Robert Vos, Directeur, Division de Politique et d’Analyse du Développement, Département
des Affaires Économiques et Sociales
M. Vos est l’auteur de deux des rapports phares de l’ONU, L’Enquête Économique et
Sociale Mondiale et La Situation et les Perspectives Économiques Mondiales. Il est
également membre du Comité de Politique du Développement du Secrétariat des Nations Unies. Pendant son exposé, M. Vos présentera une analyse actuelle des perspectives économiques à court terme et à long terme.
1. Situation
Économique
Mondiale et
Perspectives 2009-
2010
Mai 2009
Rob Vos
Nations Unies
www.un.org/esa/policy
2. Messages Principaux
1. L’une des crises financières les plus graves depuis
la Deuxième Guerre Mondiale
2. Économie Globale en récession
• Baisse synchronisée, pas de signes de croissance en vue
• Chômage à la hausse
• déclin dans le progrès accompli dans la réduction de la
pauvreté et autres MDG
3. Risques de chute du cours d’une récession
mondiale prolongée
4. Défis aux politiques:
• Une action future décisive et coopérative est nécessaire
pour rétablir la santé financière des banques
• Les mesures de stimulus fiscal devraient être mieux
coordonnées et alignées avec les objectifs globaux de
développement durable
• Des réformes plus avancées de l’architecture financière
internationale devraient être mises en marche d’urgence2
• Un nouveau cadre pour la gouvernance économique
mondiale
3. La crise du crédit aux
USA s’améliore
quelque peu… … Distribution des prêts interbancaires, %
5.0
4.5
4.0
3.5
3.0
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
Jan-06
Sep-06
Nov-06
Jan-07
Sep-07
Nov-07
Jan-08
Sep-08
Nov-08
Jan-09
May-06
May-07
May-08
Jul-06
Jul-07
Jul-08
Mar-06
Mar-07
Mar-08
Mar-09
3
4. … mais les coûts des emprunts
pour les pays en voie de
développement restent élevés; les
flux de capitaux privés sont
inversés
10
Africa Asia
8
Latin America Europe
6
4
2
0
Jan-07 Apr-07 Jul-07 Oct-07 Jan-08 Apr-08 Jul-08 Oct-08 Jan-09 Apr-09
4
6. Après un plongeon, les prix
du pétrole sont remontés
aux niveaux de 2005 140
Nominal price
120
Real price
100
$ per barrel, monthly average
80
60
40
20
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
6
7. Les prix alimentaires
mondiaux restent à des
niveaux plus bas, quoique
toujours au-dessus des
niveaux historiques 500
450
Wheat Maize Rice
400
350
Index, 2000 = 100
300
250
200
150
100
50
Jan2001
Jul2001
Jan2002
Jul2002
Jan2003
Jul2003
Jan2004
Jul2004
Jan2005
Jul2005
Jan2006
Jul2006
Jan2007
Jul2007
Jan2008
Jul2008
Jan2009
7
8. L’économie mondiale est en
récession, un redressement
n’est pas certain
5
4.0 3.9
4 3.9
3.5
3
Optimistic
2.7 2.1
2
1.6
1
0 Pessimistic
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
-1
-2
-2.6
-3
8
9. Le revenu per capita
mondial est en déclin en
2009 10
8
GDP per capita annual growth %
6
4
2
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
-2
-4
-6
Developed countries Economies in transition Developing countries
9
10. 60 pays en voie de développement
connaîtront des revenus
décroissants en 2009
(nombre de pays avec une baisse des revenus per capita)
70
60 Developed countries
60 Economies in transition
Developing countries
50
40
33
30
22
18
20 14
12 13
10
1 2
0
2008 2009 2010
10
11. Une récession grave dans
les économies développées
8
6.1
6
4.0
4
GDP growth rate, %
2.4 2.7
2.0
2 1.5 1.5
1.1 1.0
0.4 0.7
0.0 -0.1
0
-0.6 -0.4
-2 -1.1
-1.7
-4 -3.5 -3.7
-6
-8 -7.1
USA Japan EU15 NewEU
2007 2008 2009 2010 Baseline 2010 Pessimistic scenario
11
12. Réduction prononcée de
l’activité économique dans les
économies en transition…
10
…
8.5
8
6.2
6 5.4
GDP growth rate, %
4.2
4
2 1.5
1.0
0
-0.3 -0.6
-2
-1.9
-4
-6 -5.4
South-eastern Europe CIS
2007 2008 2009 2010 Baseline 2010 Pessimistic scenario
12
13. Les pays en voie de
développement sont
durement atteints à travers
les filières commerciales et
financières
• Les effets de retombée à travers les marchés financiers
atteignent plus durement les pays à revenus moyens
• Tous les pays en voie de développement sont
affectés à travers un ralentissement commercial.
• Les exportateurs primaires connaissent également
une détérioration dans les termes commerciaux
• Les importateurs à bas revenus, d’aliments et de
pétrole nets connaissent une amélioration des termes
commerciaux, mais souffrent principalement à travers la
demande réduite pour les produits d’exportation
• Les contraintes de balance des paiements augmentent
dans un nombre croissant de pays et les vastes réserves
s’évaporent rapidement 13
14. Vers un ralentissement de la
croissance dans tous les pays
en voie de développement
10 9.6
8.5
7.6
8
6.8
6.0 6.1
GDP growth rate, %
5.4 5.6 5.5
6 5.4
4.9
4.9
4.3 4.5
4.0 3.9 4.1 4.0
4 3.0 3.1 2.9
2 1.7 1.7
2 1.4
0.9
0
-0.7 -0.7
-1.1
-2 -1.8
-4
Developing Africa East Asia South Asia Western Latin
countries Asia America
2007 2008 2009 2010 Baseline 2010 Pessimistic scenario
14
15. 3.Risques de chute du cours
• Crise prononcée et prolongée
(a)Crise du crédit prolongée dans les
principales économies et récession plus
grave
(b)Renversements financiers importants
dans les marchés émergents
(c)Moins d’ODA pour les pays à bas revenus
• Déséquilibres Globaux
15
16. continue
La volatilité du dollar
105
120
135
90
Jan 04
Apr 04
Jul 04
Oct 04
Jan 05
Yen/US$
Apr 05
Jul 05
Oct 05
Jan 06
Euro/US$
Apr 06
Jul 06
Oct 06
Jan 07
Apr 07
Jul 07
Oct 07
Jan 08
Apr 08
Jul 08
Oct 08
Jan 09
Apr 09
0.60
0.70
0.80
0.90
16
17. …et les déséquilibres globaux
persistent, quoique dans une
spirale déflationniste
600
400
United States
200
Japan
Billion US$
0
European Union
-200
Developing countries (excl
-400
China) and EiT
China
-600
-800
2004 2005 2006 2007 2008 2009
17
18. 4. Défis aux politiques (1)
• Nous avons remarqué des réponses
extraordinaires pour résoudre la crise
– $18 trillions en financement public (30%
du WGP) alloués au secteur financier
– $2.6 trillions de stimulus fiscal (4% du
WGP dépenses en 2009-2011) prévus,
moins que le niveau désiré de 2-3% du
WGP annuellement
– Le paysage financier a changé
– Réponses monétaires coordonnées 18
19. 4. Défis aux politiques(2)
• Des mesures plus nombreuses et plus
audacieuses sont nécessaires:
– Des mesures décisives et coopératives
sont nécessaires pour rétablir la santé du
secteur financier.
– Aligner le stimulus fiscal avec les
objectifs globaux de développement
durable
– Des réformes fondamentales du système
financier international sont nécessaires
pour surmonter les défauts systémiques
19
– Un nouveau cadre pour la gouvernance
économique globale
Notes de l'éditeur
<number>C’est un plaisir de présenter la Situation Économique Mondiale et les Perspectives 2009, Mises à Jour pour la Mi-année 2009. <number>
Les quatre messages cl
La tension du marché du crédit se manifeste dans l’accroissement de l’échelonnement entre les les taux d’intérêt sur les prêts interbancaires et les taux d’intérêt des bons du Trésor. A la fin de septembre et au début d’octobre, cet échelonnement a atteint le plus haut niveau depuis des décennies. Dans les conditions normales de marché, l’échelonnement serait d’environ 20 à 30 points de base, mais il s’est élevé à environ 400 points de base.Depuis que les gouvernements de la plupart des pays développés ont annoncé des projets de sauvetage importants, l’échelonnement a quelque peu reculé, mais reste à un niveau élevé. En outre, les marchés du crédit pour les ménages et les entreprises restent extrêmement étroits. <number>
Les coûts financiers externes pour les économies émergentes et autres pays en voie de développement ont accru depuis fin 2008. L’Index des Obligations des Marchés Emergents, ou Emerging Markets Bond Index (EMBI), ont augmenté de 250 à environ 800 points de base en quelques semaines dans le troisième trimestre de 2008. Le plus grand accroissement a été uniforme, suggérant que la contagion et la peur d’investir généralisée dans les marchés émergents ont pris pied parmi les investisseurs. <number>
L’effondrement du commerce mondial cause du tort aux pays en voie de développement d’une manière démesuéee. Les flux commerciaux à travers le monde ont fortement diminué depuis fin 2008 et ont continué à baisser durant le premier trimestre de 2009 à un taux annuel de plus de 40 pourcent durant trois mois jusqu’à février 2009. Pour l’année 2009, il est prévu que le volume de commerce mondial chutera de 11 pourcent, le plus grand déclin annuel enregistré depuis la Grande Dépression des années 1930. L’impact d’une demande globale en chute libre est aggravé par un tarissement des finances commerciales et une augmentation des tendances protectionnistes. <number>
Une baisse prononcée des prix des produits de base aggrave l’impact négatif sur plusieurs pays en voie de développement, particulièrement ceux qui dépendent grandement des produits d’exportation de base. De 2002 à mi-2008, plusieurs pays ont bénéficié de la tendance vers le haut, quoique volatile des prix du pétrole et des produits non pétroliers. L’intensification de la crise financière globale depuis mi-2008 a conduit à un brusque renversement de cette tendance. Les prix du pétrole ont chuté de plus de 70 pourcent de leurs niveaux maximum de la mi-2008. Les prix des métaux ont chuté de 50 pourcent. Egalement, ceux des autres produits, y compris les céréales de base, ont baissé significativement. Quoique ces prix montrent une certaine stabilisation durant le premier trimestre de 2009, aucun rétablissement n’est attendu en perspective, continuant à faire baisser les recettes des produits d’exportation et les revenus des gouvernements dans plusieurs pays en voie de développement. <number>
<number>
Il est attendu que le Produit Brut Mondial (WGP) chute dans le scénario de niveau de référence de 2.6 pourcent en 2009, comparé à une croissance positive de 2.1 pourcent en 2008 et atteigne une croissance annuelle moyenne de presque 4 pourcent par an avant la crise durant 2004-2007. Tandis qu’un faible redressement de la croissance du WGP est possible pour 2010, les risques de chute du cours demeurent. <number>
Dans le sc
Il est prévu qu’au moins 60 pays en voie de développement (des 107 pays pour lesquels les données sont disponibles) souffriront d’une baisse des revenus per capita, tandis que seulement 7 connaitraient une croissance du PIB per capita de 3 pourcent ou plus – considéré comme le taux de croissance minimum requis pour atteindre une réduction significative de la pauvreté – plus bas que 69 pays en 2007 et 51 en 2008.<number>
Il est prévu que parmi les économies développées, le PIB aux Etats Unis subira une baisse de 3.5 pourcent en 2009 et se rétablira seulement à un faible taux de 1.0 pourcent en 2010. L’effondrement du secteur immobilier qui a commencé en 2006 est toujours en cours, tandis que la crise du crédit, la déflation des prix des actifs et le chômage à la hausse soulignent une réduction prononcée des dépenses d’investissement des entreprises et de la consommation des ménages. L’économie du Japon tombe dans une profonde dépression. Le déclin grave dans la demande globale, particulièrement pour les automobiles, la technologie de l’information et la machinerie, a conduit à la chute des exportations japonaises, causant la diminution prononcée des profits d’entreprise, le resserrement des conditions financières, un chômage à la hausse, la richesse des ménages en déclin, et une demande nationale à la baisse. Les économies des pays de l’Europe de l’Ouest ont été durement affectées par la crise. Le PIB dans la région Euro est espérée chuter de 3.7 pourcent en 2009 après avoir accusé 0.8 pourcent de croissance en 2008. En dépit des suppositions que les stimuli fiscaux et monétaires courants ont fait un certain progrès au cours de l’année 2009, les économies de l’UE ne devraient pas s’attendre à plus qu’une stabilisation graduelle des activités avec une croissance prévue du PIB proche de zéro en 2010. Les économies des nouveaux Etats membres de l’UE se sont détériorées progressivement en 2008, avec une croissance entrant sur un territoire négatif dans les Etats de la Baltique et la Hongrie, et baissant quasi à zero dans les autres pays durant le dernier trimestre de 2008. L’apathie a continué à travers la première partie de 2009, se manifestant sous forme de déclins à double chiffres de la production industrielle, une chute sévère dans les exportations et le commerce de détail et une baisse de la confiance des consommateur et des entreprises. Il est prévu que le PIB des nouveaux Etats membres de l’UE sera réduit de 1.7 pourcent en 2009 et qu’il se redressera modestement de 1.5 pourcent en 2010. Dans un scénario plus pessimiste d’absence de redressement global, ces pays devraient s’attendre à une stagnation économique en 2010. <number>
Les conditions économiques dans les Etats Independants du Commonwealth (CIS) se sont détériorées sérieusement depuis la fin de 2008, affectées par la crise globale du crédit, l’effondrement du commerce mondial et la chute des prix des produits de base, particulièrement ceux du pétrole et du métal, et – pour certains pays – le flux décroissant des rentrées de devises provenant de l’émigration. Il est prévu que le PIB régional diminue de 5.4 pourcent en 2009, réduit de plus de 10 points en pourcentage de la croissance en 2008 et la moyenne des sept années précédentes. Un redressement économique modeste est possible pour 2010 – avec un taux de croissance moyen d’environ 1.5 pourcent – mais les risques ont tendance à la baisse. En Europe du Sud-Ouest, la croissance s’est affaiblie de facon notable durant le premier trimestre de 2008 et a encore perdu de la vitesse à travers 2009. Ces économies ont essuyé des revers retentissants à cause de la diminution des exportations, de la baisse des investissements directs étrangers, et de l’influx de capital dans le portfolio, l’influx des rentrées de devises provenant des émigrés, le ralentissement de la croissance du crédit national, et l’augmentation des coûts de financements externes. Comme conséquence, il est prévu que le PIB combiné de la région baisse de 1.9 pourcent en 2009 et subisse un redressement de 1.0 pourcent en 2010.<number>
Les effets des retomb
Parmi les pays en voie de d
Les risques de chute de cours comprennent: 1. Une crise plus graveLes ventes bradées dans les marchés de capital d’investissement et les baisses de prix des actifs peuvent aussi être prolongées, en même temps que la détérioration des indicateurs de l’économie réelle, incluant la chute des profits commerciaux et la hausse du chômage. Tandis que les institutions financières continuent de diminuer le ratio d’endettement et les investisseurs deviennent encore plus prudents, le scénario pessimiste suppose un cercle vicieux prolongé de la déflation du prix des actifs et les perceptions de la hausse des risques financiers. Les pertes de richesse provenant de la vente à bas prix des actifs à travers le monde pourraient complètement écraser les tentatives de recapitalisation des institutions financières et des entreprises commerciales mises en place par les gouvernements des principaux pays développés et faire du redressement financier une entreprise apparemment impossible. Cela sapera encore plus la confiance du march
<number>
Les déséquilibres globaux ont visiblement diminué en 2008. Malheureusement, cependant, c’est le résultat du processus déflationniste causé par l’effondrement commercial et la diminution du ratio d’endettement financier plutôt que l’aboutissement d’un ajustement plus minime. Comme conséquence et étant donné la coordination insuffisante des mesures de stimulus entre les principales économies, le risque de volatilité des principaux taux d’échange, y compris l’effondrement du dollar, a accru plutot que décru. <number>
Depuis l’intensification de la crise financière en septembre 2008, les Gouvernements à travers le monde ont rendus disponibles des financements publics massifs (atteignant $18 trillions, soit presque 30 pourcent du WGP) afin de recapitaliser les banques, assurant la prise de possession partielle ou complète par le gouvernement des institutions financières en difficulté et donnant une garantie suffisante sur les dépôts bancaires et les autres actifs financiers. De plus, reconnaissant que les mesures monétaires et financières ne seront pas suffisantes pour empêcher la récession, plusieurs pays ont aussi adopté des plans de stimulus fiscal, totalisant environ $2.6 trillions (environ 4 pourcent du WGP), mais à être dépensés en 2009-2011. Quoique significatif, cela peut toujours ne pas répondre quelque peu aux attentes du stimulus de of 2-3 pourcent du WGP par an qui serait requis pour compenser le déclin estimé de la demande combinée globale.<number>