De la gratuité au crowdfunding
dans le contexte du tournant
participatif de la culture à
l’heure du web
(1999-2013)
Laurence ALLARD, MCF, Sciences de la
Communication, IRCAV-PARIS 3/LILLE 3
Culturesexpressives.fr ; @laurenceallard
10 ANS ET 3 ACTES PLUS TARD…
Culture, Numérique, Financement: une décennie de problématisation et de modèles d’affaires implicites sous des architectures technologiques
différenciees.
Acte I : P2P et Gratuité (1999)
P2P : architecture technique distribuée avec Napster 1999
Débat sur la gratuité en 2003 à l’IRCAV-Paris 3 dans le séminaire «Nouvelles formes de l’échange culturel »
Acte II : Web 2.0, Crowdsourcing et Audienciation (2004)
Plates-formes de la participation dans des services en silos sociaux (Facebook, Youtube, Twitter…)
Crowdsourcing : modèle d’affaire du Web 2.0
Audienciation : travail expressif de co-création/co-diffusion des contenus ou « Digital Labor
cf Collin et Colin parlent de « Digital Labor » dans leur proposition de taxe sur données personnelles « La collecte des données par les GAFA
révèle le phénomène du "travail gratuit« (Rapport sur la fiscalité numérique, 18 janvier 2013)
Intermède : le Mécénat Global (2009)
Le paradigme du libre contre l’Hadopi
Acte III :Crowdfunding vs philantropocapitalisme ou comment le don peut devenir rentable (2009)
P2P Economy dans l’architecture technique du web 2.0 et sous le modèle du crowdfunding.
Problématiques de la consommation collaborative et de l’économie résiliente
Praticiens du numérique occupent désormais toute la chaîne de la création
LES NOUVELLES FORMES DE L’ECHANGE
CULTUREL (2003)
Laurence Allard, Sylvie Lindeperg, Franck Beau & Jean-
Michel Frodon, Les nouvelles formes de l’échange
culturel, séminaire IRCAV-Paris 3, septembre 2003.
1999, NAPSTER : LA MATRICE DU PEERING
Tout un ensemble de
problématiques
économiques (gratuité..),
esthétiques (la mise en
crise du régime
auctorial...) et
sociologiques (l'échange,
le partage, le transfert de
fichiers) se sont
expérimentées avec le
développement du P2P
Napster (1999-2001)
comme innovation
culturelle disruptive.
P2P COMME TECHNOLOGIE DE LA SINGULARISATION DE LA
CONSOMMATION CULTURELLE
Appropriation
personnelle des flux
médiatiques ou des
biens culturels.
Pépites du P2P ou
« réseau des
hommes-fims.»
Ex : Fahrenheit 9/11
(2004) de Michael
Moore sous-titré par
« Mammadou en
direct live de Noisy
93 » avec son
« message
personnel.»
P2P COMME TECHNOLOGIE DE LA SINGULARISATION DE LA
CONSOMMATION CULTURELLE
Pas de copies brutes de films sur le P2P
« Bonjour, vu que sur le net il n’y avait que
des versions mal faites de traduction
Objets filmiques signés par ceux qui les automatique ou incomplète du film "
encodent, sous-titrent, mettent en Fahrenheit 911 " j’ai décidé, moi
téléchargement et donnent à partager Mammadou, de faire ces sous-titres en
dans le cadre d’une culture de l’échange Français. Partageons le savoir, je pouvais
revendiquée comme telle à l’époque. très bien garder ces sous-titres pour moi ou
essayer de les monnayer mais je ne crois
Fichier « Lisez-moi » en plus du .srt des pas en ces idées, alors je préfère distribuer
sous-titres de Fahrenheit 9/11 (2004) de ces sous-titres gratuitement. Pour faire ces
Michael Moore sous-titré par « Mammadou sous-titres j’ai fait des recherches, consulté
en direct live de Noisy 93 » les sous-titresincomplets disponibles sur le
net et ça m’a pris beaucoup de temps, 1
semaine dont 2 ou 3 jour à plein temps. Si
les gens étaient mieux organisés, on aurait
fait chacun par exemple 20 minutes du film
et tout aurait pu être terminé en 1 jour, vive
le web libre et à bas le web mercantile. »
Mammadou in da House en direct Live de
Noisy 93 !
LE P2P OU LA CULTURE DE L’ECHANGE
Passage à une culture de la distribution marchande de
biens matériels à une culture de l'échange de biens
immatériels
Passage de la « culture comme bien » à la « culture
comme lien.»
« Culture de l'échange » : 2 sens du terme
1. Pratiques culturelles digitales ont en point de mire les
échanges et les interactions qu'elles permettent ;
nourries et nourissent des dynamiques sociales ;
support de sociabilités diverses et de performances
identitaires.
2. Echanges des rôles culturels institués ;
3. réversibilité des rôles auteur/diffuseur/programmeur
LA CULTURE DE L’ECHANGE COMME CULTURE DE LA GRATUITE
L’immatériel, André Gorz, Galliée, 2003, p.47
Avec l’immatériel, nouvelle ressource qui fait
passer d’une « économie de la rareté » à
une « économie de l’abondance. »
« Economie de l’abondance qui tend elle-
même vers une économie de la gratuité et
vers des formes de production, de
coopération, d’échanges et de
consommation fondées sur la réciprocité et
la mise en commun. »
DE LA CULTURE DE L’ÉCHANGE A LA FREE CULTURE
L’immatériel, André Gorz, Galliée, 2003, p.93
« Les logiciels sont à la fois un moyen de création de réseaux et de
moyens de transmission, de communication, de mise en commun,
d’échange et de production. Le commandement du capital n’est plus
désormais inscrit dans et garantit par la matérialité et la propriété privée
d’un des principaux moyens de production et d’échange.
Le logiciel se prête non seulement à l’appropriation collective, à la mise
en commun et à la mise à disposition gratuite mais il le réclame
quasiment puisque son efficacité et son utilité s’en trouve majorées. »
Ambiguïté congénitale «free software/free culture » : pas tant gratuité
qu’ouverture informationnelle qui fait loi (« Code is law », Lawrence
Lessig, Code, and Other Laws of Cyberspace (Basic Books, 2000, co-
inventeur des Creative Commons, licences d’usages des productions
numériques, 2002)
ACTE II : WEB 2.O, CROWDSOURCING ET AUDIENCIATION
(2004)
WEB2.0 ET PARTICIPATORY CULTURE
Le web 2.0 : plates-formes participatives des réseaux
(silos) sociaux vs P2P distribué.
Henry Jenkins « La convergence culturelle à l’âge
digital », trad. In Cultural Studies, Anthologie, 2008
« Ces dix dernières années, le Web a fait passer ces
consommateurs qui se tenaient sur le devant de la
scène…La participation est considérée comme l’un
des modes opératoires normaux de médias et l’on
débat désormais des conditions dans lesquelles
cette participation peut s’accomplir. »
Définition du web 2.0 par Jenkins :
« You make the content, we take money »
=Crowdsourcing
CROWDSOURCING : MODELE D’AFFAIRE DU WEB 2.0
Jeff Howe (Wired, 2006) : travailleur expressif blanc
gratuit moins cher que chinois mal payé :
«Constatons que des avancées technologiques, dans
tous les domaines, ont abaissé les coûts d’entrée, depuis
les logiciels aux caméras vidéo, qui séparaient les
amateurs et les professionnels. Les hobbyistes, les
curieux, les travailleurs intermittents ont désormais un
marché pour leurs efforts, tout comme des petites
sociétés dans des secteurs aussi disparates que
l’industrie pharmaceutique ou la télévision découvrent les
voies pour s’ouvrir au talent latent de la foule. Le travail
n’est pas toujours gratuit mais cela coûtera toujours
moins que de payer des employés traditionnels. Ce n’est
plus de l’outsourcing mais du crowdsourcing (…) »
LE CROWDSOURCING À L’ŒUVRE : LA CONVERSATION DIGITALE
Les usagers expressifs font le contenu du web sous le mode
du remix de contenus;
Sur les réseaux sociaux, l’on s’exprime et on interagit à
travers des contenus venus d’autrui - amis famille ou sites de
confiance – que l’on a fait sien, que l’on s’approprie
symboliquement par exemple en les partageant.
Ce qu’on peut désigner comme des « conversations
créatives . »
Etude Pew Internet (sept 2013) pour quantifier cette observation
aux USA :
46% des adultes sur Internet postent des photos ou des vidéos
originales ;
41% des adultes en ligne poste des photos qu’ils ont trouvées et
les partagent sur les sites de réseaux sociaux (fb, pinterest,
tumblr…)
Etude CNIL/TNS (déc 2012) :
86% chez les 18-24 ans partagent photos ou vidéos sur Internet .
58% pour l’ensemble des français ;
54% indiquent prendre des photos "d'abord dans le but de les
publier sur les réseaux sociaux.).
Etude Nielsen/AOL (mai 2011) :
C’est entre amis ou avec la famille que sont échangés des liens
vers des contenus autour d’informations touchant d’abord à la pop
culture (35%).
UN ASPECT MÉCONNU DU CROWDSOURCING : L’AUDIENCIATION
Audienciation : audience qui se co-
produit elle-même à travers les différents
procédés de la conversation créative
(liker, partager; commenter).
Pratiques d’audienciation à travers
lesquelles les contenus du web sont
diffusés, promus et popularisés
gracieusement de par les expressions et
interactions des internautes
L’AUDIENCIATION COMME CO-DIFFUSION GRACIEUSE : DE BRITNEY
SPEARS A GAGNAM STYLE
YouTube : 72 heures de vidéos chargées par minute
(jan. 2013).
Gagnam Style : record de vues avec plus d’un 1
milliard (29 janvier 2013) depuis sa mise en ligne le
15 juillet 2012.
Stratégie du « Laisser remixer » de PSY et son label
YG avec intéressement aux revenus publicitaires de
YouTube.
Historicité de l’audienciation par le remix : Britney
Remix remixée malgré elle ; Lady Gaga qui propose
concours de remixes de « Born this way » en mai
2011 et PSY qui donne au fair use toute sa portée
créative.
Top 10 des remixes « Gagnam Style » : production
quasi autonomisée
Audienciation comme l’un des piliers du marketing
2.0 de la pop culture aujourd’hui
LE TRAVAIL EXPRESSIF GRATUIT DU CONSOMMATEUR
Usagers du web génèrent une mine de contenus mis en
marché grâce au traitement des données personnelles
exprimées.
Proposition de Collin/Colin (jan.2013) de « taxe sur les données
personnelles » : Prendre au sérieux travail expressif gratuit des
internautes permettant à Google de vendre ses liens publicitaires
sponsorisés grâce à l'historique de navigation Web, à Amazon de
mixer des millions de listes de courses pour émettre des
recommandations d'achats, à Facebook de profiter des statuts
de 1 milliard d'internautes et à Apple d’enrichir iTunes de 800.000
applications développées gratuitement.
Ambivalence tendancielle du web dit 2.0 hautement participatif se
nourrisant de l’expressivité sociale.
Mais tous les secteurs de la consommation reposent en
partie sur le « travail du consommateur. »
Cf Marie Anne Dujarier, Le travail du consommateur, La
découverte, 2008.
LA TÉLÉVISION SOCIALE OU L’AUDIENCIATION COMME NOUVEL
AUDIMAT
Tv sociale suppose d’articuler deux écrans (tv/smartphone) ou deux onglets (site
chaîne/hashtag twitter) en double screening et de faire parler de l’émission par
l’intermédiaire de son public s’exprimant sur l’émission.
140 millions de Twittos qui échangent plus de 340 millions de messages par jour dans le monde
entier.
En France, c’est plus de 7 millions de Twittos.
Selon Médiamétrie, au 3e trimestre de l’année 2012, il faut compter 23,8 millions de personnes
équipées de smartphone.
Le top 5 des émissions à la plus forte audience sociale de la semaine du 14 décembre 2012
(record d’audienciation)
1. Élection de Miss France 2013 (TF1 – Samedi 8 décembre) : 420 574 tweets
2. Star Academy : le prime (NRJ 12 – Jeudi 6 décembre) : 200 000 tweets
3. Qui veut épouser mon fils ? (TF1 – Vendredi 7 décembre) : 105 036 tweets
4. Koh-Lanta (TF1 – Vendredi 7 décembre) : 47 255 tweets
5. La France a un incroyable talent (M6 – Mercredi 5 décembre): 44 534 tweets
+ vote par SMS :la Killer App de la TV 2.0 / 3 M euros pour The Voice
Dans certaines opéras aux USA, sièges du fond de l’orchestre vendus avec permission de
tweeter .
INTERMEDE DU MECENAT GLOBAL (2009)
Acteurs du paradigme du libre au moment du vote de
la loi de protection pénale de la propriété intellectuelle
mettant en place l’Hadopi en septembre 2009.
Proposer un nouveau mécanisme de financement des
créateurs par les internautes devenant « mècènes. »
Site du « mécénat global « de Richard Stallman –père
de la licence Linux (GPL) et de Francis Muguet –
coordinateur du groupe Société Civile au Sommet
Mondial sur la Société de l'Information
http://stallman.org/mecenat/global-patronage.fr.html
« Les internautes versent une somme contractuelle fixe (ni
une redevance, ni une taxe) qui est collectée par les
Fournisseurs d'Accès Internet ( FAI ) et versée aux
différentes sociétés de perception et de répartition des
droits d'auteur ( SPRD ) ou aux Sociétés d'Acceptation
et de Répartition des Dons ( SARD ) pour enfin le
donner aux auteurs et artistes.
« Les internautes déterminent la clef de répartition de la
somme fixe, selon leurs appréciations des oeuvres, et non
pas selon leurs utilisations des œuvres ».
« Chacun devient donc un mécène. «
« Il n'y a donc pas besoin de surveillance intrusive
(coûteuse et pratiquement impossible) des flux de
données internet, attentatoire aux libertés individuelles.»
ACTE III : LE CROWDFUNDING OU COMMENT LE DON
PEUT DEVENIR RENTABLE (2009)
LE CONTEXTE DU PHILANTHROPOCAPITALISME (2008)
La rencontre Bill Gates/Warren Buffet a inspiré à Mattew Bishop, chef du
bureau du journal The Economist à New York, la notion clé de
«philanthrocapitalisme » pour formaliser une nouvelle définition du
don et les nouvelles articulations entre profif/non profit.
Selon l’auteur de l’ouvrage rédigé avec Michael Green, Philanthrocapitalism
: How the Rich Can Save the World (Bloomsbury Press, 2008), Buffet et
Gates imposent une nouvelle approche de la philanthropie dans leurs
actions sociales, culturelles et humanitaires.
Philanthropocapitalisme basé sur un partenariat entre le monde des
affaires, les organisations caritatives et les gouvernements.
Il s’agit de montrer que l’entreprise peut être « la plus grande force du
bien dans le monde" au moment où les états réduisent leurs budgets
sociaux ou culturels et prennent souvent moins de risque que ne peuvent le
supporter ces nouvelles organisations philanthropiques.
« Donner » pourrait ainsi devenir le plus grand levier du changement
dans le monde. »
Ces nouveaux philanthropes doivent être compris comme des investisseurs
sociaux au sens propre du terme : rendre profitable le non profit.
Ils se détachent de l’action de charité qui animait les premiers industriels
créateurs des fondations étatsuniennes comme Andrew Carnegie ou John
D. Rockfeller.
Carte des projets aidés par la BMGF, 2010
. Cf le site consacré à l’ouvrage : http://www.philanthrocapitalism.net/
Rencontre entre Crowdsourcing et Philanthropocapitalisme :
CrowdFlower/Samasource : deux micro-tâches dans camps de réfugiés pour
légender photos ou traduire (« localisation ») noms des rues dans langues
d’Afrique.
CROWDFUNDING: PARTICIPATION & GRATIFICATIONS
Grammaire de la
participation
(Joëlle Zask, Participer. ed. Le
Bord de l’eau, 2011)
Prendre part
Apporter une part
(contribuer)
Recevoir une part (bénéfice
permettant en retour le prendre
part vs « don qui tue »)
O1.Net, 29-01-2013
Trois formes de
Crowdfunding :
Donner/Recevoir
Prêter (micro-crédit)
Investir (actionnariat)
CROWDFUNDING: PAYER POUR VOIR CE QUE L’ON VEUT VOIR
Plateforme Kickstater fondée en
2009
Janvier 2013 :100 milliards de
dons pour 8000 films
indépendants réalisés.
Au Sundance Festival de Janvier
2012 :10% de la sélection
« Me @ the zoo, portrait de Chris
Crocker, star de Youtube avec
l’une des vidéos les plus remixées
: Leave Britney Alone
Du remix au crowdfunfing :
nouveau rôle culturel donné au
public par rapport à une œuvre
«source .»
KICKSTARTER STATS
Total des Projets Postés : 84 502.
Total des Projets complètement Financés : 35 405.
Total des Donations depuis 2009: $470 million
Genre le plus financé : Danse (70.12%).
Genre le moins financé : Mode (27.42%).
Projets financés à plus de $1 Million: 20.
Plus haut financement: $10 266 845 (Pebble E-Paper
Watch).
Projets qui n’ont pas été financés même une fois : 9 265.
Films financés au Sundance Film Festival in 2013: 17
Films financés et récompensés : 5
5% sur le montant /Paiement quand somme atteinte
DEUX USAGES DU CROWDFUNDING
1 -Incubateur de publics 2-Financement complémentaire
Intermédiaire aménageant rencontre Le crowdfunding est aussi une source de
entre une intention créative et un financement complémentaire pour les
public aussi « petit » soit-il. films documentaires et longs métrages
notamment
Effet de réduction des risques dans
l’innovation culturelle par pré- Intermédiaire aménageant une rencontre
construction de communautés de pacifiée entre les acteurs du web et le
spectateurs mobilisés. monde des industries culturelles.
Lever des fonds c’est aussi se faire Fin de la crise de la gratuité : le
lever des hommes et des femmes (cf crowdfunding montrant que les publics
les mobilisations par la levée de fond sont prêts à payer.
dans les campagnes Obama) .
Diversité créative (Alain Rallet/Fabrice
Consommateur culturel devient Rochalandet) qui peut en résulter.?
Presumer, associé à la conception
même d’un projet artistique.
A suivre….
VERS UNE P2P ECONOMY ?
« Internet nous a rappelé que nous ne vivons pas dans une
seule et unique économie, mais au minium dans deux.
L’une est la traditionnelle “économie commerciale”, régulée par
le quid pro quo : je vais exercer une activité (travailler, écrire,
chanter, etc.) contre de l’argent.
Une autre est (les noms abondent) : a) l’économie amateur, b)
l’économie de partage, c) l’économie de production sociale, d)
l’économie non-commerciale, ou e) l’économie p2p.
Cette seconde économie (…) est celle de Wikipedia, de la
plupart des développements de FLOSS, du travail des
astronomes amateurs, etc.
Tenter de traduire l’ensemble des interactions qu’elle recouvre
dans les termes de l’économie commerciale reviendrait à la
tuer. »
(Lawrence Lessig, Remix : Making Art and Commerce Thrive in the
Hybrid Economy, New York, Penguin, 2008, p.177.)
Comment continuer à stimuler la force créative de cette
seconde économie ?
Le laboratoire du Crowdfunding pour répondre à ces
questions qui engagent problématiques plus générales
d’innovations sociales et économiques.
Hinweis der Redaktion
Tout peut se crowdfunder : des pornos, des transats en voile, des capteurs citoyens, des films d’anciens enseignants de Paris 3
Tricoterici un des récits possibles du crowdfundingHistoriciser le crowdfunding et le remettre en perspective au plan notamment technologies culturelles qui le sous-tendent et des hypothèses socio-économiques Qui l’ont rendus praticables le crowdfundingConcepts/techniques/pratiquesÉconomie résiliente : traverser une période de changements majeurs et d’en installer les conditions d’un développement durable (Jamais Cascio)
Longue tradition à l’IRCAV de penser financement et création. En 2003 déjà….problématique alors de la gratuité!
Ne pbeas oublier l’innovation disruptive du P2P
Voilà dans le contexte de l’époque comment culture de l’échange est d’un point de vue économique thématisée la culture de l’échange comme culture de la gratuité
En quoi consiste lecrowdsourcing? comment se manifeste t’il le plus aisément ? Wemake the content : conversation créative
Rôle joué par conceptualisations et pratiques des nouvelles articulations entre profit et non profit, notion «d’entrepreneur social », de rédéfinition du don qui peut être rentable dans le monde des fondations étatsuniennes –cf art Monde Diplomatique « Diplomatie du téléphone portable » : philanthropocapitalisme comme concept qui recouvre horizon de pratiques. Histoire des idées aussi.
Enrichir la notion de participation par la grammaire proposée par Joëlle ZaskDistinction chez Zask entre don/bénéfice : bénéfice = la part mise à disposition qui donne lieu à une participation (p.226) ou « part reçue ie ce que les individus recevoient de leur environnement afin qu’ils en deviennent membre à part entière et le demeurent toute leur vie » (p.235)Investissement dans start-ups aux USA : nouvelle législation 2012 JOBS Act aux Etats-Unis. Cette législation permettra aux investisseurs non-accrédités de participer au capital de start-ups. La loi ne sera pas mise en application avant janvier 2013.Les 3 types de crowdfunding1) L’actionnariat : en donnant de l’argent, le particulier devient actionnaire de la société. En France, il existe plusieurs plateformes de ce type, comme par exemple Anaxago et Finance Utile.2) Le prêt : l’argent du particulier est donné sous forme de prêt, remboursé au bout d’un certain temps avec des intérêts. C’est le cas, par exemple, de Prêt d’union, une plateforme de prêts entre particulier, ou de Spear, une plateforme coopérative de financement solidaire.3) Le don contre don : le particulier verse l’argent au porteur de projet sous forme d’un don. Si le projet fonctionne, il recevra, en retour, un don (le remboursement de la somme, une participation aux bénéfices, une place de concert, etc.). C’est le modèle utilisé par Kickstarter aux Etats-unis, ou de Indiegogo et Ulule en France.
Co-création déléguée : financer pour choisir le projet à aimer regarder / cfPresumers dans la consommation : financer et choisir le design ; aller plus loin que la customisation.Réduction des risques puisque communauté de spectateurs déjà pré formée
Du P2P technologique à la P2P Economy : Comment contribuer à inventer cette seconde économie : le laboratoire du crowdfunding