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MASTER II Professionnel
       "e-Administration et Solidarité Numérique"
                      Année universitaire 2008-2009
                                Rapport de stage

           De la solidarité numérique à l’ICT4D :
 Etude des potentialités d’élargissement et de développement
                du réseau professionnel Web2solidarité

                      Travail réalisé par : Jonathan STEBIG



Structure d’accueil :
Agence mondiale de
Solidarité Numérique – ASN (Lyon)


Maître de stage :                                           Encadrant pédagogique :
Jean POULY                                                   Jean-Jacques GUIBBERT


                            Soutenance : juillet 2009

     Master 2 Professionnel du Centre universitaire J.-F. Champollion (site de Castres)
    Domaine "Sciences humaines et sociales", Mention "Géographie et Aménagement",
                   spécialité "e-Administration et Solidarité numérique"
"Tout groupe humain prend sa richesse dans la
communication, l'entraide et la solidarité visant à
  un but commun : l'épanouissement de chacun
         dans le respect des différences."
                                 (Françoise Dolto)




                                                 2
De la solidarité numérique à l’ICT4D :
 Etude des potentialités d’élargissement et de
   développement du réseau professionnel
               Web2solidarité




                                                 3
Remerciements :
Je tiens dans un premier temps à adresser toute ma gratitude à :
   -   Mon maître de stage Jean Pouly, qui m'a ouvert les portes de l'Agence Mondiale de
       Solidarité Numérique malgré un contexte de restructuration profonde, et m'a apporté
       toute sa confiance dans la réalisation de mes missions.


J'adresse ensuite tous mes sincères remerciements à :
   -   Toute l'équipe de l'ASN, qui m'a accueilli chaleureusement, facilitant ainsi mon
       intégration au sein d'un environnement très professionnel, transparent et convivial. Le
       dynamisme combiné de David Menchi, Najet Tenoutit, Christine Tornare et Milène
       Salmeron à eu un effet très positif sur mon activité et ma motivation. Mention
       particulière à Destiny Tchehouali, qui par ses compétences intellectuelles, sa
       confiance et sa réflexion autour de projets concrets a ouvert de nombreuses
       perspectives quand à mon avenir personnel dans le monde du développement.


   -   Tous les experts qui ont participés activement aux échanges autour des débats
       thématiques tout au long du stage, et qui par leur expérience ont apportés une
       importante plu value qualitative aux discussions. Mention spéciale à ceux avec qui j'ai
       eu des échanges enrichissant, Fred Bordage (Green IT), Fabricia Devignes (Enda
       Europe), Alassane Sanou (Ateliers du Bocage), Jean Michel Cornu (FING).


   -   Mes professeurs Jean-Jacques Guibbert, Emmanuel Eveno, et Matthieu Vidal, ainsi
       que tous les intervenants du MASTER eASN. Les savoirs théoriques, techniques et
       méthodologiques qui nous ont transmis correspondent à la base sur laquelle je serais
       en mesure de construire mon avenir professionnel.


Je transmets ensuite une dédicace toute particulière à :
   -   Mes camarades de la promotion 2008-2009 du MASTER eASN, dont les identités et
       cultures diversifiées ont permis une réelle ouverture d'esprit sur les enjeux du
       développement, et une meilleure approche des contextes dans les pays du sud.


   -   Mes amis de Lyon, avec qui j'ai découvert une ville dynamique, culturelle et
       conviviale, et qui m'ont permis d'aborder le stage dans des conditions plus détendues.


                                                                                                4
Résumé :

       La solidarité numérique, concept francophone né des deux rencontres du SMSI à
Genève et à Tunis entretien une vision politique ambitieuse autour des mécanismes
d'intégration des pays du sud à la société de l'information. En parallèle à cette approche
innovante, les acteurs anglophones du développement ont construit une analyse plus
économique et techniciste visant à mettre les Technologies de l'Information et de la
Communication (TIC) au service du développement : "l'ICT4D".
Dans un contexte mondialisé, les acteurs internationaux orientent leurs réflexions autour d'une
approche globale et collaborative, visant à donner des réponses communes aux enjeux du
développement.


       Le rassemblement des acteurs internationaux du domaine des TIC dans un système
global organisé autour de la communication correspond à une étape incontournable pour
construire une pensée politique collaborative autour des problématiques de la fracture
numérique.
C'est pour répondre à cet objectif que s'est développé le réseau Web2solidarité, espace de
collaboration et de production d'expertises sur les projets de développement par les TIC.
Dans le but d'élargir cet espace au monde anglophone de l'ICT4D, plusieurs scénarios ont été
élaborés, chacun d'entre eux visant à introduire de nouvelles communautés d'acteurs dans le
réseau. Les journalistes et reporters, les volontaires internationaux, les étudiants et
enseignants chercheurs, autant de pistes d'ouvertures potentielles qui pourraient apporter à
Web2solidarité une plus grande crédibilité internationale dans sa mission d'espace d'expertise
de terrain sur des projets de solidarité numérique.


       Le monde du développement par les TIC doit se construire et s'appuyer la constitution
d'un espace collaboratif élargi, Web2solidarité dispose de toutes les potentialités pour jouer ce
rôle de catalyse internationale.



Les mots clefs :
Développement, TIC, Territoire, Société, Synergie, Collaboration, Mutualisation, Catalyse,
Expertise, Numérique, Solidarité, Communication, Echange, Fracture, Information,
Universitaire, Journalisme, Volontariat, Reportage, International,

                                                                                               5
Sommaire


Introduction .............................................................................................................................. 7


1)        Solidarité Numérique versus ICT4D : Quelles similarités, quelles
divergences et quelles perspectives de rapprochement ? .................................... 10
     1.1) La solidarité numérique et ses acteurs clefs.................................................................. 11
     1.2) Cartographie analytique des jeux et enjeux d’acteurs de l’ICT4D ............................... 25


2)       Les        potentialités              de       développement                    du        réseau           professionnel
Web2solidarité.org............................................................................................................ 50
     2.1) Scénario 1 : le réseau international des acteurs du domaine des TIC au service du
     développement ..................................................................................................................... 51
     2.2) Scénario 2 : UniversDéTIC, le rassemblement du monde universitaire pour une
     réflexion autour de la synergie "développement, Territoire et TIC".................................... 61
     2.3) Scénario 3 : Cyberplumes et volontaires numériques : élargissement des communautés
     sur Web2solidarité................................................................................................................ 73


3) Retours d’expériences................................................................................................. 79
     3.1) Animation et développement de Web2solidarité.......................................................... 80
     3.2) Les contraintes et les difficultés rencontrées ................................................................ 94
     3.3) Les apports du stage...................................................................................................... 96


Conclusions et perspectives ................................................................................................... 98


Bibliographie.......................................................................................................................... 102
Webliographie ........................................................................................................................ 104
Liste des figures ..................................................................................................................... 108
Liste des schémas cartographiques VUE ............................................................................... 109
Liste des sigles ....................................................................................................................... 110
Annexes.................................................................................................................................. 112
Table des matières :................................................................................................................ 115


                                                                                                                                           6
Introduction


          Le paradoxe de la société de l'information, nouveau contexte mondiale à travers lequel
l'organisation internationale doit se redéfinir, réside dans la manière dont on aborde son
avènement.
Depuis le télégraphe de Chappe jusqu'à l'intronisation d'Internet, chaque innovation technique
est accompagnée d’un discours dit millénariste, qui annonce un monde meilleur. Ce genre de
discours est de type performatif car il “dit la société telle qu’on la veut, et en la disant la
prépare, lui donne un peu plus de réalité, la fait accepter : (…) le performatif est efficace”1
En déplaçant les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) de leur cadre
présupposé de fonctionnement au cadre d’usage réel, les techniciens, les journalistes, les
organisations internationales et les vulgarisateurs produisent par leurs discours un contexte
paradigmatique qui vise à faire des nouvelles technologies la base de la société moderne,
construite sur la connaissance.
Système avéré ou en construction ? Nouveau modèle de développement ou organisation
néocolonialiste ? Mythe ou réalité ? Au-delà de ces questions, un constat doit être fait, celui
de la nouvelle donne internationale autour de laquelle les acteurs politico-économiques
entendent fixer les fondations d'une nouvelle idéologie, celle de la société du savoir partagé.


          Afin de mieux comprendre les enjeux et les impacts de ce nouveau paradigme, j'ai
donc choisi de réaliser mon stage à l'Agence Mondiale de Solidarité Numérique (ASN),
organisation née de cette prise de conscience internationalement partagée selon laquelle les
outils d'information et de communication peuvent jouer un rôle dans le rattrapage des sociétés
du sud, structure au sein de laquelle le champ de vision serait à la fois le plus large et le plus
pertinent.
Pour répondre plus largement aux enjeux de la société de l'information, l'objectif de l'Agence
consiste à élargir son influence dans le monde anglophone des "Information and
Communication Technology for Development" (ICT4D), et de se positionner comme l'un des
piliers institutionnels de la mutualisation des compétences et des bonnes pratiques, en matière
de développement par les TIC.

1
    : BOURDIN Sylvie, Cours Master 2 eASN: “La société de l'information”, 2007-2008.


                                                                                                  7
C'est dans ce sens que Jean Pouly, directeur de l'ASN, m'a confié la mission
d'identifier les acteurs clefs de l'ICT4D et de cartographier leur organisation.
Afin de donner quelques indications sur la l'organisation de travail mise en place pour
répondre à la mission qui m'a été confiée, revenons sur la méthodologie abordée.
L'identification du système de l'ICT4D s'est faite par une analyse approfondie sur Internet des
différents acteurs, en établissant comme principe de base la recherche par partenariat ; chaque
acteur identifié comme ayant un rôle clef dans le système servant de porte d'entrée vers
l'ensemble des structures avec lesquels il entretenait des relations.
Après avoir établi une liste élargie et exhaustive des structures impliquées, le deuxième
exercice a consisté à limiter le champ d'acteurs2 à cartographier uniquement aux têtes de
réseaux, pour obtenir des schémas qualitatifs lisibles.
Le logiciel libre de "Mind Mapping" ou "cartographie des savoirs" utilisé est le "Visual
Understanding Environment" (VUE), très approprié pour mettre en relation au sein de cartes
schématiques les acteurs et d'identifier leur organisations et les liens qu'ils entretiennent (la
méthodologie abordée pour la construction des cartes sera précisée dans la partie 1.2.2).


           Cette première étape devait servir de point de départ à la constitution des différents
axes de partenariats à définir avec certaines structures ayant un positionnement stratégique
dans le réseau de l'ICT4D.
Pour mieux comprendre les potentialités de rapprochement de l'ASN avec l'ICT4D, il s'est
avéré central de réaliser un travail de définition, à la fois historique et politique, des concepts
voisins de la solidarité numérique et de l'ICT4D. Et ainsi de faire émerger les similarités, les
divergences, ainsi que les perspectives de rapprochement entre ces deux sphères.
Afin de solliciter l'implication des acteurs anglophones dans les projets et activités de l'ASN
pour le développement de la société de l'information, un outil d'expertise permettant de faire
émerger des savoirs de terrains et de synthétiser les expériences éparses des acteurs du
développement par les TIC à été lancé officiellement en janvier 2009 : le réseau social de la
solidarité numérique "Web2solidarité".




2
    : Les acteurs et la présentation de leurs activités, missions et organisations sont regroupés dans un document
intitulé :"Atlas des têtes de réseau de l'ICT4D". Trop volumineux pour être mis en annexe, il sera présenté aux
membres du jury lors de la soutenance du rapport de stage.


                                                                                                                8
C'est par la présentation de la méthodologie d'expertise et de ses capacités en matière de
mutualisation et de catalyse que les partenaires potentiels du monde anglophone devraient être
sollicités.


        Le contexte politique et stratégique fragile auquel doit faire face le monde de la
solidarité numérique depuis près d'un an a eu un réel impact sur le déroulement de mon stage
et la définition de mes missions au sein de l'Agence. Par mesure de pragmatisme, la seconde
partie de mon travail s'est progressivement réorientée vers une identification (sur la base du
travail comparatif des organisations de l'ICT4D et de la solidarité numérique) des différents
scénarios d'élargissement de Web2solidarité qui permettrait au réseau de s'ouvrir et de faire
participer à son développement les acteurs anglophone des TIC et du développement.
Construite sur une approche d'hypothèses plus ou moins ambitieuses, la scénarisation des
pistes d'élargissement de Web2solidarité s'est avérée être l'approche la plus adaptée au
contexte politique sensible et en restructuration.
A défaut d'aborder le stage dans le détail, et d'amener à son terme une proposition
d'élargissement du réseau (impossible face aux obligations politiques de l'Agence), mon
travail s'est établi autour de la définition des potentialités de rassemblement des acteurs
anglophones et francophones des TIC et du développement, en identifiant des portes d'entrée
spécifiques adaptées.


        Enfin, dans la mesure où le réseau professionnel Web2solidarité n'est encore qu'a une
forme simplifiée, tant les potentialités d'expertises et de remonté de savoir sont importantes,
l'activité en tant que chargé de mission pour l'ASN s'est déroulée aussi autour de l'animation,
et de l'approfondissement des applications du réseau, afin de lui donner une valeur ajoutée
réelle, et d'en faire émerger une expertise de projet qualitative.


        Après avoir analysé, dans une analyse comparative, les concepts et organisations
respectives de la solidarité numérique et de l'ICT4D, nous proposerons les différents scénarios
d'élargissement du réseau Web2solidarité, pour enfin présenter un retour d'expérience sur les
réalisations et perspectives professionnelles issues du stage.




                                                                                             9
1) Solidarité Numérique versus
ICT4D : Quelles similarités, quelles
divergences et quelles perspectives de
          rapprochement ?




                                       10
Cette partie correspond à la première étape du stage. L'objectif a été d'identifier et de
cartographier les acteurs clefs de l'ICT4D, et de présenter, à partir d'une étude comparative
avec le monde francophone de la solidarité numérique, les perspectives de rapprochement à
travers l'élargissement de Web2solidarité au monde anglophone. Dans cette analyse croisée,
les méthodes de description sont différentes.


       Dans la mesure où la mission qui m’a été confiée résidait dans l’identification et la
cartographie du monde anglophone de l’ICT4D, l’analyse de ce système sera construite sur la
lecture de schémas et de cartes d’interrelations, afin de mieux percevoir les jeux et enjeux
d’acteurs de ce milieu. Pour l’analyse l’étude du concept de la solidarité numérique,
l’approche sera plus chronologique (du fondement et de l’évolution du système).
L’identification des acteurs de la solidarité numérique a été réalisée par Destiny Tchehouali,
dans le cadre de la création du réseau social de la solidarité numérique Web2solidarité. Il m’a
semblé ainsi plus pertinent de proposer une réflexion autour du concept de gouvernance et de
son évolution.


       Dans une analyse comparative, nous reviendrions sur deux concepts à première vue
similaires, mais dans les réalités de leurs organisations respectives, très différents.
Les actions qui découlent des partenariats du monde anglophone, leur envergure financière et
géographique, ainsi que le fondement même du concept, sont sans communes mesures avec
l’implication des structures francophones sur les questions et enjeux existant, dans le domaine
des TIC au service du développement.
Nous nous contenterons ici de dresser un état des lieux par une approche comparative entre
les deux sphères, afin de mieux comprendre les similarités, d'analyser les divergences, de
faire ressortir les perspectives et modalités de rapprochement.



1.1) La solidarité numérique et ses acteurs clefs.

1.1.1) Définition du concept de solidarité numérique


       "La solidarité numérique se veut une approche positive de la coopération visant à
déployer toutes les potentialités de l’Internet et du multimédia auprès de tous les publics
concernés. La solidarité peut s’exercer à travers le transfert de ressources financières,


                                                                                             11
matérielles et humaines. Elle permet de mettre en place des projets et des réseaux d’acteurs
partout dans le monde.
Un projet de solidarité numérique se caractérise par le fait qu’il permet :
- L’accès aux informations et aux connaissances de manière libre et générale, sans distinction
de moyens ;
- L’appropriation, par les groupes ciblés, des outils de la société de la connaissance et leur
capacité à tirer partie de toutes leurs fonctionnalités ;
- Le partage de méthodes, de savoir-faire et de compétences entre les partenaires engagés
dans une action3".


           Le concept de la solidarité numérique est né d'une véritable intention politique
d'institutionnaliser les projets de développement construits sur l'utilisation des Technologies
de l'information et de la Communication (TIC).
Cette approche, qui a vu le jour lors du premier Sommet Mondial de la Société de
l'information (SMSI)4, s'aligne sur une vision de coopération et d'accompagnement des
sociétés dans leur intégration au monde de l'information.
Dans sa définition, le concept ne répond pas directement à la question "pourquoi utiliser les
TIC?", il présente à l'inverse une réflexion plus construite sur la réponse à la question
"comment intégrer les populations dans la société de l'information?".
La solidarité, dont l'étymologie provient du latin "solidus" (qui signifie "entier et consistant,
lien unissant entre eux les débiteurs d'une somme"5), renvoi directement à l'idée de
l'association des différentes parties dans l'intégration de tous (dans l’unité), à la société de
l'information.




3
    : "Guide de la coopération décentralisée pour la solidarité numérique", Direction Générale de la Coopération
Internationale et du Développement (DGCID), ASN, Ministère des affaires étrangères et européennes.
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/580_Int_Solidarite_numerique-2.pdf
4
    : Aux termes de sa Résolution 56/183 (21 décembre 2001), l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations
Unies a approuvé la tenue du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) en deux phases, dont la
première a eu lieu à Genève (Suisse), du 10 au 12 décembre 2003 et la seconde à Tunis (Tunisie) du 16 au 18
novembre 2005. http://www.itu.int/wsis/basic/about-fr.html (les objectifs seront décrits dans la partie 1.1.2.1).
5
    : Définition issue extraite du "Nouveau petit robert 2010".


                                                                                                                    12
C’est à travers cette approche que les acteurs de la coopération et du développement
entendent donner une réponse à la réduction de la fracture numérique6.
Il est intéressant de voir dans la manière d'aborder les programmes de développement par les
TIC comment cette notion francophone s'est inscrite dans la continuité des notions
occidentales des théories du développement. Elle consiste en un transfert du capital technique
et humain dans les sociétés du sud, afin de leurs permettre de rattraper leur retard (Rostow,
19977).
Les dérives de cette approche pourraient s'inscrire dans une lecture trop néo-colonialiste de
l'approche francophone, dans la mesure où les savoirs et connaissances techniques des pays
du nord sont mis à disposition des sociétés du sud.


          Cependant, à la différence de l'ensemble des sommets internationaux (sommet
mondial sur l'environnement, sur la population, etc), qui ont tous émergés de la volonté des
pays du nord, le SMSI est née à la demande de l'Afrique : "Ils ont dû combattre ce qui a
d’abord été le refus, puis une relative indifférence des États-Unis et, dans une moindre
mesure de l’Europe, qui ne souhaitaient pas traiter de ce sujet dans le cadre de l’ONU où
chaque pays dispose d’une voix quelle que soit sa population, sa puissance économique et
militaire. Il n’était effectivement pas dans l’intérêt des pays développés de mettre en jeu, dans
le cadre onusien, la suprématie de fait qu’ils exerçaient dans le domaine des infrastructures,
des équipements, des logiciels et, surtout, de la gouvernance de l’Internet" (Ministère des
affaire étrangères et européennes, 2007).




6
    : "On qualifie généralement de « fossé » ou de « fracture » numérique (de l’anglais « digital divide »), les
inégalités d’accès et les inégalités d’usages d’Internet et des TIC entre pays riches et pays pauvres, zones
urbaines denses et zones rurales « blanches », entre hommes et femmes, jeunes et vieux, diplômés et personnes
peu instruites,… En effet, compte tenu de l’évolution très rapide et de l’instabilité du secteur des TIC et des
télécommunications, le temps d’adoption de ces innovations technologiques varie d’une société à l’autre
(adoption tardive, lente et longue de certaines innovations en Afrique et dans les pays du Sud), et d’un individu à
l’autre (selon qu’on soit technophobe ou technophile par exemple). Ces constats fondent les différents
paradigmes d’une société à double vitesse marquée par une « fissure » ou un « écart » entre les « infos-riches »
et les « infos pauvres », les « info-émetteurs » et les « info-récepteurs » " (Tchehouali D., 2008).
7
    : Rostow, W.-W., Les étapes de la croissance économique, un manifeste non communiste, Economica, 1997,
305p.


                                                                                                               13
De plus, un second élément fait balance par rapport aux thèses néo-colonialistes, il s'agit des
intentions institutionnelles de la solidarité numérique, pilotées par deux structures
"coordonnées"; le Fond de Solidarité Numérique (FSN), moteur financier des programmes de
développement et des projets stratégiques institués par l'ASN. Pour financer les programmes
de développement, ces structures ont tenté de mettre en place des outils et des mécanismes de
redistribution veillant à rassembler l'ensemble des acteurs internationaux dans la perspective
d'une intégration de tous dans la société de la connaissance, "le un pourcent de solidarité
numérique".
Ce programme de financement innovant consiste à proposer à l'ensemble des institutions,
publiques ou privées, désireuses de participer à l’édification d’une société de l’information
plus équitable, de reverser un pourcent des marges des appels d'offres relatifs aux TIC au
FSN, en l'échange d'une labellisation "solidarité numérique". C'est à travers ce mécanisme que
les institutions de la solidarité numériques entendent proposer un modèle de la société de
l'information juste et équitable8.



1.1.2) Un contexte fragile, des objectifs à redéfinir

1.1.2.1) SMSI et création du Fond de Solidarité Numérique


           Adoptés par l’Assemblée générale de l’ONU, les SMSI ont convié les 198 États
membres à s’asseoir autour d'une même table, et visent à élaborer un plan d'action général sur
les problématiques liées au développement de la société de l'information.
Pour différentes raisons, ce sommet international s'est construit sur une certaine originalité
vis-à-vis des autres sommets internationaux.
Tout d'abord, comme nous l'avons abordé précédemment, il est important de revenir sur
l'origine de ce sommet, dont l'idée émane d'une proposition soumise en 1996 par la Tunisie,
en tant que membre de l'Union Internationale des Télécommunications (UIT). C'est à
l'occasion de la Conférence Bamako de 20009 que l'idée à débouché sur l'organisation du
premier volet des SMSI.



8
    : Éléments de présentation issue du site du FSN : http://www.dsf-fsn.org/cms/content/view/39/73/lang,fr/
9
    : Cet évènement est né de l’initiative d’un réseau Afrique-Europe de la société civile avec le parrainage du
président du Mali de l’époque M. Alpha Oumar Konaré (actuel Secrétaire général de l’Organisation de l’Union


                                                                                                               14
La seconde particularité réside dans le fait qu'il s'est déroulé en deux temps, un
premier volet à Genève en 2003, pendant lequel les déclarations et les plans d'actions ont été
mis en place, et un second à Tunis en 2005, au cours duquel l'ensemble des engagements ont
été établis.
A la différence du sommet sur le développement durable de Rio ("sommet planète terre"), qui
à donné lieu dix ans plus tard à une conférence de suivi à Johannesburg (pendant laquelle les
déclarations de 1992 ont été reprises et affirmées de manière plus concrète), les SMSI ont été
organisés en deux étapes d’égale importance diplomatique. Cette solution a été mise en place
vis-à-vis de la méconnaissance générale des états concernant les thématiques abordées, dans
le souci de disposer d'une période de trois ans pour permettre aux acteurs de se positionner sur
le sujet.


           La troisième particularité du SMSI correspond à l'implication de la société civile.
Cette nouvelle règle du jeu s'est mise en place dans le but de proposer à une plus grande
diversité d'acteurs (universitaires-chercheurs, experts, ONG, groupements d'intérêts, etc.), de
se réunir autour des problématiques de la société de l'information. Cette nouvelle approche a
permis de proposer un contrepoids dans les échanges du sommet, face au pouvoir
décisionnaire des Etats nationaux, la société civile ayant un rôle de conseil et d'expertise sur
les sujets techniques en raison de leur connaissance du terrain.


           Enfin, il est très important de noter que pour la première fois de son histoire, l'ONU a
proposé de rassembler les acteurs internationaux autour d'un thème "positif", dans le sens où
les questionnements n'ont pas fait état d'un risque ou d'une quelconque analyse anxiogène.
L'objectif étant d'explorer les nouvelles possibilités apportées par les TIC, et non pas de
répondre à des catastrophes pressenties (la guerre, la faim, la pauvreté ou les changements
climatiques).
"Il s’agit de mobiliser les énergies, de canaliser les programmes et les investissements pour
faire émerger et s’approprier de nouveaux bénéfices, inconnus jusqu’ici, et non pas pour se
prémunir d’un danger collectif"10.


africaine, équivalent de la Commission européenne pour l’Afrique) et M. Guy-Olivier Segond, alors président du
Conseil d’État de la République et canton de Genève (premier président du FSN).
10
     : Extrait du "guide de la coopération décentralisée pour la solidarité numérique", DGCID – ASN, page 26.


                                                                                                                15
Dans son déroulement, nous pouvons cependant constater que les SMSI n'ont pas
directement répondu aux problématiques de la réduction de la fracture numérique, dans la
mesure où les discussions n'ont débouché que sur des engagements, sans qu'aucun programme
ne soit mis en place. C'est en effet plus autour des questions inhérentes au développement, à la
souveraineté nationale, ou encore à l'éducation que les débats se sont orientés.
Au-delà de cet immobilisme relatif, parfaitement résumé par la déclaration de la société civile
du 18 décembre 2005 intitulée "bien plus aurait pu être réalisé", le sommet a été à l'origine de
l'émergence de réseaux de partenariats entre le nord et le sud, à travers la constitution de
véritables opportunités économiques, en associant directement différents acteurs impliqués
(gouvernements, ONG, collectivités locales, entreprises, etc.)
«Le tout premier résultat de cette grande messe de l’information et de la connaissance, c’est
le processus lui-même. Dans l’esprit de ses initiateurs le SMSI devait sensibiliser les
décideurs des pays en développement à l’immense potentiel (des TIC) pour l’expansion future
des économies, l’amélioration du bien être des populations, la cohésion sociale et l’extension
de la démocratie.» (Renaud P. 2006).


       Il en ressort ainsi un véritable point positif, lié à la prise de conscience généralisée des
sociétés internationales sur les enjeux liées à la réduction de la fracture numérique, la
nécessité d'instituer des structures spécialisées autour de ces problématiques, et de définir
précisément les mécanismes logistiques et financiers pour donner à tous la possibilité de
s'approprier les outils, et de s'intégrer dans la société de l'information. C'est en ce sens que l'on
peut voir dans cet évènement le point de départ d'un processus participatif pour définir les
nouvelles perspectives de coopération entre le nord et le sud en matière d'information et de
communication.
Ainsi, l’un des aboutissements de ce processus a été le progressif établissement d'un fond
pour la réduction de la fracture numérique. Il est né de l'initiative du Président sénégalais
Abdoulaye Wade, et a été présenté sous la forme d'une proposition des pays en
développement.


Le principe, née en 2003 s'est concrétisé à Tunis, d'abord sous la forme d'un pacte de
solidarité numérique, pour voir l'inauguration officielle en mars 2005 du Fonds Mondiale de
Solidarité Numérique (FSN) basé à Genève.
Créé dans la même dynamique, et associée en tant que bras opérationnel financé en parti par
le FSN, l'Agence Mondiale de Solidarité Numérique (ASN) l'accompagne dans ses actions et

                                                                                                  16
projets de terrain liés à l'application des TIC dans les différents domaines du développement,
tels que la santé, l'éducation, l'environnement, ou encore la connectivité.



1.1.2.2) Rôle de l’Agence Mondiale de Solidarité Numérique


       L’Agence Mondiale de Solidarité Numérique (ASN), structure au sein de laquelle j'ai
réalisé mon stage, est une association loi 1901 dont la mission consiste à proposer un appui
logistique et technique à la mise en place de projets de solidarité numérique. C'est à la suite de
l'implication associée des villes de Lyon et de Genève, de la province du Piémont en Italie et
de la République du Sénégal dans le développement et l'intégration solidaire des populations
dans la société de l'information que la structure à été mise en place.


       La démarche de l'agence est construite sur une réduction des inégalités de l'accès au
savoir et à l'information, à travers une solidarité active permettant l'émergence d'une
économie active et créatrice d'emploi.
L'originalité de son action est liée au fait qu'elle se consacre uniquement aux usages, aux
contenus, à la formation et au matériel, ne travaillant pas sur les projets d'infrastructure et de
connectivité.
Pour avancer dans ses missions, l'ASN dispose d'un Conseil d'Administration qui rassemble
des personnalités issues de secteurs diversifiés tels que l'enseignement supérieur, la recherche,
le secteur privé, le droit ou encore le secteur associatif, ainsi que d'une équipe opérationnelle
dynamique composée de cinq membres constituant le secrétariat exécutif et un stagiaire.
           Nom et prénoms Fonction
           Jean Pouly             Directeur
           Christine Tornare      Chargée de l'administration et des finances
           Najet Tenoutit         Directrice adjoint et chargée de projets
           David Menchi           Chargé de projets et des systèmes d'information
           Destiny Tchehouali Chargé d'étude et doctorant (programme CIFR)
           Milène Salmeron        Stagiaire, assistance juridique


         Figure 1 : Composition de l'équipe de l'ASN (STEBIG Jonathan, juin 2009)




                                                                                               17
L’agence a mené à terme différents programmes d'action :
       -   Accompagnement à la mise en œuvre de dix projets de solidarité numérique dans le
           cadre de la coopération décentralisée (mise en place de plans locaux numériques,
           informatisation des services publics, recyclage de matériel informatique, télémédecine,
           e-Learning, protection de la diversité culturelle et linguistique, systèmes d’information
           pour l’agriculture, etc.) pour le Ministère des Affaires Etrangères et Européennes
           (MAEE).
       -   la conception d'un réseau européen des acteurs clefs de la solidarité numérique
           (EDSKAN11).
       -   la première version du projet ordi 2.0 (plateforme nationale de reconditionnement et
           de recyclage de matériel informatique) en partenariat avec la Délégation aux Usages
           de l'Internet, rebaptisé aujourd'hui ordinateurs solidaires et appuyé directement par la
           région Rhône-Alpes et le Grand Lyon, construit sur un fonctionnement régional.


           Par la suite, elle a lancé une action de grande envergure, à la suite de laquelle un
ensemble d'initiatives positives ont pu voir le jour. Il s'agit de l'organisation de la Conférence
mondiale sur la solidarité numérique à Lyon en novembre 2008.
C'est à cette occasion que l'ASN a lancé officiellement le réseau social de la solidarité
numérique, baptisé Web2solidarité, réseau rassemblant aujourd'hui près de 500 membres issus
de divers horizons professionnels et géographiques, réseau que nous présenterons en détail
dans la seconde partie.
Avec l'appui d'outils d'expertise tel que son réseau social Web2solidarité, l'ASN agit comme
catalyseur12 dans la mise en œuvre de projets financés par le fond. Son rôle consiste
essentiellement à se positionner comme un facilitateur des initiatives de solidarité numérique,


11
     : European Digital Solidarity Key Actors Network. Le projet a finalement été rejeté récemment, pour manqué
d'ancienneté et d'assise budgétaire suffisamment importante.
12
     : Il existe une méthode scientifique appelée « Méthode Catalyse » qui a été mise au point par le professeur
Jean-Jacques Girardot, directeur du laboratoire universitaire « Méthodes de traitement de l'information appliquée
aux sciences de l'Homme et de la Société » (MTI@SHS) de l'Université de Franche-Comté en France. Il s’agit
d'une méthode d’intelligence territoriale qui vise à mobiliser les informations détenues par des communautés
territoriales pour améliorer la pertinence, l’efficience et l’impact des actions de développement conduites à
l’échelle des territoires. Cette méthode préconise l’utilisation des outils scientifiques fondamentaux comme les
bases de données en ligne, les techniques d’édition numérique, les techniques de gestion des projets et
d’évaluation, les statistiques quantitatives et qualitatives des données (Tchehouali D. 2008).


                                                                                                              18
à travers le rassemblement et la mutualisation des bonnes pratiques dans le domaine des TIC
et du développement.
Dans un domaine où les activités sont le plus souvent cloisonnées, avec un réel manque de
coordination, l'ASN propose de rassembler les acteurs et leurs initiatives, afin d'en faire
ressortir une méthodologie commune dans l'approche du terrain pour les projets de
coopération décentralisée (la réalisation du "Guide de la coopération décentralisée pour la
solidarité numérique" publié en 2008, au profit des collectivités locales, en est une parfaite
illustration).


           La particularité de son action réside aussi dans l'articulation qu'elle propose par la
coordination des acteurs et initiatives à une échelle globale, pour une meilleure méthodologie
de projet à des échelles très localisées.




              Figure 2 : Rôle catalyseur de l’Agence Mondiale de Solidarité Numérique


Cette figure illustre bien le cadre d’action de l’Agence dans perspective de globalité
(interdépendance des éléments et des sous-systèmes appartenant au système global des
interactions). Ici la réduction de fracture numérique est considérée dans une approche
systémique13. Cette approche suppose de la part de l’Agence mondiale de solidarité
numérique un savoir (ensemble de concepts et de valeurs liées au fonctionnement du système)
un savoir-être (nouveau regard porté sur les systèmes humains), un savoir-penser (du local au


13
     : Ensemble complexe dans lequel les éléments interagissent les uns avec les autres et où les changements d'une
partie du système a un impact sur l'ensemble (Brunet R. 1993)


                                                                                                                19
global, mais aussi du global au local), et un savoir-faire (observation, analyse, modélisation et
expérimentation) pour une efficacité des actions sur le terrain (Tchehouali, 2008).
Ce schéma met par ailleurs en évidence l'approche pluri-acteur de l'ASN, dans la mesure où
elle construit son expertise et son appui logistique à partir d'une mutualisation des réflexions
et des points de vues. Cette méthode est en parfaite adéquation avec l'origine de sa création, le
SMSI, et plus largement avec les approches actuelles des politiques de développement, qui
s'établissent sur l'association et le croisement des savoirs et des domaines d'expertise des
acteurs impliqués.


       L'ouverture de son réseau Web2solidarité, portail francophone des acteurs de la
solidarité numérique vise à produire de l'expertise technique et informelle, à travers les
témoignages des acteurs de terrains, qui mettent à disposition sur le réseau l'ensemble des
pratiques et des méthodologies de projet qui seront ensuite analysées et restituées sous la
forme de synthèses par les chargés de projets et chargés d'études de l'Agence.
L'ensemble des applications lancées sur ce portail visent à proposer une véritable
méthodologie d'expertise construite sur la base de guide des bonnes pratiques en matière de
projets de solidarité numérique, "la matrice Web2solidarité" (concept sur lequel nous
reviendrons plus longuement dans la deuxième partie).
C'est dans la perspective de la rédaction des cahiers de Web2solidarité (rassemblant un
ensemble de synthèses des différentes remontées de projets de terrains proposées par les
membres du réseau) que les coordinateurs de la plateforme ont lancé une série de débats sur
les différentes thématiques de la solidarité numérique, permettant pendant un mois aux
acteurs (invités témoins et intervenants directs) de s'exprimer et d'alimenter les contenus qui
serviront à la rédactions des synthèses.




                                                                                              20
Figure 3 : Présentation des débats lancés sur le réseau Web2solidarité



1.1.2.3) FSN et ASN : une institutionnalisation limitée dans un contexte fragile

   • La conférence mondiale de la solidarité numérique : vers une fusion du fond et de
       l’agence ?
       L’organisation de la conférence du 28 novembre à Lyon a été instituée dans la
perspective d’un rapprochement et d’une fusion des activités de l’ASN avec celles du fond.
En effet, dans la mesure où le fondement même de ces deux entités s’est élaboré sur la base
d’une coordination profonde, le Fonds étant le bailleur de l’Agence, le principal soutien
financier permettant de donner les moyens d’action à l’Agence de Lyon (jouant ainsi le rôle
de bras opérationnel), l’organisation de la conférence trois ans après le dernier SMSI devait
permettre de rétablir ce principe de coordination qui n’avait jamais été mis en place.


       Afin mieux comprendre cette situation de coexistence qui s’est établie sur une période
de trois ans, faisons un bref retour dans le passé récent de ces structures.
Dans un jeu de stratégies et des rapports de pouvoirs entres les différents dirigeants de ces
deux entités, la situation générale s’est fondue en une guerre de leadership, chacune des

                                                                                             21
parties essayant de prendre la place de l’entité maitresse du système, dans une indépendance
générale vis-à-vis de son homologue.
Cette guerre très politisée opposant représentants de la société civile et présidents respectifs à
eu un réel impact sur le manque d’efficacité du modèle de la solidarité numérique, dans la
mesure où l’énergie des parties était perdue dans ces conflits d’intérêts, qui n’ont réussi à
apporter aucune réponse concrète, ne clarifiant en rien une situation complexe et polémique.


           C’est donc dans une perspective de consensus et d’association de principe que l’ASN
et son directeur (avec le soutien actif de la ville de Lyon), ont organisé cet évènement pour
officialiser une fusion, naturelle dans son fondement, et primordiale dans son contexte,
symbolisant la coordination des politiques stratégiques de deux entités enfin décidées à
travailler conjointement.
Les retombés politiques de la manifestation seront en réalité très différentes, le manque
d’efficacité du FSN étant à l’origine de sa dissolution14.


           Avant de présenter les circonstances de cette crise à laquelle a du faire face le FSN,
revenons brièvement sur les résultats de la conférence de Lyon, à l’origine de beaucoup
d’initiatives n’engageant qu’indirectement l’organisateur de l’évènement, l’ASN.
En effet, par rapport aux objectifs initiaux de la conférence, les résultats ont été très différents,
l’Agence de Lyon n’ayant directement pas tiré partie de l’ensemble des rencontres pour
établir des partenariats pérennes (notamment avec le Fonds). A l’inverse, l’ensemble des
participants ont pu profiter de l’évènement pour fonder les principes de certaines
collaborations étroites autour des axes clefs du développement par les TIC, de projets
innovants (Enda Europe, en partenariat avec l’ONG Hollandaise Waste, et son projet de
"solidarité numérique responsable" en est une parfaite illustration).
Les effets positifs ont été réels, mais dans la mesure où les deux principales entités de la
solidarité numérique n’ont pas réussi à faire émerger un accord durable de principe autour de
leurs activités, ils en ont été les principaux perdants. Nous analyserons maintenant les impacts
structurels de ce rendez-vous raté.


14
     : La réponse du Conseil Administratif du FSN à la motion du conseil municipal de Genève intitulée : "Le Fond
de Solidarité Numérique doit rester à Genève" est une parfaite illustration des rapports de force et de l’échec de
la conférence mondiale du 28 novembre à Lyon.
http://w3public.ville-ge.ch/CANDIDE/IntraCM2.nsf/0/d649f0e4a6147f8fc12575550030817f/$FILE/M-843.pdf


                                                                                                              22
• La dissolution du FSN et les impacts structurels qui en découlent
         Actuellement, l’avenir du FSN est très hypothétique.
Nous réaliserons ici un rapide aperçu de la situation et des perspectives pour le Fonds, avant
de voir les différents impacts structurels que cette situation pourrait avoir sur l’avenir de
l’ASN.


         Les états membres du FSN ont voté à la majorité la dissolution de ce dernier, qui
quitte ainsi des bases de Genève. Différentes raisons expliquent cette décision.
Tout d’abord, il s’agit de son identité trop politique. La structure n’a en effet réussi à faire
passer aucun de ces principes fondateurs comme un véritable modèle économique viable pour
la réalisation de sa mission de solidarité pour et par le numérique. L’illustration de l’échec du
« un pourcent de la solidarité numérique » fait écho de cette inefficacité générale.
Tout au long de son existence, le Fonds a donc essayé de s’installer au sommet de la
hiérarchie des acteurs de la solidarité numérique, bataille dans laquelle il a perdu toute son
efficacité en matière de projet et d’action concrète. Sa vision trop globale des problématiques,
cherchant à définir un modèle ambition pour répondre aux questions liées à l’intégration de
tous dans la société de l’information sont à l’origine d’une trop faible implication directe de
ses actions sur des projets modestes, appuyés sur des entités locales existantes (privées ou
associatives), permettant ainsi d’actionner des dynamiques endogènes fortes.


         Par ailleurs, et ce second point découle du précédent, la gestion financière du Fond à
été profondément décriée, d’une part parce qu’il n’a jamais rempli sa fonction de soutien
financier de l’ASN, ne lui donnant pas de marge de manœuvre et de vision stratégique à long
terme, mais aussi, d’autre part, parce qu’une grande partie des fonds qu’il a eu à sa disposition
ont été utilisés pour des frais de déplacement et de logement, dans le but de tisser un grand
réseau et de promouvoir son rôle et sa place auprès des acteurs de la solidarité numérique.


         La principale hypothèse de son devenir est tournée vers une réouverture au Sénégal,
dont le président (Abdoulaye Wade) avait lui-même proposé sa création. Cette hypothèse ne
règlera en aucune mesure les problèmes actuels, mais il en va de la crédibilité de la solidarité
numérique de ne pas voir une de ces structures centrales disparaître complètement.




                                                                                              23
Cette situation pourrait être à l’origine d’impacts structurels forts, notamment pour l’Agence
de Solidarité Numérique, qui n’a en effet jamais bénéficié des moyens pour tenir ses
responsabilités.


       Dans ce contexte problématique, les différents scénarios concernant l’avenir de l’ASN
revêtent des aspects très différents.
La première hypothèse consiste à voir l’ASN rattachée aux organisations de l’état français, en
tant qu’entité opérationnelle sur les questions de développement liées aux TIC, faisant office
de structure partenaire de l’Agence Française de Développement (AFD). Elle pourrait ainsi
avoir une marge de manœuvre durable et une vision stratégique sur le long terme.
La seconde hypothèse correspond au changement d’échelle d’intervention, l’ASN devenant
une Agence locale (Lyonnaise) spécialisée sur les politiques numériques de la ville de Lyon
ou de la région Rhône-Alpes.
Enfin, hypothèse à ne pas écarter, l’ASN pourrait ne plus avoir de raison d'être et voir son
organisation dissoute, dans la mesure où la structure créée pour lui donner les moyens
financiers nécessaires à son action n'existe plus.


       Le contexte très fragile des deux structures pilotes est un signe d’une profonde crise du
système de gouvernance ambitieux de la solidarité numérique.
Bien que le concept soit toujours fort, et de plus en plus repris dans des projets de
développement divers, le modèle voit ses deux entités d’origines connaitre un période fragile,
remettant en question le fondement même de ce système institutionnel et politique.




                                                                                             24
1.2) Cartographie analytique des jeux et enjeux d’acteurs de l’ICT4D


           Il est tout d’abord important de revenir sur les critères définis pour l’identification des
acteurs, et l’inscription dans « l’Atlas des têtes de réseau de l’ICT4D »15.
D’une manière générale, l’objectif n’étant pas d’établir une liste exhaustive de l’ensemble des
acteurs anglophones de l’ICT4D, nous analyserons ici les rôles et positionnements des
organisations centrales, dont l’implication dans le domaine des TIC pour le développement
est très approfondie.
Au-delà des activités de chaque acteur d’une manière individuelle et isolée, il est plus
pertinent d’analyser leur rôle par rapport à leur positionnement (public, privé, associatif, ou
académique). A travers cette analyse, nous remarquerons qu’il ressort une lecture des rôles et
implications plus efficiente et compréhensible dans un système de jeux et enjeux d’acteurs
très complexe.
En s’appuyant sur des schémas détaillés, l’objectif est de mettre en avant certains acteurs
clefs, sur lesquels l’organisation du système se construit.



1.2.1) Définition du concept de l'ICT4D


           « De nombreuses personnes ont dit des nouvelles technologies de l'information et de
la communication (TIC) qu'elles étaient une balle magique qui permettrait aux pays en
développement de faire progresser leur développement économique et social. Est-il possible
de brûler les étapes du développement grâce aux TIC ? En un mot, la réponse est ... Peut-être.
En étant un peu moins bref, Nous essayons de le vérifier. Et la réponse la plus éclairée venant
de la part des personnes qui consacrent leur vie à ces sujets est Nous espérons vraiment que
oui. » (Geoffrey Kirkman, 1999)16

15
     : L’atlas des têtes de réseau de l’ICT4D, correspond au rassemblement des différentes structures identifiées
comme ayant un rôle prépondérant dans l’organisation des acteurs de l’ICT4D. D’une manière générale, il
constitue l’annuaire à partir duquel toutes les pistes d’élargissement des actions de l’ASN vers le monde
anglophone ont été établies. Ont été retenus les critères suivants ; le degré d’implication (financier ou
partenariale), les domaines d’interventions (TIC et développement), les liens avec les autres acteurs identifiés et
les zones d’intervention (exclusivement le sud).
16
     : Extrait du cours en ligne " Technologies de l'information et de la communication pour le développement "
développé par Barbara Fillip. http://www.aedev.org/ict4d/www.knowledgefordevelopment.com/ICT4D03SP/


                                                                                                               25
Cette phrase reflète concrètement le concept de "l’Information and Communication
Technology for Developement", qui à la différence du modèle de la solidarité numérique,
répond à la question "pourquoi utiliser les TIC" mais ne donne aucune indication directe sur
les moyens d’y parvenir.
Les concepts anglo-saxons se dessinent sur cette ligne de lecture, les TIC étant présentées
comme le nouveau levier du développement, permettant aux pays du sud de sauter les étapes
et de rattraper leur retard. Cette vision idéaliste est directement liée à celle contenu dans
l’approche de la solidarité numérique, dans la mesure où ces outils sont considérés comme
étant à l’origine d’un nouveau modèle de développement équitable durable et impliquant
directement les sociétés dans le savoir et la connaissance.
Cependant, c’est dans la manière de présenter le concept que les deux approches se
distinguent, l’approche anglophone de l’Infodev17 ou celle de l’ICT4D présentent directement
les outils d’information et de communication comme étant la réponse aux problématiques
transversales du développement.


          Au-delà de cette différence fondamentale apportée par les concepts respectifs de ces
deux       modèles,     il   existe   une    divergence     profonde     et   paradoxale,     concernant
l’institutionnalisation et la place du politique dans leurs organisations.
L’ICT4D n’est en effet pas née d’un consensus international visant à créer un cadre politique
global dont la mission principale serait de répondre aux questions liées au développement par
les TIC. En effet, il est difficile de trouver dans le paysage de l’ICT4D une structure qui soit
en haut de la pyramide des acteurs impliqués, proposant un modèle général de
fonctionnement, et dictant les stratégies politiques à mettre en place.
A l’inverse de la solidarité numérique, née d’une intention politique forte, l’ICT4D à été
appropriée par un ensemble de structures internationales, rendant difficile la lecture de
l’organisation, et proposant ainsi des démarches cloisonnées et parallèles.
Parmi les entités identifiées, nous pouvons voir apparaitre un ensemble d’organisations
internationales (la Banque Mondiale, le Programme des Nations Unies pour le


17
     : Le programme d'information pour le développement est développé par la banque mondiale et un ensemble
d'agences de développement internationales s'intéressant aux moyens offerts par les TIC pour combattre la
pauvreté et créer des opportunités d'enrichissement et de croissance économique (définition de la banque
mondiale).


                                                                                                        26
Développement, le Global Knowledge Partnership, l’Union Internationale des Télécom, la
Global Alliance for ICT and Development, les Agences Suisses, Suédoises et Canadiennes de
Coopération et de Développement, etc.) qui jouent indépendamment les unes des autres le
rôle de tête de réseau, véritables porteurs institutionnels du modèle.
A l’exception du GAID, aucune de ces entités n’a été directement créé afin de répondre aux
problématiques de la fracture numérique, mais ce sont directement les structures du
développement internationales qui se sont respectivement impliquées dans la réduction de
cette fracture, là définissant comme un enjeu central pour l’intégration des sociétés18.
Paradoxalement, de part l’ancrage institutionnel de ces acteurs respectifs, ainsi qu’en raison
de leur poids financier et de leur champ international d’action, le modèle de l’ICT4D et les
politiques stratégiques qui en sont issues exercent un impact beaucoup plus global dont la
vision à long terme est facilitée par la stabilité même de ces entités.


           Par ailleurs, le référentiel de l’ICT4D et la majorité des programmes qui en sont issus
correspondent à une approche techniciste et statistique, dans la mesure où les politiques
déployées visent à répondre à l’objectif central de la connectivité et de l’accès aux
infrastructures. Nous sommes donc dans une approche "top down" (du haut vers le bas, ou de
"ranking" (classement), où le principal objectif est de trouver dans le déploiement des réseaux
de communications de nouvelles niches de marché, et de faire ainsi bénéficier les populations
du sud des infrastructures de bases pour les intégrer à la société de l’information. C’est une
distinction qui marque encore une fois les divergences entre les deux concepts, dans la mesure
où le modèle de la solidarité numérique pourrait à l’inverse être caractérisé par une approche
"bottom up" (du bas vers le haut), plus orienté vers les objectifs de formation, d’éducation et
de soutien à l’appropriation des outils de communication par les sociétés (Vidal, P., 2009).


           A travers son degré d’institutionnalisation limité, son envergure financière et son
approche plus techniciste, l’ICT4D présente des caractéristiques qui le distinguent de la
solidarité numérique. Dans le but d’identifier les têtes de réseau de ce système et de faire
ressortir les interrelations existantes, nous allons réaliser une étude cartographique à partir des
liens entretenus entre les différentes structures identifiées.



18
     : Rapport sur le développement humain du PNUD visant à "Mettre les nouvelles technologies au service du
développement humain", 2001.


                                                                                                         27
1.2.2) Typologie des acteurs de l’ICT4D dans une approche sectorielle


       A partir d’une approche globale de l’organisation des acteurs de l’ICT4D dans un
système complexe, la méthode a consisté à réaliser des zooms sur les maillages et
interrelations entretenues par chaque type d’acteurs identifiés dans la typologie.
Dans cette typologie, les différentes catégories identifiées ont été réparties sur quatre
domaines principaux, à savoir le milieu académique, le secteur privé, les organisations
internationales et le milieu associatif.
D’un premier schéma général (cf. schéma 1) sur lequel l’ensemble des liens de partenariats
sont identifiés, la méthodologie de construction des cartes analytiques à permis d’identifier un
ensemble d’éléments de manière synthétique.


       Pour réaliser les différents schémas par secteur, seul les relations directes entretenues
par chacun des acteurs appartenant à une catégorie de la typologie ont été retenues. Cette
approche a permis de faire ressortir les liens forts entre les structures, et a permis de clarifier
la lecture des schémas.
Dans chacun des schémas sectoriels, les structures centrales ont été identifiées, afin de faire
ressortir les acteurs ayant une position clef dans l’organisation avec les partenaires directs.
Par ailleurs, une attention particulière à été accordée à l’identification des types de relations
entretenues, que l’on a différenciées selon qu’elles étaient construites sur des partenariats
d’actions ou des partenariats financiers.
La mise en visibilité des partenariats financiers a permis d’identifier les structures ayant un
rôle d’accompagnement financier des projets, à l’origine du montage et de la réalisation des
différents projets de développement par les TIC.
Ainsi, les institutions internationales, les centres de recherche, les agences de développement
ou encore les fondations privées rassemblent un ensemble de structure dont la mission
essentielle est de venir soutenir financièrement des démarches spécifiques dans le domaine.


       Dans l’analyse typologique des acteurs de l’ICT4D, nous ferons référence dans un
premier temps au positionnement de la structure dans le schéma d’ensemble, pour ensuite
analyser dans le détail son inscription dans les schémas sectoriels détaillés, afin de tirer de
véritables analyses issues des maillages que l’on a pu voir apparaître.




                                                                                                  28
Schéma 1 :
1.2.2.1) Les acteurs académiques

    • Instituts et laboratoires de recherches
        Parmi les acteurs académiques, les laboratoires et centres de recherches occupent une
place charnière dans l’organisation du système.
En effet, un ensemble de programme et de structure œuvrant dans le domaine des TIC pour le
développement passent par des centres de recherche pour appuyer leurs projets, approfondir
les études sur les impacts des TIC, mais aussi entretenir l’émergence de nouvelles pistes
d’expertises, et de nouveaux domaines d’actions.


        D’un point de vu global, les deux structures identifiées, à savoir le Centre de
Recherche et de Développement International (CRDI) et le laboratoire de recherche
"Information and Communication Technology for Development" (ICT4D) ont un encrage
différent.
Le CRDI faisant figure de véritable porteur financier et logistique des programmes de
recherches lancés exclusivement dans les pays du sud.
De son côté, le laboratoire ICT4D, institué par la chair des nations unies ICT4D, s’inscrit
dans le maillage comme espace de réflexion, de publication, et de communication autour des
programmes de recherches dont ils sont les instigateurs.
De part son impact financier, son inscription sur les programmes d’actions et de terrains, et
son inscription dans le réseau des acteurs institutionnels, associatifs et privés des TIC au
service du développement, le CRDI joue le rôle de véritable passerelle entre la réflexion et
l’action.


        Il est maintenant intéressant de se focaliser sur le positionnement des instituts de
recherches dans le schéma détaillé (cf. schéma 2). Plusieurs constats centraux doivent être
identifiés.
Le CRDI se positionne comme la structure centrale dans le maillage des structures
académiques dans le monde de l’ICT4D. L’ensemble des partenariats qu’elle établi avec les
acteurs associés sont financiers. Le CRDI joue ainsi le rôle de banque de financement mais
aussi d’accompagnement logistique aux programmes de recherches et aux projets de
développements institués par :
- les grandes structures associatives telles que "International Institute for Communication and
Development" (IICD) "SchoolNet Africa" (SNA) et "Association for Progressive
Communication" (APC).
- les réseaux internationaux pluri-acteurs représentés par la "Bellanet Alliance for Social
Entrepreneurs" (BASE) et Telecentre.org.
- les agences de développement avec la "Canadian International Development Agency"
(CIDA), la "Swedish International Development Agency" (SIDA) et la "Swiss Agency for
Development and Cooperation" (SDC)
- les institutions internationales à travers la Banque Mondiale, le "Programme des Nations
Unies pour le Développement" (PNUD) et le "Commonwealth Of Learning" (COL).


       Le laboratoire de recherche ICT4D de Londres est de son côté plus inscrit dans une
position satellitaire, dans la mesure où il entretien des liens directs avec le "Swedish Program
for ICT in Developing Regions" (SPIDER), chemin par lequel le laboratoire est relié au
CRDI. Le laboratoire dispose par ailleurs d’un soutien fort de la part des structures privées,
desquels elle tire l’essentiel de ses sources de financements. Signe d’un intérêt particulier de
ces fondations pour la mise en place de programmes de recherches sur les questions de
l’ICT4D.
En effet, les programmes de recherches institués par le laboratoire ICT4D sont à l’origine
d’importantes expertises mises à disposition de Microsoft, de la "Development Gateway
Foundation" (DGF) ou encore de "CISCO", appuyant ainsi leurs programmes et politiques
stratégiques.



   • Formations spécialisées dans le domaine de l’ICT4D
       Les formations spécialisées ICT4D connaissent aussi un ancrage institutionnel
important.
Les 3 différents MASTERS identifiés "ICT for Development" à Stockholm, Manchester, et le
MASTER "Alliance for Technology, Learning And Society" (ATLAS) de l’université du
Colorado proposent des formations pointues, dans lesquels les compétences techniques en
informatiques sont mises en valeur.
Autant en raison de l’appui institutionnel dont disposent ces formations, qu’en raison des
critères de sélection et du nombre de demande, il est important de constater que dans le
monde anglophone, ces spécialisations représentent une porte d’entrée réelle dans le monde


                                                                                             31
professionnel, faisant l’objet de nombreuses demandes, à l’origine d’un contenu et de critères
d’entrée de plus en plus pointus19.


           Intéressons nous maintenant de manière approfondie aux relations entretenues par ces
différentes formations avec les acteurs de l’ICT4D (cf. Schéma 2).
D’une manière générale, nous constatons que l’essentiel des fonds venant alimenter le
fonctionnement de ces MASTERS proviennent des organisations internationales, avec un
ancrage particulièrement fort de la CIDA, mais aussi de la Banque Mondiale, du PNUD et de
la SIDA.
Par ailleurs, il est intéressant de noter le relatif isolement du MASTER ATLAS du Colorado,
ne disposant d’aucun partenariat avec les acteurs identifiés dans le monde anglophone de
l’ICT4D.


           D’un point de vue d’ensemble, trois acteurs académiques qui ressortent dans ce
schéma comme occupant une position centrale dans l’organisation du monde de l’ICT4D
sont :
- Le CRDI, comme force de financement et d’expertise de terrain en matière de recherche sur
les impacts provoqués par le nouveau modèle de société de l’information dans les territoires
du sud.
- Les Master ICT4D de Manchester et de Stockholm, disposant d’un soutien institutionnel
fort, structures depuis lesquels les futurs experts en recherche et développement de l’ICT4D
vont émerger.




19
     : Pour en résumé les critères d'entrées, il est important de mettre l'accent sur deux des principales conditions
d'admission : un niveau d'anglais littéraire et scientifique (oral et écrit) équivalent au "Test of English as a
Foreign Language" (TOEFL), ainsi qu'une multitude de compétences techniques et théoriques dans le domaine
de l'informatique (cf. grille d'admission du MASTER du Stockholm : http://dsv.su.se/en/education/addm


                                                                                                                 32
Schéma 2 :
1.2.2.2) Les ONG et associations du domaine de l’ICT4D


       Dans un souci de lisibilité, les acteurs associatifs retenus dans cette cartographie de
l’ICT4D ont été limités aux plus influents, ayant un ancrage géographique élargi, et disposant
de moyens financiers conséquents. Ainsi, les ONG et associations locales et même nationales
n’ont pas été prises en compte dans ce travail.


       Dans le but de proposer une analyse élargie du rôle des grandes structures associatives
de l’ICT4D, les ONG identifiées l’ont été dans un souci de diversification des domaines
d’interventions.
Le domaine de l’éducation, avec SNA, véritable réseau des écoles et universités, dont le but
est d’utiliser les TIC au service de l’éducation pour tous.
Le domaine du volontariat, avec les ICVolunteers, réseau international de volontariat
numérique avec les Cybervoluntaires.
Les questions liées à la coordination et à l’accompagnement des initiatives de solidarité, avec
l’association APC, utilisant les TIC pour la coordination des projets de développement.
L’expertise, la réflexion et la communication autour de l’appropriation des TIC par les
citoyens du monde, spécialité de l’association Internet Society (ISOC) à travers les forums,
colloques, workshops, et publications dont elle est à l’origine.
L’approche de terrain, d’accompagnement et de conseil auprès des acteurs associatifs locaux
et de leurs projets de développement, incarnée par IICD, qui met à disposition son capital
intellectuel pour soutenir et dynamiser les initiatives locales innovantes dans le domaine de
l’ICT4D.


       Venons-en maintenant à l’analyse détaillée du schéma, afin de définir le
positionnement des différentes structures associatives identifiées (cf. schéma 3).
Dans un premier temps, il est important de constater que les partenariats des ONG sont
souvent financiers, leur fonctionnement étant conditionné à l’attribution de fonds par les
différents bailleurs soutenant les programmes de développement impulsés par ces structures.
Par ailleurs, il est très intéressant de constater qu’aucune des ces associations n’entretien de
liens directs avec les autres. Cet élément est le signe de l’absence de communication entre les
ONG dans leurs projets de développement, les initiatives étant très souvent concurrentes, dans
la perspective d’obtenir des financements directs. Paradoxe important dans la mesure où ces
structures ont pour principal fondement la coordination et l’utilisation des outils de
communication au service du développement.


       Dans un second temps insistons sur la position centrale d’IICD, dans la mesure où
l’Institut a établi des relations de partenariats avec l’ensemble des types de structures
identifiés. Le secteur privé avec la DGF, les réseaux internationaux pluri-acteurs avec le
"Global Knowledge Partnership" (GKP) et BASE, les agences de développement avec
"Humanity Institute for Development Cooperation" (HIVOS), la CIDA et la SDC, le milieu
académique avec le CRDI, et les institutions internationales avec la Banque Mondiale.
Ces liens tissés avec une grande diversité de structures est à l’origine d’un élargissement des
sources de financement et d’une plus grande indépendance dans leurs activités.
Notons que cette diversité des partenariats est relativement partagée par l’ensemble des
associations inscrites dans le système identifié de l’ICT4D.


       Un dernier élément concerne la prépondérance du positionnement du GKP, en relation
avec l’ensemble des ONG identifiées, véritable réseau de mutualisation et de financement des
initiatives et actions de solidarité et de développement dans le domaine de l’ICT4D.




                                                                                            35
Schéma 3 :
1.2.2.3) Les organisations internationales

   • Institutions internationales
       Les institutions internationales jouent le rôle de véritable moteur de l’ICT4D, tant par
leur fonction de soutien financier aux initiatives de développement que par la multiplicité des
liens qu’elles entretiennent avec les acteurs internationaux de l’ICT4D.


       Dans l’établissement de la cartographie des têtes de réseau, les institutions identifiées
peuvent être regroupées dans trois grandes instances.
Les structures appartenant aux Nations Unies, organismes et programmes indépendants ayant
des domaines d’expertise spécifique, faisant parti du système comme acteurs à part entière. La
"Global Alliance for ICT and Development" (GAID), le PNUD, la "International Union for
Telecommunication" (ITU) et "United Nations Educational, Scientific and Cultural
Organisation" (UNESCO) sont les principales structures identifiées dans le domaine de
l’ICT4D.
Les structures appartenant au Commonwealth, avec le COL, le "Commonwealth Network of
Information    Technology     for   Development"        (ComNet    IT),    la   "Commonwealth
Telecommunication Organization" (CTO), Commonwealth Connect, la fondation du
Commonwealth, forment un système dans le système global, relié essentiellement au réseau
par le COL, faisant figure de passerelle entre les deux sphères.
Enfin, la Banque Mondiale représente la dernière instance identifiée, en raison de sa position
centrale en matière de financement des programmes de l’ICT4D.


       A travers la lecture du schéma plusieurs éléments doivent être analysés (cf. schéma 4).
Tout d’abord, le positionnement des instances du Commonwealth, étant toutes reliées les unes
aux autres, illustrant leur positionnement en marge du système. Les seules instances
entretenant des relations de partenariat avec les autres acteurs du système étant le COL et dans
une moindre mesure le CTO (exclusivement avec le GAID).
Cette situation d’indépendance vis-à-vis des acteurs internationaux de l’ICT4D symbolise
l’approche du Commonwealth, dans la mesure où son action s’oriente exclusivement vers les
pays membres, via les structures qui lui sont associées.
Le deuxième élément important correspond à la place occupée par la Banque
Mondiale et le PNUD, qui établissent des liens avec l’ensemble des types de structures
identifiées dans l’ICT4D, le rôle intrinsèque de ces institutions étant de proposer des soutiens
financiers pour le développement des pays pauvres.


           Revenons maintenant sur la place centrale accordée au GAID, identifié dans ce
schéma comme la tête de réseau de l’ICT4D.
Bien que n’occupant pas une place aussi importante que le PNUD ou la Banque Mondiale, le
GAID représente la principale porte d’entrée vers l’ICT4D pour l’ASN, dans la mesure où
son rôle et ses activités sont celles de catalyseur, facilitateur et accompagnateur des projets de
développement par les TIC, les objectifs par lesquels l’ASN entant s’inscrire dans les
programmes de développement. Son réseau social récemment créé en est une parfaite
illustration. Construit à partir du logiciel Ning20, et proposant des services interactifs
similaires à ceux disponibles sur web2solidarité, il joue le rôle de plateforme de mise en
relation et de mutualisation des initiatives issues des discussions et des rencontres via la
plateforme.
Un dernier élément significatif positionne le GAID comme pilier des acteurs institutionnels
internationaux, il s’agit des relations de proximité qu’il existe entre Jean Pouly et Seburlan
Khan, les directeurs respectifs de l’ASN et du GAID, facilitant ainsi la mise en place d’un
partenariat pérenne.


           Le GKP revient une nouvelle fois dans ce schéma comme étant un véritable carrefour
de coordination et de mutualisation entre les différentes structures du système, de par les
partenariats qui le lient à la fois au GAID, au PNUD, à la Banque Mondiale, au COL, à l’ITU
et à la SDC.




20
     : Plateforme en ligne permettant à tout internaute de créer son propre réseau social, avec des tarifs différents
suivant les fonctionnalités demandées. Site web : http://www.ning.com


                                                                                                                 38
Schéma 4 :
• Réseaux de partenariats pluri-acteurs
           Dans un premier temps, il est important de définir précisément ce que nous entendrons
dans ce travail par réseaux de partenariat pluri-acteurs.
Les structures identifiées dans cette catégorie de la typologie orientent toutes leurs activités
sur la mise en relation, la communication et la coordination des activités des différents
membres dans leurs projets de développement par les TIC.
N’étant pas définis par un statut associatif, elles peuvent avoir une approche de coordination
construite sur le soutien financier et logistique aux différentes initiatives des membres du
réseau, l’approche proposée par la BASE et le GKP.
Les réseaux peuvent aussi être définis par la mise à disposition d’espace de communication et
de coordination, comme le Digital World Forum (DWF), dont l’objectif est (par la mise en
réseau), de rassembler un maximum d’acteurs dans des discussions autour des problématiques
liées au TIC pour le développement.
La dernière méthodologie de mise en réseau identifiée à l’échelle internationale correspond à
l’approche de Telecentre.org, qui propose un espace de coordination pour l’ensemble des
animateurs et gérants de télécentres dans le monde. Dans son activité, la communauté propose
une assistance technique, des subventions et un espace référence d’échange et de
mutualisation des initiatives (le réseau en ligne).


           A travers la lecture du schéma plusieurs analyses se dessinent (cf. schéma 5).
Comme précédemment observé, le GKP est dans ce réseau d’acteurs de l’ICT4D la plaque
tournante, le véritable point d’encrage par lequel la majorité des structures passent pour
mettre en place des projets, solliciter des financements, entrer en contact avec des acteurs du
développement, qu’ils soient privés (DGF et Microsoft), institutionnels21 (Banque Mondiale,
PNUD, COL, ITU, GAID, SDC, SIDA et BASE), ou associatifs (Telecentre.org, APC, IICD,
IC volunteers et ISOC).
Notons cependant que le GKP ne présente aucun partenariat direct avec les acteurs
académiques identifiés dans la cartographie de l’ICT4D.




21
     : Les partenariats du GKP entretenus avec les instances des Nations Unies sont d’ailleurs très fort, dans la
mesure où parmi les structures dépendants de l’ONU impliquées dans l’ICT4D, seul l’UNESCO n’entretien pas
de relations directes avec le GKP.
A partir de cette analyse, il devient naturellement incontournable de prendre en compte le
positionnement du GKP comme un maillon stratégique du système dans la perspective d’une
inscription et d’un élargissement du réseau web2solidarité au monde anglophone.


        Un second élément concerne l’inexistence de liens entre les formations en ICT4D et
les réseaux de partenariat, aucun des MASTERS n’étant directement relié à l’un des réseaux
pluri-acteurs. C’est d’ailleurs à partir de cette analyse que va émerger l’idée de la mise à
disposition d’un espace de collaboration des formations en TIC et développement au sein du
réseau social Web2solidarité, dans le cadre du projet UniversDéTIC.


        Un dernier constat annexe doit être souligné.
La place de la SDC, qui est une source de financement de trois des réseaux internationaux
identifiés, seul le DWF n’est pas soutenu par la coopération Suisse, signe de la polarité de
cette structure, ayant ainsi un positionnement soutenant indirectement un éventail d’initiatives
très élargi.




                                                                                             41
Schéma 5 :
• Agences de coopération et de développement
       Les agences nationales de coopération et de développement, dans certains pays, ont
une approche spécifique orientée autour des questions liées au développement par les TIC.
Les différentes institutions identifiées sont celles de la Suisse (SDC), du Canada (CIDA), de
la Suède (SIDA et le programme SPIDER), et les Pays-Bas (HIVOS).
Leur implication est exclusivement financière, proposant des subventions aux différents types
de projets développés par des structures qui peuvent être associatives, institutionnelles ou
académiques.
A travers leur importante implication, les agences de développement (n’ayant par ailleurs
aucune exclusivité de financement pour les organisations issues de leur pays d’activité), ont
un réel impact sur le dynamisme des projets dans le monde de l’ICT4D.


       Dans cette modélisation des interrelations directes des institutions identifiées, certains
éléments définissent le positionnement de ces dernières (cf. schéma 6).
L’importante prédominance de la SIDA, dans la mesure où l’agence suédoise entretient des
relations et soutien financièrement une grande proportion d’acteurs de l’ICT4D, d’autant plus
qu’elle a lancé un programme exclusivement orienté autour des questions liées au TIC, le
programme SPIDER, élargissant ainsi son champ d’intervention.
Noter ici que la SIDA bénéficie du soutien financier des deux grandes institutions
internationales précédemment identifiées, le PNUD et la Banque Mondiale.


       Le second élément réside dans le positionnement des structures académiques auprès
des agences de développement. En effet, ces dernières bénéficient d’un soutien
particulièrement important de la part des institutions nationales de développement, que ce soit
les formations en ICT4D, ou les laboratoires et instituts de recherche.
Dans cette organisation, le CRDI fait figure de pilier, dans la mesure où il reçoit des soutiens
financiers de la part de la SIDA, du CIDA et de la SDC. Outre le CRDI, nous pouvons
identifier les MASTERS ICT4D de Manchester (soutenu par le CIDA et la SIDA), et de
Stockholm (soutenu par la SIDA et son programme SPIDER).


       La dernière observation correspond à l’absence totale des fondations et entreprises
privées dans le schéma des agences de développement, signe étonnant d’une absence totale de
liens et de partenariats financiers entre les institutions d’état et les organisations privées.
Schéma 6 :
1.2.2.4) Les fondations privées pour le développement

   • Fondations pour le développement par les TIC
       Dans le maillage de l’ICT4D, les fondations pour le développement jouent un rôle
relativement marginal, malgré un intérêt réel pour les TIC.


       En effet, au-delà du fait même de leur existence, qui est principalement orientée sur
l’appui financier aux initiatives et projets visant à aider les pays en voie de développement à
sortir de la pauvreté, il est intéressant de voir que les questions liées à l’intégration des
populations du sud dans la société de l’information représentent pour ces dernières un enjeu
incontournable.
Au regard des structures financées, qui ont des activités souvent basées sur l’appropriation des
TIC au sud, les fondations identifiées présentent un intérêt particulier pour la réduction de la
fracture numérique.


       Dans ce travail, les fondations retenues ont des activités où sont à l’origine de
programmes d’envergure internationale, ayant un impact direct sur la réduction de la fracture
numérique.
La DGF, qui développe une succession de plateforme collaborative en ligne ("DG
Communities", "Accessible Information", "le Country Gateway Support"), à destination des
organisations internationales, afin d’optimiser l’utilisation de l’aide internationale, et d’en
faire profiter les populations au niveau local, de la manière la plus efficiente.
La "One Village Foundation" (OVF), est une structure internationale dont l’objectif est de
réduire la fracture numérique, d’équiper les milieux ruraux en infrastructure informatique, en
proposant un système de coordination et de gestion de l’aide au développement.
La "Grameen Foundation", banque internationale de microcrédit, à l’origine de l’ouverture
des "Villages phone"22 et de la création des logiciels "Mifos"23 ; véritable promoteur d’un
accès généralisé aux TIC, à un coût limité, à travers une approche adaptée aux contextes
locaux dans les pays du sud.


           A travers la lecture du schéma, deux constats doivent être analysés (cf. Schéma 7).
Tout d’abord, la place forte et centrale du DGF, qui bénéficie du soutien financier des grands
bailleurs internationaux tels que Microsoft, Intel et IBM, mais aussi des institutions
internationales comme le PNUD et la Banque Mondiale.


           Paradoxalement, les structures identifiées dans cette cartographie ne sont que très peu
reliées aux fondations identifiées.
Le DGF, bien que disposant de soutien financiers multiples, ne propose sont soutien et son
accompagnement qu’au laboratoire ICT4D de Londres, et au GKP. La Grameen Foundation
est entièrement isolée dans le système de l’ICT4D, OVF ne propose de soutien qu’au DWF et
à IICD.
Ces interrelations limitées peuvent être directement expliquées par le fait que ces structures
disposent de véritables réseaux internes, dans lesquels elles s’impliquent financièrement.
De plus, la Grameen, banque internationale de microcrédit, finance directement des
entrepreneurs individuel, et soutien leurs programmes. De leurs côtés, le DGF et OVF ont une
approche plus indirecte, dans la mesure où leur objectif est de rassembler et de coordonner les
actions, afin de faire bénéficier le sud d’une meilleure gestion et orientation de l’aide
internationale.

22
     : Cette démarche permet de proposer aux populations rurales un accès aux outils d’information et de
communication, les téléphones portables étant loués aux habitants, avec une facturation très abordable basée sur
la durée des appels.
Les opérateurs téléphoniques de villages deviennent ainsi des véritables portails de communication dans les
villages reculés, avec des outils qui peuvent s’adapter à une infrastructure de communication limitée.
http://www.grameenfoundation.org/what_we_do/technology_programs/village_phone/
23
     : La fondation à développé un nouveau logiciel libre, conçu pour intégrer l’utilisation des TIC comme un
véritable outil dans la mise en place de projets de micro finances.
Ce système de management informatisé à pour objectif de proposer des démarches standardisées, tout en
donnant la possibilité d’adapter le logiciel par ses fonctions aux variations régionales où il est utilisé, mais aussi
de permettre une adaptabilité de l’outil aux innovations techniques futures.
http://www.grameenfoundation.org/what_we_do/technology_programs/mifos_initiative/


                                                                                                                  46
• Fondations des entreprises informatiques
       Le positionnement des acteurs privés est relativement isolé du système également.
A travers le schéma, nous constatons que les entreprises informatiques entretiennent
directement d’importantes relations entre elles, notamment CISCO, qui est directement
associé aux trois autres multinationales de l’informatique identifiées (cf. schéma 7).


       Comme noté précédemment, il est intéressant de voir que le laboratoire ICT4D
dispose d’un soutien fort de la part du secteur privé, signe d’un intérêt important pour les
recherches dans le domaine des TIC pour le développement.
Au côté de la DGF, c’est Microsoft qui fait ici figure de tête de réseau, dans la mesure où elle
met à disposition des fonds importants pour soutenir des initiatives associatives, comme celle
de ISOC, mais aussi académiques (ICT4D), et accompagne les réseaux de partenariat
internationaux (GKP, Telecentre.org).


       La faible implication des acteurs privés dans le financement et le soutien des structures
spécialisées dans le développement par les TIC tien principalement au fait que l’essentiels des
fonds qu’ils mettent à disposition des projets de développement sont principalement orientés
vers des domaines dont les conséquences sont directement plus anxiogènes (le réchauffement
climatique, la faim dans le monde, l’accès à l’eau, la santé, etc).




                                                                                             47
Schéma 7 :
A travers cette cartographie analytique globale, l’objectif est de faire ressortir les axes
essentiels par lesquels l’ASN pourrait s’impliquer et devenir un acteur charnière dans le
maillage de l’ICT4D. Par le biais des portes d’entrée identifiées, certaines structures
pourraient jouer le rôle de pont entre la solidarité numérique et l’ICT4D, nous les
identifierons.
A la lecture comparée des deux modèles, l’enjeu d’un rapprochement est donc réel :


       - Mettre en concordance une approche plus techniciste, qui prend en compte les
problématiques d’infrastructure et de connectivité, et qui dispose de moyens financiers
conséquents, avec un modèle plus social et sociétal, dont l’objectif réside dans une meilleure
appropriation des TIC par les sociétés.
       - Associer un concept qui répond à la question "pourquoi les TIC ? Pour le
développement" avec un modèle qui donne des réponses sur "comment y parvenir ? Par la
solidarité".
       - Croiser un modèle sans hiérarchie et stratégie générale, mais disposant d’une assise
financière importante, avec un modèle politique établie sur un système de gouvernance précis,
mais victime d’une crise conflictuelle et dépourvu de moyens financiers.


       A la lecture de ces éléments, il paraît primordial de trouver les mécanismes et
modalités de croisement de mutualisation des deux sphères différentes mais complémentaires,
et de proposer des solutions de coordination et de fusion des concepts.
En proposant la mise à disposition d’un outil de mise en relation et de coordination des
acteurs au niveau international, disposant d’une approche innovante dans son utilisation,
Web2solidarité pourrait jouer le rôle d’espace virtuel de communication, de carrefour
informationnel et de plateforme de discussion sur laquelle le monde de l’ICT4D s’inscrirait
comme interlocuteur et modèle complémentaire de la solidarité numérique.
A travers la construction de différents scénarios, nous analyserons dans la seconde partie les
potentialités d’élargissement de Web2solidarité au monde anglophone de l’ICT4D, et
proposeront les différentes modalités de rassemblement des deux modèles sur un espace
d’expertise et de coordination.
2) Les potentialités de développement
      du réseau professionnel
         Web2solidarité.org




                                    50
2.1) Scénario 1 : le réseau international des acteurs du domaine des TIC au
service du développement


       Le monde de l’ICT4D, tel qu’il a été analysé dans la partie précédente présente des
caractéristiques complexes dans ses interrelations.
Cependant, à travers la lecture des schémas, certains acteurs se positionnent comme étant les
têtes de réseau par lesquels Web2solidarité doit obligatoirement passer pour toucher le champ
le plus large possible.
L’enjeu réside ainsi dans la présentation auprès des acteurs clefs de l’ICT4D des potentialités
d’un réseau social thématique pour les personnes qui s’y impliquent directement.
Bien qu’il existe un nombre important de réseaux dans le monde anglophone du
développement par les TIC, les méthodologies d’expertises proposées par Web2solidarité
présentent des caractéristiques très innovantes, la simple mise en relation des acteurs dans la
plupart des réseaux thématiques identifiés ne correspondant qu’à la base à partir de laquelle
l’expertise de Web2solidarité peut se mettre en place.



2.1.1) Quels sont les acteurs clefs qui permettront d’élargir la communauté de
Web2solidarité au monde de l’ICT4D


       A partir du travail de modélisation des interrelations des acteurs de l’ICT4D dans la
première partie, plusieurs entités sont apparues comme étant au cœur de l’organisation du
système.
Dans le but de proposer un modèle qui implique directement l’ensemble de ces têtes de
réseaux, un travail cartographique a été réalisé en plaçant directement au centre du système le
réseau professionnel Web2solidarité. Toutes les interrelations des acteurs identifiés ont été
préservées, afin de donner une idée visuelle des potentialités d’élargissement du réseau en
passant par les portes d’entrées dans le système de l’ICT4D :

   • La Global Alliance for ICT and Development
       Son fondement en tant que structure spécialisée dans les questions de développement
par les TIC, et son rattachement à l’ONU font du GAID le premier partenaire à intégrer à
Web2solidarité (cf.schéma 8).



                                                                                            51
Par son implication, il ouvrirait les portes d’une assise internationale forte, donnant
une grande crédibilité institutionnelle à Web2solidarité.
Plusieurs éléments laissent entrevoir des perspectives concrètes d’un rassemblement de ses
membres sur Web2solidarité, comme nous l’avons exposé dans la première partie :
- Le GAID entretien des relations privilégiées avec l’ASN
- Il dispose d’un réseau social thématique construit sur Ning, mais n’a aucune méthodologie
d’expertise
- Ses objectifs sont similaires à ceux de l’ASN, à savoir rassembler, mutualiser et coordonner
les acteurs du développement par les TIC

      • Le Global Knowledge Partnership
          Dans la partie précédente, nous avons pu constater que dans chacune des cartographies
typologiques, le GKP occupait une place charnière, permettant de faire le pont entre les
acteurs du système.
Son positionnement de véritable réseau de partenariat de l’ICT4D et son encrage
institutionnel important lui donnent une place de choix dans la perspective d’un élargissement
de Web2solidarité (cf. Schéma 8).


          Dans le monde de l’ICT4D, le GKP fait figure de réseau international de partenariat, et
dispose d’une grande diversité de membres en son sein, mais ne dispose pas d’un réseau
social d’expertise et de mutualisation des savoirs. Il pourrait par son intégration à
Web2solidarité bénéficier d’un groupement d’acteurs francophones (très peu représentés dans
le GKP) de près de 500 entités, et apporterait directement une valeur quantitative au réseau,
qui ouvrirait des perspectives de sponsoring pour la vitalité financière de Web2solidarité24.

      • La Swedish International Development Agency
          L’agence de développement suédoise correspond à la structure nationale la plus
impliquée dans les problématiques de développement par les TIC, en témoigne la mise en
place du programme SPIDER, et son soutien au Master ICT4D de Stockholm (cf. schéma 8).



24
     : Les chargés de projets de l'ASN réfléchissent au moyen d'attirer certains sponsors, cependant, il est
nécessaire d'avoir un nombre de membre suffisamment important (supérieur à 5000) pour attirer l'intérêt de
structures à être représentées sur le réseau. L'inscription des membres du GKP et du GAID apporterait des
réponses concrètes à cette condition.


                                                                                                         52
Dans la perspective d’un élargissement du réseau, et d’une expertise réelle issue de son
animation, elle pourrait proposer un financement de son fonctionnement, dans le but de lui
donner de réelles possibilités en matière d’expertise et de coordination des acteurs
internationaux de l’ICT4D.
Son implication ne pourra donc se faire qu’à la suite d’un élargissement réel du réseau,
notamment à travers l’implication du GAID et du GKP.

   • L’ONG International Institute for Communication and Development
       IICD est la plus importante association du domaine de l’ICT4D, plusieurs éléments
laissent à penser qu'une implication dans le réseau Web2solidarité peut être envisagée :


- Sa méthodologie construite sur une articulation entre la mise en réseau des acteurs au niveau
international et l'accompagnement des dynamiques endogènes portées par des acteurs locaux
la rapproche des missions et modes de fonctionnement de l'ASN.
- Sa présence lors de la conférence mondiale de la solidarité numérique et les liens qu'elle
entretien avec l'ASN sont de véritables atouts dans la perspective d'un rapprochement.
- Elle entretien des partenariats directs avec différentes associations locales dont les membres
ont une activité importante sur le réseau Web2solidarité (Yam Pukri, Burkina NTIC, etc.).


       A travers l'ensemble de ces points de rapprochement, l'intégration des membres d'IICD
sur Web2solidarité doit être prise en compte (cf. schéma 8).

   • La Digital Gateway Foundation
       Acteur privé à l'origine d'un ensemble d'espaces de mise en réseau (notamment DG
Communities), la DGF est à l'origine d'une grande quantité de programme de développement
par les TIC (cf. schéma 8).
Bien que n'étant pas exclusivement dédiée aux problématiques de la solidarité numérique, elle
apporterait une grande plus value au réseau Web2solidarité, à travers lequel elle disposerait
d'un point d'entrée dans le monde francophone des TIC pour le développement.




                                                                                             53
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
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"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009
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"De la solidarité numérique à l'ICT4D - Etude des potentialités d'élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité", ASN, eASN, 07.2009

  • 1. MASTER II Professionnel "e-Administration et Solidarité Numérique" Année universitaire 2008-2009 Rapport de stage De la solidarité numérique à l’ICT4D : Etude des potentialités d’élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité Travail réalisé par : Jonathan STEBIG Structure d’accueil : Agence mondiale de Solidarité Numérique – ASN (Lyon) Maître de stage : Encadrant pédagogique : Jean POULY Jean-Jacques GUIBBERT Soutenance : juillet 2009 Master 2 Professionnel du Centre universitaire J.-F. Champollion (site de Castres) Domaine "Sciences humaines et sociales", Mention "Géographie et Aménagement", spécialité "e-Administration et Solidarité numérique"
  • 2. "Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l'entraide et la solidarité visant à un but commun : l'épanouissement de chacun dans le respect des différences." (Françoise Dolto) 2
  • 3. De la solidarité numérique à l’ICT4D : Etude des potentialités d’élargissement et de développement du réseau professionnel Web2solidarité 3
  • 4. Remerciements : Je tiens dans un premier temps à adresser toute ma gratitude à : - Mon maître de stage Jean Pouly, qui m'a ouvert les portes de l'Agence Mondiale de Solidarité Numérique malgré un contexte de restructuration profonde, et m'a apporté toute sa confiance dans la réalisation de mes missions. J'adresse ensuite tous mes sincères remerciements à : - Toute l'équipe de l'ASN, qui m'a accueilli chaleureusement, facilitant ainsi mon intégration au sein d'un environnement très professionnel, transparent et convivial. Le dynamisme combiné de David Menchi, Najet Tenoutit, Christine Tornare et Milène Salmeron à eu un effet très positif sur mon activité et ma motivation. Mention particulière à Destiny Tchehouali, qui par ses compétences intellectuelles, sa confiance et sa réflexion autour de projets concrets a ouvert de nombreuses perspectives quand à mon avenir personnel dans le monde du développement. - Tous les experts qui ont participés activement aux échanges autour des débats thématiques tout au long du stage, et qui par leur expérience ont apportés une importante plu value qualitative aux discussions. Mention spéciale à ceux avec qui j'ai eu des échanges enrichissant, Fred Bordage (Green IT), Fabricia Devignes (Enda Europe), Alassane Sanou (Ateliers du Bocage), Jean Michel Cornu (FING). - Mes professeurs Jean-Jacques Guibbert, Emmanuel Eveno, et Matthieu Vidal, ainsi que tous les intervenants du MASTER eASN. Les savoirs théoriques, techniques et méthodologiques qui nous ont transmis correspondent à la base sur laquelle je serais en mesure de construire mon avenir professionnel. Je transmets ensuite une dédicace toute particulière à : - Mes camarades de la promotion 2008-2009 du MASTER eASN, dont les identités et cultures diversifiées ont permis une réelle ouverture d'esprit sur les enjeux du développement, et une meilleure approche des contextes dans les pays du sud. - Mes amis de Lyon, avec qui j'ai découvert une ville dynamique, culturelle et conviviale, et qui m'ont permis d'aborder le stage dans des conditions plus détendues. 4
  • 5. Résumé : La solidarité numérique, concept francophone né des deux rencontres du SMSI à Genève et à Tunis entretien une vision politique ambitieuse autour des mécanismes d'intégration des pays du sud à la société de l'information. En parallèle à cette approche innovante, les acteurs anglophones du développement ont construit une analyse plus économique et techniciste visant à mettre les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) au service du développement : "l'ICT4D". Dans un contexte mondialisé, les acteurs internationaux orientent leurs réflexions autour d'une approche globale et collaborative, visant à donner des réponses communes aux enjeux du développement. Le rassemblement des acteurs internationaux du domaine des TIC dans un système global organisé autour de la communication correspond à une étape incontournable pour construire une pensée politique collaborative autour des problématiques de la fracture numérique. C'est pour répondre à cet objectif que s'est développé le réseau Web2solidarité, espace de collaboration et de production d'expertises sur les projets de développement par les TIC. Dans le but d'élargir cet espace au monde anglophone de l'ICT4D, plusieurs scénarios ont été élaborés, chacun d'entre eux visant à introduire de nouvelles communautés d'acteurs dans le réseau. Les journalistes et reporters, les volontaires internationaux, les étudiants et enseignants chercheurs, autant de pistes d'ouvertures potentielles qui pourraient apporter à Web2solidarité une plus grande crédibilité internationale dans sa mission d'espace d'expertise de terrain sur des projets de solidarité numérique. Le monde du développement par les TIC doit se construire et s'appuyer la constitution d'un espace collaboratif élargi, Web2solidarité dispose de toutes les potentialités pour jouer ce rôle de catalyse internationale. Les mots clefs : Développement, TIC, Territoire, Société, Synergie, Collaboration, Mutualisation, Catalyse, Expertise, Numérique, Solidarité, Communication, Echange, Fracture, Information, Universitaire, Journalisme, Volontariat, Reportage, International, 5
  • 6. Sommaire Introduction .............................................................................................................................. 7 1) Solidarité Numérique versus ICT4D : Quelles similarités, quelles divergences et quelles perspectives de rapprochement ? .................................... 10 1.1) La solidarité numérique et ses acteurs clefs.................................................................. 11 1.2) Cartographie analytique des jeux et enjeux d’acteurs de l’ICT4D ............................... 25 2) Les potentialités de développement du réseau professionnel Web2solidarité.org............................................................................................................ 50 2.1) Scénario 1 : le réseau international des acteurs du domaine des TIC au service du développement ..................................................................................................................... 51 2.2) Scénario 2 : UniversDéTIC, le rassemblement du monde universitaire pour une réflexion autour de la synergie "développement, Territoire et TIC".................................... 61 2.3) Scénario 3 : Cyberplumes et volontaires numériques : élargissement des communautés sur Web2solidarité................................................................................................................ 73 3) Retours d’expériences................................................................................................. 79 3.1) Animation et développement de Web2solidarité.......................................................... 80 3.2) Les contraintes et les difficultés rencontrées ................................................................ 94 3.3) Les apports du stage...................................................................................................... 96 Conclusions et perspectives ................................................................................................... 98 Bibliographie.......................................................................................................................... 102 Webliographie ........................................................................................................................ 104 Liste des figures ..................................................................................................................... 108 Liste des schémas cartographiques VUE ............................................................................... 109 Liste des sigles ....................................................................................................................... 110 Annexes.................................................................................................................................. 112 Table des matières :................................................................................................................ 115 6
  • 7. Introduction Le paradoxe de la société de l'information, nouveau contexte mondiale à travers lequel l'organisation internationale doit se redéfinir, réside dans la manière dont on aborde son avènement. Depuis le télégraphe de Chappe jusqu'à l'intronisation d'Internet, chaque innovation technique est accompagnée d’un discours dit millénariste, qui annonce un monde meilleur. Ce genre de discours est de type performatif car il “dit la société telle qu’on la veut, et en la disant la prépare, lui donne un peu plus de réalité, la fait accepter : (…) le performatif est efficace”1 En déplaçant les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) de leur cadre présupposé de fonctionnement au cadre d’usage réel, les techniciens, les journalistes, les organisations internationales et les vulgarisateurs produisent par leurs discours un contexte paradigmatique qui vise à faire des nouvelles technologies la base de la société moderne, construite sur la connaissance. Système avéré ou en construction ? Nouveau modèle de développement ou organisation néocolonialiste ? Mythe ou réalité ? Au-delà de ces questions, un constat doit être fait, celui de la nouvelle donne internationale autour de laquelle les acteurs politico-économiques entendent fixer les fondations d'une nouvelle idéologie, celle de la société du savoir partagé. Afin de mieux comprendre les enjeux et les impacts de ce nouveau paradigme, j'ai donc choisi de réaliser mon stage à l'Agence Mondiale de Solidarité Numérique (ASN), organisation née de cette prise de conscience internationalement partagée selon laquelle les outils d'information et de communication peuvent jouer un rôle dans le rattrapage des sociétés du sud, structure au sein de laquelle le champ de vision serait à la fois le plus large et le plus pertinent. Pour répondre plus largement aux enjeux de la société de l'information, l'objectif de l'Agence consiste à élargir son influence dans le monde anglophone des "Information and Communication Technology for Development" (ICT4D), et de se positionner comme l'un des piliers institutionnels de la mutualisation des compétences et des bonnes pratiques, en matière de développement par les TIC. 1 : BOURDIN Sylvie, Cours Master 2 eASN: “La société de l'information”, 2007-2008. 7
  • 8. C'est dans ce sens que Jean Pouly, directeur de l'ASN, m'a confié la mission d'identifier les acteurs clefs de l'ICT4D et de cartographier leur organisation. Afin de donner quelques indications sur la l'organisation de travail mise en place pour répondre à la mission qui m'a été confiée, revenons sur la méthodologie abordée. L'identification du système de l'ICT4D s'est faite par une analyse approfondie sur Internet des différents acteurs, en établissant comme principe de base la recherche par partenariat ; chaque acteur identifié comme ayant un rôle clef dans le système servant de porte d'entrée vers l'ensemble des structures avec lesquels il entretenait des relations. Après avoir établi une liste élargie et exhaustive des structures impliquées, le deuxième exercice a consisté à limiter le champ d'acteurs2 à cartographier uniquement aux têtes de réseaux, pour obtenir des schémas qualitatifs lisibles. Le logiciel libre de "Mind Mapping" ou "cartographie des savoirs" utilisé est le "Visual Understanding Environment" (VUE), très approprié pour mettre en relation au sein de cartes schématiques les acteurs et d'identifier leur organisations et les liens qu'ils entretiennent (la méthodologie abordée pour la construction des cartes sera précisée dans la partie 1.2.2). Cette première étape devait servir de point de départ à la constitution des différents axes de partenariats à définir avec certaines structures ayant un positionnement stratégique dans le réseau de l'ICT4D. Pour mieux comprendre les potentialités de rapprochement de l'ASN avec l'ICT4D, il s'est avéré central de réaliser un travail de définition, à la fois historique et politique, des concepts voisins de la solidarité numérique et de l'ICT4D. Et ainsi de faire émerger les similarités, les divergences, ainsi que les perspectives de rapprochement entre ces deux sphères. Afin de solliciter l'implication des acteurs anglophones dans les projets et activités de l'ASN pour le développement de la société de l'information, un outil d'expertise permettant de faire émerger des savoirs de terrains et de synthétiser les expériences éparses des acteurs du développement par les TIC à été lancé officiellement en janvier 2009 : le réseau social de la solidarité numérique "Web2solidarité". 2 : Les acteurs et la présentation de leurs activités, missions et organisations sont regroupés dans un document intitulé :"Atlas des têtes de réseau de l'ICT4D". Trop volumineux pour être mis en annexe, il sera présenté aux membres du jury lors de la soutenance du rapport de stage. 8
  • 9. C'est par la présentation de la méthodologie d'expertise et de ses capacités en matière de mutualisation et de catalyse que les partenaires potentiels du monde anglophone devraient être sollicités. Le contexte politique et stratégique fragile auquel doit faire face le monde de la solidarité numérique depuis près d'un an a eu un réel impact sur le déroulement de mon stage et la définition de mes missions au sein de l'Agence. Par mesure de pragmatisme, la seconde partie de mon travail s'est progressivement réorientée vers une identification (sur la base du travail comparatif des organisations de l'ICT4D et de la solidarité numérique) des différents scénarios d'élargissement de Web2solidarité qui permettrait au réseau de s'ouvrir et de faire participer à son développement les acteurs anglophone des TIC et du développement. Construite sur une approche d'hypothèses plus ou moins ambitieuses, la scénarisation des pistes d'élargissement de Web2solidarité s'est avérée être l'approche la plus adaptée au contexte politique sensible et en restructuration. A défaut d'aborder le stage dans le détail, et d'amener à son terme une proposition d'élargissement du réseau (impossible face aux obligations politiques de l'Agence), mon travail s'est établi autour de la définition des potentialités de rassemblement des acteurs anglophones et francophones des TIC et du développement, en identifiant des portes d'entrée spécifiques adaptées. Enfin, dans la mesure où le réseau professionnel Web2solidarité n'est encore qu'a une forme simplifiée, tant les potentialités d'expertises et de remonté de savoir sont importantes, l'activité en tant que chargé de mission pour l'ASN s'est déroulée aussi autour de l'animation, et de l'approfondissement des applications du réseau, afin de lui donner une valeur ajoutée réelle, et d'en faire émerger une expertise de projet qualitative. Après avoir analysé, dans une analyse comparative, les concepts et organisations respectives de la solidarité numérique et de l'ICT4D, nous proposerons les différents scénarios d'élargissement du réseau Web2solidarité, pour enfin présenter un retour d'expérience sur les réalisations et perspectives professionnelles issues du stage. 9
  • 10. 1) Solidarité Numérique versus ICT4D : Quelles similarités, quelles divergences et quelles perspectives de rapprochement ? 10
  • 11. Cette partie correspond à la première étape du stage. L'objectif a été d'identifier et de cartographier les acteurs clefs de l'ICT4D, et de présenter, à partir d'une étude comparative avec le monde francophone de la solidarité numérique, les perspectives de rapprochement à travers l'élargissement de Web2solidarité au monde anglophone. Dans cette analyse croisée, les méthodes de description sont différentes. Dans la mesure où la mission qui m’a été confiée résidait dans l’identification et la cartographie du monde anglophone de l’ICT4D, l’analyse de ce système sera construite sur la lecture de schémas et de cartes d’interrelations, afin de mieux percevoir les jeux et enjeux d’acteurs de ce milieu. Pour l’analyse l’étude du concept de la solidarité numérique, l’approche sera plus chronologique (du fondement et de l’évolution du système). L’identification des acteurs de la solidarité numérique a été réalisée par Destiny Tchehouali, dans le cadre de la création du réseau social de la solidarité numérique Web2solidarité. Il m’a semblé ainsi plus pertinent de proposer une réflexion autour du concept de gouvernance et de son évolution. Dans une analyse comparative, nous reviendrions sur deux concepts à première vue similaires, mais dans les réalités de leurs organisations respectives, très différents. Les actions qui découlent des partenariats du monde anglophone, leur envergure financière et géographique, ainsi que le fondement même du concept, sont sans communes mesures avec l’implication des structures francophones sur les questions et enjeux existant, dans le domaine des TIC au service du développement. Nous nous contenterons ici de dresser un état des lieux par une approche comparative entre les deux sphères, afin de mieux comprendre les similarités, d'analyser les divergences, de faire ressortir les perspectives et modalités de rapprochement. 1.1) La solidarité numérique et ses acteurs clefs. 1.1.1) Définition du concept de solidarité numérique "La solidarité numérique se veut une approche positive de la coopération visant à déployer toutes les potentialités de l’Internet et du multimédia auprès de tous les publics concernés. La solidarité peut s’exercer à travers le transfert de ressources financières, 11
  • 12. matérielles et humaines. Elle permet de mettre en place des projets et des réseaux d’acteurs partout dans le monde. Un projet de solidarité numérique se caractérise par le fait qu’il permet : - L’accès aux informations et aux connaissances de manière libre et générale, sans distinction de moyens ; - L’appropriation, par les groupes ciblés, des outils de la société de la connaissance et leur capacité à tirer partie de toutes leurs fonctionnalités ; - Le partage de méthodes, de savoir-faire et de compétences entre les partenaires engagés dans une action3". Le concept de la solidarité numérique est né d'une véritable intention politique d'institutionnaliser les projets de développement construits sur l'utilisation des Technologies de l'information et de la Communication (TIC). Cette approche, qui a vu le jour lors du premier Sommet Mondial de la Société de l'information (SMSI)4, s'aligne sur une vision de coopération et d'accompagnement des sociétés dans leur intégration au monde de l'information. Dans sa définition, le concept ne répond pas directement à la question "pourquoi utiliser les TIC?", il présente à l'inverse une réflexion plus construite sur la réponse à la question "comment intégrer les populations dans la société de l'information?". La solidarité, dont l'étymologie provient du latin "solidus" (qui signifie "entier et consistant, lien unissant entre eux les débiteurs d'une somme"5), renvoi directement à l'idée de l'association des différentes parties dans l'intégration de tous (dans l’unité), à la société de l'information. 3 : "Guide de la coopération décentralisée pour la solidarité numérique", Direction Générale de la Coopération Internationale et du Développement (DGCID), ASN, Ministère des affaires étrangères et européennes. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/580_Int_Solidarite_numerique-2.pdf 4 : Aux termes de sa Résolution 56/183 (21 décembre 2001), l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies a approuvé la tenue du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) en deux phases, dont la première a eu lieu à Genève (Suisse), du 10 au 12 décembre 2003 et la seconde à Tunis (Tunisie) du 16 au 18 novembre 2005. http://www.itu.int/wsis/basic/about-fr.html (les objectifs seront décrits dans la partie 1.1.2.1). 5 : Définition issue extraite du "Nouveau petit robert 2010". 12
  • 13. C’est à travers cette approche que les acteurs de la coopération et du développement entendent donner une réponse à la réduction de la fracture numérique6. Il est intéressant de voir dans la manière d'aborder les programmes de développement par les TIC comment cette notion francophone s'est inscrite dans la continuité des notions occidentales des théories du développement. Elle consiste en un transfert du capital technique et humain dans les sociétés du sud, afin de leurs permettre de rattraper leur retard (Rostow, 19977). Les dérives de cette approche pourraient s'inscrire dans une lecture trop néo-colonialiste de l'approche francophone, dans la mesure où les savoirs et connaissances techniques des pays du nord sont mis à disposition des sociétés du sud. Cependant, à la différence de l'ensemble des sommets internationaux (sommet mondial sur l'environnement, sur la population, etc), qui ont tous émergés de la volonté des pays du nord, le SMSI est née à la demande de l'Afrique : "Ils ont dû combattre ce qui a d’abord été le refus, puis une relative indifférence des États-Unis et, dans une moindre mesure de l’Europe, qui ne souhaitaient pas traiter de ce sujet dans le cadre de l’ONU où chaque pays dispose d’une voix quelle que soit sa population, sa puissance économique et militaire. Il n’était effectivement pas dans l’intérêt des pays développés de mettre en jeu, dans le cadre onusien, la suprématie de fait qu’ils exerçaient dans le domaine des infrastructures, des équipements, des logiciels et, surtout, de la gouvernance de l’Internet" (Ministère des affaire étrangères et européennes, 2007). 6 : "On qualifie généralement de « fossé » ou de « fracture » numérique (de l’anglais « digital divide »), les inégalités d’accès et les inégalités d’usages d’Internet et des TIC entre pays riches et pays pauvres, zones urbaines denses et zones rurales « blanches », entre hommes et femmes, jeunes et vieux, diplômés et personnes peu instruites,… En effet, compte tenu de l’évolution très rapide et de l’instabilité du secteur des TIC et des télécommunications, le temps d’adoption de ces innovations technologiques varie d’une société à l’autre (adoption tardive, lente et longue de certaines innovations en Afrique et dans les pays du Sud), et d’un individu à l’autre (selon qu’on soit technophobe ou technophile par exemple). Ces constats fondent les différents paradigmes d’une société à double vitesse marquée par une « fissure » ou un « écart » entre les « infos-riches » et les « infos pauvres », les « info-émetteurs » et les « info-récepteurs » " (Tchehouali D., 2008). 7 : Rostow, W.-W., Les étapes de la croissance économique, un manifeste non communiste, Economica, 1997, 305p. 13
  • 14. De plus, un second élément fait balance par rapport aux thèses néo-colonialistes, il s'agit des intentions institutionnelles de la solidarité numérique, pilotées par deux structures "coordonnées"; le Fond de Solidarité Numérique (FSN), moteur financier des programmes de développement et des projets stratégiques institués par l'ASN. Pour financer les programmes de développement, ces structures ont tenté de mettre en place des outils et des mécanismes de redistribution veillant à rassembler l'ensemble des acteurs internationaux dans la perspective d'une intégration de tous dans la société de la connaissance, "le un pourcent de solidarité numérique". Ce programme de financement innovant consiste à proposer à l'ensemble des institutions, publiques ou privées, désireuses de participer à l’édification d’une société de l’information plus équitable, de reverser un pourcent des marges des appels d'offres relatifs aux TIC au FSN, en l'échange d'une labellisation "solidarité numérique". C'est à travers ce mécanisme que les institutions de la solidarité numériques entendent proposer un modèle de la société de l'information juste et équitable8. 1.1.2) Un contexte fragile, des objectifs à redéfinir 1.1.2.1) SMSI et création du Fond de Solidarité Numérique Adoptés par l’Assemblée générale de l’ONU, les SMSI ont convié les 198 États membres à s’asseoir autour d'une même table, et visent à élaborer un plan d'action général sur les problématiques liées au développement de la société de l'information. Pour différentes raisons, ce sommet international s'est construit sur une certaine originalité vis-à-vis des autres sommets internationaux. Tout d'abord, comme nous l'avons abordé précédemment, il est important de revenir sur l'origine de ce sommet, dont l'idée émane d'une proposition soumise en 1996 par la Tunisie, en tant que membre de l'Union Internationale des Télécommunications (UIT). C'est à l'occasion de la Conférence Bamako de 20009 que l'idée à débouché sur l'organisation du premier volet des SMSI. 8 : Éléments de présentation issue du site du FSN : http://www.dsf-fsn.org/cms/content/view/39/73/lang,fr/ 9 : Cet évènement est né de l’initiative d’un réseau Afrique-Europe de la société civile avec le parrainage du président du Mali de l’époque M. Alpha Oumar Konaré (actuel Secrétaire général de l’Organisation de l’Union 14
  • 15. La seconde particularité réside dans le fait qu'il s'est déroulé en deux temps, un premier volet à Genève en 2003, pendant lequel les déclarations et les plans d'actions ont été mis en place, et un second à Tunis en 2005, au cours duquel l'ensemble des engagements ont été établis. A la différence du sommet sur le développement durable de Rio ("sommet planète terre"), qui à donné lieu dix ans plus tard à une conférence de suivi à Johannesburg (pendant laquelle les déclarations de 1992 ont été reprises et affirmées de manière plus concrète), les SMSI ont été organisés en deux étapes d’égale importance diplomatique. Cette solution a été mise en place vis-à-vis de la méconnaissance générale des états concernant les thématiques abordées, dans le souci de disposer d'une période de trois ans pour permettre aux acteurs de se positionner sur le sujet. La troisième particularité du SMSI correspond à l'implication de la société civile. Cette nouvelle règle du jeu s'est mise en place dans le but de proposer à une plus grande diversité d'acteurs (universitaires-chercheurs, experts, ONG, groupements d'intérêts, etc.), de se réunir autour des problématiques de la société de l'information. Cette nouvelle approche a permis de proposer un contrepoids dans les échanges du sommet, face au pouvoir décisionnaire des Etats nationaux, la société civile ayant un rôle de conseil et d'expertise sur les sujets techniques en raison de leur connaissance du terrain. Enfin, il est très important de noter que pour la première fois de son histoire, l'ONU a proposé de rassembler les acteurs internationaux autour d'un thème "positif", dans le sens où les questionnements n'ont pas fait état d'un risque ou d'une quelconque analyse anxiogène. L'objectif étant d'explorer les nouvelles possibilités apportées par les TIC, et non pas de répondre à des catastrophes pressenties (la guerre, la faim, la pauvreté ou les changements climatiques). "Il s’agit de mobiliser les énergies, de canaliser les programmes et les investissements pour faire émerger et s’approprier de nouveaux bénéfices, inconnus jusqu’ici, et non pas pour se prémunir d’un danger collectif"10. africaine, équivalent de la Commission européenne pour l’Afrique) et M. Guy-Olivier Segond, alors président du Conseil d’État de la République et canton de Genève (premier président du FSN). 10 : Extrait du "guide de la coopération décentralisée pour la solidarité numérique", DGCID – ASN, page 26. 15
  • 16. Dans son déroulement, nous pouvons cependant constater que les SMSI n'ont pas directement répondu aux problématiques de la réduction de la fracture numérique, dans la mesure où les discussions n'ont débouché que sur des engagements, sans qu'aucun programme ne soit mis en place. C'est en effet plus autour des questions inhérentes au développement, à la souveraineté nationale, ou encore à l'éducation que les débats se sont orientés. Au-delà de cet immobilisme relatif, parfaitement résumé par la déclaration de la société civile du 18 décembre 2005 intitulée "bien plus aurait pu être réalisé", le sommet a été à l'origine de l'émergence de réseaux de partenariats entre le nord et le sud, à travers la constitution de véritables opportunités économiques, en associant directement différents acteurs impliqués (gouvernements, ONG, collectivités locales, entreprises, etc.) «Le tout premier résultat de cette grande messe de l’information et de la connaissance, c’est le processus lui-même. Dans l’esprit de ses initiateurs le SMSI devait sensibiliser les décideurs des pays en développement à l’immense potentiel (des TIC) pour l’expansion future des économies, l’amélioration du bien être des populations, la cohésion sociale et l’extension de la démocratie.» (Renaud P. 2006). Il en ressort ainsi un véritable point positif, lié à la prise de conscience généralisée des sociétés internationales sur les enjeux liées à la réduction de la fracture numérique, la nécessité d'instituer des structures spécialisées autour de ces problématiques, et de définir précisément les mécanismes logistiques et financiers pour donner à tous la possibilité de s'approprier les outils, et de s'intégrer dans la société de l'information. C'est en ce sens que l'on peut voir dans cet évènement le point de départ d'un processus participatif pour définir les nouvelles perspectives de coopération entre le nord et le sud en matière d'information et de communication. Ainsi, l’un des aboutissements de ce processus a été le progressif établissement d'un fond pour la réduction de la fracture numérique. Il est né de l'initiative du Président sénégalais Abdoulaye Wade, et a été présenté sous la forme d'une proposition des pays en développement. Le principe, née en 2003 s'est concrétisé à Tunis, d'abord sous la forme d'un pacte de solidarité numérique, pour voir l'inauguration officielle en mars 2005 du Fonds Mondiale de Solidarité Numérique (FSN) basé à Genève. Créé dans la même dynamique, et associée en tant que bras opérationnel financé en parti par le FSN, l'Agence Mondiale de Solidarité Numérique (ASN) l'accompagne dans ses actions et 16
  • 17. projets de terrain liés à l'application des TIC dans les différents domaines du développement, tels que la santé, l'éducation, l'environnement, ou encore la connectivité. 1.1.2.2) Rôle de l’Agence Mondiale de Solidarité Numérique L’Agence Mondiale de Solidarité Numérique (ASN), structure au sein de laquelle j'ai réalisé mon stage, est une association loi 1901 dont la mission consiste à proposer un appui logistique et technique à la mise en place de projets de solidarité numérique. C'est à la suite de l'implication associée des villes de Lyon et de Genève, de la province du Piémont en Italie et de la République du Sénégal dans le développement et l'intégration solidaire des populations dans la société de l'information que la structure à été mise en place. La démarche de l'agence est construite sur une réduction des inégalités de l'accès au savoir et à l'information, à travers une solidarité active permettant l'émergence d'une économie active et créatrice d'emploi. L'originalité de son action est liée au fait qu'elle se consacre uniquement aux usages, aux contenus, à la formation et au matériel, ne travaillant pas sur les projets d'infrastructure et de connectivité. Pour avancer dans ses missions, l'ASN dispose d'un Conseil d'Administration qui rassemble des personnalités issues de secteurs diversifiés tels que l'enseignement supérieur, la recherche, le secteur privé, le droit ou encore le secteur associatif, ainsi que d'une équipe opérationnelle dynamique composée de cinq membres constituant le secrétariat exécutif et un stagiaire. Nom et prénoms Fonction Jean Pouly Directeur Christine Tornare Chargée de l'administration et des finances Najet Tenoutit Directrice adjoint et chargée de projets David Menchi Chargé de projets et des systèmes d'information Destiny Tchehouali Chargé d'étude et doctorant (programme CIFR) Milène Salmeron Stagiaire, assistance juridique Figure 1 : Composition de l'équipe de l'ASN (STEBIG Jonathan, juin 2009) 17
  • 18. L’agence a mené à terme différents programmes d'action : - Accompagnement à la mise en œuvre de dix projets de solidarité numérique dans le cadre de la coopération décentralisée (mise en place de plans locaux numériques, informatisation des services publics, recyclage de matériel informatique, télémédecine, e-Learning, protection de la diversité culturelle et linguistique, systèmes d’information pour l’agriculture, etc.) pour le Ministère des Affaires Etrangères et Européennes (MAEE). - la conception d'un réseau européen des acteurs clefs de la solidarité numérique (EDSKAN11). - la première version du projet ordi 2.0 (plateforme nationale de reconditionnement et de recyclage de matériel informatique) en partenariat avec la Délégation aux Usages de l'Internet, rebaptisé aujourd'hui ordinateurs solidaires et appuyé directement par la région Rhône-Alpes et le Grand Lyon, construit sur un fonctionnement régional. Par la suite, elle a lancé une action de grande envergure, à la suite de laquelle un ensemble d'initiatives positives ont pu voir le jour. Il s'agit de l'organisation de la Conférence mondiale sur la solidarité numérique à Lyon en novembre 2008. C'est à cette occasion que l'ASN a lancé officiellement le réseau social de la solidarité numérique, baptisé Web2solidarité, réseau rassemblant aujourd'hui près de 500 membres issus de divers horizons professionnels et géographiques, réseau que nous présenterons en détail dans la seconde partie. Avec l'appui d'outils d'expertise tel que son réseau social Web2solidarité, l'ASN agit comme catalyseur12 dans la mise en œuvre de projets financés par le fond. Son rôle consiste essentiellement à se positionner comme un facilitateur des initiatives de solidarité numérique, 11 : European Digital Solidarity Key Actors Network. Le projet a finalement été rejeté récemment, pour manqué d'ancienneté et d'assise budgétaire suffisamment importante. 12 : Il existe une méthode scientifique appelée « Méthode Catalyse » qui a été mise au point par le professeur Jean-Jacques Girardot, directeur du laboratoire universitaire « Méthodes de traitement de l'information appliquée aux sciences de l'Homme et de la Société » (MTI@SHS) de l'Université de Franche-Comté en France. Il s’agit d'une méthode d’intelligence territoriale qui vise à mobiliser les informations détenues par des communautés territoriales pour améliorer la pertinence, l’efficience et l’impact des actions de développement conduites à l’échelle des territoires. Cette méthode préconise l’utilisation des outils scientifiques fondamentaux comme les bases de données en ligne, les techniques d’édition numérique, les techniques de gestion des projets et d’évaluation, les statistiques quantitatives et qualitatives des données (Tchehouali D. 2008). 18
  • 19. à travers le rassemblement et la mutualisation des bonnes pratiques dans le domaine des TIC et du développement. Dans un domaine où les activités sont le plus souvent cloisonnées, avec un réel manque de coordination, l'ASN propose de rassembler les acteurs et leurs initiatives, afin d'en faire ressortir une méthodologie commune dans l'approche du terrain pour les projets de coopération décentralisée (la réalisation du "Guide de la coopération décentralisée pour la solidarité numérique" publié en 2008, au profit des collectivités locales, en est une parfaite illustration). La particularité de son action réside aussi dans l'articulation qu'elle propose par la coordination des acteurs et initiatives à une échelle globale, pour une meilleure méthodologie de projet à des échelles très localisées. Figure 2 : Rôle catalyseur de l’Agence Mondiale de Solidarité Numérique Cette figure illustre bien le cadre d’action de l’Agence dans perspective de globalité (interdépendance des éléments et des sous-systèmes appartenant au système global des interactions). Ici la réduction de fracture numérique est considérée dans une approche systémique13. Cette approche suppose de la part de l’Agence mondiale de solidarité numérique un savoir (ensemble de concepts et de valeurs liées au fonctionnement du système) un savoir-être (nouveau regard porté sur les systèmes humains), un savoir-penser (du local au 13 : Ensemble complexe dans lequel les éléments interagissent les uns avec les autres et où les changements d'une partie du système a un impact sur l'ensemble (Brunet R. 1993) 19
  • 20. global, mais aussi du global au local), et un savoir-faire (observation, analyse, modélisation et expérimentation) pour une efficacité des actions sur le terrain (Tchehouali, 2008). Ce schéma met par ailleurs en évidence l'approche pluri-acteur de l'ASN, dans la mesure où elle construit son expertise et son appui logistique à partir d'une mutualisation des réflexions et des points de vues. Cette méthode est en parfaite adéquation avec l'origine de sa création, le SMSI, et plus largement avec les approches actuelles des politiques de développement, qui s'établissent sur l'association et le croisement des savoirs et des domaines d'expertise des acteurs impliqués. L'ouverture de son réseau Web2solidarité, portail francophone des acteurs de la solidarité numérique vise à produire de l'expertise technique et informelle, à travers les témoignages des acteurs de terrains, qui mettent à disposition sur le réseau l'ensemble des pratiques et des méthodologies de projet qui seront ensuite analysées et restituées sous la forme de synthèses par les chargés de projets et chargés d'études de l'Agence. L'ensemble des applications lancées sur ce portail visent à proposer une véritable méthodologie d'expertise construite sur la base de guide des bonnes pratiques en matière de projets de solidarité numérique, "la matrice Web2solidarité" (concept sur lequel nous reviendrons plus longuement dans la deuxième partie). C'est dans la perspective de la rédaction des cahiers de Web2solidarité (rassemblant un ensemble de synthèses des différentes remontées de projets de terrains proposées par les membres du réseau) que les coordinateurs de la plateforme ont lancé une série de débats sur les différentes thématiques de la solidarité numérique, permettant pendant un mois aux acteurs (invités témoins et intervenants directs) de s'exprimer et d'alimenter les contenus qui serviront à la rédactions des synthèses. 20
  • 21. Figure 3 : Présentation des débats lancés sur le réseau Web2solidarité 1.1.2.3) FSN et ASN : une institutionnalisation limitée dans un contexte fragile • La conférence mondiale de la solidarité numérique : vers une fusion du fond et de l’agence ? L’organisation de la conférence du 28 novembre à Lyon a été instituée dans la perspective d’un rapprochement et d’une fusion des activités de l’ASN avec celles du fond. En effet, dans la mesure où le fondement même de ces deux entités s’est élaboré sur la base d’une coordination profonde, le Fonds étant le bailleur de l’Agence, le principal soutien financier permettant de donner les moyens d’action à l’Agence de Lyon (jouant ainsi le rôle de bras opérationnel), l’organisation de la conférence trois ans après le dernier SMSI devait permettre de rétablir ce principe de coordination qui n’avait jamais été mis en place. Afin mieux comprendre cette situation de coexistence qui s’est établie sur une période de trois ans, faisons un bref retour dans le passé récent de ces structures. Dans un jeu de stratégies et des rapports de pouvoirs entres les différents dirigeants de ces deux entités, la situation générale s’est fondue en une guerre de leadership, chacune des 21
  • 22. parties essayant de prendre la place de l’entité maitresse du système, dans une indépendance générale vis-à-vis de son homologue. Cette guerre très politisée opposant représentants de la société civile et présidents respectifs à eu un réel impact sur le manque d’efficacité du modèle de la solidarité numérique, dans la mesure où l’énergie des parties était perdue dans ces conflits d’intérêts, qui n’ont réussi à apporter aucune réponse concrète, ne clarifiant en rien une situation complexe et polémique. C’est donc dans une perspective de consensus et d’association de principe que l’ASN et son directeur (avec le soutien actif de la ville de Lyon), ont organisé cet évènement pour officialiser une fusion, naturelle dans son fondement, et primordiale dans son contexte, symbolisant la coordination des politiques stratégiques de deux entités enfin décidées à travailler conjointement. Les retombés politiques de la manifestation seront en réalité très différentes, le manque d’efficacité du FSN étant à l’origine de sa dissolution14. Avant de présenter les circonstances de cette crise à laquelle a du faire face le FSN, revenons brièvement sur les résultats de la conférence de Lyon, à l’origine de beaucoup d’initiatives n’engageant qu’indirectement l’organisateur de l’évènement, l’ASN. En effet, par rapport aux objectifs initiaux de la conférence, les résultats ont été très différents, l’Agence de Lyon n’ayant directement pas tiré partie de l’ensemble des rencontres pour établir des partenariats pérennes (notamment avec le Fonds). A l’inverse, l’ensemble des participants ont pu profiter de l’évènement pour fonder les principes de certaines collaborations étroites autour des axes clefs du développement par les TIC, de projets innovants (Enda Europe, en partenariat avec l’ONG Hollandaise Waste, et son projet de "solidarité numérique responsable" en est une parfaite illustration). Les effets positifs ont été réels, mais dans la mesure où les deux principales entités de la solidarité numérique n’ont pas réussi à faire émerger un accord durable de principe autour de leurs activités, ils en ont été les principaux perdants. Nous analyserons maintenant les impacts structurels de ce rendez-vous raté. 14 : La réponse du Conseil Administratif du FSN à la motion du conseil municipal de Genève intitulée : "Le Fond de Solidarité Numérique doit rester à Genève" est une parfaite illustration des rapports de force et de l’échec de la conférence mondiale du 28 novembre à Lyon. http://w3public.ville-ge.ch/CANDIDE/IntraCM2.nsf/0/d649f0e4a6147f8fc12575550030817f/$FILE/M-843.pdf 22
  • 23. • La dissolution du FSN et les impacts structurels qui en découlent Actuellement, l’avenir du FSN est très hypothétique. Nous réaliserons ici un rapide aperçu de la situation et des perspectives pour le Fonds, avant de voir les différents impacts structurels que cette situation pourrait avoir sur l’avenir de l’ASN. Les états membres du FSN ont voté à la majorité la dissolution de ce dernier, qui quitte ainsi des bases de Genève. Différentes raisons expliquent cette décision. Tout d’abord, il s’agit de son identité trop politique. La structure n’a en effet réussi à faire passer aucun de ces principes fondateurs comme un véritable modèle économique viable pour la réalisation de sa mission de solidarité pour et par le numérique. L’illustration de l’échec du « un pourcent de la solidarité numérique » fait écho de cette inefficacité générale. Tout au long de son existence, le Fonds a donc essayé de s’installer au sommet de la hiérarchie des acteurs de la solidarité numérique, bataille dans laquelle il a perdu toute son efficacité en matière de projet et d’action concrète. Sa vision trop globale des problématiques, cherchant à définir un modèle ambition pour répondre aux questions liées à l’intégration de tous dans la société de l’information sont à l’origine d’une trop faible implication directe de ses actions sur des projets modestes, appuyés sur des entités locales existantes (privées ou associatives), permettant ainsi d’actionner des dynamiques endogènes fortes. Par ailleurs, et ce second point découle du précédent, la gestion financière du Fond à été profondément décriée, d’une part parce qu’il n’a jamais rempli sa fonction de soutien financier de l’ASN, ne lui donnant pas de marge de manœuvre et de vision stratégique à long terme, mais aussi, d’autre part, parce qu’une grande partie des fonds qu’il a eu à sa disposition ont été utilisés pour des frais de déplacement et de logement, dans le but de tisser un grand réseau et de promouvoir son rôle et sa place auprès des acteurs de la solidarité numérique. La principale hypothèse de son devenir est tournée vers une réouverture au Sénégal, dont le président (Abdoulaye Wade) avait lui-même proposé sa création. Cette hypothèse ne règlera en aucune mesure les problèmes actuels, mais il en va de la crédibilité de la solidarité numérique de ne pas voir une de ces structures centrales disparaître complètement. 23
  • 24. Cette situation pourrait être à l’origine d’impacts structurels forts, notamment pour l’Agence de Solidarité Numérique, qui n’a en effet jamais bénéficié des moyens pour tenir ses responsabilités. Dans ce contexte problématique, les différents scénarios concernant l’avenir de l’ASN revêtent des aspects très différents. La première hypothèse consiste à voir l’ASN rattachée aux organisations de l’état français, en tant qu’entité opérationnelle sur les questions de développement liées aux TIC, faisant office de structure partenaire de l’Agence Française de Développement (AFD). Elle pourrait ainsi avoir une marge de manœuvre durable et une vision stratégique sur le long terme. La seconde hypothèse correspond au changement d’échelle d’intervention, l’ASN devenant une Agence locale (Lyonnaise) spécialisée sur les politiques numériques de la ville de Lyon ou de la région Rhône-Alpes. Enfin, hypothèse à ne pas écarter, l’ASN pourrait ne plus avoir de raison d'être et voir son organisation dissoute, dans la mesure où la structure créée pour lui donner les moyens financiers nécessaires à son action n'existe plus. Le contexte très fragile des deux structures pilotes est un signe d’une profonde crise du système de gouvernance ambitieux de la solidarité numérique. Bien que le concept soit toujours fort, et de plus en plus repris dans des projets de développement divers, le modèle voit ses deux entités d’origines connaitre un période fragile, remettant en question le fondement même de ce système institutionnel et politique. 24
  • 25. 1.2) Cartographie analytique des jeux et enjeux d’acteurs de l’ICT4D Il est tout d’abord important de revenir sur les critères définis pour l’identification des acteurs, et l’inscription dans « l’Atlas des têtes de réseau de l’ICT4D »15. D’une manière générale, l’objectif n’étant pas d’établir une liste exhaustive de l’ensemble des acteurs anglophones de l’ICT4D, nous analyserons ici les rôles et positionnements des organisations centrales, dont l’implication dans le domaine des TIC pour le développement est très approfondie. Au-delà des activités de chaque acteur d’une manière individuelle et isolée, il est plus pertinent d’analyser leur rôle par rapport à leur positionnement (public, privé, associatif, ou académique). A travers cette analyse, nous remarquerons qu’il ressort une lecture des rôles et implications plus efficiente et compréhensible dans un système de jeux et enjeux d’acteurs très complexe. En s’appuyant sur des schémas détaillés, l’objectif est de mettre en avant certains acteurs clefs, sur lesquels l’organisation du système se construit. 1.2.1) Définition du concept de l'ICT4D « De nombreuses personnes ont dit des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) qu'elles étaient une balle magique qui permettrait aux pays en développement de faire progresser leur développement économique et social. Est-il possible de brûler les étapes du développement grâce aux TIC ? En un mot, la réponse est ... Peut-être. En étant un peu moins bref, Nous essayons de le vérifier. Et la réponse la plus éclairée venant de la part des personnes qui consacrent leur vie à ces sujets est Nous espérons vraiment que oui. » (Geoffrey Kirkman, 1999)16 15 : L’atlas des têtes de réseau de l’ICT4D, correspond au rassemblement des différentes structures identifiées comme ayant un rôle prépondérant dans l’organisation des acteurs de l’ICT4D. D’une manière générale, il constitue l’annuaire à partir duquel toutes les pistes d’élargissement des actions de l’ASN vers le monde anglophone ont été établies. Ont été retenus les critères suivants ; le degré d’implication (financier ou partenariale), les domaines d’interventions (TIC et développement), les liens avec les autres acteurs identifiés et les zones d’intervention (exclusivement le sud). 16 : Extrait du cours en ligne " Technologies de l'information et de la communication pour le développement " développé par Barbara Fillip. http://www.aedev.org/ict4d/www.knowledgefordevelopment.com/ICT4D03SP/ 25
  • 26. Cette phrase reflète concrètement le concept de "l’Information and Communication Technology for Developement", qui à la différence du modèle de la solidarité numérique, répond à la question "pourquoi utiliser les TIC" mais ne donne aucune indication directe sur les moyens d’y parvenir. Les concepts anglo-saxons se dessinent sur cette ligne de lecture, les TIC étant présentées comme le nouveau levier du développement, permettant aux pays du sud de sauter les étapes et de rattraper leur retard. Cette vision idéaliste est directement liée à celle contenu dans l’approche de la solidarité numérique, dans la mesure où ces outils sont considérés comme étant à l’origine d’un nouveau modèle de développement équitable durable et impliquant directement les sociétés dans le savoir et la connaissance. Cependant, c’est dans la manière de présenter le concept que les deux approches se distinguent, l’approche anglophone de l’Infodev17 ou celle de l’ICT4D présentent directement les outils d’information et de communication comme étant la réponse aux problématiques transversales du développement. Au-delà de cette différence fondamentale apportée par les concepts respectifs de ces deux modèles, il existe une divergence profonde et paradoxale, concernant l’institutionnalisation et la place du politique dans leurs organisations. L’ICT4D n’est en effet pas née d’un consensus international visant à créer un cadre politique global dont la mission principale serait de répondre aux questions liées au développement par les TIC. En effet, il est difficile de trouver dans le paysage de l’ICT4D une structure qui soit en haut de la pyramide des acteurs impliqués, proposant un modèle général de fonctionnement, et dictant les stratégies politiques à mettre en place. A l’inverse de la solidarité numérique, née d’une intention politique forte, l’ICT4D à été appropriée par un ensemble de structures internationales, rendant difficile la lecture de l’organisation, et proposant ainsi des démarches cloisonnées et parallèles. Parmi les entités identifiées, nous pouvons voir apparaitre un ensemble d’organisations internationales (la Banque Mondiale, le Programme des Nations Unies pour le 17 : Le programme d'information pour le développement est développé par la banque mondiale et un ensemble d'agences de développement internationales s'intéressant aux moyens offerts par les TIC pour combattre la pauvreté et créer des opportunités d'enrichissement et de croissance économique (définition de la banque mondiale). 26
  • 27. Développement, le Global Knowledge Partnership, l’Union Internationale des Télécom, la Global Alliance for ICT and Development, les Agences Suisses, Suédoises et Canadiennes de Coopération et de Développement, etc.) qui jouent indépendamment les unes des autres le rôle de tête de réseau, véritables porteurs institutionnels du modèle. A l’exception du GAID, aucune de ces entités n’a été directement créé afin de répondre aux problématiques de la fracture numérique, mais ce sont directement les structures du développement internationales qui se sont respectivement impliquées dans la réduction de cette fracture, là définissant comme un enjeu central pour l’intégration des sociétés18. Paradoxalement, de part l’ancrage institutionnel de ces acteurs respectifs, ainsi qu’en raison de leur poids financier et de leur champ international d’action, le modèle de l’ICT4D et les politiques stratégiques qui en sont issues exercent un impact beaucoup plus global dont la vision à long terme est facilitée par la stabilité même de ces entités. Par ailleurs, le référentiel de l’ICT4D et la majorité des programmes qui en sont issus correspondent à une approche techniciste et statistique, dans la mesure où les politiques déployées visent à répondre à l’objectif central de la connectivité et de l’accès aux infrastructures. Nous sommes donc dans une approche "top down" (du haut vers le bas, ou de "ranking" (classement), où le principal objectif est de trouver dans le déploiement des réseaux de communications de nouvelles niches de marché, et de faire ainsi bénéficier les populations du sud des infrastructures de bases pour les intégrer à la société de l’information. C’est une distinction qui marque encore une fois les divergences entre les deux concepts, dans la mesure où le modèle de la solidarité numérique pourrait à l’inverse être caractérisé par une approche "bottom up" (du bas vers le haut), plus orienté vers les objectifs de formation, d’éducation et de soutien à l’appropriation des outils de communication par les sociétés (Vidal, P., 2009). A travers son degré d’institutionnalisation limité, son envergure financière et son approche plus techniciste, l’ICT4D présente des caractéristiques qui le distinguent de la solidarité numérique. Dans le but d’identifier les têtes de réseau de ce système et de faire ressortir les interrelations existantes, nous allons réaliser une étude cartographique à partir des liens entretenus entre les différentes structures identifiées. 18 : Rapport sur le développement humain du PNUD visant à "Mettre les nouvelles technologies au service du développement humain", 2001. 27
  • 28. 1.2.2) Typologie des acteurs de l’ICT4D dans une approche sectorielle A partir d’une approche globale de l’organisation des acteurs de l’ICT4D dans un système complexe, la méthode a consisté à réaliser des zooms sur les maillages et interrelations entretenues par chaque type d’acteurs identifiés dans la typologie. Dans cette typologie, les différentes catégories identifiées ont été réparties sur quatre domaines principaux, à savoir le milieu académique, le secteur privé, les organisations internationales et le milieu associatif. D’un premier schéma général (cf. schéma 1) sur lequel l’ensemble des liens de partenariats sont identifiés, la méthodologie de construction des cartes analytiques à permis d’identifier un ensemble d’éléments de manière synthétique. Pour réaliser les différents schémas par secteur, seul les relations directes entretenues par chacun des acteurs appartenant à une catégorie de la typologie ont été retenues. Cette approche a permis de faire ressortir les liens forts entre les structures, et a permis de clarifier la lecture des schémas. Dans chacun des schémas sectoriels, les structures centrales ont été identifiées, afin de faire ressortir les acteurs ayant une position clef dans l’organisation avec les partenaires directs. Par ailleurs, une attention particulière à été accordée à l’identification des types de relations entretenues, que l’on a différenciées selon qu’elles étaient construites sur des partenariats d’actions ou des partenariats financiers. La mise en visibilité des partenariats financiers a permis d’identifier les structures ayant un rôle d’accompagnement financier des projets, à l’origine du montage et de la réalisation des différents projets de développement par les TIC. Ainsi, les institutions internationales, les centres de recherche, les agences de développement ou encore les fondations privées rassemblent un ensemble de structure dont la mission essentielle est de venir soutenir financièrement des démarches spécifiques dans le domaine. Dans l’analyse typologique des acteurs de l’ICT4D, nous ferons référence dans un premier temps au positionnement de la structure dans le schéma d’ensemble, pour ensuite analyser dans le détail son inscription dans les schémas sectoriels détaillés, afin de tirer de véritables analyses issues des maillages que l’on a pu voir apparaître. 28
  • 30. 1.2.2.1) Les acteurs académiques • Instituts et laboratoires de recherches Parmi les acteurs académiques, les laboratoires et centres de recherches occupent une place charnière dans l’organisation du système. En effet, un ensemble de programme et de structure œuvrant dans le domaine des TIC pour le développement passent par des centres de recherche pour appuyer leurs projets, approfondir les études sur les impacts des TIC, mais aussi entretenir l’émergence de nouvelles pistes d’expertises, et de nouveaux domaines d’actions. D’un point de vu global, les deux structures identifiées, à savoir le Centre de Recherche et de Développement International (CRDI) et le laboratoire de recherche "Information and Communication Technology for Development" (ICT4D) ont un encrage différent. Le CRDI faisant figure de véritable porteur financier et logistique des programmes de recherches lancés exclusivement dans les pays du sud. De son côté, le laboratoire ICT4D, institué par la chair des nations unies ICT4D, s’inscrit dans le maillage comme espace de réflexion, de publication, et de communication autour des programmes de recherches dont ils sont les instigateurs. De part son impact financier, son inscription sur les programmes d’actions et de terrains, et son inscription dans le réseau des acteurs institutionnels, associatifs et privés des TIC au service du développement, le CRDI joue le rôle de véritable passerelle entre la réflexion et l’action. Il est maintenant intéressant de se focaliser sur le positionnement des instituts de recherches dans le schéma détaillé (cf. schéma 2). Plusieurs constats centraux doivent être identifiés. Le CRDI se positionne comme la structure centrale dans le maillage des structures académiques dans le monde de l’ICT4D. L’ensemble des partenariats qu’elle établi avec les acteurs associés sont financiers. Le CRDI joue ainsi le rôle de banque de financement mais aussi d’accompagnement logistique aux programmes de recherches et aux projets de développements institués par :
  • 31. - les grandes structures associatives telles que "International Institute for Communication and Development" (IICD) "SchoolNet Africa" (SNA) et "Association for Progressive Communication" (APC). - les réseaux internationaux pluri-acteurs représentés par la "Bellanet Alliance for Social Entrepreneurs" (BASE) et Telecentre.org. - les agences de développement avec la "Canadian International Development Agency" (CIDA), la "Swedish International Development Agency" (SIDA) et la "Swiss Agency for Development and Cooperation" (SDC) - les institutions internationales à travers la Banque Mondiale, le "Programme des Nations Unies pour le Développement" (PNUD) et le "Commonwealth Of Learning" (COL). Le laboratoire de recherche ICT4D de Londres est de son côté plus inscrit dans une position satellitaire, dans la mesure où il entretien des liens directs avec le "Swedish Program for ICT in Developing Regions" (SPIDER), chemin par lequel le laboratoire est relié au CRDI. Le laboratoire dispose par ailleurs d’un soutien fort de la part des structures privées, desquels elle tire l’essentiel de ses sources de financements. Signe d’un intérêt particulier de ces fondations pour la mise en place de programmes de recherches sur les questions de l’ICT4D. En effet, les programmes de recherches institués par le laboratoire ICT4D sont à l’origine d’importantes expertises mises à disposition de Microsoft, de la "Development Gateway Foundation" (DGF) ou encore de "CISCO", appuyant ainsi leurs programmes et politiques stratégiques. • Formations spécialisées dans le domaine de l’ICT4D Les formations spécialisées ICT4D connaissent aussi un ancrage institutionnel important. Les 3 différents MASTERS identifiés "ICT for Development" à Stockholm, Manchester, et le MASTER "Alliance for Technology, Learning And Society" (ATLAS) de l’université du Colorado proposent des formations pointues, dans lesquels les compétences techniques en informatiques sont mises en valeur. Autant en raison de l’appui institutionnel dont disposent ces formations, qu’en raison des critères de sélection et du nombre de demande, il est important de constater que dans le monde anglophone, ces spécialisations représentent une porte d’entrée réelle dans le monde 31
  • 32. professionnel, faisant l’objet de nombreuses demandes, à l’origine d’un contenu et de critères d’entrée de plus en plus pointus19. Intéressons nous maintenant de manière approfondie aux relations entretenues par ces différentes formations avec les acteurs de l’ICT4D (cf. Schéma 2). D’une manière générale, nous constatons que l’essentiel des fonds venant alimenter le fonctionnement de ces MASTERS proviennent des organisations internationales, avec un ancrage particulièrement fort de la CIDA, mais aussi de la Banque Mondiale, du PNUD et de la SIDA. Par ailleurs, il est intéressant de noter le relatif isolement du MASTER ATLAS du Colorado, ne disposant d’aucun partenariat avec les acteurs identifiés dans le monde anglophone de l’ICT4D. D’un point de vue d’ensemble, trois acteurs académiques qui ressortent dans ce schéma comme occupant une position centrale dans l’organisation du monde de l’ICT4D sont : - Le CRDI, comme force de financement et d’expertise de terrain en matière de recherche sur les impacts provoqués par le nouveau modèle de société de l’information dans les territoires du sud. - Les Master ICT4D de Manchester et de Stockholm, disposant d’un soutien institutionnel fort, structures depuis lesquels les futurs experts en recherche et développement de l’ICT4D vont émerger. 19 : Pour en résumé les critères d'entrées, il est important de mettre l'accent sur deux des principales conditions d'admission : un niveau d'anglais littéraire et scientifique (oral et écrit) équivalent au "Test of English as a Foreign Language" (TOEFL), ainsi qu'une multitude de compétences techniques et théoriques dans le domaine de l'informatique (cf. grille d'admission du MASTER du Stockholm : http://dsv.su.se/en/education/addm 32
  • 34. 1.2.2.2) Les ONG et associations du domaine de l’ICT4D Dans un souci de lisibilité, les acteurs associatifs retenus dans cette cartographie de l’ICT4D ont été limités aux plus influents, ayant un ancrage géographique élargi, et disposant de moyens financiers conséquents. Ainsi, les ONG et associations locales et même nationales n’ont pas été prises en compte dans ce travail. Dans le but de proposer une analyse élargie du rôle des grandes structures associatives de l’ICT4D, les ONG identifiées l’ont été dans un souci de diversification des domaines d’interventions. Le domaine de l’éducation, avec SNA, véritable réseau des écoles et universités, dont le but est d’utiliser les TIC au service de l’éducation pour tous. Le domaine du volontariat, avec les ICVolunteers, réseau international de volontariat numérique avec les Cybervoluntaires. Les questions liées à la coordination et à l’accompagnement des initiatives de solidarité, avec l’association APC, utilisant les TIC pour la coordination des projets de développement. L’expertise, la réflexion et la communication autour de l’appropriation des TIC par les citoyens du monde, spécialité de l’association Internet Society (ISOC) à travers les forums, colloques, workshops, et publications dont elle est à l’origine. L’approche de terrain, d’accompagnement et de conseil auprès des acteurs associatifs locaux et de leurs projets de développement, incarnée par IICD, qui met à disposition son capital intellectuel pour soutenir et dynamiser les initiatives locales innovantes dans le domaine de l’ICT4D. Venons-en maintenant à l’analyse détaillée du schéma, afin de définir le positionnement des différentes structures associatives identifiées (cf. schéma 3). Dans un premier temps, il est important de constater que les partenariats des ONG sont souvent financiers, leur fonctionnement étant conditionné à l’attribution de fonds par les différents bailleurs soutenant les programmes de développement impulsés par ces structures. Par ailleurs, il est très intéressant de constater qu’aucune des ces associations n’entretien de liens directs avec les autres. Cet élément est le signe de l’absence de communication entre les ONG dans leurs projets de développement, les initiatives étant très souvent concurrentes, dans la perspective d’obtenir des financements directs. Paradoxe important dans la mesure où ces
  • 35. structures ont pour principal fondement la coordination et l’utilisation des outils de communication au service du développement. Dans un second temps insistons sur la position centrale d’IICD, dans la mesure où l’Institut a établi des relations de partenariats avec l’ensemble des types de structures identifiés. Le secteur privé avec la DGF, les réseaux internationaux pluri-acteurs avec le "Global Knowledge Partnership" (GKP) et BASE, les agences de développement avec "Humanity Institute for Development Cooperation" (HIVOS), la CIDA et la SDC, le milieu académique avec le CRDI, et les institutions internationales avec la Banque Mondiale. Ces liens tissés avec une grande diversité de structures est à l’origine d’un élargissement des sources de financement et d’une plus grande indépendance dans leurs activités. Notons que cette diversité des partenariats est relativement partagée par l’ensemble des associations inscrites dans le système identifié de l’ICT4D. Un dernier élément concerne la prépondérance du positionnement du GKP, en relation avec l’ensemble des ONG identifiées, véritable réseau de mutualisation et de financement des initiatives et actions de solidarité et de développement dans le domaine de l’ICT4D. 35
  • 37. 1.2.2.3) Les organisations internationales • Institutions internationales Les institutions internationales jouent le rôle de véritable moteur de l’ICT4D, tant par leur fonction de soutien financier aux initiatives de développement que par la multiplicité des liens qu’elles entretiennent avec les acteurs internationaux de l’ICT4D. Dans l’établissement de la cartographie des têtes de réseau, les institutions identifiées peuvent être regroupées dans trois grandes instances. Les structures appartenant aux Nations Unies, organismes et programmes indépendants ayant des domaines d’expertise spécifique, faisant parti du système comme acteurs à part entière. La "Global Alliance for ICT and Development" (GAID), le PNUD, la "International Union for Telecommunication" (ITU) et "United Nations Educational, Scientific and Cultural Organisation" (UNESCO) sont les principales structures identifiées dans le domaine de l’ICT4D. Les structures appartenant au Commonwealth, avec le COL, le "Commonwealth Network of Information Technology for Development" (ComNet IT), la "Commonwealth Telecommunication Organization" (CTO), Commonwealth Connect, la fondation du Commonwealth, forment un système dans le système global, relié essentiellement au réseau par le COL, faisant figure de passerelle entre les deux sphères. Enfin, la Banque Mondiale représente la dernière instance identifiée, en raison de sa position centrale en matière de financement des programmes de l’ICT4D. A travers la lecture du schéma plusieurs éléments doivent être analysés (cf. schéma 4). Tout d’abord, le positionnement des instances du Commonwealth, étant toutes reliées les unes aux autres, illustrant leur positionnement en marge du système. Les seules instances entretenant des relations de partenariat avec les autres acteurs du système étant le COL et dans une moindre mesure le CTO (exclusivement avec le GAID). Cette situation d’indépendance vis-à-vis des acteurs internationaux de l’ICT4D symbolise l’approche du Commonwealth, dans la mesure où son action s’oriente exclusivement vers les pays membres, via les structures qui lui sont associées.
  • 38. Le deuxième élément important correspond à la place occupée par la Banque Mondiale et le PNUD, qui établissent des liens avec l’ensemble des types de structures identifiées dans l’ICT4D, le rôle intrinsèque de ces institutions étant de proposer des soutiens financiers pour le développement des pays pauvres. Revenons maintenant sur la place centrale accordée au GAID, identifié dans ce schéma comme la tête de réseau de l’ICT4D. Bien que n’occupant pas une place aussi importante que le PNUD ou la Banque Mondiale, le GAID représente la principale porte d’entrée vers l’ICT4D pour l’ASN, dans la mesure où son rôle et ses activités sont celles de catalyseur, facilitateur et accompagnateur des projets de développement par les TIC, les objectifs par lesquels l’ASN entant s’inscrire dans les programmes de développement. Son réseau social récemment créé en est une parfaite illustration. Construit à partir du logiciel Ning20, et proposant des services interactifs similaires à ceux disponibles sur web2solidarité, il joue le rôle de plateforme de mise en relation et de mutualisation des initiatives issues des discussions et des rencontres via la plateforme. Un dernier élément significatif positionne le GAID comme pilier des acteurs institutionnels internationaux, il s’agit des relations de proximité qu’il existe entre Jean Pouly et Seburlan Khan, les directeurs respectifs de l’ASN et du GAID, facilitant ainsi la mise en place d’un partenariat pérenne. Le GKP revient une nouvelle fois dans ce schéma comme étant un véritable carrefour de coordination et de mutualisation entre les différentes structures du système, de par les partenariats qui le lient à la fois au GAID, au PNUD, à la Banque Mondiale, au COL, à l’ITU et à la SDC. 20 : Plateforme en ligne permettant à tout internaute de créer son propre réseau social, avec des tarifs différents suivant les fonctionnalités demandées. Site web : http://www.ning.com 38
  • 40. • Réseaux de partenariats pluri-acteurs Dans un premier temps, il est important de définir précisément ce que nous entendrons dans ce travail par réseaux de partenariat pluri-acteurs. Les structures identifiées dans cette catégorie de la typologie orientent toutes leurs activités sur la mise en relation, la communication et la coordination des activités des différents membres dans leurs projets de développement par les TIC. N’étant pas définis par un statut associatif, elles peuvent avoir une approche de coordination construite sur le soutien financier et logistique aux différentes initiatives des membres du réseau, l’approche proposée par la BASE et le GKP. Les réseaux peuvent aussi être définis par la mise à disposition d’espace de communication et de coordination, comme le Digital World Forum (DWF), dont l’objectif est (par la mise en réseau), de rassembler un maximum d’acteurs dans des discussions autour des problématiques liées au TIC pour le développement. La dernière méthodologie de mise en réseau identifiée à l’échelle internationale correspond à l’approche de Telecentre.org, qui propose un espace de coordination pour l’ensemble des animateurs et gérants de télécentres dans le monde. Dans son activité, la communauté propose une assistance technique, des subventions et un espace référence d’échange et de mutualisation des initiatives (le réseau en ligne). A travers la lecture du schéma plusieurs analyses se dessinent (cf. schéma 5). Comme précédemment observé, le GKP est dans ce réseau d’acteurs de l’ICT4D la plaque tournante, le véritable point d’encrage par lequel la majorité des structures passent pour mettre en place des projets, solliciter des financements, entrer en contact avec des acteurs du développement, qu’ils soient privés (DGF et Microsoft), institutionnels21 (Banque Mondiale, PNUD, COL, ITU, GAID, SDC, SIDA et BASE), ou associatifs (Telecentre.org, APC, IICD, IC volunteers et ISOC). Notons cependant que le GKP ne présente aucun partenariat direct avec les acteurs académiques identifiés dans la cartographie de l’ICT4D. 21 : Les partenariats du GKP entretenus avec les instances des Nations Unies sont d’ailleurs très fort, dans la mesure où parmi les structures dépendants de l’ONU impliquées dans l’ICT4D, seul l’UNESCO n’entretien pas de relations directes avec le GKP.
  • 41. A partir de cette analyse, il devient naturellement incontournable de prendre en compte le positionnement du GKP comme un maillon stratégique du système dans la perspective d’une inscription et d’un élargissement du réseau web2solidarité au monde anglophone. Un second élément concerne l’inexistence de liens entre les formations en ICT4D et les réseaux de partenariat, aucun des MASTERS n’étant directement relié à l’un des réseaux pluri-acteurs. C’est d’ailleurs à partir de cette analyse que va émerger l’idée de la mise à disposition d’un espace de collaboration des formations en TIC et développement au sein du réseau social Web2solidarité, dans le cadre du projet UniversDéTIC. Un dernier constat annexe doit être souligné. La place de la SDC, qui est une source de financement de trois des réseaux internationaux identifiés, seul le DWF n’est pas soutenu par la coopération Suisse, signe de la polarité de cette structure, ayant ainsi un positionnement soutenant indirectement un éventail d’initiatives très élargi. 41
  • 43. • Agences de coopération et de développement Les agences nationales de coopération et de développement, dans certains pays, ont une approche spécifique orientée autour des questions liées au développement par les TIC. Les différentes institutions identifiées sont celles de la Suisse (SDC), du Canada (CIDA), de la Suède (SIDA et le programme SPIDER), et les Pays-Bas (HIVOS). Leur implication est exclusivement financière, proposant des subventions aux différents types de projets développés par des structures qui peuvent être associatives, institutionnelles ou académiques. A travers leur importante implication, les agences de développement (n’ayant par ailleurs aucune exclusivité de financement pour les organisations issues de leur pays d’activité), ont un réel impact sur le dynamisme des projets dans le monde de l’ICT4D. Dans cette modélisation des interrelations directes des institutions identifiées, certains éléments définissent le positionnement de ces dernières (cf. schéma 6). L’importante prédominance de la SIDA, dans la mesure où l’agence suédoise entretient des relations et soutien financièrement une grande proportion d’acteurs de l’ICT4D, d’autant plus qu’elle a lancé un programme exclusivement orienté autour des questions liées au TIC, le programme SPIDER, élargissant ainsi son champ d’intervention. Noter ici que la SIDA bénéficie du soutien financier des deux grandes institutions internationales précédemment identifiées, le PNUD et la Banque Mondiale. Le second élément réside dans le positionnement des structures académiques auprès des agences de développement. En effet, ces dernières bénéficient d’un soutien particulièrement important de la part des institutions nationales de développement, que ce soit les formations en ICT4D, ou les laboratoires et instituts de recherche. Dans cette organisation, le CRDI fait figure de pilier, dans la mesure où il reçoit des soutiens financiers de la part de la SIDA, du CIDA et de la SDC. Outre le CRDI, nous pouvons identifier les MASTERS ICT4D de Manchester (soutenu par le CIDA et la SIDA), et de Stockholm (soutenu par la SIDA et son programme SPIDER). La dernière observation correspond à l’absence totale des fondations et entreprises privées dans le schéma des agences de développement, signe étonnant d’une absence totale de liens et de partenariats financiers entre les institutions d’état et les organisations privées.
  • 45. 1.2.2.4) Les fondations privées pour le développement • Fondations pour le développement par les TIC Dans le maillage de l’ICT4D, les fondations pour le développement jouent un rôle relativement marginal, malgré un intérêt réel pour les TIC. En effet, au-delà du fait même de leur existence, qui est principalement orientée sur l’appui financier aux initiatives et projets visant à aider les pays en voie de développement à sortir de la pauvreté, il est intéressant de voir que les questions liées à l’intégration des populations du sud dans la société de l’information représentent pour ces dernières un enjeu incontournable. Au regard des structures financées, qui ont des activités souvent basées sur l’appropriation des TIC au sud, les fondations identifiées présentent un intérêt particulier pour la réduction de la fracture numérique. Dans ce travail, les fondations retenues ont des activités où sont à l’origine de programmes d’envergure internationale, ayant un impact direct sur la réduction de la fracture numérique. La DGF, qui développe une succession de plateforme collaborative en ligne ("DG Communities", "Accessible Information", "le Country Gateway Support"), à destination des organisations internationales, afin d’optimiser l’utilisation de l’aide internationale, et d’en faire profiter les populations au niveau local, de la manière la plus efficiente. La "One Village Foundation" (OVF), est une structure internationale dont l’objectif est de réduire la fracture numérique, d’équiper les milieux ruraux en infrastructure informatique, en proposant un système de coordination et de gestion de l’aide au développement.
  • 46. La "Grameen Foundation", banque internationale de microcrédit, à l’origine de l’ouverture des "Villages phone"22 et de la création des logiciels "Mifos"23 ; véritable promoteur d’un accès généralisé aux TIC, à un coût limité, à travers une approche adaptée aux contextes locaux dans les pays du sud. A travers la lecture du schéma, deux constats doivent être analysés (cf. Schéma 7). Tout d’abord, la place forte et centrale du DGF, qui bénéficie du soutien financier des grands bailleurs internationaux tels que Microsoft, Intel et IBM, mais aussi des institutions internationales comme le PNUD et la Banque Mondiale. Paradoxalement, les structures identifiées dans cette cartographie ne sont que très peu reliées aux fondations identifiées. Le DGF, bien que disposant de soutien financiers multiples, ne propose sont soutien et son accompagnement qu’au laboratoire ICT4D de Londres, et au GKP. La Grameen Foundation est entièrement isolée dans le système de l’ICT4D, OVF ne propose de soutien qu’au DWF et à IICD. Ces interrelations limitées peuvent être directement expliquées par le fait que ces structures disposent de véritables réseaux internes, dans lesquels elles s’impliquent financièrement. De plus, la Grameen, banque internationale de microcrédit, finance directement des entrepreneurs individuel, et soutien leurs programmes. De leurs côtés, le DGF et OVF ont une approche plus indirecte, dans la mesure où leur objectif est de rassembler et de coordonner les actions, afin de faire bénéficier le sud d’une meilleure gestion et orientation de l’aide internationale. 22 : Cette démarche permet de proposer aux populations rurales un accès aux outils d’information et de communication, les téléphones portables étant loués aux habitants, avec une facturation très abordable basée sur la durée des appels. Les opérateurs téléphoniques de villages deviennent ainsi des véritables portails de communication dans les villages reculés, avec des outils qui peuvent s’adapter à une infrastructure de communication limitée. http://www.grameenfoundation.org/what_we_do/technology_programs/village_phone/ 23 : La fondation à développé un nouveau logiciel libre, conçu pour intégrer l’utilisation des TIC comme un véritable outil dans la mise en place de projets de micro finances. Ce système de management informatisé à pour objectif de proposer des démarches standardisées, tout en donnant la possibilité d’adapter le logiciel par ses fonctions aux variations régionales où il est utilisé, mais aussi de permettre une adaptabilité de l’outil aux innovations techniques futures. http://www.grameenfoundation.org/what_we_do/technology_programs/mifos_initiative/ 46
  • 47. • Fondations des entreprises informatiques Le positionnement des acteurs privés est relativement isolé du système également. A travers le schéma, nous constatons que les entreprises informatiques entretiennent directement d’importantes relations entre elles, notamment CISCO, qui est directement associé aux trois autres multinationales de l’informatique identifiées (cf. schéma 7). Comme noté précédemment, il est intéressant de voir que le laboratoire ICT4D dispose d’un soutien fort de la part du secteur privé, signe d’un intérêt important pour les recherches dans le domaine des TIC pour le développement. Au côté de la DGF, c’est Microsoft qui fait ici figure de tête de réseau, dans la mesure où elle met à disposition des fonds importants pour soutenir des initiatives associatives, comme celle de ISOC, mais aussi académiques (ICT4D), et accompagne les réseaux de partenariat internationaux (GKP, Telecentre.org). La faible implication des acteurs privés dans le financement et le soutien des structures spécialisées dans le développement par les TIC tien principalement au fait que l’essentiels des fonds qu’ils mettent à disposition des projets de développement sont principalement orientés vers des domaines dont les conséquences sont directement plus anxiogènes (le réchauffement climatique, la faim dans le monde, l’accès à l’eau, la santé, etc). 47
  • 49. A travers cette cartographie analytique globale, l’objectif est de faire ressortir les axes essentiels par lesquels l’ASN pourrait s’impliquer et devenir un acteur charnière dans le maillage de l’ICT4D. Par le biais des portes d’entrée identifiées, certaines structures pourraient jouer le rôle de pont entre la solidarité numérique et l’ICT4D, nous les identifierons. A la lecture comparée des deux modèles, l’enjeu d’un rapprochement est donc réel : - Mettre en concordance une approche plus techniciste, qui prend en compte les problématiques d’infrastructure et de connectivité, et qui dispose de moyens financiers conséquents, avec un modèle plus social et sociétal, dont l’objectif réside dans une meilleure appropriation des TIC par les sociétés. - Associer un concept qui répond à la question "pourquoi les TIC ? Pour le développement" avec un modèle qui donne des réponses sur "comment y parvenir ? Par la solidarité". - Croiser un modèle sans hiérarchie et stratégie générale, mais disposant d’une assise financière importante, avec un modèle politique établie sur un système de gouvernance précis, mais victime d’une crise conflictuelle et dépourvu de moyens financiers. A la lecture de ces éléments, il paraît primordial de trouver les mécanismes et modalités de croisement de mutualisation des deux sphères différentes mais complémentaires, et de proposer des solutions de coordination et de fusion des concepts. En proposant la mise à disposition d’un outil de mise en relation et de coordination des acteurs au niveau international, disposant d’une approche innovante dans son utilisation, Web2solidarité pourrait jouer le rôle d’espace virtuel de communication, de carrefour informationnel et de plateforme de discussion sur laquelle le monde de l’ICT4D s’inscrirait comme interlocuteur et modèle complémentaire de la solidarité numérique. A travers la construction de différents scénarios, nous analyserons dans la seconde partie les potentialités d’élargissement de Web2solidarité au monde anglophone de l’ICT4D, et proposeront les différentes modalités de rassemblement des deux modèles sur un espace d’expertise et de coordination.
  • 50. 2) Les potentialités de développement du réseau professionnel Web2solidarité.org 50
  • 51. 2.1) Scénario 1 : le réseau international des acteurs du domaine des TIC au service du développement Le monde de l’ICT4D, tel qu’il a été analysé dans la partie précédente présente des caractéristiques complexes dans ses interrelations. Cependant, à travers la lecture des schémas, certains acteurs se positionnent comme étant les têtes de réseau par lesquels Web2solidarité doit obligatoirement passer pour toucher le champ le plus large possible. L’enjeu réside ainsi dans la présentation auprès des acteurs clefs de l’ICT4D des potentialités d’un réseau social thématique pour les personnes qui s’y impliquent directement. Bien qu’il existe un nombre important de réseaux dans le monde anglophone du développement par les TIC, les méthodologies d’expertises proposées par Web2solidarité présentent des caractéristiques très innovantes, la simple mise en relation des acteurs dans la plupart des réseaux thématiques identifiés ne correspondant qu’à la base à partir de laquelle l’expertise de Web2solidarité peut se mettre en place. 2.1.1) Quels sont les acteurs clefs qui permettront d’élargir la communauté de Web2solidarité au monde de l’ICT4D A partir du travail de modélisation des interrelations des acteurs de l’ICT4D dans la première partie, plusieurs entités sont apparues comme étant au cœur de l’organisation du système. Dans le but de proposer un modèle qui implique directement l’ensemble de ces têtes de réseaux, un travail cartographique a été réalisé en plaçant directement au centre du système le réseau professionnel Web2solidarité. Toutes les interrelations des acteurs identifiés ont été préservées, afin de donner une idée visuelle des potentialités d’élargissement du réseau en passant par les portes d’entrées dans le système de l’ICT4D : • La Global Alliance for ICT and Development Son fondement en tant que structure spécialisée dans les questions de développement par les TIC, et son rattachement à l’ONU font du GAID le premier partenaire à intégrer à Web2solidarité (cf.schéma 8). 51
  • 52. Par son implication, il ouvrirait les portes d’une assise internationale forte, donnant une grande crédibilité institutionnelle à Web2solidarité. Plusieurs éléments laissent entrevoir des perspectives concrètes d’un rassemblement de ses membres sur Web2solidarité, comme nous l’avons exposé dans la première partie : - Le GAID entretien des relations privilégiées avec l’ASN - Il dispose d’un réseau social thématique construit sur Ning, mais n’a aucune méthodologie d’expertise - Ses objectifs sont similaires à ceux de l’ASN, à savoir rassembler, mutualiser et coordonner les acteurs du développement par les TIC • Le Global Knowledge Partnership Dans la partie précédente, nous avons pu constater que dans chacune des cartographies typologiques, le GKP occupait une place charnière, permettant de faire le pont entre les acteurs du système. Son positionnement de véritable réseau de partenariat de l’ICT4D et son encrage institutionnel important lui donnent une place de choix dans la perspective d’un élargissement de Web2solidarité (cf. Schéma 8). Dans le monde de l’ICT4D, le GKP fait figure de réseau international de partenariat, et dispose d’une grande diversité de membres en son sein, mais ne dispose pas d’un réseau social d’expertise et de mutualisation des savoirs. Il pourrait par son intégration à Web2solidarité bénéficier d’un groupement d’acteurs francophones (très peu représentés dans le GKP) de près de 500 entités, et apporterait directement une valeur quantitative au réseau, qui ouvrirait des perspectives de sponsoring pour la vitalité financière de Web2solidarité24. • La Swedish International Development Agency L’agence de développement suédoise correspond à la structure nationale la plus impliquée dans les problématiques de développement par les TIC, en témoigne la mise en place du programme SPIDER, et son soutien au Master ICT4D de Stockholm (cf. schéma 8). 24 : Les chargés de projets de l'ASN réfléchissent au moyen d'attirer certains sponsors, cependant, il est nécessaire d'avoir un nombre de membre suffisamment important (supérieur à 5000) pour attirer l'intérêt de structures à être représentées sur le réseau. L'inscription des membres du GKP et du GAID apporterait des réponses concrètes à cette condition. 52
  • 53. Dans la perspective d’un élargissement du réseau, et d’une expertise réelle issue de son animation, elle pourrait proposer un financement de son fonctionnement, dans le but de lui donner de réelles possibilités en matière d’expertise et de coordination des acteurs internationaux de l’ICT4D. Son implication ne pourra donc se faire qu’à la suite d’un élargissement réel du réseau, notamment à travers l’implication du GAID et du GKP. • L’ONG International Institute for Communication and Development IICD est la plus importante association du domaine de l’ICT4D, plusieurs éléments laissent à penser qu'une implication dans le réseau Web2solidarité peut être envisagée : - Sa méthodologie construite sur une articulation entre la mise en réseau des acteurs au niveau international et l'accompagnement des dynamiques endogènes portées par des acteurs locaux la rapproche des missions et modes de fonctionnement de l'ASN. - Sa présence lors de la conférence mondiale de la solidarité numérique et les liens qu'elle entretien avec l'ASN sont de véritables atouts dans la perspective d'un rapprochement. - Elle entretien des partenariats directs avec différentes associations locales dont les membres ont une activité importante sur le réseau Web2solidarité (Yam Pukri, Burkina NTIC, etc.). A travers l'ensemble de ces points de rapprochement, l'intégration des membres d'IICD sur Web2solidarité doit être prise en compte (cf. schéma 8). • La Digital Gateway Foundation Acteur privé à l'origine d'un ensemble d'espaces de mise en réseau (notamment DG Communities), la DGF est à l'origine d'une grande quantité de programme de développement par les TIC (cf. schéma 8). Bien que n'étant pas exclusivement dédiée aux problématiques de la solidarité numérique, elle apporterait une grande plus value au réseau Web2solidarité, à travers lequel elle disposerait d'un point d'entrée dans le monde francophone des TIC pour le développement. 53