Le prophète muhammad a t-il plagié le pater noster
1. Le Prophète Muhammad (paix et bénédiction sur lui)
a-t-il plagié le « Pater Noster » ?
Collectif al-Hanifiyyah
Création : 15/12/2013
Au Nom de Dieu, Clément et Miséricordieux
Introduction
La question du plagiat a toujours été l’un des thèmes de prédilection favoris des détracteurs de
l’islâm – ou même des critiques honnêtes – et le sujet ouvre la porte à divers questionnements.
Ainsi, certains ne voient dans l’islâm qu’un condensé de copier-coller du judaïsme et/ou du
christianisme. S’il plait à Dieu, nous aurons l’occasion dans divers articles de revenir sur cette
problématique.
Cet article traite uniquement de l’allégation qui consiste à dire que le Prophète Muhammad
(paix et bénédiction sur lui) a littéralement plagié le célèbre Pater Noster ou le « Notre Père »
des chrétiens.
L’allégation est particulièrement intéressante car, d’une part, elle nous donne indirectement
des indications très pertinentes concernant nos sources et comment elles se sont constituées
et, d’autre part, elle nous renseigne sur la (mauvaise) méthodologie des détracteurs du
Prophète (paix et bénédiction sur lui). Nous reviendrons sur ce dernier point en fin d’article
après avoir exposé clairement les choses.
Puisse Dieu le Très-Haut nous faciliter cette œuvre. Amîne.
Collectif al-Hanifiyyah | Le Prophète Muhammad (paix et bénédiction sur lui) a-t-il
plagié le « Pater Noster » ?
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2. I. L’allégation
Alors qu’est-ce que le Pater Noster ? Pour ceux qui ne le savent pas, il s’agit de la célèbre prière
que Jésus (paix et bénédiction sur lui) a enseignée à ses disciples comme nous le lisons dans les
Évangiles. Nous la retrouvons plus précisément dans l’évangile de Matthieu dans son chapitre
6, 9-13 :
Français
Arabe
Grec
Traduction Van Dyke
Οὕτως οὖν προσεύχεσθε ὑμεῖς·
Πάτερ ἡμῶν ὁ ἐν τοῖς οὐρανοῖς·
ἁγιασθήτω τὸ ὄνομά σου,
ἐλθέτω
ἡ
βασιλεία
σου,
γενηθήτω τὸ θέλημά σου, ὡς ἐν
οὐρανῷ καὶ ἐπὶ γῆς· τὸν ἄρτον
ἡμῶν τὸν ἐπιούσιον δὸς ἡμῖν
σήμερον· καὶ ἄφες ἡμῖν τὰ
ὀφειλήματα ἡμῶν, ὡς καὶ ἡμεῖς
ἀφήκαμεν τοῖς ὀφειλέταις ἡμῶν·
καὶ μὴ εἰσενέγκῃς ἡμᾶς εἰς
πειρασμόν, ἀλλὰ ῥῦσαι ἡμᾶς
ἀπὸ τοῦ πονηροῦ.
SBL Greek New Testamento
« Vous donc, priez ainsi : Notre Père
qui es dans les cieux, que ton nom
soit sanctifié ; que ton règne vienne
; que ta volonté soit faite, comme
dans le ciel, aussi sur la terre.
Donne-nous aujourd’hui le pain
qu’il nous faut ; et remets-nous nos
dettes, comme nous aussi nous
remettons à nos débiteurs ; et ne
nous induis pas en tentation, mais
délivre-nous du mal. Car c'est à toi
qu'appartiennent, dans tous les
siècles, le règne, la puissance et la
gloire. Amen! »
Traduction Louis Segond (1910)
Cette très belle invocation enseignée par Jésus le fils de Marie (paix et bénédiction sur lui et sa
mère) aurait été plagiée par le Prophète Muhammad (paix et bénédiction sur lui). Pour cela, les
partisans du plagiat invoquent une tradition citée par le traditionniste Abou Dâwoud dans ses
Sounan (trad. : Traditions) dans laquelle le Prophète (paix et bénédiction sur lui) aurait
demandé que nous invoquions Dieu de la manière suivante : « Notre Seigneur Dieu qui es dans
le ciel, Ton Nom s’est glorifié, Ton Autorité est au ciel et sur terre. Tout comme Ta Miséricorde
est au ciel, fais qu’elle soit sur terre. Pardonne-nous nos fautes et nos péchés, Toi, le Seigneur
des vertueux, fais descendre une de Tes Miséricordes et un de Tes Remèdes sur ce mal pour
qu’il guérisse. »
Est-ce qu’il y a eu plagiat comme l’affirment les détracteurs ? Qu’en est-il de la tradition qu’ils
citent ? Fait-elle autorité ou non ? Nous allons examiner ces questions dans les parties qui
suivent. Citons maintenant, de manière exhaustive, toutes les sources de la tradition.
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plagié le « Pater Noster » ?
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3. II. Les sources de l’allégation
A/ Abou Dâwoud (m. 275 H.), Sounan, tradition n°3892
Tradition n° 3892
Chaine de transmission :
Yazîd b. Khâlid b. Mawhab b. ar-Ramlî -> Al-Layth -> Ziyâdah b. Muhammad ->
Muhammad b. Ka’b al-Qouradhî -> Fadâlah b. ‘Oubayd -> Abou ad-Dardâ
Texte :
J’ai entendu l’Envoyé de Dieu (paix et bénédiction sur lui) dire : « Celui d’entre vous qui
souffre de quelque chose ou que son frère souffre de même qu’il dise : « Notre Seigneur
Dieu qui es dans le ciel, Ton Nom s’est glorifié, Ton Commandement Suprême est au ciel et
sur terre. Tout comme Ta Miséricorde est au ciel, fais qu’elle soit sur terre. Pardonne-nous
nos fautes et nos péchés, Toi, le Seigneur des vertueux, fais descendre une de Tes
Miséricordes et un de Tes Remèdes sur ce mal pour qu’il guérisse. » » [1]
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4. B/ Ahmad b. Hanbal (m. 241 H.), Mousnad, tradition n°23957
Tradition n°23957
Chaine de transmission :
Aboû al-Yamân -> Abou Bakr (c'est-à-dire Ibn Abî Maryam) -> les cheikhs -> Fadâlah b.
'Oubayd al-Ansârî
Texte :
Le Prophète de Dieu (paix et bénédictions sur lui) m’a appris une prière exorcisante et il
m’a ordonné de la réciter pour quiconque se manifesterait à moi [en se plaignant d’un mal].
Il me dit : « Dis : Notre Seigneur Dieu qui es dans le ciel, Ton Nom s’est glorifié, Ton Autorité
est au ciel et sur terre. Seigneur Dieu, tout comme Ton Commandement Suprême est au ciel,
fais que Ta Miséricorde soit sur nous sur terre. Seigneur Dieu, Seigneur des vertueux,
pardonne-nous nos fautes, nos erreurs et nos péchés. Et fais descendre une de Tes
Miséricordes et un de Tes Remèdes afin de guérir untel de ses souffrances. » Il ajouta : « Dis
ceci trois fois, puis demande la protection [de Dieu] en récitant les deux protectrices (c-à-d
les Sourates 113 & 114) trois fois. » [2]
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5. C/ At-Tabarânî (m. 360 H.), Al-Mou’jam al-Awsat, tradition n°8636
Tradition n° 8636
Chaine de transmission :
Mouttalib b. Shou’ayb -> ‘Abd Allâh b. Sâlih -> al-Layth -> Ziyâdah b. Muhammad alAnsârî -> Muhammad b. Ka’b al-Qouradhî -> Fadâlah b. ‘Oubayd -> Abou ad-Dardâ
Texte :
[Abou ad-Dardâ rapporte] qu’un homme est venu le voir et l’informa. Ce dernier lui
mentionna qu’il n’arrivait plus à uriner car il fut atteint de la lithiase urinaire [1]. Il lui
apprit alors une prière exorcisante qu’il avait entendue du Prophète (paix et
bénédiction sur lui) : « Notre Seigneur Dieu qui es dans le ciel, Ton Nom s’est glorifié,
Ton Commandement Suprême est au ciel et sur terre. Tout comme Ta Miséricorde se
trouve au ciel, fais qu’elle soit sur terre. Pardonne-nous nos fautes et nos péchés, Toi, le
Seigneur des vertueux, fais descendre un de Tes Soins et une de Tes Miséricordes sur ce
mal pour qu’il guérisse. » Et il lui ordonna de l’exorciser avec, ce qu’il fit et il guérit. [3]
Commentaire de l’imâm at-Tabarânî :
Ces deux traditions [celle-ci ainsi qu’une autre que l’auteur a précédemment citée et qui
sort du cadre de cette étude] n’ont été rapportées d’Abou ad-Dardâ que par cette chaîne de
transmission. Al-Layth b. Sa’d s’est singularisé en les rapportant.
[1] « La lithiase urinaire ou urolithiase (parfois lithiase rénale ou néphrolithiase) est une maladie caractérisée par la formation de calculs (du
latin : calculus, caillou), accrétions (cristallines) solides de minéraux dissous (de la whewellite) dans l'urine et qui se forment dans les reins ou
les uretères. » (Source : Wikipédia, article sur la Lithiase urinaire, daté du 03/11/2013 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lithiase_urinaire).
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6. D/ Al-Hâkim an-Nîsâbourî (m. 405 H.), Al-Moustadrak ‘ala as-Sahîhayne, tradition
n°1272 et 7512
Tradition n°1272
Chaine de transmission :
Aboû Bakr b. Ishâq le juriste -> Ahmad b. Ibrâhîm b. Milhâne -> Yahyâ b. Boukayr -> AlLayth b. Sa’d -> Ziyâdah b. Muhammad al-Ansârî -> Muhammad b. Ka’b al-Qouradhî ->
Fadâlah b. ‘Oubayd
Texte :
Deux hommes cherchaient à guérir d’un problème d’urine, il partit avec eux [c-à-d
Fadâlah le rapporteur de la tradition] chez Abou ad-Dardâ. Il lui mentionna leurs
sciatiques [2]. Il dit alors : J’ai entendu l’Envoyé de Dieu dire : « Celui d’entre vous qui
souffre de quelque chose ou que son frère souffre de même qu’il dise : Notre Seigneur
Dieu qui es dans le ciel, Ton Nom s’est glorifié, Ton Commandement Suprême est au ciel
et sur terre. Tout comme Ta Miséricorde est au ciel, fais qu’elle soit sur terre. Pardonne[2] « La sciatique (ou lombo sciatique) est une douleur suivant le territoire du nerf spinal S1 ou L5 atteint au niveau de la colonne vertébrale
(rachis lombaire) ou à sa proximité immédiate. » (Source : Wikipédia, article sur la sciatique, daté du 02/11/2013 :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sciatique).
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7. nous nos fautes et nos péchés car Tu es le Seigneur des vertueux. Fais donc descendre
une de Tes Miséricordes et un de Tes Soins sur ce mal pour qu’il guérisse, si Dieu le Très
Haut le veut. » » [4]
Commentaire de l’imâm al-Hâkim an-Nîsâbourî :
Les deux cheikhs (c’est-à-dire Boukhârî et Mouslim) ont tiré argument de tous les
rapporteurs de ce hadîth excepté de Ziyâdah b. Muhammad. C’est un cheikh faisant
partie des gens d’Egypte qui a rapporté peu de traditions.
Tradition n°7512
Chaine de transmission :
Tâhir b. Muhammad b. al-Housayne al-Bayhaqî -> son oncle Al-Fadl b. Muhammad b. alMousayyib -> Sa’îd b. Abî Maryam -> Al-Layth b. Sa’d -> Ziyâd b. Muhammad al-Ansârî ->
Muhammad b. Ka’b al-Qouradhî -> Fadâlah b. ‘Oubayd
Texte :
Deux hommes parmi les gens d’Irak sont venus chercher de quoi guérir leur père qui
avait des problèmes pour uriner. Les gens leur ont conseillé d’aller voir Fadâlah. Les
deux hommes sont allés le voir en lui mentionnant l’objet de leur visite. Celui-ci leur
répondit : J’ai entendu l’Envoyé de Dieu (paix et bénédiction sur lui) dire : « Celui
d’entre vous qui souffre de quelque chose ou que son frère souffre de même qu’il dise :
Notre Seigneur qui es dans le ciel, Ton Nom s’est glorifié, Ton Commandement Suprême
est au ciel et sur terre tout comme Ta Miséricorde est au ciel et sur terre. Pardonnenous nos fautes et nos péchés, Ô Seigneur des vertueux, fais descendre un de Tes Soins
et une de Tes Miséricordes et sur ce mal pour qu’il guérisse. » [5]
Commentaire de l’imâm al-Hâkim an-Nîsâbourî :
C’est une tradition dont la chaîne de transmission est authentique et qu’ils n’ont pas
rapportée (c-à-d Boukhârî et Mouslim).
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8. E/ An-Nasâ’î (m. 303 H.), as-Sounan al-Koubrâ, traditions n°10807 à 10810
Tradition n°10807
Chaine de transmission :
‘Abd al-Hamîd b. Muhammad -> Makhlad -> Soufyâne -> Mansour -> Talq -> Son père
Texte :
[Le père de Talq rapporte] qu’il avait un problème d’urine, alors il partit pour Médine et
le Châm pour trouver qui pourrait le guérir. Il trouva un homme qui lui dit : Ne
t’apprendrais-je pas quelques paroles que j’ai apprises de l’Envoyé de Dieu (paix et
bénédiction sur lui) ? [Il lui rapporta ensuite les propos suivants :] « Notre Seigneur
Dieu qui es dans le ciel, Ton Nom s’est glorifié, Ton Commandement Suprême est au ciel
et sur terre. Tout comme Ta Miséricorde est au ciel, fais qu’elle soit sur terre. Pardonnenous nos fautes et nos péchés, Toi, le Seigneur des vertueux, fais descendre une de Tes
Miséricordes et un de Tes Soins sur ce mal pour qu’il guérisse. » [6]
Tradition n° 10808
Chaine de transmission :
Mahmoud b. Ghaylâne -> Abou Dâwoud -> Shou’bah -> Younous b. Khabbâb -> Talq b.
Habîb -> un homme du Châm -> son père
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9. Texte :
Un homme est venu voir le Prophète (paix et bénédiction sur lui) alors qu’il avait un
problème d’urine. Le Prophète (paix et bénédiction sur lui) lui ordonna alors de dire :
« Notre Seigneur Dieu Celui dont Le Nom s’est glorifié, Son Nom … » puis il relata la
tradition. [7]
Tradition n° 10809
Chaine de transmission :
Younous b. ‘Abd al-A’lâ -> Ibn Wahb -> Al-Layth (et il mentionna quelqu’un d’autre
avant) -> Ziyâdah b. Muhammad al-Ansârî -> Muhammad b. Ka’b al-Qouradhî -> Abou
ad-Dardâ
Texte :
Un homme est venu le voir [c-à-d Abou ad-Darda] et il mentionna son père qui n’arrivait
plus à uriner car il fut atteint de la lithiase urinaire. Il lui apprit alors une prière
exorcisante qu’il avait entendu de l’Envoyé de Dieu (paix et bénédiction sur lui) : « Notre
Seigneur qui es dans le ciel, Ton Nom s’est glorifié, Ton Commandement Suprême est au
ciel et sur terre. Tout comme Ta Miséricorde est au ciel, fais qu’elle soit sur terre.
Pardonne-nous nos fautes et nos péchés, Toi, le Seigneur des vertueux, fais descendre
une de Tes Miséricordes et un de Tes Soins sur ce mal pour qu’il guérisse. » Et il lui
ordonna de l’exorciser avec, ce qu’il fit et il guérit. [8]
Tradition n° 10810
Chaine de transmission :
Ahmad b. Sa’d b. Al-Hakam b. Abî Maryam -> son oncle paternel -> Al-Layth -> Ziyâdah
b. Muhammad al-Ansârî -> Muhammad b. Ka’b al-Qouradhî -> Fadâlah
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10. Texte :
Deux hommes parmi les gens d’Irak sont venus et, ces derniers, cherchaient de quoi guérir
leur père qui avait des problèmes d’urine. Les gens leur ont conseillé d’aller voir Abou adDardâ. Les deux hommes sont venus le voir et avec eux se trouvait Fadâlah. Ils lui
mentionnèrent leur situation et Abou Dardâ dit : J’ai entendu l’Envoyé de Dieu dire : « Celui
d’entre vous qui souffre de quelque chose ou que son frère souffre de même qu’il dise … »
Et il mentionna à peu près la même chose. [9]
F/ Al-Bazzâr (m. 292 H.), Al-Bahr az-Zakhkhâr, tradition n°4080
Chaine de transmission :
Ibrâhîm -> Yahyâ b. ‘Abd Allâh -> Al-Layth -> Ziyâdah b. Muhammad -> Muhammad b.
Ka’b -> Fadâlah b. ‘Oubayd
Texte :
Deux hommes cherchaient à guérir d’un problème d’urine, [Fadâlah] partit avec eux voir
Abou ad-Dardâ qui leur dit : J’ai entendu l’Envoyé de Dieu (paix et bénédiction sur lui)
dire : « Notre Seigneur qui es dans le ciel, Ton Nom s’est glorifié, Ton Autorité est au ciel
et sur terre. Tout comme Ta Miséricorde est au ciel, fais qu’elle soit sur terre. Pardonnenous nos fautes et nos péchés, Toi, le Seigneur des vertueux, fais descendre une de Tes
Miséricordes sur ce mal. » Ce qu’ils firent et ils guérirent. [10]
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11. Commentaire de l’imâm al-Bazzâr :
Quant à cette tradition, elle fut rapportée de l’Envoyé de Dieu (paix et bénédiction sur lui)
en ces termes que via cette voie. Quant à Ziyâdah b. Muhammad nous l’avons déjà
mentionné précédemment. En ce qui concerne Fadâlah b. ‘Oubayd, il a rapporté ces deux
traditions [nous n’avons pas mentionné l’autre tradition car H.S.] et nous les avons
mentionnées en raison des défauts qui s’y trouvent car nous ne les avons appris selon
l’Envoyé de Dieu (paix et bénédiction sur lui) que selon cette voie.
G/ Résumé sur les chaines de transmission
Le tableau suivant récapitule les chaînes de transmission de la dite tradition, de la source
jusqu’au transmetteur final de la tradition :
Source
1
Abou Dâwoud
(m. 275 H.),
Sounan n°3892
Ahmad (m. 241
H.), Mousnad
n°23957
At-Tabarânî (m.
360 H.),
Mou’jam alAwsat n°8636
Al-Hâkim anNîsâbourî (m.
405 H.),
Moustadrak
n°1272
Al-Hâkim anNîsâbourî (m.
405 H.),
Moustadrak
n°7512
An-Nasâ’î (m.
303 H.), Sounan
al-Koubrâ
n°10807
An-Nasâ’î (m.
303 H.), Sounan
al-Koubrâ
n°10808
An-Nasâ’î (m.
303 H.), Sounan
al-Koubrâ
n°10809
An-Nasâ’î (m.
303 H.), Sounan
al-Koubrâ
n°10810
Al-Bazzar (m.
292 H.),
Mousnad
n°4080
Yazîd b. Khâlid
b. Mawhab b.
ar-Ramlî
2
3
Al-Layth
Ziyâdah b.
Muhammad
Aboû alYamân
Abou Bakr b.
Abî Maryam
les cheikhs
Mouttalib b.
Shou’ayb
‘Abd Allâh b.
Sâlih
al-Layth
Aboû Bakr b.
Ishâq le juriste
Ahmad b.
Ibrâhîm b.
Milhâne
Tâhir b.
Muhammad b.
al-Housayne
al-Bayhaqî
4
5
6
Fadâlah b.
‘Oubayd
Abou adDardâ
Ziyâdah b.
Muhammad
al-Ansârî
Muhammad b.
Ka’b alQouradhî
Fadâlah b.
‘Oubayd
Abou
adDardâ
Yahyâ b.
Boukayr
Al-Layth b.
Sa’d
Ziyâdah b.
Muhammad
al-Ansârî
Muhammad
b. Ka’b alQouradhî
Fadâlah
b.
‘Oubayd
Al-Fadl b.
Muhammad
b. alMousayyib
Sa’îd b. Abî
Maryam
Al-Layth b.
Sa’d
Ziyâd b.
Muhammad
al-Ansârî
Muhammad
b. Ka’b alQouradhî
Fadâlah
b.
‘Oubayd
‘Abd al-Hamîd
b. Muhammad
Makhlad
Soufyâne
Mansour
Talq
Son père
Mahmoud b.
Ghaylâne
Abou
Dâwoud
Shou’bah
Younous b.
Khabbâb
Talq b. Habîb
un homme
du Châm
Son
père
Younous b.
‘Abd al-A’lâ
Ibn Wahb
X
Al-Layth
Ziyâdah b.
Muhammad
al-Ansârî
Muhammad
b. Ka’b alQouradhî
Abou
adDardâ
Ahmad b. Sa’d
b. Al-Hakam b.
Abî Maryam
son oncle
paternel
Al-Layth
Ziyâdah b.
Muhammad
al-Ansârî
Muhammad b.
Ka’b alQouradhî
Fadâlah
Abou
adDardâ
Ibrâhîm
Yahyâ b.
‘Abd Allâh
Al-Layth
Ziyâdah b.
Muhammad
Muhammad b.
Ka’b
Fadâlah b.
‘Oubayd
Abou
adDardâ
Muhammad b.
Ka’b alQouradhî
Fadâlah b.
'Oubayd alAnsârî
7
8
Abou
adDardâ
En rouge, nous avons indiqué les transmetteurs qui posent problème. La partie suivante
détaillera cet aspect.
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12. III. Critique des transmetteurs de la tradition
En analysant les chaînes de transmission de la tradition dans les sources que nous avons
répertoriées, nous nous rendons compte qu’elles posent toutes des problèmes en raison de la
présence de certains transmetteurs qui ne sont pas jugés comme étant dignes de confiance par
les traditionnistes. Cette appréciation sur certains transmetteurs n’est pas gratuite, L=loin de
là. Nous la retrouvons mentionnée dans les livres spécialisés dans la science de la critique des
transmetteurs et de leur agrément qu’on appelle en arabe ‘ilm al-Jarh wat-Ta’dîl.
Quand nous analysons minutieusement la tradition, nous nous rendons compte qu’elle n’est au
final rapportée que par deux personnes : Al-Layth b. Sa’d et Talq b. Habîb. Et nous pouvons
dire qu’il n’y a réellement que deux versions.
Quant à la tradition citée par l’imâm Ahmad b. Hanbal dans son Mousnad, la chaîne de
transmission est raccourcie et il est indiqué que la tradition est rapportée par des cheikhs
selon Fadâlah b. ‘Oubayd al-Ansârî. Bien qu’une telle chaîne de transmission soit sans valeur
en raison du manque d’information sur ces cheikhs (qui sont-ils ? sont-ils honnêtes ? probes ?),
nous pouvons néanmoins deviner qu’il s’agisse à peu de choses près des mêmes personnes qui
sont citées dans les autres sources.
Quoi qu’il en soit, la première version de la tradition rapportée par Al-Layth b. Sa’d pose
problème parce que cet imâm rapporte cette tradition selon un certain Ziyâdah b.
Muhammad al-Ansârî qui est considéré comme « réprouvé » dans la transmission des
traditions prophétiques.
Quant à la deuxième version de la tradition, elle est rapportée par Talq b. Habîb al-‘Anazî
selon son père. Or, les spécialistes de la tradition n’ont pas d’information concernant son père.
Est-il probe ? Est-il intègre ? Est-il honnête ? Le manque d’information sur un transmetteur
rend la tradition par la même occasion douteuse et faible.
Il n’est pas utile dans cet article de critiquer les autres transmetteurs de la tradition tels
qu’Abou Bakr b. Abî Maryam, Younous b. Khabbâb, Yahyâ b. ‘Abd Allâh car si une seule
personne est considérée comme faible dans la chaîne de transmission, c’est toute la tradition
qui le devient. Nous ne nous attarderons pas à une critique exhaustive de tous les rapporteurs.
Vérifions maintenant ce qui a été dit par les spécialistes autour de Ziyâdah b. Muhammad alAnsârî et du père de Talq b. Habîb al-‘Anazî.
A/ Ziyâdah b. Muhammad al-Ansârî
Le premier qui le critiqua, et non l’un des moindres, est l’imâm al-Boukhârî (m. 256 H.) dans
son ouvrage at-Târîkh al-Kabîr (La Grande Histoire).
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13. Notice 1490 : Ziyâd b. Muhammad - selon Muhammad b. Ka'b al-Qouradhî selon Fadâlah b. 'Oubayd selon
Abou ad-Dardâ. Al-Layth a également rapporté de lui. Il est réprouvé dans le hadîth. [11]
Il est intéressant de souligner que l’imâm al-Boukhârî cite exactement une des chaînes de
transmission que nous traitons dans cet article. Il ajoute que Ziyâd b. Muhammad (ou
Ziyâdah, c’est la même chose) est réprouvé (ar : mounkar) dans la transmission des traditions
prophétiques. C’est-à-dire que les traditions qu’ils rapportent sont tout simplement rejetées.
Un autre traditionniste le critiqua, il s’agit de l’imâm an-Nasâ’î (m. 303 H.) dans son ouvrage
ad-Dou’afâ wal-Matroukîne (les transmetteurs faibles et réprouvés dans la transmission des
traditions prophétiques).
Notice 233 - Ziyâdah b. Muhammad : il est réprouvé dans le hadîth. Al-Layth b. Sa’d a rapporté de lui.
[12]
Il est intéressant de souligner que l’imâm an-Nasâ’î, qui rapporta également la tradition que
nous traitons dans cet article, considère le transmetteur Ziyâdah b. Muhammad comme étant
« réprouvé » dans la transmission des traditions prophétiques.
Citons maintenant l’imâm al-Mizzî (m. 654-742 H.), l’un des spécialistes les plus reconnus dans
la science des transmetteurs des traditions prophétiques, dans son ouvrage Tahzîb al-Kamâl fî
Asmâ ar-Rijâl (Synthèse parfaite sur les noms des transmetteurs), il affirme :
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13
14. Notice 2083 : Ziyâdah b. Muhammad al-Ansârî [...] al-Boukhârî, et an-Nasâ'î et Abou Hâtim ont dit : Il est
réprouvé dans le hadîth. [13]
Et pour finir, nous citerons l’imâm Ibn ‘Adî (m. 365 H.) dans son ouvrage Al-Kâmil fî Dou'afâ
ar-Rijâl (Le complet sur les transmetteurs faibles) affirme quant à lui ceci :
Le cheikh a dit [c’est-à-dire Ibn ‘Adî] : Quant à Ziyâd b. Muhammad, je ne connais de lui que deux ou trois
traditions prophétiques. Et al-Layth et Ibn Lahî’ah ont rapporté de lui. Et il ne doit pas être suivi dans ce
qu’il a rapporté. [14]
Dans son ouvrage, l’imâm Ibn ‘Adî rapporte les transmetteurs faibles et donne ensuite les
traditions jugées faibles et rapportées par le transmetteur en question et qui prouvent son
point de vue. Ce qu’il faut noter ici, c’est que l’imâm donne comme exemple la tradition que
nous traitons dans cet article. Elle est donc considérée comme étant faible par ce dernier.
Ainsi, sur les dix sources de la dite tradition que nous avons mentionnée, sept sont réprouvées,
c’est-à-dire que ces sources sont inauthentiques ! Il nous reste maintenant à traiter le cas de
Habîb al-‘Anazî, le père de Talq.
B/ Habîb al-‘Anazî
Il n’y a en réalité aucune information concrète sur Habîb al-‘Anazî, le père de Talq. Il n’y a ni
critique du transmetteur, ni agrément. Dans la science des traditions prophétiques, une telle
tradition est tout simplement considérée comme faible.
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15. Le traditionniste Ibn Hajar al-‘Asqalânî (m. 852 H.), auteur du célèbre commentaire de
l’Authentique de l’imâm al-Boukhârî, déclare dans son ouvrage Taqrîb at-Tahdhîb (Approche
de la synthèse) :
1114 – Habîb al-‘Anazî […] C’est le père de Talq : il est inconnu. Il fait partie de la 3ème génération [c’està-dire, suivant la nomenclature de l’auteur, de la génération intermédiaire des Suivants.] [15]
En d’autres termes, il y a un inconnu dans la chaîne de transmission. De fait, la tradition
n°10807 rapporté par l’imâm an-Nasâ’î dans ses Sounan al-Koubrâ est faible.
Cependant, il y a certainement eu une erreur lors de la transcription de la tradition par un
copiste, car Talq ne l’a pas rapporté selon son père, mais selon un inconnu vivant au Châm
selon le père de ce dernier…
En effet, Ibn al-Athîr (m. 630 H.) rapporte dans son ouvrage Asad al-Ghâbah fî Ma’rifah asSahâbah (Le lion de la jungle dans la connaissance des Compagnons [3]) :
1062 – Habîb al-‘Anazî
Il s’agit du père de Talq b. Habîb. ‘Abdâne l’a mentionné et a prétendu qu’il y a divergence dans la
tradition qu’il a rapportée. Et ce qui est juste c’est plutôt ce qui a été rapporté par Ghoundar selon
Shou’bah selon Younous b. Khabbâb selon Talq selon un homme du Châm selon son père qui est venu voir
le Prophète (paix et bénédiction sur lui) alors qu’il avait un problème d’urine. Le Prophète (paix et
[3] Les titres des ouvrages en arabe sont assez difficiles à traduire. Les auteurs musulmans ont pris l’habitude de faire rimer les titres de leurs
ouvrages. Ici, Ibn al-Athîr a choisi l’image du lion car c’est le roi de la jungle. Par conséquent, il est celui qui gouverne le monde animal. En
reprenant cette image, il a voulu donner à son livre le même rôle mais sur le thème des Compagnons du Prophète (paix et bénédiction sur lui).
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15
16. bénédiction sur lui) lui ordonna alors de dire : « Notre Seigneur Dieu qui es dans le ciel, Ton Nom s’est
glorifié … ». [16]
Ce qu’essaie d’expliquer ici Ibn al-Athîr, c’est que la tradition « Notre Seigneur qui es dans le
ciel […] » rapportée selon Habîb al-‘Anazî lui fut attribuée par erreur. En réalité Talq ne l’a pas
rapportée selon son père mais selon un homme du Châm, qui lui, la tenait de son père …
Ceci sera repris mot pour mot par Ibn Hajar al-‘Asqalânî son ouvrage Al-Isâbah fî Tamyîz asSahâbah (La distinction correcte des Compagnons) [17].
Donc non seulement une des versions de la tradition fut attribuée à Habib al-‘Anazî, qui est
inconnu au passage, mais elle le fut par erreur. Ainsi, correctement notée, la tradition
remonterait à Talq via un inconnu du Châm qui rapporte la tradition à travers son père…
C/ Résumé sur les transmetteurs problématiques
Pour clore cette partie nous dirons que la tradition tourne essentiellement autour de deux
transmetteurs problématiques : Ziyâdah b. Muhammad al-Ansârî et Habîb al-‘Anazî, le père
de Talq.
Le premier est réprouvé par les spécialistes, donc ses traditions ne sont pas acceptées. Et quant
au deuxième, il est inconnu, mais en plus la tradition lui fut attribuée par erreur.
Donc nous pouvons dire qu’aucune chaîne de transmission n’est authentique. Mais qu’en est-il
des savants de la tradition islamique ? Comment ont-ils considéré cette tradition ?
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17. IV. L’authentification de la tradition par certains savants
Après avoir vu les chaines de transmission de la dite tradition et en avoir mentionné ses
faiblesses, tournons-nous maintenant vers les différents avis des savants musulmans.
Il faut tout d’abord savoir que ceux qui ont rapporté la tradition dans leurs ouvrages respectifs
n’entendaient pas nécessairement par là l’authentifier. En réalité, très peu de savants l’ont
déclarée authentique.
Parmi ceux qui l’ont authentifiée de manière catégorique, nous pouvons citer :
-
Al-Hâkim an-Nisâbourî qui déclare explicitement dans son Moustradrak que la chaine de transmission
de la tradition est authentique et que Boukhârî et Mouslim n’ont pas rapporté [18].
-
Shams ad-Dîne adh-Dhahabî (m. 748 H.) confirme Al-Hâkim dans son jugement [19].
Et puis c’est tout. Quant à ceux qui l’ont explicitement affaiblie ou indiqué la singularité de la
tradition, nous pouvons citer :
-
Al-Bazzâr affirme dans son Mousnad que la tradition comporte des défauts et qu’elle est singulière (c’està-dire qu’elle est connue de lui que selon une voie) [20].
-
At-Tabarânî affirme que la tradition est singulière et qu’il n’y a qu’al-Layth qui la rapporte [21].
-
Le vérificateur du Mousnad de l’imâm al-Bazzâr, ‘Âdil b. Sa’d, confirme également la faiblesse de la
tradition en mentionnant la faiblesse de deux transmetteurs (Ziyâdah b. Muhammad & Yahya b. ‘Abd
Allâh) [22].
-
Adh-Dhahabî affirme, en correction de ce qu’al-Hâkim avait affirmé dans son Moustadrak, que la
tradition contient un rapporteur réprouvé [23]. Etant donné que la tradition est mentionnée deux fois
dans le Moustadrak, il apparait que lors de la vérification de l’ouvrage par adh-Dhahabî que ce dernier se
soit contredit sur la question …
-
Ibn ‘Adî a mentionné la tradition dans son Kâmil confirmant ainsi sa faiblesse [24].
-
Al-Albânî, dans son authentification de la tradition rapportée dans les Sounan d’Abou Dâwoud, affirme
que la tradition est faible [25].
-
Shou’ayb al-Arnâ’out & Muhammad Kâmil Qourrah Bilalî affirment dans leur authentification des
Sounan d’Abou Dâwoud que la chaine de transmission de la tradition est faible [26].
-
Shou’ayb al-Arnâ’out & ‘Âdil Mourshid affirment dans leur authentification du Mousnad de l’imâm
Ahmad b. Hanbal que la chaîne de transmission de la tradition est faible [27].
-
Hamzah Ahmad az-Zayne, dans sa vérification du Mousnad de l’imâm Ahmad b. Hanbal, affirme la
même chose [28].
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18. V. Remarques sur le fond
Après avoir critiqué les chaînes de transmission de la dite tradition, intéressons-nous
maintenant au fond. Il est vrai que cette “invocation” (et non “prière” au passage, car en Islâm
les termes “salât“ et “dou’a” ne sont pas synonymes) ressemble étrangement à celle que l’on
retrouve dans la Bible.
Avant de parler de plagiat, il serait bon de comprendre ce que l’on raconte. Les mots ont leur
sens et tout leur poids. Nous lisons par exemple dans le dictionnaire en ligne Larousse :
Plagiat (nom masculin) :
Acte de quelqu'un qui, dans le domaine artistique ou littéraire, donne pour sien ce qu'il a pris à
l'œuvre d'un autre.
Ce qui est emprunté, copié, démarqué. [29]
Ainsi, par définition, un plagiat est un copier/coller d’une source que l’on fait passer pour
sienne. Est-ce que cela s’applique vraiment à la tradition qui nous intéresse ? Remettons les
deux invocations dans un tableau et regardons les différences :
Le Pater Noster
La pseudo-tradition prophétique
Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit
sanctifié ; que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite,
comme dans le ciel, aussi sur la terre. Donne-nous
aujourd’hui le pain qu’il nous faut ; et remets-nous nos
dettes, comme nous aussi nous remettons à nos
débiteurs ; et ne nous induis pas en tentation, mais
délivre-nous du mal. Car c'est à toi qu'appartiennent
dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire.
Amen!
Notre Seigneur Dieu qui es dans le ciel, Ton Nom s’est
glorifié, Ton Commandement Suprême est dans le ciel
et sur la terre. Tout comme Ta Miséricorde est au ciel,
fais qu’elle soit sur terre. Pardonne-nous nos fautes et
nos péchés, Toi, le Seigneur des vertueux, fais
descendre une de Tes Miséricordes et un de Tes Soins
sur ce mal pour qu’il guérisse.
Il y a plusieurs remarques à faire.
Premièrement, les termes sont tout de même complètement différents. Le mot “Père” est
changé par “Seigneur Dieu”. Les termes “miséricorde”, “fautes” et les “péchés” n’apparaissent
pas dans la version biblique, de même que les termes “pain”, “dettes”, “tentation” et le célèbre
“Amen” n’apparaissent pas dans la pseudo-tradition prophétique. Sans compter que les
conclusions sont complètement différentes, la dernière doxologie [4] est absente de la pseudotradition prophétique...
Deuxièmement, la différence des termes employés conduit dans notre cas à une divergence de
sens. Par exemple, dans le Pater Noster, il nous est demandé de remettre nos dettes parce que
nous remettons celle des autres. Dans la pseudo-tradition prophétique, ce sens n’est pas repris.
Quand nous analysons le plan du Pater Noster, nous pouvons dire qu’il suit le schéma suivant :
[4] « La doxologie est une formule de louanges, le plus souvent employée dans la liturgie des différentes religions. Elle est en général exécutée
en tant que finale de prières. » (Source : Wikipédia, article sur la doxologie, daté du 22/10/2013 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Doxologie )
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19. 1. Éloge de Dieu
2. Demande à Dieu de manifester Son Pouvoir
3. Demande de subsistance à Dieu (absent dans la pseudo-tradition prophétique)
4. Remise de nos dettes car nous remettons celle des autres (ce n’est pas le cas dans la
pseudo-tradition prophétique)
5. Demande de ne pas être induit en tentation (absent de la pseudo-tradition
prophétique)
Or, comme nous le voyons, le plan n’est pas identique. Mais bien plus, la raison de l’institution
de la prière également. Dans l’évangile de Luc, c’est suite à une demande des disciples que
Jésus (paix sur lui) leur enseigne le Pater Noster.
« Jésus priait un jour en un certain lieu. Lorsqu'il eut achevé, un de ses disciples lui dit: Seigneur,
enseigne-nous à prier, comme Jean l'a enseigné à ses disciples. » (Luc 11 ,1)
Ainsi, cette prière d’invocation a été instituée suite à une demande des disciples du Christ, car
ceux-ci voulaient une prière similaire à celle des disciples de Jean-Baptiste (paix sur lui). Le
Pater Noster pouvait ainsi être récité en toute circonstance. Dans la pseudo-tradition
prophétique, ce n’est absolument pas le cas, les paroles doivent être récitées uniquement si
quelqu’un souffre de quelque chose et ceci n’est pas à caractère obligatoire. On veut pour
preuve que les musulmans, de manière générale, ne connaissent pas cette invocation.
Il est bien évident que nous ne sommes pas ici en présence d’un plagiat. Certes, une
ressemblance existe entre les deux, mais on ne peut, par définition, appeler cela un plagiat. Si
vraiment le Prophète Muhammad (paix et bénédiction sur lui) avait plagié le Pater Noster
quelque part, nous l’aurions certes retrouvé dans le Coran, source indiscutable, or ce n’est
absolument pas le cas.
Troisièmement, et comme nous l’avons mentionné en introduction, l’accusation de plagiat est
intéressante parce qu’elle permet de mettre en évidence le manque d’objectivité et de
méthodologie flagrant des détracteurs. L’allégation est d’autant plus intéressante qu’elle met
en évidence l’influence des sources chrétiennes dans les sources musulmanes. Cela peut
facilement s’expliquer par l’histoire.
En effet, parmi les premiers convertis, il y avait de très nombreux chrétiens, et il n’est pas à
exclure que lors de leur entrée en islâm, ces derniers aient gardé une partie de leur héritage
passé.
Le schéma suivant est très plausible : un de ces convertis a invoqué Dieu avec une prière
proche de ce qu’il connaissait lorsqu’il était chrétien, mais il l’a légèrement modifiée afin qu’elle
respecte le monothéisme très strict prôné par l’islâm. Puis, au fur et à mesure du temps,
certains transmetteurs se sont trompés et ont attribué cette invocation remaniée du Pater
Noster au Prophète (paix et bénédiction sur lui) et c’est pour cela que nous la retrouvons dans
nos sources ! De fait, des traditions sont mises par erreur sur son compte et on crie aujourd’hui
au plagiat !
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20. VI. Conclusion
Pour conclure sur cette allégation, nous dirons ceci :
a) Concernant la critique extrinsèque (la critique des chaines de transmission), toutes
les voies de transmission de la dite tradition sont faibles. Deux transmetteurs sont
particulièrement
mis
en
cause :
Ziyâdah
b.
Muhammad
al-Ansârî
(réprouvé/mounkar) et Habîb al-‘Anazî (inconnu/majhoul).
b) Quelques savants ont authentifié la dite-tradition. Ils ont malheureusement fait une
erreur de jugement, mais l’étude minutieuse nous a montré que l’avis majoritaire
penchait pour sa faiblesse. Mais bien plus, il est tout simplement impossible
d’authentifier la tradition et de l’imputer au Prophète (paix et bénédiction sur lui).
c) Concernant la critique intrinsèque (la critique du contenu/fond), on ne peut parler de
plagiat. Les termes de la pseudo-tradition ne peuvent en aucun cas nous amener à
conclure à un plagiat. Cependant, il est envisageable de parler d’influence chrétienne.
Au final, il est inutile d’accuser le Prophète (paix et bénédiction sur lui) d’avoir plagié le Pater
Noster des chrétiens, parce qu’il est tout simplement innocent de ce qu’on lui a imputé. Cette
tradition a très certainement été amenée dans nos sources à travers les chrétiens convertis à
l’islâm et qui avaient gardé leur ancien héritage.
Voilà notre dernier mot sur la question !
Allâhou A’lam - Et Dieu Sait Mieux ce qu’il en est !
Tous les bienfaits proviennent de Dieu, seules les erreurs nous incombent !
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21. VII. Bonus Game
Les apologètes chrétiens qui crient au plagiat devraient faire plus attention car la même
remarque pourrait leur être faite. Est-ce que le Kaddich a influencé le Pater Noster ? Qu’est-ce
que le Kaddich ? Nous lisons sur Wikipédia :
Le kaddich (transcription française commune) ou qaddich ou kaddish (hébreu : קדישqaddich, «
sanctification ») est l'une des pièces centrales de la liturgie juive et a également influencé plusieurs
prières chrétiennes, dont le Notre Père. [30]
Voici maintenant le texte du Kaddich [31] :
#
Traduction française
1 Magnifié et sanctifié soit le Grand Nom.
Transcription
Yitgaddal
rabba
vèyitqaddash
sh'meh
2 dans le monde qu'il a créé selon sa volonté Bè'alma di vèrah khir'outeh
vèyamlikh malkhouteh
3 et puisse-t-il établir son royaume
puisse sa salvation fleurir et qu'il rapproche veytzmakh
meshi'heh
pourqaneh
4 son oint.
5 de votre vivant et de vos jours
בעלְמָא דִ י בְרא כִרעּותֵּה
ְ
ָ
ָ ְ
וי ַמְ לִיְך מלְכּותֵּה
ַ
ְ
viqarev
be'hayekhon ouv'yomekhon
6 et [des jours] de toute la Maison d'Israël
Araméen / Hébreu
.י ִתְ גַדַ ל וי ִתְ קַדַ ׁש שמֵּה רבָא
ַ
ְ
ְ
ouv'hayei dekhol bet Israël
promptement et dans un temps proche ; et bè'agala ouvizman qariv ve'imrou
amen
7 dites Amen.
ויַצְמַ ח פֻרקנֵּה וִיקָרב משיחֵּה
ִ ְ ֵ
ָ ְ
ְ
בחי ֵיכֹון ּובְיֹומֵיכֹון
ַ ְ
ּובחי ֵי דְ כָל בֵית יִשְראֵל
ָ
ַ ְ
בעגָלָא ּובזְמַן קָריב. ואמרּו ָאמֵן
ְ ִ ְ
ִ
ִ
ֲ ַ
Les deux lignes suivantes sont répondues par l'assemblée des fidèles, avant d'être reprises par l'officiant :
8 Puisse son grand nom être béni
yèhè sh'meh rabba mevarakh
יְהֵא שְ מֵּה רבָא מבָרְך
ַ ְ
ַ
9 à jamais et dans tous les temps des mondes. le'alam oulèal'mè 'almayya
לעלַם ּולעלמי עלמי ָא
ַ ְ ָ ֵ ְ ָ ְ
ָ ְ
ְ
ויִשְתַ בַח
ְ
י ִתְ בָרְך
ַ
Yitbarakh vèyishtabba'h vèyitpa'ar וי ִתְ פַָאר
10 Béni et loué et glorifié et exalté,
vèyitromam
וי ִתְ רֹומַם
ְ
ַ ְ
וי ִתְ הַדָ ר
ְ
וי ִתְ נַשֵא
ְ
vèyitnassè vèyithaddar vèyit'alè וי ִתְ עלֶה
11 et élevé et vénéré et élevé et loué
vèyit'hallal
וי ִתְ הלָל
ַ ְ
soit le nom du Saint (transcendant), béni
.שְ מֵּה דְ קֻדְ שָא בְריְך הּוא
ִ
sh'meh dèQoudsha, berikh hou.
12
soit-il.
לעלָא (ּולעלָא מכָל) מִן כָל
ִ
ֵ ְ
ֵ ְ
בִרכָתָ א
ְ
vèshirata tushbe'hata vènèkhèmata
וְשִ ירתָ א תֻ שבחָתָ א ונֶחמָתָא
ֱ ְ
ְ
ָ
au-dessus (et au-dessus) de toutes les l'eëlla (ouleëlla mikol) min kol
birkhata
13 bénédictions
14 et cantiques, et louanges et consolations
qui sont dites dans le monde ; et dites
15 Amen.
da'amiran bèal'ma ve'imrou amen
דַ אֲ מִ ירן בעלמָא. ואמרּו ָאמֵן
ְ ִ ְ
ְ ָ ְ ָ
Force est de constater que cette prière a des airs de ressemblance avec le Pater Noster. Va-t-on
accuser Jésus (paix et bénédiction sur lui) d’avoir « plagié » ou de s’être inspiré cette prière
juive ? Nous laissons le soin aux lecteurs de se faire leur propre opinion sur la question.
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plagié le « Pater Noster » ?
21
22. Références
[1] ABOU DAWOUD AS-SIJISTANI, Sounan, éditions « Bayt al-Afqâr ad-Dawliyyah lil Nashr wal Tawzî’ », Riyâd, Arabie
Saoudite, p. 427, tradition n°3892
[2] AHMAD B. HANBAL, Mousnad, vérifié par Shou’ayb al-Arnâ’out & ‘Âdil Mourshid, éditions « Mou’assassate arRisâlâh », 1ère édition, 1995, tome 39, p. 379, tradition n°23957
[3] AT-TABARANI, Al-Mou’jam al-Awsat, éditions « Dar al-Haramayne », tome 8, p. 280, tradition n°8636
[4] AL-HAKIM AN-NISABOURI, al-Moustadrak ‘ala as-Sahihayne, vérifié par Moustafâ ‘Abd al-Qâdir ‘Atâ, éditions « Dâr
al-Koutoub al-‘Ilmiyyâh », Beyrouth, Liban, tome 1, p. 494, tradition n°1272
[5] AL-HAKIM AN-NISABOURI, al-Moustadrak ‘ala as-Sahihayne, vérifié par Moustafâ ‘Abd al-Qâdir ‘Atâ, éditions « Dâr
al-Koutoub al-‘Ilmiyyâh », Beyrouth, Liban, tome 4, p. 243, tradition n°7512
[6] AN-NASA’I, as-Sounan al-Koubrâ, éditions « Moua’ssasate ar-Risâlah », vérifié par Hasan ‘Abd al-Moun’im Salbî,
1ère édition, 2001, Beyrouth, Liban, tome 9, p. 380, tradition n°10807
[7] AN-NASA’I, as-Sounan al-Koubrâ, éditions « Moua’ssasate ar-Risâlah », vérifié par Hasan ‘Abd al-Moun’im Salbî,
1ère édition, 2001, Beyrouth, Liban, tome 9, p. 380, tradition n°10808
[8] AN-NASA’I, as-Sounan al-Koubrâ, éditions « Moua’ssasate ar-Risâlah », vérifié par Hasan ‘Abd al-Moun’im Salbî,
1ère édition, 2001, Beyrouth, Liban, tome 9, p. 380-381, tradition n°10809
[9] AN-NASA’I, as-Sounan al-Koubrâ, éditions « Moua’ssasate ar-Risâlah », vérifié par Hasan ‘Abd al-Moun’im Salbî,
1ère édition, 2001, Beyrouth, Liban, tome 9, p. 380, tradition n°10810
[10] AL-BAZZAR, al-Bahr az-Zakhkhâr (Mousnad al-Bazzâr), vérifié par ‘Âdil b. Sa’d, éditions « Maktabah al-‘Ouloum
wal Hikam », 1ère édition, 1988, Médine, tome 10, p. 18-19, tradition n°4080
[11] AL-BOUKHARI, at-Târîkh al-Kabîr, tome 3, p.446, notice n°1490
[12] AN-NASA’I, ad-Dou’afâ wal-Matroukîne, p.113, notice n°233
[13] AL-MIZZI, al-Kamâl fî Asmâ ar-Rijâl, tome 9, p.533-534, notice 2083
[14] IBN ‘ADI, Al-Kâmil fî Dou'afâ ar-Rijâl, éditions « Dâr al-Koutoub al-‘Ilmiyyâh », Beyrouth, Liban, tome 4, p.145146, notice 698
[15] IBN HAJAR AL-‘ASQALANI, Taqrîb at-Tahdhîb, vérifié par Hassân ‘Abd al-Mannân, éditions « Bayt al-Afkâr adDoualiyyâh », Jordanie, p. 132, notice n°1114
[16] IBN AL-ATHIR, Asad al-Ghâbah fî Ma’rifah as-Sahâbah, « Dar al-Koutoub al-‘Ilmiyyâh », Beyrouth, Liban, tome 1,
p. 679, notice n°1062
[17] IBN HAJAR AL-‘ASQALANI, Al-Isâbah fî Tamyîz as-Sahâbah, vérifié par ‘Abd Allâh b. ‘Abd al-Mouhsin at-Turkî, Le
Caire, 2008, tome 2, p.467-468, notice n°1615 & tome 3, p. 90-91, notice n°2073
[18] AL-HAKIM AN-NISABOURI, al-Moustadrak ‘ala as-Sahihayne, vérifié par Moustafâ ‘Abd al-Qâdir ‘Atâ, éditions
« Dâr al-Koutoub al-‘Ilmiyyâh », Beyrouth, Liban, tome 4, p. 243, tradition n°7512
[19] Ibid.
Collectif al-Hanifiyyah | Le Prophète Muhammad (paix et bénédiction sur lui) a-t-il
plagié le « Pater Noster » ?
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23. [20] AL-BAZZAR, al-Bahr az-Zakhkhâr (Mousnad al-Bazzâr), vérifié par ‘Âdil b. Sa’d, éditions « Maktabah al-‘Ouloum
wal Hikam », 1ère édition, 1988, Médine, tome 10, p. 19, tradition n°4080
[21] AT-TABARANI, Al-Mou’jam al-Awsat, éditions « Dar al-Haramayne », tome 8, p. 280, tradition n°8636
[22] Ibid.
[23] AL-HAKIM AN-NISABOURI, al-Moustadrak ‘ala as-Sahihayne, vérifié par Moustafâ ‘Abd al-Qâdir ‘Atâ, éditions
« Dâr al-Koutoub al-‘Ilmiyyâh », Beyrouth, Liban, tome 1, p. 494, tradition n°1272
[24] IBN ‘ADI, Al-Kâmil fî Dou'afâ ar-Rijâl, éditions « Dâr al-Koutoub al-‘Ilmiyyâh », Beyrouth, Liban, tome 4, p.145146, notice 698
[25] ABOU DAWOUD AS-SIJISTANI, Sounan, éditions « Bayt al-Afqâr ad-Dawliyyah lil Nashr wal Tawzî’ », Riyâd, Arabie
Saoudite, p. 427, tradition n°3892
[26] ABOU DÂWOUD AS-SIJISTANI, Sounan, vérifié par Shou’ayb al-Arnâ’out & Muhammad Kâmil Qourrah Bilalî,
éditions « Dâr ar-Risâlah al-‘Âlamiyyah », 1ère édition, 2009, tome 6, p. 39-40, traditions n°3892
[27] AHMAD B. HANBAL, Mousnad, vérifié par Shou’ayb al-Arnâ’out & ‘Âdil Mourshid, éditions « Mou’assassate arRisâlâh », 1ère édition, 1995, tome 39, p. 379-381, tradition n°23957
[28] AHMAD B. HANBAL, Mousnad, vérifié par Hamzah Ahmad az-Zayne, éditions « Dâr al-Hadîth », le Caire, tome 17,
p.183, tradition n°22839
[29] Dictionnaire en ligne, Larousse :
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/plagiat/61301?q=plagiat#60896
[30] Source : Wikipédia, article sur le Kaddish, daté du 14/12/2013 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Kaddish
[31] Ibid.
Collectif al-Hanifiyyah | Le Prophète Muhammad (paix et bénédiction sur lui) a-t-il
plagié le « Pater Noster » ?
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