2. « Toute ma vie, je me suis cherché sans me
trouver. Je ne saurais me définir moi-même »
Amadou Hampâté Bâ
3.
4. Amadou Hampâté Bâ est né en janvier ou février 1900 ou
1901 à Bandiagara, chef-lieu du pays dogon et ancienne
capitale de l’Empire toucouleur du Macina. Enfant de Hampâté
Bâ et de Kadidja Pâté Poullo Diallo, il est descendant d’une
famille peule noble. Après la mort de son père, il sera adopté
par le second époux de sa mère, Tidjani Amadou Ali Thiam, de
l’ethnie toucouleur. Il fréquente d’abord l’école coranique de
Tierno Bokar, un dignitaire de la confrérie tidjaniyya, avant
d’être réquisitionné d’office pour l’école française à
Bandiagara puis à Djenné. En 1915, il se sauve pour rejoindre
sa mère à Kati où il reprendra ses études.
5. En 1921, il refuse d’entrer à l’école normale de Gorée. À titre de punition, le
gouverneur l’affecte à Ouagadougou, en qualité d’« écrivain temporaire à
titre essentiellement précaire et révocable ». De 1922 à 1932, il occupe
plusieurs postes dans l’administration coloniale en Haute-Volta (actuel
Burkina Faso) puis jusqu’en 1942 à Bamako. En 1933, il obtient un congé
de six mois qu’il passe auprès de Tierno Bokar, son maître spirituel.
En 1942, il est affecté à l’Institut français d’Afrique noire (IFAN) de Dakar
grâce à la bienveillance de son directeur, le professeur Théodore Monod. Il y
effectue des enquêtes ethnologiques et recueille les traditions orales. Il se
consacrera notamment à une recherche de quinze ans qui le mènera à
rédiger l’Empire peul du Macina. En 1951, il obtient une bourse de l’
UNESCO lui permettant de se rendre à Paris et de rencontrer les milieux
africanistes, notamment Marcel Griaule.
6. En 1960, à l’indépendance du Mali, il fonde l’Institut des sciences
humaines à Bamako et représente son pays à la Conférence générale de
l’UNESCO. En 1962, il est élu membre du Conseil exécutif de l’UNESCO. En
1966, il participe à l’élaboration d’un système unifié pour la transcription
des langues africaines. En 1970 prend fin son mandat à l’UNESCO.
Amadou Hampâté Bâ se consacre alors entièrement à son travail de
recherche et d’écriture. Les dernières années de sa vie, il les passera à
Abidjan à classer ses archives accumulées durant sa vie sur les traditions
orales d’Afrique de l’Ouest ainsi qu’à la rédaction des ses mémoires,
Amkoullel l’enfant peul et Oui mon commandant !, qui seront publiés après
sa mort le 15 mai 1991
7. La tradition africaine
La sagesse africaine
L’école du caméléon
8. L’école du Caméléon
Si j’ai un conseil a vous donner c’est de
vous dire : « ouvrez votre cœur » et surtout
« allez a l’école du caméléon ». C’est un
très grand professeur. Et si vous l’observez
vous verrez qu’est ce que le caméléon.
D’abord quand il prend une direction il ne
détourne jamais sa tête .Donc ayez un
objectif précis dans votre vie et que rien ne
vous détourne de cet objectif..
9. Et qu’est ce qu’il fait le caméléon ? Il ne
tourne pas la tête mais c’est l’œil qu’il
tourne. Le jour où vous regarderez un
caméléon vous verrez, c’est son œil qu’il
tourne, il regarde en haut, il regarde en
bas. Ça veut dire « informez-vous, ne croyez
pas que vous êtes le seul existant de la
terre ». Il y a toute l’ambiance autour de
vous
10.
11. Et le caméléon, quand il arrive dans un
endroit il prend la couleur du lieu. Ce n’est
pas de l’hypocrisie. C’est d’abord la
tolérance et puis le savoir vivre. Se heurter
les uns les autres n’arrange rien. Jamais
on n’a rien construit dans la bagarre, la
bagarre détruit. Donc, la mutuelle
compréhension est un grand devoir. Il
faudrait toujours chercher à comprendre
notre prochain. Si nous existons il faut
admettre que lui aussi il existe.
12. Et qu’est ce qu’il fait le caméléon ? Quand il
lève le pied, il balance, pour savoir que si les
deux pieds posés ne s’enfoncent pas. C’est
après qu’il va déposer les deux autres. Et il
balance encore et il lève. Ça s’appelle de la
prudence dans la marche. Et sa queue est
préhensible. Il l’accroche, il ne se déplace pas
comme ça, il l’accroche, pour que si le devant
s’enfonce, qu’il reste suspendu. Ça s’appelle :
« assurer ses arrières ». Ne soyez pas
imprudent.
13.
14. Et qu’est ce que le caméléon fait quand il voit une
proie ? Il ne se précipite pas la dessus mais il
envoie sa langue. C’est sa langue qui va
chercher la proie. Parce que ce n’est pas la
petitesse de la proie qui dit qu’elle ne peut pas
vous faire mourir. Alors donc il envoie sa langue.
Si sa langue peut lui ramener la proie, il la
ramène tranquillement sinon il a toujours la
ressource de reprendre sa langue et d’éviter le
mal. Donc allez doucement dans tout ce que
vous faites. Si vous voulez faire une œuvre
durable, soyez patient, soyez bon, soyez vivable
soyez humain..
15. Et voila ne serait ce que le caméléon, voila
ce qu’il vous enseigne. Si vous traversez la
brousse africaine et que vous demandez
aux initiés. Voila il vous dira le paragraphe
du caméléon
26. POEMA AFRICANOS
Comme l'ombre d'un être désespéré
Elle marchait à peine
Ses pieds écorchés et fendus
Laissaient deviner les peines d'une marche vaine
La forme maigrit de sa silhouette
Reflétait un physique souffrant
Elle allait de jour comme de nuit quémandant
Cette quête aussi d'un peu d'amour
De ce sourire qu'elle n'avait cessé de lancer aux autres
Pourtant seul sur son dos où perchait un être faible
Affaibli au regard morne se questionnait
Sur l'indifférence de ces Hommes à leur égard.
27. enfants de la grande savane,
Enfants de la grande savane, enfants du Sahel
Fils impétueux de ma chère Patrie
Vous qui sous de pluies torrentielles travaillez sans relâche
Vous qui ne reculez jamais devant les durs besognes
Vous qui avide de connaissances sous le froid du matin
Le soir accablant de soleil parcourez de longs chemins
Vous qui de longue date marchez vers une vérité toujours fuyante
Enfants que ne saurait effrayer ni le rugissement d'un lion
Ni le hululement d'un hibou en perversion
Ô fils de mienne mère
Vous êtes l'aube d'une nouvelle ère, le vent de l'amour qui soufflera
Vous êtes la pluies de justice qui tombera, le soleil de l'espoir qui se lèveraVous êtes la canne de demain, la
canne sur laquelle s'appuiera
Notre chère Patrie qui va s'épuisant de jour en jour
Déchirée par la dissension, tourmentée par l'iniquité
Assourdie par le cri désespéré des siens
Ô frères du Burkina, enfants de la sérénité, enfants de la quiétude
Enfants assagis sous l'arbre à palabres
Frères à moi, combien de fois une mère souhaiterait-elle voir
Ses enfants réunis à ses côtés, se donner la main, boire à la même coupe
Enfants de la savane, frères du Sahel, fils intègres du Burkina
Donnons-nous la main pour soutenir notre Faso
Qui sombre sous le poids de la détresse
28. je te pleure o terre afrique
Je te pleure ô terre Afrique
Je te pleure ma fière patrie
Je pleure ces terres qui depuis des lunes
Ne connaissent plus le réveil matinal des coqs
L'aboiement joyeux des chiens
Acclamant la naissance d'un nouveau jour
Mais l'incessant bruit meurtrier
D'armes de tous calibres apportées d'ailleurs
Je te pleure femme. Femme de Koro
Femme de Dingasso. Femme dont l'existence
Se borne à la machinale procréation
Femme aux inlassables marches infernales
Depuis le gîte familial jusqu'aux
Cités lointaines à la recherche
D'introuvables miettes pour la survie
Femme des mortiers. Femme des coups de pilon
Femmes des rivières. Femme des champs
Femme des travaux pénibles
Femme au dévouement sans égal
Gardant toujours foi à un avenir
Plus qu'incertain.
29. la femme est comme la terre
La femme est comme la terre
Elle fait germer la vie
Fait pousser et agrandir l'espoir
Elle est comparable au soleil
Semblable au doux vent matinal
Qui entraîne les rêves et l'âme
A la rencontre du vrai bonheur
En elle se cache un grand trésor
Celui du devenir maternel
Sublime magie qui fait dresser tout être
Femmes, je vous aimes ; je vous vénère.
30. Bibliographie
L’Empire peul du Macina (1955, nouvelle édition en 1984)
Vie et enseignement de Tierno Bokar, le sage de Bandiagara (1957, réécrit en
1980), adapté au théâtre par Peter Brook en 2003.
Kaïdara, récit initiatique peul (1969)
L’Étrange destin de Wangrin (1973, Grand Prix de littérature d’Afrique noire 1974)
L’Éclat de la grande étoile (1974)
Jésus vu par un musulman (1976)
Petit Bodiel (conte peul) et version en prose de Kaïdara (1977)
Njeddo Dewal mère de la calamité (1985, conte fantastique et initiatique peul)
La Poignée de poussière, contes et récits du Mali (1987)
Amkoullel l’enfant peul (Mémoires I, 1991) et Oui mon commandant ! (Mémoires II,
1994) seront publiés après sa mort
Il n’y a pas de petites querelles : nouveaux contes de la savane (Stock, 1999) où
figure le conte Le Cadavre de Hyène-Mère
31. « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. »,
1960 à l’UNESCO.
« Les peuples de race noire n’étant pas des peuples d’écriture ont
développé l’art de la parole d’une manière toute spéciale. Pour n’être pas
écrite, leur littérature n’en est pas moins belle. Combien de poèmes,
d’épopées, de récits historiques et chevaleresques, de contes didactiques,
de mythes et de légendes au verbe admirable se sont ainsi transmis à
travers les siècles, fidèlement portés par la mémoire prodigieuse des
hommes de l’oralité, passionnément épris de beau langage et presque tous
poèmes ! », 1985, lettre à la jeunesse.
« Je suis un diplômé de la grande université de la Parole enseignée à
l’ombre des baobabs. »
« Si tu sais que tu ne sais pas, alors tu sauras. Mais si tu ne sais pas que tu
ne sais pas, alors tu ne sauras point. »
32. Video
Dailymotion
« Le sage de Bandiagara »