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Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
1 
SOMMAIRE 
Introduction 
................................................................................................................................................. 
2 
1. 
Considérations 
méthodologiques 
............................................................................................................ 
3 
1.1. 
Objectifs 
de 
l’étude 
.......................................................................................................................... 
3 
1.2. 
Méthodologie 
utilisée 
...................................................................................................................... 
3 
1.3. 
Précisions 
lexicologiques 
.................................................................................................................. 
4 
2. 
Acteurs 
de 
la 
société 
civile 
et 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
dans 
une 
Tunisie 
en 
transition 
....... 
5 
2.1. 
La 
société 
civile 
dans 
la 
Tunisie 
postrévolutionnaire 
: 
de 
nouveaux 
défis 
pour 
une 
nouvelle 
ambition 
.................................................................................................................................................. 
5 
2.2. 
Les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
un 
acteur 
depuis 
longtemps 
présent 
mais 
devenu 
plus 
visible 
au 
lendemain 
de 
la 
Révolution 
du 
14 
janvier 
2011 
...................................................................... 
8 
3. 
Evaluation 
qualitative 
des 
relations 
entre 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
tunisienne 
et 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
............................................................................................................................ 
11 
3.1. 
Les 
relations 
entre 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
au 
cours 
de 
l’élaboration 
des 
stratégies 
et 
de 
la 
planification 
des 
actions 
............................................... 
11 
3.2. 
Les 
relations 
entre 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
dans 
l’exécution 
des 
programmes 
et 
des 
activités 
........................................................................................ 
14 
3.3. 
Les 
relations 
entre 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
dans 
la 
phase 
d’évaluation 
des 
programmes 
et 
des 
activités 
....................................................................... 
17 
3.4. 
Diagnostic 
d’une 
composante 
transversale 
: 
l’état 
de 
la 
communication 
entre 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
.......................................................... 
19 
4. 
Recommandations 
en 
vue 
de 
l’amélioration 
des 
relations 
entre 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
et 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
en 
Tunisie 
................................................................................... 
22 
4.1. 
Assurer 
une 
coordination 
efficace 
entre 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
....................... 
22 
4.2. 
Légitimer 
et 
améliorer 
l’élaboration 
des 
stratégies 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
...... 
23 
4.3. 
Assurer 
un 
traitement 
équitable, 
adapté 
et 
efficace 
en 
faveur 
des 
associations 
.......................... 
24 
4.4. 
Améliorer 
le 
processus 
d’exécution 
des 
activités 
.......................................................................... 
24 
4.5. 
Inscrire 
le 
processus 
d’évaluation 
dans 
une 
logique 
de 
partenariat 
.............................................. 
25 
4.6. 
Instaurer 
un 
climat 
de 
transparence 
et 
de 
confiance 
entre 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
et 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
grâce 
à 
une 
meilleure 
communication 
................................. 
26
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
2 
Introduction 
Dès 
les 
premiers 
lendemains 
de 
la 
Révolution 
du 
14 
janvier 
2011, 
la 
présence 
et 
l’activité 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
en 
Tunisie 
ont 
connu 
une 
évolution 
substantielle. 
D’une 
part, 
les 
différentes 
agences 
de 
coopération 
et 
bailleurs 
de 
fonds 
internationaux 
déjà 
installés 
dans 
le 
pays 
ont 
été 
rapidement 
amenés 
à 
reformuler 
leurs 
stratégies 
après 
les 
événements 
qui 
ont 
conduit 
au 
départ 
du 
président 
déchu 
Ben 
Ali, 
afin 
de 
soutenir 
les 
associations 
dans 
leurs 
premières 
expériences 
dans 
différents 
domaines 
; 
d’autre 
part, 
des 
organisations 
internationales 
n’ayant 
pas 
encore 
de 
filiales 
en 
Tunisie 
y 
ont 
installé 
leurs 
bureaux, 
nationaux 
ou 
régionaux, 
pour 
accompagner 
un 
processus 
médiatisé 
à 
l’échelle 
mondiale. 
De 
son 
côté, 
la 
société 
civile 
a 
effectué 
sa 
propre 
révolution, 
en 
se 
débarrassant 
de 
la 
l’emprise 
étatique 
et 
en 
ambitionnant 
de 
gagner 
l’indépendance 
et 
l’autonomie 
qui 
lui 
permettront 
d’être 
un 
acteur 
à 
part 
entière 
dans 
la 
construction 
d’une 
Tunisie 
nouvelle 
et 
démocratique. 
Elle 
a 
pu, 
dans 
cette 
perspective, 
compter 
sur 
l’appui 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
pour 
renforcer 
ses 
capacités, 
se 
familiariser 
avec 
la 
gestion 
des 
projets 
et 
conduire 
des 
activités 
qui 
ont 
couvert 
un 
large 
champ 
de 
thématiques, 
parmi 
lesquelles 
on 
trouve, 
de 
manière 
fort 
logique, 
celles 
relatives 
à 
la 
citoyenneté, 
à 
la 
promotion 
de 
la 
démocratie 
et 
de 
l’Etat 
de 
droit 
et 
celles 
relatives 
au 
développement 
régional. 
Très 
tôt 
en 
réalité, 
plusieurs 
questions 
se 
sont 
posées, 
face 
à 
l’importance 
des 
fonds 
disponibles 
et 
mobilisés 
: 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
vont-­‐ils 
remplacer 
l’Etat 
et 
ses 
collectivités 
locales 
dans 
l’assistance 
aux 
associations 
? 
Les 
thématiques 
choisies 
pour 
être 
financées 
sont-­‐elles 
élaborées 
de 
manière 
concertée 
et 
répondent-­‐elles 
aux 
aspirations 
réelles 
et 
concrètes 
de 
la 
société 
civile 
tunisienne 
? 
Les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
coordonnent-­‐ils, 
entre 
eux, 
leurs 
appuis 
aux 
associations 
tunisiennes 
? 
Dans 
ce 
contexte, 
et 
à 
l’heure 
où 
la 
force 
de 
la 
société 
civile 
cherche 
à 
s’affirmer, 
où 
sa 
voix 
tente 
de 
se 
faire 
forte, 
et 
où 
l’Etat 
développe, 
de 
son 
côté, 
des 
stratégies 
et 
des 
outils 
de 
participation 
citoyenne 
(souvent 
d’ailleurs 
en 
coopération 
avec 
les 
structures 
internationales 
d’appui), 
comment 
concevoir 
une 
nouvelle 
relation 
entre 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
les 
associations, 
basée 
davantage 
sur 
la 
coopération 
et 
le 
partenariat 
que 
sur 
un 
paradigme 
entre 
assistants 
et 
bénéficiaires 
? 
C’est 
à 
cette 
interrogation 
que 
le 
présent 
travail 
tente 
de 
répondre, 
en 
présentant 
d’abord 
et 
de 
manière 
succincte 
le 
développement 
et 
les 
champs 
d’intervention 
des 
deux 
acteurs, 
et 
en 
s’attelant 
ensuite 
à 
étudier 
les 
relations 
entre 
les 
deux 
parties 
tout 
au 
long 
du 
cycle 
d’intervention 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
de 
l’élaboration 
de 
leurs 
stratégies 
jusqu’à 
l’évaluation 
des 
activités 
conduites 
par 
les 
associations 
soutenues, 
en 
passant 
par 
les 
étapes 
d’exécution 
et 
de 
suivi 
des 
projets. 
La 
communication 
entre 
les 
bailleurs 
de 
fonds 
et 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile, 
thématique 
transversale, 
a 
en 
outre 
été 
considérée 
comme 
assez 
importante, 
et 
par 
les 
acteurs 
eux-­‐mêmes, 
pour 
qu’une 
section 
du 
document 
lui 
soit 
spécifiquement 
consacrée. 
A 
partir 
du 
diagnostic 
réalisé 
et 
de 
l’analyse 
des 
informations 
récoltées, 
une 
série 
de 
recommandations 
ont 
été 
formulées 
afin 
d’envisager 
et 
d’identifier 
les 
moyens 
à 
mettre 
en 
oeuvre 
en 
vue 
d’améliorer 
les 
relations 
entre 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
et 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
avec 
pour 
objectif 
affiché 
de 
passer 
d’une 
logique 
d’assistance 
à 
une 
logique 
de 
partenariat.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
3 
1. Considérations méthodologiques 
1.1. 
Objectifs 
de 
l’étude 
L’étude 
s’inscrit 
dans 
un 
objectif 
global 
de 
contribution 
à 
l’amélioration 
des 
relations 
entre 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
tunisienne. 
Elle 
s’inscrit 
dans 
le 
cadre 
du 
Programme 
d’Appui 
à 
la 
Société 
Civile 
en 
Tunisie 
(PASC), 
financé 
par 
l’Union 
européenne 
et 
mis 
en 
place 
en 
collaboration 
avec 
le 
Gouvernement 
tunisien. 
De 
manière 
plus 
spécifique, 
l’étude 
se 
propose 
d'identifier 
les 
difficultés 
rencontrées 
dans 
les 
relations 
entre 
la 
société 
civile 
et 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
ainsi 
que 
de 
considérer 
le 
niveau 
et 
le 
degré 
de 
participation 
de 
la 
société 
civile 
à 
chaque 
étape 
du 
cycle 
d’intervention 
de 
ces 
derniers 
(élaboration 
des 
stratégies, 
formulation 
des 
appels 
à 
propositions, 
exécution 
des 
actions, 
suivi 
et 
évaluation). 
Ce 
diagnostic 
servira 
de 
base 
pour 
proposer 
les 
recommandations 
jugées 
pertinentes 
en 
vue 
de 
construire 
une 
nouvelle 
relation 
de 
partenariat 
entre 
les 
deux 
parties 
prenantes. 
1.2. 
Méthodologie 
utilisée 
L’étude, 
dont 
les 
résultats 
sont 
présentés 
dans 
le 
présent 
document, 
est 
une 
étude 
qualitative 
basée 
essentiellement 
sur 
les 
pratiques 
constatées 
sur 
le 
terrain. 
Dans 
le 
cadre 
de 
ce 
travail, 
d’une 
durée 
totale 
de 
huit 
mois, 
l’orientation 
choisie 
a 
conduit 
l’équipe 
à 
adopter 
une 
méthodologie 
s’appuyant 
sur 
des 
outils 
de 
récolte 
de 
l’information 
et 
d’analyse 
complémentaires, 
et 
prenant 
soin 
d’associer, 
dans 
la 
mesure 
la 
plus 
large, 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
la 
société 
civile 
opérant 
à 
l’échelle 
locale, 
régionale 
et 
nationale 
: 
- La 
recherche 
documentaire 
a 
permis 
de 
prendre 
connaissance 
des 
études 
réalisées 
dans 
le 
domaine 
des 
interventions 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
des 
mécanismes 
qui 
peuvent, 
en 
fonction 
des 
pays 
et 
des 
contextes, 
régir 
les 
relations 
entre 
ces 
derniers 
et 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
; 
- Les 
questionnaires, 
élaborés 
sur 
la 
base 
de 
la 
recherche 
documentaire, 
ont 
servi 
à 
collecter 
les 
opinions 
et 
les 
avis 
de 
165 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
dans 
les 
24 
gouvernorats 
du 
pays, 
sur 
des 
aspects 
précis 
qui 
touchent 
principalement 
aux 
questions 
de 
communication 
entre 
les 
deux 
acteurs; 
- Les 
entretiens 
de 
terrain, 
menés 
à 
Tunis 
et 
dans 
les 
régions, 
tant 
dans 
les 
chefs-­‐lieux 
que 
dans 
les 
zones 
péri-­‐urbaines 
et 
rurales, 
ont 
aidé 
à 
infirmer 
ou 
confirmer 
les 
résultats 
des 
questionnaires, 
à 
approfondir 
le 
diagnostic 
préétabli 
et 
à 
prendre 
en 
compte 
les 
recommandations 
issues 
du 
terrain. 
112 
entretiensa 
ont 
été 
conduits 
de 
manière 
semi-­‐directiveb 
pour 
laisser 
aux 
personnes 
interviewées 
une 
plus 
grande 
marge 
d’expression. 
Ces 
entretiens 
ont 
été 
réalisés 
dans 
14 
gouvernoratsc, 
choisis 
de 
manière 
à 
assurer 
un 
équilibre 
entre 
les 
régions 
côtières 
et 
les 
régions 
de 
l’intérieur 
et 
1 Parmi lesquels 44 partenaires techniques et financiers, 65 représentants d’associations et 3 experts de la société 
civile tunisienne. 
2 « L’entretien semi-directif est une technique qualitative fréquemment utilisée. Il permet de centrer le discours des 
personnes interrogées autour de différents thèmes définis au préalable par les enquêteurs et consignés dans un guide 
d’entretiens » in Euréval, Réaliser un entretien semi-directif 
3 Ariana, Béja, Bizerte, Gabès, Gafsa, Kairouan, Kasserine, Le Kef, Médenine, Sfax, Sousse, Tozeur et Tunis.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
de 
prendre 
en 
compte 
la 
diversité 
des 
enjeux 
qui 
occupent 
chaque 
grand 
espace 
régional 
du 
territoire. 
4 
- L’atelier 
de 
réflexionda 
permis, 
enfin, 
de 
présenter 
aux18 
participants, 
issus 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
de 
la 
sphère 
associative, 
les 
analyses 
et 
les 
recommandations 
réalisées 
par 
l’équipe 
en 
charge 
de 
la 
mission 
et 
de 
recueillir 
leurs 
avis 
et 
leurs 
préconisations 
en 
vue 
de 
consolider 
la 
qualité 
de 
l’étude. 
Ce 
travail 
a 
amené 
l’équipe 
à 
intervenir 
sur 
l’ensemble 
du 
territoire 
tunisien, 
à 
l’échelle 
locale, 
régionale 
et 
nationale 
et 
dans 
les 
zones 
rurales, 
péri-­‐urbaines 
et 
urbaines. 
Au 
total, 
230 
associations, 
44partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
3 
experts 
ont 
été 
consultés. 
1.3. 
Précisions 
lexicologiques 
L’étude 
vise 
à 
contribuer 
à 
l’amélioration 
des 
relations 
entre 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
et 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers. 
A 
cet 
égard, 
la 
notion 
de 
société 
civile 
est 
susceptible 
de 
recevoir 
des 
définitions 
différentes, 
qui 
varient 
d’un 
pays 
à 
l’autre, 
voire 
d’une 
initiative 
à 
l’autre. 
A 
titre 
d’exemple, 
la 
communication 
2012/492 
de 
la 
Commission 
européenne 
définit 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
comme 
« 
toutes 
les 
structures 
non 
étatiques, 
à 
but 
non 
lucratif, 
non 
partisanes 
et 
non 
violentes, 
dans 
le 
cadre 
desquelles 
des 
personnes 
s'organisent 
pour 
poursuivre 
des 
objectifs 
et 
des 
idéaux 
communs, 
qu'ils 
soient 
politiques, 
culturels, 
sociaux 
ou 
économiques. 
Agissant 
à 
l'échelon 
local, 
national, 
régional 
ou 
international, 
elles 
comprennent 
des 
organisations 
urbaines 
et 
rurales, 
formelles 
et 
informelles 
»e. 
Dans 
le 
cadre 
du 
présent 
travail, 
et 
dans 
un 
souci 
d’offrir 
une 
vision 
à 
la 
fois 
compréhensible 
et 
globale, 
il 
a 
été 
choisi 
de 
définir 
la 
société 
civile 
comme 
l’ensemble 
des 
associations 
soumises 
au 
décret-­‐loi 
n°88-­‐2011 
régissant 
les 
associations, 
à 
l’exclusion 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
qui 
sont 
soumises 
à 
un 
régime 
spécial, 
telles 
que 
les 
associations 
sportives, 
les 
associations 
de 
micro-­‐crédit, 
les 
associations 
de 
chasseurs 
ou 
certaines 
associations 
professionnelles. 
Les 
associations 
de 
fait, 
les 
groupements 
informels 
de 
citoyens, 
les 
syndicats 
et 
les 
organisations 
du 
secteur 
privé 
ne 
sont 
pas, 
non 
plus, 
entendus 
comme 
faisant 
partie 
de 
la 
société 
civile 
dans 
le 
cadre 
de 
l’étude. 
En 
ce 
qui 
concerne 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
il 
a 
été 
décidé 
d’opter 
pour 
la 
définition 
aux 
termes 
de 
laquelle 
les 
Partenaires 
techniques 
et 
financiers 
(PTF) 
désignent 
à 
la 
fois 
: 
- les 
organismes 
multilatéraux 
de 
développement 
; 
- les 
coopérations 
bilatérales 
; 
- les 
agences 
spécialisées 
des 
Nations 
Unies 
; 
- les 
fondations 
privées 
; 
- et 
les 
organisations 
non 
gouvernementales 
internationales 
et 
régionales. 
4 L’atelier de réflexion s’est déroulé à Tunis le 23 janvier 2014 et a réuni des partenaires techniques et financiers et 
des organisations de la société civile. 
5Communication 2012/492 « Les racines de la démocratie et du développement durable: l'engagement de l'Europe 
avec la société civile dans le domaine des relations extérieures ». Disponible sur : http://eur-lex. 
europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2012:0492:FIN:FR:PDF
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
2. Acteurs de la société civile et partenaires techniques et 
financiers dans une Tunisie en transition 
2.1. 
La 
société 
civile 
dans 
la 
Tunisie 
postrévolutionnaire 
: 
de 
nouveaux 
défis 
pour 
une 
nouvelle 
ambition 
Le 
paysage 
relatif 
à 
la 
société 
civile 
tunisienne 
a 
connu 
des 
5 
changements 
substantiels 
suite 
à 
la 
Révolution 
du 
14 
janvier 
2011. 
Sur 
le 
plan 
quantitatif, 
plus 
de 
6.000 
nouvelles 
associationsf 
ont 
vu 
le 
jour 
au 
cours 
de 
ces 
trois 
dernières 
années, 
qui 
sont 
venues 
s’ajouter 
aux9115 
associations 
dénombrées 
à 
la 
veille 
de 
la 
Révolutiong. 
Ce 
constat 
mérite 
néanmoins 
d’être 
précisé, 
sous 
l’influence 
de 
mouvements 
concomitants 
: 
d’abord, 
bon 
nombre 
d’associations 
que 
l’on 
qualifie 
souvent 
–au 
risque 
d’être 
approximatifs-­‐ 
d’associations 
de 
l’ancien 
régime 
ont, 
dans 
une 
mesure 
qui 
est 
difficilement 
mesurable, 
disparu, 
parfois 
sous 
la 
pression 
populaire 
car 
assimilées 
–à 
tort 
ou 
à 
raison-­‐ 
à 
la 
dictature 
et 
souvent 
parce 
que 
certaines 
d’entre 
elles 
ne 
constituaient 
que 
des 
coquilles 
créées 
à 
des 
fins 
de 
contrôle 
ou 
de 
propagande 
au 
bénéfice 
des 
autorités 
locales 
ou 
nationales 
en 
place; 
ensuite, 
les 
nouvelles 
organisations 
de 
la 
société 
civile, 
dont 
la 
mise 
en 
place 
a 
eu 
lieu 
dans 
une 
ambiance 
d’enthousiasme 
populaire, 
n’ont 
pas 
toutes 
« 
survécu 
» 
face 
aux 
obstacles 
devant 
lesquels 
elles 
ont 
pu 
se 
trouver 
et 
devant 
les 
exigences 
minimales, 
en 
termes 
d’expérience 
et 
de 
professionnalisme, 
nécessaires 
à 
la 
conduite 
du 
travail 
associatif. 
Enfin, 
il 
est 
à 
noter 
qu’une 
part 
non 
négligeable 
des 
membres 
ayant 
milité 
au 
sein 
des 
structures 
associatives 
dissidentes 
sous 
l’ancien 
régime, 
et 
qui 
l’avaient 
fait 
à 
défaut 
de 
pouvoir 
s’engager 
de 
manière 
ostensible 
au 
sein 
des 
partis 
politiques 
d’opposition, 
ont 
finalement 
migré 
ou 
réintégré 
le 
champ 
politique 
pour 
défendre 
leurs 
causes 
et 
leurs 
idéaux 
originels. 
Aujourd’hui, 
si 
la 
base 
de 
données 
d’IFEDA 
(centre 
d’Information, 
de 
Formation, 
d’Etudes 
et 
de 
Documentation 
sur 
les 
Associations) 
recense 
près 
de 
16000 
organisations 
de 
la 
société 
civile, 
il 
demeure 
difficile 
de 
connaître 
le 
nombre 
exact 
d’associations 
actives, 
ou 
du 
moins 
le 
nombre 
d’associations 
n’ayant 
pas 
abandonné 
leurs 
activités. 
Les 
témoignages 
recueillis 
sur 
le 
terrain, 
à 
la 
fois 
auprès 
des 
acteurs 
étatiques 
compétents 
et 
des 
experts 
et 
observateurs 
travaillant 
dans 
le 
domaine 
font 
état 
de 
moins 
de 
5.000associations 
existantes, 
bien 
que 
ce 
chiffre 
soit 
lui-­‐même 
impossible 
à 
vérifier. 
Sur 
le 
plan 
qualitatif, 
c’est 
le 
statut 
et 
les 
domaines 
d’intervention 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
qui 
ont 
également 
connu 
une 
révolution. 
Au 
regard 
du 
statut, 
outre 
le 
décret-­‐loi 
n°88-­‐2011 
qui 
a 
consacré 
pleinement 
le 
principe 
de 
la 
liberté 
associative 
et 
régi 
le 
fonctionnement 
des 
associations, 
c’est 
un 
nouvel 
état 
d’esprit 
qui 
anime 
à 
présent 
les 
représentants 
de 
la 
société 
civile 
tunisienne 
: 
désormais 
libres, 
ceux-­‐ci 
envisagent 
de 
manière 
nouvelle 
leur 
rôle 
dans 
le 
champ 
public, 
avec 
l’ambition 
d’oeuvrer 
de 
manière 
active 
à 
la 
construction 
de 
la 
démocratie 
et 
de 
l’Etat 
de 
droit, 
en 
étant 
– 
selon 
le 
point 
de 
vue 
des 
acteurs 
eux-­‐mêmes-­‐ 
un 
partenaire 
de 
l’Etat, 
voire 
un 
organe 
de 
contrôle 
de 
ce 
dernier. 
6 6869 associations créées entre 2011 et aujourd’hui, à savoir : 2103 associations en 2011 ; 3057 associations en 
2012 ; 1659 associations en 2013 ; 50 associations au mois de janvier 2014 (informations fournies par le centre 
IFEDA (centre d’Information, de Formation, d’Etudes et de Documentation sur les Associations)) 
7Idem.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
Dans 
cette 
perspective, 
ce 
sont 
les 
nouveaux 
domaines 
d’intervention 
de 
la 
société 
civile 
qui 
ont 
illustré 
l’émergence 
de 
nouveaux 
rôles 
pour 
les 
associations. 
Après 
avoir 
longtemps 
été 
des 
délégataires 
de 
services 
publics 
au 
profit 
de 
l’Etat, 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
se 
sont 
émancipées 
pour 
conquérir 
de 
nouveaux 
champs 
d’action 
qu’elles 
conduisent 
sans 
le 
soutien 
de 
l’Etat 
ou 
du 
moins 
sans 
que 
ce 
dernier 
soit 
l’initiateur 
des 
programmes 
ou 
des 
activités 
des 
associations. 
Il 
est 
à 
cet 
égard 
intéressant 
de 
comparer 
–sous 
réserve 
de 
l’abandon 
de 
la 
classification 
des 
associations 
opérée 
par 
le 
décret-­‐loi 
n°88-­‐2011-­‐ 
les 
domaines 
dans 
lesquels 
oeuvraient 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
avant 
la 
Révolution 
et 
celles 
dans 
lesquelles 
elles 
se 
sont 
impliquées 
au 
lendemain 
de 
celle-­‐cih 
: 
Répartition 
des 
associations 
par 
catégorie 
sous 
l'ancien 
régime 
66% 
7% 
14% 
6% 
1% 
6% 
0% 
Artistiques 
et 
culturelles 
(6005) 
Sportives 
(1281) 
Développement 
(602) 
Amicales 
(579) 
ScientiBiques 
(495) 
Générales 
(129) 
Féminines 
(24) 
Domaines 
d'intervention 
des 
associations 
après 
le 
14 
janvier 
2011 
10,80% 
47,40% 
44,60% 
43% 
40,20% 
35,30% 
34,50% 
32,90% 
31,30% 
30,50% 
29,30% 
24,90% 
22,10% 
20,90% 
19,30% 
Lutte 
contre 
la 
pauvreté 
Education 
/ 
Formation 
Développement 
Jeunesse 
Arts 
et 
culture 
Droits 
humains 
Santé 
Emploi 
/ 
Travail 
Droits 
des 
enfants 
Développement 
rural 
Démocratie 
Droits 
de 
la 
Femme 
Environnement 
Autres 
Médias 
Si 
les 
domaines 
d’intervention 
des 
associations 
ont 
sans 
doute 
évolué 
et 
se 
sont 
diversifiés 
depuis 
2012, 
l’examen 
de 
la 
situation 
sur 
le 
terrain 
montre 
que 
deux 
thèmes 
majeurs 
ont 
en 
réalité 
occupé 
l’attention 
de 
la 
société 
civile 
tunisienne 
au 
cours 
de 
la 
période 
de 
transition 
: 
la 
6 
citoyenneté 
et 
l’Etat 
de 
droit 
d’une 
part, 
et 
le 
développement 
régional 
d’autre 
part. 
Il 
s’agit 
au 
demeurant 
d’une 
réponse 
logique 
aux 
aspirations 
des 
citoyennes 
et 
des 
citoyens 
affichées 
pendant 
les 
évènements 
qui 
se 
sont 
déroulés 
du 
17 
décembre 
2010 
au 
14 
janvier 
2014 
(mais 
8« La gouvernance participative en Tunisie : améliorer la prestation des services publics à travers des partenariats 
État/citoyen », Banque Africaine de Développement.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
qui 
ont 
en 
réalité 
été 
l’aboutissement 
de 
luttes 
bien 
plus 
anciennes), 
et 
qui 
ont 
porté 
à 
la 
fois 
sur 
la 
démocratie 
et 
les 
droits 
humains 
et 
sur 
le 
développement 
régional 
et 
l’équité 
entre 
les 
territoires 
du 
pays. 
Dans 
les 
faits, 
si 
les 
associations 
tunisiennes 
sont 
portées 
par 
un 
souffle 
nouveau 
qui 
les 
pousse 
au 
dynamisme, 
les 
bases 
d’une 
société 
civile 
solide 
et 
efficace 
ne 
sont 
toujours 
pas 
7 
totalement 
réunies. 
Le 
défi 
le 
plus 
important 
identifié 
par 
les 
associations 
est 
le 
manque 
de 
financement. 
En 
réalité, 
si 
les 
associations 
rencontrent 
globalement 
cette 
difficulté, 
il 
convient 
néanmoins 
de 
souligner 
le 
fossé 
qui 
sépare 
une 
minorité 
d’associations 
disposant 
de 
l’organisation, 
de 
l’expertise 
et 
des 
fonds 
nécessaires 
pour 
mener 
leurs 
activités, 
et 
une 
majorité 
d’associations 
éprouvant 
le 
plus 
grand 
mal 
à 
satisfaire 
leurs 
besoins 
de 
base. 
A 
ce 
titre, 
il 
est 
éloquent 
de 
constater 
que 
le 
budget 
annuel 
des 
associations 
peut, 
dans 
certains 
cas, 
se 
limiter 
à 
quelques 
dizaines 
de 
dinars 
et 
dépasser, 
dans 
d’autres, 
les 
500.000 
dinars, 
indiquant 
ainsi 
un 
déséquilibre 
criant 
au 
terme 
duquel 
un 
petit 
nombre 
d’associations 
dispose 
de 
ressources 
très 
élevées 
alors 
que 
la 
grande 
majorité 
d’entre 
elles 
se 
partage 
un 
volume 
modeste 
de 
fonds. 
Le 
faible 
niveau 
de 
mobilisation 
citoyenne 
par 
les 
associations 
est 
une 
autre 
lacune 
fondamentale 
de 
la 
société 
civile 
tunisienne 
actuelle. 
Les 
problèmes 
de 
leadership 
causent 
de 
graves 
difficultés 
aux 
associations, 
qui 
peinent 
à 
assurer 
leur 
légitimité 
et 
la 
représentativité 
des 
bénéficiaires 
sur 
le 
terrain. 
De 
la 
même 
manière, 
les 
associations 
souffrent 
de 
leur 
manque 
de 
capacités 
à 
s’organiser 
et 
à 
construire 
des 
réseaux 
solides 
et 
durables 
qui 
leur 
permettraient 
de 
mieux 
faire 
entendre 
leur 
voix. 
A 
côté 
de 
la 
fragilité 
qui 
caractérise 
encore 
la 
sphère 
associative 
tunisienne, 
un 
autre 
phénomène 
inquiète 
à 
la 
fois 
acteurs 
et 
observateurs 
: 
la 
politisation 
de 
la 
société 
civile. 
Sur 
le 
terrain, 
une 
partie 
non 
négligeable 
des 
associations 
reproduit 
et 
prolonge 
les 
batailles 
idéologiques 
qui 
clivent 
les 
partis 
politiques. 
De 
manière 
plus 
nette, 
un 
certain 
nombre 
d’associations 
agissent 
comme 
les 
statellites 
informelsdes 
partis 
politiques, 
intervenant 
dans 
des 
secteurs 
considérés 
comme 
clefs 
par 
ces 
derniers, 
avec 
pour 
objectif 
de 
toucher 
des 
électeurs 
potentiels, 
dans 
une 
Tunisie 
où 
l’habitude 
n’est 
pas 
encore 
de 
voter 
pour 
des 
programmes 
et 
où 
le 
clientélisme 
est 
encore 
présent. 
Les 
domaines 
d’intervention 
concernent 
principalement 
l’action 
sociale 
et 
la 
solidarité, 
mais 
touchent 
également 
l’éducation 
et 
la 
culture. 
Enfin, 
et 
trois 
ans 
après 
la 
Révolution, 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
éprouvent 
encore 
quelques 
difficultés 
en 
termes 
de 
capacités 
techniques. 
Au 
manque 
de 
maitrise 
des 
enjeux 
de 
fond 
liés 
aux 
thématiques 
qui 
les 
intéressent, 
les 
associations 
accusent 
des 
faiblesses 
en 
termes 
de 
gestion, 
de 
gouvernance 
et 
de 
compétence, 
ce 
qui 
peut 
s’expliquer 
par 
le 
manque 
d’expérience 
d’une 
société 
civile 
encore 
jeune 
et 
non 
développée. 
Le 
tableau 
qui 
suit, 
fruit 
d’une 
étude 
réalisée 
en 
2012 
par 
la 
Banque 
Africaine 
de 
Développementi, 
donne 
un 
aperçu 
des 
capacités 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile, 
dont 
l’évaluation 
a 
été 
faite 
par 
les 
associations 
elles-­‐mêmes. 
On 
y 
constate 
que 
les 
difficultés 
concernent 
principalement 
la 
gestion, 
en 
particulier 
financière, 
mais 
également 
les 
compétences 
du 
personnel 
et 
les 
aptitudes 
à 
la 
médiation 
et 
au 
plaidoyer. 
9Idem.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
8 
Auto-évaluation par les associations de leurs capacités 
0 
20 
40 
60 
80 
100 
Management 
Management financier 
Aptitudes à la médiation 
Aptitudes au plaidoyer 
Compétences du personnel 
Accès Internet 
Pour 
conclure, 
il 
convient 
de 
souligner 
qu’en 
dépit 
des 
nombreuses 
études 
conduites, 
l’état 
des 
connaissances 
relatives 
à 
la 
société 
civile 
est 
encore 
superficiel 
en 
l’absence 
à 
la 
fois 
d’une 
base 
de 
données 
des 
associations 
agissant 
sur 
l’ensemble 
du 
territoire, 
et 
surtout 
d’une 
actualisation 
régulière 
du 
nombre 
d’associations 
et 
des 
activités 
qu’elles 
conduisent. 
Ces 
éléments 
permettraient 
de 
disposer 
d’images 
en 
temps 
réel 
ou 
légèrement 
différé 
de 
la 
scène 
associative 
et 
d’entrevoir 
ainsi 
et 
de 
manière 
précise 
les 
développements 
relatifs 
aux 
associations, 
afin 
de 
mieux 
les 
accompagner 
et 
corriger 
les 
dysfonctionnements 
identifiés. 
2.2. 
Les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
un 
acteur 
depuis 
longtemps 
présent 
mais 
devenu 
plus 
visible 
au 
lendemain 
de 
la 
Révolution 
du 
14 
janvier 
2011 
Les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
se 
sont 
placé, 
avant 
la 
révolution, 
aux 
côtés 
des 
acteurs 
étatiques, 
et 
dans 
une 
mesure 
plus 
relative 
aux 
côtés 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile, 
pour 
soutenir 
la 
Tunisie, 
dans 
des 
domaines 
divers 
et 
variés. 
Cependant, 
ce 
soutien 
avait 
tendance 
à 
couvrir 
davantage 
des 
thématiques 
liées 
à 
l’économie 
solidaire, 
à 
la 
sauvegarde 
du 
patrimoine 
et 
à 
l’environnement 
qu’à 
celles 
concernant 
la 
démocratie, 
la 
liberté 
d’expression 
et 
l’Etat 
de 
droit. 
Les 
quelques 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
qui 
entreprenaient 
de 
s’investir 
dans 
ces 
domaines 
rencontraient 
les 
plus 
graves 
difficultés 
à 
le 
faire, 
face 
à 
l’acharnement 
de 
l’ancien 
régime 
contre 
les 
associations 
travaillant 
sur 
les 
questions 
de 
démocratie 
et 
de 
droits 
humains. 
Le 
plus 
souvent 
donc, 
cet 
appui 
prenait 
des 
voies 
informelles 
et 
s’opérait 
de 
manière 
discrète. 
Au 
lendemain 
de 
la 
Révolution, 
c’est 
un 
changement 
radical 
qui 
s’est 
produit 
pour 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
notamment 
grâce 
au 
décret-­‐loi 
n°88-­‐2011 
qui 
permet, 
Aptitudes au réseautage 
Très Bien 
Bien 
Limité 
Faible
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
sous 
certaines 
réserves, 
aux 
associations 
de 
bénéficier 
librement 
et 
en 
contrepartie 
d’une 
simple 
déclaration 
dans 
ce 
sens, 
des 
financements 
des 
bailleurs 
de 
fonds. 
Pendant 
au 
moins 
deux 
années, 
une 
profusion 
d’opportunités 
de 
soutiens 
à 
la 
société 
civile 
a 
vu 
le 
jour, 
soit 
par 
le 
biais 
de 
formations 
et 
de 
conférences, 
soit 
par 
des 
appuis 
à 
des 
projets, 
menés 
sur 
l’ensemble 
du 
territoire 
du 
pays. 
En 
l’absence 
de 
coordination 
entre 
les 
9 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
il 
n’est 
pas 
possible 
aujourd’hui 
de 
fournir 
un 
chiffre 
précis 
sur 
les 
sommes 
qui 
ont 
été 
mises 
en 
oeuvre 
par 
l’ensemble 
des 
acteurs, 
mais 
l’examen 
de 
la 
situation 
sur 
le 
terrain 
conduit 
à 
en 
mesurer 
l’envergure, 
bien 
que 
celui-­‐ci 
donne 
le 
sentiment 
que 
l’appui 
s’amenuise 
au 
fur 
et 
à 
mesure 
du 
temps. 
Ce 
soutien 
a 
pris, 
en 
fonction 
des 
mandats 
et 
des 
priorités 
déterminés 
par 
chaque 
acteur, 
des 
formes 
différentesj 
: 
- Il 
est 
d’abord 
possible 
d’opérer 
une 
distinction, 
dans 
les 
modalités 
d’appui, 
entre 
les 
interventions 
directes 
ou 
indirectes 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
: 
certains 
partenaires 
soutiennent 
directement 
les 
associations 
tunisiennes, 
alors 
que 
d’autres 
les 
appuient 
indirectement, 
à 
travers 
des 
organisations 
intermédiaires 
ou 
en 
fournissant 
des 
fonds 
à 
différentes 
agences 
des 
Nations 
Unies 
pour 
la 
mise 
en 
place 
de 
leurs 
projets 
; 
- Tout 
comme 
les 
modalités 
d’intervention, 
la 
dimension 
géographique 
des 
approches 
varie 
en 
fonction 
des 
acteurs. 
Certains 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
s’inscrivent 
dans 
une 
stratégie 
régionale 
(Moyen 
orient 
et 
Afrique 
du 
Nord) 
:tel 
est 
le 
cas 
du 
programme 
MEPI 
(Middle 
East 
Partnership, 
Etats-­‐Unis), 
du 
programme 
régional 
dano-­‐ 
arabe, 
de 
l’APPF 
(Arab 
Partnership 
Participation 
Fund, 
Grande 
Bretagne) 
et 
de 
l’ANSA 
(Affiliated 
Networks 
of 
Social 
Accountability, 
Banque 
mondiale). 
Cependant, 
d’autres 
intervenants, 
comme 
le 
Programme 
des 
Nations 
Unies 
pour 
le 
Développement 
(PNUD), 
penchent 
pour 
une 
approche 
nationale 
; 
- Au 
regard 
des 
instruments 
et 
des 
outils 
utilisés, 
chaque 
partenaire 
dispose 
de 
ses 
propres 
mesures. 
Ces 
interventions 
peuvent 
avoir 
des 
objectifs 
et 
des 
objets 
différents 
: 
certaines 
sont 
destinées 
à 
renforcer 
les 
capacités 
de 
la 
société 
civile 
–en 
termes 
de 
gestion 
de 
projets, 
d’élaboration 
de 
stratégies, 
de 
plaidoyer-­‐, 
d’autres 
à 
mettre 
en 
oeuvre 
des 
projets 
de 
terrain, 
soit 
dans 
des 
domaines 
sectoriels, 
soit 
dans 
des 
thématiques 
qui 
peuvent 
toucher 
à 
l’accès 
à 
l’information, 
à 
la 
gouvernance 
participative 
ou 
encore 
à 
l’évaluation 
des 
politiques 
publiques 
; 
- Il 
convient 
ici 
de 
signaler 
le 
rôle 
important 
qu’ont 
pu 
jouer 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
au 
cours 
de 
la 
transition 
démocratique 
tunisienne, 
en 
apportant 
un 
savoir-­‐faire 
inédit, 
en 
particulier 
pour 
mettre 
en 
place 
des 
expériences 
pilotes 
de 
démocratie 
participative 
à 
l’échelle 
locale, 
régionale 
ou 
nationale. 
Certains 
appuis 
ont 
même 
abouti 
à 
l’adoption 
de 
textes 
juridiques 
favorables 
à 
la 
société 
civile 
et 
à 
la 
démocratie 
en 
général, 
parmi 
lesquels 
le 
décret-­‐loi 
n°2011-­‐41 
relatif 
à 
l’accès 
aux 
documents 
administratifs. 
D’autres 
soutiens 
se 
poursuivent 
d’ailleurs 
dans 
ce 
sens, 
et 
portent, 
notamment, 
sur 
la 
réforme 
du 
secteur 
de 
la 
justice 
ou 
encore 
sur 
la 
mise 
en 
10Dont nous faisons ici état en s’inspirant largement de la « synthèse de la cartographie des interventions et des 
approches des partenaires techniques et financiers envers la société civile en Tunisie », étude réalisée pour le compte 
de l’Union européenne en avril 2013
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
10 
place 
de 
l’administration 
électronique 
; 
- Au 
regard 
des 
mécanismes 
de 
soutien, 
l’outil 
le 
plus 
fréquemment 
utilisé 
consiste 
dans 
les 
appels 
à 
propositions 
(Union 
européenne, 
PNUD, 
Institut 
Français 
de 
Tunisie 
(IFT), 
etc.). 
Cependant, 
dans 
bien 
des 
cas, 
les 
associations 
peuvent 
et 
sans 
appel 
de 
la 
part 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
déposer 
spontanément 
leurs 
candidatures 
; 
tel 
est 
le 
cas, 
par 
exemple, 
du 
programme 
Middle 
East 
Partnership 
Initiative 
(MEPI). 
Par 
ailleurs, 
d’autres 
partenaires 
jouent 
un 
rôle 
d’appui 
technique 
sans 
fournir 
de 
soutien 
financier 
; 
- Le 
système 
de 
partage 
des 
informations 
relatives 
aux 
appels 
à 
propositions 
diffère 
également 
d’un 
partenaire 
à 
l’autre. 
De 
manière 
générale, 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
se 
contentent 
de 
faire 
état 
des 
nouvelles 
opportunités 
de 
financement 
sur 
leurs 
sites 
Internet 
et 
sur 
leurs 
pages 
Facebook. 
Toutefois, 
d’autres 
partenaires 
utilisent 
les 
différents 
sites 
du 
web 
chargés 
d’annoncer 
les 
opportunités 
de 
soutien 
à 
la 
société 
civile, 
en 
les 
accompagnant 
de 
sessions 
d’informations 
auxquelles 
le 
public 
associatif 
est 
invité 
et 
dont 
le 
but 
est 
d’expliquer 
ce 
qui 
peut 
être 
attendu 
des 
associations 
candidates 
dans 
l’élaboration 
du 
formulaire 
de 
proposition. 
Certains 
ont 
de 
leur 
côté 
entrepris 
de 
sillonner 
les 
régions 
dans 
le 
même 
but 
en 
fournissant, 
au 
besoin, 
des 
formations 
dans 
la 
rédaction 
des 
formulaires. 
Ceci 
étant, 
il 
est 
possible, 
et 
même 
si 
cet 
aspect 
sera 
plus 
longuement 
décrit 
dans 
la 
partie 
relative 
à 
l’évaluation 
qualitative 
des 
interventions 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
de 
dire 
que 
les 
efforts 
en 
termes 
de 
partage 
de 
ces 
informations 
demeurent 
assez 
faibles 
et 
ne 
permettent 
pas 
de 
toucher 
la 
majorité 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
; 
- L’accompagnement 
des 
associations 
dépend 
souvent 
de 
la 
capacité 
des 
partenaires 
techniques 
considérés 
: 
à 
titre 
d’exemple, 
l’Union 
européenne, 
à 
travers 
son 
programme 
d’Appui 
à 
la 
Société 
Civile 
(PASC) 
a 
mis 
en 
place 
six 
bureaux 
de 
terrain 
à 
Tunis 
et 
dans 
les 
régions 
pour 
un 
appui 
de 
proximité 
aux 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
; 
le 
programme 
des 
Nations 
Unies 
pour 
le 
Développement 
(PNUD) 
a 
mobilisé 
une 
équipe 
permanente 
de 
cinq 
personnes 
encadrées 
par 
un 
consultant 
expérimenté 
pour 
le 
suivi 
des 
actions 
et 
le 
soutien 
des 
partenaires 
associatifs 
; 
la 
coopération 
suisse 
a, 
de 
son 
côté, 
inauguré 
deux 
bureaux 
de 
terrain 
pour 
un 
suivi 
rapproché 
des 
actions 
et 
bénéficie 
de 
l’accompagnement 
de 
huit 
consultants 
pour 
le 
suivi 
et 
l’accompagnement 
des 
partenaires 
associatifs. 
Ces 
exemples, 
loin 
d’être 
exhaustifs, 
permettent 
d’entrevoir 
les 
différentes 
modalités 
d’appui 
appliquées 
par 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
dans 
leurs 
actions 
d’accompagnement 
et 
de 
suivi. 
Il 
existe 
en 
Tunisie 
autant 
de 
stratégies, 
d’approches, 
de 
modalités 
et 
d’outils 
d’intervention 
que 
de 
partenaires 
techniques 
et 
financiers. 
Analyser 
et 
conduire 
un 
diagnostic 
des 
ces 
acteurs 
comme 
un 
bloc 
n’aurait 
pas 
en 
réalité 
grand 
sens. 
Cependant, 
il 
existe 
certains 
points 
communs 
et 
surtout 
certaines 
faiblesses 
partagées 
sur 
lesquelles 
il 
est 
possible 
de 
se 
pencher 
et 
qui 
sont 
susceptibles 
de 
donner 
lieu 
à 
des 
recommandations 
afin 
d’améliorer 
l’environnement 
général 
et 
les 
liens 
qu’entretiennent 
ces 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
avec 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile. 
Ce 
sont 
ces 
lacunes 
qui 
seront 
discutées 
lors 
de 
la 
partie 
suivante 
du 
document, 
relative 
à 
l’évaluation 
qualitative 
des 
relations 
entre 
les 
deux 
parties 
prenantes.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
3. Evaluation qualitative des relations entre organisations de la 
société civile tunisienne et partenaires techniques et 
financiers 
Au 
delà 
des 
dynamiques 
et 
des 
défis 
qui 
animent 
respectivement 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
et 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
l’objectif 
du 
présent 
travail 
repose 
essentiellement 
sur 
une 
11 
meilleure 
compréhension 
et 
un 
diagnostic 
des 
relations 
qui 
lient 
ces 
deux 
parties 
prenantes, 
afin 
d’entrevoir 
les 
champs 
d’amélioration 
possibles, 
condition 
d’un 
partenariat 
à 
la 
fois 
plus 
efficace 
et 
plus 
durable. 
Il 
a 
été 
choisi 
dans 
cette 
perspective 
d’examiner 
ces 
relations 
tout 
au 
long 
du 
cycle 
de 
travail 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
et 
qui 
comprend, 
d’abord, 
l’élaboration 
des 
stratégies 
et 
la 
planification 
des 
actions, 
ensuite 
leur 
exécution 
et 
enfin 
leur 
suivi-­‐évaluation. 
Un 
enjeu 
transversal, 
relatif 
à 
la 
communication 
entre 
les 
associations 
et 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
sera 
également 
envisagé 
au 
sein 
de 
cette 
évaluation. 
3.1. 
Les 
relations 
entre 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
au 
cours 
de 
l’élaboration 
des 
stratégies 
et 
de 
la 
planification 
des 
actions 
Les 
entretiens 
de 
terrain, 
conduits 
à 
la 
fois 
auprès 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
des 
associations 
tunisiennes, 
révèlent 
la 
faiblesse 
essentielle 
voire 
l’absence 
de 
cette 
étape 
: 
certains 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
ne 
prennent, 
en 
effet, 
pas 
en 
compte 
les 
avis 
de 
la 
société 
civile 
pour 
décider 
de 
la 
stratégie 
et 
des 
actions 
qu’ils 
se 
préparent 
à 
conduire. 
Si 
cette 
opinion 
est 
partagée 
par 
la 
plupart 
des 
associations 
tunisiennes 
ayant 
bénéficié 
du 
soutien 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
et 
si 
le 
constat 
se 
trouve 
vérifié 
dans 
les 
faits, 
il 
n’en 
demeure 
pas 
moins 
que 
la 
responsabilité 
d’une 
telle 
« 
défaillance 
» 
est 
partagée 
par 
les 
deux 
acteurs 
: 
-­‐ 
L’absence 
d’approche 
participative 
dans 
la 
définition 
de 
la 
stratégie 
est 
la 
grande 
faiblesse 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
aux 
côtés 
d’une 
mauvaise 
coordination 
entre 
les 
structures 
d’appui. 
L’on 
remarque 
d’abord 
que 
la 
décision 
relative 
à 
la 
mise 
en 
place 
d’une 
stratégie 
ou 
d’une 
approche 
particulière 
dépasse 
parfois 
les 
prérogatives 
de 
l’agence 
basée 
dans 
le 
pays. 
Autrement 
dit, 
les 
choix 
des 
axes 
ou 
des 
domaines 
d’intervention, 
la 
méthodologie 
adoptée, 
le 
public 
cible 
visé 
sont 
parfois 
du 
ressort 
d’une 
autorité 
de 
tutelle 
basée 
à 
l’international 
: 
pour 
les 
ambassades 
offrant 
un 
soutien 
à 
la 
société 
civile 
par 
exemple, 
le 
siège 
de 
décision 
est 
le 
ministère 
des 
Affaires 
Etrangères 
concerné 
; 
pour 
des 
agences 
de 
coopération 
installées 
en 
Tunisie, 
il 
s’agit 
des 
ministères 
chargés 
de 
la 
coopération 
internationale 
respectifs 
et 
parfois 
même 
du 
Premier 
ministère 
; 
les 
grandes 
organisations 
non 
gouvernementales 
internationales 
peuvent, 
elles 
aussi, 
être 
enclines 
à 
suivre 
la 
même 
démarche, 
la 
nature, 
le 
montant 
et 
les 
axes 
d’appui 
étant 
décidés 
au 
siège 
international 
de 
l’organisation. 
Il 
est 
ici 
possible 
de 
dire 
qu’à 
la 
décision 
purement 
technique 
et 
issue 
des 
besoins 
des 
populations, 
se 
substitue 
une 
décision 
politique, 
dans 
laquelle 
des 
facteurs 
externes 
de 
nature 
politique, 
médiatique 
et 
de 
réputation 
entrent 
en 
jeu 
et 
travestissent, 
dans 
une 
certaine 
mesure, 
les 
objectifs 
poursuivis. 
Dans 
ces 
hypothèses, 
l’agenda 
semble 
conditionner 
le 
soutien 
prodigué, 
au 
lieu 
que 
les 
besoins 
ne 
permettent 
de 
déterminer 
l’agenda.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
12 
Dans 
le 
même 
sens, 
certains 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
choisissent 
d’adopter 
leurs 
stratégies 
en 
fonction 
d’une 
approche 
par 
mandat, 
ce 
dernier 
pouvant 
être 
thématique 
(démocratie, 
développement, 
éducation, 
environnement, 
migrations) 
ou 
orienté 
vers 
des 
publics 
cibles 
spécifiques 
(jeunes, 
femmes, 
personnes 
souffrant 
d’handicaps, 
groupes 
sociaux 
marginalisés, 
etc.). 
Ce 
choix 
au 
demeurant 
légitime, 
conduit 
en 
ne 
prenant 
pas 
en 
compte 
les 
réalités 
du 
terrain, 
à 
déconnecter 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
des 
enjeux 
fondamentaux 
et 
à 
souvent 
tenter 
de 
transposer 
des 
aides 
standard 
à 
des 
situations 
différentes 
; 
cette 
orientation 
peut 
être 
d’autant 
moins 
opportune 
lorsque 
l’on 
considère 
les 
pays 
bénéficiaires 
au 
sein 
d’ensembles 
régionaux 
(région 
arabe, 
région 
Middle-­‐East 
North 
Africa 
(MENA))dont 
les 
réalités 
des 
pays 
qui 
les 
composent 
sont 
souvent 
difficilement 
comparables. 
Cette 
absence, 
dans 
plusieurs 
cas, 
de 
prise 
en 
compte 
des 
besoins 
et 
des 
capacités 
spécifiques 
de 
la 
société 
civile 
a 
conduit, 
assez 
souvent, 
à 
une 
disproportion 
entre 
le 
soutien 
apporté 
et 
les 
possibilités 
d’exécution 
de 
soutien. 
En 
Tunisie 
par 
exemple 
–mais 
cela 
a 
également 
été 
le 
cas 
de 
pays 
s’engageant 
dans 
une 
transition 
démocratique-­‐, 
l’annonce 
des 
montants 
prévus 
pour 
les 
associations 
a 
conduit 
à 
des 
interrogations 
légitimes 
sur 
la 
capacité 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
à 
absorber 
de 
tels 
montants. 
Devant 
une 
situation 
dans 
laquelle 
les 
associations, 
encore 
jeunes 
et 
inexpérimentées, 
n’avaient 
pas 
les 
capacités 
techniques 
de 
gérer 
des 
budgets 
conséquents 
et 
n’avaient 
pas 
même 
encore 
été 
sensibilisées 
quant 
à 
leur 
rôle 
dans 
le 
champ 
public, 
une 
avalanche 
d’offres 
de 
financements 
a 
submergé, 
de 
manière 
aussi 
inattendue 
que 
rapide, 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile. 
Au-­‐delà 
des 
bénéfices 
indéniables 
qu’un 
tel 
appui 
a 
pu 
apporter, 
plusieurs 
conséquences 
néfastes 
ont 
été 
constatées 
: 
d’abord, 
un 
nombre 
important 
de 
projets 
n’ont 
pu 
voir 
le 
jour 
et 
être 
finalisés 
à 
cause 
d’une 
incapacité 
des 
associations 
à 
les 
réaliser 
;ensuite, 
sans 
une 
réflexion 
par 
les 
associations 
tunisiennes 
elles-­‐mêmes 
sur 
leurs 
stratégies 
, 
ce 
soutien 
a 
amené 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
à 
choisir 
leurs 
actions 
en 
fonction 
des 
offres 
de 
financement 
et 
non 
en 
fonction 
des 
besoins 
qu’elles 
auraient 
identifiés; 
enfin, 
les 
montants 
en 
jeu, 
qui 
ont 
vocation 
à 
s’amenuiser 
au 
fil 
du 
temps, 
ont 
créé 
une 
atmosphère 
de 
compétition 
entre 
les 
associations 
et 
à 
lier 
irrémédiablement 
l’action 
associative 
à 
la 
disponibilité 
des 
fonds. 
Parfois, 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
procèdent 
à 
une 
identification 
des 
besoins 
des 
associations 
ou 
des 
bénéficiaires 
avant 
d’élaborer 
leurs 
stratégies 
et 
leurs 
plans 
d’action. 
Cependant, 
cette 
démarche 
souffre, 
dans 
beaucoup 
de 
cas, 
d’une 
absence 
de 
participation 
des 
populations 
directement 
ou 
indirectement 
concernées. 
L’analyse 
en 
question, 
conduite 
dans 
la 
plupart 
des 
cas 
par 
des 
consultants 
ou 
des 
professionnels 
du 
conseil, 
laisse 
de 
côté 
la 
dimension 
participative 
et 
ne 
permet 
pas 
l’instauration 
d’un 
échange 
entre 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
la 
société 
civile 
selon 
une 
approche 
Bottom-­‐up. 
Ce 
constat 
est 
d’autant 
plus 
à 
déplorer 
que 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
encouragent 
les 
associations 
à 
promouvoir 
la 
démocratie 
participative 
et 
que 
certains 
projets 
initiés 
par 
ces 
derniers 
portent 
précisément 
sur 
la 
prise 
en 
compte 
par 
les 
acteurs 
étatiques 
des 
besoins 
des 
bénéficiaires. 
Le 
président 
d’une 
association, 
rencontré 
sur 
le 
terrain, 
a 
affirmé 
dans 
ce 
sens 
que 
« 
les 
bailleurs 
de 
fonds 
donnent 
des 
leçons 
qu’ils 
sont 
les 
premiers 
à 
ne 
pas 
appliquer 
». 
Parmi 
les 
facteurs 
qui 
peuvent 
tenter 
d’expliquer 
cette 
réalité, 
l’on 
peut 
mentionner 
la 
centralisation 
–jugée 
excessive 
par 
certains-­‐ 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
qui 
les 
privent 
d’une 
vision 
de 
terrain 
et 
les 
coupent 
des 
potentielles 
personnes 
ressources 
qui 
pourraient 
utilement 
les 
accompagner 
au 
niveau 
local 
et 
régional 
en 
vue 
de 
penser 
et 
décider 
leurs 
stratégies.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
Un 
dernier 
point, 
qui 
concerne 
les 
rapports 
qu’entretiennent, 
entre 
elles, 
les 
différentes 
structures 
d’appui 
au 
pays, 
mérite 
d’être 
évoqué. 
Si 
le 
cas 
n’est 
pas 
spécifique 
à 
la 
Tunisie, 
le 
manque 
de 
coordination 
entre 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
conduit 
chacun 
d’eux 
à 
faire 
cavalier 
seul 
sans 
prendre 
en 
compte 
les 
dynamiques 
des 
autres 
acteurs 
présents 
sur 
le 
territoire. 
Il 
s’ensuit 
parfois 
une 
redondance 
d’activités 
dans 
la 
même 
thématique, 
sur 
le 
même 
espace 
territorial 
et 
quelques 
fois 
au 
profit 
des 
mêmes 
associations 
ou 
des 
mêmes 
bénéficiaires 
alors 
que 
de 
grands 
ensembles 
géographiques 
ne 
bénéficient 
d’aucun 
soutien. 
Une 
coordination 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
semble 
dans 
ce 
sens 
nécessaire 
en 
vue 
d’une 
meilleure 
allocation 
des 
efforts 
et 
des 
ressources, 
et 
il 
y 
a 
tout 
lieu 
de 
profiter 
ici 
de 
l’expertise 
du 
groupe 
de 
coordination 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
dont 
le 
travail 
est 
assuré 
par 
l’Union 
européenne. 
-­‐ 
L’absence 
d’engagement 
et 
de 
pro-­‐activité 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
pour 
influencer 
les 
stratégies 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
Il 
convient 
de 
souligner, 
préalablement 
aux 
constats 
qui 
vont 
suivre, 
qu’un 
nombre 
non 
négligeable 
d’organisations 
de 
la 
société 
civile 
tunisienne 
ne 
se 
considèrent 
pas 
à 
proprement 
parler 
comme 
des 
partenaires 
mais 
plutôt 
comme 
des 
bénéficiaires 
des 
différentes 
structures 
d’appui. 
Il 
en 
résulte 
que 
ces 
associations 
ne 
voient 
pas 
qu’elles 
ont 
la 
possibilité 
de 
conseiller 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
ou 
d’orienter 
les 
stratégies 
de 
ces 
derniers 
dans 
un 
sens 
particulier. 
En 
réalité, 
plusieurs 
faiblesses 
empêchent 
la 
société 
civile 
tunisienne 
de 
jouer 
ce 
rôle 
de 
manière 
efficace 
: 
- d’une 
part, 
les 
associations 
–et 
comme 
cela 
a 
été 
décrit 
plus 
haut-­‐ 
n’ont 
pas 
mené, 
pour 
la 
plupart 
d’entre 
elles, 
de 
réflexion 
solide 
à 
la 
fois 
sur 
la 
définition 
de 
la 
société 
civile, 
son 
rôle 
et 
sa 
vision. 
A 
défaut 
d’avoir 
effectué 
ce 
travail, 
il 
devient 
difficile 
pour 
les 
associations, 
qui 
n’ont 
pas 
encore 
élaboré 
de 
stratégies 
pour 
elles-­‐mêmes, 
d’accompagner 
des 
tierces 
parties 
pour 
le 
faire 
; 
au-­‐delà 
de 
cette 
conséquence, 
le 
manque 
de 
vision 
conduit 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
à 
s’adapter 
aux 
stratégies 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
plutôt 
que 
de 
les 
influencer 
; 
- d’autre 
part, 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
rencontrent 
les 
plus 
grandes 
difficultés 
à 
s’organiser 
et 
à 
se 
structurer 
afin 
de 
faire 
entendre 
leur 
voix 
de 
manière 
collective 
et 
efficace. 
C’est 
ainsi 
que 
bon 
nombre 
de 
réseaux 
mis 
en 
place 
de 
manière 
spontanée 
ou 
dont 
la 
création 
a 
été 
appuyée 
par 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
n’ont 
pas 
survécu 
aux 
conflits 
d’égo 
et 
aux 
problèmes 
de 
leadership 
qui 
minent 
encore 
la 
société 
civile 
tunisienne. 
Dans 
le 
même 
sens, 
la 
faible 
13 
représentativité 
des 
associations 
constitue 
un 
autre 
obstacle 
qui 
empêche 
ces 
dernières 
d’être 
crédibles 
vis-­‐à-­‐vis 
des 
bailleurs 
de 
fonds 
et 
autres 
structures 
d’appui, 
faute 
de 
la 
légitimité 
nécessaire 
pour 
porter 
les 
revendications 
de 
leurs 
adhérents 
ou 
des 
bénéficiaires 
pour 
le 
compte 
desquels 
ils 
agissent 
; 
- enfin, 
si 
les 
associations 
ont 
bénéficié 
d’un 
nombre 
important 
de 
formations 
relatives 
à 
la 
gestion 
des 
projets 
ou 
à 
la 
gouvernance 
locale, 
peu 
d’entre 
elles 
ont 
reçu 
des 
formations 
sur 
le 
thème 
du 
plaidoyer 
; 
la 
société 
civile 
éprouve 
de 
ce 
fait 
et 
de 
manière 
naturelle 
des 
difficultés 
à 
influencer 
les 
stratégies 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
en 
l’absence 
de 
connaissance 
des 
techniques 
de 
plaidoyer 
et 
de 
capacités 
indispensables 
pour 
élaborer 
et 
mener 
des 
campagnes 
efficaces 
à 
l’endroit 
des 
bailleurs 
de 
fonds.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
A 
cette 
première 
étape 
du 
cycle, 
qui 
concerne, 
rappelons-­‐le, 
l’élaboration 
des 
stratégies 
et 
la 
planification 
des 
actions 
et 
qui 
conditionne 
les 
étapes 
suivantes, 
les 
deux 
parties 
prenantes 
accusent 
des 
faiblesses 
qu’il 
convient 
de 
corriger 
afin 
de 
parvenir 
à 
un 
véritable 
partenariat, 
pertinent 
et 
solide. 
A 
cet 
égard, 
l’adoption 
d’une 
approche 
participative, 
à 
la 
fois 
dans 
les 
relations 
entre 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
et 
leurs 
bénéficiaires 
et 
dans 
les 
relations 
entre 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
et 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
semble 
être 
la 
clef 
de 
voûte 
14 
pour 
arriver 
à 
des 
résultats 
plus 
légitimes 
et 
plus 
efficaces. 
3.2. 
Les 
relations 
entre 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
dans 
l’exécution 
des 
programmes 
et 
des 
activités 
Deuxième 
étape 
du 
cycle 
d’intervention 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
l’exécution 
des 
programmes 
et 
des 
actions, 
par 
ces 
derniers, 
montre 
également 
quelques 
faiblesses, 
qui 
relèvent 
là-­‐aussi 
pour 
une 
part 
de 
la 
responsabilité 
des 
bailleurs 
de 
fonds 
et 
d’autre 
part 
de 
celle 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile. 
-­‐ 
De 
l’appel 
à 
propositions 
à 
la 
réalisation 
des 
actions, 
un 
processus 
qui 
manque 
encore 
d’efficacité 
pour 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
S’agissant 
d’abord 
des 
appels 
à 
propositions, 
qui 
prennent 
parfois 
le 
nom 
d’appels 
à 
projets 
ou 
d’appels 
à 
candidatures, 
les 
entretiens 
réalisés 
à 
la 
fois 
avec 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
ont 
permis 
de 
mettre 
en 
exergue 
certaines 
difficultés 
qui 
freinent 
l’efficacité 
et 
la 
fluidité 
du 
processus. 
C’est 
ainsi 
que 
nombre 
d’associations 
considèrent 
les 
formulaires 
de 
candidature 
trop 
complexes 
et 
souvent 
inadaptés 
à 
leurs 
capacités. 
Un 
membre 
d’une 
organisation 
associative 
résume 
ainsi 
cette 
difficulté 
: 
« 
on 
nous 
demande 
de 
remplir 
une 
trentaine 
de 
pages, 
en 
langue 
française, 
avec 
des 
concepts 
que 
l’on 
ne 
comprend 
même 
pas 
: 
on 
nous 
parle 
d’objectifs 
globaux 
et 
d’objectifs 
spécifiques, 
de 
résultats 
directs 
et 
indirects, 
de 
méthodologie, 
de 
dépenses 
éligibles 
et 
de 
dépenses 
inéligibles 
avec 
une 
complexité 
à 
laquelle 
nous 
ne 
pouvons 
pas 
faire 
face 
». 
Et 
de 
fait, 
ces 
difficultés 
constituent 
une 
barrière 
à 
l’entrée 
et 
surtout 
un 
traitement 
inéquitable 
entre 
des 
associations 
expérimentées, 
parlant 
couramment 
le 
français 
et 
rompues 
aux 
appels 
à 
propositions, 
et 
des 
associations 
nouvelles, 
inexpérimentées, 
parlant 
essentiellement 
l’arabe, 
en 
particulier 
dans 
les 
régions 
de 
l’intérieur 
du 
pays, 
et 
qui 
se 
voient 
refuser 
des 
subventions 
qui 
sont 
la 
condition 
nécessaire 
de 
leur 
développement 
et 
de 
leur 
apprentissage. 
Au 
fil 
du 
temps, 
et 
comme 
le 
font 
remarquer 
certains 
experts 
interrogés, 
un 
fossé 
se 
creuse 
entre 
une 
minorité 
d’associations 
élitistes, 
ayant 
peu 
de 
liens 
directs 
avec 
les 
réalités 
du 
terrain 
mais 
qui 
disposent 
des 
clés 
de 
la 
réussite 
d’une 
candidature 
qui 
leur 
permettent 
de 
« 
rafler 
» 
la 
majeure 
partie 
des 
fonds 
disponibles, 
et 
une 
majorité 
d’associations, 
parfois 
profondément 
connectées 
avec 
leurs 
bénéficiaires, 
mais 
qui, 
par 
manque 
de 
savoir-­‐faire, 
échouent 
à 
faire 
aboutir 
leurs 
propositions. 
Le 
risque 
ici 
est 
d’assister 
à 
l’émergence 
d’une 
oligarchie 
associative, 
très 
professionnelle 
mais 
peu 
représentative, 
qui 
agit 
en 
son 
nom 
et 
pour 
le 
compte 
d’une 
société 
civile 
dont 
elle 
est 
très 
lointaine; 
la 
conséquence 
consisterait 
également 
à 
enlever 
toute 
consistance 
à 
la 
société 
civile 
et 
à 
abandonner 
l’approche 
Botton-­‐up 
qui 
est 
pourtant 
au 
coeur 
des 
enjeux 
de 
la 
transition 
démocratique 
en 
Tunisie.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
Par 
ailleurs, 
il 
convient 
de 
constater 
que 
les 
appels 
à 
propositions 
émis 
par 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
ne 
trouvent 
qu’un 
modeste 
écho 
auprès 
des 
organisations 
de 
la 
15 
société 
civile, 
qui 
répondent 
de 
manière 
relativement 
rare 
aux 
initiatives 
des 
institutions 
d’appui. 
Ce 
faible 
retour 
se 
remarque 
généralement 
dans 
les 
cas 
suivants 
: 
- manque 
de 
crédibilité 
du 
bailleur 
(qu’on 
soupçonnerait, 
surtout 
après 
la 
Révolution, 
d’avoir 
des 
« 
agendas 
cachés 
») 
; 
- absence 
de 
communication 
ou 
mauvaise 
communication 
du 
bailleur 
sur 
ses 
appels 
(en 
empruntant 
des 
circuits 
de 
communication 
faiblement 
audibles) 
; 
- insuffisance 
de 
l’accès 
à 
l’information 
de 
la 
part 
des 
récepteurs 
des 
appels, 
y 
compris 
lorsque 
des 
moyens 
ont 
été 
mis 
en 
oeuvre 
par 
le 
bailleur 
pour 
faire 
connaître 
ces 
derniers 
(insertion 
sur 
des 
sites 
Internet, 
envoi 
sur 
des 
mailing-­‐listas, 
etc.). 
Les 
entretiens 
menés 
auprès 
de 
plusieurs 
associations 
de 
Tunis 
et 
des 
régions 
font, 
au-­‐delà 
de 
ce 
dernier 
constat, 
apparaître 
que 
la 
majeure 
partie 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
ne 
communiquent 
sur 
leurs 
appels 
à 
propositions 
que 
sur 
leurs 
sites 
Internet 
et 
via 
des 
personnes 
ressources 
(invitation 
par 
mail 
à 
partager 
l’information), 
à 
l’exclusion 
d’autres 
types 
de 
communication 
qui 
peuvent 
se 
révéler 
pertinents. 
De 
ce 
point 
de 
vue, 
une 
partie 
importante 
du 
public 
concerné, 
et 
en 
particulier 
celle 
qui 
ne 
dispose 
pas 
d’un 
accès 
à 
Internet, 
n’a 
pas 
nécessairement 
connaissance 
des 
opportunités 
de 
financements 
ou 
d’appui 
qui 
se 
présentent 
à 
elle 
;il 
serait 
utile 
de 
ce 
point 
de 
vue 
de 
partager 
largement 
les 
appels 
à 
propositions 
sur 
Internet, 
sur 
des 
sites 
généraux 
d’information, 
sur 
les 
sites 
spécialisés 
dans 
le 
partage 
des 
informations 
relatives 
aux 
financements 
d’activités, 
et 
sur 
les 
pages 
Facebook 
pertinentes 
(en 
comptant 
sur 
la 
coopération 
des 
associations 
ayant 
des 
pages 
et 
des 
« 
leaders 
de 
communautés 
» 
sur 
les 
réseaux 
sociaux) 
; 
il 
conviendrait 
également 
de 
publier 
les 
appels 
à 
propositions 
dans 
la 
presse 
écrite 
en 
français 
mais 
surtout 
en 
langue 
arabe 
et/ou 
de 
les 
annoncer 
sur 
les 
radios 
locales. 
A 
cet 
égard, 
il 
est 
également 
possible 
de 
citer 
la 
bonne 
pratique 
du 
Programme 
des 
Nations 
Unies 
pour 
le 
Développement 
(PNUD) 
qui 
a 
entrepris 
la 
conduite, 
dans 
plusieurs 
régions, 
de 
sessions 
d’information 
sur 
les 
appels, 
leurs 
objectifs 
et 
leurs 
modalités 
d’exécution. 
Enfin, 
il 
est 
important 
de 
noter 
que 
l’évaluation 
des 
candidatures 
par 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
pose 
un 
certain 
nombre 
d’interrogations, 
que 
soulèvent 
volontiers 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
concertées. 
D’une 
part, 
et 
dans 
le 
prolongement 
de 
ce 
qui 
a 
été 
décrit 
plus 
haut 
quant 
au 
manque 
de 
coordination 
entre 
les 
différentes 
structures 
d’appui, 
les 
associations 
déplorent 
le 
fait 
que 
les 
formulaires 
de 
candidatures 
et 
les 
évaluations 
de 
ces 
dernières 
diffèrent 
substantiellement 
d’un 
partenaire 
à 
l’autre, 
désorientant 
des 
organisations 
associatives 
qui 
rencontrent 
déjà 
des 
difficultés 
à 
remplir 
les 
formulaires 
les 
moins 
complexes 
et 
qui 
doivent 
s’adapter 
aux 
exigences 
variables 
d’acteurs 
de 
soutien 
devenus 
nombreux 
après 
la 
Révolution. 
D’autres 
part, 
les 
obligations 
de 
transparence 
que 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
exigent 
des 
associations, 
ou 
du 
moins 
qu’ils 
encouragent, 
trouvent 
une 
limite 
dans 
le 
fait 
que 
les 
partenaires, 
de 
leur 
côté, 
n’affichent 
pas 
une 
ferme 
volonté 
et 
une 
pratique 
de 
transparence 
à 
l’égard 
des 
associations 
dans 
l’évaluation 
des 
candidatures 
qu’ils 
reçoivent. 
Peu 
de 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
mettent 
à 
la 
disposition 
des 
associations, 
en 
amont 
de 
la 
tenue 
de 
leur 
comité 
de 
sélection, 
une 
grille 
d’évaluation 
claire 
et 
compréhensible, 
et 
qui 
aurait 
surtout 
l’avantage 
de 
guider 
les 
candidats 
dans 
leur 
processus 
de 
soumission 
; 
l’on 
peut 
déplorer 
pareillement 
l’absence 
de 
motivation 
des 
décisions 
relatives 
aux 
candidatures 
rejetées.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
Au 
regard 
de 
l’exécution 
des 
programmes 
et 
des 
activités, 
un 
certain 
nombre 
d’éléments 
mérite 
d’être 
relevé 
: 
- le 
manque 
de 
dialogue 
entre 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
sur 
leurs 
rôles 
respectifs 
et 
sur 
la 
nature 
des 
relations 
qui 
les 
lient 
conduit 
à 
la 
persistance 
d’un 
paradigme 
assistant-­‐assisté 
loin 
d’être 
pertinent 
pour 
16 
permettre 
le 
progrès 
des 
associations. 
Le 
membre 
d’une 
organisation 
internationale 
rencontré 
fera 
utilement 
remarquer 
que 
« 
l’on 
a 
remplacé 
l’Etat 
providence 
par 
les 
bailleurs 
de 
fonds 
providence 
» 
; 
le 
président 
d’une 
association 
ajoutera, 
dans 
le 
même 
sens, 
que 
« 
les 
réflexes 
que 
l’on 
essaie 
de 
déboulonner 
dans 
les 
relations 
entre 
Etat 
et 
associations 
se 
retrouvent 
de 
manière 
plus 
importante 
encore 
dans 
les 
relations 
entre 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
»k 
; 
- la 
faible 
présence 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
dans 
les 
régions 
constitue 
un 
obstacle 
majeur 
au 
bon 
suivi 
des 
activités 
et 
à 
la 
fourniture 
de 
conseils 
pertinents 
pour 
les 
associations 
bénéficiaires 
tout 
au 
long 
de 
la 
conduite 
de 
leurs 
projets. 
Dans 
la 
plupart 
des 
cas 
en 
effet, 
une 
formation 
sur 
la 
gestion 
des 
projets 
est 
prodiguée 
aux 
associations 
retenues 
après 
l’acceptation 
de 
leurs 
candidatures, 
mais 
à 
laquelle 
ne 
fait 
pas 
suite 
un 
suivi 
régulier 
personnalisé 
; 
il 
serait 
peut-­‐être 
utile 
dans 
ce 
sens 
qu’une 
assistance 
sous 
forme 
de 
formations 
continues 
soit 
fournie 
aux 
associations 
tout 
au 
long 
des 
projets, 
se 
rapportant 
notamment 
aux 
difficultés 
que 
peuvent 
rencontrer 
ces 
dernières 
dans 
l’exécution 
de 
leurs 
activités, 
afin 
de 
permettre 
le 
transfert 
d’un 
savoir-­‐ 
faire 
qui 
ne 
serait 
pas 
théorique 
mais 
qui 
serait 
applicable 
à 
des 
situations 
concrètes 
; 
- les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
n’ont 
pas 
investi 
dans 
les 
ressources 
humaines 
et 
matérielles 
suffisantes 
pour 
un 
suivi 
de 
qualité 
des 
associations 
et 
concentrent 
leurs 
efforts 
sur 
l’évaluation 
des 
associations 
et 
de 
leurs 
activités. 
D’ailleurs, 
les 
associations 
et 
certains 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
semblent 
confondre 
suivi 
et 
évaluation, 
cependant 
qu’il 
s’agit 
de 
deux 
interventions 
distinctes, 
répondant 
à 
des 
objectifs 
différents. 
-­‐ 
Les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
ne 
conçoivent 
pas 
l’exécution 
de 
leurs 
activités 
en 
partenariat 
avec 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
Les 
entretiens 
réalisés 
sur 
le 
terrain 
confirment 
un 
certain 
état 
d’esprit 
et 
une 
certaine 
attitude 
des 
associations 
envers 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
qu’ils 
ne 
considèrent 
pas 
comme 
des 
partenaires 
mais 
beaucoup 
plus 
comme 
des 
pourvoyeurs 
de 
fonds. 
Comme 
il 
a 
été 
dit 
plus 
haut, 
l’on 
a 
le 
sentiment 
que 
la 
nature 
des 
relations 
entre 
les 
acteurs 
de 
la 
société 
civile 
a 
fait 
l’objet 
d’une 
translation, 
où 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
font 
figure 
de 
la 
nouvelle 
autorité 
d’assistance. 
Il 
s’agit 
là 
d’une 
survivance 
des 
pratiques 
de 
l’ancien 
régime 
et 
de 
mécanismes 
culturels 
qui 
devront 
être 
corrigés 
à 
mesure 
du 
temps, 
à 
travers 
un 
dialogue 
et 
une 
concertation 
entre 
les 
deux 
parties 
prenantes. 
kSelon les questionnaires distribués, au regard de ce qu’attendent les associations des partenaires techniques et 
financiers, 80% déclarent les contacter en vue d’obtenir un financement et 100% pour bénéficier d’une formation. Ce 
taux de réponse très élevé peut s’expliquer notamment par l’offre qui est proposée par la plupart des partenaires 
techniques et financiers : financement de projets et formations. D’autres alternatives comme les voyages d’étude sont 
moins fréquentes. Au demeurant, le choix des associations de contacter tel ou tel partenaire est fondé à 73% sur 
l’existence de fonds et à 50% su la bonne réputation du bailleur.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
Au-­‐delà 
de 
cette 
explication, 
bon 
nombre 
de 
présidents 
d’associations 
interrogés 
et 
de 
chefs 
de 
projets 
impliqués 
dans 
la 
conduite 
d’activités 
associatives 
confient 
ne 
pas 
souhaiter 
17 
associer 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
à 
l’exécution 
de 
leurs 
actions, 
car 
une 
telle 
sollicitation 
de 
leur 
part 
reviendrait 
à 
« 
montrer 
qu’elles 
ne 
sont 
pas 
capables 
de 
mener 
convenablement 
leurs 
actions 
». 
Et 
de 
fait, 
les 
associations 
rechignent 
à 
faire 
part 
aux 
partenaires 
de 
leurs 
difficultés 
d’exécution 
potentielles, 
à 
poser 
des 
questions 
ou 
à 
inviter 
ces 
derniers 
à 
trouver 
avec 
elles 
des 
pistes 
de 
solution. 
Le 
directeur 
d’une 
organisation 
internationale 
regrette 
que 
« 
les 
associations, 
en 
cas 
de 
la 
survenance 
de 
problèmes, 
préfèrent 
les 
cacher 
et 
mentir 
plutôt 
que 
nous 
en 
informer, 
alors 
que 
notre 
rôle 
est 
aussi 
de 
les 
accompagner 
pour 
les 
dépasser 
et 
les 
faire 
profiter 
de 
nos 
compétences 
». 
Encore 
une 
fois, 
c’est 
l’instauration 
d’un 
climat 
de 
confiance 
entre 
associations 
et 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
qu’il 
s’agit 
de 
promouvoir 
et 
de 
mettre 
en 
place. 
Loin 
d’être 
des 
structures 
de 
jugement, 
les 
partenaires 
d’appui 
doivent 
montrer 
aux 
associations 
qu’ils 
ne 
se 
placent 
pas 
au 
dessus 
d’eux, 
mais 
davantage 
à 
leurs 
côtés. 
Ainsi 
construite, 
la 
relation 
sera 
bénéfique 
aux 
deux 
parties 
prenantes, 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
bénéficiant 
d’une 
expertise 
supplémentaire 
et 
du 
sentiment 
d’être 
épaulés, 
et 
les 
partenaires 
devenant 
plus 
sereins 
quant 
à 
la 
« 
sincérité 
» 
des 
rapports 
narratifs 
et 
financiers 
et 
des 
résultats 
des 
activités 
qui 
leur 
sont 
transmis. 
Pour 
ce 
faire, 
et 
de 
concert 
avec 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
les 
associations 
doivent 
construire 
des 
canaux 
permanents 
de 
communication 
afin 
d’échanger 
de 
manière 
plus 
fluide 
les 
informations, 
de 
partager 
et 
de 
résoudre 
ensemble 
leurs 
difficultés 
et 
les 
obstacles 
qu’elles 
peuvent 
rencontrer. 
Il 
est 
au 
demeurant 
anormal 
de 
constater 
que 
dans 
bien 
des 
cas 
et 
comme 
le 
déplore 
un 
chargé 
de 
suivi 
au 
sein 
d’une 
organisation 
non 
gouvernementale 
internationale 
qui 
appuie 
des 
associations 
dans 
le 
sud 
tunisien, 
« 
les 
associations 
n’invitent 
pas 
les 
partenaires 
à 
leurs 
activités, 
à 
leurs 
ateliers 
ou 
à 
leurs 
cérémonies 
de 
fin 
de 
projet 
».Il 
est 
en 
même 
temps 
important 
de 
souligner 
que 
les 
partenaires 
doivent 
répondre 
aux 
invitations 
des 
associations 
et 
se 
montrer 
présents 
et 
disponibles 
pour 
accompagner 
les 
structures 
associatives 
qu’ils 
soutiennent. 
3.3. 
Les 
relations 
entre 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
dans 
la 
phase 
d’évaluation 
des 
programmes 
et 
des 
activités 
L’évaluation 
est 
une 
étape 
importante 
à 
la 
fois 
pour 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
qui 
doivent 
s’assurer 
que 
les 
fonds 
qu’ils 
ont 
déployés 
ont 
bien 
été 
utilisés 
et 
ont 
permis 
d’atteindre 
les 
objectifs 
qui 
ont 
été 
fixés, 
mais 
également 
pour 
les 
associations 
afin 
de 
mesurer 
leur 
performance 
et 
juger 
si 
les 
capacités 
et 
les 
efforts 
qu’elles 
ont 
mis 
en 
oeuvre 
leur 
ont 
permis 
d’honorer 
leurs 
engagements, 
tant 
vis-­‐à-­‐vis 
de 
leurs 
bénéficiaires 
que 
des 
bailleurs 
de 
fonds 
qui 
ont 
placé 
leur 
confiance 
en 
elles. 
Les 
différents 
éléments 
recensés 
ci-­‐dessous 
s’appliquent 
dans 
des 
termes 
similaires 
aux 
partenaires 
techniques 
et 
aux 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
tunisienne 
: 
- tout 
d’abord, 
l’une 
et 
l’autre 
des 
parties 
prenantes 
ne 
disposent 
pas, 
pour 
l’heure, 
d’un 
dispositif 
d’évaluation 
systématique 
et/ou 
uniformisé 
des 
activités; 
du 
côté 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
c’est 
le 
manque 
de 
coordination, 
encore 
une 
fois, 
entre 
les 
acteurs 
qui 
est 
en 
cause 
; 
du 
côté 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile, 
et 
comme 
conséquence 
du 
premier 
constat, 
les 
évaluations 
se 
font 
en 
fonction 
des 
exigences 
des 
bailleurs 
et 
la 
plupart 
des 
associations 
ne 
disposent 
que 
très 
rarement 
d’un 
système 
d’évaluation 
qui 
leur 
serait 
propre 
et 
qu’elles 
auraient 
elles-­‐mêmes 
mis 
en 
place 
;
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
18 
- les 
mécanismes 
d’évaluation 
élaborés 
reposent 
le 
plus 
souvent 
sur 
des 
indicateurs 
quantitatifs 
plutôt 
que 
qualitatifs 
; 
cet 
élément 
peut 
s’expliquer 
en 
partie 
par 
la 
faible 
présence 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
sur 
le 
terrain, 
et 
en 
particulier 
en 
dehors 
de 
la 
capitale, 
et 
qui 
les 
amènent 
à 
ne 
pouvoir 
évaluer 
les 
activités 
qu’ils 
soutiennent 
que 
par 
le 
biais 
de 
résultats 
chiffrés. 
Ainsi, 
en 
liant 
aussi 
étroitement 
la 
performance 
des 
associations 
à 
leurs 
impacts 
quantitatifs, 
et 
en 
n’étant 
pas 
en 
mesure 
de 
vérifier 
la 
réalité 
de 
ces 
accomplissements, 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
incitent 
les 
associations 
à 
conduire 
une 
« 
politique 
du 
chiffre 
», 
voire 
à 
surévaluer 
leurs 
résultats, 
notamment 
en 
faisant 
état 
de 
chiffres 
non 
sincères 
afin 
de 
faire 
croire 
au 
dynamisme 
de 
l’association 
et 
à 
l’efficacité 
de 
ses 
interventions 
; 
- pour 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
aussi 
bien 
que 
pour 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile, 
la 
voix 
des 
bénéficiaires 
n’intervient 
pas 
toujours 
dans 
le 
processus 
d’évaluation. 
Or, 
c’est 
à 
l’aune 
de 
l’impact 
sur 
ces 
bénéficiaires 
que 
doivent 
être 
également 
jugées 
les 
activités 
des 
associations. 
Il 
serait 
dans 
cette 
perspective 
utile 
que 
les 
bénéficiaires 
puissent 
donner 
leurs 
avis 
sur 
les 
programmes 
et 
les 
actions 
dont 
ils 
profitent 
: 
un 
tel 
recours, 
qui 
pourrait 
être 
utilisé 
de 
manière 
concomitante 
par 
les 
associations 
et 
les 
bailleurs 
de 
fonds, 
présenterait 
en 
outre 
l’avantage 
pour 
ces 
derniers 
de 
recouper 
les 
résultats 
affichés 
dans 
les 
rapports 
narratifs 
et 
financiers 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
avec 
la 
réalité 
des 
faits 
; 
ce 
dispositif 
doit 
au 
demeurant 
nécessairement 
être 
accompagné 
d’une 
évaluation 
par 
les 
chargés 
de 
suivi 
des 
associations 
directement 
sur 
le 
terrain 
et 
auprès 
des 
publics 
ciblés 
par 
les 
associations 
partenaires 
; 
- l’évaluation 
des 
projets 
pose 
également 
la 
question 
des 
critères 
utilisés 
pour 
la 
conduire. 
Dans 
la 
majeure 
partie 
des 
cas, 
ces 
critères 
sont 
définis 
en 
amont 
et 
imposés 
aux 
associations, 
en 
fonction 
de 
la 
vision 
de 
chaque 
partenaire 
technique 
et 
financier. 
Il 
serait 
bien 
plus 
pertinent 
que 
l’élaboration 
des 
critères 
d’évaluation, 
des 
indicateurs 
de 
résultats 
et 
des 
valeurs 
cibles 
soit 
menée 
de 
manière 
participative 
entre 
les 
bailleurs 
de 
fonds 
et 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
; 
bien 
entendu, 
il 
serait 
assez 
difficile 
et 
improductif 
d’imposer 
aux 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
d’adopter 
au 
cas 
par 
cas 
et 
avec 
chaque 
association 
bénéficiaire 
une 
grille 
d’évaluation 
personnalisée 
; 
en 
revanche, 
il 
semble 
tout 
à 
fait 
réaliste 
qu’un 
dialogue 
ait 
lieu 
entre 
un 
groupe 
de 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
d’une 
part, 
et 
un 
groupe 
d’associations 
ou 
de 
membres 
de 
la 
société 
civile 
d’autre 
part, 
afin 
de 
conduire 
de 
concert 
un 
travail 
d’identification 
des 
critères 
les 
plus 
pertinents 
d’évaluation. 
Ces 
derniers 
pourront 
reposer 
sur 
un 
socle 
commun 
d’indicateurs 
de 
base, 
et 
laisser 
la 
place 
à 
des 
indicateurs 
variables 
selon 
l’ancienneté 
de 
l’association, 
son 
expérience, 
son 
domaine 
d’activité 
et 
l’envergure 
des 
actions 
qu’elle 
se 
propose 
de 
mener 
; 
- Au 
final, 
et 
comme 
pour 
l’étape 
relative 
à 
l’exécution 
des 
programmes 
et 
des 
actions, 
c’est 
tout 
l’esprit 
de 
l’évaluation 
qui 
mérite 
d’être 
modifié 
ou 
au 
moins 
revu. 
Pour 
l’heure, 
l’évaluation 
constitue 
un 
« 
poids 
psychologique 
» 
pour 
les 
deux 
acteurs 
concernés 
: 
elle 
est, 
pour 
les 
associations, 
synonyme 
d’audit 
et 
de 
contrôle 
; 
elle 
représente, 
pour 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
une 
charge 
de 
travail 
supplémentaire 
et 
fastidieuse.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
Pour 
changer 
durablement 
et 
positivement 
les 
relations 
entre 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
organisations 
de 
la 
société 
civile, 
l’évaluation 
doit 
être 
une 
opportunité 
de 
19 
construction 
commune 
et 
l’occasion 
pour 
les 
associations 
de 
progresser 
et 
pour 
les 
partenaires 
de 
mesurer 
la 
qualité 
de 
leur 
intervention 
vis-­‐à-­‐vis 
de 
la 
société 
civile 
dans 
le 
temps. 
Des 
ateliers 
conjoints 
et 
une 
réflexion 
concertée 
entre 
les 
deux 
parties 
prenantes 
peuvent 
permettre 
de 
faire 
cheminer 
et 
aboutir 
cet 
état 
d’esprit 
3.4. 
Diagnostic 
d’une 
composante 
transversale 
: 
l’état 
de 
la 
communication 
entre 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
Au-­‐delà 
des 
faiblesses 
relatives 
à 
chaque 
étape 
du 
cycle 
d’intervention 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
il 
est 
important 
de 
considérer 
un 
autre 
aspect 
transversal 
de 
la 
relation 
entre 
ces 
derniers 
et 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
: 
la 
communication. 
Il 
s’agit 
là 
peut-­‐être 
du 
coeur 
des 
faiblesses 
qu’expriment 
les 
deux 
parties 
prenantes. 
Nous 
présentons 
dans 
les 
lignes 
qui 
suivent 
quelques 
éléments 
qui 
constatent 
les 
lacunes 
en 
matière 
de 
communication 
qui 
méritent 
d’être 
améliorées 
afin 
de 
renforcer 
le 
partenariat 
entre 
les 
acteurs. 
-­‐ 
Les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
sont 
perçus 
comme 
étant 
distants 
et 
renfermés 
sur 
eux-­‐mêmes 
La 
faiblesse 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
réside 
essentiellement 
dans 
le 
fait 
que 
ces 
derniers 
n’ont 
pas 
encore 
réussi 
à 
bien 
se 
faire 
connaître 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
tunisienne 
et 
de 
fait, 
les 
associations 
ont 
du 
mal 
à 
comprendre 
le 
rôle 
et 
le 
mandat 
de 
chaque 
partenaire 
technique 
et 
financier, 
ses 
stratégies, 
ses 
priorités 
d’intervention 
et 
les 
modalités 
précises 
d’obtention 
de 
soutien. 
En 
cause, 
une 
communication 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
qui 
repose 
davantage 
sur 
les 
opportunités 
de 
financement 
que 
sur 
eux-­‐mêmes, 
leurs 
visions 
et 
leurs 
valeurs 
; 
plus 
encore, 
en 
l’absence 
de 
vis-­‐à-­‐vis 
clairs 
et 
identifiés 
en 
charge 
de 
la 
relation 
avec 
les 
associations, 
celles-­‐ci 
éprouvent 
des 
difficultés 
à 
entrer 
en 
contact 
avec 
les 
organisations 
d’appui 
et 
ne 
peuvent 
poser 
des 
questions 
et 
recueillir 
les 
informations 
dont 
elles 
ont 
besoin. 
Le 
secrétaire 
général 
d’une 
association, 
dont 
les 
propos 
ont 
été 
confirmés 
à 
maintes 
reprises 
au 
cours 
des 
entretiens 
menés 
sur 
le 
terrain, 
regrette 
que 
les 
informations 
relatives 
à 
la 
personne 
contact 
au 
sein 
des 
bailleurs 
de 
fonds 
ne 
soient 
pas 
disponibles 
: 
« 
même 
sur 
le 
site 
Internet 
des 
bailleurs, 
il 
n’y 
a 
pas 
de 
nom, 
de 
téléphone 
ou 
de 
mail 
d’interlocuteur 
spécialement 
en 
charge 
des 
associations. 
On 
doit 
appeler 
le 
standard 
et 
demander 
qui 
s’occupe 
des 
associations 
». 
Un 
autre 
membre 
de 
la 
société 
civile 
enchérit 
en 
expliquant 
que 
« 
les 
bailleurs 
de 
fonds 
ne 
répondent 
quasiment 
pas 
aux 
mails 
qui 
leur 
sont 
envoyés. 
Cela 
donne 
une 
très 
mauvaise 
image 
des 
bailleurs, 
qui 
ont 
tendance 
à 
donner 
beaucoup 
de 
leçons, 
mais 
qui 
sont 
les 
premiers 
à 
ne 
pas 
faire 
preuve 
de 
professionnalisme 
». 
Ce 
constat 
amène 
d’ailleurs 
à 
douter 
de 
la 
sincérité 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
: 
comme 
le 
souligne 
un 
observateur 
interrogé, 
« 
les 
associations 
ont 
le 
sentiment 
qu’il 
y 
a 
beaucoup 
de 
fonds, 
mais 
qu’elles 
n’en 
profitent 
pas 
; 
en 
l’absence 
de 
transparence, 
elles 
ont 
le 
sentiment 
que 
ce 
sont 
les 
relations 
personnelles 
qui 
jouent 
pour 
l’obtention 
de 
financements, 
et 
elles 
y 
voient 
une 
injustice 
supplémentaire 
par 
rapport 
aux 
associations 
connectées 
de 
la 
capitale 
et 
de 
certaines 
grandes 
villes 
».
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
Ce 
constat 
est 
d’autant 
plus 
difficile 
à 
comprendre 
que 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
disposent 
des 
ressources 
humaines 
et 
matérielles 
ainsi 
que 
des 
compétences 
nécessaires 
pour 
développer 
et 
mettre 
en 
place 
une 
batterie 
de 
supports 
et 
d’outils 
de 
nature 
à 
rendre 
la 
communication 
avec 
la 
société 
civile 
plus 
fluide 
et 
plus 
efficace 
: 
sites 
Internet, 
pages 
Facebook, 
inscription 
sur 
la 
plateforme 
Jamaity, 
livrets 
de 
communication 
et 
brochures, 
bases 
de 
données 
de 
contacts, 
téléphones, 
adresses 
mail, 
etc. 
Ces 
outils 
méritent 
d’être 
utilisés 
et 
permettraient 
de 
changer 
radicalement 
et 
positivement 
les 
relations 
avec 
la 
société 
civilel. 
Bien 
entendu, 
le 
manque 
de 
décentralisation 
des 
bailleurs 
constitue 
un 
facteur 
majeur 
de 
20 
distorsion 
dans 
la 
communication 
entre 
les 
parties 
prenantes. 
L’on 
insistera 
donc 
encore 
une 
fois 
sur 
l’importance, 
pour 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
d’établir 
des 
bureaux 
dans 
les 
régions 
ou 
à 
tout 
le 
moins 
de 
disposer 
de 
personnes 
qui 
joueront 
le 
rôle 
de 
relais 
locaux 
ou 
régionaux 
et 
agiront 
pour 
le 
compte 
des 
partenaires 
dans 
la 
communication 
avec 
les 
associations 
sur 
le 
terrain. 
Il 
convient 
de 
saluer 
dans 
cette 
perspective 
l’effort 
de 
l’Union 
européenne, 
et 
en 
particulier 
du 
Programme 
d’Appui 
à 
la 
Société 
Civile 
(PASC), 
en 
faveur 
de 
la 
mise 
en 
place 
de 
bureaux 
de 
terrain 
à 
Tunis 
et 
dans 
les 
régions. 
L’on 
peut 
enfin 
ajouter 
à 
ces 
éléments 
la 
préférence 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
à 
communiquer 
en 
français, 
langue 
de 
travail 
de 
la 
majorité 
d’entre 
eux, 
mais 
qui 
constitue 
une 
barrière 
à 
l’entrée 
pour 
un 
grand 
nombre 
de 
structures 
associatives. 
De 
ce 
point 
de 
vue, 
il 
ne 
serait 
pas 
inutile 
que 
les 
chargés 
de 
suivi 
ou 
les 
chargés 
de 
relations 
avec 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
soient 
tunisiens 
et 
maîtrisent 
parfaitement 
la 
langue 
arabe, 
à 
la 
fois 
pour 
des 
raisons 
techniques, 
mais 
également 
psychologiques, 
permettant 
ainsi 
d’instaurer 
un 
climat 
de 
confiance 
et 
de 
sérénité 
chez 
les 
acteurs 
associatifs. 
-­‐ 
Les 
défaillances 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
en 
matière 
de 
communication 
avec 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
Loin 
d’être 
la 
responsabilité 
des 
seuls 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
les 
faiblesses 
de 
communication 
échoient 
également 
aux 
organisations 
de 
la 
société 
civile. 
Ces 
dernières 
peinent 
à 
se 
faire 
connaître, 
en 
l’absence 
d’abord 
d’une 
compréhension 
solide 
de 
ce 
que 
sont 
la 
communication 
et 
ses 
avantages, 
et 
en 
l’absence 
ensuite 
d’un 
réel 
savoir-­‐faire 
en 
la 
matière. 
On 
constate, 
en 
particulier, 
que 
très 
peu 
d’associations 
ont 
élaboré 
une 
réelle 
stratégie 
de 
communicationm 
; 
la 
plupart 
d’entre 
elles 
se 
contente 
en 
effet 
d’utiliser 
des 
outils 
de 
base 
tels 
que 
le 
téléphone, 
les 
emails 
et 
les 
réseaux 
sociaux 
(en 
particulier 
Facebook), 
mais 
d’une 
manière 
qui 
n’est 
pas 
pensée 
et 
organisée 
en 
amont. 
Un 
chargé 
de 
la 
société 
civile 
auprès 
d’un 
partenaire 
technique 
et 
financier 
donne 
une 
illustration 
pertinente 
de 
cette 
faiblesse 
: 
« 
lorsque 
je 
me 
rends 
sur 
la 
page 
Facebook 
d’une 
association 
candidate 
pour 
en 
savoir 
plus 
sur 
elle, 
je 
trouve 
des 
statuts 
généraux 
sans 
lien 
avec 
ses 
activités, 
des 
commentaires 
de 
nature 
politique 
et 
pas 
ou 
peu 
de 
modération 
des 
commentaires 
; 
certaines 
associations 
se 
contentent 
de 
partager 
des 
articles, 
et 
même 
des 
chansons 
! 
». 
lÀ ce propos, les associations se sont également prononcées, lors des questionnaires distribués, sur les supports de 
communication que les partenaires techniques et financiers doivent utiliser pour accéder facilement aux organisations 
de la société civile. Les réponses mentionnent : sites web, réseaux sociaux, annuaire associatif ; les newsletters ; un 
portail Internet ou une page Facebook avec des informations centralisées sur les partenaires techniques et financiers 
et les organisations de la société civile ; les mails personnels des partenaires techniques et financiers. 
mAu regard de la stratégie de communication, plus de la moitié des organisations de la société civile qui ont rempli 
les questionnaires (56%) déclarent en avoir une, mais celle-ci se limite en réalité à disposer d’une page Facebook. 
90% des associations interrogées déclarent avoir une page Facebook contre 60% qui déclarent avoir un site Internet.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
D’autres 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
ce 
que 
confirme 
au 
demeurant 
la 
pratique, 
déplorent 
le 
fait 
que 
peu 
d’associations 
aient 
développé 
des 
supports 
efficaces 
de 
21 
communication 
: 
peu 
d’associations 
disposent 
d’un 
site 
Internet, 
de 
brochures 
de 
présentation 
ou 
de 
livrets 
de 
communication. 
Quand 
bien 
même 
elles 
en 
auraient, 
celles-­‐ci 
ne 
les 
partagent 
pas 
avec 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
afin 
de 
se 
faire 
connaître 
; 
ce 
constat 
peut 
être 
attribué 
aux 
faibles 
capacités 
de 
la 
société 
civile 
à 
chercher 
l’information 
pertinente 
et 
à 
accéder 
aux 
personnes 
ressources 
au 
sein 
des 
structures 
d’appuin. 
Les 
faiblesses 
des 
associations 
peuvent 
ainsi 
se 
résumer 
à 
un 
problème 
de 
savoir-­‐faire 
et 
un 
problème 
de 
faire-­‐savoir 
: 
d’une 
part, 
celles-­‐ci 
ne 
pensent 
pas 
à 
élaborer 
un 
écosystème 
cohérent 
et 
efficace 
de 
leurs 
structures, 
de 
leurs 
visions 
et 
de 
leurs 
activités 
en 
termes 
de 
communication 
; 
d’autre 
part, 
elles 
peinent 
à 
saisir 
ou 
à 
créer 
les 
occasions 
qui 
leur 
permettraient 
d’entrer 
en 
contact 
et 
de 
convaincre 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
en 
demandant 
des 
rendez-­‐vous, 
en 
effectuant 
des 
relances 
ou 
en 
participant, 
à 
leurs 
frais 
s’il 
le 
faut, 
aux 
différentes 
manifestations 
qui 
les 
feraient 
se 
trouver 
au 
même 
endroit 
et 
au 
même 
moment 
avec 
leur 
vis-­‐à-­‐vis 
afin 
de 
se 
créer 
un 
carnet 
d’adresses 
de 
soutiens 
potentiels, 
à 
la 
fois 
utile 
et 
précieux. 
11Selon les questionnaires, 76% des associations déclarent rechercher les informations sur les partenaires techniques 
et financiers à travers leurs sites Internet et/ou leurs pages Facebook même si 57% procèdent par bouche à oreille. 
Les questionnaires nous renseignent également que 29% des organisations de la société civile ayant répondu au 
questionnaire cherchent ces informations sur IFEDA, alors même que le site de cette institution ne comprend aucune 
information sur le sujet. 33% optent pour d’autres organismes appuyant les organisations de la société civile, à cet 
effet le Bureau Conseil Associations (BAC) a été cité comme exemple.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
4. Recommandations en vue de l’amélioration des relations 
entre les organisations de la société civile et les partenaires 
techniques et financiers en Tunisie 
Les 
présentes 
recommandations 
ont 
vocation 
à 
contribuer 
à 
la 
réflexion 
sur 
les 
moyens 
à 
mettre 
en 
oeuvre 
afin 
d’améliorer 
les 
relations 
entre 
les 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
et 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers. 
Une 
telle 
amélioration 
est 
une 
condition 
préalable 
à 
un 
partenariat 
efficace 
et 
durable 
entre 
les 
deux 
parties 
prenantes. 
22 
4.1. 
Assurer 
une 
coordination 
efficace 
entre 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
- Préparer 
et 
partager 
une 
version 
résumée 
(d’une 
dizaine 
de 
pages 
au 
plus) 
et 
traduite 
en 
arabe 
de 
la 
« 
synthèse 
de 
la 
cartographie 
des 
interventions 
et 
des 
approches 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
envers 
la 
société 
civile 
en 
Tunisie 
», 
afin 
de 
fournir 
aux 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
et 
aux 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
un 
aperçu 
des 
interventions 
de 
ces 
derniers 
pour 
une 
meilleure 
compréhension 
de 
l’allocation 
des 
soutiens 
en 
termes 
de 
thématiques 
et/ou 
de 
publics 
cibles. 
Ce 
travail 
pourra, 
le 
cas 
échéant, 
être 
réalisé 
dans 
le 
cadre 
du 
PASC 
ou 
par 
le 
biais 
d’une 
assistance 
technique 
; 
- Renforcer 
le 
groupe 
de 
coordination 
des 
bailleurs 
de 
fonds 
(dont 
le 
chef 
de 
file 
est 
à 
l’heure 
actuelle 
la 
Délégation 
de 
l’Union 
européenne), 
en 
prenant 
soin 
d’y 
associer 
le 
plus 
grand 
nombre 
de 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
ainsi 
que 
les 
organisations 
non 
gouvernementales 
internationales 
apportant 
leur 
soutien 
en 
Tunisie 
; 
la 
présidence 
formelle 
ou 
informelle 
de 
ce 
groupe 
pourra 
au 
demeurant 
s’opérer 
de 
manière 
tournante 
à 
échéances 
régulières 
; 
dans 
le 
même 
ordre 
d’idées, 
il 
peut 
être 
judicieux 
de 
mettre 
en 
place 
une 
telle 
coordination 
au 
niveau 
régional 
en 
fonction 
des 
partenaires 
présents 
sur 
le 
terrain 
; 
- Elaborer 
une 
matrice 
de 
coordination 
recensant 
les 
interventions 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
en 
Tunisie, 
en 
encourageant 
ces 
derniers 
à 
déterminer 
leurs 
objectifs 
communs 
et 
leurs 
objectifs 
spécifiques, 
les 
priorités 
d’intervention 
selon 
la 
même 
distinction, 
et 
des 
indicateurs 
unifiés 
afin 
d’être 
en 
mesure 
d’entamer 
un 
suivi 
consolidé 
et 
cohérent 
; 
une 
telle 
matrice 
pourra 
au 
besoin 
être 
désagrégée 
en 
fonction 
de 
certaines 
thématiques 
ou 
populations 
cibles 
pour 
un 
suivi 
plus 
précis 
et 
une 
lecture 
plus 
claire 
des 
interventions 
;là 
encore, 
l’assistance 
technique 
semble 
être 
l’outil 
le 
plus 
pertinent 
pour 
atteindre 
ces 
résultats 
; 
- Soutenir 
la 
plateforme 
Jamaity.org 
et 
y 
inclure 
utilement 
les 
éléments 
qui 
pourront 
faciliter 
la 
coordination 
entre 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
: 
à 
titre 
d’exemple, 
la 
matrice 
précitée 
pourrait 
être 
disponible 
en 
ligne 
sur 
la 
plateforme, 
et 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
auraient 
la 
possibilité, 
grâce 
à 
des 
codes 
d’accès 
spécifiques 
qui 
leur 
seraient 
fournis, 
d’actualiser 
en 
temps 
réel 
les 
informations 
relatives 
à 
leurs 
interventions 
et 
permettre 
ainsi 
une 
mise 
à 
jour 
immédiatement 
accessible 
aux 
autres 
bailleurs 
de 
fonds 
; 
- Promouvoir 
l’idée 
de 
fonds 
communs 
(basket 
funds) 
permettant 
de 
mobiliser 
les 
ressources 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers, 
en 
particulier 
ceux 
oeuvrant 
dans 
la 
même 
thématique, 
afin 
d’optimiser 
l’allocation 
des 
ressources 
sur 
l’ensemble 
du
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
territoire. 
En 
constituant 
un 
comité 
de 
sélection 
unique 
pour 
la 
même 
thématique, 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
éviteront 
de 
répartir 
leurs 
soutiens 
de 
manière 
inéquitable 
en 
agissant 
« 
à 
l’aveugle 
», 
indépendamment 
les 
uns 
des 
autres, 
et 
permettront 
de 
diversifier 
la 
nature 
et 
l’envergure 
des 
projets 
soutenus, 
en 
misant 
sur 
la 
complémentarité 
entre 
des 
associations 
aux 
profils 
variés, 
adoptant 
des 
approches 
différentes 
et 
oeuvrant 
dans 
des 
espaces 
géographiques 
distincts. 
4.2. 
Légitimer 
et 
améliorer 
l’élaboration 
des 
stratégies 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
23 
- Elaborer 
des 
stratégies 
d’intervention 
en 
fonction 
des 
besoins 
réels 
du 
terrain, 
en 
adoptant 
idéalement 
une 
approche 
participative 
qui 
permettra 
de 
recueillir, 
sur 
l’ensemble 
du 
territoire, 
les 
avis 
et 
les 
propositions 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
quant 
à 
leurs 
stratégies, 
leurs 
besoins 
et 
leurs 
priorités 
; 
- Mener 
des 
missions 
régulières 
d’identification 
des 
besoins 
à 
Tunis 
et 
dans 
les 
régions 
; 
à 
tout 
le 
moins, 
des 
questionnaires 
peuvent 
être 
préparés 
et 
distribués 
en 
ligne 
à 
travers 
des 
logiciels 
existants, 
gratuits 
et 
disponibles 
sur 
Internet, 
à 
partir 
d’une 
base 
de 
données 
unifiée 
et 
partagée 
par 
les 
différents 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
; 
- Investir 
dans 
des 
personnes-­‐ressources, 
aux 
échelles 
locale, 
régionale 
et 
nationale 
pour 
la 
définition 
des 
priorités 
stratégiques 
; 
- Compléter 
la 
consultation 
et 
la 
concertation 
avec 
les 
associations 
par 
celles 
avec 
les 
bénéficiaires 
directs 
afin 
de 
s’assurer 
de 
la 
réalité 
des 
besoins 
et 
des 
recommandations 
exprimées 
; 
- Former 
les 
associations 
à 
l’utilité 
de 
disposer 
d’une 
vision 
et 
d’une 
stratégie 
claires 
afin 
de 
les 
familiariser 
avec 
cette 
exigence 
; 
- Exiger 
des 
associations 
partenaires, 
dans 
la 
définition 
des 
besoins 
et 
de 
la 
détermination 
des 
priorités, 
un 
document 
de 
stratégie, 
gage 
du 
sérieux 
de 
ces 
dernières 
et 
de 
leurs 
capacités 
à 
disposer 
d’une 
vision 
pour 
la 
thématique 
et 
l’espace 
géographique 
au 
sein 
desquels 
elles 
interviennent, 
ainsi 
que 
pour 
les 
bénéficiaires 
pour 
le 
compte 
desquels 
elles 
oeuvrent 
; 
- Accompagner 
les 
associations 
dans 
l’élaboration 
de 
leurs 
visions 
et 
de 
leurs 
stratégies, 
qui 
constituent 
une 
base 
solide 
et 
un 
premier 
pas 
nécessaire 
avant 
un 
dialogue 
de 
qualité 
avec 
les 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
; 
- Renforcer 
les 
capacités 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
afin 
que 
celles-­‐ci 
puissent 
agir 
en 
tant 
que 
groupes 
de 
pression 
efficaces 
auprès 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
pour 
influencer 
leurs 
stratégies 
; 
la 
réalisation 
de 
cet 
objectif 
passe 
par 
des 
formations 
en 
termes 
de 
communication 
et 
de 
plaidoyer, 
ainsi 
que 
par 
la 
promotion 
du 
travail 
en 
réseau.
Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : 
de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 
24 
4.3. 
Assurer 
un 
traitement 
équitable, 
adapté 
et 
efficace 
en 
faveur 
des 
associations 
- Adapter 
les 
appels 
à 
propositions 
aux 
capacités 
de 
gestion 
des 
organisations 
de 
la 
société 
civile 
; 
à 
cet 
égard, 
l’idéal 
est 
de 
proposer 
deux 
types 
d’appels 
à 
propositions 
: 
les 
uns 
orientés 
vers 
les 
petites 
associations 
et 
pour 
lesquelles 
le 
formulaire 
de 
candidature 
pourra 
être 
simplifié, 
l’autre, 
plus 
exigent, 
serait 
destiné 
aux 
associations 
bénéficiant 
déjà 
d’une 
expérience 
solide 
en 
termes 
de 
gestion 
de 
projets 
et 
de 
fonds 
; 
à 
défaut, 
il 
est 
également 
possible 
de 
favoriser 
les 
« 
appels 
en 
cascade 
», 
afin 
d’octroyer 
des 
fonds 
à 
des 
agents 
intermédiaires 
qui 
pourront 
lancer 
des 
appels 
à 
projets 
de 
petite 
taille 
et 
de 
ce 
fait 
plus 
adaptés 
aux 
capacités 
des 
associations 
les 
plus 
modestes 
; 
- Assurer 
le 
partage 
des 
appels 
à 
propositions 
en 
utilisant 
un 
éventail 
plus 
large 
de 
supports 
de 
communication 
: 
sites 
Internet, 
réseaux 
sociaux, 
radios 
locales, 
presse 
écrite, 
etc. 
Il 
serait 
également 
judicieux 
que 
les 
appels 
soient 
publiés 
à 
la 
fois 
en 
langue 
arabe 
et 
en 
langue 
française 
et 
que 
les 
associations 
puissent 
soumettre 
leurs 
candidatures 
dans 
la 
langue 
de 
leur 
choix 
; 
- Accompagner 
les 
appels 
à 
propositions 
de 
visites 
de 
terrain 
destinées 
à 
informer 
et 
sensibiliser 
les 
associations 
susceptibles 
d’être 
intéressées 
aux 
objectifs 
du 
soutien 
et 
aux 
modalités 
et 
exigences 
attendues 
par 
le 
partenaire 
technique 
et 
financier; 
- Constituer 
une 
équipe 
de 
suivi 
en 
amont 
de 
la 
tenue 
du 
comité 
de 
sélection, 
chargée 
de 
répondre 
aux 
questions 
des 
candidats 
et 
de 
les 
accompagner 
en 
termes 
de 
conseils 
de 
fond 
et 
de 
forme, 
afin 
que 
leurs 
candidatures 
soient 
plus 
solides. 
Ce 
travail 
en 
amont 
permet 
d’améliorer 
la 
qualité 
des 
candidatures 
soumises 
mais 
également 
de 
renforcer 
les 
capacités 
des 
associations, 
y 
compris 
de 
celles 
qui 
ne 
seraient 
pas 
retenues. 
A 
cet 
égard, 
ce 
soutien 
doit 
être 
accompagné 
des 
outils 
permettant 
de 
le 
réaliser 
en 
termes 
de 
ressources 
humaines 
et 
matérielles 
: 
chargés 
de 
mission 
compétents 
et 
disposant 
d’une 
expérience 
dans 
le 
domaine, 
adresses 
email 
dédiées, 
hotline 
ou 
lignes 
téléphoniques 
spécifiques 
; 
- Promouvoir 
une 
obligation 
de 
redevabilité 
à 
l’endroit 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
encourager 
ces 
derniers 
à 
motiver 
les 
décisions 
de 
refus 
en 
expliquant 
aux 
associations 
non 
retenues 
les 
raisons 
qui 
ont 
justifié 
le 
choix 
de 
ne 
pas 
leur 
accorder 
de 
soutien 
et 
de 
leur 
offrir 
en 
même 
temps 
des 
conseils 
afin 
d’améliorer 
leurs 
futures 
candidatures. 
4.4. 
Améliorer 
le 
processus 
d’exécution 
des 
activités 
- Former 
les 
associations 
retenues 
à 
la 
fois 
à 
la 
gestion 
de 
projets 
mais 
également 
au 
respect 
de 
leurs 
obligations 
juridiques 
et 
comptables 
afin 
qu’elles 
satisfassent 
à 
la 
fois 
les 
exigences 
des 
partenaires 
techniques 
et 
financiers 
et 
celles 
de 
l’Etat 
; 
- Accompagner 
les 
associations 
tout 
au 
long 
du 
projet 
dans 
le 
renforcement 
de 
leurs 
capacités, 
à 
la 
fois 
en 
termes 
de 
fond 
mais 
également 
sur 
des 
aspectes 
relatifs 
à 
la 
gestion 
d’équipe, 
aux 
procédures 
d’acquisition 
de 
biens 
ou 
de 
services, 
à 
l’approche 
participative, 
à 
la 
communication 
et 
au 
plaidoyer 
;
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  • 1.
  • 2. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 1 SOMMAIRE Introduction ................................................................................................................................................. 2 1. Considérations méthodologiques ............................................................................................................ 3 1.1. Objectifs de l’étude .......................................................................................................................... 3 1.2. Méthodologie utilisée ...................................................................................................................... 3 1.3. Précisions lexicologiques .................................................................................................................. 4 2. Acteurs de la société civile et partenaires techniques et financiers dans une Tunisie en transition ....... 5 2.1. La société civile dans la Tunisie postrévolutionnaire : de nouveaux défis pour une nouvelle ambition .................................................................................................................................................. 5 2.2. Les partenaires techniques et financiers, un acteur depuis longtemps présent mais devenu plus visible au lendemain de la Révolution du 14 janvier 2011 ...................................................................... 8 3. Evaluation qualitative des relations entre organisations de la société civile tunisienne et partenaires techniques et financiers ............................................................................................................................ 11 3.1. Les relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile au cours de l’élaboration des stratégies et de la planification des actions ............................................... 11 3.2. Les relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile dans l’exécution des programmes et des activités ........................................................................................ 14 3.3. Les relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile dans la phase d’évaluation des programmes et des activités ....................................................................... 17 3.4. Diagnostic d’une composante transversale : l’état de la communication entre les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile .......................................................... 19 4. Recommandations en vue de l’amélioration des relations entre les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers en Tunisie ................................................................................... 22 4.1. Assurer une coordination efficace entre les partenaires techniques et financiers ....................... 22 4.2. Légitimer et améliorer l’élaboration des stratégies des partenaires techniques et financiers ...... 23 4.3. Assurer un traitement équitable, adapté et efficace en faveur des associations .......................... 24 4.4. Améliorer le processus d’exécution des activités .......................................................................... 24 4.5. Inscrire le processus d’évaluation dans une logique de partenariat .............................................. 25 4.6. Instaurer un climat de transparence et de confiance entre les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers grâce à une meilleure communication ................................. 26
  • 3. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 2 Introduction Dès les premiers lendemains de la Révolution du 14 janvier 2011, la présence et l’activité des partenaires techniques et financiers en Tunisie ont connu une évolution substantielle. D’une part, les différentes agences de coopération et bailleurs de fonds internationaux déjà installés dans le pays ont été rapidement amenés à reformuler leurs stratégies après les événements qui ont conduit au départ du président déchu Ben Ali, afin de soutenir les associations dans leurs premières expériences dans différents domaines ; d’autre part, des organisations internationales n’ayant pas encore de filiales en Tunisie y ont installé leurs bureaux, nationaux ou régionaux, pour accompagner un processus médiatisé à l’échelle mondiale. De son côté, la société civile a effectué sa propre révolution, en se débarrassant de la l’emprise étatique et en ambitionnant de gagner l’indépendance et l’autonomie qui lui permettront d’être un acteur à part entière dans la construction d’une Tunisie nouvelle et démocratique. Elle a pu, dans cette perspective, compter sur l’appui des partenaires techniques et financiers pour renforcer ses capacités, se familiariser avec la gestion des projets et conduire des activités qui ont couvert un large champ de thématiques, parmi lesquelles on trouve, de manière fort logique, celles relatives à la citoyenneté, à la promotion de la démocratie et de l’Etat de droit et celles relatives au développement régional. Très tôt en réalité, plusieurs questions se sont posées, face à l’importance des fonds disponibles et mobilisés : les partenaires techniques et financiers vont-­‐ils remplacer l’Etat et ses collectivités locales dans l’assistance aux associations ? Les thématiques choisies pour être financées sont-­‐elles élaborées de manière concertée et répondent-­‐elles aux aspirations réelles et concrètes de la société civile tunisienne ? Les partenaires techniques et financiers coordonnent-­‐ils, entre eux, leurs appuis aux associations tunisiennes ? Dans ce contexte, et à l’heure où la force de la société civile cherche à s’affirmer, où sa voix tente de se faire forte, et où l’Etat développe, de son côté, des stratégies et des outils de participation citoyenne (souvent d’ailleurs en coopération avec les structures internationales d’appui), comment concevoir une nouvelle relation entre les partenaires techniques et financiers et les associations, basée davantage sur la coopération et le partenariat que sur un paradigme entre assistants et bénéficiaires ? C’est à cette interrogation que le présent travail tente de répondre, en présentant d’abord et de manière succincte le développement et les champs d’intervention des deux acteurs, et en s’attelant ensuite à étudier les relations entre les deux parties tout au long du cycle d’intervention des partenaires techniques et financiers, de l’élaboration de leurs stratégies jusqu’à l’évaluation des activités conduites par les associations soutenues, en passant par les étapes d’exécution et de suivi des projets. La communication entre les bailleurs de fonds et les organisations de la société civile, thématique transversale, a en outre été considérée comme assez importante, et par les acteurs eux-­‐mêmes, pour qu’une section du document lui soit spécifiquement consacrée. A partir du diagnostic réalisé et de l’analyse des informations récoltées, une série de recommandations ont été formulées afin d’envisager et d’identifier les moyens à mettre en oeuvre en vue d’améliorer les relations entre les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers, avec pour objectif affiché de passer d’une logique d’assistance à une logique de partenariat.
  • 4. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 3 1. Considérations méthodologiques 1.1. Objectifs de l’étude L’étude s’inscrit dans un objectif global de contribution à l’amélioration des relations entre les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile tunisienne. Elle s’inscrit dans le cadre du Programme d’Appui à la Société Civile en Tunisie (PASC), financé par l’Union européenne et mis en place en collaboration avec le Gouvernement tunisien. De manière plus spécifique, l’étude se propose d'identifier les difficultés rencontrées dans les relations entre la société civile et les partenaires techniques et financiers, ainsi que de considérer le niveau et le degré de participation de la société civile à chaque étape du cycle d’intervention de ces derniers (élaboration des stratégies, formulation des appels à propositions, exécution des actions, suivi et évaluation). Ce diagnostic servira de base pour proposer les recommandations jugées pertinentes en vue de construire une nouvelle relation de partenariat entre les deux parties prenantes. 1.2. Méthodologie utilisée L’étude, dont les résultats sont présentés dans le présent document, est une étude qualitative basée essentiellement sur les pratiques constatées sur le terrain. Dans le cadre de ce travail, d’une durée totale de huit mois, l’orientation choisie a conduit l’équipe à adopter une méthodologie s’appuyant sur des outils de récolte de l’information et d’analyse complémentaires, et prenant soin d’associer, dans la mesure la plus large, les partenaires techniques et financiers et la société civile opérant à l’échelle locale, régionale et nationale : - La recherche documentaire a permis de prendre connaissance des études réalisées dans le domaine des interventions des partenaires techniques et financiers et des mécanismes qui peuvent, en fonction des pays et des contextes, régir les relations entre ces derniers et les organisations de la société civile ; - Les questionnaires, élaborés sur la base de la recherche documentaire, ont servi à collecter les opinions et les avis de 165 organisations de la société civile dans les 24 gouvernorats du pays, sur des aspects précis qui touchent principalement aux questions de communication entre les deux acteurs; - Les entretiens de terrain, menés à Tunis et dans les régions, tant dans les chefs-­‐lieux que dans les zones péri-­‐urbaines et rurales, ont aidé à infirmer ou confirmer les résultats des questionnaires, à approfondir le diagnostic préétabli et à prendre en compte les recommandations issues du terrain. 112 entretiensa ont été conduits de manière semi-­‐directiveb pour laisser aux personnes interviewées une plus grande marge d’expression. Ces entretiens ont été réalisés dans 14 gouvernoratsc, choisis de manière à assurer un équilibre entre les régions côtières et les régions de l’intérieur et 1 Parmi lesquels 44 partenaires techniques et financiers, 65 représentants d’associations et 3 experts de la société civile tunisienne. 2 « L’entretien semi-directif est une technique qualitative fréquemment utilisée. Il permet de centrer le discours des personnes interrogées autour de différents thèmes définis au préalable par les enquêteurs et consignés dans un guide d’entretiens » in Euréval, Réaliser un entretien semi-directif 3 Ariana, Béja, Bizerte, Gabès, Gafsa, Kairouan, Kasserine, Le Kef, Médenine, Sfax, Sousse, Tozeur et Tunis.
  • 5. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat de prendre en compte la diversité des enjeux qui occupent chaque grand espace régional du territoire. 4 - L’atelier de réflexionda permis, enfin, de présenter aux18 participants, issus des partenaires techniques et financiers et de la sphère associative, les analyses et les recommandations réalisées par l’équipe en charge de la mission et de recueillir leurs avis et leurs préconisations en vue de consolider la qualité de l’étude. Ce travail a amené l’équipe à intervenir sur l’ensemble du territoire tunisien, à l’échelle locale, régionale et nationale et dans les zones rurales, péri-­‐urbaines et urbaines. Au total, 230 associations, 44partenaires techniques et financiers et 3 experts ont été consultés. 1.3. Précisions lexicologiques L’étude vise à contribuer à l’amélioration des relations entre les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers. A cet égard, la notion de société civile est susceptible de recevoir des définitions différentes, qui varient d’un pays à l’autre, voire d’une initiative à l’autre. A titre d’exemple, la communication 2012/492 de la Commission européenne définit les organisations de la société civile comme « toutes les structures non étatiques, à but non lucratif, non partisanes et non violentes, dans le cadre desquelles des personnes s'organisent pour poursuivre des objectifs et des idéaux communs, qu'ils soient politiques, culturels, sociaux ou économiques. Agissant à l'échelon local, national, régional ou international, elles comprennent des organisations urbaines et rurales, formelles et informelles »e. Dans le cadre du présent travail, et dans un souci d’offrir une vision à la fois compréhensible et globale, il a été choisi de définir la société civile comme l’ensemble des associations soumises au décret-­‐loi n°88-­‐2011 régissant les associations, à l’exclusion des organisations de la société civile qui sont soumises à un régime spécial, telles que les associations sportives, les associations de micro-­‐crédit, les associations de chasseurs ou certaines associations professionnelles. Les associations de fait, les groupements informels de citoyens, les syndicats et les organisations du secteur privé ne sont pas, non plus, entendus comme faisant partie de la société civile dans le cadre de l’étude. En ce qui concerne les partenaires techniques et financiers, il a été décidé d’opter pour la définition aux termes de laquelle les Partenaires techniques et financiers (PTF) désignent à la fois : - les organismes multilatéraux de développement ; - les coopérations bilatérales ; - les agences spécialisées des Nations Unies ; - les fondations privées ; - et les organisations non gouvernementales internationales et régionales. 4 L’atelier de réflexion s’est déroulé à Tunis le 23 janvier 2014 et a réuni des partenaires techniques et financiers et des organisations de la société civile. 5Communication 2012/492 « Les racines de la démocratie et du développement durable: l'engagement de l'Europe avec la société civile dans le domaine des relations extérieures ». Disponible sur : http://eur-lex. europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2012:0492:FIN:FR:PDF
  • 6. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 2. Acteurs de la société civile et partenaires techniques et financiers dans une Tunisie en transition 2.1. La société civile dans la Tunisie postrévolutionnaire : de nouveaux défis pour une nouvelle ambition Le paysage relatif à la société civile tunisienne a connu des 5 changements substantiels suite à la Révolution du 14 janvier 2011. Sur le plan quantitatif, plus de 6.000 nouvelles associationsf ont vu le jour au cours de ces trois dernières années, qui sont venues s’ajouter aux9115 associations dénombrées à la veille de la Révolutiong. Ce constat mérite néanmoins d’être précisé, sous l’influence de mouvements concomitants : d’abord, bon nombre d’associations que l’on qualifie souvent –au risque d’être approximatifs-­‐ d’associations de l’ancien régime ont, dans une mesure qui est difficilement mesurable, disparu, parfois sous la pression populaire car assimilées –à tort ou à raison-­‐ à la dictature et souvent parce que certaines d’entre elles ne constituaient que des coquilles créées à des fins de contrôle ou de propagande au bénéfice des autorités locales ou nationales en place; ensuite, les nouvelles organisations de la société civile, dont la mise en place a eu lieu dans une ambiance d’enthousiasme populaire, n’ont pas toutes « survécu » face aux obstacles devant lesquels elles ont pu se trouver et devant les exigences minimales, en termes d’expérience et de professionnalisme, nécessaires à la conduite du travail associatif. Enfin, il est à noter qu’une part non négligeable des membres ayant milité au sein des structures associatives dissidentes sous l’ancien régime, et qui l’avaient fait à défaut de pouvoir s’engager de manière ostensible au sein des partis politiques d’opposition, ont finalement migré ou réintégré le champ politique pour défendre leurs causes et leurs idéaux originels. Aujourd’hui, si la base de données d’IFEDA (centre d’Information, de Formation, d’Etudes et de Documentation sur les Associations) recense près de 16000 organisations de la société civile, il demeure difficile de connaître le nombre exact d’associations actives, ou du moins le nombre d’associations n’ayant pas abandonné leurs activités. Les témoignages recueillis sur le terrain, à la fois auprès des acteurs étatiques compétents et des experts et observateurs travaillant dans le domaine font état de moins de 5.000associations existantes, bien que ce chiffre soit lui-­‐même impossible à vérifier. Sur le plan qualitatif, c’est le statut et les domaines d’intervention des organisations de la société civile qui ont également connu une révolution. Au regard du statut, outre le décret-­‐loi n°88-­‐2011 qui a consacré pleinement le principe de la liberté associative et régi le fonctionnement des associations, c’est un nouvel état d’esprit qui anime à présent les représentants de la société civile tunisienne : désormais libres, ceux-­‐ci envisagent de manière nouvelle leur rôle dans le champ public, avec l’ambition d’oeuvrer de manière active à la construction de la démocratie et de l’Etat de droit, en étant – selon le point de vue des acteurs eux-­‐mêmes-­‐ un partenaire de l’Etat, voire un organe de contrôle de ce dernier. 6 6869 associations créées entre 2011 et aujourd’hui, à savoir : 2103 associations en 2011 ; 3057 associations en 2012 ; 1659 associations en 2013 ; 50 associations au mois de janvier 2014 (informations fournies par le centre IFEDA (centre d’Information, de Formation, d’Etudes et de Documentation sur les Associations)) 7Idem.
  • 7. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat Dans cette perspective, ce sont les nouveaux domaines d’intervention de la société civile qui ont illustré l’émergence de nouveaux rôles pour les associations. Après avoir longtemps été des délégataires de services publics au profit de l’Etat, les organisations de la société civile se sont émancipées pour conquérir de nouveaux champs d’action qu’elles conduisent sans le soutien de l’Etat ou du moins sans que ce dernier soit l’initiateur des programmes ou des activités des associations. Il est à cet égard intéressant de comparer –sous réserve de l’abandon de la classification des associations opérée par le décret-­‐loi n°88-­‐2011-­‐ les domaines dans lesquels oeuvraient les organisations de la société civile avant la Révolution et celles dans lesquelles elles se sont impliquées au lendemain de celle-­‐cih : Répartition des associations par catégorie sous l'ancien régime 66% 7% 14% 6% 1% 6% 0% Artistiques et culturelles (6005) Sportives (1281) Développement (602) Amicales (579) ScientiBiques (495) Générales (129) Féminines (24) Domaines d'intervention des associations après le 14 janvier 2011 10,80% 47,40% 44,60% 43% 40,20% 35,30% 34,50% 32,90% 31,30% 30,50% 29,30% 24,90% 22,10% 20,90% 19,30% Lutte contre la pauvreté Education / Formation Développement Jeunesse Arts et culture Droits humains Santé Emploi / Travail Droits des enfants Développement rural Démocratie Droits de la Femme Environnement Autres Médias Si les domaines d’intervention des associations ont sans doute évolué et se sont diversifiés depuis 2012, l’examen de la situation sur le terrain montre que deux thèmes majeurs ont en réalité occupé l’attention de la société civile tunisienne au cours de la période de transition : la 6 citoyenneté et l’Etat de droit d’une part, et le développement régional d’autre part. Il s’agit au demeurant d’une réponse logique aux aspirations des citoyennes et des citoyens affichées pendant les évènements qui se sont déroulés du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2014 (mais 8« La gouvernance participative en Tunisie : améliorer la prestation des services publics à travers des partenariats État/citoyen », Banque Africaine de Développement.
  • 8. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat qui ont en réalité été l’aboutissement de luttes bien plus anciennes), et qui ont porté à la fois sur la démocratie et les droits humains et sur le développement régional et l’équité entre les territoires du pays. Dans les faits, si les associations tunisiennes sont portées par un souffle nouveau qui les pousse au dynamisme, les bases d’une société civile solide et efficace ne sont toujours pas 7 totalement réunies. Le défi le plus important identifié par les associations est le manque de financement. En réalité, si les associations rencontrent globalement cette difficulté, il convient néanmoins de souligner le fossé qui sépare une minorité d’associations disposant de l’organisation, de l’expertise et des fonds nécessaires pour mener leurs activités, et une majorité d’associations éprouvant le plus grand mal à satisfaire leurs besoins de base. A ce titre, il est éloquent de constater que le budget annuel des associations peut, dans certains cas, se limiter à quelques dizaines de dinars et dépasser, dans d’autres, les 500.000 dinars, indiquant ainsi un déséquilibre criant au terme duquel un petit nombre d’associations dispose de ressources très élevées alors que la grande majorité d’entre elles se partage un volume modeste de fonds. Le faible niveau de mobilisation citoyenne par les associations est une autre lacune fondamentale de la société civile tunisienne actuelle. Les problèmes de leadership causent de graves difficultés aux associations, qui peinent à assurer leur légitimité et la représentativité des bénéficiaires sur le terrain. De la même manière, les associations souffrent de leur manque de capacités à s’organiser et à construire des réseaux solides et durables qui leur permettraient de mieux faire entendre leur voix. A côté de la fragilité qui caractérise encore la sphère associative tunisienne, un autre phénomène inquiète à la fois acteurs et observateurs : la politisation de la société civile. Sur le terrain, une partie non négligeable des associations reproduit et prolonge les batailles idéologiques qui clivent les partis politiques. De manière plus nette, un certain nombre d’associations agissent comme les statellites informelsdes partis politiques, intervenant dans des secteurs considérés comme clefs par ces derniers, avec pour objectif de toucher des électeurs potentiels, dans une Tunisie où l’habitude n’est pas encore de voter pour des programmes et où le clientélisme est encore présent. Les domaines d’intervention concernent principalement l’action sociale et la solidarité, mais touchent également l’éducation et la culture. Enfin, et trois ans après la Révolution, les organisations de la société civile éprouvent encore quelques difficultés en termes de capacités techniques. Au manque de maitrise des enjeux de fond liés aux thématiques qui les intéressent, les associations accusent des faiblesses en termes de gestion, de gouvernance et de compétence, ce qui peut s’expliquer par le manque d’expérience d’une société civile encore jeune et non développée. Le tableau qui suit, fruit d’une étude réalisée en 2012 par la Banque Africaine de Développementi, donne un aperçu des capacités des organisations de la société civile, dont l’évaluation a été faite par les associations elles-­‐mêmes. On y constate que les difficultés concernent principalement la gestion, en particulier financière, mais également les compétences du personnel et les aptitudes à la médiation et au plaidoyer. 9Idem.
  • 9. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 8 Auto-évaluation par les associations de leurs capacités 0 20 40 60 80 100 Management Management financier Aptitudes à la médiation Aptitudes au plaidoyer Compétences du personnel Accès Internet Pour conclure, il convient de souligner qu’en dépit des nombreuses études conduites, l’état des connaissances relatives à la société civile est encore superficiel en l’absence à la fois d’une base de données des associations agissant sur l’ensemble du territoire, et surtout d’une actualisation régulière du nombre d’associations et des activités qu’elles conduisent. Ces éléments permettraient de disposer d’images en temps réel ou légèrement différé de la scène associative et d’entrevoir ainsi et de manière précise les développements relatifs aux associations, afin de mieux les accompagner et corriger les dysfonctionnements identifiés. 2.2. Les partenaires techniques et financiers, un acteur depuis longtemps présent mais devenu plus visible au lendemain de la Révolution du 14 janvier 2011 Les partenaires techniques et financiers se sont placé, avant la révolution, aux côtés des acteurs étatiques, et dans une mesure plus relative aux côtés des organisations de la société civile, pour soutenir la Tunisie, dans des domaines divers et variés. Cependant, ce soutien avait tendance à couvrir davantage des thématiques liées à l’économie solidaire, à la sauvegarde du patrimoine et à l’environnement qu’à celles concernant la démocratie, la liberté d’expression et l’Etat de droit. Les quelques partenaires techniques et financiers qui entreprenaient de s’investir dans ces domaines rencontraient les plus graves difficultés à le faire, face à l’acharnement de l’ancien régime contre les associations travaillant sur les questions de démocratie et de droits humains. Le plus souvent donc, cet appui prenait des voies informelles et s’opérait de manière discrète. Au lendemain de la Révolution, c’est un changement radical qui s’est produit pour les partenaires techniques et financiers, notamment grâce au décret-­‐loi n°88-­‐2011 qui permet, Aptitudes au réseautage Très Bien Bien Limité Faible
  • 10. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat sous certaines réserves, aux associations de bénéficier librement et en contrepartie d’une simple déclaration dans ce sens, des financements des bailleurs de fonds. Pendant au moins deux années, une profusion d’opportunités de soutiens à la société civile a vu le jour, soit par le biais de formations et de conférences, soit par des appuis à des projets, menés sur l’ensemble du territoire du pays. En l’absence de coordination entre les 9 partenaires techniques et financiers, il n’est pas possible aujourd’hui de fournir un chiffre précis sur les sommes qui ont été mises en oeuvre par l’ensemble des acteurs, mais l’examen de la situation sur le terrain conduit à en mesurer l’envergure, bien que celui-­‐ci donne le sentiment que l’appui s’amenuise au fur et à mesure du temps. Ce soutien a pris, en fonction des mandats et des priorités déterminés par chaque acteur, des formes différentesj : - Il est d’abord possible d’opérer une distinction, dans les modalités d’appui, entre les interventions directes ou indirectes des partenaires techniques et financiers : certains partenaires soutiennent directement les associations tunisiennes, alors que d’autres les appuient indirectement, à travers des organisations intermédiaires ou en fournissant des fonds à différentes agences des Nations Unies pour la mise en place de leurs projets ; - Tout comme les modalités d’intervention, la dimension géographique des approches varie en fonction des acteurs. Certains partenaires techniques et financiers s’inscrivent dans une stratégie régionale (Moyen orient et Afrique du Nord) :tel est le cas du programme MEPI (Middle East Partnership, Etats-­‐Unis), du programme régional dano-­‐ arabe, de l’APPF (Arab Partnership Participation Fund, Grande Bretagne) et de l’ANSA (Affiliated Networks of Social Accountability, Banque mondiale). Cependant, d’autres intervenants, comme le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), penchent pour une approche nationale ; - Au regard des instruments et des outils utilisés, chaque partenaire dispose de ses propres mesures. Ces interventions peuvent avoir des objectifs et des objets différents : certaines sont destinées à renforcer les capacités de la société civile –en termes de gestion de projets, d’élaboration de stratégies, de plaidoyer-­‐, d’autres à mettre en oeuvre des projets de terrain, soit dans des domaines sectoriels, soit dans des thématiques qui peuvent toucher à l’accès à l’information, à la gouvernance participative ou encore à l’évaluation des politiques publiques ; - Il convient ici de signaler le rôle important qu’ont pu jouer les partenaires techniques et financiers au cours de la transition démocratique tunisienne, en apportant un savoir-­‐faire inédit, en particulier pour mettre en place des expériences pilotes de démocratie participative à l’échelle locale, régionale ou nationale. Certains appuis ont même abouti à l’adoption de textes juridiques favorables à la société civile et à la démocratie en général, parmi lesquels le décret-­‐loi n°2011-­‐41 relatif à l’accès aux documents administratifs. D’autres soutiens se poursuivent d’ailleurs dans ce sens, et portent, notamment, sur la réforme du secteur de la justice ou encore sur la mise en 10Dont nous faisons ici état en s’inspirant largement de la « synthèse de la cartographie des interventions et des approches des partenaires techniques et financiers envers la société civile en Tunisie », étude réalisée pour le compte de l’Union européenne en avril 2013
  • 11. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 10 place de l’administration électronique ; - Au regard des mécanismes de soutien, l’outil le plus fréquemment utilisé consiste dans les appels à propositions (Union européenne, PNUD, Institut Français de Tunisie (IFT), etc.). Cependant, dans bien des cas, les associations peuvent et sans appel de la part des partenaires techniques et financiers, déposer spontanément leurs candidatures ; tel est le cas, par exemple, du programme Middle East Partnership Initiative (MEPI). Par ailleurs, d’autres partenaires jouent un rôle d’appui technique sans fournir de soutien financier ; - Le système de partage des informations relatives aux appels à propositions diffère également d’un partenaire à l’autre. De manière générale, les partenaires techniques et financiers se contentent de faire état des nouvelles opportunités de financement sur leurs sites Internet et sur leurs pages Facebook. Toutefois, d’autres partenaires utilisent les différents sites du web chargés d’annoncer les opportunités de soutien à la société civile, en les accompagnant de sessions d’informations auxquelles le public associatif est invité et dont le but est d’expliquer ce qui peut être attendu des associations candidates dans l’élaboration du formulaire de proposition. Certains ont de leur côté entrepris de sillonner les régions dans le même but en fournissant, au besoin, des formations dans la rédaction des formulaires. Ceci étant, il est possible, et même si cet aspect sera plus longuement décrit dans la partie relative à l’évaluation qualitative des interventions des partenaires techniques et financiers, de dire que les efforts en termes de partage de ces informations demeurent assez faibles et ne permettent pas de toucher la majorité des organisations de la société civile ; - L’accompagnement des associations dépend souvent de la capacité des partenaires techniques considérés : à titre d’exemple, l’Union européenne, à travers son programme d’Appui à la Société Civile (PASC) a mis en place six bureaux de terrain à Tunis et dans les régions pour un appui de proximité aux organisations de la société civile ; le programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a mobilisé une équipe permanente de cinq personnes encadrées par un consultant expérimenté pour le suivi des actions et le soutien des partenaires associatifs ; la coopération suisse a, de son côté, inauguré deux bureaux de terrain pour un suivi rapproché des actions et bénéficie de l’accompagnement de huit consultants pour le suivi et l’accompagnement des partenaires associatifs. Ces exemples, loin d’être exhaustifs, permettent d’entrevoir les différentes modalités d’appui appliquées par les partenaires techniques et financiers dans leurs actions d’accompagnement et de suivi. Il existe en Tunisie autant de stratégies, d’approches, de modalités et d’outils d’intervention que de partenaires techniques et financiers. Analyser et conduire un diagnostic des ces acteurs comme un bloc n’aurait pas en réalité grand sens. Cependant, il existe certains points communs et surtout certaines faiblesses partagées sur lesquelles il est possible de se pencher et qui sont susceptibles de donner lieu à des recommandations afin d’améliorer l’environnement général et les liens qu’entretiennent ces partenaires techniques et financiers avec les organisations de la société civile. Ce sont ces lacunes qui seront discutées lors de la partie suivante du document, relative à l’évaluation qualitative des relations entre les deux parties prenantes.
  • 12. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 3. Evaluation qualitative des relations entre organisations de la société civile tunisienne et partenaires techniques et financiers Au delà des dynamiques et des défis qui animent respectivement les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers, l’objectif du présent travail repose essentiellement sur une 11 meilleure compréhension et un diagnostic des relations qui lient ces deux parties prenantes, afin d’entrevoir les champs d’amélioration possibles, condition d’un partenariat à la fois plus efficace et plus durable. Il a été choisi dans cette perspective d’examiner ces relations tout au long du cycle de travail des partenaires techniques et financiers, et qui comprend, d’abord, l’élaboration des stratégies et la planification des actions, ensuite leur exécution et enfin leur suivi-­‐évaluation. Un enjeu transversal, relatif à la communication entre les associations et les partenaires techniques et financiers, sera également envisagé au sein de cette évaluation. 3.1. Les relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile au cours de l’élaboration des stratégies et de la planification des actions Les entretiens de terrain, conduits à la fois auprès des partenaires techniques et financiers et des associations tunisiennes, révèlent la faiblesse essentielle voire l’absence de cette étape : certains partenaires techniques et financiers ne prennent, en effet, pas en compte les avis de la société civile pour décider de la stratégie et des actions qu’ils se préparent à conduire. Si cette opinion est partagée par la plupart des associations tunisiennes ayant bénéficié du soutien des partenaires techniques et financiers, et si le constat se trouve vérifié dans les faits, il n’en demeure pas moins que la responsabilité d’une telle « défaillance » est partagée par les deux acteurs : -­‐ L’absence d’approche participative dans la définition de la stratégie est la grande faiblesse des partenaires techniques et financiers, aux côtés d’une mauvaise coordination entre les structures d’appui. L’on remarque d’abord que la décision relative à la mise en place d’une stratégie ou d’une approche particulière dépasse parfois les prérogatives de l’agence basée dans le pays. Autrement dit, les choix des axes ou des domaines d’intervention, la méthodologie adoptée, le public cible visé sont parfois du ressort d’une autorité de tutelle basée à l’international : pour les ambassades offrant un soutien à la société civile par exemple, le siège de décision est le ministère des Affaires Etrangères concerné ; pour des agences de coopération installées en Tunisie, il s’agit des ministères chargés de la coopération internationale respectifs et parfois même du Premier ministère ; les grandes organisations non gouvernementales internationales peuvent, elles aussi, être enclines à suivre la même démarche, la nature, le montant et les axes d’appui étant décidés au siège international de l’organisation. Il est ici possible de dire qu’à la décision purement technique et issue des besoins des populations, se substitue une décision politique, dans laquelle des facteurs externes de nature politique, médiatique et de réputation entrent en jeu et travestissent, dans une certaine mesure, les objectifs poursuivis. Dans ces hypothèses, l’agenda semble conditionner le soutien prodigué, au lieu que les besoins ne permettent de déterminer l’agenda.
  • 13. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 12 Dans le même sens, certains partenaires techniques et financiers choisissent d’adopter leurs stratégies en fonction d’une approche par mandat, ce dernier pouvant être thématique (démocratie, développement, éducation, environnement, migrations) ou orienté vers des publics cibles spécifiques (jeunes, femmes, personnes souffrant d’handicaps, groupes sociaux marginalisés, etc.). Ce choix au demeurant légitime, conduit en ne prenant pas en compte les réalités du terrain, à déconnecter les partenaires techniques et financiers des enjeux fondamentaux et à souvent tenter de transposer des aides standard à des situations différentes ; cette orientation peut être d’autant moins opportune lorsque l’on considère les pays bénéficiaires au sein d’ensembles régionaux (région arabe, région Middle-­‐East North Africa (MENA))dont les réalités des pays qui les composent sont souvent difficilement comparables. Cette absence, dans plusieurs cas, de prise en compte des besoins et des capacités spécifiques de la société civile a conduit, assez souvent, à une disproportion entre le soutien apporté et les possibilités d’exécution de soutien. En Tunisie par exemple –mais cela a également été le cas de pays s’engageant dans une transition démocratique-­‐, l’annonce des montants prévus pour les associations a conduit à des interrogations légitimes sur la capacité des organisations de la société civile à absorber de tels montants. Devant une situation dans laquelle les associations, encore jeunes et inexpérimentées, n’avaient pas les capacités techniques de gérer des budgets conséquents et n’avaient pas même encore été sensibilisées quant à leur rôle dans le champ public, une avalanche d’offres de financements a submergé, de manière aussi inattendue que rapide, les organisations de la société civile. Au-­‐delà des bénéfices indéniables qu’un tel appui a pu apporter, plusieurs conséquences néfastes ont été constatées : d’abord, un nombre important de projets n’ont pu voir le jour et être finalisés à cause d’une incapacité des associations à les réaliser ;ensuite, sans une réflexion par les associations tunisiennes elles-­‐mêmes sur leurs stratégies , ce soutien a amené les organisations de la société civile à choisir leurs actions en fonction des offres de financement et non en fonction des besoins qu’elles auraient identifiés; enfin, les montants en jeu, qui ont vocation à s’amenuiser au fil du temps, ont créé une atmosphère de compétition entre les associations et à lier irrémédiablement l’action associative à la disponibilité des fonds. Parfois, les partenaires techniques et financiers procèdent à une identification des besoins des associations ou des bénéficiaires avant d’élaborer leurs stratégies et leurs plans d’action. Cependant, cette démarche souffre, dans beaucoup de cas, d’une absence de participation des populations directement ou indirectement concernées. L’analyse en question, conduite dans la plupart des cas par des consultants ou des professionnels du conseil, laisse de côté la dimension participative et ne permet pas l’instauration d’un échange entre les partenaires techniques et financiers et la société civile selon une approche Bottom-­‐up. Ce constat est d’autant plus à déplorer que les partenaires techniques et financiers encouragent les associations à promouvoir la démocratie participative et que certains projets initiés par ces derniers portent précisément sur la prise en compte par les acteurs étatiques des besoins des bénéficiaires. Le président d’une association, rencontré sur le terrain, a affirmé dans ce sens que « les bailleurs de fonds donnent des leçons qu’ils sont les premiers à ne pas appliquer ». Parmi les facteurs qui peuvent tenter d’expliquer cette réalité, l’on peut mentionner la centralisation –jugée excessive par certains-­‐ des partenaires techniques et financiers, qui les privent d’une vision de terrain et les coupent des potentielles personnes ressources qui pourraient utilement les accompagner au niveau local et régional en vue de penser et décider leurs stratégies.
  • 14. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat Un dernier point, qui concerne les rapports qu’entretiennent, entre elles, les différentes structures d’appui au pays, mérite d’être évoqué. Si le cas n’est pas spécifique à la Tunisie, le manque de coordination entre les partenaires techniques et financiers conduit chacun d’eux à faire cavalier seul sans prendre en compte les dynamiques des autres acteurs présents sur le territoire. Il s’ensuit parfois une redondance d’activités dans la même thématique, sur le même espace territorial et quelques fois au profit des mêmes associations ou des mêmes bénéficiaires alors que de grands ensembles géographiques ne bénéficient d’aucun soutien. Une coordination des partenaires techniques et financiers semble dans ce sens nécessaire en vue d’une meilleure allocation des efforts et des ressources, et il y a tout lieu de profiter ici de l’expertise du groupe de coordination des partenaires techniques et financiers, dont le travail est assuré par l’Union européenne. -­‐ L’absence d’engagement et de pro-­‐activité des organisations de la société civile pour influencer les stratégies des partenaires techniques et financiers Il convient de souligner, préalablement aux constats qui vont suivre, qu’un nombre non négligeable d’organisations de la société civile tunisienne ne se considèrent pas à proprement parler comme des partenaires mais plutôt comme des bénéficiaires des différentes structures d’appui. Il en résulte que ces associations ne voient pas qu’elles ont la possibilité de conseiller les partenaires techniques et financiers ou d’orienter les stratégies de ces derniers dans un sens particulier. En réalité, plusieurs faiblesses empêchent la société civile tunisienne de jouer ce rôle de manière efficace : - d’une part, les associations –et comme cela a été décrit plus haut-­‐ n’ont pas mené, pour la plupart d’entre elles, de réflexion solide à la fois sur la définition de la société civile, son rôle et sa vision. A défaut d’avoir effectué ce travail, il devient difficile pour les associations, qui n’ont pas encore élaboré de stratégies pour elles-­‐mêmes, d’accompagner des tierces parties pour le faire ; au-­‐delà de cette conséquence, le manque de vision conduit les organisations de la société civile à s’adapter aux stratégies des partenaires techniques et financiers plutôt que de les influencer ; - d’autre part, les organisations de la société civile rencontrent les plus grandes difficultés à s’organiser et à se structurer afin de faire entendre leur voix de manière collective et efficace. C’est ainsi que bon nombre de réseaux mis en place de manière spontanée ou dont la création a été appuyée par des partenaires techniques et financiers n’ont pas survécu aux conflits d’égo et aux problèmes de leadership qui minent encore la société civile tunisienne. Dans le même sens, la faible 13 représentativité des associations constitue un autre obstacle qui empêche ces dernières d’être crédibles vis-­‐à-­‐vis des bailleurs de fonds et autres structures d’appui, faute de la légitimité nécessaire pour porter les revendications de leurs adhérents ou des bénéficiaires pour le compte desquels ils agissent ; - enfin, si les associations ont bénéficié d’un nombre important de formations relatives à la gestion des projets ou à la gouvernance locale, peu d’entre elles ont reçu des formations sur le thème du plaidoyer ; la société civile éprouve de ce fait et de manière naturelle des difficultés à influencer les stratégies des partenaires techniques et financiers, en l’absence de connaissance des techniques de plaidoyer et de capacités indispensables pour élaborer et mener des campagnes efficaces à l’endroit des bailleurs de fonds.
  • 15. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat A cette première étape du cycle, qui concerne, rappelons-­‐le, l’élaboration des stratégies et la planification des actions et qui conditionne les étapes suivantes, les deux parties prenantes accusent des faiblesses qu’il convient de corriger afin de parvenir à un véritable partenariat, pertinent et solide. A cet égard, l’adoption d’une approche participative, à la fois dans les relations entre les organisations de la société civile et leurs bénéficiaires et dans les relations entre les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers, semble être la clef de voûte 14 pour arriver à des résultats plus légitimes et plus efficaces. 3.2. Les relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile dans l’exécution des programmes et des activités Deuxième étape du cycle d’intervention des partenaires techniques et financiers, l’exécution des programmes et des actions, par ces derniers, montre également quelques faiblesses, qui relèvent là-­‐aussi pour une part de la responsabilité des bailleurs de fonds et d’autre part de celle des organisations de la société civile. -­‐ De l’appel à propositions à la réalisation des actions, un processus qui manque encore d’efficacité pour les partenaires techniques et financiers S’agissant d’abord des appels à propositions, qui prennent parfois le nom d’appels à projets ou d’appels à candidatures, les entretiens réalisés à la fois avec les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile ont permis de mettre en exergue certaines difficultés qui freinent l’efficacité et la fluidité du processus. C’est ainsi que nombre d’associations considèrent les formulaires de candidature trop complexes et souvent inadaptés à leurs capacités. Un membre d’une organisation associative résume ainsi cette difficulté : « on nous demande de remplir une trentaine de pages, en langue française, avec des concepts que l’on ne comprend même pas : on nous parle d’objectifs globaux et d’objectifs spécifiques, de résultats directs et indirects, de méthodologie, de dépenses éligibles et de dépenses inéligibles avec une complexité à laquelle nous ne pouvons pas faire face ». Et de fait, ces difficultés constituent une barrière à l’entrée et surtout un traitement inéquitable entre des associations expérimentées, parlant couramment le français et rompues aux appels à propositions, et des associations nouvelles, inexpérimentées, parlant essentiellement l’arabe, en particulier dans les régions de l’intérieur du pays, et qui se voient refuser des subventions qui sont la condition nécessaire de leur développement et de leur apprentissage. Au fil du temps, et comme le font remarquer certains experts interrogés, un fossé se creuse entre une minorité d’associations élitistes, ayant peu de liens directs avec les réalités du terrain mais qui disposent des clés de la réussite d’une candidature qui leur permettent de « rafler » la majeure partie des fonds disponibles, et une majorité d’associations, parfois profondément connectées avec leurs bénéficiaires, mais qui, par manque de savoir-­‐faire, échouent à faire aboutir leurs propositions. Le risque ici est d’assister à l’émergence d’une oligarchie associative, très professionnelle mais peu représentative, qui agit en son nom et pour le compte d’une société civile dont elle est très lointaine; la conséquence consisterait également à enlever toute consistance à la société civile et à abandonner l’approche Botton-­‐up qui est pourtant au coeur des enjeux de la transition démocratique en Tunisie.
  • 16. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat Par ailleurs, il convient de constater que les appels à propositions émis par les partenaires techniques et financiers ne trouvent qu’un modeste écho auprès des organisations de la 15 société civile, qui répondent de manière relativement rare aux initiatives des institutions d’appui. Ce faible retour se remarque généralement dans les cas suivants : - manque de crédibilité du bailleur (qu’on soupçonnerait, surtout après la Révolution, d’avoir des « agendas cachés ») ; - absence de communication ou mauvaise communication du bailleur sur ses appels (en empruntant des circuits de communication faiblement audibles) ; - insuffisance de l’accès à l’information de la part des récepteurs des appels, y compris lorsque des moyens ont été mis en oeuvre par le bailleur pour faire connaître ces derniers (insertion sur des sites Internet, envoi sur des mailing-­‐listas, etc.). Les entretiens menés auprès de plusieurs associations de Tunis et des régions font, au-­‐delà de ce dernier constat, apparaître que la majeure partie des partenaires techniques et financiers ne communiquent sur leurs appels à propositions que sur leurs sites Internet et via des personnes ressources (invitation par mail à partager l’information), à l’exclusion d’autres types de communication qui peuvent se révéler pertinents. De ce point de vue, une partie importante du public concerné, et en particulier celle qui ne dispose pas d’un accès à Internet, n’a pas nécessairement connaissance des opportunités de financements ou d’appui qui se présentent à elle ;il serait utile de ce point de vue de partager largement les appels à propositions sur Internet, sur des sites généraux d’information, sur les sites spécialisés dans le partage des informations relatives aux financements d’activités, et sur les pages Facebook pertinentes (en comptant sur la coopération des associations ayant des pages et des « leaders de communautés » sur les réseaux sociaux) ; il conviendrait également de publier les appels à propositions dans la presse écrite en français mais surtout en langue arabe et/ou de les annoncer sur les radios locales. A cet égard, il est également possible de citer la bonne pratique du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) qui a entrepris la conduite, dans plusieurs régions, de sessions d’information sur les appels, leurs objectifs et leurs modalités d’exécution. Enfin, il est important de noter que l’évaluation des candidatures par les partenaires techniques et financiers pose un certain nombre d’interrogations, que soulèvent volontiers les organisations de la société civile concertées. D’une part, et dans le prolongement de ce qui a été décrit plus haut quant au manque de coordination entre les différentes structures d’appui, les associations déplorent le fait que les formulaires de candidatures et les évaluations de ces dernières diffèrent substantiellement d’un partenaire à l’autre, désorientant des organisations associatives qui rencontrent déjà des difficultés à remplir les formulaires les moins complexes et qui doivent s’adapter aux exigences variables d’acteurs de soutien devenus nombreux après la Révolution. D’autres part, les obligations de transparence que les partenaires techniques et financiers exigent des associations, ou du moins qu’ils encouragent, trouvent une limite dans le fait que les partenaires, de leur côté, n’affichent pas une ferme volonté et une pratique de transparence à l’égard des associations dans l’évaluation des candidatures qu’ils reçoivent. Peu de partenaires techniques et financiers mettent à la disposition des associations, en amont de la tenue de leur comité de sélection, une grille d’évaluation claire et compréhensible, et qui aurait surtout l’avantage de guider les candidats dans leur processus de soumission ; l’on peut déplorer pareillement l’absence de motivation des décisions relatives aux candidatures rejetées.
  • 17. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat Au regard de l’exécution des programmes et des activités, un certain nombre d’éléments mérite d’être relevé : - le manque de dialogue entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile sur leurs rôles respectifs et sur la nature des relations qui les lient conduit à la persistance d’un paradigme assistant-­‐assisté loin d’être pertinent pour 16 permettre le progrès des associations. Le membre d’une organisation internationale rencontré fera utilement remarquer que « l’on a remplacé l’Etat providence par les bailleurs de fonds providence » ; le président d’une association ajoutera, dans le même sens, que « les réflexes que l’on essaie de déboulonner dans les relations entre Etat et associations se retrouvent de manière plus importante encore dans les relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile »k ; - la faible présence des partenaires techniques et financiers dans les régions constitue un obstacle majeur au bon suivi des activités et à la fourniture de conseils pertinents pour les associations bénéficiaires tout au long de la conduite de leurs projets. Dans la plupart des cas en effet, une formation sur la gestion des projets est prodiguée aux associations retenues après l’acceptation de leurs candidatures, mais à laquelle ne fait pas suite un suivi régulier personnalisé ; il serait peut-­‐être utile dans ce sens qu’une assistance sous forme de formations continues soit fournie aux associations tout au long des projets, se rapportant notamment aux difficultés que peuvent rencontrer ces dernières dans l’exécution de leurs activités, afin de permettre le transfert d’un savoir-­‐ faire qui ne serait pas théorique mais qui serait applicable à des situations concrètes ; - les partenaires techniques et financiers n’ont pas investi dans les ressources humaines et matérielles suffisantes pour un suivi de qualité des associations et concentrent leurs efforts sur l’évaluation des associations et de leurs activités. D’ailleurs, les associations et certains partenaires techniques et financiers semblent confondre suivi et évaluation, cependant qu’il s’agit de deux interventions distinctes, répondant à des objectifs différents. -­‐ Les organisations de la société civile ne conçoivent pas l’exécution de leurs activités en partenariat avec les partenaires techniques et financiers Les entretiens réalisés sur le terrain confirment un certain état d’esprit et une certaine attitude des associations envers les partenaires techniques et financiers qu’ils ne considèrent pas comme des partenaires mais beaucoup plus comme des pourvoyeurs de fonds. Comme il a été dit plus haut, l’on a le sentiment que la nature des relations entre les acteurs de la société civile a fait l’objet d’une translation, où les partenaires techniques et financiers font figure de la nouvelle autorité d’assistance. Il s’agit là d’une survivance des pratiques de l’ancien régime et de mécanismes culturels qui devront être corrigés à mesure du temps, à travers un dialogue et une concertation entre les deux parties prenantes. kSelon les questionnaires distribués, au regard de ce qu’attendent les associations des partenaires techniques et financiers, 80% déclarent les contacter en vue d’obtenir un financement et 100% pour bénéficier d’une formation. Ce taux de réponse très élevé peut s’expliquer notamment par l’offre qui est proposée par la plupart des partenaires techniques et financiers : financement de projets et formations. D’autres alternatives comme les voyages d’étude sont moins fréquentes. Au demeurant, le choix des associations de contacter tel ou tel partenaire est fondé à 73% sur l’existence de fonds et à 50% su la bonne réputation du bailleur.
  • 18. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat Au-­‐delà de cette explication, bon nombre de présidents d’associations interrogés et de chefs de projets impliqués dans la conduite d’activités associatives confient ne pas souhaiter 17 associer les partenaires techniques et financiers à l’exécution de leurs actions, car une telle sollicitation de leur part reviendrait à « montrer qu’elles ne sont pas capables de mener convenablement leurs actions ». Et de fait, les associations rechignent à faire part aux partenaires de leurs difficultés d’exécution potentielles, à poser des questions ou à inviter ces derniers à trouver avec elles des pistes de solution. Le directeur d’une organisation internationale regrette que « les associations, en cas de la survenance de problèmes, préfèrent les cacher et mentir plutôt que nous en informer, alors que notre rôle est aussi de les accompagner pour les dépasser et les faire profiter de nos compétences ». Encore une fois, c’est l’instauration d’un climat de confiance entre associations et partenaires techniques et financiers qu’il s’agit de promouvoir et de mettre en place. Loin d’être des structures de jugement, les partenaires d’appui doivent montrer aux associations qu’ils ne se placent pas au dessus d’eux, mais davantage à leurs côtés. Ainsi construite, la relation sera bénéfique aux deux parties prenantes, les organisations de la société civile bénéficiant d’une expertise supplémentaire et du sentiment d’être épaulés, et les partenaires devenant plus sereins quant à la « sincérité » des rapports narratifs et financiers et des résultats des activités qui leur sont transmis. Pour ce faire, et de concert avec les partenaires techniques et financiers, les associations doivent construire des canaux permanents de communication afin d’échanger de manière plus fluide les informations, de partager et de résoudre ensemble leurs difficultés et les obstacles qu’elles peuvent rencontrer. Il est au demeurant anormal de constater que dans bien des cas et comme le déplore un chargé de suivi au sein d’une organisation non gouvernementale internationale qui appuie des associations dans le sud tunisien, « les associations n’invitent pas les partenaires à leurs activités, à leurs ateliers ou à leurs cérémonies de fin de projet ».Il est en même temps important de souligner que les partenaires doivent répondre aux invitations des associations et se montrer présents et disponibles pour accompagner les structures associatives qu’ils soutiennent. 3.3. Les relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile dans la phase d’évaluation des programmes et des activités L’évaluation est une étape importante à la fois pour les partenaires techniques et financiers, qui doivent s’assurer que les fonds qu’ils ont déployés ont bien été utilisés et ont permis d’atteindre les objectifs qui ont été fixés, mais également pour les associations afin de mesurer leur performance et juger si les capacités et les efforts qu’elles ont mis en oeuvre leur ont permis d’honorer leurs engagements, tant vis-­‐à-­‐vis de leurs bénéficiaires que des bailleurs de fonds qui ont placé leur confiance en elles. Les différents éléments recensés ci-­‐dessous s’appliquent dans des termes similaires aux partenaires techniques et aux organisations de la société civile tunisienne : - tout d’abord, l’une et l’autre des parties prenantes ne disposent pas, pour l’heure, d’un dispositif d’évaluation systématique et/ou uniformisé des activités; du côté des partenaires techniques et financiers, c’est le manque de coordination, encore une fois, entre les acteurs qui est en cause ; du côté des organisations de la société civile, et comme conséquence du premier constat, les évaluations se font en fonction des exigences des bailleurs et la plupart des associations ne disposent que très rarement d’un système d’évaluation qui leur serait propre et qu’elles auraient elles-­‐mêmes mis en place ;
  • 19. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 18 - les mécanismes d’évaluation élaborés reposent le plus souvent sur des indicateurs quantitatifs plutôt que qualitatifs ; cet élément peut s’expliquer en partie par la faible présence des partenaires techniques et financiers sur le terrain, et en particulier en dehors de la capitale, et qui les amènent à ne pouvoir évaluer les activités qu’ils soutiennent que par le biais de résultats chiffrés. Ainsi, en liant aussi étroitement la performance des associations à leurs impacts quantitatifs, et en n’étant pas en mesure de vérifier la réalité de ces accomplissements, les partenaires techniques et financiers incitent les associations à conduire une « politique du chiffre », voire à surévaluer leurs résultats, notamment en faisant état de chiffres non sincères afin de faire croire au dynamisme de l’association et à l’efficacité de ses interventions ; - pour les partenaires techniques et financiers aussi bien que pour les organisations de la société civile, la voix des bénéficiaires n’intervient pas toujours dans le processus d’évaluation. Or, c’est à l’aune de l’impact sur ces bénéficiaires que doivent être également jugées les activités des associations. Il serait dans cette perspective utile que les bénéficiaires puissent donner leurs avis sur les programmes et les actions dont ils profitent : un tel recours, qui pourrait être utilisé de manière concomitante par les associations et les bailleurs de fonds, présenterait en outre l’avantage pour ces derniers de recouper les résultats affichés dans les rapports narratifs et financiers des organisations de la société civile avec la réalité des faits ; ce dispositif doit au demeurant nécessairement être accompagné d’une évaluation par les chargés de suivi des associations directement sur le terrain et auprès des publics ciblés par les associations partenaires ; - l’évaluation des projets pose également la question des critères utilisés pour la conduire. Dans la majeure partie des cas, ces critères sont définis en amont et imposés aux associations, en fonction de la vision de chaque partenaire technique et financier. Il serait bien plus pertinent que l’élaboration des critères d’évaluation, des indicateurs de résultats et des valeurs cibles soit menée de manière participative entre les bailleurs de fonds et les organisations de la société civile ; bien entendu, il serait assez difficile et improductif d’imposer aux partenaires techniques et financiers d’adopter au cas par cas et avec chaque association bénéficiaire une grille d’évaluation personnalisée ; en revanche, il semble tout à fait réaliste qu’un dialogue ait lieu entre un groupe de partenaires techniques et financiers d’une part, et un groupe d’associations ou de membres de la société civile d’autre part, afin de conduire de concert un travail d’identification des critères les plus pertinents d’évaluation. Ces derniers pourront reposer sur un socle commun d’indicateurs de base, et laisser la place à des indicateurs variables selon l’ancienneté de l’association, son expérience, son domaine d’activité et l’envergure des actions qu’elle se propose de mener ; - Au final, et comme pour l’étape relative à l’exécution des programmes et des actions, c’est tout l’esprit de l’évaluation qui mérite d’être modifié ou au moins revu. Pour l’heure, l’évaluation constitue un « poids psychologique » pour les deux acteurs concernés : elle est, pour les associations, synonyme d’audit et de contrôle ; elle représente, pour les partenaires techniques et financiers, une charge de travail supplémentaire et fastidieuse.
  • 20. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat Pour changer durablement et positivement les relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile, l’évaluation doit être une opportunité de 19 construction commune et l’occasion pour les associations de progresser et pour les partenaires de mesurer la qualité de leur intervention vis-­‐à-­‐vis de la société civile dans le temps. Des ateliers conjoints et une réflexion concertée entre les deux parties prenantes peuvent permettre de faire cheminer et aboutir cet état d’esprit 3.4. Diagnostic d’une composante transversale : l’état de la communication entre les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile Au-­‐delà des faiblesses relatives à chaque étape du cycle d’intervention des partenaires techniques et financiers, il est important de considérer un autre aspect transversal de la relation entre ces derniers et les organisations de la société civile : la communication. Il s’agit là peut-­‐être du coeur des faiblesses qu’expriment les deux parties prenantes. Nous présentons dans les lignes qui suivent quelques éléments qui constatent les lacunes en matière de communication qui méritent d’être améliorées afin de renforcer le partenariat entre les acteurs. -­‐ Les partenaires techniques et financiers sont perçus comme étant distants et renfermés sur eux-­‐mêmes La faiblesse des partenaires techniques et financiers réside essentiellement dans le fait que ces derniers n’ont pas encore réussi à bien se faire connaître des organisations de la société civile tunisienne et de fait, les associations ont du mal à comprendre le rôle et le mandat de chaque partenaire technique et financier, ses stratégies, ses priorités d’intervention et les modalités précises d’obtention de soutien. En cause, une communication des partenaires techniques et financiers qui repose davantage sur les opportunités de financement que sur eux-­‐mêmes, leurs visions et leurs valeurs ; plus encore, en l’absence de vis-­‐à-­‐vis clairs et identifiés en charge de la relation avec les associations, celles-­‐ci éprouvent des difficultés à entrer en contact avec les organisations d’appui et ne peuvent poser des questions et recueillir les informations dont elles ont besoin. Le secrétaire général d’une association, dont les propos ont été confirmés à maintes reprises au cours des entretiens menés sur le terrain, regrette que les informations relatives à la personne contact au sein des bailleurs de fonds ne soient pas disponibles : « même sur le site Internet des bailleurs, il n’y a pas de nom, de téléphone ou de mail d’interlocuteur spécialement en charge des associations. On doit appeler le standard et demander qui s’occupe des associations ». Un autre membre de la société civile enchérit en expliquant que « les bailleurs de fonds ne répondent quasiment pas aux mails qui leur sont envoyés. Cela donne une très mauvaise image des bailleurs, qui ont tendance à donner beaucoup de leçons, mais qui sont les premiers à ne pas faire preuve de professionnalisme ». Ce constat amène d’ailleurs à douter de la sincérité des partenaires techniques et financiers : comme le souligne un observateur interrogé, « les associations ont le sentiment qu’il y a beaucoup de fonds, mais qu’elles n’en profitent pas ; en l’absence de transparence, elles ont le sentiment que ce sont les relations personnelles qui jouent pour l’obtention de financements, et elles y voient une injustice supplémentaire par rapport aux associations connectées de la capitale et de certaines grandes villes ».
  • 21. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat Ce constat est d’autant plus difficile à comprendre que les partenaires techniques et financiers disposent des ressources humaines et matérielles ainsi que des compétences nécessaires pour développer et mettre en place une batterie de supports et d’outils de nature à rendre la communication avec la société civile plus fluide et plus efficace : sites Internet, pages Facebook, inscription sur la plateforme Jamaity, livrets de communication et brochures, bases de données de contacts, téléphones, adresses mail, etc. Ces outils méritent d’être utilisés et permettraient de changer radicalement et positivement les relations avec la société civilel. Bien entendu, le manque de décentralisation des bailleurs constitue un facteur majeur de 20 distorsion dans la communication entre les parties prenantes. L’on insistera donc encore une fois sur l’importance, pour les partenaires techniques et financiers, d’établir des bureaux dans les régions ou à tout le moins de disposer de personnes qui joueront le rôle de relais locaux ou régionaux et agiront pour le compte des partenaires dans la communication avec les associations sur le terrain. Il convient de saluer dans cette perspective l’effort de l’Union européenne, et en particulier du Programme d’Appui à la Société Civile (PASC), en faveur de la mise en place de bureaux de terrain à Tunis et dans les régions. L’on peut enfin ajouter à ces éléments la préférence des partenaires techniques et financiers à communiquer en français, langue de travail de la majorité d’entre eux, mais qui constitue une barrière à l’entrée pour un grand nombre de structures associatives. De ce point de vue, il ne serait pas inutile que les chargés de suivi ou les chargés de relations avec les organisations de la société civile soient tunisiens et maîtrisent parfaitement la langue arabe, à la fois pour des raisons techniques, mais également psychologiques, permettant ainsi d’instaurer un climat de confiance et de sérénité chez les acteurs associatifs. -­‐ Les défaillances des organisations de la société civile en matière de communication avec les partenaires techniques et financiers Loin d’être la responsabilité des seuls partenaires techniques et financiers, les faiblesses de communication échoient également aux organisations de la société civile. Ces dernières peinent à se faire connaître, en l’absence d’abord d’une compréhension solide de ce que sont la communication et ses avantages, et en l’absence ensuite d’un réel savoir-­‐faire en la matière. On constate, en particulier, que très peu d’associations ont élaboré une réelle stratégie de communicationm ; la plupart d’entre elles se contente en effet d’utiliser des outils de base tels que le téléphone, les emails et les réseaux sociaux (en particulier Facebook), mais d’une manière qui n’est pas pensée et organisée en amont. Un chargé de la société civile auprès d’un partenaire technique et financier donne une illustration pertinente de cette faiblesse : « lorsque je me rends sur la page Facebook d’une association candidate pour en savoir plus sur elle, je trouve des statuts généraux sans lien avec ses activités, des commentaires de nature politique et pas ou peu de modération des commentaires ; certaines associations se contentent de partager des articles, et même des chansons ! ». lÀ ce propos, les associations se sont également prononcées, lors des questionnaires distribués, sur les supports de communication que les partenaires techniques et financiers doivent utiliser pour accéder facilement aux organisations de la société civile. Les réponses mentionnent : sites web, réseaux sociaux, annuaire associatif ; les newsletters ; un portail Internet ou une page Facebook avec des informations centralisées sur les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile ; les mails personnels des partenaires techniques et financiers. mAu regard de la stratégie de communication, plus de la moitié des organisations de la société civile qui ont rempli les questionnaires (56%) déclarent en avoir une, mais celle-ci se limite en réalité à disposer d’une page Facebook. 90% des associations interrogées déclarent avoir une page Facebook contre 60% qui déclarent avoir un site Internet.
  • 22. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat D’autres partenaires techniques et financiers, ce que confirme au demeurant la pratique, déplorent le fait que peu d’associations aient développé des supports efficaces de 21 communication : peu d’associations disposent d’un site Internet, de brochures de présentation ou de livrets de communication. Quand bien même elles en auraient, celles-­‐ci ne les partagent pas avec les partenaires techniques et financiers afin de se faire connaître ; ce constat peut être attribué aux faibles capacités de la société civile à chercher l’information pertinente et à accéder aux personnes ressources au sein des structures d’appuin. Les faiblesses des associations peuvent ainsi se résumer à un problème de savoir-­‐faire et un problème de faire-­‐savoir : d’une part, celles-­‐ci ne pensent pas à élaborer un écosystème cohérent et efficace de leurs structures, de leurs visions et de leurs activités en termes de communication ; d’autre part, elles peinent à saisir ou à créer les occasions qui leur permettraient d’entrer en contact et de convaincre les partenaires techniques et financiers, en demandant des rendez-­‐vous, en effectuant des relances ou en participant, à leurs frais s’il le faut, aux différentes manifestations qui les feraient se trouver au même endroit et au même moment avec leur vis-­‐à-­‐vis afin de se créer un carnet d’adresses de soutiens potentiels, à la fois utile et précieux. 11Selon les questionnaires, 76% des associations déclarent rechercher les informations sur les partenaires techniques et financiers à travers leurs sites Internet et/ou leurs pages Facebook même si 57% procèdent par bouche à oreille. Les questionnaires nous renseignent également que 29% des organisations de la société civile ayant répondu au questionnaire cherchent ces informations sur IFEDA, alors même que le site de cette institution ne comprend aucune information sur le sujet. 33% optent pour d’autres organismes appuyant les organisations de la société civile, à cet effet le Bureau Conseil Associations (BAC) a été cité comme exemple.
  • 23. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 4. Recommandations en vue de l’amélioration des relations entre les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers en Tunisie Les présentes recommandations ont vocation à contribuer à la réflexion sur les moyens à mettre en oeuvre afin d’améliorer les relations entre les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers. Une telle amélioration est une condition préalable à un partenariat efficace et durable entre les deux parties prenantes. 22 4.1. Assurer une coordination efficace entre les partenaires techniques et financiers - Préparer et partager une version résumée (d’une dizaine de pages au plus) et traduite en arabe de la « synthèse de la cartographie des interventions et des approches des partenaires techniques et financiers envers la société civile en Tunisie », afin de fournir aux organisations de la société civile et aux partenaires techniques et financiers un aperçu des interventions de ces derniers pour une meilleure compréhension de l’allocation des soutiens en termes de thématiques et/ou de publics cibles. Ce travail pourra, le cas échéant, être réalisé dans le cadre du PASC ou par le biais d’une assistance technique ; - Renforcer le groupe de coordination des bailleurs de fonds (dont le chef de file est à l’heure actuelle la Délégation de l’Union européenne), en prenant soin d’y associer le plus grand nombre de partenaires techniques et financiers ainsi que les organisations non gouvernementales internationales apportant leur soutien en Tunisie ; la présidence formelle ou informelle de ce groupe pourra au demeurant s’opérer de manière tournante à échéances régulières ; dans le même ordre d’idées, il peut être judicieux de mettre en place une telle coordination au niveau régional en fonction des partenaires présents sur le terrain ; - Elaborer une matrice de coordination recensant les interventions des partenaires techniques et financiers en Tunisie, en encourageant ces derniers à déterminer leurs objectifs communs et leurs objectifs spécifiques, les priorités d’intervention selon la même distinction, et des indicateurs unifiés afin d’être en mesure d’entamer un suivi consolidé et cohérent ; une telle matrice pourra au besoin être désagrégée en fonction de certaines thématiques ou populations cibles pour un suivi plus précis et une lecture plus claire des interventions ;là encore, l’assistance technique semble être l’outil le plus pertinent pour atteindre ces résultats ; - Soutenir la plateforme Jamaity.org et y inclure utilement les éléments qui pourront faciliter la coordination entre les partenaires techniques et financiers : à titre d’exemple, la matrice précitée pourrait être disponible en ligne sur la plateforme, et les partenaires techniques et financiers auraient la possibilité, grâce à des codes d’accès spécifiques qui leur seraient fournis, d’actualiser en temps réel les informations relatives à leurs interventions et permettre ainsi une mise à jour immédiatement accessible aux autres bailleurs de fonds ; - Promouvoir l’idée de fonds communs (basket funds) permettant de mobiliser les ressources des partenaires techniques et financiers, en particulier ceux oeuvrant dans la même thématique, afin d’optimiser l’allocation des ressources sur l’ensemble du
  • 24. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat territoire. En constituant un comité de sélection unique pour la même thématique, les partenaires techniques et financiers éviteront de répartir leurs soutiens de manière inéquitable en agissant « à l’aveugle », indépendamment les uns des autres, et permettront de diversifier la nature et l’envergure des projets soutenus, en misant sur la complémentarité entre des associations aux profils variés, adoptant des approches différentes et oeuvrant dans des espaces géographiques distincts. 4.2. Légitimer et améliorer l’élaboration des stratégies des partenaires techniques et financiers 23 - Elaborer des stratégies d’intervention en fonction des besoins réels du terrain, en adoptant idéalement une approche participative qui permettra de recueillir, sur l’ensemble du territoire, les avis et les propositions des organisations de la société civile quant à leurs stratégies, leurs besoins et leurs priorités ; - Mener des missions régulières d’identification des besoins à Tunis et dans les régions ; à tout le moins, des questionnaires peuvent être préparés et distribués en ligne à travers des logiciels existants, gratuits et disponibles sur Internet, à partir d’une base de données unifiée et partagée par les différents partenaires techniques et financiers ; - Investir dans des personnes-­‐ressources, aux échelles locale, régionale et nationale pour la définition des priorités stratégiques ; - Compléter la consultation et la concertation avec les associations par celles avec les bénéficiaires directs afin de s’assurer de la réalité des besoins et des recommandations exprimées ; - Former les associations à l’utilité de disposer d’une vision et d’une stratégie claires afin de les familiariser avec cette exigence ; - Exiger des associations partenaires, dans la définition des besoins et de la détermination des priorités, un document de stratégie, gage du sérieux de ces dernières et de leurs capacités à disposer d’une vision pour la thématique et l’espace géographique au sein desquels elles interviennent, ainsi que pour les bénéficiaires pour le compte desquels elles oeuvrent ; - Accompagner les associations dans l’élaboration de leurs visions et de leurs stratégies, qui constituent une base solide et un premier pas nécessaire avant un dialogue de qualité avec les partenaires techniques et financiers ; - Renforcer les capacités des organisations de la société civile afin que celles-­‐ci puissent agir en tant que groupes de pression efficaces auprès des partenaires techniques et financiers pour influencer leurs stratégies ; la réalisation de cet objectif passe par des formations en termes de communication et de plaidoyer, ainsi que par la promotion du travail en réseau.
  • 25. Le renforcement des relations entre partenaires techniques et financiers et organisations de la société civile en Tunisie : de la logique de l’assistance à l’exigence du partenariat 24 4.3. Assurer un traitement équitable, adapté et efficace en faveur des associations - Adapter les appels à propositions aux capacités de gestion des organisations de la société civile ; à cet égard, l’idéal est de proposer deux types d’appels à propositions : les uns orientés vers les petites associations et pour lesquelles le formulaire de candidature pourra être simplifié, l’autre, plus exigent, serait destiné aux associations bénéficiant déjà d’une expérience solide en termes de gestion de projets et de fonds ; à défaut, il est également possible de favoriser les « appels en cascade », afin d’octroyer des fonds à des agents intermédiaires qui pourront lancer des appels à projets de petite taille et de ce fait plus adaptés aux capacités des associations les plus modestes ; - Assurer le partage des appels à propositions en utilisant un éventail plus large de supports de communication : sites Internet, réseaux sociaux, radios locales, presse écrite, etc. Il serait également judicieux que les appels soient publiés à la fois en langue arabe et en langue française et que les associations puissent soumettre leurs candidatures dans la langue de leur choix ; - Accompagner les appels à propositions de visites de terrain destinées à informer et sensibiliser les associations susceptibles d’être intéressées aux objectifs du soutien et aux modalités et exigences attendues par le partenaire technique et financier; - Constituer une équipe de suivi en amont de la tenue du comité de sélection, chargée de répondre aux questions des candidats et de les accompagner en termes de conseils de fond et de forme, afin que leurs candidatures soient plus solides. Ce travail en amont permet d’améliorer la qualité des candidatures soumises mais également de renforcer les capacités des associations, y compris de celles qui ne seraient pas retenues. A cet égard, ce soutien doit être accompagné des outils permettant de le réaliser en termes de ressources humaines et matérielles : chargés de mission compétents et disposant d’une expérience dans le domaine, adresses email dédiées, hotline ou lignes téléphoniques spécifiques ; - Promouvoir une obligation de redevabilité à l’endroit des partenaires techniques et financiers et encourager ces derniers à motiver les décisions de refus en expliquant aux associations non retenues les raisons qui ont justifié le choix de ne pas leur accorder de soutien et de leur offrir en même temps des conseils afin d’améliorer leurs futures candidatures. 4.4. Améliorer le processus d’exécution des activités - Former les associations retenues à la fois à la gestion de projets mais également au respect de leurs obligations juridiques et comptables afin qu’elles satisfassent à la fois les exigences des partenaires techniques et financiers et celles de l’Etat ; - Accompagner les associations tout au long du projet dans le renforcement de leurs capacités, à la fois en termes de fond mais également sur des aspectes relatifs à la gestion d’équipe, aux procédures d’acquisition de biens ou de services, à l’approche participative, à la communication et au plaidoyer ;