2. Centrale électronucléaire de Saint-Laurent-Nouan, Loir-et-Cher,
France (47°42’N – 1°35’E).
• La France compte 59 des 441 réacteurs nucléaires du
monde et en tire 80 % de son électricité, ce qui fait d’elle,
loin derrière les États-Unis, la deuxième puissance
électronucléaire du monde. Dès les années 1960, elle
avait en effet opté pour le « tout nucléaire » afin de
réduire sa dépendance énergétique. Aujourd’hui encore,
elle soutient cette position en soulignant que le nucléaire
n’émet pas de polluants dans l’atmosphère. La Chine, la
Finlande et plus récemment l’Inde ont également choisi
cette solution pour répondre au défi de la demande
énergétique. Celle-ci pourrait en effet croître de 60 %
avant 2030. Or, en France comme dans le monde, la
plupart des réacteurs ont dépassé la moitié de leur durée
de vie et le débat sur leur renouvellement est ouvert.
Certains pays comme l’Allemagne et la Suède font valoir
le principe de précaution et sont résolus à « sortir du
nucléaire ». L’exploitation de cette énergie produit en
effet des déchets radioactifs qu’il faudra stocker durant
des milliers d’années. N’est-ce pas là un bien lourd
héritage pour les générations futures ?
•
• http://www.yannarthusbertrand2.org/index.php?
option=com_datsogallery&Itemid=27&func=detail&catid=
3&id=979
3. Château de Versailles au coucher du soleil, Yvelines, France (N 48°48’ - E
2°07’).
• En 1661, le roi de France Louis XIV ordonne la
construction à Versailles, près de Paris, d’un palais
dont l’édification, sur une zone marécageuse,
nécessitera cinquante années de travaux. Bâti au
cœur d’un domaine de 800 hectares agrémenté de
somptueux jardins, de 34 bassins et 600 jeux
d’eau, le château couvre une superficie au sol de
55 000 m2. Pendant plusieurs années, il abrita un
millier de nobles et 4 000 serviteurs, avant d’être
pillé lors de la Révolution de 1789 et laissé à
l’abandon. À partir de la fin du XIXe siècle, il est
peu à peu remis en état et remeublé, notamment
grâce aux dons de 400 mécènes et aux
subventions de l’État. Inscrit sur la Liste du
patrimoine mondial de l’Unesco en 1979, le
château de Versailles est aujourd’hui en majeure
partie restauré. Sixième site français le plus
fréquenté, il reçoit chaque année plus de 2,5
millions de visiteurs (12 millions pour le parc
récréatif de Disneyland Paris), et contribue à
maintenir la France au rang de première destination
touristique mondiale (76,5 millions de visiteurs
étrangers en 2001).
4. Bora Bora, Polynésie française, France. (S 16°30’ O 151°44’).
• L’Archipel des îles Sous-le-Vent, en Polynésie
française, Territoire d’outre-mer depuis 1946, abrite
cette île de 38 km2 dont le nom signifie « la
première née ». Elle est constituée de la partie
émergée du cratère d’un ancien volcan, vieux de 7
millions d’années, entourée d’un récif-barrière de
corail sur lequel se sont développés des motus,
îlots coralliens couverts d’une végétation constituée
principalement de cocotiers. La seule ouverture du
lagon sur l’océan est la passe de Teavanui,
suffisamment profonde pour permettre l’entrée des
cargos et navires de guerre (l’île a servi de base
militaire aux Américains de 1942 à 1946).
L’ensemble des formations coralliennes de la
planète ne couvre que 284 000 km2 de fonds
marins (l’équivalent de la moitié de la France), dans
les régions intertropicales où la température de
l’eau permet leur croissance. Peu étendus, ces
milieux recèlent néanmoins une remarquable
diversité biologique : quelque 100 000 espèces
végétales et animales y ont été recensées, sur un
total estimé à 2 millions. Plus de 50 % des récifs
coralliens du globe (80 % dans les zones les plus
peuplées) sont toutefois détériorés par les impacts
des activités humaines.
5. Le plus grand labyrinthe végétal du monde à Reignac-sur-Indre,
Indre-et-Loire, France (N 47°13’-E 0°54’).
En 1996, année de la création à Reignac-sur-
Indre, en Touraine, du plus grand labyrinthe
végétal du monde, 85 000 visiteurs sont
venus se perdre au milieu d’un dédale de 4
ha. Depuis, chaque été, un labyrinthe
éphémère de maïs ou de tournesols sort de
terre. Récolté à l’automne, il renaît l’année
suivante sous une forme différente, grâce à
une technique éprouvée de semis et de
traçage. Cet espace s’inspire d’une tradition
plus ancienne dans l’art du paysage. À la
Renaissance, les jardins italiens multiplient
les labyrinthes : on s’y promène, on s’y
perd, on y complote, on y badine. Cette
légèreté efface un peu le caractère sacré et
parfois menaçant des grands labyrinthes
anciens, ceux des cathédrales gothiques,
ceux de la Grèce du Minotaure, et plus loin
encore les centaines de " châteaux de Troie
" ainsi qu’on nomme ces labyrinthes de
pierre qui parsèment les rivages de la
Baltique. Rites solaires, pistes de danse,
chemins de croix, parcours initiatiques ? Il
reste dans le labyrinthe moderne un peu du
mystère symbolique qui animait les "
chemins de Jérusalem " et les " remparts de
Jéricho ".
6. Mexcaltitán, État du Nayarit, Mexique (21°54’ N – 105°28’ O ).
• Sur la côte pacifique au nord-ouest du
Mexique, sur le rivage de l’État du Nayarit,
le village de Mexcaltitán, isolé sur un
promontoire de sable de 400 m de long,
émerge des méandres marécageux d’une
vaste lagune côtière. Vers la fin de la saison
des pluies, en septembre, les eaux de la
lagune inondent les ruelles du village,
contraignant les habitants à circuler en
canoë, et donnent à l’ensemble des airs de
« Venise mexicaine » . Certains historiens
voient en ce village de pêcheurs la mythique
île d’Aztlán d’où seraient originaires les
Aztèques. Mi-terrestre mi-aquatique,
Mexcaltitán est à l’image du riche
patrimoine naturel qui l’entoure : un
entrelacs de canaux se faufilant dans la
mangrove, où plus de 250 espèces
d’oiseaux ont été identifiées. À l’échelle du
territoire, la diversité biologique est l’une
des plus élevées de la planète : sur
seulement 1,4 % des terres émergées, le
Mexique est le premier pays au monde pour
le nombre d’espèces de mammifères (450
environ), et abrite, pour chaque genre
animal et végétal, 10 % des espèces
connues.
7. Punta Cancún, Cancún, Quintana Roo, Mexique (21°05’ N – 86°46’ O ).
• À la pointe nord-est de la péninsule du Yucatán,
une étroite bande de terre s’intercale entre une
vaste lagune côtière et la mer des Caraïbes. Ce
n’est qu’en 1972 que les premiers bâtiments sont
apparus sur ce site exceptionnel, aujourd’hui
devenu la première destination touristique du
Mexique, et l’une des plus vastes stations
balnéaires du monde, reliée aux États-Unis et à
l’Europe par des vols directs. De luxueux
complexes hôteliers s’enchaînent sur 15 km de
front de mer, et cet essor touristique se poursuit sur
70 km au sud de Cancún, baptisés Riviera Maya.
Le secteur touristique, qui a généré 8,3 milliards de
dollars de recettes en l’an 2000, représente une
importante ressource économique pour le pays.
Haut lieu du tourisme de masse (3 millions de
visiteurs par an, dont 74 % d’étrangers), Cancún a
également accueilli, en 1999, un atelier nord-
américain sur le « tourisme durable » . Cette voie
d’avenir s’attache à préserver les ressources
naturelles et les attraits locaux, souvent altérés par
l’impact écologique de l’expansion touristique, et à
assurer une répartition équitable des retombées
économiques.
8. Logements INFONAVIT, Toluca, État de Mexico, Mexique
(19°17’ N – 99°40’ O).
• Avec 103 millions d’habitants contre 70
millions il y a vingt ans, le Mexique est en
pleine expansion démographique et en
pénurie cruciale de logements. Le seul État
de Mexico s’accroît de mille nouveaux
habitants chaque jour. Pour permettre aux
familles d’acquérir un habitat à un prix
modéré, le système INFONAVIT propose
des prêts subventionnés pour ces maisons
construites en série aux alentours des
grandes villes. Mais pour nombre de
Mexicains INFONAVIT reste un rêve
lointain. À Toluca, grand centre industriel,
79 % des personnes actives ne bénéficient
pas d’un emploi parfaitement stable, et dans
l’ensemble du pays 40 % de la population
vit sous le seuil de pauvreté. Malgré les
grandes disparités internes, la situation
générale tend cependant à s’améliorer : en
vingt ans, l’espérance de vie moyenne est
passée de 66 à 73 ans et le taux
d’analphabétisme a été divisé par deux.
•
9. Villa « Soleil d’Occident », Costa Careyes, État du Jalisco,
Mexique (19°22’ N – 105°01’ O).
• Le style de l’architecte italien Gianfranco Brignone
caractérise la Costa Careyes, partie du littoral du
Jalisco sur la façade occidentale du Mexique, où
s’égrènent une dizaine de ses luxueuses créations.
Leur conception moderne met à l’honneur les
traditionnelles façades aux teintes éclatantes et les
matériaux rustiques. Écologiques et raffinés, les
toits de palme et les murs d’adobe remplacent
avantageusement l’air conditionné. Accrochées à la
falaise, la villa rose « Soleil d’Occident », encerclée
de sa piscine, et sa sœur « Soleil d’Orient », parée
de jaune, se tiennent en sentinelles de part et
d’autre d’une baie. Cette côte escarpée, suspendue
entre l’océan Pacifique et la forêt tropicale, est
devenue la nouvelle terre promise d’une poignée
de gens richissimes. La fortune des trois personnes
les plus riches du monde dépasse le PIB total des
quarante-huit pays les plus pauvres. Quatre pour
cent de la richesse cumulée des 225 plus grosses
fortunes (qui totalisent 1 000 milliards de dollars)
suffiraient à assurer l’accès à une éducation, une
alimentation correcte et des soins de base à toute
la population de la planète.
10. Grand Prix de Formule 1 en 2001, principauté de Monaco
(43°42’ N – 7°23’ E).
• Chaque année à la fin du mois de mai, Monaco
connaît l’effervescence d’un week-end de Grand
Prix. Le premier Grand Prix de vitesse prit le départ
le 14 avril 1929 et fut remporté par la Bugatti 35B
de Williams en 3 h 56 à la vitesse moyenne de 80
km/h. Depuis, les 100 tours de piste ont été
ramenés à 78 et la course, à l’origine longue de
318 km, totalise désormais 262,6 km et se dispute
en 1 h 45. Accoudés aux rambardes des terrasses
de l’Ermanno Palace, des centaines de spectateurs
se passionnent pour les bolides vrombissant à 260
km/h au pied de leur perchoir. L’immeuble
surplombe le virage Sainte-Dévote et dispose d’une
vue imprenable sur l’illustre circuit automobile
monégasque, accessible aux aficionados pour 2
000 à 3 000 euros par personne – une paille à côté
des revenus mirobolants des pilotes. Michael
Schumacher (quadruple champion du monde de F1
et cinq fois vainqueur à Monaco) est le sportif le
mieux payé du monde, avec un revenu annuel
estimé à 65 millions d’euros. Deux Américains
complètent le trio de tête, le golfeur Tiger Woods
(62 mE) et le boxeur Mike Tyson (56 mE).
11. • La mosquée impériale, la plus imposante
réalisation ottomane, fut édifiée par Sinan
entre 1550 et 1557 sur l’ordre de Soliman le
Magnifique. Dominant la Corne d’Or, la
mosquée trône au cœur d’un vaste
complexe : cinq écoles élémentaires et
supérieures, un imaret pour la soupe
populaire, un hospice gratuit pour les
voyageurs, un hôpital, des bains. Ce brillant
foyer intellectuel et artistique est
emblématique de l’époque où l’Empire
ottoman rayonnait sur le monde arabe et
l’Europe, peu avant son déclin. Aujourd’hui,
la Turquie est à un nouveau tournant de son
histoire. Le principe de sa candidature pour
intégrer l’Union européenne a été accepté
en 1999, mais le gouvernement turc ne
prend toujours pas les mesures attendues.
Son épineux héritage, du problème kurde
au contentieux avec la Grèce et jusqu’à la
question des droits de l’homme, pourrait
bien compromettre ses ambitions. Même si
les cas de torture et de détention arbitraire
ont baissé durant le premier semestre 2000,
on compte encore en Turquie dix mille
prisonniers d’opinion.
12. Échangeur entre les autoroutes 105 et 110, Los Angeles, Etats-
Unis (N 34°02’ - O 118°16’).
• Comme l’illustre ce gigantesque échangeur,
les infrastructures routières ne cessent de
croître avec l’urbanisation du territoire. Les
villes accueillent désormais la moitié de la
population mondiale contre le tiers il y a 50
ans. Chaque année 60 millions
d’automobiles sont produites, un chiffre en
progression annuelle de 8 %. À l’échelle
mondiale, un quart de l’énergie produite est
absorbé par le secteur des transports.
Responsable de près d’un quart des
émissions de CO 2 (dioxyde de carbone),
ce secteur est ainsi l’un de ceux qui
contribuent le plus au réchauffement global
de la planète. On parle beaucoup de
l’avènement de l’ère de l’hydrogène, un
carburant propre extrait de l’eau, utilisable
dans des moteurs équipés d’une pile à
combustible. Mais les contraintes
techniques sont encore importantes, et la
fabrication de l’hydrogène nécessite elle-
même beaucoup d’énergie. Si, comme de
nombreux spécialistes le pensent, la
disponibilité du pétrole diminue, le secteur
le moins préparé est bien celui des
transports qui dépend de l’or noir à 97 %.