terminologie. Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4324115629/
  • 12. “Moi quand j'emploie un mot”, dit Humpty Dumpty d'une voix assez méprisante, “il signifie exactement ce que je veux qu'il signifie, ni plus ni moins.” Chaque organisme de normalisation reste libre de proposer son propre vocabulaire, avec ses propres définitions. On se trouve avec des définitions concurrentes, mais qui, théoriquement, peuvent toute prétendre au même degré de validité. Photo : http://www.flickr.com/photos/thecarrolllegacy/7172993882/ Quote : De l'autre coté du miroir, Lewis Carrol, 1871 (trad. H. Parisot, Aubier, 1976)
  • 13. Au niveau international, ll peut y avoir concurrence entre différentes terminologies. • La rédaction des textes se fait alors selon une procédure ‘de consensus’ Si une norme internationale sur le même thème ou un thème proche est rédigée, chaque pays a intérêt à ce que sa définition d’un terme soit utilisée. Dans le processus d'écriture des normes internationales, il y a donc concurrence entre des normes nationales ou entre des référentiels soutenus par des groupes d'influence. Comment faire ? Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4324115629/
  • 14. Les experts Dans les comités de l’ISO comme au niveau national, un nombre limité d’acteurs – dénommés « experts » – représentent les organismes nationaux par le biais de délégations. Ces experts sont le plus souvent des représentants de grandes sociétés ou d’industriels (ou de consortiums industriels internationaux) et des consultants. Illustration : http://www.flickr.com/photos/beatnic/3683822225/
  • 15. • Les T&D conditionnent la mise en œuvre concrète de la norme • Ils reflètent le système notionnel des experts • Ils sont un enjeu économique et politique Ce sont ces experts qui vont effectuer une harmonisation terminologique et rédiger les T&D de la norme internationale. Cette rédaction négociée, assez laborieuse, se fait dans le cadre d’une procédure dite ‘de consensus’. Le choix des termes et de la définition qui leur est donnée est de première importance : d’une part, il est le reflet du système notionnel des experts et, d’autre part, il conditionne la mise en œuvre concrète de la norme. L’emploi d’un terme plutôt qu’un autre est un enjeu économique, voire politique. L’objet général de notre projet est de déterminer dans quelle mesure certains acteurs influents ont réussi à imposer des concepts, des termes, des définitions, des procédures, etc., lors de l’élaboration des normes internationales. Illustration : http://www.flickr.com/photos/beatnic/3683822225/
  • 16. Autorité ? Il est important de noter que si l’ISO jouit d’une large influence, il ne constitue pas pour autant une autorité centralisatrice. L’ISO se borne à proposer des normes et des référentiels auxquels chacun est libre d’adhérer ou non. La définition adoptée par l’ISO n’invalide pas ni ne remplace les autres définitions. Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4324611290/
  • 17. “resilience” ISO DIS 22300:2011 ISO/IEC 27031:2011 “The adaptive capacity “The ability of an of an organization in a organization to resist being complex and changing affected by an incident” environment” Le résultat : Ici, deux définitions du terme ‘resilience’ dans deux normes ISO rédigées en parallèle.
  • 18. Emprunts & références Créer une terminologie est un processus long et coûteux. Il est rare que l’ensemble des termes et définitions d’une norme soit nouveaux et originaux. Souvent, la section « T&D » d’une norme cite ou reprend explicitement les définitions d’une norme préexistante. Ces réseaux de citations, qui ne sont pas toujours explicités, forment un système complexe d’emprunts et de références, tant au sein de chaque norme (réseau interne) qu’entre les normes du corpus (réseau externe). Photo : http://www.flickr.com/photos/linneberg/6976347269/
  • 19. Héritage Une norme peut commencer par ‘importer’ l’ensemble de la terminologie d’une autre norme. C’est souvent le cas pour les normes de la même ‘série’. Source : ISO DIS 22301:2010
  • 20. Citation Quand une norme reprend entièrement la définition d’une autre norme, la référence correspondante est indiquée entre crochets.
  • 21. Citation Il y a aussi des citations tronquées ou modifiées.
  • 22. Citation Ou inavouées. Ce dernier cas est celui qui nous intéresse le plus. Guide 81 vs. BS 25999 1 - impact
  • 23. Liens On trouve également des termes équivalents.
  • 24. Liens Et des liens internes aux terminologies.
  • 25. • De nombreux systèmes terminologiques concurrents cohabitent • Des relations complexes d’emprunts et de citations les relient • Comment les représenter simultanément ? Notre problématique était la suivante : comment bâtir une ressource susceptible de représenter ensemble des terminologies concurrentes, sans les réduire les unes aux autres, ni les hiérarchiser, tout en préservant leur intégrité et leurs spécificités ? Photo : http://www.flickr.com/photos/moofbong/4240137966/
  • 26. II. Modèle Photo : http://www.flickr.com/photos/esm723/3573226450/
  • 27. Un glossaire ontologique contrastif Kontrast est une ressource ontologique a la structure particulière. Cette structure reflète les contraintes spécifiques de notre cadre de travail - d’une part les spécificités de la normalisation que je viens de vous présenter, et d’autre part la particularité de nos objectifs. Kontrast a été produit à des fins d’analyse d’une situation particulière, où la terminologie est un enjeu politique et économique en soi. Nous devions donc représenter ensemble les données terminologiques et les données concernant leur élaboration et leur provenance. Le modèle de Kontrast est en deux parties : une partie lexicographique, et une partie organisationnelle. Photo : http://www.flickr.com/photos/esm723/3573226450/
  • 28. Partie lexicographique Il existe donc beaucoup de modèles de ressources termino-ontologiques (RTO). Je vais essayer de vous montrer ce qui fait l’originalité du nôtre. Photo : http://www.flickr.com/photos/fijneman/2971217479/
  • 29. • De nombreux modèles de ressources termino-ontologiques existent • Adaptées à différents domaines (industrie, traduction, biologie) • Le domaine de la normalisation a ses propres spécificités Les approches mêlant ontologie formelle et ressources terminologiques qui en résultent sont diverses ; elles dépendent fortement de leur contexte de réalisation. Dans notre cas, la contrainte était de représenter simultanément plusieurs systèmes notionnels et terminologiques en parallèle. Notre approche s’appuie sur les propriétés opérationnelles des ontologies en RDF/OWL ; toutefois, elle n’a pas recours à la démarche terminologique classique.
  • 30. Ontoterminologie D’après Damas & Tricot (2010) Essayons de voir les différences avec l'ontoterminologie décrite par (Roche, 2007) et (Damas et Tricot, 2010). L'ontoterminologie rapproche un réseau conceptuel représentant le domaine étudié et les termes d'usage de la langue de spécialité correspondante, en commençant par le réseau conceptuel. Il s’agit d’éviter l’écueil des ontologies métier constituées automatiquement à partir de termes de spécialité. Le travail préparatoire du terminologue qui est fondamental. Illustration : D’après Damas & Tricot, L’ontoterminologie pour la recherche d’information sémantique, TOTh 2010
  • 31. Ontoterminologie D’après Damas & Tricot (2010) La première différence, c’est qu’au moment auquel où nous arrivons, le travail des terminologues à déjà été fait au sein des comités et groupes de travail. Le travail de conceptualisation du domaine et d'harmonisation terminologique fait partie coeur de métier des instances de normalisation. Les terminologies associées aux normes sur lesquelles nous travaillons sont le reflet de ce travail, et c’est avec elle que nous devons travailler.
  • 32. ? Le second problème, c’est qu’il y a autant de terminologies et de réseaux de concepts que de normes dans le corpus. Il y a entre elles des liens et des chevauchements, mais aussi des nuances, voire des oppositions. Concrètement, on se trouve avec plusieurs concepts qui ont tous une prétention à l’universalité, et qui pourtant sont en désaccord, sans référentiel objectif ni autorité centrale qui permettrait de trancher. Comment les représenter simultanément ? On doit s’abstraire du concept.
  • 33. Dans Kontrast, un ‘concept’ désigne l’emploi d’un terme dans un contexte, caractérisé par une définition. Le choix que nous avons fait est d’adopter une définition peut-être pas très orthodoxe, mais très opérationnelle du concept.
  • 34. “An unstable condition involving an impending abrupt or significant change...”@en Définition Ce choix nous permet d’adopter un modèle éclaté, décentralisé, où les individus qui représentent les concepts sont, en réalité, des réifications de relations ternaires. J’insiste sur le fait qu’il s’agit d’un choix essentiellement pratique.
  • 35. L’autre intérêt de cette définition du concept, c’est qu’elle s’accordait bien avec un standard existant, SKOS. SKOS est conçu pour représenter simultanément plusieurs thésaurus qui peuvent partager des termes ou des définitions. Illustration : http://www.w3.org/TR/2005/WD-swbp-skos-core-guide-20051102/
  • 36. Dans Kontrast, un individu de type skos:Concept représente nos ‘concepts’. Cet individu a des propriétés pour stocker sa définition et une ou plusieurs graphies associées.
  • 37. Les relations de similarité se font entre ces concepts. Elles proviennent elles aussi de skos. Les définitions identiques sont des skos:exactMatch, les très proches sont :closeMatch, celles qui présentent une parenté sont :relatedMatch.
  • 38. Un concept qui apparaît dans le glossaire associé à une norme, directement ou sous forme d’importation, est lié par une relation d’appartenance à l’individu représentant la norme. Dans le modèle skos, un skos:ConceptScheme correspond à un thésaurus indépendant. C’est ainsi que nous avons représenté les T&D de chaque norme.
  • 39. Pour regrouper les concepts rendus par une même terme - la même forme graphique -, nous avons utilisé des skos:Collection, qui sont des “groupes non ordonnés” de skos:concepts.
  • 40. Voilà le modèle complet de la partie terminologique. C’est à la fois très simple et très souple, et extensible.
  • 41. Partie organisationnelle Kontrast contient une partie organisationnelle qui décrit les instances de normalisation nationales et internationales ayant rédigé ou publié les normes du corpus. Photo : http://www.flickr.com/photos/hindrik/1919291052/
  • 42. Données sur la norme : date, version, statut, portée • Données sur la rédaction et la publication : organisme éditeur, working group, secrétariat Kontrast contient une partie organisationnelle qui décrit les instances de normalisation nationales et internationales ayant rédigé ou publié les normes du corpus. (par ex. quel pays assurait le secrétariat de tel working group). La prise en compte de ces informations a pour objectif de permettre l’analyse des variations dans les définitions associées aux « skos:Concept » au moyen de leur mise en relation avec les instances de normalisation. Photo : http://www.flickr.com/photos/hindrik/1919291052/
  • 43. Le lien avec la partie terminologique se fait par le biais des individus représentant les normes. D’autres individus représentent les acteurs de la normalisation (comités, instances de normalisation). On utilise au maximum des propriétés DCTerms (Dublin Core) pour décrire les normes et les lier aux acteurs, toujours dans un souci de perennité et d’interopérabilité, avec éventuellement des sous-propriétés pour mieux préciser (:hasWorkgroup est par exemple une sous-propriété de dcterms:contributor).
  • 44. On utilise aussi dcterms pour représenter différentes versions d’une norme. Les normes sont mises à jour tous les deux à trois ans, et deux versions d’une même norme doivent pouvoir être représentées par l’ontologie. Il ne suffit pas de déclarer les anciennes versions caduques : le jeu des citations et des références peut conduire à ce qu’une définition supplantée dans une nouvelle version reste utilisée, sous forme de citation, dans une autre norme. Dans notre corpus, c’est notamment le cas de plusieurs définitions issues de la version 2002 de l’ISO Guide 73, qui demeurent en utilisation dans des normes qui n’ont pas été révisées après 2009.
  • 45. Certaines des normes de notre corpus sont présentes sur DBPedia. Nous utilisons alors des assertions owl:sameAs ou dcterms:isPartOf pour intégrer Kontrast au Linked Data.
  • 46. Un modèle décentralisé, simple et extensible. • Utilisation de vocabulaires standard du web sémantique • Intégration au linked data L’emploi de propriétés issues de vocabulaires standards doit permettre à Kontrast d’être interrogé comme un thésaurus normal. Photo : http://www.flickr.com/photos/sperkyajachtu/5497757852/
  • 47. III. Méthode Photo : http://www.flickr.com/photos/heartlover1717/6879621997/
  • 48. La chaîne de traitements Photo : http://www.flickr.com/photos/heartlover1717/6879621997/
  • 49. Normes en PDF Les normes sont vendus (cher) par les différents organismes éditeurs. Les normes sont toujours livrées en PDF, pour des raisons de propriété intellectuelle, mais surtout parce qu’elles sont principalement destinées à des experts humains qui n’utilisent aucun outil de gestion de la connaissance. (C’est symptomatique d’un processus de rédaction des normes encore largement ‘analogique’ : les discussions des experts, qui examinent chaque phrase et conservent toutes les variantes successives, s’apparentent à une forme de contrôle de version manuel.) La première étape sera donc toujours d’extraire le texte du PDF, ce qui n’est pas trivial.
  • 50. Les problèmes à régler sont les mêmes que lorsqu’on travaille avec des PDF : le fichier est prévu pour des humains, et non pour des machines. Il y a des problèmes d’encodage, d’ordre des paragraphes, etc. L’encodage et les caractères spéciaux est réglé par des expressions régulières, mais une bonne partie du nettoyage est manuelle.
  • 51. Une fois ce nettoyage fait, on isole le texte des définitions pour produire manuellement un glossaire alphabétique. Le glossaire est linéaire, structuré en XML. C’est ce glossaire qui est transformé en OWL au moyen de feuilles de styles XSLT qui décomposent les définitions du glossaire, en réifiant les différents éléments du modèle (définition, graphie, occurrences) et en créant les relations correspondantes.
  • 52. “residual risk” ISO Guide 81 ASIS SPC1:2009 risk remaining after risk treatment Risk remaining after risk treatment. [ISO/PAS 22399:2007] - NOTE 1 Residual risk can contain unidentified risk. - NOTE 2 Residual risk is also ISO IEC 27001:2005 known as retained risk. the risk remaining after risk treatment. [ISO/IEC Guide 73:2002] ISO 31000:2009 risk (2.1) remaining after risk ISO/IEC 27005:2011 treatment (2.25) risk (3.9) remaining after risk - NOTE 1 Residual risk can contain treatment (3.17) unidentified risk. [ISO Guide 73:2009] - NOTE 2 Residual risk can also be - NOTE 1 Residual risk can contain known as “retained risk”. unidentified risk. [ISO Guide 73:2009, definition - NOTE 2 Residual risk can also be 3.8.1.6] known as “retained risk”. En parallèle, lors de la transposition du glossaire, des relations sont automatiquement extraites afin de lier les concepts ayant des définitions proches ou identiques, mais qui n’étaient pas explicitement référencées comme telles - les citations non avouées. Pour extraire les relations, nous effectuons une série de tests qui comparent les définitions correspondant aux mêmes termes, en allant du test le plus précis (identité parfaite - / skos:closeMatch/) au plus lâche (parenté - /skos:relatedMatch/). Lorsqu’un test réussit, la relation identifiée est transcrite sous forme de triplet RDF/OWL. Cette approche permet de maximiser la précision des résultats. Le travail principal est de normaliser les variations typographiques provenant des différentes conventions employées par les organismes de normalisation.
  • 53. Le résultat est une ontologie OWL qu’on manipule généralement dans l’éditeur Protégé. Cette importation permet de tester l’intégrité des données et de naviguer dans le « triplestore » en exprimant des requêtes dans le langage SPARQL et en utilisant des outils de visualisation.
  • 54. XML-TEI L’ISO a annoncé qu’il publierait prochainement ses normes au format XML. Ce serait un grand progrès. Nous avons réalisé des conversions manuelles et nous avons pu constater que c’était un processus coûteux en temps.
  • 55. • Une chaîne classique : PDF -> TXT -> XML -> RDF/OWL • Encore beaucoup de travail manuel • Des perspectives d’automatisation supplémentaires Pour l’instant, la majorité des étapes utilisées sont au moins partiellement manuelles. Il y a plusieurs raisons, principalement : coûts d’opportunité très élevés pour un si petit corpus, obligation d’obtenir un résultat parfait pour pouvoir l’exploiter. De plus, si XSLT a l’avantage de produire du RDF très propre, il n’est guère réputé pour la puissance des traitements sur les chaînes de caractères. A court et moyen termes, on espère pouvoir bénéficier de plusieurs avancées pour poursuivre l’automatisation : la publication des normes au format XML par l’ISO (annoncée pour 2013 (?)), et les efforts de standardisation des formules écrites. Photo : http://www.flickr.com/photos/mbiddulph/3087388964/
  • 56. IV. Application A l’heure actuelle, KONTRAST ne dispose pas de sa propre interface graphique. L’exploration visuelle repose sur des outils tiers capables de représenter visuellement un fichier OWL, par exemple RDF Gravity ou Ontograf . Le fonctionnement de ces outils repose sur une recherche textuelle qui permet de filtrer les individus affichés jusqu’à ce que l’on obtienne les individus souhaités. Photo : http://www.flickr.com/photos/daynoir/2180507271/
  • 57. Etude de cas A l’heure actuelle, KONTRAST ne dispose pas de sa propre interface graphique. L’exploration visuelle repose sur des outils tiers capables de représenter visuellement un fichier OWL, par exemple RDF Gravity ou Ontograf . Le fonctionnement de ces outils repose sur une recherche textuelle qui permet de filtrer les individus affichés jusqu’à ce que l’on obtienne les individus souhaités. Photo : http://www.flickr.com/photos/daynoir/2180507271/
  • 58. “resilience” ISO DIS 22300:2011 ISO/IEC 27031:2011 “The adaptive capacity “The ability of an of an organization in a organization to resist being complex and changing affected by an incident” environment” Revenons-en aux deux définitions de «resilience» que je vous montrais tout à l’heure.
  • 59. “resilience” Voici les différents concepts utilisant la graphie ‘resilience’ dans Kontrast, avec les relations existant entre eux. En jaune, les lien closeMatch, en vert les exactMatch, en marron les relatedMatch Capture : Ontograf (plug-in de Protégé)
  • 60. “resilience” Les trois noeuds que vous voyez correspondent à trois normes britanniques sur la continuité d’activité. Il s’agit d’une norme en deux volets, qui est liée à un guide de bonnes pratiques.
  • 61. “resilience” “The ability of an organization to resist being affected by an incident” Ils partagent la même définition de la résilience . La Grande-Bretagne ait travaillé dès les années 1980 sur des plans d’urgence, à la suite d’une loi sur la sécurité. C’est ce qui a amené le BSI a développer une norme nationale reconnue à l’international, et à occuper une position dominante à l’ISO en supervisant l’édition de plusieurs normes internationales sur le même thème.
  • 62. “resilience” “The ability of an organization to resist being affected by an incident” La norme ISO 27031, récemment finalisée, adopte la définition du BSI.
  • 63. “resilience” L’autre partie du graphe montre les normes sous l’influence américaine - vers le centre du graphe, vous pouvez voir la norme ASIS SPC.1, appuyée par l’ANSI.
  • 64. “resilience” The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment. - NOTE 1: Resilience is the ability of an organization to resist being affected by an event or the ability to return to an acceptable level of performance in an acceptable period of time after being affected by an event. «The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment.» Sa définition de la résilience est différente. Mais si vous regardez la première note...
  • 65. “resilience” The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment. - NOTE 1: Resilience is the ability of an organization to resist being affected by an event or the ability to return to an acceptable level of performance in an acceptable period of time after being affected by an event. La norme ASIS est encore sous l’influence britannique : elle cite, en note, la définition des normes de l’autre ‘groupe’. Au moment où cette norme a été publiée, en 2009, la conception britannique était encore prédominante.
  • 66. “resilience” “The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment” A partir de 2009, les Etats-Unis ont tenté de contourner la domination anglaise en passant par des normes plus générales de gestion des risques, de la série ISO 31000. Sous l’influence américaine, relayée par un expert Israëlien, ces normes ont adopté la première partie de la définition de l’ASIS. Ces normes incluent notamment le guide terminologique 73, ici en haut à droite. Les définitions des guides terminologiques sont facilement reprises, comme on le voit ici avec la norme australienne / néo-zélandaise (en bas).
  • 67. “resilience” “The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment, to achieve the organizations objectives NOTE 1 Resilience is the ability of an organization to manage the risks of events” A l’heure actuelle, les Etats-Unis défendent même une nouvelle définition pour la norme la plus récente de la série 22300, définition qui se distingue encore plus nettement de la britannique. Ces manoeuvres ont donné lieu à de vives controverses : cette norme
  • 68. “resilience” Ainsi, on se trouve avec deux normes internationales rédigées pratiquement en même temps et proposant deux définitions entièrement différentes d’un même concept, resilience, que les deux normes s’accordent à reconnaître comme central. Il apparaît que le rôle d’éditeur, en permettant à un expert de proposer une première version du texte, de participer à l’écriture et de superviser l’écriture des autres experts, est fondamental. L’éditeur d’une norme se trouve en position d’imposer sa conception du domaine au travers d’une sélection de termes essentiels et de leurs définitions associées. Dans le processus d’écriture de la norme et dans la négociation entre les experts, l’éditeur et ses proches collaborateurs introduisent, dans le contexte international, le rapport de force qui est en leur faveur sur le marché et, plus largement, le cadre industriel et culturel dans lequel il s’inscrit.
  • 69. “resilience” ISO/IEC 27031:2011 ISO DIS 22300:2011 “The ability of an “The adaptive capacity organization to resist being of an organization in a affected by an incident” complex and changing environment” La position américano-israélienne limite le management de la continuité d’activité à la capacité stratégique et opérationnelle d’une organisation à planifier et à répondre aux conditions, situations et événements de telle manière qu’elle poursuive ses opérations au niveau acceptable pré-défini. La position anglaise sur la continuité d’activité est différente : elle inclut la résilience et se concentre sur la gestion des incidents jusqu’au retour à une situation acceptable. Les experts anglais critiquent la conception détaillée de l’estimation des risques (risk assessment) qu’ils estiment irréaliste (sur le motif qu’il est impossible d’anticiper tous les risques potentiels) et très coûteuse.
  • 70. Kontrast fonctionne bien en appui d’une analyse humaine • Améliorations possibles : remplacer SKOS par Lemon, extraire plus de relations automatiquement Le modèle Lemon est plus avancé que SKOS, et il permettrait une représentation plus fine et plus fidèle des différentes graphies. La particularité de notre domaine tient au statut de la langue de la normalisation, qui aspire à être prescriptive comme un texte juridique, mais sans pouvoir être contraignante. L’ISO fait des efforts de rationalisation de ses pratiques d’écriture et de publication : les perspectives d’automatisation sont prometteuses. Photo : http://www.flickr.com/photos/bruceberrien/4262228892/
  • 71. Merci